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Préparé par :
Le Professeur Lusamba Kibayu Michel
La planification urbaine traduit la volonté des hommes d'organiser leur espace en fonction
d'un projet déterminé et aussi de contingences diverses : climatiques, économiques, politiques,
sociales, culturelles voire religieuses.
Le but de la planification urbaine est de coordonner le développement et la création des
villes, dans le respect du cadre de vie des habitants actuels ou futurs, ainsi que de l'équilibre
nécessaire entre des populations, des activités et des équipements (espaces publics, espaces
verts, réseaux d'eau potable, d'assainissement, éclairage public, électricité, gaz, réseaux de
communication).
Ce principe a aussi prévalu en Côte d’Ivoire pour la construction dans une zone forestière de
la ville de Yamoussoukro et en République Démocratique du Congo pour la construction de la
ville de Gbadolite.
2° Principe du libéralisme capitaliste et démocratique
L’Etat recherche ici le concours effectif de la population dès lors qu’il se décide d’élaborer le
plan d’aménagement de l’espace dans lequel évolue cette population. Cette façon d’opérer
aboutit à un aménagement concerté qui prend simultanément en considération les aspirations
de tous les concernés par le plan à élaborer.
Ce qui permet ainsi à éliminer certains écueils ou déboires qui souvent sont à l’origine de
disfonctionnement des espaces ayant fait l’objet d’aménagement.
particuliers, etc. (Jean Nzisabira, sd, p. 11). Elle dégarera ensuite les carences et les besoins
dans ce secteur.
Dans ce diagnostic partagé, il faudra aussi mener quelques inventaires du côté de l’offre des
milieux physique, naturel, humain et paysager. Les inventaires des sensibilités et des
potentialités du milieu physique (géologie et géomorphologie) doivent être faits. Il faudra
ensuite entreprendre - l’inventaire et l’évaluation des éléments naturels tels que la flore, la
faune et de leurs relations écologiques, - l’inventaire et l’évaluation des constructions
humaines (habitat, voiries, patrimoines), - et enfin l’analyse des sensibilités de
l’environnement visuel (paysage) restitué dans sa dynamique évolutive (lignes de force,
critères de lisibilité, …).
c. Constitution des deux documents de travail : des plans-masses : Après un examen de la
demande (sociale, économique et urbanistique) et l’offre du territoire (physique, naturel,
humain et paysage), deux plans-masses sont établis. Le premier plan-masse « 3 » informe sur
les situations existantes et les tendances évolutives suivant les fonctions du territoire. Le
deuxième plan-masse « 3’ » renseigne sur les sensibilités et les potentialités du milieu suivant
les fonctions du territoire. Il est mal sain de se lancer dans un projet du territoire tant qu’on
n’a pas les deux types d’informations susmentionnées. Celles-ci sont donc déterminantes pour
formuler un programme durable du développement territorial.
d. Elaboration d’un avant-projet de schéma-directeur. La confrontation des deux plans-
masses esquissés précédemment va donner naissance à un avant-projet du schéma directeur
d’aménagement. Autrement dit, l’avant-projet de schéma directeur est le produit de la
confrontation entre la demande de satisfaction des besoins et l’offre du milieu. Cet avant-
projet issu de diagnostic partagé peut subir des turbulences extérieures. Ces turbulences
peuvent provenir soit des contestations des acteurs qui n’ont pas pris part aux négociations et
à la réalisation de l’avant-projet territorial, soit des catastrophes naturelles (érosions,
tremblement de terre). Il faut en tenir compte. Dans ce cas, deux itinéraires sont possibles : (I)
on poursuit le chemin de réalisation du programme normalement, (II) on remet en cause
l’avant-projet territorial et on consulte à nouveau l’équipe partenariale.
e. Avant-projet du schéma directeur d’aménagement communal.
