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Construire en acier Documentation technique du Centre suisse de la construction métallique

02/06
steeldoc

Protection incendie
des structures

Principes
Conception
Dimensionnement

tec 02
Table des matières

I Protection incendie des structures en acier II Dimensionnement

1 Introduction 4 1 Vérification de la résistance au feu 23


1.1 Les prescriptions suisses de protection incendie 4 2 Euronomogramme 24
1.2 Protection incendie des structures en acier 4 3 Application de l’Euronomogramme 28
4 Procédures particulières 31
2 Bases de la protection incendie 5 5 Formulaire de vérification 33
2.1 Déroulement d’un incendie 5 6 Désignations et unités 34
2.2 Objectifs de protection 5
2.3 Exigences de protection incendie 5
2.4 Mesures de protection incendie 6
Annexe
3 Concepts de protection incendie 6
3.1 Concepts standard 6 1 Aperçu de la conception et des dimensions
3.2 Concepts par ouvrage 6 des structures 35
3.3 Protection incendie technique et organisationnelle 7 2 Peintures intumescentes – Liste de contrôle 36
3.4 Compartiments coupe-feu et voies d’évacuation 7 3 Facteurs de massiveté des profilés laminés 37
4 Bibliographie, références 38
4 Résistance au feu 7
4.1 Classes de résistance au feu 7
4.2 Comportement au feu de l’acier 8
4.3 Exigences de résistance au feu 8
4.4 Résistance au feu des parties de construction 9
4.5 Vérification de la résistance au feu 9

5 Protection incendie constructive 11


5.1 Acier non protégé 11
5.2 Peintures intumescentes 11
5.3 Revêtements 13
5.4 Crépis 13 Centre de compétence en construction métallique
5.5 Constructions mixtes acier-béton 14
5.6 Constructions mixtes acier-bois 14 Le Centre suisse de la construction métallique SZS est
5.7 Dalles mixtes avec tôle profilée 15 une organisation professionnelle qui réunit les entreprises
5.8 Dalles Slim Floor 15 de construction métallique et les bureaux d’études les
5.9 Profilés à circulation d’eau 15 plus importants de Suisse. Par ses actions, le SZS atteint
un large public d’architectes, ingénieurs et maîtres
6 Concepts de construction spécifiques 16 d’ouvrage. Le SZS met à disposition des informations tech-
6.1 Eléments porteurs et non porteurs 16 niques, encourage la recherche et la promotion de
6.2 Systèmes redondants 16 l’architecture en acier et s’engage dans la collaboration
6.3 Joints de dilatation et points de rupture 16 technique au-delà des frontières. Ses membres profitent
6.4 Effet de membrane 17 d’une vaste palette de prestations.
6.5 Structure porteuse à l’extérieur 17

7 Mesures techniques de protection incendie 18 Steeldoc est la documentation d’architecture du Centre


7.1 Utilisation d’installations sprinklers 18 suisse de la construction métallique. Elle paraît quatre
7.2 Autres mesures techniques 18 fois par année en allemand et en français. Les éditions
spéciales à orientation technique, comme le présent
8 Etude de la protection incendie 18 numéro, sont également éditées dans une série spéciale.
8.1 Modalités de sélection des solutions 18
8.2 Critères quant aux choix des concepts 19
8.3 Comparatif des coûts des solutions 19 Stahlbau Zentrum Schweiz
8.4 Coûts des mesures de protection incendie 19 Centre suisse de la construction métallique
Centro svizzero per le costruzioni in acciaio
9 Exemples d’ouvrage 20
www.szs.ch
Editorial

Les architectes et ingénieurs doivent développer des concepts de protec-


tion incendie pour les ouvrages dans lesquels vivent et travaillent des
personnes. Pendant de nombreuses années, le revêtement de la charpente
métallique est apparu comme la méthode de protection la plus simple
au niveau de la construction; elle avait toutefois l’inconvénient de faire dis-
paraître la structure métallique derrière le revêtement. De nos jours,
une multitude de mesures de protection incendie et de méthodes de calcul
intéressantes du point de vue technique et économique permettent
de réaliser des constructions résistantes au feu avec de l’acier visible.

Les prescriptions suisses de protection incendie, unifiées et révisées, sont


entrées en vigueur en 2005; elles s’accompagnent de certains allègements,
de plus de sécurité au niveau de l’étude et de nouvelles possibilités de
conception pour les structures en acier. Les combinaisons entre protection
incendie constructive et mesures techniques telles que les installations
sprinklers sont particulièrement intéressantes. Ainsi, les constructions en
acier peuvent désormais rester visibles à l’intérieur, ce qui permet de réduire
les coûts de la protection incendie de manière très importante.

La présente édition de Steeldoc met aujourd’hui à disposition une publication


récapitulative sur le thème de la protection incendie des structures en
acier, reconnue comme état de la technique par l’Association des établisse-
ments cantonaux d’assurance incendie (AEAI). Elle présente des concepts
simples et clairs pour les projets d’ouvrages, et des procédures facilement
compréhensibles pour le calcul de la résistance au feu. Lors de l’étude
détaillée de la protection incendie, il faut en outre utiliser les directives de
protection incendie ainsi que les annexes complémentaires.

Le Centre suisse de la construction métallique poursuit depuis des années


des travaux de recherche et de développement sur le thème de la protection
incendie – et cela également au niveau européen. Ainsi, des procédures
conviviales pour la justification de la résistance au feu des parties de
construction en acier ont été développées et reposent sur des résultats
d’expérimentations scientifiques et des modèles de calculs vérifiés. Dans
le présent cahier, ces procédures ont été adaptées aux prescriptions
suisses de protection incendie de l’AEAI et aux normes SIA.

La conception et le suivi critique de la présente publication ont été confiés


à un groupe de projet du Centre suisse de la construction métallique.
Des contributions importantes proviennent de l’Institut für Baustatik und
Konstruktion (IBK) de l’EPF de Zurich. La présente publication a reçu le
soutien des entreprises et des institutions dont la liste se trouve en annexe.
Nous adressons nos remerciements à tous les experts et à toutes les
entreprises pour leur contribution.

Le contenu de la présente publication a été contrôlé Centre suisse de la construction métallique


par la Commission technique Protection incendie
de l’Association des établissements cantonaux
d’assurance incendie afin de déterminer sa compati-
bilité matérielle avec la Norme et les Directives de
protection incendie de l’AEAI, édition 2003, et a été Evelyn C. Frisch
adopté comme état de la technique. Directrice

3
I Protection incendie des structures en acier

1 Introduction

1.1 Les prescriptions suisses de protection incendie Uniformisation des exigences standard
Prise en compte des sprinklers sans justification par le
En Suisse, les tâches souveraines de protection incendie calcul avec une réduction de la résistance au feu exigée
sont du ressort des cantons. Une uniformisation importante de 30 minutes 2
eut lieu pour la première fois en 1993 lors de la publica- Plus grande approbation des solutions liées aux ouvra-
tion des Prescriptions de protection incendie harmonisées ges avec procédures justificatives correspondantes
par l’Association des établissements cantonaux d’assuran-
ce incendie (AEAI). Toutefois, les cantons ne reprirent La Commission technique de l’AEAI définit ce qui est re-
pas tous complètement ces prescriptions, laissant le champ connu comme l’état de la technique en matière de protec-
à certaines particularités régionales. tion incendie. Le présent document Steeltec Protection
incendie a été reconnu par l’AEAI comme état de la tech-
Révision des prescriptions incendie nique pour la vérification de la résistance au feu des struc-
2005 est l’année d’entrée en vigueur des prescriptions tures porteuses en acier, et a été validé pour utilisation.
de protection incendie révisées et unifiées. Adoptées par
l’accord intercantonal AIETC (Accord intercantonal sur
l’élimination des entraves techniques au commerce), ces 1.2 Protection incendie des structures en acier
prescriptions s’appliquent désormais de manière unifiée, à
certaines exceptions minoritaires près, dans tous les can- L’acier est incombustible et ne contribue pas à la charge
tons. Parmi leurs avantages, citons une conception efficace, thermique et à la propagation du feu. Toutefois, les pro-
l’égalité et une application simplifiée. priétés mécaniques de l’acier dépendent de la température.
Les mesures de protection incendie pour les systèmes
Les autorités cantonales de protection incendie sont char- porteurs en acier se concentrent ainsi sur la protection de
gées de l’application des prescriptions, des conditions l’acier contre les effets de la chaleur. Cette protection
de la procédure d’autorisation, du conseil et du soutien peut être garantie par des mesures constructives ou des
technique des planificateurs et de la vérification des stan- équipements comme les installations sprinklers.
dards de sécurité.
Pour la construction métallique, les prescriptions suisses
Les prescriptions suisses de protection incendie de l’AEAI de protection incendie de l’AEAI [1] apportent certains
sont constituées de textes légaux 1: allégements, plus de sécurité d’étude et nouvelle liberté
Norme de protection incendie (standards de sécurité) de conception, notamment grâce à des concepts de cons-
Directives de protection incendie (compléments) truction qui utilisent des peintures intumescentes ou des
Règlements d’essai pour l’homologation de produits de concepts techniques avec des sprinklers, ou bien une
protection incendie combinaison de ces deux concepts. Les autres nouveautés
Ces documents sont complétés par 1: décisives sont notamment:
Notes explicatives de protection incendie Agrandissement des surfaces des compartiments coupe-
Aides de travail de protection incendie feu des bâtiments administratifs et artisanaux. Aucune
Documents relatifs à l’état de la technique exigence n’est posée à la résistance au feu 2 pour la
plupart des bâtiments à deux niveaux affichant une charge
Les nouvelles prescriptions suisses de protection incendie calorifique faible ou moyenne (jusqu’à 1000 MJ/m 2 de
de l’AEAI offrent plus de latitude pour des solutions opti- surface d’étage).
Lit.: Tous les chiffres entre
crochets renvoient à la misées qui font référence à la protection des personnes et Aucune exigence n’est posée à la résistance au feu
bibliographie dans l’annexe 4. des biens. Les principales nouveautés sont: pour les parkings avec au minimum 25 % d’ouverture
des façades (grâce à la dissipation de chaleur)2.
Sont en outre autorisées les procédures justificatives pour
l’étude de concepts de protection incendie par ouvrage,
notamment en cas d’incendie naturel. Les peintures intu-
mescentes jusqu’à la classe de résistance au feu R 60 sont
de plus en plus souvent utilisées. La présente documen-
tation Steeltec Protection incendie présente les procédures
de vérification courantes pour les structures en acier.

1 Les prescriptions suisses de protection incendie de l’AEAI [1]


et les documents complémentaires sont consultables sur le
site internet de l’AEAI www.vkf.ch ou directement sur
http://ppionline.vkf.ch.
2 cf. tableau des résistances au feu exigées (fig. 5)

4 steeltec 02
2 Bases de la protection incendie

2.1 Déroulement d’un incendie

Le déroulement typique d’un incendie se divise en une Température [°C] Courbe d’incendie normalisé
phase de propagation du feu (composée de phases d’allu-
mage et de feu couvant), une phase de feu généralisé
et une phase de refroidissement. Lors de la phase de
propagation du feu, le matériau s’échauffe, des gaz appa-
raissent à sa surface et s’enflamment, s’ensuit alors un
incendie ouvert avec de la fumée et des gaz toxiques qui
se propagent de plus en plus rapidement. Lorsque la
température des gaz d’incendie dépasse 500 à 600 °C,
on atteint le flash over ou embrasement généralisé lors
duquel toutes les surfaces combustibles s’enflamment Temps [min.]
brusquement dans le local. C’est la phase d’incendie
Fig. 2: Courbe d’incendie normalisé ISO 834 / EN 1363-1
généralisé: les températures continuent de monter jusqu’à (selon [9])
atteindre leurs valeurs maximales. Puis, le combustible
venant à manquer, c’est la phase de refroidissement et
l’incendie s’éteint.

La durée de la phase d’incendie généralisé et la tempéra- 2.2 Objectifs de protection


ture maximale atteinte dépendent de la nature et de la
quantité du matériau combustible (charge calorifique), des Les mesures de protection incendie ont deux objectifs:
dimensions du local et de l’approvisionnement en oxygène. prévenir la formation d’un incendie et, en cas d’incendie,
Joue également un rôle important la dissipation de cha- en minimiser les conséquences. Les bâtiments, ouvrages
leur dans les dalles et les parois ainsi que par les ouvertu- et installations doivent être construits, exploités et entre-
res. Les incendies ne conduisent pas tous à un embrase- tenus conformément à la Norme de protection incendie
ment généralisé. Dans les grands locaux en particulier de manière à
dont la charge thermique est faible à moyenne, les incen- garantir la sécurité des personnes et des animaux
dies restent souvent localisés et atteignent des tempé- prévenir les incendies, les explosions et limiter la pro-
ratures moins élevées qui ne mettent pas en danger le pagation des flammes, de la chaleur et de la fumée
système porteur. limiter les risques de propagation du feu aux bâtiments,
ouvrages et installations voisins
Incendie normalisé conserver la stabilité structurelle pendant une durée
Afin de pouvoir comparer le comportement au feu de déterminée
chacune des parties de construction, la courbe d’incendie permettre une lutte efficace contre le feu et garantir
normalisé ISO 834 a été introduite puis reprise dans la la sécurité des équipes de sauvetage.
norme EN 1363-1 comme courbe de température standard
(cf. fig. 2). Les homologations de protection incendie pour
les revêtements et les peintures intumescentes reposent 2.3 Exigences de protection incendie
par exemple sur cette courbe d’incendie normalisé.
Le danger d’incendie (= dommages prévisibles) résulte du
rapport entre les dangers potentiels et les mesures de
Température Flash over: embrasement courbe d’incendie normalisé protection prises pour les prévenir. Le risque d’incendie est
généralisé le produit du danger d’incendie et du danger d’activation
(probabilité de survenance). Les exigences de protection
incendie dans les bâtiments, ouvrages et installations
sont notamment déterminées par
le type de construction, la situation, les risques de
voisinage, l’étendue et l’affectation
le nombre de niveaux
le nombre d’occupants
Phase Phase de Phase d’incen- Temps (t) la charge thermique et le comportement au feu des
d’allumage feu couvant die généralisé Phase de refroidissement
matériaux ainsi que le danger de formation de fumée
le danger d’activation (sources d’inflammation)
Fig. 1: Phases du déroulement d’un incendie [18] les possibilités d’intervention des sapeurs-pompiers.

5
I Protection incendie des structures en acier

2.4 Mesures de protection incendie Les équipements de protection incendie (mesures


techniques) sont constitués notamment par des:
Les mesures de protection incendie doivent être planifiées dispositifs d’extinction automatiques (installations
de manière à être adaptées aux objectifs de protection sprinklers, déluge et extinction à gaz)
selon le chapitre 2.2 ainsi qu’aux objectifs de l’entreprise. installations de détection d’incendie et de gaz
La Norme de protection incendie [1] fait la distinction installations d’extraction de fumée et de chaleur
entre les mesures de protection constructives et techni-
ques. Ils sont complétés par des mesures de protection incendie
organisationnelles, indépendantes du matériau de cons-
Sont déterminants pour la protection incendie constructive: truction. La combinaison de ces mesures est désignée par
les matériaux de construction le terme de «concept de protection incendie».
la résistance au feu des systèmes porteurs et des parties
de construction
les distances de sécurité Lit.: Tous les chiffres entre crochets renvoient à la bibliographie
les compartiments coupe-feu et les voies d’évacuation dans l’annexe 4.

3 Concepts de protection incendie

La protection incendie doit être prise en compte tôt dans concepts standard pour déterminer, sans justification
l’étude globale de l’ouvrage. En cas ordinaire, les concepts par le calcul, la résistance au feu des systèmes porteurs
de protection incendie sont axés sur les mesures standard pour certaines affectations, bâtiments élevés exceptés
conformément aux prescriptions suisses de protection in- (cf. fig. 5).
cendie de l’AEAI [1]. Elles distinguent entre le concept
purement constructif et le concept sprinklers. En principe,
l’objectif de protection est atteint par l’application des 3.2 Concepts par ouvrage
mesures standard prescrites. Les exigences de résistance
au feu des parties de construction sont prescrites de Les concepts de protection incendie par ouvrage com-
manière détaillée pour les concepts standard 3. prennent des mesures associées entre elles pour un
Des alternatives aux mesures standard sont possibles pour ouvrage donné; ils peuvent remplacer des exigences stan-
les concepts par ouvrage, mais exigent toutefois une dard dans la mesure où l’objectif de protection est atteint
justification de sécurité incendie adéquate et l’accord de de manière équivalente. Ils nécessitent l’accord de l’auto-
l’autorité de protection incendie. Les solutions de concepts rité de protection incendie compétente et doivent être
par ouvrage comprennent également des mesures tech- évalués au moyen d’une évaluation du risque d’incendie ou
niques et organisationnelles. Ce n’est que lorsque toutes d’une autre méthode de calcul reconnue par l’AEAI 4.
les mesures de protection incendie sont combinées
qu’il est possible d’atteindre les objectifs de protection. L’objectif de protection est atteint par la combinaison de
mesures constructives, techniques et organisationnelles.
Les principaux éléments d’un concept de protection incen-
3.1 Concepts standard die par ouvrage sont l’affectation, la charge calorifique,
les voies d’évacuation, la taille des compartiments coupe-
Concepts standard constructifs feu et la résistance au feu des éléments de construction.
La protection incendie constructive pour l’ensemble d’un Doivent être pris en compte par ex.:
ouvrage ou de parties de constructions isolées est atteinte les concepts globaux de systèmes porteurs pour assurer
par des mesures telles que surdimensionnement, revête- la sécurité structurale (par ex. systèmes redondants ou
ment, peinture intumescente ou construction mixte. effet de membrane)
le faible danger d’incendie (affectation, charge calori-
Concepts standard sprinklers fique) par justification avec incendie naturel
Pour autant qu’elles ne soient pas déjà prescrites à cause les petites tailles des compartiments coupe-feu
de l’affectation ou pour d’autres raisons, les installations les mesures de protection incendie techniques et organi-
sprinklers peuvent être prises en compte dans le cadre de sationnelles

