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Les apports potentiels d'Internet à la mission de l'expert-

comptable dans les petites entreprises


Philippe Chapellier
Dans Comptabilité Contrôle Audit 2003/2 (Tome 9), pages 171 à 187
Éditions Association Francophone de Comptabilité
ISSN 1262-2788
ISBN 2711734218
DOI 10.3917/cca.092.0171
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Philippe CuePrlurn
LES APPORIS POTENTET.S D'INTERNET À TA MISSION DE LEOERËCOMPIhBLE DANS LES PETITES ENTREPRISES

Les apports potentiels


d'Internet à la mission
de I'expert-comptable
d,ans les petites entreprises
Philippe CH.apEt I-IER

Rêsrmé AhstmcF How can the lfrernel coatdbale ta the


mîssîon of the chnrtercd sccountanl in smfr
Plusieurs études démontrent que I'informa-
don comptable est utile au dirigeant de petite wwt
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entreprise (PE). Mais les compétences comp- Seaeral studies show that accourcting data is
tables sont rarement suffisantes dans ce ayp. d. usefulfor the manager of a small business. But in
sûucnrre et iest à l'expert-comptable qu'in- tbis rype of stnrcnre ilte accounting abilities are
combe de fait la mission de diffilsion et d'inter- ofim innfficimt and h is mostly the chartered
accountant:s task n send out and interpra tbis
prétation de cene informacion. Cette panie du
data. Small business manageît are ofæn unsatis-
mavail de l'expert-comptable est souvent jugée
insatisfaisante par les dirigeants de PE. ftd 4 tbis part af the chartereà accountan{s
(certifed public accountant') work. The lrypo-
Lhypothèse étudiée dans cet article est
tbesis sruàied in this artich is that the Intema
qu'Imernet peut, sous cenaines conditions, être can, under certain conditions, ofn a new logical
porteur d'une nouvelle logique de fonctionne-
functioning in accountanti offices, whicb ioul/
ment des cabinets comptables susceptible de mahe the relationsltip betwesn the accountant
n déproblématiser o la reladon entre I'expert- and bis client, tbe manager af the cornpany
comptable et son client dirigeant de PE. easier and rnore fficient

(orrespondonce Philippe CrnpsturR


CREGO - Université de Montoellier 2
IUT de Montpellier
Département informatique
99, rue d'Occitanie
34296 Montpellier Cedex 5
chapellier@iutmontp. univ-montp2.fr

CoMprABILrrÉ - CoNrRôLE -Auorr /Tome 9 -Volume 2 -novembre 2003 (p. 17I t187)
Philiooe Csapstupn
LES AI'PORIS POTENTTEIS D'INTERNET À TA MISSIdN DE LDOERT-COMPTABLE DANS LES PETITES ENTREPRISES
t72
Introduction
La littérature avance souvent I'existence dans les petites entreprises (PE) d'une vision réducrrice du
système de données comptables (SDC) orientée principalement vers la production des documents
obligatoires, dans des délais longs et dans le seul but de satisfaire aux obligations imposées par I'admi-
nistration fiscale. Pour prendre leurs décisions, les chefs de PE auraient essendellement recours à leurs
jugements, intuidons et expériences (Fallery 1983; Simon, 1987).Ils utiliseraient, pour communi-
quer, les médias les plus informels (Minrzberg, 1990.1) et géreraient le plus souvent leur affaire sans
autre système d'information de gestion que celui constitué par quelques données comptables qu'ils
jugent essendelles (Dupuy, 1987). Mais la faible utilisation de I'information comptable dans les PE ne
résulte pas systématiquement d'un choix. Elle peut aussi être liée au fait que le dirigeant n ait pas
toures les clés pour tirer profit de la valeur potentielle de cette information ou au fait que les infor-
mations comptables utiles ne soienr pas présenres dans son enrreprise au bon moment. Les enjeux
sont imponanrs car si le taux de création de PE reste à ce jour significatifi, leur taux de mortalité est
lui aussi particulièrement élevé et les problèmes de gestion constituent, semble-t-il, la cause prédomi-
nante de leurs déâillances (Graham, 1994). Mac-Mahon (1999) démontre ainsi que la faiblesse du
système d'information comptable est un facteur explicatif des problèmes de financement des PME
en croissance.
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Lob.jectif de la première partie de cet ardcle est de montrer que des besoins pas toujours satisfaits
n problématisent n la relation entre l'expert'comptable et le dirigeant de PE. Il apparaît en effet qu une
grande majorité des dirigeants de PE utilise, dans une certaine mesure, les données comptables à des
fins de gestion. A-ffirmer que les PE disposent tou.iours de SDC rudimentaires et que l'utilisation des
données comptables dans ce type d'entreprise reste immanquablement très faible serait quelque peu
excessif (Fernandez, Picory et Rowe, 1994 Chapellier, 1996-I; Lavigne, 2002). Mais la plupart de
ces PE ne disposent pas de service comptable interne capable de produire et d'interpréter ces données.
C'esr donc à l'expert-comptable que revient la mission de production, d'analyse et de diffirsion de
ceme information. Cette idée semble partagée par de nombreux dirigeants de PE. Une enquête réa[i-
sée auprès de 501 chefs d'entreprises (OEC, 1990) révèle en effet quune forte majorité d'entre eux
souhaite que les experts-comptables développent dans leurs entreprises des missions d'analyse de
gestion et de mise en place de tableaux de bord économiques et financiers. Le dialogue et le conseil
sont les premiers services attendus par les clients des experts-comptables. Cene attente s'expliquerait
par le fait que I'environnement dans lequel se trouve l'artisan, le commerçant ou le petit industriel est
souvenr considéré par lui comme < quasi désertique ,, et cela induirait la recherche d'un n compa-
gnonnage ) avec une personne qui puisse lui apporter des conseils. Mais les experts-comptables, bien
que conscients du besoin, ne parviennent pas toujours à le satisfaire. Plusieurs études démontrent en
effet que la mission des expens-comptables dans les PE reste pour I'instant éloignée des attentes des
dirigeants (Bajan-Banasz ak, 1993 ; Chapellier, 1994). Ces besoins pas toujours satisfaits perturbent la
relation entre I'expen-comptable et son client.
La seconde panie de cet ardcle a pour but de déterminer dans quelle mesure et sous quelles condi-
tions les technologies d'Internet peuvent être porteuses de nouveaux schémas relationnels et de
nouveaux modes opératoires, susceptibles de répondre aux insatisfactions précédemment évoquées.
Plusieurs travaux réalisés sur le thème des technologies de l'information confirment que celles-ci
présentent potentiellement des avantages pour la PME (Raymond et al., 1994) et qu'elles peuvent être

