Vous êtes sur la page 1sur 30

Titre courant 

: [TITRE RACCOURCI DE 1
50 CARACTÈRES MAXIMUM]

88
SCHIZO OU PAS SCHIZO
Schizophrénie mode d’emploi

Si la pensée pouvait se voir il y aurait moins de monde


dans les hôpitaux psychiatriques.

Si l'esprit et l'âme pouvait se voir aussi alors je souffrirais


moins.

Maintenant que le génome se manifeste je pense que


tout peut commencer ; le gène constitue la partie
invisible du visible.

En attendant, ce sont des gens ayant ou pas une blouse


blanche, qui soignent le plus tout ce qui est visible ; le
comportement est la signature reliée à l'identité du
patient.

Ces gens qui travaillent en arrière-plan, vivent la maladie


avant tout le monde, et surtout mieux que certains
psychiatres qui font des essais mais n'y arrivent pas, une
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 2
MAXIMUM]

fois deux fois, trois fois, persistent comme des enfants


qui reçoivent régulièrement un jouet que les labos leur
donnent.

Ces personnes dans l'ombre des psys ce sont les


infirmières et les infirmiers qui non seulement soignent
la maladie, mais aussi les effets secondaires des
traitements.

Ce sont elles qui sont en première ligne et les subissent


avec cette patience qui les caractérise.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 3
MAXIMUM]

Je m'appelle Philroy, mais le héros inconscient ou


pas de ce qu'il a fait de sa vie (certains psychiatres
l’appellent la roulette russe) se nomme David.

L’histoire de David est réelle, à un détail près, les


psychiatres disent qu'elle est loin d'être crédible.

J'ai connu David lors d'une hospitalisation pour


une grave dépression après un divorce qui s'est mal
terminé.

Me voilà m'avait-on dit pour “quelques jours” à


l'hôpital qui m'avait plutôt fait penser à un village de
Pierre et Vacances lorsque le bus m'avait déposé devant
l'entrée principale.

Je marchai au milieu de cette magnifique


végétation, me rendit au bureau des admissions, pour
régler les problèmes administratifs.

Quelqu’un appela une infirmière afin de gagner


mon pavillon ainsi que ma chambre. Cette dépression me
fatiguait énormément ; je n'avais qu'une envie :
m'allonger sur mon lit, mais voilà, tout cela resta à l'état
de rêve.

En ouvrant la porte de la chambre, je me trouvai


devant un personnage assis sur son lit, la tête entre les
mains, les cheveux en bataille, chemise tout juste sortie
du sèche-linge, laissant plutôt penser à un total désintérêt
de son apparence.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 4
MAXIMUM]

Ce petit bonhomme que j'avais maintenant en


face de moi, m’impressionnait, car ce qui émanait de lui
était envoûtant et ses yeux rieurs semblait s’emparer.de
mes pensées.

- bonjour je m'appelle Philroy et toi c'est ?

- David

- tu sais, je ne resterais pas longtemps ici, pas pour une


simple dépression.

Alors que je m’activais à ranger mes affaires dans


un placard récalcitrant, David éclata de rire et m'expliqua
:

- ici les jours deviennent des semaines, quant à la


dépression, tout le monde est dépressif en entrant et
quelques temps après devient schizophrène, un mot très
tendance ; son rire s’amplifia, et d'ajouter :

-Schizo par-ci, schizo par- là, même les politiques se sont


emparés du mot pour qualifier une société devenu schizo.

- très intéressant lui dis-je mais toi tu te situes où sur ce


qui m'a fait penser à un échiquier.

- c'est très simple et à la fois très compliqué.

- ce que tu viens de dire l’est déjà, je trouve que tu fais


un mystère de tout ; ce que je crois c'est que tu manipules
tes interlocuteurs.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 5
MAXIMUM]

Je me rendais compte que j'installais un rapport de force.

-sache que je fais partie d'une secte...