L’avant-projet doit être soumis à l’appréciation de tous les acteurs ayant participé aux
premières négociations. C’est ici où l’appel à la reconnaissance du projet est lancé. Après
avoir été gracié par tous les acteurs fonciers, le projet territorial devient un outil de gestion
effectif revêtant ainsi la force de la loi. On peut l’appeler schéma particulier d’aménagement
du territoire.
f. Schéma particulier d’aménagement communal.
En tant qu’un instrument de gestion foncière, ce schéma directeur d’aménagement stipule un
plan d’occupation du sol qui absorbe de façon optimale toutes les évolutions attendues, assorti
d’outils nécessaires à sa réalisation.
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g. Réalisation, suivi et contrôle. Cette phase sera confiée à deux groupes d’acteurs
fonciers. Le premier groupe composé d’experts d’urbanisme et des affaires foncières se
charge de la matérialisation du plan particulier d’aménagement (viabiliser le site). Dans
l’entretemps, le second groupe composé du reste d’experts de l’équipe partenariale suit et
contrôle l’exécution des travaux de viabilisation du site. L’opération consiste ici à vérifier si
les recommandations de l’équipe partenariale sont observées.
Schéma de production d’espace intégré
Les particuliers, quant à eux, sont représentés soit par des personnes physiques, soit par des
personnes morales qui sont toutes propriétaires des portions de terre de l’espace de la ville.
Mazal avec sa concession près du cimetière de Kinsuka et l’ex. Chauffeur, l’ex. Médecin et
directeur du cabinet du Président Joseph Désiré Mobutu avec leurs concessions ont été
considérés comme maîtres d’ouvrage dès lors qu’ils se sont engagés à faire faire les plans
d’aménagement de leurs propriétés foncières situées entre Masanga mbila et la Cité Verte.
Enfin, Le maître d’œuvre est la personne, morale ou physique, publique ou privée, chargée
de traduire en termes techniques les besoins du maître d’ouvrage et de les faire réaliser
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(conception des cahiers des charges, passation des marchés et rédaction des contrats,
surveillance des travaux et des prestations, réception des ouvrages...).
Un plan local d’aménagement est établi pour le territoire des villes ainsi que des localités. Ce
plan est établi par le commissaire de district pour les villes et par le gouverneur de province
dans les autres cas.
Le plan local d’aménagement figure notamment :
a. l’affectation générale des diverses zones du territoire à l’habitation, à l’industrie, à
l’agriculture ou au tout autre usage, cette affectation pouvant impliquer des restrictions à
l’exercice du droit de propriété, l’interdiction de construire y comprise ;
b. les emplacements approximatifs réservés à une affectation déterminée, tels que champs
d’aviation, jardins publics, squares, plaines de sports et de jeux, parcs et espaces libres divers,
zones vertes, réserves boisées, établissements culturels, édifices, services publics,
monuments ;
c. le réseau existant de la voirie principale par terre, par rail et par eau, le tracé approximatif
des modifications essentielles à apporter à ce réseau, ainsi que celui de nouvelles voies
principales à créer.
Dans l’organisation de l’espace urbain, on parle très souvent – des plans d’aménagement
urbain et – des plans de réaménagement urbain.
- Les plans d’aménagement de l’espace s’appliquent sur les sites vierges c’est-à-dire les
sites n’ayant pas encore reçu une occupation quelconque de la population. Ces plans
sont plus faciles à réaliser et à maîtriser. Les sites sont moins exposés aux contraintes
si ce n’est celles imposées par la nature ou par la topographie c’est-à-dire des
contraintes physiques uniquement ;
- Les plans de réaménagement de l’espace s’appliquent sur des sites déjà occupés par la
population. Les sites posent ici toute une série de problèmes qu’il faut résoudre au
préalable avant d’engager la matérialisation du terrain. Parmi ces contraintes, on peut
citer les problèmes de recasement des populations à expulser dans un nouveau site
d’accueil, les problèmes de démolition des constructions existantes, les problèmes
d’expropriation et d’indemnisation des personnes lésées, les problèmes d’évaluation
des propriétés par la voie d’expertise immobilière, etc.
