Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I T
' .__
dvi. i"-"
_ ___*-_ . _ “_
" . - *_ .
0 _
_ 4
_ -I.
- - ` l
«f - -*.«*- f-»--"
-_ _ _*
C. '
-I
išfif ›`i
,Ab¢1e|1ati_fMmbe¢ ` En ~~›~.5,**:*i' :£**`i
J'
J@an-Pierre LAPORTE,
_
1.:*äfiiaîf Notes sur le réseau routier de Maurétanie césarierme, .' _'-'U
_ _ i , _ _ .nl
,_.-- 1'? dans Le reseau rout1er dans le Maghreb Ant1que et ' _
Médiéval. Actes du deuxième colloque international
(Sousse, O6, 07 et 08 avril 2015), edit. A. Mrabet, .LI
2016, p. 227-267, 29 fig
Ê U .
-|»_. _
5"-11 I
_,-.r-__ -
l.-*
Université de Sousse
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines
Laboratoire de Recherche
«Occupation du sol, peuplement et modes de vie
dans le Maghreb antique et medzéval»
le férenu routier
don: le maghreb
llnlique et médiéval
Édités par
Abdellatif MRABET
..___.____ ..______,._
._..-........,...._..._...-
*".....'".;__î
"I-un-HI'
_- ||:-|g\|- _
Sousse - 2016
Sommaire
Préface...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................._. 7
(AbdellatifMRABETÇ Professeur des universités)
Ouda BOUCHOUK-MEGHERBI
Les routes du territoire d'Hippo Regius au Bas-Empire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ._ 9
Mondher BRAHMI
Un nouveau milliaire de la voie Capsa-Tacapes. __ _ 39
Moheddine CHAOUALI
Milliaires redécouverts et inédits du tronçon Thurris - Laribus de la route Karthago -
Theueste. ._ ._ 51
Lotfi Naddari
La voie Carthage-Theveste dans la pertica de la colonia Flavia Augusta Emerita
Ammaedara : le dossier des milliaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Mohamed GRIRA
Le franchissement des cours d'eau en Afrique Proconsulaire : Notes préliminaires sur les
ponts de lavoie Carthage-Theveste. _ _
103
Abdellatif MRABET
Sur le réseau routier de la Tripolitaine occidentale (partie tunisienne) : Etat des lieux et
perspectives de recherche. _. ._ . ._ ._ 159
KhaledMarmouri
Le dispositif routier des cités de Tripolitaine aux I"-III° siècles : quelques mises au
Jean-Pierre Laporte
Notes sur le réseau routier de la Maurétanie Césarienne.
Claude Briand-Ponsart
La permanence d'une frontière interne à la Numidie et les Alpes numidiques. __ __ _
Résumé
Nombre de découvertes, de notes et de publications concernant le réseau routier
de Maurétanie césarienne (Césarienne + Sitifienne) sont venues compléter la
remarquable carte de P. Salama (1949) pour l'ensemble des territoires algérien
et tunisien. Les rassembler, ici pour la Césarienne, permet d'en tirer quelques
enseignements nouveaux et quelques principes ou méthodesl. On peut s'attendre à
quelques surprises, tantpour les routes elles-mêmes que pourl'I-Iistoire, la toponymie,
etc. Compte tenu, notamment, des contraintes géographiques et orographiques, le
passage au Moyen Âge montre des continuités certaines. Mais bien des études et des
travaux de terrain restent à faire.
Mots clefs : Maurétanie césarienne, Sitifienne, réseau routier, milliaires, rocade séverienne.
Abstract
Manyfindings, notes andpublications on Mauretania Caesariensis (Cesariensis + Sitifensis)
were added to the remarlcable map ofP. Salama (1949)forAlgerian and Tunisian territories.
Their gathering (herefor Caesariensis) allows to draw some lessons and some new methods.
Î/Ve can expect some surprisesfor both roads themselves and history, place names, etc. Given
particular geographic and orographic constraints, the passage to Middle Ages shows some
continuities.
Key words : Mauretania Caesariensis, Sitifensis, road network, miliaries, Severian bypass.
****
1 Pour ce petit recensement, nous avons bénéficié des aides et avis de N. Benseddik, Y. Le Bohec, Ph. Leveau, que
nous remercions chaleureusement.
Par rapport aux provinces romaines situées plus à l'est, la Maurétanie césarienne montre
un certain nombre de particularitéss, notamment orographiques. Le territoire est structuré par trois
chaines de montagnes, grossièrement est-ouest : d'abord une chaîne côtière, puis l'Atlas tellien,
et enfin au sud l'Atlas saharien (fig. 2). Ceci facilite les déplacements est-ouest et rend difficile les
traversées nord-sud. Rares sont les trouées permettant d'accéder aisément de la mer vers l'intérieur
(et inversement) : la vallée de la Soummam, la basse vallée du Chélif et celle de son affluent, la Mina,
et enfin la vallée de la Tafna.
L'occupation de la province, commencée en 40 aprèsj.-C., fut très progressive. L'extension
maximale du territoire proprement romain fut atteinte seulement sous Septime Sévère avec
l'occupation de villes comme alignées le long du piémont sud de l'Atlas tellien. La concavité centrale
de ce tracé s'explique par la remontée vers le nord, jusqu'au pied de la montagne, de l'isohyète 400,
limite de la culture du blé non irrigué. On l'appelle couramment limes ou nova praetentura. Nous
avons dit nos réticences devant la première de ces appellations°. Progressant dans le scepticisme,
nous relevons de plus que l'appellation nova praetentura n'est pas plus établie : elle n'est attestée
que de part et d'autre d'une même ville, Lucu (Timziouine) vers les deux villes voisines, soit
au maximum une soixantaine de kilomètres et ne saurait être étendue sans imprudence sur une
longueur de 700 km. Enfin la route n'est qu'un élément dans la gestion des confins7. Mieux vaudrait
sans doute 1'appeler « rocade (routière) sévérienne ».
Nous examinerons successivement les géographes antiques, les données des milliaires,
quelques découvertes récentes, le passage entre l'Antiquité et le Moyen Âge, enfin brièvement,
quelques pistes de recherche.
_ _ _`_M
× “H 1,,... :_-_*-'. -
/' _ 1 _ -- - 1. \___ 1-" _
,- - .1:_\'-'-
_| ,.
1 1 7** " il ' : "F :`--*-
I. E
'\
r 1 1* 1
.-› 1
1-' --" 1 1- | ~ '
1.
__ _ \
_ 'I|
Les sources plus spécifiquement géographiques, en principe bien connues depuis fort
longtemps, peuvent encore révéler des éléments ponctuels nouveaux, et même des surprises.
La caractéristique essentielle de ces documents est d'être (ou de s'appuyer sur) des
itinéraires routiers donnant des listes d'étapes8. Si l'Itine'raire Antonin est en lui-même un véritable
indicateur routier, et presque uniquement cela, les autres documents ne sont pas des cartes levées
par des cartographes, mais des représentations (figurées ou non) de recueils d'itinéraires auxquels
ont été parfois ajoutés divers renseignements tirés d'ailleurs (fleuves, peuples, montagnes, et même
îles), donnés en listes9 (fig. 3). On peut assimiler ces ajouts à des << couches >› d'informations, dont
on peut parfois retrouver l'origine. Nous les appellerons ici << calques >›, dans la mesure où c'est leur
superposition qui donnait la << carte >› finale_ L'auteur du document initial avait dû les superposer
les uns aux autres sans avoir la connaissance réelle du terrain lui permettant de le faire sans erreur.
7 Laporte (J.-R), « confins >›, 2014.
8 Les coordonées chiffrées données par Ptolémée ne paraissent être que des interpolations à partir d'une carte
de l'ensemble du monde romaine qui lui avait servi de modèle et que cet auteur voulait (explicitement) nous
permettre de reconstituer.
9 On peut deviner parfois d'où ces renseignements proviennent ou peuvent provenir.
Informations
Document Datation Présentation actuelle Document d'origine
complémentaires (calques
superposés)
Cosmographie de Après 200 Liste de villes « Carte >› établie à partir Montagnes Peuples
Ravenne d'un recueil Cours d'eau
d'itinérai_res
Outre des fautes d'orthographe dans les toponymes, des tronçons des routes peuvent avoir
été oubliés, ou au contraire répétés. Une erreur plus difficile à détecter peut apparaître lorsqu'une
ville se trouvait sur plusieurs voies et lorsque l'auteur de l'a source ne l'a pas reconnue à travers ses
différentes mentions (notamment lorsque leur orthographe n'était pas identique)1°.
Prendre tel quel le document d'origine, sans exercer son sens critique et sans connaître
le terrain serait s'exposer à des conclusions erronées, cas par exemple du Mons Ferratus que nous
examinerons plus bas11.
Notre méthode consiste à examiner la cohérence interne de chacun, puis à les comparer
au terrain et enfin entre eux. Deux << géographes >› ont déjà été étudiés de la sorte, Ptolémée et le
Ravennate12.
1° Cas de Tubusuptu / Suptu, Laporte (J.-P.), « Ptolémée, II >›, 2012, p. 140, et ici, p. 000, fig. 4.
11 Cf. Annexe II : Table de Peutinger et Mons Ferratus.
12 En principe, les deux autres suivront.
13 Desanges, « Territoires >›, 1962, p. 41.
14 Ptolémée, Géographie, éd. Müller, 1901.
15 Laporte (J.-P.), « Ptolémée 1 >›, 2003, p. 19-171 ét id., «Ptolémée 11 >›, 2012.
16 On donne parfois la date de 42 après J.-C., on ne sait pourquoi car l'ère provinciale de Maurétanie césarienne
commence bien en 40.
17 Certaines de ses sources peuvent même être plus anciennes que l'annexion.
1 I
1 1 * 1
<¢
-*.
šf 1T 'fr
A se
4' 4*.. _
./'M*és __0{,.~f'Q-_â___2_
1 “E119
_ " *1=.§ .W %,ç__._____ “'ë* F-¿"È_
1J-'›
.1f3f"'á“'1"" 1 1 I ' 1
~~-~T1GIs1 _ é = ~.'1~%<~T.››*”1 Â" -«fi«›é'
.jl
*'__1-1 _
1
1_”1å'“'1?'7"1“”_*_
1
_ TUBUSUPTL __1_ I* _
1 __ _ 1 1 . 1_ T 11 “---..-_____
la Î:u'*-.*n-
1'__»_äjÎ_ï_1'|iIJÎ.':_;-. _.,"_m
171.19. ) 7ÎÎ"'l"Î1lo;i' ui
1ffif<1i11111.11_1§51*:¿¿›*›¿;_¿,_î¿_
`
*
T.Î1:?›|'.r;r'.r
1
1
0 _]1£J'1'x1£¿I 1
se-.~
. f-_s.:e.f .
_
'17 E039" 1
_
1
.4I1gr€_΢.+'
1-...
11
_
_
j.BruZm, 1_*_ U'-murw' L:-.r
mr-r|.f' 1% __
_ _* 12 °o¿,1.›r;›,s«,- _
"“.“-1¿¿___atfian 1 , Q 1
I/Îläállacïaf .
.__;. U;*,_. _. __-. _._l"ÉÃ1.t,.- _ x ° 1 - 1 gf aa.-1.1....
:Ê -. -. T. .
