Vous êtes sur la page 1sur 52

Université Moulay lsmail

Faculté des Sciences Juridique


Economiques et Sociales
Meknès

Aménagement et Gestion de L'espace


Au Maroc

56 - Droit public-

Pr. Jaouad Kadiri

Année Universitaire
2017 - 20L8
Introduction

L'aménagement d, territoire (ou gestion de l'espace) est une pratique


ei une
praxis (1'ensemble des activités huraaines susceptibles de transformer
les mpports
sociaux etlou de modif,rer le milieu naturel).

Le dictionnaire nous présente l'aménagement d, tenitoire co,.r,e « l,afi de


disposer avec ordre, à travers |espace d'u'pays et dar:s rine vision prospective,
les hommes et les activités, les équipements et les moyens de communication
qu'ils peuvent utiliser, en prenant en compte les co*traintes natu-eiles,
humaines
et économiques, 1,oire stratégiques. »l

L'aménagement du territoire est donc ture pratique volontaire, une


expérience
plus op'une connaissance, une praxis a double caractéristiques :
- Elle est plurielle. dans le sens ou c,est la pratique de :
/ De l'homme qui mè,e des enquêtes et a,alyses, qui corlecte des données
et réalise des études.
/ Du responsable administratif q*i prend une muititude de décisio,s
/ De l'élu qui prend les décisions finales.
F.lle est multiple et transversale c,est la pratique du :
/ Juriste qui fixe les règles d,occupation de l,espace.
/ Géomètre qui divise les terrains.
/ L'ingénieur qui construit les infi-astructures.
"/ Planificateur qui élabore un projet.
/ Architecte qui conçoit ies bâtiments.
La signification de la notion d'aménagement du territoire varie selon les pays.
Le souci fondamental est à peu près le mêrne partout : pi-omouvoir un équilibre
du ten'itoire et corriger les dispantés entre les régioirs. par contre,
Ia manièi.e dont
la politique d'arnénagement du territoire a été instifutionnaiisée et la
façon dont
elle est ilise en æuvre varient beaucoup selon les différents pays.

Les teraitoil'es sont donc pensés et suitout utilisés comme des o*tils
de
développement et non plus comme des produite socio-spatiaux.
Ils sont pensés
com*e le produit d',ne politique publique, coûrue un o.til de développement
économique manipulabre à r,olo,té, et non prris corrrre
l,aboutissemenf spatial
d'un jeu social plus cornplexe.

1 (P), Merelin, L'aménagement du territoire, p.U.F,2OO2,1è." édition, p.6.

2
Aujourd'hui, l'Etat apprend à pailager la chose publique et à ouvrir son
donraine d'action. en cherchant à recoruraîire d'autres catégories d'acteurs pcur-
participer au développement natioirai. Aussi, i'arnénagement du ten-itoire tel qq'il
se pratique aujourd'hui au Maroc témoigne d.'rin enseroble d,e mutations let
d'évoiutions du territoir-e au conïs de l'histoire du Maroc.

Une approche géo-historique du territoire marocain sollicite d'intégrer la


diilension sociale du territoire. En fait, 1'espace implique une société, un Etat,
mais aussi un environaement régional. Cet environnernent est constihré d'un côté
par le Maghreb, composante majeu.re d'un grand Magtreb arabe uni et d'un autre
côté pa1 i'Afrique et la Méditerranêe, espaces d'échange et d'ilteraction
multidimensionnelle inscrite dans la longue durée, ce qui dànne au Maroc une
position remarquable à l'écheile intemationale et intercontinentaie. Cet
envirorurement a donc été rure faveur e'r un enjeu pollr des mutations dans
l'histoire du'Maroc et Ia délimitation de ses frontières au cours des siècles. Le
teiritoire est donc un produit historique, construit au fil des siècles par,-rne société
' organisée.

La formation du territoire rnarocaiu a été le résultat d'un processus historique


complexe. Par conséquent, 1'approche global"e delagéohistoii'e du Maroc prcpose
piutôt de iivrer queiques outils et concepts permettaît de mieux riéfinir la
problématique spatiale du Maroc-. Scruter le passé, c'est donc tenter de saisir la
profondeur historique des tensions et distorsions, qui marquent le présent d,
Maroc coil1me espace et territoire.
C'est la raison pour laquelle nous avons réservé un chapitre préliminair-e à
l'historique de la discipline avant d'en entamer l'analyse d.es divers aspects et ce
à travers : Les principes de base de la politiquede gestion de l'espace au Maroc
(chapitre 1'), les institutions et les instr-runents de gestion de 1'espacei(chapitre
2cme; et enfïn quelques priorités de gestion de l'espace (chapitre 3qJ?.
,. l. '
l.- -- ."

3
Chapitre préliminaire :

L'historique de la politique d'aménagement du territoire


i
(Ou gestion de l'espace au Maroc)
t

1- histoire de l'aménagement du territoire au Maroc


Depuis longtemps, l'aménagement du territoire, en tant que donnée qualitative dans le
développement, a été marginalisé tout en s'orientant vers le développement quantitatif de
l'économie.

La prise de conscience par les pouvoirs publics des risques des déséquilibres
interrégionaux sur le rythme de la croissance économique, sur la cohésion sociale et
nationate et sur ta stabilité politique remonte à la fin des année 60 :

- Création du centre d'expérimentation, de recherche et de formation (CERF) : organisme


crée au sein de la direction de l'urbanisme et de l'habitat du ministère de L976 à 1970; à
travers l'élaboration d'un projet de loi sur l'aménagement urbain et rural et sur l'AT
-L'élaboration d'un dispositif juridique (et la définition des principes d'une politique
d'AT) :la création en 1968 d'un comité interministériel pour l'AT (CIAT) (décret royale du 06
aout 1968) et de sept régions dites économiques (Dahir du 16 juin 1971)

Aperçu historique
A. LA CONFIGURATION SPATIATE DU MAROC SOUS LE PROTECTORAT

L'espace Marocain avait subit des changements brutaux tout au long de la période du
protectorat.
-ll a été modifié suite aux diverses politiques économiques prônées par l'autorité
protectrice notamment après la seconde guerre mondiale, date à partir de laquelle
on a importé la notion d'aménagement du territoire.
-ll s'agit de mener des politiques d'orientation géographiques ou délocalisation des
activités économiq ues.

h
-C'est une idée qui fut imposée en !946 par MÊCOCHARD (un archirecte urbaniste
français) , sans qu'elle ne soit mis en pratîque vu sa contradiction avec les intérêts des
a utorités française.

Face aux problèmes que posait la croissance urbaine incontrôlée (conséquence de


l'exode rurale intense né essentiellement des disparités socio-spatiales énormes) des
mesures ont été proposées :
-La politique de déconcentration industrielles au profit des petites et moyennes villes
- L'aménagement et l'équipement des petits centres ruraux
Selon le COURBUSIER « On ne peut aménager sans aménager d'abord les
ca mpagnes ))

La structuration de l'espace était guidée par les villes côtières qui avaient constitué la
cible des françàis, les points centraux d'expatriation d'innombrables richesse du
M aroc.
Les directives des français qui avaient pour ambition de lier le Maroc a l'économie
métropolitaine par le biais du développement du commerce extérieur, avaient fixé la
forme que prendra l'organisation spatiale.
De ce fait :
-La ville de rabat est devenue la capitale politique et la ville de casa Blanca la capitale
économ iq ue.
-L'essor de l'axe Casablanca -Kenitra sera la conséquence la plus directe des
différentes « reformes » économiques.
-Les transformations rapides des villes, sans être en mesure de supporter
l'accroissement continu de la population marocaines et européennes, était la cause
principale de la propagation des constructions rudimentaires, des bidons -ville et de
l'habitat insalubre. Ce phénomène est accompagné fréquemment des maux sociaux
incessant.
-Sur le plan urbain toujours, nous avons assisté à l'émergence de ville européenne.ou
villes nouvelles bien séparées des'médinas ou villes anciennes.
La mise en place de cette structure étrange émane du souci de mettre des cloisons'
entre les populations marocaines et françaises.
-La conséquence directe: l'appropriation des prérogatives et des pouvoirs exercés
par Ia médina aussi bien au niveau de la gestion urbaine qu'au niveau de l'activité
économique.
-De ce fait; a la dislocation de la « Qbila » dans le monde rural s'ajoute celle de la
médina ou « Iemdina )) comme structure urbaine jadis emprunte d'équilibre et
d'harmonie.
En outre, l'espace nationale fort extravertis, avait subi les coniéquences de la crise
économique mondiale (le recul manifeste du mouvement de la construction entre
1931et 1936).
Etant ponctuelle la modernisation « économique a totalement changé la
physionomie du Maroc en le déséquilibrant.

5
juxtaposition de deux secteurs, l'un traditionnel et l'autre moderne avait laissé
La
des disparités criantes économiquement, socialement et spatialement.
Ceci, étant en relation mutuelle, ont constitué des freins puissants a l'accélération du
processus de croissance et partant du développement du pays. Certes, juste après
1956, le législateur avait instauré une administration nouvelle couvrant l'ensemble
du territoire marocain (la constitution des provinces).
Mais, ce n'est qu'à partir de 1960 que fut esquissé une politique visant à assurer une
certaine indépendance pour l'économie marocaine.
Dans ce sens, au cours d'une dizaine d'année, la régionalisation s'avérait nécessaire
sans pour autant que ces actes soit bien ficelé.

B- MODIFICATION DE LA CARTE ADMINISTRATIVE DU MAROC DEPUIS L'AVENEMENT DE


L'INDEPENDANCE (logique sécuritaire de
l'organisation territoriale avec le
développement strict de l'économie abstraction faite de bonne gouvernance).

Le long de la période qui a précédé, l'organisation de l'espâce au Maroc s'était basée


sur des critères ethniques, linguistique et tribaux.
Ce type d'organisation n'était pas ignorées par l'intrus. Sa prise en considération en
dans ses différents projets d'organisation était manifestes.
. Cependant, dès les années cinquante, avant même l'indépendance politique sont
apparus les prémices d'une organisation administrative fondée sur la « province »
par substitution a la « région » qui avait existé pendant le protectorat.
. Sur le plan économique, la fin des années ôinquante constitua une coupure avec ce
qu'on appelait la programmation économique des autorités françaises. Les deux
plans quadriennaux, 1949-1952 et 1954-1957, corroborent la pratiquer de cette
politique.
. En effet, tous les investissements programmés sous le protectorat avait 5iôur
objectif primordial de répondre aux besoins de l'économie métropolitaine.
. Or, à la place d'une programmation économique françaises, elle sera question, à
partir de la fin des années cinquante d'une planification soumise à l'impératif d'une
croissance introverti.
. La planification au Maroc s'est manifestée dans un contexte général imprimé par
des donnée nationales et internationales (voir infra).
' Mais, Ies différents plans adoptés de Ia décennie soixante avaient la caractéristique
d'et recentré sur la province et non sur la région.

Les conditions exogènes

6
Paragraphe L*' ; Le Maroe avarut le protectorat
A^ Le l\Eai:oe tradit-iurrnel
a- tes Formes d'administrations au Moyen Age
Tous les historiens s'accordent à dire que le Maroc a du connaitre des pér-iodes
chastes sous certaines monarchies romaines dont les vestiges sont eircore très
visibies dans la contrée telle que Voiubilis (Oualili en arabe), ou encore d'autres
tous près des côtes nor'd et r:orcl-est Atlarrtiques. Leurs formes d'urbanisation
témoignent selon les mêmes sol]rces de progrès très conrroités daris le dornaipe
diarchitecfuue, et de l'organisation de l'espace. Sa:rs vouloir diminuer de
f iu:portance de l''appor-t que ceia porurait nous foumir dans notre effort cie
,:... reconstitution d'un cer[ain patrimoine de gestion du territofue et celui du
quotidien, èt faute de docunientation bien précise sur le sujet, nous nous
L1-
contenterons de passer en re\me les quelques dynasties qui durent poser les
premiers jalons 4'un ernpire que fCrt le Maroc pendant cefte période clite du Moyen
Age. Nous l1ous pencherons donc sur les dynasties qui furent la gloire du i:ays
pendant des siècles.

Sairs vouloir occulter les années qui précédèrent l'anivée du coionisateur


porteur de projets mod,ernisateurs notamrnent ceux relatifs à la gestion dg
territoire à coloniser, il fauclra l€connaitre que les sultans peinaient tant bien que
mal à vouloir : (a) pacifier le pays; mais aussi (b) à vouloir le doter
d"infrastntctures' capables de rendre la Vie de ieur sujets aussi confoüable c1u'ils
le pouvaient. On doit tout de même admetke que leur existence étant transiante,
la plus part du teinps, ies projets que chacun d'eux apportait, par conséquent,
étaient aussi üansiants. Ils étaient limités dans Ie temps, dans l'espace, dans leur
Vision mais sutlout dans leur irnpact sur le futur. Dans la présente section, nous
nous efforcerons d'étayer un bref aperçu sur un ceftain noinbre de projets que 1'on
peut,quaiifier cornme faisant parlie de ce qu'on s'éveitlie, d'une faço1
moins ofihodoxe, d'appeler un'aménagemert de ten-itoire'.

11faudra d'emblée attirer l'attention sur le fait que les sultans étaient très
occupés à vouloir solidifier leur enrprise du pouvoir. Lerirs soucis majeurs
peuvent donc se limiter aux efforls entrepris pollr :

(i) Asseoir leur pourroir régional coirtre Ie pouvoir central de Damas, de


Baghdad ou de quelques autres métropoles en Andalcusie ;
(ii) Essayer cle pacifier et soumeftre les tribu-s clui contestaient très sotivent
le pouvoir- dui Sultan et ne voulaient pas payer les taxes surtout celles
qui ne revêtaient pas l'aspect religieux comme llous alions le voir un
peu plus loin ;

a
. fexplication du recours de Maroc a la planification relevée, de prime abord du'champs
politique. :

- L'étude de la situation socio-économique et spatiale du pays lors de l,adoption d,un


tel choix stratégique, c'est -à-dire lors de la phase post-coloniale môntre qu,il était
marqué par des déséquilibres spatiaux et économiques de grande s,envergures
- Ce déséquilibre économique et spatiale était inquiétant comme legs d,une période
antérieure et comme une réalité à affronter.
- Réellement, la conscience du planificateur de l'ensemble de ces disparités avait
existé, mais les politiques préconisées n'avaient pas suivi le chemin menant à un
développement équilibré.
- L'ensemble des politiques étaient d'ordre global ou en cas de spécification des zones,
on les a choisis en fonction de leur importance héritée; à, une des facettes d,une
« décolonisation bâclée ».
- On relevé que le processus de « provincialisation » du territoire (la création massive
de nouvelles provinces) a côtoyé un processus de régionalisation embryonnaire, initie
depuis l'indépendance politique du pays.
- La planification avait constitué un moyen, juge efficace, pour le développement
économique et social. Cependant, les plans de cette période se sont limites à prendre
en compte les données régionales dans leurs programmes.
- C'est la province qui étalt privilégiée, en tant que cadre territorial pour la mise en
pratique de la planification, aux dépens de la région. EIle était l,unité territoriale
politico-administrative prééminente a cette date.
- L'orientation de la pratique territoriate vers la région et la vilte ne s,est effectuée qu,a
partir des années soixante-dix en infléchissant les politiques portants, jlJsque-là, sur
l'espace rural. Un découpage régionalsera élaboré à partir de 1971.