6 steeltec 02
3.3 Protection incendie technique et coupe-feu les parties de construction telles que les parois
organisationnelle et les planchers formant compartiment, construites en
conséquence, y compris les fermetures coupe-feu et les
Les équipements de protection incendie ont une impor- obturations. Il faut notamment séparer en compartiments
tance particulière car les personnes sont mises en danger coupe-feu
bien avant la phase d’incendie généralisé, par la chaleur les bâtiments, ouvrages et installations contigus de
et en particulier la fumée. Les détecteurs d’incendie grande surface
permettent de déceler à temps un incendie et d’alarmer chaque niveau
rapidement les utilisateurs et les sapeurs-pompiers; les les couloirs et les escaliers servant de voies d’évacuation
sprinklers agissent quant à eux dès la phase de propaga- et de sauvetage
tion du feu et préviennent la hausse de la température les liaisons verticales telles que les cages d’ascenseurs,
et la propagation du feu, voire éteignent même l’incendie. les canaux de ventilation et les gaines techniques
Outre pour les autorités de protection incendie, les équi- les locaux techniques
pements de protection incendie revêtent un intérêt parti- les locaux qui n’ont pas la même affectation, surtout
culier pour les assureurs parce qu’ils réduisent considé- s’ils présentent un danger d’incendie différent.
rablement le risque d’incendie. Les mesures de protection
incendie au niveau de l’organisation (par ex. organisation Les voies d’évacuation et de sauvetage font l’objet d’une
de la protection incendie en entreprise, formation, range- réglementation particulière qu’il est possible de consulter
ment et entretien) jouent également un rôle important. dans la directive de protection incendie correspondante 5.
Elle contient des indications détaillées sur la planification
des voies d’évacuation. Les cages d’escaliers servant de
3.4 Compartiments coupe-feu et voies voies d’évacuation doivent constituer des compartiments
d’évacuation coupe-feu dont la résistance au feu est identique à celle
du système porteur, mais REI 60 (icb) au moins, et doivent
La détermination des compartiments coupe-feu et des être séparées de chaque niveau par des fermetures
voies d’évacuation fait également partie d’un concept de coupe-feu. Les couloirs servant de voie d’évacuation sont
protection incendie. Les compartiments coupe-feu pré- également soumis aux mêmes exigences, mais doivent
viennent la propagation du feu et de la fumée dans les au minimum présenter une résistance au feu EI 30 (icb).
autres parties du bâtiment. Les installations sprinklers
3 Directive de protection incendie «Systèmes porteurs» [1]
peuvent également être prises en compte dans la déter-
4 cf. chapitre 4.5, paragraphe «Evaluation du risque d’incendie»
mination de l’étendue autorisée des compartiments 5 Directive de protection incendie «Voies d’évacuation et de
coupe-feu. Sont considérées comme formant compartiment sauvetage» [1]

4 Résistance au feu

4.1 Classes de résistance au feu Classification des parties de construction


Selon le modèle européen, la résistance au feu des parties
Conformément à la Directive de protection incendie de l’AEAI 6, de construction porteuses et/ou formant compartiment
les matériaux de construction et les parties de construc- coupe-feu est évaluée selon trois critères:
tion sont classés selon des critères de protection incendie.
R Résistance (stabilité)
Classification des matériaux de construction E Etanchéité (imperméabilité)
Lors de la classification des matériaux de construction I Isolation (capacité à isoler)
selon les normes EN, sont déterminants le comportement
au feu, la formation de fumée et la formation de gouttes L’ensemble du système porteur et toutes les parties de
en fusion/chute d’éléments incandescents. On distingue construction porteuses sont évalués en fonction du critère
entre les matériaux de construction combustibles et incom- R, les compartiments coupe-feu sont en outre contrôlés
bustibles. Les anciennes désignations de degré de com- quant aux critères E et I. Les systèmes porteurs en acier
bustibilité et de densité de fumée restent encore provisoi- sont en règle générale porteurs et ne forment pas com-
rement en vigueur en Suisse. partiment coupe-feu.

7
I Protection incendie des structures en acier

L’indication de la durée de la résistance au feu en minutes Les aciers inoxydables et les aciers spéciaux résistants
accompagne les indications R E I (30, 60, 90, 120, 180 au feu présentent grâce aux éléments d’alliage, un com-
et 240), durée pendant laquelle la partie de construction portement au feu plus favorable que celui de l’acier de
doit satisfaire aux exigences en cas d’incendie normalisé construction normal, ce qui peut avoir une importance lors
ISO. De plus, d’autres lettres sont disponibles pour d’autres du dimensionnement de la résistance au feu 8.
critères. Le critère «incombustible» (abréviation icb) est
également important; il est naturellement satisfait par tous L’échauffement des sections en acier dépend des condi-
les systèmes porteurs en acier. tions dans le local où se situe l’incendie et du facteur de
massiveté A/V (surface A / volume V).
Partie de construction Exigence Classes de résis- La température critique de l’acier est atteinte lorsque la
tance au feu limite d’élasticité baisse sous la contrainte donnée dans la
Pilier porteur R R 30, R 60, … section (en général 500–700 °C).
Plancher porteur formant REI REI 30, REI 60, …
compartiment coupe-feu Les mesures constructives pour prolonger la durée de
résistance au feu du système porteur en acier sont parti-
Fig. 3 Exemples de classification
culièrement importantes dans un compartiment coupe-feu
où un incendie généralisé peut se former, qui pourrait
4.2 Comportement au feu de l’acier augmenter la température des parties en acier au-dessus
de la température critique.
Les parties de construction en acier sont incombustibles
et ne contribuent pas à la charge thermique et à la pro-
pagation du feu. Les propriétés mécaniques de l’acier 4.3 Exigences de résistance au feu
sont toutefois dépendantes de la température. La limite
d’élasticité calculée (au-dessus de 400 °C) et le module Les systèmes porteurs doivent être dimensionnés et
d’élasticité (au-dessus de 200 °C) se réduisent à mesure construits de manière à ce que 9
que la température augmente 7. Ce facteur doit être ils conservent suffisamment leur stabilité en cas
pris en compte lors du dimensionnement des constructions d’incendie
en acier en cas d’incendie. ni la défaillance prématurée d’une partie de construction
isolée ni les effets de la dilatation thermique n’entraî-
Après l’extinction de l’incendie, l’acier de construction nent leur effondrement au même niveau ou à un autre
regagne sa solidité d’origine et ses autres propriétés. Les niveau
aciers à haute résistance ou laminés thermomécanique- les compartiments coupe-feu attenants ne subissent
ment peuvent toutefois être durablement endommagés et pas de dommages disproportionnés.
exigent des analyses du matériau après l’incendie.
La directive de protection incendie «Systèmes porteurs» 10
fixe la résistance au feu exigée pour les concepts stan-
dard. Sont particulièrement déterminants:
le nombre de niveaux
la charge thermique (mobilière et immobilière)
Limite d’élasticité le type de construction, la situation, l’étendue et l’affec-
/ tation des bâtiments, ouvrages, installations ou compar-
timents coupe-feu.

Les installations sprinklers peuvent être prises en compte


lors de la détermination de la résistance au feu des sys-
Module d’élasticité tèmes porteurs selon les modalités de la figure 5 (Con-
/ cept de protection sprinklers comme solution standard).

6 Directive de protection incendie «Matériaux et parties


de construction» [1]
7 cf. fig. 4
8 cf. partie II Dimensionnement, fig. 57 et 58
Température 9 Conformément à la Directive de protection incendie
«Systèmes porteurs» [1]
Fig. 4: Propriétés de l’acier de construction en cas d’incendie, 10 Directive de protection incendie «Systèmes porteurs» [1],
facteurs de réduction k y , Θ et k E , Θ Exigences pour les constructiones en acier cf. fig. 5 ci-après

8 steeltec 02
D’autres réductions de la résistance au feu sont Calcul avec l’Euronomogramme
uniquement possibles sur la base de l’article 11 de la L’Euronomogramme constitue un outil pratique pour la
Norme de protection incendie et avec la justification détermination de la durée de résistance au feu d’un profi-
adéquate. lé en acier non protégé ou protégé. Il vaut également la
peine de déterminer par le calcul l’épaisseur de couches
Aucune exigence n’est posée à la résistance au feu des des protections. L’Euronomogramme fournit en outre un
systèmes porteurs pour les bâtiments, ouvrages et instal- format de vérification unifié et clair pour le contrôle par
lations à un seul niveau au dessus du sol, pour le niveau les autorités de protection incendie. Il se base sur la cour-
supérieur de bâtiments ou ouvrages et installations à be d’incendie normalisé 13. La procédure de vérification est
plusieurs étages 11 ainsi que pour les parkings avec au mi- décrite de manière détaillée dans la partie II Dimension-
nimum 25 % d’ouverture des façades (dissipation de cha- nement.
leur).
Calcul avec les courbes d’incendie naturel
En cas de faible charge calorifique, de locaux élevés ou
4.4 Résistance au feu des parties de construction d’extraction de chaleur suffisante, les températures dans
en acier le local où se situe l’incendie restent basses et la tempé-
rature critique n’est souvent pas atteinte sur un système
Dans la construction en acier, l’isolation thermique, la porteur non protégé même en cas d’incendie généralisé,
dissipation de chaleur dans les parties en béton froides, de sorte qu’aucune mesure n’est nécessaire. La courbe
ou des concepts de construction spécifiques (par ex. d’incendie normalisé 13 ne décrit que de manière insuffi-
refroidissement avec de l’eau) servent pour l’essentiel à sante l’incendie réel dans de tels cas puisqu’elle ne tient
atteindre la résistance au feu exigée. par exemple pas compte d’une phase de refroidissement.
La Directive de protection incendie «Systèmes porteurs» 14
Résistances au feu normalement atteignables pour les autorise par conséquent l’utilisation de courbes d’incendie
parties de construction porteuses en acier: normalisé pour les vérifications par le calcul. Les paramèt-
res exigés doivent être fixés au préalable avec l’autorité
sans protection: jusqu’à R 30 de protection incendie. Un exemple de dimensionnement
avec revêtements (par ex. plaques, crépis): d’un incendie naturel se trouve dans la Partie II Dimen-
R 30, R 60, R 90 ou plus sionnement.
avec peintures intumescentes: R 30 et R 60
structure mixte (par ex. dalles mixtes) Evaluation du risque d’incendie
R 30, R 60, R 90 ou plus Une sécurité incendie équivalente au concept standard
peut également être atteinte avec une résistance au feu
réduite, notamment en cas de charge calorifique faible
ou d’utilisation de mesures techniques. Les justifications
4.5 Vérification de la résistance au feu correspondantes doivent être présentées de manière
détaillée. Le danger d’incendie, le risque d’incendie et la
Sur demande de l’autorité de protection incendie, la résis- sécurité incendie peuvent être définis par la méthode
tance au feu des systèmes porteurs ou des parties de d’évaluation du risque incendie [11] ou par d’autres métho-
construction isolées doit être attestée par des essais nor- des de calcul reconnues par l’AEAI.
malisés (classification selon le répertoire de la protection
incendie) ou des méthodes de calcul reconnues par Les procédures analytiques, par exemple les simulations
l’AEAI. Les justifications doivent être remises pour appro- d’incendie numériques réalistes, sont des moyens efficaces
bation à l’autorité de protection incendie avant le début pour la vérification de la sécurité incendie.
des travaux, accompagnées des documents requis 12.
Le choix d’accepter l’évaluation du risque d’incendie ou
En présence de concepts standard, la résistance au feu toute autre procédure analytique est du ressort de l’autori-
lors d’un incendie normalisé est vérifiée selon les normes té de protection incendie compétente.
ISO 834 / EN 1363-1. Si les justifications font appel à
des incendies naturels ou à des concepts de protection 11 cf. directive de protection incendie de l’AEAI
incendie par ouvrage, ces derniers doivent alors attester «Systèmes porteurs» art. 3.3 [1]
de l’équivalence et de l’accord de l’autorité de protection 12 cf. Partie II Dimensionnement
13 Courbe d’incendie normalisé selon ISO 834 / EN 1363-1,
incendie. De tels justifications permettent, en particulier
cf. fig. 2
pour les grands ouvrages, de réaliser des économies 14 Directive de protection incendie «Systèmes porteurs» art.
de coûts de protection incendie conséquentes. 6.2 [1]

9
I Protection incendie des structures en acier

Fig. 5: Résistances au feu exigées des parties de constructions porteuses en acier


selon le concept standard

Résistance au feu Résistance au feu


Affectation / nombre de niveaux / surface1) sans sprinkler avec sprinkler
Sous-sols de manière générale min. R 60 (icb) min. R 60 (icb)
Maisons individuelles (sous-sols inclus) aucune aucune
Bâtiment à un niveau aucune aucune
Niveau supérieur (pour tous les bâtiments) aucune aucune
Installations (par ex. galerie, escalier) aucune aucune
Bâtiments élevés 2) R 90 (icb) R 90 (icb)
Bâtiments d’habitation, administratifs, scolaires
– à 2 niveaux #1200 m2 icb icb
– à 2 niveaux > 1200 m2 (rez) R 30 (icb) icb
– à 3 niveaux R 30 (icb) icb
– à 4 niveaux R 60 (icb) R 30 (icb)
– à 5 niveaux et plus 3) R 60 (icb) R 60 (icb)
Bâtiments industriels/artisanaux jusqu’à 1000 MJ/m 2
– à 2 niveaux # 1200 m2 icb icb
– à 2 niveaux > 1200 m2 (rez) R 30 (icb) icb
– à 3 niveaux R 30 (icb) icb
– à 4 niveaux R 60 (icb) R 30 (icb)
– à 5 niveaux et plus 3) R 60 (icb) R 60 (icb)
Bâtiments industriels/artisanaux > 1000 MJ/m 2
– à 2 niveaux # 1200 m2 (rez) R 30 (icb) icb
– à 2 niveaux > 1200 m2 (rez) R 60 (icb) R 30 (icb)
– à 3 niveaux R 60 (icb) R 30 (icb)
– à 4 niveaux et plus 3) R 90 (icb) R 60 (icb)
Hôpitaux, homes pour personnes âgées et R 60 (icb) R 60 (icb)
établissements de soins
Hôtels, pensions, centres de vacances:
– jusqu’à 3 niveaux R 60 (icb) R 30 (icb)
– à 4 niveaux et plus 3) R 60 (icb) R 60 (icb)
Bâtiments prévus pour un grand nombre d’occupants
et grands magasins:
– à 2 niveaux # 1200 m2 (rez) R 30 (icb) icb
– à 2 niveaux > 1200 m2 (rez) R 30 (icb) R 30 (icb)
– à 3 niveaux et plus 3) R 60 (icb) R 60 (icb)
Parkings et garages:
– avec ouvertures non obturables en façade > 25% icb 4) icb 4)
– au 1er sous sol, sans superstructures R 30 (icb) R 30 (icb)
– à 2 niveaux # 1200 m2 (non ouverts) icb icb
– à 2 niveaux > 1200 m2 (non ouverts) R 30 (icb) icb
– à 3 niveaux (non ouverts) R 30 (icb) icb
– à 4 niveaux (non ouverts) R 60 (icb) R 30 (icb)
– à 5 niveaux et plus (non ouverts) 3) R 60 (icb) R 60 (icb)

Légende:
icb incombustible
1) On entend par niveaux tous les niveaux complets au-dessus du terrain, les combles et
les attiques. Surface = par niveau.
2) Bâtiments classés comme bâtiments élevés au sens de la législation en matière de construction ou
dont le niveau supérieur se situe à plus de 22 m au-dessus du terrain avoisinant qu’utiliseraient les
sapeurs-pompiers ou de plus de 25 m jusqu’à la hauteur de la gouttière
3) Bâtiments élevés exceptés
4) Système porteur R 30 (icb) pour tout élément situé à plus de 35 m d’une ouverture non obturable

10 steeltec 02
5 Protection incendie constructive

Plusieurs types ou combinaisons de parties de construc-


tions résistantes au feu sont présentées ici pour la pro-
tection incendie des structures en acier. Ils doivent être
intégrés dès le début dans le concept global de projet de
construction.

5.1 Acier non protégé

Les systèmes porteurs en acier non protégé sont habituel-


lement présents dans les locaux extérieurs ainsi que dans
les bâtiments ou les niveaux sans exigence de résistance
au feu. Grâce à un surdimensionnement statique de la
construction, il est dans certains cas possible d’atteindre Fig. 6: Système porteur en acier non protégé, Bâtiment adminis-
tratif Arcelor Long Commercial, Differdange, Luxembourg
une résistance au feu de 30 minutes, notamment en
cas de profilés compacts ou de poutres exposées au feu
uniquement sur trois côtés (par ex. poutres mixtes). En
outre, il est possible d’utiliser des profilés en acier à plus
haute résistance ou éventuellement un type d’acier résis-
tant aux températures élevées. Des indications relatives au
choix des dimensions des sections sont présentées dans
l’annexe 1.

La durée de résistance au feu exigée doit être vérifiée par


le calcul 15. Cette vérification peut être réalisée simplement
à l’aide de l’Euronomogramme 16. On prend alors en compte
les propriétés des matériaux dépendantes de la tempéra-
ture et l’utilisation statique du système porteur. Une faible
sollicitation statique est favorable et est souvent présente protection contre la corrosion (couche de base)

en cas d’incendie, par exemple en cas de changements


d’affectation, de sollicitations sismiques ou de vent élevées couche intumescente

et de déformations importantes. De plus, les charges utiles


peuvent être réduites pour le cas de charge incendie 17. couche de finition

5.2 Peintures intumescentes

Les peintures intumescentes sont uniquement autorisées Fig. 7: Les peintures intumescentes se composent d’une couche
de base anticorrosive (en général phosphate de zinc), de la couche
en Suisse pour des résistances au feu R 30 et R 60 18.
intumescente proprement dite d’une épaisseur correspondant
Elles permettent des constructions avec des profilés en à la résistance au feu requise (environ 0,3 à 3,5 mm) et de la
acier visibles. couche de finition.

Grâce à une surface lisse, les peintures intumescentes ne


se distinguent visuellement guère des couches anticor-
rosion conventionnelles. Les couches relativement molles 15 Sur la base des normes SIA 263 chiffre 4.8, SIA 260 chiffre
sont toutefois soumises à certaines restrictions d’appli- 3.3.6 et SIA 261 chiffre 15 [4,5,6]. Il faut à ce propos
cation. Les parties exposées doivent être protégées contre prendre en compte les propriétés du matériau dépendantes
les dommages mécaniques et, dans les bâtiments d’habi- de la température. Pour cette vérification par le calcul, on
peut réduire les charges utiles selon la norme SIA 260 chif-
tation, selon les circonstances, il y a lieu de prendre
fre 4.4.3.5 et 4.4.3.7 [4] et également réduire les longueurs
des mesures supplémentaires de protection incendie 19. de flambage des poteaux, cf. partie II Dimensionnement.
16 cf. partie II Dimensionnement
Mode d’action 17 avec le coefficient c2 selon norme SIA 260 [4], chiffre
4.4.3.5 et tableau 2
Les peintures intumescentes sont des systèmes de cou- 18 en Allemagne jusqu’à R 90, au Royaume-Uni jusqu’à R 120
ches, composés en règle générale d’une couche de base 19 cf. Note explicative de protection incendie de l’AEAI
servant de protection contre la corrosion et testée en tant «Peintures intumescentes» [2]

11
I Protection incendie des structures en acier

que partie intégrante du système, de la couche de peinture


intumescente proprement dite et d’une couche de finition
de teinte au choix, testée en tant que partie intégrante
du système. Pour les systèmes de peintures intumescentes
Fig. 8: Lors d’un incendie, la
couche intumescente gonfle à deux couches, l’application d’une couche de finition
pour atteindre environ 50 fois n’est pas autorisée. A une température superficielle de
son épaisseur d’origine et 120 –200 °C, les peintures intumescentes se mettent à
former une couche isolante,
gonfler et forment une couche isolante dont l’épaisseur
qui protège l’acier de la chaleur.
atteint 40 à 50 fois la couche sèche de départ.

