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FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE TANGER

DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
MASTER GENIE CIVIL

Intitulé du projet :

Techniques de réparation et Confortement des


chaussées

Réalisée par :
Samia Adnane
Encadrée par :
Prof. ZAHER Mounir

Année Universitaire: 2021/2022


Sommaire
Introduction............................................................................................................................................. 4
1 Généralité sur les chaussé : ............................................................................................................. 5
1.1 Définition général : .................................................................................................................. 5
1.2 Les différentes couches de la chaussée : ................................................................................ 5
1.3 Les types de chaussé : ............................................................................................................. 7
1.3.1 Chaussée souple : ............................................................................................................ 7
1.3.2 Chaussée semi-rigide : ..................................................................................................... 8
1.3.3 Chaussée rigide :.............................................................................................................. 8
2 Démarche d'expertise des routes :.................................................................................................. 8
2.1 Les causes principales de dégradation : .................................................................................. 9
2.2 Les types de dégradations : ..................................................................................................... 9
2.2.1 Dégradations sur les chaussées à revêtement bitumineux :........................................... 9
2.2.2 Description des dégradations sur les chaussées à revêtement bitumineux : ............... 10
2.2.3 Les dégradations des chaussées en béton de ciment : ................................................. 15
3 Technique de réparation des chaussées dégradées : ................................................................... 17
3.1 La Réparation du nid poule : ................................................................................................. 17
3.1.1 Réparation urgente : ..................................................................................................... 17
3.1.2 Réparation temporaire : ................................................................................................ 18
3.2 La réparation de faïençages : ................................................................................................ 19
3.3 Traitement des ressuages :.................................................................................................... 20
3.4 La réparation des affaissements : ......................................................................................... 20
3.5 La réparation des fissurations : ............................................................................................. 20
4 Techniques de confortements des chaussées dégradées : ........................................................... 21
4.1 Principe d’un confortement : ................................................................................................ 21
4.2 Etude de Confortement :....................................................................................................... 22
Conclusion ............................................................................................................................................. 25
Liste des figures
Figure 1 Une structure de route typique _________________________________________________________ 5
Figure 2 Structure type d'une chaussée souple _____________________________________________________ 7
Figure 3 Structure type d'une chaussée semi-rigide _________________________________________________ 8
Figure 4 Structure type d'une chaussée rigide _____________________________________________________ 8
Figure 5 Affaissement de rive _________________________________________________________________ 10
Figure 6 Flache _____________________________________________________________________________ 10
Figure 7 Orniérage __________________________________________________________________________ 11
Figure 8 Fissure transversale __________________________________________________________________ 11
Figure 9 Fissure longitudinale _________________________________________________________________ 12
Figure 10 Faïençage _________________________________________________________________________ 12
Figure 11 Nid de poule _______________________________________________________________________ 13
Figure 12 Pelade ___________________________________________________________________________ 13
Figure 13 Plumage __________________________________________________________________________ 14
Figure 14 Ressuage _________________________________________________________________________ 14
Figure 15 Fissure transversale _________________________________________________________________ 15
Figure 16 Les épaufrures _____________________________________________________________________ 15
Figure 17 Décalage de joint ___________________________________________________________________ 16
Figure 18 Pompage _________________________________________________________________________ 16
Figure 19 Les étapes de réalisation _____________________________________________________________ 18
Figure 20 Liant d'accrochage__________________________________________________________________ 19
Figure 21 Principe d'un confortement ___________________________________________________________ 21
Figure 22 Etude de confortement ______________________________________________________________ 22
Introduction