(Ça y est je vais tout savoir)

-secte dont je suis le gourou et le seul adepte l’échiquier


est en moi et le roi aussi c'est moi.

-Mais David tu es là pour quoi au juste ?

Toujours souriant :

- je suis là parce que je l'ai décidé ; si tu es encore là d'ici


quelques jours, voire des semaines, à ce moment-là je te
dirai la vérité sur moi ; pour l'instant c'est encore un
grand secret, peu de gens la connaissent

- parce que jusque-là tu m’as raconté des mensonges ?

-non simplement je ne t'ai pas tout dit sur moi et ce que


j'ai fait en 1988

- décidément je ne comprends rien à ce que tu me


racontes ; tu es là depuis 1988 ?
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 6
MAXIMUM]

- non !!! je navigue depuis 88 et j'ai échoué ici avec pour


tout bagage un passeport marqué schizophrène. Quelque
porte fermée beaucoup plus se sont ouvertes, ainsi je
peux faire ce que personne n'a le temps de faire ; ceci dit
j'ai travaillé pas mal de temps pendant les années qui
m'ont apporté très peu par rapport à aujourd'hui je parle
de portes car elles symbolisent le renouveau de la pensée,
l’ouverture sur un nouveau monde.

-tu veux dire que tu es plus actif maintenant que tu ne


l'as été par le passé ?

-Je veux dire que je suis un mouvement au repos, que


rien autour de nous n’est immuable ; de plus nous allons
chercher à des années-lumière ce nous avons devant le
nez, tout est résumé en quelques mots perception,
conception, manifestation.

- David, je crois que tu as bien ta place ici, tu es


complètement barge.

-prends le temps, non pas de regarder, mais d'imaginer


ce que tu ne vois pas et d'en faire part à ceux qui ont les
moyens de le réaliser. Je suis sûr que pasteur savait bien
avant l'invention du microscope, qu'il existait quelque
chose de très petit, pouvant détruire quelque chose de
beaucoup plus grand.

-Et le repas ? Il faut l'imaginer pour qu'il arrive dans


notre assiette ?

- les repas le gouter, tout ce qui peut se rapporter à la


nourriture, dépend de cette pendule accrochée au mur ;
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 7
MAXIMUM]

tout le monde est dans les starting-blocks, les yeux rivés


sur l'horloge au-dessus de la porte, très sollicitée.

Il faut savoir une chose, j'en reviens et ceci sera mon


leitmotiv toute ma vie, les médicaments font-ils grossir ?
Eh bien, je vais en surprendre quelques-uns, la réponse
est non. À quelques rares exceptions, les médicaments
vont entraîner un appétit qui ne disparaîtra uniquement
que lorsque l'estomac, le ventre, les neurones fatigués
diront stop au revoir et à ce soir.

À force de t'écouter, c'est moi qui commence à avoir les


neurones fatigués.

Imperturbable, il continuait.

-Personnellement, je n'ai pas tendance à grossir mais


plutôt à manger ; l’un ne peut se passer de l'autre, la prise
de poids est inévitable, surtout lorsqu'on connaît les
distributeurs de calories, qui se trouvent dans le foyer et
qui réclament beaucoup de monnaie.

Le moment redouté arrive au début du repas :

Commence ce rituel sinistre qu'est la distribution


des cachetons ; alors j'essaie de feinter pour ne pas les
prendre.

Il y a plusieurs façons de mystifier le bourreau,


qui n'en connaît pas plus que moi en produits
pharmaceutiques.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 8
MAXIMUM]

Pendant le repas, certains déconnectent, mais plus grave,


et plus rare, une jeune fille, son traitement étant très fort,
a les yeux qui se révulsent pendant quelques minutes, un
autre se lève de table, marche de long dans large dans le
réfectoire

Nous ne sommes quand même pas encore dans le


domaine de la folie que la schizophrénie est censée
symboliser.