_ __o
1 E . 11 _ 3 O.
Ifieagq. _ O
L *Ã
*=«=»›~=á*›=~*'«f 1 AIlZ_IA__ 1 *._l`IΣ1'pÎu.1.›*
__ . _.u._ . _. .
_ __ 1 SITIFIS
._4_-
_- . _-μ.ÎμJ__
18 Une « boîte >› est constituée autour d'un fleuve censé être nord-sud. Le Géographe énumère d'abord les villes
situées en principe sur sa rive occidentale, puis celles de la rive orientale, avant de passer à la « boîte >› suivante,
à l'Est. Cf. Laporte (J.-P.), « Ptolémée, I >›, 2003, p. 183, corrigé par id., « Ptolémée, II >›, 2012, p. 139, n. 20.
1* é..
1 _- -* *, .
› _» ___ ._ . * _ -- _
œé.*f1- _-_... --=:-»-
-
-- ._
.li
__, .ul " 4*... _. _›" nb '5--_-__¿§-“' _ 1 _ :_ ' .- _-_'-L- .. ~_ --1 :ï,'-'M T."
la "./A , _.
'' Z` 'P "
' .. .|_n_=n_Ir_.-1.-L -_: 100 km - .. ,
'H' ---- _--"d_-"lil-Ii-I iv * -' +' ."
_
_"'-- 1-1*' .- -_ vu "¿,,
H- _.-' ei
- La route côtière MCesl de Saldae à Portus divini sur la côte et même Albulae vers l'inte'rieur,
- Une route Mces2 qui ne comporte que trois étapes (Signa municipium, Rubras, Sita
colonia), paraît partir de la côte vers le sud-est (sans que l'on distingue son point de départ
à Signa, qui peut être soit Sita plutôt soit Signa,
- Une route Mces3 qui part de Tubusuctu jusqu'à Aquae Calidae,
- Une route Mces4 qui part de Galaxia vers Lambdia,
- Une route MTin qui part de Castellum Tingitanum pour aller jusqu'à Tepidae, puis Altava,
et qui, de là, reprend vers l'est en décrivant une partie de la grande rocade sévérienne, pour
laquelle il s'agit d'une source maj eure31.
Ces cinq routes suivent très exactement les voies de communication traditionnelles dictées
par le relief. La description de la Césarienne est globalement satisfaisante. L'orthographe des
toponymes est bien meilleure qu'on ne l'a dit, à part quelques cas parfois pittoresques.
Si l'on corrige avec prudence les fautes repérées et expliquées, on découvre un excellent
document, et même, compte tenu de la lacune occidentale de la Table de Peutinger, le seul à citer
une part non négligeable des étapes jalonnant la rocade sud d'époque sévérienne.
Si l' on superpose maintenant les quatre documents géographiques que nous venons de citer,
on dispose d'une cartographie presque complète des principales routes romaines de la Maurétanie
césarienne, avec quelques variantes d'itinéraires32.
3- Les bomes milliaires
Les bornes milliaires sont souvent pour nous les seuls marqueurs d'une voie proprement <<
romaine >› (même si elle reprenait sans doute la plupart du temps le tracé, ou au moins la direction,
d'une route antérieure). Nombre d'entre eux sont gravés d'une inscription qui se compose
classiquement de plusieurs segments : en tête, la désignation du ou des empereurs, éventuellement
la mention du procurateur de la province, une indication de distance, en nombre de milles, parfois
seule, parfois accompagnée du nom de la ville d'origine ou de destination de la route.
Chacune de ces rubriques peut avoir un intérêt particulier, mais l'ensemble doit d'abord
être remis dans un cadre général, celui du financement des routes. P. Salama a abordé la question
dans trois articles, dont deuxparus en 199933 et un autre posthume en 201434. Nous n'en reprendrons
ici que la principale conclusion : le financement des routes passant sur le territoire d'une ville était
en principe à sa charge, et ce n'est qu'exceptionnellement que la province, voire l'empereur, en
finançaient certaines.
d'une œuvre routière réelle >› dès la seconde moitié du III° siècle3°.
Une formule au nominatif se trouve parfois (mais pas toujours) lors du premier bornage
d'une route. Elle peut aussi correspondre à un financement exceptionnel avec éventuellement une
décision impériale. C'est le cas de milliaires de Dioclétien et de Maximien qui témoignent d'une
opération volontariste de réfection et de bornage des routes après la réduction de la révolte des
Quinquegentanei en 297/29837.
Les textes des milliaires peuvent parfois apporter des renseignements utiles à l'histoire
politique de Rome. On note ainsi des raretés épigraphiques, comme le titre de Parthicus Maximus
attribué à Macrin en 21838. La couronne solaire de l'empereur Julien (361-363) témoigne de
l'application en Césarienne de sa politique de restauration du paganisme autour du dieu Soleil39.
D 'autres milliaires ont une importance plus générale, pour la province comme pourl'Empire.
Tout comme des documents numismatiques, ils peuvent également apporter des témoignages sur
les territoires contrôlés à un moment donné par tel ou tel empereur (ou usurpateur) mal connu".
Un milliaire révèle que la Césarienne a suivi Domitius Alexander, tout comme les autres provinces
africaines, depuis son usurpation en mi 308 jusqu'à sa défaite devant Maxence dans la première
moitié de 30941.
Un milliaire de Tipasa (fig. 6) témoigne _
de la collégialité des trois Augustes, Constantin, D D M M
Maximin Daia et Licinius qui ne dura que du ______ 3
28 octobre 312 au 30 avril 313 (avec martelage IM P P
du nom de Maximin Daia en mai 313)". Il 1- :-5
temoigne non seulement de la rapidite du F 1 k
ralliement de l'Afrique à Constantin après la L U A C O N S
bataille du PontMilvius (28 octobre 312), mais T A N T I N O
encore de celle de la gravure de l'inscription, 3'-3* '
puis celle de la damnatio memoriae de Daia, à
f-- -..°..-A..
Peine 6 mois plus tard43. 'å-3«°=3Ê.Â!*.`*.=Î='17.'î. _-;-..=.= ='¿:`.*':'-*.
Cette rapidité de la gravure transparait _.__-_=_;¿_-.__-_:_¿?¿;_._._-,_:_Êi5;Ê}¿_;_f; E' 'I' C I
également dans le cas de la titulature š:';3.¢l=?E3Z'3š3:-` 551' 3'?-3*'ï'*3'T¿3 _
d'empereurs dont le règne a duré peu de temps,
ainsi Q_uintille, qui ne régna que de septembre
à octobre 270 (fig. 7)"4. Elle peut expliquer
6 Ê M.ln.la.lIe de Tipasa. au nfim des trois Augustes,
43 La question se posait notamment pour Rusuccuru, dont le statut a fait l'objet de controverses, cf. Gascou ,
Politique municipale, 1982, p. 157 et 247 et Lapone (J.-P.), « Statut municipal >›, 1992, p. 424-425.
49 Salama ,
« Rnsguniae >›, 1955, cf. Id., Promenades, 2005, p. 96-39 et Addenda, p. 456-460.
3° Salama (P.), « Rnsguniae >›, 1955.
33 Salama (P.), « Chronique >›, 1996, p. 134.
33 Salama (P.),Milliaires, 2001 ; id., « Métamorphoses >›, 2003 (Sétif) ; id., « Inscription >›, 1956 (Constantine).
33 Salama ,
« Métamorphoses >›, 2005= Promenades, 2005, p. 162-137 et Addenda, p. 461.
34 Salama (P.), « Métamorphoses >›, 2005, p. 841 =Promenades, 2005, p. 143.
__ _ , ****7 *ef 1
-11..“...1.;.:;-_
..._ ›-\__-\fig._.\. :'-.°.2;1:;.-....._.__ *\ I ' ' 21""
.-vu.
“___
13:?-:äara:-rstî.=:;*šã';%?;'¿._=:-:›'..e*§3zïä=ës§.*+=*-ï='
:_ J ¿ *= JÖ
*;1:.;?.:':_î:îIi;î:“§í`î i; 5* i ` M N N M/\PP
k ON STI* M T1 N @È 1 MA
î . *: :*Î;*Î_î * ' f Y *M 'NU E TUUN
\ M"-u
“ W *N 10
\
"-“'-“-"'="-`-*.-`î-`.-.-I-35:-.=f_
z _ .. _ _..
P\.%'..':Ê“."ii.-Î*5î'í-É-13.1'-.$i}¿'¿: :'.5ï_',I- 2€; :_:': :-*.1 ,'.'f__ A
REs_PfotmMp
1 HU r HH 2
DÔ U N N N | \A Î P P
DU D N N N M/\PPP * (ON STH N *'11 N 0 - 1
-_.- ..| ..... .» `
“ @ON 51 A N. TI N
.rμllfrfurfurfrfafflffg WI:/rf .fu-¢;1.,;,
f
`
un-.fu un rn, nn: nn rv -
1. 1 f fmû. “Jim”
,,,,,,, H
-} *Ç'_r ;;;;;
T Jf. ,.
-Hun--nm-.....
Ilflflz
\Iμ ¢
=-'ï*'=*'*«ï?*:«e§z:r:šfz«›sr›:e'=:**z'i; = 1›.-?å;*.*.«*==.'-.*=*=a:«:›.1T».
1
ç
-.=›.*.*.*.=..---
"""Î:fr'|-'»"i:“:¿'{';
au-.-,.~.›.~.-=..,
`[f$""'ff;Îfiflm'ïá
\
*
-1rat;-f;a›;,g›;¿,«;r=¿›;¿:«%;; §¿;;a=:f«:-:› '=*r-:-,
1 nu ne .f HJ1
t
1
\å ` 1* NN *TDAûWë€fQ}WÊfi
_NT|0 Q \
\
_
1=eEsf<oLsm»1p r “Nes
n
srt “Îãí A n
-I
7'*-_;~I“` <Z`-'3 \
ï'. . c':›
3 * HH N A 1
` DU D N N N\/AA F F P
(ON BÎH N Î 1 N
Q
`
D Wfiëfiowws
“TA NT1@fm;§?¿
R E* .....š{lfif!4=-
0 ké* - I-«a;,';¢f§WP'
;@;¿-',¿
Êííflíîififlîã1':.':.':J!»Ê.{f:íÎ*ÈFr$s:'s1fr!.':'
H 11 P* V L “
Fig. 9 : Les cinq états successifs d'un milliaire de Sétif.
D'après P. Salama, Métamorphoses, 2003, p. 1 37-1 62. = Promenades, 2005, p. 1 371 62.
1.
_* ,.__s_,* .¢.¢'»«¢w*H_**"¿'
-_ 3,, H .5 gg, mmgfl
_ . _
1=.
_, it*/«""'
-%"I!Im.* "H“*L5
__ fî***f'**'i““
in _
1 IÎ , Î*/%Î=»=*-'**1¿*J'Î
lI'._ -_* _ 7, I -
JL.,
-.ç.u_ .'.
_ . ._ _2'*_"-__5='.*“j__?'=-nfu;* 'v:^r- """~.I-1'-" `
"_*
' ,Ê
Jf
xr ':'=;'g-n-*__ 1-`1 41.:-L_ _¿_la
. .*.=;,
-J.
`|'¿n-_
'"'- ' _=r-J71-__.
1I
3-2_
4'*1_. --u. E
___). ,îïbärkä
e l
Fig. 10 : Rapidum. Emplacement du milliaire d'Hadrien.
t
Extrait d'un plan inédit M. Séguy-Villevaleix, 1929.
55 Salama ,
Milliaires de Tipasa, 2002, p 98. « Entre les villes de Tipasa et de Caesarea, les origines des distances
routières n'étaient pas les forums des deux cités >›, Salama , « Nador >›, 1989, p. 121.
