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Membres du jury :
Président du jury : Professeur Ramandimbiarison Jean Claude
Juge : Docteur Andrianaivo Victorine
Directeur de mémoire: Professeur Ramandimbiarison Noëline
Merci !
Sommaire
Remerciements
Sommaire
Introduction générale
Conclusion générale
Bibliographie
Table des matières
Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des illustrations
Annexes
Résumé
-1-
Introduction générale
Contexte
Dans le monde scientifique aussi bien que dans la pratique de l’urbanisme, les transports
urbains font l’expérience de profonds bouleversements. La prise de conscience d’une
augmentation aussi bien quantitative que qualitative des déplacements dans la ville, oblige à
repenser la façon dont on les analyse et dont on les gère. L’évolution des espaces
métropolitains 1 à travers le monde se traduit par une transformation des modes de vie et
des pratiques de mobilité : on se déplace de plus en plus, pour des motifs de plus en plus
diversifiés et en utilisant des modes de transport plus nombreux. Pour rendre compte à la
fois de la complexité des pratiques de mobilité et du lien très fort entre les transformations
urbaines et les déplacements, les scientifiques et les techniciens utilisent un nouveau terme :
la mobilité urbaine.
Les déplacements ne sont pas un objectif en soi. On ne se transporte pas par plaisir ou par
devoir moral mais pour satisfaire des besoins et atteindre des fins individuelles ou
collectives. Il n’y a pas d’action sans mobile, de mobilité sans motif, de déplacement sans
objet, de transport sans activité sociale associée. Les transports sont des facteurs de liaison,
des moyens de contact et de mise en relation, des vecteurs d’échange et d’intégration
sociale. Ces caractères sont encore plus marqués en milieu urbain, plus dense et actif que les
autres contextes de vie.
En ce 21ème siècle, Madagascar se trouve confrontée non seulement aux problèmes qui
résultent de la croissance de la population mais surtout aux conséquences de la mobilité
urbaine.
Au premier rang des problèmes engendrés par cette mobilité urbaine se trouve la question
des transports. Elle se pose aujourd’hui en des termes nouveaux en raison de la taille des
agglomérations, de leur croissance rapide. Cette croissance rapide accompagnée en grande
dépendant d'une agglomération urbaine importante qui centralise des fonctions et exerce une influence sur le
reste du territoire
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partie de l’invasion des mini-bus dans le transport public et de l’importation croissante des
véhicules automobiles et motocyclettes neuves et d’occasion en provenance d’Europe et
d’Asie font l’expérience de profonds bouleversements. Ce nouveau mode de vie et cette
importation croissante sont parvenus à prendre la place d’un transport public et à
désorganiser de la circulation de la capitale à la périphérie.
Parmi les facteurs explicatifs du phénomène de mondialisation, le transport tient une place
privilégiée, en particulier le transport urbain qui est un facteur déterminant dans le
développement économique et social de la ville.
Le transport est né d’un besoin de déplacement d’un point vers un autre. Plus précisément,
le transport routier est devenu une des premières préoccupations de la population. Ces
derniers temps, Il devient de plus en plus difficile de se rendre à son lieu de travail ou à une
destination voulue dans la capitale tentaculaire d’Antananarivo. Or, la capitale malgache est
sujette à de nombreux problèmes liés à la mobilité, si on ne parle que de la congestion et
des embouteillages à l’insuffisance des transports publics pendant les heures de pointe, la
qualité médiocre des services de transport, etc. Ces éléments constituent des problèmes
quotidiens particulièrement pénibles pour les usagers.
En effet, les problèmes de déplacement des personnes sont actuellement posés à une
échelle telle que l’initiative isolée ne suffit plus et que la mise en place de moyens de
transports suppose une organisation d’ensemble qui ne peut être que le fait des pouvoirs
publics.
Les déplacements sont liés aux habitudes des individus, aux emplois occupés, aux
caractéristiques des familles, aux valeurs et aux attitudes liées à la mobilité. De ce fait, le
présent mémoire met en évidence une réflexion sur le problème d’embouteillage à
Antananarivo ville sur le thème : « mobilité et transport urbain ». Dans nos réflexions, qui
concernent plus spécifiquement le champ du développement et du transport urbain, nous
avons délibérément délimité notre champ d’étude au le trajet et aux usagers de la ligne 119,
une des lignes urbaines la plus importante du réseau de taxi-be sur laquelle la question des
problèmes d’embouteillage engendrés par la mobilité et la pratique anarchique du transport
en milieu urbain se fait sentir. Et pour montrer l’extrême diversité de ces mécanismes, leur
grande complexité, et leur capacité d’évolution.
Certes la concurrence existe, mais la demande reste importante vu que les besoins ne
cessent d’augmenter dans un marché où l’offre est insuffisante pour combler la demande.
-3-
Dans quelle mesure l’offre de transport actuelle est-elle en adéquation avec la demande de
mobilité urbaine vers une harmonisation de la circulation ?
Telle est la problématique sur laquelle veut se pencher la présente étude axée plus
particulièrement sur le cas de la ligne 119 et les usagers confrontés à l’embouteillage sur cet
axe, une des lignes urbaines la plus importante du réseau de taxi-be.
Pour essayer de résoudre cette problématique , ce travail consiste à élaborer une
méthodologie simple et cohérente basée sur des recherches scientifiques, des modèles
d’analyse sociologique, de prévision classiques en mobilité et en transport permettant
d’expliquer le problème d’embouteillage et d’esquisser un modèle de système de transport
urbain pour une adéquation de l’offre et de la demande vers une meilleure harmonisation
de la circulation, qui devrait s’adapter au contexte de l’agglomération tananarivienne.
de la ligne 119 à Antananarivo ville. Cette ligne est considérée comme la plus importante du
réseau de taxi-be où il y a une forte mobilité de la population, et cela nécessite une
meilleure organisation du transport et des flux de la circulation en ville.
Le phénomène d’embouteillage est devenu incontournable dans presque tous les axes
majeurs et tentaculaires de la capitale. Ainsi le trajet de la ligne 119 en question est mieux
adapté à la réflexion sur le problème d’embouteillage. La ligne 119, une des lignes les plus
importantes du réseau, dessert Ankatso (l’Université de Madagascar) jusqu'au quartier des
67HA. Cette ligne dessert également plusieurs points stratégiques de la capitale tels que le
centre ville, l’université, le quartier administratif d’Anosy, le marché 67ha. D’où le choix se
justifie donc sur l’importance du réseau, la grande affluence et le volume du trafic journalier
de la ligne.
Problématique
« Souvent le chercheur part d’une problématique et s’aperçoit, au fur et à mesure du
travail de terrain, que la question se déplace et qu’il convient de la remanier, voire de la
reconstruire »2. Le problème sociologique consiste donc surtout à trouver les propriétés de
ce milieu qui ont le plus d'action sur les phénomènes sociaux étudiés.
Ainsi, nous nous sommes posé certaines questions, à savoir : que révèle la mobilité sur les
pratiques sociales des citadins?
Comment les origines et les destinations des trajets évoluent-elles dans nos agglomérations
et comment ces évolutions transforment-elles les motifs et les moyens de transport ?
Comment les modes de déplacement se transforment-ils et comment interagissent-ils les
uns avec les autres ?
Quels nouveaux systèmes de transport apparaissent et avec quels impacts sur la circulation
et le quotidien des usagers de la route?
Une problématique peut être conçue comme un ensemble de questions reliant des concepts
se rapportant à une ou plusieurs théories sociologiques, que l’on confronte à une série de
données empiriques produites par le chercheur en mobilisant telle ou telle méthode. Tout
ceci nous a amené à résumer toutes les questions qui nous sont venues à l’esprit à la
problématique suivante :
2
Guide du mémoire en sociologie, par des enseignants en sociologie des universités de Rouen et Paris 8, 19
Décembre 2006 p 4, sur http://www.univ-paris8.fr/sociologie/
-5-
Objectif global
Avec la multiplication de la mobilité urbaine accompagnée à l’invasion des mini-bus
dans le transport public, à l’importation croissante des véhicules automobiles et
motocyclettes neuves et d’occasion en provenance d’Europe et d’Asie. Cette recherche est
en quelque sorte une déformation opérée par nos engagements personnels en vue
d’apporter une étude plus sociologique, dans la lecture multidisciplinaire de la mobilité
urbaine et du transport urbain. Ceci nous permet de mettre en lumière les constatations
souvent négligées entre mobilité et transport urbain dans un concept de « ville durable » et
développement concerté. Notre objectif est d’apporter une explication sur le problème
d’embouteillage à Antananarivo ville et d’assurer une meilleure mobilité pour tous.
Pour cela, nous tenterons de faire ressortir les relations entre mobilité et transport
urbain, de cerner les facteurs influents dans la gestion des flux de la circulation et la
dynamique de son évolution sur les modes de vie de la population.
Objectifs spécifiques
En sociologie il n’existe pas de « grand » ou de « petit » objet, mais l’essentiel réside
dans la manière dont celui-ci est construit par le chercheur. Comparer son objet avec un
autre peut être extrêmement profitable. Or, rappelons-nous : « que Durkheim fait de la
méthode comparative la méthode par excellence. Quand à la méthode comparative de la
sociologie wébérienne, elle n’est pas à démontre » (Durkheim, 1896)
En définition, les objectifs spécifiques peuvent être formulés de la manière suivante :
Avoir une vision précise de la demande actuelle afin de satisfaire les exigences et attentes
de celle-ci.
Intégrée dans une démarche globale d’organisation de l’offre de transport, la modélisation
apporte des éléments de connaissance sur les pratiques de déplacements des usagers afin
d’orienter et d’évaluer les différentes politiques de transport. Elle répond à une volonté des
acteurs locaux d’anticiper les besoins futurs et de proposer une offre de transport qui tienne
compte des évolutions démographiques, économiques, sociales et urbaines.
-6-
Méthodologie
La présentation de la méthodologie doit comprendre les indications suivantes : description
précise du terrain d’enquête, le calendrier de la recherche, énumération et description
précise des méthodes utilisées (documentation, observation, entretien,…). Il faut entretenir
un rapport pragmatique à la théorie et s’en servir pour construire petit à petit son objet.
Idéalement donc, il faudrait arriver à mobiliser les concepts acquis lors de notre formation
en sociologie comme autant d’outils nous permettant d’analyser et d’expliquer les faits
sociaux. Pour le cas de ce présent mémoire de DEA en sociologie sous le thème ; Mobilité et
transport urbain : réflexions sur le problème d’embouteillage à Antananarivo ville cas des
usagers de la ligne 119, nous avons emprunté plusieurs méthodes.
-7-
Techniques utilisées
Le présent travail se propose de répondre aux préoccupations qui émanent du problème
posé, et qui sont développés à travers les hypothèses émises. Il s’agit des méthodes de
collecte des données et des techniques de traitement de ces dernières, à savoir : les
recherches bibliographiques et webographiques, les recherches personnelles complétées par
les différentes enquêtes auprès des usagers et des acteurs concernés.
Documentation
C’est une technique qui a constitué la matière première de notre recherche. Un point
essentiel mis en œuvre dès le début du projet de recherche afin de savoir réellement ce que
l’on veut étudier. La documentation nous a guidé jusqu'à la finalisation du travail. Et de
même, le sujet a déjà été traité par un de nos prédécesseurs, ce qui nous a obligé à faire une
lecture analytique, vers une nouvelle manière de traiter la question, ou encore une nouvelle
problématique. Grâce à la documentation, un document concernant les infrastructures,
l’urbanisation et le plan urbanisme directeur nous a été accessible au sein du Bureau de
Développement du Grand Tana, un fichier électronique et des documents concernant les
éléments d’investigation sur le sujet. Il y a aussi lieu des documentations à l’IMV, au CERS, au
DDU, à la bibliothèque de l’Université d’Antananarivo, à IRD Ambatoroka, ainsi qu’à
l’INSTAT.
