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Alexandre Herlea et Marie-Sophie Corcy (dir.

La muséologie scientifique et technique

Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques

La muséologie scientifique et technique aux États-


Unis dans les années 1970 et son influence en
France
Alexandre Herlea

DOI : 10.4000/books.cths.18081
Éditeur : Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques
Lieu d’édition : Paris
Année d’édition : 2023
Date de mise en ligne : 3 octobre 2023
Collection : Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques
EAN électronique : 9782735509577

http://books.openedition.org

Référence électronique
HERLEA, Alexandre. La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 et
son influence en France In : La muséologie scientifique et technique [en ligne]. Paris : Éditions du Comité
des travaux historiques et scientifiques, 2023 (généré le 05 octobre 2023). Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/cths/18081>. ISBN : 9782735509577. DOI : https://doi.org/10.4000/
books.cths.18081.

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La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 1

La muséologie scientifique et
technique aux États-Unis dans les
années 1970 et son influence en
France
Alexandre Herlea

Aux origines de la muséologie scientifique et


technique
1 Les racines de la muséologie scientifique et technique se trouvent au XVIIe siècle. C’est
l’époque de l’affirmation de la science galiléenne, de l’apparition des écrits de Francis
Bacon « Novum Organum » (1620), lorsqu’il attire l’attention sur l’application
technique du savoir et « The New Atlantis » (1626) où apparaissent les maisons de
Salomon, dans lesquelles habitent et travaillent les scientifiques. C’est aussi l’époque de
l’apparition en Angleterre (1660) et en France (1666) des Académies des Sciences où la
conservation du savoir scientifique et technique occupe une place de choix. En 1648,
René Descartes plaide, en France, pour la mise en place de vastes salles d’expositions où
seront présentés des objets et procédés techniques. La première exposition des
machines aura lieu au Louvre, en 1699, organisée par l’Académie des Sciences, chargée
de la délivrance des brevets ; elle avait une riche collection d’objets reçus à ce propos.
2 Des collections d’objets techniques, les cabinets, vont se créer, au XVIIIe siècle, dans les
grands pays d’Europe. L’un des pionniers, au début du siècle, est l’ingénieur suédois des
mines Christopher Polhem, le créateur du célèbre alphabet mécanique, comme il
nomma la collection des modèles réduits de démonstration en bois. L’un des cabinets
les plus connus est celui de physique de l’Abbé Nollet (Jean Antoine Nollet), créé à Paris
dans les années 1730-40.
3 Apparaitront également des établissements spécifiquement dédiés à la technique, dont
le but n’est pas seulement l’amélioration des techniques existantes, mais aussi la

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La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 2

conservation de la mémoire technique. C’est le cas de l’Hôtel de Mortagne créé, à Paris


en 1750, par Jacques Vaucanson, le célèbre inventeur français, inspecteur des
manufactures royales. Cet établissement se trouve à l’origine du premier grand musée
des techniques au monde : le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), crée à
Paris en 1794 qui doit remplir, comme son prédécesseur trois tâches : le
perfectionnement des machines, l’enseignement de leur utilisation et leur
conservation1 (fig. 1).

Fig. 1. – Le Conservatoire national des arts et métiers (Paris).

© Mbzt, CC BY 3.0.

4 Le CNAM servira de modèle aux « Science Museum » de Londres et au « Deutsches


Museum » de Munich. Le premier, œuvre en grande partie de Bennet Woodcroft, est
issu du South Kensington Museum de Londres qui a ouvert ses portes en 1857 et le
second a été fondé en 1903 par Oskar von Miller. Des musées techniques sont créés dans
d’autres capitales européennes : à Vienne et Prague en 1908, à Bucarest en 1909, etc.
5 Mais ce ne sont pas seulement les objets techniques que l’on s’évertue à conserver, la
sauvegarde du savoir-faire commence aussi à constituer une préoccupation. Par
exemple, en France, le célèbre architecte Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc utilise au
milieu du XIXe siècle des savoir-faire anciens dans la restauration des constructions
médiévales. Parmi les nombreux bâtiments qu’il a restaurés, peuvent être citées la
cathédrale Notre-Dame de Paris et la cité de Carcassonne.

