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Risques et territoires ;

Plaidoyer pour une méthode globale


d’analyse des risques

Karine FAVRO, Maitre de conférences de droit public, HDR, UHA, CERDACC

Jean-François BRILHAC, Professeur des Universités, Energétique et génie des procédés, UHA, GRE

L’étude transdisciplinaire présentée a été réalisée au sein du laboratoire GRE (Gestion des
Risques et Environnement) de l’UHA. Les implications juridiques et systémiques de la
recherche ont été évaluées par le CERDACC.
Cette étude a été soutenue financièrement par le réseau REALISE (Réseau Alsace de
Laboratoires en Ingénierie et Sciences de l’Environnement) s’inscrivant dans un axe de
recherches dédié aux enjeux environnementaux et politique territoriale. Elle caractérise l’un
des aspects des travaux menés à l’UHA sur le thème du risque.

De nos jours les collectivités territoriales sont confrontées à un panel de risques très divers et les
possibles effets dominos sont avérés. La réalisation de ces risques est source de responsabilité
notamment lorsqu’aucune action préventive et/ou corrective n’a été mise en place par les élus locaux.
Ces derniers ont rarement la maîtrise des risques existants sur leur territoire de compétence car ils
n’ont pas reçu de formations les sensibilisant à la question lors de leur prise de fonction. Il est
indéniable cependant, qu’une analyse a priori large et multidisciplinaire de l’impact des accidents
majeurs et de leurs enchaînements permettrait de prioriser les actions de prévention et de protection à
mettre en œuvre, et d’améliorer la gestion des risques. L’objectif de cette étude est de contribuer au
développement d’une démarche d’analyse transversale et globale qui doit permettre aux élus locaux,
et à tous ceux qui assurent la continuité des territoires locaux, de concevoir une politique et de
planifier des moyens d’action. La réforme engagée des collectivités territoriales relance avec une
acuité toute particulière la réflexion sur l’analyse des risques parce qu’elle est menée par celui qui
détient le pouvoir de police. En raison des transferts de compétence et des modifications
institutionnelles attendues, il conviendra de transférer de façon plus systématique le pouvoir de police
afin de renforcer l’efficacité de toute politique de prévention des risques. Aujourd’hui, le territoire
communal est bien trop morcelé de par les regroupements intercommunaux pour que le maire soit en
mesure d’identifier tous les risques qui impactent son territoire. En guise de plaidoyer pour la défense
d’une méthode globale d’analyse des risques, nous invitons le législateur à donner à l’autorité
compétente sur un territoire la possibilité de prendre une mesure de police dans un contexte éclairé.
Autrement dit, il s’agit de déployer le pouvoir de police à l’égard d’autorités formées à la prévention
et la gestion des risques.

Dès lors et en l’état actuel de la législation, la présentation de la méthode suppose de s’interroger


préalablement sur la définition d’un territoire pertinent d’analyse des risques (I) avant de s’intéresser
à l’analyse des risques proprement dite et à ses conséquences (II). En effet, la méthode s’appuie sur
une étude systémique du territoire, reposant sur les différents éléments de ce système, leurs fonctions
et les relations qui les lient. Cette étude préliminaire indispensable permet d’obtenir une connaissance
approfondie de la dynamique propre au territoire et des enjeux associés. A partir de cette analyse, des
grilles d’inventaire des sources de dangers présentes sur le territoire sont élaborées et permettent de
construire des scénarii d’accidents. Le but est que ces grilles soient utilisées par les élus locaux pour
une meilleure maîtrise des risques de nature à limiter in fine la mise en jeu des mécanismes de
responsabilité.

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I – La définition d’un territoire pertinent d’analyse des risques

La dimension territoriale (A) du risque (B) pose la question de la pertinence du territoire qu’il convient
de choisir pour les identifier (C).

A – Quel territoire ?

Le territoire est lié à la vie des espèces animales et a fortiori de l’homme puisque c’est un espace
délimité où chacun cherche à établir son contrôle. C’est le droit qui traduit le mieux cette idée puisque
l’acception juridique du territoire vise « un espace sur lequel se trouvent des êtres vivants et sur lequel
ils exercent une forme ou une autre de souveraineté » (CANS C., « Les territoires pertinents de
l’administration de l’environnement : critères et variables », in La décentralisation de
l’environnement : territoires et gouvernance, PUAM, 2006, p.33). Cette approche très générale
montre que la définition du territoire comme support d’une identité collective est nécessairement
plurielle (C’est pourquoi, il est aisé d’en proposer plusieurs définitions en fonction de l’approche
choisie (géographique, ethnologique, administrative, politique, symbolique…) ; v. sur ce point, BECK
E., Approche multi-risques en milieu urbain. Le cas des risques sismiques et technologiques dans
l’agglomération de Mulhouse (Haut-Rhin), Mémoire de thèse, discipline : Géographie et Sciences de
la Terre et de l’Univers, 2006, 247 p.). Le territoire peut alors avoir une dimension identitaire, fonction
de la façon dont les êtres sociaux qui l’habitent vont se l’approprier ou se le représenter. La dimension
matérielle met en perspective ses contraintes de développements, ses potentialités qui vont au-delà de
la simple caractéristique géographique. Une présentation organisationnelle peut mettre en perspective
ses acteurs sociaux ou institutionnels, liés au sein du territoire par des rapports de « hiérarchie, de
domination, de solidarité, de complémentarité… » (V. sur tous ces aspects, CANS C., « Les territoires
pertinents de l’administration de l’environnement : critères et variables », préc., p.34.).
Ces approches fonctionnelles du territoire qui vont asseoir les développements suivants, montrent que
la présence de l’homme sur un espace donné n’est pas neutre. Le comportement de l’homme se
distingue alors de celui de l’animal, puisqu’il a besoin de justifier à tout moment de sa légitimité à
« occuper » le territoire. Il devra réagir face aux enjeux se présentant à lui.

Le territoire « est donc un mal nécessaire à la gouvernance des hommes » (CANS C., « Les territoires
pertinents de l’administration de l’environnement : critères et variables », préc., p.42). Par conséquent,
l’homme va chercher à en redéfinir en permanence les limites en fonction de nouveaux enjeux
conjoncturels ou structurels. La notion de territoire est donc associée à celle de pouvoir ce qui en fait
l’un des éléments constitutifs de l’Etat. Il apparaît comme une limite de compétence des gouvernants.
Il n’existe pas d’Etat sans territoire, ni d’administration sans territoire. Ce territoire étatique doit
inévitablement être découpé administrativement afin que les décisions prises par les gouvernants
soient respectées. En France, la détermination des territoires administratifs n’a pas été aisée puisqu’il
s’agissait, par cette action, de répondre aux besoins de la puissance publique. Les circonscriptions
administratives ont été délimitées essentiellement en fonction des lieux de vie autour des anciennes
circonscriptions ecclésiastiques et plus rarement à partir d’obstacles géographiques ou naturels tels que
des bassins versants ou des rivières... En réalité, la prise en compte de l’environnement naturel
concerne en tout premier lieu les départements avec malgré tout, de nombreuses exceptions. Partant, le
découpage administratif est en décalage avec les éléments environnementaux du territoire. C’est sans
nul doute le premier élément de cette complexité territoriale.