Observation
Les enquêtes par observation quant à elles, ont permis de relever des informations
concrètes relatives à l’offre de transport, car il s’agit de relever le nombre des usagers
durant une période donnée, aux heures de pointe (matin et soir) et aux heures creuses.
Avec ce procédé nous nous acheminons vers les techniques fondées sur la communication
de l'observateur avec les sujets observés. Par l'observation participante, l'observateur est en
même temps acteur. C'est-à-dire nous allons entrer en contact direct avec les automobilistes
et les chauffeurs des taxi-be, les usagers de la ligne 119 et des chauffeurs de taxi pour
comprendre davantage le phénomène étudié. Mais aussi en tant qu’acteur de la mobilité,
nous essayons de voir le mécanisme de l’embouteillage en conduisant journalièrement une
automobile pour le déplacement et en confrontation directe avec les pratiques et habitudes
de la population dans les rues tentaculaires de la ville.
Pré-enquête
Nous avons effectué une pré-enquête au niveau communal, auprès de la Commune Urbaine
d’Antananarivo (CUA) avec les responsables de la circulation et du transport, au Direction du
Déplacement Urbain (DDU), au Service de Déplacement Urbain (SDU), à l’Union des
Coopérative et du Transport Urbain (l’UCTU) et le Commandement du Corps urbain (CCU)
pour avoir un premier constat du phénomène étudié, mais aussi pour plus d’orientation et
de cadrage de la problématique et des hypothèses en question.
Ensuite nous avons été auprès du Ministère du transport et de l’aménagement du territoire
pour plus d’information sur l’état des lieux et sur les lois et règlements. Les enquêtes par
Interview consistent, d’une part, à mesurer le trafic et à recenser les informations et, d’autre
part d’intercepter un échantillon représentatif à interviewer.
3
Lucien Febvre cité par Antoine Prost dans : « Douze leçons sur l’histoire », Seuil, 1996, p 82.
-9-
L’entretien
C’est un procédé d’investigation scientifique utilisant un processus de
communication orale pour recueillir des informations en relation avec les buts fixés. Après
avoir réalisé les documentations variées et les enquêtes préliminaires de la recherche, un
entretien libre avec le responsable du Ministère du transport était primordial afin de
connaître, d’une part, le constat qu’il peut nous donner sur ce qu’est le déplacement de
véhicule automobile et du transport urbain, et d’autre part, de savoir si le thème étudié peut
être remis sur le chantier afin d’apporter une explication sur le problème d’embouteillage à
Antananarivo ville. Ensuite, les entretiens se sont poursuivis avec le Commandant du Corps
Urbain de la CUA, ensuite avec le chef du centre d’immatriculation de la région
d’Analamanga, toujours dans le cadre du thème étudié pour mieux approcher davantage la
réalité de la mobilité actuelle de la population urbaine. Nous avons également procédé à des
entretiens libres et semi-libres, pour plus de précisions sur le problème d’embouteillage sur
le trajet de la ligne 119.
Enquête sur terrain :
L’enquête sur terrain est un outil scientifique et peut être un instrument politique,
car il ne faut pas se contenter des apparences, mais faire une approche sur les pratiques qui
nous semblent ordinaires. L’enquête de terrain, où l’on a un contact direct entre le
chercheur et la réalité étudiée4.
La méthodologie appliquée dans la conduite du mémoire fera appel aux éléments suivants :
Collecte de données et d’informations relatives au système de transport urbain, effectuée
par des enquêtes et des interviews auprès des usagers et quelques acteurs de transport.
Les enquêtes de type Origine-Destination sont des enquêtes descriptives menées auprès des
usagers d’un ou plusieurs modes de transport. Il s’agit d’enquêtes où les personnes, choisies
en principe de manière aléatoire, sont interrogées sur les lieux d’origine et de destination du
déplacement qu’elles sont en train d’effectuer.
Constitution de l’échantillon :
La constitution d’un échantillon nous a permis d’emprunter la statistique qui nous
procure des instruments de mesure plus sûrs pour constituer notre échantillon.
4
http://hk1carnot.etudiantforum.com/t14-qu-est-ce-qu-une-enquete-sociologique-pour-ceux-qui-voudraient-
qqchose-de-beaucoup-plus-detaille.
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5
Chiffre donné par l’UCTU ou Union des Coopératives de Transports Urbain, enquête personnelle septembre
2013.
- 11 -
En tout, nous avons enquêté 135 personnes dont les résultats seront présentés en détail
dans la deuxième partie. C’est l’étape la plus élaborée et illustrée avec des tableaux
statistiques et des données émanant du terrain afin de pouvoir les interpréter en troisième
partie.
Limites de la recherche.
Une limite et faiblesse en termes de temps et de discontinuité nous a marqué dans les
différentes étapes de ce présent mémoire de DEA. Vu que le temps de préparation d’un
mémoire a été fixé par le département à cause de plusieurs raisons d’organisation et de
calendrier universitaire, nous avons pu reconnaître une faiblesse dans la manque
d’exploration de certaines données et informations de notre part, en termes de temps et
d’échéance, qui peut affaiblir la mise à jour de certaines données.
Il est à remarquer aussi que nous n’avons pas pu avoir des renseignements et des
documents récents concernant le transport urbain ou Politique Nationale du
ministère de transport, ce qui peut fausser nos tentatives d’expliquer le problème
d’embouteillage à Antananarivo ville.
Le travail de terrain nécessite aussi une somme considérable, pour nous vu l’étendue
du terrain d’enquête, le déplacement et l’observation sur le trajet était limitée.
La population cible est limitée numériquement et cognitivement.
Le réductionnisme de cadre théorique peut nous révéler aussi des critiques et
faiblesses, puisque le thème traité touche des modèles théoriques très variées à
savoir : la sociologie du développement, la sociologie de l’éducation, la sociologie de
la ville, la mobilité sociale et urbaine et la sociologie des transports, etc. et cela n’a
pas été respecté à la lettre par manque de documentation, car certaines tendances
exigent une assimilation profonde avant d’être manipulées sur le phénomène étudié.
- 12 -
Plan
Notre étude comportera trois parties principales :
La première partie traitera le cadrage théorique et la présentation du terrain d’étude.
La deuxième partie concernera les résultats de l’enquête sur terrain.
Et la troisième partie portera sur l’analyses et piste des réflexions
Première partie : cadrage
théorique et présentation du
terrain d’étude
- 13 -
Du point de vue de la méthode, l’entrée dans la mobilité et transport urbain nous est
nécessaire afin de comprendre en premier lieu, le sens épistémologique et scientifique du
thème et des termes traités. Pour ce faire, nous allons commencer par l’explication des
termes techniques et spécifiques à la mobilité et transport urbain ainsi tout les concepts qui
tournent autour du déplacement et de l’embouteillage, afin d’éviter toute confusion et
discussion tout au long du développement.
Nous allons procéder en trois temps, et cela de chapitre en chapitre. Tout d’abord, le cadre
théorique, pour mettre en lumière la recherche à travers les théories en sociologie, mais
aussi pour la mise en pratique des différentes tendances qui pourront embrasser la réflexion
sur le sujet. Ensuite, l’historique de la mobilité et du transport urbain dans le monde jusqu'à
nos jours pour avoir une vue synoptique et diachronique du thème traité ; puis en dernier
temps, le contexte actuel de la mobilité et du transport à Antananarivo,
- 14 -
Les ménages préfèrent généralement dépenser plus pour les transports car les coûts du
transport évoluent moins vite que ceux du logement. Les ménages arbitrent en cherchant à
maîtriser plus les dépenses de logement, quitte à dépenser un peu plus dans les transports
dont les prix ne croissent pas de façon équivalente : c’est probablement une des racines de
l’étalement urbain, même si ce n’est pas la seule. (Massot, Orfeuil et Bellanger, 2000)
Une mobilité professionnelle peut se traduire par l’accroissement des distances physiques
entre le domicile et le lieu de travail. Elle se répercute alors sur la mobilité résidentielle
et/ou sur les comportements de mobilité. En effet, elle peut contraindre les familles à
déménager lorsque le temps passé dans les transports est trop élevé, mais elle peut aussi
agir sur les pratiques de mobilité en opérant un changement de modes. Le passage d’un
mode collectif vers un mode individuel intervient lorsque le mode collectif est peu
intéressant en termes de fréquences, de temps de parcours mais aussi de coûts.
En région parisienne, la voiture est plus compétitive sur les liaisons transversales mal
desservies par les transports en commun.
Ces choix intervenant en matière de mobilité quotidienne et de mobilité résidentielle ont
une incidence sur les modes de vie et l’articulation des différentes activités quotidiennes.
Cet ensemble met en jeu plusieurs facteurs dans le cadre de l’exploitation du transport
public et forme ainsi un système de transport urbain.
Les systèmes sont plus ou moins complexes. Ceux sur quoi porte cette étude répondent à la
définition suivante :
6
Source, A.Fayolle « lexique de la logistique », Dunod.
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non la cause d'un fait ou si ce fait a des effets sociaux que quand la science est déjà avancée.
De telles définitions ne sauraient donc servir à déterminer l'objet de l'investigation qui
commence. Pour qu'on puisse les utiliser, il faut que l'étude des faits sociaux ait été déjà
poussée assez loin et, par suite, qu'on ait découvert quelque autre moyen préalable de les
reconnaître là où ils sont.
Mais pour qu'il y ait fait social, il faut que plusieurs individus tout au moins aient mêlé leur
action et que cette combinaison ait dégagé quelque produit nouveau.
D’après ce qui précède de croire, il n'y a de fait social que là où il y a organisation définie.
Fait social :
Est considéré comme fait social; « toute manière, fixée ou non, susceptible d’exercer sur
l’individu une contrainte extérieure » nous retrouvons derrière cette définition la conception
durkheimienne de la sociologie. Principaux présupposés :
-l’individu nait de la société et non l’inverse ;
-chacun d’entre nous croit n’obéir qu’à lui-même, alors qu’il est sous l’influence de forces
collectives.
les évolutions de leur environnement, surmonter les blocages et les conflits qu’ils
rencontrent, et anticiper les conséquences de leurs actes sur le long terme. Une approche
orientée vers l’étude des dynamiques intègre donc nécessairement des apports de
différentes disciplines : la dynamique des formes sociales ne peut s’appréhender sans
ouverture à des éléments issus des sciences économiques, de la psychologie, et des autres
sciences humaines.
Elle se centre sur les comportements et les processus collectifs qui se répètent et sur
l'impact qu'ils exercent sur la structure et les résultats de l'organisation. Nous pouvons y
recourir pour diagnostiquer des problèmes organisationnels en définissant clairement la
structure globale et les processus des systèmes non productifs. A partir de là, nous pouvons
passer à des interventions orientées vers le processus et la structure qui, en modifiant les
jeux psychologiques et le scénario, améliorent les résultats.
I-4.3Approche systémique
L’approche systémique est une méthodologie relative à l’étude scientifique d’objets dans
leur complexité. L’approche systémique analyse tous les éléments d’un système dans sa
globalité, mais n’analyse pas tous les éléments d’un système dans sa totalité. L’approche
systémique s’applique à révéler la configuration spécifique du système à considérer dans le
but d’accompagner le changement. L’approche systémique consiste à élaborer des modèles
capables de décrire ou simuler globalement ou partiellement le comportement des systèmes
étudiés.