La construction des routes joue un rôle important dans le développement économique d’un
pays, mais dans le contexte actuel, la réalisation d’une route doit intégrer les critères du
développement durable. Ainsi le projet doit satisfaire les demandes sur le coût de
construction et d’entretien mais aussi nuire le moins possible à l’environnement global et
local. Enfin, il doit répondre à des demandes sociales des acteurs (sécurité, accessibilité,
rapidité de déplacement…).
Les chaussées se présentent comme des structures multicouches mises en œuvre sur un
ensemble appelé plate-forme support de chaussée constituée du sol terrassé dit sol support
surmonté généralement d’une couche de forme. On distingue principalement trois types de
chaussées qui sont les chaussées rigides, les chaussées semi-rigides et les chaussées souples.
Ces chaussées au cours de leur exploitation, sont soumises aux actions des intempéries et de
trafic lourd. Ces actions entrainent dans le corps de chaussées des contraintes dont les
applications répétées provoquent des désordres visibles à la surface de la chaussée qu’on
appelle dégradations. Celui entraine la réparation ou le confortement pour les amener à
l’état initial.
Le présent projet comporte quatre parties :
La première partie sera réservée à un bref rappel de différentes couches de la chaussée et
les rôles de chacune.
Dans une seconde partie on présentera la démarche d’expertise des routes dans laquelle on
expliquera les types de dégradation, leurs causes ainsi que leurs évolutions.
Dans une troisième partie, on présentera les techniques de réparation des chaussées
dégradées.

Et dans la dernière partie on montrera la technique de confortements des chaussées


dégradées.

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1 Généralité sur les chaussé :
1.1 Définition général :
Une route est au sens littéral une voie terrestre aménagée pour permettre la circulation de
véhicules à roues. (Motos, voitures, camions…) et la circulation des piétons.
Il existe deux types de routes :

 Les routes urbaines


 Les routes extra-urbaines (routes nationales, autoroutes,…)
Les types de routes urbaines :
Au Maroc, les routes urbaines sont classées selon trois types :
 Routes principales
 Routes de distribution
 Routes de desserte
Les types des routes extra-urbaines
 Autoroutes
 Routes nationales (RN) (reliant deux villes)
 Routes régionales (RR) (reliant les routes nationales et les régions)
 Routes provinciales (RP) (assurent les liaisons entre les communes)

1.2 Les différentes couches de la chaussée :


Les couches de chaussées se composent de
 La couche de forme
 Des couches d’assise (couche de fondation, surmontée de la couche de base)
 Des couches de surface (couche de liaison, surmontée de la couche de roulement).

Figure 1 Une structure de route typique

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La couche de forme est située au-dessus de l’arase elle est constitué soit :

 Matériaux naturels (carrières, déblai).


 Matériaux traité aux liants hydrauliques (ciment ou chaux).
Ces rôles principaux :
 Elle assure la protection de la partie supérieure des terrassements.
 Elle permet la circulation des différents engins sur le chantier.
 Homogénéiser la portance de l’arase (pour avoir des épaisseurs constantes).
La couche d’assise se compose de :
 Couche de fondation qui peut être réalisé par deux types de matériaux, soit par grave
non traité (GNT) de type GNF1, GNF2, GNF3.ou par grave bitume pour couche de
fondation (GBF) Grave traité en bitume.
 Et de couche de base qui peut être formé de trois types de matériaux :
 Grave non traité (GNT) de type GNA, GNB, GNC, GND ;
 Grave bitume pour couche de base (GBB), c’est une grave eu bitume.
 Grave valorisé au ciment (GVC), c’est un grave valorisé en ciment.
Son rôle est de :
 Supporter la pression verticale des pneus
 Répartir les pressions des pneus sur la plate-forme support afin de maintenir les
déformations, à ce niveau, dans les limites admissibles.
La couche de liaison est un enrobé bitumineux réalisé entre la couche de roulement et la
couche de base qui sert à supporter principalement les efforts de traction transmis par la
couche de roulement.
La couche de roulement est la surface en contact direct avec les pneus, elle peut être :

 Un enrobé bitumineux (liant bitumineux).


 Béton (liant hydraulique).
 Une Enduit superficielles (liant bitumineux).
Cette couche doit résister aux intempéries (vent, pluies et soleil) et à l’action mécanique des
pneus (roulement, freinage et accélération).
La couche d’imprégnation c’est une couche de 1cm de la couche de base, elle est appliqué
sur la couche de base de type GNA et elle est composé de deux types de produits :

 Un cut-back
 Une émulsion de bitume

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Le rôle de couche d’imprégnation est
 Lier les granulats de la couche de base (GNT) sur profondeur de 1cm
 Renforcer l’étanchéité de la chaussé
La couche d’accrochage est une émulsion de bitume appliqué par pulvérisation, elle est
appliqué sur la couche de base GBB. Elle permet de :
 Améliorer la liaison de la couche de roulement et la couche existante.
 Eviter les glissements de la surface de roulement sur la surface en dessous.
 Prolonger la durée de vie de la chaussé

1.3 Les types de chaussé :


1.3.1 Chaussée souple :

Figure 2 Structure type d'une chaussée souple

La couche de roulement est en matériaux bitumineux


Le corps de chaussée est constitué des graves non traités (matériaux granulaires
naturels)
Au passage d’une charge lourde, elle se déforme beaucoup (1 à 3 mm). Le sol support
se déforme également.
Ce type de chaussée n’est pas recommandé pour les routes circulées par des poids
lourd.