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Philiooe Csapsu-trn
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source de performances (Torrès, 1998). Il s'agira tout d'abord de repérer les apports potendels de
I'usage d'Internet à la mission de l'expert-comptable dans les PE et de déterminer en quoi ces apports
sont susceptibles de n déproblématiser ,l la relation entre le professionnel comptable et son client. Il
s'agira ensuite de souligner que de nombreux freins à l'usage d'Internet dans le cadre de cette relation
subsistent et que, malgré des apports potentiels significatifs, cet outil n appone pas une réponse à l'en-
semble des problèmes évoqués et peut même parfois en créer de nouveaux.

ilffi- Des besoins pas toujours satisfaia ( problématisent >>

la relation entre I'expert-comptable et le diriçant de PE


Plusieurs études démontrent que l'information compmble peut, sous ceftaines condidons, être utile
au dirigeant de PE. La question devient alors: à qui incombe la tâche de mise à disposition et de
n décryptage , de ceme informadon ? Les compétences comptables sont rarement présentes dans les
PE; c'est donc à I'expert-comptable que cette mission revient. Il apparaît toutefois, à la lecture de
plusieurs enquêtes réalisées sur le thème, que jusqu à présent, cette partie du ravail de l'expert-comp-
table reste souvent marginale.
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T'"Ï- : Lutilité de I'information comptable pour le firigeant de PE
La comptabilité serait mal adaptée aux besoins des dirigeants de PE pour deux raisons essendelles. La
première concerne les difficultés du couplage entre d'une part des processus décisionnels peu ou pas
structurés et, d'autre part, I'usage d'outils structurants par nature. La seconde est liée au fait que les
outils de formalisation précédemment évoqués sous-tendent des types de modèles de gestion bien
srructurés. Leur vocation initiale serait donc celle d'une utilisation par des décideurs situés dans des
environnements relativement stables et générateurs d'événements plutôt répétitifs. Or, les PE relèvent
le plus souvent d'une logique du petit nombre d'événements, nécessairement peu répétitifs, peu régu-
liers (Dupuy, 1987).
Il difficile d'avancer a priori des hypothèses précises en la matière. Le bilan des recherches empi-
est
riques réalisées sur le thème aboutit en effet à des conclusions assez nuancées. Les résultats souvent
partiels, parfois contradictoires, n'apportent pas de connaissances cumulatives et généralisables. Pour
autant, peu d'études confirment I'hypothèse de la o non-utilisation absolue u des données comptables
dans les PE. Elles révèlent le plus souvent l'existence d'une tendance certes limitée, mais globale et
objecdve au renforcement de [a production des données comptables. Ces travaux soulignent que si
certains dirigeants de PE ont un comportement que l'on pourrait effectivement qualifier de passif face
à la comptabilité, d'autres, en revanche, disposent de SDC assez complexes et utilisent les informa-
tions comptables. Lexistence dans les PE d'une culture générant une vision réductrice du SDC, orien-
tée principalement vers la production des documents obligatoires, dans des délais longs et dans le seul
but de satisfaire aux obligations imposées par l'administration fiscale, serait ûnalement rarement véri-
fiée (Holmes et Nicholls, 1988, 1989 ; Gasse, 1989 ; Charry l99l ; Chapellier, 1996-2).
La littérature tend donc à démontrer que, sous certaines conditions, les informations comptables
sont utiles aux dirigeants de PE. Certes les SDC présents dans les PE sont souvent moins complexes
que ceux présents dans les grandes. Les pratiques observées restent à ce titre spécifiques à la PE. Il ne

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Philipoe CHAPEIUER
LES AI'PORTS POTENTIEIS D'INTERNET À IA MISSIdN DE LEXPERT-COMPTABLE DANS LES PETITES ENTREPzuSES
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serait d'ailleurs pas peftinent de fournir aux dirigeants de PE les qystèmes sophisdqués dont disposent
les grandes. Ces oudls seraient inadaptés, incompris donc inutilisés (Marchesnay,1982). La relative
simplicité des SDC mis en place dans les PE ne révèle en rien une hostilité de principe des dirigeanm
vis-à-vis des données comptables. Cela démontre en revanche qu ils ont besoin d'un SDC différencié,
adapté à leurs besoins et compréhensible par eux.

ii.!â' Le rôle déterminant de l'enpert-çsmptahle da.s la diffirsion


et I'analyse de l'information comptable dars les PE
Une enquête réalisée, par entretien direct, dans le cadre d'une thèse de doctorat (Chapellier, 1994),
auprès d'un échandllon de 113 dirigeants de PME juridiquement indépendantes, a mis en avant que
les facteurs de contingence qui expliquent le mieux le degré d'utilisation des données comptables dans
les PME sont le type de formation du dirigeant, les conditions d'élaboration (en termes de délai et de
fréquence) de ces données et I'implication de l'expert-comptable. Or, ce dernier a un pouvoir d'action
sur chacune de ces variables.
Létude démontre en effet tout d'abord que les dirigeants disposant d'une formation de rype
gestionnaire utilisent les données comptables plus fréquemment, plus intensément et dans des situa-
tions plus diverses. Seuls 12,5 7o des dirigeants o gestionnaires, (contre 43,2I o/o pour les ( non-
gestionnaires ,) ont un degré d'utilisation jugé faible. Une sorte de normalisation des pratiques par la
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formation semble ici apparaître. Les dirigeants qui n connaissento les données comptables, qui ont
appris comment, pourquoi et dans quelles circonstances elles peuvent être utiles, s'en servent plus que
les autres. Il est de fait possible d'envisager que certains dirigeants de PE ne les udlisent pas, non parce
que celles-ci sont inutiles, mais parce qu'ils ne parviennent pas à les lire. Quand les compétences
comptables n'existent pas dans la petite entreprise, l'expen-comptable devrait tenir un rôle pédago-
gique fort et aider les dirigeants à acquérir une culture minimale en gesdon leur permettant d'appré-
cier la valeur de I'information comptable dans la prise de décision.
Létude relève ensuite que le degré d'utilisation des informations comptables par le dirigeant de PE
varie en fonction du délai et de la fréquence de production des données. Les données comptables,
mises à la disposition des dirigeants de PE dans de bonnes conditions de délai et de fréquence, sont le
plus souvent utilisées et peuvent donc être considérées comme des informations utiles du point de vue
du dirigeant. Les condidons d'élaboration et de diffirsion des données comptables ( problénratisent ,
à I'heure actuelle la relation entre les deux acteurs. La lenteur de l'élaboration des donrrées et la
faiblesse de la fréquence des diffirsions font partie des critiques récurrentes formulées à l'en. ntre des
professionnels comptables (Marzet, 1991). Si les experts-comptables parvenaient à améli rer leurs
prestations sur ces points, la perception des dirigeants de PE à l'égard de l'information c,,rnptable
pourrait évoluer.
Létude révèle enfin que le degré d'implication du comptable externe est significativement associé
aux pratiques comptables du chef de PE. Les dirigeants assistés d'experts-comptables impliqués en
matière de gestion utilisent plus fréquemment et plus intensément les informations comptables que
les autres. IJimplication de l'expert-comptable en matière de gestion répond donc à un besoin du diri-
geant de PE. Certes les attentes sont rarement clairement exprimées. C'est à l'expert-compr,rble de
savoir les identifier et de montrer au dirigeant l'apport potentiel de valeur qu'il est suscepdble .te géné-
rer. Les études réalisées jusqu'alors révèlent toutefois que cette mission de conseil en gestion ,ie à ce '
jour souvent marginale.

