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Journée Mondiale de l’Habitat 2021

Elaboration et mise en œuvre des outils de planification urbaine


et d’opération :
Stratégies et respect des vocations des sols  
Plan de la Communication

 Introduction
 I. Quelques caractéristiques des villes au Mali
 II. Stratégies de mise en œuvre des outils de planification
urbaine
 III. Respect des vocations des sols
 IV. Conclusion/Recommandations
Introduction
Pour permettre aux villes de jouer efficacement leur fonction, de créer des richesses, des emplois
et d’offrir un cadre de vie agréable aux populations, le Gouvernement de la République du Mali a
doté plusieurs de nos villes de Schémas Directeurs d’Urbanisme (SDU), de Plans d’Urbanisme
Sectoriels (PUS), …, outils d’opérationnalisation de la Politique Nationale de la Ville et de la
Politique Nationale d’Aménagement du Territoire.
Présentement le nombre de villes disposant de SDU est évalué à plus d’une centaine sur un
potentiel de plus de 200 localités considérées comme ville. Une chose est de poursuivre les
efforts pour doter toutes nos villes de SDU, une autre chose est de veiller sur leur respect et mise
en œuvre. D’où cette thématique qui sera abordée de la manière suivante : (I) quelques
caractéristiques des villes au Mali, (II) stratégies de mise œuvre des outils de planification
urbaine (III) Respect des vocations des sols (IV) conclusions/recommandations.
I. Quelques caractéristiques des villes au Mali
Tout d’abord, il faut retenir que la ville évolue dans un environnement, local, régional,
national et international. Cet environnement dynamique, de compétition et de
concurrence l’impose une position qui peut être à son avantage ou désavantage, ce qui
l’oblige à s’ouvrir à son environnement. La ville dépend de son environnement immédiat
ou lointain en produits Agricoles, en matériaux de construction…
Il est important de signaler que la ville, moteur de croissance et de polarisation, espace
d’échanges et d’affluence se voit imposer, l’accueil des populations venant d’autres
horizons et avec des besoins nouveaux (logement, emploi, sécurité, …).
La ville est un élément majeur de l’aménagement et du développement des territoires, du
fait qu’elle constitue le pôle de production, de services et d’échanges par excellence et le
lieu de résidence de bon nombre de populations. En ces temps-ci, le poids des villes
maliennes ne cesse d’augmenter en termes de taille (nombre de population, d’emplois et
de services, ...).
I. Quelques caractéristiques des villes au Mali (suite)