Tout cela me rappelle que pour semer la confusion,


simuler un malaise ou une crise ayant pour effet de
calmer tout le monde, et moi de ne pas prendre mes
gouttes qui me rendent malade (tétanie), tremblements,
ce que l'on nomme impatience, effets secondaires, le
remède pour les uns, des cachets en plus, pour les autres,
et ultime solution, la chambre d’isolement, attaché au lit.

-Phil, sache que pour voir les choses dans le monde<, il


faut, et les anciennes civilisations le savaient très bien,
utiliser un médium qui signifie moyen, afin de descendre
très loin en soi et trouver le mal pour l'expulser.

Personnellement, mon médium, ça a été les cailloux


blancs du Petit Poucet, car il est indispensable pour ne
pas se perdre et oublier sa propre raison en cours de
route.

-Drôle de délire !!! Apparemment, tu l'as bien oublié sur


le chemin ta raison.

-tout ceci demeure dans ce qui fait partie de mon secret.


[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 9
MAXIMUM]

-je pense plutôt que tu veux me tenir en haleine. Ce sont


des méthodes de gourou, si tu crois que tu vas
m'embarquer dans ton délire, médium ou pas…

-il me semble que ton pragmatisme a éliminé de toi toute


imagination dont l'être humain a besoin.

-tu es aussi délirant que moi mais dans un autre genre


qui te fera peut-être perdre la raison beaucoup plus
rapidement que moi ; Phil, si tu lisais un peu plus et pas
n'importe quoi : il y a lire et lire.

-où tes délires vont m'emmener maintenant, ce doit être


du lourd je pense.

-je t'accorde une chose : c'est du délire en effet, mais


concède-le-moi, celui-ci est construit, logique, a un sens,
certes, qui t'échappe, mais dis-toi bien que tout n'est
qu’histoire d'initiation. Lire des œuvres qui ont fait le
tour du monde, prend un sens si tu les lis simultanément,
jusqu'à ce qu'un déclic te fasse comprendre le Tout.

-Mais David, tu ne peux pas parler comme ça à tout le


monde ; admet une bonne fois pour toutes, tu es
schizophrène et là tu travailles un peu trop du chapeau.

-tu veux, par des moyens plus ou moins tordus que je te


révèle mon secret. Je pense qu’à un moment ou à un
autre tu comprendras ce que je dis, ce sera une révélation
pour toi.

-et allez !!! Bientôt Dieu débarquera, enfourchant sa


moto, te jettera des lettres d'invitation pour déjeuner, et
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 10
MAXIMUM]

pour peu qu'il soit végétarien, à tous les coups, tu finiras


dans une cage à lapins.

-j'aime bien ton cynisme, mais à petite dose, à force, cela


risque de m'irriter, mais bon je suis susceptible mais pas
parano. Je n'ai d'ailleurs jamais rencontré un cynique
parano mais un susceptible parano, ça c'est possible ; le
parano quant à lui, est à tous les coups susceptibles.

David avait une philosophie déroutante.

Il fallait s'attendre à ce que pendant des semaines,


on est à faire à quelqu'un qui passe son temps à lire des
livres, dont la majorité des titres sont incompréhensibles
pour le commun des mortels ; puis quelques jours après,
reprendre toute la série de la Bibliothèque verte et en
débattre à table, avec un intérêt aussi passionné que s'il
s'agissait des « Les mains du miracle de Kessel »

David se tourne vers moi : « tu viens, Phil, on va au


foyer ? ».

-le foyer est à cinq minutes. Vas-y je te rejoins, le temps


de faire une petite sieste.

Le foyer se trouve au bout de différentes traverses aux


couleurs exotiques donnant sur une place où sont
harmonieusement disposées tables et bancs.

Le bâtiment, lui, est juxtaposé à une véranda sous


laquelle sont installés divers distributeurs de boissons et
gourmandises devant lesquelles les consommateurs
passent rapidement. Tout y est deux fois plus cher qu’à
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 11
MAXIMUM]

l'intérieur ; tables et chaises, peu souvent utilisés


constituent le reste du mobilier.

