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56 - Droit public-
Année Universitaire
2017 - 20L8
Introduction
Les teraitoil'es sont donc pensés et suitout utilisés comme des o*tils
de
développement et non plus comme des produite socio-spatiaux.
Ils sont pensés
com*e le produit d',ne politique publique, coûrue un o.til de développement
économique manipulabre à r,olo,té, et non prris corrrre
l,aboutissemenf spatial
d'un jeu social plus cornplexe.
2
Aujourd'hui, l'Etat apprend à pailager la chose publique et à ouvrir son
donraine d'action. en cherchant à recoruraîire d'autres catégories d'acteurs pcur-
participer au développement natioirai. Aussi, i'arnénagement du ten-itoire tel qq'il
se pratique aujourd'hui au Maroc témoigne d.'rin enseroble d,e mutations let
d'évoiutions du territoir-e au conïs de l'histoire du Maroc.
3
Chapitre préliminaire :
La prise de conscience par les pouvoirs publics des risques des déséquilibres
interrégionaux sur le rythme de la croissance économique, sur la cohésion sociale et
nationate et sur ta stabilité politique remonte à la fin des année 60 :
Aperçu historique
A. LA CONFIGURATION SPATIATE DU MAROC SOUS LE PROTECTORAT
L'espace Marocain avait subit des changements brutaux tout au long de la période du
protectorat.
-ll a été modifié suite aux diverses politiques économiques prônées par l'autorité
protectrice notamment après la seconde guerre mondiale, date à partir de laquelle
on a importé la notion d'aménagement du territoire.
-ll s'agit de mener des politiques d'orientation géographiques ou délocalisation des
activités économiq ues.
h
-C'est une idée qui fut imposée en !946 par MÊCOCHARD (un archirecte urbaniste
français) , sans qu'elle ne soit mis en pratîque vu sa contradiction avec les intérêts des
a utorités française.
La structuration de l'espace était guidée par les villes côtières qui avaient constitué la
cible des françàis, les points centraux d'expatriation d'innombrables richesse du
M aroc.
Les directives des français qui avaient pour ambition de lier le Maroc a l'économie
métropolitaine par le biais du développement du commerce extérieur, avaient fixé la
forme que prendra l'organisation spatiale.
De ce fait :
-La ville de rabat est devenue la capitale politique et la ville de casa Blanca la capitale
économ iq ue.
-L'essor de l'axe Casablanca -Kenitra sera la conséquence la plus directe des
différentes « reformes » économiques.
-Les transformations rapides des villes, sans être en mesure de supporter
l'accroissement continu de la population marocaines et européennes, était la cause
principale de la propagation des constructions rudimentaires, des bidons -ville et de
l'habitat insalubre. Ce phénomène est accompagné fréquemment des maux sociaux
incessant.
-Sur le plan urbain toujours, nous avons assisté à l'émergence de ville européenne.ou
villes nouvelles bien séparées des'médinas ou villes anciennes.
La mise en place de cette structure étrange émane du souci de mettre des cloisons'
entre les populations marocaines et françaises.
-La conséquence directe: l'appropriation des prérogatives et des pouvoirs exercés
par Ia médina aussi bien au niveau de la gestion urbaine qu'au niveau de l'activité
économique.
-De ce fait; a la dislocation de la « Qbila » dans le monde rural s'ajoute celle de la
médina ou « Iemdina )) comme structure urbaine jadis emprunte d'équilibre et
d'harmonie.
En outre, l'espace nationale fort extravertis, avait subi les coniéquences de la crise
économique mondiale (le recul manifeste du mouvement de la construction entre
1931et 1936).
Etant ponctuelle la modernisation « économique a totalement changé la
physionomie du Maroc en le déséquilibrant.
5
juxtaposition de deux secteurs, l'un traditionnel et l'autre moderne avait laissé
La
des disparités criantes économiquement, socialement et spatialement.
Ceci, étant en relation mutuelle, ont constitué des freins puissants a l'accélération du
processus de croissance et partant du développement du pays. Certes, juste après
1956, le législateur avait instauré une administration nouvelle couvrant l'ensemble
du territoire marocain (la constitution des provinces).
Mais, ce n'est qu'à partir de 1960 que fut esquissé une politique visant à assurer une
certaine indépendance pour l'économie marocaine.
Dans ce sens, au cours d'une dizaine d'année, la régionalisation s'avérait nécessaire
sans pour autant que ces actes soit bien ficelé.
6
Paragraphe L*' ; Le Maroe avarut le protectorat
A^ Le l\Eai:oe tradit-iurrnel
a- tes Formes d'administrations au Moyen Age
Tous les historiens s'accordent à dire que le Maroc a du connaitre des pér-iodes
chastes sous certaines monarchies romaines dont les vestiges sont eircore très
visibies dans la contrée telle que Voiubilis (Oualili en arabe), ou encore d'autres
tous près des côtes nor'd et r:orcl-est Atlarrtiques. Leurs formes d'urbanisation
témoignent selon les mêmes sol]rces de progrès très conrroités daris le dornaipe
diarchitecfuue, et de l'organisation de l'espace. Sa:rs vouloir diminuer de
f iu:portance de l''appor-t que ceia porurait nous foumir dans notre effort cie
,:... reconstitution d'un cer[ain patrimoine de gestion du territofue et celui du
quotidien, èt faute de docunientation bien précise sur le sujet, nous nous
L1-
contenterons de passer en re\me les quelques dynasties qui durent poser les
premiers jalons 4'un ernpire que fCrt le Maroc pendant cefte période clite du Moyen
Age. Nous l1ous pencherons donc sur les dynasties qui furent la gloire du i:ays
pendant des siècles.
11faudra d'emblée attirer l'attention sur le fait que les sultans étaient très
occupés à vouloir solidifier leur enrprise du pouvoir. Lerirs soucis majeurs
peuvent donc se limiter aux efforls entrepris pollr :
a
. fexplication du recours de Maroc a la planification relevée, de prime abord du'champs
politique. :
8
L. Contrôle Politique Lacali
Conseil de 10 personnes :
Vizirs, (Ministres)
magistrats
t==.2
ti:;l
t:::.l
\::'::J:7
\;!/
'
Conseil de 50 cheikhs almohades
Gouverneui's, Pachas, Chefs de tribus, notables 1
i Empire A lmohade : i
I
I
Calife
I
l(**--*-*.*,*-.
Cette stmcture qui montre un cefiain partage de pouvoii que les Almohades
arraient f,ût léguée aux dyirasties Alaouites o.ui ieul succédèi'ent semble avatr été
adoptée avec quelques anéLiaraticns qu'ils durent lui apporté pressés par la
conjoncture des faits.2 En effet, les conjonctures n'étaient plus favorables aux
foimes absolutistes de golrveialement. L'Euroue, qui corrurenca à frapper aux
1
D'après la description donnée par B.Lugan, Histoire du Moroc op.cit. p.19-20.