De plus en plus nos acquièrent des fonctions économiques, sociales et administratives de plus
en plus importantes, chose qui s’est matérialisée en ces temps-ci au Mali par une croissance
urbaine rapide et difficile à maîtriser avec ses conséquences comme :
 insuffisance des infrastructures/ équipements d’intérêt collectif ;
 urbanisation anarchique;
 paupérisation accrue ;
 chômage ;
 accès difficile aux logements ;
 accès difficile aux services sociaux de base (eau potable, électricité, santé, éducation)…
Par ailleurs, il est à noter que nos extensions urbaines s’effectuent dans le désordre et avec des
retards d’équipement qui les rapprochent du monde rural.
I. Quelques caractéristiques des villes au Mali
(suite)
Les petites villes ne sont, le plus souvent qu’un concentré de ruralité faite de masse de quartiers
dépourvus de toute viabilisation autrement dit totalement désorganisés.
S’agissant des grandes villes, elles font l’objet de spéculation foncière entravant leur
développement industriel, voire leur développement économique et par la même voie, cela
bloque la compétitivité globale de l’économie nationale.
Pour réussir à relever les défis ci-dessus cités, la ville doit se doter d’un outil de planification
spatiale appelé Schéma Directeur d’Urbanisme traduit en PUS et programmes développement
économique et social.
La planification urbaine et stratégique regroupe l’essentiel des documents de planification qui
organisent l’aménagement de l’espace sur les territoires (SDU, SAT, PDESC).
I. Quelques caractéristiques des villes au Mali
(suite)
Ces documents doivent être cohérents avec les politiques nationales et autres documents de
planification aux niveaux, local, régional et national.
Élaborés dans la très grande majorité des cas par l’Etat, les collectivités territoriales ou par leurs
groupements (Syndicat), les outils de planification urbaine et d’opération permettent :
 de contrôler l’évolution des territoires et de maîtriser leur développement urbain ;
 et, chacun à leur échelle, de donner un cadre aux projets d’aménagement.
L’élaboration des outils de planification suppose de croiser et de concilier de nombreux enjeux
thématiques.
Ces documents constituent souvent une opportunité pour formuler ou pour retranscrire le projet
de territoire de la collectivité, ou pour reconnaître (et s’adapter à la spécificité des enjeux de
certaines parties du territoire). 
I. Quelques caractéristiques des villes au Mali
(suite)
La planification urbaine et territoriale permet de donner naissance à des villes et régions plus
résilientes. La planification devient facteur de résilience quand elle intègre la vulnérabilité aux
risques et aux incidences du réchauffement climatique, qui exposent les biens et la population
aux dégâts et à la destruction.
A noter que les secteurs informels sont particulièrement vulnérables, à cause de la qualité
médiocre de leurs infrastructures, de leur position précaire et de leur densité élevée.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine
Par consensus international, il est reconnu que les stratégies et politiques de planification
urbaine contribuent à la croissance économique, au développement social ainsi qu’à la durabilité
et à la résilience environnementale.
Les stratégies et politiques urbaines qui privilégient la compacité et la connectivité produisent en
général des configurations et des formes urbaines plus durables.
En revanche, les extensions de ville spontanées ou des décennies d’urbanisme centré autour de
la voiture ont donné naissance à des villes étalées. Cet étalement de la périphérie des villes est
aussi alimenté par l’exode rural, par le fait que les logements coûtent cher en centre-ville et par
des rigidités en matière d’administration du territoire.
Il faut noter que les villes étalées renforcent les configurations de mobilité non durables et les
problèmes de trafic, car elles obligent les personnes et les marchandises à parcourir de plus
longues distances.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)

L’importance de la connectivité est illustrée par les données concernant le territoire occupé par les
rues : dans un échantillon de villes de pays en développement, cette occupation est comprise entre 6
et 12 % en moyenne, alors que dans les villes des pays développés, la moyenne est de 29 % (source
document de travail d’habitat III des nations unies en octobre 2015).
La disposition et la qualité de l’espace public sont aussi importantes, car les rues multifonctionnelles
animées apportent plus d’avantages urbains que les rues monofonctionnelles.
En parlant de stratégies nous pouvons dire que c’est l’ensemble des mesures législatives,
réglementaires, techniques et financières à mettre en œuvre pour une bonne exécution des schémas,
des programmes et projets urbains.
Nos outils de planification urbaine doivent privilégier la compacité et la connectivité au moment de
leur élaboration et mise en œuvre.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)