En tout état de cause, la simplicité n’a jamais été la caractéristique première de ce découpage
historique dominé par le principe de proximité et de façon plus nuancée par le principe d’égalité des
citoyens. La référence en la matière reste les 36 680 communes françaises ; elles demeurent la
principale manifestation de l’identité locale même si aujourd’hui les communes sont largement
supplantées par les structures intercommunales et que ce phénomène est amené à se généraliser voire
dans certaines hypothèses à se substituer à la commune.
En effet, les transferts de compétences de l’Etat et plus largement la transformation de l’action
publique à l’endroit des territoires locaux, ont fini d’émietter et/ou de regrouper les différents
territoires notamment en fonction de considérations nouvelles. Reste à savoir si le risque en fait partie.

2
Il est clair que le risque est au centre du fonctionnement social (BECK U., La société du risque. Sur la
voie d’une autre modernité, Aubier, 2001.) et sa perception n’est pas figée. Les risques contemporains
« procèdent bien souvent, non pas d’activités illicites, mais d’activités parfaitement légales et même
parfois essentielles au développement économique » (AUBY J.-B., « Le droit administratif dans la
société du risque ; quelques réflexions », in Rapport public du Conseil d’Etat, Responsabilité et
socialisation du risque, 2005, p.351). Leur appréhension conduit inévitablement à s’interroger sur leur
acceptabilité. Aussi, les efforts sont-ils entrepris pour en répartir la charge et en maîtriser les effets ce
qui met l’accent sur des dispositifs d’imputation, de régulation et de prévention des risques (Ibidem. ;
v. également PONTIER J.-M., « Prévenir pour se prémunir », AJDA, 10 avril 2006, p.729). Il
convient alors de s’intéresser plus particulièrement à l’assise territoriale de ces dispositifs.

B – La territorialisation du risque

La perception du risque n’étant pas figée, elle engendre le deuxième élément de complexité d’une
définition territoriale. Prenant racine dans les aspects environnementaux, le territoire affecté au risque
se joue des frontières administratives. En revanche, et tout comme le territoire, le risque repose sur une
définition plurielle dépendante schématiquement des champs disciplinaires considérés.

Le risque procède habituellement de l’équation suivante (aléa) x (enjeux). L’aléa est ainsi défini
comme le phénomène destructeur observé. Il est caractérisé par une probabilité d’occurrence, une
extension spatiale, une intensité d’un phénomène dangereux. Les enjeux sont la somme des éléments
exposés présentant chacun une vulnérabilité propre (personnes, bâtiments, entreprises, patrimoine
culturel, environnement, …). Ces derniers ne sont pas uniquement situés dans les zones directement
menacées par les phénomènes, auquel cas il s’agit d’enjeux exposés. Il faut également tenir compte
des enjeux impactés, indirectement affectés. Par exemple, la mise hors service d’une station de
pompage, d’une prise d’alimentation en eau potable, d’un transformateur électrique peut avoir des
répercussions très importantes bien au-delà de la zone concernée directement par l’aléa et de ce fait,
multiplier les enjeux.

Les risques sont classés selon trois critères, à savoir la probabilité d’occurrence, la gravité des effets et
la cinétique du phénomène. La question qui se pose est alors de savoir jusqu’où doit-on accepter, et à
partir de quand doit-on exiger que les pouvoirs publics réduisent les risques sur un territoire ? Et sur
quel territoire ?

La frontière entre risque acceptable et inacceptable n’est pas évidente à tracer. Elle est négociée par les
différents acteurs confrontés aux risques selon des critères également plus ou moins acceptables
d’origine politico-juridiques ou socio-économiques. Ce qui revient à dire que l’on va déterminer le
prix que la société est prête à payer pour garantir la sécurité de la population et par conséquent le coût
du risque - plus ou moins- résiduel. La mise en place de mesures techniques et organisationnelles pour
la maîtrise des risques consiste à faire baisser le niveau de probabilité ou la gravité d’un risque. Reste
qu’il est impératif d’obtenir des niveaux de risques résiduels les plus faibles possibles en termes de
probabilité ou de gravité. Il est illusoire de supprimer les sources de danger car certaines activités sont
nécessaires à la société. Seuls les niveaux de probabilité et de gravité peuvent être modifiés. La source
de danger est un fait ou une chose, qui est potentiellement génératrice d’impact sur des cibles
exposées.
Reste à découvrir quel est le territoire le plus pertinent pour identifier les risques et arbitrer l’étendue
des moyens de protection/prévention à mettre en place.

C – La pertinence du territoire choisi pour l’identification des risques

Rechercher un territoire pertinent pour identifier les risques n’est pas chose aisée.

1 - Le territoire, un système complexe

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Il est souvent tentant et presque inévitable pour le maire, comme pour tout individu, d’analyser un
objet, une question nouvelle à la lumière de sa discipline. Il devient alors très difficile d’adopter une
vision globale et objective qui se voudrait interdisciplinaire et transversale afin d’observer la réalité.
Pourtant, seule une telle vision permet d’étudier des structures réfractaires à des approches classiques
et disciplinaires. La démarche systémique permet de modéliser le plus simplement et globalement
possible les systèmes complexes. Dans cette perspective, la représentation de la réalité permet de
prendre en considération des éléments ne relevant pas des sciences exactes tels que « l’instabilité,
l’ouverture, la fluctuation, le chaos, le désordre, le flou, la créativité, la contradiction, l’ambiguïté, le
paradoxe » (PONTIER J.-M., « Prévenir pour se prémunir », AJDA, 10 avril 2006, p.729). Ces
éléments font partie intégrante du système.

La systémique est une démarche générale qui permet de décrire le fonctionnement des systèmes
complexes. Plus particulièrement, l’approche systémique conduit à analyser les interactions et
régulations possibles du système et à le modéliser en prenant en considération ses aspects
fonctionnels, structurels et dynamiques (V. DONNEDIEU G., DURAND D., NEEL D., NUNEZ E.,
SAINT-PAUL L., « L’approche systémique : de quoi s’agit-il ? », Synthèse des travaux du groupe
AFSCET, Diffusion de la parole systémique, http://www.afscet.asso.fr.). Autrement dit, la
représentation du système par cette approche permet de construire et formaliser un modèle du système
territoire. Le territoire étant un système complexe doit alors être décrit sur les fondements d’une
approche systémique.

