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Cours n°4:

STATUT, PROBLEMATIQUE DE
L’URBANISME ET LE PHENOMENE DE
L’URBANISATION.
I. L’urbanisme, une discipline de l’espace :
Pour l’urbaniste, l’espace apparait d’abord comme un bien rare, dont il
importe d’organiser rationnellement l’utilisation. La rareté de l’espace s’organise
spontanément selon le prix du sol que les différents agents économiques.

La collectivité peut intervenir par exemple en constituant des réserves


foncières qu’elle affectera à des usages moins compétitifs, mais jugés prioritaires
(habitat social, espaces verts, équipements publics,…)

Le droit de l’urbanisme vient fixer celui de la mobilité des citadins et surtout


celle de la mobilité quotidienne et des déplacements entre domicile et lieu de
travail. Les techniques de transports influent considérablement sur l’organisation
spatiale de la ville.
• II.L’urbanisme, une discipline du temps :
L’urbanisme ne peut ignorer les héritages du passé. Mais c’est avant tout une action qui engage
l’avenir, parfois à long terme, pour plusieurs générations, voire plusieurs siècles.

L’urbanisme est également inséré dans le présent. Il n’y a pas d’intervention efficace sur l’espace
urbain si elle n’est pas ancrée dans l’état de la société, ce qui n’interdit pas à l’urbanisme de tenter de
contribuer à le faire évoluer.

Selon I Cerdà, cet enracinement dans le présent justifie l’importance des enquêtes préalables. Les
enquêtes ne doivent pas être un simple exercice, qu’on oublie à l’étape des propositions. Elles
doivent conduire à un diagnostic sérieux, à l’élaboration de solutions.

Car passé, présent et avenir ne doivent pas être envisagés indépendamment. Les propositions pour le
futur reposent sur le diagnostic de l’état actuel et des tendances passées.

L’urbanisme est avant tout une discipline de l’espace. Mais c’est tout autant une discipline du temps.
Temps et espace sont en fait indissociables, tant pour l’analyse que pour la création.
• III. Les domaines d’interventions de l’urbanisme :
• Un territoire de projet :
• Le territoire :
• Selon le Dictionnaire de l’urbanisme : "Etendue d'un espace approprié par un individu ou une communauté"

D’un point de vue étymologique, le terme territoire viendrait du latin territorium. Mais d’après le Digeste, recueil de
jurisprudence civile, élaboré en 533 après J.-C. par Justinien, qui constitue l’un des fondements du droit moderne, le terme
a un lien direct avec le jus terrendi, le droit de terrifier. Bien qu’il soit, en fait, beaucoup plus raisonnable de rattacher le
terme territorium a celui de la terre (terra, -ae), il est aussi très probable que certains Latins pratiquaient un jeu de mots
associant le contrôle d’une terre au pouvoir de la protéger par la menace (terrere).

• Le territoire, c’est là où les hommes se rencontrent échangent, vivent ensemble. Les projets, c’est ce qu’ils élaborent entre
eux, mettent au-devant d’eux, c’est la réalité de demain qu’on construit aujourd’hui.

• Si les autorités locales, régionale ou nationales en Algérie mettent en œuvre des projets et souhaitent en créer plus encore,
ce n’est pas par effet de mode, mais parce que le développement aujourd’hui passe obligatoirement par une cohérence sur
les territoires que seuls des projets structurants permettent.

• Ces projets au cœur de la stratégie du pays, ils sont menés en synergie avec différents partenaires. Les mener avec
dynamisme, avec les acteurs concernés du territoire et pour tous les habitants, c’est relever le défi de ces « grands
chantier » qui vont façonner notre espace de vie dans les années qui viennent.
• 2. Aménagement du territoire
• L’urbaniste avait jusque-là pu concevoir ses plans comme un créateur
et indiquer les conséquences qui en résulteraient si une décision
politique venait à les modifier.

• Définition de l’Aménagement :
• Selon le Dictionnaire Robert, il est défini comme "l'organisation
globale de l'espace destinée à satisfaire les besoins des populations
intéressées en mettant en place les équipements nécessaires et en
valorisant les ressources naturelles".
3. Valoriser le cadre de vie
Des professionnels participent, par leur réflexion et leurs actions sur le
terrain, à la préservation et l'amélioration de notre cadre de vie en
permettant un aménagement et un développement harmonieux des milieux
et des paysages.

4. Développer l’économie
Dans la compétition que se livrent aujourd'hui les acteurs économiques,
entreprises et territoires partagent un avenir commun. Les entreprises jouent
un rôle déterminant dans le développement du territoire par la création de
valeur et d'emplois. De leur côté, les territoires contribuent grandement à la
compétitivité des entreprises grâce à la qualité des infrastructures.
• IV. Les champs d’application de l’urbanisme :
• 1. L’habitat :
• Le logement est le besoin premier de l’homme. C’est le lieu où s’abrite, où se forme, où
se retrouve la famille.

• 2. Les activités :
• L’urbaniste doit se préoccuper de la localisation des activités, assurer un équilibre, offrir
les implantations correspondant le mieux à leurs besoins et éviter qu’elles n’engendrent des
nuisances dans les quartiers d’habitat (bruit, pollution,..)

