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Guinee Filiere Huile Palme
Guinee Filiere Huile Palme
PASAL
*****************
BP : 570 - CONAKRY - TEL : (224) 41-10-02/45-33-42
REPUBLIQUE DE GUINEE
Travail - Justice - Solidarité
----------------
MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET L'ELEVAGE
-----------------
Bureau Central des Etudes et de la Planification Agricole
BCEPA
Rapport final
Octobre 2002
REMERCIEMENTS.
Nous tenons à remercier certaines personnes sans qui ce rapport n'aurait pu se réaliser dans de
bonnes conditions : M. Salam TOURE Directeur Général du BCEPA ainsi que M. Yves
GUEYMARD, conseiller Technique au BCEPA, qui nous ont apporté toute leur confiance et
fourni les moyens nécessaires à la réalisation de cette étude, M Edmond VIRICELLE,
représentant du CIRAD en Guinée, M Ismaël DIAKITE Directeur du PCEPA, Mr Sébastien
SUBSOL, Assistant technique au PASAL et Mr Jean Marc BOUVARD, Attaché au SCAC
pour leur important apport lors de la présentation du rapport provisoire qui a permis
d'améliorer la qualité du travail, les différents opérateurs rencontrés sur le terrain qui ont
accepté de répondre à toutes nos questions, les agents du PASAL, du SIPAG et du Service de
conditionnement qui nous ont facilité le travail en nous accompagnant lors de nos enquêtes de
terrain, les autorités des localités visitées pour nous avoir facilité le contact avec les paysans,
Mme Houssaynatou DIALLO Secrétaire du PASAL qui a activement participé à la saisie du
document de l'étude, Mr Demba SOUMAH le chauffeur du PASAL pour sa disponibilité
durant la mission de terrain et enfin M. Thierno DIALLO, Mr Salim DRAME, Mr Ibrahima
BALDE et Mr Lamine TOURE, Agents du PASAL pour leur collaboration.
LISTE DES ABREVIATIONS
AFD Agence Française de Développement
AFVP Association Française des Volontaires du Progrès
AGFC Association Guinéenne des Femmes Chercheurs
APICA Association pour la Promotion des Initiatives Communautaires Africaines
BADEA Banque Arabe pour le Développement en Afrique
BCEPA Bureau Central d'Etudes et de Planification Agricole
BEI Banque Européenne d'Investissement
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l'Afrique de L'Ouest
CIDR Centre International pour le Développement de la Recherche
CRAF Centre de Recherche Agronomique de Foulaya
CRA-GF Chambre Régionale d'Agriculture de la Guinée forestière
CRD Communauté Rurale de Développement
DDE Droit de Douane d'Entrée
DERIK Développement Rural Intégré de Kissidougou
DFE Droit Fiscal d'Entrée
FAD Fonds Africain de Développement
FED Fonds Européen de Développement
GRET Groupe de Recherche et d'Echanges Technologique
IRAG Institut de Recherche Agronomique de Guinée
LPDA2 Lettre de Politique de Développement Agricole N°2
ONG Organisation Non Gouvernementale
PASAL Programme d'Appui à la Sécurité Alimentaire
PCPEA Programme Cadre de Promotion des Exportations Agricoles
PDR/GM Projet de Développement Rural de la Guinée maritime
PDRi-GF Projet de Développement de la Riziculture irriguée en Guinée forestière
PDRi-GM Projet de Développement de la Riziculture irriguée en Guinée maritime
PGM2 Programme Guinée maritime 2
PPRF Projet Palmier-Riz Forécariah
RTL Redevance de Traitement de Liquidation
SIPAG Système d'Information sur les Produits Agricoles en Guinée
SOGUIPAH Société Guinéenne de Palmier à Huile et d'Hévéa
TPU Taxe Professionnelle Unique
FG Franc guinéen
3
Résumé
A la demande du BCEPA, une étude sur la filière artisanale huile de palme en Guinée a été réalisée
dans les principales zones de production d'huile de palme et sur les grands marchés de distribution du
pays.
Les résultats de cette étude ont montré, qu'au-delà des intérêts économiques et financiers pour
l'économie guinéenne en général et sur le revenu de nombreuses familles guinéennes en particulier, la
filière huile de palme connaît un réel dynamisme aussi bien en termes d'amélioration de la productivité
des palmiers à huile par l'introduction de variétés améliorées qu'en termes de structuration et
d'organisation des opérateurs de commercialisation. Ces efforts demandent cependant à être appuyés et
étendus.
Les points saillants des résultats de cette étude sont les suivants:
¾ Le retard de la Guinée, par rapport à ses voisins, est encore plus prononcé pour la production
d'huile de palmiste. En effet, pour la même période considérée, le taux de croissance annuelle moyen
de la production d'huile de palmiste était de 1,6 % pour la Guinée contre 11,8 % pour la Côte
d'Ivoire et 15,4 % pour le Libéria.
¾ Le pays reste déficitaire en huile alimentaire et en matière première pour l'industrie2 ce qui entraîne
chaque année un volume important d'importations (de l'ordre de 30 000 tonnes d'huile alimentaire
soit un coût de 8 millions de dollars US pour l'année 2000). Ces importations d'huile représentent
environ 18 % de la consommation totale d'huile des ménages guinéens.
¾ La part de la production d'huile de palme dans la production nationale des huiles végétales a
légèrement baissé ces 30 dernières années au profit de la pâte et de l'huile d'arachide3. Elle est
passée de 62 % en 1961/65 (pour une production de 26 260 tonnes) à 55,7 % en 1995/99 (pour une
production de 52 000 tonnes), alors que la pâte et l'huile d'arachide, sur la même période
considérée, sont passées de 28,9 % en 1961/65 (pour une production de 12 246 tonnes) à 38 % en
1995/99 (pour une production de 35 404 tonnes).
1
Les données utilisées pour cette partie sont tirées du rapport de Robert HIRSCH sur les filières oléagineuses d'Afrique de
l'Ouest: Quelles perspectives face à l'intégration et à la mondialisation, avril 2002.
2
Termes de référence de l'étude d'un plan de développement du palmier à huile et de l'hévéa, FAD, janvier 2001.
3
Annexe 3A du rapport de HIRSCH cité plus haut.
¾ La consommation d'huile est estimée en 1997/99 à 13,7 kg par personne et par an dont 5,8
kg/tête/an d'huile de palme (soit 42 %), 4,9 kg/tête/an de pâtes et d'huile d'arachide (soit 36 %), 0,6
kg/tête/an d'huile de palmiste (soit 4 %).