Analyse systémique
L’analyse systémique ou analyse de système utilise un modèle établi, sur la base des
caractéristiques et des propriétés d’un système, pour analyser dans sa totalité et de manière
séquentielle tous les éléments de ce système apparent. Selon Joël de Rosnay, l’analyse
systémique ne supplante pas l’approche analytique mais la complète. Ainsi, si l’approche
analytique se concentre sur les éléments, la systémique, quant à elle, étudie ce qui relie ces
éléments.
Enfin la systémique de première génération tend à comprendre et prévoir le comportement
d’un système, la systémique de deuxième génération ou pensée systémique (systems
thinking en anglais) tend à comprendre l’intelligence du système afin de l’orienter pour en
modifier l’action.
- 25 -
Le cadrage théorique et l’aspect épistémologique sont un point crucial dans le domaine des
sciences sociales notamment en sociologie. C’est une sorte de balise théorique, liens de tout
ce qui a été écrit dans ce chapitre avec le chapitre suivant sera la continuité de cette logique
englobant la situation de la mobilité et du transport urbain dans le monde vers un regard
diachronique et synoptique du fait étudié.
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le matériel hospitaliers sont très insuffisants, aller à une école éloignée parce qu’il n’y a plus
de place dans la plus proche ou parce que, tout simplement, il n’y a en pas à proximité…
Après l’abandon par les collectivités publiques du transport en commun – tant pour sa
fourniture que pour sa régulation – et ce dans la majorité des grandes villes africaines, l’offre
de transport repose principalement sur le secteur dit informel ou artisanal, qui opère selon
ses propres règles, très variables et non formalisées. L’offre de transport reste toujours très
déficitaire, en quantité comme en qualité, pénalisant surtout les liaisons transversales et
donc les quartiers périphériques, généralement non lotis et peu accessibles. Sur cette
situation de carence globale de l’offre urbaine vient se greffer le manque de ressources
économiques de la population et l’urbanisation rapide de l’Afrique Subsaharienne
s’accompagne du développement de la pauvreté urbaine. Pour la majorité des citadins, qui
ne disposent pratiquement pas de véhicules individuels et ont peu d’argent à consacrer au
transport, la question du choix modal est presque une fiction, tant leur mobilité quotidienne
repose sur la marche à pied. Dans les capitales sahéliennes, le taux des déplacements
piétonniers varie de deux sur cinq (Ouagadougou) à trois sur quatre (Dakar). A Niamey, un
jour ordinaire, la moitié des citadins de plus de treize ans ne se déplace qu’à pied.
Dans ces villes africaines, les défaillances de l’offre urbaine et les situations de pauvreté de la
population produisent donc une mobilité limitée à la proximité du domicile. Pour se déplacer
au-delà, des arbitrages implicites ou explicites au sein du ménage et au niveau individuel
sont mis en œuvre : utilisation de l’éventuel véhicule du ménage (vélo ou occasionnellement
deux-roues moteur) par les actifs et étudiants/scolaires, déplacements en transport collectif
réservés aux activités contraintes (travail, école) ou aux situations exceptionnelles,
réalisation de longs déplacements à pied, marchandage du prix du transport collectif,
enchaînement d’activités sans retour au domicile… L’accès physique dans des conditions
acceptables au lieu de travail et d’étude, mais aussi aux équipements et services disponibles
ainsi qu’aux activités de sociabilité, représente un moyen pour entretenir les liens sociaux
dans les différentes sphères de la vie collective, améliorer les conditions de vie, et in fine,
contribuer à enrayer les processus de précarisation. Si la clé pour réduire la pauvreté réside
dans la prise en main par les populations elles-mêmes de leur avenir et de leurs ressources,
la mobilité à l’échelle de la ville et non pas seulement du quartier en représente un facteur
permissif.
- 28 -
7
La périurbanisation désigne le développement des espaces à la périphérie des agglomérations.
8
La métrique est l’échelle de référence pour l’analyse d’un espace.
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motocyclettes qui présentent une plus grande maniabilité que les grands autobus mais ne
sont pas aussi efficaces en tant que moyen de transport public urbain.
La plupart des routes ont été construites lorsque les villes n’avaient qu’un seul centre, et
avant la rapide croissance de formes personnalisées de transport motorisé. Le réseau routier
primaire part en étoile du centre ville vers les zones environnantes et manque de liaisons
orbitales ou circulaires. La majorité des routes n’ont qu’une seule bande de circulation dans
chaque direction. Lorsqu’elles sont plus larges, une des voies est souvent occupée par les
piétons et les véhicules en stationnement. Les carrefours sont peu espacés et mal conçus
pour changer de direction.
En plus de ces défauts généraux, peu d’attention a été accordée à d’autres facteurs qui
facilitent les opérations des systèmes de transport public. Les voies réservées aux autobus
sont rares ou carrément inexistantes. Les arrêts d’autobus, les abribus et autres
aménagements destinés aux passagers sont rares et en mauvais état. Les terminaux
d’autobus sont légèrement plus grands que les aires de stationnement surencombrées, sans
aménagements pour les passagers.
La plupart des villes ignorent les besoins des piétons. Environ 65 % du réseau routier
manquent de trottoirs, les piétons et véhicules motorisés doivent partager le même espace.
Lorsqu’ils existent, les trottoirs sont mal entretenus, comportent des caniveaux à ciel ouvert,
et sont grignotés par les propriétés qu’ils bordent. Il n’y a ni passages pour piétons ni ponts,
sauf dans les centres villes. À cause de la mauvaise gestion de la circulation, les accidents
sont fréquents. Les piétons représentent deux tiers des victimes d’accidents mortels.
sont des maisons en dur (briques, parpaings de ciment, …). L’urbanisation s’étend
progressivement aux villages voisins et à l’espace rural immédiat sous l’effet en particulier
de la forte croissance démographique observée à partir des années 1960.
encore d’encombrement des trottoirs. La dégradation des pistes au moment de la saison des
pluies se traduit aussi par la détérioration des conditions de circulation et de déplacement
de la population. A ces difficultés de circulation et de déplacement s’ajoutent tous les
problèmes que la croissance urbaine a fait émerger, notamment en matière d’équipements
(santé, éducation, …). En lien avec la question du transport en général, les questions de
l’accès à l’eau, du logement et des déplacements sont aujourd’hui encore des problèmes
auxquels doivent être confrontés les citoyens et leurs élus.
Hormis dans le centre-ville, les densités routières sont faibles. Les arrêts et stations se
trouvent uniquement sur les routes principales. Suivant le cas, les personnes marchent de 5
à 30 mn avant d’atteindre un arrêt de bus et attendent parfois autant de temps avant de
pouvoir monter à bord d’un véhicule.
D’autres difficultés interviennent dans la pratique des taxi-be, comme celles liées à l’absence
ou l’indisponibilité de l’information sur les réseaux de transports collectifs. Certaines lignes
sont reconnaissables à la couleur des véhicules qui assurent la desserte. Les bus rouges de la
ligne 113 relient le quartier des 67Ha à celui d’Androndra, les bus jaunes desservent
Ambohipo, … 247 700 taxis sous licence à Antananarivo en 2003.
Pour pallier l’absence d’information, des panneaux ont été érigés pour matérialiser les arrêts
mais ils n’indiquent que les numéros de lignes sans aucune autre précision telle que la
direction. Pour se rendre à un lieu déterminé dont on ne connaît pas les dessertes en taxi-
be, le seul moyen de s’informer consiste donc à interroger son entourage, des personnes
dans la rue ou les chauffeurs de bus directement.
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9
L’agglomération d’Antananarivo formée de la Commune 12 J.O. n°2915 du 12 juillet 2004, E.S., p.2556
http://www.mira.gov.mg/documents/LOI-n-2004-001-du-17-juin-2004.doc (consulté en avril 2008).
- 44 -
Dans l’ensemble du pays, mais en particulier à Antananarivo, mieux équipé pour le faire, une
sensibilisation des populations sur la fiscalité est menée depuis plusieurs années pour
permettre l’accroissement des taux de recouvrement fiscal et les recettes des communes.
Plus récemment des campagnes d’immatriculation foncière ont été entreprises, elles
permettront, outre le règlement de nombreux litiges fonciers et de situations illicites, de
récupérer à terme une partie des impôts fonciers qui échappe encore à l’administration.
faut répondre. Elle requiert des denrées alimentaires, des services et des équipements
urbains (eau, éducation, santé, …).
A l’échelle des ménages, la pluralité des membres représente une lourde charge financière
pour celui ou ceux qui travaille(nt), en particulier lorsqu’il n’y a qu’un ou deux actifs. En
effet, les charges croissent avec la taille des ménages.
La natalité est un des axes d’action pour aider les familles à maîtriser leur taille pour limiter
les charges qui s’imposent à elles et les aider à terme à améliorer leurs conditions de vie. Des
politiques de régulation des naissances ont été entreprises pour aider les familles à planifier
les naissances, voire à les limiter. La taille des ménages est passée de 5,5 personnes en 1960
à 4,9 en 1995 (Marguerat, 2003, p. 186).Toutefois, les ménages les plus défavorisés
continuent d’avoir une abondante progéniture, avec toutes les conséquences récurrentes
sur leur niveau de vie (Ramamonjisoa J., 1998c, p 141).
IV-1.1 : La CUA
Située dans la capitale économique et administrative de Madagascar, la Commune Urbaine
d’Antananarivo (CUA) est constituée de six arrondissements gérés chacun par un Délégué
d’arrondissement. Chaque arrondissement est à son tour découpé en 192 Fokontany qui est
l’unité administrative locale de base. 20 Communes périphériques sont réparties dans le site
externe, elles sont aussi découpées en Fokontany.
Elle s’étend sur une superficie de 79 Km2 et abrite environ 1 100 000 personnes (en 2003).
La CUA est régie par la loi n ° 94-008, fixant les règles relatives à l’organisation, au
fonctionnement et aux attributions des collectives territoriales décentralisées.
Ce partenariat est l’une des plus anciennes coopérations de la Région Île-de-France qui s’est
construite au fil des années et des programmes développés pour arriver aujourd’hui à un
partenariat basé sur l’échange d’expérience et la réciprocité. Riche d’une expérience de
presque 20 ans d’actions communes, ce partenariat est, jusqu’à présent, au regard des
collectivités malgaches et françaises un exemple de réussite pour ses démarches innovantes
et pilotes. La première collaboration a été d’abord centrée sur la réhabilitation et
l’équipement d’écoles primaires de la capitale malgache, elle s’est ensuite orientée vers le
développement urbain, avec le lancement en 2006 du plan vert, un outil de planification
d’aménagement durable et d’accompagnement du développement urbain.
Depuis 2008, les actions se sont enrichies d’un important volet en faveur des transports.
Aujourd’hui très complète, cette coopération concerne de nombreux domaines
d’intervention, allant de l’aménagement de l’espace urbain et périurbain au développement
économique, en passant par la santé, l’éducation et l’appui institutionnel.
La Région Île-de-France appuie donc depuis plus de deux années la CUA dans la mise en
place d’un Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine (PAMU). Etabli en concertation
avec les partenaires locaux (Ministère des transports, transporteurs, usagers…), il vise à
réorganiser le transport sur le territoire d’Antananarivo à travers la planification, la
restructuration des réseaux, des aménagements et des formations. La réalisation d’une ligne
de bus pilote en constitue la première concrétisation.
Cette coopération internationale s’est finalement matérialisée avec la création de l’IMV :
fruit de ce partenariat exemplaire.