C-I'AT lors de l'adoption des sept régions (de1971-1996)


Le début des années 70:
-un tournant décisif quant a l'essai de Ia mise a contribution des données régionales
dans l'élaboration de la politique de développement économique et social.

- le découpage du Maroc en sept régions « économique » (dahir du16 juin 1971).

- l'adoption de la régionalisation avâit rendu nécessaire la mise en place d,un arsenal


d'institution notamment, aux niveaux central et régional.
En effet, au premier niveau ont été créés trois types d,institution majeures :

) Le comité interministériel charge de fAT (C.|.A.T), crée en 1968 et mis sous la


présidence du roi :

8
L. Contrôle Politique Lacali

- l:. lrnam : ou Prince


ealife ou Sultan W;È
des croyants
rH
Er"l
$.;,

Conseil de 10 personnes :

Vizirs, (Ministres)
magistrats
t==.2
ti:;l
t:::.l
\::'::J:7
\;!/

'
Conseil de 50 cheikhs almohades
Gouverneui's, Pachas, Chefs de tribus, notables 1

2. Contrôle Politique des Royautés

i Empire A lmohade : i
I
I

Calife

ce-Royauté 1 Vice-Roy auté 2 Vice-Rovauté 3 Vicè-Rsyauté 4 !

I
l(**--*-*.*,*-.

Cette stmcture qui montre un cefiain partage de pouvoii que les Almohades
arraient f,ût léguée aux dyirasties Alaouites o.ui ieul succédèi'ent semble avatr été
adoptée avec quelques anéLiaraticns qu'ils durent lui apporté pressés par la
conjoncture des faits.2 En effet, les conjonctures n'étaient plus favorables aux
foimes absolutistes de golrveialement. L'Euroue, qui corrurenca à frapper aux
1
D'après la description donnée par B.Lugan, Histoire du Moroc op.cit. p.19-20.
2 Voir Ran Landau, Moroccan Drama : 1900-1955, (le Maroc de 1900 - 1955), London ; Robert Hale Ltd, 1956

9
-lJexpérience d'une décennie de PAS (1983-1993) qu'on ne peut vanter vu ses effets
désastreux et qui se sont répercutés sur le tissus social (chômage ; pauvreté). '
-fimpact de la privatisation et la détérioration du secteur public.
-Le désengagement de l'Etat qui met explicitement le pays sur une voie libérale.
conséquences: les inégalités d'ordre économique; social et spatial.
D'où; le changement de stratégie de développement et de réhabilitation de Ia
politique d'AT.
Contexte international : Les rouages de l'économie mondiale et les défis qui en
découlent pour une économie en développement.
, Ce qui amarre le pays a l'adoption de nouvelles mesures de développement et à
l'insertion dans le jeu de la mondialisation et des marchés internationaux.
De ce fait; de nouveaux acteurs resurgissent exemples:
- L'émergence de dynamiques centrifuges
- La demande ascendante de la décentralisation de la démocratisation de la vie
publique..
- La mondialisation du mouvement associatif
- L'appârition de nouveaux concepts: développement local; développement
durable ; développement par Ie bas ; gouvernance territoriale...etc.
- Ce sont alors les factures qui ont amené à :
- Repenser la polltique de la régionalisation
- Donner une nouvelle configuration au territoire marocain ratifiée par loi n'47/96
organisant les régions.
- En plus des grands défis externes qui découlent du processus de la
mondialisation; des défis d'ordre interne pour l'instauration d'une région forte
sont comme suite :
- Les difficultés financières et économiques
- Les déséquilibres des régions
- Le problème d'urbanisme et d'AT
- Et les problèmes de l'emploi.

Parmi lês critiques accordées à ce découpage :

ll est instauré sur des bases politiques. ll considère la région, de prime abord, comme un
cercle d'élection en faveur de la deuxième chambre, constituée dans le cadre du nouveau
système de bicaméralisme.

ll n'est en réalité qu'une régionalisation du pouvoir de l'état .

4o
-Les critères de bases sont d'ordre général. lls sont caractérisés dans leurs globalité par
l'omniprésence des critères politico-a d min istratifs.

-Le découpage régional en lGregions ne coïncide pas avec la réalité économique et sbciale
du pays. i

-Ce postulat est aussi avancé dans le cadre du S N A T le projet de la charte nationale
précise ainsi que les efforts à déployer prochainement doivent se focaliser sur la conformité
du découpage régional avec la réalité économique et sociale et avec les exigences du
développement de l'AT.

-Ce constat vient d'une réalité ou le découpage en seize régions parait comme un handicap
au développement des territoires marocains.
..:.
-L'aménagemeit du territoire ne peut fonctionner que par l'adoption d'une configuration
bien délimitée ;'un découpage raisonné et cohérent.

-C'est pourquoi le projet (1996) a souligné qu'il est nécessaire de réviser le découpage
tèrritorial actuel de façon à ce qu'il assure la cohérence des unités territoriales, en prenant
en considération la nouvelle vision d'aménagement du territoire et du développement, des
besoins de l'économie et de la santé ,et les développements actuels et futures de l'espace
national .

-Constat: une contradiction au niveau de la conceptua lisation de la relation entre


aménagement du territoire et découpage régional.

Le débat n'a pas vu le jour qu'au lendemain de l'adoption de seize régions. Or, on aurait dû
commencer par un débat national pour avoir une vision concertée sur l'organisation du
territoire, comme il était plus convenable de proposer un redécoupage immédiat pour
remédier aux vaines démarches.

Par voie de conséquences, la logique d'AT ne coincidà pas avec celle du découpage pour. la
simple raison que la mesure d'AT signifiti qu'il faut penser le développement dans un cadre
régional.

La délimitation des régions doit être accompagnée par la concertation des maux
territoriaux (voir: disparités régionales) et l'adoption des plans régionaux.
Afin d'agir efficacement, la région a besoin d'une certaine souplesse administrative dans le
cadre des processus plus poussés de décentralisation et de déconcentration qui renforce
l'autonomie des régions.

La régionalisation avancée

La politique de régionalisation constitue un projet stratégique pour l'aménagement et le


développement de l'espace géographique et'de la société.Elle vise l'amélioration de la
politique de décentra lisation et, partant, la réalisation du développement économique et
sociai au niveaux local et national.

L,L
juridique. Contrairement à f idée que l'on peut se faire d'un régime géré d'une
façon médiéval les témoignages recueillis par ceilain liistoriens etvoyageurs sont
piutôt plus favorables. Eir effet Lyaritey avait bien dit que : . i

« Au }ylaroc on s'est trourré confronté par un empire liistcrique et


indépenclant, extrêmernent jaloux de son indépendance, résistant à toutc forme
d'esclavage, et qui jusqu' à des périodes récentes se comportait cornme un Etat
avec sa hiérarchie d'officiels, ses représentations diplomatiques d'outre mers ; son
système social qui était en place malgré les échecs du pouvoir central »1

, Dans le même contexte, levy-provençal avoua que le Maroc a été pour- des
millénaires le seul Etat islamique qui était conscient de constifuer une nation2.
Sans rrouloir nous étemiser sur ce sujet, nous ciirons que le bui essentiel de cette
administration était d'assurer une cohésion nationale capable d'unifier et de
gararetir une paix ; ce que Ran Landau et cerlains autres auteurs affurrrent avoir
trouvé dans tous les textes qu'ils auraient consultés.

Pour la postérité, nous ajouterons que seLcn les mêmes auteurs.,


l'organisation urbaine été faite de façon à répondre aux besoins des popuiations.
L'organisation du Mellah, quafiier de résidence des commu-nautés juives, qui était
sous le control du Maamad (un conseil conununal constitué de 3 rabbins et 4
gentilshoïnmes. Leur rôle consisiait à gérer les affaires du Mellah, en fournissant
1es services prùiics tels les lumières de mes ; le nettoyage et la sécurité.3

2. Le BIed es Siba : fl.ous aurions aimé nous attarder un peu sur ce sujet, car
11a été,le plus négligé voir mêrne mal interprété par une certaine littératr:re
tendaircieuse qui voulait en faire un terrain or'r dominaitl'anarchie totale.a
Contrairernent à cela,le Bied es Siba commençait comme Lrne forme de
dissidence contre 1'autorité centrale, suttout en ce qui concerrre certaines
taxes (ia naiba5, La mouna6 ou 1e tertibi) que ies des f:ibus dissidentes ne
confondaient pas avec les taxe religieuses telle que IaZal<at et 1e Ashour.
En dépit cle cela, le Bled es Siba, qui ffrt sous la control des Jmâa, ont

l Voir Ron Landau, op. cit. p. 34


2
tbid. p. sa
: tbid. p .29
a
Voir les récits de voyages invoqués ci-dessus.
5.Taxe
créepar les Saadiens (16é'" siècle) pourpayer les compagnes militafues. Elle frt aussi levée comme punition
de certaines tribus
6
Taxe normalement pour les étrangers traversant un teritoire et qui auraient besoin de gite et de nourriture : mais
elle fût aussi levée pour payer les compagnes de Sultan ; chose que certaines hibus trouvaient exorbitant
'-Taxe sur les ten'ains (et la propriété privée en général) qui fit beaucoup de mécontent même parmi les habitants
des villes. Mais c'est une taxe qui survécu jusqu'à des après I'indépendance. I

12
tcnjoutrs fait leur allégeance au Sultan pei-ce qu'il le contestaii pas son
d'Âmir Ei h4uiniiiin.
ai-rtoi-ité religieuse
La dite Jmàa fût coirçaré par Jean Céiérier à ia foi:rrre la plus
ancienne des institutions démocratiques dans l'existence.i Elle frt aussi
organisée de façon à assurer rine prise cle décisions démocratique en ce qui
concerle les terres coliectives (dites tenes de Jrnâa) or même celles
concelrant les ten'es ciites de Melk (c'est-à-dire propriété piivée de certains
féodaux. Ainsi IaJmàaétait constirrrée d'rur conseil dit Bas qui comprenait
totrs les mâles adultes ; et d'un autre conseil clit Haut, car il ccrnptait
quelques délégués choisis par le inembre du conseil Bas. Nous rroyons bien
qnq ,go.,gtrair emeui aux conrrotatious véhictilées,trar certaiirs textes, n' était
pas aussi anarchique qu'iis le supposaient.

..,,: 3. Le cleirrier élément de Ia Éricltotcmrie suggérée ci-dessus est Les Zaaoiyas


i. qui aussi avaient ure olganisation adniinistrative bien déteirninée ; rnais
surtout un rôle social et politique très influençant. En effet, 1es Zaouiya
étaient des confréries ou se réuaissaient un ceilain nor::bre de gen.s <ies gens
de h4akhzen aussi bien que les cliefs des tribus. Leurs approches
mêtaphysiques au polivoir et au reiigieux ont très souvent influencé un
grand nombre des marocains de telle façon que les Sultan aussi bien que la
France durant sa cotrpagne au Itrlaroc ont Cû cûmposer avec les chefs de
ces confi'éries.2 Leur rôle aussi consisrait à offi-ir rles soins ailant de
i'éducation. aux soins médicaux mais aussi aux æuvres cliarita.bles.

Paragraphe zème t Le Maroc pendant Ie prot ect$rat


:,:

A- Le Maroc sous Ie proÉectorat :

ê"u début ce füt uile pérrétration pacifique, c'est-à-di-r'e 'trne série


d'initiatives de tutelle sur 1e Makhzen, devant un ptotectorat rie fait. C'e.st Le iraité
de Fès du 30 mars 1912 qui légitima cette entrée.

Le colon au pluriel , c'étaient avant tout l'année française et esI:agnole qui


se sont partagées le tenitoii:e maracain ; les européens civiis agriculteurs,
commerÇants, iudustrieis et investisserii's qui ne se sont installés Qr,l'uire f,ojs ieurs
devauciers armés ont assriré un minir::ruin de séc,urité potlr leui irrstallation et Teur
appropriation des tenes les plus arables.

I Voir Jean célérier, Maroc, Paris : éditions Berger Len raut, 1948, p. 105
2
Voir Ran Lanclau. Op. cit. pp. 38-41

_15
Les premières viiles estimées stratégiques étaient Oujda, Casablalca, Fès et
bien sûr Tanger la ville inten:aticnale. Cette ciassification n'était pas aléatoire
;
raais bien fondée r,-u son intérêt stratégiqlle pour inieux cefller les futures positio,s
et emplacements qui seraient les plus rentables et fi-ucfueux.

Ainsi les projets de voiries (routes, chemins de fer) pour relier les villes
stratégiques pollr garantir le transport des militaires et les marcha,dises, et
l'atnénagement des ports pour assurer le transport marjtime. Ces infrastrucfures
étaie't aussi utilisées pollr faciliter la pénétration ar:x coins les plus reculés soit
pour l'exploitation des sous-sols (les mines), soit pour mieu:x coqtrer et contrôlel
les tribus rebelies.

a* ies disparités
Les français pour subvenir anx besoins ccutumiers et quotiriiens de leurs
concitoS'ens ont élaboré les prerniers plans clans le caclre de l'ur-banisme base des
premières habitations ei cités eurcpéennes qui leur solt réservées lcin des
habitations inodestes avee 1'architecfure locale de 1'époque où on ne d.oiinait pas
d' impofiance aux cl itères d' embellissement qu,on connaît aujourcl,hui.

Dans ce climat tend.u où ia méfîauce régnait, cleux stiuctures faisaient face


l'une à l'autre, colrrme un contra.ste sur tous les plans. La cité européenne arrec de
larges rues pour les voitrires, des maisons avec.jardins. Alors que daps la rnédina,
c'était des maisons ou iaaisonnettes biotties les unes contre les autres laissa,t à
peine d'étroites rueiles pûur les passants et les bêtes qui servaieat de rnontures.
i-'administration française pour ses finaiités connues, disposait et offrait ses
seivices aux sieus salls se soucier des marocair:s si ce n'est qu'ils étaient cornptés
et stuveillés.