¾ La consommation de savon quant à elle est estimée en 1988 à 6 kg par habitant et par an.
¾ L'extraction d'huile de palme est une activité économique très importante dans la majorité des
familles paysannes de la Guinée forestière et de la Guinée maritime4. Le classement des sources de
revenus annuels moyens, réalisé par une équipe de recherche de l'IRAG auprès de paysans
expérimentateurs de la région de N'Zérékoré5, place l'huile de palme en première position (397 000
FG par exploitant et par an) devant le vin de raphia (370 000 FG), le riz (335 000 FG) et le café
(310 000 FG).
¾ Faute de statistiques fiables, la production nationale d'huile de palme est estimée en 2000 à 50 000
tonnes6 par an dont plus de 80 % proviennent de la production artisanale à partir des plantations
naturelles de la variété locale (Dura) et le reste, environ 9000 tonnes, est produit par la SOGUIPAH
à partir de la variété améliorée (Tenera).
¾ La production annuelle moyenne d'huile de palmiste, de 1995 à 1999, est estimée quant à elle à 4802
tonnes.
¾ La majorité de la production nationale d'huile de palme (plus de 95 %) est destinée aux zones
urbaines du pays et en premier lieu Conakry. Toutefois l'enquête menée sur le terrain montre qu'une
partie non négligeable de la production commercialisée (environ 9 000 tonnes en 2002) est destinée
aux marchés gambien, sénégalais, malien et parfois américain, saoudien et français.
¾ Aussi, près de 2 500 tonnes d'huile de palme commercialisées en Guinée proviennent de la Sierra
Léone, du Libéria et de la Guinée Bissau, via Forécariah, Lola, Gouéké et Boké.
¾ Les principaux opérateurs de la filière sont les producteurs, les simples collecteurs, les collectrices
expéditrices, les collectrices détaillantes, les grossistes assis dans les marchés de regroupement, les
grossistes assis dans les marchés de distribution, les grossistes expéditeurs, les grossistes
exportateurs, les détaillantes, les grimpeurs et les transporteurs.
¾ La filière huile de palme crée de la richesse (environ 60 milliards de francs guinéens par an) et des
emplois, apporte des devises aux exportateurs (5 milliards de CFA chaque année) et fait rentrer des
recettes à l'Etat (environ 500 millions de FG par an).
4
Natacha CALANDRE, Etude des techniques de production artisanales d'huile de palme en Guinée, avril 2001.
5
Sékou CISSE, Julie GUILLAUME, Résultats d'enquêtes au sein du Réseau de paysans expérimentateurs de la région de
N'Zérékoré, juillet 2000.
6
Termes de référence de l'étude d'un plan de développement du palmier à huile et de l'hévéa, FAD, janvier 2001.
6
3000 à 5000 FG par plant selon l'origine et la région.
5
¾ L'offre d'huile de palme est soutenue par :
¾ Ces effets positifs et nombreux ne doivent cependant pas cacher les nombreuses difficultés et
insuffisances que connaît la filière huile de palme en Guinée. Parmi ces insuffisances il convient de
citer:
- Le pays reste déficitaire en huile alimentaire et en matière première pour l'industrie7 ce qui
entraîne chaque année un volume élevé d'importations ;
- les variétés dura qui représentent plus de 90 % des palmiers à huile sont peu productives pour
satisfaire la demande en huile de palme de plus en plus croissante.
- les difficultés de trésorerie combinées aux coûts élevés des plants améliorés8 et des intrants
agricoles empêchent les planteurs de remplacer une partie de la palmeraie naturelle peu productive
par une palmeraie améliorée de la variété Ténéra capable de satisfaire la demande en huile.
- les difficultés de trésorerie poussent les producteurs à s'endetter auprès des collecteurs (argent
contre huile), pour financer la cueillette des régimes.
¾ La consolidation des comptes d'exploitation des différentes chaînes de vente de l'huile de palme
montre que, quel que soit le circuit et quelle que soit la période considérée, les producteurs créent
plus de la moitié de la valeur ajoutée totale alors qu'ils n'obtiennent que 30 % du bénéfice total
réalisé par l'ensemble des opérateurs.
- l'essentiel de la production de l'huile de palme en Guinée est extraite par les méthodes
traditionnelles qui sont pénibles et longues.
- le mauvais état des routes en général et des pistes qui desservent les zones de production en
particulier entraîne des coûts élevés de transport ;
- le manque d'aménagements des marchés pour la commercialisation de l'huile de palme est réel.
- le faible degré d'organisation des opérateurs de la filière huile de palme notamment en Guinée
maritime.
7
Termes de référence de l'étude d'un plan de développement du palmier à huile et de l'hévéa, FAD, janvier 2001.
8
3000 à 5000 FG par plant selon l'origine et la région.
6
Quelques propositions pour lever ces contraintes.
Pour résoudre les principales difficultés auxquelles font face les producteurs d'huile de palme il nous
semble opportun:
- la mise en œuvre par les services compétents, d'un dispositif performant de contrôle de l'origine
du matériel végétal proposé aux futurs planteurs et d'une réglementation du métier de
pépiniériste;
- l'installation de pépinières pilotes dans les zones de production d'huile de palme et formation de
responsables techniques de ces pépinières ;
- l'appui à la mise en place de services de crédits (moyen et long terme) adaptés aux activités de
plantation de palmiers pour faciliter l'accès des planteurs aux plants de palmiers améliorés et
aux intrants agricoles ;
• de rechercher des voies et moyens pour faciliter la récolte des palmiers naturels: alléger la récolte
de régimes de palme en modifiant la technique par l'introduction en milieu paysans du ciseau
malais ;
En matière de transformation.
Pour résoudre le problème de pénibilité de travail de l'extraction d'huile de palme par les méthodes
traditionnelles et améliorer la qualité sanitaire des huiles produites il faut:
- faciliter l'accès des producteurs au matériel de transformation notamment les fûts vides ;
- étudier le problème d'approvisionnement en fûts vides ;
- appuyer l'aménagement de points d'eau (forages, puits améliorés) aux abords des lieux
communautaires d'extraction d'huile de palme ;
- promouvoir les foyers améliorés pour réduire la consommation de bois.
7
En matière de commercialisation.