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 3

Culture scientifique et technique, histoire des sciences


et des techniques
6 À la fin des années 1970, il y a une prise de conscience, un peu partout dans le monde,
que la culture scientifique, technique et industrielle fait partie intégrante de la culture,
fait déjà souligné par les encyclopédistes, Denis Diderot et Jean le Rond d’Alembert, au
siècle des Lumières. Au XIXe siècle, Il devient évident qu’elle est indispensable non
seulement au développement du savoir lui-même et de ses retombées sur le plan
matériel, mais aussi au bon fonctionnement de la démocratie. Pourtant, la culture
scientifique et surtout technique et industrielle qui, dans les pays anglo-saxons,
notamment en Angleterre, Allemagne et aux États-Unis, jouit d’un statut comparable à
celui de la culture littéraire, philosophique, musicale, des œuvres d’art, a un certain
mal à acquérir un statut similaire en France. Ce constat apparait clairement au niveau
des musées. À la fin des années 1970, à Paris, le nombre de visiteurs du musée du
Louvre reste nettement inférieur à celui du musée des arts et métiers (CNAM). Ce n’est
pas le cas à Washington, à la Smithsonian Institution, où le nombre des visiteurs des
musées des techniques (History & Technology Museum et National Air & Space
Museum) et de ceux de l’art (Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, National
Museum of Asian Art et National Museum of African Art) reste comparable. En
Allemagne, à Munich, la situation est similaire, le nombre de visiteurs de la
Pinacothèque est aussi comparable à celui du Deutsches Museum.
7 L’histoire des techniques, qui est intimement liée à la muséologie technique, connait
aussi une grande évolution. Elle est reconnue, dans les années 1960-1970, comme
discipline académique ayant une identité propre, bien définie. Ceci a pu avoir lieu après
qu’il ait été convenu qu’elle intègre, dans une approche holistique, aussi bien les
aspects scientifiques et techniques de l’histoire interne des techniques que ceux d’ordre
économique, social, politique, propres tant aux processus d’inventions, innovations et
développement, qu’aux structures et institutions de recherche et de production.
Autrement dit, dans une approche systémique, elle explique l’évolution des différents
composants du système technique et de celui-ci dans son ensemble ainsi que les
conséquences de ces évolutions sur les systèmes économique, social et politique, sur
l’homme et la société.
8 La France et les États-Unis ont joué dans ce processus, dont les racines remontent au
début du XXe siècle, un rôle de premier plan. Rappelons seulement les écrits et travaux
de Paul Mantoux (La révolution industrielle au XVIIIe siècle) et Lucien Febvre (Réflexions sur
l’Histoire des techniques), Maurice Daumas (Histoire générale des techniques) et Bertrand
Gill (Histoire des Techniques) en France et aux États-Unis ceux de Abbott Payson Usher (A
History of Mechanical Inventions), Lewis Mumford (Technics and Civilizations), Eugen
Ferguson (Bibliography of the History of Technology), Melvin Krantzberg & Carroll Pursell
(Technology in Western Civilization), George Basalla (The Evolution of Technology), Thomas
Kuhn (The Structure of Scientific Revolutions), Thomas Hughes (Networks of Power :
Electrification in Western Society, 1880-1930). On pourrait en citer beaucoup d’autres, en
commençant par Charles Singer (A History of Technology) et D.S.L. Cardwell (Turning
Points in Western Technology) en Angleterre et Friedrich Klemm (Geschichte der Technik –
der Mensch und seine Erfindungen im Bereich des Abendlandes) en Allemagne.

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 4

La nouvelle muséologie
9 La muséologie connait elle aussi, surtout après la Seconde Guerre mondiale, une
profonde remise en cause. Elle passe d’une approche axée sur la conservation et les
techniques de l’exposition, à une approche qui met l’accent sur l’explication et la
médiation. La nouvelle muséologie est axée sur l’homme, sur le visiteur et privilégie la
vocation sociale du musée et la dimension interdisciplinaire de celui-ci.
10 L’ICOM (the International Council of Museums), créé en 1946, joue un rôle important
dans ce processus d’évolution de la muséologie. Il regroupe tous les musées y compris
ceux des sciences et des techniques et développe, avec l’Unesco, les notions de
patrimoine et de communication2.
11 Au niveau des musées des sciences et des techniques, sont créés en France et en
Grande-Bretagne des nouveaux concepts, dont celui de « musée scientifique » (lancé en
1934 par André Léveillé et Jean Perrin), d’« écomusée » (lancé au début des années
cinquante par Georges-Henri Rivière3) et celui d’« archéologie industrielle » (lancé par
Michael Rix au milieu des années 1950 et largement diffusé par Kenneth Hutson en
19634). Ces concepts vont connaitre un véritable essor dans les années 1970 sur le plan
international notamment en France et aux États-Unis. Pour les écomusées, par
exemple, après la création en 1971 de L’écomusée du Creusot Montceau-les-Mines,
l’ICOM établira en 1981 une charte qui fixera les objectifs de ceux-ci5.
12 La Grande-Bretagne joue un rôle important non seulement au niveau de l’archéologie
industrielle, mais aussi pour la mise en place des institutions qui regroupent plusieurs
musées et sites d’archéologie industrielle, mouvement qui a abouti à la création, en
1968, du « Iron bridge Gorge Museum Trust » dans lequel est intégré, entre autres, le
« Coalbrookdale Museum of Iron » créé en 19596 (fig. 2). Cette approche est largement
utilisée aux États-Unis. Mentionnons aussi en Grande-Bretagne la création à l’université
de Leicester des « Museums studies », par Raymond Singleton, auteur du Manual of
Curatorship paru en 19667.

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La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 5

Fig. 2. – Ironbridge Gorge Museum Trust (Shropshire, Royaume-Uni), Iron Bridge.

© Shakestd, Iron Bridge – panoramio (2), CC BY 3.0.