- au niveau des décideurs et des gouvernants auxquels est demandée une maîtrise
parfaite de l’espace susceptible de permettre un contrôle fiable des hommes et des
activités dans leurs diverses opérations de consommation de l’espace ;
- au niveau des gouvernés et des opérateurs de tous acabits pour lesquels le plan local
d’aménagement constitue un document de référence et d’appui à toute opération
d’organisation, de distribution, d’occupation et de mise en valeur des portions de
l’espace de la ville ;
2.1.4. Apport actuel du plan d’aménagement
Le plan local d’aménagement de la ville de Kinshasa a été d’un apport très appréciable dans le
développement harmonieux et équilibré de cette ville.
Il y a fait sentir sans complaisance l’autorité de l’Etat en matière d’affectation, de distribution,
d’occupation et de mise en valeur des terres. Il y a favorisé en outre l’épanouissement des
diverses couches de sa population qui étaient appelées à utiliser sans précipitation l’éventail
des équipements et des infrastructures mis à leur disposition.
Au-delà de la période de 10 ans, le plan local d’aménagement est devenu caduc et connaît de
sérieux problèmes par la suite dans son application abusive.
Les déboires que sa prolongation tacite suscite se font sentir dans les actions telles que :
- la violation des prescrits dudit plan,
- le non-respect des normes urbanistiques,
- l’occupation des espaces verts,
- l’éclatement du périmètre urbain,
- la prolifération des distributions anarchiques des terres,
- la dégradation du cadre de vie et de l’environnement,
- la sur densification des tissus habités,
- la sur utilisation des équipements et leur détérioration progressive.
La création et l’engagement de la ville-est, quant à eux, devraient voir leurs actions tournées
essentiellement vers les points ci-après :
- l’ouverture des éléments de liaisons et de connexion de deux entités urbaines ainsi
conçues grâce à l’autoroute Maluku-Nsele prolongée à l’Ouest par le boulevard
Lumumba jusqu’à atteindre le boulevard Sendwe et le boulevard Triomphal ;
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- le prolongement de la voie ferrée depuis la tête de pont à jeter sur le fleuve à Kinsuka
jusqu’à Kinkole ;
- la création de nouvelles zones d’emplois susceptibles de rendre autonome la future
ville-est de Kinshasa ;
- la construction d’une seconde piste d’aviation dans le cadre du développement de
l’aéroport international de N’djili laquelle piste devait occuper l’autre côté de
l’autoroute Maluku-Nsele ;
- la protection des sites menacés d’érosion grâce à l’arboriculture ou à la culture des
arbres ;
- l’as séchage des zones marécageuses (réseau de drainage) et leur conquête intelligente
aux fins d’y ériger des installations à usage multiforme principalement l’usage
portuaire tant pour la pêche que pour la plaisance.
2.2.3. Etat actuel du SDAU de Kinshasa
Contrairement au plan local d’aménagement de Kinshasa, le schéma directeur d’aménagement
et d’urbanisme de Kinshasa n’a pas suscité dans ses actions l’engouement de l’autorité
politique.
La volonté de cette dernière a été presque absente en aval. Le peu de moyens fournis par
certaines institutions financières internationales n’avaient pas été orientés vers les actions
pour lesquelles ils avaient été libérés.