IV-1.3 Le PAMU
La préparation du Programme d'Amélioration de la Mobilité Urbaine (PAMU) s'inscrit dans
les actions de coopération décentralisée de la Région d'Ile-de-France (RIF) au bénéfice de la
Commune Urbaine d' Antananarivo (CUA). Elle est pilotée conjointement par la CUA et
l'Institut des Métiers de la Ville d'Antananarivo (IMV), en concertation avec les principaux
acteurs concernés par l'amélioration des déplacements et de la circulation dans
l'agglomération d’Antananarivo, capitale de Madagascar.
Les premières réflexions engagées sur ce thème entre les représentants de la CUA et de la
RIF en juin 2008 ont conduit à l'engagement officiel de l'élaboration du PAMU lors de la
première table ronde « Amélioration de la Mobilité Urbaine » tenue en septembre 2008.
Objectifs du PAMU
Comme objectifs majeurs, le PAMU vise à améliorer de manière globale le transport urbain
de l’agglomération d’Antananarivo dans son fonctionnement et son organisation, par des
aménagements d’infrastructures et le renouvellement de matériels roulants, mais
également par des actions d’accompagnement pour le renforcement des compétences des
divers acteurs aux plans techniques, de la gestion des entreprises et de la réglementation.
- 51 -
Missions
A titre de rappel, la coopérative est une société civile particulière à capital et personnel
variable rassemblant des personnes qui se sont volontairement groupés pour atteindre un
même objectif. La gestion collégiale signifie donc que les membres de la coopérative doivent
contribuer au développement du transport en apportant les propositions et suggestions y
afférentes à cet effet, la coopérative a pour mission principale de gérer et coordonner les
actions relatives à l’exploitation des lignes urbaines pour des objectifs communs et
complémentaires.
Ainsi le PAMU est conçu et se développe en concertation avec l’ensemble des acteurs du
transport urbain à Tana à travers des groupes de travail constitués pour le développement et
le suivi du programme, des réunions techniques et des tables rondes pour les prises
d’orientations stratégiques et les décisions d’engagement des opérations.
Etat des lieux institutionnels
Plusieurs organismes sont liés au secteur du transport urbain dans le Grand Tana, à savoir :
Le Ministère des transports
L’Agence des Transports Terrestres (ATT)
La Direction des Transports de la CUA
L’Institut des Métiers de la Ville (IMV)
L’Union des Coopératives des Transports Urbains (UCTU)
IV-2.3 L’infrastructure :
Le centre ville d’Antananarivo est un point essentiel de la circulation de la capitale en tant
que centre de connexions de toutes les radiales de l’agglomération (RN4, RN3, RN2, RN7 et
RN1). Le trafic est important dans le centre ville étant donné qu’il est souvent un passage
obligé pour les personnes habitant une zone et travaillant dans une autre zone.
Le réseau routier de la Commune Urbaine d’Antananarivo est caractérisé par une voirie
composée des routes pavées de 27 km, des routes non pavées de 484 km, 29 carrefours, des
stationnements, des trottoirs.
La ligne 119 exploite un réseau routier de 9 kilomètres de long à l’aller et 8 kilomètres de
long au retour, ce qui donne 17 kilomètres au total. En ce qui concerne la largeur du réseau,
- 55 -
les tronçons ne sont pas les mêmes, d’où l’utilité de calculer la largeur moyenne qui est
approximativement égale à 7 mètres.
Ci- après le tableau montrant les largeurs de route occupées par le réseau de la ligne 119.
Tableau n°4: largeur de route sur l’axe 119
Tronçons largeur
Tsiadana 6 mètres
Route circulaire 7.7 mètres
Routes pavées vers Antsahabe 5 mètres
tunnel 5.6 mètres
Face cinéma Ritz 4.5 mètres
Ambohidahy 8 mètres
Devant saint-Michel 7.7 mètres
Mahamasina 5 mètres
Arrêt Anosy 8 mètres
Face tribunal Anosy 8.5 mètres
Devant Cnaps/ Ampefiloha 7 mètres
Andavamamba 11 mètres
Arrêt Fokontany 10.5 mètres
67 ha sud 8 mètres
67 ha terminus 5 mètres
Source : enquête personnelle 2013.
L’on constate qu’à chaque arrêt de l’itinéraire, les abris-bus ne sont pas visibles depuis un
certain temps alors que ceux-ci font partie également des infrastructures urbaines.
Ainsi, face à la croissance du nombre de véhicules qui circulent tous les jours dans la capitale
malgache, mais aussi à l’évolution des migrations alternantes dues aux déplacements
quotidiens des personnes, l’état du réseau routier ainsi que les infrastructures y afférentes
risquent de ne plus être adéquats face à cette évolution. Ce qui va conduire à une saturation
de la voirie urbaine. Le réseau routier, qu’il soit urbain ou interurbain, est utilisé par des
véhicules de types extrêmement divers.
- 56 -
Après avoir présenté la Commune Urbaine d’Antananarivo et les différents partenaires, ainsi
qu’une entrée en matière de la ligne 119 notre principale terrain d’étude et tous les
éléments nécessaires à l’aboutissement de la recherche, le chapitre suivant se focalise sur
les caractéristiques des usagers où nous allons dépouiller les résultats de l’enquête,
observation, interview etc.
- 57 -
SEMAINE 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4
Recherche
X X X X X
bibliographique
Entretiens X X X
Enquêtes et observations X X X
Encadrement X X X X X
Rédaction X X X X
Enquête observation
Notre étude s’étale sur deux jours dans la semaine, plus précisément (Lundi 07 et Jeudi 10)
du mois de novembre 2013 afin de voir plus précisément la variation de l’affluence de la
ligne ainsi que les caractéristiques de la demande. De ce fait, durant les deux jours, on a
relevé le nombre d’usagers au départ du primus et du terminus, puis le nombre d’usagers
qui montent et qui descendent à chaque point d’arrêt.
- 58 -
En général, les taxis-be de la ligne 119 partent du terminus Ankatso ou bien de 67ha avec le
maximum de passagers, et de préférence pleins. Cette ligne comporte 15 arrêts sur le trajet
aller et 15 sur le trajet retour, soit 9 kilomètres à l’aller et 8 kilomètres au retour.
Source : IMV/RIF.
Cet esquisse présente d’une manière générale le plan de l’itinéraire de la ligne 119 étalé sur
un réseau routier de 17 kilomètres en aller et retour avec 30 arrêts (15 arrêts aller et 15 en
retour) que l’on note par A1…………….A15.
Il est à remarquer que certains arrêts de la ligne 119 ne sont pas marqués dans l’itinéraire
pilote de l’IMV, mais par contre mentionnés sur la liste en Italique.
Afin de déterminer le volume de trafic réalisé en une période déterminée, et de faire une
comparaison, il serait mieux de relever à chaque arrêt de l’itinéraire le nombre de voyageurs
montants et descendants, lequel se traduit dans le tableau suivant :
Arrêts A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A1 A1 A1 A1 A1 A1 Tota
Paramètres
0 1 2 3 4 5 l
Descendant
0 0 0 0 2 4 8 3 1 3 1 1 0 7 4 34
(D)
Montant (M) 0 0 1 0 0 4 7 2 2 0 0 0 0 0 0 16
Voyageurs
Restants 18 18 19 19 17 17 16 15 16 13 12 11 11 4 0 0
(R=V+M-D)
Arrêts A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A1 A1 A1 A1 A1 A1 Tota
Paramètres
0 1 2 3 4 5 l
Descendant
0 0 0 0 2 1 5 3 0 2 3 0 2 0 8 26
(D)
Montant (M) 0 2 1 0 0 2 3 5 1 0 0 0 0 0 0 14
Voyageurs
Restants 14 16 17 17 15 16 14 16 17 15 12 12 10 10 2 0
(R=V+M-D)
Arrêts A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A1 A1 A1 A1 A1 A1 Tota
Paramètres 0 1 2 3 4 5 l
Descentes (D) 0 0 0 0 1 3 10 1 3 2 0 0 0 4 9 33
Montées (M) 0 0 0 0 0 4 9 1 0 0 0 1 0 0 0 15
Voyageurs
Restants 18 18 18 18 17 18 17 17 14 12 12 13 13 9 9 0
(R=V+M-D)
Arrêts A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A1 A1 A1 A1 A1 A1 Tota
Paramètres
0 1 2 3 4 5 l
Descentes
0 0 0 0 3 0 6 7 0 0 3 0 0 0 16 35
(D)
Montées
0 1 0 0 1 5 4 0 3 2 2 0 0 0 0 18
(M)
Voyageurs
Restants 17 18 18 18 16 21 19 12 15 17 16 16 16 16 16 0
(R=V+M-D)
Ces tableaux montrent les mouvements de montée et de descente à chaque arrêt le lundi
07-11-2013 et jeudi 10-11-2013. On désigne par valeur initiale (V) le nombre de voyageurs
au départ. Pour l’aller du lundi, au départ du primus d’Ankatso, V=18, et pour le retour, au
départ du primus de 67 ha, V=14, les paramètres (D) et (M) représentent le nombre de
voyageurs montants et descendants aux arrêts respectifs indiqués dans les tableaux ci-
dessus.
D’où la demande potentielle actuelle est égale à la valeur initiale majorée de la somme du
nombre de voyageurs montants.
D= 18+16=34
D=14+14=28
Et par contre pour l’aller du jeudi, au départ du primus d’Ankatso, V=18, et pour le retour, au
départ du primus de 67 ha, V=17, les paramètres (D) et (M) représentent le nombre de
voyageurs montants et descendants aux arrêts respectifs indiqués dans les tableaux ci-
dessus.
- 62 -
D= 18+15=33
D= 17+18=35
Le tableau ci-dessus représente l’âge des chauffeurs de taxi-be enquêté de notre échantillon.
L’âge des enquêtés a été posé comme dans toute autre enquête de terrain, pour les
catégoriser en une fourchette d’âge de jeunes, adultes et personnes âgées afin d’anticiper
leur réponses, leur perceptions sur la mobilité et le transport urbain. Il est à remarquer que
le variable sexe n’est pas mentionné sur le cas des chauffeurs de taxi-be car ce genre
d’activité n’intéresse pas trop les femmes à cause du besoin de caractère et d’endurance
physique.
Tableau n°11 : Situation matrimoniale des chauffeurs
Sexe homme Total en %
Situation matrimoniale
Célibataire 24 48%
Marié 25 50%
Veuf 1 2%
Total 50 100%
Source : enquêtes personnelles 2013.
Le niveau d’instruction est aussi un élément essentiel du système pour une évaluation des
différentes réponses au questionnaire à propos du problème d’embouteillage à
Antananarivo et de toutes les pertes économiques y afférentes, ainsi que toutes les
conséquences liées à la mobilité et au transport. Leur capacité d’analyse et réflexion sur ce
que peut être la complexité du phénomène et l’enjeu réel du problème de la capitale.
Le revenu d’un chauffeur de taxi-be est en relation directe avec la variable propriétaire et/ou
locataire. C’est pourquoi nous avons posé la question suivante afin de saisir et de
comprendre les manières d’agir de chaque chauffeur sur le trajet de la ligne 119 :
Etes-vous propriétaire ou locataire du taxi-be ?
Ce questionnaire est nécessaire pour mener à terme notre réflexion sur le problème
d’embouteillage à Antananarivo, dont voici la réponse.
Les chauffeurs de taxi-be précisent que leurs revenus varient selon les jours de la semaine et
la conjoncture présente durant le trajet ainsi que l’évolution de la tendance de la mobilité
urbaine.
- 65 -
Travailleur : nous avons classifié comme travailleur toute personne exerçant une activité
rétribuée, empruntant la ligne pour son accomplissement.
Etudiant : toute personne suivant une formation donnée à tous les niveaux confondus.
