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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ecole Nationale Des Ingénieurs de la ville Abdelmadjid Meziane


Tlemcen

DIRECTION DE LA FORMATION CONTINUE ET COOPERATION

COURS : GESTION ENVIRONEMMENTALE


DANS LE MILIEU URBAIN

Formatrice : Mme Boughrif Samira


PLAN DU COURS  :

Présentation du cours, gestion environnementale dans le milieu urbaine

Avant-propos

Introduction de la question environnementale : quels enjeux, acteurs, outils ?

Ville durable ou ville résiliente ?

Ecosystème urbain et enjeux de planification d’un environnement urbain viable 

Etalement urbain: défintions, concepts, enjeux et méthodes

Etalement urbain: changement d’usage des sols et fragmentation du paysage


1. Présentation générale du cours, gestion environnementale et
développement urbain durable :

Description du cours :

- Application des concepts écologiques à l’intervention sur les milieux


urbains. Intégration de valeurs et des contraintes du développement
durable dans l’intervention urbanistique.
- Acquisition d’une connaissance opérationnelle des outils.
- L’urbanisme et la contrainte environnementale.
- Politiques, programmes et instrumentations de gestion des milieux et
de contrôle de la qualité de l’environnement.
- Étude de cas.
1. Présentation générale du cours, gestion environnementale et
développement urbain durable :

Les principaux objectifs du cours permettent :

- de cerner l’ampleur et la diversité des grands enjeux


environnementaux contemporains (problèmes de qualité de l’eau,
inondations, qualité de l’air, qualité des sols dans le contexte des
changements climatiques).
- de comprendre les concepts clefs de la gestion environnementale,
de même que l’importance de celle-ci.
- d’avoir de solides connaissances théoriques, pratiques et de cas
d’études internationaux.
- d’analyser et appliquer les concepts et outils de la gestion
environnementale à des enjeux environnementaux contemporains.
AVANT PROPOS :

« Le printemps silencieux … »

« Il était une fois une petite ville au cœur de


l’Amérique où toute vie semblait vivre en
harmonie avec ce qui l’entourait. » Mais
l’harmonie va faire place à l’inquiétude. « Un mal
étrange s’insinua dans le pays, et tout commença
à changer (…) Il y avait un silence dans l’air. Les
oiseaux par exemple – où étaient-ils passés ? »
AVANT PROPOS :

« Le printemps silencieux … » Rachel Carson ( 1907-1964)

Lorsque paraît « Printemps silencieux », Rachel


Carson (1907-1964) est a 54 ans. Elle a
commencé sa carrière comme biologiste marine
et a déjà écrit trois best-sellers, dont « Cette mer
qui nous entoure » (The Sea Around Us, Oxford
university Press, 1951).

Lorsque paraît « Printemps silencieux », Rachel


Carson est à 54 ans. Elle a commencé sa carrière
comme biologiste marine et a déjà écrit trois
best-sellers, dont « Cette mer qui nous entoure »
(The Sea Around Us, Oxford university Press,
1951).
2- Introduction de la question environnementale : quels enjeux,
acteurs, outils ?

Deux phénomènes planétaires : le changement climatique et la croissance démo-


graphique urbaine, s’apprêtent à avoir un impact majeur chez les populations du
monde entier, dans les pays developpés et les pays en developpement. Pour nous y
préparer nous devons mieux les comprendre.
Quelles seront les conséquences environnementales de l’expansion urbaine?
Comment la gestion du territoire va-t-elle transformer les villes ?
3 – Ville durable ou ville résiliente ?

Deux notions floues mais souvent invoquées, ce qui nécessite de clarifier leurs
acceptions et leur possible articulation. Les acceptions originelles de la notion de
durabilité et les diverses définitions de la résilience qui amènent à choisir ici une
approche relativement technique pour en garantir l’opérationnalité, feraient de la
première un idéal urbain à atteindre, de la seconde, un outil, un moyen de concrétiser
cet idéal car « les aspirations non-focalisées de la durabilité sont incluses dans la
notion de résilience – la capacité de persister et de s’adapter » (Adger, 2003).
3-1 La durabilité urbaine :