Application
Les peintures intumescentes nécessitent une homologation
de l’AEAI. Les produits homologués et les épaisseurs exi-
gées sont publiées dans le Répertoire suisse de la protec-
tion incendie 20. Les valeurs standard de l’épaisseur des
couches indiquées peuvent être optimisées avec une vérifi-
cation par le calcul 21 en tenant compte du taux d’utilisation.

Fig. 9: Application au pistolet


L’application de peintures intumescentes fait l’objet d’une
sur un pilier de façade en profil réglementation dans la note explicative de protection in-
creux (Max Schweizer AG) cendie correspondante 22 et nécessite une autorisation de
l’autorité de protection incendie compétente. Les deman-
des doivent être faites à l’aide du formulaire du Centre
suisse de la construction métallique (SZS) 23.

La couche de base est appliquée en atelier, la couche de


protection contre l’incendie et la couche de finition sont
idéalement appliquées sur place, c.-à-d. sur le chantier.
L’application de peintures intumescentes présuppose
dans le cas de constructions nouvelles, que le support
Fig. 10: Peinture intumescente ait été préalablement décapé
sur un pilier en fonte du dans les bâtiments anciens ou en cas d’assainissement,
Löwenbräuareal de Zurich. que la peinture existante adhère bien et soit compatible
Résistance au feu R 60.
avec le système.

Les parties de construction métalliques exposées revêtues


de peinture intumescente doivent être protégées durable-
ment contre les dommages mécaniques. Une distance
suffisante doit être respectée avec la peinture de manière
à ne pas faire obstacle à l’intumescence 24.
Fig. 11: La Tour de la foire à
Bâle: Peinture intumescente
R 60 de la structure porteuse L’application doit être effectuée sous la surveillance de
des deux niveaux largement en personnes qui ont été formées par le Centre suisse de la
saillie; dans la tour, revêtements construction métallique (SZS) et qui assument la respon-
de plaques conventionnels
sabilité d’une application conforme aux règles. Le SZS
R 90 ainsi que des poteaux
mixtes. détient une liste des applicateurs homologués (www.szs.ch)

20 Répertoire de la protection incendie [3], cf. www.vkf.ch ou


http://rpionline.vkf.ch
21 selon partie II Dimensionnement
22 cf. Note explicative de protection incendie de l’AEAI
«Peintures intumescentes» [2]
Fig. 12: Dôme de l’université 23 Le formulaire correspondant peut être obtenu auprès
de Zurich: profils creux du SZS (www.szs.ch).
avec couche intumescente 24 cf. liste de contrôle pour les peintures intumescentes à
R 30 (Stucortec AG) l’annexe 2

12 steeldoc 02/06
5.3 Revêtements

Revêtir les parties métalliques porteuses est une mesure Revêtement adaptés à tous les profilés
de protection incendie courante. L’inconvénient d’une par panneaux anti-feu
en forme de caissons épaisseurs de revêtements
telle mesure est toutefois que l’acier n’est plus visible.
typiques:
env. 18 mm pour R 30
Les revêtements permettent d’atteindre toutes les durées env. 30 mm pour R 60
de résistance au feu exigées. Les produits homologués (par ex. pour poteaux) env. 40 mm pour R 90
Fig. 13: Revêtements anti-feu
pour le revêtement se trouvent dans le Répertoire suisse
de la protection incendie 25.

Les éléments de façade, les panneaux de parois et les pla-


fonds suspendus convenablement conçus peuvent servir
de revêtement ou d’écran de protection contre l’incendie
pour les structures intégrées à ces éléments. En cas
d’incendie, où les sollicitations statiques comportent sou-
vent des réserves, ainsi que pour des spécificités géo-
métriques ou autres, il est recommandé de déterminer les
épaisseurs des revêtements exigées au moyen d’une Fig. 14: Hangar d’usine à Fig. 15: Structure en treillis
vérification par le calcul de la durée de la résistance au Dietikon, revêtements anti-feu d’un bâtiment d’expositions,
(Rigips AG) revêtements anti-feu
feu à l’aide de l’Euronomogramme 26. Il est ainsi possible
(Promat AG)
d’atteindre des épaisseurs de revêtement plus faibles que
les valeurs données dans le Répertoire suisse de la
protection incendie.

extérieur

Fig. 17: Faux-plafonds sus-


pendu servant de protection
incendie pour les poutres

Fig. 16: Façades ou parois servant de revêtement ou écran


anti-feu pour les poteaux intégrés

5.4 Crépis

Les crépis sont avantageux du point de vue économique et Protection par adaptés à tous les profilés
sont très souvent utilisés à l’étranger. Le profilé en acier est crépi épousant la
isolé selon le contour à l’aide de crépi projeté au pistolet 27. forme du profilé épaisseurs de crépis
Les crépis constituent toujours une solution économique typiques:
env. 20 mm pour R 30
lorsque la construction en acier ne doit pas répondre à des env. 30 mm pour R 60
exigences esthétiques ou doit être revêtue par la suite. Fig. 18: Crépis projetés
(par ex. pour poutres) env. 45 mm pour R 90
au pistolet

Dans ce cas-là également, il est possible de déterminer


l’épaisseur de couche exigée soit avec le Répertoire suisse
de la protection incendie ou par le calcul selon la partie II
Dimensionnement. Les crépis homologués se trouvent
dans le Répertoire suisse de la protection incendie 28.

25 [3], cf. http://rpionline.vkf.ch Fig. 19: Application de crépi


26 cf. partie II Dimensionnement par projection au pistolet sur
27 cf. fig. 18 les poteaux de façade en T,
28 [3], cf. http://rpionline.vkf.ch Bâtiment de la Poste à Fribourg

13
I Protection incendie des structures en acier

5.5 Constructions mixtes acier-béton

Les constructions mixtes acier-béton permettent des du-


rées de résistance au feu de plus de R 90. A cet effet, les
âmes des poteaux et des poutres de profilés en H sont
enrobées de béton, ou les poteaux en profils creux sont
Fig. 21: Bords de profilés apparents, remplis de béton, si nécessaire armés ou renforcés avec
sections spéciales pour poteaux un noyau en acier plein. La résistance au feu élevée
s’obtient grâce à l’interaction statique et thermique favo-
rable entre l’acier et le béton. Le dimensionnement de ces
parties de construction, également très performantes à
froid et ainsi élancées, est réglé dans les normes SIA 29.

Fig. 20: Poutre bétonnée entre


Les constructions mixtes acier-béton permettent une
ailes et âme sur poteau en
profil creux rempli de béton grande liberté de conception, par exemple en laissant les
bords des profilés apparents ou avec des sections spécia-
les. Les renforcements «champignon» en acier pour la
tête des poteaux dans les dalles plates en béton atteignent
une résistance R 60, même sans protection de l’aile infé-
rieure de la tête.

Fig. 22: Poteaux anti-feu


5.6 Constructions mixtes acier-bois
Fig. 23: Pilier Geilinger ® résistant
(Tuchschmid-Atlant) dans un au feu avec renforcement de
garage souterrain tête (Spannverbund Bausysteme Le bois, matériau combustible, est utilisable jusqu’à une
GmbH) durée de résistance au feu R 60. Les systèmes porteurs en
acier peuvent être combinés avec des éléments en bois
de grande étendue formant compartiment coupe-feu et
utilisés par ex. dans les dalles mixtes Slim Floor. L’acier
comme élément statique et le bois comme élément plan
permettent des constructions mixtes élancées et intéres-
santes des points de vue économique et écologique.

Il est également possible de vérifier par le calcul la résis-


tance au feu des constructions mixtes acier-bois. Ce mode
de construction offre des possibilités de développement
encore inusitées. Pour des informations complètes sur ce
sujet, consultez la documentation de protection incendie
de Lignum 30.

29 norme SIA 264 chiffre 4.4 et SIA 264/1 [7,8]. La norme SIA
264/1 contient des tableaux détaillés pour le dimensionne-
ment à chaud au chiffre 3. Des indications relatives au choix
Fig. 24: Dalle mixte acier-bois des dimensions des sections sont présentées dans l’annexe 1
dans le bâtiment administratif du présent cahier.
de la représentation du Land 30 Lignum: Lignatec 17/2005 «Exigences en matière de pro-
de Rhénanie du nord – West- tection incendie» et Lignatec 18/2005 «Durée de résistance
phalie à Berlin au feu 30 et 60 minutes»

14 steeltec 02
5.7 Dalles mixtes avec tôle profilée Epaisseur de dalle efficace heff [mm]
Résistance Epaisseur exi- et domaine d’application
au feu gée heff [mm]
Les dalles mixtes avec tôle profilée atteignent en règle
1 2
L1 + L2
générale une résistance au feu de 30 minutes sans autres pour h2/h1 # 1.5: heff = h1 + 0.5 h2 WWWW + h3
L1 + L3
mesures. L’armature minimale exigée pour la protection R 30 $ 60

1 2
L1 + L2
contre les fissures suffit déjà à atteindre en règle générale pour h2/h1 $ 1.5: heff = h1 [ 1+ 0.75 WWWW ] + h3
L1 + L3
R 60. Les dimensions minimales des sections pour REI 30
R 60 $ 80 Domaine d’application: h 1 . 40 mm
à REI 180 se trouvent dans la figure 25.
h3 doit être utilisé avec # 20 mm

R 90 $ 100

R 120 $ 120
chape
béton
tôle profilée
R 180 $ 150

Fig. 25: Critère d’isolation thermique: épaisseur exigée efficace heff des dalles mixtes avec
5.8 Dalles Slim Floor tôle profilée, selon [12]

Les dalles comprenant des poutres intégrées (Slim Floor)


se distinguent par leur mode de construction élancée. Fig. 26: La tour Swisscom à
Puisqu’en règle générale seule la semelle inférieure des Winterthour, deuxième plus
profilés métalliques est exposée aux effets de l’incendie, il haut immeuble de Suisse,
comporte des planchers avec
est possible d’atteindre une résistance au feu de R 60 à
des poutres en acier intégré
R 90 par la pose d’une «armature de renfort». Les cons- (dalles Slim Floor) et des
tructions Slim Floor peuvent être réalisées en combinaison poteaux mixtes.
avec des dalles mixtes en tôle profilée, des dalles pré-
fabriquées en béton précontraint ou des éléments en bois
préfabriqués. Comme pour les planchers-dalles conven-
tionnels, la libre installation est garantie. L’annexe 1 pré-
sente les portées recommandées des dalles Slim Floor
préfabriquées en béton précontraint.

Fig. 27: Principe de construc-


tion des dalles Slim Floor

5.9 Profilés à circulation d’eau

Une mesure rarement utilisée pour atteindre une résistan-


ce au feu élevée consiste à refroidir les poteaux et les
poutres en profils creux avec de l’eau. Cette solution per-
met d’évacuer la chaleur en cas d’incendie au moyen de
l’eau qui circule dans le système porteur.

Fig. 28: Cet immeuble à


Hanovre possède une structure
porteuse à circulation d’eau.
En cas d’incendie, l’eau circule
dans le bâtiment et refroidit
l’acier.

15
I Protection incendie des structures en acier

6 Concepts de construction spécifiques

Grâce à des mesures constructives adéquates il est possi-


ble de construire des systèmes porteurs en acier en large
partie non protégés. Les systèmes redondants et les
redistributions des efforts permettent que l’ensemble du
système porteur ne s’effondre pas sous l’effet de l’incen-
die, même en cas d’apparition de grandes déformations
de certaines parties de construction.

6.1 Différenciation entre éléments porteurs et


éléments non porteurs

Les éléments porteurs, nécessaires pour supporter et re-


porter la charge ainsi que pour la stabilisation doivent affi-
cher, comme l’ensemble de leurs assemblages, une résis-
tance au feu exigée. Les éléments secondaires (par ex. les
balustrades, les caillebotis, les traverses de cloison, les
éléments porteurs des galeries et des escaliers) sans in-
Fig. 29: Bâtiment commercial
fluence sur le comportement porteur global de l’ouvrage et à Lausanne avec poteaux
sans fonction de compartiment coupe-feu peuvent rester de façades suspendus.
sans protection.

6.2 Systèmes redondants

Les systèmes redondants, comme par ex. les contrevente-


ments de stabilisation doubles permettent la défaillance
de certains éléments en cas d’incendie sans que cela ne
conduise à l’effondrement de l’ensemble du système por-
teur. Des systèmes porteurs supplémentaires et un exa-
men détaillée de la situation de projet incendie permettent
de renoncer à d’autres mesures de protection incendie,
par exemple lorsque les poteaux métalliques peuvent être
suspendus dans les combles rigidifiés.
Fig. 30: Système porteur redondant: Les poteaux de façades
sans protection et élancés sont exécutés de manière à être
résistants à la pression et à la traction. Si les poteaux d’un étage
6.3 Joints de dilatation et points de rupture viennent à défaillir en cas d’incendie, les poteaux situés en
dessous et en dessus prennent en charge les forces [17]

En cas d’incendie, les joints de dilatation et les points de


rupture permettent une dilatation thermique sans contrain-
te et empêchent en cas de défaillance potentielle de cer-
taines poutres que les parties de construction adjacentes
encore porteuses ne soient entraînées dans la chute.

trou
oblong

Fig. 31: Appui de poutre avec


joint de dilatation et point de
rupture dans la paroi formant
paroi compartiment coupe-feu

16 steeltec 02
6.4 Effet de membrane

Grâce à l’utilisation de l’effet de membrane des dalles en 10

béton ou mixtes avec tôle profilée les poutres secondaires


en acier de ces systèmes de dalles peuvent être laissées
sans protection. Seules les poutres de rive de ces champs
de membrane doivent être protégées, par exemple par un 10

enrobage en béton de l’âme ou par une peinture intumes-


cente. D’importantes économies sur les coûts de la protec-
tion incendie sont possibles dans ce cadre.
10

L’effet de membrane des dalles mixtes a été attesté dans


les années nonante par des essais au feu sur un bâtiment
à huit niveaux (immeuble test à Cardington au Royaume-
Uni). Les poutres en acier non protégées ont formé un 10

champ de membrane avec la dalle mixte, qui a pu absorber


les charges existantes. Cet effet a conduit à une procédure
de dimensionnement qui utilise les réserves statiques de
l’effet de membrane des dalles mixtes et des poutres
mixtes en cas d’incendie 31. 8 8 8 8

Fig. 32: Globopharm Stäfa, plancher intermédiaire R 60: dalle


mixte avec champs de membrane (plan), seuls les poteaux
et les poutres rouges sont protégés contre le feu.
6.5 Structure porteuse à l’extérieur

Les systèmes porteurs en acier situés à l’extérieur sont en


majeure partie à l’écart de la chaleur de l’incendie de sorte
qu’ils peuvent en règle générale rester sans protection 32.
Toutefois, face aux fenêtres et aux autres ouvertures, ils Fig. 33: Effet de membrane
doivent présenter une distance suffisante ou être protégés des dalles mixtes et des pou-
pour résister au feu. En outre, il faut surveiller les ponts tres mixtes lors d’un des tests
à Cardington.
thermiques à froid.

Fig. 34: Les poteaux extérieurs de l’école professionnelle artisa- Fig. 35: La Ferriera, bâtiment administratif de 5 étages à Locarno,
nale et industrielle GIBB à Berne avec structure porteuse extérieure (Prix acier 2005)

31 Pour plus de détails, cf. documentation du cours de protec-


tion incendie du SZS 2005 [13] ainsi que publication
SCI-P288 «Fire safe design» [14]
32 Pour le dimensionnement, cf. partie II, chapitre 6.2.

17
I Protection incendie des structures en acier

7 Mesures techniques de protection incendie

7.1 Utilisation d’installations sprinklers En accord avec les autorités et en cas de justification cor-
respondante, la protection par sprinklers peut également
Parmi les équipements de protection incendie, les installa- conduire à une réduction supplémentaire de la résistance
tions sprinklers sont désormais incontournables. Jadis au feu exigée dans le cadre des concepts par ouvrage.
plutôt réservées à l’industrie et à l’artisanat, elles se révè-
lent très utiles dans de nombreux autres domaines. Optimisation des coûts
Cet équipement permet de maintenir à un niveau élevé Les coûts liés au montage d’une installation sprinklers sont
la sécurité des personnes et la protection des biens. relativement modérés puisqu’il faut compter env. 20 à
Fig. 36: Têtes sprinkler 30 CHF/m 2. Les sprinklers réduisent également les coûts
L’utilisation d’installations sprinklers empêche que le feu consécutifs à un incendie car les personnes et les biens
ne se transforme en incendie généralisé, ainsi plus aucune sont protégés efficacement et l’affectation future de
exigence en matière de résistance au feu du système l’ouvrage n’est que peu gênée. La plupart des assureurs
porteur ne serait véritablement nécessaire. En outre, elles accordent en outre aux détenteurs d’installations sprinklers
préviennent la propagation du feu et permettent des des primes relativement favorables et fournissent même
compartiments coupe-feu plus grands. une contribution pour les coûts d’investissement.

Effet sur le système porteur


Les sprinklers préviennent efficacement la défaillance 7.2 Autres mesures techniques de protection
d’une construction en acier parce que les températures incendie
n’atteignent pas le niveau à partir duquel l’acier perd sa
résistance. Les installations sprinklers peuvent par consé- La possibilité de prendre d’autres mesures techniques de
quent être prises en compte lors de la détermination de protection incendie n’est abordée ici que succinctement:
la résistance au feu des systèmes porteurs et des parois la réduction de l’oxygène ou la libération de gaz d’extinction
et dalles formant compartiment coupe-feu. Dans les peuvent également empêcher l’embrasement. Les instal-
concepts standard, une réduction de 30 minutes de la lations de détection d’incendie permettent de déceler pré-
résistance au feu exigée est accordée pour la plupart des cocement un incendie, d’alarmer les utilisateurs et les
affectations sans justification par le calcul par rapport sapeurs-pompiers et contribuent à une extinction plus
au concept de protection incendie constructif (cf. fig. 5). rapide du feu. Les mesures techniques de protection in-
cendie font partie intégrante d’un concept global de pro-
tection incendie et peuvent améliorer grandement la
sécurité incendie.

8 Etude de la protection incendie dans la pratique

8.1 Modalités de sélection des solutions de les souhaits de conception sont-ils réalisables
protection incendie avec les concepts standard?
les coûts de la protection incendie des concepts
Pour la sélection des solutions de protection incendie, le standard sont-ils acceptables?
procédé suivant a fait ses preuves le planning est-il compatible avec les concepts
standard?
1. Définir le projet de construction, fixer la convention 5. Vérifier éventuellement les concepts par ouvrage:
d’utilisation optimiser les variantes
2. Identifier les situations de risque, fixer les objectifs contact avec l’autorité de protection incendie
de protection 6. Etablir des plans de protection incendie
3. Concepts standard selon les prescriptions de l’AEAI [1] 7. Autorisation de construire
définir un concept constructif Approbation des déviations
définir un concept de protection sprinklers 8. Exécution et assurance qualité
4. Evaluer les concepts standard: 9. Réception et contrôles finaux
les objectifs de protection sont-ils atteints? 10. Surveillance et entretien
les souhaits d’utilisation sont-ils compatibles
avec les concepts standard?