La compacité est une caractéristique de la forme urbaine (état, densité et utilisation du territoire)
qui réduit la consommation des ressources naturelles aboutissant à des économies d’échelle et
une réduction des coûts de gestion bénéficiant directement aux habitants. Elle est évaluée en
termes de densité du bâti et de la population, ainsi qu’en fonction de la concentration des
fonctions urbaines. La planification urbaine et territoriale se définit comme un processus de prise de
décision qui vise à atteindre des objectifs économiques, sociaux, culturels et environnementaux par
l’intermédiaire de l’élaboration de visions, stratégies et plans spatiaux et de l’application d’un
ensemble de principes et d’outils politiques, mais aussi de mécanismes institutionnels et participatifs,
et de procédures réglementaires.
S’agissante de la connectivité, elle renforce les relations physiques, sociales et virtuelles entre les
personnes, les lieux et les biens. Au niveau régional et national, la connectivité permet de relier les
centres de production aux lieux de consommation. Au niveau de la ville, la connectivité est
étroitement liée à la mobilité et à la perméabilité d’une zone. La connectivité des rues désigne la
densité des connexions et des nœuds d’un réseau de rues.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
La forme urbaine compacte et connectée, d’un autre côté, favorise un environnement accessible,
qui produit peu de dioxyde de carbone et qui est centré autour de la personne.
Pour faciliter la mise en œuvre de nos outils de planification nous devrions aussi promouvoir le
développement de zones à usages mixtes. Cela défend la variété des usages et fonctions et
fournit aussi une diversité d’infrastructures, qu’elles soient de type résidentielle, commerciale ou
liée au quartier, tout en limitant les besoins de déplacement domicile/travail.
Dans le cadre de la planification et de l’élaboration de politiques, il faudrait mettre un accent sur
les aspect spatiaux, ce qui améliore la cohérence et l’intégration des décisions politiques et
sectorielles. Une planification qui promeut les usages mixtes et les densités appropriées
constitue l’une des interventions les plus rentables pour soutenir les recettes privées et
publiques.
Les projets sectoriels individualisés et les aménagements privés isolés nuisent aux objectifs de
développement durable à long terme. Cela se remarque particulièrement dans les villes
secondaires, où le fossé entre plan de développement, plan d’infrastructure et investissement
met en péril la fourniture de services et d’infrastructure de base.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
L’harmonisation et la coordination des plans sectoriels et spatiaux augmentent l’efficacité et
les synergies.
Elles doivent faire ressortir et prendre en compte la gestion de tous les aspects dans le souci
d’assurer un développement harmonieux et durable de la ville. Ces stratégies définissent et
créent une synergie entre les différents acteurs, instaurant un cadre de concertation
suffisamment participatif et animé par la revalorisation et la protection foncière en assurant
la réalisation des travaux, bien sûr avec l’implication des prestataires.
Une chose est de disposer d’outils de planification, une autre est de les appliquer et de veiller à leur
harmonisation en vue d’assurer une équité territoriale qui consiste à réaliser, en fonction des besoins
de chaque territoire ou ville, les projets et programmes appropriés.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
Dans le souci d’harmoniser et de mettre en œuvre efficacement les outils de planification
urbaine et d’opération dans nos villes, il est nécessaire de s’appuyer sur les éléments ci-après
:
 la cohérence temporelle : tous les outils de planification opérationnelle ou de mise en
œuvre (programmes de développement économique) doivent être initiés en même temps
pour une durée de cinq ans au niveau local.
 la cohérence spatiale : il apparaît nécessaire de territorialiser les politiques publiques.
Ainsi, il devient indispensable de doter l’ensemble des Collectivités territoriales et des
villes de schémas d’aménagement et d’urbanisme. Tous les programmes de
développement locaux et communaux doivent s’inscrire en droite ligne des schémas
d’aménagement et d’urbanisme de leur ressort territorial.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
 En plus de cela, il faut initier des contrats de développement territorial des cercles et
communes, cadre unique d’intervention de tous les acteurs de développement sur
l’ensemble des territoires ;
 la cohérence horizontale : l’harmonisation des outils de planification exige une cohérence
horizontale entre les outils de planification qui doivent être hiérarchisés comme suit -
outils de premier degré (long terme) et outils de second degré (moyen et court termes)-;
 la cohérence verticale : le principe de verticalité doit être respecté. Ainsi, les orientations
sectorielles des politiques et schémas sectoriels sont traduites en programmes sectoriels ;
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
 l’équité territoriale : l’équité n’est pas l’égalité sociale, c’est l’égalité des chances d’accès pour
l’ensemble des citoyens d’un territoire donné aux services sociaux de base (eau, école, électricité,
santé), aux emplois et autres.
Au titre des stratégies définies dans les schémas directeurs d’urbanisme, on peut citer :
 les stratégies institutionnelles qui consistent à mettre en place des comités locaux de suivi de mise
en œuvre des schémas ;
 les stratégies foncières qui consistent à procéder à l’immatriculation des zones et espaces prévus
par les schémas (délimitations, bornages) ;
 les stratégies financières relatives à la mobilisation des ressources financières par les acteurs ;
 les stratégies sectorielles focalisées sur la division des villes en secteurs qui doivent faire l’objet
d’études de Plans d’Urbanisme Sectoriels (PUS).
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
L’opérationnalisation des stratégies de mise en œuvre des Schémas et des programmes de
développement nécessite un important portage politique à travers un dispositif de pilotage
consensuel. Ce portage politique peut se traduire par l’adoption d’un principe d’opposabilité des
Schémas/programmes ou par des réglementations qui obligent les différents acteurs territoriaux à s’y
référer.
Pour disposer de cadres institutionnels appropriés, l’Etat doit au préalable harmoniser les textes qui
régissent le domaine de la planification (aménagement du territoire, urbanisme et développement
socioéconomique).
La transversalité de la planification exige la mise en place d’instruments consensuels et inclusifs. Le