Le développement durable, dans sa définition première, a


pour objectif de ne pas compromettre le développement
des générations futures tout en corrigeant les formes
actuelles d’inégalités de développement entre les
territoires. Le développement durable serait alors
l’articulation d’un principe objectif d’interdépendance et
d’un principe normatif d’équité spatiale et temporelle.
(Laganier, 2002)
En outre, la dialectique entre les notions de durabilité et
de perturbation n’est pas évidente compte-tenu des
échelles temporelles auxquelles elles font références
(temps long et temps court) et des valeurs qu’elles
mobilisent. Même si l’émergence de la notion de durabilité
coïncide avec l’émergence de la « société du risque »,
aujourd’hui le volet « gestion des risques » bien que
transversal et s’inscrivant dans la durée, est loin d’occuper
une place centrale dans le développement durable
(Casteigts, 2008).
3 –2 La résilience urbaine :

« Lieux majeurs de toutes les accumulations


matérielles, sociales et économiques, les villes sont au
cœur de la question des changements climatiques. Leur
avenir dépendra de notre capacité à inventer des
espaces urbains habitables, justes et résilients. Les
auteurs font ici le pari d'une action collective capable
de transformer les menaces en force constructrice, de
maîtriser la vulnérabilité des espaces urbanisés tout en
renforçant leur résilience. Pour ce faire, il faut
comprendre les formes et les structures de la ville
contemporaine, afin d'orienter les politiques et la
planification territoriale. » Isabelle Thomas et
Antonio Da Cunha, ville résiliente, 2017.
3 –2 La résilience urbaine :

Différente acceptions du mot résilience :


- Définition traditionnelle : temps de retour à l’équilibre après
un choc.
- définition qui prévaut aujourd’hui : capacité d’un système à
intégrer dans son fonctionnement une perturbation (risque ou
crise).
Il en découle différentes manières de considérer le risque.
Attitudes face au risque :
  Résistance  Adaptation 
- Maintien - Réajustement
- Retour à la situation antérieure - Transformation
- Eliminer le risque -composer avec le risque
- Défendre à tout prix - Prendre un nouveau départ

La résilience est classiquement décrite comme la capacité de récupération à


la suite d’un choc, qu’il s’agisse d’une catastrophe ou d’une crise.
3 –2 La résilience urbaine :

Le concept de résilience
réinterroge la façon de
penser le système urbain et
ses perturbations.

La résilience urbaine dépend


de la manière dont le risque
est intégré au système
urbain

•Combattre le risque
- Les aménagements de type défense créent un sentiment de sécurité,
Mais illusoire et dangereux car une protection totale est impossible du fait de l’imprévisibilité des
aléas.
•A l’opposé, accepter le risque
« Le risque fait partie des fondements de la ville résiliente, tout comme les ressources qui peuvent
s’en dégager. La crise n’est plus la conséquence indésirable de l’échec de mesures préventives. Au
contraire, elle est révélatrice d’opportunités… » (Marco Stathopoulos, 2011)
3 –3 La ville durable doit être résiliente :

La résilience comme capacité d’un


système à s’adapter aux perturbations
apparaît ainsi mieux à même de
satisfaire le besoin d’opérationnaliser la
ville durable.

La résilience se présente ainsi comme


un moyen de réaliser la durabilité.

Caractéristiques des deux notions :


RESILIENCE DURABILITE
- Universel - Antropocentré
- Objectif et Descriptif - Subjectif et normatif
- De temps long et de temps court - De temps long
- Un moyen - La finalité
4- Ecosystème urbain et enjeux de planification d’un environnement
urbain viable :

La ville est un système complexe et


dynamique, un paysage hautement
hétérogène et «  un macro-écosystème »
original vu par l’écologie urbaine.

Elle est une concentration d’habitants,


un milieu de fonctions croisées dans
lequel s’exercent la plupart des
activités humaines (habitat, commerce,
industrie, éducation, politique,
culture), sans cesser d’être une
confluence d’enjeux (Ferras, 1990).

La ville, ne se définissant plus comme une simple unité géographique séparée de son
environnement périurbain, ne se conçoit plus en dehors de son environnement.
L’écologie du paysage considère la ville comme un paysage spatialement hétérogène composé de
multiples taches qui interagissent entre elles à l’intérieur de la ville comme au-delà de ses limites
(Wu, 2008).
4-2 Définition de concepts :

Les écosystèmes sont des ensembles qui


sont constitués d’une biocénose
(ensemble des populations végétales,
animales et microbiennes, rassemblées
dans un milieu déterminée) et d’un
environnement définit par le sol, le
climat, l’eau, …

Un écosystème peut être de taille variable. En effet, un arbre, une forêt, un étang, une biorégion
peuvent tous être étudiés comme un écosystème à part entière. Les limites spatiales de
l’écosystème sont uniquement une convention théorique. En réalité, les écosystèmes ne sont pas
des systèmes isolés. Ils interagissent entre eux, l’un est inclus dans l’autre.
4-2 Définition de concepts :