13 De même il faut mentionner la création et le développement des musées


d’ethnographie, souvent musées de plein air, dans lesquels la technique occupe une
large place. En Suède, Artur Hazelius fonde en 1891 le « Skansen Museum », le plus
ancien musée de plein air au monde et Georges-Henri Rivière, déjà mentionné fonde, en
1937 à Paris, « Le Musée national des arts et traditions populaires ». En Roumanie, le
« Muzeul National al Satului (Le musée du village roumain) » conçu par Dimitrie Gusti
ouvre, en 1936, à Bucarest et à Sibiu, en 1963 est ouvert le « Muzeul tehnicii populare »
(Musée de la technique populaire), aujourd’hui partie intégrante du complexe muséal
ASTRA à Sibiu. Il s’agit des deux grands musées de plein air dans lesquels les techniques
préindustrielles occupent une place de choix (fig. 3).

Fig. 3. – Muzeul tehnicii populare – ASTRA National Museum Complex, main entrance of the Open
air museum (Sibiu, Roumanie).

© Alexandru Olanescu, CC BY 3.0.

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 6

Les musées scientifiques et techniques aux États-Unis


14 Les États-Unis sont, à la fin des années 1970, à la tête du développement technico-
scientifique. En tant que pays relativement neuf, il est en quête d’identité et de racines
historiques. Ce n’est donc pas étonnant que la muséologie scientifique et technique y
occupe une place de premier ordre. Elle met en évidence le rôle que le pays joue dans le
progrès scientifique et technique et dans la mise en place d’un nouveau cadre de vie
imprégné de réalisations industrielles.
15 Mais, jusqu’aux années 1960, le nombre des musées scientifiques et techniques aux
États-Unis reste assez réduit et ils sont plutôt de type « collection » ou « foire
industrielle ». Après cette date, pour les raisons évoquées plus haut, la muséologie
scientifique et technique opère un grand développement et s’impose comme une
facette importante de la culture américaine : de nombreux spécialistes s’intéressent à la
muséologie. Mentionnons seulement Alma S. Wittlin et Duncan Cameron. Le texte de ce
dernier intitulé : The museum, a temple or the forum ? est largement diffusé 8. Une grande
variété de « musées techniques et scientifiques » voit le jour ; ils peuvent être classés en
3 grandes catégories :
• musées scientifiques et techniques classiques ;
• centres scientifiques et techniques ;
• villages – musées, écomusées et sites d’archéologie industrielle non restaurés.
16 Je m’arrêterai surtout sur la première catégorie, la deuxième sera présentée plus
succinctement et la troisième sera seulement évoquée. D’ailleurs, ces différentes
catégories se trouvent souvent entremêlées et ont toutes des prédécesseurs en Europe ;
nous avons déjà fait référence à certains. En 1979, j’ai rédigé un rapport sur la
muséologie scientifique et technique aux États-Unis à la suite d’un stage post doctoral
effectué à la Smithsonian Institution, au Museum of History & Technology, et dans
plusieurs universités américaines. Dans celui-ci, j’ai écrit :
« Le musée scientifique et technique n’est plus dans la conception américaine, à la
fin des années 1970, uniquement un endroit de conservation ou une “vitrine” de
l’industrie. Il devient de plus en plus un endroit vivant et dynamique qui joue un
rôle important dans le processus d’information, d’éducation et d’innovation. Il s’est
donné comme tâche d’expliquer le phénomène scientifique, technique et industriel
et de le présenter comme un des aspects de la culture contemporaine. On considère
qu’il doit apporter au grand public des vues synthétiques, claires et simples des
domaines essentiels de la science et de la technique et contribuer ainsi à la
démocratisation de leur gestion… La muséologie scientifique et technique
américaine s’efforce de répondre aux questions concernant les conséquences
sociales, économiques, écologiques des applications de la science et du
développement des techniques et de l’industrie, en un mot de l’essor des
innovations9. »
17 En effet, on commence à parler de « changement » et non plus de « progrès »
scientifique et technique. Son impact au niveau social et sur l’environnement
commence à devenir de première importance et les musées des sciences et des
techniques suivent. On présente désormais, au public, les objets dans le contexte social,
économique et de l’environnement dans lesquels ils ont été utilisés, ont fonctionné.
C’est surtout à ce niveau que la muséologie scientifique et technique américaine est
pionnière, et son influence s’exerce en France. On se préoccupe aussi de la
conservation, non seulement des objets, mais aussi des savoir-faire et dans ce domaine,

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 7

la France a été pionnière. Nous avons déjà mentionné à ce propos l’architecte Eugène
Emmanuel Viollet-le-Duc.
18 Sont créés également des « science museums » et « science centers » qui sont des
grands « laboratoires pédagogiques », à la disposition du public. À la fin des
années 1970, ces musées sont un maillon actif dans l’enseignement scolaire et
universitaire américain. Le Palais de la découverte à Paris, ouvert en 1937, d’après le
projet du peintre André Léveillé et de Jean Perrin, prix Nobel de Physique, fut le
premier « musée scientifique » moderne et servira de modèle aux musées américains
(fig. 4).