Parmi ces selvices fî-qure l'etat cirril où seuls Ies marocairrs qui étaient proches
des « routnis >> profitaieni cie ce seivice et encore faut-ii attendi:e i'année
195û
pour le généraliser, dans des aclministrations qui leur sont spécialelrent réservés
appelés bureaux alabes et distincts de ceux cies fi'ançais. Iv1êrne ainsi, les
rl:a-rocains ne bénéficiaient de ce service que solis la pression du
bescia loi"squ,ils
étaient appelés à avoir des pièces cf identités pour di.,rerses raisons.

A cette époque, et suficui pendant les années de sécheresse


1'aclministratiorr dans le cadre de la promotion nationale (pN). f-ournissait ciu
travail aiix rllraux dans les grands cirantiei-s sur-tont ou encore dans
1es char,ps
agricoles des colons.

14
Dans les grairdes villes. ii y avait a.pparition de norivelles i;rdustries qr-ri
a.bso;:i:aient. La main d'æuvre présente ou originaire des bairlieues liinitrophes ou
inêtre cles autres régions du Marcc cornine c'étattle cas de Casablatlca.
Dans le domaine de 1'éclucation, ies français cnt constrtit des écoles ct l3zçssg
destinés en preiaier lieu à leul progénirure et ce n'est qri'après qu'ils ont ouveÉ
les portes alrx marocains et surtout aux riches notables .Une grande partie ne
voulaient confier lerirs enfants aux « roumis rnécr-eants », se contentaient de les
envoyer i'école traclitionnelle qui enseignait le Coran et autres sciences comlre la
chana.I-es tribunanx coufutniers, les zarariyas et les habous et tous ce qui avait
attrait à 1'Islam étaitpariie intégrante cte ia culture u:arocaine immuable et donc
t'éservée et ou les français ne pouvaient intenrenir, mêrne s'iis ont cclsti-,.rit
quelques églises dans les grandes villes.

La société marocaine, ainsi dominée par le pourzoir armé français, qui a fait
soumettre toütes ies tribus berbères à 1'autorité du sultan, lui-même contrôlé, cette
société s'est vue sujet de division par i' arrivée du décretberbèr:e Le 16 mai 1930r,
qui a unifié les ilarocains et leul a donné le sentirnent d'appafienance .Et s'e1
suirrit .ics ré.'zoltes nationalistes partout 'ians les grærdes villes marccaines qui
denranclait ie départ du (( protecteun>. Ces émeutes étaient, généralement
repoussées par le feu des arrnes.

b- Les prémices de la moderirité


Fa.ire hisser le Maroc à un niveau plus rnoclerre, bieir que cela s'ar,ère une
tâche difficile, était le but préconisé par Lyautey qui disait rrouloir 'adapter
graduellement le gouvemement protégé aux fonnes modernes de la ciyilisation'2.
C'est dans ce contexte, que des plans ont fait introduire la conception modeme :
de larges avenues 'imiguant les villes (Plan Prost de 1917 réservé à la Ville de
Casablanca). Nous citons aussi le plan Ecochard de 1950 or-r était-iirtrcduit le
règne de I'automobile et du zonage urbain établi -à grande échelle. On n'oubliera
pas aussi que le tnême Ecochard fit d'Ou-jda un iaboratoire de planification
utùaitre, car cefiains pians ayantvu le jour à Oujda, à f instar dri plan directeur de
ï91.4, f,trent transposel parlout ailleurs dans le ro)râss1s, rnais aussi en France.g

Airisi de nouvelles viiies êtaieni constr-uites dans le -but de décoirgestionner les


gr-andes villes dont spécialcment Casablanca, qrii soufh-aient déjà de bidonvilles

I Gilles Lafuentc, "Dossiers urarocains sur le dahir L',crbc\re dc i930", ROI\,{N.1» 3s (2% i984' p. 3-1-i 16. (Tiré
cle
L' Encyclopédie berroère-Toure XIV).
2
N{aréchal Lyautey , in Roget GRLINEF- : Du Maroc traditiorrnel au N{aroc modenie ; Nouveiles éclitioirs Latines
3
Voir Couls clu professeur Bedhri (np) sur I'urbanisnre 2012, Droit Public, Ser:restle 6).

15
conshuits par les nouvearix anir,és qui cherchaient du travail, surtout pendapt les
années de sécheresse oit l'exode rural atteignait ses pics. Bien qu'à la veille de la
colonisation le Maroc était faibiement peuplé" (près de 3' rniilions d'habitants)
avec seulement 50Â d'wbanisation.

Avec l'instauration de 1'économie de marché et avec la création du port de


Casablanca et le lransfert de la capitale vers Rabat, ces facteurs vont faire déplacer
le centre de gravité du Maroc de liintérieur (Fès-Marakech) vers le littoral
atlantique. Pour institutionnaliser cette nourrelle configuration tenitoriale du pays
le Résident Général (Lyautey) décréta Ia clivision du territoire sournis à la
colonisation française en << Maroc utile » et << Maroc inutile >> : Le premier
représentait le triangle Fès-Casablauca-Marrakech ; zo:Te agricole et ninière et lç
second représentait le reste du territoîre c'est-à-dire les régions pauvres dg
Maroc'.

c- Après l'indépendamce
La France, en sofia-nt laissa donc aux marocains un héritage territorial difficile
à surrnonter, en plus du défi de restaurer un Etat muitiséculaire, moCemiser ies
stluctures traditionnelles rie cette nation autant attachée à ses racines et à son
authenticité que tournée rrers l'avenir et 1e progrès.2 C'est ainsi que l,Etat,
nouveliement reconsttuit, va s'atteler à éclifier en essayant de se rneitre au
diapason de ses rirraux à l'échelle r'égionale et internationale.

d- Les inipératifs de tr'EtaÉ :

politique de l'Etat conduite à parlir de 1956 va tenter de conjuguer,


En effet, 1a

en suivant une méthode progressive et ernpirique trois impératifs : Marocaniser le


système adrninistratif, le moderniser et le démocratiser. La politique de
Ieconstntction de i'administration territoriale s'inscrit dans ce cadre géi:é;.al ; elle
constifue un de.s aspecis de i'entreprise de << d'ériifîcation d'un Etat nodeme >>.3

Dans ce cadre. la mission primordia\e étaitde représenter I'Etat sur l'enseinble


du teritoire et d'y assurer I'ordre public, vient après la mise en cÊuvre des d.irrerses
politiques publiques de dér,eloppelxent en veillant ati bon fonctiorrleinent du
systènre d'autonomie locale mis en place ert i959. Cehii-ci, dont la grende
::éfor-nre de L976 à assui:er l'essor, est le plus sur garant de Ia stabilité politique

1De l'atnéuagement
du territoire au iléveloppernent teritorial : qtrelle transition et quelle articulatiol ,J

Abdelaziz ABIDI (professeur direceur de I'I. N. A. U)


2
Driss Basri' L'adrninistrarion territoriale I'erpérience rirarocaitre, Paris : Bordas 1933
3
ISBN :-2 04a1/ilj61-?
Ibid

t5
nationale, tant il est vrai que ia collectivité base doit êtr:e un repère, une réfome,
iroul' les iirdividus ; cela n'a cependant pas fait oublier les autres niveaux cle
ciécentraiisation qr-re sont les prcrrinces etpréfeciures et lcs régions qui sont venues
plus tard.

e- Rôle et diversité des missions de l'administration


Ainsi i'administration ten'itoriaie doit êti'e constamment en éveil ; elle est «
l'aclministration de l'événement » ; et pour asslrer çette tâche immense et de tous
les instants, ii faut des sit-ttctures, des principes de fcnctionnement, des moyens
divers et surtout ries homiles formés aux disciplines qu'ils auront à mettre en
(Etl\/re. Ces hommes nécessaires étaiei-rt en nombre infinie au lendemain de
r l" :

i'indépendaace, car ie protectorat avait, dès le début écarté les élites inarocaines
de Ia gestion-'1es affaires publiques. Ce n'est que taldivement que fut créé l'Ecole
Marocaine d'Acinrinistration (i945) qui, modesternent, entreprit de fonner des
jeunes pour ies préparer à 1'exercice ries responsabilités administratives. tl a donc
été nécessaire de mener une politique rrigoureuse de fonnation administrative et
technique ; car les missions de 1'administration territoriaie se sont largement
dir,'ersifiées, débordant les fi'ontières traditionnelles de 1'ordre public, elles urnt
profondément pénétré ie champ de l'économie et du social.

f'- Les grands axes :

l)ans le souci de se faire représenter sur tout le teiritoire national,


l'aCministration ceutrale a créé de nouvelies institutions, nous citeror:s les plus
impr:rtantes et décisives dans 1'histoire de I'aciministration marocaine dans Ie
cacire d'un découpage adilinistratif répondant tant bien que mai aux besoins et
.:'t

L'idé,e principa-le consistait dans la décentraiisatioir etla déconcentration qui a


touclié ies iiomaines suivants :

L'adrminisÉration :

Avec la créatian de nourrelles entités tenitoriales administratirres telles que les


prorriuces, pt'éfechrres, cercles et caïdats. Ces entités représentaient Ia fbrce du
oouvcir central. Cette proxir.nité entrait dar:s le cadre de la sécurité que celui de
satisfaction des besoins quotidiens des rirarocains "sujets" piutôt que ciioyens.

Ily a eu aussi cl'autres ser-vices collrie les postes ou les dispensaires et dcnt
la construction cléirendait essentiellerneirt du nombre d'habitants du cercle ou de
1a oaldat.

11
o L'industrie :

C'est dans le cadre de la décongestion de Casablanca qui coirceirfl'ait déjà 7 S%


de f industrie du Maroc, Michel Ecochard-célèbre architecte urbaniste-défendait,
à la fin des années 40, une décentralisation industi-ielle en fa.",eur de nouveaux
pôles comme Agadir, Safi , Mekhnès, Manakech, Berkane, Beni Mellal, Sidi
Sliman ...etc- Décongestionner et combattre ce fléau que connaissent toutes les
grandes villes que sont les bidons villes.r

Dans le cadre d'une transition d'une économie coloiriale à une économie


nationale, le Maroc a é1aboré plusieurs plans économiques :

F Le premier plan quinquennal 196A-"964 dans -qa prenière version


ccmpofiant Ces, reforrues du domaine agricole et c1e restrucfuratiol de
1'enseignement et de fonnation.
È Le plan trierural 1965-67 a été inspiré par les Flvti et BiP,.D iiûur assurer la
stabilisation des orientations éconorrriques du pays où l'industrie n'est plus
une priot-ité, el1e rrient après 1'agricult'.rre, le tourisme et la fcrn:atian des
cadres.
ts Le second plan quinquennal 1968-72 reprencl les niêmes options que le
dernier plan triennaL 1965-67 où l'accent sera mis sur l'agriculture tournée
vers l'exportation et f industrie légèr-e.
F Le plan de 68-72 a été le premier' à poser la question de « l'amrénagernent
du territoire » corlme 1:olitique publique en l'assimilant à une politique
de développement régional et en le définissant seion quatre grands axes :2
i. Promou't oir le développement éconoinique par une localisation
judicieuse des projets ;
ii. Contribuer au dér,eloppement social par une réductiol des
disparités et uire localisation pl-r-rs, rationnelle des inûastrnchrres
et des équipements sociaux :
iii. Recherchei' les actions permettarrt de protéger et d'accroître 1es
richesses naturelles et protéger ia qualité de i'enviromement. La
lutte contre Ia dégradation du patrimoine régional, ïa
prolifér'atioir urbaine, ia irrotection des ressources natu.relles
coutre l'exploitation abu-sive et irrationitelle constitr-ient nn

I De I'anténagclllent
du-tcrritoire au dclr,clol:pcmcut tc|ritorial : quellc transitio(r el qucllc articulaii()n ?
Abdelaziz ABIDI ( professcur dirccteur de 1'I..N.A.U)
2Ibid

18
objectif peirtaitent pour urle politiqr:e d,ainénagernent
rationnel du teritoire ;
ir,. Associer ia pop-rrlation à 1'effort de déveloi;pernent, et ce par 7a
participation effective par le biais des instifirticns élues de la
population et des forces vives de la région à la conception, au
contrôIe et à l'exécution du planl.

B: Le Maroc moderne
Prétendre modemiser le pays sans créer un système législatif institutiopel
touchant les grands champs qui connaissent un essor remarquabie ou connaissan.t
d-es Vides juridiques sei'ait ul prcjet vai:r. Pcur ce faire,plusieurs textes nonnatifs
et organisatiôiinels dans tre cadre Ce la décentralisation ont vu le jour:

La loi 78-00 (30 septernbre 1971)portant charte conimunale ; qui appelait déjà
les marccains à tute déinocratie paiticipative et locale où ils seront les
responsables dii choix de leurs représentants dans la gestiol des affaires locaux
spécifiques à chaque commune rurale ou urbaine. << ...A cet égard,. Il notis
incombe de doruer une nouvelle irnpulsion à la dynamiqr-re de ciécentralisation et
rie régionaiisation, et de ireiller à ce que la gestion déconceirtrée, ildissociable du
choix de la décentralisation, devienne une regle de base dans tous les seivices du
secteur public, ei LIlt instminent indispensable de la bonne gouvernance
territoriale... ».2

Ainsi, ce pfocessus a connu, avec le tenrps, des avancées très impor-tantes


rnême s'il est fi'einé des fois par des déc.oupages adniinistratifs ei cornrnunaux
irréfléchis et abusifs avec des considérations et intérêts électoraux. N:empêcire
qtle les collectivités iocales est la base et l'assise de toutes tenta.tives de
développement durable.

La loi79-Ûû relati're à l'organisation des coilectivités provirciaËs ; celle-


ci visait l'octroi des villes les places qui ieur reviennent en tant que métropoles,
Villes lnoyentles ou régionales, agricoles, industrielles cu poriuaires, dans le cadre
des leviers du développeinent durable.

L'institution de gouveiïeur Cepuis 1956, jouait un rôle important darrs la


gestiotl des affaires des préfectr-rres et provinces (dont le noni-bre n'a cessé

I Dc I'amôttagement du territoirc au dévcloppcrncnt


territorial : quclle tlansirion cr quelle articulati«.ru ?
Abclciaziz ABIDI (profcsscur directcur dc H .N.A.LI)
2
Extrait du Discours dc SM lc ROI N4ohzrmrnccl Vl, à l'occasion du 7-ème annivcrsairc rl.e 1'acccssion cil-r
Scruvelaiir au Trône. (Rabat 3}fi7 06). (Source : lü!tt1t:tuli:,i.nfS1.rry1.