2 Voir Ran Landau, Moroccan Drama : 1900-1955, (le Maroc de 1900 - 1955), London ; Robert Hale Ltd, 1956
9
-lJexpérience d'une décennie de PAS (1983-1993) qu'on ne peut vanter vu ses effets
désastreux et qui se sont répercutés sur le tissus social (chômage ; pauvreté). '
-fimpact de la privatisation et la détérioration du secteur public.
-Le désengagement de l'Etat qui met explicitement le pays sur une voie libérale.
conséquences: les inégalités d'ordre économique; social et spatial.
D'où; le changement de stratégie de développement et de réhabilitation de Ia
politique d'AT.
Contexte international : Les rouages de l'économie mondiale et les défis qui en
découlent pour une économie en développement.
, Ce qui amarre le pays a l'adoption de nouvelles mesures de développement et à
l'insertion dans le jeu de la mondialisation et des marchés internationaux.
De ce fait; de nouveaux acteurs resurgissent exemples:
- L'émergence de dynamiques centrifuges
- La demande ascendante de la décentralisation de la démocratisation de la vie
publique..
- La mondialisation du mouvement associatif
- L'appârition de nouveaux concepts: développement local; développement
durable ; développement par Ie bas ; gouvernance territoriale...etc.
- Ce sont alors les factures qui ont amené à :
- Repenser la polltique de la régionalisation
- Donner une nouvelle configuration au territoire marocain ratifiée par loi n'47/96
organisant les régions.
- En plus des grands défis externes qui découlent du processus de la
mondialisation; des défis d'ordre interne pour l'instauration d'une région forte
sont comme suite :
- Les difficultés financières et économiques
- Les déséquilibres des régions
- Le problème d'urbanisme et d'AT
- Et les problèmes de l'emploi.
ll est instauré sur des bases politiques. ll considère la région, de prime abord, comme un
cercle d'élection en faveur de la deuxième chambre, constituée dans le cadre du nouveau
système de bicaméralisme.
4o
-Les critères de bases sont d'ordre général. lls sont caractérisés dans leurs globalité par
l'omniprésence des critères politico-a d min istratifs.
-Le découpage régional en lGregions ne coïncide pas avec la réalité économique et sbciale
du pays. i
-Ce postulat est aussi avancé dans le cadre du S N A T le projet de la charte nationale
précise ainsi que les efforts à déployer prochainement doivent se focaliser sur la conformité
du découpage régional avec la réalité économique et sociale et avec les exigences du
développement de l'AT.
-Ce constat vient d'une réalité ou le découpage en seize régions parait comme un handicap
au développement des territoires marocains.
..:.
-L'aménagemeit du territoire ne peut fonctionner que par l'adoption d'une configuration
bien délimitée ;'un découpage raisonné et cohérent.
-C'est pourquoi le projet (1996) a souligné qu'il est nécessaire de réviser le découpage
tèrritorial actuel de façon à ce qu'il assure la cohérence des unités territoriales, en prenant
en considération la nouvelle vision d'aménagement du territoire et du développement, des
besoins de l'économie et de la santé ,et les développements actuels et futures de l'espace
national .
Le débat n'a pas vu le jour qu'au lendemain de l'adoption de seize régions. Or, on aurait dû
commencer par un débat national pour avoir une vision concertée sur l'organisation du
territoire, comme il était plus convenable de proposer un redécoupage immédiat pour
remédier aux vaines démarches.
Par voie de conséquences, la logique d'AT ne coincidà pas avec celle du découpage pour. la
simple raison que la mesure d'AT signifiti qu'il faut penser le développement dans un cadre
régional.
La délimitation des régions doit être accompagnée par la concertation des maux
territoriaux (voir: disparités régionales) et l'adoption des plans régionaux.
Afin d'agir efficacement, la région a besoin d'une certaine souplesse administrative dans le
cadre des processus plus poussés de décentralisation et de déconcentration qui renforce
l'autonomie des régions.
La régionalisation avancée
L,L
juridique. Contrairement à f idée que l'on peut se faire d'un régime géré d'une
façon médiéval les témoignages recueillis par ceilain liistoriens etvoyageurs sont
piutôt plus favorables. Eir effet Lyaritey avait bien dit que : . i
, Dans le même contexte, levy-provençal avoua que le Maroc a été pour- des
millénaires le seul Etat islamique qui était conscient de constifuer une nation2.
Sans rrouloir nous étemiser sur ce sujet, nous ciirons que le bui essentiel de cette
administration était d'assurer une cohésion nationale capable d'unifier et de
gararetir une paix ; ce que Ran Landau et cerlains autres auteurs affurrrent avoir
trouvé dans tous les textes qu'ils auraient consultés.
2. Le BIed es Siba : fl.ous aurions aimé nous attarder un peu sur ce sujet, car
11a été,le plus négligé voir mêrne mal interprété par une certaine littératr:re
tendaircieuse qui voulait en faire un terrain or'r dominaitl'anarchie totale.a
Contrairernent à cela,le Bied es Siba commençait comme Lrne forme de
dissidence contre 1'autorité centrale, suttout en ce qui concerrre certaines
taxes (ia naiba5, La mouna6 ou 1e tertibi) que ies des f:ibus dissidentes ne
confondaient pas avec les taxe religieuses telle que IaZal<at et 1e Ashour.
En dépit cle cela, le Bled es Siba, qui ffrt sous la control des Jmâa, ont
12
tcnjoutrs fait leur allégeance au Sultan pei-ce qu'il le contestaii pas son
d'Âmir Ei h4uiniiiin.
ai-rtoi-ité religieuse
La dite Jmàa fût coirçaré par Jean Céiérier à ia foi:rrre la plus
ancienne des institutions démocratiques dans l'existence.i Elle frt aussi
organisée de façon à assurer rine prise cle décisions démocratique en ce qui
concerle les terres coliectives (dites tenes de Jrnâa) or même celles
concelrant les ten'es ciites de Melk (c'est-à-dire propriété piivée de certains
féodaux. Ainsi IaJmàaétait constirrrée d'rur conseil dit Bas qui comprenait
totrs les mâles adultes ; et d'un autre conseil clit Haut, car il ccrnptait
quelques délégués choisis par le inembre du conseil Bas. Nous rroyons bien
qnq ,go.,gtrair emeui aux conrrotatious véhictilées,trar certaiirs textes, n' était
pas aussi anarchique qu'iis le supposaient.
I Voir Jean célérier, Maroc, Paris : éditions Berger Len raut, 1948, p. 105
2
Voir Ran Lanclau. Op. cit. pp. 38-41
_15
Les premières viiles estimées stratégiques étaient Oujda, Casablalca, Fès et
bien sûr Tanger la ville inten:aticnale. Cette ciassification n'était pas aléatoire
;
raais bien fondée r,-u son intérêt stratégiqlle pour inieux cefller les futures positio,s
et emplacements qui seraient les plus rentables et fi-ucfueux.