caractère multi acteurs et échelles impose une collaboration étroite des acteurs et un ancrage
institutionnel simple et adapté à tous les niveaux décisionnels.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
Ensuite, il doit revoir le dispositif technique et financier de mise en œuvre des outils de planification,
s’investir dans la réalisation d’infrastructures publiques structurantes uniquement et intervenir dans
les secteurs clés (technologies, énergies, éducation, santé, …), tout en accompagnant la transition
économique, écologique, numérique, démographique des territoires.
Garant de la solidarité nationale, sociale et territoriale, l’Etat doit mettre en place la logique
partenariale entre les différents acteurs à travers des contrats de développement territorial ou
Contrats Plans Etat-Régions.
Enfin, faudrait-il veiller à l’articulation entre les secteurs et les territoires pour donner plus de
visibilité à l’aspect territorial en vue de mieux traduire les politiques nationales en vision locale. Les
territoires doivent être gérés en fonction de leurs spécificités et non en fonction de ce que le niveau
national souhaite qu’ils soient.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
Autres stratégies à retenir:
 la stratégie de programmation territoriale : elle consiste à identifier et à organiser les territoires
appropriés pour la réalisation de projets territoriaux structurants et porteurs de changements
souhaités. Cela passe par la définition des unités de base, des zones ou pôles de développement
ou d’influence.
 la stratégie de communication : la mise en œuvre de toute action de développement nécessite
l’implication de plusieurs catégories d’acteurs. Toute chose qui exige la mise en place d’un système
de communication au sein du dispositif de pilotage, mais aussi entre les différents types d’acteurs.
La communication sur les outils de planification doit démarrer dès le lancement du processus
d’élaboration pour se poursuivre durant la phase de mise en œuvre et de suivi-évaluation. En
d’autres termes, elle est permanente et doit utiliser tous les canaux de communication.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
Les acteurs à impliquer dans la mise en œuvre de ces stratégies sont :
 l’Etat pour l’appui, la coordination, le suivi-évaluation;
 les Collectivités territoriales pour la mise en œuvre et le suivi ;
 la Société civile (Associations concernées, ONG et projets concernés) pour la mise en œuvre
et le suivi ;
 le Secteur privé pour la mise en œuvre.
Il y a lieu de rappeler que la mise en œuvre des outils de planification urbaine est
confrontée aux difficultés telles que :
 le non-respect des textes législatifs et réglementaires par les autorités communales et
coutumières en matière d’occupation des sols ;
 les occupations anarchiques ou spontanées ;
 le non respect des procédures d’attribution des parcelles de terrain ;
 la superposition des titres de propriétés…
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
Enfin, nos stratégies doivent toutes concourir à réduire l’étalement urbain qui accentue l’utilisation
des moyens de transport polluants.
Nos outils doivent prôner la réalisation de parc naturel, des ceintures vertes autour des villes qui
peuvent servir de puits de carbone.
L’urbanisation contrôlée permet de préserver les forêts ou terres environnantes des villes qui font les
frais des extensions anarchiques.
Dans nos outils de planification urbaines, il est nécessaires de définir des mesures de prévention des
risques et de résilience aux effets du réchauffement climatique dans les villes existantes, dans les
extensions de ville et dans les transformations urbaines.
II. Stratégies de mise en œuvre des outils de
planification urbaine (suite)
L’urbanisation peut apporter des avantages environnementaux, telles notamment l’usage efficace des
ressources et la croissance verte, étant donné que les formes urbaines et les choix liés à
l’infrastructure d’aujourd’hui influent sur les comportements à moyen et long termes. Dans
l’ensemble, la compréhension croissante de la ville en tant qu’écosystème favorise d’importantes
innovations en matière de planification. Dans ce contexte, l’aménagement du territoire joue un rôle
dans la préservation des ressources naturelles, en promouvant les formes urbaines moins exigeantes
en ressources, qui protègent les terres agricoles et qui préservent les zones importantes sur le plan
écologique.
Les infrastructures vertes intégrées dès les premières étapes de l’aménagement réhabilitent les
écosystèmes dans et autour des villes et leur permet d’apporter de nombreux services naturels dont
les villes dépendent, en préservant les réserves de biodiversité et en améliorant la connectivité entre
les paysages.
III. Respect des vocations des sols
Une chose est d’élaborer les outils de planification et une autre chose est de respecter les vocations des
sols définies par ces outils. C’est pourquoi, nous nous sommes penché sur le respect des vocations des
espaces (milieu urbain et rural). Il est à souligner que le niveau de déséquilibre du territoire national,
l'inégale répartition de la population, l'exode rural massif vers les centres urbains, les déserts médicaux,
les zones vides et l'étalement urbain anarchique exige une organisation raisonnable de nos territoires.
Une grande prise de conscience concernant le mode d'occupation s'impose face à l'augmentation des
risques qui menacent notre pays, nos villes et nos villages.
Durant ces dernières années, le territoire national fait l’objet d’une transformation structurelle majeure
avec la réalisation d’un éventail de projets territoriaux dans tout le pays et dans tous les secteurs qui
influe sur la qualité de vie des populations. Toutefois, il y a lieu de souligner que la plupart des outils de
planification spatiale (SDU, SAT) élaborés pour asseoir un développement harmonieux et durable de nos
territoires, n’ont jusque-là connu qu’une très faible application.
.
III. Respect des vocations des sols (suite)
L’une des principales causes est que, les choix d’implantation de projets structurants, ainsi
que l’élaboration et la mise en œuvre des plans et programmes d’investissement ne tiennent
pas compte des orientations existantes en matière d’aménagement du territoire. D’où
l’occupation anarchique de la voie publique, des servitudes des cours d’eau et des zones
impropres à l’habitat qui impactent négativement le cadre et la qualité de vie des
populations. Cette situation entrave la mise en œuvre de bon nombre de projets en
République du Mali où il arrive parfois de constater que le coût des indemnisations dépasse
celui des projets à réaliser dans certaines villes/communes.
III. Respect des vocations des sols (suite)