Le pôle d’intérêt est plutôt le bar disposant d'une


machine à expresso (l'alcool est bien sûr interdit).

Connaissant David, à présent, je pouvais dire sans me


tromper que j'allais le retrouver à table avec quelqu'un ou
plutôt quelqu'une, histoire de draguer une jeune fille qui
pourrait être la sienne. Mais cela, il ne pouvait pas le
comprendre.

Le foyer est une concentration variable dans le temps, de


pathologies multipliées par le nombre de clients. Et mon
jugement s'arrêtera là ; Il me semble qu'avant d'avoir des
à priori, il vaut mieux se regarder soi-même.

Je m'étais mis à l'écart de la table où David poursuivait


son rêve ; celui de pouvoir charmer la jeune fille, et ça, je
le savais de la veille, celle-ci cherchait de la tranquillité
qu’elle l'obtint après mon passage, lui permettant de
sauver ce qu'elle était en train de rouler. Cela faisait déjà
la 3e qu'elle préparait, la 4e se profilant à l'horizon.

Je me levai tranquillement, me dirigeai vers elle, pour


règler le problème à ma manière :

-salut, je m'appelle Phil Roy. Je vois que tes roulées


plaisent à tout le monde ; tu peux m'en faire une s'il te
plaît.

Le visage déconfit, la voix confuse, tout ce que le charme


féminin dégage en général, était absent chez elle à cause
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 12
MAXIMUM]

de quelques cigarettes qu'elle ne savait refuser. L'endroit


et le contexte la rendait fragile, et finalement elle devint
agréable à regarder.

Elle réussit à me faire comprendre qu'elle compatissait de


voir des gens sans argent.

-ne crois pas que toutes ces personnes sont fauchées, au


point de ne pouvoir se payer quoi que ce soit, non
Aurélia, tous ces gens-là ont déjà dépensé l’argent que là
curatelle leur avait alloué pour la semaine. Ils sont peut-
être plus aisés que toi, mais un jugement est là pour les
protéger et qu'ils ne dépensent pas tout d'un coup.

C'est David qui vint me sortir de mes souvenirs

-alors, il est où le schizo ? Allez, je te paye un café Phil.


Je voudrais te faire comprendre que l'on a tous une partie
schizo en nous, qu'on le veuille ou non.

Nous entrâmes dans le foyer, je vis David se transformer,


je savais déjà qu'un mytho ou un mégalo se mettait
toujours en valeur, mais un schizo extraverti, lucide,
interpelant des amis qui se levaient de table, exprès pour
le saluer, comme s'il s'agissait d'une célébrité, j'avais
beau le connaître maintenant, je ne m'y ferai jamais.

Son café était déjà prêt, servi par Isa, une « serveuse »


adorable, Chris, un concentré de caractère et de
gentillesse, et il en fallait pour servir de tels clients,
rendait la monnaie à un patient difficile.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 13
MAXIMUM]

En regardant David un mot me revenait sans cesse


schizo, schizo, schizo.

Quelque chose sonnait faux, mais j'étais loin de me


douter de ce que David appelait son « secret ».

Si la schizophrénie c'est ça, alors je signe tout de suite.


David m'avait prouvé durant trois semaines, qu'il était à
l'opposé de la définition clinique de cette maladie.

Il était pour moi, et c'était l'essentiel, un ami qui m'avait à


différentes reprises, démontré que même un étranger
débarquant de n'importe quel horizon, du noir au café au
lait, gris clair ou foncé, schizo ou pas schizo, que lui seul
en avait trouvé le mode d'emploi.

J'avais vraiment l'impression au final que je menais une


enquête ; mais avec de plus en plus le sentiment que
c'était David qui me décortiquait ; moi aussi je me sentis
délirant, surtout lorsque je pris ses yeux pour des outils
de médecins légistes.

À cet instant précis, une infirmière me surprit.

-bonjour Phil Roy.

-bonjour Sylvie.

-le médecin veut vous voir.

