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Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine

L’incapacité de l’économie marocaine d’instaurer un rythme de croissance fort


et durable (de l’ordre de 7%), capable de résoudre les problèmes dont souffre
la société marocaine (le chômage, la pauvreté, le bien-être…) qui se
manifestent au travers du mauvais classement du Maroc dans l’IDH, du
poids de la dette extérieure, du déficit budgétaire, etc. doit inviter le
Maroc à entreprendre :

• Des mesures d’urgence visant à réduire les faiblesses de l’économie


marocaine;

• Une révision voire une refonte de son modèle de développement


économique.
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine

I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc


Afin de réduire les faiblesses de l’économie marocaine (voir chapitre III), et la
préparer à relever les défis de d’une économie mondialisée et de plus en
plus concurrentielle, les autorités marocaines sont en train d’adopter une
nouvelle approche de développement, axée sur la mise en place de
stratégies sectorielles ciblées visant:

1-Une diminution de la dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur et


des combustibles fossiles;

2-L’accroissement de la part du secteur industriel dans la formation du


PIB;

3-La modernisation de l’agriculture marocaine.


Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine

I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc


1-Une diminution de la dépendance énergétique
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine

I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc


1-Une diminution de la dépendance énergétique
La facture énergétique pèse lourdement sur l’économie marocaine (39 milliards
de DH en juillet 2017).
Le Maroc a mis en place deux plans visant à produire progressivement ses
propres besoins énergétiques, à savoir:
• Le plan naturel de développement du Gaz Naturel Liquéfié (GNL, 4.6
Milliards de dollar d’investissement) : Ce plan vise :
• À réaliser l'infrastructure nécessaire à la réception du gaz naturel liquéfié,
sa regazéification, son transport et son utilisation dans la production électrique et
l'industrie;
• À satisfaire la demande électrique nationale;
• À réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur et des
combustibles fossiles,
• À sécuriser l'approvisionnement des centrales électriques à cycle combiné
gaz-turbine (CCGT).
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine

I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc


1-Une diminution de la dépendance énergétique
Le développement des énergies renouvelables (la stratégie énergétique 2030).
Impact de ces projets:
Plan SOLAIRE
• Capacité de production électrique totale de 2 000 MW en 2020;
• 5 sites (Ouarzazate, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah);
• Augmentation de la part d’énergie solaire dans la capacité électrique totale (14%);
• Une émission évitée de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an.
Plan EOLIEN
• Augmentation de la puissance électrique installée 2020 (38% de la puissance
installée actuelle);
• Production énergétique annuelle (26 % de la production nationale actuelle);
• 5 nouveaux sites: Sendouk (Tanger), Koudia Baida II (Tétouan), Taza (Taza),
Tiskrad (Laâyoune), Boujdour
• Une économie annuelle de 1,5 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole) et
une émission évitée de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an.
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine

I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc


1-Une diminution de la dépendance énergétique

L’une des priorités majeures de la nouvelle stratégie énergétique élaborée par le


gouvernement est de porter à 42% la contribution des énergies
renouvelables dans la production électrique en 2020.

Lors de la COP 22, le Maroc a porté son objectif pour la part d’énergies
renouvelables dans la production électrique de 42% à l’horizon 2020 à 52% à
l’horizon 2030.

Une réduction de la dépendance énergétique de 98% en 2008 à environ 93%


en 2017.
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine
I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc
2-L’accroissement de la part du secteur industriel dans la formation du PIB
2005 : le Plan National Emergence I. Le PNE I devait créer 250 000 emplois, mais
n’atteint pas ses objectifs.
2009 : le Plan National Emergence II. Ce plan vise à diversifier l’industrie marocaine
et rendre les différents secteurs plus performants.
2014-2020 : Un nouveau Plan d’Accélération Industrielle est en cours. Celui-ci
cherche à créer des écosystèmes industriels, soit fédérer des petites et moyennes
entreprises autour de locomotives industrielles. Ce plan a introduit une approche
nouvelle fondée sur la mise en place d’écosystèmes industriels visant:
-À améliorer l’intégration sectorielle;
-À démultiplier les investissements;
-À assurer une montée en valeur du secteur industriel en favorisant l’établissement de
partenariats stratégiques.
-À faire de l’industrie un pourvoyeur d’emplois majeur,
Ecosystèmes industrielles : Il s’agit plus concrètement de fédérer des groupes
d’entreprises autour de « locomotives » porteuses de projets d’écosystèmes. Ces
locomotives peuvent être des leaders industriels nationaux, des groupements
professionnels ou encore des investisseurs étrangers.
Chapitre III: Les points de faiblesse de l’économie marocaine