Commerçant : toute personne dont le métier est d’acheter, de vendre ou d’échanger des
produits.
Autres : les personnes qui ne sont pas caractérisées dans les différentes activités mais
déterminés comme usagers de la ligne les déplacements pour le shopping, visite
d’amis/famille et pratique religieuse, etc.
D’après leurs besoins quotidiens en transport, 70.24 % des personnes utilisent deux fois par
jour la ligne 119, et 29.75% l’utilisent à peu près 4 à 5 fois par semaine, y compris ceux qui
l’utilisent occasionnellement. Dans la journée, plus de la moitié des usagers enquêtés
empruntent la ligne la matinée de 6h -9h et le soir de 17h-20h. Ce qui signifie qu’ils se
déplacent le matin pour aller étudier et travailler, et ne rentrent que le soir et donc le reste,
c'est-à-dire les 49.59% se déplacent entre 9h-16h.
En ce qui concerne les motifs de leurs déplacements, le tableau ci-après montre les
répartitions des déplacements par motif.
Tableau n°17 : Répartition des déplacements par motif
Courses et total
Etude Travail Domicile Affaires Autres
personnelles
Les flux traduisent d’abord la répartition dans l’espace urbain, des lieux de résidence et
ensuite des lieux de travail. Les principaux flux sont donc centripètes le matin, centrifuges le
soir, surtout dans les villes desservies par la ligne 119 (Antsakaviro, Ambohijatovo,
Mahamasina-Anosy, Ampefiloha, 67ha), où les fonctions tertiaires sont prédominantes.
-les déplacements pour affaires personnelles et achats, ce qui regroupe les services dans le
cadre de la vie personnelle et familiale. Au total, ce type de déplacement représente entre
le tiers et la moitié de la mobilité totale, à peu près autant que les migrations alternantes.
La notion de mobilité a conduit longtemps à focaliser l’analyse de la demande en termes de
déplacements. Autrement dit, c’est le déplacement qui est l’unité de base appréhendée à
travers les enquêtes et dont on a analysé les caractéristiques (durée, horaire, origine,
destination, motif….) en fonction de celles de l’individu.
Cette démarche est bien adaptée à l’objectif premier qui est d’apporter une explication sur
le problème d’embouteillage à Antananarivo, d’analyser la demande actuelle pour pouvoir
prévoir par la suite la demande future afin assurer une mobilité pour tous.
Et ceci nous amène au chapitre suivant sur la perception et la satisfaction des usagers de la
ligne 119, toujours dans le but d’atteindre l’objectif et d’essayer de répondre à la
problématique de départ.
- 69 -
Une autre vision tient à démontrer que ce n’est pas parce qu’un client n’est pas insatisfait
sur un critère quelconque, qu’il est nécessairement satisfait.
10
Tiré de Enquête de satisfaction – Guide méthodologique, Site web :
www.sysfal.be/upload/outils/Enquête%20satisfaction%20totale.pdf
- 70 -
Cette idée vient tout simplement du fait que les dimensions que déterminent la satisfaction
et l’insatisfaction ne sont pas généralement les mêmes.
On retrouve généralement des critères de la prestation où le client trouve normal que ces
performances sont bonnes et n’en retire donc aucune satisfaction particulière. En revanche,
il trouve totalement anormal que celles-ci soient mauvaises, ce qui ne le satisfait pas au plus
haut point.
D’où, on peut dégager trois classes de critères :
– les critères qui ne génèrent pas de satisfaction, mais peuvent jouer un rôle rédhibitoire en
cas de jugement négatif.
– Les critères susceptibles de créer, selon les cas, soit de la satisfaction, soit de
l’insatisfaction.
– Les critères ne pouvant pas générer d’insatisfaction en cas d’absence, mais susceptibles
d’enchanter le client s’ils sont présents.
Donc, on marque une rupture avec l’idée très répandue : satisfaction et insatisfaction ne
sont pas nécessairement opposées, mais proviennent d’éléments différents. En effet, les
facteurs qui concourent à leur formation sont indépendants. Dans ces cas, les actions
pouvant réduire les insatisfactions ne sont pas généralement les mêmes que celles pouvant
optimiser la satisfaction.
VI-2 : La perception :
C’est la manière selon laquelle l’homme comprend son environnement. Elle est conçue
comme un évènement privé qui est incommunicable, chacun le perçoit d’une façon
différente en fonction de son point de vue. La perception est également une création, elle
est le résultat non seulement d’un stimulus mais également de tout l’acquis culturel de
l’individu donc totalement subjective.
Les valeurs du tableau sont le nombre de citations de chaque modalité sur 135 usagers
enquêtés.
Interprétation
La relation forte entre usage du taxi-be et le travail, ainsi que le domicile s’explique par le
fait qu’en quittant son domicile un individu prend le taxi-be. Il en est de même quand la
journée de travail est terminée, il rejoint son lieu de résidence en taxi-be. Or c’est en voulant
rentrer chez eux que les gens sont confrontés aux problèmes de longues files d’attentes et
de bousculade pour prendre un bus. Il est tout à fait normal que ce souvenir prime chez les
- 73 -
enquêtés et oriente le choix de « domicile » pour la question : A quel titre utilisez-vous les
taxi-be?
14
12
10
travail
8
domicile
6 étude
visite famille/amis
4
loisirs
2
0
7h à 8h 8h à 9h 9h à 10h à 11h à 12h à 13h à 14h à 15h à 16h et
10h 11h 12h 13h 14h 15h 16h +
Les trajets majeurs dont nous voyons les intensités, par les pics du graphique, sont compris
entre 08 heures et 10 heures, d’une part et 13 heures et 15 heures, d’autre part. A midi, les
déplacements se font plus stables surtout pour les visites famille/amis.
Les personnes enquêtées se rendent généralement au travail, tandis que d’autres veulent
rejoindre leur domicile (28.8% et 16.29%), ensuite viennent ceux qui vont faire le marché,
tâches administratives, visite d’amis ou de famille.
- 74 -
100%
90%
80%
70%
loisirs
60%
visite famille/amis
50%
études
40% domicile
30% travail
20%
10%
0%
8h à 10 h 10h à 12h 12h à 14h 14h à 16h 16h et +
Les valeurs du graphique sont le nombre de citations de chaque modalité sur 135
observations et l’heure à laquelle nous avons effectué l’enquête.
Interprétation :
L’observation de ce graphique fait montre d’une relation forte entre l’emploi du temps de
chaque individu et ses déplacements. Les déplacements pour rejoindre le domicile sont tout
aussi importants, comme pour aller travailler, surtout en heure de pointe, en milieu de la
journée semble avoir un pourcentage considérable et une baisse progressive en fin de
journée. En général, les gens essayent de rentrer chez eux pour le repas de midi. Il s’agit
précisément de personnes dont le lieu de travail n’est surement pas éloigné du domicile.
Cependant plusieurs données doivent être précisées pour essayer de valider ou non cette
hypothèse explicative. Entre autres, l’influence des enquêteurs qui n’est pas négligeable, les
emplois du temps pour les salariés, employés de bureau, cadres, … qui ne sont pas les
mêmes. Or nous ne les avons pas interrogés sur leurs catégories professionnelles et sociales.
- 75 -
Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur la réponse des 135 usagers
observés. Ainsi, ceux qui utilisent rarement le taxi-be ne connaissent pas du tout le réseau
de transport. Ceux qui le prennent assez souvent ne connaissent pas tout le réseau. Les gens
ne connaissent que les lignes qu’ils utilisent. Le test de confrontation révèle alors une
relation entre la fréquence d’utilisation et la connaissance du réseau : Plus vous utilisez le
taxi-be, plus vous connaissez le réseau.
Interprétation
Il est tout à fait normal de dire que plus on utilise le taxi-be, plus on acquiert de l’expérience
sur le réseau, et le trafic dans certains trajets de la ligne. Cela implique deux choses : les
individus interrogés ne connaissent que les lignes qu’ils ont l’habitude d’emprunter (pour
rejoindre le travail, le domicile), ensuite que c’est « quasiment » une sorte de découverte
pour les usagers d’emprunter une « nouvelle » ligne. Cela suppose que l’on s’informe avant
- 76 -
de prendre un bus que l’on ne connait pas, afin d’éviter une affluence et une forte mobilité
en heure de point.
Voici les détails pour la question « Allez-vous emprunté une autre ligne ? » croisée avec la
raison du trajet.
Les valeurs du graphique sont le nombre de citations de chaque modalité sur 135
observations.
Les pourcentages sont calculés par rapport au nombre de citations.
- 78 -
Le taxi-be est le moyen de transport le plus économique à Antananarivo. Il est aussi pratique
par rapport à la marche à pied, mais c’est un choix obligatoire pour plusieurs personnes. Il
est considéré par certaines personnes comme le moyen de transport le plus rapide.
Tableau n°23 : Raison d’utilisation de la ligne et autre moyen de transport
Raison Marche à Voiture Deux Deux roues Taxi ville Total
d’utilisation pied privée roues motorisées
de la ligne et
autres
transports
C’est plus 52.4% 19.7% 3.3% 13.1% 11.5% 100.%
rapide
C’est plus 45.2% 20.8% 2.6% 16.8% 14.6% 100%
pratique
C’est plus 51.2% 18.1% 1.8% 15.2% 13.6% 100%
économique
Je n’ai pas 75.1% 11.5% 3.1% 5.8% 4.4% 100%
d’autres
choix
Source : enquête personnelle 2013.
Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 135 observations.
Pour les piétons, le taxi-be est à la fois le moyen de transport le plus rapide mais aussi le plus
pratique avant d’être le plus économique. Cependant, c’est toutefois une alternative par
rapport aux autres moyens de transport plus onéreux.
Pour ceux disposant d’autres possibilités pour se déplacer, le taxi-be est essentiellement
économique et pratique.
L’individu pour rejoindre le travail, le domicile ou tout autre lieu en « taxi-be » découle d’un
choix raisonné entre ce dernier par rapport à d’autres moyens de transport à disposition. Le
coût des déplacements en voiture personnelle (le prix du carburant oscille entre 2500 Ar et
3100 Ar) ou en taxi est plus élevé (la course est au minimum de 5000 Ar). Cette organisation
personnelle influe également sur tous les déplacements de la famille : l’utilisation de la
voiture est restreinte aux courses en fin de semaine et aux motifs les plus urgents. Le taxi-be
devient ainsi le moyen de transport principal.
- 79 -
L’expérience du taxi-be
Nous avons aussi interrogé chacun sur leur expérience du taxi-be.
Tableau n°24 : autres expérience de taxi-be
« Quelle expérience gardez-vous du taxi-be ? »
Expérience de la ligne Réponse Fréquence
Mauvaise 68 50.37ù
Bonne 45 33.33%
Autre 22 16.30%
Total 135 100%
Source : enquête personnelle 2013.
Selon nos enquêtés, les embouteillages sont les problèmes les plus importants du transport
en commun de voyageur, après l’état des véhicules et le comportement des chauffeurs et
receveurs.
Les embouteillages sont les premières causes de mécontentement pour les usagers. Ce sont
des problèmes qui les touchent et touchent aussi les taxi-be (carburants, temps perdu,…). Il
en est de même pour l’état des véhicules et du comportement des chauffeurs et receveurs.
Il s’agit principalement de problèmes qui influencent directement l’usager.
- 80 -
en est de même pour l’état des véhicules et du comportement des chauffeurs et receveurs.
Il s’agit principalement de problèmes qui influencent directement l’usager.
