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 HORS-SERIE HI-FI N° 54 H
Mettre en scène
SOMMAIRE
6
la musique

4 L’éditorial d’Emmanuel Dupuy

VOTRE CD TEST
6 L’ingénieur du son
Alban Moraud dévoile
son travail et vous invite
à partager ses analyses CD TEST
12 prises de son d'exception
pour orienter votre écoute.

PALMARÈS 2022
9 Quatre-vingt-deux appareils
ont obtenu cette année
un Diapason d’or, dans toutes
les catégories de prix.
9
LE GUIDE HI-FI
49 La bible de l’audiophile :
ce guide recense tous
les appareils que nous avons
testés et évalués au cours
des dernières années.

12 CHAÎNES IDÉALES
90 Comment associer 90
les différents maillons
de la chaîne audio ou vidéo ?
Voici douze propositions
harmonisées avec la plus
grande cohérence.

LE GUIDE
HOME CINÉMA
100 Ecrans plats, vidéoprojecteurs,
amplis, barres de son : toutes
les nouvelles tendances du
home cinema passées au crible.

LE DISQUE
116 Soixante-et-onze

116
Diapason d’or, quelle
moisson ! Le meilleur
des mille cinq cents
nouveautés critiquées
de novembre 2021
à octobre 2022.
100
HORS SÉRIE I 3
 L’éditorial
D’EMMANUEL DUPUY

Résistance
A
Diapason, nous sommes connus pour être
d’incorrigibles pinailleurs quant à la qualité
des interprétations musicales. Comment, dans
ces conditions, pourrions-nous ne pas avoir
le même niveau d’exigence en matière de repro-
duction sonore ? Ecouter les plus beaux enregistrements
sur un système médiocre : autant déguster un grand cru
dans un gobelet en plastique – sacrilège !
Fort heureusement, la haute-fidélité est une valeur qui
résiste fort bien aux multiples évolutions de ce siècle, qu’elles
soient culturelles, économiques ou techniques. On en veut
pour preuve notre palmarès 2022 des Diapason d’or hi-fi,
aussi généreux et varié qu’une hotte du père Noël (cf. pages
9 à 47). Tous ces appareils ont été testés par Vincent Cousin,
notre « monsieur son », avec une abnégation qui frise
l’héroïsme. Et malgré l’inflation galopante qui n’épargne
pas les produits technologiques, quelques nouveautés tout
à fait abordables ont passé avec brio l’épreuve de ses impi-
toyables écoutes.
C’est le cas, par exemple, du lecteur réseau Octavio Stream,
fruit des efforts d’une start-up lilloise, qui vous permettra,
pour moins de 200 euros, de goûter aux joies infinies de
la musique dématérialisée. Côté enceintes, il ne faut guère
débourser plus de 1500 euros pour disposer, avec la Dynau-
dio Emit 30, d’une colonne donnant déjà toute satisfaction.
© PAUL CHEVALIER
Le vinyle confirme, année après année, son inexorable
retour en force. Et, là aussi, chacun trouvera platine adap-
tée à son budget, de la Gold Note Valore 425 Plus (moins
de 1800 euros sans cellule) à la AMG Giro G9 (plus de
8000 euros). Côté sources, mais numérique cette fois,
le très polyvalent et connecté streamer COS D10 v2 constitue
« un ensemble aussi cohérent qu’idéalement équilibré »
(mais pour profiter de cette merveille, il vous en coûtera
tout de même près de 7000 euros).
Dans tous les domaines, les nouveautés sont légion. Y com-
pris pour les amplis : pas moins de seize références pri-
mées  ! Dont le SPEC RSA 777 EX, fabriqué selon les
principes de la facture instrumentale : « A ce niveau de
finesse, d’incarnation : oui, c’est du grand art », conclut
notre expert.
Et non, nous ne sommes plus dans les années 1980. Ce qui
ne nous empêche pas de distinguer également un baladeur :
l’A&Ultima SP2000T d’Astell&Kern, petit bijou de techno-
logie qui vous permettra d’écouter partout vos œuvres favo-
rites. A condition, bien entendu, de le relier à un casque
d’exception, mais là encore, pas d’inquiétude, il y a pléthore
de – belles – propositions !
Vous souhaitez aux délices du son allier celles de l’image ?
Les grandes marques continuent à perfectionner leurs
gammes pour rendre les écrans toujours plus chatoyants

Mais on peut aussi casser sa tirelire (ou simplement rêver) et les vidéo-projecteurs à la fois plus performants et abor-
en s’offrant pour environ 45 000 euros les luxueuses Wilson dables. Rendez-vous en pages 100 à 115 pour découvrir les
Audio Sasha Daw, « capables d’injecter une émotion puisée dernières tendances du home cinema, passées au crible
au cœur de la vérité artistique », nous dit l’ami Vincent. par les meilleurs spécialistes.

Chef de rubrique (hi-fi) : Vincent COUSIN Directrice de clientèle hi-fi, Club hi-fi : FINANCE MANAGER
Rédacteur : Jean-Christophe PUCEK Olivia MORENO Géraldine PELLERIN
Rédacteur – Secrétaire de rédaction : Assistante de publicité : Christine AUBRY
Loïc CHAHINE
VENTE AU NUMÉRO
Une publication du groupe Reworld Media Secrétariat : Laetitia BONIS-DATCHY
MARKETING Directeur des ventes :
Chef de produit : Giliane DOULS Christophe CHANTREL
10-31-1282
Ont collaboré à ce numéro : Responsable marché : Siham DAASSA
ABONNEMENT : Certifié PEFC
Jérôme Bastianelli, Bertrand Boissard, Tél. : 01 46 48 47 60 N° ISSN : 1292-0703 Ce produit est issu
de forêts gérées
Guillaume Bunel, Jean-Yves Clément, Du lundi au samedi de 8h à 20h Commission paritaire : 0220 K 87093 durablement et de
sources contrôlées.
Gérard Condé, Isabelle Davy, Frédéric Degroote, E-mail : formulaire sur www.serviceabomag.fr Dépôt légal : pefc-france.org

ÉDITEUR
REWORLD MEDIA MAGAZINES (SAS)
40 avenue Aristide Briand - 92220 BAGNEUX
Directeur de la publication : Gautier NORMAND
Actionnaire : Président Reworld Media France
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Tél. : 01 41 33 50 00
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RÉDACTION
E-mail : initiale prénom nom@reworldmedia.com
Rédacteur en chef : Emmanuel DUPUY
Calendrier des concerts, guides :
Pierre-Etienne NAGEOTTE :
calendrier.diapason@reworldmedia.com
Directeur artistique : Stéphane GUENET
Chef de rubrique – chroniqueur :
Ivan A. ALEXANDRE
Chef de rubrique (disques) : François LAURENT
Luca Dupont-Spirio, Benoît Fauchet, Courrier : Service Abonnement Diapason novembre 2022
Sylvain Fort, Guillaume Fourcadier, 59 898 Lille Cedex 9 Prix de vente : 9,90 €
Olivier Fourés, Jean-Philippe Grosperrin, Prix de l’abonnement France 1 an (11 numéros) : Date de parution :
Anne Ibos-Augé, Julia Le Brun, Paul de Louit, 64,90€. Dom-Tom et étranger : nous consulter 10 novembre 2022
Roman Marlière, Denis Morrier, A compter du 1er mai 2021, le prix des
Hugues Mousseau, Sylvain Pichot, abonnements mensuels à l’offre Diapason d’or CD
Pierre Rigaudière, Pierre Stemmelin, + CD Indispensables passera au maximum
Patrick Szersnovicz, Roger-Claude Travers. à 7,30 € TTC et le prix des abonnements
trimestriels passera au maximum à 21,90 € TTC Affichage Environnemental
DIRECTION ÉDITION Origine du papier Allemagne
Editeur : Germain PÉRINET FABRICATION Taux de fibres recyclées 0%
Editeur adjoint : Charlotte MIGNEREY Directeur des opérations industrielles : Certification PEFC
Bruno MATILLAT Impact sur l’eau Ptot 0,016kg/tonne
PUBLICITÉ Chef de fabrication : Daniel ROUGIER
Directeur exécutif régie : Imprimeur : Maury Imprimeur, ZI Route d’Etampes,
Elodie BRETAUDEAU FONTEILLES BP 12, 45331 Malesherbes Cedex
Directeur de la publicité : Gilles CARDON
PRÉ PRESSE
Directeur de clientèle Concerts, festivals, Chef de service : Sylvain BOULARAND
instruments : Etienne GANUCHAUD Responsable Adjoint : Christophe GUERIN

4 I HORS SÉRIE
 Mettre en scène
la musique VOTRE CD
Alban Moraud
Mettre en scène
la musique
L’ingénieur du son Alban Moraud dévoile
son travail et vous invite à partager
ses analyses pour orienter votre écoute.
Riche de cet éclairage, l’exercice permet

CD TEST
12 prises de son d'exception
d’évaluer l’aptitude de votre système
à restituer la subtilité des images sonores.
Par Isabelle Davy

A
lban Moraud embrasse le phéno-
mène sonore sous tous les angles :
preneur de son, directeur artis-
tique, producteur, sonorisateur
pour le théâtre et la danse, enseignant à l’ISB
(Image & Son Brest), acousticien en bureau
d’étude… De longues collaborations (notam-
ment avec Harmonia Mundi et la compagnie
Rosas d’Anne Teresa De Keersmaeker)
comme des rencontres artistiques extraordi-
naires ont émaillé et enrichi son parcours de
faiseur de sons. Avec Aude Besnard et
Alexandra Evrard, ses « exceptionnelles col-
laboratrices », il nous propose aujourd’hui
quelques extraits choisis de son travail de pre-
neur de son qu’il résume ainsi : « Pour moi,
c’est la musique qui guide tout : le choix de la
salle, le placement des musiciens, le choix des
microphones et leur positionnement. Je n’ar-
rive pas à un enregistrement avec des
concepts. Le musicien propose, l’auditeur
reçoit. Nous ne sommes que des passeurs. »
PLAGE 1 EN RELIEF
Merula : Hor ch’è tempo
di dormire.
Les Cris de Paris, Geoffroy
Jourdain. Harmonia Mundi.
Diapason d’or, cf. no 684
« La collaboration avec Geoffroy Jourdain
pourrait se résumer ainsi : comment révéler
au mieux l’œuvre musicale à l’auditeur
d’aujourd’hui. Le preneur de son que je suis
doit comprendre le geste du musicien, le pro-
longer et le transmettre avec justesse. Dans cet
extrait, le continuo est riche, très travaillé.
Pour la mise en scène sonore, j’ai souhaité as-
socier la proximité d’un continuo à une voix
plus lointaine, libre de s’épanouir dans un es-
pace aéré. L’intimité du continuo met en va-
leur la fragilité de l’instrument. La moindre
inflexion de celui-ci est perçue dans les pia-
nissimi du début. Sans confrontation aucune,
le continuo et la voix peuvent alors converser. »
PLAGE 2 LA JUSTE MESURE
Bach : Prélude BWV 846a –
Fugue BWV 953.
Benjamin Alard (clavecin).
Harmonia Mundi.
Diapason d’or, cf. no 712
« Enregistrer avec Benjamin Alard l’intégrale
de l’œuvre pour clavier de Bach, c’est l’accom-
pagner dans une quête : une période de la vie
du compositeur, un instrument, un lieu.
D’habitude, l’instrument est placé dans un
espace choisi pour son acoustique. Mais,
pour ce Clavier bien tempéré, le clavecin, chef-
d’œuvre d’une collection particulière, prend
place dans un salon encombré d’autres ma-
gnifiques instruments. Pour s’affranchir des
imperfections acoustiques du lieu sans alté-
rer la cohérence de l’image, nous avons long-
temps travaillé au placement des micros, à la
recherche de la distance idéale. Trop petite,
l’image est exagérément analytique, la di-
mension harmonique s’efface. Trop grande
la salle “colore” et le clavecin sonne comme
dans une boîte. Benjamin enregistre avec un
casque, à la façon des musiciens de pop. Le
principe lui permet d’orienter son choix de
tempo et de registration. Il devient ainsi le
premier auditeur du disque ! »
PLAGE 3
ÉQUILIBRE, ASSISE ET VOLUPTÉ
Schumann : Alte Laute.
Samuel Hasselhorn (baryton),
Joseph Middleton (piano).
Harmonia Mundi.
Y Y Y Y Y cf. no 693
« La découverte des artistes au moment de
l’enregistrement est une aventure particu-
lière. Si Samuel Hasselhorn et Joseph Mid-
dleton se connaissent depuis très longtemps,
le preneur de son, lui, arrive en terrain in-
connu. Seul point de repère : La Courroie,
salle dont je connais bien les spécificités et qui
peut devenir la meilleure du monde si les mu-
siciens se sentent en confiance – ce sont
d’abord eux qui font le son. Face à l’impor-
tante dynamique de ce duo, le défi est le sui-
vant : conserver voix et piano dans un même
espace et dans un juste équilibre ; préserver
l’intimité de la voix pour apprécier au mieux le
texte sans que le piano passe au premier plan. »

6I HORS SÉRIE

PLAGE 4 L’ÉNERGIE DU LIVE
Corelli : Concerto da camera
op. 6 no 9 (Allemanda).
Amandine Beyer (violon), Gli
Incogniti. Zig-Zag Territoires.
Diapason d’or, cf. no 617
« La prise de son d’un concert est contrainte
par le placement des musiciens sur scène,
contrairement au studio qui laisse une cer-
taine liberté sur ce point. Autre difficulté
liée à cette musique : les deux violons so-
listes du premier plan intègrent l’orchestre
au moment du tutti. La scène doit rester
vivante sans intervention artificielle sur
la dynamique. La réalisation est assez
simple : un couple principal de micros omni-
directionnels qui révèle bien l’espace, la pro-
fondeur de la scène, et quelques appoints
pour aller chercher le grain des instruments.
C’est suffisant pour la cohérence du live…
car on ne peut pas mettre des micros par-
tout. J’aime bien ce disque, qui n’a peut-être
pas le plus beau son du monde, mais me
semble assez bien traduire l’énergie, le
souffle et la simplicité d’Amandine. »
PLAGE 5
LES LIAISONS HARMONIEUSES
Brahms : Sonate pour
violoncelle no 2 (Allegro
passionato).
Emmanuelle Bertrand
(violoncelle), Pascal Amoyel
(piano). Harmonia Mundi.
Y Y Y Y Y cf. no 703
« De par leur mode de production de la vi-
bration, piano et violoncelle projettent le
son différemment. Joué fortissimo, le pre-
mier aura davantage tendance que le se-
cond à exciter l’acoustique de la salle, qui
paraîtra de ce fait plus grande. Ce rapport
différencié à l’espace peut se corriger par
l’ajout d’une petite réverbération en post-
production sur le violoncelle. A égale dis-
tance des microphones, ces deux instru-
ments ne sont pas non plus dans un même
rapport de présence. Dans les pianissimi,
le violoncelle peut masquer un piano super
doux qui va alors sembler s’éloigner. A l’in-
verse, dans une même nuance fortissimo,
le piano a tendance à couvrir le violoncelle.
Au moment du mastering, j’aime ajouter
une légère compression analogique pour
renforcer la cohésion des deux instruments
et les inscrire dans un espace et une pré-
sence similaires. »
PLAGE 6 LE TEXTE
Cambefort : Ballet royal
de la Nuit
(« Languissante clarté,
cachez-vous dessous
l’onde »).
Ensemble Correspondances, Sébastien Daucé.
Harmonia Mundi.
Y Y Y Y Y cf. no 677
« C’est un projet qui comporte une multitude
de pièces (vocales ou de danse) avec des effec-
tifs extrêmement différents (de cinquante
musiciens à de petites formations). La grande
variété des mises en scène sonores devient un
défi pour la cohérence du projet. Nous avons
choisi d’enregistrer à la MC2 de Grenoble,
dont l’acoustique est moins généreuse que
celles auxquelles était habitué l’ensemble Cor-
respondances pour ses programmes précé-
dents. Elle permet cependant de privilégier le
texte, avec beaucoup de définition et de pré-
cision, mais elle oblige les artistes à conduire
la phrase jusqu’au bout sans jamais s’appuyer
ni se reposer sur la réverbération. Une légère
réverbération ajoutée en post-production aug-
mente la sensation d’enveloppement sans dé-
naturer l’acoustique. »
PLAGE 7
JEUX ACOUSTIQUES
Anonyme : Qui post
evigilans.
Dialogos, Katarina Livljanic.
Arcana.
Y Y Y Y Y cf. no 705
« Vous l’aurez compris, l’acoustique d’un
lieu ou, plus exactement, sa réponse acous-
tique, est une composante essentielle d’une
restitution instrumentale et vocale de qua-
lité. Le réfectoire de l’abbaye de Noirlac
offre aux chanteuses de Dialogos un écrin
de choix. Elles en ont joué à merveille. Pour
saisir au mieux ce dialogue avec l’espace,
j’ai disposé différents microphones  : un
couple autour duquel elles se placent et
d’autres, de très proches à plus distants,
pour capter à la fois l’intimité des voix et/
HORS SÉRIE I 7

Séance d’enregistrement avec
le claveciniste Benjamin Alard.
ou un espace ample et plus réverbéré. C’est
le chevauchement de ces différents plans
qui va créer le relief sonore. »
PLAGE 8 NUDITÉ SANS CHICHI
Fauré : Berceuse pour violon
et piano op. 16.
Théotime Langlois de Swarte
(violon), Tanguy de
Williencourt (piano).
Harmonia Mundi.
Y Y Y Y Y cf. no 700
« Enregistrer des instruments historiques
de la collection du Musée de la musique
[piano Érard, Paris, 1891 ; violon le “Davi-
doff”, Antonio Stradivari, Crémone, 1708]
s’écarte de l’exercice classique : il s’agit de
les magnifier sans gommer les imperfec-
tions ou les fragilités spécifiques à leur
timbre. Ils peuvent aussi se désaccorder fa-
cilement ; le rythme de l’enregistrement est
donc celui de l’instrument, avec lequel le
musicien lutte parfois. L’instrumentiste dit
quelque chose à l’instrument et ce dernier,
en retour, lui propose autre chose. La lutte
se métamorphose en dialogue. On garde
même des prises que l’on aurait peut-être
écartées dans un autre contexte. »
PLAGE 9 DU GRAIN AU DÉTAIL
Bach : Suite pour violoncelle
no 5 (Sarabande).
Bruno Philippe (violoncelle).
Harmonia Mundi.
Y Y Y Y cf. no 711
« J’avais entendu Bruno jouer les Suites de
Bach en concert plusieurs fois mais, pour
cet enregistrement, il a choisi des cordes en
boyau. En matière de prise de son, préjugés
8I HORS SÉRIE
interdits ! La page blanche s’impose et sti-
mule l’imagination. Avant de se précipiter
sur la mise en œuvre technique, mieux vaut
prendre le temps d’écouter, de s’imprégner
de la musique, de s’approprier le son pour
mieux le restituer. Résultat : une captation
aux points de vue antagonistes. Une proxi-
mité pour le grain, les détails du jeu, les so-
norités particulières des cordes en boyau,
se combine à la simulation d’un espace tri-
dimensionnel en stéréophonie, pour que
l’auditeur puisse ou s’immerger, ou prendre
du recul, mais sans perdre une bribe du
frottement de l’archet. »
PLAGE 10
DISSOCIATION FUSIONNELLE
Le Jeune : Revoicy venir
du Printemps.
Les Joueurs de Traverse.
Son an ero.
Y Y Y Y Y cf. no 679
« Quoi de plus classique qu’un ensemble de
flûtes ? Découvrant Les Joueurs de Traverse
en concert, j’ai été saisi par les sonorités
chaudes et fruitées de ces cinq instruments
en bois, avec cette basse énorme qui ajoute
de la fondamentale. Mais, tout à coup, l’en-
semble se met à sonner comme un petit
orgue ! J’ai souhaité que l’auditeur de l’enre-
gistrement ressente le même choc que celui
que j’ai éprouvé en live. Révéler le côté har-
monique du “petit orgue” était un défi, d’au-
tant plus qu’il fallait aussi entendre toutes
les voix individuellement. Le son doit être à
la fois global et précis, chaleureux et riche.
Nous avons enregistré dans l’église du cou-
vent des Capucines de Morlaix, terrain de
jeu des flûtes qui dialoguent avec l’acous-
tique pour récolter une belle densité sonore,
ou être parfois du côté de l’intime. »
PLAGES 11 & 12
SUBTILE COMPARAISON
Anonyme : Tutto il di piango
(Improvisation déclamée).
Machaut : Se ma dame m’a
guerpi.
Marc Mauillon (baryton).
Son an ero.
Y Y Y Y Y cf. no 655
« Au gré des enregistrements, les musiciens
vous enthousiasment et vous donnent envie
de défendre leurs projets. Devenir producteur
est un chemin naturel, un parcours qui
amène presque inévitablement le technicien,
l’ingénieur du son ou le directeur artistique
à vouloir lui aussi prendre des risques. Son
an ero (Le Chant du sillon) est un petit label
que j’avais monté en collaboration. Si Marc
Mauillon met en valeur les infinies possibi-
lités de son instrument corporel, comment
mettre en scène les monodies qu’il inter-
prète ? Même s’ils ne doivent pas être perçus
comme tels, des points de vue variés, résul-
tant d’un important travail de mixage, ac-
compagnent discrètement les spécificités de
l’écriture (harmonique, prosodique…) Mais
vous, comment percevez-vous ces change-
ments de plans entre ces deux plages ? »
PLAGE 13 LA VUE DE L’OUÏE
Monteverdi :
Le Couronnement de
Poppée (« Pur ti miro »).
Sonya Yoncheva (soprano),
Kate Lindsey (mezzo), Les Arts
florissants, William Christie. Harmonia Mundi.
Y Y Y Y Y cf. no 683
« Oui, il y a des bruits ! C’est incroyable com-
ment, sur de bonnes enceintes, les bruits in-
hérents à l’enregistrement live deviennent
musicaux ! La complexité spatiale pour cet
opéra est vraiment intéressante : deux conti-
nuos, l’un côté jardin, l’autre à cour. Dans cet
extrait final, les deux chanteuses, aux deux
extrémités, se rejoignent dans un chant
d’amour, tout en se déplaçant vers le centre
de l’écoute. Les deux continuos accom-
pagnent le mouvement pour ne faire qu’un,
mais avec beaucoup de largeur et d’ampleur.
La mise en scène sonore va pallier le manque
visuel. Sans naïveté, j’ai choisi d’assumer ces
mouvements, ces bruits de scène nécessaires
à une écoute vivante et qui, loin de la parasi-
ter, suscitent des images. »
PALMARES 2022

La crise de l’énergie, la guerre en Ukraine, et l’envolée des prix.

En constituant ce guide annuel, force est de constater que les tarifs de notre
chère hi-fi ont tous été revus à la hausse. Chère étant ici à prendre dans
sa double acception, puisque nous avons noté, en remplissant nos tableaux,
des niveaux d’augmentation pouvant aller jusqu’à 25%. Alors, hausse des coûts
de l’énergie, du travail, du transport, des composants, certes, mais jusqu’où ?
A ce rythme, les must have qui étaient des nice to have se transforment
peu à peu en impossible to have. Question : la tentation d’une partie de
l’industrie serait-elle de s’approprier les codes du luxe ? Et, ce faisant,
de s’assurer cette clientèle dont les poches sont profondes et les humeurs
changeantes ? Sans citer aucune marque – elles se reconnaîtront –, on voit
ces principes à l’œuvre. Gloire aux dominants qui pourront communiquer
de leur superbe, malheur aux faibles qui resteront dans l’ombre. Par chance,
il y a les cercles informels (réseaux sociaux, forums et chats) dont la lecture
révèle, pour beaucoup, une bonne connaissance du sujet et surtout le partage
d’expérience, clé de voûte de la diffusion de la connaissance. Car, comment
se repérer dans un tel maquis de chiffres, tests et comptes rendus d’écoute
si l’on n’a pas soi-même l’occasion de se confronter au sujet, de vivre
l’expérience, comme on dit maintenant ? A Diapason, notre ligne de conduite
est de guider sans imposer, en mettant en lumière les traits saillants de tel
ou tel maillon, que ce soit sur le plan technique ou sur le plan « artistique ».
Et de ne pas succomber aux sirènes du marketing forcément trop belles,
trop orientées. Quoi d’autre ? Aucune chaîne hi-fi ne reproduira jamais
l’expérience de la musique vivante. Il n’y a donc pas une vérité, mais des
représentations de la vérité. Ça va mieux en le disant ! VINCENT COUSIN

HORS SÉRIE I 9
ENCEINTES
PALMARES 2022
PRO-JECT
SPEAKER BOX 5 S2
S
éduisantes et délurées dans leur livrée
bleu nuit assortie à la table de lecture
Debut Carbon Evo, ces lilliputiennes
existent en huit coloris et embarquent deux
transducteurs pas vraiment bas de gamme.
Un 13 cm à cône concave en fibre de carbone
explore les premières octaves. Bien moto-
risé, il est capable d’un niveau singulier
pour sa taille, avec un impact réel dans le
grave. Il passe ensuite le relais à un tweeter
à dôme souple de 25 mm à moteur néodyme.
La charge est accordée en bass-reflex, ce qui
permet à cette bibliothèque de revendiquer
un 55 Hz parfaitement validé à l’écoute, avec
une impédance nominale de 8 Ω.
L’écoute
Transparence et surtout vitalité. Dès le Darf
ich… d’Arvo Pärt (Estonian National
Symphony Orchestra, Onyx Classics), un en-
registrement exceptionnel qui porte sa patte,
le ton est donné : cette enceinte ne retient pas
la musique, elle la porte, la fait vivre, la par-
tage. On se frotte les yeux en se demandant
si tout cela est bien réel : le violon est d’une
intensité, d’une expressivité et d’une richesse
harmonique complètement contre-intuitifs
en fonction des moyens mis en œuvre.
Précision, les deux Speaker Box 5 S2 sont
alimentées par des blocs mono de 100 W en
classe A, les mêmes qui nous suivront durant
l’intégralité du test. On est subjugué par l’ex-
pressivité, les changements rapides d’intensité
–pour tout dire, la liberté qui se dégage de cette
écoute. Test suivant, Le Couronnement de
Poppée (Kate Lindsey, Ensemble Arcangelo,
Alpha Classics) : les Pro-Ject en donnent
une lecture intense, vivante, inspirée. A niveau
réaliste, les voix ne paraissent pas bridées,
la scène sonore s’étale en majesté. Autre chose
à ajouter ? Avec de petites enceintes, ne jamais
lésiner sur l’ampli. Peut-on mieux faire ? Oui.
Dans ce volume ? Le défi est lancé.
Les + : Tant de musique dans un
si petit volume.
Les - : Ecoutez-les, c’est difficile
à croire.
audiomarketingservices.fr
10 I HORS SÉRIE
DALI
OPTICON 2 MK2
A
spect saillant des enceintes Dali, fabri-
quées à Nørager, au Danemark : le re-
cours systématique, pour les mem-
branes des boomers-médiums, à un matériau
composé de papier et de fibres de bois à l’as-
pect brun-pâteux caractéristique. Sur
l’Opticon 2 Mk2, celui-ci a un diamètre de
15,3 cm. Il est associé à un moteur doté d’un
aimant SMC qui augmente le champ magné-
tique au profit d’une meilleure linéarité.
Au-delà de 2 000 Hz, le 15 cm passe le relais
à un tweeter à dôme souple de 29 mm dérivé
de la gamme supérieure Callisto C, une do-
tation spécifique à cette version Mk2. Grâce
aux progrès de ce tweeter en matière de li-
néarité et de tenue en puissance par rapport
à la version antérieure, la fréquence de cou-
pure a pu être abaissée, la dispersion encore
nettement améliorée.
L’écoute
Quel espace, quelle profondeur, quelle impres-
sion d’aisance, de facilité sereine ! Dans cette
version Mk2, l’intégration harmonique des
deux HP est une indiscutable réussite : dans
Spiegel im Spiegel d’Arvo Pärt (Renaud
Capuçon, Orchestre de chambre de Lausanne,
Erato), les interprètes évoluent dans un espace
sonore largement ouvert, avec des retombées
très longues, des accords plaqués au piano et
le jeu aussi aérien que vibrant du violon de
Renaud Capuçon. Le « Pur ti miro ! » extrait
du Couronnement de Poppée de Monteverdi
(Kate Lindsey, Ensemble Arcangelo, Alpha
Classics) nous place au plus près des deux
sopranos, avec une notion augmentée de la
position relative des interprètes. La Litany of
The First Encounter (Nick Cave, Nicholas
Lens, The Fourteen Storks Ensemble, DG)
nous transporte en devant de scène, nous per-
met de saisir l’énergie et la vitesse dont sont
capables les transducteurs de ces enceintes.
Du grand art à ce niveau de gamme.
Les + : Le grand son en petit format.
Les - : Un ampli musclé est requis.
dali-speakers.com/fr
RECITAL AUDIO
MUTINE HEFA EX
L
es Mutine ont du répondant. Leurs deux
transducteurs sont puisés dans la
gamme Prestige du norvégien SEAS.
Le 15 cm est un magnifique transducteur
longue course muni d’une membrane rigide
en alliage d’aluminium et de magnésium.
Une ogive centrale en laiton évite les mou-
vements tourbillonnaires. Le relais se fait à
1250 Hz vers un tweeter à dôme aluminium/
magnésium de 19 mm dont la bobine baigne
dans du ferrofluide. Ainsi paré, il monte
sans souci jusqu’à 30 kHz à -3 dB, tandis
que la coupure basse de la Mutine se situe à
55 Hz, le rendement à 85 dB et l’impédance
à 8 Ω. Ajoutez à cela une jolie caisse plaquée
noyer d’Amérique au volume travaillé dans
le sens de la profondeur. Une belle réalisa-
tion rendue possible en made in France par
le choix d’Alexandre Chamagne de traiter
ses clients en direct.
L’écoute
Réussir une petite enceinte, c’est un peu le graal
de tout fabricant spécialiste. Il faut qu’elle
se marie aisément, qu’elle sonne juste, mais
aussi avec ampleur et liberté. A propos d’Arvo
Pärt (Estonian National Symphony
Orchestra, Onyx Classics), nous avons men-
tionné les termes nuance et profondeur.
Ajoutons le sens du phrasé, une vraie respi-
ration, une énergie douce sans compression,
un grave bien en place sans être dantesque,
une scène sonore non projetée s’exprimant
largement hors du cadre. Le piano de Bin
Wang (Les Maîtres chinois du piano, Vol. 2,
Bayard Musique), sans être gigantesque, est
posé, travaillé dans son phrasé et sa profon-
deur de jeu. Les Mutine s’y connaissent en
plaisir musical. Et vous pouvez en plus les
essayer avant de les adopter .
Les + : Une mini qui mérite largement
un titre de noblesse.
Les - : Une décision sur commande.
recital-audio.com

DYNAUDIO
EMIT 30
S
obres d’aspect, les colonnes Emit 30
héritent du nouveau tweeter Cerotar
emprunté à la gamme Evoke. Ce twee-
ter reçoit un moteur ultra-puissant avec une
bobine en aluminium, un large aimant muni
d’ailettes de refroidissement, qui se com-
binent avec un dôme Hexis placé derrière
la membrane pour lisser le flux d’air et dimi-
nuer la distorsion. Egalement empruntés
à la série Evoke, les deux boomers de 14 cm
à membranes MSP (Magnesium Silicate
Polymer) avec aimant double au strontium,
ferrite et céramique, et bobine mobile en fil
d’aluminium cuivré. Ils sont montés dans
une charge ouverte avec un double accord
afin de lisser la réponse et bénéficier de toute
l’énergie possible dans le grave d’un mon-
tage dit à 2 ½ voies. Les deux boomers sont
en parallèle jusqu’à 1000 Hz, la bande haut-
médium de 1000 Hz à 3550 Hz est traitée
par le boomer le plus proche du tweeter.
L’écoute
Dès l’Andante de la Symphonie no 3 d’Arthur
Honegger (Radio-Sinfonieorchester Stuttgart
des SWR, Naxos), l’excursion du grave paraît
incroyable. Elle s’accompagne de l’obtention
d’une scène sonore grandiose, sans aucune
projection, avec un registre médium-aigu
aussi doux et fouillé qu’expressif. Tout comme
le piano de Yannick Nézet-Séguin (Moment
musical en si mineur op.16 no  3 de
Rachmaninov, DG) qui sonne juste, avec une
égale lisibilité de la main gauche et de la main
droite. Cette colonne bien née, révélatrice d’un
savoir-faire avéré, procure un confort auditif
qui se rapproche beaucoup de la musique
vivante. Suffisamment rare pour être souligné,
surtout compte tenu du tarif.
Les + : Une alchimie musicale inattendue.
Les - : On cherche…
dynaudio.fr
PARADIGM
FOUNDER 80 F
«
C
rafted in Canada », insistent-ils chez
Paradigm. Il est vrai que ce n’est
pas une enceinte comme les autres.
Au menu quatre haut-parleurs : deux boo-
mers à membrane Carbon-X de 15 cm, un
boomer-médium à membrane aluminium
et magnésium de 15 cm muni d’une lentille
de diffraction perforée, et un tweeter à dôme
en aluminium, magnésium et céramique
avec guide d’ondes (pavillon circulaire).
Les haut-parleurs de grave comme les pieds
sont assemblés à l’ébénisterie sans contact
franc (shock mount), afin de limiter l’écou-
lement des vibrations. Schématiquement,
la Founder 80 F met l’accent sur un système
deux voies renforcé dans le bas du spectre
entre 28 Hz et 500 Hz par la présence des
deux boomers carbone qui accompagnent
le boomer-médium relayé à partir de
1800 Hz par le tweeter, formant ce que l’on
appelle une configuration 2 ½ voies. Bien.
L’écoute
Bande passante illimitée, scène sonore dé-
cuplée, transparence exacerbée, absence de
distorsion. Le rapport d’écoute pourrait
s’arrêter là, et concerner des colonnes autre-
ment plus onéreuses. Prenons les percus-
sions de Nemeton, œuvre contemporaine
virtuose de Matthias Pintscher (Ensemble
Intercontemporain, Alpha Classics) : dans cet
exercice, les Founder 80 F font preuve d’une
aisance déconcertante, avec des attaques fra-
cassantes et une mise en espace comme ja-
mais. Cette respiration, on la retrouve dans
l’Andante de la Symphonie no 3 d’Honegger
par Stéphane Denève (Naxos)  : les contre-
basses, les coups de timbales et l’inexorable
montée de l’orchestre, cuivres et cordes, avant
la retombée d’une légèreté sans égale. Une dé-
couverte, voire une révélation.
Les + : Mix rare de précision et d’émotion.
Les - : A ce prix, rien.
hamysound.com
JEAN-MARIE
REYNAUD
EMPGRANDE
E
MP est une institution chez Jean-Marie
Reynaud. Depuis la première généra-
tion de 1992, l’idée d’une enceinte plane
jouant du baffle que constitue le mur a fait
son chemin. Vers une forme d’aboutisse-
ment. L’EMPGrande emprunte ses trans-
ducteurs aux VoceGrande, soit un boomer-
médium de 16 cm à cône papier et traitement
nextel céramique. Il est mû par une bobine
de 37 mm sur support fibre de verre ventilé
et dispose d’une suspension en « M ». A 2,2
kHz, le tweeter AST (aérostriction) prend le
relais. L’ébénisterie aux angles arrondis est
formée par une armature en MDF recou-
verte sur trois faces d’une feuille d’alumi-
nium de 3 mm d’épaisseur assemblée à l’aide
d’une colle souple, de sorte que la caisse soit
totalement inerte. La charge complexe met
en jeu trois cavités triangulaires débouchant
par deux évents latéraux pour une excursion
du grave aussi large que possible sans dis-
torsion. Pas de transmission au mur arrière,
pas de phénomène d’annulation de l’onde
réfléchie revenant hors phase par rapport
au signal direct, d’où une absence de direc-
tivité et l’abolition du « sweet spot ».
L’écoute
Unique contrainte : disposer d’un mur plan
parfaitement dégagé pour obtenir «  l’effet
waouh ! »Dans l’idéal, les enceintes sont posées
au sol, plaquées contre le mur, à distance des
encoignures. Le résultat est alors sensationnel
par la clarté, la vitesse, la matière, l’absence
totale de son de boîte et de directivité. Ce dernier
aspect, le plus renversant, justifie à lui seul la
contrainte d’installation, ou son absence, si
l’on considère que les enceintes se noient dans
le décor. Non seulement la scène sonore est
gigantesque, non entachée de défauts de pla-
cement et de linéarité (rotations de phase), mais
le niveau auquel on peut jouer sans provoquer
de fatigue liée à l’intermodulation entre sons
directs et sons réfléchis devient phénoménal.
Difficile à croire avec des systèmes deux voies
basés sur des haut-parleurs de 16 cm ? Faites
l’expérience, vous verrez.
Les + : Un son renversant de grandeur.
Les - : Des contraintes, surmontables.
jm-reynaud.com
HORS SÉRIE I 11
ENCEINTES
PALMARES 2022
YAMAHA NS-2000A
Y
amaha complète son offre d’enceintes
équipées de transducteurs à mem-
branes Zylon avec une colonne aussi
ambitieuse qu’abordable. Différence visible
avec les NS-3000 et leurs grandes sœurs
NS-5000, les membranes justement, com-
posées d’épicéa, de Zylon et de plusieurs
autres fibres, désormais de couleur noire.
Médium et tweeter adoptent des dômes aux
dimensions et aux profils identiques à ceux
des NS-5000 (8 cm et 30 mm), les deux woo-
fers sont des 16 cm (idem NS-3000). Identiques
aussi les deux chambres de décompression
en forme d’instrument à vent qui absorbent
l’onde arrière des médium/tweeter pour en
linéariser la réponse, ou encore les deux ré-
sonateurs en « J » qui permettent de se pas-
ser de matériau absorbant dans le grave
(charge bass-reflex). D’où un filtre simple,
équipé de selfs à air et de capacités Mundorf.
L’écoute
Les NS-2000A sont lourdes, massives, inertes.
Cette masse que Yamaha annonce comme
ayant été mise au point sur le plan vibratoire
ne vibre justement pas. Ceci, ajouté à la for-
midable transparence et à l’accélération des
transducteurs, procure des sonorités d’une
finesse et d’une richesse harmonique inhabi-
tuelles. La partie médium-aigu rappelle for-
tement celle des NS-5000 avec, peut-être,
un degré infinitésimal de résolution en moins.
Le grave semble, en revanche, plus facile à
contrôler. Et là, on retrouve ce côté hyper libre,
hyper enjoué des NS-3000. Ecouter Arvo Pärt
(Estonian National Symphony Orchestra,
Onyx Classics) revient à se trouver derrière
la console de prise de son, voire dans le studio,
tant il y a de résolution, de matière, d’am-
biance, et d’espace où la musique s’inscrit
en liberté. au point de déclencher une irrépres-
sible montée d’émotion. A bon entendeur…
Les + : Proches des NS-3000/NS-5000.
Les - : D’infimes concessions sur les HP.
fr.yamaha.com
12 I HORS SÉRIE
BOWERS &
WILKINS 805D4
L
a 805 D4 est la compacte de la série 800
Diamond. Enfin, compacte, c’est relatif :
plutôt une colonne amputée du boomer,
dont la caisse est formée de feuilles de bois
pressées à chaud sur une forme en goutte
d’eau. Pour augmenter encore la rigidité et la
masse, le grave-médium de 16,5 cm est arrimé
à un berceau en aluminium. Il reçoit une
membrane en Continuum, suffisamment
flexible pour atténuer les résonances para-
sites. Le tweeter Diamond donne son nom
à la série. Recouvert de poudre de diamant
synthétique, il est logé dans une ogive en alu-
minium, pour un écoulement parfait de
l’onde sonore en même temps qu’une bonne
décompression arrière. Le filtre aux compo-
sants audiophiles rend possible une bi-am-
plification passive ou le bi-câblage.
L’écoute
Une compacte au prix de belles colonnes chez
d’autres, on peut se poser la question. Mais,
comme évoqué plus haut, ce n’est pas vraiment
une compacte, plutôt une catégorie en soi.
Le haut-parleur unique apporte vitesse et cohé-
sion dans la région grave-médium. Ce que dé-
montre Spiegel im Spiegel de Pärt (Renaud
Capuçon, Orchestre de chambre de Lausanne,
Erato) : le piano fait preuve d’une dimension
profonde et soutenue pour une enceinte de ce
volume. Le toucher du violon est d’une ri-
chesse et d’une subtilité rarement entendues.
Dans le Couronnement de Poppée (Kate
Lindsey, Ensemble Arcangelo, Alpha Classics),
le duo des deux divas est une merveille d’équi-
libre, d’aération en matière de captation et de
reproduction des voix, au point que l’on se de-
mande si B&W osera à l’avenir une D5.
Les + : Plus de finesse, plus de résolution,
plus de matière, plus de vérité.
Les - : Oser une compacte plutôt qu’une
colonne à ce tarif.
bowerswilkins.com/fr-fr
TRIANGLE
MAGELLAN
CELLO 40TH
Q
uarante ans, anniversaire propice
pour se réinventer. 2022 se distingue
par quatre nouvelles Magellan, dont
la Cello 40th, entièrement remaniée avec
de nouveaux haut-parleurs – tweeter
TZ2900 à dôme magnésium et chambre
de décompression, pièce de mise en phase
et pavillon en aluminium, médium T16GM
F100 couvrant de 70 Hz à 4 kHz, deux boo-
mers à membrane SVA (Sandwich Verre
Alvéolaire) et moteur surpuissant refroidi
pour une meilleure tenue en puissance –,
filtre en deux sections pour la bi-amplifi-
cation passive équipé de capacités SCR
et câblage Audioquest. Ajoutons que les
parois courbes sont constituées de couches
successives de 3 mm en HDF (High Density
Fiberboard) pressées à chaud.
L’écoute
Outre une magnifique finition Zebrano,
puissance acoustique et énergie en régime
musical sont les traits saillants de ces en-
ceintes. L’air « Pur ti miro ! » de Monteverdi
(Kate Lindsey, Ensemble Arcangelo, Alpha
Classics) permet de côtoyer deux chanteuses
joliment incarnées, servies par un accom-
pagnement d’instruments anciens à la litté-
ralité et d’un académisme parfaits. Le piano
de Bin Wang (Les Maîtres chinois du
piano, Vol. 2, Bayard Musique) est profond,
ample et posé avec, çà et là, une préémi-
nence de la main gauche qui lui confère
présence et chaleur (superbe bas-médium).
La Habanera de Ravel (Orchestre national
de Lille, Alpha Classics) bénéficie de la ma-
nière avec laquelle les Cello 40th confèrent
souplesse et sensualité à la musique, comme
si elle avait été écrite dans l’instant.
Les + : La musique dans l’énergie
primale de sa vérité.
Les - : Doit être drivée avec soin.
trianglehifi.fr
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ENCEINTES
FOCAL SOPRA N° 2
F
orme et fond. Le croissant médian des
Sopra n° 2 joue un double rôle : d’une
part, former chambre de décompression
IHL (Infinite Horn Loading) pour le tweeter
à dôme inversé en Béryllium pur de 27 mm ;
d’autre part, conférer à l’enceinte la courbe
aboutissant à l’alignement parfait des quatre
haut-parleurs pour un auditeur assis. Cette
colonne trois voies de 1,20 m en hauteur em-
barque, outre le tweeter, deux woofers de
18 cm et un médium de 16,5 cm à membrane
composite W (verre/mousse/verre) vingt fois
plus rigide que le Kevlar. Le médium à sus-
pension TMD (Tuned Mass Damper) travaille
en solo dans sa propre charge, les deux boo-
mers en duo dans un volume accordé qui
débouche au pied de l’enceinte. La caisse
est inerte avec une façade en MDF de 69 mm
d’épaisseur, pour un poids total de 55 kg.
Le rendement est de 91 dB  ; la réponse
s’étend de 34 Hz à 40 kHz ±3 dB sous 8 Ω.
L’écoute
Serait-ce le rendement élevé, l’énergie déve-
loppée par le médium de 16,5 cm, le bon ré-
glage de l’équilibre tonal et une mise en phase
millimétrée des quatre transducteurs  ?
Toujours est-il que Darf ich… d’Arvo Pärt
(Estonian National Symphony Orchestra,
Onyx Classics) révèle des qualités rarement
assemblées : matière, profondeur, variations
d’énergie propres à la musique vivante, le tout
combiné à de grandes qualités de subtilité, de
finesse et d’aération. En prime, nombre d’in-
formations d’ambiance ténues permettent
de recréer aisément la sensation d’espace et de
temps. Quant à l’instrument de Bin Wang
(Les Maîtres chinois du piano, Vol. 2, Bayard
Musique), il occupe l’espace comme un piano
de concert, avec du poids, mais aussi de la
finesse et une énergie soutenue de la note la
plus haute à la plus basse. Une réussite !
Les + : Une filiation avec l’Utopia III non
usurpée par ce côté libéré d’un son vaste.
Les - : On veut la série anniversaire (+) !
focal.com
14 I HORS SÉRIE
YAMAHA NS5000
L
es NS-5000 sont les dignes héritières
des NS-1000M de 1974. Avec le préam-
pli en classe A entièrement symétrique
et double mono C-5000, le bloc de puissance
M-5000 et la table de lecture GT-5000, elles
composent – avec une légitimité assise sur
centre trente années de maîtrise musicale
et technique – le système de référence de
Yamaha. Les caisses soigneusement la-
quées de ces solides trois voies de 35 kg sont
en bouleau japonais de l’île d’Hokkaido.
Les trois haut-parleurs, un woofer de 30 cm,
un médium à dôme de 8 cm et un tweeter
à dôme de 3 cm sont en Zylon, fibre synthé-
tique résistante ayant une vitesse acoustique
équivalente à celle du béryllium, mais sans
le pic de résonance inhérent à tout matériau
dur. De plus, médium et tweeter reçoivent
une chambre de résonance accordée pour
en lisser la réponse ; idem pour la charge
du boomer, peu amortie, juste corrigée par
un résonateur en « J ». En découle un filtre
très simple, équipé de capacités Mundorf,
avec bornes de liaison en laiton massif.
L’écoute
Nous avons encore en mémoire la formidable
écoute des petites sœurs NS-3000 à propos
desquelles nous écrivions : « On pénètre, dès
les premières notes, dans un tout autre uni-
vers fait de transparence absolue, une trans-
parence constellée d’informations spatiales
et de micro-signaux habituellement inau-
dibles. » Avec les NS-5000, âmes sensibles
s’abstenir. On retrouve absolument ces qua-
lités, mais en version XXL. Quel grave  !
Articulé, profond, modulé, jamais répétitif ni
redondant. Mais bien présent. Passé au travers
de ce système, le piano à queue que l’on aper-
çoit sur la pochette du CD de Bin Wang inter-
prétant Une grande rivière de Wang-Hua Chu
(Bayard Musique) est clairement un instru-
ment de concert, pas un avatar créé de toute
pièce. Il en va de même quel que soit l’extrait
choisi, comme si l’on tirait un épais rideau et
que l’on pénétrait dans la salle. De concert.
Les + : Entre l’enceinte et l’instrument.
Les - : Une vérité qu’il faut apprivoiser.
fr.yamaha.com
THRAX LYRA SE
O
n ne pourrait voir dans les Lyra SE
qu’une boîte en aluminium sans grâce
abritant un système deux voies trois
haut-parleurs en montage d’Appolito
(tweeter entouré des deux médium-grave).
En regardant de plus près, on s’apercevrait
que le pavillon du tweeter à compression est
taillé dans l’épaisseur du baffle support
(35 mm) avec un chanfrein pour accueillir
chacun des deux 15 cm à cône en magné-
sium avec ogive anti-tourbillonnaire en lai-
ton (!). On tapoterait alors délicatement la
caisse en aluminium de 35 kg, pour s’aper-
cevoir de sa parfaite inertie. L’examen de
la fiche technique nous apprendrait que
le tweeter à compression possède un ren-
dement de 112 dB, très largement au-des-
sus des 90 dB de l’enceinte, ce qui permet
de le faire travailler dans sa zone de confort
avec une distorsion minimale, tout en des-
cendant la fréquence de recouvrement à
1500 Hz. Dans quel but ? Soulager les deux
haut-parleurs à cône magnésium des fré-
quences auxquelles ils pourraient générer de
la distorsion par harmoniques. Rien de banal.
L’écoute
Toute personne qui a eu l’occasion de se tenir
à trois ou quatre mètres d’une trompette ou
même d’un violon se figure la pression acous-
tique dont sont capables les instruments réels.
Ces enceintes en sont proches : quel que soit
l’extrait choisi, on détecte un surcroît de lisibi-
lité, un niveau de transparence, une cohérence
en énergie et en phase qui ne varient pas sur
tout le spectre. Preuve avec Nemeton de Matthias
Pintscher (Ensemble Intercontemporain,
Alpha Classics) : la puissance des attaques des
percussions, combinée à la douceur de certains
instruments à peine effleurés, laisse pantois.
On obtient ce que l’on entendrait si l’on avait
été sur place au moment de l’enregistrement.
Et le grave ? Les Lyra SE en donnent, avec
du niveau et de la résolution. Pour les amateurs
de grave soutenu jusqu’à 20 Hz, Thrax propose
différents caissons sur lesquels prennent place
les Lyra : Hades en passif, Basus en actif avec
un 38 cm asservi, 130 kg et 1000 W d’amplifi-
cation. Mais ça, c’est une autre histoire.
Les + : Une approche sans concession…
Les - : … qui ne cherche pas à plaire (+).
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ENCEINTES
PALMARES 2022
KEF BLADE TWO
META
I
nspirée du chef-d’œuvre de Constantin
Brâncusi, Bird in Space, l’enceinte Blade
évoque une sculpture aérienne naturelle-
ment douée pour le son, mettant en œuvre
une structure dite à source apparente
unique. Les cinq haut-parleurs – un coaxial
Uni-Q et quatre boomers dans une configu-
ration à trois voies – agissent comme une
source cohérente, selon l’idéal de la sphère
pulsante. En version 2022, la Blade Two
adopte un transducteur Uni-Q de 12e géné-
ration en version Meta. Ce coaxial de 13 cm,
dont cônes et pièce de phase sont en alumi-
nium, hérite d’un labyrinthe en MAT
(Metamaterial Absorption Technology),
capable d’absorber 99 % de l’énergie arrière
entre 600 Hz et 20 kHz. Il est associé à quatre
boomers de 6,5 pouces, à cônes en alumi-
nium. Deux paires de connecteurs WBT
de qualité audiophile permettent le bi-câ-
blage ou la bi-amplification (bande passante
30 Hz-45 kHz à -6 dB, sensibilité 86 dB,
poids 35,5 kg).
L’écoute
« Ni tout à fait la même, ni tout à fait une
autre » : cette enceinte, c’est du Verlaine. En
2016, Diapason décernait à la Blade Two son
Diapason d’or (cf. no 649) avec le commentaire
suivant : « Une rapidité stupéfiante au service
de la musicalité permettant d’obtenir des
rythmes acérés et tendus – de ce point de vue,
La Chauve-Souris de Strauss dirigée par
Carlos Kleiber s’exprime au mieux. Autre as-
pect marquant, la précision hallucinante de
la scène stéréo qui s’accompagne d’un grand
respect des échelles sonores. Remarquable ! »
Que dire de plus à leur sujet ? De ne pas leur
associer une électronique manquant de
souffle, au risque de passer à côté. A cette
condition – essentielle – près, les Blade Two
Meta sont à même de recréer l’idée du concert,
en espace, en richesse harmonique, en volume.
Diapason d’or renouvelé. Avec brio.
Les + : Un son complètement spatial.
Les - : Il leur faut pas moins de 2x300 W.
fr.kef.com
16 I HORS SÉRIE
MAGICO A5
D
e prime abord, on pense au monolithe
de 2001, l’Odyssée de l’espace. En s’ap-
prochant de ces 82 kg de haute techno-
logie, bloc inerte d’aluminium de qualité
aéronautique d’un noir si dense qu’il absorbe
la lumière, on s’attendrait presque à entendre
du Ligeti. Solidement assujettis à même
la structure compartimentée et cloisonnée
de cette colonne de 114 cm de hauteur,
émergent cinq haut-parleurs – trois boomers
de 23 cm, un médium de 13 cm et un tweeter
à dôme béryllium de 25 mm –, qui com-
posent un système trois voies à suspension
acoustique (charge close) permettant d’évi-
ter l’accident (résonance ou surtension)
inhérent à l’évent du bass-reflex. En dehors
du tweeter et son dôme béryllium, les autres
transducteurs ont des membranes nid
d’abeilles Nano-Tec à base de graphène (car-
bone). L’A5 est capable de produire un niveau
de 115 dB SPL à 50 Hz à un mètre !
L’écoute
Les A5 brillent par leur autorité et leur façon
d’occuper l’espace. Du fait de leur type de
charge, elles se révèlent peu tributaires du local.
Avec elles, on entre directement dans un monde
plus vaste et plus intense. Bien drivées, elles
font naître une infinité d’informations sans
jamais perdre de vue le suivi rythmique et dy-
namique, ainsi que la saveur du son voulue
par la trinité musiciens-producteur-ingénieur
du son. Une sorte de mélange réussi entre
une écoute monitor augmentée de sensualité,
d’émotion et d’une forme de vérité. Impossible
de résumer ici l’ensemble de nos notes, de
l’exceptionnelle articulation des voix de Kate
Lindsey et Nardus Williams dans Monteverdi
(Ensemble Arcangelo, Alpha Classics), à l’im-
pact saisissant des percussions de Nemeton
(Matthias Pintscher, Ensemble Intercon-
temporain, Alpha Classics) en passant par
la richesse harmonique, le sentiment d’équi-
libre et de profondeur d’une pièce symphonique.
Une expérience unique et, oui, magistrale.
Les + : Une plénitude totale.
Les - : Un budget pas si fou (+).
soundandcolors.com
WILSON AUDIO
SASHA DAW
P
rovo, Utah. La Sasha Daw est la pre-
mière création de Daryl, fils de l’im-
mense David A. Wilson. Basée sur une
architecture héritée du Watt/Puppy (trois
voies quatre haut-parleurs, caisson séparé),
la Sasha Daw bénéficie de nombreuses inno-
vations. A commencer par la colonne en
charge du grave : deux 21 cm issus de l’Alexia
Series 2 sont montés en charge ouverte pour
privilégier impact et dynamique. L’ébénisterie
fait appel à un composite (X-Material).
Le volume de l’enceinte augmente de 13,3 %,
ce qui permet à la Sasha Daw de descendre
très bas sans traînage et de reproduire de
20 Hz à 30 kHz à ±3 dB (!). La tête est reliée
au caisson par une équerre mobile servant
à aligner les haut-parleurs en phase pour
un auditeur assis. Le médium de 18 cm et le
tweeter à dôme en soie sont issus du WAMM
Master Chronosonic, le filtre est nouveau.
Le poids d’une enceinte, heureusement
sur roulettes, atteint 107 kg. L’impédance
est de 4 Ω, la sensibilité de 91 dB/W/m.
L’écoute
Attendue à double titre, forcément, cette Sasha
Daw. Le résultat ? Exemplaire par la densité,
l’énergie, la rapidité, la limpidité, la facilité,
le « sonner vrai ». Cela tient à trois facteurs :
la scène sonore ouverte, respirante, détaillée
– aucune variation en fonction de la fré-
quence. La bande passante, subjectivement
illimitée, avec une énergie constante, sans
coloration ni traînage. Absence de stress ou
de distorsion. Aucun phénomène de compres-
sion n’est apparu durant toutes nos écoutes,
aucune forme d’agressivité. Remarquable
excursion du grave jamais monotone, limpi-
dité et expressivité du médium, aigu subtil,
aérien, parfaitement intégré. Fidèle à la
conception de Dave Wilson, cet ensemble est
très certainement un système monitor, mais
c’est aussi plus que cela : un système capable
d’injecter une émotion puisée au cœur de la
vérité artistique. Congratulations !
Les + : Une évidence immédiate.
Les - : Fort risque d’addiction (+).
europe-audio-diffusion.com
 FABRICATION FRANÇAISE

La quintessence du savoir-faire TRIANGLE, les

emblématiques modèles Quatuor, Cello, Duetto & Voce
MAGELLAN 40 TH
Édition Anniversaire
renaissent dans une nouvelle Édition 40ème anniversaire

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CHANDON (42) - Hi-Fi Solution NUEIL-LES-AUBIERS (79) - Toponil RONCHIN (59) - SonorPlus
MARSEILLE (13) - New Tech PARIS (75) - Elecson KLS TARASCON (13) - Delta Audio Vidéo
METZ (57) - Eversound PERPIGNAN (66) - Audio Vidéo Passion TOULOUSE (31) - Hi-Fi.fr

W W W. T R I A N G L E H I F I . F R

FOCAL GRANDE
ENCEINTES
UTOPIA EM EVO
L
a démesure a parfois du bon. Quand
elle est française, et planétaire, on s’en
réjouit. Cela tient aux caractéristiques
superlatives de ces enceintes – deux mètres
de hauteur et un poids unitaire de 265 kg.
Le grave de 40 cm de diamètre à mem-
brane W (fibre de verre et mousse) est mû
par un moteur à aimant électromagnétique,
autrement appelé moteur à excitation.
L’aimantation provient d’une bobine sou-
mise à une tension continue à l’aide d’une
alimentation extérieure, ce qui permet d’at-
teindre des niveaux de flux phénoménaux.
Quatre voies, cinq haut-parleurs ; au centre,
un tweeter à dôme inversé en Béryllium pur
détaille les fréquences de 2,3 kHz à 40 kHz.
Il est entouré par deux médiums de 16,5 cm
à membranes W qui traitent les 3,5 octaves
cruciales entre 220 Hz et 2300 Hz. Au-dessus,
un bas médium de 27 cm à membrane W
gère l’octave et demie située entre 80 Hz
et 220 Hz. Le 40 cm est capable de descendre
à 14 Hz à -6 dB (!); la réponse totale à ±3 dB
va de 20 Hz à 40 kHz, le rendement est élevé
(94 dB), l’impédance nominale est de 8 Ω,
facile à marier.
L’écoute
Oui, mais avec quoi comme ampli ? Chez
Focal, la réponse est Naim, et ce qu’il y a
de mieux chez Naim depuis 2014, s’appelle
The Statement, soit l’ensemble préampli
NAC S1 et blocs mono NAP S1 formant trois
monolithes à la philosophie « cost no object ».
Au centre, le préampli et sa commande de
volume fly by wire à disque lumineux (résis-
tances commutées par relais). De chaque côté,
un bloc NAP S1 capable de 746 W sous 8 Ω
ou 1450 W sous 4 Ω. Chaque bloc fait usage
de deux amplis en mode bridgé sans boucle
de rétroaction négative. Chaque bloc pèse
101 kg dont 25 kg de transfos, le préampli tout
juste 61,5 kg. Mieux vaut alors disposer d’un
local acoustiquement étudié pour bénéficier
de cette forme de vérité musicale, impactante
et pénétrante. French parfum d’absolu !
Les + : Un parangon de vertus musicales.
Les - : Un investissement « lourd ».
focal.com
18 I HORS SÉRIE
ENCEINTES CONNECTÉES
KEF LS60 WIRELESS
P
our l’anglais Kef, les colonnes LS60 sont
un défi, « l’obsession de créer et d’offrir
un son naturel et raffiné », connecté et
« sans fil » – même s’il faut un câble secteur
par colonne pour nourrir streamer, DSP,
étages de puissance en classe D et AB, voire
un câble Ethernet pour se relier au réseau
et un câble RJ45 reliant les deux enceintes
entre elles (facultatif, mais on perd alors en
résolution). Avec les deux câbles secteur, ça
fonctionne en wi-fi, voire en Bluetooth 5.0.
En prime, des entrées HDMI eARC, optique,
coaxiale numérique et RCA pour une table
de lecture, et les protocoles Airplay 2,
Chromecast et Roon Ready. Le coaxial Uni-Q
est une version miniature en 10 cm à la distor-
sion contenue grâce au Meta absorbeur de
12e génération. quatre boomers Uni-Core de
13,5 cm à cône aluminium drivés par un ampli
de 500 W en classe D sont montés dos à dos
dans une configuration dite à annulation de
force. Le tout agit comme une source cohé-
rente, selon l’idéal de la sphère pulsante.
Comme une Blade.
L’écoute
L’application Kef Connect accède aisément aux
radios internet, aux plateformes musicales
et aux paramètres ouverts aux réglages. Le DSP
des LS60 gère les signaux PCM jusqu’à
24 Bits/384 kHz, le DSD et le MQA. L’allusion
aux Blade Two n’est pas qu’esthétique : ce n’est
pas du 16/9, c’est du cinémascope, moins
qu’avec les Blade mais, proportionnellement,
c’est soufflant. L’univers wagnérien incarné par
Jonas Kaufmann dans Tannhäuser (Chor und
Orchester der Deutschen Oper Berlin, Decca)
donne à comprendre à quel point cette voix de
ténor peut faire vibrer le corps, l’orchestre –
contrebasses et violoncelles – étant ici supporté
par la formidable tenue du grave des huit woo-
fers sous DSP. Réussi, fameux pour tout dire,
pour qui veut s’adonner à la musique sans se
poser de lourdes questions. Et mettre fin à sa
propre obsession.
Les + : Complet, mature, performant.
Les - : Vous ne serez plus le sachant.
fr.kef.com
CABASSE THE
PEARL PELEGRINA
D
errière le concept The Pearl, l’idée est
d’offrir un système hi-fi plug and play
adapté au mode actuel de consomma-
tion de la musique dématérialisée. The Pearl
Pelegrina met en œuvre quatre voies actives,
emprunte au très haut de gamme La Sphère
son tri-coaxial, et loge le tout dans une enve-
loppe au diamètre de 42 cm, y compris un
boomer HELD de 30 cm à membrane car-
bone à très grande élongation. Un total
de quatre amplis PWM totalisant 3700 W
(300 + 300 + 1250 + 1850 W), est piloté par
un circuit DSP (Digital Signal Process) pour
le filtrage voie par voie et la calibration du
grave en fonction du couple local-enceinte.
Cette correction CRCS (Automatic Room
Correction System), est effectuée par le biais
d’une mesure à l’aide de micros intégrés aux
Pelegrina. En résulte une réponse comprise
entre 10 Hz et 27 kHz, et un niveau maxi à
peine croyable de 134 dB en stéréo.
L’écoute
Les Pelegrina streament en Ethernet, wi-fi et
Bluetooth, sont munies d’entrées USB et ana-
logiques symétrique et asymétrique, d’un DAC
32 Bits/768 kHz et DSD128, le tout piloté par
l’application StreamControl. Une fois installées
et calibrées, elles s’effacent devant la musique
tout en l’incarnant. En ressort une sensation
d’aisance tant en dynamique qu’en bande pas-
sante qui paraît presque infinie, sans son de
boîte, sans directivité marquée, avec le senti-
ment d’écouter une source unique, parfaite-
ment cohérente. Le grave est tout simple-
ment du jamais entendu à partir d’un 30 cm.
La scène sonore est d’une cohérence telle que
la captation live des Sirènes de Lili Boulanger
(Orpheus Vokalensemble, Carus) ressort
comme si chœur, soprano et pianoforte étaient
déployés autour de soi avec une lisibilité rare.
La rançon d’un système mis au point comme
un tout, qui plus est entièrement conçu et as-
semblé en France. Qui dit mieux ?
Les + : Un tout cohérent, affûté, racé.
Les - : A quand un hub pour vinyle, etc.
cabasse.com
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 PALMARES 2022
AUDIA FLIGHT
LECTEURS CD
FL CD THREE S
C
omplément direct de l’intégré FL Three  S,
le lecteur FL CD Three S se présente
dans le même type de châssis lourd
avec une façade en aluminium de 10 mm
avec écran oLed. Le lecteur est doté d’une
section numérique ouverte sur l’extérieur
en S/PDIF coaxial et optique, AES/EBU
et USB-B, capable de traiter les signaux
32 Bits/384 kHz en PCM et DSD512. Par les
menus, on accède au suréchantillonnage
jusqu’à 768 kHz, à sept choix de filtrage
en PCM et trois en DSD, au dithering (appli-
cation volontaire de bruit au signal d’entrée
pour diminuer la distorsion), à un volume
fixe ou variable. La conversion N/A est
confiée à deux puces 32 Bits ESS Sabre
ES9026PRO (une par canal). Les étages de
sortie en classe A sont symétriques, avec
contre-réaction en courant ; les alimenta-
tions numériques et analogiques sont indé-
pendantes, à partir de transfos séparés.
L’écoute
En CD, les filtres 1, 2 et 3 dits « Linear Phase »
ont notre préférence, mais c’est affaire de goût
et de compensation avec les autres maillons.
Nous avons relié le FL CD Three S en XLR
pour profiter à plein des circuits analogiques
en classe A en configuration pur symétrique
(2x2), ce qui procure clarté, tonus et linéarité.
L’enregistrement live des Sirènes de Lili
Boulanger (Orpheus Vokalensemble, Carus)
est aéré et modulé comme rarement, tant
en CD direct qu’en lecture de Qobuz à partir
du lecteur réseau 3D Lab Nano Player Sonata.
L’ensemble apparaît très aéré, avec de la ré-
serve en énergie, un déploiement dans l’espace
et le temps réaliste, un spectre tonal qui fait
les voix sensibles et le pianoforte bien assis.
La lecture de la couche CD de la Passacaglia
du Concerto no  4 de Jan-Peter de Graaff
(North Netherlands Symphony Orchestra,
trptk Reference) confirme cette sensation : une
magnifique réussite en lisibilité, transfert
d’énergie et sensibilité. De la belle ouvrage,
adaptée à un large choix de musiques cou-
chées sur CD ou dématérialisées, au choix.
Les + : Le DAC programmable et les
étages de sortie en classe A.
Les - : L’ergonomie des menus qu’il
faut apprivoiser.
tecsart.com
20 I HORS SÉRIE
CANOR AUDIO
CD1.10
S e lancer dans la fabrication d’un lecteur
CD haut de gamme en 2022 peut sur-
prendre, sauf à viser un créneau précis.
Celui du CD 1.10 repose sur des étages de
sortie symétriques à lampes (doubles triodes
12AX7/6922, redresseuse 6CA4). Revendiqué
également, le recours à de « vieilles » puces
Burr Brown PCM1792, préférées pour leur
sonorité, à raison d’une par canal. Le DAC
s’ouvre à des sources extérieures en
PCM 24 Bits/192 kHz ou DSD 256 via USB
en mode DoP (DSD over PCM). L’Européen
Stream Unlimited fournit la mécanique CD,
isolée et renforcée. Canor n’est pas un débu-
tant, loin s’en faut. Son usine située en
Slovaquie, équipée de machines CNC, lignes
de montage automatisées, analyseurs… fa-
brique pour d’autres. L’étude des produits
Canor est, quant à elle, bien locale  ;
les Slovaques ont notamment développé leur
propre système de mesure de tubes à vide
permettant un tri serré, baptisé Aladdin.
L’écoute
Pour profiter de l’éclatante propension du
CD 1.10 à incarner la musique et son éventail
de nuances, choisir en priorité la sortie symé-
trique sur XLR. La commande façon gros
bouton de volume qui gère l’avance/recul et le
Play/Pause ainsi que l’affichage géant en jaune
ne sont pas pour déplaire. Pas plus que le
choix de deux types de réponse impulsionnelle
du filtre numérique (Natural ou Dynamics).
La Passacaglia du Concerto no 4 de Jan-Peter
de Graaff (North Netherlands Symphony
Orchestra, trptk Reference) ne souffre pas
l’à peu près : le CD 1.10 en donne une lecture
magistrale. Premier point, parce qu’il définit
un espace qui ravira les amateurs de musique
live : plusieurs fois, on a cru avoir poussé
les murs – c’est à ce point. Cette aisance se
manifeste aussi sur le plan dynamique : c’est
vif, enlevé, avec des attaques réalistes et une
phase maîtrisée. Les trois axes énergie ins-
tantanée (dynamique), enveloppe tonale et
placement (phase) sont bien tenus, respec-
tueux du travail des musiciens et de la pro-
duction. Suffisamment rare pour être souligné !
Les + : Moderne et classique assemblés.
Les - : On ne va pas bouder son plaisir (+).
delta-audio.fr
LECTEUR CD / SACD
ACCUPHASE
DP-1000 + DC-1000
L
e couple DP-1000/DC-1000 coïncide
avec les 50 ans de la firme de Yokohama.
Le DP-1000 est un lecteur CD/SACD axé
sur une mécanique destinée à éviter les er-
reurs de lecture. Dépassant les 10 kg, elle est
découplée et amortie, placée le plus bas pos-
sible pour optimiser le centre de gravité.
Une double alimentation gère d’un côté
la mécanique d’entraînement, de l’autre
les circuits numériques. Le DC-1000 traite
les signaux PCM 32 Bits/384 kHz et DSD256
en fonction du type d’entrée choisi HSLink,
USB/B, S/PDIF, Toslink, AES/EBU. Chaque
canal emploie une puce ESS ES9038 Pro
32 Bits, chacune de ces puces comporte huit
étages de conversion Delta/Sigma pilotés par
un circuit FPGA, avec une précision de la
conversion multipliée par 2,8, et un record
de 123dB en rapport signal/bruit, 10% plus bas
que celui de la génération précédente DC-950.
L’écoute
La masse totale frise les 55 kg, ce qui donne
une idée de la qualité globale de ces deux uni-
tés. Première écoute en CD pour nous rappe-
ler à quel point cette technologie se révèle loin
d’être musicalement obsolète. Le CD ? Mais
quelle jeunesse ! Révélateur est le Non troppo
lento du Quatuor n° 4 de Bartok (Quatuor
Végh, Astrée) qui se présente tout en nuances,
où l’on se prend à imaginer le positionnement
dans l’espace des deux violons, de l’alto et du
violoncelle avec une précision dantesque.
En SACD, le test porte sur les mouvements II
et III des Jeux vénitiens composés en 1961
par Witold Lutoslawski (Finnish Radio
Symphony Orchestra, Ondine) où le silence
tient une grande place. Les interventions
des solistes se déploient majestueusement
dans cet espace à trois dimensions avec
des transitoires à faire trembler. Même constat
en DAC à partir d’un serveur/lecteur Aurender
N30SA. Pour être vivant, c’est vivant !
Les + : Un ultime lecteur pour CD/SACD.
Les - : Que reprocher à une icône ?
hamysound.com
 OCTAVIO STREAM
LECTEURS RESEAU
A
u menu de ce boîtier de la taille d’un
jeu de cartes, lecture réseau et
conversion N/A confiée à une puce
Linkplay pour la lecture réseau, à un DAC
PCM5102 de Texas Instruments pour la
conversion, traitant les signaux PCM
jusqu’en 24 Bits/192 kHz. Pour discret,
presque anodin qu’il paraisse, ce boîtier
s’avère aussi pratique que malin, capable,
en outre, de s’intégrer dans un environne-
ment multiroom grâce à l’application
Octavio Virtuose. Conçu pour accéder à
pratiquement tous les services de strea-
ming existants, l’Octavio Stream est com-
patible Spotify Connect, Tidal Connect
et AirPlay 2 ; il se connecte en Wi-Fi ou
en Ethernet avec un kit optionnel (recom-
mandé). En sortie, une prise jack 3,5 mm
combine le signal stéréo après conversion
avec le signal numérique optique bit-per-
fect, sans mémoire tampon ni composant
intermédiaire.
L’écoute
Comme le raconte David Minard, l’un des
deux créateurs de la start-up née à Lille en
2019, « L’intérêt initial du produit était de mo-
derniser d’anciens systèmes audio. Il ne fal-
lait, pour autant, pas casser les habitudes et
se doter d’un son à la fois fidèle – ni trop « ana-
lytique », ni trop « précis » –, en restant musi-
cal ». Nous avons testé l’Octavio Stream avec
ou sans son DAC, grâce à un DAC externe.
A notre grande surprise, nous avons tout de
suite été emportés par une inhabituelle sen-
sation d’ouverture, d’aération, et d’aisance
à traduire les nuances de l’interprétation
de la violoncelliste Maya Fridman dans le
Concerto no 4 « Rimpelingen » de Jan-Peter
de Graaff (North Netherlands Symphony
Orchestra, trptk Reference). Le fichier FLAC
24 Bits/176,4 kHz issu de Qobuz est bien
traduit, sans perte dans les deux configura-
tions. A noter l’excellente performance du DAC
interne qui ne bride en rien la qualité de lec-
ture des fichiers Qobuz, un point souligné
par David Minard comme étant au cœur
de la conception de l’Octavio Stream. Un atout
maître, désormais, dans le jeu d’Octavio.
Les + : Simplicité, musicalité, efficacité.
Les - : Pas assez cher (+).
octavio.fr
ADVANCE PARIS
WTX-STREAM TUBES
D N
eux ans après le lecteur réseau WTX-
Stream Pro qui proposait un streamer,
un DAC et un ampli casque à moins
de 300 euros, le français Advance Paris
récidive avec le Stream Tubes qui, dans
un même boîtier au format lilliputien,
injecte un étage de sortie en classe A à base
de tubes triodes subminiatures Raytheon
5703, à usage militaire. Bienvenue les tubes,
exit la sortie casque et l’entrée ligne. Côté
technique, la plateforme de streaming est
toujours d’origine LinkPlay, avec son appli-
cation multiroom Advance PlayStream
et la puce de conversion stéréo est une
BurrBrown PCM1796 24 Bits/192 kHz
(contre une Wolfson WM8740). L’appareil
se connecte via wi-fi et internet, ou en
Bluetooth grâce à un dongle, en option.
L’écoute
Comparer les deux modèles permet de se
constituer une opinion bien précise. En strea-
ming en émulant un DAC extérieur – opéra-
tion rendue possible par une double sortie
S/PDIF RCA et optique – le progrès en ouver-
ture et en aération est notoire sans qu’il soit
évident d’expliquer la raison d’un tel écart
(même plateforme pour les deux modèles).
L’impression est de passer dans une catégo-
rie supérieure en matière de subtilité des am-
biances, de finesse des timbres et de profon-
deur de la scène sonore. Toutes qualités
magnifiées au travers de l’étage de conver-
sion avec les tubes en sortie. L’enveloppe
dynamique des percussions du Nemeton
de Matthias Pintscher (Ensemble
Intercontemporain, Alpha Classics) apparaît
préservée dans ce mode, ainsi que la rapidité
d’exécution et la structure de leur atténua-
tion dans l’espace et le temps. Même sensa-
tion de légèreté, de présence incarnée à
l’écoute du Chant du rossignol par Natalie
Dessay (Le miracle d’une voix, Virgin
Classics). L’émotion y est réelle et palpable.
Joli travail.
Les + : Un excellent streamer et des
étages de sortie à tubes, what else ?
Les - : Vu le prix, on se passera du DSD.
advance-acoustic.com
NUPRIME
STREAM-9
ée en 2014, la société américano-
chinoise NuPrime revendique une in-
tégration poussée, de la conception
à la fabrication. Le Stream-9 est un lecteur
réseau multiroom performant, Ethernet,
wi-fi et Bluetooth aptX HD, compatible
DLNA et Airplay 2, muni d’un très intéres-
sant circuit SRC (Sampling Rate Converter)
Ultra Hi-Res. Déconnectable, il permet
de passer les signaux PCM en DSD et inver-
sement en passant par toutes les valeurs
de 44,1 kHz à 768 kHz et de DSD64 à DSD256.
L’écran oLed indique clairement le mode
SRC ou les données sur la piste lue, en mode
défilant. Deux entrées numériques sont ajou-
tées, par exemple pour « pousser » un trans-
port CD dans tous les formats disponibles.
On ne tressera pas d’éloges à l’application
Omnia Receiver App, en se focalisant plutôt
sur les sorties AES/EBU et I2S, entre autres.
L’écoute
Il y a autant de différences sonores entre trans-
ports réseau qu’entre mécaniques de lecteurs
CD ; dans le cas du Stream-9, on quitte le banal
pour entrouvrir le rideau du Hi-End. La pré-
sence du SRC est un plus indéniable pour
booster une mécanique CD, mais même sans
cela et en lecture de fichiers Qobuz, le Stream-9
se démarque, confronté à l’ensemble de nos
plages de test, par une lisibilité, une profon-
deur et une mise en perspective des éléments
sonores dans l’espace rarement entendus à ce
niveau de gamme. Faire mieux sur ces critères
sera beaucoup plus cher. Les percussions de
Nemeton de Matthias Pintscher (Ensemble
Intercontemporain, Alpha Classics) évoluent
dans un espace profond et en 3D, avec une
dynamique décuplée. Le dialogue entre l’ar-
tiste récitante Clara-Lane Lens et le ténor
Denzil Delaere dans L.I.T.A.N.I.E.S (The
Fourteen Storks Ensemble, DG) nous emporte
tout près de la scène où semblent évoluer
les deux interprètes accompagnés des solistes
que l’on situe au millimètre. Le SRC permet
de modeler finement l’enveloppe du son, et classe
le Stream-9 dans une catégorie d’excellence
à tarif mesuré. Idem pour la sortie I2S. Bien joué !
Les + : Transparence, ouverture et SRC.
Les - : On les cherche.
nextaudio.fr
HORS SÉRIE I 21
 PALMARES 2022
AURALIC
LECTEURS RESEAU
ARIES G1.1
A A
Pékin depuis 2009, la marque Auralic
se consacre à une discipline et une
seule : la musique dématérialisée.
Au point d’être devenue une référence mon-
diale avec sa plateforme de streaming
Lightning et son application Lightning
DS pour iOS. Le transport (sans DAC)
Aries G1.1 lit la musique jusqu’en PCM
32 Bits/384 kHz et DSD 512, accède à tous
les services de streaming connus, se
connecte en Wi-Fi, Ethernetet Bluetooth,
mais aussi comme un terminal Roon ready,
Spotify Connect, Tidal Connect et AirPlay.
D’une fabrication exemplaire, il dispose
d’un écran Retina de 4’’ et d’une horloge
double à 72 femtosecondes soit 72 millio-
nièmes de milliardième de seconde. La mise
à jour G1.1 consiste en l’ajout d’une semelle
massive en acier couleur argent afin de lut-
ter contre les vibrations, également de la
prise en charge Airplay 2.
L’écoute
L’Aries G1.1 peut aussi se transformer en lec-
teur CD/ripper et tout inscrire sur un disque
interne de 1 à 8 TO, soit de 1500 à 12000 CD.
L’écoute du piano de Bin Wang jouant Une
grande Rivière (Les Maîtres chinois du
piano, Vol. 2, Bayard Musique) fixe un nou-
veau standard dans la reproduction de cette
plage à la dynamique explosive. A ce niveau
de maîtrise du traitement numérique,
l’Aries G1.1 franchit nettement un cap sur
des critères tels qu’immersion dans le jeu
de l’artiste, véracité des timbres, profondeur
de la scène sonore. Difficile de qualifier
ce qu’apporte réellement la masse ajoutée
au coffret de cette version G1.1. En audio,
tout a un sens ; en l’occurence tout a un poids.
Autre test significatif, le Jardin féérique de
Ma Mère l’Oye par le Sinfonia of London
(Chandos) : commencé dans un chuchote-
ment des cordes, ce mouvement se consumme
dans l’explosion de tous les pupitres de l’or-
chestre ; l’Aries G1.1 souligne « une superbe
démonstration de timbres et de nuances sub-
tiles  » (François Hudry/Qobuz). Un peu
comme si l’on faisait face à l’orchestre.
Les + : Perfection musicale réaliste.
Les - : Ne manque plus que le DAC com-
plémentaire de l’Aries.
hifi.fr
22 I HORS SÉRIE
ANTIPODES
S40 + S60
u sein de la gamme du Néo-zélandais
Antipodes, la combinaison regroupant
le serveur S40 avec l’alimentation S60
constitue une excellente base de départ.
Dérogeant au principe « un processeur,
une fonction », le S40 est configurable
par logiciel en serveur/player. Polyvalent
par essence, il peut se piloter dans différents
environnements dont HQServer/Player,
Squeeze, DLNA, Sonos et Spotify Connect,
sans oublier Roon (le S40 est Roon Core
comme l’ensemble de la gamme Antipodes).
Avec le lecteur optionnel K10, il peut ripper
les CD et les déposer sur un disque dur
(en option). A partir de là, on peut sortir
en USB sur un DAC extérieur et, s’il le faut,
patienter à l’aide d’un « DAC de secours »
intégré à la machine (sortie analogique en
jack 3,5 mm). Une base certes, mais élaborée.
L’écoute
Pas d’écran, juste un bouton de mise en route :
tout se pilote via un ordinateur ou une ta-
blette, sous Roon ou toute application DLNA.
Connecté au DAC TotalDac D1 Core en USB,
le couple S40 + S60 délivre un confort d’écoute
que l’on n’espère qu’occasionnellement. Ce qui
frappe d’emblée, c’est la très grande variété
en régime dynamique – lisibilité des petits si-
gnaux en tête – et le foisonnement des cou-
leurs tonales, des instruments comme des
voix. Le piano d’Alice Sara Ott dans le Prélude
n° 4 de Chopin est une splendeur d’expressivité
aux résonances et aux extinctions de notes
parfaitement maîtrisées (Echoes of Life, DG).
L’enregistrement live des Sirènes de Lili
Boulanger (Orpheus Vokalensemble, Carus),
met en lumière les grains de voix de la soprano
et du chœur, idéalement déployé dans la salle.
Se dégagent de cette écoute une noblesse, une
justesse qui situent cette combinaison dans
un univers de vérité et d’ émotion rares.
Une expérience dès lors unique.
Les + : Aux antipodes de la banalité.
Les - : Austères mais ultra musicaux (+).
soundandcolors.com
PRÉAMPLIS STREAMERS
PS AUDIO STELLAR
GAIN CELL DAC
R
evoir PS Audio en France nous a rap-
pelé combien cette marque américaine
avait sa place sur le marché de la haute-
fidélité. Dans un boîtier plat formé de deux
feuilles d’aluminium, le Stellar Gain Cell
DAC regroupe un préampli symétrique
en classe A associé à un DAC universel et
à un ampli casque. Au menu, trois entrées
analogiques dont une XLR, des sorties
doubles XLR et RCA, et un jeu d’entrées
numériques balayant quasiment tous les
formats possibles – S/PDIF, Toslink, USB-B
et I2S – pour le traitement des signaux PCM
384 kHz et DSD128. La puce de conversion
32 Bits ESS ES9010K2M est incluse dans
un montage baptisé Stellar DAC avec filtrage
passif conçu par l’ingénieur en chef Bob
Stadtherr. Trois positions de filtrage au choix
de l’utilisateur, entre équilibre et finesse.
Quant au Gain Cell, il désigne un montage
de gain non destructif (pas de potentiomètre).
L’ampli casque est lui aussi en classe A
et peut délivrer jusqu’à 2x3,25 W dans 16 Ω.
L’écoute
Quelle que soit la source, le Stellar Gain Cell
DAC procure quelque chose de très mature,
non caricatural, expressif ; toute plage musi-
cale transitant par lui en ressort comme boni-
fiée. Dans Litany of Fragmentation de
Nicholas Lens et Nick Cave (The Fourteen
Storks Ensemble, DG), l’échange entre Clara-
Lane Lens et Denzil Delaere prend les accents
du direct grâce à un niveau de présence rare.
Autre caractéristique saillante, la matérialité
du registre grave, dont l’Andante de la
Symphonie n°  3 d’Arthur Honegger rend
compte avec une vigueur et un pouvoir
d’entraînement peu communs (Radio-
Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, Naxos).
Spiegel im Spiegel d’Arvo Pärt (Renaud
Capuçon, Orchestre de chambre de Lausanne,
Erato) illustre bien l’expression « donner
de l’air » : violon et piano s’inscrivent dans
une scène sonore faisant penser à une repré-
sentation en direct dénuée des habituels freins
à l’expressivité. Un peu comme le rubato des
musiciens, le Stellar Gain Cell DAC apporte
quelque chose à la musique, une capacité
à s’épanouir, entre justesse et réalisme. Rare.
Les + : Musicalité épanouie et sereine.
Les - : Une ergonomie minimaliste.
psaudio.fr
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COS D10 V2
PRÉAMPLIS STREAMERS
D
ans un paysage relativement normé,
le numérique d’un côté, l’analogique
de l’autre, le COS D10 v2 fait un peu
figure d’exception. Tout comme son origine,
la république de Chine (Taïwan). La société
est jeune ; elle a démarré en 2014, n’a que
quatre produits au catalogue; le D10 appa-
raît pourtant très mature. Dans un boîtier
en NCT + aluminium sont réunis, autour
d’un préampli analogique entièrement
symétrique avec ampli casque lui aussi
symétrique, un lecteur réseau Wi-Fi/Ethernet
UPnP et Roon ready, et un étage phono
MM/MC paramétrable (tous deux en op-
tion). Soit un système aussi compact que
non dénué de raffinement. Tous les signaux
numériques entrant dans l’appareil (PCM
24 Bits/192 kHz DSD256) passent par une
mémoire tampon, l’horloge y est resynchro-
nisée et les données suréchantillonnées avec
filtre FIR qui transforme le 16 Bits/44,1 kHz
en 24 Bits/176,4 kHz à la fréquence de
2,17 GHz. Le réglage de volume symétrique
fait appel à des relais qui commutent des
résistances avec une précision de 0,5 dB.
L’écoute
Rutilant, puissant, expressif sont les qualifi-
catifs qui s’imposent à l’écoute du D10 v2
en streaming. La Passacaglia du Concerto no 4
de Jan-Peter de Graaff (North Netherlands
Symphony Orchestra, trptk Reference), œuvre
contemporaine fondée sur des dialogues ful-
gurants entre instruments solistes, exerce
sa force d’attraction à l’aide de sonorités d’une
vérité rare (quelle prise de son !) Les différents
intervenants sont idéalement distribués dans
un espace représenté comme une entité ayant
une vie propre. Le chœur des Sirènes de Lili
Boulanger (Orpheus Vokalensemble, Carus)
entérine cette sensation : les variations du
chœur se suivent avec une grande facilité
en quelque chose d’aérien, subtil, sans effort
d’intellectualisation. En streaming comme
en CD, c’est l’expressivité qui domine.
Quant à l’écoute au casque, là encore, le COS
D10 v2 y domine son sujet, en un ensemble
aussi cohérent qu’idéalement équilibré.
Les + : Un tout cohérent, hyper mature.
Les - : Presque trop discret.
prestigeaudio-diffusion.fr
24 I HORS SÉRIE
STREAMERS DAC
WEISS DAC501
W M
eiss DAC501, lecteur réseau UPnP/
DLNA, DAC 32 Bits/384 kHz et
DSD128, cinq entrées numériques,
prise réseau Ethernet, sorties XLR et RCA,
ampli casque sur jack 6.35 avec un niveau
de sortie maxi de 6,8 V à 0 dB. De froides
données ? C’est compter sans le génie de
Daniel Weiss, passé par Studer/Revox, spé-
cialiste des outils de mastering CD. Si la lec-
ture réseau est d’un maniement quasi
biblique, la partie DAC (un dual DAC 32 Bits
pour chaque canal) peut se voir comme
la plus sophistiquée qui soit par la quantité
de paramètres sonores adressables. Citons
le Room Equalizer et le Creative Equalizer
pour corriger la pièce d’écoute, le Constant
Volume afin de lisser le niveau sonore, le
De-Essing ou suppression automatique des
sibilances des voix humaines – dispositif très
professionnel –, Loudness Control et Vinyl
Emulation qui agissent comme leur nom
l’indique et, pour les auditeurs au casque,
les filtres Headphone Equalizer et Crossfeed,
correction tonale et élargissement de la scène
sonore. Le tout paramétrable.
L’écoute
Première impression : un côté très riche,
en même temps très droit, avec une quantité
phénoménale d’informations d’ambiance ;
l’image de la cabine de mastering est facile,
mais c’est franchement celle qui correspond
le mieux. Ce caractère très live apparaît décon-
tingenté des lourdeurs inhérentes à la repro-
duction dans le « triangle d’or » de la stéréo
(passant par les deux enceintes et l’auditeur).
En plongeant dans les menus, on pousse
encore le réalisme, en corrigeant une réso-
nance de salle, en gommant ou en soulignant
tel groupe de fréquences. Plus étourdissant
encore, le filtre Crosstalk Cancelling qui per-
met, avec une précision diabolique, d’ajuster
le fameux triangle en écartant ou resserrant
virtuellement les enceintes en direct. Utilisé
à bon escient c’est une réponse efficace à un
problème de salle ou de placement. Précisons
encore que les filtres ne modifient pas l’enve-
loppe globale du message musical, et que pour
les amateurs d’écoute au casque, le potentiel
est quasi infini. Une révélation.
Les + : Vous êtes l’ingénieur du son !
Les - : Vous êtes l’ingénieur du son.
prestigeaudio-diffusion.fr
MEITNER MA3
eitner Audio et EMM-Labs sont les
deux faces d’une même entité basée
à Calgary (Canada), pilotée par un
spécialiste mondialement reconnu du
DSD, Ed Meitner. Issu du monde profes-
sionnel, le MA3 hérite de circuits de
conversion propriétaires one-bit à compo-
sants discrets MDAC travaillant à 16 fois
le DSD – un DAC par canal. Ils sont précé-
dés d’un calculateur DSP MDAT2 (Meitner
Digital Audio Translator) qui effectue une
conversion ascendante de l’audio entrant.
Le MFAST (Meitner Frequency Acquisition
System), un circuit de réduction du jitter
associé à une horloge maître entre en jeu.
Les entrées couvrent tous les standards
possibles, sauf l’USB-B ; une prise RJ45
permet de se connecter au réseau Ethernet,
point. Le MA3 traite tous signaux PCM
24 Bits/192 kHz, DSD128 et DXD via le port
USB (DoP). MQA en USB et en RJ45. Un cir-
cuit de volume sans perte est présent sous
l’appellation VControl (sans reformatage
du signal) ; les sorties audio sont doubles,
XLR et RCA.
L’écoute
La filiation sonore avec le monde profession-
nel est évidente, faite d’éloquence et même
d’opulence. Que ce soit pour l’espace sonore,
la dynamique ou la qualité des timbres,
le MA3 s’y entend pour sortir la musique
de son carcan numérique. Les partitions
les plus subtiles acquièrent de la présence
et une matérialité très studio. Test révélateur
par excellence, un symphonique enregistré
à bas niveau mais avec des variations de dy-
namique impressionnantes : l’Andante de
la Symphonie no  3 d’Honegger (Radio-
Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, Naxos)
qui semble acquérir une vigueur, une force
tellurique – le grave ! – sans intermodulation
d’un pupitre à l’autre. La Litany of
Fragmentation (The Fourteen Storks
Ensemble, DG) nous place au cœur de la
scène où récitants et instruments inter-
viennent comme au théâtre, avec leurs entrées
et leurs sorties, plus spectaculaires que ja-
mais. Le MA3 administre la preuve, s’il en
était besoin, que, s’agissant de musique, l’ex-
périence du mastering et des studios fait toute
la différence.
Les + : Du EMM-Labs démocratisé, si
mature musicalement.
Les - : Si peu. Une prise casque ?
fusion-acoustic.com