2 – L’identification des risques sur le territoire

L’autorité territoriale, et plus spécifiquement le maire doit en lien avec le préfet, identifier les risques
afin de mettre en place les dispositifs d’affichage du risque (v. DESFOUGERES E., « Responsabilité
administrative des personnes publiques et activités de tourisme »,
jac.cerdacc.uha.fr/internet/recherche/.../coltour_desfougeres.pdf) et de protection des populations
requis par le pouvoir de police (CAA Lyon, 1er février 1995, Consorts Duchatel-Mazoyer c/ Commune
de La Grave, Jurisdata n°042419.). Dans cette perspective, c’est une véritable démarche préventive
qui doit être mise en place à l’aide d’outils tels que la cartographie, les dossiers ou la planification.
Cette démarche suppose :

- l’élaboration d’un diagnostic des sources de danger et des enjeux, qui définit avec précision les
phénomènes prévisibles (connus), leur emprise sur le territoire et les enjeux concernés (établissements
sensibles menacés…). Différents documents et études d’affichage des risques établis par le préfet ou le
maire visent à identifier, diagnostiquer les sources de danger sur le territoire de compétence de leur
auteur (v. La Gazette des Communes, 2 octobre 2006, p.7 ; Portail de la prévention des risques majeurs
: http://www.prim.net/citoyen/definition_risque_majeur/definition.html
Ces documents sont élaborés à partir des différents plans mais également des études sur les risques
naturels (carte d’aléas, atlas de zones inondables, etc), les connaissances des risques industriels, les
arrêtés de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle ou technologique, les archives relatant des
événements passés, les autres éléments de connaissance et d’évaluation des phénomènes (repères de
crues par exemple), ainsi que des études techniques permettant une bonne connaissance des
phénomènes (étude hydraulique, géotechnique, etc), ainsi que les divers inventaires menés par les
établissements publics compétents (BRGM). Le contexte régional est également précisé en isolant tous
les risques à l’échelle du bassin hydrographique, de la géologie régionale, du bassin montagneux ou
forestier, du bassin du site industriel.).

- la planification. Dans cette perspective, ce sont les questions d’urbanisme et de vulnérabilité qui sont
mises en exergue. C’est sans doute le domaine le plus sensible à la survenance des risques naturels ou
industriels. Les effets sur cibles délimitent le territoire de la planification, qui dans le cadre de la
prévention des risques naturels et technologiques, revient à affecter certains territoires au risque. Outre
les plans de prévention des risques (PPRT, PPRN), le Plan Communal de Sauvegarde – (PCS) va
recenser et analyser les risques à l’échelle de la commune afin de mettre en place les outils les plus
pertinents en termes d’alerte et de secours à l’égard des populations (TREMEUR M. et LENCZNAR

4
V.-A., Communes et agglomérations – Face aux risques naturels et technologiques, Editions du
Papyrus, 2006, p.41.).

Cependant, l’analyse et la décision sont rendues délicates en raison de l’hétérogénéité et du grand


nombre de documents existants sur un territoire. L’absence de liens et d’harmonisation entre les
différentes démarches ne facilite donc pas l’identification du territoire adapté à la prévention.

3 – Le territoire idéal n’existe pas

a – L’identification des risques suppose le dépassement du territoire

L’empilement de structures déconcentrées, décentralisées et d’outils fait obstacle à l’émergence d’un


modèle de transversalité et de gestion des interfaces entre les territoires à risques (V. AUBOUIN M. et
MORAUD J.-C., Administrer les territoires, LGDJ, collection Politiques locales, 2006, 112 p. ;
PONTIER J.-M., « Territorialisation et déterritorialisation de l’action publique », AJDA, 1997, p.723).
Le rayonnement du risque ne se superpose pas aux frontières d’un territoire. La compétence de
l’autorité territoriale ne renvoie pas toujours au territoire mais plutôt, en fonction du risque, au bassin
(Article L. 564-2 du code de l’environnement), au périmètre de protection, à la zone (Article L. 515-16
du code de l’environnement), à la ligne de fracture, au secteur.... Autrement dit, l’autorité territoriale
est compétente pour chaque espace pertinent d’identification d’un risque particulier. Le territoire ne
détermine pas l’aptitude de l’autorité à intervenir, puisque d’ailleurs –en fonction du risque- plusieurs
autorités sont susceptibles d’intervenir (PONTIER J.-M., « Quels territoires pertinents pour la
prévention des risques ? », préc., p.194).

On prend alors en compte le démembrement du territoire ou sa reconfiguration en raison des actions à


entreprendre, des mesures de prévention et/ou protection à mettre en œuvre. Cette
« déterritorialisation » entraîne une spécialisation des territoires définis selon une logique
fonctionnelle (PONTIER J.-M., « Territorialisation et déterritorialisation de l’action publique »,
p.723). Bien souvent, cette opération se constate lors de la réalisation du risque et non, lors de sa
prévention ; c’est ce que l’on peut déduire de la référence grandissante au périmètre de protection.
L’identification des risques est donc une opération complexe à géométrie variable.

b – L’identification des risques suppose le rattachement à une autorité

Inévitablement, il convient d’appliquer une méthode globale d’identification des risques à un territoire
défini, en tous points différent des territoires d’identification d’un risque particulier. Ce choix
s’effectue par défaut en raison de certains critères que l’on avait associés durant les années soixante-
dix, à la reconnaissance d’un « optimum territorial » de mise en œuvre de l’action publique (V.
BENOIT J.-P, La France redécoupée. Enquête sur la quadrature de l’hexagone, Flammarion, 1998, in
AUBOUIN M. et MORAUD J.-C., Administrer les territoires, préc., p.9). Ces critères autorisent la
sélection du territoire d’identification des risques même si certains d’entre eux sont sujets à discussion.
On retrouve comme critères indiscutables, et menant au choix du territoire communal en qualité de
territoire de référence, la taille et le périmètre ; la population ou plus exactement le sentiment
d’appartenance ; le degré de proximité par rapport au centre des institutions démocratiques.

Parmi les plus contestables de nature à remettre en cause le choix communal se trouvent, la dimension
économique, les moyens financiers, le nombre de territoires, la lisibilité globale du système ainsi que
le critère de la gouvernance du territoire choisi au sein de l’ensemble des territoires.
En effet, les regroupements intercommunaux à fiscalité propre vident les communes de leurs moyens
financiers créant ainsi une nouvelle dimension économique à l’échelle intercommunale. Ce n’est que
la conséquence de l’émiettement communal et du nécessaire aménagement du territoire.
L’intercommunalité devient l’échelle de tous les projets d’envergure mais ne peut être retenue comme
périmètre pertinent d’identification des risques en l’absence de transfert du pouvoir de police. La
procédure de co-décision mise en place par la loi n°2004-809 du 13 août 2004 à l’article L.5211-9-2

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est trop peu usitée et ne couvre pas tous les domaines du risque. Or, c’est essentiellement sur le
fondement du pouvoir de police que l’autorité territoriale devra agir dans ce domaine.

Bien évidemment, l’échelon intercommunal affecte la lisibilité du système ainsi que la gouvernance du
territoire puisque le périmètre de ce dernier varie en fonction des politiques publiques qui y sont
menées. La gestion du risque en est un bon exemple. En raison des compétences transférées à la
structure intercommunale, le pouvoir de police en constitue bien souvent un élément, ce qui peut
engendrer des dysfonctionnements lors de la mise en œuvre de la compétence en question. Vient se
greffer à cela l’omni présence de l’Etat, chaque fois qu’il est fait référence à la sécurité publique et
tout particulièrement en matière d’identification et de gestion des risques.

La maîtrise des risques appelle cependant une ligne de commandement claire et reconnue, ce qui est
loin d’être le cas lorsque l’on examine le champ de compétence du maire et du préfet. En effet,
l’intervention d’autorités spécialisées, détenant ou non un pouvoir de police administrative spéciale
notamment en matière sanitaire, au coté des autorités de police générale, vient renforcer les difficultés
en matière de prévention et de gestion des risques (HERMON C., « Police administrative et
environnement, Plaidoyer pour une police municipale environnementale », Droit de l’environnement¸
septembre 2004, p.164).