Ainsi les projets de voiries (routes, chemins de fer) pour relier les villes
stratégiques pollr garantir le transport des militaires et les marcha,dises, et
l'atnénagement des ports pour assurer le transport marjtime. Ces infrastrucfures
étaie't aussi utilisées pollr faciliter la pénétration ar:x coins les plus reculés soit
pour l'exploitation des sous-sols (les mines), soit pour mieu:x coqtrer et contrôlel
les tribus rebelies.
a* ies disparités
Les français pour subvenir anx besoins ccutumiers et quotiriiens de leurs
concitoS'ens ont élaboré les prerniers plans clans le caclre de l'ur-banisme base des
premières habitations ei cités eurcpéennes qui leur solt réservées lcin des
habitations inodestes avee 1'architecfure locale de 1'époque où on ne d.oiinait pas
d' impofiance aux cl itères d' embellissement qu,on connaît aujourcl,hui.
Parmi ces selvices fî-qure l'etat cirril où seuls Ies marocairrs qui étaient proches
des « routnis >> profitaieni cie ce seivice et encore faut-ii attendi:e i'année
195û
pour le généraliser, dans des aclministrations qui leur sont spécialelrent réservés
appelés bureaux alabes et distincts de ceux cies fi'ançais. Iv1êrne ainsi, les
rl:a-rocains ne bénéficiaient de ce service que solis la pression du
bescia loi"squ,ils
étaient appelés à avoir des pièces cf identités pour di.,rerses raisons.
14
Dans les grairdes villes. ii y avait a.pparition de norivelles i;rdustries qr-ri
a.bso;:i:aient. La main d'æuvre présente ou originaire des bairlieues liinitrophes ou
inêtre cles autres régions du Marcc cornine c'étattle cas de Casablatlca.
Dans le domaine de 1'éclucation, ies français cnt constrtit des écoles ct l3zçssg
destinés en preiaier lieu à leul progénirure et ce n'est qri'après qu'ils ont ouveÉ
les portes alrx marocains et surtout aux riches notables .Une grande partie ne
voulaient confier lerirs enfants aux « roumis rnécr-eants », se contentaient de les
envoyer i'école traclitionnelle qui enseignait le Coran et autres sciences comlre la
chana.I-es tribunanx coufutniers, les zarariyas et les habous et tous ce qui avait
attrait à 1'Islam étaitpariie intégrante cte ia culture u:arocaine immuable et donc
t'éservée et ou les français ne pouvaient intenrenir, mêrne s'iis ont cclsti-,.rit
quelques églises dans les grandes villes.
La société marocaine, ainsi dominée par le pourzoir armé français, qui a fait
soumettre toütes ies tribus berbères à 1'autorité du sultan, lui-même contrôlé, cette
société s'est vue sujet de division par i' arrivée du décretberbèr:e Le 16 mai 1930r,
qui a unifié les ilarocains et leul a donné le sentirnent d'appafienance .Et s'e1
suirrit .ics ré.'zoltes nationalistes partout 'ians les grærdes villes marccaines qui
denranclait ie départ du (( protecteun>. Ces émeutes étaient, généralement
repoussées par le feu des arrnes.
I Gilles Lafuentc, "Dossiers urarocains sur le dahir L',crbc\re dc i930", ROI\,{N.1» 3s (2% i984' p. 3-1-i 16. (Tiré
cle
L' Encyclopédie berroère-Toure XIV).
2
N{aréchal Lyautey , in Roget GRLINEF- : Du Maroc traditiorrnel au N{aroc modenie ; Nouveiles éclitioirs Latines
3
Voir Couls clu professeur Bedhri (np) sur I'urbanisnre 2012, Droit Public, Ser:restle 6).
15
conshuits par les nouvearix anir,és qui cherchaient du travail, surtout pendapt les
années de sécheresse oit l'exode rural atteignait ses pics. Bien qu'à la veille de la
colonisation le Maroc était faibiement peuplé" (près de 3' rniilions d'habitants)
avec seulement 50Â d'wbanisation.
c- Après l'indépendamce
La France, en sofia-nt laissa donc aux marocains un héritage territorial difficile
à surrnonter, en plus du défi de restaurer un Etat muitiséculaire, moCemiser ies
stluctures traditionnelles rie cette nation autant attachée à ses racines et à son
authenticité que tournée rrers l'avenir et 1e progrès.2 C'est ainsi que l,Etat,
nouveliement reconsttuit, va s'atteler à éclifier en essayant de se rneitre au
diapason de ses rirraux à l'échelle r'égionale et internationale.
1De l'atnéuagement
du territoire au iléveloppernent teritorial : qtrelle transition et quelle articulatiol ,J
t5
nationale, tant il est vrai que ia collectivité base doit êtr:e un repère, une réfome,
iroul' les iirdividus ; cela n'a cependant pas fait oublier les autres niveaux cle
ciécentraiisation qr-re sont les prcrrinces etpréfeciures et lcs régions qui sont venues
plus tard.
i'indépendaace, car ie protectorat avait, dès le début écarté les élites inarocaines
de Ia gestion-'1es affaires publiques. Ce n'est que taldivement que fut créé l'Ecole
Marocaine d'Acinrinistration (i945) qui, modesternent, entreprit de fonner des
jeunes pour ies préparer à 1'exercice ries responsabilités administratives. tl a donc
été nécessaire de mener une politique rrigoureuse de fonnation administrative et
technique ; car les missions de 1'administration territoriaie se sont largement
dir,'ersifiées, débordant les fi'ontières traditionnelles de 1'ordre public, elles urnt
profondément pénétré ie champ de l'économie et du social.
L'adrminisÉration :
Ily a eu aussi cl'autres ser-vices collrie les postes ou les dispensaires et dcnt
la construction cléirendait essentiellerneirt du nombre d'habitants du cercle ou de
1a oaldat.
11
o L'industrie :
I De I'anténagclllent
du-tcrritoire au dclr,clol:pcmcut tc|ritorial : quellc transitio(r el qucllc articulaii()n ?
Abdelaziz ABIDI ( professcur dirccteur de 1'I..N.A.U)
2Ibid
18
objectif peirtaitent pour urle politiqr:e d,ainénagernent
rationnel du teritoire ;
ir,. Associer ia pop-rrlation à 1'effort de déveloi;pernent, et ce par 7a
participation effective par le biais des instifirticns élues de la
population et des forces vives de la région à la conception, au
contrôIe et à l'exécution du planl.
B: Le Maroc moderne
Prétendre modemiser le pays sans créer un système législatif institutiopel
touchant les grands champs qui connaissent un essor remarquabie ou connaissan.t
d-es Vides juridiques sei'ait ul prcjet vai:r. Pcur ce faire,plusieurs textes nonnatifs
et organisatiôiinels dans tre cadre Ce la décentralisation ont vu le jour:
La loi 78-00 (30 septernbre 1971)portant charte conimunale ; qui appelait déjà
les marccains à tute déinocratie paiticipative et locale où ils seront les
responsables dii choix de leurs représentants dans la gestiol des affaires locaux
spécifiques à chaque commune rurale ou urbaine. << ...A cet égard,. Il notis
incombe de doruer une nouvelle irnpulsion à la dynamiqr-re de ciécentralisation et
rie régionaiisation, et de ireiller à ce que la gestion déconceirtrée, ildissociable du
choix de la décentralisation, devienne une regle de base dans tous les seivices du
secteur public, ei LIlt instminent indispensable de la bonne gouvernance
territoriale... ».2
L9
d'augrnenté selon rJes besoins sollicitant dans le cadre de la
proximité de
l'aclministration) dans tous les domaines y compris le tissu économico
social, et
sut-tout ce soucis sécuritaire qui hantait tous les pays nouvelleme,t
indépendants.