MERGING+
PLAYER
I
l n’est pas rare qu’au détour d’une pochette
de disque, on découvre que celui-ci a été
enregistré à l’aide de convertisseurs
AD/DA Merging Technologies. Studio credi-
bility. Qui de mieux placé, dès lors, pour pro-
duire le maillon qui trouvera place chez
le mélomane afin d’y restituer le mix précis
voulu par l’ingénieur du son  ? Le DAC
Merging+ Nadac a justement été conçu dans
ce but. Le Nadac existe en version deux ca-
naux et en version huit canaux (celle du test)
et traite tous signaux PCM 24 Bits/384 kHz
et DSD256. Dans la version deux canaux,
les huit DAC de la puce ESS Sabre ES9008S
sont combinés en deux ; même configura-
tion en position Stereo sur le modèle à huit
canaux. Ajoutez un transport réseau et vous
obtenez le Player. Vous suivez ? Le Player est
Roon Core, ce qui le rend totalement auto-
nome (avec abonnement en sus). Last but
not least, le Player est équipé d’un ampli
casque avec sorties jack 6,35 et 3,5 mm.
L’écoute
L’idée de disposer du même « point de vue »
sonore que l’ingénieur du son est en soi sédui-
sante. De fait, la qualité d’écoute est d’un ni-
veau très très élevé. En première approche,
on est surpris par une telle profondeur,
une telle absence de signature particulière.
Nulle trace non plus de coloration ; quant
au niveau de bruit résiduel, Merging l’an-
nonce à près de -160 dB : autant dire qu’il y a
place pour la musique  ! L’écoute de la
Passacaglia du Concerto no 4 de Jan-Peter
de Graaff en FLAC 24 Bits/176,4 kHz (North
Netherlands Symphony Orchestra, trptk
Reference) revient peu ou prou à écouter une
bande master. Passée au travers du Merging+
Player, cette œuvre contemporaine dévoile
un niveau de finesse inédit, une palette chro-
matique infinie en une forme de littéralité de
chaque note, de chaque instrument. Le chœur
des Sirènes de Lili Boulanger en live (Orpheus
Vokalensemble, Carus) arrive à une fusion
telle que l’image sonore semble détachée
du plan des enceintes. Mention spéciale à la
sortie casque et à l’entrée directe sur le DAC,
qu’un pro ne renierait pas.
Les + : La Studio credibility.
Les - : Les menus !
anamightysound.com
CARY AUDIO
DMS-800 PV
C
ary Audio is back in France, une bonne
nouvelle pour tous ceux qui vont dé-
couvrir la maîtrise atteinte par la
marque de Raleigh (Caroline du Nord) en
musique dématérialisée. Le DMS 800
Professional Version est un streamer DAC
audiophile. Il accède aux services Spotify
connect, Tidal, Qobuz, vTuner, est aussi
Airplay, Roon ready et MQA. Au choix, il per-
met de suréchantillonner le PCM à hauteur
de 768kHz, ou de le convertir en DSD 64,
128 ou 256. Lourd comme un ampli (17,7 kg)
il est divisé en trois compartiments. Au centre,
le récepteur Ethernet, Wi-Fi et BT aptX HD,
les entrées/sorties numériques. Derrière une
horloge Crystek, deux DSP, quatorze alimen-
tations indépendantes et un volumineux
transfo R-Core blindé. De part et d’autre,
les deux canaux D/G en conception double
mono, avec chacun son alimentation, sa puce
Quad DAC AK4499EQ et les buffers symé-
triques à composants discrets (2x2) au plus
près des sorties (XLR ou RCA).
L’écoute
Choix royal, conséquences princières. Témoin
la Passacaglia du Concerto no 4 de Jan-Peter
de Graaff, streamée à partir de Qobuz en FLAC
24 Bits/176,4 kHz (North Netherlands Symphony
Orchestra, trptk Reference). Cette œuvre
contemporaine qui joue des contrastes prend
ici une dimension nouvelle : c’est un festival
de sensations aériennes, telluriques, sensi-
tives et vibrantes. Intéressant aussi le recours
au Sampling Rate Converter. Comparaison
de la même plage live – Les Sirènes de Lili
Boulanger (Orpheus Vokalensemble, Carus)
– tirée de Qobuz (FLAC) ou d’un CD (WAV).
Dans le second cas, l’équilibre est superbe,
le chœur d’une belle aération, mais le piano-
forte manque un peu de tonicité. Toutes les
positions du SRC sont sollicitées ; l’objectif
est atteint en 88,2 ou en 176,4 kHz. Le tout
regagne en vigueur, en présence, en lumino-
sité. Haussant le niveau de l’interprétation et
plaçant l’auditeur sur une voie… royale.
Les + : Musicalement abouti ; princier.
Les - : Manque une prise casque.
robolidesign.com
PLATINES VINYLE
PRO-JECT X1
D
ans la très riche gamme du Viennois
Pro-Ject, la X1 inaugure la gamme su-
périeure, là où on se préoccupe au pre-
mier chef de recul du bruit, de régularité
de vitesse et de précision de lecture. Par rap-
port à la Debut Pro déjà bien lotie, Diapason
d’or 2020, pas mal de changements : l’épais-
seur et donc la masse du châssis, un bras
de 8,6’’ alliant aluminium et carbone pour
une plus grande rigidité, une articulation
de type «  roulement à cardan à quatre
broches », et les réglages bienvenus pour
l’azimut et l’angle vertical (VTA). Le bras
de la X1 reçoit un contrepoids amorti au
silicone pour la chasse aux vibrations ainsi
qu’un plateau en acrylique de 1,5 kg reposant
sur un axe de grand diamètre. Le moteur
est suspendu, sa régulation en progrès. Une
intéressante version X1B est proposée en
version symétrique XLR pour 100 € de plus.
L’écoute
Une cellule MM Pick it S2 équipe la X1, autre
collaboration avec Ortofon. Le progrès par
rapport à une 2M Red est flagrant. Dans un
cas comme dans l’autre, on retrouve l’énergie
caractéristique de la 2M Red, le gain portant
sur la transparence et la profondeur de la
scène sonore, en même temps que sur la linéa-
rité. Equipée de sa Pick it S2, on se dirige, avec
la X1, vers une restitution plus neutre, sans
coloration, plus ferme aussi, moins specta-
culaire, mais plus fidèle en comparaison d’un
modèle de la gamme Debut. La Litany of
Transformation (The Fourteen Storks
Ensemble, DG), à la dynamique redoutable,
est lue avec une grande quiétude et un ex-
cellent suivi des interventions des instru-
ments et des chanteurs solistes. Même constat
à l’écoute du Ludus d’Arvo Pärt (Congress
Orchestra, Vinyl Passion) ; on a connu lec-
tures plus énergiques, mais le territoire de
la X1, c’est le suivi mélodique et la finesse de
restitution. Une platine pour les connaisseurs.
Les + : Hi-fi au sens de « juste ».
Les - : Réussit à dépasser la Debut Pro (+).
audiomarketingservices.fr
HORS SÉRIE I 25
 PALMARES 2022
TECHNICS
PLATINES VINYLE
SL-1200 GR EGS
L e « Michael Jackson » de la platine
vinyle se renouvelle encore. Lancée
en 1972, elle est tout de suite adoptée
par les DJ aux balbutiements du hip-hop.
Les raisons : l’insensibilité aux vibrations,
le démarrage quasi immédiat, et la possi-
bilité de scratcher. La SL-1200 GR EGS est
une version encore plus aboutie à usage
des audiophiles. Elle bénéficie d’une isola-
tion acoustique et d’un couple moteur en
progrès. La masse passe de 9,6 à 11,5 kg.
Le châssis double couche en aluminium
est amorti par du BMC et repose sur quatre
pieds réglables. Le plateau de 2,5 kg est en
aluminium forgé, ses deux couches amor-
ties par une feuille de caoutchouc. Il est
entraîné par un moteur à entraînement
direct sans noyau, dénué de frottement
magnétique (cogging). Le bras en S en alu-
minium à monture SME est l’autre signa-
ture de la SL-1200. Réglable en hauteur,
il dispose d’un contrepoids additionnel
adapté à une cellule lourde (jusqu’à 25 g).
L’écoute
La SL-1200 GR EGS étant fournie sans cel-
lule, nous lui avons adjoint une Pro-Ject Pick
it Pro (base Ortofon). Mariage fort probant,
même s’il est évident que la Technics peut
(et doit) accueillir une cellule encore plus
performante. Principal constat : c’est une
platine extraordinairement silencieuse et
sans trace audible de pleurage. Résultat : les
attaques de notes sont franches, on ne per-
çoit ni bruit de fond ni halo lié à une réso-
nance bras-châssis. Ceci aboutit à une ab-
sence de signature sonore qu’il faut voir
comme une qualité. Etant donné que la
Technics ne cherche à traduire que ce qu’elle
tire du sillon, sans affect ni pathos, on pourra
en avoir une perception un peu mate à la li-
mite. Opter pour un couvre-plateau en feutre
fin, en laiton ou en peau de porc aboutira
à un rendu plus vif ou plus fondu ; c’est la
noblesse d’une machine aussi précise que
permettre une mise au point si fine. Un best-
seller qui n’a pas fini de nous séduire.
Les + : Une telle qualité à ce prix.
Les - : Son pedigree DJ, à tort.
technics.com/fr
26 I HORS SÉRIE
GOLD NOTE
VALORE 425 PLUS
M
aurizio Aterini, le dirigeant de l’italien
Gold Note, collectionne les vinyles
et cela n’est pas sans conséquence sur
ses choix. En témoigne la Valore 425 Plus,
qui, comparée à la Giglio, se met à la portée
d’un plus grand nombre, sans rogner sur
des points essentiels tels que la qualité de
l’entraînement ou la présence d’un bras B.5
en aluminium de 9,5 pouces. La finition est
remarquable, socle épais disponible en
quatre teintes, couvercle lourd en plexiglass.
Le socle haut placé permet de ménager
un puits assez profond pour procurer à l’axe
central un excellent guidage. Sur cet axe
repose un plateau lourd en POM (poly-oxy-
méthylène), entraîné à la périphérie par
courroie à l’aide d’un moteur synchrone bien
découplé du socle. Alimentation, régulation
et contrôle de vitesse sont extérieurs à la pla-
tine. Le bras est une réussite, bien guidé
dans les deux axes par des roulements de
haute précision, ce qu’une manipulation
à la main permet de vérifier facilement.
L’écoute
La platine Valore 425 Plus reçoit une cellule
MM Vasari Gold avec un corps en duralumin,
une pointe elliptique sur un cantilever en alu-
minium et des aimants AlNiCo. Ainsi équipée,
cette table de lecture fait preuve de qualités
difficiles à réunir telles qu’une belle sensation
de quiétude et de profondeur de la scène so-
nore, alliant sensualité et distinction. La
Fantasia Andante du Trio pour piano en ré
majeur de Sibelius par le Korppoo Trio
(Yarlung Records) montre toute une palette
de nuances, et l’œuvre en sort magnifiée, dans
un espace restitué de manière totalement na-
turelle. Si l’on considère que la musique est
une énergie qui se déplace dans l’espace et dans
le temps, alors cette table de lecture permet d’en
restituer le déroulé avec une grande justesse
et sans affectation. Assez rare pour être souli-
gné s’agissant d’un ensemble à tarif mesuré.
Quant à la finition, elle est superbe.
Les + : Cohérence musicale parfaite.
Les - : Franchement, rien.
soundandcolors.com
TRANSROTOR
ZET 1
L’ Allemagne regorge d’experts en
mécanique et pas seulement dans
l’automobile. Dans le domaine du
vinyle, Transrotor coche les bonnes cases.
La Zet 1, platine massive à entraînement
courroie périphérique, fait appel au maté-
riau acrylique choisi pour ses qualités de
neutralité et d’esthétique. La base d’épais-
seur 25 mm repose sur des pieds en alumi-
nium poli, tout comme le lourd plateau
monté sur une colonne où loge un axe de
grand diamètre pour une rotation sereine,
avec un couple naturel lié à la masse en
mouvement – la platine pèse au total 24 kg.
A la suite de l’arrêt de la production des bras
Jelco, le choix de Jochen Räke s’est porté sur
le Rega RB880, aussi simple que performant
grâce à son tube conique anti-résonnant
et son câble phono sans connecteur inter-
médiaire. Le moteur est posé sur le socle,
on modifie la vitesse en changeant de poulie.
Autre aspect intéressant, la Zet 1 est évolu-
tive, jusqu’à se transformer en Zet 3.
L’écoute
Nous disposons pour le test d’une cellule MC
Merlo Goldring pour Transrotor. Une cellule
à pointe Micro Ridge reproduisant la forme
du burin de gravure. Avec une telle masse en
rotation, la Zet 1 apparaît hyper stable, tota-
lement dénuée de bruit de fond. Le sentiment
de plénitude est exacerbé, tout comme la mi-
crodynamique et la résolution. La voix de la
récitante dans la Litany of Transformation
(The Fourteen Storks Ensemble, DG) acquiert
une présence qui donne la chair de poule.
Comparée à d’autres platines à entraînement
courroie, la Zet 1 paraît beaucoup plus rigou-
reuse, «  a-romantique  », privilégiant une
forme de vérité plutôt qu’un arrangement
avec une vision édulcorée de la musique.
Elle ne cherche pas à plaire, mais donne
à entendre le travail d’enregistrement et de
gravure. C’est une platine de passionné et de
metteur au point, une sorte de bolide de
compétition.
Les + : Un son de bolide.
Les - : Pour metteur au point.
conceptas.fr
 PALMARES 2022
AMG GIRO G9
PLATINES VINYLE
A
nalog Manufaktur Germany. Située
en Bavière, AMG fabrique des
tables de lecture et des bras, point.
Deux modèles au catalogue :en tête, la
Viella, et cette Giro équipée d’un bras de
9 pouces, à l’architecture faussement
simple. Une grande partie de la techno-
logie complexe de la Giro est discrète-
ment cachée, pour des raisons esthé-
tiques, mais aussi dans le but de protéger
le mécanisme d’entraînement par cour-
roie et poulie rectifiée, animée par un
moteur 24V CC swiss made. L’axe du pla-
teau en POM est dans le prolongement
de l’un des trois pieds supports, la base
est en aluminium de qualité aéronau-
tique. Le bras, de masse effective 9,1 g,
possède une articulation par aiguille et
roulement à billes dans l’axe horizontal.
Il est guidé verticalement par un jeu de
deux lames opposées d’épaisseur
0,4  mm, qui fonctionnent comme les
pales du rotor d’un hélicoptère, de façon
à garantir une horizontalité parfaite.
L’écoute
Notre Giro porte une cellule MC Sculpture
A A.3 M Ebène, basée sur un générateur de
Denon DL-103 à aimants AlNiCo, qui reçoit
une pointe Micro Ridge, un cantilever en
bore et un boîtier en ébène et aluminium.
Le disque est posé en très léger surplomb
du plateau, de sorte qu’il fasse corps avec
celui-ci lorsqu’on le plaque à l’aide du palet-
presseur vissant. C’est un sentiment d’unité
qui frappe l’auditeur. Unité, équilibre et
transparence. A l’écoute du Korppoo Trio
interprétant le Trio pour piano en ré ma-
jeur de Sibelius (Yarlung Records) on peut
suivre avec une précision remarquable le
jeu des trois instrumentistes – violon, vio-
loncelle, piano –, un luxe de détails d’am-
biance et de microvariations dynamiques,
sans que cet aspect ne prenne l’ascendant
sur une sensation générale de cohérence
et de vérité musicale. Simple dans sa pré-
sentation mais d’une immense richesse
dans l’exécution.
Les + : Un diamant brut.
Les - : Un capot ?
anamightysound.com
28 I HORS SÉRIE
TECHDAS AIR
FORCE III PREMIUM
L
a platine Air Force III Premium rap-
pelle fortement une Micro Seiki SX-
8000. Rien d’étonnant, puisqu’elles
ont le même mentor, Hideaki Nishikawa,
passé par STAX et donc Micro Seiki.
Comme la SX-8000, cette platine est en
deux morceaux, trois si l’on ajoute la
pompe à vide au double rôle : comprimer
l’air dans le palier qui abrite l’axe d’en-
traînement pour atténuer le frottement
de l’ensemble axe-plateau et aspirer le
disque pour le rendre solidaire du pla-
teau. Une base rigide montée sur des
pieds amortisseurs reçoit le plateau et
quatre colonnes pour adapter un maxi-
mum de quatre bras. Le bloc-moteur et
sa courroie d’entraînement sont dans un
second boîtier sur la gauche. Dans sa
version Premium, l’Air Force III se dote
d’un plateau en bronze de 29 kg (!).
L’écoute
L’Air Force III Premium est équipée d’un
autre chef-d’œuvre de mécanique de préci-
sion, le bras Graham Phantom Elite, un
bras droit unipivot au corps en titane,
conçu par Bob Graham (Massachusetts).
La cellule TechDas TDC01 Ti est un modèle
MC d’exception au corps en titane mono-
coque et au cantilever en bore muni d’un
diamant semi-line contact. A partir de bons
disques, on accède à un monde de finesse
et de résolution qu’il est impossible d’envi-
sager avec une table de lecture même de
gamme supérieure. Cela ressemble beau-
coup à la lecture d’une bande master, un
peu moins tonique, mais avec une aération
et un confort de spatialisation inouïs.
On comprend mieux, après avoir écouté
une telle table de lecture, pourquoi tant de
mélomanes renoncent à tout autre support.
Les + : Un graal en lecture vinyle.
Les - : Toute critique serait dérisoire.
soundandcolors.com
ETAGES PHONO
LEHMANN AUDIO
BLACK CUBE SE II
D
isons-le sans ambages, ce préampli-
phono est aussi minuscule que sa mu-
sicalité est immense. L’alimentation
déportée existe en deux versions : petite ali-
mentation en boîtier ABS, à peine 800 €
(Black Cube II). Alimentation PWX plus
musclée, en boîtier aluminium, avec transfo
toroïdal blindé et capacités en hausse pour
plus de courant : près de 1100 € (Black Cube
SE II). Avec, dans les deux cas, le même étage
phono RIAA à correction passive – la cellule
de filtrage à base de condensateurs à feuille
de polypropylène se situe entre deux étages
de gain linéaire –, le même boîtier alumi-
nium aux fiches RCA d’excellente facture,
les mêmes capacités d’adaptation à la cel-
lule, qu’elle soit de type MM ou MC. Sous le
plancher de l’appareil, trois séries de micro
switches permettent de sélectionner l’impé-
dance de charge et le gain, la courbe de filtre
subsonic et l’ajout d’un gain de +10 dB.
En interne, possibilité de by-passer le conden-
sateur Wima MKP en sortie, et d’ajuster la
charge par un jeu de résistances et de capa-
cités à choisir à la commande. Sehr gut !
L’écoute
A partir d’une Audio-Technica AT-ART9 en
MC, impossible de ne pas noter l’expressivité
évidente de cet étage phono en version de base
(Black Cube II). O Solitude de Purcell par
Alfred Deller (Deller Consort, HM), dessine
avec précision l’acoustique de l’église du
XIIIe siècle, lieu de la captation. Avec l’alimen-
tation PWX (Black Cube SE II), la voix de
Deller se déploie et module avec encore plus
de vérité. La captation live du Songe d’une
nuit de sabbat de Berlioz (Les Siècles, dir.
François-Xavier Roth, HM) déroule, grâce à
une limpidité miraculeusement restituée, tant
son extraordinaire complexité spatiale que des
variations subtiles entre pupitres, sans oublier
les cloches. Il est assez exceptionnel qu’un étage
phono de cette catégorie donne de cet enregis-
trement une lecture aussi respectueuse qu’ins-
pirée, montrant toute la subtilité du travail
de l’orchestre Les Siècles. Une réussite totale.
Les + : La musique est libre, inspirée.
Les - : Quel assaut de discrétion !
nextaudio.fr
 SYNTHESIS
ROMA 79DC TUBE
PHONO PREAMP
C onçu dans la région d’Ancône par Luigi
Lorenzon, cet étage phono déploie
nombre d’arguments uniques à ce tarif,
à commencer par une correction RIAA pas-
sive encadrée par un jeu de deux doubles
triodes ECC83, le gain supplémentaire né-
cessaire pour les cellules MC étant obtenu
par un montage à transistors JFet. L’étage
ligne de sortie est confié à une double triode
ECC82. Tout ceci alimenté par un imposant
transfo torique et des alimentations ultra-
stabilisées. On note encore la présence de
composants audiophiles comme des
condensateurs polypropylène à armatures
métalliques. Sur le plan fonctionnel, toutes
les sélections MM/MC, impédance de charge
et capacitance se font à l’aide d’un inverseur
et d’une roue codeuse associée à un écran
LCD. Un confort difficile à surclasser, révé-
lateur de la présence d’une logique de com-
mutation avec des relais sous vide, appelés
à durer. De la très belle ouvrage.
L’écoute
Ce qui peut inquiéter avec les tubes dans le
cadre d’un étage phono qui élève de 100 à
1000 fois le niveau du signal provenant de la
cellule, c’est le risque de souffle. Rien de cela
ici : le Roma 79DC est imperturbable, silen-
cieux à l’extrême. O Solitude de Purcell par
Alfred Deller (Deller Consort, HM), nous gra-
tifie d’un mélange réussi de finesse et de puis-
sance : finesse des intonations du contre-té-
nor, puissance du soutien de la basse de viole
et de l’orgue en arrière-plan, le tout dans un
équilibre très légèrement descendant, somp-
tueux. Quant à la Litany of Fragmentation
(The Fourteen Storks Ensemble, DG), ses voix
travaillées au cordeau sont parfaitement foca-
lisés, en même temps enrichies d’une struc-
ture harmonique qui rend la scène grandiose
et habitée. Comme dans une union des
contraires, expressivité, profondeur et tonicité.
Les + : Une savante réussite d’équilibre et
d’expressivité.
Les - : Sans objet.
hamysound.com
TSAKIRIDIS
ZEUS ULTIMA
T K
sakiridis fabrique des électroniques.
A lampes. Depuis 1987. Exception,
l’étage phono Zeus, ici en version Ultima,
fait appel à un schéma hybride, la difficulté
avec les tubes étant d’aboutir à un montage
parfaitement silencieux. Comme souvent
chez le fabricant basé à Athènes, on peut
acquérir cet appareil en différentes ver-
sions : le Zeus met en œuvre un montage
à amplis op, suivi d’un étage de sortie bâti
autour d’un tube double triode 6DJ8 en mon-
tage cathode follower, pour une faible impé-
dance de sortie. En version Ultima, il gagne
une interface de paramétrage avec logique
de commande et un écran LCD. L’Ultima a
deux entrées ; les paramètres gain en MM/
MC, impédance et capacitance sont mémo-
risables. En version Ultima, outre une
construction mécanique améliorée, on
trouve des composants de qualité supé-
rieure, notamment des capacités Mundorf,
ainsi qu’un double jeu de sorties asymétrique
RCA ou symétrique XLR.
L’écoute
Le Zeus Ultima fait-il parler la foudre ? Son
trait majeur est de rouvrir l’espace exact de
la prise de son, tel que l’a construit l’ingénieur
du son. C’est sans hésitation ni effort parti-
culier qu’on en prend la mesure. Rapidement :
le Deller Consort dans son église du
XIIIe siècle ? Chacun est à sa place, le contre-
ténor Alfred Deller, la basse de viole derrière
lui et, au fond, l’orgue reclus dans la voûte,
le tout avec une délicatesse rare et une ri-
chesse harmonique qui ne l’est pas moins
(Henry Purcell, HM). Le piano d’Aldo
Ciccolini, réputé sec et pris de près dans une
captation de 1976 des Trois Gnossiennes
d’Erik Satie (Emi) ? Il perd ici pas mal de sa
verdeur, devient plus boisé ; en même temps
le jeu du pianiste est plus varié, plus nuancé,
main gauche et main droite forment un tout
cohérent, palpable, vivant. La récitante de la
Litany of Fragmentation (The Fourteen
Storks Ensemble, DG) ? Elle nous parle à
l’oreille alors que les instruments solistes
éclatent de toute leur vigueur. Le coup de
foudre ? Oui, tonnerre de Zeus !
Les + : Musicalité et conception hors pair.
Les - : Une version tout XLR ?
firstvoice-audio.com
PHASEMATION
EA-320
yodo Denshi Engineering est une entre-
prise japonaise créée en 1970, située
quelque part entre des marques comme
C.E.C., Air Tight, Wavac, Zanden, Spec ou
Luxman. L’étage phono EA-320 est une nou-
veauté 2022, élaborée mais encore accessible.
Soit un étage phono classique dans sa défi-
nition, monté dans un lourd châssis antivi-
bratoire. Il offre deux entrées MM ou MC,
avec un choix de trois courbes RIAA, Decca
et Columbia, les deux dernières en mono.
Plutôt qu’une pléthore de réglages – l’impé-
dance est fixe en MM 47 kΩ et en MC 470 Ω –,
l’EA-320 mise sur la qualité des composants
et des circuits, ceux-ci étant sans contre-ré-
action aucune, à correction passive, à tran-
sistors (contre amplis op), avec des compo-
sants de premier plan, résistances métalliques
à 1%, condensateurs mica à armatures argen-
tées, diodes Zener à faible bruit, condensa-
teurs Elna et transformateur d’alimentation
à noyau de type R-core. Que du très bon.
L’écoute
De l’espace, de la délicatesse, une grande linéa-
rité, des arrière-plans très fouillés, aucun
signe de stress. Le Phasemation EA-320 coche
une à une les bonnes cases. Différence essen-
tielle avec la plupart des concurrents dans
cette gamme de prix, les circuits à composants
discrets et correction RIAA passive. Et ça s’en-
tend. Vraiment. Attention supplémentaire,
une position « Degauss » – faire tourner le
disque une trentaine de secondes sur cette
position démagnétise la cellule MC ou le
transfo : le son devient plus clair, plus aérien,
plus franc. Ça n’a rien d’un gadget. La prise
de son de O Solitude de Purcell (Deller
Consort, HM) renseigne tout de suite sur
la transparence et l’exceptionnelle capacité
de cet étage phono à retranscrire l’enveloppe
spectrale en même temps que les informations
temporelles et spatiales des trois éléments :
la voix d’Alfred Deller, la basse de viole et
l’orgue se mettent en place avec une véracité
peu commune. L’EA-320 est l’inverse d’un
appareil artificiellement démonstratif ; son
unique apport est de s’adonner à la musique.
Les + : Une subtile expérience du vinyle.
Les - : On les cherche.
anamightysound.com/fr
HORS SÉRIE I 29
 PALMARES 2022
AURORASOUND
ETAGES PHONO
VIDA MkII VI-6
A I
uroraSound est une entreprise ar-
tisanale créée en 2012 par Shinobu
Karaki, musicien doublé d’un au-
diophile fidèle à l’analogique. La série
Vida désigne des étages phono « à l’an-
cienne » à correction passive LCR. Les
selfs – L dans le filtre, C pour condensa-
teurs, R pour résistances – de précision
sont fournies par le suédois Lundahl,
avec un blindage en mumétal pour éviter
tout risque de rayonnement. La version
MkII hérite des mêmes étages à compo-
sants discrets que le VIDA-Supreme.
Le MkII gagne une deuxième entrée et l’on
peut actionner, outre le type de cellule
MM/MC, la sensibilité, un filtre subsonique
(-6 dB à 20 Hz), et une clé mono/stéréo.
A l’arrière, possibilité de régler le gain
de l’étage d’entrée en MC (six valeurs
entre 12 Ω et 1000 Ω). Egalement, une
clé mettant en œuvre un circuit de déma-
gnétisation d’une cellule MC et de son
transfo adaptateur (degauss).
L’écoute
Différentes cellules MC nous ont aidé à cer-
ner la personnalité du VIDA MkII Vi-6
– Audio-Technica AT-ART9, Yamamoto
YC-02 –, pour finir par l’Ortofon MC
Verismo. Le VIDA MkII est incroyablement
ouvert et silencieux. Un effet, bien sûr, de sa
correction LCR passive, mais aussi de la
structure de ses circuits entièrement discrets
et de son alimentation ultra-régulée. Ecouter
un (bon) disque dans ces conditions pro-
pulse l’auditeur dans un autre monde so-
nore, celui de la vérité teintée d’une sensi-
bilité et d’une sensualité que le numérique
peine encore à traduire. En témoigne
l’écoute du O Solitude de Purcell par le
Deller Consort, enregistrement d’exception
(HM, 1977) où le chant d’Alfred Deller appa-
rait ciselé, sensible, véritablement habité.
Saluons aussi la capacité de cet étage
phono à discerner la signature sonore
de telle ou telle cellule. Virtuose !
Les + : Un classique pour la vie.
Les - : Irréprochable (+).
musikae.fr
30 I HORS SÉRIE
CELLULES
ORTOFON
MC VERISMO
C
omme une montre de haute joaillerie,
la MC Verismo est entièrement façon-
née à la main et use de matériaux pré-
cieux, délicats à travailler. A commencer par,
chose excessivement rare, un cantilever en
diamant avec pointe Replicant 100, repro-
duisant la forme du burin graveur. Pourquoi
en diamant ? Une question de vitesse de pro-
pagation du son dans la matière. Avec l’alu-
minium, cette vitesse est de l’ordre de
6320 m/sec ; avec le diamant, elle passe
à 18000 m/sec… Les bobines mobiles en
cuivre plaqué or 6NX bobinées manuelle-
ment sont associées à des aimants néodyme.
Au cœur de la cellule, une masselotte de sta-
bilisation en platine annihile la plus infime
vibration à la manière d’un gyroscope.
A cellule exceptionnelle, performances ex-
ceptionnelles : Ortofon annonce une bande
passante de 20 Hz à 20 kHz (+2/-1 dB), une
séparation des canaux de 25 dB et une ten-
sion de sortie de 0,2 mV à 1 kHz, une impé-
dance interne de 7 Ω et un poids de 9,5 g.
L’écoute
La MC Verismo se pose sur le disque et trans-
fère absolument tout ce qui s’y trouve, sans
affect et sans interprétation autre que celle
de transcrire avec une précision révélatrice
toute la profondeur du travail en amont,
de la prise de son au pressage en passant par
le mastering. Au début, c’est même déroutant
d’écouter ainsi la musique « sans filtre ».
Ensuite, cela devient tout simplement une
évidence, pour ne pas dire une nécessité.
Une recherche de vérité. Du grand spectacle
en cinémascope et Panavision, pour prendre
une analogie avec une image cinéma argen-
tique. Toujours par analogie avec l’image, c’est
l’assurance de l’obtention d’un grain unique,
d’une finesse inouïe, sans les limitations
de beaucoup de cellules en matière de recul
du bruit, dynamique, diaphonie. En liaison
avec l’étage phono AuroraSound VIDA MkII
VI-6, se forme un duo raffiné, précieux comme
de véritables pièces de joaillerie musicale.
Les + : Le cantilever en diamant.
Les - : La musicalité en rapport (+).
audiomarketingservices.fr
DS AUDIO DS-003
+ EQUALIZER
l existe deux grands types de cellules pho-
nocaptrices : soit le diamant fixé au canti-
lever fait bouger un barreau aimanté entre
deux bobines génératrices de courant – c’est
l’aimant mobile (MM) –, soit ce sont les bo-
bines qui sont mobiles (MC). Passons sur les
intermédiaires pour nous intéresser au mo-
dèle DS Audio, toujours avec diamant et can-
tilever mais, en lieu et place d’aimants et de
bobines, deux sources de lumière et des cap-
teurs photo sensibles – un couple par canal
–, dont la luminosité varie par le truchement
d’écrans opaques fixés au cantilever.
Intérêt ? Un niveau de sortie élevé (70 mV).
On peut donc espérer un rapport signal/
bruit augmenté. Autre aspect, une réponse
différente d’une MM/MC : plus de grave,
moins de remontées dans l’aigu et donc
moins de corrections et de gain à appliquer
pour retrouver une courbe plane. L’étage
phono Equalizer est, de ce fait, spécifique ;
de plus, il a pour mission d’alimenter la cel-
lule en +5 V pour faire fonctionner les deux
sources lumineuses et leurs capteurs.
L’écoute
Quand on allume le préampli, le corps de la
cellule s’orne d’un triangle lumineux, pratique
pour détecter le sillon avec précision.
Musicalement, on change tout simplement
de points de repère : peu ou pas de bruit de
surface, amélioration très sensible du rapport
signal/bruit, bande passante subjectivement
agrandie aux deux extrémités, très grande pro-
fondeur, dynamique augmentée, énergie sur
tout le spectre sans effet de projection, trans-
parence et subtilité des timbres, ce qui cumule
énormément de qualités. L’enregistrement
en public du Songe d’une nuit de sabbat
de Berlioz (Les Siècles, dir. François-Xavier
Roth, HM) ne laisse planer aucun doute :
le rééquilibrage est complet entre la profondeur
de la scène sonore, le détachement des pu-
pitres, la couverture de tout le spectre harmo-
nique et la dynamique. Et quel grave ! La lisi-
bilité de ce mouvement complexe se situe très
au-dessus de la moyenne. DS Audio montre
ici toute l’étendue de son talent musical.
Les + : Un procédé de rupture innovant.
Les - : Indissociables par principe.
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 PALMARES 2022
SYNTHESIS
AMPLIFICATEURS
SOPRANO LE
I S
l a été fabriqué 200 exemplaires de cet inté-
gré, équipé de tubes EL84 très rapides en
montage push-pull ultra-linéaire fonction-
nant en classe A. Dans cette Limited Edition,
l’appareil hérite de connecteurs dorés et
délivre 2x15 W dans 6 Ω, contre 2x12 W pour
la version non LE. Il est conçu et fabriqué à
Morrovalle, en plein cœur de l’Italie. Il reçoit
un étage phono MM et un DAC AKM
24 Bits/192 kHz muni d’entrées S/PDIF et
USB-B. Techniquement, le Soprano LE est
un hybride « à l’envers » dans le sens où les
étages d’entrées sont à semi-conducteurs –
des amplis opérationnels spécial audio
JRC4580 suivis de transistors MJD340 – et
les étages de sorties avec les fameux EL84.
L’écoute
Sur cette version LE, nous n’avons pas affaire
à un potentiomètre pour régler le volume,
mais à un circuit intégré dédié – le niveau est
indiqué sommairement par un voyant lumi-
neux (du vert au rouge). L’écoute est d’une
transparence, d’une vivacité et d’une liberté
telles que l’on a envie de se pincer . Grâce à
lui, une voix est une voix, un piano un piano ;
il en donne à chaque fois l’exacte dimension.
Il est surprenant de le voir animer avec une
telle expressivité nos enceintes repères Focal
Spectral 40th, au rendement de 91 dB, mais
équipées de deux boomers de 18 cm et d’un
médium de 16,5 cm qu’il faut bouger. Cela
n’intimide pas le Soprano LE qui installe
dans notre auditorium d’environ 40 m2 une
scène sonore des plus crédibles, avec des at-
taques et des retombées de notes que bien des
amplis peuvent lui envier. On ne sonorisera
pas un stade avec, mais question spontanéité
et vérité musicale, on a affaire à un cas rare,
inédit à ce niveau de gamme, résultat brillant
de la bonne mise en œuvre des EL84 et de
transformateurs de sortie parfaitement adap-
tés. Un champion d’ouverture, de naturel et
de vivacité. Impressionnant.
Les + : Un sens musical unique.
Les - : Attention au rendement
des enceintes.
hamysound.com
32 I HORS SÉRIE
ROKSAN ATTESSA
STREAMING
pécialiste reconnu du vinyle, l’anglais
Roksan montre qu’il sait coller à la ten-
dance avec sa nouvelle ligne de pro-
duits Attessa. Sous cette appellation toute
neuve, bien sûr une platine vinyle, mais aussi
un transport CD et un intégré disponible en
deux versions : la première avec DAC et étage
phono, la seconde augmentée d’un ensemble
streamer judicieusement piloté par le logi-
ciel BluOs de BlueSound dont performance
et ergonomie font référence. Musicalité, de-
sign et prise en main sont traités comme un
tout cohérent. L’intégré en est une bonne
illustration, avec simplement une touche de
mise en marche, un écran noir derrière le-
quel apparaissent des pictogrammes oran-
gés et un bouton central multifonctions.
Connecté, il se pilote via l’application
MaestroUnite et BluOs en multiroom.
L’écoute
Il faut connecter l’intégré au réseau en
Ethernet pour disposer de tout l’éventail de
plateformes de streaming et radios en ligne
accessibles par BluOs, avec une stabilité et
une facilité que peu d’applications permettent.
Du point de vue sonore, c’est une réussite en
termes de présence et d’absence de fatigue à
l’écoute. L’équilibre tonal est subjectivement
très légèrement descendant, ce qui contribue
à « poser » le champ sonore. Une qualité d’au-
tant plus estimable qu’il y a une forte proba-
bilité que cet intégré soit associé à de petites
bibliothèques ou de modestes colonnes aux-
quelles il apportera ses qualités, à commencer
par du corps et de la matière, une excellente
séparation droite/gauche et un côté à la fois
présent et volontaire. L’étage phono, spécialité
maison, fait preuve d’un bon équilibre et d’une
bonne définition, la scène sonore est étendue
et non projetée, la dynamique est satisfaisante
sans être dantesque. Prestation de qualité éga-
lement à partir du DAC interne attaqué en CD
qui procure une remarquable articulation et
un côté enjoué à la plupart de nos extraits. En
synthèse, une électronique ouverte et re-
laxante, avec une bonne spatialisation, de la
matière, un bon sens du rythme et du phrasé.
Les + : Une offre homogène, musicale-
ment séduisante.
Les - : A quand la synthèse des deux
applications ?
francemarketing.fr
DENON
PMA-1700NE
L
e PMA-1700NE du japonais Denon re-
présente une forme de quintessence de
l’amplificateur « moderne-classique » :
dans un boîtier lourd aux parois en acier
de 1 mm, aux circuits cloisonnés, il re-
groupe une carte numérique blindée munie
d’entrées S/PDIF et USB-B pour des signaux
en PCM 32 Bits/768 kHz et DSD256 avec
traitement Advanced AL32 Processing Plus,
un étage phono MM/MC sur une carte sé-
parée, la sélection des sources par relais,
un réglage de volume à commande numé-
rique, des réglages de balance et de tonalité
avec fonction Source Direct, et même une
fonction Analog Direct qui interrompt l’ali-
mentation de la carte numérique, réduisant
le bruit généré. Muni d’une alimentation
musclée basée sur un double transforma-
teur, le PMA-1700NE délivre sans effort
2x70 W sous 8 Ω, le double sous 4 Ω.
L’écoute
Le son ? Il n’est pas sans rappeler, toutes pro-
portions gardées, celui du PMA-A110
(Diapason d’or, cf. no 697) à propos duquel
nous écrivions que l’écoute en était « désta-
bilisante. Si l’on veut entendre ce qu’est un
amplificateur totalement transparent, c’est ici
que cela se passe ». Dans nos notes d’écoute,
que des éloges. Sur Darf ich… d’Arvo Pärt
(Estonian National Symphony Orchestra,
Onyx Classics) lu avec le DCD-A110 sur le
DAC interne, « souplesse et délicatesse sans
masque ni effets inutiles ». Sur le duo de divas
de Poppée (Kate Lindsey, Ensemble
Arcangelo, Alpha Classics), « superbe super-
position des deux voix très pures et incarnées,
accompagnement détaillé et léger ». Sur la
pièce contemporaine Mar’Eh (Matthias
Pintscher, Ensemble Intercontemporain,
Alpha Classics), « puissant, tellurique. Les
solistes se présentent à nous, concertant »,
etc. Excellent aussi en phono, le PMA-
1700NE mérite d’être découvert en mode
Analog 1 qui ajoute énergie et matière. Idem
au casque, où transparence et fluidité sont
au rendez-vous. Si on aime ? Affirmatif !
Les + : Un baby PMA-A110, mais chut !
Les - : Les fiches bananes, un peu
chiches.
denon.com/fr-fr
 PALMARES 2022
EXPOSURE 3510
AMPLIFICATEURS
P L
our Exposure, 3510 est une appellation
générique qui désigne une gamme com-
plète comprenant, outre l’intégré épo-
nyme, un préampli, un bloc stéréo de 2x110
W et des blocs mono de 100 W, tous sous
étiquette 3510. Ajoutez à cela des cartes op-
tionnelles DAC PCM 24 Bits/192 kHz et
DSD64, phono MM ou MC (l’un ou l’autre).
L’intégré 3510 est, en somme, la réunion des
éléments séparés préampli et bloc stéréo ;
il est d’ailleurs doté d’une sortie préampli.
Sa puissance est donc elle aussi de 2x110 W
sous 8 Ω, avec un double jeu de sorties HP
pour autoriser facilement le bi-câblage.
L’intérêt de cet intégré réside dans son
schéma entièrement à composants discrets :
la section préampli fait appel à des transis-
tors et une alimentation dédiée à faible bruit.
Les étages de puissance sont inspirés de
ceux du bloc mono 5010 avec des transistors
Toshiba et une alimentation bien dimension-
née munie d’un transfo toroïdal de 400 VA.
L’écoute
Ne pas se fier à cette austérité de façade.
L’Exposure 3510 est un immense séducteur
à la musicalité suave et à l’interprétation
pleine de nuances, mais aussi à la rapidité
confondante. Aux plus anciens audiophiles,
il rappellera le type de son des amplis Hitachi
MOSFET de la série HMA ou à celle du Hafler
P4000 également MOSFET, célèbres en leur
temps. C’est dire le niveau de finesse et d’ou-
verture de cet intégré. A l’écoute des percus-
sions du Nemeton (Matthias Pintscher,
Ensemble Intercontemporain, Alpha Classics),
on obtient un ensemble vif, rapide, à la mise
en place réaliste et superbe. Il y a, sur chaque
prise de son, la reconstitution de l’ambiance
de salle dans toute sa vérité. Le piano consti-
tue un test très sélectif pour ce qui est de la
dynamique instantanée. Le piano de Bin Wang
(Les Maîtres chinois du piano, Vol. 2, Bayard
Musique) est d’une extrême profondeur et den-
sité ; les notes se chevauchent dans toute leur
complexité dynamique et harmonique sans
jamais s’annihiler. Remarquable sérénité de
cet intégré 3510 qui donne à vivre l’émotion
de la musique. Suffisamment exceptionnel
pour être souligné.
Les + : D’une rare justesse, d’une rare
finesse.
Les - : Austère dans la forme, pas dans
le fond (+).
stentor-distribution.fr
34 I HORS SÉRIE
REGA ELICIT MK5
C
hez Rega, design équilibré, qualité des
ajustages et des matériaux – de l’alu-
minium pour le coffret et une face
translucide en verre sombre –, ainsi que ri-
gueur et savoir-faire dans la composition
des circuits vont de pair. Avec ses 2x105 W
sous 8 Ω en classe AB, le nouveau venu offre
quatre entrées ligne, une entrée/sortie enre-
gistrement et une autre à niveau fixe au cas
où. Il propose une sortie préampli, un accès
direct aux étages de puissance, mais aussi
un étage phono MM, un DAC Wolfson
24 Bits/192 kHz avec deux entrées S/PDIF
(pas d’USB), et une sortie casque en façade.
Les circuits du préampli font appel, comme
sur le grand frère Aethos, à des transistors
FET ; on y trouve des condensateurs poly-
propylène, des transistors de puissance
Sanken. La puissance de sortie peut ainsi
s’établir sans peine à 164 W par canal sous
4 Ω. Rassurant.
L’écoute
A la définition même de cet intégré, on com-
prend que le plus important sont les circuits
d’amplification avec étages d’entrée à transis-
tors FET, les étages de sortie Darlington,
l’alimentation généreuse : une structure héri-
tée de l’Aethos, pour le bonheur du mélomane.
Celui-ci sera d’abord enchanté par la belle
gamme chromatique de cette électronique,
sa capacité de nuances ; par l’ampleur, en-
suite, de la scène sonore générée à partir d’une
source elle-même étoffée (le Denon DCD-A110
suivi du DAC Teac-Esoteric D-70). Non que
le DAC Wolfson soit à proscrire ; il se montre,
au contraire, souple et articulé. Mais l’ampli
affiche la volonté d’aller beaucoup plus loin,
jusqu’à construire un paysage sonore tout en
finesse. En témoigne l’ écoute du très
contemporain Mar’Eh (Matthias Pintscher,
Ensemble Intercontemporain, Alpha Classics) :
décor parfaitement posé, perception du sous-
jacent comme de l’affleurant, très bonne
excursion de l’ensemble du spectre, acuité des
attaques et de leur décroissance, capacité
à suivre la partition sans jamais presser le
pas. Tout ce qu’un mélomane averti peut
désirer et désormais posséder.
Les + : Une absolue simplicité musicale.
Les - : Manque une entrée USB-B.
soundandcolors.com
COPLAND CSA70
a dernière création d’Ole Møller,
concepteur des électroniques danoises
Copland, nous est arrivée à l’automne
2021 sous la forme du CSA70, petit frère
du CSA 100 (Diapason d’or, cf. no  693),
équipé d’un DAC Wolfson WM8740 traitant
les signaux PCM 24 Bits/192 kHz et pas le
DSD. En option, le CSA70 reçoit un récep-
teur Bluetooth aptX HD. Les circuits du
CSA70 délaissent la topologie hybride tubes-
transistors au profit d’un schéma 100 %
composants discrets. Copland revendique
un taux de distorsion encore plus faible
(< 0,01 %) et précise que le CSA70 recourt
à la même technologie d’amplificateur de
puissance que les CSA100 et 150, avec une
boucle de rétroaction plus rapide que les
amplificateurs conventionnels. Les étages
finaux délivrent 2x70 W dans 8 Ω. Outre le
DAC complet avec ses quatre entrées dont
une USB-B, le CSA70 comprend un étage
phono MM et un ampli casque de bon niveau.
L’écoute
Il ne faut pas longtemps pour saisir que le
CSA70 joue «  dans une autre ligue  ».
Concernant le piano de Bin Wang (Les
Maîtres chinois du piano, Vol. 2, Bayard
Musique), nous avons écrit « copie parfaite » :
en cause, la solidité des notes, la vitesse d’exé-
cution, une ampleur et une profondeur de
l’instrument qui font penser à une électro-
nique bien plus musclée. Confirmation avec
l’Andante de la Symphonie no 3 de Honegger
(Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR,
Naxos), posé, massif et respirant à la fois ; le
son des cors y transperce l’atmosphère épaisse
des cordes et des timbales de manière lumi-
neuse. A noter que le DAC Wolfson ne joue
pas du tout les utilités ; sans doute est-ce dû
à une parfaite intégration – un DAC ne vaut
pas que par la puce N/A mais aussi beaucoup
par les circuits de filtrage et de conversion
courant/tension. Même constat positif à pro-
pos de la section phono qui nous gratifie d’une
belle profondeur, d’une grande délicatesse,
d’une séparation droite/gauche exception-
nelle. Copie parfaite… jusqu’à nouvel ordre.
Les + : Compact ? Pas l’écoute qui, elle,
est vaste.
Les - : Un DAC limité mais adapté
à 90 % des cas.
conrad-johnson-france@wanadoo.fr
 YAMAHA
R-N2000A
I
l manquait au japonais Yamaha un ampli
connecté. Evolué, qui plus est. Un boîtier
de même volume que l’intégré A-S1200
(Diapason d’or, cf. n° 697) abrite une section
amplificatrice identique, si ce n’est la puis-
sance limitée à 2x90 W sous 8 Ω. Il a fallu
ménager de la place pour abriter une section
numérique au complet en partie basse de
l’appareil, soit un lecteur réseau MusicCast,
un DAC avec puce Sabre ES9026PRO PCM
384 kHz et DSD256, et un système de cali-
bration enceintes/local YPAO (Yamaha
Parametric Room Acoustic Optimizer). Au
menu aussi, un tuner FM/DAB, un étage
phono MM, des entrées numériques S/PDIF,
USB-B et HDMI ARC, une sortie subwoofer
et une prise casque en façade. La fabrica-
tion ? Idem celle de l’A-S1200 : symétrie des
étages de puissance, mise à la terre méca-
nique, vumètres, bornes en laiton massif
pour les haut-parleurs. Qui dit mieux ?
L’écoute
Première étape, calibrer la réponse enceintes/
local à l’aide du micro de mesure fourni,
une opération à la fois simple et révélatrice
des défauts habituels d’une pièce non traitée
– accidents dans la zone 30-300 Hz par ab-
sorptions ou réflexions excessives. Le résultat
est probant, à tel point que l’ensemble des
écoutes s’est fait dans ce mode avec le Pure
Direct Off. A l’écoute du duo de divas de
Poppée (Kate Lindsey, Ensemble Arcangelo,
Alpha Classics), le R-N2000A fait preuve d’un
grand calme, de ce côté pur, apaisant, sans
effets ni emphase, qui laisse les voix respirer,
s’installer dans un espace quasi hologra-
phique (source CD sur DAC interne). La lec-
ture d’un fichier Qobuz est à peine moins
séduisante ; il faut convoquer le piano solo de
Bin Wang (Les Maîtres chinois du piano,
Vol. 2, Bayard Musique) pour déceler que
la lecture à partir de Qobuz est un brin moins
nerveuse, moins inscrite dans un espace
par ailleurs ultra vaste et respirant. Et pour
les écoutes tardives, la sortie casque puissante
et silencieuse répond présent. L’ensemble est
rigoureusement abouti, mature, exemplaire.
Les + : Tout-en-un et même plus.
Les - : Que reste-t-il aux autres ? (+)
fr.yamaha.com
SPEC RSA 777 EX
U
n ampli peut-il être considéré comme
un instrument de musique ? A cette
question pas si extravagante, le japo-
nais SPEC, basé à Tokyo, répond par l’affir-
mative. La musique est vibrations, tous les
composants d’un amplificateur réagissent ;
raison pour laquelle le RSA 777 EX reçoit
des flancs composés d’épicéa et une âme
d’érable inspirés d’un violon, qui tiennent
le rôle d’adaptateurs d’impédance méca-
nique. La musique est aussi une succession
complexe d’harmoniques au temps d’éta-
blissement ultra rapide ; SPEC recourt donc
à un circuit ultra direct en classe D à modu-
lation de largeur d’impulsion (PWM).
Avantages : aucun dégagement de chaleur,
et des composants spéciaux, choisis pour
leur linéarité, leur faible bruit et leur insen-
sibilité aux vibrations – transistors FET
Infineon Technologies, résistances à film
métallique, condensateurs au Mica, au pa-
pier huilé et chimiques (Hibiki-Ichi by
Nichicon). Enfin, pas de potentiomètre de
volume, mais un réglage de gain qui agit sur
l’étage de puissance : le chemin du signal
est direct, sans étape autre que le sélecteur
de sources. Quoi d’autre ? Un ampli dédié
pour l’écoute au casque.
L’écoute
La puissance de 2x50 W sous 8 Ω s’avère im-
périale avec nos colonnes Focal Spectral 40th
à la sensibilité de 91 dB, d’autant que la puis-
sance double sous 4 Ω. Ce qui frappe, c’est le
rendu spectral, la lisibilité, la profondeur. Le
Darf ich… d’Arvo Pärt, dans la magnifique
prise de son signée Onyx Classics, acquiert
une dimension nouvelle qui confine à une
forme de perfection (Estonian National
Symphony Orchestra, direction Paavo Järvi).
Le splendide violon de Victoria Mullova appa-
raît transcendé, quasi moelleux, sa texture
sonore littéralement mise en lumière. Le très
contemporain Mar’Eh (Matthias Pintscher,
Ensemble Intercontemporain, Alpha Classics)
semble un buisson de nuances et de dévelop-
pements dans l’espace. A ce niveau de finesse,
d’incarnation : oui, c’est du grand art.
Les + : Un immense souci du détail axé
sur la vérité sonore.
Les - : Laisser ses a priori au vestiaire.
nextaudio.fr
AUDIO RESEARCH
I/50
L
e nouvel intégré conçu par Warren Gehl
du côté de Maple Grove (Minnesota)
inaugure une nouvelle ligne « fonction-
nellement simple, visuellement attrayante
et musicalement sublime ». Qui plus est,
l’I/50 se veut abordable, innovant et décalé,
avec six finitions à la carte (noir, blanc, bleu,
or, rouge, argent) en Cerakote (film céra-
mique). Les commandes sont regroupées
à plat, à l’avant des tubes précédés de deux
afficheurs verticaux ; ces LexieTubes égrènent
le décompte à la mise en route, précisent
les initiales de l’entrée sélectionnée et le ni-
veau du volume. Entrées au nombre de
quatre, dont une XLR, l’une d’entre elles
pouvant laisser place à une carte phono MM
(gain 42 dB), tandis qu’un autre emplace-
ment pourra recevoir une carte DAC (tous
deux en option). La puissance de 2x50 W
sous 4 ou 8 Ω est atteinte avec un push-pull
de 6550WE, précédé de trois tubes 6922.
L’écoute
Primo, l’I/50 se montre remarquablement si-
lencieux pour une électronique à lampes
avec nos Focal Spectral 40th à la sensibilité
de 91 dB. Deuxio, les commandes sont d’une
manipulation aussi agréable que précise avec
les indications bien en évidence des tubes
Lexie. L’écoute démarre avec Darf ich…
d’Arvo Pärt (Estonian National Symphony
Orchestra, direction Paavo Järvi).
L’impression qui s’impose d’emblée est celle
d’une grande couverture harmonique, d’un
espace d’expression étiré, avec un violon ultra
expressif sans être insistant, d’un registre
grave souple et coulé, bref d’une aisance totale
et d’une distinction avérée. Le piano de Bin
Wang (Les Maîtres chinois du piano, Vol. 2,
Bayard Musique) renforce ce point, lié à son
espace au point d’évoquer une écoute en di-
rect, laissant deviner l’artiste à son clavier.
L’I/50 est bien un véritable Audio-Research
pour tous : promesse tenue !
Les + : Un Audio-Research abordable,
mais pas au rabais musicalement.
Les - : Quoique les options…
europe-audio-diffusion.com
HORS SÉRIE I 35
 PALMARES 2022
HIFI ROSE RA180
AMPLIFICATEURS
C’
est le premier intégré du fabricant
basé à Séoul, à l’ambiance Retour
vers le futur. Le RA180 déclare obso-
lètes les classes A et AB et adopte la classe D
avec transistors GaNFET au nitrure de gal-
lium, dix fois plus performants que ceux
au silicium, avec zéro distorsion et une ali-
mentation à découpage capable de délivrer
1000 W en instantané (Rose parle de
classe AD). Unique en son genre, le RA180
intègre un quadruple ampli de 4x200 W sous
4 ou 8 Ω, ou 2x400 W en mode BTL. De quoi
jongler entre mono amplification et bi-am-
plification. Un filtre actif est à bord, ajus-
table entre 600 Hz et 6 kHz. Tout comme
les réglages de tonalité et de balance. A un
étage phono MM/MC avec choix de neuf
courbes de correction, dont trois unique-
ment pour les 78T, s’ajoutent quatre entrées
ligne dont une XLR, une sortie subwoofer
et un accès direct aux amplis.
L’écoute
Le réglage de volume, sa timonerie spectacu-
laire séduisent, autant que le large panel de
fonctions. Le son ? Nous avons testé les quatre
amplis selon diverses configurations. On peut
vraiment parler d’appareil à la carte ! Dans
tous les cas, on a affaire à un ampli lumineux,
porteur de l’énergie vitale inhérente à la mu-
sique vivante. A la lecture du « Pur ti miro ! »
de Monteverdi (Kate Lindsey, Ensemble
Arcangelo, Alpha Classics), c’est le mode stéréo
non bridgé qui apporte une parfaite lecture
des registres et des ambiances, avec une aéra-
tion renforcée en mode Pure Direct. En mode
stéréo bridgé, on passe à un ampli encore plus
volontaire qui donne poids et vigueur au
piano de Bin Wang (Les Maîtres chinois du
piano, Vol. 2, Bayard Musique). En bi-ampli-
fication passive sur les Triangle Magellan
Cello 40th (Diapason d’or, cf. n° 714), nou-
veau bond en avant. A l’écoute du Mar’Eh
de Matthias Pintscher, il semble que l’on pé-
nètre dans toute la complexité de l’œuvre,
pour la vivre comme de l’intérieur (Ensemble
Intercontemporain, Alpha Classics). En tous
points conforme à la promesse.
Les + : Unique en son genre et très réussi.
Les - : Pas de prise casque.
elitediffusion.com
36 I HORS SÉRIE
LUXMAN
L-595A LIMITED
l’occasion de son 95e anniversaire,
A Luxman revisite son passé prestigieux
et édite une série limitée à 300 exem-
plaires d’un intégré en classe A, qui reprend
trait pour trait la façade du L-570 de 2x50 W
en pure classe A de 1989. À part l’organisa-
tion des commandes, il ne reste pas grand-
chose du L-570, et c’est tant mieux, tant les
circuits ont évolué en trente ans. Quelques
chiffres : 2x30 W dans 8 Ω, le double dans
4 Ω, 29 kg sur la balance. Les circuits en
classe A sont symétriques de l’entrée à la sor-
tie, intégrant une contre-réaction ultra ra-
pide ODNF-u (Only Distortion Negative
Feedback) pour la réduction de la distorsion.
L’atténuateur de volume Lecua 1000 à
quatre-vingt huit positions commande un
réseau de résistances calibrées pour ga-
rantir un équilibre tonal constant (Luxman
Electronically Controlled Ultimate Attenuator).
En plus des six entrées ligne dont deux XLR
en symétrique, on trouve un étage phono
MM/MC, deux sorties haut-parleurs, un cor-
recteur de tonalité, un correcteur physiolo-
gique et une sortie casque en façade.
L’écoute
C’est un appareil vraiment à part, pétri de
qualité : qualité des timbres, qualité des si-
lences, qualité des expressions des voix, qua-
lité de l’espace, qualité des arrière-plans.
Champion désigné de la finesse, il flirte
constamment avec la notion de perfection
musicale. Cette délicatesse, cette aération
et cette incarnation apparaissent de manière
manifeste à l’écoute du Couronnement de
Poppée (Kate Lindsey, Ensemble Arcangelo,
Alpha Classics), comme à celle de l’ouverture
de la Symphonie no 1 « Titan » de Mahler par
le Chicago Symphony (Warner Classics) au
timbre légendaire. L’étage phono ne joue pas
les utilités mais se comporte à l’égal d’un ex-
cellent étage séparé, grâce à un son d’une
grande profondeur et d’une grande sérénité.
Un compliment que l’on peut aussi adresser
à la sortie casque. Le L-595A offre une repré-
sentation d’une élégance, d’une précision et
d’une véracité qui en font un collector, un vrai.
Les + : 300 occasions de bonheur.
Les - : Le prix de la rareté…
soundartsnetwork.com
GRYPHON
DIABLO 300
F
idèle à une vision visant à recréer
« l’expérience musicale en environne-
ment domestique », l’intégré Diablo 300
adopte des circuits courts, une configuration
double mono sans réglages de balance ou de
tonalité, avec des alimentations hypermus-
clées, un filtrage poussé du secteur, un ré-
glage de volume par commutation de résis-
tances calibrées en 43 pas, des étages tampon
en classe A sans rétroaction négative, et
une capacité dynamique élevée : 2x300 W
sous 8 Ω, 2x600 W sous 4 Ω et 2x950 W
avec une charge de 2 Ω. Tout cela rendu pos-
sible par la présence d’alimentations à haut
débit avec transfo toroïdal Dual mono
Holmgren. En option, un module phono
MM/MC et un module DAC PCM/DSD avec
entrées USB, S/PDIF en BNC, AES et op-
tique, capable de traiter les signaux PCM
32 Bits/192 kHz et DSD512. De base, deux
entrées symétriques XLR et trois entrées
asymétriques RCA, des sorties Tape Out et
Sub Out. Une seule paire de sorties bananes,
dommage. La fabrication est de première
qualité, en témoigne la masse de cet appareil
qui affiche 38,1 kg sur la balance.
L’écoute
Le parti pris des concepteurs – se rapprocher
de la bande master – est parfaitement assumé.
Le formidable enregistrement de l’Histoire du
soldat de Stravinsky (Chicago Pro Musica,
Reference Recordings) acquiert un surcroît
de vie, grâce à un côté enlevé, non contraint,
avec des transitoires proches du live sur les
cuivres et les percussions. La dynamique
est au rendez-vous, la scène sonore est trans-
crite avec une autorité que seul un amplifica-
teur capable d’une telle énergie est en mesure
d’installer. De quoi souligner le bien-fondé
de la démarche prônée par le concepteur
Flemming E. Rasmussen : « écouter de la
musique vivante, la seule base tangible
d’appréciation d’un système haute-fidé-
lité ». On y est.
Les + : Toute l’autorité du direct.
Les - : La suite en option (Phono, DAC)
fusion-acoustic.com
 YAMAHA C-5000 BRYSTON DARTZEEL
+ M-5000 BR-20+BLOCS 28B3 CTH-8550 MKII
S
ous 8 Ω, 1000 W. 1800 W sous 4 Ω. 50 kg.

C
réée par Hervé Deletraz en 2004,

I
l n’est pas inutile de rappeler que l’ADN
Une distorsion harmonique infé- l’entreprise suisse ne fabrique pas des
de Yamaha puise dans la production d’ins-
rieure ou égale à 0,005 %. Un niveau électroniques, mais des instruments.
truments de musique depuis 1887. Sous
de bruit inférieur ou égal à -117 dB en entrée Et ne propose que quelques références
une signature classique, vumètres et boutons
XLR. Tels se présentent les blocs mono ul- usinées sur place avec une précision rare.
plats, préampli C-5000 et ampli M-5000 sont
times du canadien Bryston. L’entrée se fait Le CTH-8550 de 2008 est un intégré double
des électroniques de haute volée. Classiques
au choix en symétrique XLR ou en asymé- mono de l’alimentation aux étages finaux.
dans leurs prestations, ultra élaborées dans
trique RCA, les sorties HP sont doublées La version MkII reçoit des retouches desti-
leur définition : double mono, entièrement
et un système de protection à réarmement nées à le faire sonner encore plus juste, avec
symétriques de l’entrée à la sortie, avec des
protège amplis et enceintes. Le préampli une attention au détail que l’on ne trouve
châssis cuivrés pour isoler des courants
BR-20 que le fabricant qualifie de « hub que sur quelques électroniques high-end :
parasites, lourds pour lutter contre les vibra-
audiophile ultime » est, lui aussi, doté d’une un boîtier entièrement en aluminium pour
tions (respectivement 19,1 kg et 26,9 kg).
architecture de circuits analogiques entiè- une meilleure protection face aux inductions
Les alimentations sont doubles et les circuits
rement symétriques, avec la conversion et aux radiofréquences (idem LHC-208),
séparés droite et gauche (superposés et posi-
numérique-analogique du DAC BDA-3 et un double redresseur à masse flottante dans
tionnés tête-bêche dans le préampli, avec
le streaming hérité de la série BDP. Bryston les alimentations pour un meilleur recul
deux transfos blindés et deux cartes d’alimen-
revendique un taux de distorsion ≤ 0,0006 % du bruit de fond, un gain supplémentaire
tation). Le C-5000 embarque un étage phono
et un rapport signal/bruit de 110 dB, des per- de 6 dB appliqué à l’étage phono optionnel.
symétrique MM/MC paramétrable, ainsi
formances… hors-norme. En option, une
qu’un ampli casque de 2x35 mW sous 32 Ω.
carte phono MM identique à celle du pré- L’écoute
Le M-5000 adopte une topologie « Floating
ampli BP-2 MM, et une carte HDMI. Son vaste choix d’entrées en RCA, XLR et BNC
and Balanced », avec transistors à effet de
champ (MOSFET). La puissance est modeste, comprend une liaison 50 Ω, meilleur moyen
L’écoute d’adapter parfaitement les impédances en
2x100 W sous 8 Ω, le double sous 4 Ω.
Le pilotage du streamer est confié au Manic réduisant concrètement l’influence du câble.
Moose, un logiciel efficace mais à l’ergonomie Pour l’heure, nous avons testé le CTH-8550
L’écoute
discutable. Ceci mis à part, quel souffle, quelle MkII avec différentes enceintes et notre couple
Yamaha nous a confié l’ensemble C-5000+
aisance, quelle facilité à driver n’importe repère lecteur Denon DCD-A110 + DAC Teac-
M-5000 avec les enceintes NS-5000 qui for-
quelle enceinte. Concernant les blocs 28B3, Esoteric D-70 en XLR. Comment dire ? Par
ment un ensemble tellement cohérent en
on a beau avoir lu les chiffres impression- rapport à l’écoute du LHC-208 (cf. Diapason
timbres, dynamique et suivi rythmique que
nants de distorsion et de bruit de ces monstres n° 704), le chemin accompli sur la partie am-
l’on peine à imaginer les dissocier. L’occasion
tranquilles, on ne s’attend absolument pas à pli est phénoménal, et l’on ne partait pas de
de rappeler qu’ électroniques et enceintes for-
une telle sensation de silence et de réserve zéro ! A propos du Darf ich… d’Arvo Pärt
ment un ensemble à l’alchimie indéfinissable
d’énergie illimitée, sans une once de colora- (Estonian National Symphony Orchestra,
et pourtant unique, en l’espèce aboutie comme
tion. Les Kef Blade Two Meta au rendement Onyx Classics), nous avons noté « une my-
rarement. La résolution, la finesse et la rapi-
modeste de 86 dB s’en trouvent littéralement riade d’informations, une transparence
dité qui caractérisent les haut-parleurs en
transcendées, comme posées avec délicatesse presque irréelle. La musique coule sans filtre,
Zylon des NS-5000 trouvent ici un complément
dans la main de King Kong. Quant au pré- le bruit de fond est comme tenu à distance,
à même d’en souligner les bienfaits, pour ne
ampli BR20, c’est un véritable robinet à mu- dynamique et linéarité intactes ». Avec le duo
pas dire la supériorité. Petite ou grande forma-
sique. Les plages défilent et c’est à chaque fois « Pur ti miro ! » (Kate Lindsey, Ensemble
tion trouvent dans cet ensemble une grande
une redécouverte, un bonheur. Gageons que Arcangelo, Alpha Classics), nous relevons une
justesse d’exécution, l’absence de toute sen-
le choc ressenti à l’ écoute des blocs 28B3 asso- grande paix, une grande vérité, une grande
sation de boursouflure ou de coloration, en
ciés au préampli BR-20 en fera revenir plus lumière en profondeur. Du high-end, peau-
même temps ce qu’il faut d’expressivité. Belle
d’un sur ses convictions. Pari tenu. finé à l’extrême, fidèle à la philosophie maison
démonstration de musique en liberté.
« Ecouter d’abord, mesurer ensuite ».
Les + : Hors normes à tous égards.
Les + : Une justesse de ton indémodable.
Les - : Manic Moose, comment dire… Les + : Véritable high-end au son unique.
Les - : La puissance un peu modeste.
dea-international.com Les - : L’exception a un prix.
fr.yamaha.com
anamightysound.com

HORS SÉRIE I 37
 PALMARES 2022
AUDIO RESEARCH
AMPLIFICATEURS
REF 6SE / REF 160S
L
e couple Reference préampli 6SE et bloc
de puissance 160S est un combo full
tubes très représentatif du travail du
constructeur de Minneapolis. Le préampli
ligne Reference 6SE est le tout dernier ava-
tar d’une longue lignée dont l’introduction
remonte à 1995. Entièrement symétrique, il
utilise six tubes 6H30 dans un étage de gain
unique en classe A sans contre réaction (gain
12 dB). Pour lui fournir l’énergie nécessaire,
une énorme alimentation régulée met en
œuvre un tube 6H30 et un 6550, solution
musicalement supérieure à celle usant de
semi-conducteurs. La réponse couvre 0,4 Hz
à 200 kHz (+0 -3 dB), et la distorsion est infé-
rieure à 0,01 %. Avec ses quatre paires de
KT150, l’ampli Reference 160S annonce fiè-
rement 140 watts par canal, une bande pas-
sante qui s’étend de 5 Hz à 70 kHz (- 3 dB)
et une distorsion en deçà de 0,04 % à 1 W.
L’écoute
Lors de cette session, le couple Reference ali-
mentait les enceintes Sasha Daw également
primées, jouant avec les colonnes Wilson
Audio la parfaite complémentarité ; aucun
effet faussement tube, aucune mollesse, au-
cune coloration nuisible, une manière unique
de magnifier le signal musical et de l’envelop-
per d’une sorte de matière vivante, à la signa-
ture inimitable. Il est toujours difficile de dis-
socier un système en sous-ensembles, de leur
attribuer telle ou telle vertu lorsque celui-ci
se met à fonctionner de manière quasi sym-
biotique. Quelle que soit la plage jouée, petite
formation, piano seul, chœur ou orchestre,
l’auditeur se trouve face à quelque chose d’ha-
bité, incarné, possédant les accents du réel.
Les Sasha Daw sont des instruments de
contrôle, proches du sans-faute ; l’association
avec les Audio-Research Reference les rend
sublimes, leur insufflant un supplément
d’âme qui a rendu cette écoute mémorable.
Les + : L’Audio-Research touch of class.
Les - : Le coût d’entretien (tubes).
europe-audio-diffusion.com
38 I
CASQUES FILAIRES
SHURE SRH1540
M
icros, transmission sans fil, matériel
de conférence et interfaces réseaux,
l’univers de Shure est très profession-
nel. En remontant dans le temps, on se sou-
vient des cellules phonocaptrices – la fa-
meuse V15 IV – et de quelques casques
destinés aux musiciens, très prisés des mélo-
manes. Tradition respectée avec ce modèle
confortable et bien fini, grâce à son arceau
en aluminium et ses coques finition carbone
qui englobent les oreilles de coussinets très
doux en alcantara finement aéré. Dans les
coques fermées, des transducteurs de
40 mm à aimants néodyme et membranes
en film APTIV pour une bonne linéarité.
Premium, la valise de transport, le second
jeu d’oreillettes et les deux câbles en cuivre
pur désoxygéné avec adaptateur 6,35. Le ren-
dement est correct (99 dB/mW), l’impédance
(46 Ω) facile à driver, la puissance admissible
est de 1 000 mW et la bande passante annon-
cée va de 5 Hz à 25 000 Hz. Que du bon.
L’écoute
Bon voire très bon aussi le confort et le poids
contenu (286 g). Notre enregistrement témoin
de Ma mère l’Oye de Ravel (Sinfonia of
London, John Wilson, Chandos) révèle une
bande passante subjectivement très étendue
jusqu’aux deux extrémités du spectre, sans
coloration notable. Le son, pour un casque
fermé, est aussi rapide que nuancé, ouvert et
clair. La subtilité dont il fait preuve en repro-
duisant les tableaux de cette œuvre qui passe
par des climats aussi variés que subtils, révèle
toute une palette de sonorités expressives, avec
de la tenue, du filé et de la matière. Sur la voix,
sans être aussi charnel que des casques trois
à quatre fois plus onéreux, le SRH1540 s’en
tire avec tous les honneurs  ; témoin l’air
« Inbrunst im Herzen » extrait du Tannhäuser
de Wagner où se lit bien le timbre de la voix
du ténor Jonas Kaufmann (Chor und
Orchester der Deutschen Oper
Berlin, Donald Runnicles,
Decca, Diapason d’or).
Pour avoir mieux, il fau-
dra mettre beaucoup
plus cher. Le prix de
l’expérience.
Les + : Un bel
objet musica-
lement abouti.
Les - : On a
beau cher-
cher…
shure.com
SENNHEISER
IE-600
A
Wedemark, un tout nouveau casque
intra-auriculaire mono transducteur
s’est glissé entre l’abordable IE-300
aux coques synthétiques et le prestigieux
IE-900 au corps fraisé dans un bloc d’alu-
minium. L’IE-600 fait le choix lui aussi
d’un transducteur unique de 7 mm
TrueResponse qui se combine à une double
chambre à résonateur à vortex acoustique.
Chaque écouteur est usiné avec précision
en zirconium amorphe ZR01. Sennheiser
est l’un des rares à avoir opté pour un trans-
ducteur unique, alors que la majorité des
fabricants multiplient les transducteurs
spécialisés par fréquences. L’IE-600 pro-
met une réponse étendue (4 Hz à 46,5 kHz),
avec une distorsion minime (0,06 % THD),
et une impédance très basse (18 Ω) qui lui
permet de fonctionner directement en sor-
tie de smartphone.
L’écoute
Cette sensation éprouvée avec l’IE-900 d’ul-
tra transparence et d’écoute sans filtre, on la
retrouve ici : on est comme branché sur la
musique. Avec les intra, il faut d’abord bien
accommoder les écouteurs à l’aide de bou-
chons puis les positionner soigneusement
dans le conduit auditif afin d’atteindre un
bon équilibre tonal. La partie coudée et rigide
du câble qui repose sur l’oreille améliore
la stabilité. Déguster ensuite ce qui s’appa-
rente à une expérience du direct : réflexions
et sons parasites sont absents, on est au
centre du paysage sonore voulu lors de la
captation. L’IE-600 est un casque fouillé,
sans concession pour tout ce qui est en
amont. Ce n’est donc pas un modèle qui flatte
ou embellit, mais donne accès à toute la pa-
lette des sons dans leur intégrité. Le para-
doxe, c’est que, libéré de l’environnement
direct, on se retrouve dans un univers sonore
virtuel totalement dénué de contraintes, tel
que présent pendant l’enregistrement. Grâce
à une réponse et une spatialisation ultra éten-
dues. Une expérience hautement addictive.
Les + : Transparence et absence
de distorsion.
Les - : Du soin de la mise en œuvre
dépendra le résultat.
fr-fr.sennheiser.com
B AT H YS | C A S Q U E B L U E TO OT H ®
À RÉDUCTION DE BRUIT
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Voyagez en haute-fidélité
 PALMARES 2022
FOCAL
CASQUES FILAIRES
CLEAR MG PRO
F L
ocal fabrique des casques parce que
Focal conçoit des transducteurs, qu’ils
utilisent des membranes composites,
aramide, carbone, lin ou récemment
Slatefiber (une fibre carbone recyclée), ou
encore le béryllium, et le magnésium qui
compose la membrane de 40 mm au profil
en forme de M de ce casque aussi massif que
soigné. Confortable, il doit l’être, lui qui
se destine aux professionnels en tant qu’ou-
til de contrôle. Il est donc muni d’un arceau
et de coussinets en cuir et microfibre per-
forée, avec une armature en aluminium.
Les transducteurs sont en charge ouverte :
du monitoring, oui, mais en intérieur, ce qui
fera aussi le bonheur du mélomane, égale-
ment charmé par le long câble à ressort
de 5 m façon guitare électrique ou le coloris
rouge/noir très rock and roll…
L’écoute
…avant de découvrir que, tout de même, son
poids n’est pas mince (450 g), peu adapté, sur
le papier, à un port longue durée. Mais le
confort est bien réel et la solidité est à ce prix.
Quant à l’écoute, elle mérite vraiment des
éloges. Elle s’avère extraordinairement expres-
sive, sans aucune compression dynamique
sur tout le spectre, avec une résolution exem-
plaire qui ne simplifie jamais le message et
en conserve toute l’énergie comme les har-
moniques. Le grave est expressif et peut être
saisissant pour un casque ouvert, tout en
se montrant nuancé, ouvert et respirant.
Les voix sont superbes, magnifiquement tim-
brées et focalisées, témoin Jonas Kaufmann
dans le Tannhäuser de Wagner (Chor und
Orchester der Deutschen Oper Berlin, Donald
Runnicles, Decca). Le Sinfonia of London
interprétant les tableaux de Ma mère l’Oye
de Ravel (John Wilson, Chandos) brille éga-
lement par ses sonorités délicates, reproduites
avec beaucoup de finesse. Associé à un ampli
à la hauteur, il va être difficile de s’en séparer !
Les + : Monitor, c’est-à-dire
non bridé.
Les - : Le poids,
la pression
à la longue.
focal.com
40 I HORS SÉRIE
SENDY AUDIO
PEACOCK
e Peacock, vaisseau amiral de Sendy
Audio, spécialiste du casque Planar,
s’appuie sur un driver planaire de près
de 10 cm de diamètre doté de la technologie
Quad-Former. Le principe : une membrane
d’épaisseur trois microns, sur laquelle sont
déposées deux bobines par face (soit quatre
par transducteur), se déplace entre des bar-
reaux aimantés. La finition de ce casque
ouvert est élitiste : arceau en aluminium
anodisé noir, coques taillées à plein bois en
zebrano, grilles à motif de plume de paon
(d’où son nom), plaquées or 24k, coussinets
en cuir et mousse à mémoire de forme,
arceau de tête en lame de ressort gainé de
cuir. What else ? Le Peacock promet une ré-
ponse de 20 Hz à 40 kHz à ±3 dB pour une
sensibilité de 103 dB/mW et une impédance
de 50 Ω ; il est livré avec un étui en cuir rigide
et un long câble tressé de 1,80 m en cuivre
8-core 6N OCC jack Pentaconn 4,4 symé-
trique, adaptateurs jack 6,35 et XLR 4.
L’écoute
Seul bémol résultant d’une telle sophistica-
tion, un poids conséquent (578 g) : on se croi-
rait revenus aux temps héroïques. Mais, une
fois coiffé le Peacock, l’envie de rester bien
assis domine, tant ce casque brille par son
sentiment de plénitude et d’ouverture. Dans
nos notes d’écoute, nous avons qualifié la
scène sonore de géante, et ce n’est pas la
moindre de ses qualités. Les autres étant une
absence totale de coloration comme une
grande délicatesse dans le phrasé et la descrip-
tion des timbres. Témoins les différents ta-
bleaux et l’Apothéose de Ma mère L’Oye de
Ravel dans leur interprétation délicate et
nuancée par le Sinfonia of London (John
Wilson, Chandos). Sans être le plus résolutif
des casques, il est celui qui promeut une repré-
sentation dans l’espace quasi idéale et une
palette sonore des plus riches, assortie de
timbres complexes et racés. Saluons la saga-
cité, la pertinence du nouvel importateur de
cette marque chinoise située
à Guangdong. Cela valait
le déplacement !
Les + : Réalisation
hors du commun.
La scène sonore.
Les - : Vu le
poids, un casque
purement
sédentaire.
delta-audio.fr
AUDEZE LCD-5
Q
u’est-ce qui ressemble le plus à un
casque Audeze qu’un autre casque
Audeze venu de Californie ? Un
casque Audeze. Un indice pour distinguer
le LCD-5 : la manière dont les branches
se relient à l’arceau en fibre de carbone,
avec un appui-tête en cuir perforé, des
coques en magnésium avec cerclage façon
écaille de tortue et des coussinets en cuir
travaillés façon sellier. Il s’agit pourtant
bien d’un tout nouveau casque, qui innove
en tous points. En témoigne son poids de
420 g, réduit du tiers par rapport au LCD-4
et ses 600 g. Autre différence de taille, le
LCD-5 est équipé de transducteurs ortho-
planar dont le diamètre est de 90 mm, contre
106 mm pour le LCD-4. Des transducteurs
revisités en profondeur : aimants néodymes
Fluxor et guides d’ondes Fazor actualisés,
nouvelles bobines mobiles Parallel Uniforce
basse distorsion, le tout aboutissant à une
bande passante située entre 5 Hz et 50 kHz,
pour une sensibilité de 90 dB/mW et une
impédance réduite (14 Ω).
L’écoute
Nouveau aussi, le câble tressé en cuivre OCC
muni d’un jack 6,35 mm, format toujours
très prisé des musiciens et des professionnels
du son. A l’écoute de nos extraits test, on
croit comprendre ce qui les attire : en tête,
l’extraordinaire délicatesse, la précision du
registre médium-aigu, précis et pourtant
lumineux, ni insistant ni agressif, ciselé.
Si l’on prend une analogie avec la photo, ce
casque aurait le piqué du numérique et le
velouté de l’argentique, la réunion des oppo-
sés. Comme si l’on pouvait zoomer dans
l’image et y déceler un grain de plus en plus
fin. Le LCD-5 n’est pas un casque enjôleur :
son grave, bien que présent avec tenue
lorsqu’il est sollicité, reste à sa place sans
jamais s’imposer ; pas de faux effet roman-
tique, pas de pseudo chaleur qui n’existe
pas dans l’enregistrement, mais une acuité
inhabituelle dans tous les registres.
L’espace sonore est gigantesque et, en ma-
tière d’aération, le LCD-5 est un réel cham-
pion. Le choix éclairé
des musiciens.
Les + : Aération,
piqué, sensibilité.
Les - : Un brin
janséniste (+).
elitediffusion.com

ASTELL&KERN
BALADEURS
A&ULTIMA
SP2000T
A
près le SE180 et son DAC interchan-
geable, l’ACRO CA1000, modèle de
salon semi nomade et son Quad DAC,
voici le SP2000T, baladeur ultime. Son triple
étage de sortie avec d’un côté des amplis op,
de l’autre des tubes miniatures (Korg
Nutube dual triode) ou une combinaison
des deux, permet de modeler le son de plus
sec à plus rond. Côté DAC, 4 puces ESS
ES9068AS en configuration Quad DAC
symétrique jusqu’en sortie. Géré sous
Android, il peut communiquer en Bluetooth
bidirectionnel, en wi-fi dual bande et char-
ger des fichiers en USB-C, sans fil, à l’aide
de la fonction AK File Drop, soit encore rip-
per des CD à l’aide d’un lecteur optionnel.
La sortie est configurable au niveau ligne
pour l’utiliser en DAC. La carte principale
est montée sur amortisseurs au sein d’un
boîtier combinant l’acier, le verre de l’écran
5 pouces Full HD et le dos en carbone.
L’écoute
Limpidité et extrême linéarité. Au fil des essais
des différents modèles A&K passés entre nos
mains et nos oreilles, on retrouve une même
typologie de son, se signalant par une extrême
transparence et une linéarité sans défaut :
bande passante étendue, énergie constante
sur tout le spectre, profondeur de la scène
sonore, absence de distorsion. Egalement,
c’est à souligner, la capacité à driver sans
peine des casques exigeants. Autre précision
importante, le SP2000T, grâce à son mode
d’exploitation Android, permet d’accéder faci-
lement à toutes les plateformes de type Qobuz,
Tidal, Spotify, Deezer, Apple Music, etc. Elles
sont préinstallées, et le système d’exploitation
offre en outre l’accès à de nombreux para-
mètres incluant le type de filtrage numérique
ou la gestion de l’alimentation, un point clé
pour ce baladeur qui chauffe tout de même
et consomme donc pas mal en mode hybride.
Le prix à payer pour une musicalité haute-
ment réaliste et indis-
cutable. Un très bel ins-
trument de musique.
Les + : Un bijou de
technologie et de
musicalité.
Les - : Autonomie
et réactivité.
francemarketing.fr
ASTELL&KERN
ACRO CA 1000
A
vec son écran tactile orientable de 4,1",
on dirait un smartphone posé sur son
socle, alors que c’est un baladeur. Fixe.
Le site du coréen Astell&Kern nous apprend
que le design du CA 1000 évoque un « puis-
sant rover capable de percer l’environnement
hostile de Mars ». Et d’y emporter de la mu-
sique sûrement. Pour cela, le CA 1000 est
muni d’une mémoire vive de 256 Go et d’un
port microSD de 1 To, soit 1785 CD. Assez
pour un aller-retour sur Mars. A propos de
capacité, celle de la batterie est donnée pour
10h30 de lecture et un temps de charge de
2h30. Patience donc. Côté audio, le CA 1000
embarque 4 puces ESS ES9068AS, dans une
configuration Quad-DAC tout symétrique et
promet la lecture de tous les fichiers en for-
mat natif dans la limite de 32 Bits/384 kHz
et DSD512. Côté casques, tous les formats
jack sont présents 6,35 et 3,5 asymétriques,
4,4 et 2,5 symétriques. Des entrées/sorties
analogiques et numériques également.
L’écoute
L’alimentation par batterie et le traitement
en tout symétrique sont un apport décisif
en reproduction musicale. Avec le Sony
MDR-Z7, on est en prise directe avec les plages
musicales ; transparence et absence de dis-
torsion sont telles que l’on est tenté de pousser
le volume à des niveaux inavouables. La
bande passante suggestive est infinie, parfai-
tement plane, ajustable au besoin. Le CA 1000
est wi-fi pour permettre l’échange de fichiers.
Il est également Bluetooth 5.0 aptX HD bidi-
rectionnel. Le paramètre Crossfeed élargit
l’espace, si besoin. Le CA 1000 est un outil
surpuissant, sans défauts ou presque, capable
aussi de ripper des CD grâce à un lecteur
externe. Mais pas encore d’aller sur Mars.
Les + : Un son clair comme du cristal.
Les - : Autonomie, sortie ligne symétrique.
francemarketing.fr
AMPLIS / DAC
LEHMANN LINEAR
P
lus simple que le Linear de l’Allemand
Lehmann audio, c’est difficile  : une
longue boîte en métal abrite à l’arrière
une alimentation musclée avec transfo to-
rique king size ; à l’avant, des circuits d’ampli-
fication à composants discrets en classe A,
deux prises jack 6,35 Neutrik en parallèle,
un réglage de volume par potentiomètre
ALPS actionné par un bouton massif. A l’ar-
rière, entrée et sortie RCA à niveau ligne ;
le Linear peut aussi jouer le rôle de préampli
pour des enceintes actives ou un bloc de puis-
sance. La prise casque avant/gauche coupe
cette sortie, l’interrupteur secteur se trouve
à l’arrière directement sur la prise IEC. La
puissance disponible est de 2x400 mW sur
60 Ω, la moitié sur 300 Ω. Sous le plancher
de l’appareil, des micro-switches permettent
de pousser le gain de 10 dB ou de 20 dB.
L’écoute
D’emblée, de la matière, de l’espace, de la ri-
chesse et de la complexité dans la description
des timbres et des ambiances. Nulle question
à se poser sur la linéarité, la bande passante,
la dynamique, la scène sonore ou quelque
autre critère que ce soit, tant la musique coule
d’évidence, s’installe dans un confort, une
opulence sans pareille avec la majorité des
casques essayés. Nous avons obtenu les meil-
leurs résultats en poussant le gain de
20 dB, indispensable pour atteindre un
confort d’écoute bien réel, surtout avec les
casques planar dévoreurs de courant. Prévoir
alors de connaître de grands moments d’une
émotion palpable et vivifiante. Pas étonnant
que le Linear soit la référence de marques telles
que Sennheiser et AKG, en passant par la West
German Broadcasting Corporation. Une ver-
sion II pousse encore les curseurs (circuit
Low-Z, capacités Mundorf). Prima !
Les + : Une évidence en régime musical.
Les - : Jack 6,35 sinon jack 6,35.
nextaudio.fr
HORS SÉRIE I 41
 PALMARES 2022
CHORD
AMPLIS / DAC
MOJO 2 + POLY
L
e Mojo v2, ampli/DAC made in UK, se
renouvelle sous une carrosserie qui n’a
pas bougé d’un iota, hormis l’apparition
d’une quatrième touche – les fameuses boules
éclairées aux couleurs changeantes. La
conversion fait appel à un DSP programmé
par un processeur FPGA (Field Programmable
Gate Arrays) selon un algorithme développé
par Chord, sans pertes. Les signaux acceptés
vont jusqu’au PCM 32 Bits/768 kHz et
DSD256. On entre en USB-C, mais aussi en
3,5 coaxial, en optique et en Micro-USB. Deux
sorties en jack 3,5 sont au menu. Afin de cor-
riger finement la réponse de certains casques
– selon Chord, aucun casque n’est vraiment
linéaire – cette v2 permet aussi d’intervenir
aux quatre fréquences 20 Hz, 125 Hz, 3 kHz
et 20 kHz à ± 9 dB par incréments de 1 dB.
Autre paramètre : le crossfeed, qui joue sur
le resserrement ou l’élargissement de la scène
sonore. Avec cela, difficile de ne pas trouver
son propre Mojo ! Quant au Poly, inchangé,
il se connecte en direct au Mojo ; ce mini
lecteur/streamer permet d’accéder en wi-fi à
toute source Internet. On le pilote à l’aide de
l’application Gofigure, et il est également
équipé en Bluetooth 4.1, compatible Airplay,
DNLA et Roon serveur. L’ensemble en boî-
tier métal ne pèse pas plus de 276 g.
L’écoute
Le couple Mojo + Poly s’est vu décerner un
Diapason d’or en 2019 avec pour commen-
taire : « La qualité obtenue dépasse nos espé-
rances. Bluffant ! » Si le Poly marque un peu
le pas désormais, notamment dans sa version
du Bluetooth, le qualificatif bluffant s’ap-
plique bien au Mojo 2, dont le son fait preuve
d’une fluidité, d’une consistance et d’une au-
torité qui donnent foi dans le numérique ainsi
traité, la customisation du son en plus. Il est
bien là le son Mojo !
Les + : Le Mojo 2 encore mieux que le 1.
Les - : Pas de pentaconn chez Chord.
hamysound.com
42 I HORS SÉRIE
ENCEINTES ACTIVES/
CONNECTÉES
KLIPSCH PROMEDIA
HERITAGE 2.1 BT
C
raquant, cet ensemble 2.1 – un sub-
woofer et deux satellites – évoque en
réduction les modèles Heritage, leurs
ébénisteries noyer aux caches inclinés en
tissu vintage, avec les logos Klipsch 1946
USA (aussi en noir). Format réduit mais suf-
fisant pour que le caisson accueille un solide
boomer de 20 cm à membrane papier en vue
d’un grave aussi tonique que tenu, dans
un coffret bass-reflex totalisant 6,3 kg.
Les satellites sont des deux voies avec un
médium-grave de 10 cm et un tweeter à dôme
de 25 mm et pavillon Tractrix pour une dis-
persion large. Le fabricant parle de 150W
pour le grave et 2x35W pour les satellites
(puissance crête), de 29 Hz à 20 kHz en
bande passante. Simplement accastillé,
le caisson reçoit une entrée ligne RCA et une
USB-A limitée au MP3. Idem pour le récep-
teur Bluetooth, SBC uniquement. Pas très
hi-fi tout ceci, mais cet ensemble est vendu
comme un appareil de bureau…
L’écoute
La botte secrète, c’est de l’alimenter en RCA
avec un lecteur réseau comme l’Octavio
Stream (Diapason d’or, cf. no 716). Et alors
là, révélation. C’est non seulement ouvert,
mais dynamique, rapide et vivant. Le volume
général et celui relatif du caisson se règlent
à la télécommande. Notre conseil : monter
à fond le volume du streamer et n’utiliser que
la télécommande afin d’améliorer encore
la dynamique et la résolution. Qui sont
inouïes, relativement et dans l’absolu. La ré-
citante de la Litany Of Transformation (The
Fourteen Storks Ensemble, DG) semble
nous parler à l’oreille, tandis que le ténor est
devant nous, incarné, libre, puissant. Quant
au grave, une fois dompté, il est à la fois
expressif et percutant, jamais redondant.
Le Promedia Heritage 2.1 BT est un de ces
rares produits inattendus, qui « fait » de la mu-
sique. Mais, par pitié, oubliez l’USB et le BT.
Les + : La musique est là, évidente.
Les - : On oublie USB et BT.
fr.klipsch.com
ADVANCE
PARIS ZENEO ZX
C
oïncidant avec l’arrivée d’une nouvelle
équipe à la tête d’Advance Paris, les en-
ceintes actives Zeneo ZX haussent l’am-
bition de la marque. Lourde et inerte, leur
ébénisterie en forme de coussinet est habil-
lée d’un tissu épais. Les deux voies sont am-
plifiées séparément, 70 W pour le grave-mé-
dium, 20 W pour l’aigu, en classe AB, choix
revendiqué pour sa qualité musicale. A bord,
un 13 cm à membrane papier et un tweeter
à dôme de 25 mm avec amorce de pavillon.
Chaque enceinte contient ses propres amplis
et le filtrage est confié à un DSP. A l’arrière
de l’enceinte maître, un jeu étendu d’entrées,
deux RCA ligne dont une assignable en
phono MM, trois entrées numériques, dont
une USB-B, confiées à un DAC Wolfson
24 Bits/192 kHz. A quoi s’ajoutent un récep-
teur Bluetooth aptX HD et, en option (pour
100 €), un streamer wifi muni de son propre
DAC 24 Bits/192 kHz, le WTX-MicroStream.
L’écoute
L’enceinte maître communique avec l’enceinte
esclave grâce à un processeur Tri-core en 32
Bits. La synchronisation est parfaite. En strea-
ming sur Qobuz, le potentiel musical de ces
enceintes est tel qu’il serait dommage de se
limiter au MicroStream en wifi. Des résultats
incomparables ont été obtenus en Ethernet
avec le WTX-StreamTube du même fabricant
(Diapason d’or, cf. no 709). Disposées sur des
pieds, les Zeneo ZX nous ont gratifié d’une
scène sonore gigantesque eu égard au re-
cours à des 13 cm, avec un spectre large, pas
de compression, mais un punch et une maté-
rialité de tous les registres. Sur une pièce
contemporaine aussi exigeante que Mar’Eh
de Matthias Pintscher (Alpha Classics), le son
n’est ni projeté, ni simplifié, les Zeneo ZX
affichent un bon niveau de respiration et de
profondeur. De quoi rebattre les cartes d’un
marché où tout n’a pas été dit.
Les + : Une grande ouverture et du coffre.
Les - : Le WTX-MicroStream, passable.
advanceparis.com
 Et si vous invitiez
Audioquest
chez vous ?