• 3. Les transports :
• La circulation externe de liaison avec les villes voisines ou lointaines peut se faire de
manière individuelle par l’automobile ; les problèmes posés se confondent alors largement
avec ceux de la circulation interne et seront traités avec elle. Elle se fait aussi de manière
collective par les autobus, les trains et les avions. Ces trois moyens de transports exigent de
manière inégale des équipements spécifiques dont l’emplacement et la physionomie sont au
premier chef des questions d’urbanisme.
• 4. Les équipements :
• Logement, travail, déplacement. Un point important qui lie ces
trois aspects est la vie urbaine : la vie sociale, récréative, culturelle.
Elle a besoin d’équipements, souvent collectifs. On distingue :
• a. Les équipements d’infrastructure : réseaux de transport, voirie,
assainissement, adduction d’eau, télécommunication,…
• b. Les équipements de superstructure : constructions et aménagements
permettant de remplir certaines fonctions : éducation, santé, sports,
loisirs, culture,….
• V. Les méthodes de l’urbanisme :

1. L’urbanisme de composition : il correspond au champ professionnel le plus ancien et le plus


durable. Il a pour rôle de définir physiquement l’organisation de l’espace de la ville ou du quartier à
aménager. Il répond à deux objectifs principaux : d’une part fournir une image globale de la ville ou
du quartier qui serve l’identité de celle-ci, et d’autre part, fixer les règles relatives à la localisation, à
l’implantation et à l’élaboration des projets successifs de construction.

2. La planification stratégique : est l’élaboration, le développement et la mise en marche de


plusieurs actions et programmes de la part des entreprises ou des organisations, dans le but
d’atteindre des objectifs fixés. Ces actions et programmes peuvent être à court, moyen ou long terme.

La planification stratégique a donc comme objectif principal de rechercher l’optimisation des


décisions publiques susceptibles de modifier les structures principales d’une agglomération (ou d’une
région). Elle analyse l’espace urbain comme le support des localisations des activités économiques et
retient, comme critères principaux de sélection des solutions, des valeurs d’efficacité et de rendement
permettant la recherche d’un optimum socio-économique.
3. L’urbanisme participatif : La pratique de l’urbanisme participatif s’est
développée de manière diffuse et spontanée, dans les années 1960,
d’abord dans les pays anglo-saxons où on le désigne souvent sous le nom
d’advocacy planning. Elle s’est assez rapidement répandue dans les pays
développés, en liaisons étroite avec le mouvement écologiste qui partage
beaucoup de ses enjeux.

Défi 1 : Démarche de fabrication ou d’aménagement d’espaces habités


donnant lieu à un partage (coproduction, codécision) voire à un transfert de
responsabilité vis-à-vis d’habitants spontanément mobilisés ou largement
sollicités.
Défi 2 : Générique, désigne toute pratique de fabrication ou d’aménagement
d’espaces habités associant des habitants, quel que soit le niveau de cette
implication.
4. L’urbanisme de gestion : il concerne les situations où l’on est conduit à
faire évoluer l’organisation des villes ou des quartiers dans leur cadre
physique préexistant.
• Il traduit la nécessité de remédier aux conséquences directes de la
désindustrialisation ou encore d’assurer le maintien ou le rétablissement de
conditions de vie convenables dans des quartiers à population stabilisée ou d
décroissante.

5. L’urbanisme de communication et marketing urbain : « toutes les


pratiques de communication territoriale qui consistent à s’appuyer sur des
matières spatiales existantes ou en construction en vue de les promouvoir, de
les faire exister, de les rendre attrayantes et d’inciter à les pratiquer, à y
investir son temps, ses loisirs ou son capital. »
VI. Le phénomène de l’urbanisation :

1. Définition de l’urbanisation :
Etymologie : du latin Urbanus, de la ville.
L’urbanisation est l’action d’urbaniser, c’est-à-dire de favoriser, de promouvoir le
développement des villes par la transformation de l’espace rural en espace urbain.

Le terme « urbanisation » désigne aussi le phénomène historique de transformation de


la société qui se manifeste par une concentration croissante de la population dans des
agglomérations urbaines. L’urbanisation se mesure par le nombre d’habitants dans les
villes par rapport à l’ensemble de la population, la densité de la population, l’extension
territoriale des villes et ses conséquences sur le mode de vie .

Selon le dictionnaire de l’urbanisme : il s’agit de la concentration croissante dans les


villes (autrefois) et dans les agglomérations urbaines (aujourd’hui).
• 2 Les causes de l’urbanisation :
• Dans les pays industrialisés, un développement ancien : La plupart des villes
des pays développés datent de plusieurs siècles. Elles sont nées du
commerces (lieu d’échanges, carrefour de voies de communication) ou de
l’industrie qui attire de a main d’œuvre.
• Depuis quelques décennies, de nombreuses villes doivent leur essor au
développement du secteur tertiaire, qui se situe essentiellement en ville
(bureaux, commerces..) Les habitants s’installent donc en ville à proximité
des emplois.
• Dans le tiers monde, la croissance démographique et l’exode rural
nourrissent l’urbanisation : Depuis les années 50, l’ensemble des pays du
tiers monde connait une très forte croissance de la population. Les villes du
tiers monde croissent de manière naturelle, c’est-à-dire par la différence
entre les naissances et les décès.
• L’exode rural, qui désigne l’installation en ville de populations originaires de la
campagne, a cessé dans les pays industrialisés. En revanche, l’exode rural contribue à
accélérer la croissance urbaine : environ la moitié des nouveaux citadins sont issue de
la campagne.

• L’exode rural a plusieurs facteurs :


• La famine ou la malnutrition : ex L’Inde
• Les guerres
• Le manque de services de base (santé, éducation, ..)

• Les inconvénients de la campagne incitent les habitants à s’installer en ville.


• La ville attire de plus en plus de ruraux. Elle représente l’espoir de trouver un
travail, de gagner de l’argent, de vivre mieux. La ville constitue également un
symbole de liberté et d’accession au mode de vie occidental.

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