Le gouvel'neur détenait au nom du rninistère de l'intérieur le droit de
tutelle sur
les collectivités locales, il représentait le Roi et tous les ministères
dans le cadre
d'une déconcentration rapprochant les serices ptiblics extérieurs et
leur-
coordiuation de plus en plus des conseils élus par les citoyens, tout
en veillalt à
l'exécution et au respect de la politique centr-ale de l,Etat.
1
Extrait du cliscour-s rolal I? octobre I999 à Casablanca
20
Bien cette idée. Le contenu de la charte et le fruit de ce débat national transparent
engagé avec la haute bénédiction de sa majesté le Roi et auquel ont contribué
plusieurs acteurs.
L'AT est l'une des priorités et sa majesté le Roi à travers laquelle il cherche à
L'AT constitue une démarche qui engage l'ensemble des composantes nationales
Humain.
Ce comité est en effet placé sous la présidence de sa majesté le Roi ; ce qui lui
dix -huit ministres, les autres ministres étant appelés à y siéger pour l'étude des
44 décret royal n" 938-58 du ll Joumada 1388 (5 aout 1958) portant création du comité interministériel pour l'AT.
3/4
questions relevant de leurs compétences. Ainsi constitué, ses décisions ressemblent à celles
d'un conseil des ministres et sont assuré es avant la saisine possible de celui-ci de
l'engagement des principaux ministres concernés. Ses attributions portent sur la promotion et
la coordination de << toutes études et action pour l'AT >>. Mais ces avantages constituent en
même temps les points faibles du CIAT.
Une entité de ce rang peut, certes délibérer sur les orientations générales et adopter les
décisions importantes, mais ni la fréquence virtuelle de ses réunions ni sa composition
n'autorise a en référer autant que de besoin pour coordonner et promouvoir toutes les éfudes
et action d'AT .Le travail régulier qui doit être menée à cette fin devrait relever d'instances
moins solennelles auxquelles des délégations de pouvoirs pourraient être faites .Mais pareille
solutions n'est pas envisagées par le texte qui prévoit seulement que Ie secrétariat de cette
commission soit assurée par le département chargé de 1'AT .
Le conseil supérieur de l'AT et développement durable est l'une des structures, chargée
de la coordination des interventions et des programmes au niveau national afin d'améliorer
l'effrciences des interventions et d'évaluer les dysfonctionnements qui peuvent en découler
des rapports secteurs de l'Etat et des collectivités locales. Il abroge le décret royal qui a créé
le comité interministériel pour 1'AT (CIAT).II constitut la haute instance qui défrnit les
grandes orientations de la politique nationale de 1'AT et du développement durable et
approuve les documents généraux et sectoriel d'AT à l'échelle nationale et régionale .Ce
comité est présidé p* sa majesté le Roi et comprend les ministres président des deux
chambres du parlement et de commissions parlementaires, de partis politiques, les
principales centrales syndicales
,fr
V
Ainsi que le q,ali et le président de régions, les fédérations des chambres de comirtetce,
de services, d'industrie et d'artisanat, des chambres d'agriculture
9?
'{-''-
prograürme, procéder, avant de les soumettre au Conseil Supérieur de l'Aménagement
du territoire et du Développement Durable(CSATDD), a l'évaluation des documents
nationaux, régionaux et sectoriel d'AT, avant de les soumettre au conseil national de la
promotion national et du plan .La commission est chargée d'assurer en outre
l'articulation nécessaire entre les différents plans économiques et sociaux et la
politique d'AT à travers la coordination des options et des programmes sectoriel
décliné au niveau de ces plans et leurs mises en adéquation par aux orientations et
objectifs de la politique nationale d'AT et du développement durable .
Elle soumet ses rapports de travail au CSATDD et prépare son ordre du jour, cette
instance est appuyée dans Ia conduite de ses fonctions, par la structure nationale en
charge de l'AT qui en assure le secrétariat généraI.
lr+
Bien qne les Cettx objectifs semblent antinomiques d'un point de yue
strictement écoiromique. leur conciliation est nécessaire dans le contexte cle
L'aggravation du chômage et de l'éiargissement de la sphère des catégories
sociales affectées par la pauvreté. Elle est même possible, à condition qu'elle
s'inscrive dans le cadre d'une siratégie giobale du changement qui aurait polrr
finalité i'ancrage de la cohésion sociale dans la politique de développement.
Une telle stratégie requiert la mise en place de mesures à caractère public de
traitement des défis économiques et sociaux à même d'assurer la conciliation
entre les choix individuels cles acteurs (commanclés par la Icgique de la rentabilité
eî de 1'accurnuiation) et les clioix collectifs de la natiorr (visant la sauvegarde de
la cohésion s,rciale). Pour ce faire, ii conviendrait d'orienter l'action dans trois
Cirections :
I
Aussi, l'instauration de i'hanaonie entre l'homme et son enviroiureinent
nécessite la conduite des açtions de clér,eloppement à trenrers le critère de
protection des ressources et la prise en charge des cotrts qui en découlent. cotrtne
elle irnplique des changemeirts piofonds dans 1es représentations, les pratiques et
25
les cornpoiletlents des citoyens à 1'égard des composalltes de leur lrilieu qafrirel.
Une telle mission exige une action continue et menée à differents liveaux (la
failille, 1'école, les tnass-médias) pour promouvoir la conscience des enjeux 1iés
à l'environneruent, et développer ie sens de ia responsabilité individuelle et
collective dans ce domaine.
Mais, en général, l'initiation aux pratiques de protectioir des ressources
naturelles devrait colnmellcer d'abord au sein des sen,ices de l'Etat et des
collectivités locales, en tant que propriétaires d'une partie importante de ces
ressources et dépositaires de leur sécurité et de leur durabilité. El1e nécessite, de
rnême, ia mise en place de stnrctures et rè-elements propres à garantir la protection
du patrimoine naturel national, et la conduite de leur applicatio tL a.vec la coptinuité
et la rigueur requises.
26
6è''* prii'tcipe : Dérnocratle et narticipatiorn
I,a politique d'atlénagentent clu territoire et du déveloi:pemeirt dgre.lle
cotistitue dans notre pa)/s un projet collectif et consensuei, dont les orientations et
choix ont été élaborés avec la participarron des différentes colxposantes de la
nation marocaine.