A l’image de nombreuses manufactures,

nous sommes toujours comblés lorsque la
presse internationale plébiscite les qualités
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Mais l’analyse la plus importante à nos

yeux, c’est la vôtre. Il est indispensable
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divertissements la plus agréable possible.

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 PALMARES 2022
TECHNICS
HYBRIDES/TOUT-EN-UN
SA-C600 + SB-C600
L U
e SA-C600 est un séduisant combiné
de format carré rassemblant une pla-
tine CD à chargement par le haut, un
lecteur réseau et un amplificateur numé-
rique de 2x60 W sous 4 Ω. Cet ampli est
doté du moteur JENO (Jitter Elimination
and Noise-shaping Optimization), l’idée
étant de travailler en numérique le plus en
amont possible. L’horloge est alimentée
séparément pour réduire le bruit, tout
comme les étages de puissance, la partie
streaming ou le préampli phono MM. Le
SA-C600 offre même un tuner FM/DAB/
DAB+, et intègre la trilogie Wi-Fi, Ethernet
et Bluetooth, en y ajoutant Chromecast et
Airplay 2. Ce combiné se marie parfaite-
ment aux SB-C600, des deux voies com-
pactes élaborées, équipées d’un coaxial de
15 cm avec tweeter de 25 mm aux mem-
branes en aluminium. La réponse en phase
est particulièrement travaillée : on trouve
dans le filtre des selfs à air et des conden-
sateurs à film polypropylène, ou encore des
bornes en laiton, rares à ce tarif.
L’écoute
Un tel soin à tous les niveaux s’entend ; il suf-
fit de brancher, choisir sa source et savourer.
La complémentarité entre le SA-C600 et les
SB-C600 est totale ; l’ensemble emporte l’ad-
hésion par son naturel et son absence de sono-
rités désagréables, résonances ou colorations.
Les SB-C600 ne se montrent absolument pas
directives et leur équilibre, bien que le grave
soit atténué – Technics annonce une bande
passante qui va de 40 Hz à 100 kHz (-10 dB) –,
ne déclenche aucune frustration, tellement
le spectre est reproduit avec finesse et distinc-
tion. La voix de Natalie Dessay dans Le
Rossignol de Stravinsky (Le Miracle d’une
voix, Virgin Classics) escalade les octaves avec
une énergie, une conviction dont peu d’en-
ceintes peuvent se targuer. L’application
Technics Audio Center est elle aussi aboutie,
et forme un tout musicalement exemplaire.
Les + : La barre est haut placée, très haut.
Les - : On a beau chercher…
technics.com/fr
44 I HORS SÉRIE
LA BOITE CONCEPT LINDEMANN
LX X PLATINE MUSICBOOK COMBO
n pied à Paris, l’autre à Ustaritz (Pays
basque), un passé dans le haut-parleur
(Siare), un présent qui réinvente la ma-
nière d’écouter : autant de gènes inclus dans
ce combiné doté d’une platine vinyle. La
forme, un meuble bas dont le plateau en
Corian reçoit des pieds en X en bois massif.
Le système audio est basé sur des haut-
parleurs maison, selon un procédé Wide
Sound 3.0. A l’avant, deux médium-aigu de
11 cm, à l’arrière, deux tweeters placés à 45°
devant un déflecteur, au fond du meuble, un
boomer de 15 cm en bass-reflex. Cinq amplis
en classe D totalisent une puissance de
180 W sous 8 Ω. La table de lecture à entraî-
nement courroie est équipée d’un bras droit,
d’un couvre-plateau en cuir et d’une cellule
MM Ortofon OM10 ; elle repose sur un pla-
teau suspendu anti-chocs. Un récepteur
Bluetooth en aptX complète l’offre.
L’écoute
Pour profiter pleinement de l’effet 3D, l’idéal
est de se reculer de 3 à 4 mètres, afin que le
procédé déploie toute son efficacité. Son avan-
tage : l’absence de directivité et un effet de pro-
fondeur sonore immédiat. Deux réglages sur
le tableau de bord simplifié du meuble, celui
du volume général et celui relatif du subwoo-
fer. Cinq touches pour la sélection des sources
BT, AUX (jack 3,5), AUX/Phono, Optical et
USB-B. Le phono est similaire à une bonne
platine à 500 ou 600 €, silencieuse car bien
isolée des vibrations. Le BT donne une idée
tronquée du potentiel du système audio. C’est
avec un streamer Ethernet en AUX que l’on
passe aux choses sérieuses ; alors là, oui, gros
changement de stature et effet maximum ga-
ranti. Une fois l’équilibre du sub ajusté, on
est vraiment face à une sorte d’hologramme
sonore. Ce n’est pas la classique hi-fi gauche/
droite, c’est autre chose et cela a du sens.
Les + : Un hologramme musical.
Les - : Conseil : investir dans un streamer.
laboiteconcept.com
M
agnifique objet mat à écran noir et
indications jaunes, le Musicbook
Combo de l’allemand Lindemann
occupe un coffret taillé d’un bloc dans un
lingot d’aluminium de 9 kg. Dans ce boîtier
à l’encombrement d’un beau livre couché
(MusicBook), on trouve un préampli strea-
mer DAC associé à des circuits d’amplifica-
tion en classe D développant 2x70 W
dans 8 Ω, et 2x130 W dans 4 Ω. Côté DAC,
le Combo embarque deux puces AKM
AK4493 en mode mono différentiel, précé-
dées d’une puce AK4137 effectuant un réé-
chantillonnage de tous les signaux en
DSD256 (256 fois le CD), ce qui permet un
filtrage doux en analogique pur ; idem pour
le contrôle du volume. Le Combo comporte
aussi une section préampli complète avec
un étage phono MM à composants discrets,
deux entrées et une sortie ligne. Egalement
présente, une sortie casque avec son ampli
dédié. Côté numérique, deux entrées S/PDIF
coaxiale et optique et une USB-A.
L’écoute
Avantage de la classe D, peu ou pas de déga-
gement de calories, le rendement est optimal.
Le Combo mérite d’être associé à de très
bonnes enceintes, car il va très loin en réso-
lution, que ce soit à partir d’une source type
CD ou en streaming, et surtout sans appo-
ser de signature autre que de la transpa-
rence, de l’aération... et encore de l’aération.
On note une très belle présence sur les voix,
un piano magnifique qui marie énergie, pro-
fondeur et expressivité, jamais de stress, ja-
mais de sons durs ou voilés. Tout semble
facile pour ce Combo, au même titre que
la mise en œuvre de l’application Lindemann,
à l’ergonomie et au fonctionnement fluides.
Utile pour accéder aux différentes plateformes
de streaming, mais aussi pour configurer
le suréchantillonnage ou transformer le port
USB en lecteur CD avec un lecteur CD-ROM
optionnel. Un Combo diablement attachant.
Les + : Une réussite, forme et fond.
Les - : Et sans esbroufe (+).
jffdiffusion.fr
 9
I O N
A T
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E N
G
 PALMARES 2022
VIABLUE X-25/X-60 SILVER
CABLES
A
Malsch, de l’autre côté du Rhin, Viablue façonne depuis
un peu plus de vingt ans des câbles performants parti-
culièrement bien finis, et qui restent abordables. Ils sont
fabriqués sur place, à l’aide de composants sourcés à proxi-
mité. 25, 40 et 60 correspondent au diamètre des trois conduc-
teurs (2, 5, 4 et 6 mm2) qui sont en cuivre multibrins plaqués
argent, avec un double blindage tresse + feuillard d’aluminium,
et gaine externe en tissu. Dès le X-25, on bénéficie d’une très
belle ouverture dans le médium, avec beaucoup de lisibilité
et de profondeur, une image vraiment panoramique et beau-
coup de concision dans le placement. Le X-40 pousse plus loin
l’ensemble des curseurs avec une empreinte plus franche
et plus marquée en termes de résolu-
tion et de matière. Le passage au
X-60 améliore encore si possible
l’impression de plénitude.
La micro dynamique est
mieux transcrite, les
timbres acquièrent un
très grand raffinement
et on distingue plus de
nuances et de variations
dans le côté spatial. Ici, le câble
disparaît pratiquement au profit
de l’expression musicale.
PPI : X-25 426 €. X-40 474 €. X-60 524 €
en 2 m. viablue.de
AUDIOQUEST THUNDER
L
e fabricant d’Irvine (Californie) nous livre des câbles im-
pressionnants par la technologie embarquée. Introduits
en 2017, les câbles de la série Storm se distinguent par une
protection maximale aux parasites sous la forme d’un boîtier
72v DBS (Dielectric-Bias System) qui consiste à polariser en
continu le diélectrique qui enserre les trois conducteurs
(Neutre-Phase-Terre) afin de rejeter les radiofréquences sur
une large plage. Les conducteurs sont donc protégés un à un
et torsadés sous gaine isolante enserrée dans une enveloppe
de protection tissée. Entre Thunder, Tornado et Hurricane,
le prix varie du simple au double et s’explique par la qualité
du cuivre constitutif des conducteurs au format de 4,17 mm2
pour Phase et Neutre, 3,31 mm2 pour la Terre, le modèle
le plus cher, Hurricane, utilisant uniquement du cuivre mas-
sif à surface parfaite (PSC+), contre des mélanges de natures
différentes sur les deux autres.
Branché à notre intégré versus un câble Lambda, le Thunder
se distingue d’emblée par une mise en lumière des arrière-
plans et par un apport en contrastes
entre pupitres, en même temps que
par une bonne addition de délica-
tesse dans les timbres et de fer-
meté dans l’expression. En syn-
thèse, il apporte ampleur, vie et
nuance, tout en étant deux fois
moins onéreux que le Hurricane,
pour un travail vraiment convain-
cant. D’autant plus légitime qu’il
procure un véritable bond en avant.
PPI : Thunder 1 149 €. audioquest.com
46 I HORS SÉRIE
MURMURE AUDIO
SECTEUR ABSOLUTE
T
out conducteur soumis à un courant alternatif engendre un
phénomène vibratoire (force de Laplace). Stéphane Missakian,
le concepteur des câbles Murmure Audio, définit ainsi son ap-
proche : « Un concept unique d’éradication des perturbations générées
par le flux dans le câble a été pour moi une révélation à l’écoute. Cette
technique, à la base mise au point pour l’alimentation d’instruments
de précision, se matérialise par des boîtiers insérés sur le câble. » L’idée
est de casser la résonance du câble générée par le secteur. Pas de com-
posants type filtre LCR dans ces boîtiers, mais une intervention
physique sur la géométrie du câble. A base de matériaux « cost no object ».
Le qualificatif pureté est souvent galvaudé, il est ici totalement
approprié. À l’écoute, l’Ultimate Secteur est le contraire d’un
câble démonstratif. Et pourtant il met en place le
signal musical avec une totale évidence. La
hiérarchie des plans est parfaite, le si-
lence absolu, la sensation de transpa-
rence totale, sans esbroufe mais avec
un grand sens des hiérarchies, des
proportions, des timbres et des rap-
ports d’énergie. La scène sonore
est gigantesque, complètement net-
toyée, libérée, intense comme jamais.
PPI : Secteur Absolute 2 490 € en
1,70 m. anamightysound.com
ABSOLUE CREATIONS
TIM-POWER-1
I
ci, la barrette et son câble d’alimentation ne font qu’un, avec l’idée
d’un mariage parfait, exempt des problèmes de rupture de flux liés
aux contacts de l’ensemble prise/fiche IEC. La barrette secteur
Tim-Power-1 est disponible en version quatre ou six prises Schuko,
et des prises, on n’en a jamais trop… Le châssis de la barrette est
en aluminium avec des joues en résine amortissante, les connecteurs
sont d’origine Furutech. Simple dans son approche, cette barrette
réalise tout simplement un exploit en liaison avec notre système,
une fois tous les maillons soigneusement alignés en phase. Par rapport
à notre câblage standard, on note un gain très sensible en rondeur,
en transparence et en expressivité. On constate également un élargis-
sement et un approfondissement notables de la scène sonore. Voix
et instruments sont plus incarnés, plus francs, avec des plans sonores
mieux marqués. On ira jusqu’à – en regard du prix – parler d’un petit
miracle d’aisance et de volupté. Pas moins.
PPI : Tim-Power-1 774 € en 1,60 m. absoluecreations.com
 LH AUDIO RÉFÉRENCE 8
8 L
pour huit embases Schuko d’origine Furutech NCF (R) en
cuivre pur plaqué rhodium, solidement assujetties à une plaque
d’aluminium anti résonnante, elle-même fixée à un boîtier
lourd en acier monté sur pointes qui lui confère un petit air de sca-
rabée de métal. La barrette LH Audio ne comporte aucun traitement
outre un mode de câblage tenu secret par son concepteur, dont
on sait uniquement qu’il ne contient aucune soudure ni composant
actif. Puisque le choix du câble d’alimentation est laissé à l’appré-
ciation de l’utilisateur, nous l’avons essayée tout d’abord avec un
Roboli Power 500. Premier constat : une bande passante agrandie,
comme passée en cinémascope. Des sons précis, détaillés, très pi-
qués, un grave tonique, ample et profond, avec une notion de trans-
parence qui file la métaphore de l’écran cinémascope et de la pro-
fondeur de champ. Mais le choc se produit quand on lui adjoint
le câble Murmure Audio Secteur Absolute. Alors là, expérience hors-
norme garantie : on sort du cadre, on se projette dans une atmos-
phère en trois dimensions. Confondant de réalisme, en précisant
que les câbles servant les sources
comme l’intégré sont très ba-
siques (Taga Harmony TPC-Cord),
mais de qualité. Tout le mérite
du travail de mise en place et d’aé-
ration revient au couple LH Audio
et Murmure Audio. A marquer
d’une pierre blanche.
PPI : Reference 8 1 790 €.
lhaudio.fr
BRINGHS COUVRE-PLATEAU
e travail du cuir (sellerie, maroquinerie), ce savoir-faire bien
français, est incarné dans cette entreprise artisanale basée à
Lyon. Les couvre-plateaux sont fabriqués à Cholet dans un cuir
de vache français au tannage végétal, disponible en dix coloris.
D’aspect lisse ou grainé, le cuir d’une épaisseur d’environ 1 mm est
découpé avec précision en un cercle de 29,8 cm qui conviendra à
la plupart des plateaux. La face qui reçoit le disque est celle que l’on
appelle la fleur, résultat du tannage, du corroyage et de divers autres
traitements destinés à lui apporter solidité, aspect fini et tenue dans
le temps. Afin de valider l’apport du couvre-plateau Bringhs à
l’écoute, direction notre table de lecture, une Technics SL-1210GAE
au rapport S/B de 78 dB, équipée d’une cellule Yamamoto YC-02,
une MC au corps en ébène. Comparativement au couvre-plateau
d’origine en caoutchouc, le Bringhs en cuir apporte un surcroît de
transparence et de liberté, des attaques plus franches, des retom-
bées de notes plus longues, et une meilleure appréciation des ar-
rière-plans, surtout dans la zone 500-
5 000 Hz. C’est flagrant en comparaison
AB, même si le couvre-plateau d’origine
n’a rien d’un étouffoir. En lecture vinyle,
système mécanique aussi sophistiqué
que sensible, chaque détail compte :
le recours à ce type de couvre-plateau
procure sans effort ce côté plus vivant,
expressif, ouvert, qui sied tant à l’écoute
vinyle. La bonne odeur du cuir en plus.
PPI : 69 €. audiomarketingservices.fr

ESPRIT AUDIO BÊTA G9

A
la question « est-il possible de faire évoluer une formule ayant
reçu de nombreux prix à travers le monde, – dont le Diapason
d’or en 2020 –, en proposant des câbles made in France parmi
les plus aboutis et abordables », Richard Cesari, créateur des câbles
Esprit, répond par l’affirmative. Petit rappel : les câbles Bêta pos-
sèdent une structure électrique symétrique assortie d’un diélec-
trique asymétrique, avec un double écran de blindage dont l’un est
partiel, afin de ne pas « brimer » la dynamique. L’âme conductrice
des câbles modulation comporte deux fois 720 brins en cuivre pur
désoxygéné à cristaux longs ; toutes les fiches RCA, XLR et bananes
sont plaquées argent 40 microns (pas d’or, à la conductivité moindre).
La version G9 innove pour se rapprocher, à l’écoute, de la liberté
d’un câble sans écran, sans en supporter les inconvénients (sensi-
bilité aux radiofréquences et courants induits). Le secret ? Ce second
écran, même partiel, est relié aux deux extrémités. Si le rendu
de l’ensemble Bêta G8 modulation + HP nous apparaissait, il y a
deux ans, « vaste, foisonnant, fouillé et confondant de naturel »,
le passage à la même combinaison, cette fois en G9, se distingue
d’emblée par un accroissement très sensible de la transparence,
augmentant l’acuité avec des arrière-plans limpides. Comparée
à la G8, cette G9 se signale aussi par un apport sensible en finesse,
en douceur, sans rien perdre
en résolution. En résulte, no-
tamment sur les prises de son
en acoustique naturelle, un sen-
timent de liberté qui souligne
cette G9 d’un trait de génie.
PPI : HP 440 € en 2 m. RCA
440 € en 1,20 m. XLR 470 € en
1,20 m. esprit-audio.fr

HORS SÉRIE I 47
 • HAUTE-FIDÉLITÉ
par Vincent Cousin
Classe Débrouille
ien ne résiste à l’incroyable remontada du vinyle,
R pas même le prix moyen d’un album (autour de
30 €), mise à part la timidité incompréhensible
des éditeurs de musique classique dont le catalogue
reste majoritairement édité en CD. Par bonheur,
les fabricants d’électronique ne tournent pas le dos
à ce vétéran. C’est heureux, car il constitue toujours
le choix de très nombreux discophiles qui n’ont pas
renoncé à leur discothèque en 12 cm. Ils y trouvent
un plaisir musical intense, porté par ce support dont
on ne dira jamais assez qu’il était bien né. En
témoignent quelques lecteurs récents présentés dans
ces pages. Vous êtes davantage tenté par la musique
qui coule à flots ? Les lecteurs réseau sont partout.
Intégrés ou pas, bon marché ou hors de prix, qu’im-
porte : ils ont gagné les esprits et les cœurs. A l’autre
bout de la chaîne se pose la question des enceintes :
passives ou actives ? Avec ces dernières, on joue
l’intégration, jusqu’au lecteur réseau parfois, mais
surtout la cohésion, puisque chaque haut-parleur
peut être contrôlé par un DSP et amplifié séparé-
ment, ce qui n’est rien d’autre qu’une technique lar-
gement déployée dans le monde professionnel.
Du côté des amplis, la classe D gagne du terrain
en se bonifiant de jour en jour : une bonne réponse
à la crise climatique !
N OT R E N OTAT I O N
Appareil moyen dans sa catégorie.
Quelques défauts gênants. ★★★
Bon appareil. Quelques points perfectibles. ★★★★
Très bon appareil. ★★★★★
Appareil exceptionnel à l’écoute. Une référence
dans sa catégorie de prix. ★★★★★★
HORS SÉRIE I 49
Les lecteurs
laser
ACCUPHASE DP-570 10 090 €  Diapason d’or 2021. Les grands moyens : puce ESS 32 Bits à 8 DAC, mécanique de lecture à structure
multicouches et 120 dB de rapport S/B pour cet « entrée de gamme » à la mode Accuphase. Le meilleur
du 12 cm en CD et SACD. Une expérience sonore rare, ouverture, finesse et expressivité. Diapason no 698.
ACCUPHASE 21 490 € voir page 20
DP-1000 + DC-1000 21 490 €
ADVANCE PARIS 1 290 €  Le convertisseur de ce lecteur CD est suivi d’étages de sortie à tubes 12AX7. Son DAC avec puce Burr-Brown
X-CD1000 EVO PCM 1792 24 Bits/192 kHz est ouvert en S/PDIF. L’écoute privilégie l’enveloppe plutôt que l’analyse, faisant
appel aux sensations plutôt qu’à l’intellect. La musique s’installe et vit. Diapason no 716.
ATC CD2 2 090 €  Mécanique Teac, puce de conversion AKM, étage de sortie maison en classe A donnent un cocktail
de suavité et d’expressivité, qui rend ce petit lecteur attachant dès les premières mesures. A condi-
tion d’en apprécier aussi l’austérité de façade. Diapason no 687.
ATC CDA2 MKII 3 650 €  Niveau sonore assez élevé quoiqu’ajustable, qui devra être soigneusement dosé. L’écoute privilégie
les nuances fines de la musique, un peu moins la spontanéité dynamique. Diapason no 676.
ATOLL CD-80 1 000 €  Lecteur CD à mécanique TEAC Pure Audio. Le DAC Burr-Brown PCM 1793 s'ouvre aux sources externes
SIGNATURE (DAC 200 €) en 24 Bits/192 kHz (option). D'une rare homogénéité et musicalité à ce niveau de prix. Diapason no 709.
ATOLL DR200 1 450 €  Drive basé sur une mécanique TEAC modifiée, liaisons S/PDIF et AES/EBU isolées galvaniquement
SIGNATURE par transfo. Alimentations spécifiques pour la mécanique et le circuit numérique. Complément idéal
du DAC/streamer ST200 pour un ensemble musical, très performant en CD. Diapason no 694.
AUDIA FLIGHT 3 650 € voir page 20
FL CD THREE S
AVM30 CD30.3 2 190 €  Diapason d’or 2021. Lecteur DAC raffiné, ultra complet avec choix du suréchantillonnage et du filtre,
à mécanique slot in. Une lecture précise, respectueuse de la musique en tous points. Diapason no 698.
BRYSTON BCD-3 5 110 €  Restitution homogène mais légèrement lissée, notamment dans l’aigu qui manque de chatoiement.
Dynamique à l’avenant.
CANOR AUDIO 5 499 € voir page 20
CD1.10
CAYIN M50CD 2 990 €  Grain sonore agréable, volontiers chaleureux. Les étages de sortie à tubes évitent les duretés désagréables
mais en gommant les arêtes de la musique et son urgence naturelle, qui fait défaut. Diapason no 643.
CREEK AUDIO 2 770 €  Mécanique de lecture de type slot-drive, très belle section DAC avec cinq entrées dont une USB-B. Son à la
VOYAGE CD fois complètement naturel, expressif et articulé. Remarquable perspective sonore qui installe l’auditeur dans
un confort d’écoute absolument pas surfait. Seul son tarif lui coûte une étoile. Diapason no 705.
DENON DCD-1600 NE 1 299 €  Lecteur CD/SACD au bel équilibre général, mais qui ne parvient pas à masquer une petite insuffisance
dans la traduction des timbres. Très bons résultats en lecture SACD. Diapason no 665.
DENON DCD-A110 3 299 €  Diapason d’or 2020. Lecteur commémoratif des 110 ans du pionnier du numérique. Technologie poussée
avec mécanique CD/SACD acier/cuivre, Quad DAC PCM1795 et double horloge. Côté irritant, pas de
sorties XLR ni d’accès extérieur au DAC. Le son est renversant. Ecouter un CD ou un SACD avec cette
machine évoque une bande master en studio. Sans filtre. Le choix du puriste. Diapason no 694.
HEED THESIS DELTA 2 790 €  Diapason d’or 2019. Raffinement, tonicité, subtilité des nuances : ce lecteur ne déroge pas aux règles de
cette belle marque hongroise, sans doute une des meilleures alternatives à la fameuse musicalité britannique.
Car tout est en place de façon magistrale. Mention spéciale pour les timbres qui rendent crédibles les saveurs
inimitables du Philharmonique de Vienne. Diapason no 676.
JOLIDA JD100MKII 1 490 €  Diapason d’or 2021. Vision audiophile d’un lecteur à mécanique à chargement par le dessus et étages de
sortie double triodes 12AU7. Son incarné, à la musicalité non feinte et communicative. Diapason no 698.
LECTOR CDP 603 2 550 €  Lecteur CD muni d’un étage de sortie à tubes. Image sonore déliée, chaleureuse, dépourvue de toute
mollesse. Belle restitution des violons. Diapason no 676.
LINE MAGNETIC 215 CD 1 399 €  Agréable sens de l’aération et joli délié. Dynamique en revanche légèrement compressée et manquant de
contraste, d’impétuosité et de liberté. Diapason no 654.
LUXMAN D-03X 4 790 €  Diapason d’or 2021. La signature tout en nuance et en chaleur de ce D-03X est le fruit d’une longue
tradition consacrée à la recherche d'un son toujours juste. DAC accessible séparément. Diapason no 705.

50 I HORS SÉRIE
LUXMAN D-10X 16 990 €  Le successeur du D-08u inaugure de nouvelles puces de conversion dual mono développées en collaboration
avec le japonais ROHM qui transcendent CD et SACD. Son DAC PCM 32 Bits/768 kHz, DSD512 et MQA est ouvert
en USB-B pour streamer en Hi-Res. Ce D-10X affiche un niveau de sérénité, d’expressivité et de mise en place
qui justifient pleinement l’acquisition d’une telle machine. Si les moyens suivent. Diapason no 709.
LYNGDORF CD-2 2 699 €  Niveau de sortie assez élevé mais pas rédhibitoire car le sens musical de ce lecteur est remarquable.
Excellent pour des amplis ou des enceintes un peu anémiques.
MARANTZ CD 60 899 €  Lecteur soigné avec DAC ESS ES9016K2M PCM 24 Bits/192 kHz et DSD128 ouvert en USB-A. Les
étages analogiques HDAM confèrent au CD 60 une évidence musicale certaine. Diapason no 716.
MARANTZ SACD 30n 3 299 €  Machine complètement ouverte qui peut streamer en Ethernet et wifi, lire CD, SACD et DVD-ROM Hi-
Res, traiter les fichiers en USB-B ou une source S/PDIF, recevoir le Bluetooth et alimenter un casque.
Son opulent, incarné, velouté, avec une tendance à enjoliver parfois. Diapason no 694.
MCINTOSH MCD600 9 990 €  Diapason d’or 2019. Les meilleurs appareils américains possèdent un sens du faste, de la beauté qui n’est
guère pratiqué dans les autres parties du monde. En témoigne ce magnifique lecteur, racé, qui restitue la
musique avec une incroyable facilité mais qui ne nuit jamais à l’urgence dynamique, à l’acuité des
nuances. Tout ceci grâce à la plus-value d’un lecteur SACD de haut vol. Diapason no 683.
NAD C538 399 €  Résolution insuffisante occasionnant des stridences sur les cordes et une sorte d’opacité sur l’image
sonore. Sens musical préservé.
NAD C568 849 €    Diapason d’or 2017. Musicalité de premier ordre, assortie d’un moelleux et d’un soyeux sensibles, en particulier
sur les violons. L’atmosphère de la salle de concert est parfaitement respectée. Diapason no 661.
NAGRA CDP 14 250 €  Diapason d’or 2007. Qualité exceptionnelle. Restitution de très grande classe. Résolution remarquable excluant
toute tendance analytique. Beaucoup de limpidité, de naturel et de spontanéité. Timbres de premier ordre, extrê-
mement réalistes. Image stéréo d’une absolue évidence. Dynamique ample, aisée, d’une subtilité et d’un raffi-
nement uniques. Peut constituer la base des systèmes les plus ambitieux.
NAIM NA CD5SI 1 799 €  Diapason d’or 2017. Tenue musicale exceptionnelle, un jeu instrumental au cordeau d’une très grande expres-
sivité, et des rythmes acérés qui mettent en valeur le système nerveux de la musique. Diapason no 661.
NEODIO ORIGINE S2 19 900 €  L’Origine S2, lecteur/DAC hi-end dans sa configuration, est une machine à émotion. La balance tonale est
rectiligne, la scène sonore libérée dans les trois axes, on entre dans chaque CD avec un naturel tel que
vraiment, on se demande à quoi peut rimer cette course aux formats dévoreurs de données. Diapason no 705.

HORS SÉRIE I 51
Lecteurs laser / Convertisseurs / Lecteurs réseau et serveurs multimédias
PIER AUDIO CD 880 SE 1 690 €  Diapason d’or 2020. Ce lecteur hybride d’un artisan français propose deux sorties – et donc deux sons –,
l’une à tubes, l’autre sur ampli op. Le grave est tenu comme jamais, avec un côté très direct live, la scène
sonore est complètement ouverte et aérée. Exaltant. Diapason no 694.

PRIMARE CD35 3 000 €  A la fois lecteur CD ultra-soigné et lecteur réseau avec la carte Prisma. Sentiment de raffinement incon-
PRISMA testable, mais dans un contexte sonore un rien janséniste. En positif, on enregistre beaucoup de déli-
3 500 € catesse, un côté posé, calme et respirant. Diapason nos 676 et 698.

REGA APOLLO CDP 989 €  Nouvelle mouture de l’Apollo R. Le nouveau venu semble privilégier la douceur et le raffinement, toujours
avec élégance et, comme il se doit, avec un vrai sens musical. Diapason no 665.

REGA SATURN R MKIII ARGUS  Diapason d’or 2016. Primauté de la musicalité. Sonorité chaleureuse, rigoureuse et précise. Registre aigu
très élégant assorti d’une résolution poussée, ce qui nous vaut de belles micro-informations.
Diapason  no 650.

ROKSAN K3 1 860 €  Volume appréciable. Mais cette prédisposition à une certaine pétulance porte un rien préjudice au raffinement,
au ciselé des cordes. Scène stéréo fort bien spatialisée. Diapason no 665.

ROKSAN CASPIAN M2 2 900 €  Musicalité à l’anglaise dispensant de fort belles nuances, avec une agréable tonicité quand il le faut. Scène
sonore volontiers au premier plan, à la faveur d’une présence instrumentale remarquable. Diapason no 676.

ROKSAN BLAKCD 3 650 €  Commercialisé en 2016, le BlakCD a fière allure et démontre un réel talent de musicien. A l’écoute, il séduit par
un paysage musical savamment esquissé, avec un très beau détachement des plans sonores. Diapason no 687.

ROTEL CD 11 TRIBUTE 449 €  Diapason d’or 2020. Ultime collaboration de Ken Ishiwata, chez Marantz pendant 41 ans, à la fin chez Rotel
pour ce lecteur et l’intégré A11 Tribute. Sans avoir la densité de sources de catégorie supérieure, ce lecteur
comprend la musique et en respecte la texture avec le potentiel de nous émouvoir. Diapason no 694.

SUGDEN FUSION 21 4 290 €  Diapason d’or 2016. Beaucoup de naturel avec un rare sens du moelleux, s’agissant d’appareils numé-
riques. Ces qualités « analogiques » n’entament aucunement la rapidité ou la précision. Diapason no 650.

SYNTHESIS 2 650 €  Intéressant lecteur muni d’un étage de sortie à lampes et d’un DAC AKM ouvert à d’autres sources. La
ROMA 14DC+ musicalité des tubes est bien là, mais c’est toutefois moins enthousiasmant que, par exemple, le Jolida
JD100MKII, plus doux, plus réservé. Question aussi,sans doute, d’association. Diapason no 698.

YAMAHA 379 €  Lecteur CD soigné avec un port USB-A. Lecture CD d’un très bon niveau, équilibre tonal impeccable si ce
CD-S303 n’est une énergie moindre que sur une machine plus onéreuse. Diapason no 705

Convertisseurs
AYRE QX-5 TWENTY 14 500 €  Diapason d’or 2017. On retrouve la plénitude, le côté indiscutable des appareils les plus réussis. La mu-
toutes sique coule avec une certitude enviable. Discours musical parfaitement intelligible. Augmenté d'une entrée
options USB et d'une prise réseau dans sa version la plus récente. Diapason no 661.

BRICASTI M3 6 700 €  Très belle machine, issue du monde professionnel, munie de puces Analog Devices AD1955 séparées
hors pour le PCM et pour le DSD. Sa musicalité apparaît d’emblée et installe confortablement l’auditeur dans
options un univers très studio. Les micro-informations sont traduites avec finesse et réalisme, ce qui ajoute à
la crédibilité des interprétations. La liste d’options fait monter rapidement la note. Diapason no 687.

BRYSTON BDA-3.14 4 110 €  Diapason d’or 2021. Conjugaison ultra musicale au naturel confondant d’un DAC BDA-3 et d’un streamer
BDP en liaison I2S. On frise l’accord parfait si ce n’est le logiciel Manic Moose, obsolète. Diapason no 698.

CHORD MOJO2+POLY MOJO2  Diapason d’or 2019. En mode Bluetooth, le résultat est déjà remarquable, sans compression apparente, à la fois
629 € limpide et d’une belle densité de timbres. En wifi haute résolution, la qualité obtenue dépasse nos espérances.
POLY 649 € Bluffant ! Diapason no 676

CHORD HUGO 2 2 399 €  Convertisseur ludique, miniaturisé, de grande qualité. L’écoute est plaisante, somptueuse, un rien spec-
taculaire dans l’absolu. Diapason no 676.

COPLAND DAC 215 2 190 €  Diapason d’or 2016. Convertisseur d’une superbe qualité, capable d’une magie sonore d’essence analogique.
Rare sens du délié, de l’aération entre les pupitres, d’où rigueur et sensualité. Exceptionnel ! Diapason no 650.

EXOGAL COMET 2 490 €    Modèle sophistiqué, sinon exotique, avec sa minitélécommande et son absence d’affichage. Le niveau du
volume est réglable. L’image sonore privilégie la matité tout en générant un léger manque de chatoiement
sur les violons. On perd également un peu en limpidité subjective.
52 I HORS SÉRIE
HEED ABACUS 1 350 €    Diapason d’or 2018. Sens musical impressionnant et délié d’une réelle souveraineté. Un des meilleurs
convertisseurs autour de mille euros. Se prépare à céder la place à l'Abacus S fin 2022. Diapason no 672..

M2TECH EVODAC II PLUS 749 €    Transparence remarquable, assortie d’une dynamique libre, sans compression. Grande justesse tonale.
+ EVO SUPPLY II 479 € Diapason no 654.

M2TECH YOUNG MkIV 1 990 €    Préampli convertisseur ampli casque bâti autour d’une puce AKM AK4497. Sans imposer « une vision »
quelconque, il montre une belle capacité à laisser vivre la musique, sans stress. Diapason no 709.
MERASON DAC1 4 900 €    A rebours de la tendance au toujours plus, le DAC1 joue la carte d’un retour à la simplicité synonyme de
musicalité : anciennes puces Burr-Brown 1794A, étages de sortie symétriques en classe A et douze ali-
mentations. Le DAC1 joue l’opulence et le fruité. En une vision musicale humanisée. Diapason no 716.
MOLA MOLA 11 000 €  Diapason d’or 2021. Une technologie propriétaire de conversion fait que le Tambaqui sonne comme aucun
TAMBAQUI autre. Mieux, il magnifie le message musical et présente sous un jour nouveau les œuvres enregistrées en
numérique, avec une justesse et un naturel rares. Ampli casque inclus. Diapason no 698.
MUSICAL FIDELITY ARGUS    Ce DAC aux bonnes spécifications 32 Bits/768 kHz et DSD256 est muni d’un ampli casque de 2x1,5 W sous
M6sR DAC 32 ohms. Il délivre en toutes circonstances un son doux et fluide, sans aspérités ni stridences. Diapason no 698..

MYTEK DIGITAL 2 190 €    Mise en œuvre assez complexe, pour un résultat un peu insuffisant, avec des registres médium et aigu légère-
BROOKLYN DAC+ M51 ment lissés. Diapason no 676.

NUPRIME DAC-9X 1 399 €    Complément tout désigné du Stream-9, ce DAC compact met en œuvre deux puces ESS 32 Bits 9028Q2M,
une par canal, des sorties XLR variables et un ampli casque puissant avec, au final, un son très consistant
sans jamais être insistant ni pointu. Une belle synthèse sonore. Diapason no 709.

PRIMALUNA EVO-100 3 200 €    Dans ce DAC à lampes, même l’horloge est confiée à un minitube triode. L’Evo-100 est sans doute la
solution pour renouer avec une musicalité plus apaisée, plus enveloppante, en un mot plus humanisée. Son
équilibre légèrement descendant et son côté ample et enrobant y sont pour beaucoup. Diapason no 698.

PS AUDIO 2 390 € voir page 22

STELLAR GAIN
CELL DAC
SPL DIRECTOR MK2 ARGUS  Diapason d’or 2020. DAC 32 Bits/768 kHz et DSD4 en même temps préampli à dix entrées, avec une
dynamique de 137,6 dB en analogique ! A l’écoute, aucun artifice, aucun écran, aucune question, tout est
là. SPL maîtrise une technologie de circuits qui s’entend et fait la différence. Diapason no 687.

SUGDEN 2 149 €  Diapason d’or 2017. Aération et lisibilité avec des plans sonores qui rendent perceptibles l’ambiance de
MASTERCLASS DAC 4 la salle de concerts. Diapason no 661.

TOTALDAC 5 050 €  Diapason d’or 2020. Le Breton Vincent Brient s’est fait une spécialité des DAC en technologie R2R. Le
D1 CORE DAC option premier de la gamme se détache de la masse par sa transparence, son ouverture et sa dynamique excep-
+ CARTE STREAMER streamer tionnelle. L’émotion est charnelle, palpable, incarnée. La carte streamer est du même niveau et fait de
1 350 € l’ensemble un appareil sans grande concurrence, pour le bien de la musique. Diapason nos 694 et 704.
3DLAB NANO DAC 1 790 €  Le résultat sonore varie en fonction de la connexion choisie. En liaison SPDIF, l’écoute se révèle remar-
tarif V5 quable, avec une priorité accordée à la rigueur et au respect des accents. Diapason no 665.

Lecteurs réseau et serveurs multimédias

ADVANCE PARIS 399 € voir page 21
WTX-STREAM TUBES

ADVANCE PARIS 790 €    Appareil intéressant, bénéficiant d’un DAC de qualité, à prix serré. Dans un même boîtier, un lecteur réseau,
X-STREAM 9 un DAC, un lecteur de CD, un lecteur de PC/MAC, un tuner DAB/DAB+/FM et un préampli complet. Le son
du X-Stream 9 est ample et charpenté, mais sans le plus qui fait la différence. Diapason no 687.

ANTIPODES voir page 22

S40 (streamer) 6 600 €
S60 (alimentation) 2 700 €

ATOLL ST200 2 100 €  Le ST200 sait convaincre par l’étendue de ses possibilités, le soin apporté à ses circuits audio en classe
SIGNATURE A, sa gestion du volume par résistances commutées, ses condensateurs de liaison MKP et sa puce de
conversion Burr-Brown PCM1792. Il forme avec le drive DR200 un ensemble perfectionné, musical et
complet, au comportement neutre, fidèle et respectueux de la musique. Diapason no 694

HORS SÉRIE I 53
Lecteurs réseau et serveurs multimédias
AURALIC ALTAIR G1 2 399 €    Diapason d’or 2021. Bientôt remplacé par l’Altair G1.1, le G1 vaut par l'étendue de ses possibilités,
sa qualité de fabrication et une indéniable propension à traduire la musique dans toute sa dimension
émotionnelle, sans caractère trop marqué, mais avec opulence et distinction. Diapason no 698.

AURALIC ARIES G1.1 2 999 € voir page 22

AURALIC ARIES G2.1 5 499 €  Transport réseau (nécessite d’être relié à un DAC) haut de gamme. De multiples paramètres sont accessibles
par l’application Lightning DS, sous iOS uniquement. Le résultat est d’une grande clarté, d’une grande
précision, et en même temps d’une grande distinction. Le message musical en ressort comme « éclairé de
l’intérieur », avec une vérité que l’on peut qualifier d’évidence. Diapason no 698.

AURENDER A100 3 990 €    Diapason d’or 2020. Lecteur réseau muni d’une grande capacité de stockage (2 TO). Un son plaisant,
presque velouté, fruit du traitement appliqué par l’ensemble streamer + DAC avec puce AKM. Comme si
chaque note était pesée à l’aune d’une musicalité s’effaçant devant les interprètes. Diapason no 687.

AURENDER N200 6 500 €    Serveur/lecteur élaboré avec deux sorties USB 2.0 et S/PDIF RCA et deux emplacements de disques SSD
ou HDD. Mémoire cache NVMe de 240 Go (SSD) anti jitter et alimentation à super condensateur. Signature
sonore d’une relative douceur présentant un côté velouté, ample et expressif. Diapason no 716.

BLUESOUND NODE 649 €    La nouvelle génération du Node confirme son excellent rapport qualité/prix et son incomparable souplesse
d’emploi grâce à l’application BlueSound. Sur le plan sonore, il se situe dans la très bonne moyenne, pas
équivalent quand même à des lecteurs plus orientés audiophiles. Diapason no 705.

CAMBRIDGE EDGE NQ 5 499 €    Lecteur réseau et préampli d’excellente facture, destiné à alimenter des enceintes actives ou le bloc Edge
W. Electronique haut de gamme, sérieuse, qualitative, bien pensée. Il y a un côté évident, ample et généreux
à son écoute. Fichiers magnifiés en USB, comme augmentés. Une belle machine à sons. Diapason no 694.

CARY AUDIO DMS-800 17 500 € voir page 25

CHORD 2GO 1 250 €    Mini boîtier streamer qui s’arrime au DAC Hugo2. Serveur 4 To sur cartes micro SD, compatible Roon, Airplay,
DLNA, Tidal, Qobuz, Spotify… Autonome grâce au wifi, et à l’alimentation par batterie. Diapason no 694.
COS D10 v2 6 480 € voir page 24
(option phono) (840 €)
CYRUS XA ARGUS    Diapason d’or 2018. Mélange habile de douceur, d’énergie et de délié, quels que soient les fichiers télé-
chargés. Timbres, équilibre spectral et scène stéréo frisant la perfection. Diapason no 672.
CYRUS ARGUS    Privé de convertisseur, ce lecteur réseau dispense une image sonore homogène et agréable, mais man-
STREAM X SIGNATURE quant un rien d’enjeu dynamique. Diapason no 676.
ELECTRO-COMPANIET 4 990 €    Streamer DAC du célèbre fabricant norvégien. Accepte uniquement les signaux PCM jusqu’à
ECM 1 MkII 24 Bits/192  kHz, pas le DSD. Un disque SSD SATA optionnel de 2 To permet de stocker l’équivalent de
2850 CD. Sonorité d’une douceur, d’une profondeur, d’une suavité inégalées. On aime, ou pas. Diapason no 709.
GOLD NOTE 2 790 €    Diapason d’or 2020. Lecteur réseau, DAC, préampli et ampli casque au format shoebox, pilotable par
DS10 EVO smartphone. Le caractère du DS-10 est précisément de ne pas en avoir, faisant penser en cela à une
écoute monitor qui frappe par son naturel et la bonne mise en place dans l’espace. Diapason no 694.
GRIMM MU1 10 400 €    Streamer de haute volée qui fonctionne selon une architecture FPGA pour réduire le jitter à néant ou
hors option presque. Un intense travail de reclocking est effectué avant d’attaquer le DAC externe en AES/EBU. Tout
SSD ceci confère à la musique un naturel et une fluidité hors norme. Comme si l’on ouvrait deux paires de rideaux.
Reste le tarif, qui invite à rêver d’une version plus accessible. Diapason no 709.
IFI AUDIO 399 €    Diapason d’or 2021. Complémentaires en diable, ce streamer et ce DAC ampli casque + préampli symétrique
ZEN STREAM 199 € au format mini se permettent d’aller défier des concurrents pourtant bien armés. Il faut y voir la concrétisation
+ ZEN DAC V2 d’une maîtrise technique largement validée par une écoute musicale attentive pleine de vérité. Diapason no 705.

LIEDSON STREAM 4.7 2 490 €  Nouveau venu sur le marché de la musique dématérialisée, le français Liedson opère dans le Gers. Ce
streamer DAC affiche un pouvoir de séduction à nul autre pareil. On y trouve tout ce qui constitue la base
d’une musique ayant envie de s’épanouir : de l’énergie, de la matière et de la consistance, le tout dans
une occupation de l’espace sonore totalement crédible. Vente directe uniquement. Diapason no 698.

LUMÏN T2 4 990 €    Lecteur Hi-Res équipé de puces Sabre ES9028PRO, une par canal. Filtrage et section analogique en symé-
trique. DAC non accessible de l’extérieur. Légère tendance à un surcroît de brillance, très bon respect de
la décroissance des notes et des transitoires. La musique semble couler de source. Diapason no 687.

54 I HORS SÉRIE
MARANTZ ND8006 1 499 €    Diapason d’or 2018. Limpidité exemplaire, avec beaucoup de relief et de vie, sans phénomènes d’intermo-
dulation désagréables quelle que soit la configuration. Rapport qualité-prix exceptionnel. Diapason no 672.
MEDIA NOTE 4 990 €    Un calculateur Pentium piloté sous Windows 10 fait tourner le logiciel de base de données et traitement audio JRiver
MS 500 OD Media Center. On y trouve un disque SSD et un lecteur CD/DVD/Blu-Ray avec une sortie AES/EBU, S/PDIF ou USB,
au choix. Davantage orienté vers la gestion de sa propre musique, le MS 500 OD permet d’installer tout autre logi-
ciel, ce qui en fait une machine très ouverte, musicale et aboutie, au potentiel sans fin. Diapason no 698.

MELCO N100 H-20 2 299 €    Diapason d’or 2019. Nous avons choisi le convertisseur Rega Dac afin d’écouter le N100. Le résultat nous convainc
totalement : grande lisibilité instrumentale à la faveur d’une image sonore extrêmement fouillée, très riche de détails
et d’une absolue homogénéité. Le sens musical s’impose magnifiquement. Une révélation. Diapason no 683.

MELCO N50-S38 5 399 €    Transport réseau au format 44 cm pouvant gérer un grand nombre de périphériques en UPnP/DLNA, avec disque
interne SSD de 3,8 To. Transparence, sérénité, respiration, la musique est comme magnifiée. Diapason no 716.

MELCO N1Z 2EX-H50B 5 799 €    Diapason d’or 2021. Véritable surdoué du traitement numérique appliqué à la musique dématérialisée, le Melco
applique aux fichiers un traitement tel que, même en format CD, on croit entendre de la haute résolution.
Encore plus si l'on rippe le fichier sur son disque dur. Avec un rare supplément d'âme. Diapason no 698.

MEITNER MA3 9 500 € voir page 24

MERGING+ PLAYER 16 200 € voir page 25

MUSICAL FIDELITY 990 €    Premier streamer de la marque au format mini. Sa sortie USB délivre tous signaux jusqu’en PCM
MX-STREAM + MX-DAC 899 € 32 Bits/384 kHz et DSD256 (Bit-perfect). Le MX-DAC traite le PCM 24 Bits/192 kHz et le DSD128 (avec
suréchantillonnage 192 kHz). Complémentarité largement satisfaisante pour le mélomane. On apprécie le
caractère enlevé sans être caricatural de l’ensemble, où la musique occupe toute la place. Diapason no 716.

NAIM NDX2 6 999 €  Diapason d’or 2018. Image sonore remarquablement tendue, dans la tradition de la marque. La moindre nuance
est traduite avec une acuité désormais légendaire. La dématérialisation au plus haut niveau. Diapason no 672.
NUPRIME STREAM-9 1 259 € voir page 21

OCTAVIO STREAM 199 € voir page 21

PRIMARE 600 €  Une petite boîte carrée et une compatibilité totale avec la plupart des services existants en 24Bits/192kHz
NP5 PRISMA MK2 DSD128 MQA. Et ce côté aérien, limpide, d’une spontanéité intacte qui sert la musique. Diapason no 716.

PRIMARE SC15 1 600 €  Diapason d’or 2020. Le SC15 est un lecteur réseau et un DAC équipé d’une puce AKM AK4490. Une belle
réussite pleine d’équilibre, non dénuée de personnalité. Manque une prise casque. Diapason no 687.

ROSE RS201E 1 990 €    Réunis dans un même boîtier à écran tactile, un lecteur réseau audio et vidéo 4K, un disque SSD (option), un
DAC 32 Bits/384 kHz DSD256, un préampli performant et des étages de puissance de 2x50 W en classe D.
Le son est très enjoué, ouvert et communicatif. Le DAC délivre un résultat de premier plan. Diapason no 694

SILENT ANGEL 549 €    Ce streamer DAC de petit format muni d’un ampli casque avec sortie jack 6,35 en façade déploie une
BREMEN B1 grande palette sonore, avec un côté monitor. L’App VitOS Lite n'est pas extraordinaire. Diapason no 709.

3D LAB NANO PLAYER 1 490 €    Physiquement et techniquement proche du Nano Player Platinum V5, le Sonata en diffère essentiellement par le
SONATA V5 travail sur l’horloge, responsable du jitter avec un impact direct sur la vérité sonore. Vérité déjà palpable, avec cette
évidence : la musique est immédiate, libérée, crédibilisée. Diapason no 716.

3D LAB NANO PLAYER 2 350 €    Diapason d’or 2021. N'achetez pas cet appareil pour son écran (inexistant), son application (à choisir parmi les
PLATINUM V5 standards du marché), bref son ergonomie. Achetez-le, en revanche, pour son traitement numérique unique
qui génère une musique totalement libre, dénuée des habituels artefacts. Ici, elle vit enfin ! Diapason no 705.

3D LAB NANO 3 990 €    Lecteur sans convertisseur. Relié à notre Rega DAC R, l’écoute se révèle probante, notamment sur des
TRANSPORT SIGNATURE fichiers haute définition. On retrouve les qualités du Nano Player (Diapason d’or 2015) avec cette même
image d’un remarquable piqué. Diapason no 647. Désormais en version V5 avec Leedh Processing.

HORS SÉRIE I 55
Lecteurs réseau et serveurs multimédias / Platines vinyle
T+A MP 3100 HV 16 500 €     Source universelle hi-end au poids de 26 kg. Lecteur CD/SACD, lecteur réseau, tuner FM/DAB+, sections
numérique et analogique complètement séparées (deux cordons secteur). L’écoute mélange une définition
et une transparence hors du commun avec un côté clinique qui bride l’émotion. Diapason no 705.
TAGA HARMONY 269 €    Simplissime. Il a tout ce qu'il faut pour streamer et sortir via le DAC Sabre ES9023P 24 Bits/192 kHz ou
TWA-10B en numérique direct. Véritable plug and play au son typé tonique et chaud. Diapason no 716.
TECHNICS 2 499 €     Source universelle de très haute qualité  : lecteur CD/SACD, lecteur réseau Dual DAC avec étages de
SL-G700 sortie symétriques et même un ampli casque. Belle restitution, un peu trop sur la réserve. La bande pas-
sante subjective est très étendue. On ne note aucune dureté ni caractère compassé. Diapason no 705..
WATTSON AUDIO 1 599 €     Simplissime lecteur développé dans le but de garantir l’intégrité des données audio (conversion Bit perfect).
EMERSON ANALOG Une restitution sans effet et sans triche, au plus près de l’œuvre et de ses interprètes. Diapason no 705.
WEISS 8 900 € voir page 24
DAC501 (DAC502 43 cm) (10 000 €)

Platines vinyle
ACOUSTIC SIGNATURE 1 960 €     Une certaine flamboyance sonore qui privilégie le côté spectaculaire. Ceci donne lieu à une légère brillance
PRIMUS qui pourra séduire ou lasser. Belle scène stéréo. Diapason no 667.
AMG GIRO G9 + SCULP 10 375 € voir page 28
TURE A A.3 M ÉBÈNE
AUDIO TECHNICA 299 €    Ecoute satisfaisante, homogène, surtout à ce prix. Il manque toutefois un peu d’enjeux dynamiques.
AT LP3 Diapason no 667.
AUDIO TECHNICA 429 €    Total look noir, bras droit en fibre de carbone et cellule MM à doubles aimant mobiles AT-VM95E : un beau
AT-LPW50PB pedigree pour une platine à la fois silencieuse, équilibrée et neutre. Sage aussi. Diapason no 710.
AVM R30.3 + ORTOFON 2 890 €     La R30.3 puise des éléments chez Pro-Ject. Fort effet du plateau rétro-éclairé en rotation. Le bruit de
2M BRONZE surface est rejeté en arrière, ce qui apporte ampleur, richesse harmonique et profondeur. Diapason no 710.
AVM ROTATION R5.3 9 490 €     Diapason d’or 2019. La précision et la rapidité impressionnent. On retrouve en effet cette urgence des platines
haut de gamme qui veulent débarrasser la restitution musicale de toute graisse inutile. L’écoute est claire, limpide,
dans un espace réellement en trois dimensions. Dynamique sans compression aucune. Diapason no 678.
BLOCK AUDIO PS-100+ 1 599 €     Stabilité sonore remarquable, digne d’une platine haut de gamme. L’équilibre spectral sacrifie cependant
le registre aigu, un peu éteint. Diapason no 678.
CCONCEPTS SONATA + 7 700 €     Platine à socle lourd et entraînement direct, fabriquée en Picardie. Le bras est un 12" unipivot et la cellule est
CON BRIO + HANA SL suspendue. L’usage, délicat. En résulte une sonorité ciselée et fouillée, d’un grand naturel. Diapason no 710.
CLEARAUDIO 1 840 €     Diapason d’or 2016. Image sonore à la fois tonique et joliment timbrée, avec ce sens de la limpidité qui carac-
CONCEPT MC térise la marque allemande. Excellente résolution mettant en valeur de nombreux détails. Diapason no 650.
CLEARAUDIO CONCEPT 2 999 €  Diapason d’or 2021. Le Maestro met en œuvre la version la plus élaborée de la base Concept, un socle en
MAESTRO + SATISFY bois massif multicouches auquel est adjoint le bras Satisfy Kardan avec tube en aluminium et une cellule MM
CARDAN + MAESTRO V2 avec un corps en ébène. Le tout dessine un environnement agréablement pacifié, au service d’une qualité de
EBONY timbres et d’expressivité qui procure un plaisir d’écoute de premier plan. Diapason no 699.
CLEARAUDIO EMOTION 2 790 €     Modèle phare du constructeur bavarois dont Diapason faisait déjà l’éloge en 2010, cette platine en maté-
SE + SATISFY KARDAN riau translucide reçoit un bras très précis muni d’un axe horizontal à aiguille. De quoi guider parfaitement
SILVER CARBON + la cellule MM Artist v2. Moteur déporté pour être silencieux. Au final, un juste équilibre entre expressivité,
ARTIST V2 MM nuance et rigueur de la transcription. Diapason no 710.

CLEARAUDIO CONCEPT 3 245 €  Diapason d’or 2020. Unique en son genre, cette belle platine compacte reçoit une excellente cellule MC, un
ACTIVE MC WOOD étage phono MM/MC, trois vitesses (33/45/78 t) et un ampli casque de qualité. L’ensemble est aussi perfor-
mant que cohérent, donnant une lecture fluide, affirmée, sans lourdeur ni caractère gênant. Diapason no 689.
CLEARAUDIO 3 750 €  Diapason d’or 2014. Platine élégante, fort bien fabriquée, d’une homogénéité constante. L’exactitude presque « numé-
PERFORMANCE DC rique » chère à la marque s’accompagne, cette fois-ci, d’une forme de souplesse et de plénitude. Diapason no 628.
CLEARAUDIO 5 990 €  Diapason d’or 2017. Précision et acuité exceptionnelles, l’accent portant avant tout sur la limpidité.
INNOVATION BASIC NUE L’ambiance des lieux d’enregistrements est traduite avec beaucoup de réalisme. Diapason no 661.
CLEARAUDIO OVATION 9 890 €  Diapason d’or 2018. Stabilité et assise des modèles les plus réussis, ne sacrifiant aucunement le côté vivant et
alerte du vinyle. Foisonnement sonore qui émerge bien au-delà des enceintes. Diapason no 672.
DENON DP-400 549 €    Platine de bonne facture à courroie, avec étage phono et trois vitesses, dont le 78 t. Image sonore opaque qui
sacrifie la partie supérieure du spectre et la spontanéité dynamique. Diapason nos 678 et 689.

56 I HORS SÉRIE
EAT FORTE 8 970 €    Diapason d’or 2012. Platine coûteuse de première classe, capable de prendre en compte les qualités
nue paradoxales de la musique, comme la douceur ou le soyeux, face à la rapidité ou à l’énergie.
ELIPSON 549 €     Entraînement courroie, bras droit OTT (Orbital Torsion Tonearm) en carbone, étage phono et une excellente
CHROMA 400 RIAA Ortofon OM-10E. Un ensemble à l’équilibre harmonieux grâce à une ampleur qui dépasse nombre
de platines dans cette gamme de prix. Diapason no 699.
GOLD NOTE 1 790 € voir page 26
VALORE 425 PLUS noyer +200
+ VASARI GOLD 420 €
GOLD NOTE GIGLIO 4 990 €    Belle platine avec socle à trois couches, bras droit en aluminium et entraînement courroie. Avec la cellule
+ MACHIAVELLI MKII RED 1 990 € MC Machiavelli MkII Red, la musicalité est aussi épanouie que volontaire. Belle expressivité et maîtrise
parfaite des enregistrements les plus piégeux en dynamique. Diapason no 705.
KUZMA STABI S 2 460 €     Diapason d’or 2009. Le charme de cette fort belle platine réside dans la beauté de son médium, ouvert, d’une
bras 1 490 € fraîcheur constante. Incontestable réalisme des voix et des chœurs, « présence » très agréable. Bel équilibre
spectral malgré un extrême grave légèrement insuffisant et un registre aigu manquant d’absolu raffinement.
Timbres toujours crédibles sans caractère artificiel. Image stéréo dénotant une véritable séduction analogique.
Dynamique toujours en rapport avec les exigences de la musique. Diapason nos 558 et 562.

KUZMA STABI REFERENCE 10 900 €    Diapason d’or 2010. Superbe haut de gamme négociant avec talent les fameuses qualités paradoxales de la
Evolution 2 nue musique : stabilité, rapidité, ordre, cohérence exceptionnelle. Résolution très poussée au service de l’émotion.
Désormais en Evolution 2. Diapason no 580.
LINN AKURATE LP 12 12 750 €    Diapason d’or 2017. La magie Linn opère une fois de plus, révélant des trésors de musicalité, toujours avec
Selekt LP12 raffinement et réalisme. De simples attaques de trompette traduisent une rare vérité de timbres. Diapason no 661.
LUXMAN PD-151 5 890 €    Diapason d’or 2021. Suite à l’arrêt de la firme Jelco, la PD-151 Mk2 reçoit un bras LTA-309 en S de 9''
développé avec SAEC. Magnifique table de lecture à la sobriété assumée. Comme une évidence musicale :
c’est plein, ample, subtil et habité. Une des rares à proposer trois vitesses. Diapason no 699.
MC INTOSH MT10 16 990 €    Diapason d’or 2012. Charisme, aisance, somptuosité et précision. La scène stéréo, à l’écoute d’un
opéra, est d’un réalisme absolu, le calage des voix, remarquable.

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HORS SÉRIE I 57
Platines vinyle / Préampli phono
MOFI STUDIODECK + 1 650 €     Inédit à ce prix, un socle long, un entraînement courroie, un bras de longueur 10 pouces et une cellule MM
cellule StudioTracker StudioTracker. Son consistant, un peu dans l’esprit de ce que l’on perçoit à partir d’une bande master. Seul
bémol, la scène sonore n’est pas la plus stable que nous ayons entendue. Diapason no 689.
NAD C558 749 €     Raffinement et délicatesse avec cette platine qui accuse une très légère matité, une tendance au soyeux
un peu systématique. Mais cela ne nuit guère à l’urgence musicale. Diapason no 667.
NAD C588 1 099 €     Niveau de sortie assez élevé (Ortofon 2M Red) mais qui ne nuit pas à l’homogénéité sonore. Image stéréo bien
construite, assortie de beaux timbres. Diapason no 678.
NEW HORIZON 203 1 290 €     Conception intelligente avec un socle à trois couches, chacune supportant qui le bras, qui le moteur, qui l’axe du
plateau en méthacrylate anti-résonnant. Bras droit carbone de Pro-Ject, étonnante cellule basique AT-3600L.
Restitution avec une belle variété de timbres, une dynamique bien tranchée, assortie d’un grave qui ne traîne
pas. Une platine dont le grand potentiel ne demande qu’à être révélé. Diapason no 699.
NOTTINGHAM ANALOG 3 650 €     Platine ultra-silencieuse et massive 19 kg à entraînement par courroie, bras de 10 pouces unipivot et cellule
ACE SPACEDECK + Goldring Ethos. Caractère légèrement physiologique, très grande lisibilité des petits signaux dans toute leur déli-
GOLDRING ETHOS 1 199 € catesse, élégante plutôt qu’extravagante. Diapason no 689.
PERPETUUM EBNER 1 590 €     Socle découplé 2/3 -1/3 pour isoler le moteur à entraînement courroie et le plateau d’une part, l’ensemble bras/
PE 1000 QE cellule d’autre part. Une Ortofon 2M Red est montée en standard. Le caractère de cette platine est à la fois
mélodieux, souple et articulé, donnant envie de recourir à une cellule de gamme supérieure. Diapason no 699.
PRO-JECT 449 €    Entrée de gamme qui donne beaucoup : étage phono BT, cellule Ortofon OM 5E. Cette platine joue la
T1 PHONO SB neutralité, la scène sonore est bien campée, l’écoute est agréable à défaut de vérité. Diapason no 689.
PRO-JECT 599 €     Diapason d’or 2020. La platine best-seller de Pro-Ject reçoit un bras carbone et une cellule Ortofon 2M
DEBUT CARBON EVO Red. Détaillée, nette, vivante, avec une propension à réveiller les gravures les plus ternes. Diapason no 695.
PRO-JECT 799 €  Diapason d’or 2021. Une platine vinyle fort séduisante, accessible et bien conçue, avec son bras aluminium et
DEBUT PRO carbone réglable en tous points, son plateau lourd amorti et le soin apporté aux détails. Accessible, elle donne
une assez bonne idée de ce que la reproduction analogique peut réserver de meilleur. Diapason no 705.
PRO-JECT X1 899 € voir page 25

PTP AUDIO SOLID 12 + 5 600 €  Diapason d’or 2018. On est saisi par l’étendue dynamique. La musique s’exprime librement, forte de toutes ses
BRAS SCHICK 12 POUCES facultés nerveuses, émotionnelles. Diapason no 672.

REGA PLANAR 1 399 €   Diapason d’or 2016. Nuances, acuité rythmique et beauté des timbres relevant du miracle à ce prix. Avec toujours
+ REGA CARBON ce sens musical qui caractérise ces belles platines anglaises. Rapport qualité-prix imbattable. Diapason no 650.

REGA PLANAR 3 879 €  Diapason d’or 2017. L’évidence du son live avec la fraîcheur et le naturel si chers à la marque. Scène
stéréo d’une précision hallucinante. Diapason no 661.

REGA PLANAR 6 1 590 €  Diapason d’or 2018. Elégance et musicalité d’une précision et d’une instantanéité hallucinantes. Scène
+ REGA ANIA MC 2 190 € stéréo en trois dimensions. Diapason no 672.

REGA PLANAR 8 2 495 €  Diapason d’or 2019. Cette platine des plus minimalistes montre une extrême rigueur. Elle impressionne par sa
+ REGA APHETA 3 3 895 € tension musicale de tous les instants. Les détails se perçoivent avec une aisance confondante, contribuant au réa-
lisme quasi absolu de la restitution. La scène stéréo s’expose avec un naturel à peu près inégalé. Diapason no 678.

REGA PLANAR 10 5 295 €    Diapason d’or 2020. Cette Rega fait appel à des solutions techniques développées pour l’ultra-élitiste Rega NAIAD.
+ REGA APHETA 3 6 650 € Ultralégère et rigide comme une F1, elle ne pèse que 4,7 kg et laisse percevoir une quantité inhabituelle de nuances
et de variations dans les ambiances de prise de son, avec une absolue précision. Diapason no 689.
ROKSAN 1 350 €   Sur un socle large en MDF, un plateau en verre et un peu banal bras unipivot qui demande de la délicatesse.
ATTESSA TURNTABLE Sonorité plutôt bien timbrée, dynamique et ferme. Cellule MM et étage phono in-board. Diapason no 710.
ROKSAN RADIUS 7 2 950 €   Grande précision et détails foisonnants, au service d’une image stéréo qui privilégie une certaine brillance.
Avec pour corollaire une dureté de timbres sur les voix féminines. Diapason no 678.
ROKSAN XERXES 20 15 725 €    Testée avec l’alimentation Caspian Vinyl System Control 2 et son étage phono de haute volée. Timbres clas-
PLUS avec bras SARA le tout sieux, son chaud typé lampes, avec une grande réserve d’énergie et dépourvu d’agressivité. On a devant soi
et cellule SHIRAZ MC une incarnation sensible de la musique. Seul le prix nous freine pour le Diapason d’or. Diapason no 689.
SONORO PLATINUM SE 799 €   SE comme Special Edition. Alourdie et dotée d’un plateau amorti, d’un bras en S réglable en hauteur. La SE vient
avec un couvre-plateau en liège et une cellule MM Nagaoka MP-110 réputée. L’étage phono est débrayable, USB
et BT, inutile dans une optique audiophile. Le son est homogène à défaut d’être mordant. Diapason no 710.
STST MOTUS DQ + bras 9 090 €    Diapason d’or 2021. Cette platine à entraînement direct est l’œuvre de l’Allemand Stefan Strohmetz, un artiste de
SCHRÖDER Number 2 la mécanique, tout comme Frank Schröder pour le bras Number 2. La restitution est d’une nature inhabituellement
+ SCULPTURA A.3M aérienne et transparente, sans rien perdre de sa dynamique ni de sa vigueur. Diapason no 699.

58 I HORS SÉRIE
TEAC TN-280BT 349 €    Légère compression spectrale et spatiale, mais le charme du vinyle opère avec certitude. Diapason no678.
Désormais en version A3 avec une cellule Audio Technica AT3600L, musicalement convaincante pour le prix.
TECHDAS AIR FORCE III 35 000 € voir page 28
PREMIUM + GRAHAM
PHANTOM ELITE + 15 000 €
TECHDAS TDC01 TI 9 900 €
TECHNICS SL-1500 C 999 €    Diapason d’or 2020. Châssis lourd anti-résonnant, étage phono déconnectable, entraînement direct, bras
en S en aluminium et cellule Ortofon 2M Red. Une platine silencieuse et stable, où la musique s’exprime,
sans colorations. Mérite une cellule encore meilleure. Diapason no 689.
TECHNICS 1 499 € voir page 26
SL-1200GR EGS
TECHNICS SL-1200G 3 999 €     Précision de l’entraînement direct procurant de belles transitoires. En revanche, timbres manquant un peu
de richesse et de diversité. Diapason no 656.
THALES TTT-SLIM II 9 990 €    Diapason d’or 2020. Un concentré d’ingéniosité mécanique, courroie ultracourte, moteur alimenté par batterie,
avec bras et cellule bras Easy à parallélogramme, pieds amortisseurs à billes, 12 kg et 70 pièces de mécanique de précision suisse.
EMT HSD-006 Cette platine fixe un nouveau standard de transparence. Confondant, addictif, incomparable. Diapason no 689.
THALES TTT-COMPACT2 22 470 €    Platine de très grande classe, d’une transparence quasi absolue. La musique semble jaillir du silence,
avec bras et cellule débarrassée de toutes les scories généralement attribuées au vinyle. On approche la perfection. Mériterait
EMT JSD-6 un Diapason d’or, n'était sa diffusion trop confidentielle. Diapason no 623.
THORENS TD202 659 €    Ampli phono intégré à partir duquel nous avons procédé à nos écoutes. Restitution agréable malgré une
tendance à l’opacité dans le haut du spectre. Diapason no 678.
THORENS TD402 DD 899 €     Inédit chez Thorens, cette platine est à entraînement direct, comporte un étage phono et une cellule Audio-
Technica AT VM95 E, qui ne demande qu’à laisser sa place à une cellule plus évoluée. Ce serait mérité,
car la TD402 DD a quelque chose d’unique, un côté classieux et vraiment mélodieux. Diapason no 689.
THORENS TD 124 DD 7 999 €  Diapason d’or 2021. La TD 124 DD entend faire revivre le mythe de la TD 124 première du nom, fabriquée
+ ORTOFON entre 1957 et 1967. Tout en s’affranchissant du système d’entraînement mixte courroie plus galet pour
THORENS SPU124 1 990 € passer à l’entraînement direct. Avec un bras type EMT. Il en sort une musique qui apparaît évidente, tonique,
vivante, à mille lieues de tout romantisme. Le mariage avec la SPU124 est une réussite. Diapason no 699.
TRANSROTOR JUPITER ARGUS  Diapason d’or 2016. Grande classe sonore digne d’une platine très haut de gamme. Incarnation des
timbres et belle réactivité donnant une impression de grande liberté musicale, de son live. Diapason no 656.
TRANSROTOR MAX 3 060 €    Platine modulaire à entraînement courroie. Plateau lourd (7 kg) en aluminium massif. Le bras Jelco est désor-
+ BRAS TR-800S mais remplacé par un bras Rega RB330. L’ensemble se singularise par un côté calme, serein, avec une belle
+ MM UCCELLO ampleur et de la présence. Grâce à une cellule de gamme supérieure, tout est plus lumineux, incisif, mieux
articulé. Ne pas hésiter à opter pour une cellule à la hauteur de cette belle platine. Diapason no 699.
TRANSROTOR 3 520 €     Classe sonore incontestable, mais grave légèrement surexposé octroyant aux contrebasses un poids et un
DARK STAR volume un rien irréalistes. Diapason no 656.

TRANSROTOR ZET 1 + 4 970 € voir page 26

REGA RB880 + MERLO

VERTERE DG-1 + 3 720 €      Diapason d’or 2020. Anticonformiste grâce à sa structure sandwich, à son bras plan articulé par des fils de
VERTERE MAGNETO MM nylon torsadé. Restitution très ouverte, brillante, avec une capacité dynamique affirmée. Diapason no 689.

YAMAHA VINYL 500 749 €    Platine connectée avec préampli phono intégré, offrant une restitution un rien pâteuse, plutôt opulente, tout
cela nuisant légèrement à la clarté et à la limpidité. Diapason no 678.

YAMAHA GT-5000 8 499 €      Diapason d’or 2020. Imposante platine de 27 kg à entraînement courroie, descendante de la GT-2000 des
années 1980. Platine superlative en tous points, au coude-à-coude avec une Roksan Xerxes 20 Plus ou une
Thales TTT-Slim II. Une lisibilité parfaite, une intense sensation de douceur teintée d’accélérations fulgurantes,
et ce sens de la nuance qui confère une grande noblesse au message musical. Diapason no 690.

Préampli phono
ASR MINI BASIS 1 250 €     Boîtier amagnétique, 39000 μF (!) de filtrage, condensateurs Wima MKP. L’audiophile est-il comblé ? Son
terrain d’expression, c’est la dynamique et la matérialité du son. L’audiophile est comblé. Diapason no 711.

HORS SÉRIE I 59
Préampli phono / Machine à laver les vinyles / Accessoires vinyle et cellules
AURORASOUND 1 290 €      Diapason d’or 2019. L’impression de transparence est remarquable, avec ce sentiment rare que l’électronique
VIDA PRIMA s’efface totalement devant la musique. Les timbres, l’image stéréo, l’intelligibilité dynamique atteignent des
sommets, sans considération de prix. Diapason no 679.

AURORASOUND 4 890 € voir page 30

VIDA MkII VI-6

AVM PH30.3 799 €    Ce préampli MM/MC est équipé d’un filtre subsonique et d’étages d’égalisation RIAA en classe A qui le
font jouer juste, avec ce brin de retenue qui caractérise son mode d’expression musicale. Diapason no 711.

BEL CANTO 1 790 €     Agréable circulation des éléments sonores dans un espace largement dimensionné et aéré. La balance tonale
PHONO e.ONE favorise très légèrement le bas-médium, ce qui procure beaucoup d’assise et un côté chaleureux. Pas forcé-
ment le plus fidèle, mais quelle belle mise en scène ! Diapason no 699.
CHORD HUEI 1 399 €    Ni le plus tonique ni le plus silencieux, mais le Chord Huei met en avant une signature faite de fluidité, de souplesse
et d’une élégante sérénité, à même de séduire les plus réservés quant à l’attrait du vinyle. Diapason no 699.

CLEARAUDIO BASIC V2 1 199 €     Belle homogénéité et scène stéréo bien construite en trois dimensions. Reste une certaine dureté de timbres
sur les voix avec un côté un peu « numérique ». Diapason no 679.

CONRAD-JOHNSON 8 890 €      Diapason d’or 2019. Le mot magie n’est guère usurpé, qu’il s’agisse des timbres, de la réactivité dynamique ou
TEA-2 SE de l’image stéréo, qui prend forme avec l’évidence de la réalité. Remarquable ! Diapason no 679.

EXPOSURE XM3 1 050 €     La scène stéréo se déploie avec beaucoup de naturel. La netteté, la réactivité dynamique sont privilégiées au
prix d’une légère dureté de timbres. Diapason no 679.

GOLD NOTE 1 790 €     On salue l’écran couleur qui donne accès aux courbes de correction, RIAA, Decca London ou American
PH-10 + PSU-10 1 100 € Columbia. Ainsi que les deux entrées et le réglage dynamique des paramètres MM/MC. Le couple préampli
PH-10 + alimentation PSU-10 se comporte un peu comme une machine de mastering, fouillée, aux contours
nets, ne laissant rien dans l’ombre, apportant tonus et fraîcheur à la restitution. Diapason no 711.

HEGEL V10 1 400 €     Une très belle fabrication pour un ensemble mélodieux qui propose une reproduction tout en nuances, sans
agressivité ni duretés passagères. Léger manque de tranchant sur les attaques. Diapason no 699.
IFI AUDIO iPHONO 3 999 €      Diapason d’or 2021. Minuscule et peu pratique, mais singulier. Il hérite de l’AMR PH-77, un préampli à tubes
BLACK LABEL + iPOWER X 109 € élaboré et cher conçu par Thorsten Loesch, un fou de musique en vinyle. L’effet ressenti est inversement
proportionnel à la taille de l'objet : on est proche de la musique en direct. Diapason no 699.

LEHMANN AUDIO 1 099 € voir page 28

BLACK CUBE SE II + PWX

LUXMAN E-250 2 290 €      Diapason d’or 2019. Beauté et élégance avec cette électronique à la fois délicate et alerte, qui privilégie la
richesse du médium et la limpidité. Les ambiances de salle sont magnifiquement traduites. Diapason no 679.

MUSICAL FIDELITY M3X 1 399 €     Démonstration qu’un circuit classique à composants discrets et correction passive muni d’une alimentation
silencieuse est la voie toute tracée pour une restitution musicale de qualité. Le M3x met en lumière l’inter-
prétation en même temps que l’émotion du direct, sans toutefois nous convaincre totalement. Diapason no 699..

PHASEMATION EA-320 3 200 € voir page 29

PIER AUDIO MC/MM 8 1 290 €      Diapason d’or 2020. 100 % tubes, un 12AU7 pour la correction RIAA, deux 6H2 EV pour le pré-pré MC. Ce pré-
ampli est un pourvoyeur de dynamique et de matière qui rend au vinyle toute sa légitimité. Diapason no 689.

PRIMARE R15 1 100 €      Diapason d’or 2021. Abordable, le R15 impressionne sur le critère de la qualité perçue. Son identité sonore se
distingue par un sentiment de plénitude et de limpidité identifiable dès les premières mesures, avec de belles
attaques et un bas-médium qui lui donne beaucoup d’assise, sans trace d’acidité. Diapason no 699.
PRO-JECT 1 599 €      Diapason d’or 2021. Seul à ce tarif avec une topologie de circuit symétrique en double mono, une correction RIAA
PHONO BOX RS2 passive et des composants discrets. Musicalement, tout prend sa place sans aucun flou ni questionnement quant
à la réalité de ce qui est proposé. Magistral et sans équivalent à ce niveau de prix. Diapason no 699.
NAD PP2E 169 €    Niveau de sortie assez faible. Registre grave privilégié, contrairement à l’aigu qui apparaît un peu cotonneux.
Diapason no 679.

REAL CABLE MINI LP 50 99 €    Tout semble équilibré et plutôt bien timbré. Lègère impression de minceur, de manque de densité. Un rapport
qualité-prix imbattable. Diapason no 679.

60 I HORS SÉRIE
REGA AURA MC 5 950 €      Modèle rigoureux, d’une très grande exactitude. La justesse des timbres se conjugue à une scène stéréo en
trois dimensions. Diapason n° 679

ROKSAN CASPIAN 2 800 €      Un étage phono lourd comme un bloc de puissance, ce qui en dit long sur le soin prodigué à l’alimentation.
REFERENCE PHONO AMP Le tout à l’avenant. Au final, l’énergie et l’ampleur de la musique, sans limitation. Diapason no 711.

SCULPTURE A      Diapason d’or 2020. Un étage phono en classe A et un transfo élévateur MC (20 ou 28 dB). Avec une bonne
DISCRETE PHONO + 990 € cellule, cette configuration apporte plus de lisibilité et de silence entre les notes. On gagne en différenciation entre
MINI NANO STEP-UP 990 € pupitres. Le message est comme éclairé, plus limpide, plus réaliste, sans freins. Diapason no 689.
SYNTHESIS ROMA 79DC 1 890 € voir page 29
TUBE PHONO PREAMP

THORENS MM 008 ADC 399 €     Le grave est un peu dominant et assorti d’une image sonore légèrement satinée. La scène stéréo est, en
revanche, bien construite, la dynamique étendue. Diapason no 679

TOM EVANS 1 200 €     Cet étage phono est calé sur un gain de 40 dB pour cellule MM. Avec l’idée qu’un préampli doit être aussi
MICROGROOVE+ X MkII simple que possible. Mais parfait. Si ça sonne ? Affirmatif. Dans les limites du concept. Diapason no 711.

TSAKIRIDIS 2 590 € voir page 29

ZEUS ULTIMA

VERTERE PHONO-1 1 250 €     Avec une kyrielle de paramètres accessibles, le Phono-1 s'adapte à toute cellule MM/MC. Et place la musique
au bon endroit, celui qui plonge l’auditeur dans un environnement crédible, non dénué de sensibilité et d’allant.
S'annonce une version MkII, avec des circuits aux pistes dorées. Diapason no 711.

Machine à laver les vinyles

AUDIO DESK 2 959 €     Diapason d’or 2019. Entièrement automatique, sans frottement, la plus accessible des machines à ultrasons
VINYL CLEANER PRO possède les atouts d’un appareil professionnel, à la fois très ergonomique, résistant et efficace. Le résultat
obtenu nous a totalement convaincus. Excellent rapport qualité-prix. Diapason no 685.

CLEARAUDIO 1 899 €      Diapason d’or 2019. Cette remarquable machine est dotée d’un bras multifonction pour le lavage et l’extraction,
SMART MATRIX SILENT adaptable à toutes les tailles de vinyles. La turbine aspirante de 500 watts permet un séchage rapide et parfait. Le
résultat, sans faille, semble comparable aux meilleures machines à ultrasons du marché. Diapason no 685.

CLEARAUDIO DOUBLE 4 989 €     Diapason d’or 2015. Machine ultrasonique à laver les vinyles. Efficacité redoutable sans aucun compromis.
MATRIX PRO SONIC Appareil parfaitement adapté à un usage intensif. Diapason no 641.

Accessoires vinyle
BRINGHS 69 € voir page 47
COUVRE-PLATEAU CUIR

MILTY 99 €     Diapason d’or 2019. Ce pistolet permet de décharger les microsillons de cette sempiternelle électricité statique,
PRO ZEROSTAT 3 préjudiciable à la qualité sonore. Le principe est simple : l’action de la gâchette génère des ions positifs au béné-
fice de l’image sonore qui gagne en pureté, en beauté et en profondeur. Diapason no 679.

NASOTEC 360 €     Diapason d’or 2019. Très sophistiqué, le palet presseur VEM Record Clamp est conçu pour absorber les vibrations
VEM RECORD CLAMP du vinyle provenant de la lecture et de la platine proprement dite. Nous constatons une réelle différence : la
lecture du disque gagne en acuité, en infaillibilité, à l’avantage de la musique, plus incarnée, plus libre aussi.
Diapason no 679.

Cellules
DS AUDIO 5 400 € voir page 30
DS-003 + EQUALIZER
ORTOFON 6 999 € voir page 30
MC VERISMO

HORS SÉRIE I 61
Les amplificateurs

ACCUPHASE E380 6 990 €   Diapason d’or 2020. Par rapport à l’E370, qu’il remplace, le chemin parcouru en transparence, consistance – les
sons apparaissent comme incarnés – et cohérence est palpable. Plutôt que de scène sonore, on devrait parler
ici d’espace sonore en 3D. L’E380 manie l’eau et le feu comme personne. Diapason no 693.
ACCUPHASE E480 8 490 €   Diapason d’or 2019. L’écoute séduit par cette douceur naturelle qui ne porte aucun préjudice à la réactivité que
réclame la musique. On songe spontanément à la très grande beauté des électroniques Constellation grâce à
cette même précision des contours instrumentaux, tels qu’ils existent au concert, sans phénomène d’intermo-
dulation. La musique s’exprime sans contrainte, avec une liberté, une flexibilité renouvelées. Diapason no 684.
ADVANCE PARIS 990 €      Diapason d’or 2021. Dans des coffrets demi format, un ensemble de connectiques et de fonctions sans
SMART LINE PX1/BX1 990 € égal, double mono et symétrie de A à Z. Avec convertisseur Wolfson 24 Bits/192 kHz. Le son est comme
libéré, la musique s’exprime sans limites, avec un naturel, une fluidité sans appel. Diapason no 697.

AIR TIGHT AM-201H ARGUS      Vivacité, urgence dynamique, mais manque de raffinement, de classe, dans le registre aigu en particulier. Les
violons, par exemple, manquent peut-être d’élégance, de richesse et de densité véritable.
AIR TIGHT ATM 1S 7 900 €      Diapason d’or 2007. ATM1 entièrement revu et corrigé. Musicalité de premier ordre : énergie et sensualité,
toujours au service de l’expressivité. Dynamique fulgurante à la façon d’un véritable pur-sang musical. Superbes
timbres affichant un grain et un réalisme exceptionnels. Beaucoup de cohérence dans l’équilibre spectral.
AIR TIGHT ATM 2 ARGUS      Densité et expressivité de premier ordre, en particulier dans la partie inférieure du spectre. Ecoute de très grande
Nouvelle classe. Musique restituée dans toute sa matérialité et sa charge émotionnelle. Image stéréo large et profonde.
version Définition subjective altérée par un aigu cotonneux. Dynamique somptueuse. Diapason no 537.
ANTHEM STR 4 990 €  Ses atouts  ? L’Anthem Room Correction (ARC), qui n’a rien d’un gadget, et une section phono MM/MC
personnalisable car numérisée (différentes courbes d’égalisation à bord). Il est puissant aussi (2x200 W) et donne
une représentation très juste du message, où tout est en place voire en quasi 3D. Diapason nos 677 et 715.
AMPLITON TS40 3 990 €      Sonorités agréables, avec le côté chaleureux des tubes (EL34). Arêtes de la musique manquant un peu de
tranchant, les forte d’impact véritable et de tension dans le grave.

ASR EMITTER 1 7 900 €  Diapason d’or 2014. Intégré d’origine allemande disposant d’une alimentation séparée. Ecoute élégante et ra-
pide. La dynamique, très étendue, sait préserver une sonorité douce et soyeuse quand cela s’impose : un tour
de force dans cette maîtrise souveraine des qualités opposées. Diapason no 629.
ATC SIA2-150 4 490 €      Le mariage réussi d’étages du préampli SCA2 – en classe A et à composants discrets – et d’étages de puissance
à transistors MOSFET de 2x150 W. Le SIA2-150 structure la scène sonore en lui donnant une ampleur cinéma-
tographique. Parfait soutien du grave, belle finesse et superbe expressivité du médium. Diapason no 704.

ATOLL PR400 4 900 €      Diapason d’or 2020. Une configuration entièrement symétrique et des circuits à très bas bruit aboutissent à
SIGNATURE (préampli) 4 600 € une des configurations les plus excitantes du moment. Les Atoll s’effacent littéralement devant la musique et
AM400 (ampli) rendent tout cela facile, lumineux, jubilatoire; pénétrant d’émotion. Belle réussite. Diapason no 688.

AUDIA FLIGHT 3 550 €      Dernière évolution de cet intégré réputé, au schéma symétrique, dont la puissance monte à 2x100 W.
FL THREE S A l’écoute, une forme de plénitude musicale, en un cocktail rêvé d’autorité et d’expressivité. Diapason no 715.

62 I HORS SÉRIE
AUDIO-RESEARCH I/50 5 995 € Voir page 35
hors
options
AUDIO-RESEARCH 19 750 € Voir page 38
REF 6SE (préampli) 25 000 €
REF 160S (ampli)
AVM30 A 30.3 3 290 €     Configuration double mono avec deux transformateurs toroïdaux de 550 VA, DAC 24 Bits/192 kHz et BT.
Sonorités ordonnées et précises, avec une qualité de timbres indéniable, dans un parti pris de neutralité un
peu trop marqué pour laisser la musique s’exprimer librement. Diapason no 704.
AVM OVATION A 6.2 9 990 €      Diapason d’or 2018. Ouverture et précision remarquables de la scène stéréo. C’est toujours l’aisance qui est
privilégiée, avec un délié au service d’une réelle musicalité. Diapason no 673.
AVM OVATION A 8.3 13 990 €      Diapason d’or 2021. 2x200 W en pseudo classe A, de l’électronique qualité militaire et un étage d’entrée
14 990 € à lampes pour le beau son. C’est clair, puissant, solide, structuré, consistant, incarné. Diapason no 697.
AYRE AX-5 TWENTY 16 900 €      Intégré somptueux, à l’aisance et au confort d’écoute peu coutumiers. Capable de reproduire la rutilance,
l’opulence d’un grand orchestre sans faillir. Très belle étendue dynamique. Diapason no 614.
A évolué depuis en version Twenty . Mise à jour possible : 4 200 €.
BRINKMANN MARCONI 10 990 €      Le Marconi MkII est un préampli intégralement symétrique doté d’un schéma hybride. Ses électroniques,
MKII (préampli) / BLOCS construites à la main avec un soin d’horloger, font preuve d’un sens musical achevé, un brin old school, dans
MONO (amplis) 14 990 € un accord subtil de finesse, suivi mélodique, ampleur et dynamique intacte. Diapason no 704.
BRYSTON B135-3 8 030 €      Intégré massif rassemblant le préampli BP-17 et la section ampli issue du 2.5B³. Conception double mono
et 2x135 W sous 8 ohms. Belle cohérence, quoique assortie d’un léger manque de saveur sur les timbres.
Dynamique un peu compressée. Diapason no 688.

BRYSTON BP-173 5 720 €      Le préampli BP-173 est une évolution du premier BP-17 lancé en 2012 ; l’ampli 4B3, la sixième génération
(préampli) / 4B3 (ampli) 8 570 € d’un modèle lancé en 1978. Electroniques vivantes, fluides et expressives, totalement à maturité, pour
mélomanes épris de vérité. Cartes DAC et phono en option. Diapason no 640.

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HORS SÉRIE I 63
Amplificateurs
BRYSTON 6 250 € Voir page 37
BR-20 (préampli) / 26 000 €
28B3 (blocs mono)
CAMBRIDGE CX A60 790 €      Diapason d’or 2016. Belle générosité assortie d’une étendue dynamique très appréciable. Capacité à nuancer,
toujours avec beaucoup de raffinement. Diapason no 651

CONRAD JOHNSON 8 290 €    Diapason d’or 2018. Fraîcheur et limpidité subjuguantes qui distillent une sorte de magie. Charme du tube : on
CAV-45 S2 a l’illusion d’entendre des voix ou des timbres instrumentaux réels. Diapason no 673.

CONSTELLATION 19 500 €      Diapason d’or 2015. Tenue dans le grave exceptionnelle, assortie d’une qualité de grain rappelant les
INSPIRATION 1.0 21 500 € meilleures électroniques à tubes du marché. Absence d’intermodulation et de dureté, permettant une écoute
(préampli et ampli) prolongée sans aucune fatigue. Des électroniques au service des grands systèmes. Diapason no 640.

CONSTELLATION 25 500 €      Diapason d’or 2016. Electroniques très haut de gamme se distinguant par leur souplesse incomparable qui
INSPIRATION donne à la musique un sentiment de respiration, en général réservé aux tubes. Image sonore proche du live.
INTÉGRÉ 1.0 Diapason n° 651.

COPLAND CSA70 3 190 € Voir page 34

COPLAND CSA100 4 190 €      Diapason d’or 2020. La recette ? Une formule hybride triodes MOS-FET et une carte DAC identique à celle
du réputé DAC 215. La musique jaillit, pure, libérée, incarnée comme rarement. Diapason no 693.

COPLAND CTA 408 6 690 €    Diapason d’or 2019. Restitution grandiose, d’une puissance quasiment infinie, qui servira la cause des enceintes
capricieuses, sans nuire au raffinement des timbres. S’y ajoute une rapidité d’essence musicale. L’image stéréo
large, spacieuse, d’une absolue précision, est vraiment de premier ordre. Diapason no 677.

CREEK AUDIO 4 950 €    Diapason d’or 2021. Fondé en 1981, Creek Audio renaît d’une feuille blanche. Le point fort de cet intégré :
VOYAGE i20 donner du souffle à la restitution, tout en faisant preuve d’autorité et de distinction. Classe. Diapason no 704.

CYRUS ONE HD 1 249 €    Diapason d’or 2019. Différent des modèles Cyrus testés précédemment, le One HD mise davantage sur le
raffinement et la douceur, plutôt que sur la franchise, maître mot de la marque anglaise. Le résultat est tout à fait
plaisant, car ceci ne nuit jamais à l’urgence parfois nécessaire. Diapason no 677.

CYRUS 82 QXR 2 295 €      Diapason d’or 2018. Précision et acuité musicale avec ce bel intégré doté d’un convertisseur qui privilégie
l’urgence, à la faveur d’un entrain contagieux. Diapason no 673.

CYRUS i9-XR 3 895 €     2x91 W, DAC 32 Bits/768 kHz DSD512, phono MM, pléthore d’entrées/sorties : impossible de faire mieux en
format shoebox. Résultat aussi convaincant que charmeur, modulo le grave, un peu chiche. Diapason no 708.