L9
d'augrnenté selon rJes besoins sollicitant dans le cadre de la
proximité de
l'aclministration) dans tous les domaines y compris le tissu économico
social, et
sut-tout ce soucis sécuritaire qui hantait tous les pays nouvelleme,t
indépendants.
Le gouvel'neur détenait au nom du rninistère de l'intérieur le droit de
tutelle sur
les collectivités locales, il représentait le Roi et tous les ministères
dans le cadre
d'une déconcentration rapprochant les serices ptiblics extérieurs et
leur-
coordiuation de plus en plus des conseils élus par les citoyens, tout
en veillalt à
l'exécution et au respect de la politique centr-ale de l,Etat.

Loi no47-95 telative à I'organisation de Ia région prornulguée par la Ioi du 2


avril 1997 qui institua le poste de ÿ/ali qui .,zeillait à l'exécution ies décisions
et
du budget dr: conseil régional. Mais la f,uture politique de la régionalisarion
avancée lui ôtera ces fonctions et ce serait ie président du conseil
régional qui
serait alols le détenteur desdites attributions. <<La région qui a été
consacrée par
la constitution de notre Royaume, constitue Lin jalon essentiel
dans ia
consolidation de la démocratie locale, un dornaine fécond pour le développemeut
économique et social et un vaste espace pûur la réflexiori et la planif,cation,
dans
uu cadre large et pour un avenir meilleur, dans la coopération et l'harmonie
a,,rec
les autres entités territoriales, en tant qu'outil d'unification et facteur
de cchésion

Loi no 47'glrelative à l'organisation de la région dont spécialeirient l,article


36 stipule : Le conseil régional constitue d,:s com:nissions pennanentes
poui
l'étude des affaires qui doivent êtle sournises au conseil régional.
Il doit être
constitué au moins sept cominissions permanentes chargées respectivement
de
l'étude: -

o des questions fînancières et budgétaires ;


o des questions de planifîcation et d'arnénagement du tenitoire ;
o des questions économiques, sociales ei cle promotion de l,emploi ;
o des questions de l'agricuhure et d.u développement rural ;
o des qr-restions de sailté et d,hygiène ;
o des questions de l'nrbanisme et de l'environnelnent ;
o cies questions de la cuifure, de l'enseignement et de la forniation
profbssionnelle.

Chaque commission perlnaneute est présidée par uil comrrrissaii-e


Césigné par
le président du conseil té-eional panni les mernbres du
bureau et, Ie cas échéant,

1
Extrait du cliscour-s rolal I? octobre I999 à Casablanca

20
Bien cette idée. Le contenu de la charte et le fruit de ce débat national transparent
engagé avec la haute bénédiction de sa majesté le Roi et auquel ont contribué
plusieurs acteurs.

L'AT est l'une des priorités et sa majesté le Roi à travers laquelle il cherche à

réaliser un développement durable tout en s'intéressant àla question de l'exode


rural, l'habitat, l'enseignement et à l'amélioration du niveau de vie en
aménageant les infrastructures de base tant au niveau urbain que rural.

L'AT constitue une démarche qui engage l'ensemble des composantes nationales

à agir dans le cadre de propre objectifs et attestations générales qui constituent le


fondement de la charte nationale de l'AT tout en étant en mesure de révéler les
défis de Ia mondialisation et de gagner le pari de développement territoriale.
Dans cette perspective aété créé le fonds Hassan II pour le développement

Humain.

b-Le comité inteiministériel

Le comité interministériel pour l'AT : CIAT les instances chargées de l'AT


le décret Royale du 6 aout 1968 portant création du comité interministériel
pour 1'AT demeure en vigueur tel qu'il a été modifié par le décret du 6mars
1982. Mais en veilleuse depuis trente années, il peut être réactivé sans

délai. C'est là un grand atout .Il n'est pas le plus important.

Ce comité est en effet placé sous la présidence de sa majesté le Roi ; ce qui lui

assure la plus grande autorité. Il comprend en outre, le chef du gouvernement et

dix -huit ministres, les autres ministres étant appelés à y siéger pour l'étude des

44 décret royal n" 938-58 du ll Joumada 1388 (5 aout 1958) portant création du comité interministériel pour l'AT.

3/4
questions relevant de leurs compétences. Ainsi constitué, ses décisions ressemblent à celles
d'un conseil des ministres et sont assuré es avant la saisine possible de celui-ci de

l'engagement des principaux ministres concernés. Ses attributions portent sur la promotion et
la coordination de << toutes études et action pour l'AT >>. Mais ces avantages constituent en
même temps les points faibles du CIAT.

Une entité de ce rang peut, certes délibérer sur les orientations générales et adopter les
décisions importantes, mais ni la fréquence virtuelle de ses réunions ni sa composition
n'autorise a en référer autant que de besoin pour coordonner et promouvoir toutes les éfudes
et action d'AT .Le travail régulier qui doit être menée à cette fin devrait relever d'instances
moins solennelles auxquelles des délégations de pouvoirs pourraient être faites .Mais pareille
solutions n'est pas envisagées par le texte qui prévoit seulement que Ie secrétariat de cette
commission soit assurée par le département chargé de 1'AT .

C-LE CONSEIL SUPERIEURDE L'AT

Le conseil supérieur de l'AT et développement durable est l'une des structures, chargée
de la coordination des interventions et des programmes au niveau national afin d'améliorer
l'effrciences des interventions et d'évaluer les dysfonctionnements qui peuvent en découler
des rapports secteurs de l'Etat et des collectivités locales. Il abroge le décret royal qui a créé
le comité interministériel pour 1'AT (CIAT).II constitut la haute instance qui défrnit les
grandes orientations de la politique nationale de 1'AT et du développement durable et
approuve les documents généraux et sectoriel d'AT à l'échelle nationale et régionale .Ce
comité est présidé p* sa majesté le Roi et comprend les ministres président des deux
chambres du parlement et de commissions parlementaires, de partis politiques, les
principales centrales syndicales

Adopte par le décret du 13 décembre 2001 (B.O n"4965b15,31decembre2001 créant le C S A T)

,fr
V
Ainsi que le q,ali et le président de régions, les fédérations des chambres de comirtetce,
de services, d'industrie et d'artisanat, des chambres d'agriculture

Et de la pêche maritime, les représentants du patuonat rnarocain et du secteur de

banque, les directeurs des établissements publics concemés par l'AT.

Il se réunit avant et après la conception du schéma nationale de l'AT et chaque fois


qu'il est nécessaire afin d'examiner le contenu des rapports et documents qui lui seront
soumis par ]a commission nationale permanente d'AT et de prendre les principales
décisions qui s'imposent.

D-LA COMMISSION NATIONALE PERMANENTE D'AMENAGEMENT DU


TERRITOIR-EET DU DEVELOPPE MBNT DURABLE

Instance issue du conseil supérieur d'AT et du développement durable qui lui


confère le pouvoir décisionnel pour la mise en cÊuvre des orientations nationales en
matière d'AT et du développement durable.

Cette commission, présidée par le chef du gouvemement, est constituée :

-Du ministère chargé du plan, ministère de l'intérieur, des finances, de


l'agriculture, de l'équipement, de l'Energie et des mines, des eaux et
forêts, de la pêche maritime et de la marine marchande, des
représentants des régions et d'experts spécialistes dans les domaines

de l'AT et du développement du territoire.

Elle a pour mission de :

-Suivre la mise en æuvre désorptions retenu par le conseil national


d'AT et du développement durable concemant la politique nationale
en la matière, instruire les études, coordonner le dialogue, et la
concertation entre les acteurs, veiller à la concrétisation des contrats-

9?
'{-''-
prograürme, procéder, avant de les soumettre au Conseil Supérieur de l'Aménagement
du territoire et du Développement Durable(CSATDD), a l'évaluation des documents
nationaux, régionaux et sectoriel d'AT, avant de les soumettre au conseil national de la
promotion national et du plan .La commission est chargée d'assurer en outre
l'articulation nécessaire entre les différents plans économiques et sociaux et la
politique d'AT à travers la coordination des options et des programmes sectoriel
décliné au niveau de ces plans et leurs mises en adéquation par aux orientations et
objectifs de la politique nationale d'AT et du développement durable .

Elle soumet ses rapports de travail au CSATDD et prépare son ordre du jour, cette
instance est appuyée dans Ia conduite de ses fonctions, par la structure nationale en
charge de l'AT qui en assure le secrétariat généraI.

E- LE DEPARTEMENT CIIARGE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

La mission de la promotion des études et actions de I'AT échoit en principe à LA


DIRECTION DE 1'AT qui est chargé sous l'autorité du ministre, de concevoir et
d'exécuter lapolitique gouvemementale en matière d'AT.

Actuellement le ministre de I'AT national, de l'urbanisme de I'habitat et de la


politique de la ville est chargé à travers la Direction de l'AT, de la conception et de la
mise en æuvre de Ia politique d'AT horizontale. Il a même été proposé d'y rattacher le
secteur de l'eau qui revêtira dans l'avenir une dimension stratégique nécessitant

forcement une politique intégrée.

En plus de l'administration centrale, des services déconcentrés sont établis au


niveau régional sous l'égide des inspections régionales.

Conseil supérieur de I'AT et développement durable

lr+
Bien qne les Cettx objectifs semblent antinomiques d'un point de yue
strictement écoiromique. leur conciliation est nécessaire dans le contexte cle
L'aggravation du chômage et de l'éiargissement de la sphère des catégories
sociales affectées par la pauvreté. Elle est même possible, à condition qu'elle
s'inscrive dans le cadre d'une siratégie giobale du changement qui aurait polrr
finalité i'ancrage de la cohésion sociale dans la politique de développement.
Une telle stratégie requiert la mise en place de mesures à caractère public de
traitement des défis économiques et sociaux à même d'assurer la conciliation
entre les choix individuels cles acteurs (commanclés par la Icgique de la rentabilité
eî de 1'accurnuiation) et les clioix collectifs de la natiorr (visant la sauvegarde de
la cohésion s,rciale). Pour ce faire, ii conviendrait d'orienter l'action dans trois
Cirections :

La réfurnie du système fiscal, de sorte à en faire un instrun:ent efficace de


redistribution des fruits de la croissance, sans porir autant poriei'préjudice à
1'ef,ficience de i'économie ;

Donner ia priorité dans l'affectation des ressources rubliques ai:x fi'aitges


sociales déniunies, aux catégories vulnérables, aux régions pauvres et aux actions
et pi'ûgramffies destinés à la promotion de f intégration à. ti'avers ies canaux
économiques et la formation ;

L'amélioration des reiations professiorurelles, en les plaçant d"ans le cadre


d'une contraci,talisation sociaie, à mêrne d'unifier 1'ensembie des composantes
de l'appareil productif et du systèrne social et politique du pays autour de la
gestion solidaire des défis du développement.
I

4è*'princ.ipe : L'harmonie errtre l'homrne et son envircnnermenÉ


A ce propos, épanouissement et équiiibre de l'élément hurnain iiuplique la
gestion des ressources inscrivant au cæur de la question du dérreloppemeitt, et doit
se poser en deux termes : ,,-,,

Le développernent ne peut se réaliser que par la mobiiisation des ressources


disponibles, visibles our potentielies ;

En ret anche, la durabilité du dévetoppernent implique la prise de mesrires


pour éviter que 1'exploitation de ces ressources n'eirtraîne ieur dégradation ou leur
épuisenrent.
I

I
Aussi, l'instauration de i'hanaonie entre l'homme et son enviroiureinent
nécessite la conduite des açtions de clér,eloppement à trenrers le critère de
protection des ressources et la prise en charge des cotrts qui en découlent. cotrtne
elle irnplique des changemeirts piofonds dans 1es représentations, les pratiques et

25
les cornpoiletlents des citoyens à 1'égard des composalltes de leur lrilieu qafrirel.
Une telle mission exige une action continue et menée à differents liveaux (la
failille, 1'école, les tnass-médias) pour promouvoir la conscience des enjeux 1iés
à l'environneruent, et développer ie sens de ia responsabilité individuelle et
collective dans ce domaine.
Mais, en général, l'initiation aux pratiques de protectioir des ressources
naturelles devrait colnmellcer d'abord au sein des sen,ices de l'Etat et des
collectivités locales, en tant que propriétaires d'une partie importante de ces
ressources et dépositaires de leur sécurité et de leur durabilité. El1e nécessite, de
rnême, ia mise en place de stnrctures et rè-elements propres à garantir la protection
du patrimoine naturel national, et la conduite de leur applicatio tL a.vec la coptinuité
et la rigueur requises.

5èmeprincipe : Four EÀme politique Ce soiidarité e6tre les


cornposantes du territoire national
Vu i'acuité des inégalités spatiaies et sociales de développement et les risques
qu'elles compoftent pour le préserit corime pûur l,avenii. ;

Dans la mesure oir ie inaintien des mécanismes généi'ater-irs de ces


déséquilibres gêne ie processus de déveioppernent lui.même ;

Et cornpte tenu des inégalités des ressources de développement entre les


diff,éreirtes zones et régions du pays ;

il est nécessaire. pour garantil ia mise en æuvre des principes et or-ientations


de la i:olitique nationale d'aménagemerlt teuitoire et de développement
r1r-i
durable, et la diffusion-de ses effet dans l'eirsembie des régions dn pays et pa,ni
les clifférentes catégories sociales :

De reconsidérer la logique cui préside à l'affectaticn des ressources publiques,


de l'approche fondatrice de la politique de clér,eloppernerrt, des rnéthodes de
travail et des mécanismes de prise de décisioil ; recourir aux n:écanismes de
solidarités. accessibles ou susceptibles d'être mis en place. dont particglièrernent
: la mobiiisation des ressources ciu b,-idget général de 1'Etat pour la réduction des
reta-rds accuinulés pai les régions pauvi'es ; l'élaboration de prograirunes
iiationaux à cet effet et leur financement à parlir de ce budget ou dals le cadre des
possibiiités offertes par la coopération intemationale ; ia dynagisation cles
solidarités spatiales dans le cadre des bassins hydrograpiiiques, à travers la ilise
en place de mécanistnes régionaux de redistribution des ressorirces entre les
collectivités de 1'amont et celles de l'aval : la transfert des ressolrrces en ea* d.es
régio,s excédentaires rrers les régiors déficitaires.

26
6è''* prii'tcipe : Dérnocratle et narticipatiorn
I,a politique d'atlénagentent clu territoire et du déveloi:pemeirt dgre.lle
cotistitue dans notre pa)/s un projet collectif et consensuei, dont les orientations et
choix ont été élaborés avec la participarron des différentes colxposantes de la
nation marocaine.

La mise on æuvre de cette politiqne requiert 1a consécration du dialogue en


tarrt que pratique démocratique, perrrettant aux citoyens de par-ticiper. à ia
déf,nition et à la mise en cÊuvre des choix irripliquant leur avenir collectif. Ainsi,
serotrt garantis, lenr regroupement autor-rr des objectifs an'êtés dans Ie caclre iie la
nolitique d'aménagement clu ten'itoire et de développement durable et leur
rnobilisation pour la mise en oruvre de tels objectifs.