18 steeltec 02
8.2 Critères de sélection quant aux choix Coûts d’exploitation liés à la transmission de l’alarme
des concepts (Ex): liaisons spécialisées, centrales d’alarme, etc.
Coûts liés à l’assurance (primes) (P): Les assurances
Flexibilité et liberté d’utilisation couvrent idéalement l’ensemble des dommages attendus
Délais (étude, autorisation, exécution) causés par un incendie (dommages matériels au bâti-
Robustesse et entretien ment, au contenu, et pour perte d’exploitation, dommage
Comparaison des coûts à l’image et lié à l’accès au marché)
Coûts d’amortissement (A): Coûts d’investissement /
durée de vie
8.3 Comparatif des coûts des solutions Economies possibles (Ec): Rabais de primes (immeuble,
de protection incendie mobilier, responsabilité civile, interruption d’exploitation,
etc.), prévention des erreurs lors de la construction
Coûts de l’étude (assurance qualité stricte et contrôles de la protection
Coûts d’investissement pour mesures de protection incendie ont un effet positif sur la qualité de la cons-
incendie (I): résistance au feu des compartiments truction)
coupe-feu et des systèmes porteurs, portes, clapets,
détecteurs d’incendie, sprinklers, postes incendie, in- La minimalisation des coûts récurrents chaque année
stallations d’extraction de fumées et de chaleur, etc. constitue une base de décision usuelle:
Coûts d’investissements liés aux adaptations du
concept (I): Distances aux bâtiments, choix des maté- Coût = ^(I) x taux d’intérêt + ^(Ex) + ^(P) + ^(A) - ^(Ec)
riaux, escaliers, couloirs, compartiments coupe-feu, etc.
Coûts d’exploitation pour le personnel (Ex): Chargé En matière de dommages attendus liés à l’incendie qui ne
de sécurité, sapeurs-pompiers d’entreprise, formation, sont pas couverts par les assurances, les risques sont
contrôles, exercices, etc. saisis comme risques supplémentaires, selon le rapport:
Coûts d’exploitation pour l’entretien (Ex): installation
de détection d’incendie, installation sprinklers, peintures Risque = dommages x probabilité de survenance
intumescentes, clapets, obturations, installations
d’extraction de fumées et de chaleur, etc. La fréquence de survenance est, selon les valeurs em-
Coûts d’exploitation liés à des complications (Ex): piriques suisses de 1 incendie par an par million de m 2 de
petits compartiments coupe-feu, portes, limitations de la surface utile [20].
charge calorifique, etc.

8.4 Coûts approximatifs des mesures de protection incendie

Mesures Coûts d’inves- Durée de vie Coûts d’exploitation Rabais


tissement en années et d’entretien de primes
CHF/m2
Revêtement 20 – 60 50 –100 ---
R 30
Revêtement 20 –120 50 –100 ---
R 60
Couche intumes- 35 – 45 20 – 50 , 0.5% des coûts d’investissement
cente R 30
Couche intumes- 80 –140 20 – 50 , 0.5% des coûts d’investissement
cente R 60
Détection d’incendie 15 – 25 15 – 25 2–4% des coûts d’investissement, 5 – 35%
Nouvelle construction Liaison spécialisée env. CHF 1’500/an
Détection d’incendie 25 – 35 15 – 25 2–4% des coûts d’investissement, 5 – 35%
Assainissement Liaison spécialisée env. CHF 1’500/an
Fig. 37: Coûts supplémentaires Installation sprinklers 20 – 35 50 –100 , 0.5% des coûts d’investissement, 40 – 80%
approximatifs des mesures Nouvelle construction Liaison spécialisée env. CHF 1’500/an
de protection incendie par
Installation sprinklers 30 – 45 50 –100 , 0.5% des coûts d’investissement, 40 – 80%
rapport à une exécution sans
protection Assainissement Liaison spécialisée env. CHF 1’500/an

19
I Protection incendie des structures en acier

9 Exemples d’ouvrage

9.1 Bâtiment administratif, Bâle Justification de la résistance au feu

Le bâtiment administratif des architectes Diener & Diener La justification de la résistance au feu est passée par dif-
achevé en 2005 à Bâle sert d’exemple pour le concept de férentes étapes:
protection incendie par ouvrage. Ce bâtiment administratif
de cinq étages de construction mixte acier-béton mesure 1. Lors de la première phase d’étude, le choix de la cons-
85 m de long, 25 m de large et 22 m de hauteur. Les ni- truction s’est porté sur une couche intumescente R 60.
veaux d’une surface de 1200 m 2 chacun, reliés entre eux La sécurité d’étude était donc garantie, les exigences
par une cour intérieure couverte abritant des plantes et un d’une construction en acier visible avec une résistance
imposant escalier tournant, présentent des bureau-paysa- au feu R 60 étant remplies.
ges attenants et quelques bureaux vitrés. 2. Lors de la poursuite de la phase d’étude, une optimisa-
tion a eu lieu sur la base de l’effet porteur global. En
Concept de protection incendie prenant en compte l’effet de membrane et une armatu-
Le concept de protection incendie se base sur la Note ex- re additionnelle particulière dans les dalles, il a été
plicative de protection incendie de l’AEAI «Cours intérieu- possible de laisser les poutres secondaires sans pro-
res couvertes». Il s’agit d’une cour intérieure couverte de tection. Les poteaux, qui présentent une faible utili-
type A avec des liaisons ouvertes sans compartiments sation sous charges verticales à la suite de l’action
coupe-feu résistants au feu. Parmi les équipements, l’im- sismique et de l’effet de cadre, ont également pu être
meuble dispose d’une installation sprinklers à réponse ra- laissés sans protection, à quelques exceptions près.
pide, d’une installation de détection d’incendie avec sur- 3. En raison de délais serrés, il a été renoncé à une autre
veillance totale ainsi que d’une installation d’alarme avec réduction des mesures constructives de protection in-
annonce vocale. La résistance au feu du système porteur cendie en prenant en compte les incendies naturels.
est de R 60. Mais déjà les optimisations citées ci-avant ont permis
d’économiser quantité de coûts liés à la protection in-
cendie, sans réduire la sécurité.

Emplacement St. Johann, Bâle


Architecte Diener & Diener, Bâle
Ingénieur civil Ernst Basler + Partner, Zurich
Etude de la protection incendie Prof. M. Fontana, Neuhausen
Entreprise construction métallique Josef Meyer
Stahl+Metall AG, Emmen
Année de construction 2004
Structure en acier 1’600 t

Fig. 38: La cour intérieure Fig. 39: La façade vitrée, colorée et mosaïquée devant la bordure Fig. 40: Système porteur du plancher en construction mixte
couverte est généreusement climatique offre une zone récréative aérée. acier-béton, en partie avec couche intumescente R 60. Poutres
remplie de plantes. secondaires sans protection grâce à l’effet de membrane.

20 steeltec 02
9.2 Immeuble Rolex, Genève
Le nouveau grand complexe de Rolex se situe à Plan-les-
Ouates dans la périphérie de Genève, à proximité de
PALEXPO et de l’aéroport. Il se compose de trois corps
de bâtiments reliés entre eux avec 5 niveaux complets
au-dessus du sol et quatre niveaux au sous-sol (soit une
surface utile totale de 157’000 m 2) et fait partie des plus
grands bâtiments suisses à plusieurs niveaux en cons-
truction métallique.

La surface de production de 40’000 m2 pose des exigences


élevées à la structure porteuse et a été réalisée avec un
système de poutres en treillis sous-tendues, ce qui permet
de grandes portées (12,5 m par 7,5 m) entre les poteaux Fig. 41: Maquette du nouvel
intérieurs. Cela offre en outre une très grande flexibilité immeuble de Rolex
dans l’utilisation des locaux et pour leurs installations
techniques. Les dalles sont de construction Slim Floor
avec des éléments préfabriqués en béton et sont fabriquées
avec des poutres métalliques intégrées; elles sont garnies
en partie avec du béton coulé sur place. L’épaisseur de
la dalle terminée n’est que de 25 cm, elle supporte une
charge de 10 kN/m2 pour un poids propre de max. 6 kN/m 2.
Parmi les autres avantages de ce type de construction,
citons la bonne réaction aux sollicitations dynamiques
(vibrations) ainsi que la durée de construction et de mon-
tage extrêmement courte.

Fig. 42: Plancher avec poutres


Solution de protection incendie
en acier sous-tendues,
Le concept de protection incendie se compose d’une com- encore sans installation
binaison de plusieurs mesures. L’utilisation d’installations
sprinklers réduit les exigences de résistance au feu de
l’ensemble du bâtiment. Les voies d’évacuation et les com-
partiments coupe-feu sont conçus de manière optimale.
En outre, le bâtiment dispose d’une installation de détection
d’incendie et de fumée et de sapeurs-pompiers d’entre- Maître d’ouvrage Rolex SA, Genève
Architecte R. Brodbeck & J. Roulet SA, Carouge
prise. Il a par conséquent été possible de renoncer à des
Ingénieur civil Guscetti & Tournier SA, Genève
mesures constructives de protection incendie telles que Etude de la protection incendie Institut suisse de promotion
les revêtements ou les peintures intumescentes. Les simu- de la sécurité, Zurich
lations réalisées par l’Institut de promotion de la sécurité Entreprise construction métallique ARGE Zwahlen & Mayr
SA, Sottas SA, Josef Meyer Stahl+Metall AG, JAKEM AG
à Zurich ont confirmé que les mesures choisies satisfont
Année de construction 2002 – 2005
aux objectifs de protection et sont équivalentes à un Structure en acier 9’800 t
concept standard. Dimensions 131 m x 130 m x 31,8 m
Fig. 43: Poutres de plancher
dans la zone d’appui. Les
âmes poinçonnées et les tiges
filetées assurent la liaison
avec le béton coulé sur place.

béton coulé sur place 13 cm


dalle préfabriquée en béton 6 + 6 cm
absorption phonique 6 cm

Fig. 44: Vue en coupe typique


des dalles mixtes

21
I Protection incendie des structures en acier

9.3 Autres ouvrages

Nom de l’ouvrage Bâtiment administratif Tour de la foire Ecole professionnelle GIBB Agrandissement de cour
élevé Mobimo Jelmoli
Localité Zurich Bâle Berne Zurich
Dimensions L x L x H 42/16/58 m Bâtiment élevé: 40/20/105 m 75/85/13 m 35/20/25 m
Saillie: 60/20/12 m
Structure en acier Renforcement de l’ancien Poteaux de façades en RND, Poteaux de façade et intérieurs Dalle mixte, poutre mixte, poteaux
bâtiment: 46 t; Rehausse 3 poutres de rive en mixte avec en acier, dalles mixtes dans la zone mixtes en profil creux, 440 t
niveaux: Cadre à étages, 128 t dalle béton, 2'500 t des cours et de travail, dalles en
tôle pliée dans les zones publiques
Affectation Bureaux, dernier niveau Bureaux, hôtel, business center, Ecole professionnelle Réz – 4ème étage: magasins;
restaurant d’entreprise restaurant, salles de conférence, 5ème étage: fitness; 6ème étage:
bar VIP au 31ème étage technique
Nombre de niveaux 15 31 4 + 1 sous-sol 7
Surface d’étage 720 m2 Total: 38’000 m 2 14’000 m 2 Surface de vente 3’100 m 2
Résistance au feu R 90, R 60 Bâtiment élevé R 90, saillie R60 R 30 R 60
Solution de Protection totale par sprinklers; Poteaux avec noyau RND; ailes Protection totale par sprinklers; Combinaison avec protection et
protection incendie poteaux mixtes acier-béton R 90; de la poutre en partie revêtues, surveillance partielle par détec- couche intumescente
Revêtement/crépi R 90; âmes enrobées de béton du côté teurs d’incendie; structure métal-
Peinture intumescente R 60 des façades; éléments restants lique R 30, avec couche intumes-
couche intumescente R 60 cente où nécessaire
Maître d’ouvrage Mobimo AG, Lucerne Swiss Prime Site AG, Olten Office des bâtiments Ville de Jelmoli AG, Zurich
Berne
Architecte Läuppi Architects, Zurich; Morger & Degelo AG, Bâle; Frank Geiser, Berne Tilla Theus und Partner AG,
Industriebau Engineering AG, Marques AG, Lucerne Zurich
Zurich
Ingénieur civil Walt + Galmarini AG, WGG Schnetzer Puskas H.P. Stocker + Partner AG, Berne Henauer Gugler, Zurich
Zurich Ingenieure AG, Bâle
Etude de la Braun Brandsicherheit AG, Institut für Baustatik und Kons- Braun Brandsicherheit AG, Collaboration équipe de concep-
protection incendie Winterthour truktion, EPFZ Zurich Winterthour teurs-projeteurs et police du feu
Entreprise construction Schneider Stahlbau AG, Jona; Josef Meyer Stahl + Metall AG, Gysin Stahl- und Apparatebau H. Wetter AG, Stetten
métallique Félix Constructions SA, Emmen AG, Böckten; Mauchle Metall-
Bussigny-Lausanne bau AG, Sursee
Année de construction Ouverture 2001 2003 1997–1998 2003

Nom de l’ouvrage La Ferriera Nouvelle halle d’expositions Agrandissement Cinemax Dôme de l’université
Localité Locarno Bâle Zurich Zurich
Dimensions L x L x H 51/38/23 m 210/90/22 m 18/45/22 m 34/15/8,2 m
Structure en acier Grillage extérieur tridimensionnel, Ossature en cadres, dalles mixtes Dalles mixtes, poteaux en H et Poutres en caisson voûtés, 108 t
poutres HEB, 960 t acier-béton, 11’000 t creux, 203 t
Affectation Bureaux, commerces Salons Cinéma Cour intérieure, bibliothèque
Nombre de niveaux 5 + 2 sous-sols 2 + 1 sous-sol 6 + 1 sous-sol -
Surface d’étage 1’300 m2 36’000 m 2 utilisables (rez + 1er) 810 m2 -
Résistance au feu icb / R 30 R 60 R 60 R 30
Solution de Installations sprinklers, détecteurs Couche intumescente, détecteurs Couche intumescente R 60 Couche intumescente
protection incendie d’incendie, couche intumescente, d’incendie, installation sprinklers,
justification avec fire modelling postes incendie, extracteurs de
fumée et de chaleur
Maître d’ouvrage Swiss Life, Zurich Schweizer Mustermesse, Bâle Cinemax AG, Zurich Hochbauamt, Baudirektion
canton de Zurich
Architecte Livio Vacchini, Locarno Theo Hotz AG Architekten und Architektenteam Cinemax, Calatrava Valls SA, Zurich
Planer, Zurich Dietlikon
Ingénieur civil Andreotti & Partners, Ernst Basler + Partner AG, Walt + Galmarini AG, Zurich Calatrava Valls SA, Zurich
Locarno Zurich
Etude de la Istituto di Sicurezza, Gruner AG, Bâle Collaboration équipe de concep- En collaboration avec la police
protection incendie Lugano teurs-projeteurs et police du feu du feu
Entreprise construction Mauchle Metallbau AG, Sursee ARGE: Jakem AG, Münchwilen; H. Wetter AG, Stetten Tobler Stahlbau AG,
métallique Tuchschmid AG, Frauenfeld; St-Gall
Aepli & Co. Stahlbau, Gossau
Année de construction 2003 1999 2003 2004

22 steeltec 02
II Dimensionnement

1 Dimensionnement au feu et vérification de la résistance au feu

L’autorité de protection incendie peut exiger un justificatif critique est donc nettement plus élevée que la valeur de
de la résistance au feu 1. Ce justificatif peut être établi soit 500 °C qui sert à la classification.
sur la base de la classification selon le Registre suisse
de protection incendie 2 soit au moyen d’une vérification par Quand les conditions statiques en cas d’incendie, avec les
le calcul sur la base des normes SIA ou de l’Eurocode. sollicitations correspondantes E d,fi (selon SIA 260) sont
Les présentations ci-après se basent sur les principes 3 prises en compte, des économies deviennent possibles par
énoncés dans l’annexe 4. Selon les normes SIA 260/261 rapport à la vérification simplifiée avec des parties de
et SIA 263/264, la sécurité structurale du système porteur construction classifiées selon le Répertoire suisse de la
est vérifiée comme suit: protection incendie 5. Le mode de calcul à utiliser dans
ce cas est présenté ci-dessous.
Cas normal «à froid»
Ed # Rd (SIA 260 chiffre 4.4.3.3) Mode de calcul
Ed selon SIA 260 chiffre 4.4.3.4 Les normes SIA 260 et 263 6 permettent la vérification
gM1 = 1.05 selon SIA 263 chiffre 4.1.3 de la sécurité du système porteur pour l’incendie comme
action accidentelle sous la forme
Incendie en tant qu’action accidentelle «à chaud» Ed,fi # Rd,fi,Q avec gMfi = 1.0
Ed,fi # Rd,fi,Q (SIA 263 chiffre 4.8, spécial. 4.8.5)
Ed,fi sous incendie selon SIA 260 chiffre 4.4.3.5 La valeur de calcul de la sollicitation E d,fi est déterminée
gM,fi = 1.0 selon SIA 263 chiffre 4.8.1.2 selon SIA 260 chiffre 4.4.3.5, et cela en règle générale
avec la formule
Ed,fi = E { G k , Ad , c2i · Qki }
1.1 Vérification simplifiée Gk valeur caractéristique des actions permanentes
c2i coefficient de réduction pour les actions quasi
Vérification sans calcul du taux de sollicitation permanentes (SIA 260, annexe A)
Sans justification plus précise, on admet habituellement Qki valeur caractéristique d’une action variable
pour les homologations de protection incendie des parties Ad valeur de calcul de l’action accidentelle incendie,
de constructions une température critique de 500 °C 4. On y compris sollicitation due aux déformations
parle également, dans ce cas, de classification. Pour les
peintures intumescentes et les revêtements de protection Dans l’Euronomogramme (cf. chapitre 2) le taux de sollici-
incendie, le Répertoire suisse de la protection incendie 2 tation calculé d’une partie de construction est donné par:
mentionne les épaisseurs de couches exigées sur cette mfi,t = Ed,fi / Rd,fi,t=0
base, en fonction des produits, de la forme des profilés et Ed,fi valeur de calcul de la sollicitation en cas d’incen-
du facteur de massiveté. die selon norme SIA 260
Rd,fi,t=0 valeur de calcul de la résistance ultime en début
d’incendie c.-à-d. au temps t = 0, à température
1.2 Vérification affinée ambiante Q = 20 °C, avec gM = gM,fi = 1.0

Vérification avec calcul du taux de sollicitation Le coefficient k pour répartition inégale de la température
En principe, la résistance au feu peut être vérifiée au et problèmes de stabilité est pris en compte dans l’Euro-
moyen du taux de sollicitation mfi,t = Ed,fi / Rd,fi,t=0. nomogramme (cf. fig. 54) au travers de courbes de résis-
La comparaison des deux formules de vérification pour tance du matériau adaptées.
les dimensionnements «à chaud» et «à froid» et la prise
en compte des facteurs de charge à considérer pour Les résistances ultimes R d,fi,t = 0 sont déterminées dans
Ed resp. E d,fi montre que le rapport E d/Ed,fi est en général cette vérification affinée pour les systèmes statiques
nettement supérieur à 1.5. Il y a donc des réserves de souvent plus favorables en cas d’incendie, comme le mon-
portance inutilisées pour le cas d’un incendie. trent à titre d’exemples les figures 45 et 46.