- A l'exception des commerçants d'huile de palme des marchés de Momou et de Labé qui ont
enclenché un début d'organisation et de structuration des opérateurs, la filière est très peu
organisée surtout du côté de la Guinée maritime;
- L'unique marché exclusif pour l'huile de palme de N'Zérékoré soufre d'un manque
d'aménagement pour permettre aux camions de débarquer l'huile sans problème pendant la
saison des pluies.
Ainsi pour améliorer les conditions de travail des opérateurs de commercialisation d'huile de palme il
semble opportun :
- d'appuyer les opérateurs principalement les simples collecteurs et les grossistes installés dans
les zones de production d'huile de palme en matière de crédit de commercialisation ;
- d'aider les opérateurs de commercialisation à se structurer sur des bases professionnelles et des
intérêts communs notamment le transport de l'huile de palme, l'aménagement de marchés
réservés à la commercialisation de l'huile de palme,..;
- de lutter contre les abus des services de l'administration notamment les entraves à la circulations
des produits agricoles et les prélèvements indus opérés par les services du contrôle de qualité ;
Dans de nombreux point de contrôle de qualité, les agents du conditionnement se plaignent de manque
de matériel de contrôle notamment les lentilles d'observation qui permettent de détecter les matières
fines étrangères, les densimètres, les vases, les thermomètres....
Ces mesures doivent être accompagnées par des séances de sensibilisation des opérateurs de
commercialisation sur l'aspect négatif du mélange d'huiles de qualités différentes dans le but de tromper
les consommateurs.
8
TABLE DES MATIERES
1. Introduction................................................................................................................................................................................... 11
1.1. Objectifs de l'étude.................................................................................................................................................................. 11
1.2. Méthodologie de l'étude. ......................................................................................................................................................... 12
1.2.1. Choix des Échantillons pour les enquêtes de terrain. ........................................................................ 12
1.2.1.1. Volet Production/Transformation.................................................................................................................................................... 12
1.2.1.2. Volet commercialisation. ................................................................................................................................................................ 14
1.2.1.2.1. Marchés de collecte, de regroupement et d'expédition, choisis dans les zones de production.................................................. 14
1.2.1.2.2. Les marchés de consommation................................................................................................................................................. 14
1.2.1.2.3. Choix des opératrices ou opérateurs. ........................................................................................................................................ 14
1.2.1.3. Volet consommation. ...................................................................................................................................................................... 15
1.2.2. Les instruments de collecte des données. ................................................................................................. 16
1.2.2.1. Guide d'entretien village.................................................................................................................................................................. 16
1.2.2.2. Questionnaire exploitant. ................................................................................................................................................................ 17
1.2.2..3. Guide d'entretien marché. ........................................................................................................................................................... 17
1.2.2..4. Questionnaire commercialisation................................................................................................................................................ 17
1.2.2.5. Questionnaire consommation. ......................................................................................................................................................... 17
1.2.3. Les équipes de l'enquête. ................................................................................................................................. 17
1.2.4. Traitement des données. .................................................................................................................................. 18
1.2. Déroulement de l'étude............................................................................................................................................................ 18
1.3.1 .Elaboration de la méthodologie de l'enquête. .......................................................................................... 18
1.3.2. Les enquêtes de terrain. ................................................................................................................................... 18
2. Contexte Général. ......................................................................................................................................................................... 20
2.1. La politique suivie en matière de développement des corps gras............................................................................................ 20
2.2. Les grands indices au niveau sous régional. ........................................................................................................................... 20
2.3. Les grands indices au niveau national..................................................................................................................................... 21
2.4. Production d'huile de palme en Guinée................................................................................................................................... 23
2.4.1. Zones de production d'huile de palme en Guinée. .......................................................................................................... 23
2.4.2. Potentiel de production d'huile de palme en Guinée....................................................................................................... 23
Ecologie du palmier à huile. ........................................................................................................................................................... 23
2.5. Principaux projets de production et de transformation de l'huile de palme............................................................................. 24
2.5.1. SOGUIPAH..................................................................................................................................................................... 24
2.5.2. Le projet DERIK. ............................................................................................................................................................ 25
2.5..3. Projet AFVP Gaoual et Koundara. ................................................................................................................................. 25
2.5.4. Projet de mini-huileries villageoises de l'AGFC............................................................................................................. 26
2.5.5. Projet d'Installation d'huileries villageoises avec l'appui du CIDR................................................................................ 26
2.5.6. Programme Guinée maritime 2 (PGM-2). ...................................................................................................................... 29
2.5.7. La Recherche Agronomique de Guinée (IRAG). ............................................................................................................. 29
2.5.8. Le PDRi-GF. ................................................................................................................................................................... 30
3. Principaux Résultats de l'Enquête sur la Filière Huile de Palme et huile de palmiste en guinée........................................... 34
3.1. Production d'huile de palme et d'huile de palmiste. ................................................................................................................ 34
3.1.1. La production artisanale d'huile de palme...................................................................................................................... 34
3.1.1.1. Périodes de cueillette des régimes de palme.................................................................................................................................... 34
3.1.1.2. Fréquence de la récolte et quantité de régimes récoltés................................................................................................................... 35
3.1.1.3. Rendement des régimes en huile de palme...................................................................................................................................... 36
3.1.1.4. Production d'huile de palme. ........................................................................................................................................................... 37
3.1.1.5. Coûts de production de l'huile de palme.......................................................................................................................................... 38
3.1.1.5.1. Frais de cueillette. .................................................................................................................................................................... 38
3.1.1.5.2. Les frais de transformation....................................................................................................................................................... 39
3.1.1.6. Principales contraintes à la production d'huile de palme. ................................................................................................................ 40
3.1.2. Production artisanale de l'huile de palmiste................................................................................................................... 41
3.1.2.1. Production d'huile de palmiste. ....................................................................................................................................................... 41
3.2. Transformation de l'huile de palme et de l'huile de palmiste. ................................................................................................. 43
3.2.1. Méthode d'extraction par chauffage................................................................................................................................ 43
3.2.2. Méthode d'extraction par fermentation........................................................................................................................... 45
3.2.3. Rendements d'extraction de l'huile de palme. ................................................................................................................ 46
3.2.4. Qualité et hygiène de l'huile de palme extraite. .............................................................................................................. 46
3.2.5. Utilisation des sous produits de la transformation. ........................................................................................................ 49
3.2.5.1. Les tourteaux de palmiste................................................................................................................................................................ 49
3.2.5.2. Les autres sous produits. ................................................................................................................................................................. 49