Il est indéniable que le préfet est plus à même de mettre en œuvre une démarche globale
d’identification des risques – dans un cadre départemental - dans la mesure où il approuve tous les
plans de prévention et d’intervention (Outre les plan sectoriels, sont concernés le plan ORSEC, plan
Rouge, plan Blanc, PPI, Plan communal de sauvegarde, Plan Biotox, Piratox, Piratome, Piratair,
Pirate-mer, Piranet…).

c – L’identification des risques ressortit à la compétence d’une autorité responsable

Juridiquement cependant, il revient à la commune, et au maire si la faute est détachable de ses


fonctions, d’assumer la responsabilité des carences et défaillances dans l’exercice du pouvoir de police
(C’est ce que le juge administratif avait déjà constaté dans la jurisprudence de 1958, Amoudruz ; CE,
23 mai 1958, Consorts Amoudruz, Lebon, p.301). La commune pourra voir sa responsabilité engagée
pour des fautes commises à l’occasion du service, pour défaut de surveillance et de sécurité
(DESFOUGERES E., « Responsabilité administrative des personnes publiques et activités de
tourisme », préc.) ; les zones à risques doivent être délimitées et surveillées afin de garantir la sécurité
de la population. La responsabilité administrative sera engagée sur le fondement de la faute simple, à
l’égard des dangers qui n’auront pas été affichés convenablement, et excédant ceux contre lesquels les
intéressés doivent, personnellement, par leur prudence, se prémunir. La jurisprudence est abondante
sur ce point (v. par exemple : CE, 14 octobre 1977, Commune de Catus, Lebon, p.962 ; CE, 28 juin
1978, Dame Veuve Moreau, Lebon, p.933 ; CE, 26 février 1969, Dame veuve Trompier-Gravier,
Lebon, p.759 ; CE, 11 juin 1969, Commune de Cournon d’Auvergne, Lebon, p.760 ; CE, 6 mai 1970,
Sieur Khalerras, Lebon, p.304 ; CAA Nantes, 30 novembre 2003, Commune de Guitté,
n°02NT01491). Les dangers mineurs ou apparents bénéficient d’un régime d’affichage plus souple. Le
maire a simplement l’obligation d’indiquer en mairie et sur les lieux, les dangers apparents contre
lesquels la population doit se prémunir (CE, 11 juin 1973, Mademoiselle Roque, D., 1974, J., p.81).
Certes, cette obligation est circonstanciée. Parfois les mêmes risques peuvent nécessiter des affichages
différents parce qu’ils sont plus ou moins accessibles à la population, ce qui n’est pas sans
conséquences contentieuses (Par exemple, la difficulté d’une piste de ski – bleue, rouge ou noire –
peut être un critère de différenciation du juge. Il sera plus tolérant si la présence de rochers n’est pas
signalée sur une piste noire ce qui n’est pas le cas concernant les pistes bleues, v. TA Clermont-
Ferrand, 13 mars 1984, Fossard et TA Clermont-Ferrand, 8 mars 1984, Consorts Brenner).

Au titre des pouvoirs de police, le maire doit également prévenir par des précautions convenables et
faire cesser, par la distribution de secours nécessaires, les accidents et les fléaux calamiteux et
pourvoir d’urgence à toutes les mesures d’assistance et de secours. Tirée de l’article L.2212-2 du
CGCT, cette obligation de faire, rédigée en des termes un peu désuets, couvre des situations bien

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concrètes. En effet, la mauvaise organisation des services de secours, potentiellement imputable à une
mauvaise prévention des risques, peut constituer une faute de nature à engager la responsabilité
communale (V. CE, 4 octobre 1961, Dame Verneuil, Lebon, p.533).

II – La définition d’une méthode pertinente d’analyse des risques

La méthode d’analyse globale des risques sur un territoire développée dans le cadre de cette
contribution (Méthode Globale d’Analyse des Risques sur le Territoire) suppose l’existence d’un
pendant opérationnel. Dans la mesure où l’utilisation de cette méthode est laissée à la discrétion de
ceux qui assument la responsabilité de la prévention et de la gestion des risques, et plus exactement de
ceux qui assurent la continuité du service, elle doit être accessible, fonctionnelle et n’entraînant pas en
soi de nouveaux cas d’ouverture de responsabilité. La méthode permet l’identification de sources de
danger susceptibles d’affecter le territoire (A), d’élaborer a priori (donc sans retour d’expérience) des
scenarii d’accident qui suggèrent des actions de protection–prévention adaptées (B). Ces scenarii
expriment un modèle dynamique du couplage des processus de dangers. Ils ont l’avantage de donner
une vision transversale à la méthode en montrant que les processus de danger sur un territoire sont en
totale interaction.

A – L’identification des sources de danger à partir d’une analyse systémique du territoire communal

La réalisation d’un modèle systémique du territoire (1) permet de définir précisément la finalité de
l’étude et de fournir une analyse objective de la situation (2).

1 – De la finalité du modèle systémique du territoire communal…

C’est en s’inspirant du modèle de la ville proposé par Joël De Rosnay (DE ROSNAY (J.), Le
Macroscope -Vers une vision globale, Edition Points, 1977, 351 p.) que le modèle du territoire a été
développé dans cette étude. La société étant indissociable du territoire, c’est l’ensemble
population+territoire qui est analysé.

Les caractéristiques systémiques (LE MOIGNE (J.-L.), La théorie du système général – Théorie de la
modélisation, PUF, 1984, 320 p) qui en découlent - environnement, activité, structure et évolution -
doivent alors être précisées.
L’environnement du système comprend ainsi l’environnement naturel et le contexte géopolitique et
économique. L’activité du système procède de la transformation de l’énergie et de la matière, de la
catalyse des relations interpersonnelles, de la codification et régulation des comportements
individuels, de l’organisation de la distribution des produits et répartition des zones d’activités, du
maintien du bon fonctionnement de ses réseaux et organes. La structure englobe les habitants, les
logements, les entreprises et commerces, les réseaux de communication et de transport, les ouvrages
de stockage, les organismes administratifs et financiers, les réseaux de distribution d’énergie et
d’élimination des déchets. Le système évolue ; il naît, se développe, se diversifie, décline. Il faut
considérer la population comme partie intégrante du territoire, ainsi que d’autres caractéristiques
anthropiques telles que les évolutions économiques, démographiques.

Ce premier modèle du territoire doit être utilement complété par une analyse structurelle plus
approfondie de ses finalités. Il s’agit, en tout premier lieu, d’assurer la sécurité des logements, de
maintenir les services de secours (pompiers, SAMU) et les services de santé (hôpitaux, cliniques).
Puis, d’assurer le maintien de l’ordre public, plus spécifiquement en régulant les comportements par la
norme, en déployant si nécessaire les forces actives (armée, police et gendarmerie), et les centres de
rétention. En troisième lieu, il convient de faciliter les échanges par la construction de réseaux de
transport et d’adduction, et d’infrastructures associées (gares, aéroports…), par l’implantation de
réseaux de communications (téléphone, radio, télévision, satellites…), et d’infrastructures de transit
(hôtels). En dernier lieu, une des finalités du territoire procède d’un déploiement d’activités de nature à

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y assurer l’ancrage des individus (administration, industries, agriculture, artisanats, commerces,
restauration, lieux de culte, éducation, sports, loisirs).