Fig. 4. – Palais de la découverte (Paris).

© V. Castro – EPPDCSI.

19 Après ces considérations à caractère général, je vais m’arrêter sur plusieurs musées
scientifiques et techniques des États-Unis, parmi les plus importants, que j’ai choisis,
non seulement pour leur importance mais aussi parce que je les ai visités moi-même
lors de l’année 1978-1979. Ils sont présentés regroupés dans les 3 catégories
mentionnées plus haut.

Les musées scientifiques et techniques classiques


20 Cette catégorie est divisée en trois sous-catégories : a) les grands musées
encyclopédiques ; b) Les musées régionaux spécialisés par branche d’activité et c) les
musées des universités et les complexes muséaux. Dans chaque sous-catégorie, je
présente brièvement les plus emblématiques.

a) Les grands musées encyclopédiques

21 The Smithsonian Institution est le plus grand complexe muséologique au monde fondé
en 1846 avec les moyens financiers légués par James Smithson (1765-1829). C’est un
établissement fédéral indépendant destiné à la recherche scientifique et à l’éducation,
qui comprend plusieurs instituts de recherche et plusieurs musées de tous genres (arts,
sciences naturelles, histoire, technique)10. Les « Museum of History and Technology » et
« National Air & Space Museum », sont parmi les musées les plus représentatifs au

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 8

monde dans la catégorie des musées des sciences et des techniques. Le premier plonge
ses racines dans le bâtiment « Arts and Industries Building » de la « Smithsonian
Institution » construit en 1881 pour accueillir les collections de la première Exposition
universelle organisée aux États-Unis, à Philadelphie, en 1876, appelée « Centennial
Exposition », ayant lieu un siècle après l’indépendance11 (fig. 5).

Fig. 5. – Smithsonian Institution Building (Washington DC, États-Unis).

© Geiserich77, CC BY 3.0.

• The Museum of History & Technology – Smithsonian Institution –Washington


22 The Museum of History and Technology ouvre ses portes en 1964 et regroupe dans un
même ensemble des expositions et une activité de recherche et de publication qui porte
sur l’histoire et la civilisation des États-Unis, et sur l’histoire du développement des
sciences et des techniques dans le monde entier. Cette grande diversité met en
évidence que l’histoire des techniques est l’un des principaux aspects de l’histoire
globale et que son rôle dans l’histoire américaine a été majeur. D’ailleurs, le nom du
musée fut changé en 1980, il s’appelle désormais The National Museum of American
History soulignant ainsi le rôle de la technique dans l’histoire des États-Unis12 (fig. 6).

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La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 9

Fig. 6. – National Museum of American History (Washington DC, États-Unis).

© Billy Hathorn, CC BY 3.0.

• The National Air & Space Museum – Smithsonian Institution –Washington


23 The National Air & Space Museum ouvre ses portes en 1976 et possède la plus riche
collection au monde d’objets et documents concernant l’histoire de la conquête de l’air
et de l’espace. À la fin des années 1970, c’était le musée technique le plus visité au
monde. Autour du hall central qui contient des expositions permanentes, il y a un
grand nombre de salles avec des expositions portant sur des sujets constamment
renouvelés. L’histoire de la conquête de l’air et de l’espace n’est pas seulement
présentée, souvent à l’aide des objets d’origine, mais la technique elle-même et son
évolution sont expliquées. Les visiteurs sont incités à y participer activement avec les
« do it yourself consoles13 ».
• The Museum of Science and Industry – Chicago
24 The Museum of Science and Industry à Chicago est le plus grand musée des États-Unis
consacré aux sciences et à l’industrie. Il a été ouvert en 1928 dans les locaux du palais
des beaux-arts de l’Exposition universelle de 1893 et se caractérise par le fait que la
quasi-totalité des expositions sont conçues et réalisées par les grandes sociétés
industrielles et commerciales (Boeing, General Motors, IBM, etc.), des agences
gouvernementales ou des associations professionnelles.
25 Le rôle du musée se limite au choix du sujet et du réalisateur, sans intervenir dans le
processus de la conception et de la réalisation d’une exposition. Mais il définit, tout de
même, les axes de celle-ci et accorde une attention particulière au design et à la
présentation qui doit rester simple, compréhensible, en partant des principes
scientifiques et continuant avec l’invention, l’innovation, le développement et
l’industrialisation. Les aspects liés à la production, l’utilisation, l’impact social, ainsi
que les possibilités du développement futur du dit domaine technique figurent
également. Le reproche que l’on puisse lui faire est que les expositions ont un caractère
subjectif en étant une publicité pour le réalisateur. À la fin des années 1970, le musée
avait environ 50 expositions permanentes ou de longue durée (plus de 5 ans) et des
expositions temporaires (6 semaines à 1 an)14.
• The California Museum of Science and Industry – Los Angeles

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La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 10