DARTZEEL 32 925 € Voir page 37

CTH-8550 MkII option
phono
DENON PMA-1600NE 1 799 €     Dynamique et puissance confortable. Cela n’empêche pas une certaine tendance à l’aseptisation des timbres,
de l’image sonore en général. Diapason no 655.
DENON PMA-1700NE 1 999 € Voir page 32

DENON PMA-A110 3 999 €    Diapason d’or 2021. Série limitée 110e anniversaire avec démonstration de savoir-faire dans le domaine de
la conversion N/A et des étages d’amplification ultra rapides. Le niveau de dynamique et de définition tutoie
les sommets, on s’approche de la copie parfaite. Déjà un collector. Diapason no 697.
EAR YOSHINO V12 9 500 €      Diapason d’or 2011. Aisance et somptuosité, ce qui n’empêche ni la finesse, ni le respect des échelles sonores.
Réalisme des timbres instrumentaux n’appartenant qu’au tube, respect des plus infimes nuances. Longues
heures d’écoute sans fatigue auditive.
ELECTROCOMPANIET 3 250 €     La force de cet intégré en numérique est de marier deux qualités souvent contradictoires : un grand pouvoir
ECI-80D d’analyse et, en même temps, une capacité à organiser tout ceci en un vaste paysage sonore qui conserve
cohérence et fraîcheur sur tous les messages. Entrée Phono MM et BT 2way. Diapason no 693.
ELIPSON P1 (préampli) / 1 990 €     La maîtrise de la classe D permet au bloc A2700 de délivrer jusqu’à 2x900 W sous 2 Ω et 119 dB en dynamique
A2700 (ampli) 2 990 € sans chauffer. Le préampli P1 est symétrique et modulaire – option phono MM/MC et DAC ESS 32 Bits/384 kHz
et DSD 256. L’ampli seul mérite 6 étoiles, tellement il donne vie aux enregistrements et se rit de toutes les
difficultés. Le préampli est plus velouté, moins ouvert, plus consensuel. Diapason no 715.
EUPHYA ALLIANCE 280 2 690 €      Diapason d’or 2008. Restitution très naturelle, dépourvue de tout caractère métallique, artificiel. Equilibre spectral
parfaitement maîtrisé et timbres savoureux, qui excluent toute fatigue auditive. Diapason n° 563.

64 I HORS SÉRIE
EXPOSURE XM5 1 850 €    Diapason d’or 2019. Une belle proximité musicale, dans la tradition des bonnes électroniques anglaises. La
musique se déploie avec une évidence qui ne trompe guère : des timbres de qualité, une dynamique toujours
expressive et une image stéréo très bien construite. Un parcours sans faute. Diapason no 677.
EXPOSURE 2510 2 100 €      Sonorités consistantes, soyeuses et raffinées, avec une scène vaste et fouillée, un grave ample et profond,
qui apporte un sentiment de paix sonore et de soutien réel à l’ensemble. Diapason no 693.

EXPOSURE 3510 2 700 € Voir page 34

FELIKS AUDIO 5 899 €      A condition de disposer d’enceintes à haut rendement, l’écoute au 300B single-ended est une manière sensible,
ARIOSO 300B immersive, incarnée, d’écouter la musique dans ses plus fines nuances. Contrat rempli. Diapason no 708.

GRYPHON DIABLO 300 15 950 € Voir page 36

HEED ELIXIR 1 495 €      Diapason d’or 2016. Superbe restitution déliée et raffinée. Une certaine classe sonore est privilégiée, au service
de la beauté plastique. Diapason no 651.

HEED THESIS ALPHA ARGUS      Diapason d’or 2017. Un délié et un raffinement qui font songer aux modèles à tubes. Timbres d’une très grande
ET GAMMA 3 490 € exactitude, ambiance de salle des plus réalistes. Diapason no 662.

HEED LAGRANGE 4 790 €     Le montage Transdac de Heed avec grosse alimentation fait que le Lagrange a quelque chose de bien à lui, un
son très plein, physique, franc, direct et expressif. Au charme entre transistors et lampes. Diapason no 708.

JADIS I-70 12 600 €     Fabriqué à la main dans l’Aude, cet intégré délivre 50 W par canal en classe A avec des tétrodes KT170. Il confère
à la musique une évidente sensualité, beaucoup de vérité aussi. Un investissement. Diapason no 708.

KINKI STUDIO EX-M1 2 645 €    Diapason d’or 2019. Au regard du prix annoncé, la classe sonore de cet ampli étonne : la musique s’exprime
avec la certitude, l’aisance mais aussi l’élégance de modèles beaucoup plus coûteux. La justesse des timbres
impressionne, tout comme l’absence d’intermodulation. Diapason no 684.

KORA TB 140 4 900 €    Diapason d’or 2019. De toute évidence la réussite est totale : la musique coule avec beaucoup de naturel,
d’aisance et de forts jolis timbres. Sur les violons notamment, tellement exigeants, qui retrouvent leur suavité,
leur richesse tonale originelle. Une belle découverte. Diapason no 684.

KORA TB 200 10 290 €      La structure hybride marie le côté ample et la saturation douce des tubes (montage breveté Square Tube) avec
l’énergie des transistors pour délivrer 2x100W et plus. Il en émane une belle ampleur grâce à un effet 3D sédui-
sant. La vie est bien présente, sans jamais succomber à une quelconque facilité simplificatrice. Diapason no 697.

LEAK STEREO 130 999 €     Hommage au Stereo 30 de 1963, dont il reprend le dessin et le coffret bois. DAC Sabre32 ES9018 d’ESS,
étage phono MM et sortie casque. A l’écoute, douceur et expressivité sur toutes les sources, y compris en
Bluetooth. Le côté fluide et soyeux évoque le meilleur de la reproduction analogique. Diapason no 693.

LEBEN CS300Xs 4 150 €      Diapason d’or 2010. Intelligibilité du médium exceptionnelle, fluidité constante privilégiant la dimension émotion-
nelle. Extrémités du spectre un peu sacrifiées au profit du médium. Depuis en évolution s. Diapason no 585.

LECTRON JH32 7 700 €      Le charme des électroniques à tubes conçues selon les normes de l’artisanat authentique. Légère
tendance à la crudité, médium un peu trop présent. Image stéréo très aérée.

LINE MAGNETIC 1 399 €      Diapason d’or 2017. La magie du tube à moins de 1500 €. Image sonore à la fois « fruitée » et réaliste dans
LM-211 IA le médium, d’une réelle richesse. Très belle scène stéréo. Diapason no 662.

LINE MAGNETIC 3 999 €      Le recours au tube 845 mono triode, bien plus imposant que le 300B, permet au LM-845IA de délivrer 2x22W.
LM845IA Une esthétique sonore inimitable faite de sensualité et de rondeur, hautement musicale. Diapason no 715.

LINN AKURATE ARGUS  Diapason d’or 2014. Ensemble de grande classe, distillant un réel plaisir auditif. La recherche de l’essentiel y
KONTROL et AKURATE 4 970 € est privilégiée, celle de l’absolue musicalité. On admire la délicatesse, le moelleux et la flexibilité qui n’excluent
2200 (Préampli et ampli) jamais la rigueur. Diapason no 629.

LUXMAN LX-380 7 490 €  Diapason d’or 2017. Le charme incomparable du tube avec une impression de relief hors du commun. Dans
tous les cas, la beauté sonore se révèle idéale pour la musique classique. Diapason no 662.

LUXMAN L-505 UXII 4 990 €  Diapason d’or 2018. On est séduit par cette impression d’absolue transparence qui ne laisse rien dans l’ombre :
tout est limpide sans tendre vers un côté analytique artificiel. Remarquable ! Diapason no 673.

HORS SÉRIE I 65
Amplificateurs
LUXMAN CL-38UC / 4 990 €  Diapason d’or 2020. Le préampli CL-38uC, interprétation contemporaine du CL-35 de 1970, adopte une
MQ-88UC 5 290 € structure SRPP réputée pour sa linéarité et sa faible impédance de sortie. Le MQ-88uC lorgne du côté du MQ-60
de 1969, basé sur un schéma de type Mullard avec des tubes KT88 en mode triode pour 2x25 W. Des
électroniques aussi parfaitement silencieuses et transparentes, avec une telle dynamique et un spectre aussi
large ne doivent rien au hasard : 70 ans d’expérience ne sauraient mentir ! Diapason no 688.

LUXMAN L-509X 10 690 €  Intégré de référence porteur des technologies les plus poussées chez Luxman, LECUA 1000 et ODNF 4.0 en
tête. Force de cet intégré majuscule, la transcription de nuances infimes dans un paysage sonore en perpétuelle
reformation, tenant compte des plus petits événements de la partition. Diapason no 693.
LUXMAN 12 590 € Voir page 36
L-595A LIMITED

MARANTZ PM-8006 1 599 €      Belle homogénéité, timbres de qualité et image stéréo bien construite, auxquels il manque toutefois un certain
chatoiement, une forme de saveur. Diapason no 666.
MARANTZ MODEL 30 3 250 €      Diapason d’or 2020. Sous un design évocateur, figurent un préampli double mono avec étage phono MM/MC
et son alimentation dédiée, ainsi que des étages de puissance en classe D. Le M30 délivre 2x100 W avec une
facilité, une transparence et une dynamique qui servent au mieux les intérêts de la musique. Diapason no 693.

MARANTZ PM-12SE 3 499 €      SE comme Special Edition. Une même plateforme technique que le Model 30, dans un costume plus luxueux.
Forcément, une même identité sonore qui confère à la reproduction une dimension tellurique combinée à une
douceur de bon aloi. Un accessit à l’étage phono et à l’ampli casque. Construit pour durer. Diapason no 708.

MCINTOSH MA252 5 750 €      Diapason d’or 2018. Ampli-préampli hybride associant la rigueur et la précision à une excellente conduite du
phrasé. Timbres exemplaires et partie supérieure du spectre, lumineuse et élégante. Diapason no 673.

MCINTOSH 275 V6 8 750 €      Sixième réédition de cet intégré mythique, apparu sur le marché au début des années 1960. Opulence, générosité,
plaisir, aisance séductrice du tube. Registre grave un peu soutenu empêchant l’adhésion absolue. Diapason no 614.

MCINTOSH MA352 9 490 €   Cet intégré au superlatif délivre un son ample et chaud, au médium relativement présent, avec un grave
confortable, un rien redondant. Pas le plus transparent des amplis, mais il a pour lui un sens de la cohérence et
une présentation quasi charnelle qui pourra séduire. Diapason no 688.

MCINTOSH MA8900 ARGUS      Diapason d’or 2017. Les transformateurs de sortie chers à la marque font toujours leur effet : écoute ne générant
MCINTOSH MA8950 11 490 € aucune fatigue mais sans sacrifier la rapidité, le caractère tranchant parfois nécessaire. Identique, le 8950 passe
du module DAC DA1 au DA2 et intègre de nouveaux condensateurs d’alimentation. Diapason no 662.
MCINTOSH MA9000 ARGUS    Diapason d’or 2019. Ce qui surprend d’emblée, c’est ce sentiment de rapidité, de limpidité dans la partie supé-
MCINTOSH MA9500 14 990 € rieure du spectre, à l’opposé de la légende McIntosh associée en général à la rondeur, la somptuosité. Tout
semble désormais axé sur la rigueur et la précision, une sorte de miracle. Identique, le 9500 passe du module
DAC DA1 au DA2 et intègre de nouveaux condensateurs d’alimentation sans hausse de prix. Diapason no 684.

MICROMEGA MY AMP 249 €      Diapason d’or 2014. Saisissante limpidité de l’image sonore, avec un sens du détail et un grain très réaliste.
Ecoute dépourvue de distorsion gênante, à la façon des très bons amplis à tubes. Diapason no 629.

MICROMEGA M150 6 190 €      Diapason d’or 2017. Intégré doté d’un convertisseur de très haute qualité, le rendant presque indispensable.
Grande propreté de l’image sonore, déliée, toujours musicale. Fonctionnalités étendues. Diapason no 662.

MOON 250i 2 500 €      Diapason d’or 2020. Un fort en muscles de seulement 2x50 W, mais avec une grande capacité en courant.
Le Moon 250i privilégie le punch et la matière, se tenant au plus près de la musique vivante. Diapason no 688.

MOONRIVER 404 3 200 €      Intégré à l’ancienne, avec alimentations très soignées, étages à composants discrets et puissance raisonnable
de 2x50 W. Ampleur cinématographique, sérénité et luminosité dans la restitution. Diapason no 715.

MUSICAL FIDELITY M2si 999 €      Même boîtier que le M3si, dans une version allégée de l’étage phono et du DAC. Les qualités saluées chez le
grand frère demeurent, avec un son bien charpenté et en même temps libre, expressif et vivant. Diapason no 704.

MUSICAL FIDELITY M3si 1 399 €      Diapason d’or 2020. 2x85 W, un étage phono MM et un DAC USB 24 bits/96 kHz. Le M3si colle à son temps.
Musicalement, il ne laisse rien dans l’ombre, s’avère vivant, sans excès, ni faux pas. Diapason no 688.

MUSICAL FIDELITY M5si 1 999 €      Energie et tonicité, assorties d’une belle carrure sonore mais avec quelques duretés de timbres sur les forte.
Le sens du moelleux, de la souplesse fait un peu défaut. Diapason no 644.

MUSICAL FIDELITY M6si 2 799 €      Du volume, de la puissance et de la rigueur, avec une très belle présence instrumentale. Mais on retrouve le style
un rien extraverti du fabricant, qui pourra plaire ou déplaire. Diapason no 666.

66 I HORS SÉRIE
MUSICAL FIDELITY M8xi 7 499 €  2x550 W sous 8 Ω et jusqu’à 2x870 W sous 4 Ω, record absolu pour un intégré. DAC limité au PCM 24 Bits/192 kHz ;
pas de phono. Curieux. Un médium bien présent entraîne une image qui manque de modelé. Diapason no 715.

NAD C368 1 199 €      Musicalité, raffinement, dans la tradition Nad, avec ce délié devenu légendaire. Toutefois, on aurait apprécié
davantage de saveur et de richesse dans le médium. Diapason no 655.

NAD C388 1 499 €      L’intelligibilité musicale Nad, avec ce sens des nuances et ce délié naturel. Tout ceci assorti d’une image sonore
délibérément mate qui nuit un peu à la limpidité. Diapason no 666.

NAD MASTERS M32 ARGUS      Qualité de fabrication de très haut niveau. Belle homogénéité, malgré une image sonore un peu satinée pour
ne pas dire aseptisée dans le registre médium. Remplacé par le M33.

NAD MASTERS M12 ARGUS      Diapason d’or 2015. Ensemble avant-gardiste et de très haut niveau, travaillant en classe D. Naturel prodigieux
(préampli) / M22 (ampli) de la scène sonore qui se déploie avec un exceptionnel délié et un sens réel des nuances – une caractéristique
de la marque. Remplacé par le couple M23 / M66.
NAGRA MSA ARGUS      Diapason d’or 2010. Stabilité incomparable. Aisance du discours musical, toujours très ordonné. Maillage
instrumental reproduit avec une très grande clarté, tendance un rien janséniste. Diapason no 585.
NAIM NAIT 5SI 1 799 €      Diapason d’or 2017. Musicalité hors pair, celle à laquelle nous a habitués Naim. Grande subtilité dans la traduc-
tion des alliages de timbres. Excellent rapport qualité/prix. Diapason no 662.
NAIM NAIT XS-3 2 999 €    Evolution, six ans après, du Xs2, le Naim Xs3 intègre un étage phono faisant l’objet d’un circuit dédié. Cet ampli
brille par un sens du phrasé visant à privilégier l’interprétation plutôt qu’une analyse froide et sans vie. Il en résulte
un surcroît de présence qui plaira à certains, moins à d’autres. Diapason no 688.

NAIM SUPERNAIT 3 4 699 €      Diapason d’or 2019. Le résultat est époustouflant sur le plan musical : sens des nuances et du vibrato réellement
incomparable. La musique prend corps en trois dimensions avec une caractérisation frappante des ambiances
de salle. Sans considération de prix, un des meilleurs amplis existants. Diapason no 684.

NAIM NAC N272 4 499 €      Diapason d’or 2016. Dynamique époustouflante, avec cette expressivité légendaire. Impact musical exceptionnel
NAP 250DR 5 299 € permettant de ressentir la musique à fleur de peau. Diapason no 651.

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189 boulevard Brémont - 95320 St Leu La Forêt - Tél. 01 34 50 22 22 info@elitediffusion.com - www.elitediffusion.com

HORS SÉRIE I 67
Amplificateurs
NAIM THE STATEMENT 234 997 € Voir page 18
NAC S1 (préampli)
NAP S1 (blocs mono)

NEODIO ORIGINE A2 19 900 €      Diapason d’or 2019. L’impression d’aisance, en rapport avec la très grande puissance disponible, s’impose
d’emblée. Ceci nous rapproche de l’Accuphase E-480, le charme et la flexibilité de ce dernier laissant place à
une image sonore axée sur la transparence et l’objectivité, avec une remarquable maestria. Diapason no 684.
PEACHTREE AUDIO 2 290 €     Très complet, avec DAC 24 Bits/192 kHz et DSD128, étage phono MM et ampli casque, le NOVA 150 délivre
NOVA 150 2x150 W grâce aux circuits ICEpower. De la vigueur, mais un son un peu trop policé. Diapason no 697.
PIER AUDIO 1 190 €    Diapason d’or 2017. Remarquable équilibre entre énergie et douceur. Cet intégré parvient avec talent à
SERIES MS-480SE négocier la complexité du jeu instrumental. Diapason no 662.
PIER AUDIO MS580SE 1 490 €      Diapason d’or 2020. Puissance de 2x50 W grâce à trois tubes d’entrée double triode 6N11 NOS. Avec pour
résultat une bande passante linéaire et très étendue, une capacité dynamique étonnante pour un ampli de
cette puissance et une scène sonore particulièrement vaste et bien structurée. Diapason no 693.
PIER AUDIO MS680SE 1 790 €      Justesse sonore et musicale, délié remarquable et restitution soyeuse. La diffusion confidentielle de cet intégré
nous empêche de lui attribuer un Diapason d’or. Diapason no 611.
PIER AUDIO MS880SE 2 190 €    Diapason d’or 2021. En audio, simplicité est souvent synonyme de félicité : un montage hybride, une réalisation
judicieuse à prix serré. Au final, l’espace sonore, la justesse et l’autorité. Bien joué. Diapason no 704.
PIER AUDIO 3 990 €   Cette version « Doc JLB Signature Edition » est équipée de tubes NOS provenant de l’ex-URSS et des USA.
MS-88SE DOC JLB Un supplément de 790 € par rapport au modèle standard, qui donne le meilleur en mode Triode, pour un son
à la fois détaillé et transparent avec une scène sonore en véritable cinémascope. Diapason no 688.
PMC COR 7 480 €   Venus du monde professionnel, les circuits sont traités en mode symétrique. En XLR, la scène sonore se déploie
dans les trois dimensions : la musique est libre, aérée et subtile, expressive, incarnée. Diapason no 688.
PRO-JECT MAIA S3 599 €    Ampli DAC au format bonsaï qui n’oublie pas même un étage phono MM. Puissance limitée à 2x23 W mais
faisant preuve d’allant et de densité, pour un son typé chaud. 5 étoiles en rapport qualité-prix. Diapason
no 715.
REGA IO 589 €   Diapason d’or 2020. Le petit frère du Brio se montre ouvert et lumineux, consistant et très volontaire. Pas
l’ampli le plus nuancé qui soit, mais totalement au service de la mélodie et du rythme. Diapason no 693.
REGA BRIO 959 €  Diapason d’or 2017. Un sens de la scène sonore remarquable, avec de très beaux étagements en profondeur.
S’y ajoute une musicalité devenue légendaire. Diapason no 662.

REGA ELEX R 1 395 €  Diapason d’or 2014. Le sens musical infaillible de la marque anglaise, devenu légendaire. Fraîcheur, rapidité,
tonicité : tout y est, avec de très belles nuances qui scrutent les interprétations au plus près. Remarquable !
Diapason no 629.
REGA ELICIT R Mk5 2 750€ Voir page 34

REGA AETHOS 4 490 €   Avec ses circuits préampli polarisés en classe A et ses 2x125 W sous 8 ohms, l’Aethos fourbit de sérieux
arguments. Son côté « force tranquille » démontre une capacité à traduire sans effort les pièces musicales les
plus complexes, en laissant parler la poudre sans jamais se départir de son élégance. Diapason no 688.
ROKSAN K3 1 740 €      Diapason d’or 2018. La musique se déploie avec une absolue aisance et une rigueur constante. Une totale
réussite. Diapason no 673.
ROKSAN BLAK 4 100 €   Impression agréable de transparence, de netteté, à laquelle manque un sens du délié, de la continuité dans le
discours musical. Diapason no 677.

ROSE HIFI 5 999 € Voir page 36

RA180

ROTEL A-14 1 399 €   Incontestable homogénéité, mais on cherche en vain un certain supplément d’âme, une sorte de magie.
Diapason no 655.
ROTEL 6 150 €     Le « petit » de la gamme premium reçoit un DAC AKM, une prise réseau et le Bluetooth, un étage phono MM
MICHI X3 ainsi qu’une sortie casque. Musicalement, il est dans la même lignée que ses aînés, mais une légère pointe
d’émotion lèverait toute réserve et permettrait au X3 d’accéder à l’élite. Diapason no 697.
ROTEL MICHI P5 4 490 €    Diapason d’or 2020. Caractéristiques superlatives pour cet ensemble qui propulsera toutes les enceintes dans
(préampli) / S5 (ampli) 7 490 € une autre dimension. Du très haut de gamme accessible et musicalement renversant. Diapason no 691.
SPEC RSA 777 EX 4 500 € Voir page 35

68 I HORS SÉRIE
STRUSS AUDIO 4 260 €      Intégré puissant à transistors J-FET et N-MOSFET de 2x130 W en architecture Dual mono. L’impression générale
DM250 est celle d’une électronique volontaire exprimant des accents du tube, tant par l’apport d’une certaine rondeur
que par l’absence de distorsion gênante. Avec une scène sonore de belle ampleur. Diapason no 697.
SUGDEN 2 349 €      Diapason d’or 2016. Aisance incomparable de la classe A, qui s’accompagne d’un chatoiement vraiment
A21 I SIGNATURE appréciable. Image sonore à la fois limpide et remarquablement piquée. Diapason no 651.

SUGDEN 3 390 €      Diapason d’or 2018. Aisance et stabilité avec ce bel intégré capable d’une densité appréciable. Les forte
A21SE SIGNATURE répugnent à toute dureté électronique. Le charme de la Classe A.

SUGDEN ANV-50 4 699 €     Sens musical constant, qui rend pleinement justice au phrasé. Une restitution qui ne cherche pas l’extraversion
à tout prix. Diapason no 677.

SUPRAVOX VOUVRAY 3 699 €      Diapason d’or 2020. Supervisé pour le meilleur par Yves Cochet, cet intégré hybride avoue un véritable talent
pour traduire la musique avec un mélange de sensibilité et de vigueur assez rare. Diapason no 688.

SYNTHESIS 1 590 € Voir page 32

SOPRANO LE

SYNTHESIS 2 690€     Diapason d’or 2020. Tradition, avec un quad d’EL34 qui fournit un confortable 2x25 W en classe A. Modernité,
ROMA 96 DC+ avec un DAC AKM 32 bits/384 kHz et DSD128. Le meilleur des deux mondes pour un mariage réussi dans son
genre, vivant, léger, aérien, précis, grâce à une autorité inattendue à ce niveau de gamme. Diapason no 688.

SYNTHESIS 3 490 €    Diapason d’or 2021. LA bonne idée : le mariage étages tubes et amplis classe D est une révélation. La
ROMA DC37+ dynamique est époustouflante, la transparence absolue. Ajoutez-y un excellent DAC et vous avez la recette
d’un intégré parmi les plus renversants qui soient. Bienvenue dans un monde réel. Diapason no 697.

T+A 19 000 €     Diapason d’or 2021. L’intégré de tous les records : 2x500 W dans 4 Ω, les 20 premiers watts en classe A,
PA 3100 HV 38 kg sur la balance, un véritable sumo. Reproduction titanesque en énergie comme en matière, même si on
aimerait parfois qu’il y ajoute un soupçon de profondeur et de suavité. Quant au prix… Diapason no 704.

TAGA HARMONY 979 €     Puissant intégré hybride tubes/transistors de 2x105 W muni d’une carte DAC 24 Bits/192 kHz et d’un récepteur
HTA-1000B Bluetooth 4.1. Caractère assez doux et son typé tubes, hypercomplet avec son étage phono MM et sa sortie
casque. Un très bon ampli pour débuter. Diapason no 697.

TAGA HARMONY 1 299 €     Sonorité agréable et rigoureuse, à la faveur d’une image sonore soyeuse mais capable de chatoiement. Belle
HTA-1200 cohérence d’ensemble. Diapason no 666.

TAGA HARMONY 1 650 €      Diapason d’or 2018. Ampli à tubes d’une belle richesse de timbres, d’un raffinement certain, à condition
TTA-500 d’utiliser des enceintes dont le rendement est supérieur à 92 dB. Diapason no 673.
TECHNICS 2 290 €     Seconde génération du SU-G700, Diapason d’or en 2020. Toujours les circuits JENO (Jitter Elimination and
SU-G700M2 Noise-shaping Optimization) et LAPC (Load Adaptive Phase Calibration), des amplis numériques à transistors
GaNFET et une section phono MM/MC. Beaucoup de liberté, beaucoup d’espace dans la restitution, de l’énergie
en quantité, de quoi traduire la musique dans toute sa vérité. Une valeur sûre. Diapason no 708.

TECHNICS 7 499 €    Diapason d’or 2021. Vitrine technologique de Matsushita, cet intégré fait progresser la cause de l’amplification
SU-R1000 numérique. Numérique qui s’introduit jusque dans l’étage phono – prise en compte de la cellule – et dans la
correction de la réponse ampli-enceintes. Scène sonore pharamineuse, bande passante infinie et absence de
toute distorsion La musique y est traitée en totale liberté. Une expérience à vivre. Diapason no 702.

TSAKIRIDIS THESEUS 2 650€     Diapason d’or 2018. Toutes les qualités du tube à un prix relativement accessible. La puissance est
respectable (2 x 25 watts), le raffinement et la musicalité toujours présents. Diapason no 673.

TSAKIRIDIS 3 790 €      Diapason d’or 2019. Le charme opère à nouveau avec ce très bel ampli, riche, fruité à souhait, mais sans
AEOLOS ULTRA coloration apparente. On accordera une nette préférence au mode triode  : les cordes, les violons
retrouvent un volume, une profondeur dans l’espace tout à fait plaisants. Car la scène stéréo est de tout
premier ordre, aérée, d’une précision holographique. Diapason no 684.

TSAKIRIDIS 5 819 €      Version ultime de cet intégré avec transfos de sortie à bobinage 16 couches sur noyau renforcé, capacités
AEOLOS ULTIMA Mundorf Supreme Silver Gold Oil et connecteurs WBT-0710 Next Gen. L’impeccable dégradé harmonique, la
suavité de cette électronique font merveille sur les cordes et les voix. Diapason no 704.
TSAKIRIDIS 2 590 €      Diapason d’or 2020. Les blocs mono Apollon délivrent 70 W à partir d’un double push-pull d’EL34. L’ensemble
ALEXANDER (préampli)/ 2 895 € est aussi expressif qu’articulé, avec une scène sonore majuscule, un son typiquement lampes, mais sans les
APOLLON (Blocs mono) défauts inhérents. A ce tarif, c’est tout simplement inespéré. Diapason no 693.

HORS SÉRIE I 69
Amplificateurs / Amplificateurs-convertisseurs / connectés
3DLAB 6 980 €    Intégré haut de gamme d’une puissance de 300 watts par canal. Image sonore un peu lissée, n’offrant pas
MILLENIUM les vraies saveurs des timbres instrumentaux. Une réelle ouverture dans le médium fait défaut. Timbres ne
possédant pas tout à fait les couleurs que réclame la musique classique. Bonnes qualités dynamiques.

UNISON RESEARCH 3 100 €     Massif, cet hybride tubes-transistors délivre ses 2x100 W en Classe A dynamique. Une grande sérénité, une belle
UNICO DUE ouverture et une bonne réserve d’énergie émanent de cet intégré. DAC USB-B only. Diapason no 708.
YAMAHA A-S1200 2 499 €     Diapason d’or 2021. 22 kg et 2x105 W délivrés dans une sérénité totale et une belle section phono MM/MC.
Il y règne un calme souverain et une impression de maîtrise rare à ce niveau de gamme. Diapason no 697.
YAMAHA A-S3200 6 499 €      Puissant (2x100 W) et massif (24,7 kg), l’AS-3200 affiche des circuits en pur symétrique et un rapport signal/bruit
de 114 dB ! L’écoute avec source symétrique délivre quelque chose d’envoûtant, sans exubérance, une image
en profondeur, des silences et des extinctions de notes de grande beauté. Diapason no 693.
YAMAHA 7 999 € Voir page 37
C-5000 (préampli) 7 999 €
M-5000 (ampli)
YBA A5 ARGUS      Diapason d’or 2016. Image très panoramique capable de rendre justice à l’épanouissement acoustique d’un
et A6 grand orchestre. Etagements en profondeur remarquables. Belle réactivité aux nuances. Diapason no 651.

Amplificateurs-convertisseurs / connectés
AGD ANDANTE (préampli 13 420 €     Les blocs Vivace se distinguent par la présence d’un étonnant GaNTube aux allures de KT-88 dont l’enveloppe
DAC streamer) / VIVACE en verre abrite des transistors GaN FET au nitrure de Gallium. L’Andante regroupe toutes les fonctions au sein
(amplis) 15 490 € d’un coffret en aluminium taillé dans la masse. En synthèse, une bande passante subjectivement très étendue,
une balance tonale parfaitement linéaire, une belle aération et une évidente facilité, à condition d’y associer
des enceintes d’une bonne sensibilité (> 90 dB). Diapason no 704.
CARY AUDIO AiOS 7 000 €     Ampli DAC streamer puissant 2x75 W dans 8 Ω aux dispositions musicales évidentes. Une belle facture de
son, de la présence et une pointe de raffinement. L’ergonomie, en revanche, se discute. Diapason no 717.
DARTZEEL LHC-208 Mk2 21 795 €    Le « Danalogue amplifier » c’est un ampli intégré, un lecteur réseau et un DAC ultra-haute résolution dont
l’ingénierie est propriétaire. Conséquence audible de cette structure de DAC : une transparence et un naturel
qui n’ont rien à voir avec les systèmes concurrents. En résulte une incroyable profondeur de restitution qui
outrepasse ce à quoi nous sommes habitués. Désormais en version Mk2. Diapason no 704.

GOLD NOTE 4 790 €    Diapason d’or 2021. Né du côté de Florence, l’IS-1000 est l’archétype de l’intégré audiophile capable de
IS-1000 5 690 € surfer sur les réseaux tout en faisant preuve d’une maîtrise et d’un raffinement non feints. La version De Luxe
De Luxe reçoit étage phono et DAC amélioré BurrBrown PCM1792A. Une séduction totale, évidente. Diapason no 704.

HEGEL H590 10 995 €    Diapason d’or 2021. 2x301 W, un lecteur réseau et un DAC synchrone Bit Perfect : l’essentiel. Des capacités
XXL pour une musicalité XXL dans un costume non dénué d’austérité. Et de séduction. Diapason no 704.

KRELL K-300i 10 490 €      Diapason d’or 2021. Le grand réveil de l’américain Krell, après l’ère de Daniel d’Agostino. Orienté lecture
réseau, il n’oublie pas les fondamentaux d’une amplification aussi fine que musclée. Diapason no 697.

LINDEMANN 4 890 € Voir page 44

MUSICBOOK COMBO

LYNGDORF TDAI 1120 2 099 €     Diapason d’or 2020. Hyper hi-tech grâce à son système de correction acoustique et son streamer tout-terrain,
le TDAI 1120 est un appareil atypique et pourtant très attachant. Avec le Room Perfect, Lyngdorf transforme
votre salle d’écoute imparfaite en auditorium de concert :une expérience à vivre ! Diapason no 693.

MARANTZ MODEL 40N 2 499 €     2x70 W, lecteur réseau multiroom HEOS, DAC ESS 24 Bits/192 kHz DSD128, Phono MM. Tout pour plaire, si ce
n’est l’absence de Qobuz. Musicalement bien élevé. Appareil à maturité, forme et fond. Diapason no 715.

NAD M10 V2 2 990 €     Diapason d’or 2019. A partir de fichiers haute définition (FLAC ou WAV), l’écoute est sans faille, fort bien
timbrée, empreinte d’une certaine délicatesse, dans l’esprit de Nad, avec toujours ce côté soyeux et délié. En
utilisant le CD, la restitution est, là encore, de premier ordre. Désormais en version v2. Diapason no 685.

NAD C 658 (préampli 1 999 €    Diapason d’or 2021. Le savoir-faire de NAD rencontre celui de Bluesound pour la lecture réseau et celle de
DAC streamer) Purifi Audio pour les étages de sortie en classe D : résultat 2x570 W sous 2 Ω en instantané. Cette amplification
C 298 (ampli) 2 199 € aussi rapide que solide évoque une prestation live, criante de vérité. Abordable aussi. Diapason no 704.

70 I HORS SÉRIE
NAD M33 5 999 €     Sa vocation première est de constituer le cœur d’un réseau domestique. Le logiciel Dirac Live adapte la
réponse enceintes/local. La qualité de l’amplification intégrée – 2x200 W en classe D – est évidente, le
passage via les entrées numériques se caractérisant par un son doux, enrobant et flûté, qui se joue des
difficultés de fichiers pas toujours parfaits. Diapason no 693.
OCTAVIO AMP 699 €    Ampli-lecteur réseau dont la puissance varie en fonction de l’alimentation. Excellent lecteur réseau piloté par
l’application Octavio Virtuose. La section ampli est un ton en-dessous, en matière de subtilité. Diapason no 715.
PARADIGM PW-AMP 599 €    Ampli-lecteur réseau au résultat très honorable. L’amplificateur intégré ne possède pas tout à fait les saveurs ou
la richesse de timbres souhaités. Diapason no 647.
PRIMARE 1 900 €     Lecteur réseau Prisma, DAC ESS 32 Bits/768 kHz et DSD 256, 2x60 W en classe D : du sérieux. Un son
I15 PRISMA MKII décrispé, des plans bien marqués, une réponse neutre. Respectueux des œuvres avant tout. Diapason no 715.
PRIMARE i25 2 900 €     Une restitution d’une grande probité, mais qui manque toutefois de liberté, de sensualité véritable et de richesse
Prisma dans le médium. A la version de base s’ajoute un module optionnel DAC et streamer Prisma, aussi performant
3 800 € que bien conçu.

PRIMARE i35 3 800 €     Sens musical incontestable assorti d’une certaine noblesse. Reste une forme de contraction, un manque de li-
Prisma berté, de spontanéité dans la traduction des timbres et des nuances. A la version de base s’ajoute un module
4 900 € optionnel DAC et streamer Prisma, aussi performant que bien conçu.
QUAD VENA II PLAY 999 €     Proche cousin du Leak Stereo 130, moins le réglage de tonalité, avec en plus le streamer Hi-Res. Excellent
résultat tant en direct qu’en Bluetooth ou wifi dans le respect d’un espace sonore réaliste. Diapason no 693.
ROKSAN ATTESSA 1 980 € Voir page 32

THRAX ENYO MkII 17 785 €     Unique intégré à tubes russes de 2x50 W avec section phono MM/MC, lecteur réseau et DAC propriétaire avec
upsampling en DSD. Très belle scène sonore et drive étonnant. La musique est comme libérée de la pesanteur
de l’électronique, se rapprochant de l’expérience live. Ergonomie discutable. Diapason no 715.
YAMAHA 3 699 € Voir page 35
RN-2000A


 
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HORS SÉRIE I 71
Enceintes
colonnes

ACOUSTIC ENERGY 2 950 €    Diapason d’or 2020. Du véritable haut de gamme abordable. Coffret sandwich et haut-parleurs en carbone
AE509 tressé. La restitution offre quelque chose de consistant et fluide, harmonieux et d’une séduction palpable.
Vivantes sans être exubérantes. Un choix qui résistera au temps. Diapason no 692.
APERTURA 1 990 €  Entièrement conçue et assemblée en Loire-Atlantique, cette colonne sobre met en oeuvre deux 15 cm à mem-
PRELUDE brane papier et un tweeter à dôme souple de 25 mm. Timbres et matières sont rendus avec justesse, le tout
assorti d’une grande ouverture, grâce à un aigu aérien et ciselé. Diapason no 707.
APERTURA 3 150 €    Diapason d’or 2019. Elle séduit par son côté vivant, direct et généreux. Malgré la taille restreinte, on apprécie
SENSA une scène stéréo très fouillée, d’un beau relief. La dynamique, toujours réactive, nous gratifie d’un raffinement
dans les nuances dont la marque a le secret. Diapason no 682.
APERTURA 8 450 €    Diapason d’or 2018. Ces enceintes redonnent aux enregistrements une pureté et une cohérence jamais
EDENA EVOLUTION altérées par les méandres des circuits électroniques. Un exploit. Diapason no 671.
ATOHM GT2-HD 4 500 €  Diapason d’or 2015. Colonne somptueuse, chatoyante, d’une belle lisibilité musicale. Scène stéréo à la fois
large, profonde et précise. Dynamique étendue, sans compression. Diapason no 638.
ATOHM GT3 HD 7 980 €    Diapason d’or 2017. Musicalité de grande classe, capable de rendre crédible le volume d’un orchestre, avec
des plans sonores d’une précision chirurgicale, en largeur comme en profondeur. Diapason no 660.
AUDIO PHYSIC 12 190 €    Diapason d’or 2019. La mise en phase de cette enceinte est tout à fait remarquable, capable de produire une
MIDEX scène stéréo d’un réalisme saisissant. Audio Physic conçoit ses propres haut-parleurs, ce qui nous vaut une
restitution d’une exceptionnelle homogénéité, très « organique ». Une merveille. Diapason no 680.
AVANTGARDE 28 000 €  Diapason d’or 2016. Enceintes atypiques équipées de deux pavillons et d’un subwoofer amplifié, qui se dé-
DUO XD marquent de la concurrence. Transparence et grand respect des échelles sonores. Accomplira des miracles
avec un ampli à tubes travaillant en classe A. Diapason no 649.
B&W 702 SIGNATURE 6 000 €  Diapason d’or 2020. Les 702 S sont une réussite d’ouverture et d’émotion qui transporte l’auditeur au cœur
de la matière sonore. Avec une façon unique de servir la musique, sans affectation. Diapason no 692.

72 I HORS SÉRIE
CABASSE 690 €  Volume et générosité appréciables assortis d’un médium vivant et agréable. Haut du spectre manquant un peu
JERSEY MC170 de richesse et de matière véritable. Diapason no 653.
CABASSE 1 399 €  Registre médium privilégié dans une certaine tradition française, avec ce côté vivant dont la marque est dépo-
JAVA MC40 sitaire. Malgré cela, quelques tendances à la projection. Médium un peu accentué.
CABASSE 5 500 €  Diapason d’or 2018. Cette belle colonne évite avec talent les duretés extra-musicales, sans jamais sacrifier
MURANO ALTO la rapidité. Homogénéité tonale exemplaire et image stéréo très en relief. Diapason n° 671.
DAVIS MANI MK2 899 €  92 dB, un tweeter à pavillon et un médium en kevlar : une enceinte facile à marier qui se distingue par un son
enveloppant, chaleureux et équilibré. Et peut aussi se montrer vraiment tonique. Diapason no 696.
DAVIS BALTHUS 70 1 250 €  Une certaine proximité avec la musique, conséquence d’une scène sonore très au premier plan. Le vrai raffine-
ment fait tout de même un peu défaut, entre autres dans le grave, légèrement surexposé. Diapason no 664.
DAVIS KRYPTON 6 1 500 €  Diapason d’or 2021. Fine et élégante colonne trois voies/trois HP avec façade inclinée. Belle ouverture et
expressivité, la vie et la justesse de cette colonne s’imposent d’emblée. Diapason no 703.
DAVIS COURBET 4 2 300 €  Diapason d’or 2020. Fine colonne deux voies simple d’aspect mais conçue avec un soin minutieux. Le 13 cm
en kevlar fonctionne en quasi large bande tout en faisant preuve d’une remarquable cohésion avec le tweeter.
Il en ressort un naturel, une évidence et un sens du beau inattendu à ce niveau de gamme. Diapason no 686.
DAVIS COURBET 5 3 200 €  Fine colonne dotée d’un grave puissant qui pourra plaire. Dynamique vive et réactive, bien que le médium et la
partie supérieure du spectre manquent un peu de saveur.
DAVIS COURBET 8 5 999 €  Un 21 cm en carbone, un 13 cm en kevlar, un tweeter à dôme tissu et le tour de main du fabricant de Troyes
aboutissent à un ensemble réjouissant qui apporte naturel, cohésion, et du grave, mucho ! Diapason no 714.
DEFINITIVE 3 500 €  Colonne à six haut-parleurs, en charge actif-passif. La scène sonore est de belle dimension, avec un grave
TECHNOLOGY profond et nuancé. Son ample et relativement aérien. Sur de grandes formations, on touche quand même les
DEMAND D15 limites de ces colonnes en capacité d’analyse. Diapason no 692.
DUEVEL 1 050 €  Colonnes exploitant un principe de diffusion omnidirectionnelle grâce à des réflecteurs sphériques, d’où le nom. En fermant
PLANETS les yeux, l’illusion du concert est presque totale, toute notion de directivité classique étant abolie. Unique. Diapason no 703..
DYNAUDIO 1 500 € Voir page 11
EMIT 30
DYNAUDIO 3 500 €     Rapides et volontaires, les Evoke 30 se signalent par leur capacité à apporter énergie et matière au signal musical.
EVOKE 30 Légèrement brillantes parfois, mais sans excès, avec une scène sonore un peu frontale et surtout quelque chose de vivant,
de communicant, de joyeux. Le bas du spectre est tenu grâce à une vigueur éclatante. Diapason no 692.
DYPTIQUE 6 000 €  Panneaux plans à cellules isodynamiques reposant sur un brevet Dyptique baptisé Push-Pull Bipolar Magnet (PPBM).
DP107 Proposant une expérience très différente de celle d’enceintes classiques, ces panneaux emporteront à coup sûr l’adhésion
de tout mélomane en quête d’une forme de naturel dans la reproduction musicale. Diapason no 707.
EGGLESTONWORKS 7 690 €     Diapason d’or 2021. Nouvelle version de la colonne deux voies / trois HP la plus accessible du constructeur
EMMA EVOLUTION de Memphis (Tennessee). Naturellement douées, équilibrées et respirantes, ces Emma ne commettent aucun
faux pas. Forme et fond en totale harmonie. Diapason no 703.
EGGLESTONWORKS 15 490 €  Prenez une Emma et ajoutez-y un boomer de 25 cm à grande élongation sur le côté : vous obtenez grosso
OSO modo une OSO. Ce surcroît important de grave ajoute ampleur et suavité, ancrant l’interprétation dans le réel
(bruits de salle, contrebasses, etc.) Un peu délicat à maîtriser toutefois. Diapason no 714.
ELIPSON 1 699 €  Trois voies néo-rétro avec un 21 cm associé à un dôme médium de 55 mm et un tweeter. Ce 21 cm, dans ce
HERITAGE XLS11 volume, semble la bonne formule, pour une proposition où la musique est énergie, sans excès aucun. Diapason no 714.
ELIPSON 2 380 €  Imposante trois voies néo-rétro type JBL L65 Jubal organisée autour d’un 30 cm à membrane en pulpe de cellu-
HERITAGE XLS15 lose. Un son énergique, très physiologique, donc moins adapté à la musique classique. Diapason no 703.
ELIPSON 4 990 €  Membranes céramique/aluminium et tweeter ruban AMT confèrent à cette colonne une finesse indéniable. En
LEGACY 3220 résulte une restitution globalement apaisée, grâce à un bas-médium souverain, propice à l’écoute de masses or-
chestrales exécutées avec beaucoup de présence et de sensibilité. Diapason no 696.
ELIPSON 8 490 €     Diapason d’or 2020. Ces grandes colonnes perpétuent une tradition acoustique bien française faite de spontanéité,
LEGACY 3230 d’expressivité et de sensations vraies. L’excursion de tout le spectre, y compris l’extrême grave, invite à apprécier
la musique dans une combinaison savante, mariant finesse, sensibilité, ampleur. Diapason n° 692.
FOCAL ARIA 926 2 998 €  Opulence agréable, assortie d’une excellente image stéréo. Point faible  : des timbres un peu artificiels.
FOCAL KANTA 2 8 000 €  Belle colonne de dimension raisonnable, homogène, dispensant une excellente image stéréo. Reste un grave un peu pesant
qui empêche la note maximale.
FOCAL ARIA K2 936 4 000 €     Diapason d’or 2021. Dans cette version spéciale, le suffixe K2 désigne le matériau des membranes rigides
et ultralégères. Résultat remarquable dès les premières notes : c’est fin, aéré, nuancé, généreux, communi-
catif et joyeux. Une réussite d’ouverture et d’homogénéité. Diapason no 696.

HORS SÉRIE I 73
Enceintes colonnes
FOCAL SPECTRAL 40th ARGUS     Diapason d’or 2020. Série spéciale 40e anniversaire sous forme d’une lourde (46 kg) colonne trois voies quatre
HP à membranes K2. Dès les premières notes s’exprime l’autorité d’une enceinte qui propulse l’auditeur dans le
cercle très fermé des systèmes à haute-fidélité. Du grand art à la française. Diapason no 686.
FOCAL SOPRA N°2 15 000 € Voir page 14

FOCAL GRANDE 220 000 € Voir page 18

UTOPIA EM EVO
FYNE AUDIO F302i 750 €  Diapason d’or 2019. C’est le sentiment de fraîcheur qui domine, sans sophistication aucune, tout à fait capable
de traduire l’élan dynamique de la musique. Les timbres, jamais artificiels, conséquence d’un médium alerte et
vivant, convainquent réellement, tout comme l’image stéréo, naturelle et toujours crédible. Diapason no 682.
FYNE AUDIO 5 500 €     Diapason d’or 2020. Le coaxial de 20 cm est épaulé par un woofer de même diamètre. Cette colonne em-
F502 SP à porte l’auditeur à travers un champ sonore de grande dimension qui allie l’espace, la beauté, la véracité des
6 400 € timbres et la capacité à reproduire la musique orchestrale dans la vérité du concert. Diapason no 686.
JEAN-MARIE 1 900 €     Diapason d’or 2021. Colonne deux voies et demie/trois HP adaptée à tous styles de musique, facile à vivre,
REYNAUD LUNNA abordable et bien finie. Côté reproduction musicale, elle se montre communicative et juste. Diapason no 696.
J-M REYNAUD 6 800 € Voir page 11
EMPGRANDE
KEF R7 3 200 €  Toujours ce sens musical qui caractérise la marque, à la faveur d’un suivi mélodique constant. Léger manque
de chatoiement dans le registre aigu, à peine répréhensible. Image stéréo en trois dimensions. Diapason no 680..

KEF R11 5 000 €  Le coaxial Uni-Q simule une source cohérente. Le grave est d’une profondeur qui peut s’avérer abyssale, la
définition est bien là, dans le médium-aigu, mais on ressent une forme d’introversion, comme si elles se rete-
naient ou étaient empêchées de s’exprimer pleinement. Dommage. Diapason no 686.
KEF RÉFÉRENCE 3 12 000 €     Diapason d’or 2015. Scène sonore extraordinaire, panoramique, avec de saisissants étagements en profondeur.
Maîtrise et fulgurance de la dynamique. Diapason no 638.
KEF BLADE TWO META 26 000€ Voir page 16

KLIPSCH RP-6000F 1 000 €  La chambre de compression présente certaines limites pour une reproduction équitable de la musique classique.
Registre aigu tendant à la projection, au détriment des violons ou des voix féminines notamment. Diapason no 675.

LEEDH E2 ARGUS  Diapason d’or 2013. Enceinte atypique, fascinante à certains égards. Transparence et rapidité exceptionnelles, lisibilité
musicale également dans l’esprit des meilleurs panneaux Quad d’antan. Une véritable expérience.

LIVING VOICE 7 370 €  Diapason d’or 2020. Avec cette colonne haut rendement « à l’ancienne », les plans sonores sont magnifiquement
AUDITORIUM R25A dessinés. On note une capacité dynamique qui rappelle ce que l’on entend au concert, à savoir de rapides chan-
gements de niveaux, tout en restant expressif et léger en toutes circonstances. Remarquable. Diapason no 692.
MAGICO A3 23 000 €  Diapason d’or 2018. On retrouve la magie de l’exceptionnelle Q3, à un prix moins prohibitif. La scène stéréo en
trois dimensions exclut toute forme de contrainte spatiale, avec un étonnant respect des échelles sonores. Absence
totale de son de boîte. Une sorte de miracle. Diapason no 671.
MAGICO A5 39 900 € Voir page 16

MAGNEPAN 3 890 €  Diapason d’or 2012. Panneaux isodynamiques possédant leurs qualités propres : timbres remarquables, rapidité confon-
MG1.7i dante sans aucun phénomène de projection, image très spacieuse en largeur, en hauteur et en profondeur. A écouter
et à comparer aux modèles classiques d’un prix identique.
MOCA ULYSSE 2 500 €  La délicatesse est privilégiée, assortie d’une probité plaisante. Cela sert la cause de la musique. Le haut du spectre,
en revanche, manque un peu de liberté, conséquence d’une image sonore un peu mate. Diapason no 624.

MULIDINE 8 400 €  Diapason d’or 2017. Enceinte ambitieuse, réservée aux vastes espaces, offrant une image sonore à la fois grandiose et raffinée.
HARMONIE V3 Le tweeter à ruban apporte une très grande précision dans l’emplacement de chaque instrument. Diapason no 660.

NEAT ACOUSTICS 2 430 €  Diapason d’or 2019. Cette impression de musique qui émerge du sol comme par magie séduit d’emblée,
IOTA ALPHA d’autant que l’image sonore se forme au-delà des haut-parleurs de façon naturelle et convaincante. La maîtrise
de la dynamique est remarquable, en privilégiant toujours la clarté de la texture musicale. Diapason no 675.
PARADIGM 4 400 € Voir page 11
FOUNDER 80F
PASCAL LOUVET 3 490 €  Sens musical indiscutable bien que l’aigu, un peu granuleux, n’affiche guère la liberté et le filé souhaités – au détriment
HORUS II de l’image sonore qui manque de limpidité et de netteté. Grave un rien opulent entraînant un léger son de boîte.
PASCAL LOUVET 4 900 €  Colonnes trois voies / quatre HP axées sur le naturel, l’ouverture et une bonne capacité dynamique. La reproduction de
AGAPÈ l’espace est leur point fort. Justement timbrées, d’une grande liberté d’expression. Artisanales aussi. Diapason no 714..

74 I
PIEGA PREMIUM 701 5 800 €  Diapason d’or 2019. On est surpris par le côté tonique de la restitution, corollaire naturel d’un rendement géné-
reux qui s’accommodera parfaitement d’un petit ampli musical. Les instruments prennent place avec aisance,
à la faveur d’une image stéréo réalisée dans l’esprit du live. Diapason no 680.
PIER AUDIO 3 690 €      Le large bande de 21 cm est épaulé par un tweeter pour lisser la réponse dans l’aigu. L’approche plaisir s’axe sur
FILANTE 21 la spontanéité et laisse vivre l’interprétation sans intellectualisation, avec du coffre, en liberté. Diapason no 703.
PMC TWENTY 5 24i 7 740 €  Evolution de la Twenty5 24 (Diapason d’or 2018), avec notamment un nouveau tweeter. On retrouve la fraîcheur et l’ouverture
d’un système à deux voies compact peu filtré, libéré grâce à l’accord quart d’ondes de la charge. De très beaux timbres et une
réponse étendue, mais la PMC a désormais de sérieuses concurrentes aux prestations affûtées. Diapason no 703.
PMC 11 090 €     Diapason d’or 2019. Equilibrée, rigoureuse, toujours dans l’esprit du concert, elle séduit d’emblée par un natu-
FACT 8 SIGNATURE rel et un élan dynamique qui ne trompent guère. Les timbres instrumentaux, d’une grande richesse, prennent
place au sein d’une scène stéréo parfaitement construite et aérée. Diapason no 682.
PMC 62 940 €     Diapason d’or 2020. Le principe de cette imposante colonne : deux caissons à ligne acoustique entourent un « nid » en
FACT FENESTRIA aluminium avec un médium à dôme de 75 mm et un tweeter à haute énergie. Chaque prise de son est comme « mise à
plat » et magnifiée, trace de l’origine professionnelle de ces enceintes au comportement impérial. Diapason no 689.
PROAC 4 990 €     Diapason d’or 2019. L’impression de fraîcheur et de limpidité surprend, qualités auxquelles la marque anglaise ne nous
RESPONSE D20R avait guère habitués. On retrouve cette noblesse de timbres souveraine et une image stéréo naturelle. Les vertus du ruban
s’imposent sans conteste, mais attention aux très légères duretés sur les forte. Diapason no 682.
Q ACOUSTICS 3050i 949 €  Rapport qualité-prix exceptionnel pour cette très belle enceinte. L’image stéréo se forme avec beaucoup de réa-
lisme. On constate néanmoins un très léger manque de noblesse dans la traduction des timbres. Diapason no 675.
Q ACOUSTICS 1 399 €     Diapason d’or 2017. Homogénéité exceptionnelle, assortie d’une réelle classe sonore à ce prix. L’aisance spectrale,
CONCEPT 40 les timbres et l’étendue dynamique sont parfaitement en place. Diapason no 660.
Q ACOUSTICS 2 599 €  Belle fabrication avec coffret Gelcore et trois HP montés sur un baffle en aluminium. Excellent dans la reproduction
CONCEPT 50 du registre médium dont la présence s’impose, mais l’ensemble manque un peu d’emphase. Diapason no 707.
Q ACOUSTICS 3 599 €     Diapason d’or 2019. Très belle transparence avec ces magnifiques petites enceintes, bien timbrées et d’une
CONCEPT 300 grande lisibilité musicale. Le sens de l’ordre est admirablement préservé, l’urgence dynamique remarquable,
mais sans dureté apparente. Image stéréo en trois dimensions. Diapason no 682.
Q ACOUSTICS 5 999 €     Diapason d’or 2018. Spatialisation extraordinaire de la scène sonore, avec des étagements en profondeur
CONCEPT 500 d’une très grande précision. Très belle clarification du maillage instrumental. Diapason no 671.
QUADRAL 1 598 €  Belle colonne raffinée et transparente, affichant un rendement modéré. On regrette une forme de sagesse qui
CHROMIUM STYLE 6 nuit un peu à l’éloquence dynamique. Excellente définition. Image stéréo bien construite. Diapason no 642.
QUADRAL 4 000 €  On ressent un manque de subtilité dans l’élaboration des plans sonores. On note également une surenchère
PLATINUM+ SEVEN dans le registre grave.
QUADRAL MONTAN 9 6 500 €  Imposante colonne, bien fabriquée, précise et transparente. Dureté des timbres assez sensible, en particulier
sur les forte, conséquence possible du tweeter à ruban.
RECITAL-AUDIO  2 275 €  Fine colonne élancée équipée de HP Prestige en aluminium du fabricant SEAS. Restitution de grande classe à ce prix (vente
ILLUMINE HEFA à 2 765 € directe). Les Illumine font preuve de transparence, d’énergie et de matière à tous les étages. Grave nuancé et ultra rapide
pour une colonne de ce volume, avec une très belle assise et une grande respiration. Diapason no 703.
SONUS FABER 13 000 €     Diapason d’or 2020. On entre clairement dans le haut de gamme. Ces colonnes associent la puissance acoustique
OLYMPICA NOVA III à un très haut degré d’expressivité, de lisibilité des registres, des ambiances et des arrière-plans. Les musiciens
s’invitent chez vous, le concert peut commencer. Magique. Diapason no 692.
SONUS FABER 15 000 €  Dans la série Heritage, les Maxima Amator cultivent la tradition. Leur musicalité est basée sur l’association de deux
MAXIMA AMATOR transducteurs ultra performants mis en œuvre avec précision. Le tout procure un sentiment d’aisance et de plénitude
tel qu’on a l’impression d’écouter un haut-parleur unique. Séduction totale, forme et fond. Diapason no 707.
SONUS FABER 22 000 €     Grande richesse du médium qui apporte une belle présence instrumentale. On ne retrouve pas le style sonore habituel
SERAFINO des Sonus Faber, volontiers brumeux et esthétisant : cette fois-ci, tout est vivant et limpide. Diapason no 668.
SUPRAVOX 6 999 €     La modestie de leur aspect cache une mise au point poussée signée Yves Cochet. En résulte un son totalement libre,
NOVA YC SIGNATURE repoussant virtuellement toutes les limites en termes d’espace sonore, de transparence et de vivacité. Diapason no 703..
T+A TALIS S 300 11 500 €  Tout semble en place mais on cherche en vain le réalisme instrumental authentique, le grain charnel de la voix.
S’ajoute à cela un grave un peu trop présent. Diapason no 668.
TECHNICS SB-G90M2 4 598 €  Cette colonne lourde s’organise autour d’un coaxial de 15 cm épaulé par deux woofers de 16 cm. Un gros
travail sur la phase et les vibrations aboutit à un savant dosage d’aération, de matière et de cohésion. Diapason no 707.
TOTALDAC D-100 14 900 €  Avec deux 30 cm et 98 dB de rendement, les D-100 sont conçues pour reproduire le réel sans concession. Contrat
tenu question rapidité et énergie. On aimerait – surtout pour le classique – un peu plus de matière et de subtilité dans
le rendu des timbres. Des enceintes pointues, passionnantes à ce titre. Diapason no 703.
TRIANGLE 1 100 €  Diapason d’or 2020. Ces colonnes au tempérament certain séduisent par leur vigueur et par l’ouverture de
BOREA BR08 la scène sonore distillée avec aisance et style ; un nouveau standard dans la catégorie. Diapason no 692.
TRIANGLE 999 €     Diapason d’or 2017. Image sonore parfaitement équilibrée, avec un médium vivant, refusant toute aseptisation.
ELARA LN 05 Timbres bien réalisés et dynamique qui s’exprime avec conviction. Diapason no 660.

HORS SÉRIE I 75
Enceintes colonnes / Enceintes bibliothèque
TRIANGLE 1 800 €  Extraversion et brillance sont les maîtres mots de cette enceinte généreuse. Etendue dynamique très convaincante
ESPRIT ANTAL EZ et image stéréo d’une grande précision. Diapason no 675.
TRIANGLE 3 000 €     Diapason d’or 2021. Colonne trois voies / quatre HP à la finition luxueuse. Avec son médium très ouvert et
ESPRIT ANTAL 40TH son tweeter à compression, l’Antal 40th vit les prises de son avec vérité et sans concessions. Diapason no 703.
TRIANGLE 3 000 €  Beaucoup de présence, une façon bien à elle d’agrandir l’espace avec ses deux tweeters opposés ; pourtant, on
AUSTRALE EZ reste un peu sur sa faim, par manque de cohésion sur les messages complexes. Diapason no 686.
TRIANGLE 4 990 €     Diapason d’or 2018. Beaucoup de charme et de conviction. Le discours musical se déploie avec une extraversion
DELTA SIGNATURE convaincante. Tout ceci à l’avantage d’un vrai plaisir de l’écoute. Diapason no 671.
TRIANGLE MAGELLAN 11 000 € Voir page 12
CELLO 40TH
WHARFEDALE 790 €  On ne retrouve pas l’indéniable réussite de la petite Diamond 220 (Diapason d’or 2015) : le grave est volontiers
DIAMOND 230 surexposé, sinon vulgaire – vrai point faible de cette colonne. Mais l’élan musical est préservé, tout comme une
certaine homogénéité dans le haut du spectre. Diapason no 642.
WILSON AUDIO 45 700 € Voir page 16
SASHA DAW
WILSON BENESCH 14 750 €     Diapason d’or 2020. Colonne de grande classe associant transparence, homogénéité et rapidité. Timbres superbes,
VECTOR avec une sensation de matière et de densité qui n’appartient qu’aux modèles ambitieux. Une révélation !
YAMAHA NS-2000A 6 998 € Voir page 12

YAMAHA NS-5000 15 998 € Voir page 14

ZU AUDIO SOUL 7 600 €  Diapason d’or 2017. Certes, la bande passante est un peu restreinte, dans l’esprit de certaines enceintes à haut rendement
SUPREME (101 dB). Pourtant, l’intelligibilité des nuances séduit. Un raffinement inoubliable. Diapason no 660.

Enceintes bibliothèque
ATC SCM19 3 190 €    Restitution droite, rigoureuse, un rien janséniste toutefois, sans recherche de la séduction immédiate.
Image stéréo bien construite. Diapason no 680.
AUDEL MAGIKA MK2 3 690 €  Belle deux voies accordée en bass-reflex, aux parois taillées à plein chant dans du multiplis de bouleau. Une
mise en avant de la zone 2 kHz – 5 kHz éclaire la restitution. Propice à la musique de chambre, ce caractère
l’est moins aux grandes formations demandant de l’ampleur et du coffre. Diapason no 707.
AUDIOENGINE P4N 260 €     Excellentes performances eu égard à la taille réduite et au prix modeste de l’enceinte. Les forte semblent
corsetés générant une petite dureté. Diapason no 631.

B&W 606 S2 850 €      Diapason d’or 2021. Enceinte bibliothèque avec un grave-médium à cône de 16,5 cm en Continuum.
Musicalité de grande classe avec une image profonde et un registre médium-aigu surfin. Diapason no 696.
B&W 705 SIGNATURE 3 500 €      Série spéciale d’une génération en passe d’être remplacée, cette belle deux voies en livrée bleu nuit laqué
MIDNIGHT BLUE reçoit un 16,5 cm à membrane tressée en Continuum, et un tweeter à dôme carbone logé dans une ogive
EDITION en aluminium. En découle une réelle sensibilité à condition de pas lésiner sur l’ampli. Diapason no 714.
B&W 805 D4 8 800 € Voir page 12

CABASSE 699 €     Homogénéité, élan dynamique très appréciables. Comme toujours chez Cabasse, l’attention est portée à l’ex-
MC40 MINORCA pressivité, à la richesse du phrasé et à la dimension émotionnelle. Reste une petite acidité sur les violons en
nuance forte. Diapason no 620.
CABASSE 549 €     Fraîcheur et générosité avec cette enceinte vivante, spontanée. Les timbres manquent peut-être un peu de
MC170 ANTIGUA classe et de raffinement. Diapason no 664.
CAMERTON 9 754 €     Atypique enceinte large bande dont l’unique haut-parleur de 13 cm se choisit à la carte. Pas de filtre, pas de
BINOM-1 son de boîte ni de coloration de membrane, une autre façon d’entrer en musique. Diapason no 707.
CHARTWELL LS3/5 2 160 €     Cette marque anglaise remet au goût du jour la fameuse LS3/5 qui eut pendant longtemps la faveur de la BBC.
Qualité des timbres hors norme donnant à la musique sa couleur juste. En revanche, rendement faible : des
amplis d’une puissance généreuse s’imposent, afin de redonner la vie nécessaire à ces belles enceintes.
DALI OPTICON 2 MK2 1 400 € Voir page 10

76 I
DALI MENUET SE 1 690 €     SE pour Special Edition. Le caractère sonore tire vers le doux, grâce à une signature extraordinairement fluide
et ouverte pour un 11 cm, sans aucune directivité et avec beaucoup de précision dans la transcription des
micro-informations. Le son est chaud, boisé, d’une très grande finesse, jamais mièvre. Diapason no 692.
DAVIS ACOUSTICS 240 €     Une enceinte à un prix attractif qui se montre homogène et vivante. Excellent choix pour une première chaîne.
EVA
DAVIS ACOUSTICS 999 €     Compacte deux voies / deux HP en charge ouverte avec 13 cm à membrane kevlar et tweeter à dôme tissu de
KRYPTON 3 28 mm. Les timbres sont finement travaillés, le médium est un régal d’expressivité. Diapason no 707.
DAVIS ACOUSTICS 1 490 €    Diapason d’or 2016. Homogénéité souveraine avec, de surcroît, une respiration naturelle de l’image sonore,
OLYMPIA ONE MASTER des instruments parfaitement posés. Timbres très bien maîtrisés. Diapason no 649.
DEFINITIVE 599 €    Diapason d’or 2019. Malgré la sensibilité plutôt basse, le rendement semble acceptable. On est à nouveau séduit
TECHNOLOGY par l’image stéréo, parfaitement construite, comme par la qualité du grave, à la fois profond et bien timbré, un tour
DEMAND D7 de force pour une enceinte de ce volume. La classe, pour à peine plus de cinq cents euros. Diapason no 682.
DEFINITIVE 899 €    Diapason d’or 2018. C’est la clarté et le relief qui s’imposent ici avec beaucoup de talent. On est surpris par le
TECHNOLOGY volume et l’aisance de cette petite enceinte. Image stéréo exceptionnelle. Diapason no 671.
DEMAND D9
DEFINITIVE 1 199 €     On ne retrouve pas tout à fait le charme de la Demand 9 ou de la Demand 7 : l’image sonore est un rien plus
TECHNOLOGY empâtée quoique l’ensemble reste très cohérent. Diapason no 675.
DEMAND D11
DIAPASON KARIS 2 2 350 €     Diapason d’or 2013. Beaucoup de rigueur et de précision. Délicate et raffinée, cette enceinte saura rendre
justice aux orchestrations complexes malgré sa taille modeste. Sens du beau indéniable.
DYNAUDIO 2 150 €    Diapason d’or 2019. Elle présente peu de rapport avec les modèles d’antan de la marque, d’une classe certaine
EVOKE 20 mais un rien trop sages. Cette fois-ci, le style sonore se rapproche étrangement de l’écoute à laquelle nous ont habi-
tués les modèles britanniques : vivacité, réactivité et aération, avec un médium non aseptisé. Diapason no 682.
DYNAUDIO EMIT 20 950 €    Diapason d’or 2016. Remarquable homogénéité avec beaucoup de fraîcheur et de naturel. L’essentiel du
message musical est préservé sans sophistication inutile. Diapason no 649.
DYNAUDIO 11 000 €     Image sonore brillante, ouvertement limpide, assez plaisante. La dynamique manque toutefois un peu de réac-
CONFIDENCE 20 avec pieds tivité, de rapidité naturelle. Diapason no 680.
ELAC BS263 1 500 €    Diapason d’or 2015. Musicalité de premier ordre et très belle précision. Réactivité rythmique et suivi mélodique
excellents, surprenants. Timbres d’une grande justesse. Diapason no 638.
ELIPSON 649 €    Diapason d’or 2017. Sens musical évident, la rapidité faisant ici bon ménage avec la douceur. Timbres de
PRESTIGE FACET 8B qualité, dynamique toujours réactive. Diapason no 660.
ELIPSON 2 990 €     Deux voies compacte à tweeter ruban AMT dans un volume vaste pour atteindre une réponse significative dans
LEGACY 3210 le bas du spectre. Ce qui la qualifie, c’est profondeur et nuance, calme et sérénité, respect de la mise en place
et de l’espace autour des instruments. Diapason no 686.
EVEREST HAL 13b 1 290 €     Ecoute agréable, déliée, sans dureté. Timbres assez bien caractérisés. Restitution légèrement satinée nuisant
peut-être à la réelle saveur des timbres, à la richesse du médium. Diapason no 631.
FOCAL CHORUS 706 498 €     Diapason d’or 2013. Impression de relief saisissante, assortie d’une intelligibilité dans le médium remarquable.
Musique respirant avec beaucoup de naturel, dynamique dépourvue de toute agressivité électronique.
FOCAL ARIA K2 906 1 490 €     La compacte K2 hérite des fameuses membranes K2 Power. Le tweeter aluminium et magnésium, associé
au grave/médium de 16,5 cm, décrit un bel espace, avec autant de matière que d’allant. Diapason no 707.
FOSTEX G 1001 MG ARGUS     Diapason d’or 2016. Qualité des timbres à la mesure du répertoire classique, gratifiant de fort beaux alliages
instrumentaux.
FRANCO SERBLIN 7 995 €    Elégance et purisme assez séduisants. Côté plutôt intimiste de la restitution s’appliquant davantage à la musique
ACCORDO de chambre ou aux petites formations baroques qu’au grand orchestre. Diapason no 658.
FYNE AUDIO 4 000 €    L’objet : un coaxial « IsoFlare point source » en charge à double résonateur et évent laminaire à 360°, d’où un
F700 grave généreux. Restitution savoureusement équilibrée, expressive, rapide sur les transitoires (percussions et
piano), pas du tout directive, avec une scène sonore de grande ampleur. Diapason no 696.
FYNE AUDIO 8 800 €     Imposante et luxueuse compacte avec un coaxial « IsoFlare point source » de 20 cm en charge à double résonateur
F1-8 et évent BassTrax Tractrix. En termes d’ouverture et de capacité d’analyse, cette F1-8 n’a pas beaucoup de rivales.
Typée monitor, avec l’assurance de vivre les enregistrements sans filtre. Diapason no 703.
GOLDENEAR 1 600 €     Avec une courbe à tendance physiologique, elle a pour elle des arguments uniques : ampleur de la restitution dans
REFERENCE BRX le grave (actif-passif), profondeur de la scène sonore, énergie, grande aération (tweeter ruban) perceptible sur les
voix et les prises de son live. Un grand son au format compact. Diapason no 703.
JBL L82 CLASSIC 2 700 €     Deux voies néo-rétro avec caisse en bois plaqué noyer et cache en mousse Quadrex des JBL des 70’s.
Vivante et généreuse, la L82 Classic est une excellente alternative à des enceintes trop policées. Diapason no 692.

JEAN-MARIE 745 €    Diapason d’or 2017. La douceur ne nuit jamais à l’urgence dynamique ou à la limpidité. Le rendement, plutôt
REYNAUD LUCIA bas, sert la cause d’une belle stabilité sans aucune apathie. Diapason no 660.

HORS SÉRIE I 77
Enceintes bibliothèque / Enceintes connectées
JEAN-MARIE REYNAUD 1 230 €     Enceinte vivante, d’une belle homogénéité. Cela s’accompagne, sur les forte, d’une sonorité un rien acidulée
FOLIA JUBILÉ à peine rédhibitoire.
JEAN-MARIE REYNAUD 2 130 €    Une évidente filiation avec les VoceGrande. Même configuration à deux voies, même charge du 17cm et évent
BLISS JUBILÉ laminaire situé sous la façade. L’écoute apporte lisibilité, assise et rapidité. Encore meilleures avec les pieds
Magic Stand II. Diapason no 692.
JEAN-MARIE REYNAUD 8 400 €    Diapason d’or 2020. La VoceGrande est exigeante. Il lui faut un ampli nuancé et robuste, moyennant quoi elle
VOCEGRANDE exprimera une vérité qui peut atteindre au sublime. Ceci grâce à la finesse de son médium-tweeter à ruban AST
capable de gravir des sommets d’expressivité, et à son grave qui ne l’est pas moins. Diapason no 687.
JERN 11 EU 1 498 €     Coffret à la forme organique en fonte d’acier. Son raffiné, immatériel, avec une prééminence du haut médium
qui augmente la sensation de transparence. Très rapides sur les transitoires et championnes dans le placement
des sources. Modulo l’absence de la première octave et un rendement de 86 dB. Diapason no 692.
JERN 12 WS 2 690 €    Le résultat de grande classe force l’admiration : aération de la scène sonore, absence de son de boîte, rapidité
sans projection. Une Magico en miniature.
KEF Q350 549 €    La partie supérieure du spectre semble un peu brouillée, légèrement opaque, sans parvenir à la précision holo-
graphique des modèles haut de gamme de la marque. Diapason no 664.

KEF LS50 META 1 299 €     Diapason d’or 2021. Enceintes bibliothèques équipées du célèbre coaxial de 13 cm Uni-Q avec son labyrinthe
en MAT à la distorsion très basse. Très belle sonorité, et grand son en mode compact, à condition de les
associer à un caisson actif tel que le Kef KC62. Diapason no 703.
KEF R3 1 600 €  Le haut du spectre manque de limpidité et de soyeux à la façon de certains haut-parleurs large bande. Ceci
occasionne une sorte de projection sur les forte d’orchestre par exemple. Diapason no 675.

KEF REFERENCE 1 7 500 €    Diapason d’or 2017. Précision associée à une certaine magie. Lors de l’écoute d’un opéra, la transparence sur
les voix et l’acuité de l’image stéréo surprennent. Absence de son de boîte. Diapason no 660.

MARTIN LOGAN 1 499 €    Un tweeter à ruban plat équipe cette compacte. Le rendement est bon, 92 dB/W/m. Il en résulte une proposition
MOTION 35Xti agréable, souple, et aérée. Pourtant la dynamique se montre clairement en retrait, dommage. Diapason no 686.

MISSION ZX-1 799 €     Deux voies compacte avec un HP concave en aluminium. Un peu sèche au départ, il faut bien la roder. Puis la
restitution devient étonnamment ample, alliant sérénité, élégance et légèreté. Diapason no 696.
MONITOR AUDIO 2 135 €     Au programme, un tweeter ruban de type AMT qui file jusqu’à 50 kHz et un boomer de 16,5 cm à membrane en
GOLD 100 5G alliage aluminium magnésium céramique. La dynamique, sur de grands ensembles, est adoucie, la scène sonore,
quasi holographique. Timbres raffinés, bas du spectre estompé. Diapason no 686.
PARADIGM 330 €    Diapason d’or 2018. Fraîcheur sonore au service de la musicalité qui s’accompagne d’une simplicité appré-
MONITOR SE ATOM ciable à ce prix. Aération et précision. Diapason no 671.

PARADIGM 9 300 €     Légère accentuation du haut médium donnant aux acoustiques de salle une scène sonore assez réverbérée.
PERSONA B Excellente définition assortie d’un jeu instrumental toujours articulé. Diapason no 658.
PASCAL LOUVET 1 200 €     Beaucoup d’élégance et de délié. Belle restitution, tendue et constamment musicale, qui rappelle l’esthétique
MAXIMUM IIR de certaines électroniques anglaises (Naim, Linn…) Forte légèrement pincés manquant peut-être d’aisance et
de volume, mais la musicalité est bien là. Diapason no 642.
PASCAL LOUVET 2 990 €    Diapason d’or 2017. Musicalité exceptionnelle, tout en raffinement. Timbres admirables, d’une richesse constante.
ELOQUENSE Cette probité sert à merveille la musique classique. Diapason no 660.

PASCAL LOUVET PL40 7 250 €     Raffinement et qualités émotionnelles, mêlant rigueur et sérieux. Très légère crispation et sentiment d’introver-
sion nuançant peut-être notre plaisir. Diapason no 659.

PENAUDIO CENYA ARGUS     Pureté et stabilité avec cette remarquable enceinte, assortie d’une lisibilité instrumentale exceptionnelle, malgré
une légère tendance à la matité. Un ampli musclé est préconisé. Diapason no 636.

PERLISTEN S4B 7 990 €     Trois dômes sont alignés à la verticale pour une dispersion idéale du médium-aigu. Suit un boomer de 18 cm en
carbone. Réelle finesse et expressivité avec une dose de contrôle qui les rendent un peu sages. Diapason no 714..

PIEGA COAX 311 LTD 6 600 €     Qualité de fabrication hors norme. Ruban réservé au registre aigu entraînant une très légère sécheresse de timbres
associé à une étonnante rapidité. Beaucoup de finesse et de transparence. Diapason no 658.

PIER AUDIO 1 290 €     Le large bande de 13 cm est épaulé par un tweeter pour contrer la principale faiblesse de ce HP. Il en résulte un carac-
FILANTE 13 tère extraverti, grâce auquel on vit la musique. Pas parfaite, mais tellement communicative. Diapason no 696.
PMC DB1 GOLD 1 940 €    Enceinte de très haute qualité offrant une restitution élégante et constamment musicale.Timbres racés. Diapason no 653..

PMC TWENTY5 21i 3 120 €     Les Twenty 5 21i ne sont pas les enceintes du grand spectacle ; elles sont plutôt adaptées à une écoute de proximité
de très haute qualité, assortie d’une restitution élégante et constamment musicale. Timbres racés. Diapason no 696..

78 I
PODSPEAKERS 938 €    Diapason d’or 2018. L’effet Podspeakers est toujours opérant avec cette image stéréo vraiment extraordinaire et des
BIGPOD MK3 timbres frisant la perfection. Equilibre spectral rigoureux, dynamique d’une grande liberté. Diapason no 671.
POLK AUDIO 599 €     Diapason d’or 2021. Système deux voies organisé autour d’un très innovant haut-parleur de 13 cm à mem-
RESERVE R100 brane Turbine. Les R100 sonnent très libres, avec une bonne notion de transparence et d’espace sur tout le
spectre. Médium particulièrement expressif et éloquent. Diapason no 703.

PRO-JECT 599 € Voir page 10

SPEAKER BOX 5 S2

Q ACOUSTICS 489 €     Diapason d’or 2020. Les rondeurs du coffret traduisent un tempérament relativement extraverti pour une enceinte
3030i de ce volume, caractérisée par un réalisme bien tempéré, non dénué d’émotion. Diapason n° 692.
Q ACOUSTICS 499 €    Manque d’homogénéité de la scène sonore, un peu brouillonne : les instruments semblent tous au premier plan,
CONCEPT 20 sans mise en phase réellement rigoureuse. Timbres de qualité et bonne définition.
RECITAL-AUDIO  1 250 € Voir page 10
MUTINE HEFA EX
REGA KYTE 779 €     A peine plus haute qu’un vinyle, son corps en résine ne pèse que 3,7 kg. Ses transducteurs de conception avancée
participent à une sonorité expansive, donnant du relief, de la présence – beaucoup – et du charisme. Diapason no 714.
SONUS FABER 799 €     Bel espace et timbres raffinés. Le manque d’énergie lié à la modestie du haut-parleur principal et de sa charge
LUMINA I est compensé par une grande finesse et la capacité à reproduire des messages complexes. Diapason no 703.
SONUS FABER 2 000 €    Diapason d’or 2019. On connaît le goût de la marque italienne pour la beauté, négociée ici avec un réel talent :
SONETTO II le ciselé des violons viennois est des plus convaincants, exceptionnel à certains égards, à la fois dense et
cristallin. Timbres remarquables, qualité du phrasé également. Un coup de cœur. Diapason no 675.
SONUS FABER 4 250 €    Diapason d’or 2020. Avec son coffret en noyer massif aux parements cuir, elle représente la quintessence du luxe
MINIMA AMATOR II à l’italienne. D’une sonorité distinguée grâce à des timbres d’une rare élégance, elle est certainement l’une des
compactes les plus crédibles sur le plan de la cohérence musicale. Naturellement douée. Diapason no 686.
SONUS FABER 9 000 €     Beaucoup de charme, conséquence d’une grande richesse de couleurs, dans un contexte chaleureux, jamais
ELECTA AMATOR III éprouvant. Diapason no 680.
STUDIO LAB SLB 102 N 299 €     Diapason d’or 2018. Petite compacte de haute qualité, offrant une image sonore naturelle, avec de jolis timbres.
Très belle homogénéité, accompagnée d’un élan musical sans crispation. Diapason no 671.
TANNOY ARGUS     Diapason d’or 2007. Qualité exceptionnelle pour cette réplique miniaturisée de la célèbre Autograph. Très
PRESTIGE MINI grande rapidité, richesse incomparable du médium à la fois ouvert et précis. Timbres d’une richesse constante,
AUTOGRAPH admirablement différenciés. La musique respire avec une aisance surprenante. Diapason nos 546 et 550.
TECHNICS SB-C700E 1 499 €  Un pincement dans la zone médium nuit à la limpidité, à l’aisance et au sentiment d’ouverture. Volume sonore
appréciable. Diapason no 653.
THRAX 24 960 € Voir page 14
LYRA SE avec pieds

TRIANGLE 449 €     Ces deux voies compactes délivrent un son ouvert, tonique, généreux, entraînant et jamais monotone. Belle qualité
BOREA BR03 dynamique du grave qui compense ainsi l’absence de la première octave. Diapason no 696.
UNISON RESEARCH 3 100 €    Diapason d’or 2021. Système deux voies basé sur l’obtention d’une sensibilité élevée 93 dB/W/m. Deux transduc-
MAX MINI teurs, dont une chambre de compression chargée par un pavillon dans l’aigu, dans une caisse lourde et inerte.
Exceptionnelles rapidité, limpidité, lisibilité. La musique est incarnée avec énergie. Diapason no 696.
VIVID KAYA S12 8 190 €     Le tour de force de cette enceinte consiste à faire travailler un transducteur de 10 cm en simulant une charge
avec pieds infinie. Il est associé à un tweeter avec amorce de pavillon. Le résultat est bluffant tellement le son est libéré,
vif et expressif. Avec les limites physiques d’un 10 cm. Diapason no 714.

WHARFEDALE 300 €     Diapason d’or 2015. Petite bibliothèque bon marché au remarquable sens musical. Beaucoup de simplicité et
DIAMOND 220 de naturel avec un médium vif et expressif. Diapason no 638.

YAMAHA 9 298 €    Diapason d’or 2020. Le Zylon des membranes fait merveille. Pour qui veut les découvrir, l’une des meilleures
NS-3000 enceintes compactes jamais produites. Les enceintes n’existent plus, la représentation 3D est totale, la transpa-
rence absolue. Une révélation ! Diapason no 692.

Enceintes connectées
ADVANCE PARIS 1 490 € Voir page 42
ZENEO ZX

HORS SÉRIE I 79
Enceintes connectées / Enceintes actives / Caisson de grave
BANG&OLUFSEN 2 499 € à     Une réelle disposition musicale et une application plus ludique que pratique caractérisent ce Beosound
BEOSOUND BALANCE 3 099 € Balance. La technologie Beamforming permet d’agir sur la réponse et la directivité. Diapason no717.

BLOCK SB-100 499 €     L’effet stéréo satisfait, mais les timbres restent un peu sommaires, la dynamique et la bande passante limitées.
Diapason n° 670.

BLUESOUND 499 €     Pulse M embarque 80 W d’amplification et un système de haut-parleurs Omni-Hybrid. HUB permet d’injecter
PULSE M + HUB 349 € des sources extérieures au réseau Bluesound. Musicalement plaisant, à défaut d’être hi-fi. Diapason no 717..

CABASSE SWELL 229 €     Diapason d’or 2017. Mini-enceinte de haute qualité, généreuse, dynamique et bien timbrée. Crédible pour la
musique classique. Diapason no 663.

CABASSE 2 450 €     Le Keshi, une fois calibré, procure une des plus belles scènes sonores qui soient, avec un côté indépendant
THE PEARL KESHI de toute contrainte. Les voix sont superbes, complètement libérées, le grave ferme et tenu. Diapason no 717.

CABASSE 3 180 €     Diapason d’or 2021. La sphère de diamètre 22 cm accueille un boomer carbone HELD de 17 cm et un coaxial
THE PEARL AKOYA la paire BCI de 13 cm en carbone monté sur le même axe. La différence avec les Pearl (même médium-aigu), c’est
l’énergie déployée dans le grave. Qui est déjà phénoménale. Diapason no 696.

CABASSE THE PEARL 5 980 €    Diapason d’or 2020. Cette sphère de 33 cm, avec son boomer HELD de 25 cm et son coaxial, redéfinit le standard
la paire de l’enceinte active, intelligente et connectée. Musicalement, on tend vers l’idéal de la sphère pulsante, avec une
excursion en fréquences, une transparence et une dynamique qui laissent sans voix. Diapason no 691.
CABASSE THE PEARL 12 990 €     Le caisson Held connecté contient les amplis et l’algorithme pour piloter les satellites Baltic 5 à trois voies coaxiales
SUB + BALTIC 5 (exclusivité Cabasse). Le résultat est somptueux, avec une scène sonore géante et une absence totale de stress.
En réglant bien l’ensemble, on obtient un effet d’un naturel foudroyant. Diapason no 703.
CABASSE 25 000 € Voir page 18
THE PEARL
PELEGRINA

DALI RUBICON 6C 6 800 €    Diapason d’or 2021. Deux 15 cm à membranes en fibres de bois en bass-reflex, un tweeter à dôme souple
+ SOUND HUB et un super tweeter à ruban, 250 W par colonne. Le tout piloté par un hub avec streamer BluOS. Tous les
+ CARTE BLUESOUND détails, les couleurs, les inflexions, sont retranscrits avec un sens du phrasé évident. Diapason no 696.
DENON HOME 250 499 €     Enceinte stéréo deux fois deux voies + passif, configurable en mono via l’application pour former une paire
stéréo. L’écoute est sans défaut majeur, la transparence au rendez-vous, l’intelligibilité des voix bonne. Le grave
est souligné par le haut-parleur passif dans la région de 150 Hz, ce qui le rend un peu artificiel et redondant.
Modèle davantage destiné à une utilisation secondaire dans un cadre multiroom. Diapason no 695.

JEAN-MARIE REYNAUD 1 650 €     Système 2.1, filtrage passif pour les deux voies droite et gauche, actif par DSP pour le subwoofer et trois amplis
AGAPÉ en classe D. La restitution est globalement bien timbrée, riche et posée, opulente même. Diapason no 717.

KEF LSX II 1 499 €     Les LSX II reçoivent la toute dernière version du système d’exploitation Kef Connect et la nouvelle plateforme de
streaming sans fil W2. L’Uni-Q, même en tout petit format, installe une scène sonore bien au-delà des moyens
apparents, sans atteindre toutefois la matière des LS50 WII ; c’est déjà bien pour un 11 cm ! Diapason no 717.
KEF LS50 WIRELESS II 2 799 €      Diapason d’or 2020. Dans cette version II, les LS50 Wireless gagnent sur tous les plans : intelligibilité en hausse,
sans agressivité, tenue en puissance améliorée, avec un grave subtil et profond, baisse de la distorsion subjective,
agrandissement de la scène sonore. Les mêmes en mieux, beaucoup mieux même. Diapason no 695.
KEF LS60 WIRELESS 6 999 € Voir page 18

NAIM MU-SO QB 999 €     Un peu moins volumineux que son grand frère Mu-so. La restitution se révèle tout aussi remarquable, avec
beaucoup de relief et de puissance. Et une excellente qualité des timbres signée Naim. Diapason no 670.

NAIM MU-SO 1 599 €    Diapason d’or 2019. On retrouve cette puissance impressionnante au seul service de la musicalité et d’une
2e GÉNÉRATION dynamique sans compression aucune. La beauté des timbres est de premier ordre, tout à fait en adéquation
avec la musique classique, grâce à cette qualité innée du phrasé dont Naim est capable. Diapason no 685.
Q ACOUSTICS  1 999 €     Enceintes actives connectées via un hub à liaison radio sans fil. Celui-ci possède une entrée HDMI ARC et
ACTIVE 200 une entrée phono. Reproduction très tonique, très précise, à tendance monitor, avec un surcroît de présence
dans le médium. Insuffisance de relief et de profondeur pour la musique classique. Diapason no 696.
SONUS FABER 1 799 €     Un système actif stéréo quatre voies sept haut-parleurs optimisé par DSP recrée un son immersif à partir de ce
OMNIA bel objet design. Pour une écoute plus sensuelle qu’intellectualisée, dans un cadre domestique. Diapason no 717.

80 I
TEUFEL STEREO M 999 €    Diapason d’or 2021. Véritables trois voies actives avec un woofer de 15 cm à membrane carbone en bass-
reflex, associé à un coaxial de 13 cm. L’application Raumfeld est limitée. Pas le son, explosif, au bon sens
du terme, mais hyper fin et détaillé. Une rare réussite sur le plan sonore. Diapason no 706.
TRIANGLE AIO 3 399 €     Enceinte tout-en-un deux fois deux voies stéréo. Déjà à l’aise en solo, les AIO 3 jouent encore mieux assemblées
en paire. On retrouve cette tendance à un son vif et enjoué qui est un peu la signature de Triangle. Dans cette
configuration, on éprouve une forme de jubilation provoquée par l’obtention d’un son très ouvert avec une scène
sonore bien campée. Avec le confort du streaming en wifi. Diapason n° 695.
TRIANGLE AIO TWIN 699 € à    Diapason d’or 2021. 2x50 W, un streamer, un étage phono, un boomer de 13 cm à membrane papier et un
799 € selon tweeter à dôme soie de 25 mm : la définition parfaite d’un système d’enceintes connectées abordable et
finition complet. Côté son, un grand naturel et une belle ouverture. L’auditeur est comblé. Diapason no 706.
VIFA REYKJAVIK 219 €     Malgré sa taille modeste, l’image sonore se déploie avec une belle homogénéité et une réelle clarté. Diapason
no 670.
VIFA OSLO 549 €     Diapason d’or 2016. Qualité sonore surprenante, d’une classe et d’une limpidité hors norme. Très grande
justesse de timbres perceptible sur les voix, qualités dynamiques également stupéfiantes. Diapason no 652.
VIFA COPENHAGEN 799 €     Diapason d’or 2015. Enceinte Bluetooth de très haut niveau, au résultat sonore totalement convaincant.
Transparence, relief, qualité des timbres, tout y est. Diapason no 641.
YAMAHA 279 €     Diapason d’or 2019. Très beau relief sonore et timbres de qualité malgré la compacité de l’enceinte. Au format
MUSICCAST 20 MP3, le résultat est déjà satisfaisant. Il devient remarquable en FLAC ou en WAV. Diapason no 681.

Enceintes actives
ATC 9 600 €    Colonne trois voies actives dérivée des enceintes de monitoring. On y trouve un filtre actif à compensation de
SCM40A phase et 242 W d’amplis en classe AB, ainsi qu’un HP médium à dôme de 75 mm. Il y a de la matière et de
l’énergie partout, avec une linéarité sans faille, promettant de longues écoutes façon live. Diapason no 692.
DALI OW C 1 290 €     Diapason d’or 2020. Enceintes actives « tableaux », parfaites pour compléter un écran large. L’équipement en
+ SOUND HUB 300 € haut-parleurs élaborés, le traitement par DSP, la transmission radio avec le hub situent ces enceintes clairement
COMPACT dans le monde de la hi-fi sans fil. Ainsi équipées, encore meilleures que leurs sœurs passives. Diapason no 695..

ESCAPE P9 999 €     Diapason d’or 2018. Volume sonore vraiment impressionnant, idéal pour les soirées d’été en plein air. D’autant
que le principe omnidirectionnel est très convaincant. Diapason no 674.
KANTO YU6 599 € à     À part le streamer, il ne manque rien à ces deux voies actives de 2x50 W en classe D, ni les entrées numé-
649 € selon riques (mais pas d’USB) ni un étage phono MM. La musique – notamment celle purement acoustique – y
finition est traitée avec beaucoup d’égards. Diapason no 706.
KLIPSCH PROMEDIA 399 € Voir page 42
HERITAGE 2.1 BT

LA BOÎTE CONCEPT 990 €      Diapason d’or 2018. Belle impression de puissance, assortie d’une dynamique sans compression. Timbre vocaux
PR/01 d’un bon réalisme et grave fort bien tenu. Diapason no 674.

PIEGA 5 450 €    Assemblées à la main en Suisse, ces Piega ont des ébénisteries en aluminium, un DSP et 180 W d’amplis par
WIRELESS 501 avec boîtier enceinte, deux boomer-médium de 12 cm et un excellent tweeter à ruban. La transmission radio 24 Bit/96 kHz
+ PIEGA CONNECT Piega se fait via le Piega Connect, qui reçoit le Bluetooth en aptX. Les timbres sont scrupuleusement respectés, la
Connect dynamique est bien présente, pour un résultat de premier plan. Diapason n° 692.