S’appuyant sur cette analyse structurelle, on peut donc dégager une nouvelle typologie des risques sur
un territoire, engendrée par une atteinte aux finalités du système. En effet, on peut considérer la « non
atteinte » ou une « atteinte dégradée » des finalités, comme des modes de défaillance du système.
S’appuyant sur cette définition, nous obtenons trois grands types de dysfonctionnements du système
territoire, à savoir, une atteinte à la population, des échanges perturbés ou difficiles, une ou plusieurs
activité(s) impraticable(s) ou perturbée(s). Il apparaît ainsi clairement l’intérêt de développer un
modèle théorique du système étudié pour en déceler plus facilement les modes de défaillances
possibles.

Le modèle systémique retenu permet de considérer plusieurs cibles potentielles qui pourraient être
impactées par une défaillance ayant des conséquences graves sur le fonctionnement du territoire. Ces
cibles, que l’on peut qualifier de sous-systèmes sensibles, sont les suivantes :
- la population (sous-système social), qui reste l’élément à protéger en priorité ;
- le sous-système organisationnel regroupant l’ensemble des organes chargés d’administrer
le territoire et de sécuriser la population (justice, forces de l’ordre, services de soin et de
secours…) ;
- le sous-système technique comportant à la fois les différentes infrastructures - réseaux de
transport, d’utilités (eau, gaz, électricité), de communication - et les activités industrielles ;
- le sous-système économique englobant les capitaux, les marchés locaux et internationaux,
le dynamisme économique local, etc. ;
- le sous-système environnement naturel qui comprend l’ensemble du territoire, sa
géographie, sa géologie, son climat, etc.

Sous-système technique
(infrastructures, réseaux de transport,
d’utilités, de communication et les
activités industrielles)

Sous-système Sous-système
environnement social et sanitaire
(géographie, géologie, (population, association
climat, faune et flore) de personnes, individus)

Sous-système Sous-système
organisationnel économique
(justice, force de (capitaux, marchés locaux et
l’ordre, services de internationaux, dynamisme
soin et de secours) économique local)

Sous-système
politique

Figure 1 : Modèle systémique du territoire retenu

Ce modèle a permis d’établir les différentes grilles d’identification des sources de danger et de
processus de danger. Il servira de fondement à la réflexion et de modèle de représentation dans le
cadre de cette étude.

2 - … A la finalité de l’étude réalisée

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Le système étant défini et représenté, reste à clarifier la finalité de la méthode à développer. Autrement
dit, cela revient à déterminer les potentialités et limites de la méthode en procédant à un
questionnement qui révèle l’identité de celui qui doit agir et son champ d’intervention (Ce
questionnement est semblable à celui posé par Harold D. Lasswell dans le domaine des sciences de la
communication. Selon lui pour décrire une action de communication, il faut répondre à la question
suivante : qui dit quoi, par quel canal, à qui et avec quels effets ?). Ces questions sont les suivantes :
« qui doit faire quoi (a), par quel canal (b), à l’égard de qui (c), et avec quels effets (d)? »

a – Qui doit faire quoi ?

Considère-t-on seulement le champ d’action du maire ou doit-on y associer les autres autorités
compétentes susceptibles de prévenir les risques sur le territoire de la commune ?
La réalisation du risque est l’occurrence d’un problème – un événement non souhaité - dans l’état de
marche du système territoire. Cet événement non souhaité va porter atteinte au bon fonctionnement du
système, que ce soit une désorganisation dans sa gestion, des perturbations dans les communications,
une atteinte de la population ou l’arrêt d’une activité de production. La méthode doit donc permettre
au maire, et plus largement à toute personne assurant la continuité du territoire communal, d’identifier
des risques et des scénarios d’accident sur sa commune. L’ensemble des risques sera donc considéré,
et pas seulement ceux sur lesquels le maire ou les services techniques communaux peuvent agir.

Seules quelques méthodes permettent d’identifier et d’analyser les risques avec une vision globale et
systémique de l’objet étudié. Certaines s’intéressent plus particulièrement aux dysfonctionnements des
organisations (cindyniques) alors que d’autres se focalisent sur des systèmes techniques (MADS-
MOSAR ; MADS : méthodologie d’analyse de dysfonctionnement des systèmes, MOSAR : méthode
organisée systémique d’analyse des risques) ou socio-techniques.
Les Cindyniques permettent de déterminer les vulnérabilités d'une organisation face à une agression
(KERVERN G.-Y., L’archipel du danger, Introduction aux Cindyniques, Editions Economica, 1991,
444 p). Les cindyniques sont ainsi bien appropriées pour l’analyse des risques concernant la gestion
interne d’une organisation (entreprise, territoire,…). Mais, la méthode ne doit pas se limiter seulement
à ce type de risques. La méthode MADS-MOSAR permet l’identification et l’analyse des risques sur
des systèmes techniques en recherchant les dysfonctionnements techniques et opératoires d'une
installation ou d'un procédé dans un environnement défini. L’enchaînement des dysfonctionnements
peut conduire à des événements non souhaités. L'identification des scénarios d'accident permet le
choix, la mise en place et la validation de barrières de sécurité adéquates. Plus récemment, une
méthode d’analyse du système complexe de type « entreprise », inspirée de MADS-MOSAR et des
cindyniques, a été développée (DASSENS A., Méthode pour l’approche globale de l’analyse de
risques en entreprise, mémoire de thèse, discipline : Génie des Procédés, 2007, 275 p.). Un modèle du
processus de danger simplifié a été proposé avec les grilles sources de dangers correspondantes
(internes à l’entreprise pour les unes et liées à son environnement pour les autres).

Il convient de préciser la démarche adoptée pour déployer la méthode et la forme des résultats
attendus. La méthode globale d’analyse des risques développée dans le cadre de cette étude emprunte
les éléments théoriques des méthodes évoquées précédemment et plus particulièrement le modèle du
processus de danger. En effet, le modèle du processus de danger repose sur l’identification et l’analyse
des sources de danger. L’identification des risques à partir des sources de danger est plus simple pour
la personne chargée de mener l’analyse car les sources de danger (terrain instable, cavités souterraines,
stockage d’hydrocarbures, etc.) sont facilement identifiables et localisables sur le territoire objet de
l’étude.

L’objectif de la méthode est de fournir au responsable de la commune une vision globale des risques
sur le territoire, afin qu’il prenne les mesures qui s’imposent à son niveau, qu’il puisse transmettre les
informations pertinentes au préfet, aux services techniques mais également au ministre compétent si
besoin est. Il ne doit pas, non plus, être tributaire des informations éventuellement transmises par

9
l’administration d’Etat (préfet, ministère). Cela étant, elle peut être utilisée pour révéler les
considérations administratives qui auraient des effets pervers sur la prévention des risques. Par
exemple, une source de dangers peut en vertu de la loi et du règlement, relever de la compétence d’une
ou plusieurs autorités centrales ou locales, administratives ou techniques ce qui peut engendrer des
incohérences lors des opérations de prévention.

b – Par quel canal ?