56 Laporte (J.-P.), Rapidum, 1989, p. 208, n° 2 (avec erreur : << ouest » pour << est »).
57 Généré par la présence du camp, le pagus ne prit une véritable personnalité juridique qu'avec la construction de
son rempart en 167, cf. ILS 9372. Laporte (J.-P.), Rapidum, 1988 p. 208-209, n° 2.
58 Un milliaire de Vatari (1LALg 3892) en Numidie ne comporte pas moins de 5 distances vers diverses agglomérations.
5° Salama (R), « Nouveaux mmimes >›, 1955, p. 173-177.
6° Cadenat ,« Découverte >›, 1970, p. 123. La distance sur le terrain est plus exacte, et la position esca.rpée et
fortifiée de Taoughzout correspond mieux à la nature militaire du site.
61 Salama (P.), « Observations >›, 1999b, p. 109.
62 Salama (P.), Milliaires de Tipasa, 2002, p. 28.
É! _./'
.ÿ
1*'
_* _` ¢
«rf _- ._«"_.
I..
.___ QHENGUA 5.- E* J _ '__,_,¿¿Ifl I, ir
H I-I-.., *FEM
.ff
Î
--.0
\
"
F *_-um
,
- ___-É!
1!
n Hin ---1l
B ..
d___________
'| __.-*"""# 1"
fiiq.
\\
\ï 1-. {-.L "
ILHIC '
gf _ _. ._
f
w./J Ml IDJÂ Iiù
ltfl
-ff, F 'H
f .F \.
- .' "*-_ -.___ - \'i
'
z.L T-'* =
-I'
I
_
'Ur
x
I...-I
1
\W-n
1,.. H'
f.'-'1
x \ '1 E
I_ --o
| ll If/
,I| .* _...q¿,..l..
_ _.;¿_,.-. 1' 74. ul
___ _ _
I'
'i \. 1" - _
J' ll J' _.:
l ` J' I' I
E | f* llfllf -___ _ '
Examinons maintenant quelques << nouveautés >> (par rapport à la carte Salama, 1949),
dans un ordre autant que possible géographique d'est en ouest et du nord au sud°3.
63 Compte tenu de la dispersion des publications, l'exhaustivité de ce recensement est loin d'être assurée.
64 CIL, VIII, 4508 et 18643. Trousset « Zarai >›, 2002-2003. Morizot « Échanges >›, 2009.
65 Ces taxes étaient de l'ordre de 2 ou 3 % de la valeur des produits. Les dattes étaient taxées palmae (pondo)
c(entum), un quinaire (demi-denier) par cent livres.
66 On a considéré que ce tarif témoignait pour l'essentiel d'échanges est-ouest (Darmon « Tarif >›, 1964,
Trousset (P. ), « Tarif >›, 2005, p. 368). Morizot (« Échanges >›, 2009, p. 160-161) a fait observer à juste
titre que le climat étant à peu près uniforme pour une même latitude, les échanges avaient plus de chance
Zarai, est en fait un mot berbère qui signifie tout simplement << passage >›°7. Il est donc antérieur à
l'époque romaine et témoigne de l'ancienneté dela limite aussi traditionnelle qu'inexpliquée entre
Maurétanie et Numidie°8.
Sur la même limite
provinciale, on note dans la
-.
toponymie actuelle le nom
Bir Haddada°9. Comme nous _ h
l'a indiqué A. Beschaouch, ce
toponyme arabe ne signifie pas
ici le << puits du forgeron >›,
ce qui n'aurait guère de sens,
mais doit se lire en réalité Bir
Hadada, << puits dela limite >›,
ce qui a conservé le souvenir
d'une limite ancienne qui
` |
a toutes les chances d'être 'lllllfiμ
d'être majoritairement nord-sud. Les dattes du tarif de Zarai provenaient sans doute plus probablement d'oasis
sahariennes proches, comme celles de Biskra, Bou Saada, et Laghouat, que du golfe de Gabès. Cf. Laporte (I.-P.),
« Palmier >›, 2015. Compte tenu du relief, les échanges pouvaient également être Nord-est/sud-ouest (on pense
au Pharusii remontant de la région des chotts occidentaux jusqu'aux alentours de Cirta (Strabon, XVII, 7 ,3 ; cf.
Desanges « Pharusii >›, 2015). Sur certains des produits échangés, on consultera avec profit deux nouvelles
études sur ce tari.f, France ,« Normes >›, 2014 et Guedon (S.), « Lex vestis >›, 2014.
La forme latine « Zarai >> correspond exactement au Nom d'Action Verbal berbère (a)zùray, issu du verbe z'1y,
« passer >>. Zaray sign.i.fie donc précisément « passage >›, note Chaker ,
apud Laporte, « Palmier >›, p. 6082,
n° 1.
Camps ,
« Limite inexpliquée >›, 1973.
Bir Haddada : Gsell ,Atlas, XVI, 372 et XXVI, 39, un site unique très étendu traversé par la li.mite de deux
feuilles de l'Atlas, et qui a donc reçu un numéro dans chacune, La limite entre Césarienne (avant 303) puis
Sitifienne (après 303) et Numidie passe entre Zarai et Perdices, cette dernière incontestablement en Sitifienne.
Salama ,
« Politique routière >›, 1980.
Morizot « Étape >›, 1985.
C'est le cas de Karim Hadji, de_]ijel, qui a créé le fort utile site internet jijelinfo, dans lequel on peut trouver, parmi
La région de Sétif n'a guère fait l'objet d'examens récents dans le domaine routier. Une
borne de Septime Sévère ou Elagabal a certes été signalée à Ouled Sabahr à une douzaine de
kilomètres à l'Est de SétiF8, mais la route elle-même n'a pas été étudiée. Un peu plus à l'ouest, près
de Sétif, P. Salama a mis en valeur un milliaire surchargé à plusieurs reprises74. En 1971, à Bordj
Medjana, 75 km à l'Ouest de Sétif, il a découvert un milliaire (fig. 13A) très tardifpour la province,
puisqu'il date du règne dejulien (361-363)75, à comparer à un autre découvert àAîn Kebaba près de
Vialar et Aïn Tissemsilt. Ce sont les deux plus récents dela rocade sévérienne78 (fig. 13B).
emplacement d'origine) sur la route vers Auzia (fig. 15). Il avait été élevé sous Antonin le Pieux, en
155. Le second87, gravé sous Septime Sévère, en 194-195, et portant le nombre de XV milles, a été
trouvé à 1,5 km seulement de Rapidum, en compagnie d'autres fûts anépigraphes, dont l'un portait
un cadre épigraphique en creux, resté vierge, probablement dans la carrière même où ils avaient
été taillés, et où l'on avait commencé à graver les inscriptions avant de les transporter sur le lieu de
pose, ce qui n'eut pas lieu pour des raisons que nous ignorons. Le territoire de Rapidum s'étendait
au minimum de 10° mille à l'ouest et 15 milles à l'est88.
- _ .E5-1*.. *_ '
1.' - ~
.____ ____,.___,
Wi“W5“*°§m“
Nvsav fic Min
*"' ` PF. .' -5-›. 1:- -*-;- .1'~ 81È1B*Pf::›T- vm Cf-`-*5
5
\H
"' -_---*
_, 4; f '_;;j-',
..._ _ig..
5fiî_
.,__
1;.Zi -.___._ _ ____-
:__
5`ï“_____
,_-.T1
__. ,¿|¿._ ._. "if"
7'.*_¿;f_¿f;Î-_-_.:
`L'¿r""'
.5_,fl"`
¿çî¢-'_
us *- I
T118;-.R ~1rir›<11fl*1°
__ ¢.'_:›_:"_':'T_ ___.
-È
'Î' ›`Îiii'.*)»
Fig. 14 : Rapidum. 1VIilliaire d'Hadrien en 124. Noter les indications de Fig. 15 : 1VIilliaire du XV' mille dé-
distance vers les deux villes voisines, à l'Est et à l'Ouest et leur précision avec couvert à 4 km à l'Est de Rapidum.
le nombre de pieds. Cliché Marc Garanger, 1960 et dessin J.-P. Laporte, apud Cliché N. Benseddik.
J.-P. Laporte, Rapidum, 1988, p. 209, Inscription 2.
En 2004, P. Salama a repris le dossier des milliaires << chrétiens >› (c'est-à-dire comportant
un chrisme) de la vallée du Chélif, avec 7 bornes connues antérieurement et deux inédites (la n°8
comportant 4 inscriptions)89. On remarque, sans pouvoir l'expliquer, la nette prédominance en
Césarienne des milliaires « chrétiens » gravés sous Constantin (0 en Proconsulaire et en Byzacène,
5 en Numidie, 1 en Sitifienne, 8 en Césarienne)9°, sans toutefois pouvoir en tirer de conclusion bien
nette .
Plus à l'ouest, la route de la Tafna, qui relie Siga àNumerus Syrorum, la ville la plus occidentale
de la Maurétanie césarienne, été examinée de manière exemplaire par P. Salama en 196791, à partir
de 11 milliaires appartenant à quatre opérations générales de bornage sous
Macrin, Elagabal et Sévère Alexandre (ce dernier sous 2 procurateurs successifs). La plupart
des milliaires sont situés avec précision. C'est désonnais l'une des routes les mieux connues de
Mauretanie césarienne, du moins sous cet aspect (fig. 16), d'éventuels vestiges au sol de la voie elle-
même restant à rechercher sur le terrain.
-f _, _ ________ _ ___-___~
. _ ,›_ ›_ _
§ n..-,HL
*x
. .-1fl.__ 1 -.
f. *-**'- | -_ _. ,-.- _
f _-
=*- -_
~ › * 5;
"nr" 3 |
Il
J»
tïtšLÎ,-*'“'-.-. *Q~
1-- _ - -~.*1*:*. '“_""_ü""'.
- E 'Il “F rfcîj »""ñÎ" fr
/-›*
_ 1"
_.«_._«_ -_; f_j__ 'H ›
'F_ “I
I'_,_.
"'l`.-*-
'« ' ' _.- '
Ik
f »'|'mlu1-r
n-_: __
1_"- _-_ -"' ' _- , _| _. 'Î__-_'
›.___ _-I 5'
ff
1_" “""'?.“ (- . _ ..r
|
fʧš¿xüqw§î¿,gμ3;ä =__:×-~)._____?_'__'__::
H
'r_,.."
111-' "n
“L
§'"“\_"'¿_»*-_f*
_. 2;., _;r:~~»
-. 1--__..-'*'*-L,
'\-.
_-“N--1.-,
\ \-' _
\_ -__'_-___F_
'\_'___\__"`!,_-'_\
~'.*"""ï = " h' '\| I 'ER'
"~ _ . ' ~_, _. _|
, _ È_____
».__"-
L~_:ïf*'
_____,-
`-____'
l›'.f'j.-fr É-'ÎU \':._.._¿h`:l
_____ ________'~...'**'-í.Î
__-.
I .--
ll}l':l'
` àlf”
'L
'
ll
i l fj?
*:_-›1%* *~;1fÊ\«
5/e¿¿ *-_,-rf _¿Ê_____;
1.
._
-
_J-
__.
__,
- -\r" I
"-'für--'-~ I
J I
'_
;f'“"“".