QUADRAL ARGUS     Diapason d’or 2015. Enceinte munie d’un amplificateur pouvant se relier directement au lecteur CD. Très bonne
RONDO AKTIV qualité sonore, comparable à celle d’une enceinte bibliothèque d’excellent niveau. Diapason n° 641.

SYSTEM AUDIO 5 390 €    Diapason d’or 2020. Quatre voies actives et une transmission radio sans fil pour cette fine colonne au potentiel
LEGEND 40.2 avec le musical impressionnant. Ampleur, profondeur, étendue du spectre, étagement des plans, matière et filé, expressi-
SILVERBACK Stereo Hub vité, respect des timbres et de l’alignement temporel, grave jusqu’à 20 Hz, le bilan est renversant ! Diapason no 686..

Caisson de grave
KEF KC62 1 699 €    Diapason d’or 2021. Unique en son genre, ce caisson ultra-compact, avec ses deux boomers de 15 cm, promet de
descendre à 11 Hz (!) à -3 dB avec un niveau maxi de 105 dB SPL. Tout en filtrant les satellites. Selon les réglages,
il procurera un grave solide, léger ou percutant, vivant sans être fatigant. Diapason no 703.

HORS SÉRIE I 81
Tuners, minichaînes, tout-en-un, casques

Amplificateur-tuner
DYNALAB 8 390 €    Haut de gamme composé du tuner MD-108 et de l’intégré MD-306. Image sonore d’une grande pureté en
MAGNUM MD-209 FM. Aucun souffle perceptible. Malgré un léger manque de sensualité et d’abandon, tout se perçoit de façon
SIGNATURE exemplaire. Dynamique remarquablement contrôlée. Sens de la perfection un peu janséniste. Diapason n° 578.

Radios
COMO AUDIO AMICO 499 €    Diapason d’or 2019. Limpide et bien timbrée, elle profite d’une puissance impressionnante. L’écoute en FM satis-
fait pleinement, d’autant que la sensibilité ne laisse guère à désirer. Excellente prestation en mode Bluetooth à partir
du smartphone. Diapason n° 681.
COMO AUDIO MUSICA 899 €    En dépit d’un fonctionnement un peu abscons, la Musica est très complète (CD, tuner FM/DAB+, liaisons
wifi, Ethernet et Bluetooth) et délivre une sonorité vraiment aboutie pour un combiné de ce volume : quelque
chose d’harmonieux et de limpide, bien adapté à l’écoute de musique classique. Diapason no 695..

LOEWE 719 €    Pureté du concept mais performance musicale limitée pour ce très joli combiné radio FM/DAB/DAB+,
KLANG S3 lecteur CD, lecteur wifi et Bluetooth. 2x30 W et quatre HP. Très convenable en CD. Diapason no 717.
ROSE RS-301 799 €    Radio internet streamer audio et vidéo avec écran tactile 5 pouces, wifi, Ethernet et Bluetooth. Appareil très
agréable au quotidien, offrant une belle présence, dont on peut ajuster la réponse à son goût de manière
assez fine en pénétrant dans les réglages accessibles par les menus. Résultat sonore à mesurer toutefois
à l’aune des deux haut-parleurs principaux d’un diamètre de tout juste 7 cm. Diapason no 695.
SANGEAN 999 €    Tout est à bord de ce combiné tuner FM/DAB, lecteur réseau wifi, Ethernet et BT, lecteur CD et SD card,
REVERY R10 système audio 2.1 à quatre HP. Le son est vif, enjoué, bien distribué dans l’espace. Séduisant. Diapason no 717.

SONORO 1 099 €    Diapason d’or 2020. Combiné massif rappelant les gros postes d’antan avec CD, tuner FM/DAB+, port USB-A,
MEISTERSTÜCK 1 199 € streaming et Bluetooth bidirectionnel. Haut-parleurs 2x2 voies + subwoofer pour un total de 140 W. Le son est
Noyer ample, puissant et limpide. Une belle réussite qui séduira plus d’un sceptique. Diapason no 695.
T+A CARUSO 3 300 €    Troisième évolution du Caruso lancé en 2008, incluant lecteur CD, tuner FM/Dab+, Bluetooth bidirectionnel,
accès au réseau en wifi ou Ethernet. Sept haut-parleurs, dont un subwoofer de 17 cm et 200 W d’ampli-
fication gérée par DSP. Le son le plus pur, le plus crédible dans un combiné de ce volume. Diapason no 695.

Minichaînes et tout-en-un
ADVANCE PARIS 2 190€    Diapason d’or 2021. N’omet aucune des fonctions indispensables pour constituer une chaîne évoluée, met en avant
MYCONNECT 150 des amplis en classe AB de 2x130 W, une grande maîtrise de l’usage et de la musicalité. Diapason no 706.

AVM INSPIRATION CS2.3 5 490 €    Tout-en-un atypique et très compact (lecteur réseau, CD, tuner FM, convertisseur, préampli et ampli). Sonorité
élégante en lecture CD comme en streaming, avec une belle profondeur, même si l’on aimerait quelque chose
d’un peu plus affirmé et de plus extraverti. Très bon étage phono MM/MC. Diapason no 706.
BLOCK CVR-200 1 699 €    Combiné streamer DAC ampli, lecteur Blu-ray, tuner FM/DAB+, Bluetooth bidirectionnel, phono MM. Belle
musicalité d’ensemble, notamment en lecture CD, mais aussi en streaming et en phono, avec un équilibre
bien tenu et une vigueur palpable. Ergonomie passable de l’application Undok. Diapason no 706.

82 I HORS SÉRIE
LA BOITE CONCEPT 3 490 € Voir page 44
LX X PLATINE

MARANTZ M-CR612 799 €    Combiné performant, lecteur CD connecté avec tuner FM/DAB+, Bluetooth, gestion par application multiroom
Heos, Airplay 2. 4x30 W pour deux groupes d’enceintes. Les timbres sont justes, l’équilibre harmonieux, les
interprètes bien dessinés. Un excellent choix à la lisière de la hi-fi et du multimédia. Diapason no 706.
NAIM UNITI ATOM 2 999 €    Diapason d’or 2018. Restitution souveraine dans toutes les circonstances, qu’il s’agisse de l’écoute CD ou des
fichiers dématérialisés. Une chaîne compacte d’un luxe bien pensé. Diapason no 674.
NAIM UNITI STAR 4 699 €    Diapason d’or 2017
2017. Ampli, préampli, lecteur CD, lecteur réseau et radio internet sans faille. Lecture des
CD et des fichiers dématérialisés réjouissante. Diapason no 663.
PS AUDIO 4 030 €    Diapason d’or 2021. Sous un dessin minimaliste, un préampli en classe A, un DAC PCM 384 kHz DSD128, un
STELLAR STRATA streamer et 2x100 W. Et surtout une belle ampleur et beaucoup de musique. Diapason no 706.

QUAD 1 999 €    Combiné streamer DAC ampli, lecteur CD, tuner FM/DAB+, Bluetooth, muni du DTS Play-Fi. Son doux et
ARTERA SOLUS PLAY soyeux en CD, avec des timbres d’un grand raffinement, une scène sonore large et qui respire. Mais limité
en lecture réseau par le DTS Play-Fi, plus adapté au multicanal et au multiroom. Diapason no 706.
SONORO MAESTRO 2 498 €    Séduisante minichaîne à laquelle il ne manque rien, CD, wifi, Ethernet, Bluetooth bidirectionnel, tuner FM/
+ ORCHESTRA DAB, 2x100 W en classe D et même de bonnes enceintes qui ne font pas de la figuration. Un kit musical
pensé comme un tout et une palette sonore apte à ravir tout mélomane exigeant. Diapason no 717.

TAGA HARMONY 529 €    Minichaîne avec lecteur CD, tuner FM/DAB+, port USB-A, Bluetooth, réveil et timer, amplification hybride
HTR-1000 CD V2 tubes/transistors. Son travaillé, chaud et incarné, pour un budget totalement abordable. Diapason no 706.
TECHNICS 899 €    Deuxième mouture d’une chaîne hi-fi tout-en-un bénéficiant de technologies issues de la gamme audiophile.
OTTAVA SC-C70MK2 Dans un coffret lourd à capot en aluminium, un système audio 2.1 puissant, un lecteur CD, un tuner FM/
DAB+, la radio Internet, connexions wifi, Ethernet et Bluetooth, et même une sortie casque. L’ensemble est
homogène et bien timbré, à défaut d’être totalement fidèle. Diapason no 695.
TECHNICS 999 € Voir page 44
SA-C600 + SB-C600 649 €

YAMAHA MCR-B270D 399 €    Diapason d’or 2020. Minichaîne avec CD, tuner FM/DAB+, port USB-A et Bluetooth 4.2. Délivre un son très libre,
fin et détaillé, ni vulgaire, ni monotone. Jusqu’aux enceintes totalement surprenantes. Diapason no 695.

Baladeurs audiophiles
ASTELL&KERN 1 599 €    Baladeur aux capacités superlatives, muni d’un écran HD tactile et d’un DAC modulaire interchangeable
SE180 + SEM1 DAC SEM2 (SEM1 ESS ou SEM2 AKM en option). Wifi et Bluetooth, il peut servir de lecteur réseau, de carte son ou de
en option serveur. Le son de ce nomade de salon est d’un naturel confondant grâce à une transparence absolue, une
379 € absence complète de crispation et une séparation des canaux exceptionnelle. Diapason no 702.
ASTELL&KERN 2 300 € Voir page 41
A&ULTIMA SP2000T

ASTELL&KERN 2 300 € Voir page 41

ACRO CA1000

COWON ARGUS    Baladeur compact et bien conçu qui se charge comme un disque dur jusqu’à 90 CD ou plus avec une carte
PLENUE D3 microSD. Il est doté d’un dual DAC et peut alimenter de gros casques nécessitant une bonne énergie. Parfait
pour s’initier à l’écoute binaurale avec une vraie qualité à un tarif non excluant. Diapason no 702.
SONY DMP-Z1 9 000 €    Diapason d’or 2020 avec casque MDR-Z1R. Lecteur DAC superlatif alimenté par batteries. L’une des écoutes les
plus pures et des plus positivement déstabilisantes qui soient. Exceptionnel en tous points. Diapason no 695.

Casques
AUDEZE LCD-5 4 990 € Voir page 40

AUDIO TECHNICA 680 €   Casque haut de gamme, au port très agréable. L’image sonore paraît, hélas, constamment artificielle,
ATH-A2000Z entachée de scories électroniques – sur les applaudissements notamment. Ceci ne correspond guère à
la réalité. Diapason no 648.

HORS SÉRIE I 83
Casques
AUDIO TECHNICA 1 999 €      Diapason d’or 2021. Coques en ébène veiné, transducteurs de 53 mm et double cavité accordée pour
ATH-AWKT KOKUTAN ce champion de sensibilité, de finesse et de résolution. Un casque à l’esprit monitor, sans concession.
Diapason no 702.
AUSOUNDS AU-XT-ANC 199 €      Casque Bluetooth ANC. Bien présenté, léger et confortable, ne possède pas toutes les fonctions et l’ANC dernier cri
d’un Bose ou d’un Sony. Ses atouts : la partie acoustique très soignée, et le prix. Diapason no 702.
AUSOUNDS AU-X-ANC 399 €      Des transducteurs orthoplanar dans un casque Bluetooth ANC aptX HD ce n’est pas courant. La musicalité y gagne,
surtout la scène sonore, respirante à la manière d’un casque ouvert. Pour mélomanes exigeants. Diapason no 713.
B&W PX7 269 €      Casque Bluetooth ANC. L’accent est mis sur la qualité des transducteurs et l’arceau en carbone qui le rend confortable
et léger. Son chaud à caractère physiologique, le grave surprend par son niveau et sa tenue. Diapason no 691.
BEYERDYNAMIC 519 €      Diapason d’or 2017. Rendement assez faible mais nullement rédhibitoire. Très grande justesse des
AMIRON HOME timbres, respiration naturelle de la musique. Un des meilleurs casques du moment. Diapason no 663.
CAMERTON BINOM-ER 5 490 €      Casque isodynamique ouvert avec un transducteur plan de 91 mm pour une surface émissive de 6x7 cm.
Des défauts de jeunesse en finition, et un son proche des Audeze LCD-5 ou T+A Solitaire P. Haut niveau.
Diapason no 713.
DALI iO-6 399 €      Ce casque Bluetooth ANC privilégie l’analyse et la rapidité. Zone médium très riche en informations bien disposées
dans l’espace, fidèle aux différentes prises de son. Ne lui manque qu’une pointe de chaleur. Diapason no 691.
DENON AH D5200 599 €      Diapason d’or 2018. Restitution remarquable, parfaitement équilibrée sur le plan spectral. Timbres à l’avenant.

DENON AH-D7200 799 €   Netteté et limpidité insuffisantes provoquant une image sonore réverbérée et agressive, éprouvante sur
la durée. Sens musical préservé malgré tout. Diapason no 659.
EARSONICS 1 899 €     Intra-auriculaires hi-tech, dix transducteurs par écouteur. Reproduction axée sur la définition, médium
GRACE PLATINUM ultra limpide et absence totale de distorsion. Un peu droit pour le classique. Diapason no 713.

FINAL D8000 3 499 €     Léger manque d’équilibre sur le plan tonal : les voix semblent un peu projetées, au détriment d’une
certaine homogénéité. Diapason no 670.
FOCAL CELESTEE 999 €     Casque fermé successeur de l’Elegia. Bon équilibre tonal légèrement physiologique, transparence convenable
pour un casque clos. Sa qualité essentielle est de laisser vivre la musique dans son énergie. Diapason no 702.
FOCAL CLEAR MG PRO 1 499 € Voir page 40

FOCAL STELLIA 3 000 €    Casque très haut de gamme, bien fabriqué, mais qui manque légèrement de transparence et de chatoiement
dans la partie supérieure du spectre, un rien opaque. Dynamique étendue.
FOCAL UTOPIA 4 000 €     Diapason d’or 2016. Casque de prestige frisant une certaine perfection : l’air circule entre les instruments
rendant perceptible une troisième dimension, notamment lors des nuances pianissimo. Diapason no 652.
FOSTEX T60RP 399 €    Espace virtuel remarquablement maîtrisé. Timbres de qualité et dynamique très vive. Diapason no 670.

FOSTEX TH-610 849 €     Diapason d’or 2017. Limpidité remarquable et très grande lisibilité musicale qui ne nuit jamais au soyeux
des cordes. Timbres superbes. Diapason no 663.
FOSTEX TH-900 MKII 2 199 €     Diapason d’or 2018. Restitution remarquable, parmi les meilleures du moment. Qualité des timbres, espace
ANNIVERSARY sonore, maîtrise de la dynamique : tout frise la perfection. Diapason no 674.
FOSTEX TH909 2 499 €     Diapason d’or 2019. Remarquable en tout point, l’écoute distille un authentique plaisir : raffinement des timbres,
beauté de la scène stéréo, expressivité des nuances, tout y est, avec un talent de chaque instant. Diapason no 681.
GRADO SR-325X 625 €     Diapason d’or 2021. Magnifique réussite d’ouverture et d’équilibre pour ce casque ouvert, aux coques en
aluminium et transducteurs de 44 mm. Un champion de finesse et de musicalité. Diapason no 702.
GRADO RS1X 1 295 €    Premier casque ouvert en trois essences de bois différents à recevoir les haut-parleurs X de 50 mm. Les
mousses modèle G de grand diamètre sont une option conseillée pour améliorer le confort et bénéficier
d’une écoute calme et fluide, exempte de tout stress, au phrasé superbe. Diapason no 713.
GRADO GS1000e 1 435 €     Diapason d’or 2019. L’écoute séduit immédiatement par son aération et son extrême fraîcheur. Les
instruments se détachent avec une aisance singulière, d’une façon volontiers « analogique », toujours suave
et vivante. C’est la promesse de longues heures d’écoute, sans fatigue aucune. Diapason no 681.
GRADO GS2000e 1 950 €    Le médium semble un peu accentué, sans doute au détriment de l’équilibre général. Ceci entraîne une
petite coloration. De la musicalité à revendre néanmoins, une scène sonore très vaste.
GRADO GS3000e 2 390 €     Diapason d’or 2020. Un beau casque ouvert, à l’ancienne. Transducteurs de 50 mm et coques en bois de Cocobolo.
Un confort d’écoute comme on ose à peine l’espérer, fait de sensibilité, de chaleur et de sensualité. Diapason no 691.
HIFIMAN DEVA 369 €    Original casque filaire pourvu d’un « dongle » Bluetooth enfichable en technologie orthodynamique planaire.
Résultat assez flatteur, avec une scène sonore très vaste, au détriment du grave. Diapason no 691.

84 I HORS SÉRIE
HIFIMAN HE-1000V2 3 249 €     Diapason d’or 2017. Le principe orthodynamique à son meilleur, associant la précision des modèles électrosta-
tiques au côté chaleureux et sensuel des meilleurs casques traditionnels. Exceptionnel. Diapason no 663.
JBL E55BT 129 €    Insistance dans le haut médium provoquant une forme de coloration sur les timbres instrumentaux ou
vocaux. Cette acidité sur les forte n’empêche pas une certaine musicalité. Diapason no 659.
JBL E65BTNC 199 €    Restitution agréable plutôt axée sur le registre médium, vivant et expressif. Timbres un peu simplifiés.
Diapason no 670.
KENNERTON VALI 1 150 €     Casque d’origine russe fort bien fabriqué mais accusant un certain poids (554 g). Restitution de grande
classe et timbres de qualité : tout est remarquablement tenu. Diapason no 659.
KLIPSCH HP-3 HERITAGE ARGUS     Ecoute à la fois fluide et généreuse, assortie d’une belle spatialisation. Léger lissage altérant la partie
supérieure du spectre. Diapason no 670.
MEZE AUDIO 309 €     Belle présentation et confort affirmé pour ce casque néo-rétro à oreillettes bois. Tout semble facile, en place,
99 CLASSICS chantant, avec vivacité, fraîcheur et vitalité. Un peu généreux dans le grave. Diapason no 691.
MEZE AUDIO 1 100 €     Ecouteurs intra-auriculaires à cinq transducteurs en boîtier aluminium. Capacité rare à produire une
RAI PENTA scène sonore gigantesque, timbres d’une grande richesse, absence de distorsion. Diapason no 702.
MEZE AUDIO 2 999 €     Diapason d’or 2019. Musicalité et grande classe sonore avec ce casque en tous points remarquable, très
EMPYREAN confortable de surcroît. En réalité, l’Empyrean appartient à la famille de l’excellence absolue, celle de l’incom-
parable Hifiman HE1000V2 (Diapason d’or 2017). Le plus beau des compliments. Diapason no 681.
MEZE AUDIO ELITE 4 000 €     Casque isodynamique ouvert avec membranes immenses de 46,5 cm2. La sensation de présence le
dispute à l’aisance, avec un bas médium habité et une scène sonore grandeur nature. Diapason no 713.
NAD VISO HP70 399 €     Diapason d’or 2020. Casque Bluetooth ANC à technologie RoomFeel de PSB. Très spontané, sans crispation
ni déséquilibre tonal. Ouverture de la scène sonore à peine croyable pour un casque BT fermé. Diapason no 691.
PERIODIC AUDIO 99 €    Restitution plutôt crue, un peu criarde, qui ne sied guère aux exigences de la musique classique. Version
MAGNESIUM mise à jour avec des câbles interchangeables en 2022. Diapason no 681.
PHONON SMB-01L 65 €     Plutôt destiné aux professionnels, ce gros casque circumaural fait appel à un transducteur Fostex de 50 mm
free edge. Trois petites vis permettent de passer d’un casque fermé à un casque ouvert, plus adapté à une
écoute hi-fi. Casque neutre, linéaire, sans excès, avec un médium bien articulé. Diapason no 709.
PIONEER SE-CH3T 740 €     Restitution de qualité, si l’on tient compte du prix très attractif : volume, bande passante tout y est, ou
presque. Diapason no 670.
PIONEER SE-MHR5 160 €     Diapason d’or 2016. Image sonore à la fois vive, chaleureuse et d’une constante justesse tonale.
Timbres sans faille et dynamique à l’avenant. Diapason no 652.
PIONEER SE-MS7BT-K 189 €     Sens musical indéniable, malgré quelques duretés de timbres sur les forte, peut-être imputables à
l’absence totale de rodage. Diapason no 659.
PLANTRONICS 129 €     Assise et volume étonnants pour ces petites oreillettes de haute qualité. La musique se déploie avec faste,
BACKBEAT GO 410 sans coloration sensible.
SENDY AUDIO 1 599 € Voir page 40
PEACOCK

SENNHEISER HD 560S 199 €    Diapason d’or 2020. Un casque circumauriculaire ouvert, léger, avec une bande passante étendue et
une bonne sensibilité. Soit l’archétype du casque parfaitement adapté à l’écoute chez soi de la musique
classique, dans des conditions optimales, pour un budget abordable. Excellent. Diapason no 695.
SENNHEISER HD 599 199 €     Diapason d’or 2017. Homogénéité souveraine dans l’esprit du fameux HD650. Tout est en place avec
chaleur et rigueur. Diapason no 663.
SENNHEISER 299 €     L’intra auriculaire IE 300 intègre une version affinée du transducteur Extra Wide Band (XWB) 7 mm. Mieux
IE 300 vaut passer à l’IE 600 pour saisir tout le potentiel musical de ce transducteur large bande, donc cohérent.
SENNHEISER 699 € Voir page 38
IE 600
SENNHEISER 1 299 €     Ecouteurs intra-auriculaires monotransducteurs en boîtier aluminium. Une restitution d’une grande
IE 900 pureté avec une tendance à relever le médium. Scène sonore de type hologramme. Diapason no 702.
SENNHEISER HD 820 1 999 €     Diapason d’or 2020. Casque fermé et ampli DAC. Ce qui impressionne d’emblée, c’est la transparence
ET AMPLI HDV 820 2 399 € et la linéarité, absolument sans équivalents. Pour amateurs de vérité absolue. Diapason no 691.
SHURE SRH1540 609 € Voir page 38

SOLTANUS EURIDICHE 2 590 €     Casque électrostatique ouvert avec membranes de 104 mm et adaptateur pour se connecter en sortie
3D + ADAPTATEUR ACTIF 1 390 € d’ampli. Ampleur, douceur et équilibre sont les qualités notoires de cet ensemble. Diapason no 713.
SONY WH-1000XM4 380 €     Une référence pour les casques Bluetooth ANC. Procure un son limpide, articulé, avec une bande passante très
large et une bonne linéarité. Scène sonore bien en place qui n’enferme pas l’auditeur Diapason no 702.

HORS SÉRIE I 85
Casques / DAC / Accessoires audiophiles / Câbles de modulation
SONY MDR Z1R ARGUS     Diapason d’or 2020 avec lecteur DMP-Z1. Pour de nombreux audiophiles, la disparition de ce casque, avec ses
transducteurs de 70 mm, est une perte irremplaçable. Rare, même sur le marché de l’occasion. Diapason no 695.
STAX SR-L500 MkII 925 €     Transparence et rapidité à peu près absolues pour ce modèle électrostatique accompagnées, comme souvent
chez Stax, d’une forme de sécheresse des timbres et de dureté sur les forte. Précision rythmique et qualité
des gradations dynamiques de très haut niveau. Ampli SRM 353X remplacé par SRM 400S. Diapason no 648.
STAX SR-L700 MkII 1 750 €     Diapason d’or 2020. Casque électrostatique et ampli DAC dédié. En majeur, très haut degré de transparence de
ET AMPLI SRM-D50 1 490 € l’ensemble, absence de distorsion et de coloration, tenue du grave et rapidité des transitoires. Diapason no 691.
T+A SOLITAIRE P-SE 5 200 €     Casque orthoplanaire ouvert, avec transducteur TPM 2500 magnétostatique, câble cuivre et argent. On reconnaît
la finesse, la justesse et l’espace du Solitaire P, un cran au-dessous. Très beau médium. Diapason no 713.
T+A SOLITAIRE P 5 200 €     Diapason d’or 2020. Casque orthoplanaire et ampli DAC symétrique en classe A. En comparaison du Solitaire, la
ET AMPLI HA 200 6 900 € majorité des casques apparaissent typés, entravés d’un manque d’ouverture, de transparence ou de linéarité. Les
deux éléments représentent un sacré investissement, à une altitude où seuls volent les meilleurs. Diapason no 691.
TECHNICS EAH-TZ700 1 199 €     Premier casque intra-auriculaire de Technics à membrane aluminium et corps en magnésium/titane.
L’impression générale est d’être branché sur la musique, dans une plénitude totale. Diapason no 691.
TECHNICS EAH-A800 349 €     Technics sort le grand jeu : transducteurs de 40 mm free edge, BT 5.2, codecs SBC, AAC, LDAC 24 Bits/96
kHz, excellente application. Prestations élevées en régime musical. Diapason no 713.
TEUFEL REAL BLUE NC 230 €     Très bonne surprise que ce casque Bluetooth 5.0 Qualcomm aptX AAC. Des transducteurs de 40 mm,
le contrôle de la réponse par l’app et de bonnes dispositions musicales. Réussi ! Diapason no 713.
YAMAHA YH-E700A 399 €     Nouveau venu au club des casques Bluetooth ANC, Yamaha débarque avec un casque imposant, très
étudié d’un point de vue acoustique grâce à un algorithme adaptant la réponse en continu. Scène sonore
immense, sans toniques désagréables, assortie d’une bonne capacité d’analyse. Diapason no 702.
YAMAHA YH-L700A 499 €    Ce casque Bluetooth 5.0 aptX Adaptative au design rétro futuriste brille par son orientation plus hi-tech
qu’audiophile. En témoigne la fonction Head Tracking et les presets surround pour fans de ciné et de jeux
vidéo. En positif, une scène sonore étonnamment vaste pour un casque fermé. Diapason no 709.

Amplificateurs & DAC pour casques

ASTELL&KERN 129 €     Diapason d’or 2021. Cette merveille de précision équipée de deux puces Cirrus Logic CS43198 MasterHiFi
DUAL DAC traite PCM 32 Bits/384 kHz et DSD256, tutoyant des appareils nettement plus onéreux. Diapason no 702.
AUDIOQUEST 299 €     La force du DragonFly Cobalt ? Un son riche, harmonique, consistant, avec beaucoup d’informations d’ambiance
DRAGONFLY COBALT et du corps. La compacité et une totale simplicité d’usage sont de la partie, Plug & Play ! Diapason no 691.
BRYSTON 2 860 €     Diapason d’or 2021. Ampli casque purement symétrique en vraie classe A pouvant atteindre 2x2 W sous 32 Ω.
BHA-1 On passe dans une autre dimension sonore, quasiment sans limites. Bouleversant. Diapason no 702.
CHORD 629 € Voir page 42
MOJO 2 + POLY 649 €
IFI AUDIO 189 €     Diapason d’or 2020. Ampli DAC nomade sur batterie. Compact, puissant, transparent, le Hip Dac gratifie l’auditeur
HIP DAC V2 de son ouverture et de son expressivité, y compris avec des casques gourmands. Désormais en version V2.

IFI AUDIO 599 €     Puissant ampli casque symétrique alimenté par batterie. DAC PCM 768 kHz DXD, DSD512 et MQA 384 kHz
xDSD GRYPHON avec écran 5’’. 215 g d’énergie et d’excellence. Un puncheur doué de finesse. Diapason no 713.

IFI AUDIO 799 €     Diapason d’or 2021. Puissant ampli casque symétrique ou préampli DAC à la fiche technique pléthorique.
IDSD NEO Véritable couteau suisse aux qualités musicales avérées, au casque comme en DAC. Diapason no 698.

IFI AUDIO 999 €     Ampli DAC symétrique sur batterie à hautes performances qui transporte l’auditeur au cœur de l’interprétation,
IDSD DIABLO en intensité, en espace et en véracité. Absolument remarquable. 5 étoiles en raison du tarif. Diapason no 702.

LEHMANN LINEAR 999 € Voir page 41

LUXMAN P-700U ARGUS     Diapason d’or 2014. Ampli casque de très haut vol, comptant parmi les meilleurs disponibles. Les archets se
posent sur les cordes avec une infinie délicatesse. Dynamique extrêmement raffinée. Diapason no 630.

M2TECH DAC HIFACE 179 €     Diapason d’or 2020. DAC de la taille d’une grosse clé USB. La sortie sur jack 3,5 permet de brancher un casque
ou un cordon ligne. Son précis et consistant, transformera tout fichier en source de qualité. Diapason no 694.

M2TECH MARLEY MkII 1 890 €     Préampli ligne et ampli casque à composants discrets et transistors FET. Gain (impédance) et tonalité sont
ajustables. Reproduction linéaire, équilibrée, limpide. La qualité est bien là, sans excès. Diapason no 713.

NAIM UNITI ATOM 2 999 €     Diapason d’or 2021. Clone de l’Uniti Atom orienté vers l’écoute au casque, avec ampli en classe A, streamer et
HEADPHONE EDITION DAC. Un modèle du genre, aux possibilités multiples et au potentiel musical achevé. Diapason no 702.

86 I HORS SÉRIE
NUPRIME 149 €     Mini DAC ampli aux caractéristiques superlatives PCM 32 Bits/384 kHz et DSD 256 dans un boîtier en aluminium.
HI MDAC Son d’une grande clarté, vif, engageant, très dynamique, avec une scène sonore bien campée. Diapason no 702.

PRO-JECT 99 €     Mini DAC ampli capable d’alimenter un gros casque type Grado SR325X à partir d’un smartphone ou d’un
DAC BOX E MOBILE PC. Son ample, plein, solide, structuré, mais pas le plus aérien ni le plus soyeux. Diapason no 702.
SPL PHONITOR XE + 2 799 €    Ampli DAC muni de commandes pour ajuster un certain nombre de phénomènes psychoacoustiques régissant
UBER-DAC768 l’écoute au casque. Caractère monitor, transparent, beaucoup d’énergie et de présence. Diapason no 691.
TAGA HARMONY 379 €     Ampli DAC hybride en classe A au son particulièrement enveloppant. On appréciera l’ampleur et la vivacité
THDA-500T V.2 du tube à la condition de lui associer un casque qui ne soit pas trop gourmand. Diapason no 702.

Accessoires audiophiles
IFI MERCURY 3.0 239 €     Ce câble USB 3.0 sophistiqué transporte et blinde séparément l’alimentation et le signal audio. Il en résulte un
en 0,50 m surcroît de transparence et de dynamique notable dès les premières mesures. Diapason no 692.
IFI IPURIFIER 3 149 €     Interface USB qui s’attaque au jitter et au bruit de fond, puis applique plusieurs opérations de Re-clocking.
Redonne aux fichiers plus de complexité et une fraîcheur « analogique ». Diapason no 692.
JEAN-MARIE REYNAUD 550 €     Les pieds Magic Stand II réduisent les ondes stationnaires sol/enceintes dans la zone critique située
MAGIC STAND II la paire entre 100 et 400 Hz. Son plus léger, comme pacifié, meilleure cohérence spatiale. Diapason no 693.
M2TECH 179 €     Diapason d’or 2020. De la taille d’une grosse clé USB, convertit un signal USB-A en S/PDIF sur RCA. Idéal pour
HIFACE II connecter un PC à un DAC extérieur. Performances sonores de premier plan. Diapason no 694.
TAGA HARMONY 329 €     Le filtre secteur PF-2000 tend à éliminer les signaux crête de commutation et les radiofréquences
PF-2000 HF. Le résultat est vraiment palpable : la musique gagne en réalisme et en finesse. Diapason no 692.
TAGA HARMONY 115 €     Cordon secteur en cuivre multibrins OFC, double blindage, gaine en PVC, fiche Schuko en laiton et
TPC-TS CORD en 1 m broches plaquées rhodium. Un cordon de qualité à un tarif plus que mesuré. Diapason no 692.
CHARLIN LITTLE WOOD 592 €     Support providentiel à placer sous les appareils hi-fi, notamment les enceintes. Le résultat se révèle bien
MUSIC STAND supérieur aux pointes. On gagne en fluidité, en précision et en naturel. Bluffant !
CHARLIN 300 €     Diapason d’or 2019. L’écoute est particulièrement spectaculaire sous les amplificateurs, en apportant
PLOTS EN BOIS (les trois) davantage de relief et de spontanéité. On gagne en naturel, en évidence sonore. Diapason no 685.
NEODIO 399 € les 3     Diapason d’or 2015. Ces supports peuvent être placés sous les différents appareils de la chaîne. Registre aigu
SUPPORTS ORIGINE B1 532 € les 4 plus pur et plus riche, image stéréo holographique, amplitude dynamique maîtrisée. Diapason no 641.

Câbles de modulation
ACTINOTE 1 510 €     Diapason d’or 2021. Approche fondée sur le transport du signal sans stress, avec un niveau de bruit aussi
SONATA EVO II RCA 130 2 x 1,3 m bas que possible. Tout est spontané, transparent, limpide, sans fatigue ni caractère marqué. Diapason no 700.

AKTYNA 1 500 €     Diapason d’or 2021. Structurellement inspirés du biomimétisme, les diamètres des conducteurs suivent la
SVM CORTEX M.R. 2 x 1,5 m progression du nombre d’or. La musique a quelque chose d’organique, limpide, évident. Diapason no 700.

ATLAS 395€     Diapason d’or 2021. Conducteurs en cuivre OCC (Ohno Continuous Casting) isolés par une bande de téflon,
AILSA ACHROMATIC 2x1m et connecteurs RCA sans soudure. Très belle ouverture et fluidité avec un supplément d’âme. Diapason no 700.

AUDIENCE OHNO 270 €     Le cuivre des conducteurs est un monocristal, la gaine est tressée, les RCA sont en cuivre pur. Ce câble se
2x1m manifeste par l’obtention d’un difficile équilibre entre énergie, délicatesse et expressivité. Diapason no 690.

AUDIOQUEST 179 €     Trois conducteurs identiques monobrin (+, -, masse) en cuivre PSC, associés à des doubles conducteurs
RED RIVER 2x1m de masse. Câble lumineux n’excluant pas la nuance et une forme d’opulence. Diapason no 700.
AUDIOQUEST 209 €    Diapason d’or 2020. Conducteurs en cuivre PSC+ en âme pleine, dans une géométrie à « triple équilibrage ».
MACKENZIE 2x1m Un grand pouvoir d’analyse en même temps que des registres bien fondus. Diapason no 690.
AUDIOQUEST 449 €     Trois conducteurs à âmes pleines en PSC+ (+, -, masse). Chaque conducteur est plongé dans un tube à air.
YUKON 2x1m C’est propre, net et tranchant, avec beaucoup d’espace et une indéniable respiration. Diapason no 700.
CRYSTAL CABLE 2 050 €    Alliage argent + or, isolant Kapton et écran Téflon avec des fiches RCA aux contacts dorés. Résultat totalement
REFERENCE DIAMOND 2x1m naturel. Avec ce câble, il est pleinement question d’émotion et de luminosité. Diapason no 690.
ESPRIT ALPHA 290 €     Superbes proposition technique et fabrication pour ce câble muni de fiches RCA permettant le serrage. Cette
2 x 1,2 m série Alpha ouvre les portes de la haute définition sans compromettre l’émotion musicale. Diapason no 690.
ESPRIT BÊTA G9 440 € Voir page 47
2 x 1,2 m

HORS SÉRIE I 87
Câbles de modulation / Câbles d’enceintes
ESPRIT 1 890 €    Diapason d’or 2021. Conducteurs 810 brins en cuivre pur 6N en montage symétrique, torsadés de manière
ETERNA RCA 2 x 1,2 m asymétrique, fiches RCA cuivre/argent. Des sommets de délicatesse musicale. Diapason no 700.

MELODIKA MD2RD 75 €     Diapason d’or 2021. Déjà récompensé en 2019 pour son rapport qualité-prix. Le signal est véhiculé par deux
2x1m conducteurs torsadés en cuivre pur OFC à 99,99 %. Un bel espace et des timbres respectés Diapason no 700.
NEODIO ORIGINE I50 1 000 €     Structure à 20 brins isolés qui ouvre encore plus la scène sonore. En résulte un ensemble aérien, dépourvu
2 x 1,2 m de toute raideur, au rendu empreint de naturel et à la signature très analogique. Diapason no 690.
O2A ELEGANCE RCA 549 €     Structure en fils de Litz de cuivre pur émaillé, avec une bande passante supérieure à 10 MHz. Très bel
2x1m espace sonore, aérien, profond et nuancé. Transcription pleine d’intensité. Diapason no 700.
O2A INCLINE RCA 648 €    Diapason d’or 2020. Même principe d’écrans multiples que le câble HP, donc peu souple. On a vraiment
2x1m le sentiment qu’il laisse tout passer sans rien interposer, en un rendu très live. Diapason no 690.
ORTOFON 159 €    Diapason d’or 2020. Les conducteurs sont un mélange de cuivre désoxygéné et de cuivre pur haute
REFERENCE RED 2x1m densité afin d’améliorer la résolution. Matière sonore, vie et subtilité à prix abordable. Diapason no 690.
PRO-JECT CONNECT IT 99 €     Cordon d’entrée de gamme de qualité avec fil de masse pouvant servir en modulation comme en phono
PHONO RCA CC 1,23 m (cuivre OFC, carbone, fiches acier). Bilan sonore élogieux pour le prix. Posé et expressif. Diapason no 700.
QED 182 €     Câble RCA regroupant deux conducteurs par canal de diamètres différents en cuivre pur plaqué argent et
REFERENCE AUDIO 40 2x1m fiches RCA vissantes. La reproduction est facile, soyeuse ; la scène sonore est bien ouverte. Diapason no 690.
ROBOLI RCA 100 280 €     Du même concepteur que les câbles Stars. L’âme est entourée de deux tresses de 105 brins de 1:1000e
2 x 1,3 m croisées à 95%. Une même famille sonore. Un câble vérité, tonique, ouvert et consistant. Diapason no 700.
SHUNYATA 590 €    Diapason d’or 2021. Cuivre à cristaux longs, diélectriques fluorocarbonés et conducteurs répartis en périphérie
VENOM RCA 2x1m d’un cylindre creux. Beauté des timbres et des attaques, fluide et percutant à la fois. Diapason no 700.
STARS MODULATION 1 590 €    Diapason d’or 2019. On est saisi par l’impression d’une bande passante infinie et cette aisance singulière.
2x1m Ceci profite à la lisibilité instrumentale et à la dynamique, réellement sans compression. Diapason no 685.
SYNERGISTIC RESEARCH 375 €     Conducteurs en alliage Silver Matrix, géométrie mono filament Airstring et écran de blindage UEF Graphene
CORE UEF2 2x1m sont de la partie. Hautement expressif et orienté vers la recherche d’une forme d’émotion. Diapason no 690.
VERMÖUTH AUDIO 898 €    Brins de différentes sections en cuivre OCC, isolants téflon et mylar cuivré, une tresse de cuivre OFC en
REFERENCE RCA 2x1m écran. Une débauche de technonologie justifiée par une finesse de restitution plutôt rare Diapason no 700.
VERTERE 775 €     Sept conducteurs, trois pour le positif, trois pour le négatif et un pour la masse en structure symétrique
REDLINE I/C 2 x 1,5 m plus tresse de masse. Magnifiques timbres, belle énergie et rondeur chaleureuse. Diapason no 700.
VIABLUE 159,98 €     Cuivre OFC étamé de 19 brins de 0,19 mm, isolant polyéthylène et quatre blindages. Résultat soigné avec
NF-S1 RCA STEREO 1 m stéréo une sensation immédiate de plénitude et de profondeur. Existe en double mono. Diapason no 700.
VIABLUE 2 x 1,5 m    Diapason d’or 2020. 2 x 6 conducteurs de 19 brins de cuivre OFC argentés et six écrans de blindage
NF-S6 AIR SILVER RCA 415,98 € disposés autour d’un Air pipe avec une qualité de fabrication faisant penser à des câbles nettement plus
NF-S6 AIR SILVER XLR 477,98 € onéreux. Délivrent un son léger et transparent grâce à une grande cohérence spatiale. Diapason no 693.
WIREWORLD 265 €     Diapason d’or 2021. Cuivre à cristaux longs, diélectriques fluorocarbonés et conducteurs répartis en périphérie
EQUINOX 8 RCA 2x1m d’un cylindre creux. Beauté des timbres et des attaques, fluides et percutants à la fois. Diapason no 700.
WIREWORLD 540 €     Structure DNA Helix, avec 16 conducteurs rangés en groupes de quatre, en cuivre pur de type mono
ECLIPSE 8 RCA 2x1m cristallin Ohno. Ce câble propose un rééquilibrage entre ultra-vivacité et tendance à un équilibre plus
naturel. Diapason no 690.

Câbles d’enceintes
ACTINOTE SONATA EVO 3 610 €    Diapason d’or 2021. Composés de six torons de douze brins de cuivre émaillés tressés en opposition, gaine
II LS 317 2x3m coton et fiches bois. Tout est spontané, limpide, sans fatigue ni caractère marqué. Diapason no 700.
AKTYNA SVM VORTEX 1 800 €     Diapason d’or 2021. Câbles constitués de cuivre tellurique dopé à 1% d’or. Les conducteurs suivent la
M.R. 2 x 2,5 m progression du nombre d’or. La musique a quelque chose d’organique, limpide, évident. Diapason no 700.
ATLAS HYPER 3.5 452 €     Diapason d’or 2021. Conducteurs de 3,5 mm² en cuivre OFC pur à 99,9999% entourés de fils de coton,
ACHROMATIC 2x3m connecteurs sans soudure. Très belle ouverture et fluidité avec un supplément d’âme. Diapason no 700.
AUDIENCE OHNO III 750 €     Câble souple faisant appel au cuivre PCOCC-A monocristallin (OCC : Ohno Continuous Casting). Le son est
2x3m vif, énergique, libre, musclé, tendu. Ce câble à l’aspect si discret cache bien son jeu. Diapason no 690.
AUDIOQUEST 389 €     Câble plat, isolant carbone, conducteurs torsadés aux brins enroulés autour d’une âme combinant cuivre
ROCKET 22 2x3m PSC et LGC. Câble lumineux ne négligeant pas une forme d’opulence. Diapason no 700.

AUDIOQUEST 699 €     Diapason d’or 2020. Chaque conducteur comporte quatre brins rigides en deux diamètres (grave et aigu),
TYPE 9 2x3m isolés pour éviter l’effet de peau. A l’écoute, on obtient un câble vivant, consistant et libre. Diapason no 690.

88 I HORS SÉRIE
AUDIOQUEST 999 €     Version augmentée d’un boîtier 72V DBS dont le rôle consiste à créer un champ électrostatique pour
TYPE 9 DBS 2x3m rendre le câble imperméable aux radiofréquences. Encore plus de transparence. Diapason no 700.

CRYSTAL CABLE 4 200 €     Câbles étonnants de finesse. Les conducteurs d’un diamètre de 2,9 mm sont en en alliage d’argent
REFERENCE DIAMOND 2x2m avec une injection d’or. En découle un tableau sonore vif et détaillé, riche et aérien. Diapason no 690.

ESPRIT ALPHA 300 €     Eventail de solutions techniques vertigineux pour ce budget : cuivre pur désoxygéné, écran de blindage,
2x2m tore de ferrite anti RF, fiches cuivre plaqué argent. Matière des sons et ouverture. Diapason no 690.

ESPRIT BÊTA G9 440 € Voir page 47

2x2m

ESPRIT 2 360 €     Diapason d’or 2021. Conducteurs portés à 1680 brins en cuivre 6N, diélectriques et écran partiel sur air, fiches
ETERNA HP 2x3m bananes en argent pur. Musicalement, on atteint des sommets de délicatesse. Diapason no 700.

MELODIKA BROWN 429 €     Diapason d’or 2021. 2x4,5 mm², conducteurs de type Litz formés de brins en cuivre pur OFC de trois
SUGAR BSSC 4550 2x3m diamètres différents isolés et torsadés. Un bel espace et des timbres respectés. Diapason no 700.

NEODIO ORIGINE L20 1 600 €     20 brins isolés d’un total de 2x4 mm² présentent des sections différentes pour dissiper l’énergie vibratoire.
2x3m Le HP L20 montre une grande finesse, qui frôle la magie par la distinction des timbres. Diapason no 690.

O2A ELEGANCE HP 823 €     Conducteurs composés de cuivre béryllium. En résulte une transcription pleine d’intensité, en même
2x3m temps dotée d’une grande capacité d’analyse. Parfait pour un système un peu sombre. Diapason no 700.

O2A INCLINE HP 980 €     Diapason d’or 2020. Conducteurs en cuivre pur, et un jeu de protections mécanique, HF, Radio, thermique
2 x 2,5 m et UV. Ce câble est un premier pas vers l’ultra haute définition à prix abordable. Diapason no 690.

POSITIVE CABLE 200 €     Diapason d’or 2020. Champion du rapport qualité-prix, câble HPOFC plaqué argent avec trois blindages.
OPTIMUM NORMA 2 x 2,5 m On est surpris par l’ampleur que produit ce modèle aux fiches plaquées argent. Diapason no 690.

PRO-JECT 139 €     Constitué de quatre conducteurs Solid Core de 0,96 mm² en cuivre HP-OFC. Articulé et cohérent. De l’entrée
CONNECT IT LS DS2 2x3m de gamme qui entend jouer en division supérieure. Diapason no 700.

QED XT40i 195 €     Un 2x4 mm² aux brins enroulés autour d’un tube creux dans le but de fournir une inductance (induction
2x2m électromagnétique) très faible. Une écoute élégante, expressive et soignée à budget serré. Diapason no 690.

ROBOLI HP 800 350 €     Du même concepteur que les câbles Stars. Conducteurs formés de 160 brins torsadés très court et très serré
2x3m pour une section de 2,5 mm². Une même famille sonore. Précision, transparence et légèreté. Diapason no 700.

SHUNYATA 1 560 €     Diapason d’or 2021. Cuivre à cristaux longs PCOCC ou OFE, fiches assemblées au niveau moléculaire et
VENOM HP 2x3m traitement de rodage KPIP. Beauté des timbres et des attaques, fluide et percutant à la fois. Diapason no 700.

STARS LIAISON HP 990 €     Diapason d’or 2020. Fabriqués à la main, ces câbles sont l’œuvre du concepteur des électroniques Charlin.
2x3m Tranchants et rapides, ils structurent l’espace et procurent des transitoires fulgurants. Diapason no 690.

SYNERGISTIC RESEARCH 525 €     Conducteurs en alliage Silver Matrix, géométrie mono filament Airstring, écran de blindage UEF Graphene.
CORE UEF2 2 x 2,45 m Caractère expressif, timbres fondus, moelleux, enrichis de micro-informations. Diapason no 690.

VIABLUE 389.98 €     Un câble élaboré à prix étudié. Quatre conducteurs de 4 mm² par canal, deux avec des brins de cuivre
SC-4 2x3m OFC argentés, deux à brins OFC étamés. Sentiment de plénitude et de profondeur. Diapason no 700.

VIABLUE 1 124,98 €     Diapason d’or 2020. Imposant câble haut-parleur destiné au bi-câblage, avec un mélange de brins de
SC-6 AIR SILVER BI-WIRE 2x3m cuivre OFC et OFC argentés organisés autour de Air pipes. Du très haut de gamme accessible qui apporte
plus de cohésion, plus de vista, plus d’émotion. Audible dès les premières notes. Diapason no 693.
VERMÖUTH AUDIO 3 172 €     207 brins de six diamètres différents organisés autour d’un tube creux pour diminuer la distorsion
REFERENCE HP 2 x 2,4 m électromagnétique. Un côté pointilliste combiné à une déferlante de sensations. Diapason no 700.

VERTERE 675 €     Câble équipé de cavaliers pour se brancher sur les enceintes en deux points. Dix fils multibrins en cuivre
PULSE XMINI S4 2 x 3,5 m pur plaqués argent isolant téflon. Restitution élégante avec de très beaux timbres. Diapason no 700.

WIREWORLD 575 €     Structure dite « DNA Helix » constituée de 16 conducteurs en cuivre OCC-7N gainés un par un par groupes de
MINI-ECLIPSE 8 2x2m quatre. La dynamique prime. On a un peu l’impression d’entrer en studio ou d’écouter un live. Diapason no 690.
WIREWORLD 915 €     Diapason d’or 2021. 20 groupes de brins de cuivre OCC-7N organisés en une hélice d’ADN à quatre branches,
EQUINOX 8 HP 2 x 2,5 m soit une section de 4 mm². Beauté des timbres et des attaques, fluide et percutant à la fois. Diapason no 700.

HORS SÉRIE I 89
 chaînes idéales
audio et home cinéma
Une chaîne ne s’achète pas sur un coup de tête.
Son acquisition est le fruit d’une réflexion
sur l’usage (qu’est-ce que j’écoute, à partir
de quoi, dans quel lieu), l’encombrement
et le budget. D’un coup de cœur aussi,
et c’est heureux. Les chaînes présentées dans
ces pages partent de cette idée : différents
cas de figure, différentes configurations,
différentes esthétiques sonores et, bien sûr,
différents budgets. Notons que, fidèle à l’air
du temps, le vinyle y figure en bonne place.
Notons encore que des associations
multimarques côtoient quelques solutions
90 I HORS SÉRIE
monomarques, sans prérequis autre que
d’obtenir une prestation musicale à la hauteur
du budget investi.
Diapason aime aussi la musique que l’on voit
et que l’on entend. Maître incontesté des pièces
à vivre dans les foyers, l’audio-vidéo s’est
imposé partout. La compacité y est érigée
en principe absolu pour le son, ce qui peut
aller à l’encontre de la vraie haute-fidélité,
même si, là encore, la qualité monte. Côté
image, en revanche, plus c’est grand, mieux
c’est. Avec le graal : un projecteur laser 4K,
comme au cinéma !
• LES CHAÎNES AUDIO PAR VINCENT COUSIN
Entrée de gamme
CHAÎNES 1 ET 2 ▸ 3500 €
U
ne chaîne pour débuter ne doit
pas être une chaîne qui rebute,
mais au contraire ouvrir à de vastes
horizons musicaux, streaming en tête.
Un des appareils les plus marquants
de l’année pour son rapport performances/
ergonomie/prix nous vient d’Angleterre.
L’intégré Roksan Attessa Streaming
innove par son design tout en
adoptant la plateforme BlueSound
et son système d’exploitation multiroom
BluOS, aussi performant que facile
à assimiler. Doté d’une puissance de 2x80 W
sous 8 Ω, il n’est pas non plus timoré.
Il est, en outre, doté d’entrées en quantité,
d’un DAC 24 Bits/192 kHz MQA compatible
et d’un étage phono MM (une platine vinyle
et un transport CD complètent cet intégré
dans la même série). Une telle puissance –
il n’y en a jamais trop pour traduire la
dynamique musicale – sera bienvenue
pour animer les deux voies compactes
du fabricant de Nørager (Danemark) ;
les enceintes Dali se reconnaissent
facilement aux membranes brunes
de leurs haut-parleurs grave-médium,
mélange de papier et de fibres de bois :
les Opticon 2 Mk2 n’échappent pas
➊ et d’expressivité. Qui dit mieux ?
➌ ❹
à la règle. Cette spécificité procure
– ce n’est pas un cliché – un son vraiment
naturel, non crispé, en même temps
expressif et alerte, avec un aigu défini,
soyeux. Pour les câbles haut-parleurs,
nous partons sur des Positive Cable
Optimum Norma dont les conducteurs
en cuivre HPOFC plaqué argent sont blindés
par feuille d’alu et les fiches bananes
en alliage de cuivre béryllium plaquées
argent 100 microns. Un rapport qualité/prix
sans équivalent sur le marché.
A
utre approche mariant tradition
et modernité : cette autre chaîne
composée d’un intégré italien
Synthesis Soprano LE à tubes EL84
de 2x15 W en classe A, muni d’un DAC
AKM 24 Bits/192 kHz, et associé pour
le meilleur aux enceintes compactes
deux voies Récital Audio Mutine Hefa Ex
fabriquées à Mutzig (Alsace) à partir
de haut-parleurs en aluminium
et magnésium du norvégien SEAS. Pour
donner de la voix à l’ensemble, notre choix
se porte sur un lecteur réseau made in
Hauts de France, aussi simple d’aspect que
musicalement mature : l’Octavio Stream
et son traitement des fichiers en Bit-perfect.
Le but recherché : quelque chose de subtil,
musicalement fidèle, capable de susciter
une grande émotion. Mais pas de sonoriser
un dancing.
La facture
CHAINE 1
❶ ROKSAN Attessa Streaming : 1900 €
❷ DALI Opticon 2 Mk2 : 1400 €
Positive Cable Optimum Norma
2x2,5 m : 200 €
Total : 3500 €
CHAINE 2
❸ OCTAVIO Stream : 199 €
OCTAVIO kit Ethernet : 24,90 €
➍ SYNTHESIS Soprano LE : 1590 €
➎ RECITAL AUDIO Mutine Hefa Ex :
1250 €
Positive Cable Optimum Norma
2x2,5 m : 200 €
Total : 3464 €
Option 1 :
Encore moins cher, tout aussi connecté,
musical et complet car muni d’un lecteur
CD et d’un tuner FM/DAB/DAB+ en plus
du lecteur réseau, le couple combiné
Technics SA-C600 + enceintes deux voies
coaxiales SB-C600 est un champion
de compacité, d’élégance et de praticité.
Musicalement, une réussite d’ouverture
PPI : SA-C600 : 999 € - SB-C600 : 649 €.
HORS SÉRIE I 91
• LES CHAÎNES AUDIO
Milieu de gamme
CHAÎNES 3 ET 4 ▸ 7500 €
L
e vinyle revenant en force, il est
tentant de s’y intéresser de très
près, ce qu’autorise un tel budget
avec l’assurance d’un résultat probant.
Ces deux propositions, bien qu’identiques
en dépense, ont une approche opposée,
consistant à privilégier davantage
les enceintes dans la chaîne 3, la source
– table de lecture + cellule – dans l’autre
cas. La chaîne no 3 s’organise autour
des colonnes canadiennes Paradigm
Founder 80 F qui déploient une palette
incroyable de solutions techniques
musicalement validées. Pour en tirer
la quintessence, il nous faut un ampli
neutre, rapide et doté de courant.
Tout ceci se trouve dans le récent
Denon PMA-1700NE, doté d’un excellent
DAC PCM 32 Bits/768 kHz et DSD256
avec traitement Advanced AL32
Processing Plus, et d’un étage phono
MM/MC sur une carte séparée, signe
du soin apporté à sa réalisation. Si l’on
ajoute une alimentation musclée basée
sur un double transformateur, et le fait
que le PMA-1700NE délivre sans effort
2x70 W sous 8 Ω, le double sous 4 Ω,
on tient là le candidat parfait.
Pour une lecture vinyle exempte
de défauts, on se tournera vers l’autrichien
Pro-Ject. Sa X1 est le point d’entrée
accessible dans la gamme supérieure,
là où on se préoccupe plus encore
❸ deux voies et demie trois HP n’en
92 I HORS SÉRIE
de recul du bruit, de régularité de vitesse
et de précision de lecture. D’origine, La facture
une cellule MM Pick it S2 Ortofon équipe
la X1. Pour la liaison HP, direction
CHAINE 3
l’allemand Viablue, dont les câbles ❶ PRO-JECT X1 : 899 €
jouissent d’une qualité de fabrication ❷ DENON PMA-1700NE : 1999 €
qui n’a d’équivalent que leur aptitude ❸ PARADIGM Founder 80F : 4400 €
musicale. Le HP SC-4 met en œuvre VIABLUE SC-4 HP 2x3 m : 379 €
quatre conducteurs de 4 mm². Deux des Total : 7677 €
conducteurs sont constitués de brins
de cuivre OFC argentés pour un meilleur CHAINE 4
rendu des hautes fréquences.
❹ GOLD NOTE Valore 425 Plus : 1790 €
a chaîne no 4 fait la part belle
L à la source, une magnifique table
de lecture conçue et assemblée en
Italie, la Gold Note Valore 425 Plus.
GOLD NOTE Vasari Gold : 420 €
➎ REGA Elicit Mk5 : 2750 €
❻ DYNAUDIO Emit 30 : 1500 €
VIABLUE SC-4 HP 2x3 m : 379 €
Nouvelle venue, elle a déjà gagné
sa réputation de musicalité et de silence Total : 7218 €
avec son plateau lourd et inerte entraîné Option 1 :
par courroie, son bras droit B.5 doté Plus aucune boîte et toutes les fonctions
d’un bon guidage et d’un minimum de réunies en un clic ? Kef a rassemblé lecture
frottements, le tout servi par une réseau, DAC, amplification active multivoies
régulation externe du moteur. Sur cette sous DSP en un résultat aussi esthétique
table de lecture, une cellule MM Vasari que musical sous la forme des colonnes LS60
Gold avec un corps en duralumin, Wireless. Avantage : un son vaste, enrobant
une pointe elliptique sur un cantilever et défini dans deux colonnes à la discrétion
en aluminium et des aimants AlNiCo. assumée. Pour lire un vinyle, prévoir quand
Doté d’un étage phono MM de qualité même une platine et un étage phono.
avec des transistors FET, l’intégré REGA PPI : 6999 €.
Elicit Mk5 en recueille tout le miel.
Sa section amplificatrice délivre sans
effort 2x105 W sous 8 Ω, de quoi ❺
transcender des colonnes comme
les Dynaudio Emit 30 au rendement
moyen (87 dB/W/m). Ces colonnes
sont pas moins vivifiantes, musicalement
renversantes. Le résultat est là, qui se
rapproche de la musique vivante, ce qui
n’est pas un mince compliment.
❹
❷ ❻
 Milieu de gamme
CHAÎNES 5 ET 6 ▸ 12 000 €
D
e deux choses l’une : soit on
compose sa chaîne par
approximations successives,
essais in situ, acquisitions puis reventes,
soit on fait confiance à un constructeur,
à son savoir-faire, à son intelligence
du tout. De tels fabricants, capables
de concevoir avec la même finesse
une table de lecture, un lecteur CD,
un amplificateur et des enceintes,
sont rares, pour ne pas dire rarissimes.
Aussi, quand un acteur de l’importance
de Yamaha sort dans la foulée un ampli-
tuner lecteur réseau DAC, sans oublier
l’étage phono MM, le R-N2000A, avec
presque la même section amplificatrice
que l’A-S1200, puis la paire de
colonnes NS-2000A, on applaudit. Les
NS-2000A sont des trois voies quatre
haut-parleurs à membranes composées
d’épicéa, de Zylon et de plusieurs autres
fibres. Au final, cela sonne un peu
comme du Audiard : « Quand les types
de 130 kilos disent certaines choses,
➊ d’une puissance de 2x110 W sous 8 Ω,
❷ relié à la masse. Ces câbles font preuve,
les types de 60 kilos les écoutent. »
Une allusion au fait que Yamaha a eu
cent trente ans en 2017 et une belle
leçon du constructeur de Hamamatsu.
Un beau cadeau, aussi.
R
evenons à la chaîne que l’on bâtit
peu à peu, celle qui « nous
ressemble et dit tout de nous ».
Proposition du jour, un lecteur CD,
récent, construit avec sérieux, réussi
et encore abordable, le Marantz CD 60.
A l’autre extrémité, les enceintes deux
voies – on n’ose pas dire compactes –
Bowers & Wilkins 805D4, qui peuvent
paraître onéreuses pour des deux voies
jusqu’à ce que l’on détaille leur fabrication
et leur équipement en transducteurs,
à commencer par le tweeter Diamond
recouvert de poudre de diamant
synthétique logé dans une ogive
en aluminium. Il nous faut un
amplificateur doté d’une bonne réserve
de puissance pour que les 805D4,
au rendement de 88 dB, s’expriment
sans compression. Nous jetons notre
dévolu sur l’intégré Exposure 3510,
logé dans un boîtier aluminium
amagnétique. Bien fini, il est doté d’un
double jeu de sorties HP autorisant
le bi-câblage, ce que nous mettrons
à profit avec les 805D4 en doublant les
câbles HP. Nous les choisissons dans
la gamme Bêta du charentais Esprit,
en nouvelle série G9 à écran partiel
à tarif réaliste, de qualités de cohérence,
de matière et de vitalité qui donnent à la
musique un surcroît audible de véracité.
❸
La facture
CHAINE 5
❶ YAMAHA R-N2000A : 3699 €
❷ YAMAHA NS-2000A : 6998 €
Esprit Bêta G9 HP 2x2 m : 440 €
Total : 11137 €
CHAINE 6
❸ Marantz CD 60 : 899 €
❹ EXPOSURE 3510 : 2650 €
❺ BOWERS & WILKINS 805D4 : 8000 €
Esprit Bêta G9 RCA 2x1,20 m : 440 €
Esprit Bêta G9 HP 2x2 m : 440 €
Esprit Bêta G9 HP 2x2 m : 440 €
Total : 12869 €
Option 1 :
Plutôt attirés par la lecture vinyle ?
La Pro-Ject X1 est une table de lecture
très équilibrée dont la musicalité est avérée.
Elle existe désormais en version X1 B comme
Balanced, avec la promesse d’un signal encore
moins bruité. La Pro-Ject Phono Box DS 3B
est un étage phono MM/MC prévu pour
le symétrique. Alternative tout aussi séduisante,
la Rega Planar 3 et son bras de lecture
de précision RB330. Quelques propositions
de cellules ? Nagaoka JT-80 Blue, Grado
Silver 3, Gold Note Vasari Red…
PPI : Pro-Ject X1 B : 999 €. Phono Box DS
3B : 590 €. Rega Planar 3 : 879 €.
❺
❹
• LES CHAÎNES AUDIO

Haut de gamme
CHAÎNE 7 ▸ 15 000 €
B
asée sur des enceintes étonnamment
expressives conçues en Angleterre
par Laurence Dickie, cette chaîne
conviendra à qui recherche précisément
la transparence et ce côté libre et vivant
apporté par le transducteur principal de
10 cm à membrane en alliage d’aluminium
et de magnésium, monté dans une ébénisterie
à la forme complexe qui simule une charge
infinie. Ce 10 cm est épaulé, à partir de
3000 Hz, par un tweeter chargé par une
amorce de pavillon. Tout aussi rapide
et ouvert, l’intégré Copland CSA70 adopte
un schéma 100 % composants discrets avec
une boucle de rétroaction plus rapide que
les amplificateurs conventionnels, aboutissant
à un taux de distorsion très faible (< 0,01 %).
Les 2x70 W dans 8 Ω sont largement suffisants
pour animer les Kaya S12. Le CSA70
étant doté d’un DAC Wolfson WM8740
24 Bits/192 kHz, il est tentant de le compléter
par un lecteur réseau doté lui aussi d’un
traitement du signal très fin. Un tel lecteur
existe chez Auralic. L’Aries G1.1 travaille
en finesse et son application Lightning DS
pour iOS apporte quantité d’avantages,
tels que la possibilité d’agir sur la courbe
de réponse ou celle de modifier la fréquence
d’échantillonnage (Sampling Rate
Converter). Ce sera donc une chaîne idéale
pour un amateur désireux d’agir sur
la réponse globale du système dans son
environnement.

La facture
❷
CHAINE 7 avec l’Altair G1.1, dont la fonction
lecteur réseau est moins élaborée
❶ AURALIC Aries G1.1 : 2999 €
que dans l’Aries, mais qui comporte
❷ COPLAND CSA70 : 3190 € un DAC PCM 32 Bits/384 kHz et
❸ VIVID Kaya S12 : 6590 € DSD512, ainsi qu’un ampli casque
❹ VIVID Kaya Pieds : 1600 € et des sorties fixes ou variables
Esprit Bêta G9 HP 2x2 m : 440 € en RCA ou en XLR.
➊ Total : 14819 € PPI : 2999 €.
Option 1 :
Cette chaîne basée sur la subtilité
nous évoque un amplificateur qui
est un parangon de finesse,
le SPEC RSA 777 EX. Au menu :
un circuit ultra direct en classe D
à modulation de largeur
Option 3 :
d’impulsion (PWM),une conception
Conserver l’Aries G1.1 pour sa
basée sur la chasse aux vibrations,
❸ des composants spécifiques
qualité supérieure de lecture réseau
❸ et lui associer un DAC externe.
et un réglage de volume qui
Le Copland DAC 215 reste
travaille sur le gain de l’ampli
un appareil ultra musical avec son
et pas directement sur le signal.
étage de sortie à tubes et son
PPI : 4500 €.
traitement des signaux PCM
32 Bits/384 kHz et DSD128 via
une puce ESS 32 Bits Hyperstream
ES9018 en configuration quad
mono. PPI : 2190 €.

Option 2 :
Si l’on opte pour l’intégré SPEC RSA
777 EX, se pose la question du DAC
non inclus dans l’Aries G1.1.
Deux possibilités s’offrent alors :
privilégier une solution intégrée

94 I HORS SÉRIE

CHAÎNE 8 ▸ 35 000 €
I
ci, on se fait plaisir avant tout. Il s’agit
d’écouter de la musique presque
en solitaire, pour en jouir pleinement,
presque dans un esprit de cérémonie.
Partons sur une pratique du vinyle, mais
on verra une option CD + lecteur réseau.
La table de lecture allemande AMG Giro
G9 est une merveille de conception
mécanique entièrement axée sur
la reproduction la plus fine des vinyles ;
mais on aurait pu tout aussi bien partir
sur une Thales TTT-SLIM II, autre chef-
d’œuvre, suisse celui-ci. Nous lui avions
associé une cellule Sculpture A A.3 Line
Contact 3 dont le moteur à bobines
mobiles et aimant AlNiCo est celui
d’une Denon DL-103 passablement
revisitée, avec un corps en ébène,
un cantilever en bore et une pointe Line
Contact. Pour une telle table de lecture,
il faut un étage phono de premier plan.
Aurorasound VIDA MkII VI-6 remplit
parfaitement cette mission : son étage
correcteur passif intègre des selfs
de précision fournies par le suédois
Lundahl, avec un blindage en mu-métal.
Tant de finesse sera confiée au tout
nouvel intégré Audio-Research I/50,
qui réalise l’exploit de mettre à la portée
du plus grand nombre le son inimitable
des électroniques à tubes de Maple
Grove (Minnesota) ; Warren Gehl, son
concepteur l’a voulu simple, attrayant
❹ ➊
Prestige
pour le regard, musicalement sublime
(il délivre 2x50 W sous 4 ou 8 Ω à l’aide
d’un push-pull de 6550WE).
Nous proposons de coupler tout ceci
aux colonnes Triangle Magellan
Cello 40th, une série commémorative
du quarantième anniversaire
de la manufacture de Soissons.
Haut-parleurs, filtres, finition Zebrano,
tout est magnifié dans ces enceintes qui
rendent à la musique son énergie vitale.
Les câbles sont puisés dans le catalogue
de l’américain Shunyata. La ligne
Venom bénéficie de nombreuses
innovations : conducteurs en cuivre
à cristaux longs PCOCC (Pure Copper by
Ohno Continuous Casting) ou OFE
(Oxygen-Free Electronic), des diélectriques
fluorocarbonés, une architecture VTX
avec les conducteurs répartis autour
d’un cylindre creux pour minimiser
les effets de peau. Pas question de perdre
une once de cette musicalité !
❸ Une autre façon de tirer la quintessence des Cello 40th
❷ cultivent la tradition et ont pour atout une
La facture
CHAINE 8
❶ AMG Giro G9 + bras 9W2 : 8675 €
Cellule Sculpture A A.3 Line Contact 3 :
1700 €
❷ AURORASOUND VIDA MkII VI-6 : 4890 €
❸ AUDIO-RESEARCH I/50 : 5995 €
❹ TRIANGLE Magellan Cello 40th : 11000 €
SHUNYATA Venom HP 2x3 m : 1560 €
SHUNYATA Venom RCA 2x1 m : 610 €
Total : 34430 €
Option 1 :
Remarqué pour sa belle énergie, sa vision opulente
de la reproduction musicale, le lecteur Canor CD1.10,
fabriqué en Slovaquie, recourt à de « vieilles » puces
Burr Brown PCM1792 sélectionnées pour leur
musicalité et à des étages de sortie à base de doubles
triodes 12AX7 et 6922, en topologie symétrique.
PPI : 5499 €.
Option 2 :
est de leur associer l’ampli HiFi Rose RA180.
Cet intégré comprend un quadruple ampli
de 4x200 W qui permet la bi-amplification.
Changement de paradigme par rapport à
l’Audio-Research I/50, avec ses amplis en classe D
à transistors GaNFET au nitrure de gallium.
PPI : 5999 €.
Option 3 :
Membres d’honneur de la série Heritage,
les colonnes SONUS FABER Maxima Amator
musicalité fondée sur la mise en œuvre précise
de deux transducteurs ultra performants. Avec
pour résultat une séduction totale, forme et fond.
PPI : 15000 €.
HORS SÉRIE I 95
• LES CHAÎNES HOME CINÉMA PAR PIERRE STEMMELIN

Entrée de gamme
CHAÎNE 9 ▸ 3026 €
our ce premier ensemble Home Cinéma
abordable, voici déjà ce qu’il se fait de
mieux actuellement en qualité d’image
dans le domaine des téléviseurs.
Le Panasonic TX-55LZ1500E est le petit frère
du TX-65LZ2000E (en test p. xx). De dimensions
légèrement plus réduites, il utilise une dalle Master
OLED Pro et un processeur d’image HCX Pro A1
similaires. Sa principale différence par rapport
à son aîné est une section acoustique plus simple,
comme l’indique l’absence de bandeau en bas
de l’écran dissimulant des haut-parleurs ;
d’où de moindres performances en ce domaine.
Mais nous n’en avons cure, puisque nous avons
choisi de déléguer la partie audio à un système
Sonos. Celui-ci se compose d’une barre de son
Sonos Ray accompagnée du nouveau caisson
de grave sans fil Sonos Sub Mini et de deux enceintes
arrière, également sans fil, Sonos One SL.
Sous forme de pack, il est proposé au tarif
préférentiel de 1136 €. L’ensemble n’est pas conçu
pour délivrer des puissances à faire trembler Panasonic TX-55LZ1500E
les murs et réveiller les voisins. Il ne propose téléviseur 4K, 55 pouces, OLED
pas d’effets surround 3D avec des canaux de hauteur
pour le Dolby Atmos et le DTS:X. En revanche, ▹ Prix indicatif : 1890 €.
et c’est une marque de fabrique commune à tous
les produits Sonos, la restitution est des plus Sonos Sub Mini
équilibrées. Le médium n’a pas de maigreur, caisson de basse sans
les graves sont particulièrement tenus, l’aigu fait fil, deux woofers
preuve de subtilité. Cette configuration Home d’environ 18 cm
Cinéma, qui conviendra à une chambre ou un petit ▹ Prix indicatif : 500 €.
salon comme on en trouve souvent dans les grandes
agglomérations, est 100 % connectée. L’interface
du téléviseur donne accès aux principales
plateformes de streaming, comme Netflix, Disney+,
Prime Video ou Apple TV+, tandis que l’écosystème
Sonos est un des plus complets en ce qui concerne
l’accès aux services de musique en ligne Sonos One SL
enceinte sans fil, 2 voies
▹ Prix indicatif : 200 € l’unité.

Sonos Ray
barre de son 2.0, deux boomers, deux
tweeters, Dolby Digital Plus et DTS, wifi
et Ethernet
▹ Prix indicatif : 300 €.

96 I HORS SÉRIE
CHAÎNE 10 ▸ 5090 €
oici une configuration festive
et qualitative capable de plaire
à tous, cinéphiles comme
joueurs ou amateurs de sport.
Le Samsung QE65QN95B délivre l’image
la plus éclatante et lumineuse que nous
connaissons. Sa technologie LCD, magnifiée
par un filtrage de Quantum Dots ainsi qu’un
éclairage par mini-LED, est poussée dans
ses derniers retranchements, offrant
des couleurs très riches, un piqué et un
contraste élevés. C’est du grand spectacle.
Cette TV est aussi à l’aise dans un environnement
très lumineux que plus sombre. La barre
de son Samsung HW-Q990B avec son caisson
de grave et ses deux enceintes arrière sans fil
est dans le même esprit. Elle sait offrir
un espace sonore 3D grandiose lorsqu’on
le souhaite, mais elle est également capable
de très bien se tenir quand on lui demande
de calmer le jeu, offrant un équilibre tonal
appréciable. Samsung QE65QN95B
Avec ce duo Samsung, et notamment téléviseur 4K, 65 pouces,
son téléviseur parmi les plus réactifs, LCD mini-LED
parfaitement adapté au gaming grâce
▹ Prix indicatif : 2990 €.
à un input lag (temps de latence) des plus
réduits, il fallait une source à la hauteur.
La console de jeu Nextgen, sur laquelle
nous jetons notre dévolu cette année, est Microsoft Xbox Series X
la Microsoft Xbox Series X. Si ses fonctions console de jeu Nextgen avec SSD de
ludiques ne vous intéressent pas, sachez 1 To et lecteur de Blu-ray 4K intégré
qu’elle est aussi équipée d’un lecteur de Blu-
▹ Prix indicatif : 500 €.
ray UHD – et il est un peu plus facile de
l’obtenir que la PlayStation 5, presque
toujours en rupture de stock.
On la conservera dans les configurations
Home Cinéma que vous trouverez
en page suivante.

Samsung HW-Q990B
barre de son Atmos 11.1.4, caisson de grave
et enceintes arrière sans fil
▹ Prix indicatif : 1600 €.

HORS SÉRIE I 97
• LES CHAÎNES HOME CINÉMA

Milieu de gamme
CHAÎNE 11 ▸ 10 290 €
ne configuration classique et dans les règles
de l’art pour un ensemble Home Cinéma haut
de gamme abordable. L’image est confiée
au nouveau Epson EH-LS12000B. Grâce
à son éclairage laser, sa bonne luminosité, son temps
de latence réduit, ce vidéoprojecteur est relativement
polyvalent. Il est aussi bien adapté pour une diffusion
cinéma que pour du gaming, que ce soit dans une salle
sombre ou éclairée. Ses matrices LCD ne sont
pas nativement 4K, mais il est en mesure d’afficher
une image UHD par interpolation avec un très bon
respect des couleurs et un contraste élevé. Epson EH-LS12000B
Côté source, nous conservons la console Microsoft Xbox vidéoprojecteur LCD, 4K par interpolation, laser
Series X avec son lecteur de Blu-ray 4K intégré. ▹ Prix indicatif : 5290 €.
L’amplification est assurée par le tout nouvel intégré
Home Cinéma Marantz Cinema 50. Celui-ci est équipé
de neuf canaux de puissance capables de délivrer chacun
jusqu’à 110 watts en régime continu sous 8 ohms.
Il est parfaitement à l’aise pour piloter les enceintes
de la série Borea de la marque française Triangle. Celles-ci
ont l’avantage de compter dans leurs rangs les BRA1,
enceintes d’effet 3D Atmos que l’on peut aussi bien poser
sur le dessus des enceintes colonnes principales qu’accrocher
à un mur en hauteur. Sous forme de pack, l’ensemble Triangle
est proposé au tarif préférentiel de 2500 € Marantz Cinema 50
ampli-tuner Home Cinéma 9.4, 9 canaux de 110 watts sous 8 ohms
Triangle Borea BR08
enceinte colonne, 3 voies, ▹ Prix indicatif : 2000 €.
2x boomers et médium de 16 cm
▹ Prix indicatif : 1100 € la paire.
Triangle Borea BRC1
voie centrale, 2 voies,
2x boomers de 13 cm
Triangle Borea BRA1 ▹ Prix indicatif : 275 €.
enceinte d’effet, 2 voies,
boomer de 16 cm
▹ Prix indicatif : 400 € la paire.

Triangle Borea BR02 Triangle Tales 340

enceinte compacte, 2 voies,
boomer de 13 cm
▹ Prix indicatif : 360 € la paire.
caisson de grave, 200 watts
RMS, woofer de 25 cm
▹ Prix indicatif : 400 €.

98 I HORS SÉRIE
 Haut de gamme Sony VPL-XW7000ES
CHAÎNE 12 ▸ 35160 € vidéoprojecteur SXRD, 4K natif, laser
▹ Prix indicatif : 15000 €.

our cette installation sans compromis,

destinée à trouver sa place dans Anthem
une pièce dédiée, on reprend
les mêmes que l’année dernière
MRX 1140
ampli Home Cinéma
– ou presque. Le vidéoprojecteur Sony VPL- de 5 x 140 + 7 x 60
XW7000ES de dernière génération conserve watts sous 8 ohms
la plupart des atouts du VPL-VW890ES plus
ancien, pour un tarif qui fond de 10 000 euros. ▹ Prix indicatif :
Ce modèle à matrices SXRD en résolution native 4750 €.
4K et éclairage laser est même plus lumineux.
Le pilotage de l’installation est assuré par
l’amplificateur Anthem MRX 1140. Avec son
système de calibrage et correction acoustique
ARC Genesis qui vient d’être mis à jour
et amélioré, ainsi que ses cinq canaux principaux
de 140 watts et ses six canaux secondaires
de 60 watts, il est particulièrement bien adapté
à une installation comportant de nombreux
haut-parleurs encastrés. Anthem et Paradigm
développant leurs produits de concert au sein
de la même entité, le MRX 1140 est le compagnon
tout indiqué pour les enceintes colonnes Founder Paradigm Founder 80F
80F et la généreuse voie centrale Founder 90C. enceinte colonne, 2,5 voies, 2x boomers
Le caisson de grave Paradigm Defiance X12 de 15,2 cm, médium de 15,2 cm
et six haut-parleurs encastrables Paradigm CI
Elite E80 complètent le trio d’enceintes de tête. ▹ Prix indicatif : 4400 € la paire.
Les modèles E80-R, deux voies en configuration
coaxiale, s’encastrent au plafond pour les voies Paradigm Defiance X12
d’effet Atmos. Les modèles E80-IW utilisant caisson de grave, 650 watts RMS,
les mêmes transducteurs, mais positionnés l’un woofer de 30,5 cm
au-dessus de l’autre, sont prévus pour s’installer
dans les murs. Pour les sources, à la console ▹ Prix indicatif : 1890 €.
Microsoft Xbox Series X, on adjoint le Zidoo
Neo S. Ce serveur multimédia d’esprit très Paradigm CI-Elite E80-IW
audiophile est aussi convaincant pour l’écoute haut-parleur encastrable au plafond,
de musique en stéréo que pour la diffusion 2 voies, boomer de 20,3 cm
de programmes vidéo.
▹ Prix indicatif : 690 € l’unité

Paradigm CI-Elite E80-R

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HORS SÉRIE I 99
• AUDIO VIDÉO
Tests réalisés par Guillaume Fourcadier, Sylvain Pichot et Pierre Stemmelin.

Image toujours plus lumineuse,

son multicanal en recomposition

D
epuis un an, le marché des télévi- tout, positionner de façon cohérente les les pages suivantes, certains modèles abor-
seurs offre des écrans aux images cinq enceintes et le caisson de grave dans dables ne déméritent pas en termes de qua-
toujours plus lumineuses, piquées la pièce n’était pas aisé. Le résultat, s’il ne lité musicale, loin de l’approche très criarde
et contrastées. Le chemin a été, versait pas dans la cacophonie, atteignait que l’on déplorait autrefois. Les perfor-
en revanche, un peu plus chao- rarement les espérances. Les problèmes se mances n’égalent certes pas celles d’une
tique pour les produits Home Cinéma haut sont encore accrus avec l’ajout de voies cen- vraie chaîne hi-fi, mais arrivent souvent à
de gamme, dont font notamment partie les trales arrière, pour passer d’un système 5.1 concurrencer une bonne enceinte sans fil
amplificateurs multicanal et les vidéopro- à une installation 7.1, puis de voies de hau- monobloc. Si votre budget pour la partie
jecteurs. teur lors de l’arrivée des formats Dolby audio ne dépasse pas 1500 € voire 2000 €,
Atmos et DTS:X, pour monter à une confi- c’est donc la barre de son qui s’impose.
Les barres de son prennent guration au minimum en 7.1.2. Espérer Les modèles haut de gamme sont capables
de plus en plus de place qu’un amplificateur à moins de 500 € puisse de s’autocalibrer en fonction de l’acoustique
Il y a quelques années, pour constituer une intégrer sept ou neuf canaux de puissance de votre pièce, tout en délivrant des effets
installation audio Home Cinéma écono- de qualité correcte est assez illusoire. surround et Atmos fort convaincants grâce
mique, on n’avait d’autre solution que se Pour ces différentes raisons, les acquéreurs à leurs algorithmes de virtualisation. Leurs
tourner vers un petit amplificateur, doté de d’installations Home Cinéma d’entrée et caissons de grave savent se faire entendre
cinq canaux de puissance anémiques, asso- milieu de gamme se tournent de plus en sans enfler jusqu’à la caricature. Il est sou-
cié à un pack d’enceintes 5.1 premier prix, plus vers les solutions tout-en-un, c’est-à- vent possible d’ajouter des enceintes arrière
dont les coffrets étaient plus proches de la dire vers les barres de son, dont la qualité sans fil pour élargir la scène sonore. Des
boîte en carton ou de la caisse à savon que a beaucoup progressé. Comme vous pour- fonctions connectées sont couramment
de l’ébénisterie de qualité hi-fi. Câbler le rez le constater à la lecture de nos tests dans présentes permettant le contrôle vocal
depuis Alexa ou Google Assistant, ainsi que
l’accès à plusieurs services de musique
On parle souvent de prise HDMI 2.1 dans nos tests.
Il s’agit de la version la plus récente du standard
en ligne.
permettant de faire transiter des signaux vidéo 4K
en 120 Hz, 8K à 60 Hz ainsi que de prendre en compte Un peu de renouveau du côté
les modes d’optimisation du temps de réponse VRR des amplis Home Cinéma ?
ou ALLM des consoles de jeu. Un amplificateur multicanal dédié ou,
mieux encore, un préampli/processeur
et des blocs de puissance couplés à des en-
ceintes ad hoc, demeurent néanmoins
la voie royale pour constituer une installa-
tion Home Cinéma haut de gamme. Mais
cette solution est de plus en plus l’affaire
de passionnés, disposant d’un espace ré-
servé à l’installation, ou de professionnels
de l’intégration qui conçoivent des systèmes
et salles de cinéma privés sur mesure.
Par ailleurs, le marché de l’amplification
vient de connaître une année un peu par-
ticulière. L’époque où le renouvellement des
gammes se faisait presque tous les douze
mois est loin derrière nous. Si bien qu’en

100 I HORS SÉRIE

 Si l’on devait décerner un Diapason d’or 2022
à un téléviseur, il irait sans doute au Panasonic
TX-65LZ2000E. Doté d’une excellente section
audio, il propose la plus belle qualité d’image
et le rendu le plus cinématographique que
l’on connaisse.

2022, il n’y a eu quasiment aucune sortie.
L’atonie du secteur s’explique par un
nombre d’acteurs de plus en plus réduit,
la pénurie de composants résultant de la
crise sanitaire, des technologies qui évo-
luent peu, la très grande complexité des
appareils, le fait que des marques phares
comme Onkyo et Pioneer, à la suite de ra-
chats, soient en phase de restructuration.
Heureusement, quelques nouveautés ont
été annoncées peu après la rentrée, notam-
ment chez Denon et Marantz, ainsi qu’une
surprise chez Primare. Nous n’avons pas
eu le temps de tester ces nouveaux appareils
pour ce numéro, mais vous en trouverez
une sélection dans les pages qui suivent.
L’OLED s’impose pour toutes les
grandes marques de téléviseurs
Dans le domaine des téléviseurs, la tech-
nologie OLED met désormais toutes les
grandes marques d’accord. Samsung, lea-
der du marché, qui ne l’avait pas encore
adoptée, a enfin lancé en 2022 ses premiers
modèles du genre.
Contrairement à une dalle LCD qui, en
quelque sorte, filtre la lumière émise par
un système de rétroéclairage placé derrière
elle, une dalle OLED est auto-émissive. Elle
est constituée, pour chaque pixel, de diodes
organiques électroluminescentes qui
produisent chacune leur propre lumière.
Ces diodes peuvent moduler leur intensité
et s’éteindre complètement. La plage de
contraste est théoriquement infinie, alors
que les cristaux liquides des dalles LCD
ne sont pas en mesure de bloquer totale-
ment la lumière émise par le rétroéclairage
et de faire le noir complet.
Samsung, en se lançant dans l’OLED, en
a profité pour lui apporter quelques
améliorations. Ses TV QD-OLED utilisent

HORS SÉRIE I 101

• AUDIO VIDÉO

petit halo autour des textes de générique

Avec le Leica Ciné 1, dévoilé sur le salon IFA sur fond noir, n’a pas totalement disparu,
de Berlin 2022, le fabricant d’appareils photo mais il est moins visible. Par ailleurs, la
se lance sur le marché du vidéoprojecteur
luminosité augmente. Les meilleurs mo-
avec un modèle à très courte focale.
dèles de TV mini-LED dépassent les
1500 cd/m2. Regarder la télé en plein été
dans une pièce baignée de soleil ne de-
vient alors plus problématique.

en complément, en filtre frontal de Quantum
Dots, afin d’améliorer les couleurs. LG
Display qui, de son côté, fournit en écrans
OLED la majorité des autres constructeurs,
a également fait des progrès avec ses nou-
velles dalles White OLED. On reprochait
à l’OLED, il y a encore peu de temps, un
manque de luminosité. Sur les dernières
générations de téléviseurs porteurs de cette
technologie, la luminosité dépasse main-
tenant 1000 cd/m² (candelas par mètre
carré). L’usage n’est donc plus du tout ré-
servé à un environnement sombre.
En outre, les soucis de « marquage » de
l’écran OLED dans le temps, du fait de
l’affichage d’images ou inscriptions fixes,
semblent totalement oubliés – on se de-
mande même s’ils ont jamais vraiment
existé !
Le LCD progresse encore
grâce au mini-LED
On connaît depuis longtemps les TV LCD
à rétroéclairages par LED, déjà en me-
sure de moduler l’intensité lumineuse par
zones en fonction de l’image à diffuser,
et ainsi accroître le contraste. Les mini-
LED sont, comme leur appellation l’in-
dique, beaucoup plus petites que les LED
traditionnelles. Les zones pilotées indi-
viduellement peuvent donc être plus res-
serrées et nombreuses, pour une modu-
lation beaucoup plus fine du
rétroéclairage en fonction des portions
sombres et des portions claires de l’image.
Sur les téléviseurs mini-LED de dernière
génération, le contraste dynamique s’ac-
croît donc encore. Le phénomène de bloo-
ming, se traduisant, par exemple, par un
En vidéoprojection,
la 4K native se démocratise
tout doucement
Comme pour les amplis multicanal, les
annonces concernant les vidéoprojec-
teurs Home Cinéma ont été peu nom-
breuses en 2022. La plupart des sorties
se sont concentrées sur les modèles à très
courte focale que l’on peut placer à
quelques centimètres d’un mur (ou d’un
écran de projection) pour y afficher une
image jusqu’à plus de deux mètres de
base. L’arrivée de la marque d’appareils
photo Leica sur ce segment de produit est
significative.
Cependant, lorsque l’on souhaite obtenir
une très grande image pour une pièce
Home Cinéma dédiée, le vidéoprojecteur
traditionnel de fond de salle demeure in-
contournable. Les marques spécialisées
dans ce type d’appareil sont de moins en
moins nombreuses, mais on assiste à une
démocratisation de la 4K. Le ticket d’en-
trée pour un vidéoprojecteur à matrices
4K natives associées à un éclairage laser
est maintenant disponible à moins de
6000 € chez Sony. ◼

Micro-LED : arlésienne ou réel futur de la TV ?