Enfin, pour que cette participation puisse être efficiente, il est nécessaire
qu'elle soit accompagnée d'approfondissement de la décentralisation et
l'élargissemeut de la déconcentration de I'administration, et qu'elle se base sur
les principes de la bcnne gouvernance. .;.,
1
A,Sedlari, « Droits lrumains et développement des territoires : vers un nouveau modèle de gouvernance »,
op.cit, p.16
?.7
Chapitne 2ème : kastitutions et outils pour la réalisatiom de
l'arnénagemerct du territoire (ou gestion de l,espace)
Paragraphe 1"' : Instances de tr'aménagement du territoire
Au sens étroit, les institutions de 1'aménagement du
territoire se réduisent aux
instances nationales ou de centralisées spécialernent compétentes en la ilatière.
Leur réfor-me devrait permettre d'en faire un instrument poiitique et administratif
à mêrne d'animer 1a nouvelle politique d'aménagement du tenitoire.
28
tbnd iiassan Ii poui'ie développealent économiqrie et social en érroquant l'INDH :
Ce comité est eit effet placé sous la présidence rie sa Majesté le Roi, ce qui lui
assure la pfil.c'grande ai'ttoriié. Il coinpleiid en outre, le Premier h4inistre et dix-
lruit nrinistr.es, ies antres rninistres étant appelés à y siéger porir l'étude des
questious relet,ant de letu compétence. Ainsi constitué, ses décisiolls i'essemblent
à celles d'un conseil des ministres et sont assurées arrant Ia saisirre possible de
ceiui-ci, de l'engagement des principaux ministères concemés. Ses attributions
portent sur la prcmcticit et La cocrdinaticn Ce « toutes études et actions pour
i'améuagement du teiritoire ». Mais ces avantages constitueirt en mênie temps ies
points faibles du CIAT.
IJne entité de ce rang peut, celtes, délibérer sur ies orientations générales et
adopter les décisions irnporlantes, inais ni la fiéquence viriuelle de ses réunions
iri sa cornposition n'autorisent à en référer autatt que de besoin pour coordonner
et promouvoir toutes les études et actions d'arnénagement du territoire. Le travail
régulier qui doit être mené à cette fin devrait relever d'instances rnoins .solemelles
auxquelies des délégations de pouvoirs poun aient être -faites. Ivlai,s pareille
solution n'est pas envisagée par ie texte qui prévoit seulement que le s.ecrétariat
de cette cotntnission soit assuré par ie département chargé de l'aménageinent clu
territoire .
1 Décret royal u' 938-68 cju 11 joumada I 1388 (6 août 1968) portant création du comité interministériel pour I'aménagement du
territoire
29
intérêt. Au fll ciu ternps" l'organisation de l'amélagernent d1 tenitoire ,a
également se transfonrler avec i'évolution des structures poiitiqges en muitipliant
ies acteurs et modifîant leur rôle dans toris les
lrays notamment au Maroc.
d- La Commission l{atioirale Fermranente d'Ar*énagernenÉ
du Territoire et du Développement Durable
Instance issue du Conseil Supérieur d'Arnénagement du Teiritoire et du
Développement Durable qui lui contère le pouvoir décisionnel pour ia mise en
ceuvre des orientations nationales en matière d'aménagement du ter.ritoire et du
développement durable.
3C
La Comrrrission Régionale d'Aménagement du Territoire
e-
et du Développement Durable
Eile serait constiti-iée, à côté de la commission d'aménagemeni du tenitoire du
conseil régiona1, des représentants cies sen ices et établissements publics
déconcentrés, des conseils provinciaux, des municipalités, des chambres
professionnelles et des instances de coopération commullales et un représentant
de la cor:unission nationale permanente d'aménagement du tenitoire et dtr
déveloi:pernent durabl e.
31
{: Le département chargé cle I'aménagexnent du ÉerriÉoire
La rnission de la promotion les éaides et actions
de l'aménagement du
tei-ritoire échoit en principe à la Direction
de l'aménagement du ferritoire qui
estchargée, sous 1'autorité du ministrrc, de concevoir
et d,exécuter la politique
gouvellementale en matière d'aménagement
du territoire.
Actuellement, le Ministère de l'Arnénagement
du Territoire ,ational, de
l'urbanisme, de l'habitat et de ra poritiqr. à,
la vilre est chargé, à travers ia
Direction de l'Arnénagement du Ter-ritoire, de
la conception et de la mise en
æuvre de la politique nationale d'ailénagernent
du tenjtoire horizontale. Ii a
n:ôme été propcsé ri'y rattacher le secteur
de i'eau qui revêtira dans l,ai,enir u,e
di,rensio' stratégique nécessita,t forcénrent,ne poritique
i,tégrée,
En plus de 1'adndnistration centrale, des services
déconcentrés soirt établis au
régional sous l'égide des Inspections régio,ale
'iveau
s Réuiiir toutes les inf'crrmations rrécessaires, procécier
aux études er ploposer
toutes les lresures et ies actions à entreprendre
e1t vue cl,aicler à la
déf,nition de la stratégie régionaie de développemsnt,
en assurer le
en évaluer les résultats ; "quivi et
e Paiticiper à l'élaboration des différents documents
et études au niveau
régional tels que les schémas de développement
et d,arnénageinent
régional et les schémas d,anriafure rur:ale
;
" Etablir ou pafiiciper à l'élaboration des documents d'urbanisrne
tels que
ies schémas directeurs d'ainénagement urbain,
les plans de zonage et les
plans d'aménageinent;
o Inciter et contribuer à la inise en ceuvre et à l'acfualisation
des documents
d'amé,agement du territoire. d,urbanisme et d,architecfure
e veiller à ia mise er æli\ire r1es docrimenis tecimiques ;
32
e Attirer l'afteirtion autorités conipétentes sr-ri:Ies irrégulai-ités coristatées
d.es
en rnatièr'e d"'urbanisn:.e et d'architechrre afin que les inesures nécessaires
soient pi'ises ;
u Veilier au respect c1e la qualité architecturale au niveau d.es rlccuments
d'urbanisme et des projets d'équipernent urbain. par La recherche,
l'expérimentation de modèles et la mise au poiirt de normes ;
o Contribuer à la sattvegarde, La réhabilitation, la restauration ou }a
rénovation des tissus anciens (rnédinas, ksours, ...) ;
n Etablii: oupafiiciper à 1'étabiissement des règles de construction à caractère
i'égional ;
c Instruire toute requête dont elles sont saisies ;
o -
-
Etabiii
-i..
des bilans périodiques des actions n:enées et des rappafis
spécifiques sur l'état de l'urbanisatioa et de l'aménagement ciu teritoire;
" Assurei une assistance technique aux collectivités locales clans
f instr:uction des demandes relatives aux autorisations de lotir et de
construire d'une certaine irtportance et à l'occasion de l'exarnen des
projets des documents d.'urbanisme ;
c Anirner, susciter et coordonler les actions en matière d'aménagement du
teritoire, cl'urbanisme et d'architecture ;
e Assurer la conceitation des actions des divers intenzenants dans les
domaines cie l'urbanisrne, de l'architecfure et de l'aménagement du
territoire ;
u Suivre l'airplication des textes législatifs et réglementaires en vigueur en
matière d' aménagement du territoire, d'urbanisrne et d' architecture.