26 The California Museum of Science and Industry à Los Angeles ouvre ses portes en 1951,
mais ses origines remontent à une foire agricole de 1877, devenue plus tard une foire
universelle. L’industrie privée, comme c’est le cas pour le musée de Chicago, est celle
qui produit et subventionne la plupart des expositions. La différence avec le musée de
Chicago réside dans le fait que le personnel technique du musée de Los Angeles, plus
nombreux, prend une part plus active dans la réalisation effective des expositions15.

b) Les musées des universités et les complexes muséaux

27 On trouve dans cette sous-catégorie de musées ceux dans lesquels la sauvegarde


statique du passé (collection) est très accentuée ; ils ont été créés par les universités ou
les grandes firmes industrielles :
• The Massachusetts Institute of Technology Museum (Cambridge - Mass.)
28 The Massachusetts Institute of Technology (MIT) Museum, comme beaucoup d’autres
musées des universités, conserve les instruments et documents de divers laboratoires.
Celui du MIT, à côté de celui de l’université de Harvard, est l’un des plus beaux.
• The Western Reserve Historical Museum (Cleveland)
29 Il y a aussi des musées très liés à des universités, sans appartenir administrativement à
ces dernières. C’est le cas de la Western Reserve Historical Museum de Cleveland qui
fait partie de la Western Reserve Historical Society, grand centre de recherches
historiques, en liaison étroite avec la Case Western Reserve University16.
• The Henry Ford Museum of American Innovation (Greenfield Village - Dearborn,
Michigan) et The Thomas Edison Laboratory (Melon Park - Greenfield Village)
30 The Henry Ford Museum à Dearborn à Detroit forme, depuis 1981, avec le Greenfield
Village, le plus grand complexe de musées privés aux États-Unis : The Edison Institute
qui comprend entre autres le laboratoire d’Edison, le musée de Ford et la maison des
frères Wright17 (fig. 7).

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 11

Fig. 7 – Henry Ford Museum, Greenfield Village (Dearborn, États-Unis).

© Shwalamazula, CC BY 3.0.

• The Eleutherian Mills Hagley Museum - du Pont de Nemours (Delaware)


31 The Eleutherian Mills Hagley Museum dans le Delaware est un complexe regroupant un
musée et un site d’archéologie industrielle, ouvert en 1957. Il concerne l’industrie de la
poudre noire créée, tout au début du XIXe siècle, par Du Pont de Nemours aux États-
Unis. On y trouve aussi la Hagley Library – grand centre de recherches en histoire des
sciences et des techniques18.

c) Les musées régionaux spécialisés par branche d’activité


• The George Eastman House International Museum of Photography and Film (Rochester
- NY)
32 The George Eastman House, le plus ancien musée de photographie au monde, est né en
1947 dans la maison du fondateur de la société Eastman Kodak. Il ne concerne pas
seulement l’histoire de la photographie, mais aussi celle du cinéma. L’une des
collections les plus connues du musée (plus de 6 000 images) est celle du photographe
et historien français de la photographie Gabriel Cromer19.
• The American Museum of Atomic Energy (Oak Ridge - Tennessee)
33 The American Museum of Atomic Energy a été créé en 1949 à Oak Ridge (Tennessee),
localité étroitement liée au Projet Manhattan. Le musée est celui de la conquête de
l’énergie atomique, de la réalisation des armes nucléaires mais aussi sur d’autres
thèmes : prévisions météorologiques, robotique et automatisation, énergie solaire, etc.
Il propose des visites du « Manhattan Project National Historical Park » où se trouvent
divers objectifs d’intérêt historique20. Le musée, affilié à la Smithsonian Institution,
s’appelle aujourd’hui « American Museum of Science and Energy21 ».
• The NASA Space Center (Cap Kennedy - Florida ; Houston - Texas)

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 12

34 Des NASA Space Centers sont répandus sur tout le territoire des États-Unis : en Floride -
Kennedy Space Center et Space Shuttle Atlantis ; au Texas - Space Center Houston ; au
Maryland - Goddard Visitor Center ; en Virginie - Virginia Air & Space Center ; en Ohio -
Great Lakes Science Center ; en Alabama - Great Lakes Science Center. Plusieurs font
partie des complexes industriels de la NASA que le public peut découvrir lors de visites
organisées22.
• The Merrimack Valley Textile Museum (Lowell - Massachusetts)
35 The Merrimack Valley Textile Museum est le musée le plus important de l’industrie
textile aux États-Unis. C’est un musée privé, ouvert en 1960 à Lowell - Massachussetts,
dans la Merrimack Valley, importante région d’industrie textile du XIXe au début du
XXe siècle23.