La technologie des écrans micro-LED utilise des diodes mère à laquelle on pourrait greffer progressivement des
LED de taille microscopique pour chaque pixel de l’image. extensions micro-LED pour la faire grandir.
Les diodes micro-LED sont auto-émissives, tout comme les
diodes OLED. Elles ne nécessitent pas de rétroéclairage, ni
de dalle LCD, ni de filtre de couleur de type Quantum Dots.
Le contraste est théoriquement infini. La luminosité est très
élevée de même que la durée de vie. Cette dernière est parfois
annoncée pour près de 100 000 heures, ce qui permettrait
d’avoir des téléviseurs capables de durer plus d’un demi-
siècle ! Cette technologie n’est plus nouvelle (le premier
téléviseur micro-LED a été présenté en 2019), mais elle reste
très complexe et coûteuse à mettre en œuvre. Elle tarde
donc à se démocratiser. La seule TV micro-LED actuellement
commercialisée est un modèle Samsung de 110 pouces à
150 000 €.Néanmoins, beaucoup de spécialistes veulent y
croire et prédisent l’arrivée de téléviseurs micro-LED abordables
pour le grand public d’ici environ cinq ans, avec la possibilité
d’avoir des écrans évolutifs, fondés sur une dalle micro-LED

102 I HORS SÉRIE

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40 avenue Aristide Briand 92220 Bagneux, ou par mail à dpd@reworldmedia.com. Vous pouvez introduire une réclamation auprès de la
CNIL - www.cnil.fr. Pour toute autre information, vous pouvez consulter nos CGV sur kiosquemag.com.
• AUDIO VIDÉO
Sélection nouveaux
Denon AVR-X2800H DAB
Ampli-tuner audio-vidéo 7.2
E volution de l’AVR-X2700H, le nouvel ampli-tuner
Denon AVR-X2800H DAB s’inscrit comme un grand clas-
sique de l’amplification Home Cinéma à prix serré. Il possède
déjà sept canaux de puissance, ce qui lui permet d’exploiter
les pistes son cinéma 3D, avec canaux de hauteur en Dolby Atmos
ou DTS:X. Ses prises HDMI 2.1 permettent de faire transiter
les signaux vidéo 4K à 120Hz et 8K à 60 Hz, avec codages
HDR10+ ou Dolby Vision, ainsi que les modes VRR ou ALLM.
Ses étages de puissance peuvent chacun délivrer 95 watts
en régime continu sous 8 ohms ce qui est déjà très confortable.
Si les sept canaux ne sont pas tous utilisés pour l’installation
principale, il est possible d’en affecter deux pour sonoriser
une seconde zone ou faire de la biamplification. L’appareil
se calibre automatiquement avec le système Audissey MultEQ XT.
Il intègre, en outre, un lecteur réseau HEOS compatible Spotify
Connect, Roon et AirPlay 2.
D’aspect extérieur et techniquement, l’AVR-X2800H peut sem-
bler sans grande différence par rapport à son prédécesseur.
Mais les premiers échos que nous en avons indiquent que les
performances à l’écoute auraient progressé, avec notamment
un grave plus ample et mieux tenu. Il ne s’agirait donc pas
uniquement d’une simple mise à jour des fonctions.
PPI : 1000 €.
Arcam AVR11
Ampli-tuner audio-vidéo 7.1
A rcam fait partie, au côté de JBL, Mark Levinson ou encore Revel,
de l’Harman Luxury Audio Group, lui-même propriété de
Samsung. Fort de cet appui, il propose une demi-douzaine d’élec-
troniques Home Cinéma capables, dans le haut de gamme, de
concurrencer l’offre des cadors du secteur que sont Denon, Marantz
et Yamaha. L’AVR11 est un de ses plus petits modèles, juste au-des-
sus de l’AVR5. Il intègre sept canaux d’amplification en classe A/B,
d’une puissance individuelle de 80 watts sous 8 ohms. Mais, surtout,
la puissance minimale disponible est de 60 watts sous 8 ohms
par canal lorsque tous les canaux sont en service. Ceci évite les
effets de pompage et que l’alimentation ne s’écroule lors de forts
appels en courant d’une bande-son explosive.
La connectique HDMI de l’appareil est prête pour les signaux 4K
104 I HORS SÉRIE
Marantz Cinema 50
Ampli-tuner audio-vidéo 9.4
L e Marantz Cinema 50 reprend le design inauguré il y a
quelques mois par les intégrés stéréo Model 30 et 40n, ainsi
que par les lecteurs CD60 et SACD 30n. Malgré cette appa-
rence luxueuse et plutôt épurée, il n’en demeure pas moins
un appareil particulièrement sophistiqué et complexe. Il em-
barque neuf canaux de puissance revendiquant chacun
110 watts en régime continu sous 8 ohms. Il peut, en outre,
piloter jusqu’à quatre caissons de grave. La connectique HDMI
et le lecteur réseau intégré reprennent les mêmes caractéris-
tiques que ceux de l’AVR-X2800H DAB de Denon qui est la
marque sœur de Marantz.
Outre ses canaux d’amplification plus puissants et nombreux,
le Cinema 50 apporte en complément le décodage Auro-3D
et 360 Reality Audio, ainsi que la certification Imax Enhanced.
Son système de calibrage automatique est l’Audissey
MultEQ  XT32, mais il est également possible d’utiliser le sys-
tème de correction acoustique Dirac Live.
La conception fait appel aux recettes audiophiles que l’on
retrouve sur les produits stéréo de Marantz : transformateur
toroïdal, châssis cuivré, module de préamplification analo-
gique HDAM.
PPI : 2000 €.
jusqu’en 120 Hz et 8K jusqu’à 60 Hz. La compatibilité Dolby Vision
et HDR10+ est au programme, de même que les décodages Dolby
Atmos, DTS:X et Auro-3D. Le calibrage automatique est opéré
par le système Dirac Live et il est possible d’ajouter le module logi-
ciel optionnel Dirac Bass Control.
L’Arcam AVR11 est enfin équipé d’un lecteur réseau complet
compatible AirPlay 2, Chromecast et Roon, supportant la diffusion
en mode UPnP/DLNA et le codage MQA.
PPI : 3400 €.
amplis Home Cinéma
et le HDR10+. Des prises XLR symétriques sont disponibles
Yamaha RX-A8A au dos du RX-A8A pour les sources stéréo analogiques.
Ampli-tuner audio-vidéo 11.2 Le lecteur réseau intégré, MusicCast, donne accès à la plupart

L e RX-A8A est le plus gros des amplis Home Cinéma tout-en-un

de Yamaha. Ce monstre de technologie dispose de onze canaux
d’amplification. Chacun peut délivrer 150 watts en régime continu
des services de musique en ligne. Il est compatible AirPlay 2
et l’ampli Yamaha peut alimenter des systèmes stéréo dans deux
pièces supplémentaires lorsque tous ses canaux d’amplification
sous 8 ohms et peut monter jusqu’à 220 watts sous 8 ohms en ne sont pas utilisés pour la pièce principale.
régime dynamique. Les étages de décodage sont compatibles PPI : 4300 €.
Dolby Atmos, DTS:X et Auro-3D. Ils proposent de nombreux effets
DSP propres à Yamaha avec procédé de virtualisation et possi-
bilité de piloter des enceintes arrière sans fil. Le système de cali-
brage automatique est également propriétaire : il s’agit de l’YPAO
dans sa version la plus avancée, revendiquant une précision d’éga-
lisation de 64 bits avec correction de phase et compensation des
sons réfléchis.
La connectique HDMI supporte les signaux vidéo en 4 K jusqu’à
120 Hz et 8K jusqu’à 60 Hz. Elle est compatible avec les fonctions
de gaming VRR, ALLM, QFT, QMS ainsi qu’avec le Dolby Vision

Primare SPA25 Anthem AVM 90

Ampli intégré audio-vidéo 9.1 Préampli-processeur audio-vidéo 15.4
A près une période d’absence de près de dix ans sur le marché
des amplis Home Cinéma, Primare y revient en 2022. Le fabri-
cant a reçu, à la rentrée, un EISA Award 2022-2023 pour son nou-
L ui aussi vient de recevoir un EISA Award pour la saison
2022-2023. La connectique HDMI de ce préampli-proces-
seur supporte la vidéo 4K jusqu’en 120 Hz et 8K jusqu’à 60 Hz,
veau bloc de puissance huit canaux A35.8, et il vient d’annoncer
ainsi que les modes ALLM et VRR, sans oublier les codages
son intégré audio-vidéo SPA25. Celui-ci privilégie une approche
HDR10+ et Dolby Vision. Un lecteur réseau est intégré. Il est
audiophile. Ses fonctions sont relativement simples dans l’absolu.
compatible avec les protocoles AirPlay 2, Chromecast et Spotify
Sa connectique HDMI se limite à la vidéo en 4K et accepte les
Connect. Sa compatibilité avec Roon est également prévue lors
codages HDR10+ ou Dolby Vision. Son lecteur réseau utilise la
d’une prochaine mise à jour.
plateforme Prisma, commune à tous les appareils Primare. Il est
L’AVM 90 est certifié IMAX Enhanced ; il peut réaliser un trai-
compatible AirPlay 2, Chromecast, Roon et Spotify Connect.
tement des formats Dolby Atmos et DTS:X sur jusqu’à dix-neuf
Le décodage du Dolby Atmos et du DTS:X est assuré. Le calibrage
canaux, dont quatre dédiés à des subwoofers. Chaque canal
du Primare SPA25 peut se faire avec l’aide du système Dirac Live EQ.
est disponible sur prise RCA asymétrique et borne XLR symé-
L’appareil met surtout l’accent sur la qualité des étages d’amplifi-
trique. L’appareil est également en mesure de gérer une seconde
cation. Ces derniers fonctionnent en classe D à partir de modules
zone d’écoute. Il répond à de nombreux systèmes de pilotage
UFPD 2, similaires à ceux que l’on rencontre sur l’excellent ampli
domotique et d’automation (Crestron, Control 4, Savant, URC,
intégré stéréo Primare i25. Grâce à une alimentation à découpage
RTI, Elan). Le calibrage automatique de l’AVM 90 utilise
à forte capacité en courant, la puissance totale de cet appareil atteint
le logiciel ARC Genesis propre à Anthem, dont la mise à jour
9 x 100 watts avec tous les canaux en service simultanément.
1.6.10, sortie en 2022, permet une correction acoustique encore
PPI : 5500 €.
plus poussée, jouant sur l’égalisation, la gestion indépendante
des basses, la phase et l’alignement temporel.
PPI : 7800 €.

HORS SÉRIE I 105

TÉLÉVISEURS • AUDIO VIDÉO
NOKIA SMART TV 5000A
Téléviseur LCD 4K direct LED
T
éléviseur au design classique, avec un
châssis tout en plastique, des bords bril-
lants et un cadre biseauté donnant une
impression de finesse. L’image affichée est
loin d’être parfaite, en raison de la faiblesse
de la luminosité. Les angles de vision sont par-
ticulièrement courts, ce qui rend les couleurs
fades et les noirs plutôt gris dès qu’on s’écarte
de l’axe central. Sur cette dalle LCD de type
VA (Vertical Alignment)
50/60 Hz avec un rétroéclai-
rage LED, le niveau de
contraste n’est pas plus au
rendez-vous que la fidélité
des couleurs, même s’il faut
reconnaître une bonne com-
pensation des mouvements
et des contours nets dans
des situations difficiles.
C’est le mode Film qui pro-
pose les meilleurs résultats
pour une image « Cinéma ».
Sur les quatre entrées HDMI
2.0, une est compatible ARC
(pour le retour audio vers
HISENSE 55U7HQ
Téléviseur QLED 4K
M
ilieu de gamme de la marque
Hisense, la série de téléviseurs
U7HQ est compatible HDR10+ et
Dolby Vision ; ses modèles possèdent plu-
sieurs entrées HDMI 2.1. Le modèle de
55 pouces propose un design assez conven-
tionnel avec un pied (qu’il faut assembler
soi-même) dont la forme « aérienne » donne
l’impression que l’écran survole le meuble
sur lequel il est posé. Plutôt polyvalent,
ce Hisense 55U7HQ propose une image
globalement maîtrisée, même si
elle n’empêche pas les effets de
blooming et offre des angles de
vision peu larges. On apprécie
la fluidité des scènes avec une
bonne compensation des mouve-
ments, ainsi que la colorimétrie
fidèle et satisfaisante aussi bien
pour des contenus SDR que HDR.
Dans ce dernier cas, les séquences
sont bien rendues, même si on
peut regretter un pic de lumino-
sité assez peu élevé, mesuré à
454 cd/m² en mode Filmmaker.
106 I HORS SÉRIE
Prix indicatif : 540 €
Image : 55“ (163 cm)
Fréquence de balayage :
50/60 Hz natif
une barre de son, par exemple), alors que la HDR : HDR10, HLG, Dolby Vision
norme 2.1 offre plus de possibilités, notam- Connectivité : 4x HDMI 2.0 dont
ment pour les jeux vidéo. Ce téléviseur Nokia 1 ARC, 2x ports USB, 2x tuners RF/
supporte le WiFi et le Bluetooth. L’interface sat, 1x sortie optique, 1x entrée AV
Android TV permet d’offrir une bonne expé- Composite, 1x VGA, 1x prise
casque, Ethernet, wi-fi, Bluetooth
rience applicative, mais cela ne fait pas tout, Smart TV : Android TV
d’autant qu’on déplore quelques problèmes Son : 2x10 watts
d’accès aux paramètres avec certaines plate- Dimensions/poids :
formes. 1119 x 235 x 699 mm/9 kg
Consommation marche :
172 watts max
Origine : Japon
Distribution : StreamView
Tél. : 01 55 69 51 27
QUALITÉS VIDÉO ★ ★ ★
FABRICATION ★ ★ ★
★ ★★ ★★
FONCTIONS
POINTS FORTS
Android TV • Compensation des
mouvements • Dolby Vision
POINTS FAIBLES
Luminosité faible • HDMI 2.0
• Contrastes
Prix indicatif : 730€
Image : 55“ (139 cm)
Fréquence de balayage :
100/120 Hz natif
L’interface du téléviseur est réactive, com- HDR : HDR10, HDR10+, HLG, Dolby Vision
plète, mais on regrette que le mode Connectivité : 2x HDMI 2.1 dont
Filmmaker soit « caché », car totalement 1x eARC, 2x HDMI 2.0, 2x ports USB,
à droite des modes d’image dans les para- 2x tuners RF/sat, 1x sortie casque,
mètres. Enfin, on apprécie la compatibilité 1x entrée audio RCA, 1x sortie optique,
Ethernet, wi-fi, Bluetooth
avec les technologies d’optimisation d’affi- Smart TV : Vidaa, Assistant Google,
chage pour les jeux vidéo, VRR et ALLM, Alexa Amazon
ainsi qu’un input lag de 16,1 ms. Pour l’audio, Son : 2.0 canaux pour 20 watts
une barre de son en complément est conseil- Dimensions/poids :
lée, afin de pallier les piètres qualités des 1233 x 307 x 767 mm/15,3 kg
Consommation marche : 160 watts max
haut-parleurs intégrés. Origine : Chine/République tchèque
Distribution : Hisense
Tél. : 01 76 49 05 05
QUALITÉS VIDÉO ★★★ ★★
FABRICATION ★★ ★★
FONCTIONS ★★★ ★★
POINTS FORTS
Entrées HDMI 2.1 • HDR10+ et Dolby
Vision • Aptitudes pour le gaming
• Accès direct à 12 plateformes
de streaming depuis la télécommande
POINTS FAIBLES
Mode Filmmaker « caché » • Toujours
du blooming • Audio en retrait
• Télécommande non rétroéclairée

LG OLED55C2
Téléviseur OLED 4K
L
a série LG C2 reprend un design très simi-
laire à celui des téléviseurs LG C1 de pré-
cédente génération, avec un joli dos texturé
autorisant une excellente gestion des câbles
à l’arrière. Elle dispose d’une dalle White-
OLED (dite OLED Evo), fabriquée par LG
Display, qui offre une luminosité plus impor-
tante que celle de l’année dernière (725 cd/m²),
puisque nous avons pu obtenir une valeur de
782 cd/m². Cela reste en deçà des pics de lumi-
nosité proposés par les modèles LG G2 (White-
OLED), mais surtout par les
Samsung S95B ou Sony A95K
(QD-OLED). La mise à l’échelle
est un petit peu plus précise
que sur la série C1. En HDR,
le calibrage est parfait, avec une
incroyable fidélité des couleurs,
la meilleure que nous ayons pu
tester jusqu’ici.
Le son est légèrement moins
large que sur les téléviseurs de
la série C1. On conserve, en re-
vanche, les excellentes fonc-
tionnalités pour le gaming de la
TCL 65C835
Téléviseur mini-LED 4K
T
éléviseur au design élégant, avec un
pied central non pivotant. Il est
équipé de deux entrées HDMI 2.1
supportant les signaux Ultra HD jusqu’à
120 Hz. L’une d’elles peut même accepter
le 144 Hz d’un PC Gaming, ce qui en fait
un excellent compagnon pour les jeux vi-
déo. Pour preuve : la compatibilité avec
toutes les technologies d’optimisation,
VRR, ALLM et un input lag faible, mesuré
à 13,2 ms.
Le téléviseur est animé par une interface
Google TV et profite d’un menu spécifique
pour accéder rapidement aux paramètres,
dont les modes d’image. Une
barre de jeux permet de régler
les détails lorsqu’on joue, sans
sortir de sa partie. Avec sa dalle
LCD VA et ses 288 zones de ré-
troéclairages indépendantes,
plus que son prédécesseur, ce
modèle gère bien les phéno-
mène de blooming ainsi que
les noirs et le contraste. On ap-
précie le support des formats
Prix indicatif : 1 390€
Image : 55“ (139 cm)
Fréquence de balayage :
100/120 Hz natif
HDR : HDR10, HLG, HGiG, Dolby
précédente génération, avec des prises HDMI
Vision IQ
2.1 complètes et l’un des input lag les plus ré- Connectivité : 4x HDMI 2.1 dont
duits du marché (9,5 ms, ce qui correspond 1x eARC, 3x ports USB, 2x tuners
à moins d’une image de retard entre le moment RF/sat, 1x sortie optique, Ethernet,
où le joueur appuie sur le bouton de la manette wi-fi, Bluetooth, NFC
Smart TV : WebOS 6, Assistant
et où l’action se déroule à l’écran). Google, Alexa Amazon
On peut reprocher l’absence du DTS, du for- Son : 2.2 pour 40 watts
mat HDR10+ et d’une télécommande rétroé- Dimensions/poids :
clairée. Mais pour tout le reste, le LG 1222 x 230 x 756 mm/14,6 kg
OLED55C2 présente l’un des meilleurs rap- Consommation marche :
81 watts max
ports qualité/prix actuellement disponibles. Origine : Corée du Sud
Distribution : LG France
Tél. : 32 20 puis dites « LG »
QUALITÉS VIDÉO ★ ★★ ★★ ★
FABRICATION ★ ★★ ★★ ★
FONCTIONS ★ ★★ ★★ ★
POINTS FORTS
Parfaitement calibré • Qualité
des noirs et des images • Pic de
luminosité • HDMI 2.1 • Aptitudes
pour le gaming • Télécommande
gyroscopique • Rapport qualité/prix
POINTS FAIBLES
Pas de HDR10+
• Télécommande non rétroéclairée
Prix indicatif : 1 390 €
Fréquence de balayage : 144 Hz natif
HDR : HDR10, HDR10+, HLG, Dolby Vision IQ
Connectivité : 2x HDMI 2.1 dont 1x eARC,
HDR10+ et Dolby Vision, ainsi qu’un pic 2x HDMI 2.0, 1x ports USB, 2x tuners RF/sat,
de luminosité mesuré à 1251 cd/m² en 1x sortie optique, 1x sortie casque, Ethernet,
mode Film, le meilleur pour un rendu wi-fi 6, Bluetooth
« Cinéma » aux couleurs fidèles. Ce n’est Smart TV : Google TV,
Assistant Google et Alexa Amazon
pas le plus lumineux des TV mini-LED,
Son : 2.1 canaux pour 60 watts
assez largement dépassé sur ce point Dimensions/poids :
par le Samsung de la série QN95B, qui 1447 x 300 x 892 mm/19,5 kg
s’est révélé pourtant beaucoup plus éco- Consommation marche :
nome en termes de consommation élec- 420 watts max
Origine : Chine/Pologne
trique. La section audio est un peu en re- Distribution : TCL France
trait par rapport à la bonne qualité des Tél. : 01 87 16 13 99
images produites, malgré la présence d’un
QUALITÉS VIDÉO ★★ ★★ ★
woofer à l’arrière qui permet d’obtenir
un bon niveau de bas-médiums. FABRICATION ★ ★★ ★ ★ ★
FONCTIONS ★ ★★ ★ ★ ★
POINTS FORTS
Qualité d’image et fidélité des couleurs
• Pic de luminosité supérieur aux TV OLED
• Blooming maîtrisé • HDR10+ et Dolby
Vision • VRR, ALLM, 144 Hz et faible
input lag • 4x HDMI 2.1 • Google TV
POINTS FAIBLES
Son en retrait malgré des efforts • 2x HDMI
2.1 • Consommation électrique élevée
• Télécommande non rétroéclairée
HORS SÉRIE I 107
 • AUDIO VIDÉO
PHILIPS 55OLED936
TÉLÉVISEURS
Téléviseur OLED 4K
A
près l’excellent Philips 55OLED806,
ce modèle 55OLED936, plus haut
de gamme avec sa barre de son B&W
et sa dalle optimisée, délivre une des plus
belles et des plus lumineuses images que
nous ayons pu voir récemment sur une TV
grand public OLED. Il supporte les formats
HDR10+ et Dolby Vision, propose un pic
de luminosité de 901 cd/m² en mode
Filmmaker. La compensation des mou-
vements est excellente, comme la mise
à l’échelle qui permet d’apprécier des
contenus non UHD avec beaucoup
de détails. L’Ambilight (système
d’éclairge sur le pourtour de l’écran)
est, selon nous, un vrai plus. On note
aussi des capacités de gaming perti-
nentes, répondant aux attentes de la très
grande majorité des amateurs de jeux
vidéo, avec un faible input lag de
20,3 ms et une compatibilité VRR et
ALLM depuis deux entrées HDMI 2.1.
Il ne faut pas non plus oublier le rendu
acoustique, nettement plus ample, spa-
tialisé, précis et chaleureux qu’avec des
SAMSUNG QE55S95B
Téléviseur OLED 4K
S
amsung associe l’avantage d’un filtre
de Quantum Dots à celui d’une dalle auto-
émissive OLED, pour aboutir à un écran
QD-OLED, en concurrence directe avec les
WOLED (White OLED) produits par LG
Display pour ses téléviseurs et d’autres
marques. En résultent des séquences de toute
beauté, avec une plage dynamique plus large
que sur les écrans WOLED. Les angles de vi-
sion sont également plus ouverts, le calibrage
quasi parfait, permettant d’apprécier des
images avec un rendu « Cinéma »
très agréable qui profite égale-
ment d’une excellente compensa-
tion des mouvements. La gamme
de couleurs est des plus étendues
couvrant largement les espaces
colorimétriques de référence,
plus que tout autre TV du mar-
ché. On profite d’une belle pro-
fondeur de champ et d’un certain
réalisme. Le pic de luminosité
dépasse les 1000 cd/m² sur le
mode Filmmaker, à privilégier.
L’interface connectée Tizen, dans
108 I HORS SÉRIE
Prix indicatif : 1 990 €
Image : 55“ (139 cm)
Fréquence de balayage :
100/120 Hz natif
HDR : HDR10, HDR10+, HLG,
haut-parleurs de TV classiques, grâce à la Dolby Vision
barre de son Bowers & Wilkins intégrée. Connectivité : 2x HDMI 2.1 dont
Enfin, il ne manque rien à l’interface 1x eARC, 2x HDMI 2.0, 3x ports USB,
connectée sous Android TV, sauf peut-être 2x tuners RF/sat, 1x sortie optique,
1x sortie woofer, 1x sortie casque,
quelques raccourcis pour changer certains
Ethernet, wi-fi, Bluetooth
paramètres plus rapidement. Avec ce mo- Smart TV : Android TV, Assistant
dèle, Philips rend une copie quasi parfaite. Google et Alexa Amazon
Son : 3.1.2 canaux pour 70 watts
Dimensions/poids :
1228 x 265 x 805 mm/25,9 kg
Consommation marche :
398 watts max
Origine : Corée du Sud/ ?
Distribution : TP Vision France
Tél. : 01 57 32 40 50.
QUALITÉS VIDÉO ★ ★★ ★★ ★
FABRICATION ★ ★★ ★★ ★
FONCTIONS ★ ★★ ★★ ★
POINTS FORTS
Calibration et qualité d’image • Pic
de luminosité élevé • Aptitudes pour
le gaming • Design • Qualité audio
POINTS FAIBLES
Seulement deux entrées HDMI 2.1
• Input lag supérieur à celui de l’année
dernière mais reste correct
Prix indicatif : 1 990 €
Image : 55“ (139 cm)
Fréquence de balayage :
100/120 Hz natif
sa nouvelle version, reste agréable à parcourir, HDR : HDR10, HDR10+, HLG, HGiG
Connectivité : 4x HDMI 2.1 dont
même si quelques ajustements ergonomiques 1x eARC, 2x ports USB, 3x tuners
pourraient l’améliorer encore. Les fonctions RF/sat, 1x sortie optique, Ethernet,
gaming sont bien présentes et se montrent effi- wi-fi, Bluetooth
caces ; on peut toutefois regretter que le mode Smart TV : Tizen, Alexa Amazon,
d’image Jeu ne soit pas mieux calibré à la li- Google Assistant et Bixby
Son : 2.2.2 canaux pour 60 watts
vraison. Si vous n’êtes pas un inconditionnel Dimensions/poids :
du format Dolby Vision, absent ici, le Samsung 1225 x 288 x 774 mm/20,7 kg
QE55S95B propose une image de toute beauté, Consommation marche :
au contraste saisissant et aux couleurs incroya- 310 watts max
blement pures. Origine : Corée du Sud/Hongrie
Distribution : Samsung France
Tél. : 01 48 63 00 00.
QUALITÉS VIDÉO ★★ ★★ ★★
FABRICATION ★★ ★★ ★★
FONCTIONS ★★ ★★ ★★
POINTS FORTS
Pic de luminosité élevé • Design
• Calibration et qualité d’image
• Large plage dynamique et angles
de vision • Aptitudes pour le gaming
• 4x HDMI 2.1
POINTS FAIBLES
Audio en retrait • Pas de Dolby Vision
• Télécommande non rétroéclairée
 SONY XR-48A90K
Téléviseur OLED 4K
N
ous attendions beaucoup de ce télé-
viseur Sony et plus particulièrement
de ses capacités de gaming. Si ses
caractéristiques techniques sont intéres-
santes, avec un temps de retard à l’affi-
chage réduit de 16,3 ms (mais loin d’être
le meilleur du marché), deux entrées HDMI
2.1 (mais seulement deux) et un très bon
calibrage en mode Jeu, on regrette que le
fabricant n’ait pas mis les bouchées doubles
pour battre la concurrence – par exemple
chez LG, qui fait finalement mieux.
Ce XR-48A90K supporte le
Dolby Vision mais pas le
HDR10+. La luminosité n’est
pas extraordinaire, puisque
nous avons relevé un pic de lu-
minosité de 528 cd/m² en mode
Expert, qui s’avère toutefois
parfaitement calibré pour un
rendu « Cinéma ». On apprécie
aussi l’excellente compensa-
tion des mouvements.
Globalement, le bilan n’est pas
mauvais : le téléviseur propose
SAMSUNG QE65QN800A
Téléviseur mini-LED 8K
C
e Samsung propose de très belles cou-
leurs, plutôt fidèles, même si ce point
pourrait être encore optimisé. On ap-
précie le dynamisme général des images pro-
duites par ce téléviseur Neo QLED Ultra HD
8K, ainsi que son système de rétroéclairage
mini-LED. Celui-ci s’avére pertinent avec une
gestion fine des noirs, même s’il ne fait pas
disparaître totalement les phénomènes de
blooming toujours un peu désagréables.
La compensation des mouvements est
excellente et la mise à l’échelle tout à fait
convaincante. La luminosité offerte per-
met de profiter du téléviseur en plein jour.
Nous avons effectivement relevé un pic
de luminosité de 1390 cd/m², ce qui est
bien supérieur à celui mesuré sur des TV
OLED (même de type QD-OLED). C’est
le mode Filmmaker qui permet d’obtenir
les meilleurs résultats.
On profite également d’une connectivité
complète et des dernières technologies
pour le gaming. L’input lag réduit à seu-
lement 10,2 ms en fait un bon allié pour
les jeux vidéo, d’autant que les quatre
Prix indicatif : 2 090 €
Image : 48“ (121 cm)
Fréquence de balayage : 100/120 Hz natif
HDR : HDR10, HLG, Dolby Vision
de très belles images, très contrastées, avec
Connectivité : 2x HDMI 2.1 dont 1x eARC,
des couleurs fidèles, naturelles, et un rendu 2x HDMI 2.0, 2x ports USB, 3x tuners
vraiment cinéma. Mais nous nous atten- RF/sat, 1x sortie optique, 1x entrée audio,
dions à mieux sur le reste. On profite certes Ethernet, wi-fi, Bluetooth
d’une compatibilité audio DTS et d’une té- Smart TV : Google TV, Assistant Google
et Alexa Amazon
lécommande rétroéclairée, ce dont est dé- Son : 2.1 canaux pour 25 watts
pourvu le concurrent de la série LG C2 en Dimensions/poids :
48 pouces. Mais ces arguments ne sont pas 1069 x 225 x 624 mm/16,5 kg
assez importants à nos yeux, d’autant que Consommation marche : 115 watts max
la différence de prix reste assez significative Origine : Japon
Distribution : Sony France
entre les modèles de même diagonale pro- Tél . : 01 55 69 51 27
posés par LG et Sony.
QUALITÉS VIDÉO ★ ★ ★★ ★ ★
FABRICATION ★ ★ ★★ ★ ★
FONCTIONS ★★ ★★
POINTS FORTS
Qualité d’image pour un rendu
« Cinéma » • Aptitudes pour le gaming
• 2x HDMI 2.1 • Dolby Atmos et DTS
• Deux télécommandes dont
une rétroéclairée
POINTS FAIBLES
Seulement deux entrées HDMI 2.1
• Pas de HDR10+ • Pic de luminosité
• Audio faible
Prix indicatif : 2 390 €
Image : 65“ (163 cm)
Fréquence de balayage :
100/120 Hz natif
entrées HDMI 2.1 supportent les technolo- HDR : HLG, HDR10, HDR10+
gies eARC, VRR et ALLM. Le boîtier One Connectivité : 4x HDMI 2.1 dont
eARC, 3x ports USB, 3x tuners RF/sat,
Connect, avec toutes les connectiques dépor- 1x sortie optique, Ethernet, wi-fi,
tées, est un plus pour l’intégration. La partie Bluetooth
audio est plutôt cohérente. Elle permet de Smart TV : Tizen, Assistant Google,
profiter d’un son assez spatialisé, mais man- Alexa Amazon, Bixby
Son : 4.2.2 canaux pour 70 watts
quant un peu de punch dans les basses.
Dimensions/poids :
1443 x 300 x 897 mm/30,8 kg
Consommation marche :
370 watts max
Origine : Corée du Sud/Hongrie
Distribution : Samsung France
Tél. : 01 48 63 00 00
QUALITÉS VIDÉO ★★ ★ ★★
FABRICATION ★ ★★ ★★★
FONCTIONS ★★ ★ ★★
POINTS FORTS
Qualité et fluidité des images
• de luminosité • Gestion des
Pic
noirs • 4 HDMI 2.1 • Boîtier One
Connect • Télécommande solaire
POINTS FAIBLES
Consommation électrique
• Audio en retrait par rapport
à nos attentes
HORS SÉRIE I 109
 • AUDIO VIDÉO
SAMSUNG QE65QN95B
TÉLÉVISEURS
Téléviseur mini-LED 4K
C
e téléviseur à rétroéclairage mini-
LED produit de très belles images
contrastées, avec une colorimétrie
fidèle bien calibrée. Nous avons pu relever
un Delta E moyen de 2,06 en mode
Filmmaker, soit inférieur au seuil de 3, sous
lequel l’œil humain n’arrive plus à faire la
différence entre la couleur demandée et
celle qui est affichée. Grâce à son pic de
luminosité élevé de 1880 cd/m², il convient
très bien aux environnements fortement
éclairés. C’est une valeur bien au-dessus
de celle proposée par les TV OLED, qui
dépassent difficilement les 1000 cd/m².
On apprécie aussi l’excellente compensa-
tion des mouvements et de belles apti-
tudes pour les jeux, avec une fréquence
maximale de 144 Hz, un bon niveau de
contrôle malgré un rendu de couleurs
qui pourrait être optimisé. On peut comp-
ter sur une large compatibilité avec toutes
les technologies d’optimisation pour les
joueurs les plus exigeants (FreeSync
Premium, G-Sync, VRR, ALLM), ainsi
que sur un input lag parmi les plus faibles
SONY XR-55A95K
Téléviseur QD-OLED 4K
C
e modèle Sony peut offrir de très larges
angles de vision, grâce à sa technologie
QD-OLED qui utilise un panneau de
Quantum Dots développé par Samsung
Display, et dont le principe diffère de la tech-
nologie White OLED utilisée jusqu’ici par LG
Display. En outre, il se permet de battre des
records de couverture des espaces colorimé-
triques DCI-P3 et BT2020. Supérieur sur ce
point à tous ceux que nous avons pu mesurer,
il propose des images avec une plage
dynamique plus importante que tout
autre TV OLED. Le pic de luminosité
est supérieur à celui offert par les
modèles de la série G2 de LP. Le trai-
tement cinéma est à son apogée et la
mise à l’échelle est des plus perfor-
mantes. On apprécie également les
reflets limités et un mode Cinéma
qui livre une excellente fidélité des
couleurs – même si les utilisateurs
les plus exigeants pourront optimi-
ser encore un rendu déjà excellent
en entrant dans les réglages avancés.
Les amateurs de jeu vidéo ne sont
110 I HORS SÉRIE
Prix indicatif : 2 990 €
Image : 65“ (164 cm)
Fréquence de balayage :
100/120 Hz natif 144 Hz
du marché : 9,8 ms. Des regrets ? Un système HDR : HDR10, HDR10+, HLG, HGiG
audio en retrait, au son plat et manquant Connectivité : 4x HDMI 2.1 dont
1x eARC, 3x ports USB, 3x tuners RF/sat,
de punch ainsi qu’une interface connectée 1x sortie optique, Ethernet, wi-fi, Bluetooth
Tizen qui ne s’est pas montrée des plus Smart TV : Tizen, Assistant Google
fluides lors de nos tests. Le boîtier déporté et Alexa Amazon
One Connect, ainsi que les moyens de confi- Son : 4.2.2 canaux pour 70 watts
guration et de contrôle depuis la télécom- Dimensions/poids :
1447 x 298 x 900 mm/30,4 kg
mande ou l’application de pilotage sont, en Consommation marche : 180 watts max
revanche, des atouts Origine : Corée du Sud/Hongrie
Distribution : Samsung France
Tél. : 01 48 63 00 00
QUALITÉS VIDÉO ★ ★★ ★ ★★
FABRICATION ★ ★★ ★ ★★
FONCTIONS ★★★ ★★
POINTS FORTS
Pic de luminosité nettement supérieur
aux TV OLED • Qualité d’image et
fidélité des couleurs • Blooming maîtrisé
• VRR, ALLM, 144 Hz et faible input lag
• 4x HDMI 2.1 • Télécommande écolo
et ergonomique
POINTS FAIBLES
Pas Dolby Vision • Son en retrait
• Lenteur de l’interface Tizen
Prix indicatif : 3 000 €
Image : 55“ (139 cm)
Fréquence de balayage :
pas oubliés. L’input lag est réduit, sans être le 100/120 Hz natif
HDR : HDR10, HLG, Dolby Vision
meilleur du marché, des technologies d’opti- Connectivité : 2x HDMI 2.1 dont
misation dédiés au gaming sont présentes. eARC, 2x HDMI 2.0, 2x ports USB,
On peut regretter qu’il n’y ait que deux prises 2x tuners RF/sat, 1x sortie optique,
HDMI 2.1, dont une sert pour le retour audio Ethernet, wi-fi, Bluetooth
vers une barre de son. Celle-ci permettra de Smart TV : Android TV
Son : 6 x 10 watts
mieux profiter de scènes vraiment percutantes Dimensions/poids :
et dynamiques, plutôt que depuis les haut- 1225 x 43 x 714 mm/21,2 kg
parleurs du téléviseur. Consommation marche :
110 watts max
Origine : Japon
Distribution : Sony France
Tél. : 01 55 69 51 27
QUALITÉS VIDÉO ★ ★★★ ★★
FABRICATION ★ ★★★ ★★
FONCTIONS ★★★ ★★
POINTS FORTS
Qualité, calibrage et fluidité
des images • Fidélité des
couleurs, large plage dynamique,
angles de vision • Google TV
• Télécommande rétroéclairée
POINTS FAIBLES
• Pas HDR10+
• Que deux HDMI 2.1
 LG OLED65G2 Prix indicatif : 3 300€
Spécifications : Image : 65“ (163 cm)
Téléviseur OLED 4K Fréquence de balayage :

D
igne successeur du LG OLED65G1,
ce téléviseur de la série G2 de LG fait
la promesse d’une image plus lumi-
neuse. C’est effectivement ce que le constate.
Il est doté d’une dalle White OLED fabriquée
par LG Display. Nous avons pu mesurer son
pic de luminosité à 946 cd/m² contre 785 cd/m²
sur le modèle de précédente génération.
On approche enfin, pour l’OLED, la barre
symbolique des 1000 cd/m² – loin encore, ce-
pendant, des TV LCD, qu’elles soient LED,
Mini LED ou QLED, les plus
lumineuses.
Grâce à son processeur
Alpha9 de dernière généra-
tion, ce téléviseur fait des
merveilles en termes de mise
à l’échelle, d’analyse d’images.
Il permet ainsi une très belle
production de scènes avec
des contenus non Ultra HD –
et c’est mieux encore avec
des programmes qui le sont.
Les fans de cinéma peuvent
profiter de réglages parfaits
100/120 Hz natif
pour les films et les séries, alors que les
HDR : HDR10, HLG, Dolby Vision
joueurs bénéficient de toutes les fonctionna- Connectivité : 4x HDMI 2.1 dont
lités gaming les plus avancées, notamment 1x eARC, 3x ports USB, 2x tuners RF/
d’un temps de latence (input lag) réduit pour sat, 1x sortie optique, Ethernet, wi-fi,
les jeux vidéo. Cette TV est compatible Dolby Bluetooth
Smart TV : WebOS 6, Google
Vision. Seul petit reproche : ce modèle ne sup-
Assistant, Alexa intégré
porte pas le HDR10+, disponible sur certaines Son : 4.2 canaux, 60 watts
plateformes de streaming. Attention, le pied Dimensions/poids :
est proposé en option, car il s’agit, comme 1441 x 243 x 821 mm/22,8 kg
pour la série G1, d’un téléviseur pensé pour Consommation marche :
130 watts max
s’accrocher au mur Origine : Corée du Sud
Distribution : LG France
Tél. : 32 20 puis dites « LG »
★ ★★ ★★★
QUALITÉS VIDÉO
FABRICATION ★ ★★ ★★★
FONCTIONS ★ ★ ★★ ★
POINTS FORTS
Qualité, calibrage et fluidité des
images • Pic de luminosité élevé
(pour une TV OLED) • Profondeur
des noirs • Réglages parfaits par
défaut • 4 HDMI 2.1 et faible temps
de retard à l’affichage
POINTS FAIBLES
Pas de HDR10+ • Audio en retrait

PANASONIC TX-65LZ2000E Prix indicatif : 3 590€

Image : 65“ (164 cm)
Téléviseur OLED 4K Fréquence de balayage : 100/120 Hz natif

S
i le modèle de la série JZ2000E de
65 pouces nous avait particulièrement
séduits l’année dernière, autant dire
que la cuvée de 2022 est exceptionnelle.
Annoncé 600 € moins cher que son prédé-
cesseur lors de sa sortie, ce téléviseur offre
une image encore plus détaillée, une dalle
plus lumineuse, une fidélité des couleurs
supérieure, un système audio plus perfor-
mant et puissant. Nous avons mesuré une
progression dans le pic de luminosité
(995 cd/m²) par rapport à la série JZ2000,
dépassant celui de la série LG G2,
mais en-deçà de celui de la série
Samsung S95B (1042 cd/m² en
mode Filmmaker). On peut ap-
précier un calibrage parfait pour
les couleurs, permettant d’obte-
nir un rendu HDR « Cinéma »
de très haut niveau.
Pour satisfaire les joueurs, le
temps de réponse (input lag) est
au moins aussi faible que celui
de l’année dernière et que sur les
meilleures TV concurrentes dans
ce domaine, soit 9,5 ms. L’interface connec-
tée My Screen Home est ergonomique,
fluide, fournie en applications et bien pen-
sée, avec une barre de réglages pour les pa-
ramètres dans les jeux. La section audio n’a
pas été oubliée : elle délivre un son ample,
avec des basses assez profondes pour se pas-
ser d’une barre de son. Les plus exigeants
regretteront qu’il n’y ait que deux entrées
HDMI 2.1, ainsi que la limitation du signal
Dolby Vision à 60 Hz. Mais pour le reste,
c’est un bonheur total.
HDR : HDR10, HDR10+, HLG,
Dolby Vision IQ
Connectivité : 2x HDMI 2.1 dont 1x eARC,
2x HDMI 2.0, 3x ports USB, 2x tuners RF/
sat, 1x sortie optique, 1x sortie casque/
woofer, 1x entrée AV, Ethernet, wi-fi,
Bluetooth
Smart TV : My Screen Home 7, Assistant
Google et Alexa Amazon
Son : 4.1.2 canaux pour 160 watts
Dimensions/poids :
1448 x 350 x 910 mm/29,5 kg
Consommation marche : 468 watts max
Origine : Japon/République tchèque
Distribution : Panasonic France
Tél. : 01 70 48 91 73
QUALITÉS VIDÉO ★ ★★ ★★ ★
FABRICATION ★ ★★ ★★ ★
FONCTIONS ★ ★★ ★★ ★
POINTS FORTS
Design • Calibration et qualité d’image
pour un rendu « Cinéma » • Pic
de luminosité élevé • Aptitudes pour
le gaming • HDMI 2.1 • Qualité audio
POINTS FAIBLES
Seulement deux entrées HDMI 2.1
• Télécommande non rétroéclairée

HORS SÉRIE I 111

 • AUDIO VIDÉO
LOEWE BILD I.65 DR+ SET
TÉLÉVISEURS
Téléviseur OLED 4K
P
our son retour sur le marché des té-
lévisions, Loewe compte renouer
avec ses fondamentaux : un design
au service d’une très grande qualité
d’image. Pour le design, il n’y a rien à re-
dire : cette TV de la série Bild I est un des
plus beaux modèles que nous ayons pu
tester. Pour l’image, malheureusement,
force est de constater que la luminosité
est nettement inférieure aux attentes,
car relevée à 566 cd/m² en mode HDR
Jour, alors qu’il s’agit d’une dalle LG
Display parmi les dernières générations
qui devrait offrir davantage. La rai-
son ? Loewe bride intentionnellement
la luminosité de ses écrans pour leur
assurer une plus grande durée de vie.
En outre, le système de mise à l’échelle
des programmes en définition stan-
dard accuse quelques failles diffi-
ciles à pardonner vu le prix. Avec des
contenus Ultra HD, le rendu est heu-
reusement beaucoup plus convain-
cant. Le téléviseur Loewe propose
alors de très belles séquences,
EPSON EH-LS12000B
VIDÉOPROJECTEURS
Vidéoprojecteur laser, LCD à matrices Full HD
R
eprésentant le haut de gamme chez
Epson, le vidéoprojecteur Home Cinéma
EH-LS12000B utilise la technologie de
projection laser. Capable d’afficher une image
avec une définition Ultra HD par interpolation
(quatre directions contre deux seulement pour
le TW9400 de la marque), il supporte le format
HDR10+ mais pas le Dolby Vision. Si vous
n’avez pas le budget pour vous offrir un vidéo-
projecteur avec une vraie matrice Ultra HD,
ce modèle Epson fait parfaitement illusion,
produisant des scènes extrêmement contras-
tées, dynamiques, profitant d’un bon piqué et
d’une certaine profondeur de
champ. Les suivis de
mouvements sont excel-
lents, avec une très
bonne interpolation des
images. On apprécie la
densité des noirs, aucune
dérive chromatique n’ayant
été constatée. Les scènes sont
précises et les couleurs réelle-
ment superbes, quel que soit le
type de source. On aime aussi les
112 I HORS SÉRIE
Prix indicatif : 3 890€
Image : 65“ (165 cm)
Fréquence de balayage : 100/120 Hz natif
HDR : HDR10, HDR10+, HLG,
fluides et aux artefacts limités, même si Dolby Vision IQ
la colorimétrie est perfectible – la couver- Connectivité : 4x HDMI 2.0b dont 1x eARC,
ture des espaces colorimétriques pourrait 3x ports USB, 3x tuners RF/sat, 1x sortie
être plus large. Compatible DTS et Dolby casque/woofer, 1x sortie optique, Ethernet,
Atmos, la barre de son intégrée livre une wi-fi, Bluetooth
Smart TV : Vidaa, Assistant Google,
scène sonore assez large, mais manque Alexa Amazon
un peu de punch dans les graves. Enfin, Son : 2.0 canaux pour 80 watts
ce téléviseur n’est pas optimisé pour les Dimensions/poids :
jeux vidéos, son input lag restant assez 1460 x 290 x 868 mm/37,1 kg
important. Consommation marche : 256 watts max
Origine : Corée du Sud/Taïwan/Allemagne
Distribution : Panasonic France
Tél. : 0800949974
QUALITÉS VIDÉO ★★ ★ ★
FABRICATION ★★ ★★★ ★
FONCTIONS ★ ★★★ ★
POINTS FORTS
Design et finitions • Interface
ergonomique • Qualité d’image pour
des contenus UHD • Dolby Vision
• Fidélité des couleurs en HDR • Disque
dur interne pour les enregistrements
POINTS FAIBLES
Luminosité bridée et faible • Colorimétrie
perfectible en SDR • Mise à l’échelle
parfois délicate • Prix élevé
Prix indicatif : 5 290 €
Source : laser (20 000 heures)
Luminosité : 2700 lumens ANSI
Contraste dynamique :
possibilités de réglages très précis grâce à la 2 500 000:1 (selon le constructeur)
motorisation et les faibles nuisances sonores Taille d’image :
de la ventilation intégrée avec, pour ne rien jusqu’à 300 pouces
gâcher, un gabarit raisonnable en vue d’une Connectivité : 2x entrées HDMI
2.1 dont une eARC, 1x prise USB,
installation dans une pièce de vie. Les apti-
1x Ethernet, 1x Trigger
tudes pour le gaming de ce vidéoprojecteur Niveau sonore :
sont un plus avec un input lag réduit, de 19,4 ms 30 dB (selon le constructeur)
et des entrées HDMI 2.1. Pour son excellent Dimensions/poids :
rapport qualité-prix, nous ne pouvons que 520 x 447 x 193 mm/12,7 kg
Consommation marche: nc
vous le conseiller.
Origine : Japon/Chine
Distribution : Epson France
Tél. : 08 21 01 70 17
QUALITÉS VIDÉO ★ ★★ ★★ ★
FABRICATION ★ ★★ ★★ ★
FONCTIONS ★★ ★ ★ ★
POINTS FORTS
Qualité d’image, contraste,
gestion du HDR • Définition
des scènes • Facilité
d’installation et de réglages
• Aptitudes dans le gaming
• Rapport qualité/prix
POINT FAIBLE
Pas Dolby Vision
 SONY VPL-XW7000ES Prix indicatif : 15 000 €
Source : laser (20 000 heures)
Vidéoprojecteur SXRD Laser Luminosité : 3200 lumens ANSI

S
Contraste dynamique :
i, auparavant, le ticket d’entrée pour un de contraste, des séquences HDR parfaitement infini:1 (selon le constructeur)
vidéoprojecteur avec une vraie matrice maîtrisées et une colorimétrie magnifique, Taille d’image :
Ultra HD était de l’ordre de 25 000 €, avec le tout dynamisé par des mouvements parfaits jusqu’à 300 pouces
ce modèle VPL-XW7000ES, voire avec le pour un spectacle qui en met vraiment plein Connectivité : 2x entrées HDMI
XW5000ES à seulement 5990 €, Sony réussit les yeux. L’installation est très simple ; on ap- 2.0b, 1x prise USB, 1x Ethernet,
1x Trigger, 1x report infrarouge
la prouesse de commercialiser deux appareils précie également les aptitudes en gaming qui Niveau sonore :
extrêmement compétitifs. Le XW5000ES n’a peuvent faire de ce vidéoprojecteur un appareil 26 dB (selon le constructeur)
pas l’objectif motorisé, l’optique ACF, ni de pos- polyvalent à installer aussi bien dans un salon Dimensions/poids :
sibilité 3D, et ses couleurs apparaissent un peu que dans une pièce dédiée sans (trop) craindre 517 x 460 x 210 mm/14 kg
moins chatoyantes par rapport au XW7000ES. la luminosité ambiante. Consommation marche : nc
Origine : Japon/Chine
Ce dernier offre une luminosité exceptionnelle Distribution : Sony Pro France
avec un piqué de l’image qui l’est tout Tél. : 01 86 99 55 96
autant, un haut niveau
QUALITÉS VIDÉO ★ ★★ ★ ★ ★
FABRICATION ★ ★★ ★ ★ ★
FONCTIONS ★ ★★ ★ ★ ★

POINTS FORTS
Vraie matrice Ultra HD • Qualité
d’image, contraste, maîtrise du
HDR • Couleurs • Installation et
configuration faciles • Aptitudes
pour le gaming • Gabarit
POINT FAIBLE
Pas Dolby Vision
LECTEUR MULTIMÉDIA

ZIDOO NEO S Prix indicatif : 1 600 €

Lecteur audio-vidéo et réseau

L
e Zidoo Neo S est un lecteur de musique
et de vidéos. Il intègre d’origine 256 Go d’es-
pace de stockage sur SSD que l’on peut com-
pléter par des périphériques externes en les
branchant sur ses prises USB. Mais l’appareil
peut aussi se connecter en wifi ou Ethernet
pour lire les contenus disponibles sur votre ré-
seau local. Son rôle principal n’est pas d’accéder
à des plateformes de streaming comme Netflix
ou Spotify, mais de permettre de diffuser avec
la meilleure qualité possible tous les fichiers
que vous avez téléchargés et que vous stockez
sur différents supports à la maison.
Le paramétrage de l’appareil demande un peu
HDR : HDR10, HDR10+,
d’effort, mais l’interface bien conçue facilite Dolby Vision
grandement la prise en main. Après avoir lancé Audionumérique : jusqu’en
le scan des différents périphériques de stoc- 32 bits/768 kHz et DSD512, MQA
kage, les morceaux de musique, albums, films, Stockage interne : 256 Go SSD
séries sont accessibles depuis une belle inter- Connectique : 2x sorties casque
(6,3 mm, 4,4 mm symétrique),
face graphique par le biais de l’afficheur tactile 2x sorties stéréo (RCA, XLR),
OLED de l’appareil ou depuis l’écran du télé- 4x ports USB-Data, HDMI,
viseur. 4x entrées numériques (RCA,
Grâce à ses composants de qualité audiophile, optique, AES/EBU, USB-Audio),
son double DAC ESS9068 de type 32 bits/768 Hz wifi 867 Mbps, Bluetooth (AptX
HD, LDAC), Ethernet 1000 Mbps
et DSD512, le Zidoo Neo S délivre un son très Origine : Chine
précis et nuancé. Pour la vidéo, les formats Distribution : Hamy Sound
HDR10+ ou Dolby Vision sont supportés et les Tél. : 01 47 88 47 02
résultats sont impeccables. QUALITÉS VIDÉO ★★ ★★★ ★
FABRICATION ★★ ★★★ ★
FONCTIONS ★ ★★ ★ ★

POINTS FORTS
Compatibilité audio Hi-res
• Écran tactile
• Ampli casque intégré
• Peut être utilisé comme
convertisseur
POINT FAIBLE
La prise en main demande
des efforts

HORS SÉRIE I 113

 • AUDIO VIDÉO
SONOS RAY
BARRES DE SON
Barre de son stéréo
B
arre de son la plus accessible de l’écosys-
tème Sonos, la nouvelle Ray n’a pourtant
rien d’un produit simpliste. Petite sœur
de la Beam, ce modèle se présente dans un
format particulièrement compact. Elle se des-
tine à de petites pièces et à accompagner un
téléviseur de dimension moyenne. Son pre-
mier atout est le système connecté Sonos S2,
aussi intuitif et efficace que riche en réglages.
Celui-ci est compatible avec la plupart des ser-
vices de musique en ligne, mais surtout il per-
met de créer une synergie avec les différents
produits home cinéma de la marque. Il est
ainsi possible d’ajouter très simplement des
enceintes satellites ou un caisson de basses
LOEWE KLANG BAR5 MR ET SUB5
Barre de son 5.1.2 avec caisson de basses sans fil
L
a barre de son Loewe Klang bar5 mr
profite d’un design particulièrement
réussi, avec une forme rectangulaire,
un revêtement en tissu sur les côtés et en fa-
çade. Le caisson de basses est du même ni-
veau, tel un cylindre de 38 cm de diamètre
bordé de tissu et diffusant sur 360 degrés.
On apprécie la large connectivité de la barre
de son, notamment avec ses deux entrées
HDMI supportant les signaux Ultra HD,
Dolby Vision et HDR10+, ainsi que les fonc-
tions multiroom, la compatibilité AirPlay 2,
Chromecast et DTS Play-Fi. Cet ensemble
s’adresse aux personnes soucieuses de l’appa-
rence de leurs appareils et qui souhaitent pro-
fiter d’un son équilibré, ample et suffisam-
ment puissant pour
remplir un
114 I HORS SÉRIE
Prix indicatif : 300 €
Haut-parleurs : 2 large bande
avec charge bass-reflex (évents
frontaux), 2 tweeters.
Sonos à cette barre de son. Le système Sonos Puissance : N.C.
S2 palie ainsi en partie la connectique filaire Décodage : dolby digital,
de la Ray, réduite au strict minimum : entrée Dolby Digital Plus, DTS Digital
audionumérique optique et prise réseau Surround.
Ethernet. Connectivité : wifi, Bluetooth,
1 entrée optique, 1 Ethernet RJ45.
Via ses deux boomers, ses deux tweeters, sa Dimensions/poids barre :
charge bass-reflex, et surtout son système de 559 mm x 71 mm x 95 mm/1,95 kg.
calibration automatique TruePlay, La Sonos Consommation : N.C
Ray délivre une sonorité étonnamment musi- Origine : USA/Chine
cale et équilibrée. Rien n’est spectaculaire ni Distribution : Sonos France
Tél. : 08 05 98 44 44
emphatique, ce qui permet à cette barre de
son de conserver une véritable cohérence de QUALITÉS AUDIO ★★★★★
la scène, malgré la représentation sonore limi- FABRICATION ★★★★★
tée à de la stéréo étendue. FONCTIONS ★★★★
POINTS FORTS
Compacité
• Environnement connecté/
multiroom performant
• Equilibre sonore
POINTS FAIBLES
Restitution seulement stéréo
• Connectique réduite
Prix indicatif : 1 590 €
Haut-parleurs : 7x large bande,
2x woofers, 2x tweeters à faisceaux
salon de moyenne, voire de grande taille. Puissance totale : 800 watts
L’harmonisation entre la barre et le caisson Décodages : Dolby Digital, Dolby
TrueHD, Dolby Atmos, DTS, DTS HD
est parfaite. Ce dernier se déclenche effecti- HiRes Audio, DTS HD Master Audio,
vement avec un timing des plus précis pour DTS ES, DTS:X, LPCM
aider la barre là où elle ne peut aller. On aime Connectivité : Bluetooth, wifi,
également la possibilité de faire évoluer le sys- 2x HDMI 2.1, 1x HDMI eARC,
1x entrée audionumérique optique,
tème avec des enceintes arrière de la gamme
1x jack 3,5 mm, 1x USB
Klang pour obtenir un rendu encore plus im- Dimensions/poids barre : 1200 mm
mersif. Dommage que la télécommande ne x 160 mm x 71 mm/6,5 kg
soit pas plus ergonomique et que la configu- Consommation en veille : 0,5 W
ration initiale ne soit pas plus « plug’n play » ; Origine : Chine
Distribution : Loewe France
mais pour ce qui concerne les performances
Tél. : 08 00 94 99 74
sonores, c’est du très bon.
QUALITÉS AUDIO ★★★★★★
FABRICATION ★★★★★★
FONCTIONS ★★★★★
POINTS FORTS
Design
• Ampleur du son
• Musicalité
• Connectivité complète
POINTS FAIBLES
Configuration pouvant être délicate
• Télécommande peu ergonomique
 TEUFEL CINEBAR ULTIMA
SURROUND POWER EDITION
Barre de son 4.1 avec caisson de basses
et enceintes surround sans fil
L’
ensemble Teufel Cinebar Ultima
Surround Power Edition 4.1 est un
système composé d’une barre de son,
d’un caisson de basses sans fil et de deux
enceintes surround, également sans fil.
Ils profitent tous d’un beau design avec de
bons matériaux et des patins rouges pour
limiter les vibrations parasites. Plutôt impo-
sante, la barre fait penser au modèle
Soundbar Ambeo Max
de Sennheiser, sans tou-
tefois être aussi haute.
Comptez malgré tout
sur une épaisseur de
13,3 cm, ce qui peut
rendre délicate l’instal-
SAMSUNG HW-Q990B
Barre de son 11.1.4 avec caisson de basses
et enceintes surround sans fil
R
eprésentant le haut de gamme dans le
segment des barres de son chez Samsung,
l’ensemble HW-Q990B fait très forte im-
pression. Avec moins de 7 cm de hauteur,
la large barre aux extrémités angulaires
s’installe facilement devant un téléviseur
de 55 pouces ou plus. Elle troque son revête-
ment en tissu de l’année dernière pour une
finition métallique. C’est aussi le cas des en-
ceintes surround intégrant chacune trois
haut-parleurs pour des effets latéraux et d’élé-
vation assez bien produits. La barre propose
plusieurs entrées HDMI, mais l’espace prévu
pour les branchements est un peu
étriqué, obligeant à sérieuse-
ment couder les câbles, ce
qui n’est jamais une
très bonne chose.
A l’écoute, le ni-
veau d’immersion
était déjà très bon
avec l’ensemble Samsung
HW-Q950T de 2021  ; il est ici
encore un cran au-dessus grâce à une
Prix indicatif : 1 300€
Haut-parleurs : 4x large bande en façade
et latéraux, 2x haut-parleurs de basses
en façade
Puissance : 530 Watts RMS
Décodages : Dolby Digital, PCM, Dolby
Pro Logic II, DTS
lation devant une télévision sans risquer Connectivité : Bluetooth 4.2,
de gêner le port infrarouge de celle-ci ou 1x HDMI ARC, 1x entrée HDMI,
1x entrée audionumérique optique,
cacher le bas de l’image. 1x entrée analogique RCA, 1x USB
Une entrée HDMI et une prise HDMI eARC Dimensions/poids barre : 1100 mm
sont présentes. On regrette l’absence du wifi x 164 mm x 133 mm/11,2 kg
ainsi que de la compatibilité avec le format Dimensions/poids caisson : 351 mm
Dolby Atmos. On se console avec le DTS. x 380 mm x 483 mm/15,6 kg
Consommation en veille : 0,5 W
L’ensemble propose un rendu sonore très Origine : Allemagne (conception) /
équilibré et cohérent, valable autant pour Europe et Asie (fabrication)
regarder des films que pour écouter de la Distribution : Teufel
musique. Il offre un son précis, avec des Tél. : 00800 200 300 40
effets sonores très bien localisés. Le couple QUALITÉS AUDIO ★★ ★★ ★
barre de son / caisson est très bien accordé. FABRICATION ★★ ★★ ★
Celui-ci, avec son circuit Dynamore Ultra,
FONCTIONS ★★ ★★ ★
n’a pas autant de punch qu’on aurait pu
l’espérer, mais il suffit à sonoriser un salon POINTS FORTS
de taille moyenne et à offrir une bonne Cohérence barre de son / caisson
immersion. • Large scène sonore • Son ample
POINTS FAIBLES
Pas de Dolby Atmos
• Pas d’effets de hauteur
à l’avant ni à l’arrière
• Pas de WiFi
Prix indicatif : 1 600€
Haut-parleurs : 6x large bande
44 mm, 2x tweeters 20 mm en façade
Puissance : nc
Décodages : Dolby Digital,
excellente spatialisation du son, une scène Dolby Atmos, DTS, DTS:X
vraiment cohérente quoique particulièrement Connectivité : wifi, Bluetooth,
large. Le son délivré par la barre, le caisson 2x entrées HDMI, 1x HDMI ARC,
et les voies arrière est des plus précis, envelop- 1x entrée audionumérique optique
Dimensions/poids barre :
pant, tout en restant équilibré. Une réussite 1232 mm x 138 mm x 69 mm/7,7 kg
totale qui peut sembler un peu onéreuse, mais Dimensions/poids caisson :
qui s’avère assez satisfaisante pour se dire 220 mm x 413 mm x 410 mm/11,3 kg
qu’on en a vraiment pour son argent. Dimensions/poids enceinte
surround : 129,5 mm x 140,4 mm
x 201,3 mm/3,4 kg
Consommation en veille : 0,5 W
Origine  : Corée du Sud/Hongrie
Distribution : Samsung France
Tél. : 01 48 63 00 00
QUALITÉS AUDIO ★★★★★★
FABRICATION ★★★★★★
FONCTIONS ★★★★★★
POINTS FORTS
Qualité audio • Effets latéraux
• Immersion
• Facilité d’installation, de calibration
POINT FAIBLE
Espace des connectiques étriqué.
HORS SÉRIE I 115
• LE DISQUE

Diapason d’or
71 réalisations brillent dans ce nouveau concentré de Diapason d’or balayant tous les répertoires,
de Carl Friedrich Abel à Jörg Widmann Si la musique baroque et plus ancienne reste une fois
encore la mieux servie avec 30 récompenses, celle des XXe et XXIe siècle en récolte 17. Florence Price
ou Sofia Goubaïdoulina côtoient ainsi les Bach père et fils (7 pastilles dorées), Brahms, Handel,
Saint-Saëns, Schubert et Schumann (3 chacun). Tandis qu’Hervé Niquet (3), Alexandre Kantorow
et La Compagnia del Madrigale (2 chacun) croisent Evangelina Mascardi et Baiba Skride.
CARL FRIEDRICH ABEL fils du Cantor ; tous deux mirent sur des horloges, des attentes, et nous l’estime en laquelle il la tenait. En
1723-1787 pied à Londres, en 1764, une floris- entraîne avec elle dans un temps où deux parties débutant par une brève
Adagios WKO 209 et 187. sante institution de concerts. Tel est seules comptent la grâce d’un fris- introduction orchestrale, l’oratorio
Andante WKO 206. Allegros le fil conducteur choisi par Lucile son, l’offrande d’un émerveillement. offre une succession de récitatifs
WKO 207 et 186. Arpeggio Boulanger pour son premier récital Jean-Christophe Pucek (secs ou accompagnés) et d’airs
WKO 205. Moderato WKO 208. solo. La violiste a puisé dans les pages confiés à des solistes sans qu’ils in-
Fuga WKO 196. Tempo di minuet de Bach pour instrument seul – le CARL PHILIPP EMANUEL carnent aucun personnage. Sauf
WKO 200. Vivace WKO 190. BACH
violoncelle (BWV 1009 et 1012), le dans l’ample finale exalté, les inter-
Gigue d’après l’Allegro WKO 212. 1714-1788
violon (BWV 1001 et 1003), mais aussi ventions du chœur consistent en des
BACH : Transcriptions d’après
le luth (BWV 999), la flûte (BWV 1013) Die Auferstehung und ponctuations concises de ce qu’on
les BWV 846/846a, 964, 999,
1000, 1001, 1003, 1009, – pour réaliser des transcriptions qui Himmelfahrt Jesu. hésite à nommer « l’action ». En ef-
1012 et 1013. ne pâlissent pas face aux originaux ; Lore Binon (soprano), Kieran fet, la démarche de C.P.E. Bach vise
Abel est, lui, représenté par des Carrel (ténor), Andreas Wolf surtout à illustrer les affects du texte
Lucile Boulanger (basse de viole).
pièces du manuscrit Drexel. (baryton), Chœur de la Radio de Ramler ; le meilleur exemple est
Alpha (2 CD). Ø 2021. TT : 1 h 30’.
TECHNIQUE : 4,5/5 On pourrait louer la maîtrise de l’ar- flamande, Il Gardellino, sans doute le duo « Vater deiner
chet, la sonorité généreuse dans la Bart Van Reyn. schwachen Kinder » dont flûtes et
Enregistré à l’abbaye de Noirlac en
plainte (Adagio WKO 209 et Grave Passacaille. Ø 2021. TT : 1 h 09’. sourdines soulignent la tendresse
décembre 2020 par Aline Blondiau.
TECHNIQUE : 3,5/5
Une viole en gros plan, aux sonorités BWV 964/1003 bouleversants d’in- éperdue – il est ici magnifiquement
pleines et harmoniques foisonnants. tensité) comme dans l’ivresse (l’éner- Enregistré en juin 2021 à la salle interprété par l’équipe belge réunie
Les bas médiums et graves toujours AMUZ d’Anvers par Jean-Daniel
gie de l’Allegro WKO 186, le rebond autour de Bart Van Reyn.
difficiles à mettre en scène dans une Noir. Bel équilibre entre le chœur
du Vivace WKO 190), l’art du chant et l’orchestre, avec trois solistes Le nouveau chef du Chœur de la
acoustique réverbérée, posent ici
(Allemande BWV 1012), la limpidité très présents. La dynamique Radio flamande, par son dramatisme
à l’arrière-plan un coussin moelleux.
Les vibrations imposantes de
du discours, le tour de force qu’est apparaît tonique malgré le recours assumé, la cohérence de son ap-
l’instrument peuvent se révéler trop de faire naître une absolue cohé- à une importante compression. proche, prend la tête d’une disco-
denses sur un petit système hi-fi. rence de ces pièces isolées : autant graphie où, laissant de côté la réa-
de qualités qui illuminent cette ré- En mars 1788, en- lisation trop lente et pâle de Philippe
Les familles Bach alisation comme la flamme d’une couragé par le Herreweghe (Virgin, 1992), s’impo-
et Abel étaient bougie un tableau ténébriste. Une baron Van Swie- saient celles de Hermann Max (Ca-
amies. Parrain formidable présence se dégage d’un ten, Mozart diri- priccio, 1988) et Sigiswald Kuijken
d’une des filles tel parcours que son intimisme ne geait pour la se- (Hyperion, 2003). La réactivité, la
de Christian Fer- rapetisse jamais (quel souffle dans conde fois à clarté des troupes chorales signent
dinand, Johann le WKO  208, dans la Fugue Vienne Die Auferstehung und Him- un « Gott fähret auf » millimétré et
Sebastian fut le professeur de Carl BWV 1000/1001 !). Lucile Boulanger, melfahrt Jesu. Carl Philipp Emanuel jubilatoire. Le métier d’Andreas Wolf
Friedrich, gambiste comme son père. par des choix audacieux de tactus Bach, qui allait mourir en décembre, lui permet d’affronter les soubre-
Le jeune homme avait noué des liens (Gavottes BWV 1012), d’éclairage avait fait publier l’œuvre l’année pré- sauts de « Mein Geist », de déployer
forts avec Johann Christian, dernier (WKO 207), se libère de la tyrannie cédente avec un soin révélateur de son talent de conteur dans le vaste