33
l'environ) qu'on ne peut pas dissocier les deux disciplines ce qu'on appelle e1
gros la gestion de l'espace.
34
La cooi'dination avec les agences urbaines et ies antemres locales des
directs au niveau des cercles airrsi que la gestion de relations aveç ies
cominuns.
La gestion (lancement, suivi, constru,ction et homolcgation) des
documents d'ur-banisme et le contrôle de l'urbanisme réglementaire en
coordination avec les collectivités locales dont les zones du ten-itoire
régional qui ne relève pas des agences ur'baines c.à.d. les zones rurales
et les petites villes.
35
provinciales et le control des irrégularités des constructions ne peuvent être assuré
dans des conditions satisfaisantes.
c- [.a comimission régionale de l'aménagernent du territoire
et du développement durable
Cette commission assure ses fonctions à coté de plusieurs autres commissions,
celles du conseil régional de représentation de services et établissements publics
déconcentrés, des conseils provinciaux des municipalités, des établissements
professionnelles et des instances de eoopération cofitmunal et un représentant de
la commission nationale permanente de l'aménagement du territoire et du
développement durable.
Parmi les fonc,tions qu'elle assure sous la présidence du produit du conseil
régional, on peut citer :
1. Concevoir le schéma régional d'aménagement du territoire (SRAT) et le
schéma d'équipement et d'ur-banisme.
2. Elaborer le pian régional du développement économique et social.
3. Assurer l'articulation et la rnise en plan et les orientations rju SRAT à
travers la coordination des programmes sectorielles étatiques et ceux des
collectivités locales
4. Veiller à la mise en cohérence de ces opérations par rapport aux orientations
nationales et aux choix régionaux en matière de l'aménagement du
tenitoire et du développement durable.
Elle est responsable sou la présidence du wali de région :
' Du suivi de la réalisation du pRDES.
c De l'élaboration des contrats programmes.
o De la promotion des programmes de développements locaux intégrés et
des progralnmes rJe protection de l'environnement et de ressources
naturelles.
Sont issus de cette commission, des commissions sectorielles ou sociales qui
travaillent en étroite coilaboration avec ceci, en particulier les comités de massifs
pour les zones montagneuses, la commission du littoral, les commissions chargés
du suivi des projets de développernent intégré, les commissions chargés de la
coopération inter communal.
La commission régional de l'aménagement du tenitoire et du développement
durable est appuyé dans ses missions par une entité déconcentré du ministère
chargé par la représentation régionale au niveau de l'aménagement
du territoire
qui est considéré colrrrre outil d'expertise de consultation au se1ice de cette
cornmission.
36
d- I-es coilectivités trocales
37
établissements régionaux d'aménagement de construction (AL
OMRANE),
1'office de logement militaire (oLM) et la caisse de dépôt et de gestion,
le conseil
national et les conseils régionaux par l'environnernent et 1e conseil
supérieur de
1'eau et de du climat
Nul conteste que le fait de parler de politique d'aménagernent du tenitoire
permet de monter que l'Etat ne demeure pas le seul acteur
en situation de
monopole, mais d'autres instances sont mise en æuvre à travers un
ensemble de
techniques, d'outils et d'instruments.
La concrétisation des orientations préconisées par ses instruments
de
planification spécial nécessite la recherche de développement et
la création de la
structure compétente de participer à la prise de décision. Cela où
l,on dégage le
rôle des outils techniques l'aménagement du territoire et de développement
durable.
38
Le SNAT définit les orientations fonclamentales de l'Etat en rnatière
d'aménagement du territoire par rapport auxquelles seront tracées les options des
sehérnas régionaux d'aménagement du teiritoire. Ces derniers serviront à
alimenter, à leur tour, le SNAT à l'occasion cle ses r.évisions ultérieures.
Ii constitue, ainsi, un cadre de référence, politique et stratégique qui servira de
base à la conception des plans de développement économique et social, et un
instrument devant permettre la convergence des objectifs, l'amélioration de la
compétitivité globale de 1'économie et du ten-itoire national et enfin la garantie
d'une meiileure prévision des besoins.
Etabli sur la base d'une bonne connaissance de l'état actuel du tenitoire et de
ses enjeux, le SNAT définit les principes, les options et les orientations à adopter.
,.,.
Ii sera soumi§, durant tout le processus de sa conception, à une large concertation
qui impliquera tous les acteurs concemés afin de l'adapter aux exigences
économiques et sociales et de garantir les meilleures conditions pour la
concrétisation de ces objectifs.
Après son approbation réglementaire par le conseil supérieur d'amérragernent
du territoire et du développement durable, le SNAT deviendrait opposable à l'Etat
et aux collectivités lccales.
2- les schémas sectoriels d'aménagement du territoire
Parallèlernent au SNAT, les différents secteurs ministériels sont appelés à
réaliser des schémas qui leur sont spécif,rques : le Plan National de l'Educatiorr et
de la Formation, le Schéma Directeur des Routes et des Transports, le Schéma
Directeur des Equipements Communaux, le Schéma Directeur de l'Electricité et
de llEnergie, le Plan National d'Approvisionnement en Eau Potable, le Schéma
I
39
différents niveaux teiritoriaux concernés. Ces options seraient traduites en
prograrimes d'actions dont les délais de réalisation seraient fixés.
B- les documenÉs eie réflérenees régionâErx
D'æuvrer, dans les meilleurs délais,àla mise en æuvre des textes axant les
modalités et les conditions d'élaboration des SRAT et du développement durable ;
D'assurer l'adéquation entre les orientations générales préconisées par ces
documents et les orientatious de la Charte de l'aménagement du territoire.
2- Ies schérnas seetoriels à dimensiom négicnale &B inÉer-
régionale
Ce sont des documents de réference qui devraient orienter f intervention
dans le cadre de progralnmes intéressant une parlie de l'espace régional ou
intégrant plusieurs régions. Parmi ces projets, les périnètres d'investissements
agricoles dans les zones Bour;
L'aménagement des réserves et des parcs naturels ;
40
Le projet de plan de protection et de valor.isation du système oasien du sud
nrarocain : l'amérra,gement et le développement des massifs montagneux ;
Les plans de développement intégré,...etc.
L'élaboratioir de ces documents devra respecter les conditions suivantes :
e Respecter ies principes et les orientations de la Charte
d'Aménagement du Territoire et duDéveloppement Durable ;
. S'adapter aux Schémas Régionaux d'Aménagement du Tenitoire et
du développement durable ;
u Veiller à f implication et au dialogue avec les clifférents acteurs et ce
au niveau des différentes phases de conception, de suivi, de mise en
oguvre et d'évaluation de ces documents.