3.2.6. Principales contraintes à la transformation de l'huile de palme et de l'huile de palmiste.............................................. 49
3.2.7. Les technologies améliorées d'extraction d'huile de palme introduites en Guinée. ........................................................ 50
3.2.7.1. Les presses à vis manuelles verticales............................................................................................................................................. 50
3.2.7.2. Les presses à vis motorisées de type Altech ou Caltech.................................................................................................................. 51
3.3. Commercialisation de l'huile de palme et de l'huile de palmiste............................................................................................. 52
3.3.1. Commercialisation de l'huile de palme. .......................................................................................................................... 52
3.3.1.1. Les opérateurs dans la filière huile de palme................................................................................................................................... 53
3.3.1.1.1. Les producteurs. ....................................................................................................................................................................... 54
Destination de la production d'huile de palme..................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
3.3.1.1.2. Les simples collecteurs............................................................................................................................................................. 59
3.3.1.1.3. Les Collectrices expéditrices.................................................................................................................................................... 60
3.3.1.1.4. Les collectrices détaillantes...................................................................................................................................................... 61
3.3.1.1..5. Les grossistes assis dans les marchés de regroupement........................................................................................................... 61
3.3.1.1.6. Les grossistes expéditeurs. ....................................................................................................................................................... 62
3.3.1.1.7. Les grossistes assis dans les marchés de distribution. .............................................................................................................. 63
3.3.1.1.8. Les grossistes exportateurs. ...................................................................................................................................................... 64
3.3.1.1.9. Les détaillantes......................................................................................................................................................................... 64
3.3.1.1.10. Les grimpeurs......................................................................................................................................................................... 65
3.3.1.1.11. Les transporteurs. ................................................................................................................................................................... 65
3.3.1.2. Le stockage et la conservation de l'huile. ........................................................................................................................................ 66
3.3.1.3. Marchés de l'huile de palme. ........................................................................................................................................................... 66
3.3.1.3.1. Les marchés de collecte............................................................................................................................................................ 66
3.3.1.3.2. Les marchés de regroupement et d'expédition.......................................................................................................................... 67
3.3.1.3.3. .Les marchés de distribution..................................................................................................................................................... 70
3.3.1.4. Identification des circuits de commercialisation de l'huile de palme............................................................................................... 73
3.3.1.5. Flux de commercialisation de l'huile de palme................................................................................................................................ 73
3.3.1.5.1. Flux de commercialisation de l'huile de palme dans les marchés de collecte et de regroupement de la Guinée forestière....... 74
3.3.1.5.2. Flux de commercialisation de l'huile de palme dans les marchés de collecte et de regroupement de la Guinée maritime. ...... 75
3.3.1.5.3. Fux de commercialisation de l'huile de palme dans les marchés de distribution. ..................................................................... 76
3.3.1.6. Les chaînes de vente des opérateurs. ............................................................................................................................................... 80
3.3.1.7. Etablissement des comptes d'exploitation et analyse des performances des agents......................................................................... 82
3.3.1.7.1. Les simples collecteurs............................................................................................................................................................. 82
3.3.1.7.2. Les Collectrices expéditrices.................................................................................................................................................... 83
3.3.1.7.3. Les collectrices détaillantes...................................................................................................................................................... 85
3.3.1.7.4. Les grossistes assis dans les marchés de regroupement............................................................................................................ 86
3.3.1.7.5. Les grossistes expéditeurs. ....................................................................................................................................................... 88
3.3.1.7.6. Les grossistes assis dans les marchés de distribution. .............................................................................................................. 89
3.3.1.7.7. Les grossistes exportateurs. ...................................................................................................................................................... 90
3.3.1.7.8. Les détaillantes......................................................................................................................................................................... 91
3.3.1.8. Analyse du chiffre d'affaire des opérateurs. .................................................................................................................................... 92
3.3.2. Commercialisation de l'huile de palmiste. ...................................................................................................................... 93
3.3.2.1. Quantités d'huile de palmiste achetées par les opérateurs. .............................................................................................................. 94
3.3.3. Etablissement des comptes d'exploitation et analyse des performances des agents. ...................................................... 94
3.3.3.1. Principales contraintes de commercialisation d'huile de palme................................................................................. 95
3.3.3.1.1. Contraintes liées aux infrastructures......................................................................................................................................... 95
3.3.3.1.2. Insuffisance du fonds de roulement.......................................................................................................................................... 95
3.3.3.1.3. Mauvaise qualité de l'huile de palme en provenance de la Guinée forestière. .......................................................................... 95
3.3.3.1.4. Faible degré d'organisation des opérateurs de la filière huile de palme.................................................................................... 96
3.4. Consommation de l'huile de palme et de l'huile de palmiste en Guinée.................................................................................. 97
3.4.1. Consommation d'huile de palme et d'huile de palmiste dans les villages de production. ............................................... 97
3.4.2. Consommation de l'huile de palme et de l'huile de palmiste dans les villes enquêtées................................................... 99
3.4.3. Analyse des prix à la consommation par région naturelle............................................................................................ 101
4. Diagnostic de la filière. ............................................................................................................................................... 103
4.1. Diagnostic économique......................................................................................................................................................... 103
4.1.1 Le circuit long d'expédition d'huile de palme de la Guinée forestière vers les marchés de
distribution. ............................................................................................................................................................................. 104
4.1.2. Circuit court d'expédition d'huile de palme de la Guinée maritime vers Conakry. .......................................................... 106
4.1.3. Circuit d'exportation d'huile de palme vers la Gambie..................................................................................................... 107
4.2. Diagnostic technique............................................................................................................................................................. 109
4.3. Intérêt de la filière huile de palme et de la sous filière huile de palmiste pour l'économie nationale.................................... 110
4.4 Perspectives d'évolution de la filière huile de palme. ........................................................................................................... 111
4.4.1 Perspective d'évolution en matière de production d'huile de palme. ............................................................................ 111
4.4.2 Perspective d'évolution en matière de transformation. ................................................................................................. 111
4.4.3 Perspective en matière de commercialisation............................................................................................................... 111
5. Conclusions et Recommandations. ............................................................................................................................................ 112
5.1. En matière de production d'huile de palme. .......................................................................................................................... 112
5.2. En matière de transformation. ............................................................................................................................................... 112
5.3. En matière de consommation. ............................................................................................................................................... 113
5.1. En matière de consommation d'huile de palme. .................................................................................................................... 114
10
1. Introduction
En matière de promotion de la sécurité alimentaire, le sous secteur du palmier à huile
constitue un domaine prioritaire pour la Guinée9.
