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02/06
steeldoc
Protection incendie
des structures
Principes
Conception
Dimensionnement
tec 02
Table des matières
3
I Protection incendie des structures en acier
1 Introduction
1.1 Les prescriptions suisses de protection incendie Uniformisation des exigences standard
Prise en compte des sprinklers sans justification par le
En Suisse, les tâches souveraines de protection incendie calcul avec une réduction de la résistance au feu exigée
sont du ressort des cantons. Une uniformisation importante de 30 minutes 2
eut lieu pour la première fois en 1993 lors de la publica- Plus grande approbation des solutions liées aux ouvra-
tion des Prescriptions de protection incendie harmonisées ges avec procédures justificatives correspondantes
par l’Association des établissements cantonaux d’assuran-
ce incendie (AEAI). Toutefois, les cantons ne reprirent La Commission technique de l’AEAI définit ce qui est re-
pas tous complètement ces prescriptions, laissant le champ connu comme l’état de la technique en matière de protec-
à certaines particularités régionales. tion incendie. Le présent document Steeltec Protection
incendie a été reconnu par l’AEAI comme état de la tech-
Révision des prescriptions incendie nique pour la vérification de la résistance au feu des struc-
2005 est l’année d’entrée en vigueur des prescriptions tures porteuses en acier, et a été validé pour utilisation.
de protection incendie révisées et unifiées. Adoptées par
l’accord intercantonal AIETC (Accord intercantonal sur
l’élimination des entraves techniques au commerce), ces 1.2 Protection incendie des structures en acier
prescriptions s’appliquent désormais de manière unifiée, à
certaines exceptions minoritaires près, dans tous les can- L’acier est incombustible et ne contribue pas à la charge
tons. Parmi leurs avantages, citons une conception efficace, thermique et à la propagation du feu. Toutefois, les pro-
l’égalité et une application simplifiée. priétés mécaniques de l’acier dépendent de la température.
Les mesures de protection incendie pour les systèmes
Les autorités cantonales de protection incendie sont char- porteurs en acier se concentrent ainsi sur la protection de
gées de l’application des prescriptions, des conditions l’acier contre les effets de la chaleur. Cette protection
de la procédure d’autorisation, du conseil et du soutien peut être garantie par des mesures constructives ou des
technique des planificateurs et de la vérification des stan- équipements comme les installations sprinklers.
dards de sécurité.
Pour la construction métallique, les prescriptions suisses
Les prescriptions suisses de protection incendie de l’AEAI de protection incendie de l’AEAI [1] apportent certains
sont constituées de textes légaux 1: allégements, plus de sécurité d’étude et nouvelle liberté
Norme de protection incendie (standards de sécurité) de conception, notamment grâce à des concepts de cons-
Directives de protection incendie (compléments) truction qui utilisent des peintures intumescentes ou des
Règlements d’essai pour l’homologation de produits de concepts techniques avec des sprinklers, ou bien une
protection incendie combinaison de ces deux concepts. Les autres nouveautés
Ces documents sont complétés par 1: décisives sont notamment:
Notes explicatives de protection incendie Agrandissement des surfaces des compartiments coupe-
Aides de travail de protection incendie feu des bâtiments administratifs et artisanaux. Aucune
Documents relatifs à l’état de la technique exigence n’est posée à la résistance au feu 2 pour la
plupart des bâtiments à deux niveaux affichant une charge
Les nouvelles prescriptions suisses de protection incendie calorifique faible ou moyenne (jusqu’à 1000 MJ/m 2 de
de l’AEAI offrent plus de latitude pour des solutions opti- surface d’étage).
Lit.: Tous les chiffres entre
crochets renvoient à la misées qui font référence à la protection des personnes et Aucune exigence n’est posée à la résistance au feu
bibliographie dans l’annexe 4. des biens. Les principales nouveautés sont: pour les parkings avec au minimum 25 % d’ouverture
des façades (grâce à la dissipation de chaleur)2.
Sont en outre autorisées les procédures justificatives pour
l’étude de concepts de protection incendie par ouvrage,
notamment en cas d’incendie naturel. Les peintures intu-
mescentes jusqu’à la classe de résistance au feu R 60 sont
de plus en plus souvent utilisées. La présente documen-
tation Steeltec Protection incendie présente les procédures
de vérification courantes pour les structures en acier.
4 steeltec 02
2 Bases de la protection incendie
Le déroulement typique d’un incendie se divise en une Température [°C] Courbe d’incendie normalisé
phase de propagation du feu (composée de phases d’allu-
mage et de feu couvant), une phase de feu généralisé
et une phase de refroidissement. Lors de la phase de
propagation du feu, le matériau s’échauffe, des gaz appa-
raissent à sa surface et s’enflamment, s’ensuit alors un
incendie ouvert avec de la fumée et des gaz toxiques qui
se propagent de plus en plus rapidement. Lorsque la
température des gaz d’incendie dépasse 500 à 600 °C,
on atteint le flash over ou embrasement généralisé lors
duquel toutes les surfaces combustibles s’enflamment Temps [min.]
brusquement dans le local. C’est la phase d’incendie
Fig. 2: Courbe d’incendie normalisé ISO 834 / EN 1363-1
généralisé: les températures continuent de monter jusqu’à (selon [9])
atteindre leurs valeurs maximales. Puis, le combustible
venant à manquer, c’est la phase de refroidissement et
l’incendie s’éteint.
5
I Protection incendie des structures en acier
La protection incendie doit être prise en compte tôt dans concepts standard pour déterminer, sans justification
l’étude globale de l’ouvrage. En cas ordinaire, les concepts par le calcul, la résistance au feu des systèmes porteurs
de protection incendie sont axés sur les mesures standard pour certaines affectations, bâtiments élevés exceptés
conformément aux prescriptions suisses de protection in- (cf. fig. 5).
cendie de l’AEAI [1]. Elles distinguent entre le concept
purement constructif et le concept sprinklers. En principe,
l’objectif de protection est atteint par l’application des 3.2 Concepts par ouvrage
mesures standard prescrites. Les exigences de résistance
au feu des parties de construction sont prescrites de Les concepts de protection incendie par ouvrage com-
manière détaillée pour les concepts standard 3. prennent des mesures associées entre elles pour un
Des alternatives aux mesures standard sont possibles pour ouvrage donné; ils peuvent remplacer des exigences stan-
les concepts par ouvrage, mais exigent toutefois une dard dans la mesure où l’objectif de protection est atteint
justification de sécurité incendie adéquate et l’accord de de manière équivalente. Ils nécessitent l’accord de l’auto-
l’autorité de protection incendie. Les solutions de concepts rité de protection incendie compétente et doivent être
par ouvrage comprennent également des mesures tech- évalués au moyen d’une évaluation du risque d’incendie ou
niques et organisationnelles. Ce n’est que lorsque toutes d’une autre méthode de calcul reconnue par l’AEAI 4.
les mesures de protection incendie sont combinées
qu’il est possible d’atteindre les objectifs de protection. L’objectif de protection est atteint par la combinaison de
mesures constructives, techniques et organisationnelles.
Les principaux éléments d’un concept de protection incen-
3.1 Concepts standard die par ouvrage sont l’affectation, la charge calorifique,
les voies d’évacuation, la taille des compartiments coupe-
Concepts standard constructifs feu et la résistance au feu des éléments de construction.