CoMr/mBf l-rrÉ - CoNlrôrs - Auorr / Tome 9 - Volume 2 - novembre 2003 6. L7 1 à 1 87)


Philiooe Ct{,rrlnt t tnR
LES APPORTS POTENTIETS D'INTERNET À I.A MISSIdN DE LEXPERT.COMPIABLE DANS LES PETITES ENTREPRISES
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l,r$;.. , La mission traditionnelle de l'expert-comptable domine,


la mission de conseil en gestion reste souvent marginale
Dans les années 1980 déjà, la limérature sur le thème abondait : n Les missions de l'expert-comptable :
défis et perspecrives n,42" congrès de I'OEC (1987), n Le conseil aux PMI: une opportunité pour les
experrs-comprables, (Cantegreil, 1988), n Le système d'information de l'entreprise: le rôle de l'ex-
pert-comptable r,43" congrès de I'OEC (1988), u Système d'information comptable, une stratégie de
reconquête n (Loeb, 1988), n Expert-comptable, expert-conseil: nouvelle image ou nouveau mirage?,
(Baumgartner, 1989), n Entrepreneur and accountant: a partnership for success o (Potts, 1989), < The
small business-CPA interface (Gobeli et Seville, 1989) sont autant d'articles scientifiques, de revues
"
comptables professionnelles ou de congrès, révélateurs d'un mouvement profond et complexe préco-
nisant un accroissement des conseils fournis par les experrs-comptables aux dirigeants de PE.
Mais la décennie 1990 n'a semble-t-il pas vu sensiblement &oluer les pratiques en la matière: un
ravail de Bajan-Banaszak (1993) indiquait que les missions de conseil représentaient 9 o/o du temps
passé sur les dossiers par les collaborateurs. [Jne étude réalisée auprès de 113 dirigeants de PME par
enrretien direct (Chapellier, 1994) démontre que I'expert-comptable intervient intensément en
matière juridique, sociale, fiscale et pour l'élaboration des documents comptables définitifs et inter-
médiaires mais raremenr en matière de gestion de trésorerie, de gestion des coûts, pour la mise en
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place et la tenue d'un tableau de bord, en matière de conseil financier, pour la gestion des embauches
et des licenciemenrs ou pour la mise en place et la gestion du système informatique. Au totù,76 o/o
des ll3 dirigeants de PME interrogés estiment disposer d'un expert-comptable faiblement ou très
faiblement impliqué en matière de gestion.
Il est toutefois difficile d'être rotalement catégorique sur la question, car, tout d'abord, on peut
considérer qu'à travers leurs missions traditionnelles, les experts-comptables sont des conseils systé-
mariques. Ces derniers sont souvent amenés à discuter avec leurs clients de problèmes qui se posent à
eux et, la plupan du temps, ces interventions ne sont pas facturées et n apparaissent pas dans les statis-
tiques. Ensuite, I'ensemble des études réalisées révèle que le degré d'implication des experts-comp-
tables dans les pratiques de gesdon de leurs clients varie d'un cabinet d'expenise à l'autre mais aussi,
au sein d'un même cabinet, d'une entreprise cliente à I'autre et d'un collaborateur à l'autre. La vision
d'un expert-comptable systématiquement peu impliqué dans la gestion des entreprises qui composent
sa clientèle ne correspond pas à la réalité de toutes les situations observées. Il semble mdgré tout, en
règle générale, que les missions traditionnelles dominent et que I'activité de conseil reste marginale.
Pourquoi ? Plusieurs auteurs sont parvenus à identifier un cemain nombre de freins qui semblent
aujourd'hui limiter le développement de ce type de mission.
Tout d'abord, I'acrivité de conseil suppose une logique d'approche diftrente de la logique domi-
nanre à I'heure actuelle en comptabilité (Grenier, 1990). Les systèmes d'information doivent, pour
être efficaces, prendre en considération les besoins de I'utilisateur final. Il ne s'agit pas de fournir une
information standardisée répondant à des besoins prédéfinis ou réglementés, mais de satisfaire une
demande qui s'exprime dans le contexte spécifique de la prise de décision, ce qui suppose la prise en
considération de besoins en information difftrenciés, contingents et évolutifs. Lexpert-comptable
doit donc posséder une parfaite connaissance de I'organisation (Dupuy, 1990). La démarche de pres-
tation de services devra être adaptée au profil du dirigeant (Marchesnay, 1992; Chapellier, 1997).
Lordre des experts-compables ( 19S9) reconnaissait, lors de son 44'congrès, que u l'utilisation interne

CoMrrreBû:rÉ - Corvrnôrr, - Auon / Tome 9 - Volume 2 - novembre 2003 b. I 71 à 187)


Philiooe CHAIEUIER
LES APPORTS POTENTIEIS D'INTERNET À I..A, MISSIC'N DE LEXPERT-COMPIABLE DANS LF'S PETITES EN
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des données comptables est si dépendante des spécificités de I'entreprise qu'elle réclame bi.
cequi est âit aujourd'hui ,. il ne s'agit donc plus seulement de produire des comptes et de
événements de manière historique. Une mutation dans la manière de percevoir les entr.-
naître. Il faut aller au-devant des événements, établir des prévisions, s'invesdr davantage dar'
prises et leurs seceurs d'activités (Bajan-Banas T;.k, 199 3).