Les centres scientifiques et techniques


36 Il y a beaucoup de musées dans cette catégorie, dont des musées importants comme le
Science Museum à Boston, le Center of Science and Industry à Columbus, le Maryland
Science Center - Baltimore et New-York Hall of Science. Je présente les trois plus
connus.
• The Exploratorium - San Francisco
37 The Exploratorium, centre scientifique et technique créé en 1969 par le physicien Frank
Oppenheimer, est un grand laboratoire scientifique, un outil pédagogique qui met à la
disposition du public des « expositions » simples et claires portant sur une vaste
panoplie de phénomènes physiques, chimiques, biologiques. Le Palais de la découverte
à Paris est sans conteste un prédécesseur24.
• The Lawrence Hall of Science - Berkeley
38 The Lawrence Hall of Science, créé en 1968, fait corps avec l’université de Californie -
Berkeley campus, étant une unité de recherche de celui-ci. C’est également un endroit
consacré à la présentation et à la vulgarisation de la science et de la technique
contemporaine, un centre de recherche et de développement pédagogique et un lieu de
perfectionnement pour les enseignants. Le Lawrence Hall of Science est beaucoup plus
une « maison » de la culture scientifique qu’un lieu d’exposition25.
• The Franklin Institute Science Museum - Philadelphia
39 The Franklin Institute Science Museum occupe une place de premier plan parmi les
musées techniques américains, en étant à la fois un « science center » qui développe
des expositions portant sur la science et la technologie contemporaine et un musée
dans le sens traditionnel du terme, avec des expositions sur l’évolution historique de la
science et la technologie. Il fait partie du Franklin Institute, fondé en 1824 pour
promouvoir l’industrie, l’innovation et l’éducation technique, leader national dans ces
activités jusqu’en 1920 ; il s’apparente ainsi au Conservatoire national des arts et
métiers de Paris (CNAM). Le musée fut ouvert en 1934, et à la fin des années 1970 il était
aussi bien un science center qu’un musée classique. Les recherches en histoire des
sciences et des techniques et en muséologie occupaient une large place dans ses
activités, à côté de la présentation et l’explication au public de la science et la
technologie contemporaine, son développement historique et futur, ses implications
sociales et culturelles26 (fig. 8).

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 13

Fig. 8. – Franklin Institute (Philadelphie, États-Unis).

© Bobak Ha’Eri, CC BY 3.0.

Les villages-musées, écomusées et sites d’archéologie


industrielle non restaurés
40 Celle-ci comprend deux sous-catégories : les villages-musées et les écomusées qui sont
des sites anciens restaurés entièrement ou partiellement, sur leur emplacement
d’origine ou non et dans lesquels, les techniques, le savoir-faire et le cadre de vie sont
souvent conservés. Leur caractère ethnologique est très prononcé et ils subviennent en
général eux-mêmes à leurs besoins de financement. Dans cette sous-catégorie se
trouvent :
• The Greenfield Village - Dearborn (MI)
41 Nous l’avons déjà évoqué en parlant des complexes muséaux.
• The Old Stubridge Village - Stubridge (Massachussetts)
42 Village de la Nouvelle-Angleterre du début du XIXe siècle, restauré et transformé en
musée dans les années 1930, on y travaille et vit en utilisant uniquement les moyens
techniques de l’époque. C’est également un écomusée tel que celui-ci a été défini au
début de cette présentation27.
• Williamsbourg - Williamsbourg (North Virginia)
43 C’est la première capitale des colonies anglaises dans le Nouveau Monde. Ville
complètement restaurée et habitée par des personnes qui vivent et travaillent comme à
la fin du XVIIIe siècle ; c’est l’une des plus grandes attractions touristiques aux États-
Unis.
44 La seconde catégorie comprend des sites d’archéologie industrielle non restaurés, il
s’agit des sites seulement enregistrés pour la conservation : des fabriques et usines, des
groupes énergétiques, des ponts, etc. Leur liste est très longue, chaque année, de
nouveaux sites s’y rajoutent. En ce qui concerne la muséologie scientifique et technique
aux États-Unis, il y aurait beaucoup à dire aussi sur les relations de ces musées avec les
institutions fédérales et locales, dont les aides financières ; les associations de musées
et le rôle des universités dans le développement de la muséologie, etc. Ces sujets sont
abordés dans mon rapport La muséologie technique aux États-Unis.