I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc


2-L’accroissement de la part du secteur industriel dans la formation du PIB

A ce jour, des réalisations tangibles de ces plans sont à noter, en particulier :


• L’accroissement de 22% des exportations du secteur, une nette évolution
des infrastructures. (Les métiers mondiaux du Maroc carburent). Ils ont réalisé un
niveau d’exportations qui frôle 80 milliards de DH en 2017, soit une croissance
annuelle moyenne de 14,3% au cours de la période 2013-2017);

• L’implantation de leaders industriels mondiaux: (L’écosystème Renault-


Maroc) a réalisé un investissement de 815 millions d'euros, le groupe PSA compte
investir environ 557 millions d'euros, le groupe Bombardier, etc.
Chapitre III: Les points de faiblesse de l’économie marocaine
I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc
2-L’accroissement de la part du secteur industriel dans la formation du PIB
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine
I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc
3-La modernisation de l’agriculture marocaine
2008 : Lancement du Plan Maroc Vert (PMV) qui vise à moderniser et à
promouvoir les investissements agricoles, à assurer la sécurité alimentaire, à
stimuler les exportations de produits agricoles et à valoriser les produits locaux.
Ce plan a mobilisé 75 MM.DH d’investissements publics. Cet effort
d’investissement, qui a porté sur 1 782 projets et 1 170 286 de bénéficiaires, a
permis l’amélioration des revenus ruraux de 68% et la création de 45 millions de
journées de travail supplémentaires.
Le Plan Maroc Vert vise également à soutenir l'agriculture sous deux axes:
• Le premier concerne l'agriculture moderne à valeur ajoutée et à haute
productivité répondant aux exigences du marché : encouragement des
investissements privés et adoption de nouveaux moyens d'assemblage de
produits agricoles, en développant les exportations agricoles marocaines et les
activités industrielles liées à l'agriculture;
• Le deuxième axe a pour but d'améliorer les conditions de vie du petit
agriculteur et de lutter contre la pauvreté dans les zones rurales en augmentant
les revenus agricoles dans les zones les plus vulnérables, et aussi de promouvoir
une agriculture solidaire à travers le lancement de plusieurs coopératives
d'agriculteurs à travers le Maroc.
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine
I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc
3-La modernisation de l’agriculture marocaine
Grands réalisations du Plan Maroc Vert (PMV):
•La réalisation d’une production céréalière de 96 millions quintaux
contre 33,5 millions de an auparavant, grâce à l’élargissement de l’utilisation
des semences certifiées et le ciblage des zones agricoles les mieux adaptées
à la céréaliculture;
• L’augmentation des superficies agrumicoles, et l’amélioration des
modes d’irrigation;
• La superficie oléicole a légèrement dépassé les 1 million de hectares,
dont 879.000 hectares productive;
• Une augmentation du nombre de tracteurs : +60% en 2017 et 2008 (8
pour 1 000 ha contre 5‰ en 2008) ;
• Une forte augmentation du taux d’utilisation des semences certifiées
pour les blés : +35% en 2017 contre 17,7% en 2008 ;
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine

I. Les mesures mises en œuvre par le Maroc

Même si l’ensemble de ces mesures n’ont pas atteint tous les objectifs prédéfinis,
notamment en termes de création d’emplois et d’amélioration de la
compétitivité de l’économie, il faut constater les changements positifs des
plans stratégiques (l’accélération industrielle, la stratégie industrielle, Maroc
Vert…) en matière de performance de l’économie marocaine.
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine
II-Quel modèle de développement pour le Maroc?
Le modèle de développement actuel est axé sur un rôle de l’Etat important
et puise sa croissance économique sur deux leviers:
• La demande interne (grâce à des niveaux salaires importants en
particulier dans la fonction publique);
• L’investissement (notamment public), mais aussi grâce à l’afflux des
IDE;
Une faiblesse chronique de l’export;
Or, dans la quête de taux croissance plus forts, le Maroc doit:
• Avoir un secteur de l’export conquérant (une balance commerciale
excédentaire);
• Encourager l’investissement privé national pour avoir un tissu
économique créateur de l’emploi et de la richesse.