Mais l'exercice de ces compétences doit s'appuyer sur une disponibilité suffisante du
La modification des qystèmes d'information de gestion demande beaucoup de réflexion et
persuasion. Elle constitue donc une tâche mès lourde (Dupuy, 1990). Se pose alors le pi
cofrt de ces prestations. Le débat renvoie ici au très difficile problème, par ailleurs discur
(1987), de la confrontation des avantages et des coûts du qFstème d'information. I-es ré-sr-:
nus lors d'une précédente enquête (Chapellier,1994) révèlent que seuls 7 o/o des dirigc,
accepteraient de payer à I'expert-comptable plus d'honoraires pour plus de conseils... ,,

considérations peut conduire logiquement le comptable à estimer que, s'agissanr au rno,


il n est pas ( udle n de procéder à un dépassement substantiel du modèle comptable...
Il apparaît au total
qu évoluer vers un comportement centré sur la demande, afin de ,, s
attentes spécifiques des dirigeants, se heurte, dans la profession comptable, à des obstar.. s

psychologiques, techniques et financiers. Ce n'est pas tant I'acceptation de cetre problérnar t


en cause mais sa mise en æuvre: de quels oudls doivent disposer les cabinets et quelle (1
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L

doivent-ils mettre en æuvre pour placer sans relâche l'écoute des clienrs er la satisfrcn,
besoins au centre de leurs pratiques professionnelles ?

Lobjectif de la seconde partie est de déterminer dans quelle mesure et sous quelles con.
port des technologies d'Internet peut permertre aux experts-comptables de dépasser ct^ t.
Internet pourrait profondément modifier les pratiques dans les cabinets. Il s'agit donc d". n
quoi Internet peut être porteur d'une nouvelle logique de foncdonnement des cabines su, :e
u déproblématiser > la relation entre I'expen-comptable et son client.

ffiffi fnternet peuÈil < déproblématiser > la relation


entre I'expert-comptable et le dirigeant de PE?
Un système d'information est un ensemble organisé de ressources (marériels, logicielr.. "St

données, procédures) permettant d'acquérir, traiter, stocker, communiquer des informat;, es


organisations (Reix, 2002). Tous les processus identifiés dans cette définirion au suier dc i )n
(son obtention, son traitement, son stockage et sa diffi"rsion) sont susceptibles d'i6s ernt:i es
technologies d'Internet. Or la première partie de ce travail met en avant que le système ci r )n
du dirigeant de PE est en partie comptable et qu'une part significarive des donnée: es
alimentant ce système est fournie par I'expert-comptable. Il s'agira dans un premier temr er
de repérer les apports potentiels de I'usage d'Internet à la mission de I'expen-comptable.i,:
de déterminer en quoi ces apports sont susceptibles de n déproblémadsep la relation ent s-
sionnel comptable et son client. Il s'agira ensuite de souligner que des obstacles à I'usag.
dans le cadre de certe relation subsistent et que, malgré des apports potentiels signifrst, rir
n apporte pas une solution à l'ensemble des problèmes précédemment soulevés.

CoMlrIABn-rrÉ - CoNrRôLE - Auorr / Tome 9 - Volume 2 - novembre 2003 (p. 17 1 à lW


Philiooe CHeppnrrn
LES AI'PORTS POTENTEIS D'INTERNET À TÀ MISSIC'N DE f DOERT-COMPIABLE DANS LES PETITES ENTREPRISES
L77

f,;[i;1,,,.1 Les apports potentiels d'Internet à la mission


de I'upert-comptable dans les PE
David (1998) propose d'étudier les outils de gestion en utilisant une grille de lecture à deux dimen-
sions: les relations et les connaissances. Certains outils sont orientés vers les relations entre acteurs,
d'autres traitent en priorité des connaissances et des inforrnations, d'autres enfin sont mixtes. Il défi-
nit les relations comme u les différents types de contacts et de connexions, formels ou informels,
directs ou non, qui existent entre des acteurs ou des groupes d'acteurs > et les connaissances comme
o I'ensemble des informations, représentations élaborées, transmises, mémorisées par tout ou partie de
I'organisation , (David, 1996). Cette segmentation semble bien adaptée à notre problématique dans
la mesure oir les critiques les plus vives adressées aux experts-comptables par les dirigeants de PE
concernent ces detx dimensions. Elles portent en effet à la fois sur le manque de disponibilité et d'ac-
cessibilité de l'expert-comptable (la dimension relationnelle) et sur la qualité (en termes de délai, de
fréquence et de diversité) de l'élaboration et de la transmission des données comptables (la dimension
informationnelle). Lobjectif de cette partie consiste à tenter de repérer les apports potentiels
d'Internet sur chacun de ces deux axes.

,i;Iii"'"- LEs AppoRTS IoTENTIELS D'INTERNET suR tA DIMENSIoN


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REIATIONNELLE
Les études empiriques réalisées sur le thème des attentes des dirigeants de PE en matière de commu-
nication révèlent l'importance qu ils accordent à la communication en face à face, au contact. Ce type
de relation leur permet d'une part de n lire , les expressions du visage, le ton de la voix, les gestes et,
d'aurre parr, de pratiquer un échange d'information en temps réel. Aurrement dit, pour acquérir de
l'information, les dirigeants sonr principalement à la recherche de méthodes de communication
permettant une approche à la fois relationnelle et simultanée plutôt qu'ordonnée et séquentielle
(Stewart, 7967 ; Minzberg, 1972, 1990.2). Ce constat peut s'expliquer, dans une perspective inter-
actionniste de la communication, par le fait que les relations entre I'expert-comptable et le dirigeant
de PE relèvent de n situations complexes durables dans lesquelles on ne peut concevoir l'échange
comme une "one shot operation'. Si échange il y a, celui-ci relève notamment de la négociation, de la
consûucdon de légidmiré, ou bien encore de la recherche d'une vision partagée o (Giordano, 1998).
La question qui se pose alors est celle de la capacité d'Internet en général, et de la messagerie électro-
nique plus particulièrement, à prendre en charge la richesse de la communication requise par la
complexité des échanges entre les deux acteurs.
Plusieurs études s'appuienr sur la théorie de la richesse des médias pour évaluer la capacité de la
communication électronique à transmettre de I'information et à faciliter le panage du sens (Guilloux
et a1.,2000; Sproull et Kiesler, 1991). La théorie de la richesse des médias (Daft et Lengel, 1986)
analyse les médias en fonction de leur capacité à communiquer l'équivoque. Léquivoque peut se défi-
nir ainsi: < Ircformation tbat is cbar and specifc anà that generally leads to a single, uniform interpreta-
tion by users, is considzred unequiuocal. Inforrnation that lzruds itself to dffirent and perhaps conflicting
interpretations about work context, is corcsidered eqwiuocal inforunation. > (Daft et Macintosh, I 98 1) . Les
médias sont ainsi présentés sur un continuum de faible à forte richesse: les documents non personna-
lisés, les documents adressés, le téléphone, l'entretien en face à face (Daft et Lengel, 1986). Le cour-
rier électronique devrait a priori constituer un média pauvre à cause du mode asynchrone de la