Cette méthode a-t-elle pour seule finalité de créer un outil semi automatisé permettant d’établir le Plan
Communal de Sauvegarde ? Quelle sera l’interaction de la méthode avec les méthodes, protocoles,
dossiers actuellement utilisés ?
La méthode d’analyse des risques sur un territoire n’a pas pour finalité principale de créer un nouvel
outil opérationnel mais d’accompagner l’élu dans son analyse des risques. La méthode s’appuie sur
des grilles de processus de danger. Cette méthode structurée permettra d’atteindre une certaine
homogénéité dans le domaine de la gestion des risques et donc une plus grande clarté à la fois dans les
dialogues entre élus, à l’égard de l’administration déconcentrée mais également avec la population. Par
conséquent, elle pourrait autoriser une mise en cohérence des différents documents prévisionnels et de
planification ce qui fait cruellement défaut aujourd’hui. Il est malheureusement fréquent de constater
que, pour la même zone, les documents préfectoraux et municipaux n’identifient pas les mêmes
risques, et de se rendre compte que les uns et les autres n’en tirent aucune conséquence… Les
répercussions de cette situation lors de la gestion de crise procèdent de la mise en œuvre des
mécanismes de responsabilité pour dysfonctionnement des services.

c – A l’égard de qui ?

Le modèle systémique du territoire élaboré, reste à identifier dans cette perspective les sources de
danger susceptibles de bouleverser l’équilibre d’un fonctionnement « normal » et d’atteindre les
grands types de cibles définis plus haut. Les sources de danger doivent être hiérarchisées en fonction
des conséquences qu’elles pourraient engendrées sur les cibles : la population, les activités et les
échanges. Cette première hiérarchisation des cibles, fonction de la gravité des conséquences – mise en
danger de la vie d’autrui, conséquences financières importances - pourrait conditionner la mise en
place de moyens pour la maîtrise des risques (barrières de prévention et/ou de protection). Cependant,
derrière l’arbre se cache la forêt… autrement dit, derrière ces critères objectifs se cache des critères
subjectifs que la méthode n’est pas en mesure d’apprécier. Il n’appartient pas d’ailleurs à la méthode
de les apprécier sous peine d’être, en tant que telle, génératrice de responsabilité… Le concepteur de la
méthode ne peut prioriser les actions à la place de l’utilisateur disposant de sa propre expérience de
terrain. Le maire endossant la responsabilité de la prévention des risques, ne pourrait se voir imposer
une hiérarchisation des cibles qui ne correspond pas à la réalité communale.

d – Avec quels effets ?

Cette question renvoie inévitablement au feed-back de la méthode, on peut légitimement se demander


si elle a pour finalité de fournir un inventaire exhaustif des risques sur le territoire de référence. Pour
ce faire, doit-on considérer tous les risques ? Quels sont les enjeux à retenir ?

En réalité, la méthode ne prétend pas à l’exhaustivité et ne peut prétendre à l’exhaustivité sous peine
de devoir anticiper l’ensemble des risques connus … et inconnus, susceptibles de naître et se réaliser,
sur l’ensemble des territoires. En soi, cette démarche présenterait un risque à la fois pour le concepteur
de la méthode, qui verrait sa responsabilité engagée dès le premier dysfonctionnement (liste de sources
de danger proposée non exhaustive), et pour l’autorité territoriale qui ne pourrait pas se l’approprier en
fonction des dangers inhérents à son territoire. Par conséquent, toute opération de prévention serait
vaine et de nature à engager la responsabilité de la commune.

Dans cette optique, la grille de diagnostic de l’espace de danger du territoire procédant de la méthode
se veut souple et ouverte. Cette grille doit être utilisée et complétée utilement par le maire, et plus

10
logiquement par le bureau qui élaborera cette étude pour le compte de la commune afin de recenser
l’ensemble des sources de danger présentes sur le territoire étudié. Il conviendra probablement d’en
alléger l’interface et de rédiger un guide de l’utilisateur pour simplifier l’apprentissage et l’application
de la méthode. Il faudra éviter que les conséquences induites par la mise en œuvre d’une approche
globale et systémique pour piloter des systèmes complexes puissent être positives ou négatives
(VAUTIER J.-F., « Systèmes complexes – Présentation générale », Techniques de l’Ingénieur, AG
1500, 2001, 7 p.). Si elle permet aux utilisateurs de la méthode de mesurer plus globalement et
sereinement les effets des initiatives à prendre, elle peut également lorsqu’elle est mal présentée,
prendre les traits d’une véritable « pétaudière » requérant de déplacer des montagnes pour régler un
problème simple.

Partant du principe que la méthode ne fournit pas un inventaire exhaustif des risques, il convient
maintenant de s’appesantir sur les caractéristiques des risques mentionnés. Bien évidemment sont
répertoriés les risques naturels et anthropiques, mais seuls sont considérés ceux qui relèvent d’une
politique publique de prévention. En effet, la défaillance humaine, la négligence ne peuvent se
retrouver parmi les événements redoutés sous peine de dénaturer les grilles de processus de danger.
Par exemple, le risque engendré par la situation suivante n’est pas pris en considération par les grilles
de processus de danger dans la mesure où il n’y a pas de mise en cause de la personne publique ; un
enfant jouant avec un bâton sur une aire de jeux communale, et qui blesse un autre enfant. En
revanche, une enfant qui trouve la mort sur une aire de jeux communale, en tombant accidentellement
d’une buse en béton non scellée, que ses camarades de jeu s’amusent à faire rouler – la buse était
destinée à l’écoulement des eaux mais elle est utilisée par les enfants comme un élément de jeu –
constitue un risque à prendre en considération en raison de la responsabilité engendrée (CA Rennes, 9
janvier 2003, Patrick Perrin, non publié).

Enfin, la méthode n’a pas pour objectif de proposer les mesures techniques de prévention/protection à
mettre en place, une fois l’identification des risques réalisée. Elle ne peut que les suggérer en invitant
l’autorité publique à l’action. Toute obligation de faire dans ce domaine engagerait trop fortement la
responsabilité de la commune qui, par manque de moyens, ne peut répondre à toutes les demandes. De
la même façon que les cibles, les parades devront être hiérarchisées selon des critères que l’on imagine
objectifs mais dont la mise en œuvre est nécessairement subjective. On ne peut se départir de certaines
considérations sociologiques tendant à exposer que les décideurs politiques et les citoyens montrent
peu d’empressement à financer la prévention des risques, s’ils n’y sont pas poussés par des
prescriptions législatives et réglementaires ou par un accident. Les effets de la prévention ne sont pas
immédiats et peu spectaculaires ; ils ne sont pas relayés positivement par les médias pervertissant ainsi
l’action publique (PONTIER J.-M., « Le droit de la prévention des risques, droit en devenir des
sociétés développées d’aujourd’hui et de demain », préc.).