En ce qui concerne la satisfaction des usagers, il faut dire qu’ils se déclarent être « plutôt
satisfaits » du taxi-be. La satisfaction déclarée et la moyenne de l’évaluation des
composantes de la satisfaction générale (qualité du service, confort, prix du ticket,
comportement des chauffeurs et receveurs) arrivent tous à confirmer ce fait. Or le calcul
d’un indice pondéré de satisfaction affirme au contraire qu’ils sont plusieurs à être
mécontents envers le taxi-be. Cette notion de satisfaction se forme principalement à partir
de l’expérience, de la fréquence d’utilisation, de la raison de l’utilisation du taxi-be et de la
possibilité d’usage d’autres moyens de transport. En fait, ce sont surtout ceux qui n’utilisent
qu’occasionnellement et assez souvent le taxi-be, avec comme moyen de transport la
marche à pied qui sont les plus satisfaits. Les autres ne sont pas satisfaits du service du taxi-
be pour rentrer à domicile ou aller au travail et connaissent d’autres moyens de transport
avec lesquels ils font la comparaison.
La satisfaction est définie comme l’opinion d’un individu résultant de l’écart entre sa
perception d’un produit ou d’un service et ses attentes. L’écart entre la perception du taxi-
be et l’attente des usagers à Antananarivo n’est pas énorme. Ce qui explique donc le fait de
se déclarer satisfait par les taxi-be.
Ce travail démontre bien que les idées que l’on a des taxi-be sur le problème
d’embouteillage sont partagées. Il donne des arguments à une réorganisation du système de
taxi-be défaillant. D’autres thématiques abordées dans ce document se doivent d’être
approfondies pour mieux comprendre cette interaction entre les usagers et les taxi-be et
pourquoi pas une réflexion sur le taxi-be en lui-même.
La deuxième partie a été présentée pour apporter les résultats des recherches sur terrain.
Ceci a été utile pour l’analyse et l’interprétation en troisième partie afin de vérifier
l’hypothèse de départ, et d’essayer d’expliquer le phénomène étudié.
Troisième partie : analyses et
piste de réflexions
- 82 -
Après avoir présenté les résultats de recherche et le dépouille de l’enquête sur terrain, la
troisième partie sera consacrée à une analyse sur la mobilité des citadins.
chaque jour et près de 115 véhicules y sont mis en service. Le parc de la ligne est estimé à
130 véhicules. Ces différents chiffres font de la ligne 119 une des plus importantes du réseau
de taxi-be, ce qui témoigne déjà de l’importance des flux de déplacements sur cette ligne.
Les individus se déplacent entre des lieux habités et des lieux d’activités. Les transports
constituent une branche économique, productrice d’un service, à ce titre, ils résultent d’une
confrontation entre une offre de services et une demande de personnes à transporter, mais
pour les transports urbains de personnes, l’attention s’est concentrée sur l’analyse de la
demande afin d’en déduire l’offre souhaitée.
La démarche de l’analyse de la demande comporte deux grandes phases :
L’enquête origine destination à l’heure de pointe du matin au soir nous fait sortir la matrice
ci-dessus. Le A1 jusqu’à A15 sont les arrêts de taxi-be que nous avons numéroté pour une
meilleur codification.
- 85 -
Durant les trois premiers jours complétés par une observation, la pointe du soir reste
toujours importante. En ce qui concerne la journée du jeudi, la matrice suivante va montrer
l’importance des déplacements effectués par les usagers à chaque journée de la semaine.
Cette journée semble différente de la normale si on la compare aux autres.
D’après les chiffres, on confirme déjà que le trafic de la journée du jeudi connait une
certaine hausse d’affluence par rapport au lundi. Ceci est peut être dû au fait que les flux de
déplacements sont multiples probablement à cause du marché de Mahamasina, un des
points d’arrêt stratégique de la ligne 119. Et cette tranche horaire (09h40 à 11h16),
correspond à une période qui est en général qualifiée de creuse.
- 87 -
Pour la journée du vendredi, le trafic du matin semble un peu faible et celui du soir se trouve
un peu troublé, du fait que les gens rentrent en masse le soir pour rejoindre leur domicile.
Quant aux week-ends, le jour du samedi apparait plutôt face à l’ensemble du trafic de la
semaine car la pointe du matin est plus considérable, contrairement aux autres journées.
Tandis que la pointe du soir est plutôt faible l (enquête/observation). Cette variance
s’explique par le nombre de voyageurs empruntant la ligne le samedi matin pour les
diverses courses et achats, certaines personnes se mobilisent pour régler leurs affaires
personnelles.
Si on parle du trafic de la journée du dimanche, la pointe du matin est extrêmement faible
avoisinant un chiffre de 63, contre 98 pour la pointe du soir.
En général, on constate que le trafic de la pointe du soir est considérable, ce qui amplifie la
demande de transport. Si on résume l’ensemble du trafic généré par les déplacements
relevés durant la semaine, la distribution se regroupe entre l’arrêt A5 et L’arrêt A11. Au
départ du primus d’Ankatso, les arrêts A1, A2, A3, A4, ne présentent aucun mouvement de
montée ou de descente, et sont desservis involontairement puisque le véhicule part du
primus plein et la majorité des usagers ne descendent qu’à partir de l’arrêt A5. Ce qui dit que
ceux qui attendent à aux arrêts intermédiaires ne sont pas servis, car les minibus ne peuvent
prendre de passagers en attente.
A partir du diagnostic du trafic de la semaine, on a pu voir les caractéristiques des
déplacements ainsi que le volume estimatif du trafic en une période déterminée. Ainsi, la
matrice suivante va donner une tendance moyenne de la pointe du matin et celle du soir :
En moyenne donc, en heure de pointe du matin, le volume du trafic avoisine les 88, et pour
le soir, ce chiffre peut atteindre jusqu’à 100.
Ainsi, durant les études de trafic de la semaine, on pourrait obtenir une vision globale des
flux de trafic durant les déplacements des usagers pendant une semaine selon les horaires
de comptages.
- 88 -
Tableau n°29: Matrice D : tendance moyenne de la pointe du matin sur un trajet aller-
retour
Et l’on remarque que les migrations alternantes en milieu urbain représentent la majorité de
la mobilité réalisée à des heures journalières.
Afin de mieux connaître les temps de trajet, les cadences ainsi que les temps d’arrêts des
taxi-be, il serait préférable d’analyser les caractéristiques de l’exploitation journalière de la
ligne. A cet effet, une observation sur deux journées a été faite dans le but de déterminer le
nombre de véhicules opérant par jour en heure de pointe et en heure creuse, les temps de
trajet dégageant la vitesse commerciale (vitesse effective pour la totalité du trajet, du point
d’origine au point de destination).
Pour les trois intervalles de la journée du jeudi, on remarque déjà un temps de trajet
relativement long en particulier en heure de pointe du matin. Ce qui signifie qu’entre ces
horaires, la demande reste importante face aux migrations alternantes des usagers.
Dans la réalité, la demande de transport est mal connue malgré l’étude faite concernant les
déplacements des individus. On peut seulement connaitre le volume de trafic généré par ces
déplacements et en observer une mobilité. Ce que l’on observe résulte d’une confrontation
à l’offre, dans ce cas, il s’agit entre autres d’une demande contrainte, c'est-à-dire, à la
demande réalisée s’ajoute une demande latente que l’offre existante de transports n’a pu
satisfaire.
Et l’on remarque que les migrations alternantes en milieu urbain représentent la majorité de
la mobilité réalisée à des heures journalières.
Afin de mieux connaître les temps de trajet, les cadences ainsi que les temps d’arrêts des
taxi-be, il serait préférable d’analyser les caractéristiques de l’exploitation journalière de la
ligne. A cet effet, une observation sur deux journées a été faite dans le but de déterminer le
nombre de véhicules opérant par jour en heure de pointe et en heure creuse, les temps de
trajet dégageant la vitesse commerciale (vitesse effective pour la totalité du trajet, du point
d’origine au point de destination).
Départs enregistrés au primus de 67ha dans la journée du jeudi.
Pour les trois intervalles de la journée du jeudi, on remarque déjà un temps de trajet
relativement long en particulier en heure de pointe du matin. Ce qui signifie qu’entre ces
horaires, la demande reste importante face aux migrations alternantes des usagers.
Tableau n°30 : Nombre de départs au primus
Nombre de départs 6h-8h 9h-11h30 17h-20
Lundi 06/09/10 44 24 30
Jeudi 09/09/10 50 35 32
Source : enquête personnelle 2013
plus loin en périphérie là où les loyers sont les plus bas, dans des quartiers moins prisés en
raison d’une faible accessibilité et d’une moindre performance des services urbains de base
comme l’eau ou l’éducation.
conséquence la saturation des points d’arrêts et de manière plus générale celle de la voirie,
et donc la création d’embouteillages et la congestion de la circulation. Cet allongement
conduit à une réduction de la vitesse commerciale et de plus, ces pratiques rendent l’offre
de transport largement excédentaire par rapport à la demande.
Parc automobile non adapté à la demande, par sa capacité mais également par sa
taille et son état, qui ne comporte qu’une issue pour la montée et la descente. De
plus, le nombre important de véhicules en ligne rend difficile une exploitation
rationnelle ainsi que le nombre de véhicules mis en circulation.
Etat lamentable des infrastructures urbaines : la plupart des points d’arrêts n’ont pas
d’infrastructure permettant d’accueillir les usagers (tels Mahamasina) ou disposent
d’aménagement mais inappropriés. A Ampefiloha, il existe déjà des bancs mais qui
peuvent contenir au maximum 3 personnes, et les abribus existants sont trop hauts
et donc ne sont pas efficaces en terme de protection des usagers contre les
intempéries.
A un problème bien identifié correspond la plupart du temps une solution efficace, laquelle
peut être identifiée à travers la méthode par arborescence. Cette méthode permet de
dresser un arbre des problèmes se présentant sous forme d’organigramme hiérarchique.
Figure 5 : Arbre des problèmes
Non respect des textes Non professionnalisme Parc automobile Meilleur gestion de
réglementaires des exploitants inadapté la circulation
Cette figure fait ressortir deux tendances lourdes telles que l’insuffisance de l’offre de
transport en temps voulu et l’insatisfaction de la demande évaluée en termes d’attentes et
d’exigences des usagers.
L’utilité de l’arbre des problèmes est d’aboutir à l’élaboration de l’arbre des objectifs. Ce
dernier permet de rédiger de façon positive tous les problèmes négatifs identifiés. Pour ce
faire, on met en évidence les objectifs globaux et spécifiques. Le premier chapitre de la
troisième partie va mettre en exergue cet arbre des objectifs.
Le tableau ci-dessus a mis en exergue les quatre principaux problèmes cités précédemment,
pouvant conduire à déduire les causes du trafic, les effets indésirables, les propositions de
solutions envisageables, l’approche méthodologique et les résultats attendus.
Cette dernière partie, dite « stratégique » traite d’une manière logique et cohérente une
panoplie de solutions aboutissant à la résolution des problématiques évoquées en début du
mémoire. Pour ce faire, il est adapté une logique de discussions qui commence par résumer
l’état des lieux, reformuler les recommandations et évaluer le mode de gestion optimal.
La discussion se base sur les résultats émanant de l’analyse de l’existant pour pouvoir
proposer des recommandations afin d’aboutir aux objectifs fixés.
Discussions
Ainsi, les analyses et les observations évoquées illustrent bien les répercussions de l’absence
d’organisation au niveau des terminus quant à la régulation du nombre de taxi-be en
circulation. Le nombre de taxi-be reste élevé, même en période creuse.
Pour qu’on puisse bien suivre la problématique, il serait préférable de rappeler les grands
axes des objectifs dans le cadre de l’étude.