116 I HORS SÉRIE

récitatif « Dort seh ich » ; Kieran Car-
rel affiche toute l’autorité (« Ich folge
dir »), toute la luminosité souhaitables
(« Mein Herr! Mein Gott! »). Lore Binon
hérite d’une partie plus modeste
mais pour laquelle son timbre lim-
pide se révèle un atout. Discipline
évidente, couleurs séduisantes
(cuivres et bois, en particulier), Il Gar-
dellino se montre ici sous son meil-
leur jour. Tous semblent galvanisés
par l’énergie de Van Reyn dont le
moindre mérite n’est pas de rendre
à la partition son originalité et sa di-
mension sensible. A quand Die Is-
raeliten in der Wüste par les mêmes ?
Jean-Christophe Pucek
Sonates et rondos.
Marc-André Hamelin.
Hyperion (2 CD). Ø 2022.
TT : 1 h 03’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré au Mechanics Hall
de Worcester (Etats-Unis) en janvier
2021, par Judith Sherman. Capté
en proximité, l’instrument rayonne
dans une image large et très précise.
Belle définition des registres.
Le florilège que
propose le pia-
niste Marc-André
Hamelin pioche
sonates, rondos,
pièces de carac-
tère dans toutes les périodes créa-
trices de Carl Philipp Emanuel Bach,
résumant ainsi prime jeunesse, Em-
pfindsamkeit, Sturm und Drang, et
années 1780, contemporaines des
chefs-d’œuvre de Mozart.
Surtout, le pianiste parvient à nous
révéler la poésie du charmant Rondo
en mi majeur, des sonates en mi mi-
neur, fa majeur, la bémol majeur. Avec
élégance, précision et sensibilité, le
virtuose québecois sert admirable-
ment l’identité de cette musique ;
là d’où elle vient – l’art séquentiel
baroque magnifié par Bach père –
et là où elle débouche : les phrases
en périodes nettement cadencées
du style classique. On va donc des
flux de doubles croches de la Sonate
en mi mineur aux sixtes augmentées
attaquées d’Abschied von meinem
Silbermannischen Claviere, du contre-
point baroque des Suites aux basses
déjà beethovéniennes du Larghetto
sostenuto de la Fantaisie en ut ma-
jeur. Sans oublier ses fameux silences
suspensifs, dissonances en relief,
tempo rubato cherchant à rendre
les mouvements de l’âme. On
comprend alors toute l’influence de
C.P.E. Bach sur les romantiques ;
écoutons seulement les similitudes
entre la sarabande de la Sonate en
mi mineur et le début de l’Adagio
du Concerto no 23 de Mozart, ou la
mélodie en la bémol mineur de la
sonate Wq 49/2 juste avant la double
barre, reprise à la note près et aux
mêmes hauteurs (sol dièse mineur)
par Beethoven dans les mesures 21
et suivantes du troisième mouve-
ment de sa Sonate « Clair de lune ».
«  Il faut jouer avec âme et, non
comme un oiseau bien dressé », di-
sait Carl Philipp. C’est ce que réalise
parfaitement Marc-André Hamelin
dans ce généreux double album à
ranger à côté de ceux de Bob Van
Asperen au clavecin (Teldec) et de
Jocelyne Cuiller au clavicorde (Fuga
Libera et Ligia). Roman Marlière
JOHANN SEBASTIAN BACH
1685-1750
Le Clavier bien tempéré, Livre I.
Clavier-Büchlein pour Wilhelm
Friedemann Bach. Six préludes
à l’usage des commençants
BWV 933-938.
Benjamin Alard (clavicorde,
clavecin).
HM (3 CD). Ø 2021. TT : 2 h 42’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré par Alban Moraud en juin
2021 à Provins. Les deux instruments
sont captés avec le même souci
de justesse et de précision dans
la restitution des timbres et de leurs
caractéristiques dynamiques.
Espaces aérés.
Benjamin Alard
aborde, avec ce
nouveau volume
de son intégrale,
le premier grand
recueil de Bach.
Il serait néanmoins dommage de
n’en retenir que le Clavier bien tem-
péré quand l’interprétation, sur un
clavicorde Haas de 1763, du Cla-
vier-Büchlein pour Friedemann (com-
mencé en 1720) ravit par son tou-
cher fin, précis, mis au service d’un
art de miniaturiste délicat, sans fa-
deur. Pour aborder le Premier Livre
du Clavier, joué sur un clavecin Hass
de 1740 généreux mais délié, Alard
fait le choix, inhabituel, de ne pas
respecter la progression tradition-
nelle par demi-tons du recueil, mais
d’agencer préludes et fugues
en fonction de leur « attirance to-
nale  », arguant d’un besoin de
variété et du fait que Bach n’envi-
sageait pas une exécution linéaire
de ces pièces. La surprise passée,
l’expérience valait d’être tentée. L’in-
telligence de l’interprète, la clarté
de la conduite de ses idées mais
aussi son instinct, l’approfondisse-
ment du langage de Bach qu’il opère
en cheminant, étayent solidement
sa démarche. L’enchaînement des
Préludes et fugues X, XIX et XIV fait
ainsi surgir un réseau de résonances,
d’images inédites, d’autant qu’Alard
prend un plaisir évident à jouer des
registres, des couleurs de son ins-
trument, mêlant en connaisseur doux
et acide, piquant et moelleux.
Le dégradé subtil de teintes, les
nuances sans cesse mouvantes dans
le XVIII en sol dièse mineur renforcent
la clarté du III en ut dièse majeur
qui ne rend que plus vif le XXII dé-
solé en si bémol mineur, où suspen-
sions et silences s’épousent en un
ballet hypnotique prolongé, sotto
voce, par le tintement des cloches
d’une église de Provins. On pourrait
souligner la puissance dramatique
du XX en la mineur, d’une noblesse
alla Leonhardt dans la fugue, en
exergue de la seconde partie du
parcours, suivi par la bourrasque en
ré majeur du V qui claque comme
une chemise au vent. Si la grande
Fugue XXIV perd ici son caractère
conclusif, l’art du contrepoint comme
de la mélodie déployé par Alard, la
transparence des glacis qu’il dépose
dissipent les réticences. Pour peu
qu’on accepte d’être désarçonné au
départ, on apprend vite à aimer cette
réalisation éloquente qui s’installe,
avec celle de Pierre Hantaï (Mirare,
2003), parmi les visions les plus sin-
gulières du Premier Livre.
Jean-Christophe Pucek
Le Clavier bien tempéré, Livre II.
Andreas Staier (clavecin).
HM (2 CD). Ø 2020. TT : 2 h 20’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en juin et juillet 2020
par Julian Schwenkner et Sebastian
Nattkemper au Studio Teldex de
Berlin. Instrument bien défini au sein
d’une image large. L’acoustique
du lieu apporte de l’amplitude,
et de la douceur aux scintillements.
Sur le souffle, la
densité du pre-
mier accord an-
nonce d’emblée
le voyage qui
nous attend.
Andreas Staier a pris le temps né-
cessaire pour explorer le Clavier bien
tempéré dont il offre un Deuxième
Livre (le Premier suivra) saisissant
de maîtrise, de maturité. Le musi-
cien demeure fidèle à son plantu-
reux clavecin d’après Hass (Ham-
bourg, 1734). En parfait connaisseur
des capacités de l’instrument, il en
utilise tous les registres avec un bon-
heur égal, du tutti solennel aux so-
norités d’orgue (Prélude BWV 882)
à la ciselure confidentielle, délicate
(Prélude BWV 872). Aucun de ces
quarante-huit climats ne laisse la
moindre prise à l’uniformité ; le ciel
qui les surplombe est toujours chan-
geant ; la rigueur de la conduite
polyphonique devient le terreau du
rêve, de la liberté. La Fugue BWV 883
tient la promesse de son fa dièse
mineur, flirtant sans cesse avec une
étrangeté que le BWV 885 attise
jusqu’au drame (Prélude accablé,
Fugue obsédée). Erratique, le Pré-
lude BWV 889 serpente sur des chro-
matismes affilés. On reste émerveillé
devant le jaillissement impérieux du
Prélude BWV 874, cascade aux res-
sauts capricieux pailletée d’écla-
boussures d’argent par le soleil – la
sobriété de la Fugue n’en ressort
que mieux. La mélancolie de l’aria
du Prélude BWV 881 nous saisit avant
les bourrasques qui chahutent la
Fugue, la simplicité du diptyque
BWV 876 nous désaltère.
C’est à la fois altier et fragile, riche
de surprises tout en demeurant
pensé, conduit avec fermeté, jamais
didactique ou définitif : ce cahier
maintes fois arpenté, dont Staier fixe
sa version pour la postérité, laisse
ouverts tous les possibles dans une
incertitude apaisée, souvent joyeuse.
Aux côtés du classicisme de Frisch
(Alpha, 2019), de l’épure de Leon-
hardt (DHM, 1968), des visions de
Verlet (Astrée, 1994), du théâtre de
Rousset (Aparté, 2013), il restait as-
surément une place pour l’émouvant
cheminement intérieur de Staier.
Jean-Christophe Pucek
L’œuvre pour luth.
Evangelina Mascardi
(luths baroques).
Arcana (2 CD). Ø 2020-2021.
TT : 1 h 51’.
TECHNIQUE : 5/5
Enregistré entre février 2020
et septembre 2021 à l’Académie
Montis Regalis de Mondovi
et au palais épiscopal de Viterbe par
HORS SÉRIE I 117
• LES DIAPASON D’OR
Davide Ficco et Edoardo
Lambertenghi. Un luth en très gros
plan, sans résonances incongrues
dans le bas médium, servi par une
acoustique assez mate. Le niveau
d’enregistrement élevé autorise une
écoute à bas niveau conservant
toute la précision.
En 2005, Evange-
lina Mascardi ré-
coltait un Diapa-
son Découverte
(cf.  no  524). Au
programme,
Weiss et Bach. Presque vingt ans
ont passé, la musicienne argentine
installée en Italie revient au Cantor
et grave cette fois l’intégrale de son
œuvre pour luth. Cinq sessions d’en-
registrements et trois instruments
(deux luths à treize chœurs et un à
quatorze, tous de Cezar Mateus)
pour sept partitions de dimensions
variées, pages « originales » et trans-
criptions dues à l’auteur, de la
BWV 995, arrangement souvent joué
de la Suite pour violoncelle no  5
BWV 1011, à la rare BWV 1006a ti-
rée de la Partita pour violon no 3 –
tutto, tuttissimo.
Les qualités précédemment louées
chez la musicienne rayonnent à nou-
veau ici : l’aplomb technique admi-
rable, la beauté des sonorités, et
cette espèce de simplicité qui
confine à l’évidence… Là où Jadran
Duncumb (Audax, Diapason d’or,
cf. no 700) mettait la rhétorique avant
toute chose, c’est le flux irrépres-
sible qui nous emporte chez Mas-
cardi. Ecoutez comme elle lance la
machine dans le Prélude de
la BWV 1006a ! Bien des violonistes
envieront le foisonnement qui jubile
dans la Loure. L’art oratoire n’est pas
oublié : il nous tient en haleine dans
le Prélude de la BWV 995, aux ef-
fets si savamment pesés. Agogique,
articulations, dynamiques y intro-
duisent une variété qui ravit l’esprit
autant que le don du chant culmi-
nant dans des ornements partout
idéalement intégrés à la ligne.
Plus que celui de la chaire, le dis-
cours est celui d’un poète qui dé-
ploie sous nos yeux des univers.
Dans la méditative Allemande, les
silences et les relances se répondent
avec une éloquence qui paraît à
chaque instant se surprendre (et se
suspendre) elle-même. Et le dessin
torturé de la Sarabande, aux lignes
brisées, aux pleins et déliés si sub-
tilement dosés  ! Ces simples
118 I HORS SÉRIE
Gavottes nous conduisent au bord
de la suffocation, apportent ensuite
une détente tout en lui donnant une
apparence ô combien illusoire, dé-
sespérée… La même urgence nous
saisit dans le Prélude de la BWV 996.
On pourrait ainsi détailler chaque
page, comme on décrirait les fa-
cettes d’un kaléidoscope  : sem-
blables et diverses.
Cette approche est éminemment
classique. A certains, elle rappellera
la guitare (à son meilleur) ; d’autres
regretteront peut-être qu’elle ne
soit pas plus expérimentale, plus
extravertie. Mais, avec cette vision
où la spontanéité et la contempla-
tion s’équilibrent avec la raison, Evan-
gelina Mascardi mérite assurément
sa place au panthéon des luthistes.
Loïc Chahine
Partitas BWV 825 et 828.
Suites anglaises BWV 808
et 810. Préludes et Fugues
BWV 873, 874, 890 et 891 du
Livre II du Clavier bien tempéré.
Lillian Gordis (clavecin).
Paraty (2 CD). Ø 2020. TT : 2 h 17’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en novembre 2020
à l’église Doopsgezinde de Haarlem
par Aline Blondiau. Beau timbre de
clavecin, avec des aigus scintillants,
de fins harmoniques. L’acoustique
du lieu ne laisse aucune prise à des
réflexions importunes.
Un rêve. Celui
nourri par Lillian
Gordis d’enregis-
trer Bach à la
Doopsgezinde
Kerk de Haarlem
– église où résonnaient les accords
de Gustav Leonhardt, où se gravent
ceux de Pierre Hantaï –, reflétant
la volonté de s’inscrire dans une fi-
liation. Le projet, réfléchi autant
qu’émerveillé, s’est étoffé au point
d’occuper deux CD généreux, de
musique comme d’émotion.
En ouverture, la Partita no 1, par le
ton de confidence paisible de ses
deux premiers mouvements, le jail-
lissement contenu de sa Corrente,
la noblesse de sa Sarabande,
convoque l’esprit de Gustav Leon-
hardt (seconde manière, Emi 1987),
sans qu’il soit un instant question
de copie ; la leçon a été digérée,
mise au service d’une sensibilité pé-
trie à parts égales de flamme et de
silence. Les inflexions de la Suite an-
glaise no  3 lancent ainsi quelques
regards appuyés à Scarlatti, dans
le flux du Prélude, bondissant comme
sur les cailloux d’un ruisseau, dans
les déhanchés des gavottes ; prise
dans un geste ample qui suspend
le temps, la grandeur tragique de
la Sarabande impressionne autant
qu’elle touche.
Le Prélude de la Suite anglaise no 5,
recueil qui décidément lui réussit,
offre à Gordis la possibilité de dé-
montrer son sens inné de l’agogique ;
les subtilités métriques qu’elle y in-
troduit nourrissent une dynamique
irrésistible, tandis que l’Allemande
est d’un lyrisme délicat qui se teinte
de mélancolie dans la Sarabande.
On notera l’intelligence dans le choix
des préludes et fugues tirés du
Livre II du Clavier bien tempéré : les
BWV 873 exacerbent les tensions
jusqu’au farouche, les BWV 874 font
revenir la lumière qui va éblouir dans
la Partita no  4, dessinée d’un trait
ferme, énergique (Ouverture) sans
jamais hypothéquer la poésie – l’Al-
lemande tutoie les sommets atteints
par Pascal Dubreuil (Ramée, 2012)
–, l’élégance raffinée, en rien po-
seuse (Aria, Sarabande). Entre pro-
fession de foi et feuillets intimes, ce
disque maîtrisé, épanoui, très per-
sonnel, confirme les promesses d’une
claveciniste dont la discrétion n’a
d’égale que le tempérament.
Jean-Christophe Pucek
Variations Goldberg.
MANNEKE : Gedanken zu Bach.
Hannes Minnaar (piano).
Challenge (2 SACD).
Ø 2020. TT : 1 h 37’.
TECHNIQUE : 3,5/5
Enregistré en août 2020 à la Waalse
Kerk d’Amsterdam par Bert Van der
Wolf. La réverbération fournie du lieu
apporte une épaisseur scintillante
au son direct du piano et à l’attaque
de chaque note, sans toutefois nuire
au confort de l’écoute.
Ces nouvelles
Goldberg nous
laissent sous le
charme com-
plexe et pré-
gnant, presque
addictif, que dégage l’interprétation
de Hannes Minnaar. On est d’abord
frappé par la finesse avec lesquelles
le pianiste du Trio Van Baerle use
du vocabulaire « historiquement in-
formé », c’est-à-dire la grâce des
agréments si parfaitement intégrée
à une phrase habitée par le chant
et la danse : un tactus impeccable
joint, dès l’Aria initiale, à l’élasticité
née du rapport subtil et jamais sur-
joué entre élans et repos.
La recherche du caractère de chaque
variation aboutit à une diversité de
touchers et une exactitude de ton
plutôt rares : une Variation VII vrai-
ment al tempo di giga et non de
sicilienne ; une véritable Ouverture
en guise de Variation XVI, plus réus-
sie encore que celle de Beatrice
Rana. Du coup, l’extrême individua-
lisation de chaque pièce ne pose
pas a priori le cycle comme cycle :
il se vit d’abord comme une suite
pour se construire au fil de l’écoute
et ne se dévoiler qu’au retour ultime
de l’Aria (avec reprises).
Au fil de l’écoute, disions-nous : car
la réinvention des reprises aussi bien
que l’ornementation rapportée ont
cette fraîcheur improvisée, cette
aise sans façons que confère une
familiarité longuement acquise au
concert avant l’enregistrement. Rien
qui transpire l’étude ou le système,
rien qui sente la démonstration :
l’invention de Beatrice Rana jointe
au naturel de Pavel Kolesnikov, l’élé-
gance en prime. Aussi loin de la mé-
lancolie métaphysique de Glenn
Gould (1981) que de la sereine poé-
sie de Murray Perahia, sur son somp-
tueux piano à cordes parallèles,
Hannes Minnaar parvient à se faire
une place enviable sur les marches
d’un podium déjà peuplé.
Paul de Louit
LUDWIG VAN BEETHOVEN
1770-1827
Sonates pour violon et piano
nos 8, 9 et 10.
Frank Peter Zimmermann (violon),
Martin Helmchen (piano).
Bis (SACD). Ø 2020. TT : 1 h 19’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en août 2020
à la Villa Siemens, Berlin, par Hans
Kipfer (Take 5). Le violon se pose
sur un piano plus lointain sans
que ce dernier perde sa précision.
Les deux instruments ont une
présence naturelle au sein d’une
image cohérente. La réverbération
ne trouble ni la définition ni la
douceur des timbres.
Après deux vo-
lumes appro-
chant la perfec-
tion (cf. nos 695 et
703), Frank Peter
Zimmermann et
Martin Helmchen achèvent une in-
tégrale des dix sonates pour violon
et piano de Beethoven révélant une
décantation et un approfondisse-
ment qui vont bien au-delà de la
seule performance instrumentale,
elle-même d’un niveau assez inouï.
Dès l’appel au bonheur qu’évoque
le premier thème de la Sonate no 8
(1802), prises de risques, élasticité
des phrasés, tension explosive se
déploient avec une virtuosité et un
naturel confondants. Dans l’énigma-
tique deuxième mouvement, où
perce l’angoisse, comme dans la
joyeuse farandole du finale, la res-
piration, l’humilité des deux prota-
gonistes s’allient à une grâce immé-
diate, très éloignée de lectures plus
sanguines et extraverties.
Leur Sonate « A Kreutzer » (1803),
à la splendeur marmoréenne, ne
souffre guère d’infimes (et inutiles)
ornements improvisés du violoniste.
Zimmermann et Helmchen soulignent
combien le premier mouvement sur-
classe par sa clarté formelle et sa
force dramatique tout ce que Bee-
thoven a écrit auparavant. Ils mettent
en valeur ce qui le sépare des va-
riations du mouvement lent, et plus
encore de la brillante tarentelle
conclusive. Beethoven ne devait plus
jamais réunir des structures aussi
bigarrées, et nos interprètes en do-
minent les exigences et la significa-
tion sans en rompre l’unité
conceptuelle.
L’introversion, le dialogue serré re-
prennent leurs droits dans une So-
nate no  10 (1812) où l’égalité des
souffles, l’échange des voix, la pu-
reté des lignes en intensifient l’as-
pect de rêverie amoureuse. L’abso-
lue simplicité, l’absence totale
d’affectation et de maniérisme, chez
le violoniste comme chez le pianiste,
leur permet d’oser des couleurs, des
impulsions contradictoires sublimant
la lutte et se résolvant en une lumi-
neuse jubilation.
Patrick Szersnovicz
HEINRICH IGNAZ FRANZ
BIBER
1644-1704
Sonates pour violon nos 1, 3, 5 et 6
du recueil de 1681. Parthia VII
de l’Harmonia artificioso-ariosa.
Lina Tur Bonet (violon, viole
d’amour et direction),
Musica Alchemica.
Glossa. Ø 2021. TT : 1 h 07’.
TECHNIQUE : 3/5
Enregistré à Antequera en octobre
2021 par Jean-Daniel Noir. Violon
aux timbres splendides et bien capté.
Image pas très large et niveau
d’enregistrement très élevé donnent
l’impression d’un son condensé.
Les résonances prononcées dans
le bas du spectre pourront gêner
sur certains systèmes.
Moins connu que
ses recueils à
titre, mais plus
diffusé, celui que
Biber fit publier
à Nuremberg en
1681 n’en revêt pas moins une place
singulière dans son parcours. Il éta-
blit pour longtemps la réputation
de virtuose du tout récent Vice-Ka-
pellmeister de la cour de Salzbourg,
bien au-delà des frontières de la cité
archiépiscopale. Ces sonates pour
violon et basse continue sont le point
de rencontre de la tradition des
maîtres italiens (Bertali), de leurs
émules locaux (Schmelzer), d’échos
populaires réimaginés (Sonate no 5).
Biber y déploie une large panoplie
d’extravagances qui, de la fin abrupte
de la no 3 à la scordatura de la no 6,
offrent une synthèse du stylus
phantasticus.
Les affinités de Lina Tur Bonet avec
cette musique ne sont plus à dé-
montrer. Si les atmosphères pictu-
rales de ses audacieuses Sonates
du rosaire (Pan Classics) étaient,
en 2015, gâchées par un continuo
envahissant, la prestation qu’elle
livre ici, époustouflante de précision,
de variété d’attaques comme de cli-
mats, s’impose face à une concur-
rence pourtant relevée – Letzbor
(Symphonia, 1994), Manze (HM,
1994), Huggett (ASV, 2001), Holloway
(ECM, 2002-2004).
La violoniste épouse les œuvres
avec un engagement total, ne lais-
sant nulle surprise, nul vertige lui
échapper. Qui d’autre, avant elle, a
su rendre avec autant de lumino-
sité les variations de la Sonate no 5,
convoquer l’ombre dans l’introduc-
tion, la passacaille puis le finale de
la no 6, faire jaillir de la no 1 un feu
d’artifice inépuisable ? Quelle li-
berté, quelle sensualité partout,
qui n’empêchent la fermeté ni des
idées ni de l’archet !
La Parthia VII pour deux violes
d’amour de l’Harmonia artificio-
so-ariosa offre un complément de
toute beauté. Chatoyante et pro-
fonde (la plus-value d’un grand
positif au continuo est indéniable),
la nouvelle lecture le dispute à celle
de The Rare Fruits Council (Astrée,
1996). Semblant élaborer le discours
dans l’exaltation de l’instant, Tur Bo-
net et ses partenaires inventent et
déploient une palette inouïe de cou-
leurs, de dynamiques souples ou
percutantes. Une telle réussite ap-
pelle maintenant l’autre moitié du
recueil de 1681. Espérons !
Jean-Christophe Pucek
JOHANNES BRAHMS
1833-1897
Ballades op. 10. Sonate pour
piano no 3. BACH/BRAHMS :
Chaconne BWV 1004.
Alexandre Kantorow (piano).
Bis (SACD). Ø 2021. TT : 1 h 25’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en mars 2021 à la Nef
des Dominicains de Guebwiller
par Jens Braun (Take 5). Un espace
richement réverbéré et un piano
précis et défini, qui s’y épanouit
pleinement. Très beau relief sonore.
Longues et inter-
rogatives sus-
pensions du
temps, basses
sombres et bru-
meuses, espaces
sans cesse réhabités, zébrés de
rythmes obsédants : dès la Ballade
no 1 en ré mineur (1854) unique dans
toute la musique instrumentale de
Brahms car elle suit un programme
extramusical précis (la légende écos-
saise Edward), Alexandre Kantorow
transfigure le propos par une ad-
mirable palette sonore. Cette inter-
prétation puissamment narrative et
dénuée de lourdeur révèle parfai-
tement l’agogique dense et calme
du texte tout en ménageant ses
éclats les plus menaçants par un jeu
tout ensemble directif et subtile-
ment perturbateur, sans peut-être
la souveraine grandeur d’un Claudio
Arrau (Philips, le must) ni les teintes
sévères, les oppositions accusées
d’un Michelangeli (DG). Les trois
autres ballades ne contiennent pas
d’impulsion aussi manifeste, même
si les sections médianes de la se-
conde et de la troisième sont jouées
ici avec de violents contrastes, an-
nonçant ceux de la Ballade op. 118
no 3 en sol mineur, beaucoup plus
tardive (1892).
Rhapsode félin et flamboyant, chantre
d’une vaste épopée au paysage
brossé al fresco, le jeune pianiste
français cultive l’inattendu avec un
sens aigu de la continuité drama-
tique dans la Sonate op. 5 en fa mi-
neur (1853). Moins introspectif et
schumannien qu’Adam Laloum (HM,
cf. no  704), moins symphoniste et
« abstrait » que Jonathan Fournel
(Alpha, Diapason Découverte, cf.
no  706), Alexandre Kantorow sub-
jugue par la flexibilité plus insinuante
et intériorisée de ses phrasés. Sa
respiration devient extrêmement
libre, surtout dans les deux premiers
des cinq mouvements. Son éclairage
des fluctuations harmoniques et dy-
namiques, avec çà et là des plongées
dans le rêve, des traits audacieux
(l’étagement de certains accords),
souligne aussi bien les ruptures
(premier mouvement) que la chaleur
de l’expression (Andante).
Plus délibérément pianistique que
celle de ses rivaux, traversée de re-
marquables jeux d’ombres et de lu-
mières, son interprétation dépasse
la seule brillance instrumentale pour
dégager une intensité, une ferveur
irrésistibles. Vers la fin de l’Andante
s’instaure un climat de mystère, que
ni la valse fantastique du scherzo,
ni le « regard en arrière » de l’inter-
mezzo, ni l’élan acéré et le retour
vers la clarté du finale ne parvien-
dront à rompre. Mélodique et in-
cantatoire, enjoué ou d’une hautaine
réserve, le piano chante, magnifiant
couleurs et structure d’ensemble.
La Chaconne de la Partita no 2 pour
violon seul de Bach, transcrite pour
la main gauche par Brahms en 1879,
s’élève, sereine, aérienne, visionnaire.
Patrick Szersnovicz
Quintette avec piano op. 34.
Quintette à cordes op. 111.
Quatuor Pavel Haas, Pavel Nikl
(alto), Boris Giltburg (piano).
Supraphon. Ø 2021. TT : 1 h 12’.
TECHNIQUE : 3,5/5
Enregistré en novembre 2021 au
Domovina Studio de Prague par
Karel Soukenik. L’image du quintette
à cordes est ample et bien définie.
Celle de l’Opus 34 est homogène,
même si la réverbération estompe
légèrement la netteté du piano.
La sonorité d’en-
semble puissante
et pleine d’éner-
gie du Quatuor
Pavel Haas
tranche avec
presque toutes les autres formations
d’aujourd’hui. En termes de volume,
HORS SÉRIE I 119
• LES DIAPASON D’OR
d’engagement, de vitalité, c’est ab-
solument impressionnant, dès le
mouvement initial du Quintette
op. 34. Le pianiste Boris Giltburg
s’investit à fond dans la grandiose
architecture, sans que son souci d’ex-
trême précision n’agisse au détri-
ment de la dynamique collective et
de l’édifice polyphonique. L’égalité
de souffle et de substance, la com-
plémentarité des attaques, des ac-
cents et des phrasés, la fusion entre
archets et clavier et le périlleux équi-
libre de leurs contributions respec-
tives transparaissent mieux encore
dans les deux mouvements médians
et dans le finale.
Cette nouvelle lecture pourra, par
endroits,sembler presque trop uni-
ment impétueuse et orageuse. Re-
joints par l’alto de Pavel Nikl, ex-
membre de la formation, dont le
timbre acéré s’oppose et se marie
savoureusement avec celui de l’ac-
tuelle altiste, plus riche et mordoré,
les Pavel Haas offrent une interpré-
tation sensuelle et capiteuse du
Quintette op. 111, aux antipodes de
celle récente du Quatuor Dudok
avec Lilli Maijala (Rubicon, cf. no 713),
davantage incisive et décantée. Dès
le mouvement d’ouverture, le ton
radical et les intenses accents ex-
pressifs se nuancent ici d’une lumière
joyeuse et irradiante.
Dans les deux volets centraux, peut-
être un rien précipités (comme chez
les Dudok), et dans la véritable in-
surrection magyare qu’est le rhap-
sodique et trépidant Vivace final,
les musiciens privilégient les brus-
ques changements d’humeur, les
incessantes variations de texture et
de coloris. Les teintes crues, opu-
lentes et fauves jouent un rôle aussi
majeur que celui de l’invention et
de l’« inquiétude » rythmiques dans
cette approche chatoyante, élancée
autant que richement ouvragée.
Patrick Szersnovicz
Symphonies nos 3 et 4.
Orchestre du Gewandhaus
de Leipzig, Herbert Blomstedt.
Pentatone. Ø 2021.
TT : 1 h 20’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré au Gewandhaus
de Leipzig par René Möller (Teldex)
et Bernard Güttler en avril 2021.
Orchestre ample, aux graves
soutenus, aux textures chaleureuses.
Dont la générosité des timbres a été
préférée à la précision des contours
instrumentaux.
120 I HORS SÉRIE
Après une 1re au
ton d’épopée
(cf.  n o  695) et
une 2e plus inté-
r i o r i s é e (c f.
no 701), Herbert
Blomstedt clôt en majesté une in-
tégrale des symphonies de Brahms
appelée à faire date. Pour trouver
complétude et hauteur de vue
comparables, il nous faut remonter
aux cycles gravés il y a trois décen-
nies par Abbado à Berlin (DG) et
Haitink à Boston (Philips).
Dès l’exorde, le chef de presque
quatre-vingt-quinze ans imprime à
la 3e une ampleur et un souffle océa-
niques. Il tourne ainsi le dos aux
savants élagages expérimentés,
avec ce même Gewandhaus, par
Riccardo Chailly (Decca). Que la re-
prise de l’Allegro con brio soit ef-
fectuée n’enlève au discours rien
de sa charge subversive. Cette pro-
fondeur de phrasé, ce rubato tout
sauf d’agrément renforcent la co-
hérence de l’architecture d’en-
semble. Blomstedt traite les voix
intimes de l’Andante avec une cha-
leur frémissante, la plainte lancinante
du Poco allegretto d’un geste ins-
tinctif : flux et instant s’y nourrissent
mutuellement. L’Allegro conclusif
palpite sans se dépoitrailler, magni-
fié par un collectif qui honore ses
racines et dont les solistes s’inter-
disent tout nombrilisme.
Blomstedt, qui avait déjà signé à la
tête de la phalange saxonne une 4e
admirable d’austérité (1996, Decca),
exhausse encore le propos : s’éloi-
gnant du rigorisme qu’on lui connaît,
il exalte à parts égales le classicisme
et l’envolée libertaire de l’œuvre en
de foisonnantes interactions. L’Alle-
gro non troppo est porté par un
phrasé gorgé de lyrisme, qui en ré-
vèle la structure à vaste échelle
comme les plus subtiles incises. Liai-
sons, transitions et fluctuations s’or-
ganisent dans un sfumato que sou-
tient un tactus ferme, sans rien de
muséal. La mélancolie et la fureur
de l’Andante moderato se trouvent,
elles, articulées avec une souveraine
maîtrise, à mi-chemin de la profu-
sion de Karajan à Berlin (1963, DG)
et de l’épure aristocratique de Giu-
lini à Chicago (1969, Warner).
Conciliant flamme et équilibre, cet
Allegro giocoso ne trouve aucun
équivalent dans la discographie,
tandis que la passacaille finale vaut
par l’impérieuse stabilité de sa
pulsation, loin de la dévorante dra-
maturgie que déployait Jochum, à
Berlin, en 1953 (DG). Qu’il nous soit
permis d’entendre dans une telle ri-
chesse de spectre moins un testa-
ment qu’un accomplissement.
Hugues Mousseau
ARCANGELO CORELLI
1653-1713
Sonates pour violon et basse
continue op. 5 nos 2, 5, 6, 9, 11
et 12 (transcr. viole de gambe).
Teodoro Baù (viole de gambe),
Andrea Buccarella (clavecin).
Ricercar. Ø 2022. TT : 1 h 12’.
TECHNIQUE : 3/5
Enregistré en mars 2022 par
Jérôme Lejeune à la Scuola della
Carità de Padoue. Une image sonore
particulièrement étroite ne permet
pas aux instruments de pleinement
s’épanouir, malgré des timbres
bien définis et une acoustique
plutôt belle et appropriée.
Lauréat 2021 du
Concours de mu-
sique ancienne
de Bruges, le vio-
liste italien Teo-
doro Baù s’est vu
offrir l’opportunité, comme tous ses
prédécesseurs depuis 2017, d’en-
registrer son premier disque solo
pour Ricercar, accompagné ici d’un
autre lauréat, le claveciniste Andrea
Buccarella. On connaissait des So-
nates pour violon et basse op. 5
de Corelli les transcriptions pour
flûte à bec, un peu moins celles pour
viole malgré la gravure de Guido
Balestracci (Tactus). Si un manuscrit
français conservé à la Bibliothèque
nationale de  France constitue la
source principale de cette version
pour basse de viole, le gambiste ex-
plique dans la notice être reparti de
l’original pour violon.
Dès la Sonate no 11 qui ouvre le flo-
rilège, l’oreille est saisie par la plé-
nitude sonore de l’instrument, qui
s’épanouit dans les moindres détails,
traçant son chemin dans une sorte
de liberté cadrée, en prenant appui
sur un clavecin quasi orchestral. Les
grave, preludio et adagio permettent
à Baù de déployer de grandes arches
où sa science de l’ornementation,
qui doit beaucoup à la lecture de
Geminiani, atteint un degré d’élé-
gance tel que nous croyons redé-
couvrir Corelli. Le raffinement n’ex-
clut pas un archet autoritaire et
mordant, comme dans la Follia,
n’hésitant pas non plus, dans les
allegros ou les gigues, à repenser
la ligne mélodique (à coups d’arpe-
ggio, de « doubles » ornés, quintes
en doubles cordes, etc.).
Cette manière nous évoque les di-
vines lenteurs d’Enrico Gatti (Arcana).
Certains mouvements atteignent
même ici une minute de plus que
chez le violoniste. La palette semble
infinie, la maîtrise confondante, l’élo-
quence sans cesse renouvelée. Le
duo hédoniste que forment Baù et
Buccarella édifie dans les six sonates
choisies une architecture sonore
captivante et proprement inouïe à
la viole. Un jalon majeur dans l’his-
toire de l’interprétation corellienne
sans nul doute, et un jeune inter-
prète dont on ne peut déjà plus se
passer ! Frédéric Degroote
GEORGE CRUMB
1929-2022
Metamorphoses, Livres I et II.
Marcantonio Barone (piano).
Bridge. Ø 2019, 2021. TT : 1 h 16’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en octobre 2019 et juin
2021 par Adam Abeshouseau Lang
Concert Hall, Swarthmore College
(Etats-Unis). Textures variées pour
ce piano préparé, amplifié par
l’électronique, auquel se mêlent des
éléments percussifs. Image aux
plans sonores multiples. Timbres,
harmoniques et dynamique
splendidement définis.
Beaucoup plus
récents et donc
moins joués que
les quatre vo-
lumes des
Makrokosmos,
voici enregistrés pour la première
fois en intégralité les deux Livres
(2017 et 2020) des Metamorphoses
du compositeur américain disparu
en février dernier. On y retrouve un
univers captivant, d’abord parce qu’il
se détourne radicalement d’une vir-
tuosité démonstrative pour engen-
drer, avec l’aide d’accessoires et en
plongeant dans les entrailles de l’ins-
trument, un piano-orchestre.
Deux séries de dix pièces « méta-
morphosent » autant de toiles cé-
lèbres, peintes notamment par Gau-
guin, Van Gogh, Klee, Chagall ou
plus récemment par Jasper Johns
et Simon Dinnerstein. Dès le début
de Black Prince d’après Klee, l’ap-
port des harmoniques issus de l’in-
tervention sur les cordes irise les
résonances. Suivront le balayage
des mêmes cordes, l’évocation d’un
corbeau (Crows over the Weatfield
d’après Van Gogh), des cordes à
vides d’un violoniste (The Fiddler
d’après Chagall), un blues fantoma-
tique agrémenté par un carillon et
un toy piano (Clowns at Night, tou-
jours d’après Chagall) ou encore des
quartes parallèles pour évoquer les
temps anciens.
Marcantonio Barone se montre scru-
puleux dans l’observation des dé-
tails de la partition sans pour autant
hypothéquer le naturel de son jeu.
Pour chacun des tableaux sonores
qui constituent le cycle, l’interprète
projette dans l’espace acoustique
de son piano augmenté la poésie,
parfois même la dramaturgie qui
l’habite. Il laisse affleurer dans un
joli sfumato les citations (Mozart,
Bach, Hendrix, l’incontournable si-
gnature B-A-C-H), prend plaisir à
chuchoter ou à proférer de façon
plus énergique (le «  Manao tu-
papau ! » des Contes barbares ins-
pirés de Gauguin) sans forcer le trait.
Enregistré du vivant et en présence
du compositeur, ce disque lui rend
a posteriori un hommage très hu-
main. Pierre Rigaudière
CLAUDE DEBUSSY
1862-1918
Pelléas et Mélisande (Suite
pour orchestre, arr. Nott).
SCHÖNBERG : Pelleas
und Melisande.
Orchestre de la Suisse romande.
Jonathan Nott.
Pentatone (2 SACD).
Ø 2019-2020. TT : 1 h 29’.
TECHNIQUE : 3,5/5
Enregistré au Victoria Hall de
Genève en juin 2019 et novembre
2020 par Erdo Groot, Karel
Bruggeman et Jean-Marie Geijsen.
Timbres plaisants avec une bonne
définition des détails instrumentaux.
Cohérente, l’image est cependant
un peu trop ramassée.
L’accentuation des harmoniques les
plus élevés aurait contribué à créer
un espace plus ample et aéré.
En 1946, Erich
Leinsdorf avait
réalisé et dirigé
une Suite sym-
phonique d’une
bonne vingtaine
de minutes en se basant pour l’es-
sentiel sur un choix de préludes et
interludes détachés de Pelléas et
Mélisande. Gravée en 1998 par Clau-
dio Abbado pour DG, elle lui avait
valu un Diapason d’or. Entre-temps,
les éditions Durand avaient confié
à Marius Constant le soin de conce-
voir une « symphonie » sur le même
modèle. Le résultat, en 1983, assem-
blant de façon chronologique neuf
préludes et interludes de l’opéra de
Debussy en n’y ajoutant guère qu’une
poignée de notes, ne convainquit
personne. Beaucoup plus dévelop-
pée et moins strictement littérale,
puisqu’elle emprunte en  outre
(comme celle de Leinsdorf) aux
scènes chantées, la Suite conçue par
Jonathan Nott séduit davantage. Si
l’influence de Parsifal y est plus sen-
sible que dans l’opéra, l’immobilité
méditative de cet immense adagio
qui n’en finit pas de finir mais capte
l’attention jusqu’au bout se compa-
rerait plutôt au chef-d’œuvre d’El-
gar The Dream of Gerontius.
La plupart des chefs se perdent dans
les méandres du poème sympho-
nique de Schönberg après avoir
égaré l’auditoire – tout le monde
n’est pas Karajan ou Boulez, qui en
ont laissé d’irréprochables interpré-
tations. Avec Nott, la partition
semble mue par une force organique
singulière. L’éloquence de sa direc-
tion n’est donc pas non plus étran-
gère à la réussite de sa propre Suite
du Pelléas debussyste. Sous des ba-
guettes moins sensibles et moins
exigeantes le château de cartes
pourrait s’effondrer. Loin de bouder
cet heureux couplage qui révèle des
affinités inattendues entre Debussy
et Schönberg (servis par la culture
franco-germanique de l’Orchestre
de la Suisse romande), on salue la
gageure et la réussite.
Gérard Condé
Quatuor à cordes. Sonate pour
flûte, alto et harpe. Proses
lyriques (arr. Balmer). BALMER :
Fragments soulevés par le vent
Jodie Devos (soprano), Juliette
Hurel (flûte), Emmanuel Ceysson
(harpe), Quatuor Voce.
Alpha. Ø 2021. TT : 1 h 14’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré au Théâtre Auditorium
de Poitiers par Hugues Deschaux
en avril 2021. Quelles que soient
les combinaisons instrumentales,
la proximité de la prise de son
apporte beaucoup de finesse et de
subtilités. Très détourée, l’image
conserve d’autre part toute sa
cohérence.
Si Chausson, privé
de la dédicace
du Quatuor pour
en avoir jugé
la  forme trop
vague, avait pu
l’imaginer tel qu’on nous offre ici de
le (re)découvrir, il aurait, au contraire,
loué la fermeté et la souplesse des
structures qui soutiennent un drame
lyrique sans paroles. Dès lors, on ne
s’interrogera plus sur le nom choisi
par ce jeune quatuor à cordes : Voce.
L’éloquence des phrasés conjuguant
discrets ports de voix, rubatos en-
jôleurs ou inquiétants, intonations
expressives, confère une irrésistible
évidence à la succession organique
d’âpres questionnements, de tendres
réparties, d’élans de joie ou
d’abattement.
Idéal pendant au quatuor d’un De-
bussy de trente ans qui ne s’interdit
pas encore de côtoyer le passé, la
quasi testamentaire Sonate pour
flûte, alto et harpe, tournée vers le
Grand Siècle, n’en prophétise pas
moins la volte-face des Années
Folles. Il suffit de nommer les invi-
tés – Juliette Hurel et Emmanuel
Ceysson – pour assurer que l’oméga
est à la hauteur de l’alpha : lumière,
grâce, souffle et fantaisie.
Commande passée à Yves Balmer
(né en 1978), les Proses lyriques ar-
rangées « dans le style de l’écriture
du quatuor à cordes de Debussy »
tenaient de la gageure tant la par-
tition, éminemment pianistique (ar-
pèges, grappes d’accords), ne laisse
guère de place à une transcription
littérale. Il a fallu la décharner – sans
toucher au squelette – transposer,
alléger, réduire ou étoffer en tenant
compte des effets de pédale. Bal-
mer a fait plus que mieux mais, à
moins de museler les violons, le qua-
tuor mange la voix de soprano à
l’inverse du piano. Jodie Devos, qui
doit parfois lutter, triomphe souvent,
convainc toujours. Leur titre suffirait
presque à suggérer la teneur des
trois Fragments soulevés par le vent
de Balmer : rien qui pèse ou qui
pose ; l’archet effleure les cordes,
les doigts glissent sur la touche.
Conçus en regard du Quatuor, ils
en résultent par décantation, sans
le citer. Gérard Condé
ANTAL DORATI
1906-1988
Der Künder.
Tomasz Konieczny (Elia), Michael
Schade (Ahab), Rachel Frenkel
(Isebel), Ron Silberstein (Elisha),
Mi-Young Kim (Tanit), Yuval Oren
(Nabot), Chœur du Théâtre Wielki
de Poznan, Orchestre de
l’Académie Beethoven de Cracovie,
Martin Fischer-Dieskau.
Orfeo (3 CD). Ø 2021. TT : 2 h 41’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en août 2022 au studio
de Cracovie de la TVP par Bartek
Staniak et Shintaro Sugiura. Image
analytique d’une extrême précision
comme seul en permet un cadre
acoustique neutre. Intéressante
construction des plans, avec une
spatialisation variée des voix.
Si Antal Dorati a
dirigé sans re-
lâche et enregis-
tré à foison, il a
comparative -
ment peu com-
posé. Mais davantage que ne le
laisse supposer le site de la Dorati
Society ou la notice de Wikipedia.
Adaptation très condensée d’un
mystère de Buber, Der Künder (L’Elu,
1984) est son unique partition ly-
rique – elle reçoit ici sa première
exécution, sous la baguette de Mar-
tin Fischer-Dieskau dont Dorati fut
le mentor.
L’intrigue de ces trois actes ne se
laisse pas résumer à la mission, im-
posée à Elie par la Voix (du Tout-Puis-
sant), d’éradiquer le culte de Baal
dont la reine Jézabel est une adepte.
Le retour de la pluie, vainement at-
tendu de Baal par le peuple et ob-
tenu de Jéhovah par l’intermédiaire
de son prophète, est le fil rouge
d’un drame biblique, une réflexion
sur le judaïsme, dont la parenté avec
le Moïse et Aaron de Schönberg
s’impose. Hérité de Bartok et Ko-
daly (ses maîtres à l’Académie Franz
Liszt de Budapest), le langage glo-
balement modal de Dorati offre une
variété de couleurs harmoniques et
de figuralismes indispensables au
théâtre lyrique.
Les lignes vocales, larges et franches,
peuvent rappeler Œdipe d’Enesco.
Le recours dominant au style réci-
tatif (alternance de chant a cappella
et de ponctuations instrumentales)
soutient l’intérêt deux heures et de-
mie durant par une variété savou-
reuse et une rare éloquence. Si l’or-
chestre ne couvre jamais les voix,
Dorati lui donne aussi l’occasion de
briller et de s’épanouir dans les
interludes.
HORS SÉRIE I 121
• LES DIAPASON D’OR
Les personnages sont finement ty-
pés, incarnés ici par une affiche aussi
solide qu’investie : Achab, faible
monarque dressé sur ses ergots de
ténor (Michael Schade) est le jouet
de son épouse Jézabel, mezzo jouant
crûment de sa sensualité (Rachel
Frenkel), quand Tanit, une pauvre
paysanne (Mi-Young Kim), réconforte
de son soprano lumineux la figure
patriarcale et tourmentée du pro-
phète Elie (formidable Tomasz Ko-
nieczny). La foule est traitée, comme
dans un oratorio, par le biais d’une
stylisation qui la dynamise.
Par son excellence artistique et tech-
nique, cet enregistrement réalisé en
studio dans des conditions optimales
offre à Der Künder un témoignage
irréfutable de sa viabilité. Contrai-
rement à ce que semblait redouter
Dorati, sa partition austère et puis-
sante remplit parfaitement les condi-
tions imposées par les réalités de la
scène, bien davantage que tant d’ou-
vrages commandés et oubliés sitôt
créés. Gérard Condé
CÉSAR FRANCK
1822-1890
L’œuvre pour orchestre :
Variations brillantes sur
un thème original. Variations
brillantes sur la ronde favorite
de Gustave III d’Auber. Concerto
pour piano op. 11 (a). Les Djinns.
Variations symphoniques (b).
Les Eolides. Le Chasseur maudit
(c). Rédemption (Morceau
symphonique, 2 versions) (d, e).
Psyché (f). Ce qu’on entend
sur la montagne. Symphonie.
Hulda (Ballet) (g). Prélude, choral
et fugue (orch. Pierné) (h).
Florian Noack (a), Cédric
Tiberghien (b) (piano),
Chœur de Radio France (f),
Orchestre philarmonique
royal de Liège, Pierre Bleuse (a, h),
François-Xavier Roth (b, d),
Gergely Madaras (c, f),
Hervé Niquet (e),
Christian Arming (g).
Fuga Libera (4 CD). Ø 2009-2021.
TT : 4 h 37’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré à la Salle philharmonique
de Liège entre juillet 2009 et
septembre 2021 par Aline Blondiau,
Hugues Deschaux et Manuel Mohino.
L’acoustique généreuse du lieu
laisse s’épanouir de riches
textures orchestrales. Précision
et définition diffèrent légèrement
d’une captation à l’autre.
122 I HORS SÉRIE
Le Philharmonique
royal de Liège
célèbre l’enfant
du pays par un
coffret où des ré-
éditions de pre-
mier choix et quelques raretés en-
registrées pour la circonstance
érigent une intégrale de son œuvre
pour orchestre. Florian Noack au
piano et Pierre Bleuse à la baguette
donnent une leçon de finesse et de
chic dans les variations (1834) et le
concerto (1836) de jeunesse, qu’on
pensait indéfendablement frivoles.
La virtuosité déliée, tout en délica-
tesse, du soliste y étincelle et Franck
y apparaît, grâce à lui, comme le
digne héritier des Variations sur Là
ci darem la mano de Chopin.
La vibration viennoise que Christian
Arming confère à la symphonie, à
Ce qu’on entend sur la montagne
et au ballet de Hulda ne cesse de
nous émerveiller : un Diapason d’or
récompensait en 2013 cette réfé-
rence moderne (cf. no 609). Il en va
de même pour Les Djinns, Les Eo-
lides et Le Chasseur maudit de Fran-
çois-Xavier Roth, lecture extravertie
toute d’énergie, de tension, d’atmos-
phère et parfois de noirceur à la ma-
nière d’un lavis de Victor Hugo. Par-
ticulièrement remarquable dans Les
Djinns, Cédric Tiberghien est plus
lourd et démonstratif dans des Va-
riations symphoniques d’où la prise
de son a fait disparaître corps et biens
le pupitre de violoncelles.
On ne se plaindra pas de ne dispo-
ser, pour le Rédemption de Niquet,
que du Morceau symphonique mais
pourquoi Psyché et non les autres
chefs-d’œuvre choraux avec or-
chestre ? Mystère. Gergely Madaras
n’y démérite pas, avec un chœur ex-
cellemment préparé, et son inter-
prétation de la mouture originale
(1872) du Morceau de Rédemption
permet une utile comparaison avec
la version définitive (1873).
C’est bien le Philharmonique royal
de Liège qui s’avère le héros de cette
intégrale, avec la finesse de ses
cordes et de sa petite harmonie, et
des textures tout en transparence
qui renouvellent, au-delà de l’or-
chestration, notre vision de l’esthé-
tique franckiste. Paul de Louit
CARLO GESUALDO
1566-1613
Primo libro de madrigali
a cinque voci.
La Compagnia del Madrigale.
Glossa. Ø 2019-2020. TT : 58’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré par Giuseppe Maletto
à l’église Maria del Monte Carmelo
al Coletto, en septembre et octobre
2019, et à l’église de la Confraternita
dei Santi Rocco e Sebastiano
de Cumiana en août 2019 et juillet
2020. Captées en proximité,
les cinq voix s’inscrivent avec
précision dans un espace plutôt
large. Bel équilibre entre
la réverbération et le son direct.
Ainsi s’achève l’in-
tégrale des ma-
drigaux du
prince de Venosa
entamée il y a
une vingtaine
d’années par La Venexiana. Depuis,
une équipe en grande partie iden-
tique a pris le relais sous le nom de
La Compagnia del Madrigale, ajou-
tant au fil des ans les Livre VI, II et
III, mais aussi les Responsoria. Tou-
jours avec la même rigueur, la même
finesse. Presque l’histoire d’une vie.
Et de vies il est question puisque
l’ensemble rappelle que deux
membres initiaux du projet ne sont
plus : Claudio Cavina, fondateur de
La Venexiana, et la basse inimitable
Daniele Carnovich dont on trouvera
ici quatre autres témoignages ul-
times chez Monteverdi (cf. infra
« Lagrime d’amante »).
Ce Primo libro de madrigali a cinque
voci donne à entendre le jeune Ge-
sualdo. Puisque son statut de prince
lui interdisait d’afficher son patro-
nyme sur les pages de titre des pu-
blications, il utilisa un faux nom (Giu-
seppe Piloni) pour l’édition originale
de 1591, aujourd’hui perdue. La se-
conde, parue trois ans plus tard à
Ferrare, ne mentionnait toujours pas
le compositeur. Dans ces pièces
écrites entre le milieu des années
1580 et 1593, Gesualdo se fond dans
le goût de l’époque, tournant le dos
aux vers de Pétrarque pour se frot-
ter à ceux du Tasse et de Guarini
dans des textes déjà bien servis,
comme Baci soavi e cari ou Tirsi mo-
rir volea.
Pour autant, le prince ne cède pas
aux légèretés d’un Marenzio : son
contrepoint se veut dense sans re-
jeter la fluidité. Même si les har-
diesses chromatiques seront pour
plus tard, la personnalité du com-
positeur y apparaît déjà affirmée,
comme suffirait à le démontrer Baci
soavi e cari, au début du recueil.
Come esser può ch’io viva ou Non
mirar, non mirare laissent même de-
viner les audaces harmoniques à ve-
nir. Gesualdo ne copie pas, et s’af-
franchit de ses pairs. Louons une
fois encore la constance du travail
de La Compagnia del Madrigale
pour la lisibilité et la finesse qu’elle
rend aux détails dont cette musique
est parsemée, pour la beauté de
ses textures et de ses inflexions qui
n’en finissent pas de nous ravir.
Frédéric Degroote
SOFIA GOUBAÏDOULINA
NÉE EN 1931
Dialog : Ich und Du. The Wrath
of God. The Light of the End.
Vadim Repin (violon), Orchestre
du Gewandhaus de Leipzig,
Andris Nelsons.
DG. Ø 2019 et 2021. TT : 1 h 03’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré au Gewandhaus
de Leipzig en décembre 2019 par
Everett Porter, en mai par Sebastian
Nattkemper et juin 2021 par
Benedikt Schröder. Images nettes et
précises, excellente définition
orchestrale dans un espace ample,
avec une importante dynamique.
L’art puissant et
personnel qu’a
développé Sofia
Goubaïdoulina
fait d’elle sans
doute la plus
grande compositrice vivante. Des
interprètes rompus à cette musique
proposent en à peine plus d’une
heure un portrait exhaustif, idéal
pour découvrir et approfondir l’uni-
vers de cette créatrice russe instal-
lée depuis plusieurs décennies en
Allemagne. Après un premier
concerto pour violon (Offertorium,
1980) pour Gidon Kremer puis un
deuxième (In tempus praesens, 2007)
pour Anne-Sophie Mutter, Gou-
baïdoulina a confié le troisième à
Vadim Repin en 2018. Capté ici sur
le vif, ce Dialog : Ich und Du (Dia-
logue : Moi et Toi) s’ouvre sur un
échange d’apparence simple et
d’écriture complexe entre violon et
orchestre, sans cesse interrompu,
telle une cadence se condensant
puis conduisant à de dramatiques
explosions. Jusqu’à ce que soliste
et tutti s’éloignent de plus en plus
dans des registres stratosphériques,
le tout en une langue riche de sur-
prises, à la fois sobre et tumultueuse,
dissimulant un sens architectural et
une sensibilité palpitante.
Depuis sa conversion à la foi ortho-
doxe, Goubaïdoulina écrit une mu-
sique d’inspiration mystique, hantée
par le divin. Ce qui transparaît avec
véhémence dans The Wrath of God
(La Colère de Dieu), passage déta-
ché d’un récent oratorio et déve-
loppé en page orchestrale autonome
(créée à Vienne en 2020). Mobilisant
un orchestre géant où prédominent
cuivres, cordes et percussion, dans
un vocabulaire librement atonal et
rarement consonant basé sur
quelques intervalles (dont la seconde
mineure), de larges pans de couleurs
pures ou d’agrégats inédits de
timbres s’entrechoquent violemment,
tels des blocs de temps où affleurent,
malgré l’originalité foncière du pro-
pos, de lointaines réminiscences
(Bruckner, Varèse, le dernier Stra-
vinsky, le dernier Messiaen et sur-
tout le dernier Beethoven, à qui
l’œuvre est dédiée).
D’un climat moins apocalyptique et
d’une texture plus attrayante et in-
croyablement raffinée, The Light of
the End (La Lumière de la fin), créée
en 2003 à Boston par Kurt Masur,
part de l’incompatibilité entre tons
naturels (aux cors) et échelle har-
monique tempérée (aux cordes puis
à tout l’orchestre). Ce conflit en sym-
bolise un autre, celui de « la nature
et de la vie réelle qui souvent la neu-
tralise », pour reprendre les mots
de la compositrice. Riche d’une ma-
tière foisonnante et savamment
contrastée, et nourri de lignes, voire
de thèmes toujours vigoureusement
dessinés, le parcours (vingt-deux
minutes) s’épure, aux trois quarts
de l’œuvre, en un bref mais intense
duo cor/violoncelle, avant de s’éva-
nouir dans une coda fantastique et
rutilante. Patrick Szersnovicz
GEORGE FRIDERIC HANDEL
1685-1759
Huit grandes Suites pour clavecin
(1720). Transcriptions de Teseo, Il
Pastor Fido, Radamisto,
Rodelinda. BABBEL : Suite en fa
d’après Rinaldo.
Francesco Corti (clavecin).
Arcana. Ø 2021. TT : 2 h 27’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en février 2021 à la Villa
San Fermo de Lonigo (Italie) par Ken
Yoshida. Un clavecin d’une belle
amplitude, aux aigus scintillants,
riches en harmoniques, au timbre
bien défini.
Q u’a r r i ve -t- i l
au  clavecin de
Handel  ? Peu
connues, mal
aimées par les
stars de l’instru-
ment, ses Suites récoltent un troi-
sième Diapason d’or en dix-huit mois.
Les deux derniers allaient à Pierre
Hantaï (nos 696 et 706) pour cinq opus
du premier recueil (1720) et un du
second (1733). Francesco Corti livre
l’intégrale du premier cahier (le seul
supervisé par Handel), soit les « Huit
grandes Suites », que complètent
les Ouvertures d’opéras transcrites
(pense-t-on) par le compositeur
lui-même.
« Poésie », écrivions-nous pour ré-
sumer l’art de Hantaï. « Théâtre »,
dira-t-on pour Corti, l’Italien posant
un jeu aussi rythmique, terrestre,
musclé, que celui du Français se veut
chantant, aérien, présent aux fragi-
lités du discours. L’instrument noble,
aux tons chauds, construit par
Andrea Restelli d’après Christian
Vater et fidèlement capté par les
micros de Ken Yoshida, se prête vo-
lontiers à cette approche. Ouver-
tures qui rugissent, préludes qui
s’enflamment, variations virtuoses
(Air en ré mineur) et finales concer-
tants (Presto de la même suite) plus
furiosi que jamais.
Mains puissantes, auxquelles on ne
saurait toutefois réduire un claveci-
niste de génie. Majestueusement
bâties, les fugues (Allegro en fa) ré-
vèlent une richesse de caractère,
un instinct de l’articulation réservés
aux plus grands. Loin de toute dé-
monstration, la célèbre Passacaille
en sol mineur laisse voir ses bles-
sures dans une retenue élégiaque.
L’Allemande en mi a les couleurs d’un
ciel peint par Vernet, et l’air varié
de l’« Harmonieux forgeron » (sur-
nom apocryphe) a rarement connu
cette fraîcheur enfantine.
Les extraits d’opéras issus de la même
décennie (1710-1720) enrichissent la
palette et nous plongent dans l’aven-
ture londonienne du Saxon, suivie
aussi par William Babbel qui adapte
Rinaldo dans son First Set en fa –
généreuse, l’ornementation de « Las-
cia ch’io pianga ». En matière d’in-
tégrale, et en attendant les Suites
de 1733, voici désormais la référence,
qui n’empêchera pas de réécouter
Scott Ross (épuisé chez Erato, suivez
YouTube) et Sophie Yates (Chandos).
Luca Dupont-Spirio
« Handel vs Scarlatti ». Toccatas
nos 1, 6, 9 et 11 du manuscrit de
Bergame. Sonate HWV 478. Suite
HWV 427. Chaconne HWV 435.
SCARLATTI : Sonates K 32, 33,
43, 53, 58, 64, 69, 82, 84 et 86.
Cristiano Gaudio (clavecin).
Encelade. Ø 2020. TT : 1 h 11’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré par Ken Yoshida en août
2020 à la Pieve di Santo Stefano
a Cennano de Castelmuzio (Italie).
Les deux clavecins, l’un allemand,
l’autre italien, sont minutieusement
singularisés. Beaux harmoniques,
image bien définie.
En 1709, le
« Saxon » (en ré-
alité Brande-
bourgeois)
Georg Friedrich
Händel et le Na-
politain Domenico Scarlatti sé-
journent à Rome. Le premier bio-
graphe de Handel raconte : « Comme
[Scarlatti] était un excellent claveci-
niste, le cardinal [Ottoboni] voulut
voir celui-ci et Handel s’affronter.
L’issue de ce duel au clavecin fut
jugée incertaine. On rapporte que
d’aucuns choisirent Scarlatti. Cepen-
dant, quand vint le tour de l’orgue,
personne n’osa mettre en doute la
suprématie » du Caro Sassone.
Qu’ont joué nos virtuoses ? Mys-
tère. Peut-être ont-ils improvisé –
tous deux jouissaient d’une solide
réputation dans cette discipline.
Mais la joute a fait des émules. Pierre
Hantaï, Luca Guglielmi, Mark Kroll,
Malcolm Hamilton, Martin Souter…
bien d’autres jusqu’à Murray Pera-
hia ont rêvé ce «  Roland Garros
1709 ». Cristiano Gaudio, qui avait
tout juste l’âge des deux maîtres
(nés en 1685) lors de l’enregistre-
ment, ajoute peu à notre connais-
sance, retient certaines sonates de
Scarlatti très postérieures au fameux
duel, et quatre toccatas récemment
découvertes à Bergame, attribuées
à Handel sans la moindre certitude.
Pourtant son disque approche la
perfection.
D’abord les deux instruments
construits par Bruce Kennedy, l’un
germanique l’autre latin, sont de
pures merveilles, au toucher comme
à l’oreille. Ensuite, le programme
tient plus que ses promesses – gé-
néreux, joyeux, varié, il brouille sa-
vamment les pistes en rapprochant
la fugue K 58 du Napolitain et la
première Toccata de Bergame dont
nul ne peut deviner laquelle est de
qui. Enfin, depuis sa contribution à
l’intégrale Scarlatti de Radio France
en 2018, le jeune prodige s’est en-
core élevé. Souple, sereine, fidèle
à l’esprit et à la lettre, la main vole
en toute liberté. Un exemple ? Le
Presto K 53 dont le brio révèle la
densité, éloquent paradoxe. Lue
comme un concerto en trois mou-
vements, la Chaconne en sol de Han-
del incendie le dernier quart d’heure
sans jamais perdre le nord. Ni pu-
deur ni débauche : parfaite maîtrise
et les moyens de l’oublier. Suivez
ce garçon. Ivan A. Alexandre
Il pastor fido (Ouverture).
Suites en mi majeur HWV 430
et en ré mineur (composite).
SCARLATTI : Sonates K 12, 16,
24, 147, 429, 443, 546.
Pierre Hantaï (clavecin).
Mirare. Ø 2020. TT : 1 h 09’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistrement réalisé en janvier
2020 à Haarlem (Pays-Bas)
par Nicolas Bartholomée et Céline
Grangey. Agréable image d’un
clavecin capté avec un peu
de distance. Il ne s’étale pas dans
la largeur mais reste très bien défini.
Une légère réverbération vient
nourrir et donner de l’ampleur
à l’instrument.
Surprise l’année
dernière : Pierre
Hantaï, arpen-
teur inlassable de
Scarlatti – sept
albums en trente
ans –, s’aventurait pour la première
fois chez Handel (Mirare, Diapason
d’or). Le claveciniste mêle ici pas-
sions récentes et anciennes : choix
insolite pour cet adepte des mono-
graphies. Façon de rappeler les liens
entre deux maîtres du clavier nés
comme Bach en 1685, qui se ren-
contrèrent en Italie puis sans doute
à Londres, et se vouèrent une ad-
miration réciproque ? Certes, comme
le montrent les témoignages savou-
reux de l’époque compilés dans la
notice. Mais plus qu’un fil historique,
c’est l’art d’un interprète qui nous
entraîne dans ce récital.
Risquée, la comparaison avec l’or-
chestre handélien, à laquelle Han-
taï invite lui-même en transcrivant
l’Ouverture du Pastor fido ? Peu
de chefs pourtant lui donneraient
cette morgue, ce sens du théâtre,
ce surcroît de chair qu’apportent
HORS SÉRIE I 123
• LES DIAPASON D’OR
ornements féroces, soupirs drama-
tiques, accords claquant au gré de
l’arpège. Du Saxon toujours, deux
Suites d’esprit français – courantes,
menuet, sarabande, gigue –
contrastent avec les accents italo-his-
pano-portugais de Scarlatti.
D’un univers à l’autre, la même verve
donne vie aux intentions, révèle les
caractères, comme si Hantaï nourris-
sait l’œuvre autant qu’il s’en abreuve.
Allemandes et prélude chez Han-
del rêvent avec cette liberté qui
chez Scarlatti fait danser la Sonate
K 443 – érotique en diable dans
son déhanchement –, frémir la K 24,
plaindre la K 12. Main gauche qui
joue avec les virages harmoniques,
main droite suspendue au chant et à
l’affect, doigts prompts à retenir ou
abréger le souffle de chaque voix :
suprême indépendance d’où naît
la poésie. C’est elle qui distingue,
sur le superbe instrument de Jonte
Knif, un claveciniste dont le chemin
devient légende.
Luca Dupont-Spirio
JOSEPH HAYDN
1732-1809
Symphonies nos 2, 24, 82
« L’Ours » et 87.
Kammerorchester Basel,
Giovanni Antonini.
Alpha. Ø 2019-2020. TT : 1 h 20’.
TECHNIQUE : 3,5/5
Enregistré par Jean-Daniel Noir
en mai 2019 et août 2020 au
Landgasthof de Riehen (Suisse).
Si l’espace sonore présente une belle
ampleur, l’image manque un peu de
définition et de précision. Médiums
et aigus légèrement piquants.
Il y a d’abord cette
jubilation : l’inci-
pit de la 81e pé-
tarade, le déchaî-
nement des
trompettes s’op-
pose à la douceur des flûtes, les pé-
dales alla musetta dans le finale
tournent à l’obsession furieuse.
Grands coups d’archets, souvent.
Contrastes accusés entre le pianis-
simo qui se va délitant et le fortis-
simo triomphant, mais aussi nuances
délicieusement effleurées – dans le
Trio, la reprise de la première sec-
tion, à 1’ 29’’ ! Il y a aussi ces articu-
lations toujours au cordeau – écou-
tez comme, dans l’Allegretto, la
manière de jouer la liaison une fois
plus traînante, une fois plus légère,
varie les avatars du thème. Et ces
124 I HORS SÉRIE
accords que, dans le passage en fa
mineur (mesure 101 et suivantes),
les violons arrachent (croche stac-
cato, demi-soupir, note Haydn), aux-
quels le retour en majeur répondra
par des contretemps ludiques ! Elans,
rebonds (premières mesures du Me-
nuet), échos  : mille manières de
joindre les notes les unes aux autres,
cinquante nuances d’attaque.
Comme à l’accoutumée, Antonini
règle un véritable dramma per stru-
menti dont les personnages et les
décors sont les pupitres. L’orage
gronde au détour d’un Allegro (pre-
mier mouvement de la 24e) tout en
élégance, le ciel se couvre avant
d’exulter, les trémolos pétillent avant
que la ligne ne s’allonge… Même
les motifs répétés nous tiennent en
haleine parce que jamais le désen-
gagement ne guette le Kamme-
rorchester Basel (sur instruments
anciens ici, comme déjà dans les Vo-
lumes V, VI et VII de la série « Haydn
2032  »). Chez Hogwood (L’Oi-
seau-Lyre), la délicatesse du finale
de cette 24e s’exprimait dans des
tons plus pastel ; Antonini a tout au-
tant de charme, mais mêle aux teintes
délayées des couleurs plus saturées,
des contours plus nets, des remplis-
sages plus divers. Ce qui n’empêche
pas le sfumato – l’Adagio de la 87e,
à l’atmosphère vaporeuse !
Cette onzième étape du périple
haydnien de Giovanni Antonini
confirme la réussite des précédentes
(que résume un coffret paraissant
au même moment). « Au goût pa-
risien » pour la première et la der-
nière des Symphonies « parisiennes »,
commandées pour le Concert de la
Loge olympique dirigé par le che-
valier de Saint-George, et créées
en 1787 ; mais aussi pour l’anecdo-
tique 2e, publiée justement à Paris,
dans un recueil de 1764, et la déli-
cieuse 24e, première symphonie de
Haydn dont nous avons la trace d’une
exécution dans la capitale française
(en 1773). Ne nous y trompons pas :
la commedia dell’arte et l’opera buffa
sont plus proches que la tragédie
lyrique, avec çà et là une once de
délicatesse goldonienne – Paris ai-
mait tout cela à la fois. Et nous aussi.
Loïc Chahine
JOSQUIN DESPREZ
CA 1450-1521
« Tant vous aime ». Chansons
à trois et quatre parties. Et
œuvres de Capirola, Ockeghem,
Paumann, Isaac, Compère
et anonymes.
Doulce Mémoire,
Denis Raisin Dadre.
Ricercar. Ø 2021. TT : 1 h 04’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en novembre 2021
à l’abbaye de Noirlac par Jérôme
Lejeune. De douces textures vocales
et instrumentales (luth, harpe, flûtes
à bec, bombardes) au sein d’une
acoustique légèrement réverbérée.
Si les instruments sont captés en
proximité, les voix occupent à
l’arrière-plan un espace plus
résonnant.
C’est dans les chan-
sons à trois et
quatre parties,
étonnamment
peu enregistrées
en  regard de
celles à cinq et six parties, que Doulce
Mémoire a puisé ce riche florilège.
Datées pour la  plupart des années
1470, quand le jeune Josquin tra-
vaillait à la cour du roi René d’Anjou,
elles exploitent des techniques va-
riées : combinaison d’un cantus fir-
mus avec un texte vernaculaire de
forme fixe (Que vous madame / In
pace), canons audacieux et com-
plexes (A l’ombre d’ung buissonet,
A l’heure), chansons conçues d’après
des mélodies populaires… Tout en
contrastes, le programme ménage
des oppositions franches entre des
fanfares explosives ou de vigoureux
tutti vocaux, et des moments plus
intimistes. Il mêle des œuvres très
complexes et d’autres plus légères,
en jouant sur une large palette de
timbres  : cinq voix solistes, des
cordes pincées et instruments à vent
– bombardes et flûtes à bec. Comme
à son habitude, l’ensemble touran-
geau séduit par un art consommé
des enchaînements et du relief ex-
pressif qui confère au programme
le dynamisme et la vie d’un spec-
tacle. Dans les formes strophiques,
un travail de distribution et d’or-
chestration intelligent donne la part
belle au texte. Quelques œuvres de
contemporains apportent des éclai-
rages intéressants sur la richesse des
pratiques d’appropriation et de ré-
écriture propres à la fin du XVe siècle.
Une notice très documentée rédi-
gée par l’un des plus éminents spé-
cialistes de Josquin, David Fallows,
propose un état des lieux de la bio-
graphie labyrinthique du maître, as-
sorti d’une précieuse chronologie
des chansons à trois et quatre par-
ties. Une réussite à tous points de
vue. Guillaume Bunel
JEAN-MARIE LECLAIR
1697-1764
Sonates pour violon op. 2 no 12,
op. 5 nos 4, 10 et 12, op. 9 no 5.
David Plantier (violon),
Annabelle Luis (violoncelle),
Ludovic Coutineau (contrebasse),
Violaine Cochard (clavecin).
Ricercar. Ø 2021. TT : 1 h 17’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en avril 2021 à La
Courroie d’Entraigues-sur-la-Sorgue,
par Alban Moreau et Alexandra
Evrard. Le violon occupe un premier
plan harmonieux dans un ensemble
homogène où chaque timbre
instrumental (violon, violoncelle,
clavecin et contrebasse) est bien
défini. L’espace reste relativement
aéré malgré une matière sonore
globale assez compacte.
Un hasard oppor-
tun a fait naître
Leclair à Lyon,
cité de
confluences où
la présence ita-
lienne est, depuis la Renaissance,
marquée. De la péninsule, le violo-
niste a rapporté un goût assumé
pour la virtuosité, en particulier pour
les doubles cordes que ses sonates
porteront à un degré d’exigence
redoutable (illustré ici par l’Opus 5
no  12). Le compositeur demeure
néanmoins un Français soucieux
d’équilibre ; il avertit l’interprète,
dans ses préfaces, de ne pas tom-
ber dans l’excès : les allegros doivent
avoir l’énergie suffisante sans pour
autant courir la poste (pari tenu dans
celui de l’Opus 5 no 10), les orne-
ments rester assez discrets pour
souligner les affects sans les para-
siter. Piochant dans les Livres II à IV
publiés de 1728 à 1743, cette an-
thologie rejoint les réussites de Luis
Otavio Santos (Ramée, Diapason
d’or, cf. no  523) et John Holloway
(ECM, cf. no 567). David Plantier af-
fronte l’ensemble des impératifs
avec aplomb et finesse. Affûté, l’ar-
chet surmonte les difficultés tout
en demeurant fidèle à cette absence
d’ostentation qui a toujours été sa
marque de fabrique (Allegro de
l’Opus 2 no 12). Expert du cantabile
tartinien, le violoniste en déploie ici
les charmes : l’Adagio de l’Opus 5
no 4 est d’un lyrisme à la fois frémis-
sant et subtil.
Le soliste peut compter sur le sou-
tien d’un continuo attentif, précis
et toujours pertinent, au sein duquel
s’illustrent le violoncelle chaleureux
d’Annabelle Luis (l’Opus 5 no 4 lui
offre une partie obligée), le clavecin
de la sémillante Violaine Cochard
(cet Andante de l’Opus 9 no 5 !), et
la contrebasse de Ludovic Coutineau
– pratique attestée à l’époque jus-
tement pour les sonates de Leclair.
Saluons aussi la qualité de la réali-
sation des mouvements d’inspira-
tion chorégraphique, qu’il s’agisse
de l’entraînant Tambourin de l’Opus
5 no  10, de la Sarabande rêveuse
puis de la Chaconne campée avec
grâce de l’Opus 5 no 4. Par sa ligne
claire, sa sensibilité dénuée d’affec-
tation, cette anthologie jette sur les
sonates de Leclair un regard d’une
acuité, d’une fraîcheur, d’une dou-
ceur réjouissantes.
Jean-Christophe Pucek
SERGUEÏ LIAPOUNOV
1859-1924
Douze Etudes d’exécution
transcendante.
Florian Noack (piano).
La Dolce Volta. Ø 2020. TT : 1 h 10’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en juin 2020 dans la Salle
de musique de chambre de la Radio
allemande, à Cologne, par Christoph
Schmitz et Martin Rust. Capté dans
un espace à la réverbération
enveloppante, le piano demeure
précis, avec des registres équilibrés
et une belle dynamique. Son image
n’est cependant pas très large.
Ardent défenseur
du compositeur
russe, Diapason
d’or de l’année
2017 pour le deu-
xième volume de
ses œuvres pour piano (Ars), Flo-
rian Noack aura pris son temps avant
d’enregistrer l’opus magnum de
Liapounov, ces douze Etudes d’exé-
cution transcendante (1897-1905)
qu’il a dans la tête et dans les doigts
depuis longtemps. Le titre dit bien
ce qu’elles doivent à Liszt. Malgré
des ressemblances souvent frap-
pantes (le déluge leggierissimo de
petites notes de Nuits d’été ou ces
Rondes des sylphes si inspirées de
Feux follets), elles restent fonciè-
rement russes, tant par les am-
biances (Carillon, Chant épique),
que par l’ombre du maître Balakirev
qui plane çà et là.
Douceur séraphique, miroitements,
cantabile naturel : après l’entame
idéale de la Berceuse, Noack dé-
ploie une formidable virtuosité
(Presto possibile, demande le com-
positeur) dans les scintillements
de Rondes des fantômes. Terek, un
des sommets du recueil, réclame de
l’interprète un héroïsme de tous
les instants, mais aussi de la grâce
quand apparaît un thème allègre
(« quasi flauto ») semblant tout droit
sorti de la Schéhérazade de
Rimski-Korsakov. Dans Tempête,
Noack est magnifique de panache,
de fluidité, de maîtrise. L’énergie ex-
plosive qu’il met dans les rythmes
résolus d’une mémorable Lesghinka,
ses timbres évocateurs, son aplomb
dans Chant épique – une diablerie
qui pourrait lancer un défi à Islamey
de Balakirev – sont tout aussi remar-
quables. Et quelle légèreté dans
Rondes des sylphes !
Le cahier se referme sur une Elégie
à la mémoire de Liszt évoquant l’at-
mosphère funèbre de certaines
pièces de la Troisième Année de pè-
lerinage. Elle pose une fascinante
conclusion à un album qui va plus
loin, en termes d’approfondissement
et de compréhension, que ceux des
autres interprètes modernes.
Bertrand Boissard
FRANZ LISZT
1810-1886
Etudes d’exécution transcendante.
Gabriel Stern (piano).
Mirare. Ø 2022. TT : 1 h 04’.
TECHNIQUE : 5/5
Enregistré en mai 2021 par Hugues
Deschaux à La Chaux-de-Fonds.
A l’acoustique exceptionnelle du lieu
s’ajoute ici une forme de perfection
stéréophonique. Chaque note,
attaque, résultante harmonique est
entendue, avec une dynamique
remarquable.
Un premier disque
consacré en 2018
aux Variations
Goldberg signa-
lait chez Gabriel
Stern «  d’im-
menses facultés digitales » (cf. no 686)
que confirme cet enregistrement
époustouflant des douze Etudes
d’exécution transcendante. Le cycle,
achevé par Liszt en 1852, demeure
un sommet de difficulté technique,
dans l’ascension duquel beaucoup
plantent trop fort les bâtons d’alpi-
niste, noient dans la pédale leurs
frayeurs sur les octaves, et surinter-
prètent les passages cantabile. Pas
Stern. Le pianiste aux airs d’Oscar
Wilde se fraye un chemin tout en
sobriété et finesse. Son jeu tonne
quand il le faut, sans rutilances, tel
un orage sec, et chantonne par beau
temps, sans trop montrer les mus-
cles ; il s’inscrit ainsi dans la digne
lignée d’un Claudio Arrau, dont la
version des Etudes reste une réfé-
rence. Stern est même plus rêveur
dans Paysage, ici baigné d’une poi-
gnante douceur, et plus fidèle à la
partition dans Ricordanza sur le
thème en la bémol, marquant bien
les silences à la main gauche.
Cette retenue n’entrave pas le fu-
rieux galop de Mazeppa, qui se fait
spirituel sur le thème en si bémol,
les triples croches de Feux follets
qui sautillent à loisir, les ciels bas de
Visions qui grondent en trémolos
sans écraser les percées lumineuses.
Avec élégance, Stern parvient à re-
nouveler la narration, rendre poé-
tiques des progressions harmo-
niques, comme ces modulations à
la tierce, dont Liszt abuse parfois.
Et surtout le jeu reste naturel, comme
ces octaves aux deux mains dans
Eroica, ne cédant ni aux effets dé-
monstratifs ni à ce rubato systéma-
tique qui trahit vite la peur de dé-
raper ou pire, le mauvais goût.
Le Liszt de Stern n’a rien à envier, en
hauteur de vue, à ses Goldberg,
même dans les passages plus escar-
pés. D’aucuns, peut-être, attendraient
davantage de cantabile sur le thème
de Ricordanza, mais c’est encore une
distinction que le refus du trop d’ex-
pression ; plus aérien que Trifonov,
moins charpenté que Dalberto, Stern
en fait une méditation qui doute, où
la mélancolie sous-jacente saisit d’au-
tant mieux. Elle se prolonge dans
Harmonie du soir, où sons et par-
fums impressionnistes tournent dans
l’air. Et, ralentie, d’une beauté ma-
tinale, la mélodie n’a plus qu’à glis-
ser sur une sorte de givre dans
Chasse-neige. Stern a bien saisi ce
qui fait le génie de Liszt selon Charles
Rosen : réinventer le son du piano.
Roman Marlière
Harmonies poétiques
et religieuses.
Saskia Giorgini (piano).
Pentatone. Ø 2021. TT : 1 h 24’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistrement réalisé en avril 2021
à Raiding (Autriche) par Jens Jamin.
Capté en proximité, le Bösendorfer
est servi par une prise de son
équilibrée, garantissant à la fois une
précision de l’image, une définition
soignée des registres et une distance
favorisant son épanouissement
dans une acoustique assez discrète.
Sur un splendide
B ö s e n d o r f e r,
Saskia Giorgini
livre une réalisa-
tion des Harmo-
nies poétiques et
religieuses où nous captive, d’un
bout à l’autre, son jeu constamment
inspiré, porté par une ferveur émue.
La riche sonorité de la pianiste ita-
lo-néerlandaise, lauréate en 2016
du Concours Mozart de Salzbourg,
participe de la compréhension de
cet opus injustement négligé. Com-
posé entre 1834 et 1852, il renferme
dix pièces dont certains titres se ré-
fèrent au recueil poétique homo-
nyme (1830) de Lamartine.
Le suave Ave Maria (transcription
d’un choral de 1846) et le déplorant
Andante lagrimoso frappent par leur
magnifique intériorité, dont le climat
fait irrésistiblement songer à Fauré.
L’Hymne de l’enfant à son réveil
chante avec une douceur pénétrante,
la Pensée des morts, plus prophé-
tique et hallucinée que jamais, gagne
une dimension effrayante (Messiaen
n’est pas loin !). Composées en 1849
conjointement à la mémoire de
Chopin et de trois patriotes exécu-
tés lors de la révolution qui venait
de déchirer la Hongrie, les Funérailles
n’écrasent jamais sous leur poids
mais chantent avec infiniment de
poésie, le Cantique d’amour sonne
idéalement glorieux.
Le sommet spirituel est atteint avec
la bouleversante Bénédiction de
Dieu dans la solitude, nourrie des
vers de Lamartine : « D’où me vient
cette foi dont mon cœur surabonde /
A moi qui tout à l’heure, incertain,
agité / Et sur les flots du doute à
tout vent ballotté, / Cherchais le
bien, le vrai, dans les rêves des
sages / Et la paix dans des cœurs
retentissant d’orages ? ». Comme
Saskia Giorgini la joue avec une in-
timité réellement divine ! Depuis la
grandiose version signée par Fran-
çois-Frédéric Guy en 2011 (Zig-Zag
Territoires), il manquait une vision
simple et sensible de ce chef-d’œuvre
essentiel du piano lisztien. Nous
l’avons aujourd’hui.
Jean-Yves Clément
HORS SÉRIE I 125
• LES DIAPASON D’OR
JEAN-BAPTISTE LULLY
1632-1687
Le Bourgeois gentilhomme.
Le Poème Harmonique,
Vincent Dumestre.
CVS. Ø 2021. TT : 1 h 15’.
TECHNIQUE : 3/5
Enregistré en avril 2021 à l’Opéra
Royal de Versailles par Franck
Jaffrès. Si l’image présente une
grande largeur, il n’en demeure pas
moins que l’excès de multi-micros
et de compressions produit
une image assez plate et un espace
sonore qui manque d’air et de
cohérence stéréophonique.
« Je voudrais bien
s avoir si la
grande règle de
toutes les règles
n’est pas de
plaire », fait dire
Molière à Dorante dans La Critique
de l’Ecole des femmes. Ce Bour-
geois gentilhomme, assurément, a
de quoi plaire. La pâte de l’orchestre,
généreuse, rendant bien audible les
parties « intermédiaires » (celles qui
se glissent entre le dessus et la basse)
nous ravit ; les chanteurs animent
le propos de la Première Entrée du
Ballet des Nations avec tant de maî-
trise et de fluidité que, pour une
fois, on s’en délecte. On apprécie
autant l’air « Je languis nuit et jour »
(tiré de l’acte I) où Eva Zaïcik se sur-
passe, le « Di rigori armato il seno »
d’une Claire Lefilliâtre à la sensibilité
parfaite. Marc Mauillon campe le
Vieux Bourgeois des Nations avec
gouaille, Zachary Wilder chante son
épouse (ténor) avec grâce… Tout
est théâtre pour Vincent Dumestre,
qui caractérise les deux airs (dan-
sés) des Italiens avec un art qui nous
réjouit – la Chaconne des Scara-
mouches, Trivelins et Arlequins tant
rebattue trouve ici de nouvelles
séductions !
La production de 2005, mise en
scène par Benjamin Lazar (DVD Al-
pha), appartient désormais à l’his-
toire de l’interprétation. Il n’em-
pêche  : on mesure le chemin
parcouru par Le Poème Harmonique
en termes de son d’orchestre, de
fluidité. Il y a quelque chose de
presque hollywoodien dans cette
réalisation, du continuo aux effets
d’instrumentation : percussions ici
(gong à la fin de la Cérémonie
turque), là guitare, musette ajoutée
pour la Cinquième Entrée des Na-
tions… Et souvent Hollywood prend
126 I HORS SÉRIE
des libertés avec l’exactitude histo-
rique : un hautbois pour doubler la
haute-contre de violon (des altos),
vraiment ? et des violes de gambe
(semble-t-il) à la place des quintes
de violon (autres altos) ? Et cette
alternance solo/orchestre dans le
Premier Air des Espagnols nous pa-
raît peu crédible d’un point de vue
musicologique.
Le résultat, toutefois, sonne dans
l’ensemble si senti, si éloquent, qu’il
serait injuste de le condamner. Alors
que les Symphonies pour le souper
du roi de Lalande (cf. no 707) omet-
taient des indications écrites, l’éla-
boration se joue ici à un autre ni-
veau. Le puriste de l’historiquement
informé (que nous sommes bien
souvent) peut s’en agacer : cette
fois, le charme opère.
Sacha Guitry notait à propos d’un
de ses films sur fond historique : « Je
revendique le droit absolu de sup-
poser des incidents restés secrets
et de conter des aventures dont je
n’ai pas trouvé la preuve du
contraire. » C’est un peu ce que Du-
mestre fait ici : il ne change pas ce
qui est écrit, mais il se glisse dans
tous les espaces laissés blancs, et
les remplit avec autant d’efficacité
que d’imagination. Loïc Chahine
JULES MASSENET
1842-1912
22 mélodies avec orchestre.
Thérèse (Menuet d’amour).
Les Erynnies (Scène religieuse).
Le Roman d’Arlequin (Rêverie
de Colombine).
Véronique Gens, Nicole Car, Jodie
Devos, Chantal Santon Jeffery
(sopranos), Cyrille Dubois (ténor),
Etienne Dupuis (baryton),
Orchestre de chambre de Paris,
Hervé Niquet.
Bru Zane. Ø 2020. TT : 1 h 06’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré à la Philharmonie de Paris
en novembre 2020 par Alice Ragon
et Jiri Heger. Belle mise en espace,
superbe définition de l’orchestre et
des voix. Ample et aérée, l’image
prend un relief particulier en
fonction des caractéristiques, de
timbre comme d’expression, de
chacun des solistes.
Sur les vingt-deux
mélodies avec
orchestre pio-
chées par le Pa-
laz zet to Bru
Zane, une seule
(Le Poète et le Fantôme) était déjà
connue : si elle figurait au programme
d’un récital de Sandrine Piau pour
Alpha (« Si j’ai aimé », Diapason d’or),
il n’est pas défendu de préférer ici
le mot plus ciselé de Véronique Gens.
Massenet célèbre à travers les vers
de ses contemporains (Silvestre,
Carré, Meilhac, Normand, Desachy,
Boyer, Morel-Retz) ou de poètes
plus anciens (saint Bernard, Florian),
la femme et l’amour.
Ecrites entre les années 1870 et 1900
et transportées à l’orchestre pour
être agréable à quelques interprètes
chéris, ses mélodies séduisent par
le naturel de leur prosodie et le sens
de la couleur. La bergère incons-
tante (Musette) voisine avec une
Marquise (« immortel regret d’un
passé lointain », à la manière dix-hui-
tiémiste de Manon et de Thérèse),
Colombine ou Mireille (la Provence
colore plusieurs mélodies) avec la
Vierge Marie, « mère du Verbe in-
carné ». Le compositeur balaie une
vaste gamme sentimentale, depuis
la passion un rien grandiloquente
(Hymne d’amour) jusqu’à l’aveu em-
preint de timidité (On dit). Et voyez
comme Les Fleurs (prétexte à un
duo malicieux) sont, elles aussi, « nos
sœurs dans la vie » – la variété de
ses climats dessine une théâtrale
Carte de Tendre.
L’accompagnement plein de cou-
leurs et de nerf qu’ils offraient à
Shani Diluka dans le concerto pour
piano de Reynaldo Hahn (Erato, cf.
no 705) attestaient la collaboration
efficace d’Hervé Niquet avec l’Or-
chestre de chambre de Paris. Le
relief dramatique, la relative trans-
parence des textures sont à nou-
veau au rendez-vous dans les mé-
lodies mais aussi dans trois pages
instrumentales en rapport avec le
programme, habilement ficelé (vous
découvrirez en quoi dans la notice
très informée). Quant aux solistes,
tous à leur affaire, ils ont été dis-
tribués avec soin. Chantal Santon
Jeffery est épatante dans Marquise,
dont les vocalises ont sans doute
été écrites pour flatter l’agilité de
Sybil Sanderson, Véronique Gens
met ce qu’il faut d’élégante rete-
nue et de finesses à On dit comme
à Sœur d’élection.
La candeur (les deux Pensée) et le
frétillement amoureux (La Chanson
de Musette, que Niquet chauffe
à blanc) vont plutôt bien au ténor
maniériste de Cyrille Dubois. Jodie
Devos met toute la lumière voulue
à la Musette ou aux Enfants (dont
Chabrier lorgnera la mélodie pour
sa Ballade des gros dindons), quand
le timbre pulpeux de Nicole Car,
idéal pour la volupté possessive
d’Amoureuse, s’apparie à merveille
au baryton pointu d’Etienne Dupuis
dans Les Fleurs – notre coup de cœur
– avec son piano qui tantôt gazouille,
tantôt sonne le glas.
François Laurent
FELIX MENDELSSOHN
1809-1847
Te Deum. Hora est. Ave Maria.
Kammerchor Stuttgart,
Frieder Bernius.
Hänssler Classic. Ø 2020. TT : 48’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré par Wilfried Wenzl en juin
2020 à l’église évangélique de
Gönningen (Allemagne). Bel équilibre
entre le chœur et l’orgue qui se fond
parfaitement en son centre. Equilibre
réussi également entre précision et
matière réverbérée.
Impossible de s’in-
téresser à la mu-
sique vocale de
Felix Mendels-
sohn sans
connaître – et ré-
vérer – la somptueuse intégrale édi-
fiée par Frieder Bernius à partir des
années 1980, pour Carus. Le chef
allemand revient aujourd’hui sur trois
partitions sacrées de jeunesse pour
en livrer, grâce à un effectif plus ré-
duit, une interprétation redoublant
de clarté et de ferveur. Il y a dans
ces pièces chorales une forme de
candeur que cette nouvelle approche
souligne à merveille, sans grandi-
loquence, avec au contraire un geste
d’une grande douceur. Le Te Deum,
composé en 1828, puise son inspi-
ration chez Handel (le chœur final
cite clairement le Dettingen Te
Deum), Mozart (dont l’ombre plane
sur Te ergo quaesumus) et dans le
XVIIe siècle italien (Gabrieli pourrait
presque avoir signé ce Tibi
cherubim).
Quelle lumière encore dans cet Hora
est offert à sa sœur Fanny comme
présent d’anniversaire en 1828 ! Si
l’œuvre prend sa source dans une
messe à seize voix d’Orazio Bene-
voli, elle possède des tournures mé-
lodiques typiques de Mendelssohn.
L’Ave Maria fut, quant à lui, achevé
en 1830 à Venise, où Felix se prit de
passion pour l’œuvre du Titien. Le
curieux remarquera aussi une légère
affinité entre l’un de ses thèmes et
le dernier développement du finale
de la Symphonie « Ecossaise », exal-
tant la grandeur et la majesté de la
cour britannique.
A un par partie, le chœur de chambre
de Stuttgart souligne la pureté im-
maculée de ces partitions. A la sou-
plesse des phrasés répond la sub-
tilité des nuances, avec la grâce
soudaine qu’offre un rayon de lu-
mière blanche traversant la nef d’une
cathédrale. Jérôme Bastianelli
GIACOMO MEYERBEER
1791-1864
Robert le Diable.
John Osborn (Robert), Nicolas
Courjal (Bertram), Amina Edris
(Alice), Erin Morley (Isabelle),
Nico Darmanin (Raimbaut), Joel
Allison (Alberti, un prêtre), Paco
Garcia (un héraut d’armes), Chœur
de l’Opéra national de Bordeaux,
Orchestre national Bordeaux
Aquitaine, Marc Minkowski.
Bru Zane (3 CD). Ø 2021.
TT : 3 h 36’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré à l’auditorium de l’Opéra
national de Bordeaux en septembre
2021 par Jiri Heger, Bergame
Periaux et Alice Ragon. L’espace
orchestral, ample et d’une grande
précision, permet de placer et de
détacher avec pertinence chœur
et voix solistes. Belles textures
et graves aux contours définis.
Difficile de se fi-
gurer le triomphe
que Robert le
Diable, grand
opéra gothique
et romantique
créé en 1831, a
pu connaître
pendant tout le
XIXe siècle, et l’impact qu’il a eu sur
l’évolution du genre lyrique. Pour
donner vie au récit médiéval des
déboires d’un chevalier tiraillé entre
influences bénéfiques et maléfiques,
Meyerbeer associe une virtuosité
à l’italienne à une orchestration dont
la richesse et l’originalité faisaient
l’admiration de Berlioz. L’apparition
à l’acte III d’un cloître désert bien-
tôt hanté par les spectres de nonnes
damnées enflamma les esprits, et
cette nouvelle gravure échauffe
notre imagination.
Car les enregistrements de ce chef-
d’œuvre sont rares  : un live de
l’Opéra de Paris réunissant en 1985
Alain Vanzo, June Anderson et Sa-
muel Ramey sous la baguette de
Thomas Fulton (Gala), surclassé par
une captation londonienne dirigée
en 2013 par Daniel Oren, avec Bryan
Hymel, Patrizia Ciofi et John Relyea
(publiée en vidéo par Opus Arte
et en audio par Brilliant Classics).
Malgré d’inévitables coupures (si-
gnalées dans le livret), le nouvel
opus de la collection « Opéra fran-
çais » du Palazzetto Bru Zane est
donc particulièrement bienvenu,
d’autant que la distribution réunie
est de haute tenue, brillant par son
homogénéité et le soin particulier
porté à la diction.
John Osborn s’empare avec vaillance
du rôle-titre : aigus triomphants,
médium capiteux, ce ténor plein de
nuances passe de la douceur à l’éclat
dans les moments plus héroïques,
le tout associé à un phrasé toujours
remarquable. Il s’offre en prime le
luxe d’ajouter une longue scène
écrite pour le ténor Mario à Paris
en 1838 (nos 4a et 4b). Le Bertram
de Nicolas Courjal, lui, retrouve l’air
original de l’acte V coupé avant la
création par le premier titulaire du
rôle, Levasseur, qui le trouvait trop
difficile. Graves sépulcraux, voix
sombre et charnue qui murmure ou
explose, dessinent un personnage
diabolique à souhait, quand de son
côté, le Raimbaut de Nico Darma-
nin se distingue par son clair ténor
bien projeté.
En Isabelle – princesse et bon ange
du livret –, le soprano souple et lé-
ger d’Erin Morley se joue des py-
rotechnies et des roulades virtuoses,
avec un médium suffisamment riche
pour rendre justice aux passages
plus lyriques. La juvénile Alice au
timbre pulpeux d’Amina Edris sé-
duit par sa douceur et ses beaux
aigus filés.
Marc Minkowski s’empare de la
partition avec enthousiasme, sa
direction haute en couleur met-
tant bien en valeur les instruments
solistes de l’Orchestre national de
Bordeaux. Le son est clair, voire
éclatant, la tension toujours sou-
tenue, le rythme vif et léger, d’une
fraîcheur presque offenbachienne.
De même, les chœurs, tour à tour
démons, nobles ou prêtres, font
preuve d’une ardeur sans faille.
Voilà de quoi donner envie de
(re)découvrir Meyerbeer !
Julia Le Brun
JEAN-JOSEPH CASSANÉA
DE MONDONVILLE
1711-1772
Grands motets : Dominus
regnavit. In exitu Israel.
Cœli enarrant.
Maïlys de Villoutreys, Virginie
Thomas (dessus), Mathias Vidal
(haute-contre), François Joron
(taille), David Witczak (basse-
taille), Ensemble Marguerite
Louise, Gaétan Jarry.
CVS. Ø 2020 et 2021. TT : 1 h 07’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en novembre 2020
à la Chapelle Royale de Versailles
par Florent Ollivier. Malgré la très
longue réverbération, un équilibre
impeccable entre voix et orchestre.
Timbres et contours sont
parfaitement définis.
Les motets de
Mondonville por-
teraient-ils bon-
heur ? Il y a vingt-
cinq ans, trois
d’entre eux va-
laient un Diapason d’or aux Arts Flo-
rissants (Erato, cf. no 440) ; en 2016,
les troupes dirigées par György Va-
shegyi y glanaient un Diapason dé-
couverte (cf. no 648). Plus d’inédits
dans ce corpus : Dominus regnavit
(1734) et In exitu Israel (1753) figu-
raient dans l’anthologie de Christie,
Cœli enarrant (1749) dans celle de
Christophe Coin (Astrée, 1997, cf.
no 441). L’ensemble Marguerite Louise
surclasse l’un et l’autre album. Il pos-
sède la ferveur des Arts Flo d’antan,
avec davantage encore de précision
tant côté chœur qu’à l’orchestre,
davantage aussi de vigueur. Une
énergie ravageuse porte les fresques
chorales. Ecoutez l’impeccable
« Mare vidit », ses crescendos figu-
rant le débordement des flots tem-
pétueux, ses nuances millimétrées.
Et ces diminuendos sur « Jordanis
conversus est » !
Gaétan Jarry fait son miel de l’am-
biance mi-sacrée mi-profane qui
régalait, au XVIIIe siècle, les auditeurs
du Concert Spirituel – le Dominus
regnavit y fut donné plus de soixante
fois ! L’introduction orchestrale d’In
exitu Israel rappelle l’Ouverture de
Titon et l’Aurore (créé la même an-
née), quand l’entrée du chœur nous
ramène à l’univers religieux. On
croirait le duo « Non sunt loque-
lae  » du Cœli enarrant sorti de
quelque divertissement d’opéra,
et à l’écoute de la seconde section
du « Gloria Patri et Filio et Spiritui
Sancto », on se dit que le public du
concert devait se dandiner
agréablement.
Côté solistes, guère de faille. Ma-
thias Vidal affronte sans sourciller
la concurrence de Paul Agnew dans
le superbe « Montes exultaverunt »,
grâce à un chant parfaitement maî-
trisé et des nuances délicates – pour
ne rien dire de la perfection du style.
Maïlys de Villoutreys et Virginie Tho-
mas rivalisent de charme (entre
autres dans le ravissant « Parata se-
des ») – la première surpasse Sophie
Daneman (chez Christie) dans un
« Testimonia tua » enchanteur. Et la
souple autorité de David Witczak
fait merveille dans « In sole », grande
scène admirablement conduite. Les
quatre chanteurs s’accordent idéa-
lement dans l’avant-dernier mouve-
ment du Cœli enarrant.
Une théâtralité bien dosée, une va-
riété jubilatoire, une fermeté d’ac-
cents captivante, une vitalité par-
tout entraînante : que demander
de plus ? Loïc Chahine
CLAUDIO MONTEVERDI
1567-1643
« Lagrime d’amante ».
13 madrigaux.
La Compagnia del Madrigale
Glossa. Ø 2018-2020. TT : 1 h 16’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré à la Confraternità
dei Santi Rocco e Sebastiano de
Cumiana (Italie), en septembre 2018
et juillet 2020 par Giuseppe Maletto.
Différentes combinaisons de voix
au sein d’une image toujours aérée,
bien définie et d’une belle amplitude.
Parfois, quelques harmoniques
émergent étincelants.
Cette anthologie
magistrale de
«  Madrigaux
d’amour et de
deuil », emprun-
tant aux six pre-
miers Livres de Monteverdi et
conclue par la fameuse Sestina (ou
« Larmes de l’amant sur la tombe
de son aimée »), est surtout un bou-
leversant « tombeau », au sens ba-
roque du terme. Entendez, l’hom-
mage funèbre d’un des meilleurs
ensembles spécialisés du moment
à l’un de ses membres fondateurs,
décédé en 2020. Daniele Carnovich
était une basse bien connue de tous
les amoureux des répertoires an-
ciens, en particulier montéverdiens.
HORS SÉRIE I 127
• LES DIAPASON D’OR
Ses graves profonds, son phrasé im-
périal, son intonation parfaite
l’avaient distingué dans maintes pro-
ductions du Vespro (Savall, Fasolis,
Garrido, Alessandrini) ou de L’Orfeo
(DVD Savall). Madrigaliste à la tech-
nique aussi assurée qu’à l’expres-
sion raffinée, il prit successivement
part aux réalisations du Concerto
Italiano, de La Venexiana et enfin
de la présente Compagnia del Ma-
drigale. Ici figurent ses dernières
prestations  : outre la poignante
Sestina, toute de déchirements,
d’emportements et finalement de
résignation (y retentissent, pour
l’éternité, les conclusions abyssales
du chanteur), le glacial et affligé Ri-
manti in pace, ou encore les plaintes
douloureuses et dissonantes d’Ah,
dolente partita paraissent envahies
de ténèbres sépulcrales et prémo-
nitoires. Parmi les ultimes interven-
tions de Daniele Carnovich, retenons
aussi le subtil Era l’anima mia dans
lequel, après avoir assuré la sombre
unité d’un trio d’hommes dolents,
il soutient avec clarté et assurance
les deux sopranos, Rossana Bertini
et Francesca Cassinari, jusqu’à une
apothéose céleste, baignée de lu-
mière. Bouleversante.
Matteo Bellotto, qui lui a depuis suc-
cédé au sein de l’ensemble, n’en
trahit pas l’excellence, comme le
montrent les madrigaux plus sou-
riants qui étoffent le programme.
Le délicieux Zefiro torna, à la légè-
reté tout aérienne, ou encore les
suaves Baci soavi e cari sont ici au-
tant de caresses consolatrices.
Denis Morrier
GEORG MUFFAT
1653-1704
Armonico tributo.
Concerto Copenhagen, Lars Ulrik
Mortensen (clavecin et direction).
Berlin Classics. Ø 2020. TT : 1 h.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en août 2020 à l’église
Garrison de Copenhague par Preben
Iwan. Très belle définition et grande
richesse harmonique des timbres.
Superbe homogénéité de l’image
et de la pâte sonore.
Lorsque Georg
Muffat revint à
Salzbourg au dé-
but de l’été 1682,
il trouva la ville
occupée à célé-
brer les 1100 ans de la fondation de
son archevêché. Le Kapellmeister
128 I HORS SÉRIE
Biber donnerait bientôt une gigan-
tesque messe à cinquante-trois voix ;
le Mégevan rapportait de son séjour
d’étude romain cinq sonates sans
doute soumises au jugement sévère
de Corelli. Cet Armonico tributo té-
moigne de son habileté à manier
styles italien et français – les danses
stylisées y côtoient la technique, alors
novatrice, du concerto grosso – et
sa publication, en cette année jubi-
laire, doit se lire comme une procla-
mation supplémentaire de l’excel-
lence artistique salzbourgeoise.
Muffat a prévu des variations d’ef-
fectifs : « peu ou beaucoup d’ins-
truments », deux violons et une basse,
avec ou sans altos, avec ou sans vents.
Lars Ulrik Mortensen varie les op-
tions (chambriste dans la Sonate III,
cordes seules dans la IV, orchestre
au complet ailleurs) pour un résultat
toujours convaincant qui surclasse
jusqu’à la lecture pleine de vigueur
des Muffatti (Ramée, 2012). La vita-
lité s’accompagne ici d’un meilleur
équilibre des pupitres, de plus de
souplesse (les appuis rythmiques
dans l’Aria de la II). La Sonate I illustre
bien la finesse des nuances, avec son
Allemande drapée d’une nostalgie
scintillante, et la tonalité ondoyante
du Grave qui la suit.
Du Concerto Copenhagen on ad-
mire partout la précision, le coloris,
la sensualité. L’imprévisibilité de la
II, changeante comme la lumière des
tableaux de Claude Gellée, le prin-
temps aérien qui soulève la III (les
inflexions lyriques de la Corrente sont
délicieuses), les cabrioles fantasques
de la IV (Adagio-Presto) : tout en-
thousiasme. Et que dire de la So-
nate V, de sa magistrale Passacaille
finale, tenue avec une élégance ra-
cée confondante ? Cette interpré-
tation à la fois mûrie et juvénile res-
pire l’éloquence ; idées et émotions
y circulent portées par un souffle
d’autant plus libre qu’il se fonde sur
une mise en place minutieuse.