Laparticrpationpeut s'oirérer à travers la consultation élargie de lapoprilation,


lorsqu'il est qilestion de piojets et actions ayant un impaci certatn ou probable su
leur vécn quotidien, comme eile peut donner- lieu à leur rnobilisation pour
contribuer de façon effective à la réaiisation de projets cl'envergure locale. La
pailicipation se fait aussi à travers les i'epr'ésentants des citoyens dans les conseils
élus, les cirambres et associations professionnelies, les syndicats et les
organisations Ce ia société civile.

La participation implique au préalable la démocratisation de 1'utilisation de


l'espacel, à travers le lespect de i'égalité cles chances et la garantie des
accessibiiités à toutes les catégories sociales. y compris les personnes âgées, ies
persolmes handicapées, les enfants et l'ensemble des catégorie.s vulnérables.

Enfin, pour que cette participation puisse être efficiente, il est nécessaire
qu'elle soit accompagnée d'approfondissement de la décentralisation et
l'élargissemeut de la déconcentration de I'administration, et qu'elle se base sur
les principes de la bcnne gouvernance. .;.,

En gros. et dans cette perspecti\re. le territoire esi un lieu et une, rralerir où


doivent s'exercer trois fonctions priircipales de la clémocratie pailicipative et
interactii,e. Le recours ciraque fois par les habitants à Ia technique de délibération
pour l'élaboration et la coproduciion de politique publique, sinon des teritoires
rlomestiqués subordouué ne contribuei'ont pas à ia cohésior: sociale et par la même
au développement.

1
A,Sedlari, « Droits lrumains et développement des territoires : vers un nouveau modèle de gouvernance »,
op.cit, p.16

?.7
Chapitne 2ème : kastitutions et outils pour la réalisatiom de
l'arnénagemerct du territoire (ou gestion de l,espace)
Paragraphe 1"' : Instances de tr'aménagement du territoire
Au sens étroit, les institutions de 1'aménagement du
territoire se réduisent aux
instances nationales ou de centralisées spécialernent compétentes en la ilatière.
Leur réfor-me devrait permettre d'en faire un instrument poiitique et administratif
à mêrne d'animer 1a nouvelle politique d'aménagement du tenitoire.

Mais, conipte tenu de L'existence d'autres instances sectorielles, dont les


attributions intéressent clirectei-nent 1'aménagement du ten'itoir-e et le
dér'eiopFement durable, ii est nécessaire d'irarrnoniser le travail de l'ensemble de
ces institutions et d'agir pour le renforcement c1e leu-s ccrvergences.

A- Silr le plan national


a- L'institufion royale
Les discoiirs royaux sorrt toujours à l'origine cie prise de position de7'Etat, du
gouvemernent et de l'administration. Les discours favorables aux politiques cle
,iécentralisa-tion, de déconcentration, de r'égionalisation et de planifîcation
constitue la politique moderne dans Ie domaine de 1'arnénagement du tenitoire,
Ils étaient la référence essentielle de l'idée cl'un débat nationale donnant rraissance
à la « chafte nationale de l'aménagement du temtoire »

L'extrait de la lettre royale adressé aux participants au colloque ,Ju laiieeirr du


débat nationale sur i'aménâgement du territoire tenu le lljanvier 2000 confirme
bien cette idée. Le coutenn de la charte et le fiuit cte ce déi:at natioiral transparent
engagé avec la iraute bénédiction de sa majesté le Roi et auxquels ont contribués
plusieurs acteurs.

L'aménagetnent du territoire est 1'nne des priorités de sa rnajesté à trarrei's


laquelle il ch.erche à réaliser un développernent durable tout en s'intéressant à la
question de l'exode tural, l'habitat. i'enseignenient et à i'amélioration du niveau
de vie en aménageant les infrastrucfures et les éqriipeinents de base tant au nirreau
urbain que rural.
I-'améuagement du teu'itoire constitue une déniarcire qui engage i'ensemble
des courposants i:ationai'r;x àr agir'
'laiis !a raôre de pi-r..pres objectifs et attestation
généraie qui constitue le fondement de la charte nationale de l'aménagement eiu
ten'itoire tout eu étant en mesuie de révéler les défîs de la inonilialisation et de
gagner le pari du développement territoriaie. Dans cette perspective a été emé Ie

28
tbnd iiassan Ii poui'ie développealent économiqrie et social en érroquant l'INDH :

Initiation }.lationale du Développernent F1umain.

b- I-e comité interrnirristérie!


Le coirité intenninistériel pour l'aménagemeirt du ten-itoire : CIAT Les
instances chalgées de l'aménagernent du tenitoire Le décret royal du 6 août 1968
rpofiant création du comité interministériel pour L'aménagernent du teiritoire
demeure enviguetutel qu'il aété, modifiépar le décret du 6 mars 1982. Mis en
veilleuse rlepuis trente années, il peut être réactivé sans dél,ai. C'est 1à un grand
atout. II rr'est pas le plus iini:oftarit.

Ce comité est eit effet placé sous la présidence rie sa Majesté le Roi, ce qui lui
assure la pfil.c'grande ai'ttoriié. Il coinpleiid en outre, le Premier h4inistre et dix-
lruit nrinistr.es, ies antres rninistres étant appelés à y siéger porir l'étude des
questious relet,ant de letu compétence. Ainsi constitué, ses décisiolls i'essemblent
à celles d'un conseil des ministres et sont assurées arrant Ia saisirre possible de
ceiui-ci, de l'engagement des principaux ministères concemés. Ses attributions
portent sur la prcmcticit et La cocrdinaticn Ce « toutes études et actions pour
i'améuagement du teiritoire ». Mais ces avantages constitueirt en mênie temps ies
points faibles du CIAT.

IJne entité de ce rang peut, celtes, délibérer sur ies orientations générales et
adopter les décisions irnporlantes, inais ni la fiéquence viriuelle de ses réunions
iri sa cornposition n'autorisent à en référer autatt que de besoin pour coordonner
et promouvoir toutes les études et actions d'arnénagement du territoire. Le travail
régulier qui doit être mené à cette fin devrait relever d'instances rnoins .solemelles
auxquelies des délégations de pouvoirs poun aient être -faites. Ivlai,s pareille
solution n'est pas envisagée par ie texte qui prévoit seulement que le s.ecrétariat
de cette cotntnission soit assuré par ie département chargé de l'aménageinent clu
territoire .

c- Le conseil supérieur de I-'aménagement du territoire


Le miiristle de la reconsti'n:tion et de l'urbanisme une commi;nication intitulé
« Pn tin plan national d'AT ». En fait, l'AT dans scn sens conternporain se désigne
coilmte la volonté publique d'organiser la géc'graphie humaine et éconornique de
l'espace considéré selon nn ordre équilibré, preirant en compte les données
pi'éexistantes et les contraintes spécifiques au lieu. Cette discipline se fbnde sr-ii'
des objectifs qui vont ér,oluer âvec le temps cians leur ccntenu cctïme dans lerir

1 Décret royal u' 938-68 cju 11 joumada I 1388 (6 août 1968) portant création du comité interministériel pour I'aménagement du

territoire

29
intérêt. Au fll ciu ternps" l'organisation de l'amélagernent d1 tenitoire ,a
également se transfonrler avec i'évolution des structures poiitiqges en muitipliant
ies acteurs et modifîant leur rôle dans toris les
lrays notamment au Maroc.
d- La Commission l{atioirale Fermranente d'Ar*énagernenÉ
du Territoire et du Développement Durable
Instance issue du Conseil Supérieur d'Arnénagement du Teiritoire et du
Développement Durable qui lui contère le pouvoir décisionnel pour ia mise en
ceuvre des orientations nationales en matière d'aménagement du ter.ritoire et du
développement durable.

Cette commission, présidée par le pi'einier n:inistre. est constitlée :

- Du ministère chargé du plan ; rninistères de l'intérieur, des finances, de


l'agriculture, de l'éqtripeinent, de l'énergie et des mines, des eaux et forêts,
de la pêche r";raritime et de la marine marchande ; des représentants des
régions et d'experts spécialistes dans les dcrnaines r1e 1'aménagernent et du
développement du ter-ritoire.

Elie a poilr mission de :

- Suivre la mise en æuvi'e des options reteirues par ie conseii nationai


d'aménagement du terr'itoire et du développemÇnt durable concemant la
politique nationale en la matière, instruire les études, coordomrer ie dialogue
et la cottcertation entre les acteurs. veiiler à ia concrétisation des contrats-
prografi]rnes, procéder, avant de les sournettre au CSATDD, à l'évaluation
des documents nationaux, régionaux et sectoriels d'arnénagement du
territoire ; Avant de les sourneftre au Conseil hlational Ce la promotion
Nationale et du Plan, la corailission est chargée d'assurer 1'ailiculation
nécessaiie entre les difféients plans éconciniques et scciaux et la poiitiqLie
d'atr:énagemerit du tetritoire à trarzers la coordination des cpticns et des
progi-ammes sectoriels ciéciinés an nirreau cie ces plans et ieur niise en
a-déquation par rappoit aux orientations et objectifs cle la politique nationale
d'araénager-nent du te-i:ritoire et dr-i dér,eloppei,ent drrrable Eile sou,ret ses
;
rapporls de travail au CSATDD et prépare sorr ordre cir-l jour Cetteinstance,
;
est api:nyée, dans la conduite ,ie se.s fonctioils, par la strucfure natiotale en
charge de l'améiragen:ent du territoire qui en assure le secréta riai genéral.

3C
La Comrrrission Régionale d'Aménagement du Territoire
e-
et du Développement Durable
Eile serait constiti-iée, à côté de la commission d'aménagemeni du tenitoire du
conseil régiona1, des représentants cies sen ices et établissements publics
déconcentrés, des conseils provinciaux, des municipalités, des chambres
professionnelles et des instances de coopération commullales et un représentant
de la cor:unission nationale permanente d'aménagement du tenitoire et dtr
déveloi:pernent durabl e.

Placée sous la présidence du président du coirseil régional et coirfonnér:reirt


ar-rx dispositions du dahir constitutif de 1a région, cefie comrnission assure les
fonctions suililanles :
Concevoir le scirérria régional d'arnénagement du teiritoire (SRAT) et les
schémas d'équipernent et d'r;rbanisrne ; Elaborer Ie plan régional clu
développeilent éconcmique et social (PRDES') ; Assurer l'articulation
entre ce plan et les orientations du SRAT à trarrers ia coordination des
piogrammes sectoiieis étatiques et ceux Ces collectivités locales et rreilier à
la mise en cohérence de ces options par rapport aux orientations nationales
et aux choix régionaux en matièrc d'aménagemeitt du ten'itoire et du
dévelcrppement durabl e.

Elie est responsable sous la présidence du lvali de région :

Du suivi de la réalisation du PRDES, de i'élai:oration des conrrats-


prograrnmes, de la promotion des pro-qramüles de développement locaux
intégrés et des programmes de protection de l'enviroiinernent et des
ressôurces naturelies ;

Sont issues de cette commission. des commissions sectorielles ou spatiaies qui


travaiilent en étroite collaboration ayec celle-ci, en particulier les Comités de
Massif pour les zûnes montagneuses. ia coinmissioii du iittoral" ies commissicns
chargées du suivi cies projets de développement intégré, les commissions cirargées
de la coopération intercominunale.

La comnission régionale d'aménagetnent du tenitoire et du développernent


durable est appriyée, dans ses missiorls, par la représentation régionale du
ininistère chargé de l'ailénagement du territoire, qui est considérée coinme outil
d'expertise et de consultation alr senrice de cette comurission.

1 plan régional de développement économique et social


PRDES :

31
{: Le département chargé cle I'aménagexnent du ÉerriÉoire
La rnission de la promotion les éaides et actions
de l'aménagement du
tei-ritoire échoit en principe à la Direction
de l'aménagement du ferritoire qui
estchargée, sous 1'autorité du ministrrc, de concevoir
et d,exécuter la politique
gouvellementale en matière d'aménagement
du territoire.
Actuellement, le Ministère de l'Arnénagement
du Territoire ,ational, de
l'urbanisme, de l'habitat et de ra poritiqr. à,
la vilre est chargé, à travers ia
Direction de l'Arnénagement du Ter-ritoire, de
la conception et de la mise en
æuvre de la politique nationale d'ailénagernent
du tenjtoire horizontale. Ii a
n:ôme été propcsé ri'y rattacher le secteur
de i'eau qui revêtira dans l,ai,enir u,e
di,rensio' stratégique nécessita,t forcénrent,ne poritique
i,tégrée,
En plus de 1'adndnistration centrale, des services
déconcentrés soirt établis au
régional sous l'égide des Inspections régio,ale
'iveau
s Réuiiir toutes les inf'crrmations rrécessaires, procécier
aux études er ploposer
toutes les lresures et ies actions à entreprendre
e1t vue cl,aicler à la
déf,nition de la stratégie régionaie de développemsnt,
en assurer le
en évaluer les résultats ; "quivi et
e Paiticiper à l'élaboration des différents documents
et études au niveau
régional tels que les schémas de développement
et d,arnénageinent
régional et les schémas d,anriafure rur:ale
;
" Etablir ou pafiiciper à l'élaboration des documents d'urbanisrne
tels que
ies schémas directeurs d'ainénagement urbain,
les plans de zonage et les
plans d'aménageinent;
o Inciter et contribuer à la inise en ceuvre et à l'acfualisation
des documents
d'amé,agement du territoire. d,urbanisme et d,architecfure
e veiller à ia mise er æli\ire r1es docrimenis tecimiques ;

tels que le schéma


national d'aménagement du territoire. le sciréma
cle développeme,t et
d'aurénagement régional, ies schémas d.irecteurs
d'aménagement urbain.
les plans de zona_ee et les plans d,aménagement;
* Prografiuner et élaborer les érudes découlant des documents
susvisés ai*si
que toute énrde visatit i'affirmation
du cachet architec?aral régional et local
et la sau'egarde clu patriinoi,e architecturar
rratioiral ;
" Frocéder à toute enquête iui pennettant cle rlleller à bien
sa rirission eil
tnatière cl'aménageilent du tenitoire, d'rrbanisme
et d,arcliitecrure ;

32
e Attirer l'afteirtion autorités conipétentes sr-ri:Ies irrégulai-ités coristatées
d.es
en rnatièr'e d"'urbanisn:.e et d'architechrre afin que les inesures nécessaires
soient pi'ises ;
u Veilier au respect c1e la qualité architecturale au niveau d.es rlccuments
d'urbanisme et des projets d'équipernent urbain. par La recherche,
l'expérimentation de modèles et la mise au poiirt de normes ;
o Contribuer à la sattvegarde, La réhabilitation, la restauration ou }a
rénovation des tissus anciens (rnédinas, ksours, ...) ;
n Etablii: oupafiiciper à 1'étabiissement des règles de construction à caractère
i'égional ;
c Instruire toute requête dont elles sont saisies ;
o -
-
Etabiii
-i..
des bilans périodiques des actions n:enées et des rappafis
spécifiques sur l'état de l'urbanisatioa et de l'aménagement ciu teritoire;
" Assurei une assistance technique aux collectivités locales clans
f instr:uction des demandes relatives aux autorisations de lotir et de
construire d'une certaine irtportance et à l'occasion de l'exarnen des
projets des documents d.'urbanisme ;
c Anirner, susciter et coordonler les actions en matière d'aménagement du
teritoire, cl'urbanisme et d'architecture ;
e Assurer la conceitation des actions des divers intenzenants dans les
domaines cie l'urbanisrne, de l'architecfure et de l'aménagement du
territoire ;
u Suivre l'airplication des textes législatifs et réglementaires en vigueur en
matière d' aménagement du territoire, d'urbanisrne et d' architecture.