Rappel des objectifs fixés
Tout au début, le thème a montré qu’afin d’aboutir à des résultats spécifiques, la fixation
des objectifs constitue déjà une issue pour parvenir à des fins bénéfiques et efficaces pour le
transport urbain de la capitale.
L’objectif général de l’étude serait de parvenir à une adéquation de l’offre et de la demande.
Ce qui correspond à deux objectifs spécifiques tels que la disponibilité de l’offre de transport
en temps voulu et la satisfaction de la demande en termes d’attentes et d’exigences des
usagers.
Aussi, la figure suivante montre-t-elle l’arbre des objectifs qui met en évidence l’objectif
général et les objectifs spécifiques.
- 101 -
Objectifs spécifiques
Résultats
Réalisations
Cet arbre des objectifs qui se présente sous forme d’organigramme hiérarchique montre
l’importance des objectifs fixés et l’opportunité des résultats attendus afin de vérifier les
hypothèses de recherche émises.
Identification : qui consiste à identifier les différents types de routes existants dans la
zone d’étude
Figure 7 : Carrefour éclaté
Spécification : attribuer des numéros aux centres, aux arrêts des transports en
commun et, aux arrêts et sorties des différents types de voiries afin de mieux
analyser les flux de trafics correspondants.
Digitalisation : il s’agit de numériser d’une part, le tracé de chaque type de route en
fonction d’ensembles de numéros qui leur seront attribués et d’autre part, à
enregistrer ces données à l’aide d’une table digitalisée.
Une limite essentielle tient dans le fait que l’analyse de la demande telle qu’elle est
pratiquée est surtout une analyse de la mobilité. Toute une partie de la demande, dite
demande latente, n’est pas exprimée dans les déplacements. Cette demande latente naît
d’une insuffisance de l’offre et ne pourra se révéler que si l’offre est améliorée.
Le concept de trafic se déduit simplement de cette formulation en cas d’amélioration du
système de transport en l’occurrence l’offre.
Le principal obstacle à résoudre réside au niveau de l’optimisation de l’offre, autrement dit,
comment rendre l’offre de transport à son état le plus favorable et qu’elle soit disponible en
temps voulu compte tenu des diverses contraintes dans le cadre de l’exploitation de la ligne
concernée.
La disproportion entre les problèmes posés et l’insuffisance des moyens imposent de
mobiliser toutes les énergies sur des actions prioritaires, d’exploiter et d’adapter au
maximum les systèmes de transports existants et d’en assurer une bonne gestion. Il convient
alors de parler de scenario basé sur les changements dans l’offre de transport :
Modification des infrastructures et réorganisation des arrêts,
renouvellement du parc automobile des véhicules de grande capacité,
amélioration du système d’exploitation actuel,
structurer le mécanisme de la circulation et le besoin de mobilité.
Or, pour apprécier les besoins à long terme, il faut d’abord mesurer le trafic actuel sur
chaque axe pour le mode de transport existant, tâche qui s’avère difficile en l’absence de
statistiques et données relatives à l’étude.
Les investissements de transport engagent l’avenir à long terme, c’est en particulier parce
que les infrastructures et les matériels sont coûteux, car, appelés à durer très longtemps. De
ce fait, il est dès lors important de préciser les ordres de grandeur des coûts
d’investissement, de les comparer aux capacités offertes (et à celles réellement utilisées, car
toute surcapacité est inutile et coûteuse).
Par ailleurs, la modification des infrastructures de transport ne doit concerner qu’un seul
mode de transport, mais au moins les deux types principaux : transport en commun et
automobiles.
Le développement, en population et en étendue, d’une agglomération engendre
l’accroissement du nombre et de la longueur des déplacements à l’intérieur de celle-ci. En
face d’une augmentation de la demande, on peut envisager soit de développer les
infrastructures, soit d’accroitre le parc de matériel roulant. Tout cela nécessite souvent une
action majeure de la puissance publique, vu l’importance des investissements, qui aura à
mettre en œuvre des moyens d’incitations appropriés vis-à vis des investisseurs.
Quant à la réorganisation des points d’arrêts, il est clair que les défauts d’infrastructures tels
que l’engorgement de voies, occupation illicite des trottoirs, qui s’ajoutent à l’indiscipline
des chauffeurs constituent une des causes de rallongement des temps de transports et
affectent significativement les activités des usagers. Et l’on note parmi les causes de retard,
les phénomènes de congestion qui sont souvent causés par la défaillance des infrastructures,
avec des routes détériorées et mal entretenues.
Au niveau des infrastructures qui composent la ligne, il est nécessaire de :
Le terminus 67ha fonctionne aujourd’hui plus comme un arrêt intermédiaire que comme un
terminus. Son emplacement est situé à un lieu où la circulation est extrêmement dense et
c’est un point d’arrêt qui est très saturé puisque de nombreuses lignes de taxi-be y passent,
il est situé à proximité d’un des marchés les plus importants de la capitale. La circulation y
est très dense et le commerce informel omniprésent.
Les photos suivantes montrent de près les situations réelles de ce terminus de 67 ha.
majorité de la population active utilise tous les jours pour leurs diverses activités
quotidiennes et professionnelles.
Une exploitation irrationnelle a été déduite pour la ligne 119, ce qui peut être le cas aussi
pour les autres lignes urbaines. Il serait donc préférable de regrouper toutes les coopératives
des lignes urbaines en une seule et unique société pour les raisons suivantes :
1. L’individu se déplace-t-il ?
Modéliser le choix de l’individu de se déplacer ou non et obtenir ainsi :
• l’ensemble des déplacements émis par une zone,
- 111 -
2. Où se déplace-t-il ?
Modéliser la destination choisie par l’individu. A l’issue de cette étape les Origines et
Destinations des déplacements sont reliées. Une matrice O/D est ainsi produite sur
l’ensemble de l’aire d’étude.
Figure 8 : modèle de destination choisi.
3. Comment se déplace-t-il ?
Modéliser le choix du mode de transport de l’individu pour réaliser son déplacement entre
origine et destination. Cette étape exploite notamment la matrice produite précédemment,
et l’éclate en autant de matrices qu’il y a de modes de déplacement pris en compte.
Dans notre cas cela permet de générer les matrices O/D pour le Transport en Commun vu
que le seul de transport est le bus.
- 112 -
Conclusion générale
L’approche développée dans ce mémoire, une vision plus sociale des transports ou des
déplacements à travers la notion de mobilité, conforte les travaux antérieurs qui accordent à
la mobilité un rôle essentiel dans la sortie de la pauvreté.
Soulignons pour commencer par les aspects méthodologiques, les nombreuses difficultés
rencontrées dans ce travail de recherche et en particulier dans la réalisation des enquêtes
qui rappellent que l’information statistique fiable est une donnée rare et que le critère du
temps est essentiel pour l’appropriation des différents concepts par tous ceux qui
participent à l’enquête, pour les enquêtes proprement dites, mais également pour les étapes
ultérieures telles que l’apurement et l’analyse. Les limites de cette recherche tiennent tout
d’abord à la taille de l’échantillon et de sa représentativité.
L’estimation des ressources a également rencontré une certaine réticence de la part des
personnes enquêtées, comme nous pouvions nous y attendre. Enfin, les difficultés dans le
traitement des données n’ont pas permis d’affiner les analyses comme nous l’aurions
souhaité. La base de données devrait permettre de redessiner les territoires de la mobilité
ou encore de mesurer les vitesses de déplacement qui ne figurent pas dans nos résultats. Les
hypothèses émises au début du travail ont été vérifiés de manière différente ; l’adaptation
des matériels roulants à la demande existante contribuerait à rendre le fonctionnement de
la ligne plus régulière et rationnelle. Cette première hypothèse à été vérifié par rapport à
l’observation, les constatations émises par les usagers et l’enquête satisfaction. Ensuite, la
dépendance croissante vis-à-vis du transport privé participe à la congestion des automobiles
sur cet axe est vérifiée partielle par l’enquête origine/destination et les satisfactions des
usagers. Enfin, l’évolution des origines et des destinations des usagers entraînent une
augmentation de flux de la circulation. Cette évolution est aussi cautionnée par l’enquête
origine/destination et l’affluence des taxi-be sur les arrêts en heure de pointe sur l’axe de la
ligne 119. Au terme de cette étude donc, des améliorations sont à signaler dans la méthode
d’approche et le cadrage méthodologique vu que la mobilité et le transport nécessite une
double lecture et une approche multidisciplinaire du fait étudié. La réflexion sur le problème
d’embouteillage nous laisse encore des pistes de recherche et de champ sociologique. A
Antananarivo, le taxi-be reste le moyen de transport le plus économique pour tous ceux qui
- 117 -
ne disposent pas d’autres moyens de transport. Tandis que pour ceux qui marchent à pied,
c’est un choix qui s’impose.
Interrogés sur les maux du transport en commun « perçus par les usagers », les
embouteillages sont les plus souvent évoqués avec l’état des véhicules et le comportement
des chauffeurs et receveurs. Les suggestions et remarques pour l’amélioration du système
de transport sont adéquation avec les problèmes évoqués précédemment. Il s’agit de régler
les principales difficultés par le renouvellement du parc, la formation des préposés par
exemple. Ils sont donc ouverts à toute forme de réorganisation du transport à Antananarivo.
L’idée de renouvellement du parc automobile survient quand l’on observe l’existence de «
nouveaux » véhicules plus confortables que les plus anciens et que les usagers remarquent.
Les usagers n’ont pas été directement interrogés sur leurs attentes par rapport au taxi-be.
Toutefois, nous pouvons logiquement déduire à partir des suggestions et remarques sur
l’amélioration du système de transport quelques bribes d’opinions.
L’émergence du concept de mobilité urbaine, grâce à l’ouverture du domaine des transports
urbains aux sciences sociales, permet un renouvellement de la recherche sur les transports
urbains et un enrichissement des études urbaines. Aujourd’hui, pour les spécialistes comme
pour les techniciens, la mobilité n’est pas qu’une question de transport mais possède une
dimension sociale importante. Cela signifie qu’il est nécessaire de replacer l’individu au
centre de la réflexion ou, dans tous les cas, de ne pas l’écarter de la réflexion. Un tel point de
vue est prometteur pour l’avenir des politiques de gestion des déplacements en ce sens où il
assure la garantie d’une meilleure qualité de la vie en ville.
Pour conclure, on pourrait dire que les nouvelles pistes d’investigation dans la gestion des
déplacements sont des réponses réelles aux exigences d’accessibilité et de durabilité. Dans
tous les cas, les méthodes sont forcément pluridisciplinaires et transversales puisque la
gestion des déplacements aujourd’hui demande de rechercher aussi bien l’innovation dans
la gestion, la technologie, l’organisation, l’architecture et la sociologie urbaine etc.
- 118 -
Bibliographie.
I ouvrages généraux
1. Arborio (A.M), Fourrier (P), « l’enquête et ses méthodes : l’observation directe »,
Paris Imprimerie nationale (1999).
2. Beaud (S), Weber (F), « guide de l’enquête de terrain », Paris la découverte (1997).
3. Bourdieu (P), « la misère du monde », seuil, édition, 1994.
4. Durkheim (E), « les règles de la méthode sociologique », PUF, 1985, p 113.
5. Fijalkow (Y). « Sociologie de la ville » – Paris : la Découverte, 2004.- Nouvel. Ed.
6. Lebreton (J) et Beauche (F), « transports publics et gouvernance urbaine », Milan,
2000.
7. Febvre (L) cité par Antoine Prost dans : « Douze leçons sur l’histoire », Seuil, 1996, p
82.
8. Simmel (G), « Métropoles et mentalités » in Y. Grafmeyer et I. Joseph, L’école de
chicago (1903).