La protection incendie constructive pour l’ensemble d’un Doivent être pris en compte par ex.:
ouvrage ou de parties de constructions isolées est atteinte les concepts globaux de systèmes porteurs pour assurer
par des mesures telles que surdimensionnement, revête- la sécurité structurale (par ex. systèmes redondants ou
ment, peinture intumescente ou construction mixte. effet de membrane)
le faible danger d’incendie (affectation, charge calori-
Concepts standard sprinklers fique) par justification avec incendie naturel
Pour autant qu’elles ne soient pas déjà prescrites à cause les petites tailles des compartiments coupe-feu
de l’affectation ou pour d’autres raisons, les installations les mesures de protection incendie techniques et organi-
sprinklers peuvent être prises en compte dans le cadre de sationnelles
6 steeltec 02
3.3 Protection incendie technique et coupe-feu les parties de construction telles que les parois
organisationnelle et les planchers formant compartiment, construites en
conséquence, y compris les fermetures coupe-feu et les
Les équipements de protection incendie ont une impor- obturations. Il faut notamment séparer en compartiments
tance particulière car les personnes sont mises en danger coupe-feu
bien avant la phase d’incendie généralisé, par la chaleur les bâtiments, ouvrages et installations contigus de
et en particulier la fumée. Les détecteurs d’incendie grande surface
permettent de déceler à temps un incendie et d’alarmer chaque niveau
rapidement les utilisateurs et les sapeurs-pompiers; les les couloirs et les escaliers servant de voies d’évacuation
sprinklers agissent quant à eux dès la phase de propaga- et de sauvetage
tion du feu et préviennent la hausse de la température les liaisons verticales telles que les cages d’ascenseurs,
et la propagation du feu, voire éteignent même l’incendie. les canaux de ventilation et les gaines techniques
Outre pour les autorités de protection incendie, les équi- les locaux techniques
pements de protection incendie revêtent un intérêt parti- les locaux qui n’ont pas la même affectation, surtout
culier pour les assureurs parce qu’ils réduisent considé- s’ils présentent un danger d’incendie différent.
rablement le risque d’incendie. Les mesures de protection
incendie au niveau de l’organisation (par ex. organisation Les voies d’évacuation et de sauvetage font l’objet d’une
de la protection incendie en entreprise, formation, range- réglementation particulière qu’il est possible de consulter
ment et entretien) jouent également un rôle important. dans la directive de protection incendie correspondante 5.
Elle contient des indications détaillées sur la planification
des voies d’évacuation. Les cages d’escaliers servant de
3.4 Compartiments coupe-feu et voies voies d’évacuation doivent constituer des compartiments
d’évacuation coupe-feu dont la résistance au feu est identique à celle
du système porteur, mais REI 60 (icb) au moins, et doivent
La détermination des compartiments coupe-feu et des être séparées de chaque niveau par des fermetures
voies d’évacuation fait également partie d’un concept de coupe-feu. Les couloirs servant de voie d’évacuation sont
protection incendie. Les compartiments coupe-feu pré- également soumis aux mêmes exigences, mais doivent
viennent la propagation du feu et de la fumée dans les au minimum présenter une résistance au feu EI 30 (icb).
autres parties du bâtiment. Les installations sprinklers
3 Directive de protection incendie «Systèmes porteurs» [1]
peuvent également être prises en compte dans la déter-
4 cf. chapitre 4.5, paragraphe «Evaluation du risque d’incendie»
mination de l’étendue autorisée des compartiments 5 Directive de protection incendie «Voies d’évacuation et de
coupe-feu. Sont considérées comme formant compartiment sauvetage» [1]
4 Résistance au feu
7
I Protection incendie des structures en acier
L’indication de la durée de la résistance au feu en minutes Les aciers inoxydables et les aciers spéciaux résistants
accompagne les indications R E I (30, 60, 90, 120, 180 au feu présentent grâce aux éléments d’alliage, un com-
et 240), durée pendant laquelle la partie de construction portement au feu plus favorable que celui de l’acier de
doit satisfaire aux exigences en cas d’incendie normalisé construction normal, ce qui peut avoir une importance lors
ISO. De plus, d’autres lettres sont disponibles pour d’autres du dimensionnement de la résistance au feu 8.
critères. Le critère «incombustible» (abréviation icb) est
également important; il est naturellement satisfait par tous L’échauffement des sections en acier dépend des condi-
les systèmes porteurs en acier. tions dans le local où se situe l’incendie et du facteur de
massiveté A/V (surface A / volume V).
Partie de construction Exigence Classes de résis- La température critique de l’acier est atteinte lorsque la
tance au feu limite d’élasticité baisse sous la contrainte donnée dans la
Pilier porteur R R 30, R 60, … section (en général 500–700 °C).
Plancher porteur formant REI REI 30, REI 60, …
compartiment coupe-feu Les mesures constructives pour prolonger la durée de
résistance au feu du système porteur en acier sont parti-
Fig. 3 Exemples de classification
culièrement importantes dans un compartiment coupe-feu
où un incendie généralisé peut se former, qui pourrait
4.2 Comportement au feu de l’acier augmenter la température des parties en acier au-dessus
de la température critique.
Les parties de construction en acier sont incombustibles
et ne contribuent pas à la charge thermique et à la pro-
pagation du feu. Les propriétés mécaniques de l’acier 4.3 Exigences de résistance au feu
sont toutefois dépendantes de la température. La limite
d’élasticité calculée (au-dessus de 400 °C) et le module Les systèmes porteurs doivent être dimensionnés et
d’élasticité (au-dessus de 200 °C) se réduisent à mesure construits de manière à ce que 9
que la température augmente 7. Ce facteur doit être ils conservent suffisamment leur stabilité en cas
pris en compte lors du dimensionnement des constructions d’incendie
en acier en cas d’incendie. ni la défaillance prématurée d’une partie de construction
isolée ni les effets de la dilatation thermique n’entraî-
Après l’extinction de l’incendie, l’acier de construction nent leur effondrement au même niveau ou à un autre
regagne sa solidité d’origine et ses autres propriétés. Les niveau
aciers à haute résistance ou laminés thermomécanique- les compartiments coupe-feu attenants ne subissent
ment peuvent toutefois être durablement endommagés et pas de dommages disproportionnés.
exigent des analyses du matériau après l’incendie.
La directive de protection incendie «Systèmes porteurs» 10
fixe la résistance au feu exigée pour les concepts stan-
dard. Sont particulièrement déterminants:
le nombre de niveaux
la charge thermique (mobilière et immobilière)
Limite d’élasticité le type de construction, la situation, l’étendue et l’affec-
/ tation des bâtiments, ouvrages, installations ou compar-
timents coupe-feu.
8 steeltec 02
D’autres réductions de la résistance au feu sont Calcul avec l’Euronomogramme
uniquement possibles sur la base de l’article 11 de la L’Euronomogramme constitue un outil pratique pour la
Norme de protection incendie et avec la justification détermination de la durée de résistance au feu d’un profi-
adéquate. lé en acier non protégé ou protégé. Il vaut également la
peine de déterminer par le calcul l’épaisseur de couches
Aucune exigence n’est posée à la résistance au feu des des protections. L’Euronomogramme fournit en outre un
systèmes porteurs pour les bâtiments, ouvrages et instal- format de vérification unifié et clair pour le contrôle par
lations à un seul niveau au dessus du sol, pour le niveau les autorités de protection incendie. Il se base sur la cour-
supérieur de bâtiments ou ouvrages et installations à be d’incendie normalisé 13. La procédure de vérification est
plusieurs étages 11 ainsi que pour les parkings avec au mi- décrite de manière détaillée dans la partie II Dimension-
nimum 25 % d’ouverture des façades (dissipation de cha- nement.
leur).
Calcul avec les courbes d’incendie naturel
En cas de faible charge calorifique, de locaux élevés ou
4.4 Résistance au feu des parties de construction d’extraction de chaleur suffisante, les températures dans
en acier le local où se situe l’incendie restent basses et la tempé-
rature critique n’est souvent pas atteinte sur un système
Dans la construction en acier, l’isolation thermique, la porteur non protégé même en cas d’incendie généralisé,
dissipation de chaleur dans les parties en béton froides, de sorte qu’aucune mesure n’est nécessaire. La courbe
ou des concepts de construction spécifiques (par ex. d’incendie normalisé 13 ne décrit que de manière insuffi-
refroidissement avec de l’eau) servent pour l’essentiel à sante l’incendie réel dans de tels cas puisqu’elle ne tient
atteindre la résistance au feu exigée. par exemple pas compte d’une phase de refroidissement.
La Directive de protection incendie «Systèmes porteurs» 14
Résistances au feu normalement atteignables pour les autorise par conséquent l’utilisation de courbes d’incendie
parties de construction porteuses en acier: normalisé pour les vérifications par le calcul. Les paramèt-
res exigés doivent être fixés au préalable avec l’autorité
sans protection: jusqu’à R 30 de protection incendie. Un exemple de dimensionnement
avec revêtements (par ex. plaques, crépis): d’un incendie naturel se trouve dans la Partie II Dimen-
R 30, R 60, R 90 ou plus sionnement.
avec peintures intumescentes: R 30 et R 60
structure mixte (par ex. dalles mixtes) Evaluation du risque d’incendie
R 30, R 60, R 90 ou plus Une sécurité incendie équivalente au concept standard
peut également être atteinte avec une résistance au feu
réduite, notamment en cas de charge calorifique faible
ou d’utilisation de mesures techniques. Les justifications
4.5 Vérification de la résistance au feu correspondantes doivent être présentées de manière
détaillée. Le danger d’incendie, le risque d’incendie et la
Sur demande de l’autorité de protection incendie, la résis- sécurité incendie peuvent être définis par la méthode
tance au feu des systèmes porteurs ou des parties de d’évaluation du risque incendie [11] ou par d’autres métho-
construction isolées doit être attestée par des essais nor- des de calcul reconnues par l’AEAI.
malisés (classification selon le répertoire de la protection
incendie) ou des méthodes de calcul reconnues par Les procédures analytiques, par exemple les simulations
l’AEAI. Les justifications doivent être remises pour appro- d’incendie numériques réalistes, sont des moyens efficaces
bation à l’autorité de protection incendie avant le début pour la vérification de la sécurité incendie.
des travaux, accompagnées des documents requis 12.