-à cette heure-ci, alors que je profite des derniers rayons


du soleil ?
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 14
MAXIMUM]

J'allais pouvoir appliquer la méthode de David toute


simple : paraître sérieux et clair dans mes propos, histoire
de semer le doute dans la tête du psy ; à ce moment-là,
celui-ci sort la pelle et la pioche pour essayer de déterrer
une pathologie qui n'existe pas ; un psy qui doute (rare),
est un psy malade et c’est lui qu’il faut hospitaliser ; mais
voilà, je serais bien incapable d'employer cette méthode
qui ne sert à rien, car elle ne peut être appliquée que par
David.

-je vous suis, espérons que mon destin ne dérape pas et


finisse dans le caniveau. Je vous le dis franchement, le
pire qu'il puisse m'arriver, est de ressortir du bureau avec
la blouse du médecin.

Le bureau du psy était à l’autre bout de l’hôpital, et des


bouts il n’y en avait pas qu’un, mais plusieurs qui
constituaient un secteur.

Ce médecin à la retraite me faisait plutôt bonne


impression, l'air vraiment simple et sage ; d’autres psys
sont à l'inverse de ce qui fait, qu'un psychiatre a encore
les pieds sur terre, sûrs d’eux au point de ne pas se rendre
compte de leur incompétence, accumulant des erreurs
aux fil de leurs pas.

La fierté de certains, leur fait perdre une lucidité


essentielle, pour avoir un bon diagnostic ; David m'avait
avoué qu’un psy qu'il voyait pour la première fois, dans
cet hôpital réputé, un certain docteur Spoylet, lui avait
asséné, après un entretien de trois minutes sur le pouce,
une conclusion encore en plus démentielle que la maladie
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 15
MAXIMUM]

elle-même. (Une schizophrénie paranoïde, donc très


grave).

La confiance était aveugle chez David, qui n'avait


pas vu arriver ce médecin que je qualifierais de caniveau.
100 gouttes d’Haldol ,100 gouttes de Tercian, plus 50
gouttes de Théralène et, la cerise sur le gâteau, un
correcteur pour tous les tremblements ; «  même un
cheval, ne le supporterait pas » m'avait dit David, «  je
n'étais plus capable de retrouver ma chambre , mais
voilà, on pourrait croire que le délire d'un
médecin ,faisant en plus des expertises à 100€, s'arrêtait
là », ajoutait David, les larmes aux yeux ; mais non, ceci
était juste l'entrée, le plat de résistance arrivait sur un
chariot , poussé dans cette pièce faisant penser à une
cellule d'interrogatoire.

David, toujours en pleurant, poursuivit :

Le plateau était poussé par un autre psychiatre, le


docteur Charesku, qui sortit une caméra de son sac ; le
docteur Spoylet me demanda gentiment, quelque chose
que je ne compris qu'à moitié à cause des médicaments
qui s'étaient emparés de toutes mes forces.

Je finis par faire signe de la tête ; celle-ci, partait dans


tous les sens, le reste de mon corps était tétanisé.

-Phil, s'exclama David, c'est pire qu'un viol !!! Cet


épisode sauvage sera gravé, pour l'éternité, dans ce qu'il
reste de David.

-alors, tu veux te venger ?


[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 16
MAXIMUM]

-ce n'est pas une vengeance que je veux, ce sont des


excuses, tout simplement ; que ces médecins prennent
conscience de leur pouvoir sur les patients, que comme
disait Épictète ; « après les bornes, il n'y a plus de
bornes ».

David parlait des médicaments comme la cause des


troubles du comportement, il disait que les
neuroleptiques entraînaient chez lui des réactions
inhabituelles ; ce qui est étonnant, c’était sa manière d'en
parler aujourd'hui, deux ans après ce traitement de
cheval, que ce soi-disant psy lui avait administré.

