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Université Claude Bernard - Lyon 1 Semestre de printemps 2020-2021

Fondamentaux des Mathématiques 2 24 février 2021

Devoir surveillé 1 bis

Il est rappelé que la qualité de la rédaction, la clarté et la précision des raisonnements entreront pour une
part importante dans l’appréciation des copies. Les réponses aux exercices doivent donc être clairement
rédigées. Le détail des calculs doit apparaître sur la copie. La présentation doit être la plus soignée pos-
sible. Enfin, si vous pensez avoir repéré une erreur d’énoncé, signalez-le sur la copie et poursuivez votre
composition en expliquant les raisons des initiatives que vous avez été amené à prendre.

1 Fractions continues
1
Le but est de donner un sens à la formule ϕ = 1 + .
1
1+
1
1+
1
1+
···
R∗ → R,

1. Étudier les variations de la fonction g : En déduire, que g ◦ g est croissante
x 7→ 1 + x1 .
sur ses intervalles de définition.
Solution :
En tant que somme et rapport de fonctions C ∞ sur leur ensemble de définition, g ∈ C ∞ (R∗ ) et
g 0 (x) = − x12 < 0, g est décroissante et g ◦ g est croissante.

2. Montrer que les sous-suites paires et impaires de u = g k (1) k∈N sont monotones et convergentes.
Tracer g sur ]0; 2], calculer et y faire figurer (uk )06k65 .
Solution :
En les groupant par paires, on voit que, pour tout k, la fonction g 2k est
(strictement) croissante tandis que la fonction g 2k+1 est
 décroissante. Donc 1 + 1/x
 2
2k 2k 1 2k 2k 1 2k 3
u2k = g (1), u2k+1 = g (1 + 1 ) = g (2), u2k+2 = g 1 + 1+ 1 = g ( 2 ),
1 1.5
donnent u2k < u2k+2 < u2k+1 . Au contraire,
1
0.5
 
1
u2k+3 = g 2k+1 1 + < u2k+1 = g 2k+1 (1)
1
0.5 1 1.5 2
2k+1
car la fonction g est décroissante. Par conséquent les sous-suites paires et
impaires sont monotones et bornées donc elles convergent.
3. Résoudre g(x) = x. Comparer ces solutions à 1 et en déduire si |g 0 | < 1 en ces points.
Solution : √ √ √
x = 1 + x1 ⇐⇒ x2 = x + 1 car x 6= 0 donc x ∈ { 1±2 5 }. g 0 (x) = − x12 , 5 > 1 donc 1+ 5
2 > 1,
√ √ √
−1 < 1−2 5 < 0, donc 0 > g 0 ( 1+2 5 ) > −1, |g 0 ( 1−2 5 )| > 1.
4. Montrer que g ◦ g n’a pas d’autres points fixes que ceux de g. Comparer |(g ◦ g)0 | et 1 en ces points.
Solution :
1 1
x = 1+ = 1 + x+1 = 2x+1x+1 ⇐⇒ x2 + x = 2x + 1 car x = −1 n’est pas solution, donc
1 x
1+
x

x ∈ { 1±2 5 }. La dérivée de la composée (g ◦ g)0 = g 0 × g 0 ◦ g. Comme nous sommes à des points
√ √ 
2
fixes, (g ◦ g)0 ( 1±2 5 ) = g 0 ( 1±2 5 ) donc la comparaison à 1 des valeurs absolues est la même :
√ ! √ !
0 1+ 5 0 1− 5
0 < (g ◦ g) < 1 < (g ◦ g) .
2 2
5. Montrer que la suite u converge et donner sa limite.
Solution :
Comme g est continue, la suite u, si elle converge, a pour limite un point fixe de g. En effet si
` = limk→∞ g k (1), la continuité en ` s’écrit ∀, ∃η, ∀x ∈ R, |x − `| < η ⇒ |g(x) − g(`)| <  et
la convergence de la suite ∀0 , ∃N, ∀n > N, |un − `| < 0 . En combinant les deux, en prenant
0 = min(η, ), on a donc |un+1 − g(`)| < . Or, |un+1 − `| < 0 6 . Par inégalité triangulaire,
|` − g(`)| < |` − un+1 | + |un+1 −g(`)| < 2. Donc g(`) = `. De la même manière, les sous-suites
u2k = g 2k (1) et u2k+1 = g 2k g(1) , qui convergent, ont également pour limite un point fixe de g 2 ,

c’est-à-dire un point fixe de g. Le seul point fixe positif est 1+2 5 qui est donc la limite de u.
6. De la même manière, mais sans entrer dans les détails, construisez une équation du second degré
et trouvez la valeur de
1
2+ .
1
2+
1
2+
1
2+
···