Ce faisant, l’exécution et la matérialisation de ce SDAU sont restées à leur état embryonnaire
aggravant ainsi davantage les maux qu’elles devraient éradiquer à savoir :
- les seuils de la croissance démographique de la ville de Kinshasa, en dépit de toutes
les prévisions et hypothèses tant fortes que faibles imaginées à cet effet ont été
lamentablement déjoués ;
- le périmètre prévu pour la croissance spatiale de la ville dans la partie Est et même
Ouest a été anarchiquement franchi ;
- la construction de la zone d’habitation précaire s’est accentuée à un rythme inquiétant
posant souvent des problèmes parfois insolvables ;
- les zones bloquées et les réserves foncières ont été anarchiquement distribuées ;
- la complicité des chefs coutumiers ou propriétaires terriens avec les services de l’Etat
s’est accentué au point de rendre problématique le fonctionnement de la ville de
Kinshasa tel que pensé par le SDAU qui depuis 1990 est devenu lui aussi caduc à
l’instar de son prédécesseur à savoir la plan local d’aménagement.
Ces plans ont foisonné en RDC durant la période coloniale alors qu’à l’heure actuelle, ils
connaissent un certain ralentissement.
Toutefois, on peut signaler comme exemple, le plan particulier d’aménagement de la cité
Salongo, de la cité Verte, de la cité Maman Mobutu et de Badiadingi dans la ville de
Kinshasa.
2.3.2. Intervenants
Les plans particuliers d’aménagement régulier font entrer dans la danse plusieurs intervenants
dont les actions se situent à différents niveaux selon les spécificités de leurs auteurs.
Ainsi au niveau de la prise des décisions, l’autorité politique, plus précisément, le
gouvernement qui prend la décision de concevoir le plan particulier, l’annonce, l’exprime
ouvertement, en informe et instruit qui de droit pour ce faire.
Au niveau de la passation du marché la branche spécialisée du gouvernement donne des
instructions précitées à l’organe technique compétent par le biais du cahier des charges.
Dans ce cahier des charges, il exprime la volonté, les aspirations, les décisions des décideurs
politiques et trace les grandes orientations ou les grandes directives à suivre. Il fixe en outre
les objectifs à atteindre et précise les moyens à mettre en jeu pour réaliser un tel travail.
Au niveau de l’élaboration du plan proprement dit, le Maître d’œuvre ou l’organe technique
spécialisé se prépare en conséquence avant de se lancer sur la besogne. C’est ainsi qu’il
repartit judicieusement les différentes tâches consignées dans son plan d’action aux différents
techniciens aux compétences éprouvées en la matière et en assure ensuite leur encadrement
efficient. Il examine à la loupe et avec un œil intelligent les différents rapports préliminaires
produits par ces derniers. Le tout se terminant par un rapport définitif ou de synthèse qu’il
remet au Maître d’ouvrage pour des dispositions appropriées.
Au niveau de la matérialisation du plan sur le terrain, la branche spécialisée dans l’application
de la politique du gouvernement en matière d’affectation et de distribution des terres charge
ses services techniques spécialisés de procéder textuellement et correctement à la
matérialisation du plan particulier d’aménagement préalablement conçu et élaboré puis
approuvé par l’autorité compétente.
2.3.3. Décomposition de l’espace
Les éléments constitutifs du carré d’évaluation tels que consignés dans le cahier des charges
sont méticuleusement et correctement reproduits sur le plan particulier d’aménagement et
grâce au plan de parcellisation ou de découpage parcellaire sont répartis dans différents tissus
créés que l’on retrouve à travers les îlots constitutifs du plan d’aménagement.
Dans cet effort de découpage parcellaire une attention particulière est accordée et pousse à
respecter les normes urbanistiques en vigueur. De fois, la coercivité et les contraintes
techniques de tous ordres viennent alourdir tout en l’enrichissant la tâche dévolue au service
chargé d’élaborer la politique du gouvernement en matière d’affectation et de distribution des
terres.
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Seules les personnes impliquées bénéficiant souvent de la protection de leurs chefs sont mises
au parfum et opèrent en coulisse jusqu’à la matérialisation dudit plan et à la mise à disposition
des parcelles de terre ainsi créées.
2.4.3. Décomposition de l’espace
Il est rare que les règlements et les prescriptions des pouvoirs publics soient respectés lors du
découpage parcellaire.