Les neuroleptiques gomment la personnalité, ce qui reste


de l'être, la dernière partie visible avant l ’esprit,
uniquement dans le reflet des yeux encore animés par la
pensée, l'intellect, le regard de soi au travers de l'autre,
l'échange conduisant à l’ultime sentiment puissant qu'est
l’Amour.

Je crois maintenant que David n'aura pas besoin de dire


grand-chose sur son secret, c’est à moi, de le comprendre
et lire entre les lignes, afin d'en extraire, comme le ferait
un alambic, un élixir au parfum de vérité, qui circule
dans nos veines.

David choisissait bien les instants pour mêler délires


réalités, qui constituent chez lui le voile très fin,
supprimant ainsi les impuretés.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 17
MAXIMUM]

-tu finiras par comprendre tous ces mots essentiels, je les


lâche à ton intention, non pas en tant que gourou, mais
pour tous les liens d'amitié que nous avons tissés.

J'allais à présent rompre cet instant privilégié, en jetant


un pavé dans cette mare, devenue pourtant si limpide.

Cela faisait un moment, très long moment que nous


étions assis dans cet espace vert fraîchement tondu, si
bien que nous n'avions pas vu l'heure tourner.

Il était 18h, le repas était à 19h.

-David, j'ai vu le médecin cet après-midi, celui-ci m'a fait


part de ses conclusions quant à l'évolution de ma
dépression ; le traitement, et je m’en suis rendu compte, a
complètement fait régresser la maladie ; Il y a de grandes
chances pour que je parte dans une semaine.

Bien sûr David connaissait toutes les durées des séjours,


il pouvait même en préciser la date selon le traitement.

C'est donc sans surprise qu'il accueillit la nouvelle. Il me


dit simplement ;

-viens me voir de temps en temps au lieu de passer ta vie


sur Internet ; quant à moi, Phil, j'ai décidé de faire partie
de ce monde, afin d'être un des premiers à découvrir tout
ce qui nous est, pour l'instant, invisible et même
imaginable ; pendant que certains s'épuisent, je réfléchis
quant à la manière d’obtenir le même résultat sans
dépenser d'énergie, concevoir sans regarder, ainsi, ne
voir que le résultat.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 18
MAXIMUM]

Mais, c'était l'heure maintenant qui me préoccupait ; Il


était 18h50, j'accélérais donc le pas en l'écoutant (on ne
sait jamais).

Les délires de David persistant à me démontrer la


cohérence de ses propos, conduisait à la confusion la plus
totale.

Heureusement, nous arrivions au pavillon, le réfectoire


était ouvert, David se moquait de tout ce qui gravitait
autour de lui.

- Phil, j'essaie de te faire comprendre, ce que sont les


« noces chymiques », il y a en chacun de nous ; une
partie féminine qui nous est impossible, ni de voir ni de
concevoir, seulement d'imaginer, de rêver…Cela a
pourtant eu lieu en moi, il y a des années.

Chymiques, me disais-je, noces ? J'en avais les oreilles


qui sifflaient ; c’était de la science-fiction, du fantastique,
surtout lorsqu'il ajouta :

-l'âme et l'esprit ne font plus qu'un, de cette union naît ce


que je suis maintenant.

Tout en avalant les médicaments, je lui avouais mon


scepticisme :

-Je crois que devant une histoire pareille, les psys ont dû
se cogner la tête contre les murs pour faire passer ce
qu'ils venaient d'entendre.

Il n'y a qu’à toi que je peux confier de telles …


[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 19
MAXIMUM]

-absurdités, le coupais-je, en le regardant avaler


goulument son pain à peine assis ; si c'est cela ton secret,
je crois qu'il va falloir trouver autre chose, afin de me
convaincre.

David ingurgitait son dîner, mais parlait toujours autant,


même si nos deux voisins de table tendaient l'oreille,
mais au fond, il n'y avait rien à comprendre.

-non, Phil, ceci constitue la cause de cet intérêt que j'ai


développé pour la psychiatrie en 88, après avoir fait la
connaissance d'une femme vers laquelle je n'ai pu aller ;
S'en est suivi une tentative de suicide.