De plus en plus, les partenaires au développement se désengagent en matière de prise en


charge des victimes de déguerpissement lors des grands travaux d’intérêt général et l’Etat
pour des raisons de non disponibilité de ressources financières est contraint d’abandonner
certains projets structurants. Il arrive également de constater l’arrêt de certains chantiers
financés par les partenaires en raison de la non indemnisation des déguerpis par l’Etat.

Cette situation engendre des fois des conflits récurrents qui plombent les projets
d’envergure portés par les régions, les cercles et les communes/villes, privant ainsi ces
territoires d’importantes opportunités d’investissements et de projets créateurs d’emplois
et de richesses.
III. Respect des vocations des sols (suite)
Il est grand temps de trouver des solutions durables à ces préoccupations qui constituent des
obstacles majeurs au développement harmonieux et durable de nos territoires, chose qui passe
nécessairement par le respect des dispositions des outils de planification spatiale, d’une part et
par l’institution d’un visa de localisation des infrastructures et équipements à travers le territoire
national, d’autre part avec à la clef, le respect de la vocation des espaces et l’émergence des
projets structurants d’aménagement et de développement. C’est fort conscient de cet état de fait
qu’il urge d’initier un texte instituant une taxe de localisation des infrastructures et équipements à
travers le territoire national. Ainsi, l’octroi des autorisations de construire et d’aménagement de
zone doit être précédé d’un visa de localisation.
III. Respect des vocations des sols (suite)

Le visa de localisation aura pour champ d’application les territoires des collectivités communes,
cercles et régions. Sont soumis à l’obtention d’un visa de localisation tous les équipements et
infrastructures d’intérêt collectif ou individuel. Il s’agit entre autres :

 des infrastructures de transports (terrestre, aérien, ferroviaire et fluvial) ;

 des établissements humains ; des stations d’essence ; des ouvrages hydrauliques ; des ouvrages
agrosylvopastoraux  des parcs auto ; des établissements scolaires ; des espaces de
stationnement ; des centres commerciaux ; des cités de logement.