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Philiooe CHAPEÉIrR
LES APPORTS POTENTIET.S D'INTERNET À TJ. MISSIC'N DE |EXPERT-COMITIABLE DANS LES PETITES ENTREPRISES
178
communication, de la faiblesse des signaux verbaux (intonation de la voix) et non verbaux (mimiques,
espaces interindividuels, postures physiques, etc.) (Chesebro, 1985 ; Barillot, 1998).

Une étude portant sur I'analyse de 252 messages échangés par quatre enseignants-chercheurs
pendant les dix mois d'un projet de recherche (Guilloux, Gauzente, Kalika, 2000) démontre pourtant
que les courriers électroniques autorisent autre chose que la simple communication de contenu à un
niveau élémentaire. Les auteurs relèvent tout d'abord, à propos du registre du vocabulaire, que l'e-mail
n'appauvrit pas la communication, que les proragonistes ne contraignent pas et ne simplifient pas leur
expression. Ils expliquent ensuite que, sur le corpus de courriers, on retrouve à plusieurs reprises des
éléments de méta-communication. La méta-communication est un concept qui permet de distinguer
deux phénomènes: la communication d'information, de contenu, et la communication portant sur la
manière dont I'interlocuteur doit comprendre l'information communiquée (par exemple, ceci est un
ordre, ou encore, je plaisantais) (\Varzalvick, Beavin etJackson, 1972). Sproull et Kiesler (1991) et
Mackay (1988) affirment par ailleurs que les communications électroniques peuvent être utilisées dans
un but de uavail mais aussi de développement des relations interpersonnelles. Cela démontre la variété
des interactions possibles grâce à un média pourtant considéré comme pauvre (Finholt et Sproull,
1990) et semble signifier que n l'équivoque ) peut être levée indépendamment du média lui-même.
De fait, les chercheurs sont de plus en plus nombretx à remettre en cause la théorie de la richesse
des médias. Cette théorie ne considère pas les acteurs comme parde intégrante de la communication
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(Giordano, 1995, l99B), elle définit la capacité des médias à supporter une certaine richesse de
communication ex ante, sans tenir compre du conrexre particulier ni des relations sociales entre les
acteurs (Houzé, 2000). Or, la richesse du média est une propriété émergente (FuIk et al.,1990 ; Lee,
1994 ; Carlson et Zmud, 1994) qui résulte d'une interaction entre le média de communication utilisé
er son contexte organisationnel (influence des aurres individus, des normes sociales et des facteurs
situationnels tels que l'accessibilité au média, la simplicité d'utilisation ou la certitude d'aneindre le
destinataire).
La plupart des études révèlent donc que I'usage de la messagerie électronique n'est pas une entrave
à une communication riche et variée. Ce média est efficace si les diftrents acteurs respectent les règles
du jeu, s'ils s'engagent à aller chercher les messages régulièrement dans leurs boîtes aux lettres et à
répondre de manière quasiment instantanée (Chanal, 2000). Ce qui impone, c'est le sérierx dans I'uti-
lisation d'un média (Fulk et al., 1990). La richesse de la communicarion d'un ouril est alors fondée sur
le comportement social et la disponibilité allouée dans son utilisation (Guilloux et a1.,2000). Lusage
de la messagerie électronique peut faciliter la relation entre l'expert-comptable et son client. Il permet
des échanges en temps quasi réel er assure une condnuité des < contacts ) entre les épisodes de copré-
sence. Le dirigeant pose sa question à I'expert-comptable ; celui-ci, à des moments qui lui conviennent,
consulte sa messagerie, fait les recherches udles et rédige la réponse. Si I'expert-comptable répond dans
un délai raisonnable, le dirigeant aura moins la sensation d'un manque de disponibilité et d'accessibi-
lité lié à la difficulté de le rencontrer en face à face ou de le joindre au téléphone.

r.ilffii. . LES A?PoRTS PoTENTIELS D,INTERNET SUR LA DIMENSIoN


INFORMATIONNELLE
Les recherches existant sur le thème du travail des dirigeants montrent que ceux-ci sont totalement
absorbés par leur entreprise et qu ils n'arrêtent pratiquement jamais de penser à leur activité profes-
sionnelle (Gasse, 1987). Boyd et Gumpert (19B3) relèvent, dans une étude menée auprès de quatre