II ouvrages spécifiques
9. AGETIPA, Présentation « Réalités et problématiques urbaines de l’agglomération
d’Antananarivo », Parcours découverte du 9 octobre 2009.
10. BDA, « Présentation du Bureau de Développement d’Antananarivo (BDA) », 2006.
11. Cattacin (S) et Földhàzi (A), Différences, unité et urbanité Les mutations urbaines
sous la loupe des sociologues Forum de recherche du Département de sociologie.
12. Cherquaoui, (M), « Mise en place d’une autorité d’organisation et de régulation des
transports urbains à Casablanca », thèse professionnelle, ESSEC, 2006 (version provisoire).
13. Diaz Olvera (L), Plat (D), Pochet (P), «Mobilité quotidienne des citadins à faibles
ressources. Les enseignements de Ouagadougou», Revue Tiers-Monde, Vol. XL, n°160, pp.
829-848, 1999.
14. Fournet-Guérin (C), « Vivre à Tananarive Géographie du changement dans la capitale
malgache », éd. Karthala, 2007.
15. Godard (X). Baehrel (C), « Guide des collectivités locales africaines pour une gestion
de la mobilité urbaine », Partenariat pour le Développement Municipal, août 2006 (version
provisoire).
- 119 -
16. Godard, (X) (coord.) (À paraître), Les transports urbains en Afrique, d’Abidjan à
Zémidjan, Karthala.
17. Haeringer « La Dynamique de l’espace urbain en Afrique noire et à Madagascar
problèmes de politique urbaine » 1’O.R.S.T.O.M. Colloques Internationaux du C.N.R.S. No
539 – La croissance urbaine en Afrique noire et à Madagascar.
18. Kaufmann (V), Jémelin (J), Guidez (J-M) Automobile et modes de vie urbains : quels
degrés de liberté ?, collection du PREDIT, série « Recherches », La Documentation française,
2001.
19. Kumar (A) et barrett (F) «Diagnostics des infrastructures nationale en Afrique »
Coincés dans les embouteillages : Le transport urbain en Afrique, Janvier 2008.
20. Maubois (R. H). « Aide-mémoire », Programme d’Amélioration de la Mobilité
Urbaine d’Antananarivo, 2010.
21. Rahamefy L., « Urbanisme à Antananarivo », Présentation de 2005, BDA.
22. Ramamonjisoa J. « Le développement de la ville sous la colonisation » in
Andrianaivoarivony R., Domenichini J.-P., Ratsimiebo H. et et alii, 1998 – La cité des mille
Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme, CITE/TSIPIKA, pp. 113-121, 1998.
III revues, journaux,
23. Economie & Humanisme - numéro 359 - décembre 2001/ janvier 2002 villes
Africaines : les enjeux de la mobilité.
V- Webographie
1. www.infrastructureafrica.org
2. www.metasysteme-coaching.fr/webmanager/contentimages/doc331.pdf
3. www.unige.ch/ses/socio/forum
- 121 -
Sommaire
Remerciements ......................................................................................................................3
Sommaire ...............................................................................................................................4
II.1.1 : La mobilité s’effectue dans des espaces urbains plus complexes ........................28
Bibliographie. .....................................................................................................................118
ANNEXE I ................................................................................................................................5
Annexe II ................................................................................................................................8
I
Tableau n°28: Matrice C : heure de pointe du matin sur un trajet aller-retour ......................86
Tableau n°29: Matrice D : tendance moyenne de la pointe du matin sur un trajet aller-retour
.............................................................................................................................................88
Tableau n°30 : Nombre de départs au primus .......................................................................91
Tableau n°31: récapitulatif des solutions possibles ...............................................................93
Tableau 32 : Causes de l’embouteillage ................................................................................99
Tableau n°33 : proposition de solution. .............................................................................. 113
III
Liste de carte
Carte 1 : Découpage administratif de l’agglomération d’Antananarivo .................................42
V
ANNEXE I
Guide d’entretien
Récapitulatif des entretiens menés
STRUCTURE FONCTION NOM
CUA Ancien DDU Monsieur Ramangason
Agence des Transports Directeur technique Jean Rabenindrina
Terrestres
Ministère des transports Directeur transports de Rigobert Rakotoarinirina
voyageurs
BDA Coordinateur Andriamasoandro Rajaonary
UCTU Président Alphonse Rabarison
CUA Chef de service étude et Andriamirindra
programmation direction des Andrianatoavina Rakotovao
déplacements urbains
IMV Responsable d’étude Gaël Raserijaona
QUESTIONNAIRES
A-Renseignements généraux
Concernant les chauffeurs de taxi-be
Quel est votre nom ?
Quel âge avez-vous ?
Situation matrimoniale ?
Votre niveau d’instruction ?
B-Renseignements spécifiques
Depuis quand travaillez-vous sur le réxeau de la ligne 119 ?
Etes vous propriétaire ou locataire de taxi-be ?
Combien gagnez-vous journalièrement ?
Comment voyez-vous la circulation à Antananarivo ? cause ?
D’après-vous qu’est ce qui provoque l’embouteillage à Antananarivo ?
Qui qont les responsable du désagrément de la circulation ?
Avez-vous une solution pour améliorer la situation actuelle ?
A-Renseignements généraux
Concernants les usagers
Quel est votre nom ?
Quel âge avez-vous ?
Situation matrimoniale ?
Quelle est votre profession ?
B-Renseignements spécifiques
A propos de la mobilité et du transport
Connaissez-vous la ligne 119 ?
Quelle constatation pourrez-vous dire de la ligne ?
Combien de fois empruntéz-vous le résau de taxi-be ?
Avez-vous une idée du problème d’embouteillage à Antananarivo ?
Quel type de déplacement faites vous au quotidien ? le motifs de vos déplacement.
Quels sont selon vous les principaux problèmes d’embouteillage sur le trajet de la
ligne 119?
VII
Pratiques de taxi-be
A quelle fréquence utilisez-vous le transport en taxi-be?
À quel titre utilisez-vous les taxi-be ?
Connaissez-vous le réseau de transport en commun à Antananarivo ?
Avez-vous effectué plusieurs changements pour arriver ici ?
Allez-vous effectuer plusieurs changements pour arriver à votre destination actuelle?
Quelle est la raison de votre trajet à cette destination ?
Quelle expérience gardez-vous du taxi-be ?
« Quels sont selon-vous les principaux problèmes du transport en commun ?
VIII
Annexe II
LIGNES URBAINES
43 147A/B TSELATRA
44 150 CTA
45 151 EZAKA
46 152A/B MIARINA
47 153 CTE
48 156 GEOTRANS
49 157A/B MALAKIA
50 159 MIRA BUS
51 160 SOLA
52 161 MIRA TRANS
53 162A/B AVOTRA
54 163A/B MIRINDRA
55 164 FIMPA
56 165 MIHARY COOP
57 165 MIHARY TRS
58 166 TAMBATRA
59 172A/B KOFIA
60 173 MIZOTRA
61 178A/B TSELATRA
62 180 KOFIANTA
63 182 FIMPAMA
64 183A/B CAT
65 184 KOFIM
66 186 MITSIMBINA
67 187A/B SOAMIAFARA
68 190 LA HAUTE
69 191A/B AVOTRA
70 192A/B ONJA
71 193 MAILAKA
72 194A/B/C MIRINDRA
73 199A/B SOTRA – AVOTRA
74 015A/B VOLAVITA
75 136 CAT
X
CURRICULUM VITAE
ETAT CIVIL
Nom : RANDRIAMIHAJA
Prénoms : Tanjona Jerry Michaël
Né le : 11 Janvier 1985 à HOMI Soavinandriana
Situation matrimoniale : Célibataire
Adresse : Cité des postes Ambaranjana Lot n° 22
Mes coordonnées :
Portable :
Telma : 034 16 539 23 Airtel : 033 41 190 14 Orange : 032 02 753 83
E-mail : tyjes3@yahoo.fr
Mobilité et disponibilité
Disponible a travaillé de suite, selon les horaires fixés et négociable le week-end et jour férié.
Diplômes obtenus
MAITRISE : en SOCIOLOGIE, FACULTE DEGS Année universitaire 2010/2011
LICENCE : en SOCIOLOGIE, FACULTE DEGS Année universitaire 2007/2008
DEUG : en SOCIOLOGIE, FACULTE DEGS Année universitaire 2006/2007
BACC : Série A2 2004 INSTITUTION SAINTE FAMILLE MAHAMASINA.
Formation en cours
Etudiant en Diplôme d’Etude Approfondie DEA (MASTER II) EN SOCIOLOGIE, FACULTE
DEGS, LABORATOIRE 3 : EA-Recherche Interdisciplinaire sur la politique, la gouvernance
et la Dynamique sociale AU 2011-2012. (il me reste la soutenance pour l’obtention du
diplôme de DEA définitif).
Formation professionnelle
CERTIFICAT en maintenance et dépannages des matériels informatiques BIT-
SOLUTION Tsiadana.
CERTIFICAT D’APTITUDE en informatique (didactique informatique) BIT- SOLUTION
Tsiadana. Manipulation d’outils de communication : E-mail, fax, Internet,
photocopieuse…
Avoir un PERMIS de conduire pour moto et voiture légère (A - B)
XI
EXPERIENCES PROFESSIONNELLES
Fournisseur en fourniture de bureau, consommable informatique, marchandises
générales et matériaux de construction « carte professionnelle 2013 »
Responsable administratif à la boulangerie « Fenoarivo » Mandialaza Ankadifotsy
du décembre 2012- au septembre 2013.
Responsable des personnels et administratif à la boulangerie « Mahavoky » de
2009-2012.
Coursier assistant du revendeur et importateur des matériels informatiques INFONET
Faravohitra 2006-2008.
Attaché commercial à la société MADOR Sarl, distributeur exclusif de l’ORANGE
Madagascar (de Mars jusqu'à fin septembre 2005).
Président de l’association des jeunes « SKATE-TEAM » à Madagascar créé en 2003.
Guide et assistant dans un stand de vente des matériels informatiques à E-BIT (salon
de l’informatique) En octobre 2004.
LANGUES
Malagasy, avec une bonne connaissance des dialectes régionaux surtout de l’ « Est et Sud-
Est de Madagascar », Français : écrit, parlé et Bonne connaissance de l’anglais.
Centre d’intérêt
Travail Commercial, Travail social, Œuvre humanitaire, Politique sociale, Marketing social,
Management d’entreprise, communication sociale, environnement politique et gouvernance
urbaine…
MOTIVATION
Dynamique et capable de travailler seul et avec équipe. Sérieux et très attentif dans tous les
domaines, aillant le sens de responsabilité, créativité, de rigueur et persévérance pour aller
toujours de l’avant.
RESUME
Ce mémoire propose d’explorer les liens entre mobilité et transport urbain. Il cherche à
expliquer en quoi les conditions de mobilité peuvent être un facteur d’inadéquation avec la
demande de transport en milieu urbain et comment leur amélioration peut contribuer à
réduire la pauvreté. Il se penche en particulier sur la mobilité des citadins de l’agglomération
d’Antananarivo, en penchant sur les cas des usagers de la ligne 119 vers les axes tentaculaire
de la ville. Nos résultats montrent que la faiblesse des ressources en matière d’organisation
de la circulation ne permet pas aux usagers des taxi-be d’accéder à la mobilité concertée et
ponctuelle.
Cette recherche plaide donc pour une meilleure prise en compte de la mobilité urbaine
importante pour la sortie de la pauvreté et pourtant négligée dans les politiques de lutte
contre la pauvreté qui privilégient la croissance.