Jean-Christophe Pucek
ALLAN PETTERSSON
1911-1980
Six mélodies. Barfotasanger.
Peter Mattei (baryton),
Bengt-Ake Lundin (piano).
Bis (SACD). Ø 2021. TT : 1 h 11’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en mars 2021 au
Konserthus d’Örebro (Suède) par
Marion Schwebel (Take 5). Le relief
entre voix et piano donne une
présence formidable aux deux
musiciens. Prise de son saisissante.
Compositeur in-
classable qu’Al-
lan Pettersson.
Jeunesse difficile
dans un environ-
nement peu fa-
vorable. Etudes de musique « envers
et contre tous », à Stockholm puis
à Paris. Violoniste autodidacte, puis
altiste. Dix-sept symphonies, dont
la somme l’apparente à un Mahler
ou un Chostakovitch. Langage, en-
fin, ni toujours tonal ni vraiment ato-
nal, encore moins moderniste. Peter
Mattei et Bengt-Ake Lundin livrent
ici la première intégrale de ses
mélodies.
Qu’elles empruntent à des poètes
suédois (Six mélodies, 1935) ou s’ap-
puient sur ses propres textes (Bar-
fotasanger, 1943-1945), ces pages
baignent dans un univers de déses-
pérance, écho désolé de son exis-
tence. Presque toutes évoluent dans
des tonalités mineures chargées d’al-
térations – tout au plus un accord
majeur clôt-il, avec une note d’espoir
superbement chuchotée, les Six mé-
lodies. De même la sérénité qui
marque Le Seigneur marche… s’ac-
compagne-t-elle de la tonalité plus
claire de mi majeur.
On cherchera peut-être, de-ci de-là,
quelque écho schubertien : rythme
cheminant (une longue, deux brèves)
de Wanderer ; réponse des vingt-
quatre « Chansons va-nu-pieds »
aux vingt-quatre lieder du Voyage
d’hiver ; rappel, dans l’écriture pia-
nistique comme dans l’épure de l’ul-
time Celui qui éteindra, du Leier-
mann. Le langage de Pettersson,
toutefois, est résolument original.
Côté harmonie : accords altérés,
dissonances, ruptures brusques, em-
prunts à la modalité voire gammes
par tons. Côté mélodie : phrases
descendantes « dépressives » – en-
core une fois, Schubert n’est pas
loin –, silences abrupts, déclamation
parfois proche du Sprechgesang (Le
Pin et la foudre). Côté texture : de
la légèreté, un entrelacement de
lignes simples, un rien d’expression-
nisme (fluidité de l’eau, brisure de
l’éclair, bourdonnement des
mouches) subtilement rendu par le
piano de Lundin.
C’est d’âpreté qu’il est question ici,
et nos deux interprètes la traduisent
à merveille, sans l’exagérer par une
expressivité outrancière. La voix de
Mattei excelle à restituer la désa-
grégation du texte (Résignation) ou
ses susurrements (L’Ami dans le pa-
radis…), ses fins quasi voilées (L’Etoile
et les barreaux de fenêtre), chanter
à bouche fermée (Maintenant nous
attendons l’hiver), crier, à l’inverse,
quand il le faut, mais sans jamais
forcer le ton. Surtout, la magnifique
complémentarité du piano et de la
voix, l’un anticipant l’autre simple-
ment, révèle la quintessence de ces
miniatures : sobriété et pudeur.
Anne Ibos-Augé
FLORENCE PRICE
1887-1953
Symphonies nos 1 et 3.
Philadelphia Orchestra,
Yannick Nézet-Séguin.
DG. Ø 2021. TT : 1 h 11’.
TECHNIQUE : 3/5
Enregistré en mai 2021 au Kimmel
Center for the Performing Arts
de Philadelphie. Une image sonore
large, ample, avec des timbres
orchestraux assez chaleureux.
La définition pèche par manque
de contours instrumentaux
et la déficience en transitoires
d’attaque engendre une dynamique
un peu plate.
Jeune prodige du
piano (premier
récital à quatre
ans), brillante
élève (bachelière
à quatorze ans),
pédagogue reconnue (professeure
à l’université de Géorgie), compo-
sitrice précoce (publiée à onze ans)
et prolifique (plus de trois cents
œuvres à son catalogue), Florence
Price déclara à Serge Koussevitzki
qu’elle avait cependant « deux han-
dicaps » : « je suis une femme et j’ai
du sang nègre dans les veines ». Sa
Symphonie no 1 est créée en 1933,
par le Chicago Symphony sous la
baguette de son directeur musical
Frederick Stock, faisant d’elle la pre-
mière musicienne afro-américaine
à être jouée par une phalange re-
nommée. La Symphonie no 3, fruit
d’une commande fédérale, est créée
en 1940 à Detroit.
Toutes deux ont été choisies par
Yannick Nézet-Séguin comme pierre
d’achoppement d’un projet à grande
échelle destiné à mettre en lumière
cette musicienne méconnue. La nou-
velle gravure surpasse sans peine
les précédentes (Leslie Dunner pour
Albany, Apo Hsu pour Koch) et l’em-
porte sur celle, rivale, de John Jeter
(Naxos), qui bénéficie, elle aussi,
d’un orchestre de valeur mais au
lustre moindre, celui de la Radio de
Vienne.
Le savoir-faire de Florence Price, for-
mée au Conservatoire de Boston,
ne fait aucun doute. Sautent aux
oreilles les qualités d’orchestration,
le modelé et le traitement des thèmes,
l’appréhension de l’architecture – la
« Nouveau Monde » de Dvorak a
laissé son empreinte. Toutes les fa-
milles d’instruments ont la parole (un
sifflet à glissière s’invite dans l’or-
chestre de la 1re), déroulant les mo-
tifs en une « mélodie de timbres »
alla Schönberg. Les mouvements
lents, hymnique (1re) ou pastoral (3e)
convoquent un passé parfaitement
assimilé, dont Price s’approprie ma-
gistralement l’histoire.
Quant à la personnalité, indéniable,
elle vient à la fois des racines de la
compositrice et de son présent : le
Juba, danse vive – d’esclaves, à l’ori-
gine – basée sur les jeux de pieds
et de mains, fonde le troisième mou-
vement de ces deux œuvres. Des
harmonies et rythmes « jazzy » co-
lorent le Largo, maestoso de la 1re
comme l’Andante de la 3e. Cuivres
et percussions ont la part belle (Juba
de la 3e). Des ruptures harmoniques
et rythmiques joliment inattendues
enrichissent la tarentelle et le sche-
rzo des deux finales. L’ensemble est
servi par une interprétation excep-
tionnelle. A découvrir d’urgence.
Anne Ibos-Augé
SERGE RACHMANINOV
1873-1943
Liturgie de saint Jean
Chrysostome.
Chœur de chambre philharmonique
estonien, Kaspars Putnins.
Bis (SACD). Ø 2021. TT : 59’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en janvier 2021 à l’église
Saint-Nicolas de Tallinn par Jens
Braun. Parfait équilibre entre
l’homogénéité des textures vocales
et la densité de la réverbération.
Couleurs chaudes et luxuriantes.
Elaborée par Ra-
chmaninov cinq
ans avant les Vê-
pres, la Liturgie
de saint Jean
Chrysostome est
restée dans l’ombre du grand office
nocturne, certes encore plus
accompli. Dans cette célébration
eucharistique brille pourtant déjà
l’éclat du renouveau de la musique
orthodoxe russe, porté au seuil du
nouveau siècle par le chœur de l’Ins-
titut synodal de Moscou, qui le crée
en 1910. Le Letton Kaspars Putnins
fait partie de ces chefs qui croient
dans les beautés prometteuses de
ce premier cycle sacré aux teintes
archaïsantes, serti de litanies ; quinze
ans après l’avoir gravé avec la Radio
flamande (Glossa), il remet le chef-
d’œuvre sur le métier à la tête du
Chœur de chambre philharmonique
estonien, au standing sonore plus
relevé – et gâté par les micros.
Impossible de ne pas fondre devant
ces sopranos délicieusement vibra-
tiles, ce chant à la fois dense et lu-
mineux d’un pupitre à l’autre, cette
restitution au cordeau, aérée et vi-
vante, des effets d’orchestration
chorale rêvés par Rachmaninov. Les
voix féminines flottent sur le début
des Béatitudes (Dans ton royaume)
avant l’entrée des hommes, dans un
numéro qui marie joliment piété et
suavité. L’Hymne des chérubins, ins-
piré de celui de Tchaïkovski, est un
moment d’attendrissant mystère que
couronnent les lignes ascendantes
des « Alleluia ». Putnins et les siens
(dont d’éloquents ténor et basse en
guise de prêtre et de diacre) ne ratent
rien et habitent le moindre recoin
– ainsi de l’austère cellule monacale
aménagée par le Notre Père. Nous
tenons ici la nouvelle référence de
cette Liturgie, à l’ouest de Moscou
et de Saint-Pétersbourg (où règnent
Minin, Polyansky, Korniev).
Benoît Fauchet
Sonate pour piano no 1. Prélude en
ré mineur op. posth. Fragments
Oskolki. Nunc dimittis. Moments
musicaux op. 16.
Steven Osborne (piano).
Hyperion. Ø 2020. TT : 1 h 13’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré à St Silas the Martyr,
Kentish Town, Londres en décembre
2020 par David Hinitt. Un piano
aux sonorités lumineuses, avec une
grande dynamique, des contours
précis. Une image sonore aérée
particulièrement plaisante.
Les trois mouve-
ments de cette
ambitieuse so-
nate s’inspirent
en 1907 des per-
sonnages de
Goethe : Faust, Marguerite et Mé-
phistophélès. Si cet arrière-plan lit-
téraire et son principe cyclique l’ins-
crivent dans la descendance de la
sonate de Liszt, les multiples rami-
fications de l’œuvre et la grande va-
riété de ses climats, depuis les épi-
sodes épiques jusqu’à des moments
de pure magie, en font une véritable
fresque musicale.
Exceptionnel d’engagement, de flui-
dité, mais aussi de force intérieure,
Steven Osborne explore en profon-
deur les strates émotionnelles du
dense et passionné Allegro mode-
rato initial. Abordé avec ce sens des
textures et cette concentration du
geste, le mouvement lent envoûte.
En comparaison, Lugansky (Ambroi-
sie) peine à s’élever au-delà des notes.
Les soubresauts et les halètements
fiévreux du finale se nuancent d’un
passage (à 5’ 10’’) où, sur un tissu
mouvant de sextolets que ponctuent
des basses effleurées, un chant molto
espressivo prend son envol : Osborne
y atteint des hauteurs célestes. Ail-
leurs, sa légèreté incisive fait mer-
veille, préservant cette démoniaque
course à l’abîme de toute lourdeur
excessive, même dans les passages
très marqués. Il va même plus loin
que Kantorow (Bis, 2016) .
Des quatre raretés glissées en com-
plément, on retiendra un Prélude
(publié seulement en 1973), angoissé,
aux méandres obsessionnels et une
Esquisse orientale (1917) aux accents
savoureux, dont le compositeur a
laissé un enregistrement. Les Mo-
ments musicaux troquent la noirceur
complaisante sous lesquels on les
ensevelit trop souvent pour un ly-
risme épanoui (Andantino), une ef-
fervescence et une transparence
souveraines (les essaims de doubles
croches de l’Allegretto). Sous les
doigts d’Osborne, le Presto n’est
pas un char d’assaut : le dernier ac-
cord, sffff, que le pianiste se garde
bien d’écraser, est à cet égard ré-
vélateur. Même le Maestoso conclu-
sif ne s’effondre pas sous son propre
poids. Malgré les masses sonores
en jeu, l’interprète veille à conser-
ver une exécution vigoureuse et
toujours affûtée. Un album hors du
commun. Bertrand Boissard
JEAN-PHILIPPE RAMEAU
1683-1764
Les Fêtes d’Hébé.
Chantal Santon Jeffery,
Olivia Doray, Judith Van Wanroij,
Marie Perbost (sopranos),
Reinoud Van Mechelen, Mathias
Vidal (ténors), David Witczak,
Philippe Estèphe (barytons),
Purcell Choir, Orfeo Orchestra,
György Vashegyi.
Glossa (3 CD). Ø 2021. TT : 2 h 57’.
TECHNIQUE : 3,5/5
Enregistré au Müpa de Budapest par
Miklos Monoki en mars et juin 2021.
L’homogénéité de l’orchestre (même
si certains instruments sont un peu
moins bien définis) et la proximité
des voix solistes participent de
la grande lisibilité de l’ensemble.
L’image manque un rien d’ampleur.
Presque tous les
mélomanes
connaissent au
moins une page
des Fêtes
d’Hébé : le cé-
lèbre Tambourin qui conclut l’entrée
La Danse, sur lequel les doigts de
maint pianiste en herbe se sont exer-
cés. Mais la partition entière ? A côté
de diverses Suites pour orchestre
(dont celle de Brüggen, Glossa, Dia-
pason d’or, cf. no 673) et une seule
Entrée par Gardiner (Erato, 1979),
l’unique intégrale était celle des Arts
Florissants (Erato, 1997, cf. no 446).
Basée sur la rigoureuse édition scien-
tifique de la version de juin 1739 par
Pascal Denécheau (qui signe la no-
tice du présent album), cette nou-
velle gravure prend en compte « la
majorité des changements de 1747,
1749, 1756 et 1764 » et offre même
– luxe suprême – la première ver-
sion de l’entrée La Musique, resti-
tuée pour la première fois dans sa
forme originelle. Tout un symbole,
tant c’est la musique qui vaut ici le
détour. Ivan A. Alexandre relevait
déjà la faiblesse du livret, « dérisoire
baliverne sur le thème des arts ré-
unis par l’opéra (successivement La
Poésie, La Musique et La Danse) ».
Certes, le second ballet de Rameau
ne vous éblouira guère par les trois
intrigues qu’il narre.
Là où William Christie semblait nous
tenir toujours à distance, György
Vashegyi et ses troupes nous em-
portent par un engagement de tous
les instants. Saluons d’abord l’Orfeo
Orchestra, mieux capté que dans
ses précédentes aventures fran-
çaises : un festin de couleurs, de
rythmes diversement approchés,
d’ambiances. Comparez la charmante
Musette en rondeau pour Terpsi-
chore, ses attaques comme
HORS SÉRIE I 129
• LES DIAPASON D’OR
effleurées, au Tambourin dont les
contre-chants sont habilement sou-
lignés, et les accents véritablement
inquiétants – renouveler l’écoute
d’un tel tube relevait de la gageure,
et Vashegyi y parvient. Louons aussi
le chœur, vaste comme l’était celui
de l’Académie royale de musique,
puissant, rond (même si çà et là telle
individualité détonne légèrement).
Tout cela donne bien des satisfac-
tions, comme le sens de la continuité
dont fait preuve le chef, ne laissant
aucun temps mort sans pour autant
presser inconsidérément le pas.
La distribution affiche dans l’en-
semble des voix plus fortes que celles
de Christie (chez qui Sarah Connolly
faisait exception). Tous possèdent
une grande maîtrise du style, tous
déploient une énergie débordante
qui fera passer sur telle tessiture un
rien trop grave, ou sur tel signe de
fatigue : la captation ayant eu lieu
au milieu de la crise liée à la pandé-
mie, certaines voix avaient un peu
perdu de leur endurance, et il a fallu
organiser les sessions en deux temps.
Car un enregistrement d’opéra n’est
pas qu’une accumulation d’ingré-
dients, il faut encore que la pâte
monte, que la sauce prenne. Comme
dans ces nouvelles Fêtes d’Hébé,
qui « marchent » et s’imposent dans
la discographie. Loïc Chahine
CAMILLE SAINT-SAËNS
1835-1921
Concertos pour piano nos 1 et 2.
Allegro appassionato. Rhapsodie
d’Auvergne. Wedding-Cake. Africa.
Alexandre Kantorow (piano),
Tapiola Sinfonietta,
Jean-Jacques Kantorow.
Bis (SACD). Ø 2018-2021.
TT : 1 h 25’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en janvier et février 2018,
janvier 2020 et septembre 2021 au
Tapiola Hall d’Espoo (Finlande) par
Martin Nagorni et Christian Starke,
mixé par Jens Braun. Malgré des
prises de son différentes dans une
acoustique mate, le piano, partout
d’une grande clarté, et l’orchestre,
aux sonorités denses, rivalisent de
précision et de définition.
Tout juste auréolé
de sa victoire
au  Concours
Tc h a ï k o v s k i ,
Alexandre Kan-
torow inaugurait
en 2019 une intégrale des
130 I HORS SÉRIE
concertos de Saint-Saëns par des
nos 3, 4 et 5 dont « la présence, la vo-
lubilité, la virtuosité, l’électricité, et
par-dessus tout l’art de faire chan-
ter l’instrument » tiraient partout
l’oreille (Diapason d’or de l’année,
cf. no  682). La seconde moitié
confirme les promesses de la pre-
mière. La cadence initiale de l’An-
dante sostenuto du Concerto no 2
(1868), comme rêvée, s’appuie sur
des notes graves majestueuses sans
être lourdes, vive et volontaire. Entre
bientôt un orchestre leste, agile,
dont les sonorités parfois un rien
prosaïques sont rachetées, partout,
par une souplesse, un ciselé dont
Kantorow père a le secret. Ecoutez
seulement, les infimes frémissements
du discours, ses respirations et ses
nuances subtiles dans l’Allegro scher-
zando, où les thèmes alternent et
s’apostrophent avec un sens du re-
bond, une légèreté évoquant irré-
sistiblement Mendelssohn. Cela vaut
aussi pour la grâce ailée de cette
tarentelle qui traverse le Presto,
ponctuée ici de cordes espiègles
comme rarement : pure merveille.
Un même allant, une même sensi-
bilité au détail bénéficient au mal
aimé Concerto no  1 (1858), où les
Kantorow père et fils s’amusent à
souligner les coups de menton, les
étincelles de génie et les clins d’œil
du jeune Saint-Saëns à ses modèles
révérés. Qu’ils enveloppent les fou-
cades du piano (Allegro assai) ou
qu’ils dessinent sous ses pas un pay-
sage d’une étonnante profondeur
(la « forêt de Fontainebleau » dans
l’Andante, où passe le souvenir de
Bach), les arrière-plans séduisent par
une finesse quasi chambriste.
Le résultat s’inscrit davantage dans
le sillage d’un Stephen Hough par
la virtuosité et la délicatesse du trait
(Hyperion, avec un orchestre moins
fouillé) que celui d’un Jean-Philippe
Collard (Emi), au brillant plus em-
pesé. Si la Tapiola Sinfonietta peine
à chalouper la valse de Wed-
ding-Cake (le Royal Philharmonic de
Previn nous y subjugue), elle déroule
une belle étoffe, ouvragée et colo-
rée, dans Africa et colle aux accents
rustiques de la Rhapsodie d’Au-
vergne, où la fusion avec le pianiste
est, une fois encore, superlative.
François Laurent
Phryné (version avec récitatifs
de Messager).
Florie Valiquette (Phryné), Cyrille
Dubois (Nicias), Thomas Dolié
(Dicéphile), Anaïs Constans
(Lampito), François Rougier
(Cynalopex), Patrick Bolleire
(Agoragine), Chœur du Concert
Spirituel, Orchestre de l’Opéra de
Rouen Normandie, Hervé Niquet.
Bru Zane. Ø 2021. TT : 1 h 04’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en mars et avril 2021
à l’Opéra de Rouen par Alice Ragon
et Jiri Heger. Au centre d’une scène
sonore très large prennent place
toutes les voix solistes. Au second
plan, le chœur s’intègre de manière
homogène à l’orchestre. Image très
précise et bien définie.
Créée en 1893,
Phryné allait s’im-
poser après Sam-
son et Dalila
comme l’ouvrage
lyrique le plus
joué du compo-
siteur. C’est pour
en faciliter encore
la diffusion que les dialogues de cet
opéra-comique furent transformés
en récitatifs, et leur mise en musique
confiée en 1896 à André Messager.
Choix judicieux (soufflé par Saint-
Saëns), travail d’orfèvre. La vivacité
du trait, la finesse et les couleurs de
la partition enchantent d’un bout à
l’autre – ah ! ce basson accentuant
le ridicule de Dicéphile (« Vois, en-
fant »). Ce magistrat d’Athènes imbu
de lui-même et de sa prétendue vertu
veut envoyer au cachot son neveu
Nicias, qui se ruine pour Phryné,
« femme de rien ». Furieux, le jeune
homme trouve refuge chez la belle
après avoir raillé le barbon avec en-
train dans des couplets avec chœur
dignes d’Offenbach.
Après avoir ouvert son cœur à Ni-
cias dans un duo plein de délica-
tesses, où les cordes semblent
prendre le pouls du jeune homme,
Phryné invoque Aphrodite (« Un soir
j’errais sur le rivage »). Le spectacle
d’une statue de la déesse, dont les
traits se confondent avec ceux de
Phryné, aura raison du courroux de
Dicéphile, soudain tombé sous la
coupe de la courtisane : « Je mets
à vos pieds la justice et les lois ! »
Nicias surgit : si l’ardent défenseur
de la vertu veut garder son poste
de magistrat, il devra renoncer à la
moitié de son argent au profit des
tourtereaux. Marché conclu. Les
jeunes gens et le chœur célèbrent
« un sage aimé des dieux ».
On admire partout, aiguillonné par
un Niquet tout feu tout flamme, l’en-
gagement des musiciens de l’Opéra
de Rouen (cuivres frondeurs, archets
aussi habiles dans l’élan que la gri-
mace, tambourins joyeux), comme
celui des chœurs et des solistes.
Leurs personnages ont du caractère
à revendre  : mordant dans ses
échanges avec le Dicéphile presque
trop noble de Thomas Dolié, le Ni-
cias fougueux de Cyrille Dubois s’at-
tendrit face à la Phryné de Florie
Valiquette, qui est la fraîcheur incar-
née. La jeune soprano canadienne,
au timbre et à l’aigu charmeurs, rend
justice à l’héroïne de Saint-Saëns,
comme jadis Andrée Esposito (cf.
le coffret Saint-Saëns de notre Dis-
cothèque idéale) et Denise Duval
dans une archive radio (en streaming)
dans laquelle sévissait en 1960 un
Nicias ingrat mais où nous comblait
le Dicéphile truculent d’André Ves-
sières. François Laurent
Symphonies no 3*
et « Urbs Roma ».
Thierry Escaich (orgue)*, Orchestre
philharmonique royal de Liège,
Jean-Jacques Kantorow.
Bis (SACD). Ø 2020. TT : 1 h 14’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en avril et octobre 2020
à la Salle philharmonique de Liège
par Ing Petry et Jens Braun.
L’image impressionne par le velouté
de sa pâte sonore. Les textures
orchestrales chaleureuses, l’unité de
ton donnent à l’ensemble une force
et une consistance harmonieuses.
Prise de son remarquable
de précision et de définition.
Il y a dans la di-
rection très alerte
de Jean-Jacques
Kantorow un mé-
lange d’autorité
et de spontanéité
qui nous avait conquis dans les Sym-
phonies nos 1, 2 et dans celle en la
majeur, objets du volet précédent
(cf. no 703). Le caractère fantasque,
la vitalité qui en résultent donnent
un relief inouï à la Symphonie en
fa majeur « Urbs Roma » (1856). Cou-
ronnée par la Société Sainte Cécile
de Bordeaux, exécutée à Paris puis
reprise à Bordeaux (pour la première
apparition du compositeur comme
chef d’orchestre), l’œuvre fut inex-
plicablement écartée de son cata-
logue officiel. Elle trouve ici sa gra-
vure de référence, l’emportant de
peu sur celle de Christian Macelaru
(Erato), un rien plus épaisse de trait.
Le Molto vivace, tourbillonnant du
début à la fin avec une vélocité cha-
leureusement assumée par les mu-
siciens liégeois, se charge d’une
exubérance qui marque également
le finale et ses variations espiègles.
La marche funèbre du Moderato as-
sai serioso – que Saint-Saëns recy-
clera un demi-siècle plus tard dans
sa partition pour L’Assassinat du duc
de Guise (1908) – baigne dans un
climat de tendresse émue, quand
Jean Martinon hier (Warner) et Ma-
celaru aujourd’hui lui donnent un
ancrage plus solennel.
La finesse du dessin, la souplesse
des contrastes dynamiques frappent
également dans la Symphonie no 3
en ut mineur « avec orgue » (1886).
Avec des accents plus coupants que
ceux du National de Macelaru, le
Philharmonique de Liège de Kan-
torow nous plonge d’entrée dans
le « sentiment sombre et agité »
évoqué par Saint-Saëns dans le Pro-
gramme analytique qu’il rédigea
pour la création à Londres. Les trans-
formations du thème fondamental
évoluent vers une « tranquillité plus
grande » qui s’épanouit dans le Poco
adagio, gradué avec délicatesse, où
l’orgue de Thierry Escaich se fond
paisiblement sans rien brusquer. La
sèche et vigoureuse clarté du se-
cond mouvement nous transporte,
l’élément « fantastique, qui se dé-
clare franchement dans le Presto »
est bien là, avec ses badinages d’ar-
pèges et de fusées.
La rentrée Maestoso de l’orgue pos-
sède un éclat lumineux, une majesté
qui n’ont rien, là encore, d’écrasant.
Puis, c’est l’apothéose, grandiose,
foudroyante, glorieuse – sans alen-
tissement ni poids mort – dans un
aveuglant ut majeur.
François Laurent
OTHMAR SCHOECK
1886-1957
Elegie op. 36.
Christian Gerhaher (baryton),
Kammerorchester Basel,
Heinz Holliger.
Sony. Ø 2020. TT : 58’.
TECHNIQUE : 3,5/5
Enregistré en mars 2020 par Joël
Cormier au Landgasthof de Riehen
(Suisse). Le baryton, capté en gros
plan, s’intègre fort bien à l’ensemble
instrumental. Malgré des couleurs
chaleureuses, l’image manque un
peu de profondeur. A noter quelques
sifflantes sur la voix.
Entrepris à l’été
1922, créé à Zu-
rich en  mars
1923, ce premier
cycle de lieder
dans la riche pro-
duction de Schoeck a été peu en-
registré (Fischer-Dieskau n’y a pas
touché, étrangement). Son titre af-
fiche un lyrisme intime de la perte,
dépourvu d’argument narratif. En
vingt-quatre poèmes (six emprun-
tés à Eichendorff, les autres à Le-
nau), l’assortiment thématique (mé-
lancolie, amour défunt, le soir,
l’automne) approfondit une expé-
rience sensitive (la forêt est centrale)
et psychique déployée dans les
formes de l’écriture musicale.
Or celle-ci ne se réduit pas à har-
monie postromantique de la nos-
talgie : Schoeck n’est pas un autre
Pfitzner. La voix de baryton s’ajoute
à un ensemble de chambre (vents,
cordes, piano, percussions discrètes)
suivant des combinaisons subtiles,
parfois comparables aux sections
méditatives de L’Histoire du soldat
de Stravinsky. L’importance de l’élé-
ment mélodique dépend d’un jeu
raffiné sur les textures harmoniques,
sur le rythme également (nos 11 et
13). Schoeck fonde aussi son lan-
gage sur un recours flexible à l’os-
tinato, à partir de courtes cellules
mélodiques ou métriques, d’où naît
une suavité lancinante, essentielle
à l’élégiaque.
Le piège réside alors, malgré
quelques lieder soudain âpres ou
véhéments (nos 7 et 18), dans ce ca-
ractère d’élégie continue, vulnérable
à l’uniformité. Rien de tel avec cette
nouvelle version, qui s’écarte de l’op-
tion plus traditionnellement lyrique
d’Andreas Schmidt avec le Musik-
kollegium de Winterthur (CPO, 1997).
Non seulement la voix s’insère ici
plus délicatement dans le tissu ins-
trumental (si beau et atmosphérique),
mais Christian Gerhaher fascine par
son art de déjouer toute inertie sans
renoncer au dépouillement hardi de
son style (no 15, à fleur de lèvres).
Les modulations de la mezza voce
semblent infinies, l’interprète s’aven-
turant au bord du parlando, sans
qu’il s’agisse de Sprechgesang.
Cette manière vigilante ne perd ja-
mais la ligne intérieure, mystérieuse,
des espaces (Welke Rose, avec cor
anglais comme le lied initial), capable
d’un sublime effacement quand ad-
vient la consolation ultime (Der
Einsame, dont Gerhaher a merveil-
leusement servi la mise en musique
par Schumann). L’ascèse du détail
ne tourne jamais à l’explication de
texte : la voix, mêlée à l’ensemble,
navigue plutôt entre divers états de
conscience (Mondlicht), s’immerge
dans un bain de mémoire inapaisée
(Verlorenes Glück). Après la réussite
de Christian Gerhaher et du Qua-
tuor Rosamunde dans le Notturno
de Schoeck (ECM, 2008, Diapason
d’or), voici, en communion d’esprit
avec Heinz Holliger, la révélation en-
tière d’un chef-d’œuvre.
Jean-Philippe Grosperrin
ARNOLD SCHÖNBERG
1874-1951
Quatuors à cordes nos 1 et 3.
Quatuor Gringolts.
Bis (SACD). Ø 2021. TT : 1 h 20’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré par Andreas Werner
en mars 2021 au Studio de la SRF
de Zurich. Une image homogène et
une agréable définition des timbres
du quatuor à cordes.
Près de cinq ans
après un enregis-
trement majeur
des Quatuors
nos  2 et 4 (Bis,
Diapason d’or, cf.
o 
n 660), l’excellent ensemble formé
autour du violoniste Ilya Gringolts,
avec une altiste et un violoncelliste
venus du Quatuor Amati, revient à
Schönberg pour des interprétations
plus intenses encore, plus fouillées
dans le détail, et où la précision d’ar-
chet, la sonorité libre, pleinement
assumée, s’avèrent une nouvelle fois
exemplaires.
Monument d’un seul tenant, le Qua-
tuor no 1 achevé en 1905 est le der-
nier et le plus grand volet de la tri-
logie d’œuvres en ré mineur du jeune
Schönberg, succédant au sextuor La
Nuit transfigurée et au poème sym-
phonique Pelléas et Mélisande. L’in-
croyable densité du discours, la vi-
vacité de la pensée s’accompagnent
d’une grande forme puissamment
architecturée, nec plus ultra du dé-
veloppement thématique perma-
nent. Moins austères et abstraits que
les Juilliard I et II (Sony) ou les Prazak
(Praga Digitals), tout aussi analytiques
que les LaSalle (DG), les Gringolts
en font davantage ressortir la concen-
tration du propos, l’infinité vertigi-
neuse des nuances, avec une distri-
bution de l’énergie savamment
répartie sur de longues périodes.
Dans ce contexte d’un langage hé-
rissé de dissonances, ultrachroma-
tique mais encore tonal, l’auditeur
est gagné par une sensation inces-
sante de surprise et de découverte,
qui prépare à l’atonal Erwartung
comme au sériel Trio à cordes.
Loin de cette épopée à grande
échelle et à la foisonnante polypho-
nie, le Quatuor no 3 (1927) pose des
défis qui ne sont pas moindres. Avant
tout la contradiction entre un lan-
gage nouveau, strictement dodé-
caphonique, et les schémas formels
traditionnels dans lesquels Schön-
berg tente de le couler. Non sans
une certaine sécheresse, du moins
un réel détachement émotionnel –
bref, une attitude antiromantique
et néoclassique bien dans l’esprit
de l’époque.
Le premier mérite du Quatuor Grin-
golts est de surmonter ces obsta-
cles par sa souplesse de phrasé, son
expressivité naturelle, l’extrême raf-
finement de ses inflexions et de ses
timbres. Tout au long des quatre
mouvements, les oscillations entre
tensions contrapuntiques et ryth-
miques, l’aération de la texture et
la légèreté voulue du climat sont
traduites avec une acuité confon-
dante et une sensibilité sismogra-
phique. Malgré l’absence évidente
de polarisations tonales et d’harmo-
nie consonante, il se dégage de ces
groupes thématiques souvent bril-
lamment ou fébrilement profilés –
et toujours soumis au principe de
la variation perpétuelle – une étrange
sensation d’euphorie.
Patrick Szersnovicz
FRANZ SCHUBERT
1797-1828
Les quinze quatuors à cordes.
Quatuor Modigliani.
Mirare (5 CD). Ø 2021. TT : 6 h 18’.
TECHNIQUE : 5/5
Enregistrés par Hugues Deschaux
au Reitstadel de Neumark
(Allemagne) en février et mars 2021,
au Théâtre-Auditorium de Poitiers
en mai et octobre 2021 et à la Salle
de Musique de La Chaux-de-Fonds
en juin et septembre 2021. La grande
proximité offre grain, contours et
fines textures. Le quatuor à cordes
ne perd en rien de son unité au sein
d’un espace aéré. Outre la beauté
superlative des timbres, saluons
la restitution d’images sonores
assez similaires malgré trois
acoustiques distinctes.
HORS SÉRIE I 131
• LES DIAPASON D’OR
En plusieurs ses-
sions sur une pé-
riode de dix mois
et dans trois lieux
différents (Neu-
markt, Poitiers,
La Chaux-de-Fonds), le Quatuor
Modigliani fête ses presque vingt
ans d’existence par une réalisation
de haut vol : une intégrale des quinze
quatuors à cordes de Schubert, la
première jamais enregistrée par une
formation française. Délaissant
l’ordre strictement chronologique,
les Modigliani ont procédé, non sans
pertinence, par association : Har-
monie (Quatuors nos 1, 4, 13 « Ro-
samunde »), Art du chant (nos 2, 6,
10), Classicisme (nos 3, 8, 11), Etats
d’âme (nos 5, 9, 14 « La Jeune Fille
et la mort »), Clair-obscur (nos  12
« Quartettsatz », 7, 15). Le cycle est
fascinant, exigeant et donne le ver-
tige : onze quatuors de prime jeu-
nesse composés entre 1811 et 1816,
certes emplis de pépites, de pres-
sentiments et de superbes intuitions
mais aussi de redites et de mala-
dresses, et les quatre chefs-d’œuvre
de la maturité (Quatuors nos 12 à 15,
1820-1826), qui appartiennent aux
sommets du genre.
Dans cette interprétation d’une
constante et lumineuse beauté, l’har-
monie et l’équilibre des pupitres, la
fusion des timbres le disputent à la
sûreté rythmique et à la transparence
de la trame. Depuis leur album
Haydn-Bartok-Mozart (Diapason d’or,
cf. no 698), les Modigliani ont encore
gagné en accomplissement tech-
nique et stylistique.
Mariant liberté narrative, aération
de la polyphonie, densité des at-
taques et de la texture, Amaury
Coeytaux, Loïc Rio (violons), Laurent
Marfaing (alto) et François Kieffer
(violoncelle) plongent l’auditeur dans
une dimension d’épopée (Quatuor
no  15 en sol majeur D 887) ou de
drame (Quartettsatz en ut mineur,
« La Jeune Fille et la mort »), pétrie
de rigueur et absolument dénuée
de pathos.
Dans les partitions de jeunesse les
plus prémonitoires (Quatuors nos 5,
7, 9, 11), la subjectivité, les sautes
d’humeur, les clairs-obscurs sont
bien présents et livrent leur mys-
tère (qui est souvent de réitération
inlassable), mais nos musiciens se
gardent d’en surjouer ou d’en exa-
cerber l’expressivité. Grande réus-
site – sans doute la plus belle
132 I HORS SÉRIE
gravure depuis celle, il y a quelques
décennies, des Alban Berg (War-
ner) –, l’approche du Quatuor no 13
« Rosamunde » en la mineur, le seul
publié du vivant de Schubert, offre
une intériorité, une intégrité, un en-
gagement implacables et impres-
sionnants, doublés d’une limpidité
des transitions exemplaire.
Cette œuvre et les deux suivantes
requièrent des interprètes une
concentration inouïe et un grand
raffinement de pensée. Nous les
trouvons ici. Les Modigliani mettent
parfaitement en lumière la puissance
et l’intensité immédiates de ces trois
quatuors, mais aussi leurs secrètes
autant qu’interrogatives inflexions
– qu’on pourra juger sophistiquées
mais qui ne sont que nuances ja-
mais anémiées. En leur offrant un
climat ainsi dépouillé et irradiant,
les quatre Français restituent ces
chefs-d’œuvre du romantisme al-
lemand dans l’extrême vérité de
leurs accents et de leurs couleurs.
Patrick Szersnovicz
Sonates pour piano D 840
« Reliquie » et D 960.
Jean-Marc Luisada (piano).
La Dolce Volta. Ø 2021. TT : 1 h 13’.
TECHNIQUE : 5/5
Enregistré en février et mars
2021 à la grande salle de l’Arsenal
de Metz par Frédéric Briant.
Piano aux timbres chaleureux,
d’un beau relief et d’une définition
remarquable. Chaque note
de n’importe quel accord
s’entend distinctement sans perte
de la texture globale. La précision
des basses côtoie une richesse
harmonique subtile.
Schubert, Jean-
Marc Luisada
l’avait abordé au
disque par une
frémissante lec-
ture de «  La
Truite  » en compagnie des Mo-
digliani, complétée par la Sonate
D 537 (RCA, 2014). Il y revient au-
jourd’hui, après avoir pris le temps
du « travail d’introspection appro-
fondi » que l’œuvre du compositeur
viennois lui semble nécessiter. Cette
longue analyse a porté tous ses
fruits : il nous offre là une interpré-
tation habitée, personnelle, qui
réussit le miracle de concilier la mé-
lancolie parfois douloureuse du
propos et la clarté d’une sonorité
rayonnante et délectable.
De la Sonate D 840 « Reliquie », le
pianiste ne retient que les deux
premiers mouvements, les seuls
entièrement écrits par Schubert ;
il écarte ainsi les deux autres, com-
plétés par Ernst Krenek, estimant
que « le compositeur a déjà dit l’es-
sentiel ». Les accents sont fermes,
exempts de la moindre brutalité,
les phrasés respirent au contraire
avec grâce, le piano s’exprime ten-
drement dès que la lumière traverse
les nuages schubertiens. Dans la
D 960, l’instrument chante et contre-
chante (on entend dans le premier
mouvement des thèmes secondaires
ou des jeux de réponse rarement
soulignés), et s’ébroue sans préci-
pitation (le scherzo, abordé paisi-
blement, répond parfaitement à
l’injonction de Schubert  «  con
delicatezza »).
L’interprète est toujours prêt à re-
lancer le discours, à nous surprendre,
en laissant libre cours à une imagi-
nation très fertile. Ce piano radieux
jusque dans la pénombre délivre un
message d’optimisme, comme si les
pleurs étouffés et les plaies mal ci-
catrisées que renferment ces deux
sonates trouvaient l’apaisement. En-
tendons-nous bien : Luisada n’es-
tompe pas ce que ces pages ont de
douloureux (« cette musique, ce sont
des lames de rasoir sur le cœur ») ;
il nous apprend à être attentifs aux
moindres signes d’espoir qu’elles
peuvent transmettre.
Jérôme Bastianelli
Schwanengesang. Quintette
D 956*. MENDELSSOHN :
Lied ohne Worte op. 30 no 1.
F. MENDELSSOHN :
Schwanenlied op. 1 no 1.
Julian Prégardien (ténor),
Martin Helmchen (piano) (a).
Christian Tetzlaff,
Florian Donderer (violons),
Rachel Roberts (alto),
Tanja Tetzlaff, Marie-Elisabeth
Hecker (violoncelles).
Alpha (2 CD). Ø 2020.
TT : 1 h 53’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en juin et octobre 2020
à la Sendesaal de Brême
par Sebastian Stein et Christoph
Franke. Voix et piano se superposent
au centre d’une image peu large,
tout en conservant un certain
relief. Timbres, définition, espace,
présence sont très agréablement
restitués. Le quintette bénéficie
d’un beau relief.
C’est un Julian
Prégardien épa-
noui que nous re-
trouvons ici. Avec
une voix d’une
beauté sonore et
d’une maîtrise que seules lui ont
donné la patine du temps et la dis-
cipline, son Schwanengesang au
côté d’un Martin Helmchen inspiré
sidère bien souvent. Prenez la simple
Fischermädchen, et écoutez cette
manière de ne point tout à fait so-
noriser la fin des mots, comme s’ils
mouraient sur ses lèvres, avec une
simplicité et une délicatesse saisis-
santes. Partout, la ligne et l’inflexion
sont magiques.
Il faut cela pour ne pas lasser dans
Abschied et pour convaincre dans
Kriegers Ahnung, dont la bravoure
le cède à la lassitude du soldat re-
cru. Les Heine sont prodigieux de
maîtrise. Helmchen trouve au fond
de son clavier des miroitements que
le ténor met dans sa voix. Ihr Bild,
à fleur de mots, ouvre des abîmes.
Die Stadt, étonnamment, s’appuie
sur une rigueur rythmique presque
démonstrative pour conquérir cette
gravité hallucinée qui emporte. Ju-
lian Prégardien et Martin Helmchen
se tiennent, avec cette interpréta-
tion, aux côtés des plus grands :
cette intensité altière, cette sugges-
tion affleurante sans emphase nous
ramènent directement à Peter An-
ders ou même, chez les barytons,
à Gerhard Hüsch.
Le Quintette à cordes D 956 qui,
sur le second disque, suit cet opus
D 957, lui fait écho par une rigueur
extrême, une urgence et même une
fièvre qui jamais ne compromettent
la ligne ni le galbe sonore. L’Ada-
gio semble présenter l’espèce de
tremblement inquiet qu’on trouve
dans Am Meer. Demeure toujours
dans cette lecture quelque chose
de brillant et minéral à la fois qui
contraste fortement avec l’intimité
chantante de Casals et consorts,
ou avec le cantabile discret des Me-
los – c’est bien davantage (effet de
génération ?) à la puissance robuste
des Sine Nomine que fait songer
cette interprétation. Un « bloc »
schubertien exceptionnel.
Sylvain Fort
ROBERT SCHUMANN
1810-1856
Arabesque op. 18. Kreisleriana
op. 16. Fantaisie op. 17.
Stephen Hough (piano).
Hyperion. Ø 2020. TT : 1 h 10’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistrement réalisé en avril 2020
au Henry Wood Hall, à Londres,
par David Hinitt. On admire un piano
centré, une image peu large, une
définition homogène des registres,
une dynamique très satisfaisante
et surtout un bel équilibre entre
l’instrument et l’acoustique colorée
qu’on devine en arrière-plan.
Tout ici n’est que
séduction. Il y a
d’abord le son,
d’une présence,
d’une chaleur re-
marquables : ce-
lui d’un Bechstein coloré, dont les
basses donnent le meilleur d’elles-
mêmes dans les nuances piano. Il y
a ensuite le rubato souple et d’une
exquise élégance : celui d’un artiste
qui ose et ne se contente pas de
tricoter l’Arabesque, ici frémissante
comme rarement, avant de s’éva-
nouir tel un songe ou une illusion.
Stephen Hough n’est pas loin d’y
retrouver la liberté rêveuse d’un
Kempff (DG, version 1951).
Dans les Kreisleriana, sans doute
l’œuvre la plus hallucinée de Schu-
mann, et une de ses plus cyclo-
thymiques, la science des timbres
et la maîtrise des plans sonores du
musicien anglais subjuguent. Sa
prise de parole pleine de vigueur,
parfois véhémente, sa diction élo-
quente, sa mise en valeur de la
polyphonie rendent pleinement jus-
tice à la richesse du texte. Les pas-
sages « en creux », si difficiles à
habiter, fascinent particulièrement,
à l’image de cette mer étale dans
la troisième pièce (« langsamer », à
partir de 36’’), d’abord merveilleu-
sement sereine mais dont les ombres
finissent par inquiéter : du grand
art. Hough cravache son clavier dans
la septième pièce, comme pour en
libérer des chevaux de feu, avant
de conclure la huitième (et le re-
cueil) sur la pointe des pieds.
Non moins fantasque et dominée,
sa nouvelle version de la Fantaisie
op. 17 possède plus d’ampleur que
la précédente (Virgin), ne serait-ce
que du point de vue sonore. Et si
notre héros adopte, à la fin – terri-
fiante – du deuxième mouvement,
un tempo moins chevaleresque qu’en
1988, il nous bluffe dans le finale
par ces phrasés mouvants, qui rap-
pellent ceux de l’Arabesque ou de
certaines méditations des Kreisle-
riana, comme par la vigueur inat-
tendue de ces accords pointés
(à 4’ 43’’). Un lien secret semble ainsi
unir ces trois œuvres écrites pen-
dant la période particulièrement fé-
conde de 1836-1839. Ce n’est pas
le moindre atout de cet album ré-
vélateur et hautement personnel.
Bertrand Boissard
Etudes d’après Paganini op. 3.
Etudes de concert d’après
Paganini op. 10. BRAHMS :
Variations sur un thème
de Paganini op. 35.
Joseph Moog (piano).
Onyx. Ø 2021 TT : 1 h 02’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en mars 2021 au studio
de la SWR de Kaiserslautern
(Allemagne) par Angela Öztanil.
Le piano est capté avec beaucoup
de précision, jusque dans
l’articulation des traits les plus
rapides, extrêmement définis.
L’image globale n’est pas très large.
C’est une belle et
légitime idée que
de relier les
Etudes d’après
Paga nini d e
Schumann et les
Variations Paganini de Brahms, si
différentes soient-elles. En 1832,
Schumann s’attache dans son Opus 3
à transcrire presque littéralement
certains des vingt-quatre Caprices
du violoniste italien (il le fera plus
librement dans la deuxième série,
son Opus 10, intitulée Etudes de
concert). Trente ans plus tard,
Brahms se concentre sur le seul Ca-
price no  24, le plus célèbre, pour
nourrir deux cahiers de variations.
Ici, comme pour Liszt dans ses
propres arrangements des Caprices,
la poésie est le vrai prétexte de
l’hommage, et la virtuosité sa ser-
vante appliquée.
Joseph Moog séduit par un toucher
particulièrement fin et précis, qui
confère aux pages de Schumann
leur dimension fantasque (op. 3 nos 1
et 5), subtile et chantante (op. 3 no 3),
exaltée parfois (op. 10 no 2), puis-
sante (op. 3 no 6) et très accomplie
(op. 10 no 4). Ces qualités s’affirment
davantage encore dans l’Opus 35
de Brahms, que Clara Schumann
qualifiait de « variations de sorcière ».
Et c’est en magicien du clavier que
Moog en restitue tous les sortilèges
sonores. Ce qui est parfois traité
comme un ensemble rectiligne est
ici fascinant d’invention. Le pianiste
de trente-quatre ans propose une
vision orchestrale magnifiquement
vivante qui souligne la moindre in-
flexion de tempos et tout change-
ment de couleur, aussi bien dans
les pages d’une scintillante virtuo-
sité que dans les variations lentes ;
ainsi la rêveuse boîte à musique
qu’est la Variation XI du premier
Livre, aux sonorités irréelles, ou la
charmeuse romance du second livre
(Var. XII). Partout s’expriment la li-
berté farouche, le caprice et ce dé-
hanché tzigane (le thème déjà, lancé
comme un coup de fouet) si présent
au cœur de la production brahm-
sienne. Après la version de Kissin
(Sony, 1998), pianistiquement stu-
péfiante mais plus univoque, Joseph
Moog nous offre la nouvelle réfé-
rence de cette partition diabolique.
Jean-Yves Clément
Intégrale des lieder.
Christian Gerhaher (baryton),
Anett Fritsch, Julia Kleiter,
Christina Landshammer, Sibylla
Rubens, Camilla Tilling (sopranos),
Stefanie Iranyi, Wiebke Lehmkuhl
(mezzos), Martin Mitterrutzner
(ténor), Gerold Huber, James
Cheung (piano).
Sony (11 CD). Ø 2004-2020.
TT : 10 h 56’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistrements réalisés
au Studio 2 de la Radio bavaroise,
à Munich, entre 2004 et 2020.
Le timbre et la présence du piano,
comme ceux du baryton et des huit
autres chanteurs qui alternent ou se
combinent dans différents lieder,
peuvent varier d’un opus à l’autre.
Mais l’ensemble conserve une belle
cohérence sonore et l’acoustique
demeure partout la même.
Près de trois cents
lieder, à une ou
plusieurs voix.
Manquent
quelques essais
de jeunesse, pré-
sents dans l’intégrale Hyperion ac-
complie par Graham Johnson, qui
épousait l’ordre chronologique avec
une vingtaine de chanteurs. Or la
somme voulue par Christian Gerhaher
– il s’y taille la part du lion, schuman-
nien invétéré « comme d’autres sont
wagnériens » – donne chaque opus
dans sa continuité, en marquant clai-
rement les deux pôles du corpus :
la floraison insensée de 1840 pour
les six premiers disques, puis les
compositions tardives (1849-1852),
souvent plus radicales.
Panorama neuf  : l’intégrité de
chaque groupe fait mieux sentir la
pensée poétique de Schumann.
L’Opus 98a, alternant les figures du
Wilhelm Meister, commence (Kennst
du das Land) où s’achève l’Album
pour la jeunesse, idéalement par-
tagé entre Gerhaher et Christina
Landshammer. Replacer Der arme
Peter dans le sillage de Blondel et
de Loreley (Opus 53) décuple son
effet. La terrible Löwenbraut ouvre
une série différenciée sur la répé-
tition (Opus 31), jusqu’à Die rote
Hanne et son refrain rendu à un qua-
tuor de solistes.
On retrouve deux albums déjà pa-
rus en 2019 (« Frage » et « Myrthen »
avec Camilla Tilling, cf. no  676
et 685), les Opus 39, 40 et 36 pro-
venant du génial « Melancholie »
(RCA, 2007). Mais du premier Schu-
mann de Gerhaher (2004) ne sub-
sistent que Belsatsar et Löwenbraut :
voici un nouveau Dichterliebe et,
pour couronner le tout, un nouvel
Opus 90 (clos par Requiem), tous
deux caractéristiques de l’évolution
du baryton, accusant la précision
élocutoire (le verbe commande),
l’intériorisation des nuances au bord
du silence, l’ascèse de la ligne. Le re-
make du sublime Einsiedler de 2007
sonne moins sombre et plein, plus
ramassé dans la dynamique, mais
encore plus recueilli.
La décantation des grands Heine
(Opus 24 et 48) estompe l’élan ju-
vénile dans un paysage mental
comme abstrait du monde.
Mais quelle force d’étrangeté, d’oni-
risme, dans cette économie ! La
science de la mezza voce, de la voix
mixte, porte une vision hors pair.
Dans Mit Myrten und Rosen, Abends
am Strande ou Mein Wagen rollet
langsam, conduite et fin stupéfient,
et plus encore l’interprétation des
lieder tardifs, épiphanies secrètes
(Opus 90 et 96 en tête) où s’entend
l’exploration par Schumann d’une
déclamation nouvelle (Opus 89).
Cependant le relief ni le caractère
ni le sourire ne manquent à l’Hidalgo,
aux chants de hussards (Opus 117).
La diversité d’humeurs est bien là
(Opus 119 et 127), avec une récita-
tion fantastique, terrassante, dans
les ballades (Le Gant de Schiller,
dernière venue).
HORS SÉRIE I 133
• LES DIAPASON D’OR
Gerold Huber ravit partout, en inte-
raction intime et à égalité vraiment
avec la voix, conjuguant comme son
alter ego rigueur et imagination. Cet
art souverain de timbrer, de phraser,
ne sacrifie jamais la netteté rythmique.
Quant aux autres chanteurs, Sibylla
Rubens peine certes dans Früh-
lingsliebe, et le Spanisches Lieders-
piel à quatre est moins réussi qu’un
Minnespiel épatant, mais bénie soit
Julia Kleiter : tenue et lumière, sen-
sibilité absolument juste (Frauenliebe),
elle touche au cœur de Mignon ou
de Philine, prodiguant autant de beau-
tés harmonieuses en duo (avec
l’opulent mezzo de Wiebke Lehmkuhl)
ou en trio féminin (Opus 114). Un en-
semble indispensable (notices en al-
lemand et anglais, poèmes non tra-
duits). Jean-Philippe Grosperrin
ÉRIC TANGUY
NÉ EN 1968
Quintette avec piano (a).
In A Dream (b). Spirales (c).
Nachtmusik (d). Rhapsodie (e).
Sonata breve (f). Lacrymosa (g).
Trio avec piano (h).
Pierre Génisson (clarinette) (g),
Alexandra Conunova (violon) (b, f),
Rosanne Philippens (violon) (h),
Lise Berthaud (alto) (e), Edgar
Moreau (violoncelle) (c, h), Suzana
Bartal (piano) (a, b, c, d, e, g),
David Kadouch (piano) (h),
Quatuor Diotima (a) .
Erato. Ø 2021. TT : 1 h 14’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en février, mai et juillet
2021 à la Salle Cortot et à la Salle
Colonne (Paris) par Cécile Lenoir.
Une belle homogénéité d’ambiance
sonore et de couleurs entre toutes
les formations (quintette, duos
divers, solo et trio). Des images qui
ne manquent pas de matières ni
textures mais cependant d’ampleur,
un peu ramassées.
Après avoir eu
pour maîtres Ivo
Malec, Horatiu
Radulescu et Gé-
rard Grisey, Eric
Tanguy passa,
dès le mitan des années 1990, d’une
musique résolument avant-gardiste
issue de la mouvance spectrale à
un langage plus clairement conso-
nant, mélodique et lyrique, sans ver-
ser dans la mode rétro ou néoto-
nale. Lui-même violoniste, il a fait
une large place aux instruments à
cordes au sein de sa musique de
134 I HORS SÉRIE
chambre, leur consacrant outre un
quintette et un trio avec piano que
l’on trouvera ici, plusieurs pièces
solo d’importance, mais aussi deux
quatuors à cordes, créés l’un par
les Arditti l’autre par les Ysaÿe.
Bénéficiant d’interprétations d’une
perfection rare et d’une envoûtante
séduction, le panorama de sa pro-
duction chambriste que nous offre
Erato renferme plusieurs premières
au disque. Dans ce corpus, le com-
positeur français s’éloigne plus en-
core que dans ses œuvres orches-
trales et concertantes (Concerto
pour clarinette, Matka, Ondine, cf.
no 706) de l’avant-gardisme de ses
débuts. Sa musique de chambre,
toute fluide et souvent consonante
qu’elle puisse sembler, laisse trans-
paraître de savoureuses complexi-
tés rythmiques et une science
harmonique et mélodique, essen-
tiellement d’obédience modale, à
quoi se reconnaît l’acquis de l’ex-
périence spectrale.
Est-ce la sensualité, riche en nuances
et en couleurs, du jeu de Lise Ber-
thaud, de Pierre Génisson, jointe à
la musicalité de Suzana Bartal ? La
Rhapsodie (2017) pour alto et piano
et Lacrymosa (2013) pour clarinette
et piano se détachent de cet at-
trayant parcours. Ces pièces tra-
duisent un vrai sentiment d’intros-
pection dans une langue pourtant
virtuose, volubile mais surtout vive
et directe, se gardant des outrances
décoratives comme des contraintes
du moindre système.
Ailleurs – Sonata breve (1999) pour
violon seul, Nachtmusik (2015) pour
piano – sourd parfois un parfum dif-
fus de néoclassicisme ou de néo-im-
pressionnisme, teinté de lointaines
réminiscences (Bartok, Messiaen,
Debussy), sans que l’apparente si-
militude de certains agrégats et mé-
lismes empêche la diversité du
contenu expressif. Page la plus am-
bitieuse et substantielle du pro-
gramme, le Quintette avec piano
(2018-2019) est ici brillamment dé-
fendu par Bartal et les Diotima. Il
joue sur le contraste entre de ver-
tigineuses et quasi obsessionnelles
figures répétitives, véhémentes et
volontiers hachées, et une métamor-
phose progressive de textures ex-
plorant – de façon partiale mais sub-
tile – l’alliage du clavier et du quatuor
à cordes, resté chez d’autres si
convenu et chargé d’histoire.
Patrick Szersnovicz
ANTONIO VIVALDI
1678-1741
« Specchio veneziano ». Sonate
op. 1 no 1. Sonate pour violoncelle
RV 40 (Largo). Sonate à deux
violons RV 68 (Andante). Follia
RV 63. REALI : Sinfonie I, II, IV,
IX, X, XII. BACH : Concerto
BWV 972 (Larghetto).
Le Consort.
Alpha. Ø 2021. TT : 1 h 08’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en mars 2021 à la Galerie
dorée de la Banque de France, à
Paris, par Hugues Deschaux.
Les instruments sont captés en
grande proximité, ne laissant rien
perdre des détails du jeu. Une image
ample, toujours excellemment
définie, où le grain et la texture des
cordes sont mis en évidence.
Excellente idée
que de mettre en
«  miroir  »
(specchio, en ita-
lien) Vivaldi et
Giovanni Battista
Reali, exacts contemporains à Ve-
nise ! D’autant plus que le premier
opus de chacun des deux (publiés
respectivement vers 1701-1703 et
en 1709) se conclut sur une Folia pour
deux violons, violoncelle et basse.
Vivaldi rendait ainsi hommage à
l’Opus 5 de Corelli, et Reali à Vivaldi.
Bouillonnante, celle de Reali rappelle
directement la verve du Prêtre roux,
quand l’Allegro de sa Sinfonia IV est
tout à fait corellien. La fluidité de la
sévère Sinfonia IX, la tendresse de
la Sinfonia X nous convainquent éga-
lement de l’intérêt de redonner vie
aux œuvres de ce musicien mysté-
rieux, violoniste dans les opéras vé-
nitiens, dont on perd la trace à Guas-
talla. D’autant qu’elles sont ici
illuminées par l’interprétation tout
en audace, en brillance et en sen-
sualité du Consort.
Les pages de Vivaldi montrent com-
bien, dès ses œuvres de jeunesse,
ce dernier donne la priorité à des
impressions ou des images. Fusion-
nant tradition et inventivité, l’écriture
s’adapte et semble un immense ter-
rain de jeu au milieu de ruines an-
tiques. Ainsi, la Sonate RV 73 glisse
de l’austérité à la danse en explorant
espaces et couleurs.
Nous admirons partout l’implication
du Consort qui trouve naturellement
les moments de recueillement, de
théâtre, de danse, de virtuosité ju-
bilatoire, et qui sait mettre en valeur
les passages où la conscience de
l’instant présent prend le dessus –
diminutions de la RV 73, ornemen-
tation délayée de Taylor sur la trans-
cription de Bach… Quelle texture
miraculeuse dans la sonate à deux
violons sans basse RV 68 ! Et cette
Folia où tout est possible… Saluons
l’énergie de Hanna Salzenstein, au
violoncelle, qui est pour beaucoup
dans l’élan, la puissance et l’émotion
extraordinaire qu’exhale ce riche
programme. Un beau « miroir véni-
tien  », dont les multiples reflets
mènent toujours l’œil vers un nouvel
horizon. Olivier Fourés
JÖRG WIDMANN
NÉ EN 1973
Das heisse Herz. SCHUMANN :
Lieder op. 90 et op. 98a.
Christian Immler (baryton),
Andreas Frese (piano).
Alpha. Ø 2020. TT : 1 h 09’.
TECHNIQUE : 3/5
Enregistré par Michaela Wiesbeck
en septembre et novembre 2020
à la Markus-Sittikus-Saal de
Hohenems (Autriche) . Couleurs
plaisantes, bel équilibre. Pourtant,
le piano apparaît corseté dans
une acoustique un rien trop étroite,
tandis que la voix du baryton
s’épanouit dans un espace plus large.
Excellence dans
le lied et intelli-
gence de  pro-
grammes origi-
naux : ces deux
traits de Chris-
tian Immler se confirment ici. A pro-
pos de l’album « Im schönen Strome »
(2015, Bis, cf. no 641), Hélène Cao
louait le sens supérieur de l’agogique
et du discours, la diction captivante
et sans maniérisme, l’accueil à la
complexité expressive. L’Opus 24
de Schumann en profitait alors,
comme ici son Opus 90 et tous les
poèmes du Harpiste extraits de Wil-
helm Meister (rarement rassemblés
au disque). La franchise du propos,
très incarnée, égale la distinction
du phrasé, la liberté du verbe ly-
rique, en accord sensible avec le
piano d’Andreas Frese, bien timbré
et présent. Einsamkeit déploie à la
fois un paysage et une intériorité,
Der schwere Abend est construit
avec une économie sans faille qui
culmine dans le dernier vers, comme
déjà la fin du Lied eines Schmiedes,
suggestive, ambiguë. Ampleur dy-
namique et concentration spirituelle
s’allient dans un Requiem de haut
rang, mais le groupe du Harpiste
impressionne plus encore. La palette
du baryton, la diversité des tons (vio-
lence rentrée dans Wer nie sein Brot,
mystère frémissant pour An die Tü-
ren) dressent une figure de chair,
plus tourmentée que la décantation
de Christian Gerhaher dans son in-
tégrale récente.
Le thème de la solitude reliait les
deux opus de Schumann ; il struc-
ture le cycle majeur de Jörg Wid-
mann, composé en 2013 et dont voici
la première au disque. Son titre (Le
Cœur ardent) est dû à l’auteur ex-
pressionniste Klabund, qui alterne
avec d’autres sources (Härtling, Heine,
le Knaben Wunderhorn) rarement
adaptées en lieder, voire jamais
comme Einsam will ich untergehn
de Brentano, incantation avec refrain
double dont Immler et Frese sou-
tiennent magistralement les treize
minutes de voyage immobile, jusqu’à
des instants de beauté pure.
Widmann, comme souvent, inscrit
sa modernité dans l’héritage sub-
jectif du romantisme, recourant à
l’épigramme autant qu’à une grande
plasticité stylistique (Eifersucht, long
développement imprévisible sur un
scénario de jalousie) sans verser dans
l’éparpillement. Le chanteur (son
grain est décisif) et son pianiste (leurs
voix se mêlent pour une inflexion
parodique dans Kartenspiel) ré-
pondent aux sollicitations multiples
de l’écriture sans jamais perdre la
direction : raréfaction sonore (no 1),
phrase longue du lyrisme, grande
mobilité de l’émission et des nuances
jusqu’au parlando et à la crudité du
cri ou du bruit, angles et âpreté sur
des danses grimaçantes (nos 6 et 7).
Cette musique extraordinaire trouve
deux interprètes procurant d’un bout
à l’autre un sentiment d’évidence
poétique. Magistral ? Indispensable !
Jean-Philippe Grosperrin
R ÉCI TA L S
ARNAUD DE PASQUALE
CLAVECIN
« Le Fier virtuose.
Le clavecin de Louis XIII ».
Œuvres de et transcriptions
d’après Boësset, Bocquet,
Chambonnières, L. Couperin,
Dumanoir, La Barre, Le Jeune,
Louis XIII, Mézangeau, Moulinié,
Praetorius et anonymes.
François Guerrier
(second clavecin).
CVS. Ø 2019. TT : 1 h 10’.
TECHNIQUE : 3,5/5
Enregistré en septembre 2019
au château de Montgeroult
par Camille Frachet. Clavecin
capté avec un peu de distance.
Si l’acoustique du lieu n’est pas la
plus flatteuse, les timbres respectifs
des deux instruments sont bien
définis. De fins harmoniques
viennent enrichir les textures.
Que jouaient
les clavecinistes
au temps de
Louis XIII ? Si le
luth règne alors,
Mersenne note
que « l’épinette tient le premier ou
le second lieu entre les instruments
qui sont harmonieux ». Pourtant, à
part une version pour clavier de « la
chanson Tu crois ô beau soleil de
Pierre de La Barre insérée à titre
d’exemple dans l’Harmonie univer-
selle » (Marie Demeillez), rien ne fut
imprimé. Restait à recréer ce dont
s’abreuvaient alors les musiciens :
principalement des transcriptions.
Arnaud De Pasquale a puisé dans
tous les répertoires, mêlant celui,
connu par des sources un rien plus
tardives (Jacques Champion de
Chambonnières ou Louis Couperin,
dont il a retenu « les pièces qui [lui]
semblaient les plus archaïques »),
des airs de cour, des partitions des-
tinées à d’autres instruments et
beaucoup d’extraits de ballets. Une
bonne heure de musique balayant
presque tous les genres avec un
égal bonheur.
Quel festin de sonorités, entre ce
médium presque rocailleux et ces
aigus cristallins (la Deuxième Entrée
du Ballet des Sibilots), entre ces pas-
sages délicatement acidulés et ce
plein jeu éclatant. Et, dans Les In-
diens, que ce jeu luthé est bien son-
nant ! Et ce foisonnement grisant
(La Ronde du Ballet de la Courti-
sane) ! Ce n’est pas le moindre mé-
rite d’Arnaud De Pasquale que de
distinguer les pages à destination
effectivement chorégraphique (par-
fois avec le concours de François
Guerrier au second clavecin) de leurs
sœurs ancrées dans la danse mais
s’en éloignant, à la manière d’une
évocation – telles celles de Cham-
bonnières, Mézangeau, Couperin.
Toujours dynamique, parfois angu-
leux, le toucher s’adoucit (Objet dont
les charmes si doux de Boësset), les
doigts emportent dans un tourbil-
lon parfaitement rythmique (les trois
Entrées du Ballet de la Robinette)
sans jamais éteindre le charme de
tournures mélodiques typiquement
premier XVIIe français – le tout étant
superbement phrasé.
Une part du charme tient aussi à ce
que De Pasquale évite tout systé-
matisme dans l’agogique, dans l’or-
nementation, dans la gestion de la
polyphonie. La plupart des trans-
criptions finissent par sonner comme
si elles avaient toujours été des
pièces de clavecin. Ecoutez Qu’est
devenu ce bel œil de Claude Le
Jeune : à l’aveugle, on se croirait
entre Frescobaldi et Froberger. Pari
gagné. Loïc Chahine
JOYCE DIDONATO
MEZZO-SOPRANO
« Eden ». Œuvres de Mahler,
Portman, Ives, Marini,
Myslivecek, Handel, Copland,
Valentini, Cavalli, Gluck,
Wagner.
Il Pomo d’Oro, Maxim
Emelyanychev.
Erato. Ø 2021. TT : 1 h 08’
TECHNIQUE : 5/5
Enregistré en août et novembre
2021 au Théâtre Communal
de Lonigo (Italie) par Olivier Rosset.
Mise en scène sonore et mixage
sont d’un équilibre remarquable
quelles que soient les configurations.
La voix se détache merveilleusement
de l’orchestre sans perdre
un instant le lien qui les unit.
Eclectisme. Voilà
un bel axiome
chez Joyce DiDo-
nato dont les
programmes dé-
roulent opera se-
ria, chansons ou  musique de
chambre. Elle y ose les relectures,
gourmande de couleurs et de sen-
sations nouvelles, les créations. L’al-
bum se veut, nous dit-elle, « une in-
vitation à renouer avec la perfection
du monde qui nous entoure », « un
appel à vérifier si notre souffrance
collective n’est pas liée à ce qui nous
sépare douloureusement de quelque
chose d’originel », enfin « un étin-
celant voyage musical à travers les
siècles pour retrouver ou créer à
partir d’eux un nouvel Eden ». Dans
ce vaste jardin des délices, qui
s’étend du baroque au XXIe siècle,
humanité et nature dialogueront
donc inlassablement.
Les questions de Ives et de Portman
s’appellent l’une l’autre. « Eternel-
lement existentielle », la première
est – c’est osé mais parfaitement
convaincant – transposée à la voix.
La seconde, commande de la mezzo
ici créée au disque, invoque la na-
ture en une musique discrètement
postmoderne ; la voix y prend corps
dans la texture instrumentale, et in-
versement. D’autres dialogues s’ins-
taurent çà et là : celui du souffle des
vents et de la voix, osmose absolue
du son et la respiration (Copland) ;
celui de l’harmonie (Valentini), ex-
quisement joué par les instruments
qui imitent leurs tonalités homo-
nymes pour mieux s’effacer jusqu’au
renoncement.
Le romantisme de Mahler et Wa-
gner narre la tendresse et la douleur
d’un paradis perdu, souvenir du par-
fum des tilleuls et de l’amour (Ich
atmet’ einen linden Duft) ou aban-
don au monde (Ich bin der Welt ab-
handen gekommen). Dans les Wesen-
donck Lieder, désespoir et passion
se confondent en une tension
palpable. La voix prolonge naturel-
lement l’orchestre, surgissant de lui
comme un instrument que l’on n’at-
tendait plus.
Joyce DiDonato est partout sou-
veraine. Aussi à l’aise avec grand
orchestre qu’en formation restreinte,
son mezzo vivant et lumineux se
tient au plus près d’un texte tou-
jours parfaitement énoncé, quel-
quefois parlando (Marini, Gluck),
vocalisé avec une infinie délicatesse
(Handel, Marini) ou davantage d’ar-
deur (Myslivecek, Gluck). Rien n’est
ici redondant : le vibrato s’oublie
ponctuellement au profit de lon-
gues tenues quasi instrumentales,
voire détimbrées (Handel) ; tout est
au service d’une musique qui se
révèle ainsi évidence. La direction
de Maxim Emelyanychev est inci-
sive, toujours respectueuse de la
partition et des interprètes, tirant
le meilleur d’un orchestre dont les
limites se font un peu sentir çà et
là, sans jamais être rédhibitoires.
Après l’opéra Agrippina (au disque,
cf. no 687) et, toujours de Handel,
l’oratorio Theorora (en tournée), ce
voyage au « paradis » confirme la
complicité, partout sensible, qui lie
HORS SÉRIE I 135
• LES DIAPASON D’OR
le chef et l’ensemble à la mezzo,
soleil radieux de cet Eden perdu…
et retrouvé. Anne Ibos-Augé
EMILIANO GONZALEZ TORO
ZACHARY WILDER
TÉNORS
« A room of mirrors ».
Œuvres de Celestani, Castaldi,
D’India, Turini, Marini, Notaldi,
Frescobaldi, Gregori, Sabbatini.
I Gemelli.
Gemelli Factory. Ø 2021.
TT : 57’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en janvier 2021
au Studio RiffX 2 de La Seine
Musicale, à Boulogne, par
Benjamin Ribolet. Les cordes
aux combinaisons variées (violons,
violes de gambe, violoncelle, harpe,
théorbe, clavecin…) et les deux
ténors font l’objet d’une mise
en scène sonore très élaborée,
qui réussit à s’affranchir des limites
du cadre acoustique !
Est-il voix plus dis-
semblables et
donc complé-
mentaires, que
celles de ces
deux artistes,
parmi les mieux rompus aux réper-
toires du baroque naissant ? Le té-
nor charnu et corsé d’Emiliano Gon-
zalez Toro se distingue pour mieux
s’unir avec celui, plus clair et léger,
de Zachary Wilder : un contraste
idéal pour « surligner » les entrelacs
polyphoniques des duetti da camera
composés par certains épigones de
Monteverdi. En témoigne l’enivrante
Ciaccona d’Annibale Gregori, pu-
bliée trois ans seulement après son
modèle évident : le célèbre Zefiro
torna. De même, les passaggi ful-
minants de Galeazzo Sabbatini (Fol-
gori Giove) évoquent le stile conci-
tato des madrigaux guerriers du
Livre VIII. Enfin, l’ombre d’Orfeo
semble planer sur les erratiques
méandres du Dove t’en vai de Tu-
rini, jusqu’à sa mystérieuse conclu-
sion, toute en demi-teintes.
Soulignée par un continuo coloré
et inventif, riche de savoureuses par-
ties de violes, violons et flûtes à bec,
l’opposition des couleurs et des tem-
péraments invite à d’habiles confron-
tations rhétoriques, à la manière des
dialoghi da teatro : l’héroïsme pa-
thétique d’Emiliano Gonzalez Toro
(culminant dans le sobre et boule-
versant Giunto alla tomba de Sigis-
mondo d’India) s’oppose ainsi à
136 I HORS SÉRIE
l’ironie désinhibée de Zachary Wil-
der (malicieuse Vecchia innamorata
de Marini). Autre jeu de reflets : les
vers de Rinuccini se croisent à tra-
vers les monodies maniéristes du
Palermitain D’India (Piangono, au
dolorisme suave) et les duos à la
préciosité raffinée du Padouan No-
tari (Intenerite voi, empli de déli-
cieuses dissonances). Ce fascinant
face-à-face des voix, des musiques,
des compositeurs file la métaphore
du miroir jusqu’à la mise en abyme :
admirable ! Denis Morrier
MAGDALENA KOZENA
MEZZO-SOPRANO
« Nostalgia ». BARTOK : Scènes
de village. MOUSSORGSKI :
Enfantines. BRAHMS : Meine
Liebe ist grün. Nachtigall.
Verzagen. Bei dir sind meine
Gedanken. Von ewiger Liebe.
Anklänge. Das Mädchen spricht.
Meerfahrt. Der Schmied.
Ach, wende diesen Blick.
O wüsst’ ich doch den Weg
zurück. Mädchenlied.
Unbewegte, laue Luft.
Vergebliches Ständchen.
Yefim Bronfman (piano).
Pentatone. Ø 2021. TT : 1 h 04’.
TECHNIQUE : 3,5/5
Enregistré en mai 2019 par Lukas
Kowalski et Christoph Franke
à la Meistersaal de Berlin. A gauche
de l’image sonore et en gros plan,
le piano occupe le devant de la
scène, tandis que la voix, au centre,
est plus lointaine. Cette construction
originale mais assez peu réaliste
donne parfaitement à entendre
l’un et l’autre sans couper le lien
qui les unit au sein d’une acoustique
très sobre.
Scènes de village,
épisodes d’en-
fance, mélancolie
amoureuse  : la
nostalgie est
triple chez Mag-
dalena Kozena et Yefim Bronfman,
et elle emporte l’auditeur au gré
d’un parcours lui aussi triple, entre
Hongrie, Russie et Allemagne.
Deux cycles disent en musique – à
une cinquantaine d’années d’inter-
valle – la vie, simple et tranquille ;
celle de la femme en cinq épisodes
chez Bartok ; celle de l’enfant en
sept images chez Moussorgski. Le
premier offre des histoires délicates
mais sans mièvrerie, avec ce qu’il
faut de véhémence, de joie
(Svataba) ou de tristesse (Ukolie-
bavka). Dans les Enfantines du se-
cond, Kozena et Bronfman alternent
imploration (Avec la nounou), plainte
(Le Hanneton), prière (Prière du
soir)… Nuances, expressivité, cou-
leurs et dynamiques figurent per-
sonnages et images dans toute leur
complexité.
C’est un autre univers que propose
Brahms, plus volontiers désespéré.
Le piano y complète parfaitement
le subtil phrasé de la voix : la sim-
plicité de l’énonciation, sans ralentis
ni pathos superflus, parfois sans pé-
dale, offre un arrière-plan parfait à
la tension extrême de lignes vocales
torturées jusqu’à l’exacerbation (Von
ewiger Liebe), ou d’harmonies par-
fois inattendues (Meerfahrt,
Mädchenlied). Le phrasé vocal est
d’une belle ampleur, le legato ex-
ceptionnel, le vibrato dosé avec jus-
tesse (Unbeegte laue Luft, littéra-
lement « sans mouvement ») ; les
dialogues fictifs – c’était déjà le cas
chez Moussorgski – ne sombrent
jamais dans la caricature (Verge-
bliches Stänchen). Quelques perles
(Verzagen, Ach wende diesen Blick,
O wüsst ich doch den Weg Zurück)
sont, plus encore, poignantes, et
laissent sourdre une tristesse typi-
quement brahmsienne.
Diction sobre mais précise, émotion
tangible, où l’intimité sait succéder
à l’exubérance : nulle surinterpré-
tation dans ce récital, mais la vraie
réalité de la sensibilité. On goûte
cette « Nostalgia » comme un fruit
permis, celui de la musique qui en
émane, tel un parfum délicat, poé-
tique et heureusement persistant.
Anne Ibos-Augé
THÉOTIME LANGLOIS
DE SWARTE
VIOLON
LECLAIR : Concertos pour violon
op. 7 no 5 et op. 10 no 3.
VIVALDI : Concertos pour violon
RV 179a et 384. LOCATELLI :
Concerto pour violon op. 3 no 8.
Les Ombres, Margaux Blanchard
et Sylvain Sartre.
Harmonia Mundi. Ø 2021.
TT : 1 h 17’.
TECHNIQUE : 5/5
Enregistré en avril et mai 2021 par
Frédéric Briant dans la Grande Salle
de l’Arsenal de Metz. Très bel
équilibre dynamique entre le violon
et l’ensemble orchestral. Grande
homogénéité des timbres, dans
image ample et cohérente.
Théotime Langlois
de Swarte
conduit Les
Ombres vers des
contrées appa-
remment sans
mystère. Que dire après les Leclair
de Leila Schayegh (cf. nos 679 et 688),
le Vivaldi de Giuliano Carmignola,
exceptionnel dans le RV 581 (ver-
sion à deux orchestres du RV 179a)
ou L’arte del violino de Locatelli par
un Igor Ruhadze impérieux ? Pour-
tant, le jeune violoniste subjugue,
riche d’une technique solide, d’un
timbre chaleureux, avec ce rien de
folie dans l’expression qui le rend
immédiatement attachant. C’est
aussi qu’il est soutenu par un en-
semble d’archets subtil et réactif,
un continuo d’une grande beauté.
Dans l’Opus 10 no 3 de Leclair, dif-
ficile de départager Schayegh, scan-
nant le détail avec une extrême sub-
tilité, et le nouveau venu, moins dans
l’agogique, tout en délicatesse. Un
charmeur de serpent vous enserre
ici dans la ligne mélodique qui se
contorsionne sans agresser. Les
échanges légers et élégants avec
l’orchestre ravissent. Et ce passage
«  turc  » dans l’Allegro assai de
l’Opus 7 no 5, juste fredonné, à la
fois enlevé et plein d’esprit ! L’arro-
gance de Locatelli ? Il n’en a cure.
Ruhadze, avec un sens consommé
du théâtre et de l’exhibition, jouait
le rôle attendu. Langlois de Swarte
franchit l’obstacle avec une sensi-
bilité à fleur de note, beaucoup de
souplesse dans le suraigu, et même
une ironie amusée dans le Capriccio
final. Le Largo pathétique met en
scène un violon retenu, poignant,
qui s’autorise de belles diminutions
et joue avec l’espace sonore et le
temps. Dans son RV 384 de Vivaldi,
la course éperdue des cordes amor-
çant l’Allegro initial rappelle la ver-
sion historique de 1958 avec Mar-
gherita Ceradini et l’Angelicum.
Même esprit, même imbrication du
discours soliste avec l’orchestre, avec
en plus une intelligence du phrasé
qui met en relief l’essentiel, avant
le moment d’éternité du Largo et
le tourbillon du finale. Voici enfin ce
RV  179a qui, dans cette version
conçue pour Anna Maria, gagne une
dimension complexe. Cette langue
sophistiquée convient à Langlois de
Swarte. Il caresse comme Lola
Bobesco (avec plus de tenue) l’Alle-
gro ma poco, saisit au vol, dans le
Largo, l’affetto, la pensée digressive
qui s’échappe d’un ornement, suivi
comme son ombre par ses complices
attentifs. Tout est fin et vivant, jusqu’à
cet Allegro final reconstitué par Oli-
vier Fourés, d’une parfaite cohé-
rence. Enthousiasmant !
Roger-Claude Travers
TRULS MØRK
VIOLONCELLE
BRIDGE : Sonate pour violoncelle
et piano. DEBUSSY : Sonate pour
violoncelle et piano. JANACEK :
Prohadka. BRITTEN : Sonate pour
violoncelle et piano op. 65.
Havard Gimse (piano).
Alpha. Ø 2021. TT : 1 h 11’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré par Jørn Pedersen
en juin 2021 à l’église de Sofienberg,
Oslo. Le violoncelle, au devant
de l’image, est magnifiquement
défini et sans médiums envahissants.
Beau constraste avec un piano
à l’arrière-plan qui conserve
de sa présence.
Le grand violon-
celliste norvé-
gien est enfin de
retour au disque
et à la musique
de chambre ! Sa
sonorité tour à tour grave, mate et
raffinée se déploie dans un pro-
gramme aussi original que splen-
dide. D’autant qu’il y est remarqua-
blement soutenu par la clarté, le
modelé, l’égalité de poids du piano
de Havard Gimse. Maître de Britten,
l’Anglais Frank Bridge (1879-1941) a
suivi une évolution stylistique im-
prévue et singulièrement audacieuse,
qui l’a conduit à pratiquer un chro-
matisme atonal proche de celui de
l’école de Vienne. Chef-d’œuvre à
redécouvrir, sa Sonate en ré mineur
(1913-1917) est sa dernière partition
pourvue d’une indication de tona-
lité. Elle reçoit ici une interprétation
de premier ordre, enlevée, éner-
gique, attentive aux similitudes avec
l’impressionnisme français qui co-
lorent ses deux mouvements. Truls
Mørk et Havard Gimse offrent une
vision à la fois légère et grandiose,
aérée, incisive et sans emphase de
la Sonate en ré mineur (1915), un
des sommets du Debussy tardif,
dont l’atmosphère nocturne, sarcas-
tique, voluptueuse et douloureuse-
ment amère est exprimée avec une
acuité rare. Malgré leurs différences
d’écriture et de conception, les
sonates de Bridge et de Debussy
ont en commun une grande tension
émotionnelle et un souci d’explorer
à fond les ressources expressives
et techniques du violoncelle. En re-
vanche, les trois pièces réunies par
Janacek sous le titre Pohadka (Le
Conte, 1910), sorte de récit fuyant,
elliptique et mystérieux, et la peu
conventionnelle Sonate op. 65 (1961),
où Britten dresse un « portrait mu-
sical » du dédicataire et créateur
(Mstislav Rostropovich), paraissent
appartenir à des univers totalement
étrangers l’un à l’autre. Mørk et
Gimse parviennent pourtant à tis-
ser de subtils réseaux entre ces pages
au langage si dissemblable. En par-
tie grâce au piano, qui d’accompa-
gnateur, relégué par les micros au
second plan (surtout dans Debussy,
dont notre duo offre la lecture la
plus marquante depuis celle de Sol
Gabetta avec Hélène Grimaud),
prend un rôle déterminant, lutte plus
volontiers avec l’archet. Le voici in-
terrogatif, pugnace, cinglant, dans
certains passages chez Janacek
comme dans les deux premiers et
le cinquième mouvements chez
Britten. Patrick Szersnovicz
YOANN MOULIN
CLAVECIN
« Stylus luxurians ».
Œuvres de Weckmann,
Froberger, Scheidemann,
Tunder et Ritter.
Ricercar. Ø 2020. TT : 56’.
TECHNIQUE : 3/5
Enregistré en mai 2020 en
l’église Notre-Dame de Centeilles,
à Siran, par Jérôme Lejeune.
La captation en très grande
proximité donne l’impression
d’avoir la tête dans le clavecin.
L’écoute à bas niveau permet
d’apprécier des textures
agréables.
A la désolation,
opposer le foi-
sonnement  ; à
la roideur de la
mort, le flux
mouvant de la
vie. Weckmann, principale figure de
ce programme, était encore un jeune
enfant lorsqu’éclata la guerre de
Trente Ans qui allait plonger le Saint
Empire dans une horreur quasi quo-
tidienne. L’Italie avait eu le temps
de distiller ses nouveautés ; des can-
zoni, toccate et ricercari coulait une
sève fluide ou plus tortueuse.
Voilà ce qu’illustrent à merveille les
deux premières pièces du pro-
gramme imaginé par Yoann Mou-
lin : aux chromatismes acérés de la
Toccata en mi mineur répond l’élan
sévère de la Canzon en ré mineur,
rendues l’une et l’autre avec une
sûreté de trait confondante. La Par-
tita en si mineur qui suit témoigne,
entre brio et intimisme, de la pé-
nétration du style français, pétri des
rythmes de la danse comme des
trouvailles des luthistes. De Frober-
ger, que Weckmann rencontra à
Dresde au mitan du siècle, on a
plaisir à entendre le Ricercare XI,
étincelant et fragile comme la pre-
mière neige, sous des doigts où la
poésie affleure sans cesse. Moulin
a l’excellente idée de transposer
au clavecin des pièces destinées à
l’orgue, embrassant d’un même
geste sphères publique et privée ;
le Benedicam Domino de Scheide-
mann chante avec ferveur, le Praelu-
dium de Tunder sonne avec une
noble ampleur.
Le parcours s’achève avec Christian
Ritter, compositeur de la généra-
tion suivante. L’affliction qui émerge,
dans sa Suite en ut, de l’Allemande
« sur le décès de Charles Xl, roi de
Suède » (1697) est traduite avec
autant de sensibilité que de pudeur.
La conclusion revient à une Sona-
tina en ré aux éruptions et aux si-
lences très phantasticus. Cette es-
thétique nouvelle s’y fait jour avec
une éloquence, une délicatesse,
une vigueur constantes révélatrices
de la maturité discrète mais conqué-
rante de Yoann Moulin. Gageons
qu’il nous en contera les fantasma-
gories dans la prochaine étape de
son exploration du clavier germa-
nique au XVIIe siècle.
Jean-Christophe Pucek
OXALYS
Nonettes de Rota, Eisler,
Martinu.
Passacaille. Ø 2020.
TT : 1 h 06’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré par Yannick Willox
(Acoustic Recording Service)
en décembre 2020 au Flagey Studio
1 de Bruxelles. Equilibre, définition,
sobriété, plans harmonieux
et belle unité instrumentale
au sein d’un espace sonore ample.
L’acoustique plutôt mate du lieu
convient idéalement à ce répertoire
de musique de chambre mêlant
vents et cordes.
La photo, en cou-
verture, d’une
Messerschmitt
KR  175, voitu-
rette à trois
roues populaire
et futuriste dans les années 1950-
1960, accroche l’œil : atypique, avec
son guidon sous un cockpit d’avion,
elle est à l’image de ces trois com-
positeurs qui faisaient alors du nou-
veau en marge de l’avant-garde
autoproclamée.
Dru, tonique, d’une virtuosité ins-
trumentale ébouriffante faussement
dégingandée, le Nonetto de Nino
Rota (1911-1979) crève l’écran, pour-
rait-on dire, en référence à ses par-
titions savantes et populaires pour
les films de Fellini. Les gauchisse-
ments mélodiques fouettés par une
pulsation rythmique capricieuse rap-
pellent L’Histoire du soldat, mais les
proportions plus vastes des cinq
mouvements évoquent tout autant,
par l’équilibre, le classicisme mozar-
tien. Après celle d’Emmanuel Pahud
et ses amis chez Alpha (dans un flo-
rilège chambriste du compositeur
salué en 2021 par un Diapason d’or
de l’année), voici une nouvelle lec-
ture superlative de ce chef-d’œuvre
de bonne humeur.
En quête d’un langage accessible
au grand public, Hanns Eisler (1898-
1962) rompit avec son maître Schön-
berg, collabora avec Brecht puis,
exilé aux Etats Unis, trouva dans la
composition pour le cinéma matière
à stimuler créativité et réflexion.
Coïncidences ou antagonismes, les
rapports comme chien et chat de
l’image et du son suscitent des struc-
tures inédites dont les amateurs de
dessins animés apprécient l’effica-
cité tout en s’initiant à une articula-
tion musicale inouïe. Le Nonette no 2
(1941) emprunte à la bande-son d’un
film de John Steinbeck sur un village
d’Indiens du Mexique. Hétérogène
et organique.
Le Nonette no 2 de Bohuslav Mar-
tinu (1890-1959) a les couleurs d’une
œuvre ultime qui trouve dans des
échos de chants populaires une élo-
quence universelle. Plus classique
que les précédents, ce troisième no-
nette s’inscrit dans une continuité
qui confère aux dix-huit plages de
ce disque une singulière unité.
Timbres, cohésion, texture : les mu-
siciens d’Oxalys nous éblouissent
d’un bout à l’autre du programme.
Gérard Condé
HORS SÉRIE I 137
• LES DIAPASON D’OR
SKIP SEMPÉ
CLAVECIN
« Tradition & Transcription ».
BACH : Praeludium BWV 940.
Variations Goldberg BWV 988
(Var. XIII). Adagio BWV 968
(attr.). Transcriptions par
Gustav Leonhardt de la Sonate
BWV 1005, de la Sarabande
et des Gavottes I/II de la Suite
BWV 1012, de la Sarabande
et de la Gigue de la Partita
BWV 1004, de la Sarabande
de la Partita BWV 1002.
Œuvres de et d’après Froberger,
Fischer, Weiss, Cabanilles, Purcell,
Kuhnau, Leonhardt.
Paradizo. Ø 2019. TT : 1 h 04’.
TECHNIQUE : 4,5/5
Enregistré en 2019 à Paray-le-Monial
par Hugues Deschaux. Placé
légèrement en diagonale sur
la gauche de l’image sonore, le
clavecin offre un beau relief et une
excellente définition. Bel équilibre
également entre l’acoustique du lieu
et le rayonnement de l’instrument.
L’hommage est
un exercice dif-
f icile. Skip
Sempé y sacrifie
avec une élé-
gance que n’au-
rait pas reniée son maître et ami,
Gustav Leonhardt, dont il joue le
Skowroneck « d’après Vaudry à Pa-
ris 1681 » qu’il lui a légué. De toute
beauté, son récital s’organise au-
tour des transcriptions de pages
de Bach réalisées, au cours des an-
nées 1960-1970, par le claveciniste
amstellodamois. Il faut entendre
les trois derniers mouvements de
son adaptation de la Sonate pour
violon BWV 1005 s’enchaîner sans
hiatus après l’Adagio BWV  968,
peut-être transcrit par le Cantor en
personne, pour mesurer quelle com-
munauté d’esprit unissait les deux
musiciens par-delà les siècles.
Sempé en livre une interprétation
d’une énergie sans sécheresse où
rigueur et liberté se nourrissent
avec bonheur, d’une sensibilité ex-
quise dans le Largo.
Même réussite avec la Sarabande
tirée de la Suite pour violoncelle
BWV 1012 dont la noblesse un rien
nostalgique est aussi bien traduite
que la chorégraphie tantôt scandée,
tantôt coulante des Gavottes ; le
drame qui traverse la Sarabande de
la Partita pour violon BWV 1004 nous
étreint, nous faisons corps avec le
138 I HORS SÉRIE
tourbillon intranquille de sa Gigue,
avec la confession pudique de l’ul-
time Sarabande de la BWV 1002,
que prolonge le New Ground Z 682
de Purcell, envoi aux retours éper-
dus. Car la moindre qualité de ce
parcours n’est pas sa cohérence ;
chaque pièce y est à sa juste place,
tel un objet aimé formant un pay-
sage familier : ici la Méditation faite
sur ma mort future de Froberger,
quiète résignation semée de sou-
pirs, puis l’explosion de l’Harpeg-
gio en ré de Fischer, la transcrip-
tion, par Sempé lui-même, d’une
Allemande en ré mineur de Weiss ;
incessants dialogues entre ombre
et lumière, dehors et dedans. Ni
thuriféraire, ni funéraire, la splen-
dide offrande musicale de Skip
Sempé dessine avec tendresse et
respect le portrait d’un maître aimé
dont l’art est, à qui prend le temps
de se mettre à son écoute, toujours
bien vivant.
Jean-Christophe Pucek
BAIBA SKRIDE
VIOLON
« Violin Unlimited ».
SCHULHOFF : Sonate pour violon
seul. HINDEMITH : Sonate op. 31
no 2. JARNACH : Sonate op. 13.
ERDMANN : Sonate op. 12.
Orfeo. Ø 2020. TT : 58’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en novembre 2020
à la Jesus-Christus-Kirche de Berlin
Dahlem par Florian B. Schmidt.
Le violon se déploie et s’épanouit
au mieux dans une image à la fois
aérée et définie.
Passionnant et
magnifique, le
programme réu-
nit de grandes
pages mécon-
nues écrites pour
violon seul au XXe siècle. Baiba Skride
y laisse partout s’épanouir une so-
norité dense, sensuelle et aérienne.
Elle se joue avec autant de raffine-
ment que d’élégance des obstacles
techniques et sait admirablement
singulariser chacune de ces œuvres,
toutes conçues dans l’entre-deux-
guerres. Les mouvements extrêmes
de la sonate (1927) d’Erwin Schul-
hoff, partition brillante et hautement
virtuose, privilégient un « moder-
nisme » volontiers agressif ou lu-
dique, très Années folles. Son An-
dante cantabile séduit par la gravité
et la profondeur insoupçonnées que
lui confère Skride. Et quelle lecture
vivifiante elle offre ensuite de la So-
nate op. 31 no 2 (1924) de Paul Hin-
demith ! N’y cherchez pas le jeune
compositeur véhément jusqu’à la
brutalité, ardent jusqu’à l’exaspé-
ration, mais un maître de l’archet
(alors altiste du Quatuor Amar) nul-
lement dédaigneux du plaisir de
l’oreille – le finale renferme de va-
riations sur un lied de Mozart. Une
authentique tranche de vie, avec
ses enthousiasmes et ses désen-
chantements, voilà ce que nous
donne à entendre cette superbe
interprétation.
La lumineuse Sonate op. 13 (1922)
de Philipp Jarnach atteste par en-
droits l’influence de Hindemith et
plus encore celle de son dédica-
taire posthume, Max Reger. Res-
pirant large jusque dans le Prestis-
simo central, Skride laisse libre cours
à sa fantaisie pour mieux éclairer
les audaces d’une musique solide,
moins âpre qu’il y paraît, et dont
l’ascèse ne sombre jamais dans
l’abstraction. Ce qui n’est pas tout
à fait le cas dans l’étrange Sonate
op. 12 (1921) d’Eduard Erdmann,
dont pourraient rebuter, a priori,
l’excès d’austérité et la discordance
entre un langage librement atonal
et une phraséologie rigoureuse fri-
sant le formalisme. Notre captivante
interprète transfigure ces écueils et
construit avec passion un édifice
ample et harmonieux.
Patrick Szersnovicz
BOR ZULJAN
LUTH
« Gesualdo, Il liuto del principe ».
Œuvres de Gesualdo, Piccinini,
Kapsberger, Melli, Saracini
et Castaldi.
Ricercar. Ø 2021. TT : 1 h 08’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré à l’église de Baulmes
(Suisse) par Marie Delorme
en décembre 2021. Un luth aux
sonorités particulières et bien
définies, capté dans un espace
acoustique sobre.
Ne vous y trom-
pez pas  : si le
nom de Ge-
sualdo trône sur
la pochette du
disque, c’est
comme protagoniste plus que
comme compositeur – il n’occupe
que trois plages sur vingt-sept.
Alors ? Le célèbre madrigaliste à la
biographie tourmentée fut aussi
luthiste ; il fut même parmi les pre-
miers, selon le musicologue Dinko
Fabris, à posséder un archiluth, cette
variante dotée d’une extension du
manche destinée à fournir davan-
tage de graves. Nous voici donc à
l’orée du XVIIe siècle, en compagnie
d’Alessandro Piccinini (1566-1638),
l’un des concepteurs de l’instrument,
du brillant Kapsberger, de cet ex-
travagant Bellerofonte Castaldi
(1580-1649) que nous révélait
Le Poème Harmonique à ses tout
débuts (Alpha, Diapason d’or) et de
quelques autres.
Comme chez Dowland (Diapason
d’or de l’année 2020), le propos de
Bor Zuljan est radical. « Le son peut
surprendre », écrit-il, en raison de
trois choix : celui des cordes en boyau
(plutôt que celles en matériaux syn-
thétiques aujourd’hui privilégiées
par la plupart des luthistes), celui
de jouer « avec des ongles longs à
la main droite » comme l’évoque
Piccinini, celui, enfin, de positionner
cette main non au-dessus de la ro-
sace mais tout près du chevalet,
comme le montre largement l’ico-
nographie. Résultat : une sonorité
plus mate, plus percutante, des at-
taques plus fortes, des notes plus
détourées – écoutez le début de la
Toccata cromatica XII de Piccinini
qui ouvre le disque, lancé comme
un éclair.
Mais ce serait faire insulte au musi-
cien de réduire le propos à son as-
pect historicisant. De sa radicalité
naît une tension qui nous tient en
haleine d’un bout à l’autre. Ce qui
n’empêche pas le surgissement de
vrais mouvements de douceur – les
accents suaves de la Toccata 6a de
Kapsberger ! La liberté quasi im-
provisée de certaines séquences
dialogue avec la régularité agile de
traits impeccables – Il Ciarlino ca-
priccio chromatico de Pietro Paolo
Melli (1579-ca. 1623) atteste l’une
et l’autre.
Le mot revient dans bien des titres
de pièces : cromatica. Bien sûr, il
décrit un élément technique : le de-
mi-ton, l’instabilité des altérations
– la Canzon francese del Principe se
pare d’audaces étourdissantes. L’éty-
mologie renvoie à la couleur
(chroma). Celles, diverses, du timbre
mettent ici en lumière des épisodes,
des voix qui se complètent ou se
répondent (voyez la Toccata croma-
tica XII de Piccinini, déjà citée). Et
la lumière est franche chez Bor Zul-
jan. Plus que le doux luth qu’on
écoute au soir à la chandelle, cet
archiluth exhausse le grand éclat du
jour découpant les contours, qu’il
inonde un extérieur ou s’instille par
quelque ouverture dans une pièce
sombre en plein après-midi. Ce
clair-obscur tranche. Après tout, Ge-
sualdo et ses comparses étaient
contemporains du Caravage.
Loïc Chahine
20TH CENTURY FEMININE
L. BOULANGER : Nocturne.
D’un matin de Printemps.
BACEWICZ : Sonate pour violon
et piano no 4. OUSTVOLSKAÏA :
Sonate pour violon et piano.
HIGDON : String Poetic.
Louise Chisson (violon),
Tamara Atschba (piano).
Hänssler. Ø 2020. TT : 1 h 12’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en décembre 2020
au Palais Ehrbar, à Vienne, par
Akihiro Yamada. Sans trop
déséquilibrer l’image sonore,
le violon s’expose en gros plan
avec un relief certain.
Le piano Bechstein, quoique
assez bien défini, apparaît plus
lointain. Espace chaleureux.
Tant sur le plan
de l’audace et de
l’originalité du
programme que
sur celui de la
beauté des inter-
prétations, c’est un album à marquer
d’une pierre blanche que signent
la jeune violoniste française résidant
à Vienne Louise Chisson et la pia-
niste géorgienne Tamara Atschba
(déjà remarquées chez Poulenc,
Janacek et Prokofiev, cf. no 613). Le
programme s’ouvre par deux pièces
de Lili Boulanger (1893-1918), dont
un Nocturne (1911) rendu ici à ses
lignes pures, ses textures claires,
sa sinuosité fuyante où passe le sou-
venir du faune debussyste.
La violoniste et compositrice polo-
naise Grazyna Bacewicz (1909-1969)
laisse une production abondante et
souvent de premier ordre, dont cette
Sonate pour violon et piano no  4
(1949-1952) s’échappant du carcan
néoclassique et donnant libre cours
à un lyrisme un rien teinté de folk-
lore polonais. En quatre mouvements
denses et plutôt concis, cette ma-
gnifique partition, un peu âpre et
hautaine mais d’une étonnante
vitalité, possède une saveur rare et
une ligne intérieure d’une admirable
fermeté. Nos interprètes en donnent
une lecture chaleureuse, finement
et richement colorée, qui est toute
action et mouvement et où le rythme
est roi.
La musique sauvage, farouchement
obsessionnelle de Galina Oust-
volskaïa (1919-2006), qui se recon-
naît à ses laconismes énoncés avec
détermination, relève d’un autre
monde. D’un seul tenant, sa Sonate
pour violon et piano (1952) est lit-
téralement transcendée par les in-
flexions fauves ou mordorées du
violon de Louise Chisson, au grave
prégnant comme celui d’un alto, et
par le piano franc et souple de Ta-
mara Atschba. Jamais sans doute
une œuvre de l’irréductible dissi-
dente russe n’aura été défendue
avec une telle exigence, une telle
émotion, un tel panache !
Au sortir de ces deux monuments,
les cinq volets de String Poetic (2006)
proposent un kaléidoscope ludique
et habile. La compositrice améri-
caine Jennifer Higdon (née en 1962)
y mêle surprises, sonorités inhabi-
tuelles (incluant quelques notes d’un
piano « préparé ») et de brefs dé-
veloppements thématiques plus tra-
ditionnels. Tout cela dans une per-
pétuelle effervescence, irradiée ici
par la respiration naturelle, la pré-
cision et les élans très vivement co-
lorés de nos deux musiciennes.
Patrick Szersnovicz
SONATES
POUR TROIS VIOLONS
Œuvres de Sommer, Fontana,
Buonamente, Pachelbel, Torelli,
Fux, Dornel, Gabrieli, Schmelzer,
Purcell, Baltzar, Hacquart.
Ensemble Diderot.
Audax. Ø 2021. TT : 1 h 19’.
TECHNIQUE : 3/5
Enregistré par Walburga Dahmen
(WDR) en janvier 2020 à la Bismark
Saal de Cologne. Prise de son
précise mais déséquilibrée. Captés
en grande proximité, les trois solistes
se détachent sur une avant-scène
très marquée, prenant ainsi toute
la place et reléguant le continuo
à l’arrière-plan.
Comme à son ha-
bitude, le violo-
niste Johannes
Pramsohler a bâti
un programme
aussi varié
qu’intelligent, avec un fil conduc-
teur : trois violons, soutenus ou non
par la basse continue. Ce panorama
étalé sur l’ensemble du XVIIe siècle
et le début du XVIII e embrasse
presque toute l’Europe (Italie, Al-
lemagne, France, Angleterre, Au-
triche, Hollande), intègre ricercare,
danses, choral, défis virtuoses, ré-
cits, évocation dramatique. Le
voyage mêle les raretés (comme le
Psaume VIII de Johann Sommer,
1623, ou la Sonate en quatuor de
Dornel, 1709) aux tubes, à commen-
cer par le célébrissime Canon de
Pachelbel – accrochez vos ceintures :
ses douze variations fusent en moins
de trois minutes !
C’est que l’Ensemble Diderot s’im-
plique totalement dans chaque par-
tition, dévoilant d’innombrables
caractères, plans rhétoriques et at-
mosphères. L’humour de Purcell
(dans les fameuses Three parts upon
a ground), l’extase de Giovanni
Gabrieli, l’extravagance de Schmel-
zer, la finesse de Baltzar, l’élégance
vive de Dornel dépeignent un ta-
bleau où les différences se mettent
mutuellement en valeur. On passe
avec bonheur du théâtre suggéré
par Torelli au recueillement que
suscite Sommer. On s’émerveille
chez Fontana, on s’enfièvre chez
Hacquart. Bref, c’est tout un monde
que parviennent à mettre devant
nos yeux les interprètes, portés par
une cohésion et d’indéniables af-
finités artistiques qui trouvent ici
leur plus belle expression.
Olivier Fourés
LES SUIVEURS
DE LULLY EN ALLEMAGNE
MUFFAT : Sonate en sol
mineur. Nobilis Juventus.
FISCHER : Suite en ut majeur.
TELEMANN : Suite TWV 55/ES4.
El Gran Teatro del Mundo,
Julio Caballero Perez
(clavecin et direction).
Ambronay. Ø 2021.
TT : 1 h 08’.
TECHNIQUE : 4/5
Enregistré en février 2021
à l’Espace culturel C.J. Bonnet
de Jujurieux par Christoph
Frommen. Espace harmonieux,
avec une belle définition
des timbres, des sonorités denses
et charnues. L’air circule
naturellement entre les instruments,
pourtant assez proches
les uns des autres pour assurer
une bonne cohésion.
Georg Muffat l’Eu-
ropéen. Né
en Savoie, formé
à Paris (peut-être
auprès de Lully
lui-même), puis
élève de Pasquini et Corelli à Rome,
il fit l’essentiel de sa carrière à
Vienne, Salzbourg et Passau. Il
contribua à y implanter le style mêlé,
où tournures françaises, italiennes
et germaniques se fondent en « une
harmonie instrumentale plus ex-
quise ». Cosmopolite (comme l’in-
dique son nom emprunté à une
pièce de Calderon), El Gran Teatro
del Mundo l’a choisi pour figure
tutélaire de son premier disque ;
idée lumineuse, d’autant que les
huit musiciens trouvent d’emblée
le ton, les nuances justes pour ser-
vir sa musique.
Les teintes terreuses du Grave ini-
tial de la Sonate en sol mineur n’en
rendent que plus ardent le rebond
de l’Allegro qui suit. Tension (Forte
e allegro) et tendresse (Sarabande)
se relaient, puis un tempo retenu
fait saillir avec audace les dissonances
du cinquième mouvement qui s’éva-
porent au sourire de la Borea finale.
Plus illustrative, la Suite Nobilis
Juventus, après une Ouverture où
s’exprime une distinction sans rai-
deur, se feuillette comme un recueil
de vignettes aux couleurs vives
(Gigue des Anglois) et délicates (Me-
nuets pour les François) ; la variété
d’ornements, de touche qu’ap-
portent les interprètes nous régale,
périmant l’opulence un rien figée
de Duftschmid (CPO, 1999).
La Suite en ut tirée du rare Journal
du printemps de Fischer n’a nul be-
soin des trompettes, encore moins
des percussions utilisées par Michi
Gaigg (CPO, 2007), pour  briller,
comme le démontre la lecture à la
pulsation fluide (Ouverture, Cha-
conne) que proposent les nouveaux
venus. A l’instar de Muffat, Telemann
entretenait des liens forts avec les
musiques italienne et française, sa
Suite TWV 55/Es4 inclinant plutôt
vers la seconde. L’Arpa Festante (Ca-
rus, 2015) paraît bien sage à côté
d’El Gran Teatro del Mundo. La lé-
gèreté de l’effectif, mais surtout sa
maîtrise, sa complicité signent une
interprétation au charme et à la fraî-
cheur épatants, dont nous applau-
dissons l’élan (Menuets), le pitto-
resque (Polonoise), et l’émotion (Aria).
Jean-Christophe Pucek
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