La vérification par calcul de la résistance au feu s’effectue


1 Directive de protection incendie AEAI «Systèmes porteurs»
sur la base du taux de sollicitation effectif:
art. 6.3 [1]
mfi,t = Ed,fi / Rd,fi,t=0 2 [3], cf. http://rpionline.vkf.ch
Celui-ci se situe en général, à cause du dimensionnement 3 Normes SIA [4,5,6,7] (Swisscodes, cf. www.sia.ch), Eurocodes
à froid, au dessous de 0.65. Pour mfi,t = 0.65 on obtient [9.9a], dépliant CECM [10]
4 cf. Directives de protection incendie AEAI «Matériaux et
par ex. une température critique de 510 °C à 630 °C selon
parties de construction», «Systèmes porteurs» [1]
le coefficient k pour répartition inégale de la température 5 [3], voir http://rpionline.vkf.ch
ou problèmes de stabilité (cf. chapitre 2.1). La température 6 [4,6] (Swisscodes), cf. www.sia.ch

23
II Dimensionnement

sur plusieurs travées, il faut examiner les poteaux qui se


trouvent au dessous. Les dilatations de poutres doivent être
prises en compte lorsqu’elles pourraient porter atteinte
au compartimentage coupe-feu ou le mettre en danger;
dans les autres cas elles sont généralement sans im-
Fig. 45: Encastrement des portance.
poteaux en cas d’incendie «froid» LK < h «chaud» LK,fi < 0.5 h
Pour les poutres et dalles, on peut, en cas d’incendie, tenir
compte d’un effet positif de membrane porteuse si les
forces horizontales résultantes sont reprises dans des
Fig. 46: Effet de membrane parties froides ou protégées. Les dalles mixtes en parti-
porteuse en cas d’incendie culier présentent ce grand avantage, de sorte que les
«froid» «chaud» poutres secondaires peuvent souvent être laissées sans
protection [14].
En cas d’incendie on peut généralement admettre un en-
castrement des poteaux dans les zones rigides des étages Vérification pour les assemblages
froids adjacents (c.-à-d. en général L K,fi = 0.5 L , L K,fi = En principe, les assemblages sont protégées contre
0.7 L pour les poteaux des niveaux supérieurs, par ex. l’incendie de la même manière, ou avec la même efficacité,
dans les bâtiments élevés). que les parties de construction assemblées. Des couvre-
joints, raidisseurs, superpositions et plaques frontales
L’élévation des températures durant un incendie entraîne épaisses augmentent considérablement la massiveté des
une dilatation des parties de construction. Normalement, parties de construction dans la zone d’assemblage, si bien
les sollicitations consécutives à une dilatation empêchée qu’en général aucune vérification particulière de la résis-
des poteaux sont négligeables, notamment dans les tance au feu n’est nécessaire (cf. norme SIA 263, chiffre
systèmes de cadres en acier et en construction mixte, ainsi 4.8.6).
qu’en cas de parois non portantes en maçonnerie. Mais Pour les constructions mixtes, des types d’assemblages
lorsque des murs en béton ou des systèmes de contreven- résistants au feu sont présentés dans la publication SZS
tements verticaux forment des voiles rigides continus C2.4 [12].

2 Euronomogramme

Est exposé ci-dessous le mode de calcul pour la vérifica- thermique c p [J/(kg·K)] et l’épaisseur d p [m]. Le chapitre
tion de la résistance au feu de poteaux et poutres en acier 2.3 contient des données générales pour divers maté-
avec et sans revêtement, sur la base de l’ENV 1993-1-2 riaux. D’autres données liées au produit ne sont utilisa-
[9a] et du dépliant CECM [10]. bles que si elles émanent d’essais au feu effectués
par des instituts de recherche officiels.
Teneur en eau des protections. Pour les protections
2.1 Principes du calcul renfermant de l’eau, l’élévation de la température est
retardée à partir de 100 °C, par suite de la vaporisation
Température de l’acier de cette eau (cf. exemple A1, chapitre 3.1).
Pour l’échauffement d’une construction en acier soumise
au feu, les facteurs suivants sont importants: Propriétés thermo-mécaniques à hautes températures
Le facteur de massiveté (A m/V) qui exprime le rapport Les propriétés de l’acier de construction dépendent de la
entre la surface exposée au feu et le volume d’un profilé température (cf. fig. 4). Avec l’élévation de sa température,
en acier. Pour une section constante, le facteur de la résistance ultime d’une partie de construction diminue.
massiveté est identique au rapport entre la surface Lorsque la résistance ultime correspond à la valeur de la
(périmètre) soumis au feu et l’aire de la section (U/A). sollicitation en cas d’incendie, ce que l’on nomme tempé-
La manière de le déterminer et les valeurs des profilés rature Qcrit est alors atteinte (cf. chap. 4.2, partie I).
usuels sont indiqués au chapitre 2.4 et dans l’annexe 3. Comme le montrent les exemples d’application au chapitre
Propriétés thermiques des éventuelles protections: 3, la température critique dépend du taux de sollicitation
La conductibilité thermique lp [W/(m·K)], la capacité mfi,t en cas d’incendie.

24 steeltec 02
Répartition des températures Détermination du facteur de massiveté
Des coefficients d’adaptation k, déduits par comparaison Le facteur de massiveté A m/V pour les éléments non pro-
aux essais en four, tiennent compte d’une température tégés, resp. A p/V pour les éléments protégés peut être
non uniforme en section et sur la longueur des éléments. repris du chapitre 2.4 et de l’annexe 3. Le facteur de
Les coefficients d’adaptation k sont fixés comme suit: massiveté thermique est déterminé selon chapitre 2.3 et
exemple A1 (chapitre 3.1).
pour les poutres simples:
— exposées au feu sur tous les côtés: k = 1.0 Poteaux
— exposées au feu sur trois côtés, avec L’élancement des poteaux dépend de la température.
dalle en béton sur le 4ème côté 7: k = 0.7 Pour simplifier on peut appliquer = 1.2 .
Pour les poutres hyperstatiques avec diminution de Rd,fi,t=0 est calculé avec , la limite d’élasticité
température dans les zones d’appui: fy,20° à température ambiante et la courbe de flambage c.
— exposées au feu sur tous les côtés k = 0.85
— exposées au feu sur trois côtés, avec Le calcul exact de mfi,t conduit à une procédure itérative
dalle en béton sur le 4ème côté 7 k = 0.6 (cf. fig. 47):
Problèmes d’instabilité = ·
(tient compte de simplifications) k = 1.2 avec Qcrit = température de l’acier au moment de la dé-
faillance du poteau, fi,t=0 = élancement à température
Hypothèses de la procédure de calcul ambiante (l’encastrement des poteaux dans les niveaux
Le calcul de la résistance au feu est fondé sur les hypo- froids peut être pris en compte).
thèses et valeurs initiales suivantes:
– La température de l’incendie est conforme à EN 1363-18 Fig. 47: Facteur correctif de
Température de l’acier 300 400 500 600 700 800 900
l’élancement des poteaux
– Distribution de température uniforme dans l’élément en Qa [°C] à tempéra-
acier (c.-à-d. pas de gradient de température dans la tures élevées
1.12 1.20 1.14 1.23 1.33 1.11 0.94
section de l’acier); les irrégularités d’élévation de tempé-
rature sont prises en compte par le coefficient d’adapta-
tion κ.
– Types d’acier selon EN 10 025 (S235, S275, S355, Pour simplifier, les températures critiques des poteaux
S420, S460) avec LK,fi = 0.5 L sont indiquées dans la figure 48, et
– Pour la vérification par éléments, l’effet de la dilatation celles des poteaux avec L K,fi = 0.7 L dans la figure 49, de
thermique de l’élément peut être négligé. manière à éviter une itération. L’exemple D (chapitre 3.4)
– Profilés des classes de section 1, 2, 3 (avec A m/V . montre le déroulement du calcul.
10 m-1). Pour la classe de section 4, voir exemple C
(chapitre 3.3).
– Echauffement de l’acier calculé selon norme SIA 263
annexe C [6]. Fig. 48: Température critique de l’acier Qcrit pour poteaux
– Echauffement des profilés protégés présentées pour avec L K,fi = 0.5 L, k = 1.2

f = 0 (pour d’autres valeurs de f voir chapitre 2.3).


mfi,0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6 1.8 2.0
0.20 699 706 718 734 752 770 785 798 817 833
2.2 Démarche de calcul 0.25 675 680 687 696 712 733 751 765 775 784
0.30 651 657 666 677 688 698 715 729 741 749
Calcul du taux de sollicitation mfi,t 0.35 627 635 645 658 672 683 692 698 706 714
mfi,t = Ed,fi / Rd,fi,t=0 0.40 603 612 623 639 655 669 679 686 690 693
(voir chapitre 1.2 – par simplification, pour habitations et 0.45 584 592 602 620 638 654 666 674 679 683
bâtiments administratifs on peut également admettre 0.50 566 574 586 600 621 639 653 662 668 672
mfi,t = 0.65). 0.55 547 557 570 586 604 625 639 650 657 661
0.60 529 540 554 572 591 610 626 638 645 651
0.65 511 523 538 558 579 596 613 626 634 640
7 S’applique également aux poutres de dalles mixtes avec tôle 0.70 491 505 522 544 566 586 600 614 623 629
profilée, pour autant que la face supérieure soit couverte à
min. 90 % ou que les parties creuses soient remplies avec un mfi,0 effort normal en cas d’incendie (N Ed,fi ) / résistance au
matériau de protection incendie. Dans le cas de dalles en flambage (calculée pour Q = 20°, L K,0 = 1.0 L, courbe de
bois on applique k = 1.0. flambage c, gM,fi = 1.0)
8 Courbe d’incendie normalisé selon ISO 834 / EN 1363-1, coefficient d’élancement au flambage du poteau pour
cf. fig. 2. L K,0 = 1.0 L

25
II Dimensionnement

Fig. 49: Température critique 2.3 Matériaux de revêtement et peintures


de l’acier Qcrit pour poteaux
mfi,0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6 1.8 2.0
avec L K,fi = 0.7 L, k = 1.2
0.20 697 698 699 702 708 713 717 720 722 724 Pour les éléments en acier revêtus, le facteur de massiveté
0.25 672 674 676 679 682 685 686 687 688 688 Am/V est remplacé par le facteur de massiveté thermique
0.30 648 650 653 658 662 666 668 669 670 671 avec
0.35 623 626 630 636 642 646 649 651 653 653
0.40 599 602 607 614 621 627 631 633 635 636 Pour simplifier, il est permis d’utiliser f = 0 (ce qui entraîne
0.45 580 583 588 595 601 608 612 615 617 619 un résultat conservateur). L’influence de la teneur en eau
0.50 561 565 571 579 586 592 596 598 600 601 tv peut être accessoirement prise en compte, selon l’exem-
0.55 543 547 554 563 572 579 584 586 588 589 ple A1 (chapitre 3.1). Le revêtement doit être monté selon
0.60 524 529 537 547 558 566 571 575 577 578 les règles, de manière à ce que, durant un incendie, il reste
0.65 505 512 520 532 544 553 559 563 565 567 durablement lié au profilé. Les propriétés de matériaux
0.70 483 492 503 516 529 540 547 551 554 556 selon figure 50 peuvent être utilisées pour déterminer le
facteur de massiveté thermique.
mfi,0 effort normal en cas d’incendie (N Ed,fi ) / résistance au
flambage (calculée pour Q = 20°, L K,0 = 1.0 L, courbe de
flambage c, gM,fi = 1.0) Pour la vérification de la résistance au feu par le calcul au
élancement au flambage du poteau pour L K,0 = 1.0 L moyen de l’Euronomogramme, on peut varier les épaisseurs
de couche de peintures intumescentes en fonction du
Matériau Masse Teneur Conductibilité Chaleur Fig. 50: Propriétés de maté- produit, de la température critique et du facteur de massi-
volumique en eau thermique spécifique riaux de revêtement typiques
rp [kg/m3] p [%] lp [W/(m· K)] cp [J/(kg· K)] veté. Cela permet de diminuer parfois considérablement
pour le calcul de la résistance
Crépis projetés
au feu au moyen de l’Euro- l’épaisseur des couches. De tels tableaux de produits, dont
– fibres minérales 300 1 0.12 1200
– vermiculite/perlite 350 15 0.12 1200 nomogramme la figure 51 montre un exemple, ainsi que les documents
Crépis spéciaux*
– vermiculite ou perlite 550 15 0.12 1100
de base y relatifs, peuvent être consultés sur les pages
et ciment Internet de www.szs.ch, où ils sont régulièrement complétés.
– vermiculite ou perlite 650 15 0.12 1100
et anhydrite
Plaques
– vermiculite ou perlite 800 15 0.20 1200
et ciment 2.4 Facteurs de massiveté
– fibres-silicate ou 600 3 0.15 1200
silicate de calcium
– fibres et ciment 800 5 0.15 1200 Eléments en acier sans revêtement
– plaques de plâtre 800 20 0.20 170
Fibres comprimées faceur de = Am =
Profilfakto
surface exposée
– Plaques de fibres sili- 150 2 0.20 1200
cate, laine de roche,
massiveté V volume de l’élément par unité de longuer
laine minérale
Béton 2300 4 1.60 1000 dalle en béton
Béton léger 1600 5 0.80 840
Blocs de béton 2200 8 1.00 1200
Briques creuses 1000 - 0.40 1200
Briques pleines 2000 - 1.20 1200 surface exposée au feu
* projetés à haute densité
section du profilé
Fig. 51: Epaisseurs de cou- en acier
Facteur de massiveté Température critique Qcrit à 60 minutes
che sèche en mm, exemple
[m-1] 450 500 550 600 650 700 d’un tableau de produit Exemples:
90 1'100 900 700 600 500 500
spécifique
100 1'100 1'000 800 700 600 500 Description exposé au feu A m/V
110 1'300 1'000 900 800 600 500
120 1'400 1'100 1'000 800 700 600 plat métallique sur tous les côtés ≈ 2 ⁄t
130 1'500 1'200 1'000 900 700 600 t
b sur un côté ≈ 1⁄ t
140 1'700 1'300 1'100 900 800 700
150 1'800 1'400 1'200 1'000 800 700
160 2'000 1'500 1'300 1'000 900 700 section ouverte d’épaisseur constante sur tous les côtés ≈ 2 ⁄t
170 2'100 1'600 1'300 1'100 900 800 t t
180 2'300 1'800 1'400 1'200 1'000 800
190 2'500 1'900 1'500 1'200 1'000 800
200 2'600 2'000 1'500 1'300 1'000 900 section creuse d’épaisseur constante par l’extérieur ≈ 1⁄ t
210 2'800 2'100 1'600 1'300 1'100 900
220 3'100 2'200 1'700 1'400 1'100 900 t t
230 2'300 1'800 1'400 1'100 900
240 2'400 1'800 1'400 1'200 1'000
250 2'600 1'900 1'500 1'200 1'000 section pleine sur tous les côtés ≈ 4 ⁄d
260 2'700 2'000 1'500 1'200 1'000
270 2'900 2'000 1'600 1'300 1'000 d d
280 3'000 2'100 1'600 1'300 1'000
290 3'200 2'200 1'600 1'300 1'000
300 2'300 1'700 1'300 1'000 Fig. 52: Facteurs de massiveté d’éléments sans revêtement

26 steeltec 02
Eléments en acier avec revêtement
Facteur de A p surface interne du matériau de protection protection selon le protection en caisson1) protection selon le contour protection en caisson1)
massiveté = contour d’épaisseur d’épaisseur uniforme d’épaisseur uniforme, expo- d’épaisseur uniforme, exposée
V section du profilé en acier uniforme sée au feu sur trois côtés au feu sur trois côtés

contour interne
de la protection 1)
section du profilé h h
dp en acier
h
c1 c1
dp
b c2 b c2 b c1
b c2 b
légende: protection (épaisseur dp )
section du profilé en acier périmètre périmètre
contour interne A p Ap de l’acier Ap 2 (b + h) 1) Ap de l’acier – b Ap (2h + b) 1)
= = = =
V section du V section du V section du V section du
1) les dimensions c et c ne doivent normalement pas dépasser h/4 profilé en acier profilé en acier profilé en acier
1 2 profilé en acier

Facteurs de massiveté des profilés laminés Fig. 53: Facteurs de massiveté d’éléments en acier avec revêtement
Les valeurs chiffrées des facteurs de massiveté pour les
profilés laminés IPE, IPEA, INP, HEA, HEB, HEM, HHD,
HL, UNP et UPE sont indiquées dans l’annexe 3

2.5 Graphique Euronomogramme

Courbes de résistance du matériau Courbes d’échauffement Acier non protégé Am/V[m-1]


Température [°C]

Profilés protégés
W
K

Résistance au feu
Temps

[Minutes]

Fig. 54: Euronomogramme

27
II Dimensionnement

3 Application de l’Euronomogramme

3.1 Exemple A: poteau revêtu 1. Calcul du taux de sollicitation mfi,t: Sollicitation en


flexion M Ed,fi = 67.5 kNm (selon calcul statique)
Donné: Taux de sollicitation calculé, épaisseur du Résistance en flexion M fi,t=0,Rd = 148 kNm (pour gM,fi =
revêtement et facteur de massiveté 1.0, acier S235, déversement exclu par fixation latérale
Cherché: Durée de résistance au feu due à la dalle)
mfi,t = MEd,fi / Mfi,t=0,Rd = 67.5 / 148 = 0.456
Exemple A1: Poteau HEA 300, avec caisson en plaques
de fibres-silicates de calcium d p = 25 mm, lp = L’Euronomogramme avec mfi,t = 0.456 et k = 0.7 indique
0.15 W/(m·K), p = 3%, tiré de la fig. 50. Taux de sollicita- la température critique de Qcrit = 654 °C.
tion mfi,t = 0.6 après itération, voir exemple E (chapitre
3.5) et chapitre 2.2; A p/V = 104 m -1 (annexe 3). 2. Revêtement en caisson: Pour une poutre avec une
dalle en béton sur la semelle supérieure, A p/V = 139 m -1
Le facteur de massiveté thermique (simplifié pour f = 0) (cf. annexe 3). Selon l’Euronomogramme, le facteur de mas-
devient: siveté thermique pour mfi,t = 0.456 et R 90 peut atteindre
1150 W/(m 3·K) au maximum. Avec A p/V = 139 m -1
le revêtement doit satisfaire aux conditions suivantes:
L’Euronomogramme avec mfi,t = 0.6 et k = 1.2 permet de / 139 2
≥ 0.121
lire ici une résistance au feu t t = 101 minutes. 1150 1150
Pour les plaques en fibro-ciment (fig. 50) avec conducti-
Si l’on tient compte de la valeur effective de f: bilité thermique lp = 0.15 W/(m·K) il résulte une épaisseur
requise du revêtement de dp $ lp · 0.121 = 0.15 · 0.121 =
0.018 m = 18 mm.
le facteur de massiveté thermique modifié devient:

3.3 Exemple C: Poutre composée à âme mince


L’Euronomogramme indique ici, avec mfi,t = 0.6 et k = 1.2
une résistance au feu de 117 minutes, soit une nette Donné: Facteur de massiveté, durée de résistance au
amélioration par rapport au calcul simplifié avec f = 0. feu R 60 et température critique Qcrit = 350 °C
Cherché: Epaisseur nécessaire du revêtement pour
L’augmentation supplémentaire due à la teneur en eau section de la classe 4 (poutre composée à
peut être calculée de manière approximative comme âme pleine mince), A p/V = 200 m -1
suit: Remarque: L’Euronomogramme permet de tenir directement
minute compte d’une limitation de température de l’acier Qcrit =
350 °C pour les sections de la classe 4, selon norme SIA
NB: Si l’influence de la teneur en eau est déjà considérée 263, chiffre 4.8.5.9.
implicitement dans lp, tv ne peut pas être pris en
compte en plus. Epaisseur de revêtement minimale avec plaques en fibres
de silicate: Selon l’Euronomogramme, le facteur de massi-
Le poteau avec revêtement satisfait à la classification R 90. veté thermique peut atteindre 610 W/(m 3·K) au maximum.
Avec Ap / V = 200 m -1, le revêtement doit satisfaire à la
Exemple A2: Mêmes conditions que dans l’exemple A1, condition suivante:
2
mais taux de sollicitation mfi,t = 0.4. Dans ce cas l’Euro- / 200
≥ 0.33
nomogramme indique une résistance au feu de t t = 121 610 610
minutes (simplifié pour f = 0). Pour la valeur effective Pour les plaques en fibres de silicate (fig. 50) avec une
de f = 0.397 on obtient t t = 140 minutes. conductibilité thermique lp = 0.15 W/(m·K), on déduit
l’épaisseur d p $ lp · 0.33 = 0.15 · 0.33 = 0.049 m, donc
dp $ 49 mm est l’épaisseur de revêtement nécessaire.
3.2 Exemple B: Solives revêtues

Donné: Sollicitation calculée et durée de résistance 3.4 Exemple D: Poteau continu en acier plein
au feu requise R 90
Cherché: Facteur de massiveté et revêtement néces- Donné: Facteur de massiveté, longueur du poteau,
saire pour solives IPE 300 effort normal en cas d’incendie

28 steeltec 02
Cherché: Durée de résistance au feu pour poteau en La température critique de l’acier Qcrit pour mfi,t = 0.344
acier rond, d = 250 mm, L = 4.0 m (continu), et k = 1.2 est indiquée par l’Euronomogramme pour Qcrit =
fy,20° = 235 N/mm 2, effort normal N Ed,fi = 620 °C. L’itération peut être interrompue ici.
3000 kN
L’Euronomogramme indique pour Qcrit = 620 °C et A m/V
Facteur de massiveté: A m/V = 4/d = 4/0.25 = 16 m -1 = 16 m -1 une durée de résistance au feu de 61 minutes.
En utilisant la figure 48 on calcule:

Coefficient d’élancement: = L K,0 / (i · p · ì Ea,20°/fy,20°) 3.6 Exemple F: Poutre mixte avec peinture intumes-
= 4000/(62.5 · p · ì 210/0.235) = 0.68 cente ou crépi
Résistance au flambage à 20 °C, gM,fi = 1.0, courbe de
flambage c: coefficient de flambage x = 0.737 Données
NRd = x · fy,20° · A = 0.737 · 0.235 · 49'100 = 8504 kN Poutres mixtes IPE 270 S235, portée L = 9000 mm, en-
mfi,0 = 3000 / 8504 = 0.35 (cf. sous la fig. 48) traxe a = 2200 mm, déversement empêché par dalle béton.
Température critique de l’acier Qcrit = 632 °C Exposé au feu sur trois côtés. Dalle d c = 160 mm en bé-
ton C 25/30. Revêtement de sol, chape, parois de sépara-
L’Euronomogramme indique pour Qcrit = 632 °C et Am/V = tion. Charge utile bureaux. Résistance au feu exigée R 60.
16 m-1 une durée de résistance au feu de 62 minutes.
Actions, moments en travée
gk = actions permanentes = 12.5 kN/m 1
3.5 Exemple E: Poteau articulé en acier plein qk = charges utiles = 6.6 kN/m 1
qd = 1.35 · 12.5 + 1.5 · 6.6 = 26.78 kN/m 1,
Donné: Facteur de massiveté, longueur du poteau, Md = 271.1 kNm
effort normal en cas d’incendie qEd,fi = 1.0 · 12.5 + 0.3 · 6.6 = 14.48 kN/m 1,
Cherché: Durée de résistance au feu pour poteau MEd,fi = 146.6 kNm
articulé en cas d’incendie
Résistance à la flexion (à froid, connexion totale)
Poteau en acier rond, f y,20° = 235 N/mm 2, d = 250 mm, beff = Sbeff,i + bw (avec beff,i = 0.2bi + 0.1Lo) = 2348 mm
L = 3.0 m, L K,fi = 1.0 L, effort normal N Ed,fi = 3000 kN beff . a → beff = a = 2200 mm (largeur efficace)
xp = Na,Rd/(0.85 f cd) =
Les conditions d’appui n’étant pas traitées par les figures (4590 · 235/1.05) / (0.85 · 2200 · 25/1.5) = 33 mm
48 (LK,fi = 0.5 L) et 49 (L K,fi = 0.7 L) (cf. exemple D, (hauteur de la zone comprimée du béton)
chapitre 3.4), il faut passer par un processus itératif. Il en e = (h a/2 + d c — xp/2) = 270/2 + 160 — 33/2 =
résulte le mode de calcul suivant: 278.5 mm (bras de levier interne)
MR = Mfi,t=0,Rd = 0.2785 · 4590 · 0.235 = 300.4 kNm
1ère étape d’itération: Température ambiante (résistance à la flexion, à froid)
ì ky,Qcrit/kE,Qcrit = 1.0: Coefficient d’élancement au flam-
bage à 20 °C, conditions d’appui en cas d’incendie L K,fi =
1.0 L: = L K,fi / (i · p · ìEa,20°/fy,20°) =
3000 / (62.5 · p · ì210/0.235) = 0.51 Fig. 55: Répartition des efforts
Résistance au flambage pour gM,fi = 1.0, courbe de flam- intérieurs dans la poutre
bage c, coefficient de flambage x = 0.8374: mixte pour dimensionnement
plastique
NK,Rd = x · fy,20° · A = 0.8374 · 0.235 · 49100 = 9662 kN
mfi,t = 3000 / 9662 = 0.31

L’Euronomogramme indique pour mfi,t = 0.31 et k = 1.2


une température critique de l’acier Qcrit = 638 °C

2 ème étape d’itération: Qcrit = 638 °C


ì ky,Qcrit /kE,Qcrit = 1.27 (interpolé de la fig. 47);
= 0.51 · 1.27 = 0.65
Résistance au flambage pour gM,fi = 1.0, courbe de flam-
bage c, coefficient de flambage x = 0.7554:
NK,Rd = x · fy,20° · A = 0.7554· 0.235 · 49100 = 8716 kN
mfi,t = 3000 / 8716 = 0.344

29
II Dimensionnement

Température critique avec Euronomogramme pour Qcrit = 500 °C, c.-à-d. sans vérification du taux
Taux de sollicitation mfi,t = MEd,fi / Mfi,t=0,Rd = 146.6 / de sollicitation, l’épaisseur de couche sèche requise
300.4 = 0.49, pour poutre exposée au feu sur 3 côtés, est de 2350 mm.
avec dalle béton sur 4ème côté, avec courbe pour k = 0.7,
la lecture directe indique Qcrit < 648 °C (cf. fig. 56) La vérification affinée en tenant compte du taux de sollici-
Alternative: température critique avec formule d’approxi- tation conduit donc à une importante réduction de l’épais-
mation selon Eurocode EN 1993-1-2 [9a], formule 4.18: seur de couche sèche!

Des économies similaires sont possibles pour d’autres ma-


tériaux de protection, comme le montre l’exemple suivant:
Pour = mfi,t · k = 0.49 · 0.7 = 0.34 cette formule donne
Qcrit = 644 °C Exemple comparatif avec crépi
Isolation de protection incendie par spray de fibres
Facteur de massiveté minérales R 60, poutre identique avec même taux de solli-
IPE 270 exposé au feu sur 3 côtés, A m/V = 197 m -1 citation mfi,t = 0.49
(annexe 3)
Remarque: Sans couche intumescente cette poutre mixte a) Vérification avec Euronomogramme: Spray de fibres
atteint selon l’Euronomogramme une résistance au feu de minérales: masse volumique rp = 300 kg/m 3;
15 minutes seulement. teneur en eau p = 1%; lp = 0.12 W/(m· K)
pour mfi,t = 0.49, k = 0.7, Qcrit = 648 °C et R 60
Peinture intumescente selon l’Euronomogramme (cf. fig. 56)
Epaisseur de couche sèche requise pour R 60: facteur de massiveté thermique requis A p/V · lp/dp
$ 2000 W/(m 3 · K)
a) Vérification par le calcul avec Euronomogramme et Calcul de l’épaisseur requise:
tableau spécifique du produit (cf. fig. 51): dp,erf = 197/2000 · 0.12 = 12 mm
pour R 60 et Am/V = 197 m-1, on obtient Qcrit = 648 °C
Le tableau pour A m/V # 200 m-1et Qcrit = 650 °C b) Vérification simplifiée avec Euronomogramme en
indique une épaisseur de couche sèche requise de tenant compte du facteur de massiveté modifié:
1000 mm Calcul comme ci-dessus a), mais avec

b) Pour comparaison, vérification simplifiée pour le même


produit selon le tableau tiré du Répertoire suisse de
la protection incendie: le facteur de massiveté thermique devient
Ap/V · lp/dp / (1 + 0.5f) = 2000/1.085 =
Courbes de résistance du matériau Courbes d’échauffement Acier non protégé Am/V[m-1]
1847 W/(m 3 · K)
Température [°C]
ce qui donne l’épaisseur requise
dp,erf = 197/1847 · 0.12 = 11 mm

c) Vérification simplifiée avec le Répertoire suisse de la


Profilés protégés

protection incendie pour un produit spécifique, sur la


base de Qcrit = 500 °C
pour Am/V # 200 m-1 on lit par ex. d p,erf = 25 mm

3.7 Exemple G: Poteau avec peinture intumescente


W
K

Données
Poteau de rez-de-chaussée continu vers le haut
HEB 340 S235, L = 4000 mm,
charges permanentes N Gk = 400 kN,
charges variables N Qk = 1200 kN,
Résistance au feu affectation bureaux, résistance au feu requise
Temps
R 60.
[Minutes]

Fig. 56: Exemples d’application de l’Euronomogramme: poutre en traits pleins, poteau en hachurés

30 steeltec 02
Actions Peinture intumescente
Cas de charge «à froid»: Epaisseur de couche sèche requise pour R 60:
NEd = 1.35 · 400 + 1.5 · 1200 = 2340 kN
Cas de charge «incendie»: a) Vérification par le calcul avec Euronomogramme et
NEd,fi = 1.0 · 400 + 0.3 · 1200 = 760 kN tableau spécifique du produit (cf. fig. 51 resp.
www.szs.ch): pour R 60 on obtient Qcrit = 690 °C
Résistance au flambage à température ambiante Le tableau pour A m/V # 120 m-1 et Qcrit = 650 °C
(pour Qa = 20 °C, gM,fi = 1.0, = 1.2 = 0.475) indique une épaisseur de couche sèche requise de
xK = 0.857 → Nfi,t=0,Rd = 0.857 · 0.235 · 17100 = 3443 kN 700 mm
(en cas d’incendie poteau encastré en tête, L K,fi = 0.7 L)
b) Pour comparaison, vérification simplifiée pour le mê-
Température critique me produit selon le tableau tiré du Répertoire suisse
mfi,t = NEd,fi / Nfi,t=0,Rd = 760 / 3443 = 0.22 de la protection incendie: pour Qcrit = 500 °C, c.-à-d.
température critique pour le poteau, avec Euronomogramme: sans vérification du taux de sollicitation, l’épaisseur
pour mfi,t = 0.22 et k = 1.2 on obtient Qcrit < 690 °C. de couche sèche requise est de 1900 mm.
On en déduit ainsi pour un poteau sans protection, exposé
au feu sur 4 côtés avec A m/V = 105 m -1, une durée de
résistance au feu de 24 minutes.

4 Procédures particulières

4.1 Autres qualités d’acier Dans de tels cas également, la résistance au feu peut être
déterminée au moyen de nomogrammes modifiés, ou de
Les caractéristiques mécaniques des aciers de cons- calculs correspondants.
truction en cas d’incendie sont présentées dans la figure 4
de la Partie I. Ces données s’appliquent également pour Ainsi, des poteaux en acier élancés situés à l’extérieur
des aciers de construction de résistance élevée selon atteignent au plus une température de l’acier de 680 °C
EN 10 025. en cas d’incendie. Ils peuvent donc rester sans protection,
comme le montre l’Euronomogramme pour cette tempé-
Les aciers inoxydables et des aciers spéciaux résistants rature critique et k = 1.2 , jusqu’à un taux de sollicitation
ont, grâce aux éléments entrant dans l’alliage, un meilleur en cas d’incendie de mfi,t # 0.24.
comportement au feu que celui de l’acier de construction
normal, cf. fig. 57 et 58. Pour la construction avec de tels
aciers, les résistances au feu sont donc plus élevées, et 4.3 Incendie naturel
elles peuvent, par exemple, être calculées avec un nomo-
gramme modifié. La Directive de protection incendie «Systèmes porteurs»
[1], à l’Art. 6.2, autorise expressément l’utilisation de
courbes d’incendie naturel à titre de cas exceptionnel, les
4.2 Courbes d’incendie spéciales paramètres requis devant être fixés au préalable avec
l’autorité de protection incendie.
Les courbes d’évolution de la température en fonction du
temps contenues dans SN EN 1991-1-2 [9] pour des par- Pour la détermination des courbes d’incendie naturel,
ties de construction à l’extérieur (avec une température SN EN 1991-1-2 [9] contient dans l’annexe A une procé-
maximale de 680 °C) et pour les incendies d’hydrocarbures dure de calcul simple. Ce calcul indique les températures
où l’élévation de température est encore plus rapide que dans les locaux jusqu’à 500 m 2 de surface de base et
lors d’un incendie normalisé selon ISO 834 / EN 1363-1, 4 m de hauteur. La procédure a fait l’objet d’un logiciel sur
sont illustrées dans la figure 59. Pour les incendies à PC [15].
l’intérieur de tunnels, on applique des courbes tempéra-
ture/temps spéciales, déterminées par les autorités du
trafic routier ou ferroviaire.

31
II Dimensionnement

4.4 Logiciels de calcul


Facteur de réduction
Le Centre suisse de la construction métallique (SZS) met
à disposition des logiciels de calcul, et mentionne égale-
ment d’autres fournisseurs (www.szs.ch).

4.5 Exemple d’application incendie naturel

Situation initiale
Une centrale de commande avec une petite charge ther-
mique a les dimensions L/L/H = 15m/15m/4m.
Température Dalles et parois sont constituées de béton de 15 cm.
selon Fig. 57: Propriétés de matériau
Limite d’élasticité effective
Une grande ouverture dans la paroi est de dimensions
d’aciers spéciaux résistants,
Limite d’élasticité effective en cas d’incendie [19], en
H/L = 3.75 m/3.0 m. Le plafond est une dalle mixte avec
Module d’élasticité comparaison avec l’acier de des poutres IPE 450 sans protection, posées comme
construction des poutres simples, avec un taux de sollicitation de mfi,t =
0.6 (faux-plafond sans résistance au feu). La charge
thermique est de 200 MJ/m 2, par rapport à la surface de
base. Les poutres peuvent-elles résister à cet incendie
sans effondrement durant 60 minutes?

Facteur de réduction

Fig. 60: Centrale de commande, dimensions du compartiment coupe-feu

Température
selon Fig. 58: Propriétés de matériau
d’aciers inoxydables, en cas Il est possible de démontrer avec des calculs d’incendie
d’incendie[19], en comparaison naturel que, dans ce cas, les poutres métalliques sans pro-
avec l’acier de construction
tection peuvent résister à un incendie. Pour les justifica-
tions avec incendie naturel il faut au préalable demander
l’accord de l’autorité de protection incendie et déterminer
avec elle les paramètres de calcul (cf. chapitre 4.3 et
Partie I chapitre 4.5).

Détermination de la température critique


Poutre mixte avec dalle en béton k = 0.7
Température
Taux de sollicitation mfi,t = 0.6
Courbe d’incendie d’hydro- → selon Euronomogramme Qcrit = 620 °C
carbures

Courbe d’incendie normalisé Détermination de la température en cas d’incendie


naturel
Courbe d’incendie à l’extérieur
La méthode la plus simple est présentée dans l’Annexe A
de SN EN 1991-1-2 [9]. Le calcul peut être effectué avec
le logiciel de DIFISEK [15]. Il fournit pour le local en feu et
Fig. 59: Courbe d’incendie
normalisé ISO 834 / EN 1363
les poutres de l’exemple les températures indiquées dans
et autres courbes tempéra- la figure 61.
Temps [min.] ture/temps selon [9]

32 steeltec 02
Vérification de la résistance
La poutre métallique sans protection atteint après 39 mi- Fig. 61: Températures dans le
nutes sa température maximale de 533 °C. Cette tempéra- local en feu et dans une
poutre mixte IPE 450 sans
ture est inférieure à la température critique de 620 °C –

Température [°C]
Température de l’air protection (avec dalle béton
la poutre peut donc résister à l’incendie et peut rester au-dessus), ainsi qu’une
Acier non
sans protection. La poutre avec crépi de protection n’atteint protégé poutre IPE 450 protégée par
même que 355 °C, et conserve ainsi une grande réserve un crépi de fibres de silicate
sur le profilé, avec une charge
de portance en cas d’incendie.
Acier thermique de 200 MJ/m 2,
protégé pour la centrale sus-mention-
Exemple comparatif avec charge thermique élevée née.
Pour une charge thermique de 500 MJ/m 2, les tempéra-
tures obtenues sont celles de la figure 62. Dans les pout-
res sans protection la température atteint un maximum de Temps [min.]