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Philippe Cuanru-ren
LES APPORTS POTENTIETS D'INTERNETÀ TA MISSION DE T]EXPERLCOMPIABLE DANS LES PETITES ENTREPRISES
179
cent cinquante dirigeants, que 60 %o d'entre eux travaillent plus de cinquante heures par semaine et
près de 25 o/o plus de soixante heures. Ils notent que près des deux tiers travaillent tous les soirs de la
semaine et que 55 o/o y consacrent leur samedi. Ces caractéristiques du uavail du dirigeant impliquent
un accès immédiat et à toute heure aux informations utiles à la prise de décision. Internet peut facili-
ter cette mise à disposition. Si I'Intranet du cabinet est connecté à celui du client, celui-ci pourra accé-
der arx informations comptables de son entreprise quand il le veut, d'où il le veut. Il pourra suivre
I'avancement de son dossier et réagir à tout moment si nécessaire. Plusieurs érudes ont relevé les
heures inhabituelles d'utilisation de la messagerie pour envoyer et récepdonner les messages de travail
(Sproull et Kiesler, 1991 ; Guilloux et al., 2000). Cela pourrait donner une valeur supplémentaire à
l'information comptable.
De son côté, I'expert-comptable bénéficie avec Internet d'une base de données offrant un contenu
informationnel à forte valeur ajoutée. Les textes publiés par les autorités réglementaires, les conven-
tions collectives de toutes les professions, des guides pratiques, des formulaires officiels, des bases de
connaissances spécifiques sont accessibles sur Internet. Une étude menée au Québec auprès de 147
petits cabinets comptables sur le thème des apports potentiels d'Internet confirme que cette base
informationnelle (documentation officielle, base d'expertises et de connaissances en ligne) est très
largement utilisée au sein des cabinets (Yézina et Fortin, 2002).Il est de même possible d'obtenir sur
certains sites I'avis d'experts sur des problèmes rencontrés dans I'exercice de la profession ou d'organi-
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ser des forums pour faciliter les échanges entre confrères. Les collaborateurs sont plus autonomes, ils
peuvenr aller chercher l'informarion directement sur le site de telle ou telle administration et répondre
à la question du client beaucoup plus rapidement qu'avec des versions papier souvent anciennes et
volumineuses otr l'information est difficile à trouver. Cet usage permet de diffuser en temps réel des
informations ciblées à chaque client.
Le courrier électronique offre en outre une possibilité simple d'archiver les messages et de les
retrouver à partir de n'importe quel mot ou morceau de mot qu ils contiennent (expéditeur, objet,
texte, etc.). Plusieurs études ont démontré que l'accès à I'historique des messages enregistrés sur les
ordinateurs a des impacts positifs sur la prise de décision, l'engagement et la mémoire organisation-
nelle (Culnan et Markus, 1987 ; Sproull et Kiesler, 1991). Internet offre par ailleurs la possibilité de
transmettre des n documenrc attachés u. Cette fonction pourrait accroître la qualité de service grâce,
par exemple, à la télétransmission de bulletins de salaires en pièces jointes à un e-mail qui permetuait
au client de visualiser instantanément le résultat du ravail effectué au cabinet et d'apponer si néces-
saire des corrections ou des instructions complémentaires. Cet oudl peut également servir de support
au travail de groupe grâce au multi-adressage (Markus, 1994).IJadressage muldple permet une large
diffirsion mais aussi la transparence de I'informadon. Il pourrait permettre par exemple la création
d'un agenda des obligations fiscdes et sociales avec des messages d'avertissement des échéances. Plutôt
que de téléphoner à chaque client pour lui rappeler une échéance, on envoie un e-mail groupé (n plus
que deux jours pour payer IaTVA o). Lapport de valeur est là encore évident.
Au total, les apports potentiels d'Internet pour la mission de l'expert-comptable dans les PE sont
multiples. Il favorise le partage de I'information et facilite la communication. Il devrait permettre de
mieux ravailler ensemble (messagerie électronique, accès à des bases de données partagées que les
personnes autorisées peuvent consulter et/ou modifier à tout moment). Le client peut par exemple
visualiser instantanément le résultat du travail effectué au cabinet et apporter si nécessaire en temps
réel des corrections ou des instructions complémenraires. Internet devrait permertre une réducdon du

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Philiooe CnelpLLtrn
LES AIPORTS POTENTETS D'INTERNET À LA MISSIC'N DE LEXPERICOMPTABLE DANS LES PETITES ENTREPRISES
180
remps consacré dans les cabinets à l'accomplissement de tâches techniques, qu'il s'agisse de formalités
administratives ou de saisie comptable. De plus en plus d'administrations nationales ou locales offrent
norarnment la possibilité d'accomplir les démarches par Internet. La profession comptable s'est dotée
d'un portail télédéclaratif n jedeclare.com o conduisant à une dématérialisation généralisée des décla-
rations. Le Conseil supérieur de I'ordre a par ailleurs signé avec plusieurs banques un protocole d'ac-
cord national destiné à organiser le téléchargement et la saisie automatique des données bancaires des
clients. Les collaborateurs se verront ainsi libérés des tâches à faible valeur ajoutée et disposeront de
plus de temps pour mieux répondre aux attentes de leurs clients. Lusage de ces technologies pourrait
aussi déboucher sur un sentiment de valorisation des collaborateurs qui verraient la qualification de
leurs râches augmenter. Les appons potentiels sont donc nombreux et significatifs. IJusage d'Internet
peut en ce sens être porteur d'une nouvelle logique de fonctionnement des cabinets susceptible de
n déproblématiser ) la relation entre l'expert-comptable et son client. Pourtant, le développement de
cet usage ne semble pas aussi rapide que les avantages théoriques pourraient le laisser penser. Les prin-
cipaux obstacles se situent au niveau technique et au niveau organisationnel.

ffift|i. .' Les freins à I'adoption dlnternet dans la relation


entre l'expert-comptable et le dirigeant de PE
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Les freins à I'utilisation d'Internet relèvent de deux contraintes majeures: les contraintes techniques et
les contraintes organisationnelles.

,, ,IÆ|1r,, ' DEs coNTRAINTEs TECHNIeuES À ru:ru-tsATloN D'INTERNET


La première des limites concerne la confiance en I'outil. Le problème de la sécurité est souvent évoqué
par les experts-comptables. Le système d'information du cabinet peut être victime de pannes ou
d'attaques extérieures. La négligence, les erreurs, la fraude, le sabotage, les accidents sont autant de
risques freinant l'implantation et l'utilisation d'Internet. Certes, il existe des protections efficaces
(cryptage, pare-feu, anti-virus, formations, etc.) mais le risque zéro riexiste pâs et en cas de prcl''lèmes
(accessibilité des données comptables à des personnes non autorisées, falsiûcadon eu als{1a1;rrn des
données), les conséquences seraient forcément très importantes.
Le système est par ailleurs perçu comme inapproprié pour la diffirsion d'informations déli. es ou
privées. Les informations confidentielles passent plutôt par le téléphone ou les rencontres . ectes
(Barillor, 1998). Il s'agit à la fois de faire en sorre que ces données ne soient pas interceptées , ,-{e ne
pas laisser de traces (De Vaujany, 2000). Le fait que les informations échangées entre l'expert-- omp-
table et le dirigeant de PE sont pour partie considérées comme sensibles constitue un frein à I ,rdlisa-
tion d'Internet.
Les experts-comptables évoquent en outre la difficulté technique de I'outil et le problème de
dépendance vis-à-vis du fournisseur informatique qui en découle. Beaucoup d'experts-comf tables
n'onr pas les compétences utiles à la mise en place et à la maintenance d'un tel système. i''lus on
complique le système informatique, plus on accroît cette dépendance.
Par ailleurs, une éventuelle incompatibilité de matériel ou de logiciel entre l'émeneur et -écep- i
teur peut également générer des contraintes. La messagerie permet de transférer de nombreur ''es de
fichiers informatiques (des fichiers'W'ord, Excel, etc.). Elle doit donc être associée à d'autres :,iciels
(Hjalmarsson et a1.,1989). Guilloux et al. (2000) expliquent que les utilisateurs sont amc: pour