Le choix d’accepter l’évaluation du risque d’incendie ou
En présence de concepts standard, la résistance au feu toute autre procédure analytique est du ressort de l’autori-
lors d’un incendie normalisé est vérifiée selon les normes té de protection incendie compétente.
ISO 834 / EN 1363-1. Si les justifications font appel à
des incendies naturels ou à des concepts de protection 11 cf. directive de protection incendie de l’AEAI
incendie par ouvrage, ces derniers doivent alors attester «Systèmes porteurs» art. 3.3 [1]
de l’équivalence et de l’accord de l’autorité de protection 12 cf. Partie II Dimensionnement
13 Courbe d’incendie normalisé selon ISO 834 / EN 1363-1,
incendie. De tels justifications permettent, en particulier
cf. fig. 2
pour les grands ouvrages, de réaliser des économies 14 Directive de protection incendie «Systèmes porteurs» art.
de coûts de protection incendie conséquentes. 6.2 [1]
9
I Protection incendie des structures en acier
Légende:
icb incombustible
1) On entend par niveaux tous les niveaux complets au-dessus du terrain, les combles et
les attiques. Surface = par niveau.
2) Bâtiments classés comme bâtiments élevés au sens de la législation en matière de construction ou
dont le niveau supérieur se situe à plus de 22 m au-dessus du terrain avoisinant qu’utiliseraient les
sapeurs-pompiers ou de plus de 25 m jusqu’à la hauteur de la gouttière
3) Bâtiments élevés exceptés
4) Système porteur R 30 (icb) pour tout élément situé à plus de 35 m d’une ouverture non obturable
10 steeltec 02
5 Protection incendie constructive
Les peintures intumescentes sont uniquement autorisées Fig. 7: Les peintures intumescentes se composent d’une couche
de base anticorrosive (en général phosphate de zinc), de la couche
en Suisse pour des résistances au feu R 30 et R 60 18.
intumescente proprement dite d’une épaisseur correspondant
Elles permettent des constructions avec des profilés en à la résistance au feu requise (environ 0,3 à 3,5 mm) et de la
acier visibles. couche de finition.
11
I Protection incendie des structures en acier
Application
Les peintures intumescentes nécessitent une homologation
de l’AEAI. Les produits homologués et les épaisseurs exi-
gées sont publiées dans le Répertoire suisse de la protec-
tion incendie 20. Les valeurs standard de l’épaisseur des
couches indiquées peuvent être optimisées avec une vérifi-
cation par le calcul 21 en tenant compte du taux d’utilisation.
12 steeldoc 02/06
5.3 Revêtements
Revêtir les parties métalliques porteuses est une mesure Revêtement adaptés à tous les profilés
de protection incendie courante. L’inconvénient d’une par panneaux anti-feu
en forme de caissons épaisseurs de revêtements
telle mesure est toutefois que l’acier n’est plus visible.
typiques:
env. 18 mm pour R 30
Les revêtements permettent d’atteindre toutes les durées env. 30 mm pour R 60
de résistance au feu exigées. Les produits homologués (par ex. pour poteaux) env. 40 mm pour R 90
Fig. 13: Revêtements anti-feu
pour le revêtement se trouvent dans le Répertoire suisse
de la protection incendie 25.
extérieur
5.4 Crépis
Les crépis sont avantageux du point de vue économique et Protection par adaptés à tous les profilés
sont très souvent utilisés à l’étranger. Le profilé en acier est crépi épousant la
isolé selon le contour à l’aide de crépi projeté au pistolet 27. forme du profilé épaisseurs de crépis
Les crépis constituent toujours une solution économique typiques:
env. 20 mm pour R 30
lorsque la construction en acier ne doit pas répondre à des env. 30 mm pour R 60
exigences esthétiques ou doit être revêtue par la suite. Fig. 18: Crépis projetés
(par ex. pour poutres) env. 45 mm pour R 90
au pistolet
13
I Protection incendie des structures en acier
29 norme SIA 264 chiffre 4.4 et SIA 264/1 [7,8]. La norme SIA
264/1 contient des tableaux détaillés pour le dimensionne-
ment à chaud au chiffre 3. Des indications relatives au choix
Fig. 24: Dalle mixte acier-bois des dimensions des sections sont présentées dans l’annexe 1
dans le bâtiment administratif du présent cahier.
de la représentation du Land 30 Lignum: Lignatec 17/2005 «Exigences en matière de pro-
de Rhénanie du nord – West- tection incendie» et Lignatec 18/2005 «Durée de résistance
phalie à Berlin au feu 30 et 60 minutes»
14 steeltec 02
5.7 Dalles mixtes avec tôle profilée Epaisseur de dalle efficace heff [mm]
Résistance Epaisseur exi- et domaine d’application
au feu gée heff [mm]
Les dalles mixtes avec tôle profilée atteignent en règle
1 2
L1 + L2
générale une résistance au feu de 30 minutes sans autres pour h2/h1 # 1.5: heff = h1 + 0.5 h2 WWWW + h3
L1 + L3
mesures. L’armature minimale exigée pour la protection R 30 $ 60
1 2
L1 + L2
contre les fissures suffit déjà à atteindre en règle générale pour h2/h1 $ 1.5: heff = h1 [ 1+ 0.75 WWWW ] + h3
L1 + L3
R 60. Les dimensions minimales des sections pour REI 30
R 60 $ 80 Domaine d’application: h 1 . 40 mm
à REI 180 se trouvent dans la figure 25.
h3 doit être utilisé avec # 20 mm
R 90 $ 100
R 120 $ 120
chape
béton
tôle profilée
R 180 $ 150
Fig. 25: Critère d’isolation thermique: épaisseur exigée efficace heff des dalles mixtes avec
5.8 Dalles Slim Floor tôle profilée, selon [12]
15
I Protection incendie des structures en acier
trou
oblong
16 steeltec 02
6.4 Effet de membrane
Fig. 34: Les poteaux extérieurs de l’école professionnelle artisa- Fig. 35: La Ferriera, bâtiment administratif de 5 étages à Locarno,
nale et industrielle GIBB à Berne avec structure porteuse extérieure (Prix acier 2005)
17
I Protection incendie des structures en acier
7.1 Utilisation d’installations sprinklers En accord avec les autorités et en cas de justification cor-
respondante, la protection par sprinklers peut également
Parmi les équipements de protection incendie, les installa- conduire à une réduction supplémentaire de la résistance
tions sprinklers sont désormais incontournables. Jadis au feu exigée dans le cadre des concepts par ouvrage.
plutôt réservées à l’industrie et à l’artisanat, elles se révè-
lent très utiles dans de nombreux autres domaines. Optimisation des coûts
Cet équipement permet de maintenir à un niveau élevé Les coûts liés au montage d’une installation sprinklers sont
la sécurité des personnes et la protection des biens. relativement modérés puisqu’il faut compter env. 20 à
Fig. 36: Têtes sprinkler 30 CHF/m 2. Les sprinklers réduisent également les coûts
L’utilisation d’installations sprinklers empêche que le feu consécutifs à un incendie car les personnes et les biens
ne se transforme en incendie généralisé, ainsi plus aucune sont protégés efficacement et l’affectation future de
exigence en matière de résistance au feu du système l’ouvrage n’est que peu gênée. La plupart des assureurs
porteur ne serait véritablement nécessaire. En outre, elles accordent en outre aux détenteurs d’installations sprinklers
préviennent la propagation du feu et permettent des des primes relativement favorables et fournissent même
compartiments coupe-feu plus grands. une contribution pour les coûts d’investissement.
8.1 Modalités de sélection des solutions de les souhaits de conception sont-ils réalisables
protection incendie avec les concepts standard?
les coûts de la protection incendie des concepts
Pour la sélection des solutions de protection incendie, le standard sont-ils acceptables?
procédé suivant a fait ses preuves le planning est-il compatible avec les concepts
standard?
