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Comment choisissez-vous votre tapis de selle ? Pour son design, son style, sa couleur, ou encore pour les
personnalisations possibles ? Parce qu’il est bien dégarroté ? Pour son épaisseur, ou au contraire parce
qu’il est fin ? Parce qu’il est doublé mouton ? Pour son effet « correcteur » grâce à ses cales ? etc. Et votre
cheval, vous a-t-il donné son avis ? Avez-vous par exemple pensé à libérer les autres vertèbres dorsales,
après le garrot ? Cette fiche rappelle le rôle du tapis et donne quelques éléments pour bien le choisir.
Niveau de technicité :
De façon imagée, enfiler une deuxième paire de chaussettes n’a jamais rendu confortables de mauvaises
chaussures ! On voit d’ailleurs parfois un paradoxe entre l’utilisation de selles fines, permettant de mieux
sentir son cheval, et l’ajout d’amortisseurs.
Forme
Le tapis peut avoir une forme rectangulaire (chabraque) ou une découpe qui reprend la forme de la selle.
Le choix de la forme est avant tout une question de goût. La découpe « selle » se retrouve plutôt en
hunter. Le tapis rectangulaire permet d’apposer une personnalisation telle qu’un logo de sponsor ou le
nom d’une écurie.
On vérifiera que le tapis dépasse suffisamment de tous les côtés de la selle, mais sans excès. Dans le cas
contraire, des points de pressions douloureux apparaîtront aux bordures du tapis où repose la selle.
Connaître les dimensions de sa selle avant de choisir son tapis est donc indispensable. En dressage, on
tiendra compte de la longueur plus importante des quartiers de la selle.
Il est par ailleurs important qu’il n’y ait pas de pli.
Tapis de selle bien positionné, qui dépasse suffisamment de chaque côté de la selle © B. Lemaire
Tapis adapté à la selle de dressage, qui descend bien sous les quartiers © B. Lemaire
Il est nécessaire de choisir un tapis dont l’arrière remonte au moins un peu pour les chevaux avec un dos
assez plat, ou alors qui remonte franchement lorsque le cheval a un dos relativement creux.
La selle répartit sous les matelassures le poids du cavalier en libérant le rachis du cheval. En positionnant
le tapis, on s’assurera qu’il remonte bien dans la gouttière de la selle, pour éviter toute pression sur la
colonne vertébrale.
Tapis de selle avec découpe adaptée au dos du cheval © O. Escales
Une fixation à l’avant du tapis conserve le dégarrotage au cours de la séance. On voit fréquemment une
fixation par des passants velcros qui s’attachent sur les contre-sanglons. Ces passants doivent être
positionnés sous le haut du quartier, avec une tension identique de chaque côté. Un autre système est la
présence d’attaches à fixer aux anneaux à l’avant de la selle.
Afin de réduire les frottements avec la colonne vertébrale, certains tapis proposent une fixation dans la
gouttière de la selle. Une pièce semi-rigide s’insère entre les panneaux le plus à l’arrière possible de la
selle et un velcro accroche le tapis.
Tapis fixé à la selle avec des passants velcro sur les contre-sanglons © B. Lemaire
Épaisseur
L’épaisseur du tapis et sa texture doivent être uniformes. Sans cela, des zones de pressions plus
importantes vont apparaître. Avec une selle bien ajustée, on privilégiera un tapis fin. Si la selle est trop
étroite, un tapis épais ne va qu’empirer le problème, particulièrement au niveau du garrot. Pour revenir à
l’analogie des chaussures, si elles sont déjà bien serrées, on n’y met pas de chaussettes plus épaisses !
Cales et amortisseurs
Une selle ajustée optimise la répartition des pressions sur le dos du cheval.
Un amortisseur inadapté modifie cette distribution. Il peut concentrer les pics sur certaines zones,
notamment au niveau de la colonne et du garrot. Certains modèles ont un matériau amortissant
uniquement sur des zones sélectionnées - probablement choisies car elles sont plus sensibles - mais plutôt
qu’apporter du confort, cela crée une épaisseur dans ces zones et par conséquent des pics de pression.