Un modèle de développement est un schéma à suivre afin de


promouvoir le progrès d’un peuple. Il s’agit d’un cadre de référence pour
ceux à qui il appartient d’élaborer les politiques publiques d’un pays.
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine
II-Quel modèle de développement pour le Maroc?
1- Quelle place de l’Etat?
• Le Maroc a opté dès sa première Constitution de 1962, a adopté pour
l’économie de marché;
•1956-1982 : l’Etat marocain a choisi de jouer les premiers rôles dans la
planification: échec total avec une aggravation des niveaux de la dette extérieur et
du déficit budgétaire;
• A partir du PAS, l’Etat a entamé un retrait progressif pour pouvoir rétablir les
grands équilibres financiers: résultats restauration des équilibres
macroéconomiques, croissance économique insuffisante et dégradation des
indicateurs sociaux;
Les expériences des pays nouvellement développés (la Corée du Sud, le
Singapour,…) et des pays émergents (la Chine, le Brésil, la Turquie, etc.) ont montré
que l’Etat, tout en favorisant le secteur privé, peut jouer un rôle actif dans la
stratégie de développement.
En ce sens, l’Etat doit accomplir un nombre de missions importantes pour
accompagner le développement du Maroc.
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine
II-Quel modèle de développement pour le Maroc?
1- Quelle place de l’Etat?
La mise en place des conditions de la libre concurrence
• La lutte contre la corruption: c’est un fléau qui coûte au Maroc une perte
annuelle de 2% de sa croissance économique.
• Lutter contre le secteur informel: en raison du nombreux inconvénients qu’il
présente pour l’économie marocaine.
• Ouvrir certains marchés à la concurrence (par exemple, le transport et les
télécommunications), l’Etat doit lutter contre les ententes, les monopoles et les
abus de positions dominantes, etc.
• L’incitation du système bancaire à financer les TPE et les PME
marocaines. En effet, les patrons se plaignent d’une réticence des banques
marocaines à leur accorder des crédits bancaires.
• La renégociation des accords du libre-échange signés avec les divers
partenaires.
• L’amélioration des recettes fiscales à travers la lutte contre la fraude fiscale et
la réduction des niches fiscales et l’élargissement de la matière imposable.
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine
II-Quel modèle de développement pour le Maroc?
1- Quelle place de l’Etat?
La valorisation du capital humain
Facteur clé pour toute croissance économique durable et inclusive: néanmoins, le
Maroc ne tire pas amplement profit de son capital humain, comme en témoigne
l’IDH du Maroc de l’ordre 0,667 en 2017 dénonce un retard important du capital
humain, par conséquent, l’Etat marocain doit:

• S’évertuer afin généraliser l’accès à l’école pour tous ses enfants;

• Réformer radicalement son système éducatif pour l’adapter aux besoins


des entreprises (à travers la professionnalisant des parcours) et le rendre
productif, innovant et facilement insérable dans le marché de l’emploi;
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine
II-Quel modèle de développement pour le Maroc?
2-Quelle place pour l’entreprise?

• L’entreprise doit relever le défi de la mondialisation et se préparer à la


concurrence étrangère (elle doit emprunter la voie de la performance);

• L’entreprise doit respecter sa responsabilité sociale et citoyenne, en


particulier en matière d'emploi, de formation, des salaires, des services sociaux, de
rationalisation de la consommation d'énergie, d'eau et de produits subventionnés.

• L’entreprise doit profiter davantage des accords de libre-échange signés par le


Maroc qui leurs offrent un marché de taille conséquente.
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine
Chapitre IV: Les perspectives de l’économie marocaine

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