Mais, comme pour la plupart des productions traditionnelles, excepté le riz, l'intervention des
pouvoirs publics et des partenaires au développement en faveur de ce sous secteur prioritaire,
se heurte à une méconnaissance du rôle qu'il joue sur le marché intérieur et des opportunités
qu'il offre aussi bien sur le plan local que sur le plan sous régional.
9
Le lancement de programmes de promotion de plantations familiales, semi-industrielles et industrielles de
palmiers à huile à raison de 1000 ha supplémentaires par an.
11
1.2. Méthodologie de l'étude.
L'examen des termes de référence (attachés en annexe de ce document) montre que cette
étude peut être subdivisée en 4 volets distincts mais complémentaires pouvant être menés
indépendamment les uns des autres. Il s'agit du:
A l'exception du premier volet dont les informations peuvent être disponibles soit dans la
bibliographie ou dans les différents services qui traitent de la question à Conakry, chacun des
trois autres volets a eu son propre échantillon d'enquête.
Il est important de signaler que, contrairement aux filières vivrières (riz, fonio, manioc...)
pour lesquelles les fonctions des opérateurs au niveau des volets production et
transformation sont distinctes, pour la filière artisanale de l'huile de palme, la production
d'huile consiste à cueillir et transformer les régimes de palme en huile de palme et par voie
de conséquence il n'a pas été possible de constituer, comme prévu dans l'offre technique, un
échantillon pour chacun des deux volets (production et transformation). La spécificité de
cette filière par rapport aux autres vient du fait que les palmiers poussent naturellement et
dans la plupart des cas les exploitants ne commencent à intervenir que lors de la cueillette.
L’enquête production d'huile de palme, pour être représentative et tenir compte des
spécificités régionales, a couvert les deux principales régions productrices d'huile de palme
en Guinée (la Guinée forestière et la Basse Guinée).
Dans chaque région de production, trois (3) à quatre (4) préfectures ont été ciblées en
fonction de l'importance de la part de leur production dans la production totale d'huile de la
zone considérée.
• Choix des villages.
Dans chaque marché rural ciblé dans les zones de production pour l'enquête
commercialisation, les deux principaux villages qui approvisionnent ce marché ont été
sélectionnés pour l'enquête production/transformation.
• Choix des producteurs.
Dans chaque village ciblé, 3 à 5 producteurs ont été choisis selon les critères ci-après :
- l'importance de la palmeraie exploitée (gros et petits) ;
- le type de palmeraie exploitée(naturelle, améliorée ou les deux);
- l'importance de la part des noix de palmistes transformées en huile de palmiste.
12
L'échantillon du volet production/Transformation est composé de 100 producteurs
repartis dans 26 villages dont 15 appartiennent à la Guinée forestière et 11 à la Basse
Guinée.
Péla Péla 2
Yomou Galaye 3
Banié Koalié 5
Sangarédi Dantaari 3
Paragougou 3
Kamsar Kamakoulun 3
Boké Nérébouyi 3
Bintimodia Kaliyiré 3
Kye 3
Kolaboui Wourikalia 2
Yatia 2
Guinée Maririme Mankountan Kalexè 3
Tougnifili Yogoya 3
Boffa Tambaya 3
Douprou Kountouloun 4
Kolia lambayi Tagbè 4
Koba Dixinn Bangouya 3
Kaala-Nyolè 3
Forécariah Kolia Toumania 6
Manféréya Béréyiré Baafila 4
Total Général 7 20 31 98
13
1.2.1.2. Volet commercialisation.
Dans chaque préfecture choisie pour l'enquête production, les principaux marchés de collecte
et de regroupement de l'huile de palme ont été sélectionnés.
Pour toutes ces raisons cette étude serait incomplète si elle se limitait uniquement aux régions
de production. C'est pourquoi, les principales villes de consommation (non productrices) ont
été sélectionnées pour les enquêtes commercialisation et consommation d'huile de palme et de
palmiste.
Dans chaque marché 4 à 6 opérateurs ont été choisis. Les principaux critères de choix sont:
- le type d'opérateurs (collectrice, expéditrice, grossiste...) ;
- l'ancienneté dans le métier ;
- l'importance des quantités commercialisées.
Les responsables des marchés, les agents du SIPAG, du PASAL et du Service National de
Conditionnement ont aidé au choix des opérateurs en fonction des critères énumérés.
14
Tableau 2 : Distribution des opérateurs par type d'opérateur et par marché.
Une rubrique consommation a été intégrée dans les questionnaires du volet production et
transformation. Ce qui a permis d'enquêter 90 ménages en milieu rural.
L'enquête a été conduite dans les quatre capitales des régions naturelles de la Guinée
(N'Zérékoré, Boké, Labé et Kankan) plus la ville de Kamsar et dans les quatre (4) communes
de la ville de Conakry.
Dans chaque ville de l'intérieur environ 30 ménages ont été visités et à Conakry 83 ménages
ont été interviewés.
15
Les principaux critères de choix des ménages ont été les suivants :
- Les catégories socioprofessionnelles des chefs de ménage ;
- la taille de la famille (choisir des familles de plus de 5 personnes et des familles de
moins de 5 personnes);
L'échantillon du volet consommation est composé de 210 ménages repartis dans 6 villes.
Groupes socioprofessionnels
Villes Fonctionnaires Commerçants Artisans Salariés Agriculteurs Total
N'Zérékoré 6 7 8 2 3 26
Kankan 6 6 16 2 0 30
Labé 7 2 19 1 0 29
Boké 7 3 8 4 0 22
Kamsar 5 1 6 7 3 22
Kaloum 0 6 7 2 0 15
Matam 5 3 8 0 0 16
Matoto 4 7 4 0 0 15
Ratoma 6 9 5 0 0 20
Dixinn 6 4 5 0 0 15
Total 52 48 86 18 6 210
% 25 23 41 9 3 100
Toutes les informations ont été collectées au moyen de trois questionnaires (transformation,
commercialisation et consommation) et deux guides (le guide d'entretien village et le guide
d'entretien marché).
Le guide d'entretien village a permis d'une part de collecter l'ensemble des informations
qualitatives concernant le comportement des exploitants en matière de cueillette, de
plantation, de transformation, de commercialisation et de consommation d'huile de palme et
de palmiste et, d'autre part de cerner la place du palmier à huile dans les exploitations
agricoles, les tendances en matière de mise en place de palmeraies améliorées, ainsi que le
rôle des femmes et des jeunes dans la transformation et la commercialisation.