1. Définir le projet de construction, fixer la convention 5. Vérifier éventuellement les concepts par ouvrage:
d’utilisation optimiser les variantes
2. Identifier les situations de risque, fixer les objectifs contact avec l’autorité de protection incendie
de protection 6. Etablir des plans de protection incendie
3. Concepts standard selon les prescriptions de l’AEAI [1] 7. Autorisation de construire
définir un concept constructif Approbation des déviations
définir un concept de protection sprinklers 8. Exécution et assurance qualité
4. Evaluer les concepts standard: 9. Réception et contrôles finaux
les objectifs de protection sont-ils atteints? 10. Surveillance et entretien
les souhaits d’utilisation sont-ils compatibles
avec les concepts standard?
18 steeltec 02
8.2 Critères de sélection quant aux choix Coûts d’exploitation liés à la transmission de l’alarme
des concepts (Ex): liaisons spécialisées, centrales d’alarme, etc.
Coûts liés à l’assurance (primes) (P): Les assurances
Flexibilité et liberté d’utilisation couvrent idéalement l’ensemble des dommages attendus
Délais (étude, autorisation, exécution) causés par un incendie (dommages matériels au bâti-
Robustesse et entretien ment, au contenu, et pour perte d’exploitation, dommage
Comparaison des coûts à l’image et lié à l’accès au marché)
Coûts d’amortissement (A): Coûts d’investissement /
durée de vie
8.3 Comparatif des coûts des solutions Economies possibles (Ec): Rabais de primes (immeuble,
de protection incendie mobilier, responsabilité civile, interruption d’exploitation,
etc.), prévention des erreurs lors de la construction
Coûts de l’étude (assurance qualité stricte et contrôles de la protection
Coûts d’investissement pour mesures de protection incendie ont un effet positif sur la qualité de la cons-
incendie (I): résistance au feu des compartiments truction)
coupe-feu et des systèmes porteurs, portes, clapets,
détecteurs d’incendie, sprinklers, postes incendie, in- La minimalisation des coûts récurrents chaque année
stallations d’extraction de fumées et de chaleur, etc. constitue une base de décision usuelle:
Coûts d’investissements liés aux adaptations du
concept (I): Distances aux bâtiments, choix des maté- Coût = ^(I) x taux d’intérêt + ^(Ex) + ^(P) + ^(A) - ^(Ec)
riaux, escaliers, couloirs, compartiments coupe-feu, etc.
Coûts d’exploitation pour le personnel (Ex): Chargé En matière de dommages attendus liés à l’incendie qui ne
de sécurité, sapeurs-pompiers d’entreprise, formation, sont pas couverts par les assurances, les risques sont
contrôles, exercices, etc. saisis comme risques supplémentaires, selon le rapport:
Coûts d’exploitation pour l’entretien (Ex): installation
de détection d’incendie, installation sprinklers, peintures Risque = dommages x probabilité de survenance
intumescentes, clapets, obturations, installations
d’extraction de fumées et de chaleur, etc. La fréquence de survenance est, selon les valeurs em-
Coûts d’exploitation liés à des complications (Ex): piriques suisses de 1 incendie par an par million de m 2 de
petits compartiments coupe-feu, portes, limitations de la surface utile [20].
charge calorifique, etc.
19
I Protection incendie des structures en acier
9 Exemples d’ouvrage
Le bâtiment administratif des architectes Diener & Diener La justification de la résistance au feu est passée par dif-
achevé en 2005 à Bâle sert d’exemple pour le concept de férentes étapes:
protection incendie par ouvrage. Ce bâtiment administratif
de cinq étages de construction mixte acier-béton mesure 1. Lors de la première phase d’étude, le choix de la cons-
85 m de long, 25 m de large et 22 m de hauteur. Les ni- truction s’est porté sur une couche intumescente R 60.
veaux d’une surface de 1200 m 2 chacun, reliés entre eux La sécurité d’étude était donc garantie, les exigences
par une cour intérieure couverte abritant des plantes et un d’une construction en acier visible avec une résistance
imposant escalier tournant, présentent des bureau-paysa- au feu R 60 étant remplies.
ges attenants et quelques bureaux vitrés. 2. Lors de la poursuite de la phase d’étude, une optimisa-
tion a eu lieu sur la base de l’effet porteur global. En
Concept de protection incendie prenant en compte l’effet de membrane et une armatu-
Le concept de protection incendie se base sur la Note ex- re additionnelle particulière dans les dalles, il a été
plicative de protection incendie de l’AEAI «Cours intérieu- possible de laisser les poutres secondaires sans pro-
res couvertes». Il s’agit d’une cour intérieure couverte de tection. Les poteaux, qui présentent une faible utili-
type A avec des liaisons ouvertes sans compartiments sation sous charges verticales à la suite de l’action
coupe-feu résistants au feu. Parmi les équipements, l’im- sismique et de l’effet de cadre, ont également pu être
meuble dispose d’une installation sprinklers à réponse ra- laissés sans protection, à quelques exceptions près.
pide, d’une installation de détection d’incendie avec sur- 3. En raison de délais serrés, il a été renoncé à une autre
veillance totale ainsi que d’une installation d’alarme avec réduction des mesures constructives de protection in-
annonce vocale. La résistance au feu du système porteur cendie en prenant en compte les incendies naturels.
est de R 60. Mais déjà les optimisations citées ci-avant ont permis
d’économiser quantité de coûts liés à la protection in-
cendie, sans réduire la sécurité.
Fig. 38: La cour intérieure Fig. 39: La façade vitrée, colorée et mosaïquée devant la bordure Fig. 40: Système porteur du plancher en construction mixte
couverte est généreusement climatique offre une zone récréative aérée. acier-béton, en partie avec couche intumescente R 60. Poutres
remplie de plantes. secondaires sans protection grâce à l’effet de membrane.
20 steeltec 02
9.2 Immeuble Rolex, Genève
Le nouveau grand complexe de Rolex se situe à Plan-les-
Ouates dans la périphérie de Genève, à proximité de
PALEXPO et de l’aéroport. Il se compose de trois corps
de bâtiments reliés entre eux avec 5 niveaux complets
au-dessus du sol et quatre niveaux au sous-sol (soit une
surface utile totale de 157’000 m 2) et fait partie des plus
grands bâtiments suisses à plusieurs niveaux en cons-
truction métallique.