Q '
uïihnu
lu.:--u-0
'Jr-__ f-:'.-* \ fl1r.n.....L Vù ff F-.__>I
_,_' \_ -.__.'u a3=Mr>\›\|| \ ____________ I , 5" j, I
r
X-_*
("l~\__/__ -*-§.'.'.1ÿ'.ÊÎ-“"~"i;_'*._ï`*Î-`-* B3 1 Mr kxl
._
"
\_ _f__ ~_
': 5 ,fl
,_""
__ fr
f
flãiv Ha-«un
(J r\_.-- _ _ _ .___*_.f& ,--'* ,- 7'.. '-'è.- 1"' *-._-.›_f*»_ .t = I; nr xvur
_ ,___ 1" "-f *__
=' I l I
a_;;.¿;,._ gtr..-
*-
fa __*~^~«f-- -
I
r
C." t -.~' l
› 41
μ UG _-en-._›-\__ "|' nu-_" “__” l, I 3 D J' 1-'___
________|“______
|______.____.___-:___§__.-._\ ._ 'T' -._-_ __-* _ u.........-. L..-s....___.
4 .sm ___»,_ __r _,_\' \`u 1 _ F _____._ ¿ K I ______
\
__.-›_'λ_ç};.--*'¿=.'__'___,--_|
_ __ _______,;__-__ _. __ _
v _j.§jt___ 5 _ __
__ __
1* 'F '*' “ .3
._
__f
'-__ _____ r
«_ _ __-
=\ ».....,. \_
I '""In
_ I Il _ _ ____ .___-'
_
Î'r
-1-__ fj.
'--___'. c
;è*.-_*¢-__-_---`: “_-'.-- *' *-\.* _ a.._-W. “.›- -___ _.-- I K J ,- __~.' 1'*
"--f.'.'_“§-`:“:*"*._`_--'.='
'
" ,nf
1*'
,,
"
_' "'=*"~\-
,.«~__----_ _
r-'
En-' .¿'_
_
-.
_
___«--`“'\ï.*-«-',»~=î:~_›~»
-«_ ~ '\` f __,
""Iu.
J ,
."'_.--I
_
|
.\_ Il
___, _
,
_ _ r I L _ ._
U' Han-1* 5 ln, = Mr vm _` _- "'f ll "I%›;'CîïTI * 'fl ` ;l ' =- __ . __r'
,li “U _ . - . - '- -'- *'5“-_*-\I !Î'.:~”.~"' Â; _ ._ - '--"'
rl- ›' 0
.
-" - '- .-
___. _. - '\
\
_
F
.j__
.mt nn...'..¢\\\__'3_**_**
__ ' P
4; (2-1-__: - ..|L.:n__f___ Ê9__|:fiål›lA
"' --
__. ___ _. E
' 4
._=_ 5. ,- _\ ____________¿ ._ _, __,. '““'__'Ç________)- mm-j . _ _ .-›.«_ _\;*-V""-
Nvniws 'lflonvm - * '- f I f ~*,r'› '11'¿'_.1. __»-'
I . ' .-›-. _ _-' _. _.
(1-uml.) --~ v __ *_\`£!1\,"\.f.¿¿' _ |_ ._ _ -
- "-._- ' " “ -" - s- »~*.
. '- ' HH»«Mr-*.**.¢« f.- _ -=«
|.-* . _ .- ~ _ _
+*3 = _,1~'*'r' μm ",.*
H/\ __Î \li I, -._ ¿ _ s | _ 1
l -f ~._
"|
`|, I I
*_'›.* .*' _* - .
.- --___- . ___. '\
/.¿_'_*
___- .-.I
'* `\. |` __. _ P- ï_','f_ -
@___-_ _.“' __._._,____f
_›._«~H'-flv" _|_\__-._
~. ` _ ',.¿'_`ÎP__j_»_l_.-*"
_
f
_;/-I'
1.1: M.a_*_-- _ - -"¿1`î»_ ' å. ' /"' 9 I _. _5:_,';_*_«__'=§Jå¿_ãÎ$_[_-.__'_|__1 ______-_t__*;. ._._f_1________;'.-**
._
Q'-. -He uk
__
«L §, .*:_':__f
_.- _»r
_ ' _.J f',== 'll
. .
I* "'_-
_ _»
-_--_
I~._.________
__
_;-'M ______""'*-.__ r*'__ _ 1 "' I __.-I; .: "'-_ __ -.'_" I- -_ _-
'Π.Γr'f:_;`
' *-\.4
* rw 4. __xÎ_ rg 'tx-1. 'él »ÁlI____j5”r'× _,7f_,.S' =-r* -_ - g*
IA-Iulmlur
_.-a*
* `*l"`k* `l Q. *R "t__.__
~*~»:-
_.,____ ' -"L «Am-».“-**»›
' U* _-,
'* - Ar
f_
1 ,_Lr____ __,__ _ .. U'- __ _;_~_--__- * *b " *› ' _ "
-_,-«j›"--I:i't,_______À*"ï~*.l°~`~`-"_*?'
›«r.*~ .@a** cet
tu :¢r¢.._.-.U ›¢..|:,..í1 ..-m P..
4. \mn-:,., f.....;-1
\Y -'J
_~ -*_'__ __9-_-\__
:___-_ -_¿:_"_-_§'_ _-*_-_
-_ _*-_-1 _' ._
.* qu
__ _. _ E:-f___::¿__
,,",fl__*f_* _.\____..___,_.__-
_.. L 1
Q-**~"\
\
*~-'1**' áÿl “-_-1 f
'-_-"-._\_
-
91
Salama ,
« Vallée de la Tafiia >›, 1967.
É"wlm
limes et de praetentura, dont nous avons vu qu'elles sont trompeuses93. Nous préférons celle de
rocade (routière) sévérienne.
al
@vécu @LR È; au
<::› ,gr tj» _ -
wi. W
*fs “`fa'Ja-.J
5.. =~.`§~«~ ä Èíïšš?
'f
._ ".«,
J,.f¿@;~G @fl
6{«\_¿._V A" F \_
W1
_iÎ_Σ'_=..:3_5 ._. ._
O ¿}_v `°î¿%53¿
Ê
af;
1 _ '__.*'
«si ©
~«., "=-W.
3** U?
“E3 HU ..ï.›-:P Un “Hino È I: “O
H f S Ê-
"trè
_r
"'
'ï Î
Tl-ulri.-A " .f
_. Ha- J?
1/*
-I'
la-
,Ô
“Ê
É.“ïÎ<='7›~Èf'”' 0 .. 'L ï.=9. °3Î«ï“ 2;»T
f-.
:o'C]
.:.¿gfûÎ
:O': :jf-'A
1100"
“'un 0
tu C3* 0.2' au Hu ' › SG Ln-\-`-*_A_ J-
ï-J'\\_\F5_`/'*-'-'μμ_/ _; -I ' I ¿ """"`ù " `\.-'\`___/"'\_r~4`-"_
0.1-| _
' 770 'U 5?0/
I I 05'? saO Q U s z Ê
ATA H 0°* U
I ' lio
måwiucz gie* O O11 D L A T I
Fig. 17 : Le segment Columnata, Aïn Toukria -Kherba des Ouled Hellal de la rocade sévérienne.
D'après P. Salama, Point d'eau, 1973, pl. dépliante. A: Columnata ; B :Aïn Toukria ; C : Kherba des Ouled Hellal.
Les sites mineurs sont représentés par de petits cercles.
92 Ceci n'implique nullement que les populations autochtones des hauteurs aient été repoussées vers le sud.
Restées sur place, elles se sont simplement retrouvées à l'intérieur du (pseudo) limes sévérien, au nord de la
rocade sévérienne.
93 Cf. ci-dessus, p. 000, note 6.
En commençant par l'est, les milliaires sont nombreux autour d'Aras et de Tatilti94_ L'un
d'eux, élevé sous Sévère Alexandre, cite même les deux villes voisines sous la forme Ab Aras Tatilti,
forme proche de celle qu'aurait employée un itinéraire routier95.
Plus à l'ouest, au sud de l'Ouarsenis, un poste militaire de la rocade sévérienne, la Kherba
(<< ruine >›) des Ouled Hellal9°, a été signalé par P. Salama en 195397. La construction à cet endroit,
en 201-203, des castra hiberna de l'Ala Gemina Sebastena” souligne que du printemps à l'automne,
cette unité devait se trouver ailleurs, patrouillant probablement dans la steppe qui commence non
loin au sud, alors que nomades et transhumants remontaient vers le nord et pouvaient atteindre
le piémont fertile et cultivé de l'Ouarsenis, en recherchant en fait, comme ils le faisaient encore
naguère, le couvert forestier qui fournissait du fourrage pour leurs troupeaux (fig. 17).
En 1973, P. Salama a publié la dédicace à Neptune (ou à un
5' I '|'J 5 .
f ._f~“›`*"=Î __._, is O03 génie du lieu) d'une source aménagée sous Probus, à Aïn Toukria99, qui
FJ.`=.`=*-*'
J \Î Î-"W"-_-_ FF- J 0 9*-I 1 abritait depuis 200 environ un détachement de la Cohors II Sardorum_
fil “ 19 I.-IEI°2,J=_4-°&››**
¿'¿f"`.'--ï¿'_`__;'-.___1«,____.._f" §§3,j¿.__-=_-~“0; 10.p I* 10; _
Dans un pays déjà relativement aride, l'aménagement des points d'eau
-..__- 5 1 I__.-_. I rr - était un moyen de canaliser et de contrôler nomades, semi-nomades et/
ou plutôt transhumants. La carte déjà évoquée soigneusement dressée
_99`ÈÉÊ5?ÉÎÈÉΚãÊ_ lg
_ _m. .- 9"3.›*'
1“B*'“Ê9MfiJ'*-
- "' 9"- "" :I-\L
'-1 |
1-_J:_¿,T5:.,:'-*'
-\L "---
par P. Salama (fig. 17) montre le vrai caractère de l'occupation romaine
I _'|'_'J:'_J" Ê 9"":-' '-1-'--5'
dans la région avec la présence de vestiges antiques tant au nord qu'au
_ ~›.H _ I 'U/'-9'9'9¿'--klîäx' -' sud de la rocade sévérienne.
ÎIÃI_ ;jHn .l|'\.."_nH .--
Jμr¢..~¿ããã§
Î_L} _:`“_-.J~._.'*--'¿μ.F" ____.- - "'
Les établissements militaires romains sont réduits ici au nombre
'r
de trois sur une longueur de 60 km. En l'absence de tout fossatum,
In
_._
I' _b€`_\.
-Î9~Î";T"HÊ'ï:î~_*'l-nÖ.\z-1;.,
“-*J'9Ã59 "°
É
-9-\Is
; fl1'L-"'C9":,'__H. 9`\__.\___¿.J,-"L .-'
_r'
___-"_/* ,t avÿw .__-_... leur capacité de barrière statique est nulle. Les passages intercalaires
99
gQ
n'auraient pu être contrôlés que par des patrouilles comportant des
cavaliers. Cette constatation amène à revoir une fois de plus la notion
de limes, manifestement erronée dans sa conception de quasi ligne
Maginot et permet d'illustrer l'idée d'une gestion de confins et non pas
des nomades et des transhumants vers le nord, mais de simples bases de troupes à cheval chargées
de leur contrôle.
Un peu plus au sud-est, on arrive àla région des Djedarswl. L'un d'eux remploie la dédicace
d'un oppidum Cen[ établi en 203 après J.-C.1°9' 1°2, c'est-à-dire vers la fin de l'établissement et du
premier bornage de la rocade sévérienne.