Il a permis aussi d'identifier les principales difficultés que rencontrent les exploitants dans le
processus de production et de transformation des noix de palme et des noix de palmiste.
Ce guide a été adressé à un groupe de 6 personnes constitué par l'ensemble des couches
sociales du village (notables, jeunes, femmes).
16
1.2.2.2. Questionnaire exploitant.
L'objectif du guide d'entretien marché est de recenser et de caractériser les opérateurs qui
commercialisent l'huile de palme et l'huile de palmiste, d'estimer les quantités
commercialisées par périodes, d'identifier les flux et les circuits de commercialisation dans
le marché considéré.
Il s'est adressé aux responsables des marchés, aux syndicats de transporteurs, aux agents
SIPAG, PASAL et du service de contrôle qualité qui suivent le marché.
Son principal objectif est d'estimer les quantités d'huile de palme et d'huile de palmiste
consommées par personne et par an, de situer la place de l'huile de palme et de l'huile de
palmiste dans la consommation des huiles alimentaires par les ménages.
Trois équipes de deux personnes chacune (un enquêteur et un guide traducteur) ont été
constituées.
Les deux premières équipes ont été chargées des enquêtes production, transformation,
commercialisation dans les préfectures de l'intérieur du pays tandis que la troisième équipe a
été chargée de la réalisation des enquêtes commercialisation et consommation dans la
capitale Conakry.
Une quatrième équipe temporaire de deux personnes a été mobilisée pour les enquêtes
consommation dans les villes de l'intérieur (à cause du caractère spécifique de l'enquête
consommation où les enquêtées ne peuvent être abordées que par des personnes du même
sexe).
Les principaux cadres qui ont participé à la collecte des informations sont:
17
- Mr Diallo Abdoul chargé d'étude au PASAL pour l'étape Guinée forestière plus Labé
et Kankan;
Les logiciels WINSTAT et EXCEL ont été utilisés pour le traitement et l'analyse statistique
des données.
L'étude a débuté par une brève prise de contact avec les différents responsables des projets et
institutions qui s'intéressent à la filière artisanale d'huile de palme (PASAL, CRAF, AFD,
SIPAG) pour rassembler la bibliographie disponible et élaborer la méthodologie de l'enquête
ainsi que les outils d'enquête. Cette phase s'est déroulée à Conakry et a duré une semaine.
• Test du questionnaire.
Les différents outils de l'enquête ont été testés pendant deux jours dans la préfecture de
Forécariah avant d'être multipliés et utilisés pour les enquêtes de terrain.
Cette étape a été réalisée par les deux équipes dirigées par le coordonnateur et l'agent du
PASAL. Les deux équipes ont travaillé ensemble les deux premiers jours (à N'Zérékoré et
environs) pour harmoniser la méthode de collecte des informations puis se sont séparées pour
la suite des enquêtes. La première équipe a couvert les préfectures de N'Zérékoré et Yomou
et la deuxième les préfectures de Macenta et de Lola.
18
Cette étape a fait directement suite à la précédente où le Coordonnateur et l'agent du PASAL
se sont rendus à Kankan puis à Labé.
Dans chaque ville, les deux équipes ont été reconstituées par le recrutement de deux
nouveaux guides interprètes.
C'est le même principe et la même durée que pour l'étape de Guinée forestière.
• Etape de Conakry
Cette étape est indépendante des autres. Elle s'est déroulée en même temps que les autres.
Elle a été réalisée par l'équipe dirigée par Mr Dramé du PASAL.
19
2. Contexte Général.
La stratégie pour développer ce secteur est fixée dans LPDA 2, avec deux objectifs majeurs :
- le lancement d'une étude sur le marché des corps gras et de leur coproduits (tourteaux)
et leur évolution ;
- le lancement d'une étude spécifique sur le marché des corps gras industriels et sur la
compétitivité des matières premières nationales ;
- le lancement de programmes de promotion de plantations familiales, semi-industrielles
et industrielles de palmiers à huile à raison de 1000 ha supplémentaires par an (60 %
en Guinée forestière et 40 % en Guinée maritime).
Malheureusement, ces études prévues depuis 1997 tardent à voir le jour et le secteur souffre
toujours d'un manque de données aussi bien sur le volet production que sur les volets
commercialisation et consommation.
¾ Le retard de la Guinée, par rapport à ses voisins, est encore plus prononcé pour la
production d'huile de palmiste. En effet, pour la même période considérée, le taux de
croissance annuel moyen de la production d'huile de palmiste était de 1,6 % pour la
Guinée contre 11,8 % pour la Côte d'Ivoire et 15,4 % pour le Libéria.
20
2.3. Les grands indices au niveau national.
Source: PASAL
¾ La majorité de la production nationale d'huile de palme est destinée aux zones urbaines
du pays et en premier lieu Conakry. Toutefois l'enquête menée sur le terrain montre
qu'une partie non négligeable de la production commercialisée (environ 9 000 tonnes en
2002) est destinée aux marchés extérieurs (gambien, sénégalais, malien et parfois
américain, saoudien et français).
¾ Par ailleurs, près de 2 500 tonnes d'huile de palme commercialisées en Guinée
proviennent de la Sierra Léone, du Libéria et de la Guinée Bissau via respectivement
Forécariah, Lola, Gouéké et Boké.
¾ En absence de statistiques fiables la production nationale d'huile de palme est estimée en
2000 à 50 000 tonnes par an dont plus de 80 % proviennent de la production artisanale à
partir des plantations naturelles de la variété locale13 (Dura) et le reste, environ 9000
tonnes, est produit par la SOGUIPAH à partir des variétés améliorées (Tenera).
11
Termes de référence de l'étude d'un plan de développement du palmier à huile et de l'hévéa, FAD, janvier
2001.
12
Bruno Roux, Lansana Bayo, Thierno Abdoul Diallo, Bilan des importations de riz et des principales denrées
alimentaires, mai 1995.
13
En moyenne 5 litres d'huile de palme par arbre et par an.
21
¾ La production annuelle moyenne d'huile de palmiste, de 1995 à 1999, est estimée quant à
elle à 4 800 tonnes.
¾ La part de la production d'huile de palme dans la production nationale des huiles végétales
a légèrement baissé ces 30 dernières années au profit de la pâte et de l'huile d'arachide14.