B- Les organisrmes régionaux et locaux chargés de Ia gestiorn


de l' arnénagement territorËai
Au niveau régional et local, les acteurs chargés de la gestion de l'arnénagement
tenitorial et de l'urbanisme sont :
- Les agences urbaines,
- Les inspections régionales de l'urbanisrne, de l'architecture et de
1' aménagement du territoire,

- La commission régionale de l'aménagement du territoire et du


développement d,:rable.
Sans oublier bien sur le rôle des Collectivités locales.
A noter que les intervenants de ces organes sont au niveau de l'aménagement
clu territoire comme au niveau de 1'rirbanisme à tel point (on peut ajouter même

33
l'environ) qu'on ne peut pas dissocier les deux disciplines ce qu'on appelle e1
gros la gestion de l'espace.

a- Les agences urbaines et les délégations régionales


Les agences urbaines sont des établissements personnels, bénéficiant de la
personnalité morale et de l'autonomie financière qui fonctionne au niveau de
groupement urbain pour réaliser des objectifs concernant l'urbanisme et Ia
planification urbaine.
Initier à partir de 1984 avec la création de la 1è'" agence urbaine à Casablanca
et développement après la promulgation de leur loi cadre, de création de 1990.
Elles sont actuellement nornbreuses et recouvrent le-s multiples wilayas du
Royaume coflespondants prirrcipales agglomération et leurs zones irrrales ainsi
que certains nombres des villes moyennes.
Leurs principales prérogatives ou attributions sont : + le contrôle de |a
confonnité des autorisations de construire et de lotir, * le conseil et l,assistance
aux acteurs publics et privé notamment aux cofilmunes par la maîtrise et le
contrôle du territoire, + le suivi du document d'urbanisme en coordination avec
la- collectivité locale, * l'aménagement foncier et la promotion immobilière, + !3
maîtrise d'ouvrage délégué.
D'une manière générale et précise, on peut remarquer que l'organisation
interne de ces établissements reflète la dualité de leur mission puisqu'ils sont
structurés en deux départements : l'un concerne la gestion urbaine qui gère,
contrôle et assure le suivi des autorisations de construire et de lotir, l'autre
concerne le département des études et conseil en faveur des communes.
A rappeler que ces agences urbaines connaissent des problèmes au niveau de
f insuffisance des moyens, raison par laquelle seule la 1è" mission de control des
autorisations de construire et de lotir est véritablement assurée, ce qui conduit à
assimiler le rôle des agences Ui-baines à celui d'autres organismes notamment à
celui des divisions provinciales, tandis que la 2è'"'tâches d'étude et de conseil au
profit des conrmunes est presque délaisser, faute de fînancement et d'équipe
pluridisciplinaire pour assurer son bon fonctionnement.
En ce qui conceme les délégations régionales, elles ont pour attribution :
- L'adaptation de la législation aux spécifïcités régionales afin
d'optimiser l'efficacité des textes réglementaires (ex : Ies zones
montagnards, les milieux désertiques).
- L" identification et le recensement des besoills en matière d'étude en
général et des documents d'un parliculier.

34
La cooi'dination avec les agences urbaines et ies antemres locales des
directs au niveau des cercles airrsi que la gestion de relations aveç ies
cominuns.
La gestion (lancement, suivi, constru,ction et homolcgation) des
documents d'ur-banisme et le contrôle de l'urbanisme réglementaire en
coordination avec les collectivités locales dont les zones du ten-itoire
régional qui ne relève pas des agences ur'baines c.à.d. les zones rurales
et les petites villes.

La deuxièine entité administrz,tive, sont renforcées et mise en relation avec le


conseil régicàal, assemblé d'élus qui doit jouer le rôle d'une instance d'équilibre
à travers : '1,::
- Les'travaux de la commission de l'urbanisme
- La sensibilisation de problème et enjeux de l'urbanisme au niveau local
| .:.
à travers les élus
- La possibilité d'influencer les orientations de l'administration par le
biais du renforcement de la démocratisation et de la politisation des
débats et des actions en matière d'urtanisme.

b- Les inspeetions régionales de l'urh,anisme, de


tr'arehitecture et de I'aménagement du ferritoire
Ces inspections ont été créées à partir de 1993 selon l'ancien découpage
régional du Royaume. Elles comptent actuellem ent 12 réparties selon les régions
du pays. Elles étaient sans tutelle du ministère de l'intérieur avant d'ëtre afiaché
au ministère chargé de l'aménagement du territoire. i,,,1

Leur mission comprend :::


1. Le suivi des documents d'urbanisme ::

2. Le contrôle des autorisations de lotir des grandes opérations.


3. Le conseil et l'Assistance aux Çommunes aux clivisions provinciales et
préfectorales de l'U et de l'architecture.
Les territoires d'intetvention des inspections couvrent les agglorrrérations et
les zones rurales non doté d'agences ui'baines. Ce qui entraine que leur rôle est
particulièrernent déterminant dans le suivi de l'orgairisation des villes moyennes.
Acfuellement, face à des contraintes, la mission des inspections. C'est
progressivement réduit au suivi des documents d'urbanisme dans les zones ron
dotés d'agettces urbaines. Tandis que la mission d'assister aux divisions

35
provinciales et le control des irrégularités des constructions ne peuvent être assuré
dans des conditions satisfaisantes.
c- [.a comimission régionale de l'aménagernent du territoire
et du développement durable
Cette commission assure ses fonctions à coté de plusieurs autres commissions,
celles du conseil régional de représentation de services et établissements publics
déconcentrés, des conseils provinciaux des municipalités, des établissements
professionnelles et des instances de eoopération cofitmunal et un représentant de
la commission nationale permanente de l'aménagement du territoire et du
développement durable.
Parmi les fonc,tions qu'elle assure sous la présidence du produit du conseil
régional, on peut citer :
1. Concevoir le schéma régional d'aménagement du territoire (SRAT) et le
schéma d'équipement et d'ur-banisme.
2. Elaborer le pian régional du développement économique et social.
3. Assurer l'articulation et la rnise en plan et les orientations rju SRAT à
travers la coordination des programmes sectorielles étatiques et ceux des
collectivités locales
4. Veiller à la mise en cohérence de ces opérations par rapport aux orientations
nationales et aux choix régionaux en matière de l'aménagement du
tenitoire et du développement durable.
Elle est responsable sou la présidence du wali de région :
' Du suivi de la réalisation du pRDES.
c De l'élaboration des contrats programmes.
o De la promotion des programmes de développements locaux intégrés et
des progralnmes rJe protection de l'environnement et de ressources
naturelles.
Sont issus de cette commission, des commissions sectorielles ou sociales qui
travaillent en étroite coilaboration avec ceci, en particulier les comités de massifs
pour les zones montagneuses, la commission du littoral, les commissions chargés
du suivi des projets de développernent intégré, les commissions chargés de la
coopération inter communal.
La commission régional de l'aménagement du tenitoire et du développement
durable est appuyé dans ses missions par une entité déconcentré du ministère
chargé par la représentation régionale au niveau de l'aménagement
du territoire
qui est considéré colrrrre outil d'expertise de consultation au se1ice de cette
cornmission.

36
d- I-es coilectivités trocales

a promotion des CL de L'aménagement du teiritoire se dégage à travers les


rôles des divisions provinciales et préfectorales de 1'urbanisine et de l'architecture
et à travers les rôles des comnir:nes urbaines et rurales.
1- Les rôles des divisions provinciales et préfectorales de l'urbanisme et
de l'architecture
Elle assure la gestion, l'autorisation et le contrôle de l'ulbanisme au niveau dn
territoire provincial et préfectoral en relation avec les coliectivités locales et
l'agence ur:baine etlou f inspection régionale, ainsi que le suivi du document
d'urbanisation, en relation a.vec la direction générale de l'ur-banisation de
ir;.
;ii'
l' architecture;:et de l' aménagen:ent du territoire.
Ces divisiolls ne disposent pas des lrroyerls suffrsants pour à la fois contrôler
l'ensemble de leur territoire et assurer Ia coordination dans les bureaux techiriques
corrmuns. lv{ais pour remplir l'ensemble de leur tâche et assurer leur rôle de
tirtelle sur les collurunes en menant des actions d'assistance et rde sensibilis ation,
les DPPUAI doivent disposer des inoyens humains compétents, organisés au sein
d'équipe pluridisciplinaire composé d'architecture, Urbanisation-améiragiste,
économiste, jurtste, ingénieur. ..
2- Les rôles des communes urbaines et rurales
Au niveau local, les communes ont trn rôle renforcé en matière de gestion de
i'urbanisation règlernentaire ; elle octroi les autorisations de construire pour les
logements et les locaux pour activité et les autorisations de lotir pour les
lotissements. Les communes sont égalernent chargées d'assurer le contrôle des
infi'actions par l'intennédiaire de leur-bureau technique. Elles participent aussi au
suivi des documents d'urbanisation et peuvent en collaboration avec les directions
régionales et les agences urbaines initiés des opérations de lotisseinent et de
i
construction.
De manière générale, les communes ont une paiticipation directe à la gestiol
de l'urbanisation et de l'aménagernent du ten-itoire.
Ces communes souffrent à leur tour d'insuffisance des moyens humains
notamment un personnei qualifié et d'encadrement et budgétaire ce qui affectent
leur capacité à appliquer un urbanisme strict, légal et ratiomeL.
Notons aussi qu'il existe d'autres organismes publics ou parapublics chargés
de l'exécution de la politique d'habitat et d'urbanisme et par conséquent sont
compliqués dans l'aménagernent du territoire ; à ce propos, on peut éviter ies

' Divisions provinciales et préfectoral de l'urbanisme et de l'architecture

37
établissements régionaux d'aménagement de construction (AL
OMRANE),
1'office de logement militaire (oLM) et la caisse de dépôt et de gestion,
le conseil
national et les conseils régionaux par l'environnernent et 1e conseil
supérieur de
1'eau et de du climat
Nul conteste que le fait de parler de politique d'aménagernent du tenitoire
permet de monter que l'Etat ne demeure pas le seul acteur
en situation de
monopole, mais d'autres instances sont mise en æuvre à travers un
ensemble de
techniques, d'outils et d'instruments.
La concrétisation des orientations préconisées par ses instruments
de
planification spécial nécessite la recherche de développement et
la création de la
structure compétente de participer à la prise de décision. Cela où
l,on dégage le
rôle des outils techniques l'aménagement du territoire et de développement
durable.

Faragraphe 2è*u : Les documents d'orientation de lraménagernent


du Éenritoire et du développement durable
i - Les docurnemÉs d'orientaÉioil de À'arnénagemenÉ du territoire
et du dér,eloppement durable
La politique d'aménagement du territoire est mise en oeuvre à travers
un
ensemble de documents d'orientation, constitués de schémas
nationaux et
régionaux d'aménagement du territoire, de schémas sectoriels et
des schémas
spécifiques à des espaces particuliers.
La concrétisation des orientatioirs préconisées par ces documents
nécessite la
proinotion de la recherche développement et la création des
structures
compétentesqui contribuent à la conception des études d'aide
à la prise de
décision.
Ces documents ont pour objectif de tracer les options fondamentales
d'aménagement du territoire retenues à l'échelle nationale, régionale
et locale.

A- Ëes documenÉs de référemce à éehelle matio*a[e


1- Ie Sckrérna l{atioma[ cl'AriaénagexereraÉ cÈu Territein e
(sNAr)
Ce docurnent de réference est établit pour un horizo n
d.e 25 ans, par la structure
nationale en charge de l'aménagement du territoire.