21
I Protection incendie des structures en acier
Nom de l’ouvrage Bâtiment administratif Tour de la foire Ecole professionnelle GIBB Agrandissement de cour
élevé Mobimo Jelmoli
Localité Zurich Bâle Berne Zurich
Dimensions L x L x H 42/16/58 m Bâtiment élevé: 40/20/105 m 75/85/13 m 35/20/25 m
Saillie: 60/20/12 m
Structure en acier Renforcement de l’ancien Poteaux de façades en RND, Poteaux de façade et intérieurs Dalle mixte, poutre mixte, poteaux
bâtiment: 46 t; Rehausse 3 poutres de rive en mixte avec en acier, dalles mixtes dans la zone mixtes en profil creux, 440 t
niveaux: Cadre à étages, 128 t dalle béton, 2'500 t des cours et de travail, dalles en
tôle pliée dans les zones publiques
Affectation Bureaux, dernier niveau Bureaux, hôtel, business center, Ecole professionnelle Réz – 4ème étage: magasins;
restaurant d’entreprise restaurant, salles de conférence, 5ème étage: fitness; 6ème étage:
bar VIP au 31ème étage technique
Nombre de niveaux 15 31 4 + 1 sous-sol 7
Surface d’étage 720 m2 Total: 38’000 m 2 14’000 m 2 Surface de vente 3’100 m 2
Résistance au feu R 90, R 60 Bâtiment élevé R 90, saillie R60 R 30 R 60
Solution de Protection totale par sprinklers; Poteaux avec noyau RND; ailes Protection totale par sprinklers; Combinaison avec protection et
protection incendie poteaux mixtes acier-béton R 90; de la poutre en partie revêtues, surveillance partielle par détec- couche intumescente
Revêtement/crépi R 90; âmes enrobées de béton du côté teurs d’incendie; structure métal-
Peinture intumescente R 60 des façades; éléments restants lique R 30, avec couche intumes-
couche intumescente R 60 cente où nécessaire
Maître d’ouvrage Mobimo AG, Lucerne Swiss Prime Site AG, Olten Office des bâtiments Ville de Jelmoli AG, Zurich
Berne
Architecte Läuppi Architects, Zurich; Morger & Degelo AG, Bâle; Frank Geiser, Berne Tilla Theus und Partner AG,
Industriebau Engineering AG, Marques AG, Lucerne Zurich
Zurich
Ingénieur civil Walt + Galmarini AG, WGG Schnetzer Puskas H.P. Stocker + Partner AG, Berne Henauer Gugler, Zurich
Zurich Ingenieure AG, Bâle
Etude de la Braun Brandsicherheit AG, Institut für Baustatik und Kons- Braun Brandsicherheit AG, Collaboration équipe de concep-
protection incendie Winterthour truktion, EPFZ Zurich Winterthour teurs-projeteurs et police du feu
Entreprise construction Schneider Stahlbau AG, Jona; Josef Meyer Stahl + Metall AG, Gysin Stahl- und Apparatebau H. Wetter AG, Stetten
métallique Félix Constructions SA, Emmen AG, Böckten; Mauchle Metall-
Bussigny-Lausanne bau AG, Sursee
Année de construction Ouverture 2001 2003 1997–1998 2003
Nom de l’ouvrage La Ferriera Nouvelle halle d’expositions Agrandissement Cinemax Dôme de l’université
Localité Locarno Bâle Zurich Zurich
Dimensions L x L x H 51/38/23 m 210/90/22 m 18/45/22 m 34/15/8,2 m
Structure en acier Grillage extérieur tridimensionnel, Ossature en cadres, dalles mixtes Dalles mixtes, poteaux en H et Poutres en caisson voûtés, 108 t
poutres HEB, 960 t acier-béton, 11’000 t creux, 203 t
Affectation Bureaux, commerces Salons Cinéma Cour intérieure, bibliothèque
Nombre de niveaux 5 + 2 sous-sols 2 + 1 sous-sol 6 + 1 sous-sol -
Surface d’étage 1’300 m2 36’000 m 2 utilisables (rez + 1er) 810 m2 -
Résistance au feu icb / R 30 R 60 R 60 R 30
Solution de Installations sprinklers, détecteurs Couche intumescente, détecteurs Couche intumescente R 60 Couche intumescente
protection incendie d’incendie, couche intumescente, d’incendie, installation sprinklers,
justification avec fire modelling postes incendie, extracteurs de
fumée et de chaleur
Maître d’ouvrage Swiss Life, Zurich Schweizer Mustermesse, Bâle Cinemax AG, Zurich Hochbauamt, Baudirektion
canton de Zurich
Architecte Livio Vacchini, Locarno Theo Hotz AG Architekten und Architektenteam Cinemax, Calatrava Valls SA, Zurich
Planer, Zurich Dietlikon
Ingénieur civil Andreotti & Partners, Ernst Basler + Partner AG, Walt + Galmarini AG, Zurich Calatrava Valls SA, Zurich
Locarno Zurich
Etude de la Istituto di Sicurezza, Gruner AG, Bâle Collaboration équipe de concep- En collaboration avec la police
protection incendie Lugano teurs-projeteurs et police du feu du feu
Entreprise construction Mauchle Metallbau AG, Sursee ARGE: Jakem AG, Münchwilen; H. Wetter AG, Stetten Tobler Stahlbau AG,
métallique Tuchschmid AG, Frauenfeld; St-Gall
Aepli & Co. Stahlbau, Gossau
Année de construction 2003 1999 2003 2004
22 steeltec 02
II Dimensionnement
L’autorité de protection incendie peut exiger un justificatif critique est donc nettement plus élevée que la valeur de
de la résistance au feu 1. Ce justificatif peut être établi soit 500 °C qui sert à la classification.
sur la base de la classification selon le Registre suisse
de protection incendie 2 soit au moyen d’une vérification par Quand les conditions statiques en cas d’incendie, avec les
le calcul sur la base des normes SIA ou de l’Eurocode. sollicitations correspondantes E d,fi (selon SIA 260) sont
Les présentations ci-après se basent sur les principes 3 prises en compte, des économies deviennent possibles par
énoncés dans l’annexe 4. Selon les normes SIA 260/261 rapport à la vérification simplifiée avec des parties de
et SIA 263/264, la sécurité structurale du système porteur construction classifiées selon le Répertoire suisse de la
est vérifiée comme suit: protection incendie 5. Le mode de calcul à utiliser dans
ce cas est présenté ci-dessous.
Cas normal «à froid»
Ed # Rd (SIA 260 chiffre 4.4.3.3) Mode de calcul
Ed selon SIA 260 chiffre 4.4.3.4 Les normes SIA 260 et 263 6 permettent la vérification
gM1 = 1.05 selon SIA 263 chiffre 4.1.3 de la sécurité du système porteur pour l’incendie comme
action accidentelle sous la forme
Incendie en tant qu’action accidentelle «à chaud» Ed,fi # Rd,fi,Q avec gMfi = 1.0
Ed,fi # Rd,fi,Q (SIA 263 chiffre 4.8, spécial. 4.8.5)
Ed,fi sous incendie selon SIA 260 chiffre 4.4.3.5 La valeur de calcul de la sollicitation E d,fi est déterminée
gM,fi = 1.0 selon SIA 263 chiffre 4.8.1.2 selon SIA 260 chiffre 4.4.3.5, et cela en règle générale
avec la formule
Ed,fi = E { G k , Ad , c2i · Qki }
1.1 Vérification simplifiée Gk valeur caractéristique des actions permanentes
c2i coefficient de réduction pour les actions quasi
Vérification sans calcul du taux de sollicitation permanentes (SIA 260, annexe A)
Sans justification plus précise, on admet habituellement Qki valeur caractéristique d’une action variable
pour les homologations de protection incendie des parties Ad valeur de calcul de l’action accidentelle incendie,
de constructions une température critique de 500 °C 4. On y compris sollicitation due aux déformations
parle également, dans ce cas, de classification. Pour les
peintures intumescentes et les revêtements de protection Dans l’Euronomogramme (cf. chapitre 2) le taux de sollici-
incendie, le Répertoire suisse de la protection incendie 2 tation calculé d’une partie de construction est donné par:
mentionne les épaisseurs de couches exigées sur cette mfi,t = Ed,fi / Rd,fi,t=0
base, en fonction des produits, de la forme des profilés et Ed,fi valeur de calcul de la sollicitation en cas d’incen-
du facteur de massiveté. die selon norme SIA 260
Rd,fi,t=0 valeur de calcul de la résistance ultime en début
d’incendie c.-à-d. au temps t = 0, à température
1.2 Vérification affinée ambiante Q = 20 °C, avec gM = gM,fi = 1.0
Vérification avec calcul du taux de sollicitation Le coefficient k pour répartition inégale de la température
En principe, la résistance au feu peut être vérifiée au et problèmes de stabilité est pris en compte dans l’Euro-
moyen du taux de sollicitation mfi,t = Ed,fi / Rd,fi,t=0. nomogramme (cf. fig. 54) au travers de courbes de résis-
La comparaison des deux formules de vérification pour tance du matériau adaptées.
les dimensionnements «à chaud» et «à froid» et la prise
en compte des facteurs de charge à considérer pour Les résistances ultimes R d,fi,t = 0 sont déterminées dans
Ed resp. E d,fi montre que le rapport E d/Ed,fi est en général cette vérification affinée pour les systèmes statiques
nettement supérieur à 1.5. Il y a donc des réserves de souvent plus favorables en cas d’incendie, comme le mon-
portance inutilisées pour le cas d’un incendie. trent à titre d’exemples les figures 45 et 46.
23
II Dimensionnement
2 Euronomogramme
Est exposé ci-dessous le mode de calcul pour la vérifica- thermique c p [J/(kg·K)] et l’épaisseur d p [m]. Le chapitre
tion de la résistance au feu de poteaux et poutres en acier 2.3 contient des données générales pour divers maté-
avec et sans revêtement, sur la base de l’ENV 1993-1-2 riaux. D’autres données liées au produit ne sont utilisa-
[9a] et du dépliant CECM [10]. bles que si elles émanent d’essais au feu effectués
par des instituts de recherche officiels.
Teneur en eau des protections. Pour les protections
2.1 Principes du calcul renfermant de l’eau, l’élévation de la température est
retardée à partir de 100 °C, par suite de la vaporisation
Température de l’acier de cette eau (cf. exemple A1, chapitre 3.1).