Elle est passée de 62 % en 1961/65 (pour une production de 26 260 tonnes) à 55,7 % en
1995/99 (pour une production de 52 000 tonnes), alors que la pâte et l'huile d'arachide, sur
la même période considérée, sont passées de 28,9 % en 1961/65 (pour une production de
12 246 tonnes) à 38 % en 1995/99 (pour une production de 35 404 tonnes).
¾ La consommation d'huile est estimée en 1997/99 à 13,7 kg par personne et par an dont
5,8 kg/tête/an d'huile de palme (soit 42 %), 4,9 kg/tête/an de pâtes et d'huile d'arachide
(soit 36 %), 0,6 kg/tête/an d'huile de palmiste (soit 4 %).
¾ La consommation de savon (en partie produit à partir d’huile de palmiste) quant à elle est
estimée en 1988 à 6 kg par habitant et par an.
¾ L'extraction d'huile de palme est une activité économique très importante dans la majorité
des familles paysannes de Guinée forestière et de Guinée maritimes15. Le classement des
sources de revenus annuels moyens, réalisé par une équipe de recherche de l'IRAG auprès
de paysans expérimentateurs de la région de N'Zérékoré16, place l'huile de palme en
première position (397 000 FG par exploitant et par an) devant le vin de raphia (370 000
FG), le riz (335 000 FG) et le café (310 000 FG). De plus, ce revenu arrive au début de la
période des cultures et sert non seulement à financer les travaux agricoles mais également
à lutter contre la soudure.
¾ Régime d’importation
14
Annexe 3A du rapport de HIRSCH cité plus haut.
15
Natacha CALANDRE, Etude des techniques de production artisanales d'huile de palme en Guinée, avril 2001.
16
Sékou CISSE, Julie GUILLAUME, Résultats d'enquêtes au sein du réseau de paysans expérimentateurs de la
région de N'Zérékoré, juillet 2000.
22
Ce durcissement de la fiscalité de porte vise beaucoup plus un objectif d'harmonisation avec
les pays membres de la CEDEAO qu'une quelconque protection des productions locales
d'huile qui couvrent plus de 80 % de la consommation nationale.
Les principales zones de production d'huile de palme en Guinée sont, par ordre d'importance,
la Guinée forestière (Sud de Macenta, N'Zérékoré et Yomou) qui disposent d'un potentiel de
production considérable17 et la partie côtière de la Guinée maritime (Boké, Boffa et
Forécariah).
Même s'il n'existe aucune donnée sur le verger naturel existant en Guinée forestière, il ressort
d'une étude sur les possibilités de valorisation de la palmeraie naturelle de la région18, une
estimation de 8 à 10 millions de pieds de palmiers dans les deux principales zones de
production (N'Zérékoré et Yomou).
Ce verger est composé essentiellement de la variété dura (96 %) caractérisée par un taux
d'extraction d'huile faible (de l'ordre de 6 % par rapport au poids des régimes19) à laquelle
s'ajoute la variété Tenera plantée essentiellement par la SOGUIPAH qui présente un taux
d'extraction nettement plus élevé, de l'ordre de 25 % par rapport au poids du régime.
Le palmier à huile est une plante de soleil et d'eau à croissance continue, qui requiert des
conditions climatiques aussi constantes que possible toute l'année.
17
Les rendements obtenus dans les plantations industrielles de la SOGUIPAH, 18 tonnes de régimes de palme
par ha et par an, confèrent à cette partie de la Guinée la première place en terme de rendement dans la sous
région.
18
MARA, BDPA-SCETAGRI, Etude des possibilités de valorisation de la palmeraie naturelle en Guinée
forestière, octobre 1989.
19
cf. rapport de campagne 2001, programme de technologie agro-alimentaire, CRAF.
20
Modernisation de la production villageoise d'huile de palme en Guinée maritime, SOCFINCOFRANCE,
février 1989.
21
Ministère de la coopération Paris, Mémento de l'agronome, quatrième édition.
23
- une température moyenne annuelle de 26°C avec des moyennes mensuelles des
minima supérieures à 18 ° C pour les mois les plus froids ;
- une saison sèche inférieure ou égale à un mois. Toute saison sèche de plus d'un mois
entraîne une baisse de production proportionnelle à la sévérité de la saison sèche et de
sa durée.
En Guinée, le climat dominant est du type soudano-guinéen, classé comme tropical semi-
humide caractérisé par une saison humide de quatre à sept mois et une saison sèche de cinq à
huit mois selon les régions.
Les précipitations annuelles moyennes varient à travers les quatre régions agro-climatiques
entre 1100 mm/an au Nord de la moyenne Guinée à 4400 mm/an en Guinée maritime avec
une moyenne à l'échelle nationale de 1800 mm/an. Dans certaines zones, bien que
globalement très arrosées (région côtière), la durée de la saison sèche peut réduire la
production des palmiers à huile. Par contre, la Guinée forestière qui a un climat qui présente
plus de 2000 mm de précipitations annuelles et moins de 3 mois de saison sèche (ou de déficit
hydrique) offre le plus grand potentiel de production d'huile de palme du pays.
Mais, seule une partie du verger située en Guinée forestière se trouve dans une zone optimale
à la culture du palmier pour produire de l'huile.22.
Cependant, au milieu des années 80, le Gouvernement guinéen a mis en place une politique
volontariste de développement du palmier à huile et de l'hévéa qui a permis notamment :
2.5.1. SOGUIPAH.
Elle a permis aussi l'émergence de deux grandes organisations paysannes qui regroupent près
de 3000 planteurs.
22
EDMOND VIRICELLE,quelques remarques sur l'étude de la filière artisanale de l'huile de palme en Guinée
octobre 2002.
24
En échange de leur production pour approvisionner l'usine de la SOGUIPAH, les
organisations paysannes bénéficient de la part de la société de conseils techniques, de la
fourniture d’intrants agricoles (semences et engrais) sous forme de crédit remboursable en
nature.
La principale destination de l'huile de palme produite par la SOGUIPAH reste le marché de
N'Zérékoré qui reçoit plus de 90 % des quantités commercialisées. Mais ces trois dernières
années, la société a cherché à étendre son rayon de livraison vers les villes de Kankan et de
Labé.
En 1993 le projet a été restructuré avec l'introduction d'un troisième volet qui avait pour but
essentiel de réduire la pénibilité du travail des femmes notamment dans l'extraction d'huile de
palme.