En plus, l’étude de tracé des voies eu égard à la topographie du site, n’est pas le souci des
auteurs concernés par les plans.
Très souvent les normes techniques ne sont jamais respectées. C’est ainsi que les parcelles
présentent des formes parfois sans commune mesure avec l’allure des voies. De même des
parcelles ainsi créées n’ont pas des dimensions assez précises et leur grandeur dépend
étroitement du salut social des requérants et du rôle que ces parcelles auront à jouer dans le
site de leur implantation.
Bref, tant bien même que le plan afférent à de tels aménagements soit bien conçu et mené, sa
matérialisation appelle souvent des modifications inattendues souvent occasionnées par les
aspirations de dernières minutes exprimées par les différents requérants.
2.4.4. Etat actuel sur le terrain
A l’instar des plans d’aménagement régulier, les plans d’aménagement irrégulier sont sujets à
des modifications continuelles.
La mise en valeur des parcelles que ces plans engendrent, se font avec beaucoup de lenteur du
fait des ressources financières de leurs bénéficiaires qui sont souvent maigres et surtout du fait
de la spéculation et du souci de réaliser des affaires dans cette opération.
Inutile d’ajouter, car cela saute souvent aux yeux que la plupart des éléments de viabilisation
à savoir les équipements et les infrastructures font défaut dans les sites d’implantation des
plans d’aménagement irrégulier.
- les lotissements jardins dans lesquels étaient prévus et réalisés les espaces de loisir, de
détente et de promenade, à savoir les jardins publics, les parcs, les squares, etc.
- les lotissements résidentiels dans lesquels étaient conçus et réalisés les quartiers
d’habitat de plusieurs sortes eu égard aux différentes catégories socioprofessionnelles
demanderesses et bénéficiaires.
C’est dans de tels lotissements résidentiels que compte tenu du standing de vie de leurs
populations qu’étaient implantés - des quartiers d’habitat de haut standing pour abriter les
économiquement forts, - les quartiers de moyen standing pour abriter les cadres moyens et –
les quartiers d’habitat économique ou encore les quartiers d’habitat populaire pour abriter les
économiquement faibles.
2.5.3. Financement des constructions dans les quartiers d’habitat
Il s’est avéré que :
- Les quartiers d’habitat planifié ont été financés et construits entièrement par les pouvoirs
publics ou assimilés selon les techniques de la standardisation, de la production en chaîne ou
industrielle, de l’uniformisation et de la clé sous le paillasson ou clé en main ;
- Les quartiers d’habitat administré est conçu et réalisé conjointement par les administrés et
les gouvernants représentés de manière digne et responsable c’est-à-dire veillant au respect
strict du règlement du site de leur implantation ainsi qu’à toutes les autres normes techniques
et urbanistiques en vigueur ;
- Les quartiers d’auto-construction sont construits essentiellement par des particuliers. Dans
cette catégorie des quartiers d’habitat, on rencontre - ceux qui bénéficient d’un assainissement
des pouvoirs publics ou des organismes spécialisés lors de sa réalisation (trames assainies
d’avance par l’Etat ou ses délégués, auto construction assistée, etc.) mais ils sont très rares, -
les quartiers d’habitat populaire1 sont entièrement réalisées par les populations (appelées aussi
acteurs populaires).
2.5.4. L’appréhension de l’espace physique
L’exploitation du fond de plan cartographique mis à la disposition du maître d’œuvre par le
maître d’ouvrage ou élaboré à la demande de ce dernier, permet de comprendre toutes les
configurations et les principales composantes de l’espace physique sur lequel porte le travail
de lotissement.