A l’intérieur même de l’écosystème, les


espèces ont des relations ou échanges
entre elles. Ces relations peuvent être
bénéfique (symbiose), néfaste
(compétition, prédation) ou neutre. Le
plus souvent ces liens sont d’ordre
alimentaire et nous pouvons
différencier les espèces présentes dans
un écosystème en trois catégories :

- les producteurs (les plantes) : qui consomment la matière minérale et produisent la matière


organique
- les consommateurs (les animaux) : qui peuvent être de 1er ordre (se nourrissant de plantes) ou
de 2ème ordre (carnivores)
- les décomposeurs (les bactéries et champignons) : qui dégrade nt les matières organiques des
deux autres catégories d’espèces et les restituent au milieu.
4-3 Ecosystèmes naturels :

La mort des producteurs et consommateurs permet de retourner une grande masse de


matière organique (la matière fabriquée par les espèces vivantes) vers leur environnement.
Cette matière est décomposée par des organismes (coléoptère, vers de terre, …) en micro-
produits complexes. Ces micro-produits sont par la suite métabolisés par les champignons
et les bactéries. Ces décomposeurs jouent un rôle principal sur la restitution d’éléments
nutritifs sur l’environnement et ainsi maintenir l’équilibre de l’écosystème.
4-3 Ecosystèmes urbains :

Les écosystèmes urbains se composent de consommateurs ne contiennent que très peu ou


pas de producteurs (industries) ou de décomposeurs (centrale de tri et de traitement de
déchets). Ainsi, afin de subvenir aux besoins des consommateurs les villes nécessitent non
seulement de ressources mais aussi de producteurs (usines souvent délocalisées en Asie du
Sud-Est) et des décomposeurs (exportation et rejet de déchets en Afrique et Asie du Sud)
provenant en dehors des limites « administratives » de la ville.
4-3 Ecosystèmes ruraux :

Un écosystème rural conserve une grande partie de ses caractéristiques naturelles et qui, en
même temps, a été modifié et adapté par et pour les êtres humains, comme les villes et les
villages. Les habitants de ces zones sont principalement engagés dans les activités agricoles,
d'élevage et de culture, tandis que l'activité industrielle est de moindre importance, étant
de type traditionnel et à faible rendement. En outre, les machines et les outils utilisés sont
généralement rudimentaires, l'environnement n’est généralement pas aussi dégradé ou
pollué.
5- Etalement urbain: enjeux et méthodes :

Pour répondre à ses propres besoins, la ville grandit ; faute de disponibilité foncière dans
ses limites, elle s’étale ( Nicot, 1996), par conséquent la frontière de la ville se trouve
continuellement repoussée plus loin.
L’étalement urbain ou «  urban sprawl » en anglais correspond à un phénomène
d’accroissement de la ville au-delà de son territoire initial.
5- Etalement urbain: enjeux et méthodes :

L’Agence Européenne pour l’Environnement, AEE, souligne dans son rapport «  urban sprawl
in Europe » que l’étalement urbain est une forme récente et « spontanée » de l’expansion
ou la croissance des villes «  se caractérise par l’apparition et le developement de zones
résidentielles discontinues, dispercées à faible densité, à l’intérieur de zones à finalité
agricole situées autour et à proximité des villes , (mitage) ».
5-1 Modèles d’étalement urbain :

L’étalement urbain est à la fois un état, une réalité matérielle ( des surfaces urbanisées) et
un processus. Enault (2003), considère la ville comme un foyer émetteur capable de
convertir des espaces ruraux en surfaces urbaines. Selon les études, on distinque cinq type
d’étalement urbain. 
5-1 Modèles d’étalement urbain :

«  La transformation s’opère par simple contact entre l’agglomération et la campagne, mais


également par échauffement. Ainsi le foyer urbain polarise un large périmètre rural dont le
potentiel de croissance décroit à mesure que l’on s’éloigne du centre de la ville. Tel un feu
de forêt, la ville consume les surfaces les plus proches tout en envoyant des mèches
enflammées sur de longues distances. Ces derniers sont à l’origine de nouveaux feux
secondaires agissant comme le foyer principal. Tout comme un processus de diffusion
classique, l’étalement urbain procède donc par contagion » Enault (2003), .
5-2 Facteurs, impacts et enjeux de l’étalement urbain :