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1.3.2 Chaussée semi-rigide :

Figure 3 Structure type d'une chaussée semi-rigide

La couche de roulement est en matériau bitumineux.


Le corps de chaussée est constitué de graves traités au liant hydraulique.
Au passage d’une charge lourde elle se déforme peu (0 à 3,5) Elles répartissent bien
les charges sur le sol support.
Ce type de chaussée est recommandé pour les routes circulées par des poids lourds.
1.3.3 Chaussée rigide :

Figure 4 Structure type d'une chaussée rigide

La couche de roulement est formée d’une dalle de béton de ciment armé ou non
d’épaisseur minimale de 12cm.
La couche de base + fondation peut être un grave non traité ou traitée.
Ce type de chaussée est recommandé pour les routes circulées par des poids lourds.

2 Démarche d'expertise des routes :


L’expertise des chaussées appui sur une série d’observations visuels et de mesures
préalables nécessaire visant à identifier le cas de la structure, de diagnostiquer les causes
des désordres apparentes par (carottages pour connaître la nature, l’épaisseur et

8
l’endommagement des couches de chaussée ainsi que la nature du sol support, compactage
du trafic...) , et avancer des solutions de réhabilitation de la chaussée techniquement
optimisées. Un recueil des informations globales ou à caractère continu qui y compris
historique, trafic, conditions climatiques, la qualité des matériaux et la mise en œuvre sont
parmi les premiers catalogues à consulter.

2.1 Les causes principales de dégradation :


Les causses de dégradations des chaussées sont :
Le trafic :
Le passage répété des millions de fois par les véhicules entraine une fatigue générale de la
chaussée qui présente alors des dégradations. Le frottement des pneumatiques en
mouvement sur la couche de roulement conduit également par usure à son vieillissement.
Les efforts tangentiels et transversaux notamment pour les chaussées de giratoire peuvent
donner lieu à des dégradations de la chaussé
Les conditions climatiques :
Les conditions climatiques de température ambiante et de vent ont une grande influence sur
la température des enrobés et par le fait même sur le taux de compactage. L’influence
relative des conditions climatiques dépend principalement du type de mélange, de
l’épaisseur posée, de la température initiale des enrobés, de l’intensité du vent (taux de
refroidissement) et de la température ambiante lors de la mise en œuvre.
La qualité des matériaux :
Une fois les matériaux sont arrivés au chantier le laboratoire doit faire des essais sur un
échantillon du chaussé pour agréer le matériau selon le cahier de charge.
La mise en œuvre :
Les malfaçons d'origines diverses lors de la construction ou de l'entretien (mauvais matériaux,
épaisseurs insuffisantes, etc.) et également les tranchées exécutées ultérieurement sont cause de
désordres

2.2 Les types de dégradations :


2.2.1 Dégradations sur les chaussées à revêtement bitumineux :
Les dégradations sur routes revêtues sont classées en quatre familles :
 Les déformations : Ce sont des dépressions ou ondulations de la route qui prennent
généralement naissance dans le corps de chaussée ou dans le sol support et qui se
manifestent sur la couche de roulement. On les différencie suivant leur forme et
leur localisation. Dans ce type de dégradations, on distingue : les affaissements, les
ornières et les flaches.
 Les fissurations : Ce sont des fentes de degré plus ou moins important de la route
qui affectent la couche de roulement et/ou même tout le corps de chaussée. On
distingue : les fissures longitudinales, les fissures transversales et les faïençages.