En 2007,lors du changement de gouvernement, est créé le Ministère de
l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'Espace (MHUAE), doublé
d'un Secrétariat d'Etat chargé du Développement Territoriai. « Le regroupeilent
des trois domaines stratégiques, urbanisme, habitat et développement territorial
au sein d'un même déparlement conforme la volonté deL'Etatde donner une autre
dimension à l'appréhension des problématiques socioéconomiques du pays en les
« repositionnant )) par rapport à leur cadre ten'itorial ».
Le Développement Territorial est présenté comme une phase plus avancée
de I'Aménagement du Tenitoire. Après la phase de la réflexion et des études
consacrée, notamment par l'élaboration de la Charte et du SNAT, il s'agit
maintenant de 1'opérationnalisation et de la déclinaison territoriale des
orientations du SNAT, comme 1'explique les nouveaux responsables du dossier.
L'opérationnalisation des principes et des recommandations de la Charte et du
SNAT s'effectue à travers : 1- Les Schémas Régionaux d'Aménagement du
Ten'itoire (SRAT) qui sont dénis coTnme des déclinaisons des orientations du
SNAT à l'échelle régionale. Le SRAT doit assurer une double mission : § En
définissant une vision stratégique, le SRAT doit constituer le référentiel qui
définit les grandes odentations de l'Étatdans chaque secteur tout en assurant une
coordination optirnale entre les différentsintervenants publics, parapublics et
privés à l'échelle de la région ;§ En veillant à une meilleure concertation entre
services déconcentrés de l'Etat, collectivités teiritoriales, opérateurs piivés et
société civile en mettant en place un dispositif de mise en æuvre, de suivi et
d'évaluatiolr.
I-e SRAT qui doit être élaboré sur la base de la conceftation et de la
participation de tous lesacteurs influents c1e la région doit déboucher sur
41.
f identification de projets de territoires. A la fin
de 2009, une dizaine de SRAT
étaient à l'étude, dont un presque achevé (celui de laRégion Tadla Azilal).
3- l-a Stratégie Natiomatre de Béveloppement Rural (SNDR)
Cette stratégie vise à répondre à une série d,'enjeux nationaux et
d'ambitions prioritaires pour les ter:ritoires ruraux, qui peuvent être résumés
corlme suit : § Améliorer 1'attractivité du milieu rural et de la qualité de vie de [a
population (amélioration des conditions de vie et appui à l'urbanisation
intermédiaire) ;§ Promouvoir l,a compétitivité de l,économie rurale
(diversifîcation des activités non agricoles génératrices de richesses et d,emploi)
;
§ Assurer les conditions de durabilité environnementale (préservation de
l'environnement des tertitoires ruraux et Gestion et rzalorisation du patrimoine
naturel et culturel).
Dans le cadre de cette nouvelle approche, le Fonds de Développement Rural
(crée par la loi definances no32-93, 28 février |gg4), a vocation à intervenir
coillme un levier qui aiderait à lamise en æuvre opérationnelle et volontariste du
dé''-reloppement Ces territoires ruraux. Le FDRa un rôle inajeur à jouer en iant que
outil agissant sur les ten'itoires ruraux pour répondre à un objectif de
cléveloppement humain et de mise à niveau économique et en tant que catalyssul
pour dynamiser intégration de Faction publique dans le milieu rural.
A''
Deux vilies-pilotessont choisies pour faire 1'objet d'expériences dans le cadre de
la slrlDU, il s',agit d',El Jadidaet settat.
C- tres docur*.ents de r'éférence localax
Constihiés, essentiellement des Plans d'AménaS€merrt dénis au niveau de
la Loi sur la mise à niveau des établissements humains : le Schéma Directeur
d'Arnénagement Urbain (SDAUI), le Plan d'Aménagement (pA), le plan
d'Aménagement Communal (PAC),
Le Plan de Développement (PD), le Plan de Zonage2, -seront considérées
dans Élaboration de ces documents, les orientations et les options déniesdans les
SRAT, - Les.plans d'aménagement relatifs aux centres des cofllmunes rurales
doivent être çonçl-ts sur la base d'une approche intégrant l'aménagement et le
développ.*tntd. l'ensemble de l'esp ace tenitorial comrnunal, - La conception
de ces documents et latraduction effeotive de leurs contenus exigent une cefiaine
expertise qui repose sur :
La préparution des conseils régionaux et des autres conseils locaux à
assuiner les nouvelles fonctions liées, ,Jairs le cadre cl'une poiitique
d'aménagement du territoire, à la gestion du développement. Objectif qui serait
réalisé à travers la création de stmctures regionales defornation, et de formation
continue la prout des élus et des cadres de ces conseils, La promotion de la
recherche scientifique pour le développement.
..1'.
1
SDAU a pour finalité d'identifier les problématiques actuelles et d'établir les choix prospectifs stratégiques de
développement et d'aménagement à long terme (25 ans), en tenant compte de l'équilibre à préserver entre
l'extension urbaine, les réseaux de voirie, les activités économiques et agricoles et l'indispensable sauvegarcie
des sites de valeur naturelle, historique et patrimoniale.
2 Le plan
de zonage, les p!ans d'aménagement et les arrêts d'alignement, doivent respecter les dispositions
prévues par le SDAU en ce qui concerne l'ouverture de nouvelles zones à l'urbanisation, la destination générale
des sols et à désignation des secteurs à restructurer et/<lu à rénover.
43
chaprtr* 3èrne : Quelques p!:iorités de gestion de tr,espace
La politique d'aménagement du territoire est le creuset dans lequel les
différentes synergies doivent se compléter pour tirer le meilleur profit
possible
des ressources et des moyens mobilisables. Loin de constituei une
question
gouvelrementale ou une mission sectorielle, elle se profile conlme
un projet
sociétal qui repose sur une vision de l'avenir qu'il importe de concrétiser
à travers
une démarche multidimensionnelle assise sur des complémentarités locales,
régionales et nationales qui se nourrissent de leurs potentialités
mutuelles et de
I'insertion dans l'échange intemational. Dans ce cadre, il serait utile
de citer
quelques leviers du développement territorial (Paragraphe 1.')
et quelques
priorités territoriales (paragraphe 2ème1.
44
opportunités qu'offi'e chaque région dans Ie cadre d'une compétition économique
ouverte.
Son amélioration cloit dès lors être recherchée à travers une stratégie qui donne
à tous les territqires, en fonction de leurs atouts propres, les chances de se rattacher
à l'économie intemationale.
45
B- Des activités porfeuses de développement durable
L'environnement constifue de son côté une préoccupation essentielle de
I'aménagement du territoire et sa prise en compte conditionne le développernent.
Sa détérioration actuelle constitue une dilapidation d'un patrimoine éconornique
et culturel irremplaçable et représente une menace gïave pour les générations
futures.
I1 est un fait que des régions sont mieux outillées que d'autres pour drainer les
ressources et soutenir la compétition tant inteme qu'intemationale. La libre
circulation des hornmes et des biens ne peut cependant éviter à aucun territoire les
effets de problèmes sociaux, économiques ou environnementaux d'autres parties
du territoire national.