L’instauration du visa d’implantation aura pour avantages de :

 mettre fin à l’indemnisation des déguerpis lors des travaux publics ;

 assurer la conciliation entre les orientations des outils de planification et les projets
gouvernementaux, régionaux, locaux et communaux ;
III. Respect des vocations des sols (suite)
 intégrer à l’aménagement des territoires des perspectives reliées au développement
socioéconomique et à l’équilibre environnemental (p. ex., gestion intégrée de la ressource eau par
bassin-versant, gestion de la forêt) ;

 retenir une planification territoriale où l’aménagement et le développement seront liés de manière à


réunir sur le territoire les conditions propres à une recherche de l’augmentation du niveau de vie
(développement économique), tout en préservant et en mettant en valeur le milieu de vie
(environnement social et culturel) et le cadre de vie des collectivités (environnement naturel et
bâti) ;

 optimiser, par la planification des espaces industriels et commerciaux, les retombées des
investissements publics et privés consentis ;

 élaborer un ensemble de lignes directrices en matière d’aménagement du territoire que devront


respecter les collectivités en adoptant des plans et programmes/projets urbains conformes ;
III. Respect des vocations des sols (suite)
 harmoniser les grandes vocations du territoire à partir d’une analyse des principales
activités économiques (p. ex., agriculture, forêt, récréation, villégiature, tourisme,
industrie) ainsi que des potentiels et des contraintes des milieux naturels et bâtis ;

 harmoniser la planification et l’emplacement des équipements et des services collectifs


qui intéressent ou desservent la population d’une collectivité en s’assurant
particulièrement de la meilleure accessibilité possible (p. ex., gestion des déchets,
transports en commun, espaces récréatifs, infrastructures routières, réseaux cyclables)
et de leur viabilité ;

 favoriser le maintien des services de proximité privés ou publics dans des secteurs en
dévitalisation (p. ex., école, bureau de poste, ).
IV. Conclusion/recommandations
La seule forme de lutte contre les injustices et les inégalités est d’œuvrer à garantir l’équité de nos
territoires et l’égalité des maliens. Toute chose qui passe par une répartition équilibrée des
infrastructures et équipements d’intérêt collectif, une gestion rationnelle des espaces.
Pour réussir la mise en œuvre des outils de planification urbaine, il est nécessaire de :

 garantir autant que possible les possibilités de réorientation de l’usage du sol en utilisant au
mieux l’éventail des solutions juridiques possibles ;

 passer d'une logique de développeur de foncier économique à une logique de développeur


d'immobilier d'entreprise, en amenant les collectivités à réfléchir en termes de surfaces
plancher et non en termes de foncier cessible ;
IV. Conclusion/recommandations
 réglementer et faire appliquer les règles concernant les modes d’occupation et de gestion de
l’espace ;

 mobiliser en amont des projets, l’ensemble des acteurs concernés et notamment les services de
l’Etat afin que chacun puisse être facilitateur (une mobilisation tardive amène au contraire un
acteur à adopter une posture de censeur) = travailler en mode projet.

A noter que l’incohérence des outils de planification ne permet pas à la planification d’accompagner
les grandes transitions écologiques, numériques, énergétiques, tout en veillant à proposer une offre
de logements et de services adaptée, qui garantit la mixité sociale et fonctionnelle, et la sécurité
des habitants. Des choses nécessaires pour assurer le respect de l’équilibre entre la protection des
espaces naturels, agricoles et forestiers d’une part et le développement urbain d’autre part.
Illustration du non-respect des outils de
planification urbaine
 Merci pour votre aimable attention
 Que Dieu bénisse le Mali

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