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 Les arrachements : Ce sont des phénomènes de rupture d'adhésion entre éléments
ou parties de la route suivies généralement de leur disparition. Ce type de
dégradations n'affecte que la couche de roulement au début de son apparition mais
peut s'aggraver en affectant les couches sous-jacentes au revêtement. On distingue
les désordres suivants : le plumage, la pelade et les nids de poule
 Les mouvements de matériaux : Ces dégradations sont caractérisées par la
remontée du liant à la surface de la chaussée, par l'enfoncement de gravillons dans
l'enrobé, les remontées des éléments fins à la surface, ou par l'éjection de l'eau à la
surface lors du passage des véhicules lourds par suite de l'existence de cavités sous
la couche de surface. On y trouve le ressuage et les remontées de fines
2.2.2 Description des dégradations sur les chaussées à revêtement
bitumineux :
Les déformations :
Affaissement de rives :

Définition :
Tassement de la chaussée en rive formant parfois
une cuvette accompagnée sur le bord de la
chaussée d'un bourrelet de matériaux.
Causes :
Fatigue de la chaussée due à une épaisseur ou
une qualité des matériaux ou calage en rive
insuffisants. Dégradation souvent aggravée par la
présence d'eau en rive qui reste piégée dans la
cuvette. Figure 5 Affaissement de rive

Evolution :
Apparition de faïençage et de bourrelet au droit de l'affaissement.
Flache :
Définition :
Tassement en pleine chaussée, souvent de forme
arrondie.
Causes :
 Pour les chaussées souples : fatigue due à un
défaut de portance localisé du sol (poche
d'argile humide).
 Pour les chaussées traitées aux liants
hydrauliques (ciment, laitier, etc.) ; mauvaise
qualité localisée des matériaux de l'assise. Figure 6 Flache

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Evolution :
Faïençage puis départ des matériaux formant nid de poule
Orniérage
Définition :
Tassement en pleine chaussée sous le passage des
roues des véhicules.
Causes :
Soit mauvaise stabilité d'un enrobé mou dans les
fortes pentes ou rampes ou dans les zones de
freinage, (orniérage petit rayon).
Evolution : Figure 7 Orniérage

Faïençage dans les ornières et bourrelets, (orniérage grand rayon). Augmentation de la


profondeur (orniérage petit rayon).
Les fissures :
Fissures transversales :
Définition :
Rupture du revêtement relativement perpendiculaire à la
direction de la route, généralement sur toute la largeur de
la chaussée.
Causes :
 Retrait thermique.
Figure 8 Fissure transversale
 Vieillissement et fragilisation du bitume.
 Remontée de fissures après des travaux de
resurfaçage.
 Joint de construction mal exécuté (arrêt et reprise des travaux de pose d’enrobé).
 Diminution de la section du revêtement (ex. : vis-à-vis des regards ou des
puisards).
Evolution :
Les fissures peuvent s'épaufrer et évoluer vers des faïençages, flaches et départ de
matériaux.

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Fissures longitudinales
Définition :
Rupture du revêtement relativement parallèle à la
direction de la route, excluant les fissures de gel, en
dehors des pistes de roues, soit dans les bandes
numéros 1, 3 et 5.
Causes :

 Joint de construction mal exécuté le long de la


travée adjacente.
 Ségrégation de l’enrobé à la pose (ex. : centre
de l’épandeur). Figure 9 Fissure longitudinale
 Vieillissement du revêtement.
Evolution :
Faïençage et départ des matériaux.
Faïençage :
Définition :
Ensemble de fissures plus ou moins
rapprochées formant un maillage.
Causes :
Fatigue de la couche de roulement ou de la
totalité de la chaussée, due à une structure
insuffisante vis-à-vis du trafic supporté ou à une
portance insuffisante du sol.
Figure 10 Faïençage
Evolution :
Ouverture progressive des fissures, arrachement des matériaux et déformations