Le coût de la mesure technique est un critère pertinent conforté par la jurisprudence qui retient la
responsabilité communale lorsque ne sont pas prises les mesures de prévention en rapport avec les
moyens financiers de la commune (CE, 14 mars 1986, Commune de Val d’Isère c/ Madame Bosvy et
autres, préc.). A contrario, on ne pourra reprocher au maire l’absence de barrières coûteuses ne
pouvant être prises en charge par le budget de la collectivité. Il est vrai que la possibilité de constituer
des provisions pour risques dans le cadre du budget communal ou le transfert de certaines
compétences aux structures intercommunales, modifie considérablement la perception financière des
barrières à mettre en place. A noter cependant, que l’intercommunalité affecte les finances des
communes ce qui n’est pas sans conséquence quant aux moyens déployés dans le cadre de l’exercice
du pouvoir de police. Le relais est assuré par l’existence de fonds issus de sources de financement
diverses, comme en atteste l’existence du fonds de prévention des risques naturels majeurs relevant de
l’article L.561-3 du code de l’environnement. Ce fonds autorise le financement des quatre catégories
de mesures : les mesures d’acquisition des biens exposés, les mesures de réduction de la vulnérabilité,
les mesures d’évacuation et de relogement des personnes exposées, et les mesures d’information
(Circulaire interministérielle DPPR/SDPRM n°05-01, du 23 février 2005, sur le financement par les
fonds de prévention des risques naturels majeurs de certaines mesures de prévention). Lorsque le
financement de ces mesures concerne des biens particulièrement exposés, ces derniers doivent être

11
couverts par des contrats d’assurance incluant des garanties spécifiques (Les risques technologiques
sont soumis à un régime assuranciel spécifique depuis la loi n°2003-669 du 30 juillet 2003 relative à la
prévention des risques technologiques et naturels et à la prévention des dommages).
De façon générale d’ailleurs, lorsque le risque est assurable la mise en place de mesures techniques
n’est plus prioritaire pour l’édile alors que le risque n’a pas disparu pour autant. L’édile considère que
ce risque existant est pris en charge par un organisme tiers, capable d’assurer par des prescriptions
particulières une certaine forme de prévention.
In fine, un des critères qui permettra de prioriser l’action procède de l’existence d’une condamnation.
L’importance des dommages à réparer, le caractère fautif de l’inaction jetant l’opprobre sur l’élu, le
regard des médias sont autant de facteurs à considérer….
Le résultat de cette analyse conduit à diminuer considérablement le nombre de processus de danger
envisageables sur le territoire.

B – L’élaboration des grilles de processus de danger

1 – La présentation des grilles

Les grilles de processus de danger proposées dans la méthode font référence à un seul et même
modèle. Une représentation de ce modèle est donnée dans la figure 2. Il indique que tout risque résulte
de la présence d’une source de danger. La réalisation du risque correspond à l’occurrence de
l’événement redouté qui est l’ENS. Cet événement redouté se produit quand la source de dangers
inactive mais latente vient à s’activer pour donner lieu à un événement initial qui est le déclenchement
du processus. Cette activation de la source se produit quand des événements initiateurs se réalisent
(causes de déclenchement du processus). Ce déclenchement produit un flux qui peut être de différentes
natures (énergie, masse, information). Ce flux va générer dans l’environnement de la source de danger
un événement terminal qui est la conséquence du flux de danger généré par celle-ci. La figure 2
présente le modèle processus de danger ‘Inondation’ généré par la présence de la source de danger
‘Cours d’eau’.

Événement Evénement
initiateur initial
Source de
danger
Événement Cibles et effets
Flux de danger terminal

Événement Non Souhaité

Fortes
précipitations
Cours d’ eau

Biens matériels
Débordement endommagés,
noyades

Inondation

Figure 2 : Modèle du processus de danger utilisé par la méthode - exemple d’application pour
l’événement redouté Inondation

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A partir de l’étude systémique du territoire, 41 processus de dangers génériques ont pu être
élaborés à titre de modèle (tableau 1).

Familles de Evénements redoutés


risques
1 Mouvement de terrain
environn-ementaux
Risques naturels et

2 Inondation
3 Séisme
4 Sécheresse
5 Feux de forêts
6 Avalanche
7 Tempête
8 Fortes précipitations
9 Chute d’arbre, poteau, grue

Evénements redoutés
et industriels

10 Explosion
11 Dispersion de produits toxiques
12 Incendie
13 Perte de confinement
14 Accident nucléaire
15 Rupture de barrage/digue
16 Accident transport aérien
17 Accident transport terrestre
Risques technologiques

18 Accident transport maritime


19 Centrale électrique hors service
20 Coupure électrique générale
Station de traitement de l’eau potable hors
21
service
22 Coupure de l’adduction en eau potable
23 Coupure des réseaux télécoms
23 Manque de combustibles
24 Coupure des voies de communication

Evénements redoutés
écono-miques

25 Destruction des récoltes


Risques

26 Paralysie de la production
27 Produits invendables
28 Baisse des revenus
29 Augmentation des dépenses

Evénements redoutés
30 Violences urbaines
sociaux et
sanitaires
Risques

31 Epidémie
32 Canicule
33 Criminalité – Drogue – Prostitution
34 Attentat

Evénements redoutés
organ
politi

tionn
ques

isa-
es

et

35 Crise du logement
36 Exode

13
37 Fermeture d’entreprises
38 Départ des services publics
39 Saturation des hôpitaux
40 Impuissance des secours
41 Manque d’entretien des infrastructures

Tableau 1 : Liste non exhaustive des processus de danger proposés par la méthode
(suivant les grandes familles de risques)

Ces processus sont détaillés sous la forme de grilles. La plupart des éléments de ces processus
(événements, sources de danger, effets sur les cibles) ont été indexés afin de permettre plus aisément la
construction de scénarii. Ces processus sont pour une grande majorité tirés d’ouvrages traitant du
risque sous un angle social et géographique (CERTU, Risque industriel et territoires en France et en
Europe – Etat des lieux et perspectives, Editions TEC & DOC, 2003, 123 p. ; CHAMPON M.,
DOUARD P., SANSON C., Les collectivités locales et les risques naturels, Editions Dexia, Coll.
Action locale, 2003, 223 p. ; DAUPHINE A., Risques et catastrophes, Editions Armand Colin,
Collection U, 2004, 288 p. ; DUBOIS-MAURY J., CHALINE C., Les risques urbains, Editions
Armand Colin, Collection U, 2002, 208 p. ; DOURLENS C., VIDAL-NAQUET P., La ville au risque
de l’eau, Editions l’Harmattan, Coll. Logiques sociales, 1992, 128 p.)

Les grilles se lisent horizontalement (voir l’exemple présenté dans le tableau 2). La première colonne
indique le sous-système d’origine du processus de danger. Il s’agit généralement de celui abritant la
source de dangers considérée. Viennent ensuite le numéro et le nom de l’événement redouté issus du
processus. La quatrième colonne de la grille indique les événements initiateurs susceptibles d’activer
la source de dangers considérée (présentée dans la cinquième colonne). Les événements terminaux, qui
découlent de son activation, sont présentés dans la sixième colonne, et leurs effets sur certaines cibles
sont notés dans la dernière colonne.

L’exemple de processus de danger correspondant à l’événement redouté Explosion est présenté dans
le tableau 2. L’une ou l’autre des sources de dangers CT_11 (stockage explosif) ou CT_28 (réseau de
gaz), inactive initialement c'est-à-dire qu’elle est présente sur le territoire mais n’a pas conduit à
l’événement redouté correspondant, peut être activée par différents événements initiateurs (ET_29 :
défaillance de procédé, ET_29 : produit non confiné, ET_05 : point chaud, ET_11 : sollicitation
thermique, etc.) provoquant différents événements terminaux (ET_30 : explosion, ET_10 : missiles,
ET_10 : onde de choc, etc.). Les effets sur les cibles concernent la population mais également
l’environnement, les habitations et ouvrages.