CoMPTABILTTÉ - CoNrRôLE - Auorr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. l7l à 187)
Philippe Csapplurr.
LES APPORIS POTENTIEIS D'INTERNET À IA MISSION DE LDOERT-COMFIhBLE DANS LES PETITES ENTREPRISES
l8l
cette raison à installer dans leurs ordinateurs les mêmes versions de logiciels et soulignent que cela va
dans le sens de la théorie de la structuration (Giddens, 1987 ; Pinch et Bijker, 1987 ; Ryu et Fulk,
1991): n On réalise que l'homme agit de manière volontaire sur le mode d'utilisation de la technique
mais que la technique agit aussi sur l'homme. Il en découle un certain nombre d'ajustements mutuels
entre l'homme et le média. o (Guilloux et a1,,2000)
Les contraintes techniques freinent donc l'usage d'Internet et tant que le média ne fera qu appro-
cher I'interconnexion totale et universelle, ses effets ne pourront être que limités (Barillot, 1998). Mais
au-delà des contraintes techniques, l'udlisation d'Internet constitue un défi organisationnel et humain.

, CONTRAINTES ORGANISAIIONNELLES
,,,.''-" DES
À LUTILISAIION D'INTERNET
Si certains individus voient dans la mise en place de I'outil un progrès important dont ils vont prot-
ter, d'autres y voient un risque de devoir changer leurs habitudes, une source de frustration et risquent
de fait d'opposer une résistance (Lewin, 1967). Ladoption des NTI implique un changement dans les
pratiques de travail nécessitant non seulement d'acquérir de nouvelles connaissances et méthodes mais
aussi d'abandonner celles devenues caduques (Barillot, 1998). Les craintes subsistent car si Internet
offre des opportunités jusqueJà inaccessibles, il remet en cause la smucture de domination et les
modalités d'exercice des pouvoirs et des compétences (Houzé, 2000). Beaucoup de collaborateurs
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chevronnés peuvent mal accepter cette évoludon. La mise à disposition en temps réel de la comptabi-
lité conduit aux yeux de certains à la mise à nu du ravail effectué. La mise en accès libre ne satisfera
pas tous les collaborateurs soit parce que les saisies ne se font pas en temps réel, soit parce qu ils esti-
meront que ce surcroît de transparence et ce panage du savoir et de l'information modifient le rapport
au pouvoir. Certa-ins experts-comptables avouent même leur réticence à expédier les documents de
synthèse à I'administration fiscale par voie informatique par crainte de faciliter les modalités du
contrôle de ces documents par l'administration.
outil peut en outre poser un problème au niveau de I'organisation même du travail
IJusage de cet
au sein du cabinet. Par exemple, à I'heure actuelle, dans de nombreux cabinets, un assistant saisit
chaque mois les écritures du client et la procédure de validation de ce travail riest effectuée par un
collaborateur confirmé ou par I'expert-comptable qu ultérieurement. Mais dès que le client pourra
accéder en temps réel par Internet à sa comptabilité, les saisies devront forcément être correctes dès la
mise en ligne. Cela peut impliquer plus d'autonomie, de nouvelles responsabilités ou la mise en place
de nouvelles procédures. Ces modifications posent inévitablement des problèmes de compétences,
mais aussi de confiance er de cohésion au sein du cabinet. Une étude menée au Québec auprès de 147
petits cabinets comptables sur le thème des apports potendels de I'utilisation d'Internet (Vézina et
Fortin, 2002) confirme que les blocages organisationnels sont bien présents. Elle révèle que la dimen-
sion informationnelle (documentation officielle, base d'expertise et de connaissances en ligne), dont
l'usage ne nécessite pas de profondes modiûcations organisationnelles, intéresse plus les experts-
comptables que les dimensions relationnelles et transactionnelles.
La multiplication des échanges électroniques complique par ailleurs le problème du repérage de
I'essentiel. Le volume d'information reçu est parfois trop important et provoque un sendment de satu-
ration. Les informations udles sont alors noyées dans une masse de données inutiles, ce qui nuit à la
qualité de l'information (Lesca et al., 1995; Bachelet et Caron-Fasan, 2000). De Vaujany (2000)
dénonce à ce sujet une appropriation de I'oudl clairement opposée à la création de valeur: la traçabi-

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Philippe CrnPrrusn
LES APPORTS POTENTEIS D'INTERNET À t"{ MISSION DE I]DGER]:COMPTABLE DANS LES PETITES ENTREPRISES
t82
lité active.Iæs utilisateurs finalisent la messagerie comme une sorte de bouclier informationnel, via les
mises en copie ou la multidiffirsion, pour se couvriq afin de prouver, au c:N oir, que n ça a bien été
fait ,... Cette attitude ne fait qu'accroître le sentiment de surabondance d'informations.
Au total, de nombreux experts-comptables semblent penser qu il convient d'adopter une attirude
pondérée vis-à-vis d'Internet et affirment que si < I'expert-comptable doit se préparer à utiliser ces
nouvelles technologies, la profession les intégrera comme elle a intégré les outils bureautiques sans
qu il soit nécessaire d'invoquer à longueur de colonnes I'urgence, le catastrophisme, et autres périls en
la demeure et que de toute façon, les clients ne sont pas encore connectés [...] (OEC, 2000).
"
Afin d'encourager I'usage d'Internet, il est indispensable de sensibiliser les utilisateurs à ses béné-
fices potentiels. Il existe en effet une relation imponante entre les conséquences perçues et I'utilisation
d'une nouvelle rechnologie (Tiiandis, 1980). Avec les travaux des structurationnistes (Desanctis et
Poole, 1992,1994), il est de plus en plus clair que la création de valeur, si elle repose en grande parde
sur la pertinence du contenu et de l'architecture des outils, dépend également de la qualité des appro-
priations (De Vaujany, 1999). Orlikowski et al. (1995) expliquent à ce sujet que des < médiateurs u
peuvent être engagés explicitement dans des activités ayant pour but de faciliter ' l'adoption et l'utili-
sation de la nouvelle technologie. Le Conseil supérieur de l'ordre essaie, pour faire évoluer les
pratiques, de jouer ce rôle de n médiateur ) en intervenant sur deux points essentiels: d'une part
convaincre les expens-comptables de l'enjeu technologique (le thème est très largement abordé dans
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les revues, documentations, congrès de la profession), et d'autre part, accompagner et former afin de
faciliter la phase d'appropriation de la technologie. De nombreuses formations sont régulièrement
organisées sur des thèmes aussi divers que la sécurité des échanges dématérialisés, les virus, anti-virus
et pare-feu, la comptabilité, la paye, et la gestion en ASP (application service provider), l'organisation
des téléprocédures et des télétransmissions, la création de site web, l'utilisation des outils d'Internet,
erc. Mdheureusement, au grand dam des organisateurs, il apparaît souvent que ne viennent à ces
réunions que ceux qui sont déjà sensibilisés et qui sont avides d'en savoir plus ou de tester leurs
projets. Si l'expert-comptable n'est pas préalablement convaincu qu'il y a un réel enjeu pour son
affaire, il ne se déplace pas (Yolin, 2001). La profession devra être attentive àce quil ne se produise
pas de cassure entre ceux qui auront les compétences nécessaires et ceu:{ qui n auraient pas su les
acquérir.