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Les Arrachement :
Nid de poule
Définition :
Désagrégation localisée du revêtement sur toute son
épaisseur formant des trous de forme généralement arrondie,
au contour bien défini, de taille et de profondeur variables. Les
trous peuvent être comblés par du rapiéçage temporaire.
Causes :
 Faiblesse ponctuelle de la fondation.
 Épaisseur insuffisante du revêtement. Figure 11 Nid de poule
 Chaussée fortement sollicitée par le trafic lourd.
Evolution :
 Augmentation en nombre et taille des trous.
 Ruine totale de la chaussée
Pelade :
Définition :
Arrachement par plaques de l’enrobé de la couche de surface.
Causes :
 Pour les enrobés :
 trop faible épaisseur de la couche de roulement
avec collage défectueux (absence ou insuffisance
de la couche d'accrochage) qui, sous l'action des
efforts horizontaux du trafic, se décolle du
support.
 Pour les enduits :
 mauvais collage au support,
 arrachements provoqués par le ressuage.
 surdosage de gravillons en première grille dans le
cas d'enduit superficiel pré gravillonné.
Figure 12 Pelade
Evolution :
Arrachement progressif de la couche de surface.

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Plumage :
Définition :
Etat d'un enduit dont la mosaïque est rendue non
jointive par départ de granulats.
Causes :
 sous dosage en liant d'un enduit superficiel ;
 mise en œuvre dans des conditions
atmosphériques défavorables : température trop
basse, pluie... ;
 utilisation de gravillons sales ;
 compactage insuffisant ; Figure 13 Plumage
 répandage de liant inadapté ;
 remise trop rapide sous circulation. Cette dégradation se rencontre souvent dans les
zones liquides ou ombragées. (Surdosage en liant nécessaire).
Evolution :
Arrachement progressif de la totalité des gravillons.
Les mouvements de matériaux :
Ressuage :
Définition :
Remontée de bitume à la surface du revêtement,
accentuée dans les pistes de roues.
Causes :

 Surdosage du bitume.
 Effet combiné de la température élevée du
revêtement et des sollicitations du trafic.
 Excès de liant d’accrochage
 Formulation d’enrobé inadaptée aux
sollicitations. Figure 14 Ressuage

Evolution :
Ces phénomènes sont aggravés par forte chaleur Sous circulation, l'ensemble de la
couche de roulement peut être arraché par les véhicules par collage aux pneumatiques
(pelade)

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2.2.3 Les dégradations des chaussées en béton de ciment :
Les dégradations les plus fréquemment rencontrées sur les chaussées rigides sont : les
fissures, les épaufrures, les décalages de joint.
Les fissurations :
On distingue deux groupes de fissures : d'un côté les
fissures longitudinales, transversales et obliques et de
l'autre les fissures en coin de dalle. Ce sont tous des
ruptures de dalle en deux morceaux, cependant les
fissures en coin correspondent à une intersection de la
fissure avec les bords de la dalle formant ainsi un
triangle dont les deux côtés de l'angle droit sont les
bords de la dalle.
Figure 15 Fissure transversale
Causes :
 Portance insuffisante (épaisseur trop faible de la dalle, résistance insuffisante du
béton à la traction …) ;
 Dégradation des conditions d'appui de la dalle (tassement ou érosion du sol de
fondation)
Evolutions :
On assiste à une ouverture de la fissure et à l'épaufrure des lèvres favorisant un départ de
matériaux et une infiltration d'eau dans le corps de chaussée. Par suite, les battements de
dalles provoqués par le trafic lourd entraînent en plus des rejets de pompage. Cette
ouverture est limitée pour le béton armé continu jusqu'à rupture des armatures. Il peut
aussi se produire une ramification de la fissure et les coins de dalles contigus à la fissure
peuvent se casser.
Les épaufrures :
Ce sont des fragments qui se sont détachés de la masse
du béton aux abords des joints ou des fissures.
Généralement cette dégradation affecte simplement une
partie de l'épaisseur de la dalle.
Causes :
 Joints bloqués (présence de matériaux
incompressibles) empêchant la dilatation
thermique et créant une compression en bordure, Figure 16 Les épaufrures
entraînant leur effritement.
 Existence de zones de faiblesse au niveau des joints.
 Résistance à la compression du béton insuffisante.
 Détérioration locale du béton par un sciage prématuré.
 Friction des lèvres des joints générée par les battements de dalles.