38
Le SNAT définit les orientations fonclamentales de l'Etat en rnatière
d'aménagement du territoire par rapport auxquelles seront tracées les options des
sehérnas régionaux d'aménagement du teiritoire. Ces derniers serviront à
alimenter, à leur tour, le SNAT à l'occasion cle ses r.évisions ultérieures.
Ii constitue, ainsi, un cadre de référence, politique et stratégique qui servira de
base à la conception des plans de développement économique et social, et un
instrument devant permettre la convergence des objectifs, l'amélioration de la
compétitivité globale de 1'économie et du ten-itoire national et enfin la garantie
d'une meiileure prévision des besoins.
Etabli sur la base d'une bonne connaissance de l'état actuel du tenitoire et de
ses enjeux, le SNAT définit les principes, les options et les orientations à adopter.
,.,.
Ii sera soumi§, durant tout le processus de sa conception, à une large concertation
qui impliquera tous les acteurs concemés afin de l'adapter aux exigences
économiques et sociales et de garantir les meilleures conditions pour la
concrétisation de ces objectifs.
Après son approbation réglementaire par le conseil supérieur d'amérragernent
du territoire et du développement durable, le SNAT deviendrait opposable à l'Etat
et aux collectivités lccales.
2- les schémas sectoriels d'aménagement du territoire
Parallèlernent au SNAT, les différents secteurs ministériels sont appelés à
réaliser des schémas qui leur sont spécif,rques : le Plan National de l'Educatiorr et
de la Formation, le Schéma Directeur des Routes et des Transports, le Schéma
Directeur des Equipements Communaux, le Schéma Directeur de l'Electricité et
de llEnergie, le Plan National d'Approvisionnement en Eau Potable, le Schéma
I

National d'Assainissement Liquide, Ie Schéma Directeur de la Poste, des


Télécommunications et des Technologies de l'Information, le Schérna,,Directeur
des Porls et Aéropotts, le Programme forestier nationai, le PIan d'Orientation pour
le Reboisement...etc, et afin d'assurer leur cohérence et leur intégration aux
orientations de la politique nationale d'aménagernent du territoire et du
dér,eloppement durable, ces schémas sectoriels doivent :
- considérer le SNAT colrune cadre de référence et être validés par le conseil
supérieur d'aménagement du tenitoire et du développement durable ; - se
concevoir sur une base teiritoriale à même de favorisei' l'intégration et la
coordination des interventions et des prografirmes prérrus par les differents
acteurs : Etat et collectivités locales ; - Soumettre, leur options, à une large
concertation, organisée, en partenariat avec les acteurs impliqués dans les

39
différents niveaux teiritoriaux concernés. Ces options seraient traduites en
prograrimes d'actions dont les délais de réalisation seraient fixés.
B- les documenÉs eie réflérenees régionâErx

1- schémas Régionau;r d'Amérragernent du Territoire


(sRAT)
La conception des SRAT, documents de réference ptus détaillés et plus
opérationnels que le SNAT, doit respecter les trois principales conditions :
- constituer des docurnents opératiomels ;
- être imprégnés de réalisme ;
- être conçus sur la base d'une procédure de concertation qui leur confère la
qualité de Chaite Régionale d'Arnénagement du Ten'itoile et de
Développement Durable.
Le contenu des sRAT devra s'articuler autour des axes suivants :
La définition de la vision et des orientations de l'Etat concernant ses domaines
d'attribution au niveau de 1'espace régional ;
L'identification des domaines pouvant faire l'objet de paftenariat entre l'Etat
et les instances régionales ;
L'établissement des banques-projets qui seraient réalisés par les régions et la
conception deplanning opérationnel pour leur réalisation ;
La conception d'un cadre pour une politique urbaine régionale qui serrrirait de
référence à l:élaboration des documents d'urbanisme ;
La mise en place d'un cadre organisationnel d'accueil pour les projets conçus
dans le cadre de la coopération décentralisée.
I1 est nécessaire :

D'æuvrer, dans les meilleurs délais,àla mise en æuvre des textes axant les
modalités et les conditions d'élaboration des SRAT et du développement durable ;
D'assurer l'adéquation entre les orientations générales préconisées par ces
documents et les orientatious de la Charte de l'aménagement du territoire.
2- Ies schérnas seetoriels à dimensiom négicnale &B inÉer-
régionale
Ce sont des documents de réference qui devraient orienter f intervention
dans le cadre de progralnmes intéressant une parlie de l'espace régional ou
intégrant plusieurs régions. Parmi ces projets, les périnètres d'investissements
agricoles dans les zones Bour;
L'aménagement des réserves et des parcs naturels ;

40
Le projet de plan de protection et de valor.isation du système oasien du sud
nrarocain : l'amérra,gement et le développement des massifs montagneux ;
Les plans de développement intégré,...etc.
L'élaboratioir de ces documents devra respecter les conditions suivantes :
e Respecter ies principes et les orientations de la Charte
d'Aménagement du Territoire et duDéveloppement Durable ;
. S'adapter aux Schémas Régionaux d'Aménagement du Tenitoire et
du développement durable ;
u Veiller à f implication et au dialogue avec les clifférents acteurs et ce
au niveau des différentes phases de conception, de suivi, de mise en
oguvre et d'évaluation de ces documents.
En 2007,lors du changement de gouvernement, est créé le Ministère de
l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'Espace (MHUAE), doublé
d'un Secrétariat d'Etat chargé du Développement Territoriai. « Le regroupeilent
des trois domaines stratégiques, urbanisme, habitat et développement territorial
au sein d'un même déparlement conforme la volonté deL'Etatde donner une autre
dimension à l'appréhension des problématiques socioéconomiques du pays en les
« repositionnant )) par rapport à leur cadre ten'itorial ».
Le Développement Territorial est présenté comme une phase plus avancée
de I'Aménagement du Tenitoire. Après la phase de la réflexion et des études
consacrée, notamment par l'élaboration de la Charte et du SNAT, il s'agit
maintenant de 1'opérationnalisation et de la déclinaison territoriale des
orientations du SNAT, comme 1'explique les nouveaux responsables du dossier.
L'opérationnalisation des principes et des recommandations de la Charte et du
SNAT s'effectue à travers : 1- Les Schémas Régionaux d'Aménagement du
Ten'itoire (SRAT) qui sont dénis coTnme des déclinaisons des orientations du
SNAT à l'échelle régionale. Le SRAT doit assurer une double mission : § En
définissant une vision stratégique, le SRAT doit constituer le référentiel qui
définit les grandes odentations de l'Étatdans chaque secteur tout en assurant une
coordination optirnale entre les différentsintervenants publics, parapublics et
privés à l'échelle de la région ;§ En veillant à une meilleure concertation entre
services déconcentrés de l'Etat, collectivités teiritoriales, opérateurs piivés et
société civile en mettant en place un dispositif de mise en æuvre, de suivi et
d'évaluatiolr.
I-e SRAT qui doit être élaboré sur la base de la conceftation et de la
participation de tous lesacteurs influents c1e la région doit déboucher sur

41.
f identification de projets de territoires. A la fin
de 2009, une dizaine de SRAT
étaient à l'étude, dont un presque achevé (celui de laRégion Tadla Azilal).
3- l-a Stratégie Natiomatre de Béveloppement Rural (SNDR)
Cette stratégie vise à répondre à une série d,'enjeux nationaux et
d'ambitions prioritaires pour les ter:ritoires ruraux, qui peuvent être résumés
corlme suit : § Améliorer 1'attractivité du milieu rural et de la qualité de vie de [a
population (amélioration des conditions de vie et appui à l'urbanisation
intermédiaire) ;§ Promouvoir l,a compétitivité de l,économie rurale
(diversifîcation des activités non agricoles génératrices de richesses et d,emploi)
;
§ Assurer les conditions de durabilité environnementale (préservation de
l'environnement des tertitoires ruraux et Gestion et rzalorisation du patrimoine
naturel et culturel).
Dans le cadre de cette nouvelle approche, le Fonds de Développement Rural
(crée par la loi definances no32-93, 28 février |gg4), a vocation à intervenir
coillme un levier qui aiderait à lamise en æuvre opérationnelle et volontariste du
dé''-reloppement Ces territoires ruraux. Le FDRa un rôle inajeur à jouer en iant que
outil agissant sur les ten'itoires ruraux pour répondre à un objectif de
cléveloppement humain et de mise à niveau économique et en tant que catalyssul
pour dynamiser intégration de Faction publique dans le milieu rural.

4^ï'a Stratégie NaÉioitale de BéveloppernenÉ Urbain {SI{pU)


Pilotée conjointement par le Ministère de l'Intérieur et le Ministère de
1'Habitat, de l'Urbanisme et de 1'Aménagement de l'Espace, cette stratégie se
veut cotnme une approcheglobale et participative de la ville qui rornpt avec les-
approches centralisées et sectorielle quiont prévalu jusqu'à présent. Cette stratégie
vise à assurer un développernent Urbain durable, avec pour finalité l'émergence
d'une ville cornpétitive, moteur de la crcissance régionale etnationale, qui
favorise la cohésion sociale et l'économie des ressources.
I1 s'agit également de faire évoluer l'action publique en faveur de la ville
en s'appuyant sur ledéveloppement des initiatives locales, la conception d,une
politique urbaine intégréecombinant les dimensions sociale, économique et
environnementale, et la mise en place d'unegouvernance urbaine effective,
à
travers la déconcentration des politiques en la matière et lerenforcement cle
la
décentralisation. La SNDU se veut cornme l'engagement d'un processus
de
changement axé sur la dimension qualitative de l'action publique qui prêche
la
bouegouvemance en renforçant l'approche transversale et intégrée
de la ville.

A''
Deux vilies-pilotessont choisies pour faire 1'objet d'expériences dans le cadre de
la slrlDU, il s',agit d',El Jadidaet settat.
C- tres docur*.ents de r'éférence localax
Constihiés, essentiellement des Plans d'AménaS€merrt dénis au niveau de
la Loi sur la mise à niveau des établissements humains : le Schéma Directeur
d'Arnénagement Urbain (SDAUI), le Plan d'Aménagement (pA), le plan
d'Aménagement Communal (PAC),
Le Plan de Développement (PD), le Plan de Zonage2, -seront considérées
dans Élaboration de ces documents, les orientations et les options déniesdans les
SRAT, - Les.plans d'aménagement relatifs aux centres des cofllmunes rurales
doivent être çonçl-ts sur la base d'une approche intégrant l'aménagement et le
développ.*tntd. l'ensemble de l'esp ace tenitorial comrnunal, - La conception
de ces documents et latraduction effeotive de leurs contenus exigent une cefiaine
expertise qui repose sur :
La préparution des conseils régionaux et des autres conseils locaux à
assuiner les nouvelles fonctions liées, ,Jairs le cadre cl'une poiitique
d'aménagement du territoire, à la gestion du développement. Objectif qui serait
réalisé à travers la création de stmctures regionales defornation, et de formation
continue la prout des élus et des cadres de ces conseils, La promotion de la
recherche scientifique pour le développement.

..1'.

1
SDAU a pour finalité d'identifier les problématiques actuelles et d'établir les choix prospectifs stratégiques de
développement et d'aménagement à long terme (25 ans), en tenant compte de l'équilibre à préserver entre
l'extension urbaine, les réseaux de voirie, les activités économiques et agricoles et l'indispensable sauvegarcie
des sites de valeur naturelle, historique et patrimoniale.
2 Le plan
de zonage, les p!ans d'aménagement et les arrêts d'alignement, doivent respecter les dispositions
prévues par le SDAU en ce qui concerne l'ouverture de nouvelles zones à l'urbanisation, la destination générale
des sols et à désignation des secteurs à restructurer et/<lu à rénover.

43
chaprtr* 3èrne : Quelques p!:iorités de gestion de tr,espace
La politique d'aménagement du territoire est le creuset dans lequel les
différentes synergies doivent se compléter pour tirer le meilleur profit
possible
des ressources et des moyens mobilisables. Loin de constituei une
question
gouvelrementale ou une mission sectorielle, elle se profile conlme
un projet
sociétal qui repose sur une vision de l'avenir qu'il importe de concrétiser
à travers
une démarche multidimensionnelle assise sur des complémentarités locales,
régionales et nationales qui se nourrissent de leurs potentialités
mutuelles et de
I'insertion dans l'échange intemational. Dans ce cadre, il serait utile
de citer
quelques leviers du développement territorial (Paragraphe 1.')
et quelques
priorités territoriales (paragraphe 2ème1.

Paragraphe n*" : Les leviers du dér,etroppement territorial


L'aménagement du territoire est mû par les objectifs de renforcemerrt
de la
cohésion sociale, de la consolidation de i'unité territoriale et d'un
développement
durable. Les trois pôtes qui définissent sa stratégie sont représentés
par la
promotion cies activités à fort rendement, ia préservation « du milieu
ainsi que par
le renforcement des convergences et des solidarités entre les territoires.

A- Des activités ouvertes sur I'éconornie internationale


L'ouverture de l'économie marocaine tant au libre-échange dans le cadre
de
Ia zone euro-méditerranéenne qu'à la libéralisation croissante du commerce
international annoncée par les accords de I'OMC s'inscrit corlme
une donnée
fondamentale qui subordonné à elle toutes les réformes à caractère
institutionnel.
Elle impose de relever les performances des territoires et de libérer ies moyens
susceptibles d'entretenir leur compétitivité et d'accroître leur force attractive
de
I' investis s ement productif.

Les tnouvements de capitaux et les implantations industrielles bénéficieront


de plus en plus d'une liberlé inégalée jusqu'à présent. Ils s'orienteront
tant à
l'échelle de la rive sud de la Méditenanée que sur le territoire national
en fo,ction
des avantages qui leur seront proposés et garderont en pelïlanence
la faculté de
se redéployer ailleurs ou autrement. C'est dire que l'espace
économique rnarocain
doit se doter des atouts nécessaires pour retenir le plus d'activités, les
développer,
attirer d'autres investissements et les conseruer le plus longtemps possible.

Il ne s'agit donc plus de préparer le territoire national aux échéances


annoncées, rnais bien plus de trouver les raccourcis possibles
pour rattraper les
retards accumulés et asseoir les conditions d'accroissement pelfxanent
des

44
opportunités qu'offi'e chaque région dans Ie cadre d'une compétition économique
ouverte.

L'objectif de mobiliser les forces productives internes s'accorlpagre de celui


de conférer au territoire l'aptitude d'évoluer selon ies standards intemationaux et
de figurer parmi les places recherchées dans la compétition internationale. Les
réformes institutionnelles, l'équipement de base le systèine de communications et
les ressources hurnaines semblent ainsi conditionner la compétitivité globale du
territoire. Mais celle-ci s'apprécie en fait en raison des conditions d'accueii que
chaque partie du territoire national offie à I'investissement.

Son amélioration cloit dès lors être recherchée à travers une stratégie qui donne
à tous les territqires, en fonction de leurs atouts propres, les chances de se rattacher
à l'économie intemationale.

L'arnéna§ement du ten'iioire ne peut plus en conséquence se concevoir dans


cles relations,verticales et hiérarchisées dictées par une autorité centralisée mais
dans un réseau de complémentarités territoriales ir:riguées par l'échange
international.

Par ailleurs, l'accord de libre-échange avec l'Union européeme prévoit


expi'essément le rapprochement des législations marocaine et européenne airisi
que le démantèlement progressif des protections douanières et autres jusqu'à
f instauration à terme d'une zone de libre-échange. L'unification progressive du
régime colnmercial, fiscal voire de I'ordre juridique dans les relations privées
constitue autant une menace pour les activités protégées ou peu rentables qu'une
opportunité cle développement pour celles qui peuvent profiter d.'avantages
ten-itoriaux décisifs : main d'æu-vre peu coûteuse, qualifications professiormelles,
ressources naturelles, proximité géographique, marchés.
,

Ce nouveau contexte offre forcément des opportunités contrastées aux


différentes régions qu'elles peuvent saisir autant qu'elles sont eir lnesure de les
faire valoir et de négocier avec les investisseurs : zone méditerranéenne, littoral
d'Agadir, bassin de Casabl anca.. . etc.
La libération des initiatives, la décentralisation et lapréparation des conditions
d'accueil de I'investissement deviennent alors des objectifs stratégiques et
participent directement de I'aménagement du teiritoire. Ils requièrent notamrnent
la modernisation de I'Etat, le renforcement de la gouvellance, le relèvement des
capacités institutionnelles des collectivités locales et l'élargissement de la
participation.

45
B- Des activités porfeuses de développement durable
L'environnement constifue de son côté une préoccupation essentielle de
I'aménagement du territoire et sa prise en compte conditionne le développernent.
Sa détérioration actuelle constitue une dilapidation d'un patrimoine éconornique
et culturel irremplaçable et représente une menace gïave pour les générations
futures.