191 Sur les Djedars, pyramides funéraires chrétiennes de rois berbères des V°, V1' et VII' siècles, cf. Kadra ,
Djedars,
1983 et Laporte (_].-P.), « Djedars >›, 2005.
102
Salama ,
« Nouveaux témoignage >›, p. 329-368. = Promenades, 2005, p. 136-97. En remploi da.ns le djedar F.
193 Drici ,
« Bavares >›, 2015. Ben Seddik et Laporte (_].-P.), « Inscription >›, à paraître
1°* CIL, VIII, 9324. camps (G.), « Bavares >›, 1955, P. 287.
195 CIL, VIII, 9739. À noter l'importance de ses dimensions (1,10 / 1,80 m) . On ne pouvait plus lire que quelques
lettres, dont PH, qui pourraient faire penser au règne de Philippe (244-249), hypothèse sans doute hardie.
199 Camps ,
Massinissa, 1960, p. 77. Sur l'identi_fication de CEN (---, voir ci-dessus, p. 000.
197 Carcopino (].), Maroc antique, 1943 ; Euzennat ,« Voies romaines >›, 1962, p. 610-595 ; Marion ,
« Liaison >›, 1960, pp. 442-449 ; Rebutfat (R.), « Notices sur les confins >›, 1971, p. 33-64 ; id., « Frontière >›,
1979, p. 238 et 243 ; Speidel (M.-P.), « Thousand >›, 1977, p. 167-173 ; Thouvenot (R.), « Géographie de
Ptolémée >›, 1962, p. 82-88. Yahiaoui, Confins, 2003. L'étape à Cherchel de 1000 recrues, bien attesté par
l'épigraphie (Speidel, loc. cit.) n'entraîne nullement qu'ils y aient débarqué pour emprunter ensuite la voie de
terre, que l'on trace aussitôt sur une carte sans autre forme de prooès, idée qui nous paraît assez baroque, compte
tenu de la longueur du trajet maritime déjà parcouru réalisé depuis l'Orient de la Méditerranée.
199 Itinéraire antonin : Malva flumen dirimit Mauretanias duas. On hésite à identifier ce fleuve à la Moulouya ou à
l'oued Kiss. Le Malvdflumen de Ptolémée (IV, 7 ,1).
199 Desanges, éd. de Pline, H.N., V, 1, Afrique du Nord, p ; 18 et 151-150. Il semble s'agir d'un calembour entre le
nom libyque de la Muluccha et le nom grec de la mauve.
11° Cas du tronçon Rapidum-Auzia,borné seulement en 124 alors que le camp de Rapidum avait été fondé en 122, cf.
Laporte (_].-P.), Rapidum, 1988, p. 13 et p. 206.
ul Rappelons que le macadam est stricto sensu un hérisson de pierre formant chaussée non recouvert d'une bande
asphaltée.
112 CIL, VIII, 9041.
113 Gsell (S.), « Inscription >›, 1899, p. CLXXXI. Laporte (I.-P.), « Notables >›, 2003, p. 96.
114 Leschi ,Etudes d'épig. arch. Hist. Afr., 1957, p. 63-64, qui reprend Leschi , « Nouveaux milliaires >›, 1946-
9, p. 397-407. A 14,5 km NNE d'Aîn Bouci_f, ce tronçon, orientée NNE-SSVV, suit à flanc de coteau la base
orientale du KefLakhdar Chergui, col où existe une source. On pouvait facilement reconnaître cette voie entre la
maison forestière et la barre rocheuse située à l'Est (entre la maison forestière et le marabout de Sidi Mohamed).
La voie établie à flanc de coteau présentait encore du côté de la vallée un mur de soutènement en gros blocs
taillés, supportant un hérisson de petites pierres. Cf. Laporte, « 20 ans >›, 2012, p. 253.
et transhumants que l' on pouvait canaliser vers des couloirs naturels, éventuellement aménagés, où
l' on pouvait les arrêter, les taxer, avec des postes de douane, fixe ou volante, ou de simples péages.
La garde des routes était en principe confiée à des stationarii, basés dans des stationes
routières lorsqu'elles se trouvaient loin des villesus. Un ouvrage collectif récent éclaire le rôle de la
statio comme lieu d'exercice effectif du pouvoir sur le terrain, police contre le brigandage, mais aussi
parfois douane“°. Un survol du cas de l'Afrique romaine par S. Guédon en montre quelques unes
dans les autres provinces, mais aucune en Césarienne et Sitifiennem. Ily en avait pourtant aussi. On
en connaît au moins une, la statio Panchariana de localisation inconnue à l'Est de Sétif) où Théodose
l'Ancien alla chercher les troupes africaines qui allaient renforcer son corps expéditionnaire arrivant
de Gauleus. Recherches de terrain et réévaluations de vestiges anciennement connus devraient
permettre d'en découvrir d'autres“9.
Ces gardes statiques n'empêchaient pas des agressions, comme celle dans laquelle Nonius
Datus, venu de Lambèse avec une escorte, fut attaqué vers 147-149120 quelque part entre Sétif
et Bougie, et se retrouva nu, mais vivant (on en avait voulu à sa bourse, mais pas à sa vie)19'1. La
Maurétanie césarienne était réputée pour sa violence et l'importance du banditismem. Lorsqu'en
153-154 on eut besoin pour l'Orient d'un spécialiste de la répression du banditisme, c'est en
Césarienne qu'on vint le chercherm.
Certaines routes traversant des territoires particulièrement menacés pouvaient être
jalonnées de petits postes fortifiés, voire de véritables forts munis de remparts puissants. Parmi ces
passages particulièrement difficiles, on peut noter la jonction entre le bassin du Sebaou et celui de
la Soummam19"1.
Au moment de l'annexion, en 40 après J.-C., seules semblent avoir été occupées des villes
côtières, plus quelques villes de la vallée du Chélif, les plus proches de Caesarea, comme Oppidum
novum19'°_ Par la suite, l'occupation romaine ne progressa que lentement et par à-coups sur le plan
géographique19'7, en laissant de plus subsister de larges zones tribales entre les villes << romaines >›,
en réalité libyco-romaines.
Proche de la Numidie avec laquelle elle communique aisément par les hautes plaines,
et séparée de la Maurétanie occidentale par des zones montagneuses difficiles19'8, Sétif reçut une
déduction de vétérans sous Nerva (septembre 96 - 27 janvier 98)19'9. C'est sans doute à partir de
cette époque que les routes de la région (future Sitifienne) furent << romanisées >› (aménagements,
bornages).
Sous Hadrien (117-138), c'est un sillon longitudinal de l'Atlas tellien qui fut occupé, de
Saldae à l'est jusqu'à Si,a à l'ouest. Auzia, ville plus ancienne, semble être devenue municipe dès
cette époque13°. Vers le même temps, l'armée romaine fonda notamment le camp de Rapidum, qui
donna peu à peu naissance à une ville131. Globalement, Rome établit alors une ligne d'établissements
vers l'ouest par Auzia, Rapidum, Thanaramusa castra et la vallée du Chélif.
En 184 Commode fit construire des postes (burgi novi), ainsi non loin d'Albulae
Temouchent), en même temps qu'il élaborait une opération de bornage dans le même secteur139'.
La province fut munie de turres133. On connait également près de Rapidum la restauration de tours
anciennes et la construction de nouvelles pour la sécurité des provinciaux13'1.
Sous Septime Sévère (193-211), comme nous l'avons vu plus haut, le territoire plus
spécifiquement romain fut agrandi d'une cinquantaine de kilomètres vers le sud en dépassant les
dernières rides de l'Atlas tellien jusqu'à son piémont méridional dont villes et villages reçurent pour
la plupart une garnison.
On note une montée des périls à partir de Sévère Alexandre, dans la mesure un court
passage d'Hérodien montreles troupes romaines aguerries par les attaques incessantes de Maures
vers 237135.
La grande révolte dite << de 253 >› dura en réalité toute la décennie 250-260136. Elle eut
certainement des répercussions sur le réseau routier, mais la question reste à étudier.
129 Il faut rappeler que l'on considère souvent la Maurétanie césarienne romaine dans une étendue qu'elle n'a atteinte
qu'à l'époque sévérienne, avec l'installation de populations et de garnisons sur ce que l'on appelle le limes et que
nous préférons appeler rocade sévérienne, cf. ci-dessous, p. 000 Toukria].
127 Salama ,« Déplacements >›, 1977 : p. 577-595. = Promenades, 2005, p. 303-318, remis à jour et recomposé.
Laporte (I.-P.), « Particularités >›, 2011.
128
On peut se poser la question du rattachement de cette région à la Césarienne. Il semble s'agir de la persistance
d'une li_mite pré-romaine, cf. Camps ,« Limite inexpliquée >›, 1973.
1” CIL, VIII, 8441 et 10361.
11° Lapone U.-P.), «Auzia >›, 1996, p. 301.
131 Laporte (I.-P.), Rapidum, 1989
139' CIL, VIII, 22629 = ILS 5849. La mention de burgi novi implique qu'il y en avait eu de plus anciens.
133 CIL, VIII, 208 16 = ILS, 396 : construction de nouvelles turres pour la sécurité des provinciaux. Sur la politique
africaine de Commode, cf. Benabou Résistance, 1976, p. 156-164.
111 CIL, VIII, 10441. Lapone (1.-1>.), Rapidum, 1988, p. 230-231, 11° 12.
135 Benabou Résistance, 975, p. 194-199. Toutefois, ce passage semble s'appliquer plus précisément à la
Numidie.
139 Carcopino (].), « Insurrection >›, 1919. Salama (P.), Vues nouvelles, 1988.
145 Albertini ,
« Route frontièree, 1928, p. 48. L'auteur donnait la liste de 48 milliaires.
146 Carcopino (].), Maroc antique, 1943, p. 233-234.
147 Courtois , Vandales, 1955, p. 85-90. Il fut suivi sur ce point par Seston Dioclétien, 1946, p. 1 18, n° 5 et
Van Berchem ,Armée, 1952, p. 38. En fait, Courtois n'avait pas affirmé catégoriquement cet abandon, mais
l'avait trouvé vraisemblable, exemple intéressant du renforcement des idées au fil de citations successives, ou
comment des hypothèses deviennent des certitudes.
148 Salama , « Problèmes stratégiques >›, 1959, p. 346-354 et carte ; avec en p. 354, note 9 : une note gentiment
moqueuse, mais tout à fait justifiée : ce prétendu limes « n'aurait pas tenu plus d'un quart d'heure en cas
d'attaque>›. Cf. également, Salama « Occupation >›, 1966, p. 1291-131 1. - Promenades, 2005, p. 169-189 et
add. p. 461-462.
149 Salama ,
« Plus ancien chrisme >›, 1965, p. 541.
15° Salama ,
« Plus ancien chrisme >›, 1965.
151 Salama ,
« Plus ancien chrisme >›, 1965, p. 543.
152 CIL, V111, 215 17. sidi M'hemed ben All, ex Renault, wlleye de Rellzene, Gsell (S.), Atlas, 12, 1 ls.
153 Étude en cours (trésors monétaires, érection de remparts, etc.).
154 Cf. ci-dessus, p. 000 et fig. 13.
155 Lapone U.-P.), «Annees >›, 2002, p. 19s.
156 Une armée est très vulnérable pendant son débarquement.
voies romaines de la province (fig. 19), à l'exception toutefois de l'extrême-ouest algérien et dela
rocade sévérienne dont Ammien Marcellin ne semble dire mot, curieux constat encore inexpliqué.