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Evolutions :
Les épaufrures deviennent de plus en plus nombreuses et larges et évoluent vers la
fragmentation en dalles de plus en plus petites. Elles sont aussi accompagnées d'un
affaissement de ces dalles et de départs de matériaux. On note enfin une accentuation
du phénomène par pénétration d'eau dans le corps de chaussée
Les décalages de joint (de dalles ou de fissure) :
Il s'agit d'une dénivellation verticale entre les deux
lèvres d'un joint de dalle ou de bord de fissure.
Causes :
 Erodabilité de la fondation.
 Mauvais transfert de charges au niveau des
joints transversaux.
 Portance et/ou la cohésion insuffisante du sol Figure 17 Décalage de joint
support entrainant un tassement différentiel.
 Mouvements de matériaux sous les deux bords du joint dus à un phénomène de
pompage, de retrait hydrique, à un mauvais drainage.
Evolutions :
Les décalages de joint induisent une modification des conditions de fonctionnement de
la dalle (transfert de charge) et à une altération de l'uni. Ils évoluent vers une épaufrure
des lèvres des joints ou des bords des fissures, des rejets de fine suite aux infiltrations
d'eau dans le corps de la chaussée, ainsi que vers une fissuration transversale ou oblique.
Le pompage :
Il s'agit de l'éjection de matériaux (eau, boue...) à la surface de la chaussée lors des
passages de véhicules lourds, au niveau des fissures ou des joints par suite de l'existence
de cavités sous les dalles.
Causes :
 Mauvais drainage de la chaussée.
 Manque de cohésion et la sensibilité à l'eau du
support.
 Dégradation des conditions d'appui de la dalle en
présence d'eau due aux sollicitations dynamiques (les
battements de dalles sous charge génèrent des
mouvements d'eau sous pression aux interfaces dalles-
fondation qui provoquent des remontées d'eau et de Figure 18 Pompage
fines à travers les joints ou les fissures).
Evolutions :

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Il évolue vers la formation de cavités dans les abouts de dalles. Ces cavités font que le
trafic lourd génère des battements de dalles qui accentuent les rejets de pompage. A
terme peuvent survenir la mise en escalier et la fissuration des dalles.

3 Technique de réparation des chaussées dégradées :


Au niveau international, un rapport de la banque mondiale indique qu’une réduction des
dépenses de réparation routière de 1 $ peut se traduire par une hausse de 2 ou 3$ du coût
d’exploitation des véhicules. Laisser une chaussé se dégradé hausse le coût de sa réparation,
d’où l’importance de la réparation ; aussi pour des raisons sociales. Il existe plusieurs
techniques de réparation utilisée pour les routes revêtues, non revêtues, et chaussés à base
de béton du ciment. Dans ce chapitre, on détaillera une de technique de réparation parmi le
plusieurs qui existent.
3.1 La Réparation du nid poule :
3.1.1 Réparation urgente :
La réparation urgente consiste à colmater le nid-de-poule à l’aide d’un enrobé à froid. Les
travaux de réparation sont réalisés rapidement de façon manuelle. La durée de vie de ce
type de réparation varie de quelques semaines à au plus deux ans, selon les conditions de
réalisation et le type de produit utilisé.
Contexte d’utilisation
Lorsqu’il y a urgence de réparer :

 un nid-de-poule d’un diamètre supérieur à 150 mm ou d’une profondeur supérieure


à 50 mm;
 toute défectuosité de la chaussée occasionnant un danger ou une déviation de la
trajectoire de conduite.
Matériel requis :

 Camionnette munie des équipements et des dispositifs de signalisation.


 Chalumeau (pour les travaux hivernaux).
 Pied-de-biche.
 Jet d’air ou souffleur à feuilles.
 Outillage (pelle, râteau, balai, etc.).
 Eau (pour l’utilisation d’enrobé réactif à l’eau).
 Plaque vibrante ou outil manuel de compactage (pilon).
Étapes de réalisation
 Installer une signalisation conforme aux normes en vigueur.
 Enlever la neige et la glace à l’aide du chalumeau (le cas échéant).
 Équarrir le pourtour de la cavité à l’aide du pied-de-biche et retirer toute particule
lâche.
 Nettoyer et assécher le nid-de-poule à l’aide du jet d’air ou du souffleur à feuilles.

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 À l’aide d’une pelle, au besoin, poser l’enrobé par couches de 50 mm d’épaisseur
maximum.
 Lors de l’utilisation d’un enrobé réactif à l’eau, ajouter l’eau jusqu’à saturation.
 Densifier l’enrobé à l’aide d’un pilon manuel, d’un compacteur vibrant ou des roues de
la camionnette.
 S’assurer d’avoir une dénivelée maximale de 5 mm avec le revêtement adjacent.
 Nettoyer la surface de la chaussée.