723 °C après 66 minutes. La poutre atteignant la tempé-


Fig. 62: Températures dans le
rature critique de 620 °C après 40 minutes déjà, elle ne
local en feu et dans une
résisterait pas à l’incendie (résistance au feu < R 60). poutre mixte IPE 450 sans
Température [°C]

La poutre munie d’un revêtement par crépi projeté n’atteint Température de l’air protection (avec dalle béton
que 520 °C et résiste donc à l’incendie. Acier non
au-dessus), ainsi qu’une
protégé poutre IPE 450 protégée par
un crépi de fibres de silicate
Remarque: Le recours à des incendies paramétrés selon Acier sur le profilé, avec une charge
protégé
Annexe A de SN EN 1991-1-2 [9] est lié à certaines thermique de 500 MJ/m 2,
conditions: surface de base A # 500 m2, hauteur du pour la centrale sus-mention-
née.
local H # 4.0 m, ouvertures uniquement dans les parois
(pas dans le toit ou la dalle), coefficient d’ouverture
0.02 # O # 0.20, où (avec surface Temps [min.]
totale d’ouvertures, h eq surface pondérée d’ouvertures,
AT surface du local y compris ouvertures). Pour O . 0.15
les températures obtenues sont plutôt surestimées, et au-
delà des limites mentionnées, d’autres méthodes de calcul,
par ex. une simulation d’incendie, sont nécessaires.

5 Formulaire de vérification Départ

Vérification de la résistance au feu des parties de constructions en acier oui Considération non
Vérification
à l’aide du oui
Bases: Répertoire de la protection incendie et Notice explicative 1008 de l’AEAI, CECM N° 89, normes SIA 260 et SIA 263 µ fi,t = E d,fi /R d,fi,t=0 Θ crit ≥ 500°C
d’un taux Répertoire de la
Données de base (cocher la case correspondante): Page ____ de ____ = d’utilisation protection (hypothèse)
incendie?
Maître d’ouvrage : _________________________________________________________________________________________ réduit?

Ouvrage : _________________________________________________________________________________________

Commune : _________________________________________________________________________________________ µ fi,t ≤ 0.65 non

La vérification par le calcul de la résistance au feu (selon Responsable du projet : _______________________________________________________________________________________


(hypothèse)

Résistance au feu exigée Tableaux


-1
Facteur de massiveté A m /V = ________________ m
† R30 † R60 † R90
Directive de protection incendie de l’AEAI «Systèmes (selon charges de protection incendie de l’autorisation de construire)
Facteur d’adaptation κ = ___________
U/A du
Répertoire de la
protection
non

Élément de construction: étage: _______________ axe: _________________ oui Temperature critique Θ crit = ________ °C
incendie?
porteurs» art. 6.3 [1]) est facile avec les formulaires du profilé: ___________________________________________________________________________ nuance d’acier:
Peinture
intumescente?
(selon nomogramme pour µ 0 = µ fi,t
et courbe applicable κ)
† poutre † non-protégée Pos. __________ Am/V = _______________ m-1 † S 235
Ap/V = m-1 Épaisseur nécessaire _________ µ m
Centre suisse de la construction métallique (SZS). † poteau
†
†
protégée

non-protégée Pos. __________ Am/V =


_______________

_______________ m-1
†
†
S 355
____________
d p = _________ µ m (voir page 1) > d requis oui
-1
† protégée Ap/V = _______________ m R

† __________________ Pos. __________ protection/peinture ___ côtés non -1


λp Ap / V = ________ m
Facteur de massiveté thermique Ap / V⋅ =
† peinture intumescente: épaisseur en µm (épaisseur minimale après séchage, sans couche de
Le formulaire de vérification avec le diagramme de flux fond ni vernis de finition): dp = ______________ (µm)
3
_____ W/m K (voir page 1)
dp < Ui /A max. =
________ m
-1

Produit: _________________________ de la maison: ___________________________________ no HPI: __________ Coefficient d’adaptation κ : __________________

correspondant (www.szs.ch), se base sur les normes de la † Type de protection :


protection en
† forme de caisson †
protection selon
le contour
Nomogramme avec µ 0 = µ fi,t et
drequis = _________
dp > d requis
oui courbe applicable κ = ______
Produit et épaisseur: ______________________ de la maison: ________________________ no HPI: __________

SIA pour les structures porteuses et sur l’Euronomogramme Coefficient de conductivité thermique
Épaisseur
(1) λp =
dp =
__________________________ W/(m K)
__________________________ m
Protection? donne: t t = ______ Min.

Plus un déphasage dû à la teneur en eau contrôlée:


R

Chaleur spécifique (1) cp = __________________________ J/(kg K)


2
p ⋅ ρp ⋅ dp
selon chapitre 2.5. Il sert à produire des vérifications de Masse volumique (1)
Teneur en eau contrôlée (1,2)
ρp =
pp =
__________________________ kg/m
__________________________ %
3 tv =
5 ⋅ λp
=
5⋅
= _____ Min.

non
Facteur de massiveté thermique (1,2)
la résistance au feu unifiées et contrôlables. La liste des Ap/V ⋅ λp/dp
1
= __________________________ W/(m3 K)
Résistance au feu t r = t t + t v =
_________ Min. > t requis
R
Ap/V ⋅ λp/dp ⋅ = __________________________ W/(m3 K)
1+ φ / 2
données de base et le diagramme de flux facilitent le avec φ =
Ap

c p ⋅ ρp ⋅ dp
= ________
Facteur de massiveté A m /V = ________________ m
-1
aucune vérification
par le calcul
V 4.7 ⋅ 10 6 J /(m3 ⋅ K ) Coefficient d’adaptation κ : __________________

calcul. Le formulaire peut être utilisé tant pour la vérifica- Taux de sollicitation µfi,t :
Nomogramme avec µ 0 =µ fi,t et courbe applicable κ = _____ donne:
t t = _____ Min. t t > t erf
Valeur de calcul de la sollicitation R
= __________½
tion simplifiée avec mfi,t = 0.65 que pour la vérification au feu : Ed,fi
¾ ou
µfi,t = Ed,fi/Rd,fi,t=0 = _______ • Lors de ce calcul il a été contrôlé que les constructions de chaque compartiment coupe-feu
soient chacune en soi stables.
Valeur à froid de la résistance du profilé : Rd,fi,t=0 = __________¿ µfi,t = Ed,fi/(Ed ⋅ 1.05) = _______ • Il a été tenu compte de l’influence d’éventuels empêchements de dilatations sur le comportement
avec γM,fi = 1.0 et système porteur au feu
affinée avec mfi,t = Ed,fi /Rd,fi,t=0.
global de la structure.
à introduire au diagramme du flux de calcul (page 2) au signe ¾
Lieu et date Signature

(1) avec les valeurs des propriétés des matériaux de protection selon l’Euronomogramme (2) Par simplification φ et p peuvent être admis = 0 Rév. 06-10-2005 Annexes Plan d’ensemble n° __________________________________ La présente feuille de calcul a été développée par
Monsieur le Professeur M. Fontana en collabora-
____________________________________________________________
tion avec le SZS. Les photocopies sont autorisées.

Fig. 63: Documentation de la vérification de la Fig. 64: Documentation de la vérification de


résistance au feu au moyen du formulaire SZS la résistance au feu au moyen du diagramme de
flux SZS

33
II Dimensionnement

6 Notations et unités

6.1 Notations tr Durée totale de résistance au feu


(y compris t v) [min.]
A Surface de la section en acier [m 2] tt Durée de résistance au feu
Am Surface de l’élément en acier exposée sans influence de l’évaporation [min.]
au feu, par unité de longueur [m] tv Augmentation de la durée de résistance
Am/V Facteur de massiveté sans revêtement [m -1] au feu due é l’évaporation de l’eau [min.]
Ap Surface intérieure du revêtement, développée, Ui/A Facteur de massiveté (notation selon
par unité de longueur de l’élément [m] Répertoire suisse de la protection incendie [m-1]
Ap/V Facteur de massiveté avec revêtement [m -1] V Volume de l’élément en acier par unité
(facteur de massiveté thermique de longueur [m 2]
Ap/V · lp/dp) e Limitation de la dilatation
cp Chaleur spécifique du revêtement [J/(kg·K)] f [(cp · rp · dp)/(ca · ra )] · Ap/V
ca Chaleur spécifique de l’acier [J/(kg·K)] (cf. chapitre 2.3)
ca < 600 J/(kg·K) gM1 Facteur de résistance pour la résistance et
dp Epaisseur du revêtement, [m] la stabilité des parties de construction
épaisseur de la couche intumescente [mm] gM,fi Facteur de résistance pour les parties de
dreq Epaisseur requise du revêtement et/ou construction en cas d’incendie
de la peinture intumescente k Coefficient d’adaptation (coefficient pour
Ea,20° Module d’élasticité de l’acier à 20 °C répartition inégale de la température ou
(Ea,20° = 210 · 10 3 N/mm2) [N/mm2] problèmes de stabilité)
Ea,Q Module d’élasticité de l’acier à la Coefficient d’élancement à température
température Q [N/mm2] ambiante et conditions d’appui pour incendie
Ed Valeur de calcul de la sollicitation «à froid» Coefficient d’élancement pour température
Ed,fi Valeur de calcul de la sollicitation en cas de défaillance Qcrit et conditions d’appui
d’incendie pour incendie
fy,20° Limite d’élasticité à 20 °C [N/mm 2] lp Conductibilité thermique
fy,Q Limite d’élasticité à la température Q [N/mm2] du revêtement [W/(m·K)]
i Rayon de giration [m] mfi,t Taux de sollicitation calculé de la partie
ky,Q Facteur de réduction de la limite d’élasticité de construction mfi,t = Ed,fi / Rd,fi,t=0 [-]
ky,Q = fy,Q / fy,20° (en [10] désigné par m0)
kE,Q Facteur de réduction du module d’élasticité rp Masse volumique (densité)
kE,Q = Ea,Q / Ea,20° du revêtement [kg/m3]
L Longueur de système (hauteur d’étage) [m] ra Densité de l’acier (ra = 7850 kg/m ) 3 [kg/m 3]
LK Longueur de flambage [m] Q Température [°C]
LK,0 Longueur de flambage à température [m] Qcrit Température critique de la partie de
ambiante (le plus souvent L K,0 = 1.0 L) construction en cas d’incendie [°C]
LK,fi Longueur de flambage en cas d’incendie [m] (dans [10] désigné par Qmax)
MEd,fi Valeur de calcul de la sollicitation
en flexion en cas d’incendie [kNm]
Mfi,t=0,Rd Valeur de calcul de la résistance à la flexion 6.2 Unités
«à froid» pour le système en cas d’incendie [kNm]
NEd Valeur de calcul de l’effort normal [kN] Sont utilisées en général les unités SI. Les températures
NEd,fi Valeur de calcul de l’effort normal en degrés Celsius [°C] sont désignées par Q.
en cas d’incendie [kN] On applique: 0 °C = 273 K, le facteur de conversion entre
Nfi,t=0,Rd Valeur de calcul de la résistance à l’effort °C et K est de 1. Entre Joule [J], Watt [W] et l’ancienne
normal «à froid» pour le système en cas unité Calorie [cal] on applique les rapports suivants: 1 W =
d’incendie [kN] 1 J/sec, 1 cal = 4.18 J.
p Teneur en eau du revêtement par
rapport à la masse [%] Annexe:
Rd Valeur de calcul de la résistance ultime 1. Aperçu de la conception et des dimensions des
Rd,fi,Q Valeur de calcul de la résistance ultime «à chaud» structures résistantes au feu
Rd,fi,t=0 Valeur de calcul de la résistance ultime 2. Peintures intumescentes – Liste de contrôle
«à froid» pour le système en cas d’incendie 3. Facteurs de massiveté Am/V (ou A p/V) en [m -1]
t Epaisseur de paroi en acier [m] 4. Bibliographie, références

34 steeltec 02
Annexe

Annexe 1: Aperçu de la conception et des dimensions des structures résistantes au feu

Acier non protégé Résistance au feu R30 Résistance au feu R60 Résistance au feu R90
Colonnes (1) (2) (Am/V < 50 m-1) (3) (Am/V < 14 m-1) (3) aucune

min. RND/VKT 80 min. RND/VKT 280


min. 60 x 120
min. 200 x 500
min. 150 x 150
min. 400 x 400
min. HHD 320 x 300
min. HHD 400 x 382 min. 320 x 320
Poutres mixtes avec dalles en béton min. HEM 300 section pleine aucune
collaborantes supérieures (2) min. 150 x 300

Structures protégées par tous les profilés tous les profilés non autorisé
peinture intumescente (4) (mais certificats d’essais
disponibles à l’étranger)
http://bsronline.vkf.ch http://bsronline.vkf.ch
Structures mixtes (5)
Colonnes SZS C2.3, C2.4, ECCS N° 55 SZS C2.3, C2.4, ECCS N° 55 SZS C2.3, C2.4, ECCS N° 55
norme SIA 264/1 norme SIA 264/1 norme SIA 264/1
min. HEA 160, RRK 140, ROR 139,7 min. HEA 200, RRK 160, ROR 159 min. HEA 240, RRK 180, ROR 177,8
Poutres à âmes enrobées de béton, SZS C2.4 SZS C2.4 SZS C2.4
dalle supérieure (≥ 120 mm) norme SIA 264/1 norme SIA 264/1 norme SIA 264/1

min. HEA 100, IPE 120 min. HEA 100, IPE 200 min. HEA 180, IPE 300
Dalles mixtes avec tôle profilée SZS C2.4, CECM N° 32 SZS C2.4, CECM N° 32 SZS C2.4, CECM N° 32
heff

épaisseur moyenne de la dalle heff heff ≥ 60 mm heff ≥ 80 mm heff ≥ 100 mm


Dalles Slim-Floor SZS C2.4, Steeltec 03 SZS C2.4, Steeltec 03 SZS C2.4, Steeltec 03

épaisseur d selon portée L épaisseur d selon portée L épaisseur d selon portée L


aile inférieure apparente armature de renfort sur aile armature de renfort sur aile infé-
inférieure rieure et aux appuis (évent. avec
portées maximales protection de l'aile inférieure)
Champs de dalles mixtes (6) SCI P288 SCI P288
• Poutres de rive R30 • Poutres de rive R60 • Poutres de rive R90
• Poutres des champs intérieurs • Poutres des champs intérieurs • Poutres des champs intérieurs
sans protection sans protection sans protection
• Épaisseur de dalle • Épaisseur de dalle • Épaisseur de dalle
h= heff ≥ 60 mm h = heff ≥ 80 mm h = heff ≥ 100 mm
R icb (h pour dalles pleines, heff pour (h pour dalles pleines, heff pour (h pour dalles pleines, heff pour
dalles mixtes avec tôle profilée) dalles mixtes avec tôle profilée) dalles mixtes avec tôle profilée)
Acier protégé (7)
Protection par plaques, http://bsronline.vkf.ch (7) http://bsronline.vkf.ch (7) http://bsronline.vkf.ch (7)
en forme de caisson
tous les profilés tous les profilés tous les profilés
(par exemple environ 18 mm environ 30 mm environ 40 mm
pour colonnes) d'épaisseur typique d'épaisseur typique d'épaisseur typique
Protection par crépis projetés http://bsronline.vkf.ch (7) http://bsronline.vkf.ch (7) http://bsronline.vkf.ch (7)
épousant la forme du profilé

tous les profilés tous les profilés tous les profilés


(par exemple environ 20 mm environ 30 mm environ 45 mm
pour poutres) d'épaisseur typique d'épaisseur typique d'épaisseur typique
(1) Dimensions données pour des colonnes continues sur 3 étages de (6) Grâce à l'effet de membrane, seules le poutres de rive doivent être
3 mètres de hauteur d'étage. protégées R30/R60/R90.
(2) Des dimensions inférieures sont possibles pour des taux (7) Produits de protection selon répertoire de la protection incendie de
d'utilisation réduits, consulter l'Euronomogramme. l'AEAI, mise en œuvre et données constructives conformes aux dispo-
(3) Facteur de massiveté A m/V (resp. U/A selon désignation précédente, sitions des essais et selon agrément de l'AEAI (responsabilité de
toujours utilisée en protection incendie). contrôle de qualité de la direction des travaux). Les épaisseurs données
(4) Nécessite l'approbation des autorités compétentes de sécurité au répertoire de la protection incendie sont valables pour des taux
incendie au niveau du projet (voir note explicative de l'AEAI 1008, d'utilisation maximaux et une température critique de 500 °C.
nouveau no. 113). Sources d'informations, calcul de la résistance au feu: en italiques et consulter
(5) Béton toujours armé, sauf pour les profils creux R30. la brochure en mains. Caractères gras = documents en vente auprès du SZS.