Dans un but thérapeutique, il est parfois recommandé d’utiliser des cales ou des pads. Des tapis
spécifiques disposent de poches à cet effet. Ces cales permettent de combler des creux dus à un manque
de musculature, que ce soit derrière l’épaule ou à l’arrière de la selle. Utilisées à bon escient, elles
peuvent améliorer l’adaptation de la selle au cheval. Elles la maintiennent dans l’équilibre souhaité,
évitant par exemple qu’elle descende dans les creux musculaires. Lorsque la musculature s’améliore, on
remplace les cales par des plus fines, ou on les retire complètement.
Ces cales ont un intérêt pour des chevaux dont la morphologie va changer, notamment les jeunes
chevaux. Elles ne doivent pas sur la durée remplacer une bonne adaptation de la selle.
Matière du tapis
Un tapis coton est facile à entretenir et peut être fin. Mais il a le défaut de s'imprégner rapidement de la
sueur du cheval. Si le cheval transpire beaucoup, les cuirs de la selle seront moins bien protégés.
Un tapis avec une doublure en nid d’abeille favorise l’évacuation de la transpiration et sèche plus vite,
mais au détriment de l’épaisseur. Ce type de tapis sera plutôt pour des chevaux qui transpirent beaucoup,
ou en cross et en endurance, avec une selle adaptée.
Les tapis doublés en laine véritable ou en peau de mouton offrent de meilleurs résultats en terme
d’amortissement des chocs, de redistribution du poids et d’absorption de la sueur. Ils sont souvent
conseillés pour la pratique de l’endurance. Un tapis correcteur doublé mouton sera aussi utile pour des
chevaux dont les cales ne suffisent pas à compenser un défaut de musculature. Ils sont souvent plus épais.
Une selle adaptée, avec considération de l’utilisation de ce type de tapis, est donc requise. L’absence de
doublure au niveau de la gouttière est primordiale, afin de laisser libre la colonne vertébrale.
Saison
Suivant la saison, on adaptera son tapis. En hiver, le cheval sera peut-être moins gras : un tapis plus épais
sera possible. En été, on privilégiera un tapis fin. Lors de fortes chaleurs, l’utilisation d’un tapis avec la
découpe de la selle (type hunter) trouvera tout son intérêt car il permet une meilleure évacuation de la
chaleur.
Entretien du tapis
Les saletés durcissent le tapis, l’abîment, et peuvent blesser le cheval. Pour entretenir le tapis, un lavage
régulier est nécessaire. Avant de mettre en machine le tapis, on enlèvera les poils. Des brosses en
caoutchouc conçues spécifiquement existent, sinon une étrille en caoutchouc fonctionne très bien.
Pour un tapis mouton, on utilisera une brosse douce lorsque la sueur a séché. Ce type de tapis peut
également être rincé à l’eau claire, mais on évitera le lave-linge.
Décorations et couleurs
En matière de décoration et de couleurs, à chacun de choisir suivant ses goûts. On veillera tout de même à
ce que les ornements (galons, liserés) n’induisent pas de frottements, et surtout que la selle ne se pose
jamais dessus. Dans le cas contraire, ce serait source de pressions importantes.
Des motifs variés... © B. Lemaire
Pour une utilisation de loisir, cela doit rester exceptionnel. Il ne faut jamais utiliser de système
d’étriers/étrivières avec ce type de tapis de monte à cru car la pression de tout le poids du cavalier sera
exercée sur une simple zone en plein milieu du dos, de la largeur d’une à deux vertèbres. L’arçon d’une
selle répartit le poids du cavalier de chaque côté d’environ dix vertèbres.
Les observations à l’écurie seront réalisées avec et sans tapis, pour vérifier que les panneaux de la selle
reposent uniformément sur le dos du cheval, tout en dégageant le garrot et les vertèbres suivantes.
Au travail, on sera attentif au comportement de son cheval. Oreilles couchées, mouvements de la tête,
fouaillements de queue… sont différents signes que le cheval utilise pour indiquer son inconfort. Des
modifications dans sa locomotion ou des réactions de défense sont aussi des éléments à prendre en
compte. Ces signes peuvent bien entendu avoir une autre cause, mais s’ils sont consécutifs à un
changement de matériel, c’est peut-être que le nouvel équipement est inadapté.
Bibliographie
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