46
La politique d'aménagement du territoire n'a pas d'autres choix que c1e
ciévelopper une stratégie de soutien aux différents territoires en fonction de la
vocatioir que leur donne leur équipement actuel, ler-us potentialités et les vocations
qu'ils peuvent développer.
La compétitivité globale du pays repose d'abord sur son aptitude à fournir des
réseaux de communication, des compétences et des services urbains de standard
intemational. Les faibles moyens mobilisables imposent d'assurer au moindre
coût économique, social et environnemental l'équipement d'un bassin au moins de
cette qualité. Cet effort national doit permettre de développer- un réseau
d'échanges avec les régions éconorrio,ues les plus dynamiqr.res pour leur permettre
à terme d'atteindre les mêmes standards.
Les régions les moins favorisées ne doiventpas pour antant être marginaiisées.
il est nécessaire de ies intégrer à travers un réseau de communications
performantes et de le leur permettre d'exploiter au mieux ieurs ressources.
Des solidarités doivent donc être stimulées à travers la conception des gr-ands
aménagements et leur répartition territcriale, Elles Ccivent s'exprimei- à tous les
niveaux:
I
Faragraphe Zème : Les glrioriÉés Éenritoriatres
Le renforcolrreflt de la compétitivité des territoires et cle celle de l'éconornie
globale n'autotise aucun nivellement par ie bas. La recherche de l'équité dans
l'équipement des teiritoires ne saurait justifier 1'altération de la dynarnique de
ctévelopitement qui porte certains espaces à rnieux répondre à Ia demande des
47
investisseurs ou des consommateurs. Tout au contraire, il importe de renforcer les
atouts qui soutiennent de telles évolutions et de chercher à renforcer leurs effets
sur ies autres ten'itoires en adaptant les potentialités propres à ceux-ci.
Elles pourront ainsi servir de relais à l'égard des autres villes consolidant les
échanges régionaux et maintenant la diffusion du changement et du savoir-faire.
48
E- Le désemcla.lernent clu Eionde rural
Le dévelcppement ciu milieu rural constitue une urgence nûn seulenient poür
des ccnsidératicns de justice à l'égard de ces populations restées trop longtemps
rrarginaliséei, mais aussi parce qu'il conditionae 1e développement urbain et
l'amélioration de l'ensemble des indicateurs du développement humain.
Tributaire de gros efforts d'équipement en infrastructures et de formation, il
ne pourra se réaliser que progressivement. Le désenclavement des villages,
l'équipement des centres ruraux en services collectifs de base, l'adaptation et
l'extension des structures d'éducation et de formation, l'amélioration des services
de santé, l'augmentation de la productivité agricole, la valorisation des produits
et la diversification des activités éconorniclues constituent des objectifs connexes
dont la réalisation demande 7a prise en compte des besoins locaux et
l'amélioration'des tennes d'échange avec les territoires voisins.
L'équipement public corulle Ia recherche de marchés rémunérateurs pour les
produits ruraux réclament à cet effet, l'intégration économique et sociale des
zones rurales dans iin eiisei-rrble territorial large susceptibie <i'assurer ies
compiémentarités nécessaires entre les services collectifs et de valoriser au profit
des campagnes leurs biens et services.
:'
49
sonr pour t'neure oénsolres et à ta delégation par l,Etat, et à leur profit, des nouvelles
prérogatives et des crédits y afferents. C'est dire que le cadre tégal en vigueur autorise le
gouvemement à développer considérablement l'activité des régions. C'est dans ce
cadre que
la loi prônant la régionalisation avancée a lu le jour celle-ci a été prévue par la constitution
de 2011.Mais cette phase transitoire doit permettre d'aboutir rapidement à la consécration
de
la région en tant qu'entité territoriale cohérente sur le plan spatial et démographique, viable
économiquement et mobilisatrice quant à son identité sociale et politique.
Son assise territoriale doit exprimer une pertinence économique et une cohésion
sociale.
Non seulement le découpage de la région doit rassembler des populations qui entretiennent
des liens historiques d'échange, mais il doit surtout réunir les conditions objectives
de (
voir articlè 1 du titrel sur les dispositions générales qui prévoit que, « I'organisation territoriale du royaume est
décentralisée. Elle est fondée sur une régionalisation avancée ». B.o n"5964 bis
du28 chaaban e L432{3o/o7l2ott),
dahir n"1-u-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation
du texte de la constitution.
5o
La région conçue cornflle espace clef de planification économique et
d'arnénagement ter-ritorial a besoin de partenaires administratifs et économiques
responsables et cornpétents. Sa viabilité est suspendue à ia déconcentratioir et à la
définition précise des tâches de chaque acteur qu'il soit rninistère, établissement
public ou autorité déléguée d'un pouvoir gouveiflemental. Elle doit assurer ia
transition d'un Etat gérant des services publics à un Etat garant des droits
fondamentaux, animateur des collectivités locales et promoteur des solidarités.
51_
Plan général :
Chapitre préIiminaire : I-,historiq ue de la poiitique de l,aménagement
du territoire (ou
gestion de l'espace) au Maroc
4
Paragraphe 1"' : Le Maroc avant le protectorat....... 1
A- Le Maroc traditionnel
..7
B- Le Maroc Face aux convoitises Européennes ......................
10
Paragraph" 2ème : Le Maroc pendant le protectorat. 13
A- Le Maroc sous le protectorat :........
.......... 13
B- Le Maroc moderne
.."....... 19
C- La notion d'aménagement du territoire entre l,Etat et le Citoyen :......,...,....... .,....................,2L
Chapitre 1"r: Les prineipes de base de Ia politique de l'aménagen-lent du territoire
(ou
gestion de l'espace) - Amémagernent du territoire et Déyeloppernemt
durable.... .............23
Partie 1 : Les principes de base de la po litique d' aménagement du territoire
(ou de la gestion de l'espace)................
Chapitre 2ème ' Institutions et Outils pour tra réalisation de l,amémagement du territoire
(ou gestion de l'espace) .........".". .....".2g
Paragraphe 1" : Instances de 1'aménagelrent du territoire.... ............28
A- Sur le plan national
..'...'.,.,..,,.28
B- Les organismes régionaux et locaux chargés de ia gestion de
l,aménagement terriitorial....... 33
Paragraph" 2ème : Les documents d'orientation de l'aménagement du
tenitoire
et du développement durable.... ............38
I - Les documents d'orientation d.e l'aménagement du territoire et du
développement durable
A- les documents de référence à échelle nationale
B- les documents de références régionaux..........:........
C- les documents de référence locaux
Chapitre .
3ème Quelques priorités de gestion de I,espace ...............
Paragraphe 1" : Les leviers du développement territorial ......
..44
A- Des activités ouvertes sur l,économie internationale ..
..'..,..,....,,.... 44
B- Des activités porteuses de développement durable ....
.,.,.......,.''.,,, 46
C- La solidarité entre les territoires.................
..............,,,,. 46
Paragraphe 2ème': Les priorités territoriales .... A7
.............. I I
52