Figure 19 Les étapes de réalisation

3.1.2 Réparation temporaire :


La réparation temporaire consiste à colmater le nid-de-poule à l’aide d’un enrobé tiède
ou à chaud. Les travaux de réparation sont réalisés rapidement de façon manuelle ou à
l’aide d’un équipement spécialisé. La durée de vie de ce type de réparation est d’au plus
deux ans, selon les conditions de réalisation.
Contexte d’utilisation
Lorsque les conditions météorologiques ne permettent pas d’effectuer une réparation
permanente.
Matériel requis :

 Camionnette munie des équipements et des dispositifs de signalisation.


 Chalumeau (pour les travaux hivernaux).
 Marteau-piqueur avec lame tranchante, scie ou pied-de-biche.
 Jet d’air.
 Outillage (pelle, râteau, balai, etc.).
 Pulvérisateur pour liant d’accrochage.
 Benne ou remorque chauffée et isolée.
 Plaque vibrante ou rouleau compacteur de dimension appropriée.
Étapes de réalisation :

 Installer une signalisation conforme aux normes en vigueur.


 Enlever la neige et la glace à l’aide du chalumeau (le cas échéant).
 Équarrir le pourtour de la cavité à l’aide du marteau-piqueur, de la scie ou du
pied-de-biche et retirer toute particule lâche.
 Nettoyer et assécher le nid-de-poule par jet d’air.

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 Appliquer un liant d’accrochage sur toutes les surfaces de contact en enrobé (si la
température > 10 °C, à la hausse et sans pluie).
 Poser l’enrobé à l’aide d’une pelle ou directement à partir du camion, par couches de 50
mm d’épaisseur maximum (photo 2).
 Densifier l’enrobé à l’aide de la plaque ou du rouleau compacteur, selon les exigences en
vigueur (photo 3).
 S’assurer d’avoir une dénivelée maximale de 5 mm avec le revêtement adjacent.
 Nettoyer la surface de la chaussée.

Figure 20 Liant d'accrochage

3.2 La réparation de faïençages :


Technique de traitement traditionnelle des zones faïencées
Il faut adapter la technique de traitement et les dosages en liant et gravillons à la
dégradation ou la réparation à traiter Il est presque toujours nécessaire de disposer de 2
classes de gravillons : 4/6 et 6/10 ou 2/4 et 6/10 par exemple.
Les différentes opérations à réaliser sont :

 Délimiter sommairement sur la chaussée la zone à traiter


 Epandre une couche de gravillons 4/6 sur la partie faïencée à raison de 4 à 6 litres
par m².
On doit apercevoir la chaussée à travers les gravillons.
 Répandre le liant entre 1,5 et 2 kg d'émulsion à 65 % par m².
 Gravillonner au 4/6 ou 2/4, à raison de 5 à 6 litres par m². Eviter de faire rouler les
gravillons, ils doivent être jetés de façon à tomber verticalement.
 Balayer et ramener sur la partie traitée les gravillons roulants.
 Mettre en place la structure de l'enduit à l'aide d'un cylindre à jantes lisses par 2
passages en chaque point.
Technique de traitement de surface :
 Cas des enrobés denses à froid et des graves émulsions :
Opération identique à celle décrite précédemment.
 Cas des enrobés ouverts à froid :
Même technique avec un dosage à l'émulsion de 2Kg/m².

19
3.3 Traitement des ressuages :
Objectifs

Le traitement des ressuages vise à supprimer les effets néfastes de la présence de


l'excès de bitume à la surface de la chaussée.
Cet excès peut s'avérer être extrêmement dangereux pour la circulation par temps de
pluie (glissance). De plus, par journée très chaude le revêtement risque de s'arracher par
collage aux pneumatiques (pelade).
Interventions d'urgence :
L’intervention doit se faire dès l'apparition du ressuage de façon à profiter des qualités
d'origine du liant avant que celui-ci ne les perde par oxydation et départ des solvants
Technique de cloutage :
Le collage aux pneumatiques en période chaude peut être limité, voire évité, par
épandage de gravillons sans fines sur la chaussée. L'utilisation de sable fillérisé est
déconseillée.