Historiquement, la croissance démographique a été longtemps considérée comme moteur


principal de la croissance des villes, ( Ewing, 1994). Aujourd’hui, la situation est différente,
l’étalement urbain étant observé même là où la pression démographique est faible, comme
cela est constaté en Europe. Ainsi le developpement de l’automobile, la raréfaction et le prix
du foncier dans les centres- villes, l’étalement résidentiel ancré dans le désir des ménages de
s’installer loin des centres-villes enquête de nouveaux style de vie, et le developpement des
zones d’activités associé à la performance des réseaux de transport sont à l’origine de
l’expansion des villes.
5-3 conséquences de l’étalement urbain:

L’étalement urbain, par sa rapidité et sa canstance menace l’équiliblre environnemental, social


et économique des pays. Les conséquences de l’étalement urbain sont nombreuses, il est un
vrai défi au developpement durable ; il accélère la consommation des espaces voués à
l’agriculture dans les zones périurbaine, entraîne une ségrégation socio-spatiale, représente un
coût économique et surtout entaîne des problèmes environemmentaux, en particulier en
menaçant la biodiversié.
5- 4 Etalement urbain : Changement d’usage des sols

Les changements d’occupation et d’utilisation du sol sont le résultat d’interaction espace-


société. Ces interactions complexes et de nature différente agissent à des échelles d’espace et
de temps différentes.
Une grande variété de modèles de changement d’occupation et d’utilisation des sols existent
pour simuler l’évolution des paysages urbains. Ces modèles différent, que ce soit au niveau de
leurs objectifs, de leur structure, de leur représentation de l’espace et du temps ou de leur
implémentation. Ces modèles sont généralement orientés vers l’explication de la croissance
urbaine que sa prédiction.
5- 5 Etalement urbain : fragmentation du paysage

Figure : Imperméabilisation des sols et fragmentation du paysage par l’urbanisation

Le processus d’urbanisation induit des modification profondes de l’espace et introduit des


changement généralement irréversibles, notamment au niveau environnemental. Il modifie le
paysage dans sa composition et sa structure. L’artificialisation du territoire, resultant du
developpement des réseaux de transport, des zones d’activités et de l’étalement résidentiel,
est responsable des changement d’occupation des sols et de la fragmentation du paysage qui
entraîne la fragmentation et l’isolement de l’habitat « naturel ».
5- 6 Etalement urbain : fragmentation du paysage

Figure : Cinq processus (dissection, fragmentation, perforation, shrinkage, attrition) conduisant à une
détérioration progressive de la structure spatiale d’une tache d’habitat naturel

La fragmentation implique des mécanismes qui entraînant un manque de connectivité qui


provoque une altération des processus écologiques ( Serrano et al, 2002). En effet la
fragmentation correspond à une interruption de la continuité de l’organisation spatiale.( Lord
et Norton, 1990).
5- 7 Etalement urbain : fragmentation du paysage

Figure : Processus de perforation d’un habitat naturel par formation de trouées

De façon générale la fragmentation implique deux processus concomitant : le morcellement


des habitats naturels et la réduction de leur superficie. La fragmentation impliquela division
d’un objet appelé « tâche » ou habitat en écologie du paysage, en un nombre de petits
fragments. En effet dans un paysage, plus les tâches sont petites et dispercées, plus la
fragmentation est qualifiée d’importante.
5- 8 Etalement urbain : Pistes de solutions :

Des auteurs nord américains proposent quelques pistes. Les décideurs locaux peuvent choisir
parmi plusieurs types de politiques de réduction de l’étalement urbain.
Premièrement, les prescriptions en matière d’aménagement du territoire, telles que les
règlements de lotissement, les dispositions de zonage, les limites des permis de construire et les
limites de la croissance urbaine peuvent interdire ou orienter la croissance loin des
emplacements indésirables.
Deuxièmement, les politiques incitatives : en termes d’imposition, de groupements de maisons,
de primes de développement, et de transfert des droits de développement des zones rurales
vers les zones urbaines. Ces techniques doivent encourager la limitation de la croissance dans
des zones situées en périphérie des quartiers centraux.
Troisièmement, les politiques axées sur les infrastructures, telles que des investissements à
rester pour des publics cibles, des programmes d’améliorations du bâti. Le processus de
développement des services urbains peuvent offrir des approches proactives pour orienter la
croissance hors des zones sensibles à l’environnement.
Quatrièmement, les techniques d’acquisition de terres, qui vont de l’achat simple et payant de
parcelles aux servitudes de conservation, permettent aux administrations locales d’acquérir et
de protéger des zones d’importance écologique.
Enfin, les programmes d’éducation et de sensibilisation visant à aider divers publics à
comprendre les effets néfastes de l’étalement urbain et les moyens de l’atténuer peuvent
également être utiles.
 

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