-David, la seule chose qui est intéressante dans tout ça,


c'est cet engouement que tu as pour la psychiatrie.

-je reconnais bien là ton intelligence, qui compense ton


allure de playboy.

Mes pensées s'éloignaient un peu de toutes les


démonstrations de David.

J'étais amené à échafauder le scénario relatant l’histoire


d'un patient qui aurait mené en bateau son psychiatre
pendant des années, afin d'obtenir le « statut » de
schizophrène et traverser, non seulement les années, mais
aussi différents hôpitaux psychiatriques.

Je chassais bien évidemment ces idées. Celles-ci étant


absurdes.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 20
MAXIMUM]

-je pense à en croire ton regard, que tu as compris


quelque chose

Il lisait dans mes pensées ou bien nous étions trop


proches à présent : non impossible ! Il fallait que je
reprenne le contrôle de ce dialogue insensé. Mais il ne
m'en laissa pas le temps.

-un schizo entend des voix, non ? Je n'en ai jamais eu.

-personne ne peut le prouver.

-une histoire incroyable mais construite, basée certes sur


de l'irrationnel aujourd'hui, qui demain, sera peut-être
rationnel.

-ne va-t-on pas sur la Lune à présent, ce qui était faux


hier l'est- il toujours ? Tout bouge, en tous les cas, tout
nous est donné de sentir, de voir, tous nos sens…

-je pense ta philosophie belle, mais elle a un parfum de


manipulation.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 21
MAXIMUM]

Le visage de David devenait de plus en plus flou.

Depuis quelques temps j'avais très mal à la tête, son regard


semblait perdu au fond du mien, les phrases résonnaient : tu ne
t'appelles pas Philroy, les noces chymiques, âme-esprit, c’est
les cachetons pensais-je.

- David à force de t'écouter, j'ai mal à la tête

- tu as mal à la tête parce que je l'ai décidé, rétorqua David les


yeux de plus en plus vides d'expression. Je tentais
désespérément de maintenir les miens ouverts, mais le visage
de David devenait trouble, mes pensées devenaient folles,
j'avais l'impression d’être comme hypnotisé par David.

C'est alors qu'il me lança :

- sache que mon secret est en toi, c'est toi qui détiens la clé, tu
le sauras bien assez tôt ; il est temps pour moi de te dire adieu.

- David, tu déraisonnes ; je crois que tu devrais prendre tes


cachetons, je pense que ça te tape sur le système, ça te fait
délirer de plus en plus.

Les derniers mots de David résonnaient encore dans ma tête.

-saches que je n'ai pas besoin de cachets, par contre toi,


retrouves la mémoire, regardes-toi dans le miroir et tu verras
qui tu es vraiment.

- je ne suis que ton reflet.

Ma tête tournait de plus en plus et le visage de David s'effaça,


je m'écroulai lourdement à terre, ma tête vint s'écraser sur le
sol puis plus rien.
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 22
MAXIMUM]

Lorsque j'ouvris à nouveau les yeux des blouses


blanches tournait autour de moi Je n'étais plus dans le parc,
David avait disparu il ne restait plus que moi et ce joli monde
formant un cercle autour de mon lit celui-ci était composé de
deux femmes et un homme

SRésumé
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 23
MAXIMUM]

[Ajoutez un titre ici de 12 mots maximum, sur une ou


deux lignes]

[Le corps de votre document utilise une


indentation de 0,5 pouce pour la première ligne et son
interlignage est double. Le style APA comporte un
maximum de cinq niveaux de titre ici. Les titres de
niveau 3, 4 et 5 sont des titres courants utilisés au début
du paragraphe.]

[Titre 2]1

[Pour les besoins de mise en forme APA, vous


pouvez facilement entrer vos propres notes et appels de
notes de bas de page. Pour mettre en forme un appel de
note de bas de page, sélectionnez le numéro, puis, sous
l’onglet Accueil, dans la galerie Styles, cliquez sur Appel
de note de bas de page.]