Théodose dégagea en priorité les vallées, dépressions et bassins, en ne s'engageant en montagne que
lorsque cela était strictement nécessaire, comme Ammien le précise expressément157. On peut en
conclure que la plupart des populations montagnardes sont restées à l'abri dela répression, et que
seuls leurs chefs et leurs troupes descendus en plaine furent vraiment étrillés, avant de se soumettre
et de conclure avec les autorités provinciales les traités traditionnels.
á'
4€ ¿'¿'*¿.¿(
en .I7,y¿. 6'
*e
*Ê fzäfff ' L
"90 ,WJ6
J'
›"».
/X;
-'I
49:
- ''
e-
:_ -._____.-'HH' ,DJ-[mD_,ER'¿\ J 5*-1fa " _a,,`9,t_i?~.I"\
'I' ;¿.
-._ «.-
ji
Êùlie
%f«°
\!lJMiR_-\ ,&
.üffr'-. .5
4€'È
r4*r'I4* 'fie
// / /
\__
- ,Fi
Jf
4»aår.
.:I'=
'I
.
F! '-.\ \ . _ `
¿efJ'4
.
.-'.____ .- I? _ I qq œ
l `: . '\_;îl,'.'q*'
'ï/= _ ffiåbîl- 1 .-T “
«um_ *Y --_ ol' " - Î`='-im
-- ' _~ - 4%? / / -me
Uk
. '¿_ë-ÎYÉÈT-N: ..-
' \ _. ___...
____..____\ï
1
fÎ.'./I/Á
_-:tk /.-'
' Fn =-
íly
en
' _._. *åf îf « '-_.-if
::'::"~..
_ .Y _'\.:" `~.
-_*:._.____._*
' \. _.'
` V/ I '-
I_».i'.›
\X
Ê .g
_____________\___" lvl.-xUïl1aTAN1ECEsARl:ENNlt / f/ `--å_____ ' u Je
. _.:-_§›' // /I +3? ~§w_' ¢' I
" ,_ _ 15' . Á
Fig. 19 : Approche du parcours des armées de Théodose en Maurétanie césarienne de 373 à 375.
D'après _I.-P. Laporte, Armées, 2002, p. 298.
Plusieurs études ont porté sur les réseaux routiers médiévaux. Le plus complet est celui de
M. Forstner en 1979 (fig. 20)159. Pour des regions
' ' plus limit'ees, J. Despois a fait la comparaison
entre les voies romaines et médiévales dans le nord du Hodna1°°. S. Dahmani a tenté en 1986
l'établissement d'une carte des voies de circulation dans l'Est du Maghrib central du IX° au XII°
› A 1 16
siècles1°1 et, en 2004, B. Moukraenta pour l Ouest de la meme region 2.
\
ùm Il f '
4]"/ 501íl'iI' _ _ muy' _ 1 _ ` .Tîbufrufxfifllîtll -' Il
Tana: r, _ " 1:' -I ,L-' 1' 'F il lfûuilrulufiln 'II l I I I 1" f ,il 'I 'F
-›-~1' fflq,-/dflå¿
**/ 1
.»L.«.»¢-
fl f._+--f"l7 X ,f Sall-' ' J u
«ff ,_. __" _! ,r _«_
_ ll
\_ 3*;-""'l_-' _ " Il 1" .fl Il -'ll Il-il ' I 'Jr Il Il Il ,I :Hay ' 1b:u'a I Jn' ' nlfuw
lyuhr J! J" -lšîr Il fl J! Bllnllnll Il . , Jf jf
\\\\\(.l\*
\ \ .
_.f
_/g-J
1 ' f"°f"E':å\¿r:':}f1' ¿'fïf/LLLL' _ 7 F "*-..fl"""-.--.___-È"-..
ûâbrå
/
/. ""--.MH
'--.
/-/1,»
/,
1//
Áf///
///
/ //
\._\\ \Ø 5- QQ å .
" 3' xi I _: - -
D
IX
/),_ '/
r :I ,fl ff ff
J' I f
`l`\\\\* UNIÎNGUI mlfäw Vasalen 'fllf-""lf;'l1 FQWUM KÎÊÎI
W" des “M5
Fig. 20 : Les voies médiévales attestées au milieu du 4' / X' siècle D'après M. Forstner, Wegensetz, 1979, p. 70.
16° Despels (1.), Hedna, 1953, p. 101. Lapone (1.-1>.), « cenfinuifes >›, zoos, p. 60-62 et fig. s, p. 71.
161 De1smem(s.), « Essel >›, 1974.
162 Moukraenta (B.), « Essai >›, 2004.
163 Laporte (_].-P.), « Fermes >›, 1983, p. 141.
1°* Lapone U.-P.), « Ksar chebel >›, zoos ; id.Reu1es,2o11.
Une carte publiée récemment (fig. 21)1°5 résume les connaissances actuelles sur les voies
antiques au nord du Djurdjura1“. La partie comprise dans le rectangle rouge contient des dispositifs
àla fois militaires et routiers très particuliers.
ui! rmi: 5' L
I I
. Elnμa Amiudfl
I Bc-H-un-*Him
Q hucruüm :U
È
11-"=Il nn
B
_ _-3*»-«F1
semi
___ _
fifi'
Eiïfil-
Fig. 21 : La route fortifiée Sebaou / Soummam (à l'intérieur de l'encadré) dans l'ensemble kabyle.
Plan S. Sanz, UMR 5 14-0 CNRS.
.
in
I,
Jf
. . *I
--- 1'
I
et rejoignait ensuite une ligne de crête, à plus de 1500 m d'altitude (maximum 1519 m), avant de
redescendre à 1100 m au fort de Ksar Kebbouch (fig. 25, au dessus d'Adekkar), puis à 60 m dans la
vallée de la Soummam, près de Tubusuptu.
l Altitude
, cn mètres
1500 ~
- Î
mon _ KSAR
._ KSAR TAKA KEBBOUCH
CHEBEL K1-TAN-E
WU' - Vallèfi dc la
EIDA OUMMAM
OUED
400 ' EBAEI
* TUBUSUPTU
_ ,E150 1 658 ¿ m1 __
=_=
___.-»*
1"
ph-
Fig. 24 :'La montée de la route Sebaou / Soummam près Fig. 25 : Le fort de Ksar Kebbouch. Cliché _].-P.
d'Ifigha. Cliché J.-P. Laporte. Laporte, 1970. A droite du cliché, deux vaches
Des éléments de pavage et de rigoles obliques avaient été donnent l'échelle.
dégagés par une petite inondation.
Par ailleurs, entre les deux grands forts de Ksar Chebel et Ksar Kebbouch, la partie centrale
est jalonnée par une série de tours carrées de 4 à 6 m de côté. Au nord et au sud de cette crête, on
note 500 mètres plus bas d'importants villages antiques dont l'un a livré une stèle libyco-romaine
montrant notamment des gardes armés de lances1°8. Manifestement, la région n'était pas de tout
repos.
Cette route est ancienne1°9, bien que son aménagement soit encore mal daté.
A Daouark, une tour circulaire de 6 m de diamètre, flanquée de plusieurs milliaires, avait été
restaurée sous Septime Sévère (fig. 26) mais son premier état était très antérieur17°. De cette tour,
située une étude altitude très modérée (500 m), au milieu de montagnes qui dépassent les 1000
mètres on peut voir à travers de deux cols très étroits, d'une part la colonie augustéenne de Rusazus,
d'autre part le fort de ksar Chebel. Il existait une possibilité réelle de signaux lumineux pennettant
de relier deux points distants de plus de 20 km dans un relief très accentué.
l DM Q
“
l›\><
\/12 llof"\/T0
2 Of 7 *_ __.»»
_
*~XÎ
4>1<@«ï§Î9ZΓ*2@ZwWU
ë¿:› jÎ>_Q4 -1
f"I'/1
VY ..__j< <Jw*n>>>
\_j:1š~{_K/ï fWîw>A
hw?ÈÊÎ×¢%wWœ
'7rwU©*U>>O
-l _ Jffg 1
' _'----_._____./dj
_ ___ _ /
, -4 _ R- _ "__ _ ~ 1 50 cm
Fig. 26 : La dédicace de la tour de Daouark.
Relevé_].-P. Laporte, sur photographie, _]. Martin, 1970.
Près du fort de Ksar Chebel, et sans doute en relation avec lui, a été découverte une grande
stèle de la fin du II° siècle171, dédicace au génie et au numen du lieu, Petra (fig. 27), pour le salut du
procurateur de Césarienne P. Aelius Classicus, qui vivait sans doute sous Hadrien. Elle a été érigée
par un certain I:-:I I:-:I lius Tyr[annus), tribun, apparemment à l'occasion de travaux (Oper[is) dans
la région
Les deux grands forts marquant les extrémités du tronçon central, Ksar Chebel et Ksar
Kebbouch, ne sont pas datés. On pourrait admettre, sous bénéfice d'inventaire, qu'ils ont été au
moins restaurés sous le praeses de Césarienne Aurelius Litua (290-292), en les rapprochant d'un
fort situé un peu à l'est, dont on connaît la dédicace, mais pas les vestiges.
169 Rappelons que les trois colonies reliées par cette route avaient été fondées par Auguste en déduisant des vétérans
l'une même septième légion, cf Laporte (I.-P.), « Legio VII >›, 2000.
17° CIL VIII, 8991. L'inscription aurait été détruite par des terroristes il y a quelques années.
171 Beghll (S.-A.) et Fevrier (P.-A.), (Nouvelles), 1968, p. 15-14, fig. 1s A.E., 727 ,1970-1969. Meme (1.), Bida,
1969, p. 135-129 : « Une dédicace au Genio Petrae à Ksar Chebel >›.
_';'.:._-. __..-'
_ ,; .'.î._.*
-. M Ê
L
.
Fig. 27 : Ksar Chebel (Petra).
La stèle d'un centurion pour le salut du procurateur P. Aelius Classicus au Genius Petrae
Clichéj. Martin, dessinj.-P. Laporte, 1970.
En effet, la route de
Saldae (Bougie) à Sitifis, était
elle aussi protégé par un fort, gllllepçllsšclvlllvlll@lllll:-
celui d'Aqua Frigida, près d'une
grande cascade toujours célèbre, glllmlvlllvllllmšlllllwl Qi-_
Kefrida, qui a tout simplement gllcll llll§.llll7c~ llc©N
gardé jusqu'à nos jours le
toponyme antique, à peine
transfonné parla prononciation.
llllwllsl ll ll @N @ll ll ss
WHS E j Ur
1” CIL, V111, 20215 = ILS 66s6.Leper1e (1.-1>.), Routes, 2011, p. 71, fig.
?f«**rîwwf.›.¢¢1 " H
xxl” ' lcnnma. M1.uur.\;p:o. _¿\rl-I1_-- tu i _ 1 mgr.:
. ¿'*° H5* ,._e R at
. . }_,.4[_¿Î.L'Ulr`
--.-||w›fp._,r[!μ IJÁHJ --
..%at&
-“Î -' ' I fill;
Lun* . .1..-¢,1..!-_...1i:-_§¿_I`-LF F 8 a 1 _'x_u'“ lq _t_ M
,Î -I-'_- \LT
, ..J:. [_ -«.;1.tfu:-*- * -' '“ __
_ __ _ :_
-1111-in I-.JJna.._ - ' . _ _
_
Wllflwlum ct caf """.-
.. _- - _
_: ;,_:'-"""' "'r"_¿-.____- __-.1-5" -'--_-_;=:-E" ._
. . ›.LLnm.1.1›\*“W -,.2E.--1,1? *UU
_' -1 ü
Afin d'illustrer quelques notions de méthode, et notamment celle de << calque >›, nous
donnons ici un extrait relatif au Mons Ferratus d'un travail en cours sur la Table de Peutinger.