35
Annexe

Annexe 2: Peintures intumescentes – Liste de contrôle

Mode d’action Application – conditions annexes


Les revêtements d’une épaisseur de 0.3 à 3.5 mm se mettent à gonfler Couche de base: sèche, propre, de bonne adhérence et résistante aux
sous l’effet de la chaleur (dès 120 – 200 °C) et forment une mousse températures élevées (essai de quadrillage, essai à la flamme)
solide, compacte, à pores fins et bien isolante. Cette mousse atteint une Conditions climatiques: températures minimale et maximale, écart au
épaisseur de 40 à 50 fois la couche de départ. La mousse ralentit point de rosée. L’observation stricte de l’écart au point de rosée par
l’échauffement, donc la température critique de l’acier (500 –700 °C), l’applicateur est une condition de base pour garantir la qualité du revête-
responsable de la perte de résistance, est atteinte seulement après 30 ment, spécialement par rapport à l’adhérence des couches, car la for-
minutes à R 30, respectivement après 60 minutes à R 60. mation d’eau de condensation sur la surface à protéger ne peut être
tolérée. Si l’écart au point de rosée est inférieur à 3 °C, les travaux
Composants de la peinture intumescente d’application doivent être interrompus, ce qui peut notablement influen-
Solvant ou eau (dispersions avec solvants ou aqueuse) cer les délais de construction de l’ouvrage.
Liants
Pigments et matières de remplissage Application – mise en œuvre
En atelier (avant montage):
Structure des couches Préparation des surfaces par décapage Sa 2 1⁄2 selon ISO 8501-1
Les peintures intumescentes sont des systèmes composés d’une couche Application de la couche de base en accord avec le système
de base (protection contre la corrosion), d’une couche de peinture intumes- Sur chantier (après montage):
cente et, en règle générale, d’une couche de finition (couleur au choix). Réparer les dégâts de montage sur la couche de base
Application giclée de peinture intumescente selon le procédé Airless
Procédure (év. au rouleau)
L’utilisation de peintures intumescentes est soumise à l’autorisation pour Appliquer la couche de finition après mesure des épaisseurs de couche
l’ouvrage de l’autorité de protection incendie compétente. Les demandes sèche
doivent être faites à l’aide du formulaire SZS correspondant (www.szs.ch). Pour certains systèmes d’épaisseur limitée, surtout R 30, il est possible
Seuls des systèmes homologués par l’AEAI peuvent être utilisés. Ces d’appliquer toutes les couches en atelier.
derniers, ainsi que les épaisseurs de couches exigées sont publiées dans
le Répertoire suisse de la protection incendie (http://rpionline.vkf.ch). Assurance qualité
AEAI: note explicative 1008, répertoire de la protection incendie,
Restrictions d’applications homologations de protection incendie (n° HPI) (www.vkf.ch)
Les parties de construction métalliques exposées munies de peinture SZS: règlements, procès-verbal d’assurance qualité et registre
intumescente doivent être protégées durablement contre les dommages des applicateurs sur Internet (www.szs.ch)
mécaniques. Une distance suffisante doit être respectée entre la peinture Entreprises certifiées (registre SZS des applicateurs formés)
et le dispositif de protection ou les autres parties de construction adja- Mesurer l’épaisseur de la couche intumescente avant séchage (durant
centes, de manière à ne pas faire obstacle à l’intumescence. Dans les l’application, par peigne de mesure)
bâtiments d’habitation, selon les circonstances, il y a lieu de prendre des Mesurer et enregistrer l’épaisseur après séchage par le fournisseur
mesures supplémentaires de protection incendie. du système, avant l’application du vernis de finition
Établir et remettre le procès-verbal d’assurance qualité SZS
Vérification de la résistance au feu Contrôle par l’autorité de protection incendie, intervention en cas de
L’autorité de protection incendie peut exiger la vérification de la résistance résultats insuffisants
au feu. Cette résistance est fournie sur la base de la classification selon
le Registre suisse de protection incendie ou par calcul en tenant compte Coûts (approximation grossière)
du taux d’utilisation avec l’Euronomogramme et des tables d’épaisseurs de Exemple: poutre en HEA 300, exposée au feu sur trois côtés
couche spécifiques aux produits. En cas de faible taux d’utilisation et par (U/A = 126 m -1), épaisseurs selon homologation (sans vérification
conséquent de haute température critique, les épaisseurs de couche de par le calcul), coûts par m 2 de surface à protéger
la peinture intumescente peuvent être fortement réduites. Les formulaires Couche de base environ 12 –15 CHF/m 2
et tables pour les vérifications sont disponibles sous www.szs.ch Couche intumescente R 30 y compris vernis de finition environ
60 CHF/m 2
Application – analyses préalables Couche intumescente R 60 y compris vernis de finition environ
Construction nouvelle ou ancienne? (Faire analyser des revêtements 120 CHF/m 2
existants par le fournisseur du système).
Résistance requise R 30 ou R 60?
Structure intérieure ou exposée aux intempéries?
Souhaits relatifs à la teinte?
Profilés à protéger? (par exemple IPE, HEA, HEB, ROR, RRW – avec
facteurs de massiveté U/A)

36 steeltec 02
Annexe 3: Facteurs de massiveté A m/V (ou A p/V) in [m -1] des profilés laminés

pro- pro- pro- pro-


tégé tégé tégé tégé

IPE HEA HEM suite HHD


80 430 329 370 269 100 265 184 217 137 260 71 50 59 38 260x54,1 214 146 176 108
100 387 301 334 247 120 267 185 220 137 280 70 49 58 37 260x68,2 171 117 141 88
120 359 278 310 230 140 252 173 208 129 300 60 42 50 32 260x93,0 127 88 105 66
140 335 259 290 215 160 234 160 192 119 320 59 42 50 32 260x114 104 73 86 55
160 309 240 268 200 180 225 155 186 115 340 60 43 50 33 260x142 86 60 71 46
180 292 226 254 188 200 211 145 174 107 360 60 44 50 34 260x172 72 51 59 39
200 269 210 234 175 220 196 133 161 99 400 61 45 52 35 320x74,2 184 127 152 95
220 253 197 221 164 240 178 122 147 91 450 62 46 53 37 320x97,6 141 98 117 74
240 235 184 204 153 260 170 117 140 87 500 63 48 54 39 320x127 110 77 91 58
270 226 176 197 147 280 164 113 135 84 550 64 49 55 40 320x158 89 63 74 48
300 215 167 187 139 300 152 104 126 78 600 65 50 56 42 320x198 72 51 60 39
330 199 156 174 131 320 141 98 117 74 650 66 52 58 44 320x245 60 43 50 33
360 185 145 162 122 340 134 94 111 71 700 67 53 59 45 360x134 125 85 104 63
400 174 137 152 116 360 128 91 107 70 800 68 55 60 48 360x147 114 78 95 58
450 163 129 143 110 400 120 86 101 67 900 69 57 62 50 360x162 105 71 87 53
500 150 120 132 103 450 112 83 96 66 1000 70 59 64 52 360x179 95 65 79 49
550 140 113 124 97 500 106 80 91 64 360x196 87 60 72 45
non
600 129 105 115 91 550 104 79 90 65 400x187 94 64 78 47
protégé
750 ·137 143 116 128 101 600 102 78 88 65 400x216 82 56 68 42
147 134 109 120 95 650 99 77 87 65 400x237 76 52 63 38
173 114 93 102 81 700 96 76 84 64 pro- 400x262 69 47 57 35
196 102 83 91 72 800 94 76 83 65 tégé 400x287 63 43 52 32
PEA 900 90 74 81 64 400x314 58 40 48 30
UNP
120 428 329 370 271 1000 89 74 80 65 400x374 53 37 44 28
140 408 313 354 259 HEB 65 302 237 256 190 400x382 49 34 40 25
160 382 295 331 244 100 218 153 179 115 80 283 227 242 186 400x421 45 31 37 23
180 354 274 308 227 120 201 141 166 105 100 275 222 238 185 400x463 41 29 34 22
200 325 253 282 210 140 187 130 154 97 120 255 205 222 173 400x509 38 27 31 20
220 298 231 259 192 160 169 117 139 88 140 239 196 210 166 400x551 35 25 29 19
240 276 214 240 178 180 159 110 130 82 160 227 187 200 160 400x592 33 23 28 18
270 265 205 230 170 200 147 102 121 76 180 218 178 193 153 400x634 31 22 26 17
300 249 192 216 160 220 139 96 115 72 200 205 170 182 147 400x677 30 21 25 16
330 228 178 199 149 240 130 90 107 67 220 192 160 170 139 400x744 27 20 23 15
360 211 165 185 138 260 126 87 104 65 240 183 153 163 133 400x818 25 18 21 14
400 200 158 175 133 280 123 85 102 63 260 172 144 154 126 400x900 23 17 19 13
450 187 149 165 126 300 116 80 95 60 280 167 140 149 122 400x990 22 16 18 12
500 172 138 152 118 320 109 76 91 58 300 161 136 144 119 400x1086 20 15 17 11
550 161 129 143 111 340 105 74 88 57 320 129 110 116 97 HL
600 147 119 131 103 360 102 73 85 56 350 135 116 122 103
1000 AA 92 73 82 63
INP 400 97 70 82 55 380 138 119 125 107
1000 A 85 68 76 58
80 401 321 345 266 450 93 68 79 55 400 129 111 117 99
1000 B 74 59 66 51
100 349 283 301 235 500 88 67 76 54 UPE
1000 M 67 54 60 46
120 309 250 268 209 550 87 66 75 55 80 341 258 291 209
1100 A 85 68 76 59
140 274 225 238 189 600 85 66 74 55 100 322 248 278 204
1100 B 75 60 67 52
160 252 205 219 172 650 84 66 74 55 120 298 233 259 195
1100 M 68 55 61 47
180 229 187 200 158 700 82 65 72 55 140 282 223 247 187
1100 R 59 48 53 42
200 211 173 184 146 800 81 65 72 56 160 267 212 235 180
180 254 203 225 173 non
220 195 160 171 135 900 78 64 70 56
200 240 193 213 165 protégé
240 183 150 160 127 1000 77 65 70 57
260 169 139 148 118 HEM 220 223 180 198 155
280 158 130 138 111 100 116 85 96 65 240 211 171 188 148
300 149 123 131 104 120 111 80 92 61 270 199 163 178 142
320 140 115 123 99 140 106 75 88 57 300 171 141 153 124
340 132 109 116 94 160 99 71 82 54 330 153 128 138 113
360 124 103 109 88 180 96 68 79 51 360 144 121 130 107
380 118 98 104 85 200 91 64 75 49 400 133 112 120 100
400 112 94 99 80 220 88 62 73 47 non
450 100 84 89 72 240 73 51 60 39 protégé
500 90 76 80 65
non
550 84 70 75 61
protégé
non
protégé Facteurs de massiveté pour le calcul
de la résistance au feu

37
Annexe

Annexe 4: Bibliographie, références

Bibliographie [19] Heinemeyer C.; Brandsicherheit durch Konstruktion


und Stahlsortenwahl, RWTH Aachen, Schriftenreihe
[1] Prescriptions suisses de protection incendie AEAI Stahlbau Heft 49, Shaker Verlag, Aix-la-Chapelle,
2003, Association des établissements cantonaux 2004
d’assurance incendie AEAI, Bundesgasse 20, Berne, [20] Competitive Steel Buildings through Natural Fire
2003 Safety Concept, Final Report, Part 4 Statistics. Profil
[2] Note explicative de protection incendie 1008, Pein- ARBED Centre de Recherches, Esch/Alzette, Mars
tures intumescentes, Association des établissements 1999 – basé sur une étude de 40’000 incendies
cantonaux d’assurance incendie AEAI, Bundesgasse entre 1986 et 1995 dans le canton de Berne
20, Berne, 2005
[3] Répertoire suisse de la protection incendie AEAI, Liens Internet
Association des établissements cantonaux d’assurance
incendie AEAI, Bundesgasse 20, Berne, paraît www.szs.ch
chaque année Centre suisse de la construction métallique (SZS)
[4] SN 505 260, Norme SIA 260:2003, Bases pour Vérification de la résistance au feu par le calcul:
l’élaboration des projets de structures porteuses, SIA, Formulaire et diagramme de flux
Zurich, 2003 Peintures intumescentes:
[5] SN 505 261, Norme SIA 261:2003, Actions sur les règlements, épaisseurs de couche pour vérification par
structures porteuses, SIA, Zurich, 2003 le calcul, registre des applicateurs formés, procès-verbal
[6] SN 505 263, Norme SIA 263:2003, Construction en d’assurance qualité
acier, SIA, Zurich, 2003 Formulaire de demande d’utilisation de peintures intu-
[7] SN 505 264, Norme SIA 264:2003, Construction mescentes pour l’ouvrage
mixte acier-béton, SIA, Zurich, 2003 Indications de logiciels, recueil de logiciels de vérifica-
[8] SN 505 264/1, Norme SIA 264/1:2003, Construction tion de la résistance au feu (Difisek, Arcelor)
mixte acier-béton – Spécifications complémentaires, Enquête sur les ouvrages (expériences d’application des
SIA, Zurich, 2003 exigences de résistance au feu)
[9] SN EN 1991-1-2 Actions sur les structures – Partie
1– 2: Actions générales – Actions sur les structures www.vkf.ch
exposées au feu Association des établissements cantonaux d’assurance
[9a] EN 1993-1-2 Eurocode 3: Calcul des structures en incendie (AEAI)
acier – Partie 1– 2: Règles générales – Calcul du Prescriptions de protection incendie (Norme de protec-
comportement au feu tion incendie, Directives de protection incendie), Notes
[10] ECCS Technical Note n° 89, Fire Resistance of Steel explicatives de protection incendie, Aides de travail de
Structures, Bruxelles 1996 protection incendie (http://ppionline.vkf.ch)
[11] Documentation SIA 81, Évaluation du risque d’incen- Répertoire suisse de la protection incendie: Parties de
die – Méthode de calcul, SIA, Zurich, 1984 (rempla- construction classées; produits admis ainsi que les
cement prévu par nouvelle publication de l’AEAI) épaisseurs exigées pour les revêtements, les crépis, les
[12] Centre suisse de la construction métallique SZS, peintures intumescentes, en fonction du produit, de la
La construction mixte acier-béton résistant au feu, forme du profilé et du facteur de massiveté, avec
publication C2.4, SZS, Zurich, 1997 adresses des fabricants et des revendeurs
[13] Centre suisse de la construction métallique SZS, (http://rpionline.vkf.ch)
Documentation du Cours de formation continue Steel-
event 2005 Protection incendie en construction Adresses
métallique, SZS, Zurich, 2005
[14] Steel Construction Institute SCI, Publication SCI P288, Autorités de protection incendie
Fire safe design: A new approach to multi-storey cf. site internet de l’AEAI (www.vkf.ch)
steel-framed buildings, SCI, Ascot, 2006
[15] DIFISEK CD, Logiciel DIFISEK – EN 1991-1-2 Experts de la protection incendie du SZS
Annexe A, Profilarbed S.A., Arcelor Group cf. site internet du SZS (www.szs.ch)
[16] L’acier et la sécurité au feu, une approche globale, Le Centre suisse de la construction métallique détient une
Eurofer, Bruxelles, 1993 liste d’experts en matière de protection incendie, qui four-
[17] Fontana M.: Beispiele für richtiges Konstruieren von nissent une assistance dans les domaines du conseil, de la
Stahlbauten für den Brandfall, Stahlbau vol. 65 conception, de la direction des travaux et du contrôle.
(1996), pages 60 – 63, Ernst & Sohn, Berlin
[18] Hass R., Meyer-Ottens C., Richter E.: Stahlbau Applicateurs certifiés:
Brandschutz Handbuch, Ernst & Sohn, Berlin, 1993 cf. registre sur le site internet du SZS (www.szs.ch)

38 steeltec 02
Remerciements Impressum

Le Centre suisse de la construction métallique adresse ses plus vifs Steeldoc 02/06, juin 2006
remerciements aux entreprises et aux institutions ci-après pour leur soutien Construire en acier
dans la publication et la diffusion de la présente documentation. Documentation technique du Centre suisse de la construction
métallique
Sika Suisse SA, 8048 Zurich, www.sika.com
(Peintures intumescentes, crépis projetés au pistolet) Editeur:
SZS, Centre suisse de la construction métallique, Zurich
Eclatin SA, 4502 Soleure, www.eclatin.ch Evelyn C. Frisch, Directrice
(Peintures intumescentes)
Conception graphique:
Gabriele Fackler, Reflexivity AG, Zurich
www.reflexivity.ch
Autres firmes proposant des solutions de protection incendie:
Rédaction:
Jud Bau-Stoffe + Systeme GmbH, 9015 St-Gall, www.jud-baustoffe.ch Stephan Zingg, SZS
(Représentation suisse Intumex/Rembrandtin, www.intumex.ch) Evelyn C. Frisch, SZS

Knuchel Farben AG, 4537 Wiedlisbach, www.knuchel.ch Textes:


(Hensotherm R 30 / R 60) en collaboration avec le groupe de projet Protection incendie
du SZS
Melliger + Spring AG, 3084 Wabern / Berne, www.melligerspring.ch
(Protection incendie, peinture et plâtrage) Traduction:
FXM Traduction Sàrl, 2036 Cormondrèche
Paul Pfirter & Co. AG, 4133 Pratteln, www.pppmaler.ch
(Application de peintures intumescentes) Photos / Sources:
Titel: Stefan Rötheli, Zürich (Kuppel juristische Fakultät,
Promat AG, 8544 Rickenbach-Attikon, www.promat.ch Universität Zürich)
(Protection incendie constructive) Editorial: Sacha Geiser, Bern (GIBB, Bern)
Einführung: Foto Ege, Luzern (La Ferriera, Locarno; Prix Acier
Rigips AG, 5506 Mägenwil, www.rigips.ch 2005); Taufik Kenan, Petzinka Pink Architekten (Landesvertre-
(Faux-plafonds et parois de protection, revêtements de poutres et poteaux) tung NRW, Berlin); Ruedi Walti, Basel (Messeturm, Basel);
Abb. 6: Arcelor; Abb. 11 links: Ruedi Walti, Basel; Abb. 12: Stefan
Max Schweizer AG, 8051 Zurich, www.schweizerag.com Rötheli, Zürich; Abb. 24: Taufik Kenan, Petzinka Pink Architekten;
(Protection incendie: Peintures, plâtres, isolations) Abb. 34: Sacha Geiser, Bern; Abb. 35: Foto Ege, Luzern; Abb. 39:
Ruedi Walti, Basel; Abb. S. 22 (von links oben): Evelyn C. Frisch,
Spannverbund Bausysteme GmbH, 8180 Bülach, www.spannverbund.ch Zürich; Ruedi Walti, Basel; Evelyn C. Frisch, Zürich;
(Piliers Geilinger ® résistants au feu) Tilla Theus und Partner AG, Zürich; Foto Ege, Luzern; Theo Hotz
AG, Zürich; Evelyn C. Frisch, Zürich; Stefan Rötheli, Zürich.
Stucortec AG, 4652 Winznau, www.stucortec.ch Die übrigen Abbildungen wurden von den jeweiligen Planern und
(Peintures intumescentes R30 / R60) Firmen zur freien Verfügung gestellt. Die Grafiken sind teilweise
in Zusammenarbeit mit dem IBK (ETH Zürich) entstanden,
SyBra Schweiz AG, 8047 Zurich, www.sybra.ch Überarbeitung: Tobias Oehmichen, Zürich.
(Peintures intumescentes, crépis)
Administration, abonnements, envoi:
Taufer AG, 4710 Klus, www.taufer.ch Andreas Hartmann, SZS
(Peintures intumescentes R30 / R60)
Impression:
Tuchschmid AG, 8501 Frauenfeld, www.tuchschmid.ch Kalt-Zehnder-Druck AG, Zoug
(Piliers à noyau en acier plein T-ATLANT ®)
ISSN 0255-3104

Abonnement annuel Steeldoc:


Suisse CHF 40.– / Etranger CHF 60.–
Groupe de projet Protection incendie du Centre suisse Exemplaire unique de ce numéro CHF 24.–
de la construction métallique: Sous réserve de modification des prix.

– Prof. Mario Fontana, EPF Zurich (présidence)


– Ruedi Aepli, Aepli & Co. Stahlbau, Gossau
– Matthias A. Braun, Braun Brandsicherheit AG, Winterthour
– Ulrich Brunner, Assurance immobilière, Aarau
Construire en acier / steeldoc © est une documentation relative
– Jean-Paul Favre, Favre Consult, Berne
aux bâtiments publiée par le Centre suisse de la construction
– Prof. Tullio Frangi, Fachhochschule Nordwestschweiz, Muttenz
métallique. Elle paraît au minimum quatre fois par année en alle-
– Evelyn C. Frisch, SZS, Zurich
mand et en français. Les membres du SZS reçoivent gratuitement
– Prof. Martin Mensinger, H. Wetter AG, Stetten et HTA Lucerne
– Rolf Möhrle, Sika Suisse SA, Winterthour l’abonnement annuel et les informations techniques du SZS.
– Paul Odermatt, Kant. Amt für Feuerschutz, St-Gall
– Werner Rinderknecht, H. Wetter AG, Stetten et HTA Lucerne Toute reproduction, y compris partielle, n’est autorisée qu’avec
– Enrico Schumacher, Assurance immobilière, Zurich l’approbation écrite de l’éditeur et en précisant clairement la
– Werner Zeberli, Institut de sécurité, Zurich source. Les données des projets proviennent de leurs planifica-
– Stephan Zingg, SZS, Zurich teurs. Le copyright des photos revient aux photographes.

39
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