[Titre 3]. [Ajoutez un point à la fin d’un titre


courant. Veuillez noter que vous pouvez inclure des
paragraphes consécutifs possédant chacun leur propre
titre, le cas échéant.]

[Titre  4]. [Lorsque vous utilisez des titres,


n’ignorez pas les niveaux. Si vous avez besoin d’un
titre 3, 4 ou 5 non suivi de texte avant le titre suivant,
ajoutez simplement un point à la fin du titre, puis
commencez un nouveau paragraphe pour entrer le sous-
titre et son texte.] (Nom de famille, Année)

[Titre  5]. [Comme toutes les sections de votre


document, les références commencent sur leur propre
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 24
MAXIMUM]

page, comme le montre la page suivante. Tapez


simplement les citations dans le texte comme tout texte
de votre document, comme à la fin de ce paragraphe
et au paragraphe précédent.] (Nom de famille, Année)

[Pour afficher ce document avec l’intégralité de


sa disposition et de sa mise en forme, par exemple, les
retraits négatifs, sous l’onglet Affichage du ruban,
cliquez sur Mode Lecture.]
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 25
MAXIMUM]

Références

Nom, 1er prénom, 2ème prénom (Année). Titre de


l’article. Titre du journal, Pages De - À.

Nom, 1er prénom, 2ème prénom (Année). Titre du livre.


Nom de la ville : Nom de l’éditeur
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 26
MAXIMUM]

Notes de bas de page


1
[Ajoutez des notes de bas de page, s’il y en a,
dans leur page figurant après les références. Le corps
d’une note de bas de page, tels que cet exemple, utilise le
style Normal. (Remarque  : Si vous supprimez cet
exemple de note de bas de page, n’oubliez pas de
supprimer également sa référence dans le texte. Elle se
trouve à la fin du paragraphe de titre  2, dans la
première page du corps de ce modèle.)]
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 27
MAXIMUM]

Tableaux

Tableau 1

[Titre de tableau]

En-tête En-tête En-tête En-tête En-tête


de colon de colon de colon de colon de colon
ne ne ne ne ne

En-tête 123 123 123 123


de ligne

En-tête 456 456 456 456


de ligne

En-tête 789 789 789 789


de ligne

En-tête 123 123 123 123


de ligne

En-tête 456 456 456 456


de ligne

En-tête 789 789 789 789


de ligne

Remarque : [Placez tous les tableaux de votre document


dans une section dédiée aux tableaux figurant après les
références (et, le cas échéant, les notes de bas de page).
Commencez une nouvelle page pour chaque tableau,
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 28
MAXIMUM]

incluez un numéro et un titre de tableau pour chacun


d’eux, comme illustré dans cette page. Le texte explicatif
figure dans une note qui suit le tableau, comme dans cet
exemple. Utilisez le style Tableau/Figure, disponible
sous l’onglet Accueil dans la galerie Styles pour définir
l’espacement entre le tableau et la note. Les tableaux au
format APA peuvent utiliser un interligne simple ou de
1,5. Incluez un titre pour chaque ligne et colonne même
si le contenu peut sembler évident. Un style de tableau
par défaut a été configuré pour ce modèle, qui
correspond à des instructions de l’APA. Pour insérer un
tableau, sous l’onglet Insertion, cliquez sur Tableau.]
[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 29
MAXIMUM]

Figures

Figure 1. [Incluez tous les chiffres dans leur propre

section après les références (et les notes de bas de page et

tableaux, le cas échéant). Incluez une légende numérotée

pour chaque figure. Utilisez le style Tableau/Figure pour

un espacement aisé entre figure et légende.]


[TITRE RACCOURCI DE 50 CARACTÈRES 30
MAXIMUM]

Pour plus d’informations sur tous les éléments de la mise

en forme APA, voir le guide APA Style Manual, 6th

Edition

Vous aimerez peut-être aussi