 Choisir la grosseur des granulats en fonction de l'importance du film de liant sur


la chaussée.
 Les gravillons peuvent aller du 4/6 au 6/10, voire 10/14 pour les zones très
ressuantes.
 Par temps chaud, épandre les gravillons secs sur les parties ressuantes aux
dosages suivants :
4/6 : environ 5 litres/m²
6/10 : environ 6 litres/m²
10/14 : environ 8 litres/m²
 Enchâsser les gravillons à l'aide d'un cylindre lourd à jantes lisses.

3.4 La réparation des affaissements :


 On délimite la zone à réparer.
 On creuse jusqu’à atteindre un matériau sec et solide.
 On rebouche le trou avec un enrobé à froid compacté en une ou plusieurs
couches.

3.5 La réparation des fissurations :


La technique de colmatage :

 Technique valable pour les fissures superficielles et celle du corps de chaussée.


 Délimitation de la zone à réparer.
 Balayage de la zone à traiter
 Repandage de coulis bitumineux (mélange d’émulsion et de sable Dmax=6mm)

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4 Techniques de confortements des chaussées dégradées :
Le confortement d’une chaussée consiste généralement à lui apporter à sa partie supérieure
une (ou plusieurs) nouvelle(s) couche(s) de matériaux. Ceci est pour permettre la chaussée
de reprendre correctement les efforts dus au trafic.
Le confortement des chaussées peut multiplier par trois leur durée de vie en réduisant la
fissuration liée à la fatigue, à la réflexion, aux changements de températures et aux
tassements. Les fortes contraintes qui s’exercent sur la couche de roulement sont soulagées
et redistribuées grâce au confortement.

4.1 Principe d’un confortement :


Il est important de noter que le démanche expertise de réparation et confortement ne
diffère pas l’un de l’autre.

Figure 21 Principe d'un confortement

21
4.2 Etude de Confortement :
Le schéma recapture le démarche d’expertise :

Figure 22 Etude de confortement

22
Organigramme d’une Etude de renforcement

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Evaluation de la chaussée Valeur résiduelle
 Relevé des dégradations  Historique de la chaussée Type
de structure et conception.
Fissuration, Orniérage, Affaissement, ...
Entretien passé, quand et quoi.
Environnement, drainage, géométrie, ...
Trafic passé par période. Trafic à
 Mesures de déflexions et rayons venir.
de courbure  Valeur résiduelle

Déflectomètre ou poutre Benkelman Calcul du cumul des dommages :


𝐷 = 𝑁1𝑑1 + 𝑁2𝑑2 + ⋯
 Carottages et / ou sondages
 Autres Contrôle de cohérence (état de
chaussée vs dommage).
Géo radar
Valeur résiduelle → 1 − 𝐷.
Caractérisation en labo, module,
extraction, ... Détermine le patrimoine restant de
la structure. A comparer au trafic

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Conclusion

Ce travail nous a permet d’assimiler les types de dégradations des chaussées ainsi leurs
causes les plus probables, les moyens adéquats de prévention et comment proposer des
solutions fiables en cas d’intervention pour remédier à ces défauts.
L’expérience montre que les opérations de réparation et de renforcement de structures en
maçonnerie ne sont pas toujours couronnées de succès. Dans un certain nombre de cas, soit
les réparations ne tiennent pas, soit de nouveaux désordres apparaissent à proximité des
réparations, soit il se produit lors des travaux des dérapages dans les quantités et les coûts
et parfois même l’effondrement partiel ou total de la structure. Toutes ces déconvenues
sont, le plus souvent, dues à la faiblesse du diagnostic lors des études préliminaires et aussi à
la non mise en sécurité de l’ouvrage avant travaux.
A partir des différentes données d’expertise, un catalogue est suivi pour la réparation ou
confortement selon la conclusion tirée. Il est important de respecter la norme qui, en
générale, met les exigences aux matériaux à utiliser.
Les routes restent toujours dans tout le monde les engins économiques de n’importe quel
pays, et s’ils sont dégradés, une suite des études d’expertise sont recommandés pour rendre
la chaussée bien performante.

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