L'image résulte en réalité d'une superposition de calques (routes, montagnes, fleuves, peuples),
chacun avec son origine propre.
Le calque << routes >› provient d'un itinéraire routier précisant les étapes et les distances
entre elles. Certaines stations ne sont pas nommées mais indiquées par un simple décrochement du
trait qui représente la route.
Le calque << fleuves et rivières >›, qui ignore le fleuve Sebaou mais figure la Soummam qui se
jette dans la mer près de Saldae, provient d'un document non identifié.
Le calque «montagnes >› provient d'une source précise, soit la Cosmographie de Iulius
Honorius, soit celle d'Aethicus (ou un texte analogue) qui indiquait que le mons Ferratus s'étendait
de Saldae à Rusuccuru, ce qui est exact vu de la mer.
Le calque << Peuples >› mentionnait les Nababes. Sur la Table, ce peuple est situé au sud
du Mons Ferratus, alors que les inscriptions qui les mentionnent ont toutes été trouvées au nord
des crêtes du Djurdjura, mais au sud du Sebaou, et donc de la chaîne côtière. Au lieu d'en tirer la
conclusion que le Mons Ferratus était la médiocre chaîne côtière plutôt que le formidable Djurdjura
proprement dit, mieux vaut penser qu'il s'agit d'une simple erreur d'assemblage de deux des
calques (routes et montagnes) par un auteur qui ne connaissait pas le terrain, et savait simplement
que les Nababes habitaient entre Rusuccuru et Saldae, ce qui est exact, mais se comprenait à quelque
distance de la mer.
Globalemen, le schéma est saisissant, mais inexact pour deux erreurs, vénielles en elles-
mêmes, de superposition de calques.
Note additionnelle
Le Président de séance,A.M' Charek, m'ayantpressé d' exprimerun avis surla communication
de C. Hamdoune sur le Mons Ferratus, je ne peux que confirmer mes doutes (ceci s'appliquant
naturellement à ce qui a été présenté en séance). Si j'ai bien compris, elle réduit le Mons Ferratus à
une étroite bande côtière de 20 km de large à l'ouest de Rusazus (Azeffoun) et d'environ 70 de km
de long jusqu'à l'embouchure de l'oued Isser. Ceci soulève quelques objections :
- Cet espace vital déjà fort réduit le serait encore plus si l'on en défalquait le territoire
des quatre villes romaines situées sur la côte : Cissi, Rusuccuru, l'ensemble Iomnium+Rusippisir,
Rusazus).
~. « +
r _:.- '..-.
=.-..-'.-.--~.
-.'r:-'.-._.--'*. _- -.
1*'-.--_ -= *- . :-.-' -.-
..--:.:.--._::-;-:='
-.'- -\
.-'1“-"=._1-. '- *-.:_';-'- :1: ~---~
-r--=
-.
- H.
'-~- .-
*L *
'- \ Ê-I _': _ .1 - : __-'|2-. ': 11 L _-=._'*-Ê' μef-:E1-;'-'|.'+¢ _--T-'~=; “--- ~ -.-_1 EÎ=-. .;- - -_ '_".-. ~ *
_ '*' __ 4\ + * I .~;_. Iv; - ¢ 1.-:.1'I--.4:,Iî
'. -;.:-'.*..`H., _ - .'-:--`.-'-'
;_ _'-.,_lr,'*- "- - '_':-.__..- *' ' "_ 4_._:_
.~_ -q:i:f:;.'
_ -_ ~._.'t_._-.=_"'t¿ - _ _5_.'*-\_ _ _ '-_-. `.;'-¿_
-_ _. - - ;-_ ;."-1 =_._-,;¢=--.-¿
'-= ›."-; -.= ._¿._-__-.__
-*._I.1 _-1-I"*-. t; - " -_.;_¿
_-'.-i _ -- :-,i_,-:,;-'-.'Î'_.'
;-. - ›.-.___-. '_I-.'_.-'-':_'."'-.'._-:_
-- -.-_-_.;-. =› -
H: 1' j*" .;. '___§.¿' t-J-- _'*¢Î--x_b_.-':-_"-" _;=Î'-.__ _: ._.'. fs _-.'. ';¿'_ _." _-_--._-'-I_`=._-ä¿.'i_¿_-'-Q:-I_.-'1-_=|,_\_-1. ._ ' .';«. "-.1-.IL '-_'¿.'_ 1.- '*; ';._'-J- -: _-:¿._:-¿'-_~__"_Î-' ' ' "-.. ."-
- ._~'.-
;-. 1- ~ 'iz `Î.'!'F›.'--'-'.Îï '.-:-Î'r.¿5':-i-.¿"-':`."-"zi" '-.-I:'*§'.` f"-'-I-'L?'¿¿'..-"`
- .-_~.. _'-3:'-3
._._\-_--\.._..._._..~ "' . ""›"?*' " l-Ullla'
- " ` I.-'_›'-1 H .äxfi ,":\3'l"la5
X2111. “wf¿_'h“ ¿\\1.u11.fl_:|Hl1j“{- __ _.
í 5 ul 1
F 'U .5 _ .`..,\\\
. . - ~ - ~ --.
H" \\\'~1,* * \ 1' . _,,. .__ ___.--_'-'.-'
.*' 1
- \'\ ' \ 1. ' e \\'\u.«. \"~"' J.: .ff ir_r J - _x ' - .--_ .-1 - -'-
bl Hu*-1 l' `~l`:""\ “"“'\""` . "\“"\“" `“ ` Il . '
.. '|.L11.l-U-`PU"l" __ __ __ ;______.;."-"'"` |\_|_.- _
. 1- 5 af*
_. _:-39-':.-._:-L-'12-'-3': l I _ _ ' u
_ _ ___: ___ __,_x___ _: __ 5 _ .-.-›- -.-z:.-*'*«=-- 0.1.;-\.ll\-\lb L -5 0
IL" _ l I -x`\L. ` ml- 13! J in .ul-
- A l'est de Dellys/Rusuccuru, les pentes régulières, tant vers la mer que vers le
Sebaou, font de la médiocre chaîne côtière (700 m d'altitude maximale), une véritable << montagne
à vaches, qui n'aurait guère protégé les Quinquegentanei que le Panégyriste de Maximien et de
Constantin qualifie en 307 (c. 6) de <<ferocissimos Mauritaniae populos inaccessis montium iugis et
naturali munitione fidentes >›, << les peuples les plus belliqueux de la Maurétanie, confiants dans leurs
chaînes de montagnes inaccessibles et leurs remparts naturels,
- Cette solution réduit le Mons Ferratus et ses habitants, les Quinquegentanei, à fort
peu de chose. On comprend d'ailleurs bien dans ce cadre la thèse chère à Mme Hamdoune selon
laquelle l'empereur Maximien aurait traversé en 297 toute la Gaule, toute l'Espagne et fait avec son
armée tout le chemin de Tanger àla Kabylie, pour venir cueillir dans cette dernière << des lauriers
faciles >› (sic) alors que ses trois collègues combattaient chacun de son côté des barbares redoutables.
Là encore les textes, si on les analyse tous, et si on les rapproche du terrain réel montrent le contraire.
- On ne voit guère comment Ammien Marcellin (XXIX, 11) aurait pu qualifier
Tubusuptu de oppidum Ferrata contiguum monti, alors que la ville se trouve à près de 50 km à l'est
de Rusazus, bome orientale du Mons Ferratus selon Mme Hamdoune) et en est séparée par des
montagnes escarpées qui ne seraient pas nommées, alors même qu'elles étaient traversées par une
route gardée militairement (voir ci-dessus) , ce qui souligne abondamment l'insêcurité permanente
dans ce secteur.
Pour nous, le Mons Ferratus n'est pas la montagne àvaches et la plaine du bas Isser auxquelles
le réduit la solution présentée en séance par Mme Hamdoune, mais bien l'ensemble du massif
kabyle avec deux zones plus particulièrement fortifiées par la nature, deux véritables forteresses
naturelles (curieusement en dehors du schéma de Mme Hamdoune) :
- d'une part le massif de Larbaa nath Iraten (ex Fort national) avec de nombreux villages
échelonnés sur des crêtes à plus de 1.000 m d'altitude, séparées par des vallées étroites, profondes
de 7 à 800 m, ainsi que le bas des pentes nord et sud du Djurdjura, dont la partie haute (jusqu'à
2.200 m), très enneigée en hiver, est inhabitable, mais pouvait, du printemps à l'automne, servir de
refuge temporaire à la population en cas d'attaque ennemie.
- d'autre part le massif culminant à1.600 m situé à l'intérieur du quadrilatère Rusazus - Bida
-Tubusuptu - Saldae, région au relief tounnenté, où les noms de Yakouren, Adekkar, Djeblaa-Cap
Sigli rappellent quelques mauvais souvenirs à l'année française qui y établit une << zone interdite >›.
Lorsque l'on traite de géographie historique, notamment dans des régions très accidentées
et surtout pour une zone de conflit, il est souhaitable de connaître un peu le terrain, ou à défaut, de
consulter au moins une fois les remarquables cartes d'État-maj or aisément accessibles, sans oublier
de recueillir les avis de professionnels de la guerre. Pour la Kabylie, on pourra ainsi consulter avec
profit divers ouvrages du XIX° siècle comme les Mémoires du Maréchal Randon qui conquit le
massif de Larbaa nath-Iraten en 1857, ou, pour le XX* siècle, l'histoire de la Guerre d'Algérie.
Abréviations
Bibliographie
Albertini 1929 : << La route frontière de la l'Afrique du Nord antique, colloque de mai 1997,
Maurétanie césarienne entre Boghar et Lalla- Centre de Recherche sur l'Antiquité Tardive
Maghnia >›, dans BSGAO, 49, 1929, p. 33-48. et le Haut Moyen Age, Paris, 1999, p. 89-107 .
Baghli (S.-A.) et Février (P.-A.), 1968 : Discussion, p. 108-110.
(Découvertes nouvelles), dans BAA, III, p. 17. Camps (G.), 1955 : « Les Bavares, peuples de
Benseddik (N.), 1979 : « La ferme Romanette, Maurétanie césarienne », dans Rev. Al, 99,
Aïn Benia, Aïn tient Soltane : fortins ou fermes 1955, P. 241-288.
fortifiées >›, dans XI” Intem. Congr. of Roman 1973 : << Une frontière inexpliquée, la limite
Frontier Studies, Stirling, 1979, BAR, 1980, p. de la Berbérie orientale de la protohistoire
977-99. au Moyen-Age >›, dans Maghreb et Sahara :
1982 : Les Troupes auxiliaires de l'armée romaine études géographiques oflertes à Iean Despois, De
en Maurétanie Césarienne sous le Haut-Empire, Planhol X. dir., Paris, Société de Géographie,
Alger, 286 p., 37 fig., 1 plan. 1973, p. 5967.
1985 :Article <<limes>› dans E. Ruggiero, Dizionario 1991 :Bavares, EB, IX, 1991, p. 1394-1399.