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Le quartier populaire présente certaines particularités qui le différencient d’autres types de quartiers (quartiers
planifiés, par exemple…). Dans ce quartier, ses créateurs ou habitants utilisent avec beaucoup de savoir-faire,
toutes les ressources disponibles pour produire le quartier: sociales, culturelles, environnementales et
économiques. Dans ce cas, ce quartier ne saurait être réduit à une sorte de bidonville produit sur base d’une
économie de la débrouille. Vraisemblablement, chaque habitant de ce quartier a des liens particuliers avec celui-
ci. Ce sentiment d’une spécificité propre à la relation entre l’habitant et le milieu physique et social où il vit, est
le signe de son appartenance au quartier. Cette relation affective entre l’habitant et son quartier est l’expression
d’un concept d’identité. Les expériences de certains quartiers populaires de Kinshasa précisent en quelques
termes cette relation affective (Lusamba Kibayu Michel, 2010, p. 74)
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Cette exploitation, pour être réaliste, doit être appuyée en aval par des descentes sur le terrain
qui permettront de faire la confrontation entre les données sur la carte et celles rencontrées sur
le terrain.
Concomitamment à ces descentes sur le terrain seront réalisés un constat des lieux fiable et un
diagnostic clair et précis sur les différents éléments rencontrés.
Cette appréhension se clôturera par la recherche de la capacité du site à partir de la carte des
pentes dont la réalisation s’avère quelquefois fastidieuse et longue.
2.5.5. La décomposition de l’espace
La partie urbanisable du site, conformément au cahier des charges est à décomposer selon les
propositions voulues entre les grands secteurs ou les grandes zones ci-après :
- les zones réservées à l’habitat ;
- les zones réservées aux équipements ;
- les zones réservées à la voirie et aux parkings ;
- les zones réservées aux espaces verts.
Ces zones, à leur tour, seront décomposées selon les spécificités propres dont à titre indicatif :
- les zones réservées à l’habitat selon les différents standings de vie de leurs populations
futures (haut standing, moyen standing et habitat populaire ou économique) ;
- les zones réservées à la voirie et aux parkings selon les catégories de voies à construire
(voirie primaire, voirie secondaire et voirie tertiaire auxquelles s’ajoute éventuellement le
mail-piétons) ;
- les zones réservées aux espaces verts selon la nature des activités à y mener ou selon les
utilisations postérieures cachées et leur progression dans l’occupation (zones d’occupation
prioritaire, zone d’occupation différée qui sont toutes des zones réservées).
Il est à noter que la superficie à allouer à chacune de ces zones dépend essentiellement des
dimensions ou de l’ampleur voire même de l’importance que l’on veut leur accorder.
Aucune règle rigide n’est imposée à cet effet seul le bon sens et les aspirations ou les
impositions du maître d’ouvrage ou des futurs utilisateurs sont à exploiter avec intelligence et
discernement.
2
Cours des Equipements collectifs, ISAU, 2012
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C’est le bon sens qui doit primer ici. On aura quelquefois pour l’habitat de haut standing des
parcelles de 30 x 40 m, de 40 x 50 m ou davantage. Pour l’habitat de moyen standing, des
parcelles de 30 x 30 m, de 25 x 30 m ou moins. Pour l’habitat populaire ou économique, des
parcelles de 20 x 25 m, de 20 x 20 m ou moins.
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Un mail est une large voie plantée d'arbres souvent réservée aux piétons. Sa composition comprend
généralement une large pelouse centrale bordée de chaque côté d'un chemin piétonnier.
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laisser sous silence tous les contours que revêt ce travail. Ces contours ont simultanément trait
aux points ci-après :
- la longueur des îlots qui doit permettre les contacts rapides et faciles entre les habitants du
quartier ainsi que les interventions rapides en cas de sinistre dans l’une ou l’autre parcelle de
l’îlot.
C’est ainsi que 150 à 200 m serait la longueur idéale d’un îlot à implanter.