La politique d'aménagement du territoire doit promouvoir des mesures


institutionnelles qui meffent fin au gâchis des ressources naturelles et permettent
de concilier en pefinanence entre les besoins de I'homme et les potentialités de
son milieu.

Certains secteurs appellent l'adoption de mesures urgentes de préservation e,


particulier:
o les ressources hydrauliques dont le régime de gestion annoncée par la loi
de 1995 s'avère ineffectif et largement inefficace ;
e le littoral qui subit une détérioration continue en I'absence d'une politique
déclarée ;
o la montagne qui subit les effets conjugués de ia pression dérnographique
et d'une pluralité de régimes institutionnels démobilisateurs ;
* les établissements humains qui souffrent de l'obstacle foncier, de
la pauvreté, de la mauvaise gestion urbaine et des conditions de vie de la
population rurale..
Les problèmes posés ne peuvent trouver leur solutions qu'à travers d,es actions
transversales intégrées qui impliquent tous les acteurs et agissent à la fois sur le
niveau de vie d.t populations, les modes de gestion, les pratiques sociales et les
valeurs culturelles.

C- La soiidarité emtre Ees Éerrir*ix-es


La preparation des territoires à la compétition économique ouverte dans le
cadre d'une politique de développement durable ne peut se concevoir sans
solidarité entre les groupes et les tenitoires.

I1 est un fait que des régions sont mieux outillées que d'autres pour drainer les
ressources et soutenir la compétition tant inteme qu'intemationale. La libre
circulation des hornmes et des biens ne peut cependant éviter à aucun territoire les
effets de problèmes sociaux, économiques ou environnementaux d'autres parties
du territoire national.

46
La politique d'aménagement du territoire n'a pas d'autres choix que c1e
ciévelopper une stratégie de soutien aux différents territoires en fonction de la
vocatioir que leur donne leur équipement actuel, ler-us potentialités et les vocations
qu'ils peuvent développer.
La compétitivité globale du pays repose d'abord sur son aptitude à fournir des
réseaux de communication, des compétences et des services urbains de standard
intemational. Les faibles moyens mobilisables imposent d'assurer au moindre
coût économique, social et environnemental l'équipement d'un bassin au moins de
cette qualité. Cet effort national doit permettre de développer- un réseau
d'échanges avec les régions éconorrio,ues les plus dynamiqr.res pour leur permettre
à terme d'atteindre les mêmes standards.

Les régions les moins favorisées ne doiventpas pour antant être marginaiisées.
il est nécessaire de ies intégrer à travers un réseau de communications
performantes et de le leur permettre d'exploiter au mieux ieurs ressources.

Des solidarités doivent donc être stimulées à travers la conception des gr-ands
aménagements et leur répartition territcriale, Elles Ccivent s'exprimei- à tous les
niveaux:

f intérieur de ia région, à travers I'intercomrnunaiité, ia coopération


interprovinciale et I'aménagement régionaL ;
â entre les régions voisines par la coopération interrégiorrale qui favorise la
répartition inteiligente des infiastructures et la consolirlation des liaisons
et des échanges ;
G au niveau nationai, à l'égard des teritoires qui conserveront une vocation
sociale et par la promotion de schémas de développernent intégré
qui tiennent compte à la fois des projets régionaux pofter:rs et des
réponses à apporter à la concuri-ence intemationale.
sur le plan international même, par I'encouragement en plus cie la
coopération inter étatique, d'une coopération spécifiqr.re avec ies
régions et les villes de pays amis (zone nord, coopération des régions
méditenanéennes oriental, Sahara, ...etc.)

I
Faragraphe Zème : Les glrioriÉés Éenritoriatres
Le renforcolrreflt de la compétitivité des territoires et cle celle de l'éconornie
globale n'autotise aucun nivellement par ie bas. La recherche de l'équité dans
l'équipement des teiritoires ne saurait justifier 1'altération de la dynarnique de
ctévelopitement qui porte certains espaces à rnieux répondre à Ia demande des

47
investisseurs ou des consommateurs. Tout au contraire, il importe de renforcer les
atouts qui soutiennent de telles évolutions et de chercher à renforcer leurs effets
sur ies autres ten'itoires en adaptant les potentialités propres à ceux-ci.

L'implication des administrations locales et des Opérateurs économiques s,en


trouve renforcée. L'aménagement du territoire entraine ainsi un partage des
responsabilités entre les services de L'Etat,1es collectivités territorial.r prrbliqr",
et les opérateurs privés. Il doit permettre notamment le renforcement de la
compétitivité des villes, le soutien du développement rural et la consolidation
d'une politique de régionalisation

A- Le renforcemleftt de la eoi'EÊpétitivrté des villes


La ville concentre ies compétences ainsi que les prorluits et les sen,ices
recherchés pour f implantation des entreprises. euand bien même le
perfectionnement des technologies de communication et la réduction du coût
et
du temps de transpoft perrnettent à ceitaines activités de s'implanter en dehors
des
zones urbaines ou de travailler en réseau, le mode de vie urbain voire le confort
de la vie citadine constituent un argument décisif pour f iirvestisserrrent. pour
les
pays du sud en particulier,lafrabllité des liaisons de communication, la sécurité,
la qualité de la vie et la disponibilité des biens et des services permettent de
reconnaître si une ville et derière elle le pays, fait ou non paftie des sites possibles
d'implantation lorsqu'elle ne dispose pas d'atouts particuliers.
Aucune ville autre que Casablanca n'est capable d'offrir à court terme les
conditions d'un développement urbain de cette nature. Cette cité remplit, en outre,
des fonctions économiques essentielles pour le reste du pays. I1 n'est donc
d,autre
choix que de renforcer sa compétitivité internationale. Son dynamisme devra à la
fois profiter de l'activité économique de tout le pays et en retour, profiter aux
autres bassins. Cette relation exige le développement d'un réseau urbain reposant
sur des capitales régionales qui jouent les mêmes fonctions à 1'égard de l'anière-
pays et offi'ent les conditions de base de vie et d,échange.

Elles pourront ainsi servir de relais à l'égard des autres villes consolidant les
échanges régionaux et maintenant la diffusion du changement et du savoir-faire.

La fiuctification de 1'expérience de gestion municipale pourra soutenir le tissu


urbain ainsi constitué entre des villes autogérées qui inscrivent leur aménagement
dans des réseaux d'échanges efficaces au niveau régional et national.

11 va de soi cependant que la cornpétitivité des villes et leur essor seront


toujours entravés par le poids de l'exode mral tant qu'on n'agitpas parallèlement
sur les conditions de vie en milieu rural.

48
E- Le désemcla.lernent clu Eionde rural
Le dévelcppement ciu milieu rural constitue une urgence nûn seulenient poür
des ccnsidératicns de justice à l'égard de ces populations restées trop longtemps
rrarginaliséei, mais aussi parce qu'il conditionae 1e développement urbain et
l'amélioration de l'ensemble des indicateurs du développement humain.
Tributaire de gros efforts d'équipement en infrastructures et de formation, il
ne pourra se réaliser que progressivement. Le désenclavement des villages,
l'équipement des centres ruraux en services collectifs de base, l'adaptation et
l'extension des structures d'éducation et de formation, l'amélioration des services
de santé, l'augmentation de la productivité agricole, la valorisation des produits
et la diversification des activités éconorniclues constituent des objectifs connexes
dont la réalisation demande 7a prise en compte des besoins locaux et
l'amélioration'des tennes d'échange avec les territoires voisins.
L'équipement public corulle Ia recherche de marchés rémunérateurs pour les
produits ruraux réclament à cet effet, l'intégration économique et sociale des
zones rurales dans iin eiisei-rrble territorial large susceptibie <i'assurer ies
compiémentarités nécessaires entre les services collectifs et de valoriser au profit
des campagnes leurs biens et services.

En we d'atteindre un développement intégré, Ia région doit favoriser le


rayonnernent les villes sur l'ensemble de leur arrière-pays et permettre aux
campagnes grâce aux services de base et à un réseau de communication
performant, d'attifer des investissements industriels et touristiques et cle mieux
profiter des opportunités des marchés urbains.
L'intégration des campagnes dans le développement régional constitue ainsi
un levier pour l'économie rurale et.un passage obligé pour la consolidation des
identités régionales et le développement durable. '--r'

:'

C- La régionalisatiosr cûmme option de base pouu"


trlaménagennent du territolre et la planifïcafion de l'équipernent
public
Dans l'exposé des motifs Ce la loi instituant Ie CIAT, le législateur a exprimé
sa volonté de tenir compte de l'environnement régional pour la localisation des
équipements en vue (( d'adapter la mise en valeur du territoire aux potentialités
régionales et d'éviter les distorsions créées par Laprise en considération exclusive
de la rentabilité économique des investissements )). Cette finalité se pliait
cependant aux orientations prévues par le pian national de dér,eioppement

49
sonr pour t'neure oénsolres et à ta delégation par l,Etat, et à leur profit, des nouvelles
prérogatives et des crédits y afferents. C'est dire que le cadre tégal en vigueur autorise le
gouvemement à développer considérablement l'activité des régions. C'est dans ce
cadre que
la loi prônant la régionalisation avancée a lu le jour celle-ci a été prévue par la constitution
de 2011.Mais cette phase transitoire doit permettre d'aboutir rapidement à la consécration
de
la région en tant qu'entité territoriale cohérente sur le plan spatial et démographique, viable
économiquement et mobilisatrice quant à son identité sociale et politique.

La région ainsi conçue doit désormais constituer une institution vouée au


développement.

Son assise territoriale doit exprimer une pertinence économique et une cohésion
sociale.
Non seulement le découpage de la région doit rassembler des populations qui entretiennent
des liens historiques d'échange, mais il doit surtout réunir les conditions objectives
de (

construction d'un projet de développement viable et partagé. Il est essentiel en


effet que
l'identité de la région puisse émerger et qu'elle constitue un facteur de mobilisation pour
les
opérateurs économiques, Ies collectivités locales membres et les groupements
ethniques et
sociaux qui la constituent.

Dès lors, la politique de régionalisation est de nature à promouvoir la vocation


des
différents territoires, stimuler leurs compétitivités et encourager a des coopérations
élargies
dans lesquelles l'Etat joue un rôle de facilitateur, d'orientateur et d'autorité
centrale qui
veille sur la cohésion sociale et les grands équilibres territoriaux. C'est dire donc Ia place
centrale de la région pour l'ancrage des politiques territoriales.

voir articlè 1 du titrel sur les dispositions générales qui prévoit que, « I'organisation territoriale du royaume est
décentralisée. Elle est fondée sur une régionalisation avancée ». B.o n"5964 bis
du28 chaaban e L432{3o/o7l2ott),
dahir n"1-u-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation
du texte de la constitution.

5o
La région conçue cornflle espace clef de planification économique et
d'arnénagement ter-ritorial a besoin de partenaires administratifs et économiques
responsables et cornpétents. Sa viabilité est suspendue à ia déconcentratioir et à la
définition précise des tâches de chaque acteur qu'il soit rninistère, établissement
public ou autorité déléguée d'un pouvoir gouveiflemental. Elle doit assurer ia
transition d'un Etat gérant des services publics à un Etat garant des droits
fondamentaux, animateur des collectivités locales et promoteur des solidarités.

Son assise ten'itoriale doit exprirner une perlinence économique et une


cohésion sociale. Non seulement le découpage de la région doit rassembler des
populations qui entr-etiennent des liens historiques d'échange, mais il doit surlout
réunir les conditions objectives de construction d'un projet de développement
viable etpartagé. I1 est essentiel en effet que f identité dela région puisse émerger
et qu'elle constitue un facteur de mobilisation pour les opérateurs économiques,
les collectivités locales membres et les groupements ethliques et sociaux qri tu
constituent.

Ainsi conçue, Ia politique de régionalisation est de nafure à promouvoir la


vocation des dif{érents territoires, stimuler leur comp éürivité et encourager à des
coopérations élargies dans lesquelles I'Etat joue un rôle rle facilitateur, d'orienteur
et d'autorité centrale qui veiile sur la cohésiorr sociale et les grands équilibres
territoriaux.

Un tel dessein peut paraître utopique eu égaû aux capacités institutionnelles


de Ia plupart des collectivités locales. Sa réalisation peut néanmoins être
échelonnée dans le temps en fonction des aptitudes des differents territoires à se
prendre en charge et des considérations socio politiques.

Sa mise en æuvre nécessite des instruments de planification et


d'administration adaptés. 'i

51_
Plan général :
Chapitre préIiminaire : I-,historiq ue de la poiitique de l,aménagement
du territoire (ou
gestion de l'espace) au Maroc
4
Paragraphe 1"' : Le Maroc avant le protectorat....... 1
A- Le Maroc traditionnel
..7
B- Le Maroc Face aux convoitises Européennes ......................
10
Paragraph" 2ème : Le Maroc pendant le protectorat. 13
A- Le Maroc sous le protectorat :........
.......... 13
B- Le Maroc moderne
.."....... 19
C- La notion d'aménagement du territoire entre l,Etat et le Citoyen :......,...,....... .,....................,2L
Chapitre 1"r: Les prineipes de base de Ia politique de l'aménagen-lent du territoire
(ou
gestion de l'espace) - Amémagernent du territoire et Déyeloppernemt
durable.... .............23
Partie 1 : Les principes de base de la po litique d' aménagement du territoire
(ou de la gestion de l'espace)................
Chapitre 2ème ' Institutions et Outils pour tra réalisation de l,amémagement du territoire
(ou gestion de l'espace) .........".". .....".2g
Paragraphe 1" : Instances de 1'aménagelrent du territoire.... ............28
A- Sur le plan national
..'...'.,.,..,,.28
B- Les organismes régionaux et locaux chargés de ia gestion de
l,aménagement terriitorial....... 33
Paragraph" 2ème : Les documents d'orientation de l'aménagement du
tenitoire
et du développement durable.... ............38
I - Les documents d'orientation d.e l'aménagement du territoire et du
développement durable
A- les documents de référence à échelle nationale
B- les documents de références régionaux..........:........
C- les documents de référence locaux
Chapitre .
3ème Quelques priorités de gestion de I,espace ...............
Paragraphe 1" : Les leviers du développement territorial ......
..44
A- Des activités ouvertes sur l,économie internationale ..
..'..,..,....,,.... 44
B- Des activités porteuses de développement durable ....
.,.,.......,.''.,,, 46
C- La solidarité entre les territoires.................
..............,,,,. 46
Paragraphe 2ème': Les priorités territoriales .... A7
.............. I I

A- Le renforcement de la compétitivité des vi11es.............


48
B- Le désenclavement du monde rural ..........
49
C- La régionalisation co rn1:::l::: I'aménagement du territoire et ra pranificarion
de l'équipement public :: :::::"ur ........,.,49

52

Vous aimerez peut-être aussi