Pour l’échauffement d’une construction en acier soumise
au feu, les facteurs suivants sont importants: Propriétés thermo-mécaniques à hautes températures
Le facteur de massiveté (A m/V) qui exprime le rapport Les propriétés de l’acier de construction dépendent de la
entre la surface exposée au feu et le volume d’un profilé température (cf. fig. 4). Avec l’élévation de sa température,
en acier. Pour une section constante, le facteur de la résistance ultime d’une partie de construction diminue.
massiveté est identique au rapport entre la surface Lorsque la résistance ultime correspond à la valeur de la
(périmètre) soumis au feu et l’aire de la section (U/A). sollicitation en cas d’incendie, ce que l’on nomme tempé-
La manière de le déterminer et les valeurs des profilés rature Qcrit est alors atteinte (cf. chap. 4.2, partie I).
usuels sont indiqués au chapitre 2.4 et dans l’annexe 3. Comme le montrent les exemples d’application au chapitre
Propriétés thermiques des éventuelles protections: 3, la température critique dépend du taux de sollicitation
La conductibilité thermique lp [W/(m·K)], la capacité mfi,t en cas d’incendie.
24 steeltec 02
Répartition des températures Détermination du facteur de massiveté
Des coefficients d’adaptation k, déduits par comparaison Le facteur de massiveté A m/V pour les éléments non pro-
aux essais en four, tiennent compte d’une température tégés, resp. A p/V pour les éléments protégés peut être
non uniforme en section et sur la longueur des éléments. repris du chapitre 2.4 et de l’annexe 3. Le facteur de
Les coefficients d’adaptation k sont fixés comme suit: massiveté thermique est déterminé selon chapitre 2.3 et
exemple A1 (chapitre 3.1).
pour les poutres simples:
— exposées au feu sur tous les côtés: k = 1.0 Poteaux
— exposées au feu sur trois côtés, avec L’élancement des poteaux dépend de la température.
dalle en béton sur le 4ème côté 7: k = 0.7 Pour simplifier on peut appliquer = 1.2 .
Pour les poutres hyperstatiques avec diminution de Rd,fi,t=0 est calculé avec , la limite d’élasticité
température dans les zones d’appui: fy,20° à température ambiante et la courbe de flambage c.
— exposées au feu sur tous les côtés k = 0.85
— exposées au feu sur trois côtés, avec Le calcul exact de mfi,t conduit à une procédure itérative
dalle en béton sur le 4ème côté 7 k = 0.6 (cf. fig. 47):
Problèmes d’instabilité = ·
(tient compte de simplifications) k = 1.2 avec Qcrit = température de l’acier au moment de la dé-
faillance du poteau, fi,t=0 = élancement à température
Hypothèses de la procédure de calcul ambiante (l’encastrement des poteaux dans les niveaux
Le calcul de la résistance au feu est fondé sur les hypo- froids peut être pris en compte).
thèses et valeurs initiales suivantes:
– La température de l’incendie est conforme à EN 1363-18 Fig. 47: Facteur correctif de
Température de l’acier 300 400 500 600 700 800 900
l’élancement des poteaux
– Distribution de température uniforme dans l’élément en Qa [°C] à tempéra-
acier (c.-à-d. pas de gradient de température dans la tures élevées
1.12 1.20 1.14 1.23 1.33 1.11 0.94
section de l’acier); les irrégularités d’élévation de tempé-
rature sont prises en compte par le coefficient d’adapta-
tion κ.
– Types d’acier selon EN 10 025 (S235, S275, S355, Pour simplifier, les températures critiques des poteaux
S420, S460) avec LK,fi = 0.5 L sont indiquées dans la figure 48, et
– Pour la vérification par éléments, l’effet de la dilatation celles des poteaux avec L K,fi = 0.7 L dans la figure 49, de
thermique de l’élément peut être négligé. manière à éviter une itération. L’exemple D (chapitre 3.4)
– Profilés des classes de section 1, 2, 3 (avec A m/V . montre le déroulement du calcul.
10 m-1). Pour la classe de section 4, voir exemple C
(chapitre 3.3).
– Echauffement de l’acier calculé selon norme SIA 263
annexe C [6]. Fig. 48: Température critique de l’acier Qcrit pour poteaux
– Echauffement des profilés protégés présentées pour avec L K,fi = 0.5 L, k = 1.2
25
II Dimensionnement
26 steeltec 02
Eléments en acier avec revêtement
Facteur de A p surface interne du matériau de protection protection selon le protection en caisson1) protection selon le contour protection en caisson1)
massiveté = contour d’épaisseur d’épaisseur uniforme d’épaisseur uniforme, expo- d’épaisseur uniforme, exposée
V section du profilé en acier uniforme sée au feu sur trois côtés au feu sur trois côtés
contour interne
de la protection 1)
section du profilé h h
dp en acier
h
c1 c1
dp
b c2 b c2 b c1
b c2 b
légende: protection (épaisseur dp )
section du profilé en acier périmètre périmètre
contour interne A p Ap de l’acier Ap 2 (b + h) 1) Ap de l’acier – b Ap (2h + b) 1)
= = = =
V section du V section du V section du V section du
1) les dimensions c et c ne doivent normalement pas dépasser h/4 profilé en acier profilé en acier profilé en acier
1 2 profilé en acier
Facteurs de massiveté des profilés laminés Fig. 53: Facteurs de massiveté d’éléments en acier avec revêtement
Les valeurs chiffrées des facteurs de massiveté pour les
profilés laminés IPE, IPEA, INP, HEA, HEB, HEM, HHD,
HL, UNP et UPE sont indiquées dans l’annexe 3
Profilés protégés
W
K
Résistance au feu
Temps
[Minutes]
27
II Dimensionnement
3 Application de l’Euronomogramme
Donné: Sollicitation calculée et durée de résistance 3.4 Exemple D: Poteau continu en acier plein
au feu requise R 90
Cherché: Facteur de massiveté et revêtement néces- Donné: Facteur de massiveté, longueur du poteau,
saire pour solives IPE 300 effort normal en cas d’incendie
28 steeltec 02
Cherché: Durée de résistance au feu pour poteau en La température critique de l’acier Qcrit pour mfi,t = 0.344
acier rond, d = 250 mm, L = 4.0 m (continu), et k = 1.2 est indiquée par l’Euronomogramme pour Qcrit =
fy,20° = 235 N/mm 2, effort normal N Ed,fi = 620 °C. L’itération peut être interrompue ici.
3000 kN
L’Euronomogramme indique pour Qcrit = 620 °C et A m/V
Facteur de massiveté: A m/V = 4/d = 4/0.25 = 16 m -1 = 16 m -1 une durée de résistance au feu de 61 minutes.
En utilisant la figure 48 on calcule:
Coefficient d’élancement: = L K,0 / (i · p · ì Ea,20°/fy,20°) 3.6 Exemple F: Poutre mixte avec peinture intumes-
= 4000/(62.5 · p · ì 210/0.235) = 0.68 cente ou crépi
Résistance au flambage à 20 °C, gM,fi = 1.0, courbe de
flambage c: coefficient de flambage x = 0.737 Données
NRd = x · fy,20° · A = 0.737 · 0.235 · 49'100 = 8504 kN Poutres mixtes IPE 270 S235, portée L = 9000 mm, en-
mfi,0 = 3000 / 8504 = 0.35 (cf. sous la fig. 48) traxe a = 2200 mm, déversement empêché par dalle béton.
Température critique de l’acier Qcrit = 632 °C Exposé au feu sur trois côtés. Dalle d c = 160 mm en bé-
ton C 25/30. Revêtement de sol, chape, parois de sépara-
L’Euronomogramme indique pour Qcrit = 632 °C et Am/V = tion. Charge utile bureaux. Résistance au feu exigée R 60.
16 m-1 une durée de résistance au feu de 62 minutes.