Aller au-delà ou en deçà engendre des problèmes tant sur le plan financier que sur le plan
relationnel
- l’orientation des îlots et des parcelles qui ne doit pas favoriser l’ensoleillement ainsi que la
vigueur ou la violence des vents soufflant dans le site ;
- la position des parcelles qui doit permettre de réaliser des économies surtout au niveau des
infrastructures d’adduction ou mieux de la pose des tuyauteries ou des câbles. C’est ainsi que
la profondeur des parcelles sera plus grande que leur Largeur.
- les dimensions des parcelles qui ne doivent pas être trop exagérées mais qui doivent
s’inscrire correctement au canevas tracé par le cahier des charges ;
- c’est ainsi que l’on constatera une diversité des parcelles compte tenu des catégories
socioprofessionnelles à installer dans le site. Il est entendu que les hauts cadres occuperont
des parcelles aux dimensions quelque peu exagérées, que les cadres moyens tourneront leurs
regards vers les parcelles des dimensions légèrement moindres par rapport aux précédentes et
que les économiquement faibles se contenteront des parcelles aux dimensions réduites, voire
même très réduites dans le cas de surpopulation ;
Toutefois, les dimensions à adopter doivent permettre une vie convenable ainsi que tous les
mouvements requis et indispensables à la vie et à la survie des habitants de ces parcelles ;
- la lisibilité qui se fait sentir à plusieurs niveaux : d’abord au niveau des croisements des
voies où l’instauration des pans coupés s’avère indispensable puisqu’ils amenuisent ou
réduisent un peu les dimensions des parcelles, principalement aux côtés concernés par ces
pans qui, généralement, sacrifient entre 3 et 5 m de leur longueur.
Ensuite, au niveau de l’emprise où la zone de recul s’avère indispensable soit pour le parcage
des véhicules à proximité des propriétés riveraines, soit pour l’agrandissement ultérieur des
voies ou encore pour la plantation des arbres et la pose des canalisations et des câbles sans
oublier la circulation paisible des piétons.
- la forme des parcelles qui doit inciter à adopter des formes géométriques régulières et à
insérer dans le site des parcelles aux formes géométriques régulières et courantes qui pourront
facilement être matérialisées sans beaucoup de risques de déformation.
C’est ainsi que la forme rectangulaire, la forme carrée et la forme triangulaire seront les plus
souvent utilisées. Mais rien n’empêche vu les contraintes physiques, qu’à ces formes
s’ajoutent des formes un peu plus compliquées telle la forme trapézoïdale ou autre forme.
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3° Le réseau d’interquartier
Les voies assurent des liaisons entre les quartiers d’une même commune. Le milieu bâti est
très présent. Ces voies desservent des équipements de quartiers, des secteurs commerçants.
Elles sont profilées par un espace partagé pour les modes doux, du stationnement latéral des
deux côtés de la voie et d’une voie de circulation dans chaque sens.
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70 cm au minimum peuvent être ajoutés à la largeur du trottoir si l’on tient à créer le long de
son parcours une haie ou une bande couverte de gazon. Cette largeur en outre pourra être
portée à 7 m au moins au niveau des arrêts de bus et à 4 m au moins au niveau des écoles, des
magasins, de grands équipements collectifs.
La fraicheur tant souhaitée lors des promenades ou lors des déplacements des piétons sera
fournie par des arbres que l’on plantera à plus au moins 2 m de la chaussée et à plus au moins
3 m des immeubles.
• Traversées en baïonnette
La traversée en baïonnette est permise uniquement si l’îlot central possède une largeur
minimale de 1,50 m entre les barrières de protection ou les potelets. Cette distance est
nécessaire pour que le chaisard4 puisse manœuvrer librement entre le mobilier urbain.
Les principes d’aménagement de ces traversées en baïonnette sont :
- Point d’attache toujours entre 15 et 45 cm du bord extérieur de la bordure ; -Dalles à
protubérances (en saillies) de 60 cm de large, toujours perpendiculaires aux dalles striées et
disposées sur toute la largeur de la traversée ; -Dalles striées de 60 cm de large, toujours
perpendiculaires aux dalles à protubérances, toujours placées dans l’axe de la traversée,
prolongées jusqu’à la ligne guide naturelle existante (bordure, mobilier urbain sur îlot, …) ou
à maximum 30 cm de celle-ci.