Epigrafico di Antichità Romana, IV,43/3-43/4, 1999 : << Essai de cartographie culturelle :Àpropos
Roma, 1985, P. 1376/47 - 1376/67. de la frontière de Numidie et de Maurétanie >›,
1992 : << Vsinaza (Saneg): nouveau témoignage dans Frontières et limites, Hommage P. Salama,
de l'activité de P. Aelius Peregrinus Rogatus sur 1999, p. 43. Discussion , p. 70.
la praetentura de Césarienne >›, dans L'Africa Carcopino 1919 : << Note sur les antiquités
romana, IX, 1991, p. 425-437. romaines du Tamgout d'Azazga >›, dans BCTH,
1994 : << Autour de Rapidum >›, dans L'Afrique, la 1919, P. 75-76, 172-173.
Gaule, la Religion à l'époque romaine, Mélanges 1943 : Le Maroc antique, Paris, 1943, 336 p.
à la mémoire de Marcel Le Glay (dir. Y. Le 1919 : << L'insurrection de 253 d'après une
Bohec), coll. Latomus 226, Bruxelles 1994, p. inscription de Miliana >›, dans Rev. afi 60,
195-203. 1919, p. 369-383.
1999 : << Septime Sévère, P. Aelius Peregrinus Rogatus Cat 1891 : Essai sur la province de Maurétanie
et la praetentura de Maurétanie Césarienne>›, césarienne, 1891, 314 p.
dans Les Frontières et les limites géographiques de Collectif, 2008 : Carte des routes de l'Est de l'Africa
à la fin de l'Antiquité d'après la carte Salama, dossier africain >›, dans La statio. Archéologie
éd. Antiquité tardive, Turnhout, Brepols, 2008. d'un lieu de pouvoir dans l'Empire romain,
Coordination N. Duval, Cl. Lepelley, S. Saint- ed. F. Jérome et J. Nelis-Clément, Bordeaux,
Amans, 346 p. Carte dépliante. Abréviation : Ausonius, 2014, p. 289-306.
Carte Salama 2. 2014b : << La Lex vestis peregrinae dans le tarif de
2014 : La statio. Archéologie d'un lieu de pouvoir Zarai >›, dans Am. Af 50, 2014, p. 111-123.
dans l'Empire romain, ed. F. Jérome et J. Nelis- Kadra , 1983 : Les Djedars, monumentsfunéraires
Clement, Bordeaux, Ausonius, 2014, p. 289- berbères de la région de Frenda, SNED, 1983, 380
306. p. Les planches annoncées àla page 373 n'ont
Dahmani (S.), 1986 : << Essai d'établissement pas paru.
d'une carte des voies de circulation dans l'Est Laporte (J.-P.), 1983 : << Fermes, huileries et
du Maghrib central du IX” au XII° siècles >›, pressoirs de Grande Kabylie >›, dans BCTH, n.
dans Actes du Him” colloque international sur S., 19, 1983, p. 127-146.
l'histoire et l'archéologie de l'Afrique du Nord, 1992: << Le statut municipal de Rusuccuru >›, dans
Montpellier, 1985 (1986), p. 338350. Africa Romana, t. X, 1992 (1994), p. 419-438.
Desanges 1964 : << Les territoires gétules 1994 : << Notes sur les camps de Tatilti et d'Aras >›,
de Juba II >›, dans Revue des Etudes anciennes, Congrès international sur l'armée romaine, Lyon,
LXV1, 1964, P. 33-47. 1994 (1995) p. 343-366.
2015 : << Pharusii >›, EB, 2015, àparaître. 1996a : << Notes sur Auzia (moderne Sour
Drici (S.), << Une inscription inédite des Bavares el Ghozlane, ex-Aumale), en Maurétanie
d'El Bayadh et les troubles au Maghreb ancien>›, césarienne >›, dans BSNAE 1996 (1998), p.
dans Ilwsim, 4, 2015, p. 000-000. 3 OO-3 1 7 .
Dupuis (X.), 2012 : s. v. << Numidie : Numidie 1996b : << Une inscription de Saldae (CIL, VIII,
romaine, de 46 avant J.-C. à 429 après J.-C. >›, 8924) et la date de séparation des Maurétanies
dans EB, XXXIV, 2012 p. S645-S649. césarienne et sitifienne », dans Africa romana, t.
Euzennat 1962 : « Les voies romaines du 12, 1996 (1998), p. 1111-1121.
Maroc de l'Itinéraire Antonin >›, dans Hommage 1998 : << La limite entre les Maurétan.ies césarienne
à A. Grenier; Bruxelles, 1962, p. 595-610. et sitifienne >›, dans Frontières et limites
Fortsner 1979 : Das Wegenetz des Zentralen géographiques de l'Afrique du Nord antique,
Maghreb in islamischerZeit. Ein Vergleich mitdem Hommage à P. Salama, 1998, p. 213-219.
antiken Wegenetz, Harrassowitz,Wiesbaden, 1 999 : << Deuxbasiliques chrétiennes de Maurétanie
1979, 359 p. césarienne: Souk-el-Khemis (Galaxia) et
France 2014 : << Normes douanières et Tarmount (Aras) et les vestiges chrétiens de la
réglementation des échanges. Trois questions région >›, dans AnTard, t. 7, 1999, p. 371-382.
simples sur le tarif de Zarai' (Numidie) >›, dans 1999 : << Observations sur la frontière entre la
Anmfi 50, 2014, p. 93-110. Sitifienne et la Césarienne >›, dans Frontières et
Gehimab et Laporte (J.-P.), 2014 : << Stèles limites, Hommage P. Salama, 1999, p. 213-219.
libyques et libyco-romaines de la wilaya de 2000 : << La Legio Vila et la déduction des colonies
Bejaia >›, 2014, 12 p. En ligne sur le site internet augustéennes de Césarienne >›, Les légions de
de Gehimab. Rome sous le Haut Empire, Actes du congrès de
Gsell (S.), 1926 : << La Tripolitaine et le Sahara Lyon, septembre 1998 (2000), Collection du
au III° siècle de notre ère >›, dans Mémoires de centre d'études Romaines et Gallo-romaine,
l'AIBL, t. XL111, 1926, p. 149-176. Nouvelle série, n°20, Lyon, 2000. p. 555-579.
1899 : (Inscription mentionnant le pavage d'un 2001 : (Biographie de P. Salama) en introduction
gué entre Dellys et Tigzirt), dans BCTH, 1899, à P. Salama, Milliaires de Tipasa, 2001, p. 14-15.
p. cLxxx1. 2002 : << Les années romaines et la révolte de
Guedon (S.), 2014a : << Statio et stationarius. Le Firmus (370-373) >›, dans Congrès L'Armée
romaine de Dioclétien à Valentinien ler; 2002 2012 : << Notables de Rusuccuru (Dellys) >›, dans
(2004), Lyon, p. 279-298. BCTH, 37, 2013 (= La société de l'Afrique
2003 : << Ptolémée et la Maurétanie césarienne >›, dans romaine), p. 73-102.
Ioumée d'étude nord-africaine du 7 février 2003, 2014 : << Le cosmographe de Ravenne et les
AIBL, (2004), p. 9-33 = CR/11, 2003, p. 171-19. Maurétanies Césarienne et Sitifienne >›,
2005 : << Les Djedars, monuments funéraires dans Voyages, déplacements et migrations, Vl“
berbères de la région de Frenda et de Tiaret journée d'études nord-africaines, Colloque de la
(Algérie) >›, dans Identités et cultures dans SEMPAJVI, 2011, François Déroche et Michel
l'Algérie antique, Publications des Universités zink éd. 2014, p. 47-87.
de Rouen et du Havre, 2005, p. 321-406. 2014 : << Les confins méridionaux de l'Afrique
2008 : << Ksar Chebel, Ksar Kebbouch >›, dans EB, romaine >›, dans Confinia. Confins et périphéries
XXVII, 2008, p. 42984300. dans l'Occident romain (Colloque de Limoges,
2008 = « Pierre Salama (1917-2009) >›, dans 2012), éd. R Bedon, = Caesarodunum XLV-
AntAfi; 44, 2008, p. 5-10, et: << Bibliographie XLVI, 2014, p. 525-568.
de Pierre Salama >›, ibidem, p. 11-16. avec P. 2015a = « Palmier >›, dans EB, 2015, p. 6078-6085.
Salama et avec la collaboration de Jean-Jacques 2015b : << Quinquegentanei >›, dans EB, 2015,
Dechezelles. p.6685-6701.
2010 : << Violences en Maurétanie césarienne>›, Le Bohec, 1999 : << Frontières et limites militaires
dans Conflits, élites et violence dans l'Histoire. en Maurétanie Césarienne >›, dans Frontières et
Colloque du département d'Histoire, 22- limites, Hommage P. Salama, 1999, p. 111-127.
24 novembre 2007, textes réun.is par Pr. Lengrand (D.), 1999 : << Le limes intérieur de
Mohieddine Lagha, 2010, p. 203-216. la Notitia Dignitatum : des barbares dans
201 la: << Particularités de la Maurétanie césarienne l'Empire >›, dans Frontières et limites, Hommage
(Algérie centrale et occidentale)», dans P. Salama, 1999, p. 221-239. Discussion, p. 240.
Provinces et identités provinciales dans l'Afrique Leschi (D.), «Nouveaux milliaires du limes
romaine, sous la direction de Cl. Briand-Ponsart d'Afrique », dans BCTH, 1946-9, p. 397-407
et Y. Modéran, Colloque de Rouen, 2008, Tables [p. 406-407 : Route Rapidum-Usinaza.
rondes du CRAHM, n° 6, 2011, p. 111-150. Marion << Liaison entre Tingitane et
2011b : << Routes antiques de la Kabylie du Césarienne >›, dans BAM, IV, 1960, p. 442-449.
Djurdjura >›, dans Dossiers d'Archéologie, n° Martin 1969 : Bida municipium en Maurétanie
343, janvier-février, 201 1, Les voies romaines, p. césarienne, Djemaa Saharidj, Fichier de
68-71. Documentation berbère (FDB), 141 p.
2011c : << De l'Antiquité au Moyen Âge : M'Charek (A.), << De Tacite à Ibn Khaldoun. A
Continuités et ruptures dans quelques la recherche de deux tribus berbères : Masofi
implantations urbaines (Kabylie, Titteri, (Masûfa) et Usinazi (Banû Sinag / Sanhadja) >›,
Hodna) >›, dans Athar (Université d'Alger), 7, dans Actes du 7° colloque international sur
2008, p. 49-72. l'histoire des steppes tunisiennes, Sbeitla 2010,
2012a : << Rapidum, vingt ans après >›, Visions INP, Tunis, 2014, p. 239-262.
de l'Occident romain, Hommages à Yann Le Modéran ,1999 : << Les frontières mouvantes
Bohec, dans Collection Etudes et Recherches sur du royaume Vandale >›, dans Frontières et
l'Occident Romain (CEROR), 40, 2012, p. 231- limites, Hommage P. Salama, 1999, p. 241-263.
260. Discussion, p. 264
2012 : << Ptolémée et la Maurétan.ie césarienne. Morizot (P.), 1985 : << Une étape sur les voies
II. Toponymie et routes >›, dans Colloque romaines de la wilaya de Jijel, la Respublica
SEMPAM, L'onomastica africana, Porto Conte, Vahartanensium >›, dans 110° Congrès national
septembre 2007 (2012) = Studi di Storia antica des sociétés savantes, Montpellier, 1985, Ne
e di archeologia110, Ortacesus, p. 137-144. Colloque sur l'histoire de l'archéologie de l'Afrique