Actions, moments en travée
gk = actions permanentes = 12.5 kN/m 1
3.5 Exemple E: Poteau articulé en acier plein qk = charges utiles = 6.6 kN/m 1
qd = 1.35 · 12.5 + 1.5 · 6.6 = 26.78 kN/m 1,
Donné: Facteur de massiveté, longueur du poteau, Md = 271.1 kNm
effort normal en cas d’incendie qEd,fi = 1.0 · 12.5 + 0.3 · 6.6 = 14.48 kN/m 1,
Cherché: Durée de résistance au feu pour poteau MEd,fi = 146.6 kNm
articulé en cas d’incendie
Résistance à la flexion (à froid, connexion totale)
Poteau en acier rond, f y,20° = 235 N/mm 2, d = 250 mm, beff = Sbeff,i + bw (avec beff,i = 0.2bi + 0.1Lo) = 2348 mm
L = 3.0 m, L K,fi = 1.0 L, effort normal N Ed,fi = 3000 kN beff . a → beff = a = 2200 mm (largeur efficace)
xp = Na,Rd/(0.85 f cd) =
Les conditions d’appui n’étant pas traitées par les figures (4590 · 235/1.05) / (0.85 · 2200 · 25/1.5) = 33 mm
48 (LK,fi = 0.5 L) et 49 (L K,fi = 0.7 L) (cf. exemple D, (hauteur de la zone comprimée du béton)
chapitre 3.4), il faut passer par un processus itératif. Il en e = (h a/2 + d c — xp/2) = 270/2 + 160 — 33/2 =
résulte le mode de calcul suivant: 278.5 mm (bras de levier interne)
MR = Mfi,t=0,Rd = 0.2785 · 4590 · 0.235 = 300.4 kNm
1ère étape d’itération: Température ambiante (résistance à la flexion, à froid)
ì ky,Qcrit/kE,Qcrit = 1.0: Coefficient d’élancement au flam-
bage à 20 °C, conditions d’appui en cas d’incendie L K,fi =
1.0 L: = L K,fi / (i · p · ìEa,20°/fy,20°) =
3000 / (62.5 · p · ì210/0.235) = 0.51 Fig. 55: Répartition des efforts
Résistance au flambage pour gM,fi = 1.0, courbe de flam- intérieurs dans la poutre
bage c, coefficient de flambage x = 0.8374: mixte pour dimensionnement
plastique
NK,Rd = x · fy,20° · A = 0.8374 · 0.235 · 49100 = 9662 kN
mfi,t = 3000 / 9662 = 0.31
29
II Dimensionnement
Température critique avec Euronomogramme pour Qcrit = 500 °C, c.-à-d. sans vérification du taux
Taux de sollicitation mfi,t = MEd,fi / Mfi,t=0,Rd = 146.6 / de sollicitation, l’épaisseur de couche sèche requise
300.4 = 0.49, pour poutre exposée au feu sur 3 côtés, est de 2350 mm.
avec dalle béton sur 4ème côté, avec courbe pour k = 0.7,
la lecture directe indique Qcrit < 648 °C (cf. fig. 56) La vérification affinée en tenant compte du taux de sollici-
Alternative: température critique avec formule d’approxi- tation conduit donc à une importante réduction de l’épais-
mation selon Eurocode EN 1993-1-2 [9a], formule 4.18: seur de couche sèche!
Données
Poteau de rez-de-chaussée continu vers le haut
HEB 340 S235, L = 4000 mm,
charges permanentes N Gk = 400 kN,
charges variables N Qk = 1200 kN,
Résistance au feu affectation bureaux, résistance au feu requise
Temps
R 60.
[Minutes]
Fig. 56: Exemples d’application de l’Euronomogramme: poutre en traits pleins, poteau en hachurés
30 steeltec 02
Actions Peinture intumescente
Cas de charge «à froid»: Epaisseur de couche sèche requise pour R 60:
NEd = 1.35 · 400 + 1.5 · 1200 = 2340 kN
Cas de charge «incendie»: a) Vérification par le calcul avec Euronomogramme et
NEd,fi = 1.0 · 400 + 0.3 · 1200 = 760 kN tableau spécifique du produit (cf. fig. 51 resp.
www.szs.ch): pour R 60 on obtient Qcrit = 690 °C
Résistance au flambage à température ambiante Le tableau pour A m/V # 120 m-1 et Qcrit = 650 °C
(pour Qa = 20 °C, gM,fi = 1.0, = 1.2 = 0.475) indique une épaisseur de couche sèche requise de
xK = 0.857 → Nfi,t=0,Rd = 0.857 · 0.235 · 17100 = 3443 kN 700 mm
(en cas d’incendie poteau encastré en tête, L K,fi = 0.7 L)
b) Pour comparaison, vérification simplifiée pour le mê-
Température critique me produit selon le tableau tiré du Répertoire suisse
mfi,t = NEd,fi / Nfi,t=0,Rd = 760 / 3443 = 0.22 de la protection incendie: pour Qcrit = 500 °C, c.-à-d.
température critique pour le poteau, avec Euronomogramme: sans vérification du taux de sollicitation, l’épaisseur
pour mfi,t = 0.22 et k = 1.2 on obtient Qcrit < 690 °C. de couche sèche requise est de 1900 mm.
On en déduit ainsi pour un poteau sans protection, exposé
au feu sur 4 côtés avec A m/V = 105 m -1, une durée de
résistance au feu de 24 minutes.
4 Procédures particulières
4.1 Autres qualités d’acier Dans de tels cas également, la résistance au feu peut être
déterminée au moyen de nomogrammes modifiés, ou de
Les caractéristiques mécaniques des aciers de cons- calculs correspondants.
truction en cas d’incendie sont présentées dans la figure 4
de la Partie I. Ces données s’appliquent également pour Ainsi, des poteaux en acier élancés situés à l’extérieur
des aciers de construction de résistance élevée selon atteignent au plus une température de l’acier de 680 °C
EN 10 025. en cas d’incendie. Ils peuvent donc rester sans protection,
comme le montre l’Euronomogramme pour cette tempé-
Les aciers inoxydables et des aciers spéciaux résistants rature critique et k = 1.2 , jusqu’à un taux de sollicitation
ont, grâce aux éléments entrant dans l’alliage, un meilleur en cas d’incendie de mfi,t # 0.24.
comportement au feu que celui de l’acier de construction
normal, cf. fig. 57 et 58. Pour la construction avec de tels
aciers, les résistances au feu sont donc plus élevées, et 4.3 Incendie naturel
elles peuvent, par exemple, être calculées avec un nomo-
gramme modifié. La Directive de protection incendie «Systèmes porteurs»
[1], à l’Art. 6.2, autorise expressément l’utilisation de
courbes d’incendie naturel à titre de cas exceptionnel, les
4.2 Courbes d’incendie spéciales paramètres requis devant être fixés au préalable avec
l’autorité de protection incendie.
Les courbes d’évolution de la température en fonction du
temps contenues dans SN EN 1991-1-2 [9] pour des par- Pour la détermination des courbes d’incendie naturel,
ties de construction à l’extérieur (avec une température SN EN 1991-1-2 [9] contient dans l’annexe A une procé-
maximale de 680 °C) et pour les incendies d’hydrocarbures dure de calcul simple. Ce calcul indique les températures
où l’élévation de température est encore plus rapide que dans les locaux jusqu’à 500 m 2 de surface de base et
lors d’un incendie normalisé selon ISO 834 / EN 1363-1, 4 m de hauteur. La procédure a fait l’objet d’un logiciel sur
sont illustrées dans la figure 59. Pour les incendies à PC [15].
l’intérieur de tunnels, on applique des courbes tempéra-
ture/temps spéciales, déterminées par les autorités du
trafic routier ou ferroviaire.
31
II Dimensionnement
Situation initiale
Une centrale de commande avec une petite charge ther-
mique a les dimensions L/L/H = 15m/15m/4m.
Température Dalles et parois sont constituées de béton de 15 cm.
selon Fig. 57: Propriétés de matériau
Limite d’élasticité effective
Une grande ouverture dans la paroi est de dimensions
d’aciers spéciaux résistants,
Limite d’élasticité effective en cas d’incendie [19], en
H/L = 3.75 m/3.0 m. Le plafond est une dalle mixte avec
Module d’élasticité comparaison avec l’acier de des poutres IPE 450 sans protection, posées comme
construction des poutres simples, avec un taux de sollicitation de mfi,t =
0.6 (faux-plafond sans résistance au feu). La charge
thermique est de 200 MJ/m 2, par rapport à la surface de
base. Les poutres peuvent-elles résister à cet incendie
sans effondrement durant 60 minutes?
Facteur de réduction
Température
selon Fig. 58: Propriétés de matériau
d’aciers inoxydables, en cas Il est possible de démontrer avec des calculs d’incendie
d’incendie[19], en comparaison naturel que, dans ce cas, les poutres métalliques sans pro-
avec l’acier de construction
tection peuvent résister à un incendie. Pour les justifica-
tions avec incendie naturel il faut au préalable demander
l’accord de l’autorité de protection incendie et déterminer
avec elle les paramètres de calcul (cf. chapitre 4.3 et
Partie I chapitre 4.5).