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 14

La France : pays pionnier dans la muséologie


scientifique et technique
45 Comme nous l’avons déjà mentionné au début de notre article, en Europe, notamment
en France, dès les XVIe et XVIIe siècles débute la révolution scientifique, processus au
cours duquel on s’intéresse aussi à l’histoire des sciences et des techniques. Ce
processus s’accélère au siècle des Lumières, à la fin duquel voit le jour le Conservatoire
national des arts et métiers (CNAM) en 1794, une grande institution d’enseignement
française qui sera également le premier grand musée d’histoire des techniques au
monde. C’est l’époque où l’intégration de la technique dans la culture européenne
émerge. À Paris sont publiés plusieurs ouvrages célèbres, notamment : Machines
approuvées par MM. de l’Académie des Sciences, en six volumes, la première forme de
publicité des inventions et l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et
des métiers de d’Alembert et Diderot, édité entre 1751 et 1772, l’ouvrage le plus
représentatif du XVIIIe siècle. Elle touche à tous les domaines : arts, science, philosophie,
politique, religion et souligne ainsi que la technique fait partie de la culture. Ces idées
et réalisations se répandent jusqu’aux États-Unis où l’influence française a été
substantielle.
46 Notons que les premiers musées techniques, tant en Europe qu’aux États-Unis furent
liés aux offices de brevets et plus tard aux expositions universelles. Beaucoup d’objets
du musée du CNAM ont un lien avec les brevets, et le Palais de la Découverte a été créé
suite à l’Exposition universelle de 1937. Aux États-Unis, la Smithsonian Institution
conserve une grande partie des objets techniques du Patent Office et de l’Exposition
universelle de Philadelphie de 1876 et le Palais de la Découverte a servi de modèle aux
sciences museums des États-Unis.
47 Après la Seconde Guerre mondiale, la France a continué à jouer un rôle de premier plan
dans la muséologie scientifique et technique, l’archéologie industrielle et le patrimoine
industriel. Il s’agit notamment de la création du concept d’écomusée par les Français
Georges Henri Rivière et Hugues de Varine, deux des directeurs de The International
Council of Museums (ICOM), qui s’affirment non seulement en France mais au niveau
international. Rappelons aussi le nom de Louis Bergeron qui développe l’Écomusée
Creusot Montceau-les-Mines et s’intéresse ensuite à l’archéologie industrielle28 (fig. 9).

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 15

Fig. 9. – Écomusée Creusot-Montceau (Le Creusot).

Château de la Verrerie, vue d’ensemble du site en 1998, photographie D. Busseuil, cote 1640-3.
© Écomusée Creusot-Montceau – D. Busseuil.

48 Dans ce domaine, où la France était restée légèrement en retard par rapport à d’autres
pays d’Europe, notamment l’Angleterre et la Suède, c’est le professeur Maurice Daumas
qui reprend le flambeau29. Directeur du Centre de documentation d’Histoire des
Techniques (CDHT) du CNAM, après la publication sous sa direction de Études pour un
traitement automatique des sources en histoire des techniques, il a dirigé avec Jacques Payen,
dans la seconde partie des années 1970, plusieurs études portant sur l’archéologie
industrielle et a créé au CDHT, en 1976, le périodique L’Archéologie Industrielle en
France30. Il a joué un rôle important, à côté de plusieurs autres, dans la création du
Comité d’information et de liaison pour l’archéologie, l’étude et la mise en valeur du
patrimoine industriel (CILAC) fondé en 1979, et a publié, un an plus tard, le traité
L’Archéologie Industrielle en France31.
49 Son œuvre a été continuée par Louis Bergeron qui fut le président du International
Committee for the Conservation of the Industrial Heritage (TICCIH) de 1990 à 2000,
œuvrant pour l’organisation et la reconnaissance académique de l’archéologie et du
patrimoine industriels au niveau mondial. Il accorde une importance toute particulière
au développement de ces sujets aux États-Unis et publie Le patrimoine industriel des États-
Unis (avec Maria Teresa Maiullari-Pontois) 32. Notons que les États-Unis étaient eux
aussi, à la fin des années 1970, en retard dans le domaine de l’archéologie industrielle.
50 En 1978 est également créé à Paris le Centre de Recherche sur la Culture Technique
(CRCT) conduit par Jocelyn de Noblet. Il s’implique dans la réalisation du musée
Electropolis à Mulhouse, le plus important musée de l’histoire de l’électricité en
Europe, ouvert en 1992. D’ailleurs Mulhouse est la capitale européenne des musées
scientifiques, techniques et industriels : cité du train, cité de l’automobile (collection
Schlumpf), musée de l’impression sur l’étoffe.
51 En 1979 est créé le premier Centre de culture scientifique technique et industriel
(CCSTI) à Grenoble. À la même date commence la réflexion, conduite par Maurice Lévy
et Goéry Delacôte, sur la création à Paris de la Cité des sciences et de l’industrie de La
Villette ouverte en 1986, où Joël de Rosnay joue un rôle de premier plan (fig. 10).
Comme nous évoquons les rapports entre la muséologie scientifique et technique en

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 16

France et aux États-Unis, il faut rappeler que G. Delacôte succédera à Frank


Oppenheimer à la direction de l’Exploratorium de San Francisco en 1991 ; après avoir
été directeur scientifique chargé de l’information scientifique et technique (IST) au
CNRS.

Fig. 10. – Cité des sciences et de l’industrie (Paris).

© S. Sonnet – EPPDCSI.

52 Le rôle de Pierre Lissarrague pour le musée de l’Air et de l’Espace, doit être également
souligné33. Rappelons aussi qu’en France, en 1982, est créée par Hubert Curien
l’Association des Musées et Centres pour le Développement de la Culture Scientifique,
Technique et industrielle (AMCSTI) qui œuvre en faveur de la reconnaissance et du
développement de la culture scientifique, technique et industrielle.

53 Après cette brève synthèse sur la muséologie scientifique et technique en France,


depuis la fin du XVIIe siècle jusqu’aux années 1980, en conclusion : la France n’a pas été
seulement pionnière dans ce domaine, mais elle a continué de jouer un rôle tout aussi
riche et élaboré que celui joué par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Les
professionnels des deux pays ont collaboré et se sont influencés réciproquement, dans
le respect des valeurs et pour le bien de la science et des réalisations au service de
l’homme.