Solution :
1 √
2+ =1+ 2, solution de y = 2 + y1 .
1
2+
1
2+
1
2 Matrices 2 + · · ·√ 

1 1
√ 3
1. Soit A = 2 . Calculer A8 en un minimum de multiplications. Montrer que A8 = A2 .
− 3 1
En déduire le plus petit entier n > 0 tel que An = I2 . On pourra étudier pourquoi Ak 6= id pour
différentes valeurs de k.
Solution :  √   √ 
2 −1
√ 3 −1 − 3
A8 = (A2 )2 . Trois multiplications. A2 = 21 , A4 = 12 √ . Supposons
− 3 −1 3 −1
A3 = id, alors A4 = A, ce qui n’est pas le cas. Supposons A5 = id, alors en multipliant par A3 ,
A8 = A3 = A2 . En multipliant par A, on a A4 = A3 = A2 , ce qui n’est pas le cas. Calculons
A6 = A4 × A2 = id et c’est le plus petit.
2. Écrire, pour θ, φ ∈ R, eiθ × eiφ de deux façons pour en déduire les identités d’addition pour les
deux fonctions circulaires principales.
Solution :  
eiθ × eiφ = eiθ+iφ = cos(θ + φ) + i sin(θ + φ) = cos(θ) + i sin(θ) × cos(φ) + i sin(φ) =
cos(θ) cos(φ) + i2 sin(θ) sin(φ) + i cos(θ) sin(φ) + sin(θ) cos(φ) , donc

cos(θ + φ) = cos(θ) cos(φ) − sin(θ) sin(φ) ,

sin(θ + φ) = cos(θ) sin(φ) + sin(θ) cos(φ) .
 
cos(θ) sin(θ)
3. Considérons, pour θ ∈ R, la matrice A(θ) = . Montrer que, pour θ, φ ∈ R,
− sin(θ) cos(θ)
A(θ) × A(φ) = A(θ + φ).
Solution :  
cos(θ) cos(φ) − sin(θ) sin(φ) cos(θ) sin(φ) + sin(θ) cos(φ)
A(θ) × A(φ) = = A(θ + φ).
− cos(θ) sin(φ) + sin(θ) cos(φ) cos(θ) cos(φ) − sin(θ) sin(φ)
4. Montrer que pour θ ∈ R, la matrice A(θ) est inversible et calculer son inverse.
Solution :
A(θ)A(−θ) = A(0) = id.
5. Calculer A( π3 ).
Solution :
C’est la matrice de la première question.

2
n
6. Écrire que le logarithme est dérivable en 1. En déduire que, pour λ ∈ R, limn→∞ 1+ nλ = exp(λ).
On admettra que c’est également vrai pour λ ∈ C.
Solution :
Le logarithme est dérivable en 1 de dérivée la fonction inverse, qui y vaut 1, donc limx→0 ln(1+x)
x =
λ
λ ln(1+ n )
1 et, en notant que, pour tout réel λ ∈ R, on a limn→∞ n = 0, limn→∞ λ/n = 1, soit
λ n
limn→∞ nln(1 + nλ ) = λ, en prenant l’exponentielle, on obtient donc

limn→∞ 1 + n = exp λ.
 
x y
7. Soit f : C → M2 (R) définie par z 7→ f (z) = , où x = <(z) et y = =(z), ses parties
 −y x
réelles et imaginaires. Calculer f eiθ pour θ ∈ R.
Solution
 :
f eiθ = A(θ).
8. Montrer que, pour z, z 0 ∈ C, f (z × z 0 ) = f (z) × f (z 0 ). On pourra utiliser la notation polaire.
Solution :
0 0
z = reiθ , z 0 = r0 eiθ , donc f (z ×z 0 ) = f (rr0 eiθ+iθ ) = rr0 A(θ +θ0 ) = rA(θ)×r0 A(θ0 ) = f (z)×f (z 0 ).
θ n
n   n 
< 1 + i nθ   = 1 + i nθ  
  
1
9. Montrer que, pour tout n ∈ N et tout θ ∈ R, n = n n .
− nθ 1 −= 1 + i nθ < 1 + i nθ
θ n
 
1 n
En déduire limn→∞ θ .
−n 1
Solution :    n
1 u n 1 u 
Pour u ∈ R, f (1+iu) = et pour tout n ∈ N, f (1+iu) = = f (1+iu)n =
−u 1 −u 1
 n  n 
< 1 + iu   = 1 + iu  n
n n , en particulier pour u = nθ . Comme limn→∞ 1 + i nθ = eiθ ,
−= 1 + iu < 1 + iu
on a donc que
θ n
 
1 n
lim θ = A(θ).
n→∞ − 1
n

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