32 steeltec 02
Vérification de la résistance
La poutre métallique sans protection atteint après 39 mi- Fig. 61: Températures dans le
nutes sa température maximale de 533 °C. Cette tempéra- local en feu et dans une
poutre mixte IPE 450 sans
ture est inférieure à la température critique de 620 °C –
Température [°C]
Température de l’air protection (avec dalle béton
la poutre peut donc résister à l’incendie et peut rester au-dessus), ainsi qu’une
Acier non
sans protection. La poutre avec crépi de protection n’atteint protégé poutre IPE 450 protégée par
même que 355 °C, et conserve ainsi une grande réserve un crépi de fibres de silicate
sur le profilé, avec une charge
de portance en cas d’incendie.
Acier thermique de 200 MJ/m 2,
protégé pour la centrale sus-mention-
Exemple comparatif avec charge thermique élevée née.
Pour une charge thermique de 500 MJ/m 2, les tempéra-
tures obtenues sont celles de la figure 62. Dans les pout-
res sans protection la température atteint un maximum de Temps [min.]
La poutre munie d’un revêtement par crépi projeté n’atteint Température de l’air protection (avec dalle béton
que 520 °C et résiste donc à l’incendie. Acier non
au-dessus), ainsi qu’une
protégé poutre IPE 450 protégée par
un crépi de fibres de silicate
Remarque: Le recours à des incendies paramétrés selon Acier sur le profilé, avec une charge
protégé
Annexe A de SN EN 1991-1-2 [9] est lié à certaines thermique de 500 MJ/m 2,
conditions: surface de base A # 500 m2, hauteur du pour la centrale sus-mention-
née.
local H # 4.0 m, ouvertures uniquement dans les parois
(pas dans le toit ou la dalle), coefficient d’ouverture
0.02 # O # 0.20, où (avec surface Temps [min.]
totale d’ouvertures, h eq surface pondérée d’ouvertures,
AT surface du local y compris ouvertures). Pour O . 0.15
les températures obtenues sont plutôt surestimées, et au-
delà des limites mentionnées, d’autres méthodes de calcul,
par ex. une simulation d’incendie, sont nécessaires.
Vérification de la résistance au feu des parties de constructions en acier oui Considération non
Vérification
à l’aide du oui
Bases: Répertoire de la protection incendie et Notice explicative 1008 de l’AEAI, CECM N° 89, normes SIA 260 et SIA 263 µ fi,t = E d,fi /R d,fi,t=0 Θ crit ≥ 500°C
d’un taux Répertoire de la
Données de base (cocher la case correspondante): Page ____ de ____ = d’utilisation protection (hypothèse)
incendie?
Maître d’ouvrage : _________________________________________________________________________________________ réduit?
Ouvrage : _________________________________________________________________________________________
Élément de construction: étage: _______________ axe: _________________ oui Temperature critique Θ crit = ________ °C
incendie?
porteurs» art. 6.3 [1]) est facile avec les formulaires du profilé: ___________________________________________________________________________ nuance d’acier:
Peinture
intumescente?
(selon nomogramme pour µ 0 = µ fi,t
et courbe applicable κ)
poutre non-protégée Pos. __________ Am/V = _______________ m-1 S 235
Ap/V = m-1 Épaisseur nécessaire _________ µ m
Centre suisse de la construction métallique (SZS). poteau
protégée
_______________ m-1
S 355
____________
d p = _________ µ m (voir page 1) > d requis oui
-1
protégée Ap/V = _______________ m R
SIA pour les structures porteuses et sur l’Euronomogramme Coefficient de conductivité thermique
Épaisseur
(1) λp =
dp =
__________________________ W/(m K)
__________________________ m
Protection? donne: t t = ______ Min.
non
Facteur de massiveté thermique (1,2)
la résistance au feu unifiées et contrôlables. La liste des Ap/V ⋅ λp/dp
1
= __________________________ W/(m3 K)
Résistance au feu t r = t t + t v =
_________ Min. > t requis
R
Ap/V ⋅ λp/dp ⋅ = __________________________ W/(m3 K)
1+ φ / 2
données de base et le diagramme de flux facilitent le avec φ =
Ap
⋅
c p ⋅ ρp ⋅ dp
= ________
Facteur de massiveté A m /V = ________________ m
-1
aucune vérification
par le calcul
V 4.7 ⋅ 10 6 J /(m3 ⋅ K ) Coefficient d’adaptation κ : __________________
calcul. Le formulaire peut être utilisé tant pour la vérifica- Taux de sollicitation µfi,t :
Nomogramme avec µ 0 =µ fi,t et courbe applicable κ = _____ donne:
t t = _____ Min. t t > t erf
Valeur de calcul de la sollicitation R
= __________½
tion simplifiée avec mfi,t = 0.65 que pour la vérification au feu : Ed,fi
¾ ou
µfi,t = Ed,fi/Rd,fi,t=0 = _______ • Lors de ce calcul il a été contrôlé que les constructions de chaque compartiment coupe-feu
soient chacune en soi stables.
Valeur à froid de la résistance du profilé : Rd,fi,t=0 = __________¿ µfi,t = Ed,fi/(Ed ⋅ 1.05) = _______ • Il a été tenu compte de l’influence d’éventuels empêchements de dilatations sur le comportement
avec γM,fi = 1.0 et système porteur au feu
affinée avec mfi,t = Ed,fi /Rd,fi,t=0.
global de la structure.
à introduire au diagramme du flux de calcul (page 2) au signe ¾
Lieu et date Signature
(1) avec les valeurs des propriétés des matériaux de protection selon l’Euronomogramme (2) Par simplification φ et p peuvent être admis = 0 Rév. 06-10-2005 Annexes Plan d’ensemble n° __________________________________ La présente feuille de calcul a été développée par
Monsieur le Professeur M. Fontana en collabora-
____________________________________________________________
tion avec le SZS. Les photocopies sont autorisées.
33
II Dimensionnement
6 Notations et unités
34 steeltec 02
Annexe
Acier non protégé Résistance au feu R30 Résistance au feu R60 Résistance au feu R90
Colonnes (1) (2) (Am/V < 50 m-1) (3) (Am/V < 14 m-1) (3) aucune
Structures protégées par tous les profilés tous les profilés non autorisé
peinture intumescente (4) (mais certificats d’essais
disponibles à l’étranger)
http://bsronline.vkf.ch http://bsronline.vkf.ch
Structures mixtes (5)
Colonnes SZS C2.3, C2.4, ECCS N° 55 SZS C2.3, C2.4, ECCS N° 55 SZS C2.3, C2.4, ECCS N° 55
norme SIA 264/1 norme SIA 264/1 norme SIA 264/1
min. HEA 160, RRK 140, ROR 139,7 min. HEA 200, RRK 160, ROR 159 min. HEA 240, RRK 180, ROR 177,8
Poutres à âmes enrobées de béton, SZS C2.4 SZS C2.4 SZS C2.4
dalle supérieure (≥ 120 mm) norme SIA 264/1 norme SIA 264/1 norme SIA 264/1
min. HEA 100, IPE 120 min. HEA 100, IPE 200 min. HEA 180, IPE 300
Dalles mixtes avec tôle profilée SZS C2.4, CECM N° 32 SZS C2.4, CECM N° 32 SZS C2.4, CECM N° 32
heff
35
Annexe
36 steeltec 02
Annexe 3: Facteurs de massiveté A m/V (ou A p/V) in [m -1] des profilés laminés
37
Annexe
38 steeltec 02
Remerciements Impressum
Le Centre suisse de la construction métallique adresse ses plus vifs Steeldoc 02/06, juin 2006
remerciements aux entreprises et aux institutions ci-après pour leur soutien Construire en acier
dans la publication et la diffusion de la présente documentation. Documentation technique du Centre suisse de la construction
métallique
Sika Suisse SA, 8048 Zurich, www.sika.com
(Peintures intumescentes, crépis projetés au pistolet) Editeur:
SZS, Centre suisse de la construction métallique, Zurich
Eclatin SA, 4502 Soleure, www.eclatin.ch Evelyn C. Frisch, Directrice
(Peintures intumescentes)
Conception graphique:
Gabriele Fackler, Reflexivity AG, Zurich
www.reflexivity.ch
Autres firmes proposant des solutions de protection incendie:
Rédaction:
Jud Bau-Stoffe + Systeme GmbH, 9015 St-Gall, www.jud-baustoffe.ch Stephan Zingg, SZS
(Représentation suisse Intumex/Rembrandtin, www.intumex.ch) Evelyn C. Frisch, SZS
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Stahlbau Zentrum Schweiz
Seefeldstrasse 25
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tél. 044 261
Tel. 89 80
26 1 89 80
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