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Handicapé en chaise roulante.
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• Traversées inflexions
L’avantage de ce type d’inflexion est que ce type d’inflexion ne nécessite pas de largeur
importante de trottoir, puisqu’elle se réalise sur la longueur de celui-ci. Pour ce qui est de son
inconvénient, cette inflexion est impossible lorsqu’on est en présence d’un point obligé où le
niveau ne peut être modifié (ex. : une façade).
L’avantage de ce type d’inflexion est la présence d’un libre passage d’ 1,50 m exempt de tout
changement de niveau. L’inconvénient principal est l’emprise nécessaire pour ce type
d’aménagement. En effet, 1,5 m devra être ajouté à l’extrémité de l’inflexion aux chaisards5
de manœuvrer. Les côtés latéraux devront être de pentes variables, sans arrêtes vives.
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Handicapé en chaise roulante.
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Les passages piétonniers seront protégés, bien signalés et équidistants d’au moins 100 mètres.
Ils pourront être soit des passages à niveau c’est-à-dire sans changement de niveau du trottoir
ou de la chaussée, soit des passages dénivelés c’est-à-dire avec changement de niveau
supérieur soit de niveau inférieur par rapport au trottoir ou à la chaussée.
La largeur de ces passages peut arriver jusqu’à 2,50 m et leur longueur ne peut excéder 12 m,
sécurité oblige.
Dans le cas contraire c’est-à-dire dans le cas de dépassement de cette longueur, l’obligation
d’aménager un terre-plein central s’avère indispensable.
Quant aux passages dénivelés ou passages à niveau, des feux de signalisation peuvent même
être actionnés à la demande expresse des piétons.
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Le mobilier urbain
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Mail-Piéton Places
Il existe aujourd’hui la voie verte qui est une route exclusivement réservée à la circulation des
véhicules non-motorisés et des piétons.
3.2.3. Dispositions techniques
La Bande « standard »
Dimension recommandée : entre 1,20 m et 1,50 m. Inférieures à 1,20 m, elles sont
inconfortables ; entre 1,50 m et 2 m, cette largeur n’est utile que si la bande accueille aussi
des cyclomotoristes ou pour permettre à deux cyclistes de se dépasser sans sortir de la bande.
Cette bande est positionnée entre la voie la plus à droite et le trottoir ou entre celle-là et la file
de stationnement.
La Bande à « contresens »
La largeur de la bande peut atteindre jusqu’à 3 m lorsqu’il s’agit d’une piste bidirectionnelle.
Il peut arriver qu’un terre-plein de plus au moins 1 m soit prévu pour marquer la séparation
entre la chaussée et la piste cyclable afin de barrer l’accès aux véhicules automobiles à la piste
cyclable.
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On peut aussi aménager sur un même site des parkings à chevrons, en arête de poisson ou en
lame de parquet.
Voici quelques normes de stationnement :
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Remarque : - Selon la norme, une distance de sécurité de 30 cm doit être respectée entre,
d’une part, les pare-chocs avant et arrière des voitures garées sur les plates-formes et, d’autre
part, les pièces fixes environnantes ou d’autres voitures. Partant d’une longueur maximale de
voiture de 500 cm, la longueur totale nécessite entre poteaux sera de 560 cm. La réduction de
cette longueur entraînerait une réduction de la longueur maximale des places et des véhicules
pouvant être garés sur les plates-formes ou rendrait nécessaire l’installation de cellules
photoélectriques ; - Un certain nombre de plates-formes disposées sur une ou plusieurs
rangées peuvent être déplacées par une seule commande.
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Notice bibliographique