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ANNEXES
Références comprenant une riche illustration
https://en.wikipedia.org/wiki/Centennial Exposition
https://en.wikipedia.org/wiki/Smithsonian Institution
https://en.wikipedia.org/wiki/National Museum of American History
https://en.wikipedia.org/wiki/National Air and Space Museum
https://en.wikipedia.org/wiki/Museum of Science and Industry (Chicago)
https://en.wikipedia.org/wiki/California Science Center
https://en.wikipedia.org/wiki/Western Reserve Historical Society
https://en.wikipedia.org/wiki/Hagley Museum and Library
https://en.wikipedia.org/wiki/Franklin Institute
https://en.wikipedia.org/wiki/Lawrence Hall of Science
https://en.wikipedia.org/wiki/American Textile History Museum
https://fr.wikipedia.org/wiki/George Eastman House
https://en.wikipedia.org/wiki/American Museum of Science and Energy
https://www.visitnasa.com/nasa visitor centers
https://fr.wikipedia.org/wiki/The Henry Ford
https://en.wikipedia.org/wiki/Old Sturbridge Village
https://en.wikipedia.org/wiki/Williamsburg, Virginia

La muséologie scientifique et technique


La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 19

NOTES
1. É. Bonnefous, Le Conservatoire national des arts et métiers. Son histoire, son musée.
2. P. J. Boylan, The museum profession: definition and functions.
3. F. Levaillant, La muséologie selon Georges Henri Rivière.
4. M. Rix, Industrial archaeology.
5. F. Poulard, Les écomusées. Participation des habitants et prise en compte des publics, p. 551.
6. N. Cossons, Ironbridge: Landscape of Industry.
7. S. Butler, Science and technology museums, p. 53 et 112.
8. D.F. Cameron, The Museum, a Temple or the Forum.
9. A. Herlea, La muséologie technique aux États-Unis, p. 4.
10. A. Herlea, La muséologie technique aux États-Unis, p. 14-16.
11. L.P. Gross, T.R. Snyder, Philadelphia’s 1876 Centennial Exhibition.
12. A. Molella, The Museum that Might Have Been : [URL https://en.wikipedia.org/wiki/
National Museum of American History].
13. A. Herlea, La muséologie technique aux États-Unis, p. 20-22, Official Guide to the
National Air and Space Museum.
14. Idem, p. 41-42.
15. Idem, p. 43-44.
16. Idem, p. 26.
17. Idem, p. 25.
18. Idem, p. 45-46.
19. https://fr.wikipedia.org/wiki/George Eastman House
20. X-10 Graphite Reactor National Historic Landmark, Y-12 National Security Complex.
21. https://en.wikipedia.org/wiki/American Museum of Science and Energy
22. http://visitnasa.com/
23. A. Herlea, La muséologie technique aux États-Unis, p. 24.
24. Idem, p. 30-31.
25. Idem, p. 27-29.
26. Idem, p. 33-35.
27. Idem, p. 46.
28. P. Corrias, T. Le Foll, M. Moëllo, L’Écomusée Creusot Montceau : métaphore d’un modèle
exemplaire.
29. A. Herlea, Memorial Maurice Daumas (1910-1984) ; Tribute to Maurice Daumas and Petre
Sergescu.
30. M. Daumas, J. Payen, Les bâtiments à usage industriel aux XVIIIe et XIXe siècles en France.
J. Payen, « À propos de l’archéologie industrielle ».
31. D. Ferriot, « 30 ans de patrimoine industriel en France ». M. Daumas, L’archéologie
industrielle en France.
32. L. Bergeron & M.-T. Maiullari-Pontois, Le patrimoine industriel des États-Unis.
33. A. Herlea, Technical museology in France ; Histoire des techniques et patrimoine industriel.

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La muséologie scientifique et technique aux États-Unis dans les années 1970 e... 20

RÉSUMÉS
Après une introduction sur la définition, le contenu et l’histoire de la muséologie scientifique et
technique, notre article se penche sur la muséologie scientifique et technique aux États-Unis à la
fin des années 1970. Durant cette période, il y a une forte accélération des évolutions de la
muséologie scientifique et technique, aussi bien aux États-Unis qu’en France, et dans ce dernier
pays on suit avec beaucoup d’attention et d’intérêt ce qui se passe outre-Atlantique. On souligne
que la France n’a pas été seulement un pionnier dans le domaine, mais après la Seconde Guerre
mondiale, elle a continué de jouer un rôle tout aussi riche et important que celui des États-Unis.

AUTEUR
ALEXANDRE HERLEA

Professeur émérite des universités, membre émérite du Comité des travaux historiques et
scientifiques (CTHS), membre effectif de l’Académie internationale d’histoire des sciences (AIHS),
membre du conseil scientifique du Centre international de formation européenne (CIFE)

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