Conclusion
Des informations à jour, visualisables en temps réel, un expert-comptable pi115 disponible, plus acces-
sible : ces améliorations pourraienr réduire l'intensité des critiques actuellenr , "r r formulées par les diri-
gean$ de PE à l'encontre de leur expert-comptable et déclencher ainsi unc .ivnamique positive avec
plus de conseils et plus de confiance. Mais ceme dynamique ne sera pas svsrématique. Il est même
possible d'envisager que, dans ceftains cas, la dématérialisation progressive des travaux des cabinets
conduise à dépersonnaliser la relation entre les acteurs. IJusage de la messagerie électronique peut
certes conduire au développement des relations entre les individus par une augmentation du nombre
de leurs échanges. Mais les relations interpersonnelles, c'est-à-dire celles dans lesquelles les personnes
sont effectivement mises en contact, peuvent en être diminuées (Bachelet et Caron, 2000). De même,
la mise en ligne de la comptabilité peut êue udle au dirigeant de PE, mais elle peut aussi conduire à
une réduction de la fréquence des rencontres en face à face. Il ne serâ en effet plus indispensable à l'ex-

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Philippe Csapelutn
LES APPORTS POTENTIEI.S D'INTERNET À I.A MISSION DE LF)(PERËCOMPIABLE DANS LES PETITES ENTREPRISES
r83
pert-comptable de se déplacer dans l'entreprise pour transmettre le résultat de son travail, il pourra le
faire par Internet. Les apports d'Internet seront moins significatifs si la relation personnalisée résiste
mal au processus de dématérialisation. Tel sera le cas si, par exemple, les gains de producdvité dégagés
grâce à l'usage des nouvelles technologies sont consacrés à l'augmentation du nombre de dossiers gérés
par chaque collaborateur.
De nombreux spécialistes de la PE expliquent par ailleurs qu un élément tout à fait caractéristique
de I'univers des PE réside dans l'extrême diversité des profils de dirigeants que I'on est amené à obser-
ver Çulien et Marchesnay, l99O). Parfois autodidacte, parfois diplômé de I'enseignement supérieur,
tour à tour jeune créateur sans expérience, cadre démissionnaire d'un grand groupe ou bien héritier
d'une vieille affaire familiale : Naro (1989) explique qu il est bien difficile d'établir un idéal rype du
dirigeant de PE et que cette hétérogénéité dans le profil des dirigeants ajoute à la difficulté que I'on
éprouve lorsqu on tente de saisir les logiques comportementales qui guident les PE. Les individus
adoptent des points de vue différents quant à la définition d'une o bonne relation ,. Pour certains,
celle-ci se caractérise par des interactions fréquentes et chaleureuses. D'autres sont en revanche à la
recherche d'une relation distante et moins intime (Benamour, Prim, 2000). læs experts-comptables
devront parvenir à adapter leur offre et la manière de la formuler selon le profil des chefs d'entreprise.
Cette évolution nécessitera une profonde réflexion sur la nature et le degré de4ertinence de chaque
information proposée en ayant systématiquement à I'esprit trois questions fondamentales: quelles
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informations intéressent mon client? Sous quelle forme dois-je lui présenter les informations pour
qu il les comprenne ? Quelles informations suis-je capable de memre à jour régulièrement (sachant que
les dirigeanm préféreront du récent plutôt que de la quantité) ?
Seuls quelques experts-comptables, pionniers en la matière, utilisent à ce jour Internet dans leurs
relations avec les dirigeants de PE. Mais peu à peu, les autres cabinets devraient suivre, par conviction
pour certains, sous la pression des clients ou des administrations pour les plus réticents. Il sera en effet
rapidement difficile d'ignorer Internet sans risque de se marginaliser. La profession comptable libérale
est à ce jour composée de cabinets aux profils variés (productivistes, innovateurs, artisans, etc.). Il
n'existe pas un itinéraire unique pour l'adoption des TIC. Chaque cabinet devra définir sa propre stra-
tégie. Les apports o potentiels o d'Internet dans la relation enûe l'expert-comptable et le dirigeant de PE
semblent importants. Mais les apports n réels , de cette technologie dépendront de la qualité de
l'appropriation de l'outil par les différents acteurs et de la manière dont ils choisiront de s'en servir. Il
reste un nombre important de recherches à réaliser afin de déterminer dans quelle mesure et sous
quelles conditions ces appropriations seront effectivement pofteuses de nouveaux modes opératoires et
de nouveaux schémas relationnels permettant de valoriser la mission de I'expert-comptable dans les PE.

l{or9 llliggsph"
t. Suivant la théorie de la structuration, ce terme Bacurmr C . er CARoN-FnsaN M.-L. (2000),
doit être compris comme ( permeffre et nIntroduction de la messagerie et des forums
contraindre ,. dans I'entreprise: quels impacts pour l'orga-
nisation ? Une approche exploratoire r,

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Philiooe Cu.lpeLLtrn
LES APPORTS POTENTIEIS D'INTERNET À LA MISSIC'N DE LD{PERT.COMPTABLE DANS LES PETITES ENTREPzuSES
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