Evénement Evénements Sources de Evénements


Effets sur cibles
redouté initiateurs dangers terminaux
Fortes sollicitations
ET_29 : Défaillance thermiques et
Risques technologiques et

de procédé mécaniques sur les


ET_29 : Produit non ET_01 : Explosion structures ;
Industriels

confiné CT_11 : ET_24 : Missiles Point chaud ;


ET_05 : Point chaud Stockage ET_10 : Onde de choc Destructions et
ET_11 : Sollicitation explosible ET_11 : Sollicitation détériorations aux
10
Explosion thermique thermique habitations, aux
ET_20 : Surpression CT_28 : ET_20 : Surpression entreprises, aux
ET_02 : Incendie Réseau de gaz ESS_21 : Nombre de ouvrages (ponts,
ESS_01 : blessés important routes, etc.) ;
Malveillance Morts,
ESS_02 : Imprudence ensevelissement,
personnes blessées ;

Tableau 2 : Exemple de grille de processus de danger : événement redouté Explosion

14
Les grilles de processus de danger proposées pour la méthode rappelons-le ne prétendent pas à
l’exhaustivité. En effet, cette exhaustivité conduirait à décrire «l’arbre des possibles» sur l’ensemble
d’un territoire. Les grilles constituent avant tout un canevas de pensée et un modèle à compléter selon
les besoins de l’utilisateur. La plupart des processus génériques applicables à une grande majorité de
commune ont cependant été rédigés, permettant de construire très rapidement des processus et
d’envisager des sources de dangers qui n’avaient pas été précédemment considérées.

Le diagnostic effectué à partir de la fiche de recensement des sources de danger autorise l’analyste à
réduire considérablement le volume de ces grilles dans la plupart des cas. En effet ne seront conservés
que les processus dont les sources de danger sont présentes sur le territoire étudié. Si tel n’est pas le
cas, c’est-à-dire si l’ensemble des processus de danger est maintenu par l’analyste, la hiérarchisation
sus évoquée s’impose. Il ne s’agit pas de décourager l’élu mais de lui démontrer l’utilité d’une
approche globale d’analyse des risques. Finalement, si cette approche est tronquée elle sera
déconnectée de la réalité.

D’ailleurs, les processus de danger ne représentent qu’une petite partie de la méthode. La puissance de
cette dernière provient également du fait qu’elle permette la construction rapide de scénarios
impliquant plusieurs processus de danger.

2 – La construction de scenarii

Les processus considérés de manière linéaire et indépendante sont faciles à répertorier sur un territoire
particulier. Evaluer indépendamment chaque source de danger et ses conséquences immédiates ne
nécessite pas un travail très fastidieux. En revanche, lorsque sont examinés les effets dominos entre
sources de danger et entre sous-systèmes (impact d’un processus de danger dans le sous-système
économique sur le sous-système technique, des choix politiques sur l’environnement, …), il devient
très difficile de s’y retrouver. Les grilles de la méthode ont été construites pour permettre l’assemblage
simplifié de processus en scénarios, et mettre leur édification à la portée d’un élu. L’événement
terminal (conséquence) d’un processus peut se révéler être un événement initiateur (cause) d’un autre
processus. Des chaînes de causalité liant différents processus peuvent ainsi être édifiées (voir exemple
donnée dans le tableau 3).

15
Événement Événements Sources de Événements
F Effets sur cibles
Redouté initiateurs dangers terminaux
EN_14 : Fortes Destructions et détériorations aux
habitations, aux entreprises, aux
précipitations ouvrages (ponts, routes, etc.)
EN_02 : Débordement
ET_13 : Rupture de Dommages au bétail, aux cultures
CT_01 : Cours
digues/barrage
d’eau EN_01 : Ruissellement Inondation des voies terrestres
RN 2 Inondation EN_03 : Embâcle Endommagement, destruction de la
EN_10 : Pollution de
CT_20 : Sols l’eau flore et de la faune, disparition du
EOP_02 : Réseau sol cultivable, pollutions diverses,
imperméabilisés dépôts de déchets, boues, débris,
d’assainissement
… etc.
pluvial saturé
Morts, noyade, personnes blessées,
… isolées ou déplacées

Événement Événements Sources de Événements


F Effets sur cibles
Redouté initiateurs dangers terminaux

ET_25 : Station de
traitement HS
Pénurie en eau potable
Coupure ET_27 : Perte de l’AEP
EN_10 : Pollution de l’eau
de Manque en eau d’extinction
CT : Réserve en
RT 22 l’adduction EOP_14 : Bornes
EN_03 : Réseau AEP eau propre Manque en eau de proscess
d’eau incendie HS
endommagé
potable …

Tableau 3 : Construction de scenarii couplant deux processus

Plus généralement, il suffit de reprendre les événements terminaux d’un processus et d’identifier dans
quels processus ils apparaissent en tant qu’événements initiateurs pour construire des arborescences de
causalités plus compliquées. Cette étape peut être réitérée autant de fois qu’un couplage existe. La
figure 3 schématise un ensemble d’enchaînement de processus, sous la forme d’une arborescence, qui
conduisent à l’événement redouté ‘Inondation’.

Il est possible de construire un très grand nombre de scenarii afin d’évaluer par exemple, la
qualité des mesures de sécurité mise en place sur la commune, de repérer d’éventuelles failles
sur des installations sensibles, ou répondre à des exigences administratives (pour la rédaction
d’un Plan Communal de Sauvegarde par exemple).

16
Fonte
des Débris
neiges

Ravinement Choc Fortes Marée Chute Effondrement


précipitations d’arbres pont

Rupture Crue Embâcles


de digue

Débordement

Inondation

Figure 3 : Arborescence représentant des scenarii pour l’événement redouté Inondation

La construction de ces scenarii permettra de constater et peut être de remédier, aux


dysfonctionnements existants de nature à remettre en cause toute opération de prévention efficace,
mais également toute gestion d’une situation de crise. Un évènement initiateur ou terminal peut relever
de la compétence de plusieurs autorités amenées à agir en même temps, mais pas forcément de
concert. L’absence de cohérence fait obstacle à une quelconque action de prévention, et bien plus
encore à toute action correctrice. A titre d’exemple, il n’est pas aisé de dénombrer les textes faisant
référence aux personnes qui ont la responsabilité d’éviter les embâcles ou de financer l’entretien des
cours d’eau (Voir sur ce point, les articles L.556, L.557 du code civil, les articles L.215-14, L.215-15,
L.215-16 du code de l’environnement, l’article L.2124-11 du code de la propriété des personnes
publiques, CAA Bordeaux, 2 mai 2007, Mme Catherine X., req. n°04BX00940 et CAA Marseille, 24
juin 2003, Commune de Bollène et Syndicat intercommunal pour l’aménagement et l’entretien du
réseau hydraulique du Nord Vaucluse, req. n°01MA01940). La complexité de la réponse à cette
question suggère fortement une simplification du droit notamment sur les événements les plus
fréquents ou les plus graves ce qui suppose d’établir précisément leur probabilité d’occurrence et leur
gravité. Dans l’attente, la méthode globale d’analyse des risques permet au maire de prendre
conscience des dysfonctionnements afin de ne pas avoir à les gérer en situation de crise et d’en
assumer la responsabilité.

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