Le constat aujourd'hui est que, même si ce type de presse à huile a permis l'augmentation du
taux d'extraction, il a été vite abandonné par les bénéficiaires.
Les causes de ce abandon sont triples: tout d'abord les capacités de noix de palme traitées
étaient faibles ; ensuite le traitement ne permettait pas la séparation des noix et des fibres qui
constitue pourtant une des contraintes majeures des procédés traditionnels et enfin il n'y a pas
eu de suivi de l'opération après la fin du projet.
Dans les préfectures de Gaoual et de Koundara, l'AFVP a développé des activités de crédit
stockage de l'huile de palme en 199223 et de vulgarisation d'une presse à huile du même type
que celle vulgarisée par le projet DERIK à Kissidougou.
L'objectif du crédit stockage était double. Tout d'abord augmenter les revenus des producteurs
en décalant les ventes vers une période plus favorable et ensuite enclencher l'organisation des
femmes autour de leur activité d'extraction de l'huile de palme à partir des intérêts générés par
le crédit de commercialisation.
Deux villages tests (Kénéba et Kembéra dans la sous préfecture de Koumbia dans Gaoual) ont
bénéficié d'un montant de crédit de 343 000 FG, l'équivalent à l'époque d'un stock de 49
bidons de 20 litres.
23
BOSIO Gaëlle, Bilan du crédit au stockage sur l'huile de palme campagne 1992, décembre 1992.
25
L'argent a été distribué à 38 femmes productrices d'huile et le remboursement a été obtenu à
100 %.
Les femmes ont beaucoup apprécié l'intervention du projet et ont sollicité l'élargissement de
l'action par l'apport de matériel notamment les concasseurs de noix de palmiste qui
malheureusement n'ont pas été diffusés par le projet.
Dans les villages bénéficiaires la gestion des huileries semi-mécanisées de type UNATA a été
confiée à des groupements féminins organisés autour d'activités économiques diverses
notamment l'extraction d'huile de palme.
Par rapport aux presses manuelles, le modèle UNATA avait l'avantage supposé d'être une
technologie simple, de réduire la pénibilité du travail des femmes24, d'améliorer la
productivité du travail25, de réduire la consommation en eau, d'améliorer le taux d'extraction
de 5 %, de préserver la qualité et le goût de l'huile traditionnelle de la région.
Mais, le bilan dressé par l'équipe de Recherche de Foulaya qui a visité ces installations en 2001 est
le suivant26:
En 1986, l'ONG internationale CIDR a mis en place, en collaboration avec le GRET, un projet
d'installation de pépinières de palmiers nains Tenera et d'huileries villageoises dans les
villages de Sangassou, Guilozatou, Déléou, Silissou, Irié et Sérédou dans la préfecture de
Macenta.
24
L'égrainage, le pilage et le pressage qui sont les principales contraintes pour l'extraction d'huile de palme sont
mécaniques.
25
L'emploi de cette presse permet un gain de productivité horaire de 47 % par rapport aux procédés traditionnels.
26
Natacha CALANDRE, Etude des systèmes techniques de production artisanale d'huile de palme en Guinée,
avril 2001.
27
Rapport annuel du projet d'installation d'huilerie villageoise à Macenta, 1988.
26
Défini à la fin de 1985 le projet se donnait comme objectif, la formation de sept (7)
groupements coopératifs de producteurs autour de l'installation, du fonctionnement et de la
gestion d'une huilerie villageoise dans chaque village ciblé.
Le groupement une fois constitué pouvait acquérir une presse de type Caltech importée du
Cameroun (APICA Douala) avec moteur diesel à 4 000 000 FG, remboursable sur 5 ans en
nature, soit 8000 litres d'huile. Les modalités de payement étaient de 1 000 litres la première
année et 1750 litres par an les 4 années suivantes.
La gestion de l'huile était confiée à 4 personnes, toutes issues du village, dont 3 manœuvres
pour les manipulations des régimes, graines, eau, bois, huile et un gérant chargé de
l'enregistrement des livraisons, de la comptabilité et de l'entretien de l'huilerie.
Tous les habitants de la zone avaient libre accès à l'huilerie pour l'extraction de leur huile. Ils
amenaient les grappes de noix de palme à l'huilerie et récupéraient soit l'huile pour leur
consommation familiale, soit l'argent correspondant au prix de l'huile.
Les frais de prestation de l'extraction étaient de 3,6 litres /100 kg de régimes (correspondant
au gain d'huile obtenu grâce à l'utilisation de l'huilerie). Le paysan, lui, repartait avec 7,25
litres /100 kg de régimes ou son équivalent en espèce.
Les noix de palmistes sont restituées pour moitié aux villageois et l'autre moitié revient au
groupement.
27
- d'augmenter le rendement en huile. Le rendement de la presse était28 de 10,8
litres/100kg de régimes contre 7,3 litres par la méthode traditionnelle sur variété
locale, soit un taux d'extraction de 9,8 % par rapport au poids de régimes contre 6,5 %
par la méthode traditionnelle.
- de réduire considérablement la pénibilité du travail des femmes lors du pilage,
malaxage et pressage ;
- d'améliorer la qualité de l'huile (meilleure conservation),
- d'augmenter la productivité horaire de 150 % par rapport au procédé traditionnel
- et de réduire les charges d'extraction notamment le recours à des groupes d'entraide ou
des salariés pour le pilage ;
• l'installation de plusieurs pépinières de palmiers nains à Macenta (1430 plants) et à Irié où
6000 graines ont été semées grâce à la SOGUIPAH qui commandait les graines en Côte
d'Ivoire et qui se faisait payer par le projet au prix coûtant.
- les groupements ont rencontré des difficultés d'obtention de crédit pour l'acquisition
de semences améliorées venant de la Côte d'Ivoire et l'entretien des plantations.
En résumé les difficultés en matière d'adoption de la presse Caltech sont liées essentiellement
aux problèmes d'organisation du travail d'extraction, de l'irrégularité de l'approvisionnement
en matières premières et en pièces de rechange qui ont compromis la rentabilité économique
de la presse.
Les principaux enseignements tirés de la mise en œuvre de ce projet par l'équipe du CRAF sont :
- l'attribution de la presse à un groupement doit tenir compte de la capacité de
production et de commercialisation d'huile de palme des villages des membres de ce
groupement ;
- le règlement intérieur du groupement doit définir de façon claire les rôles et
responsabilités de l'ensemble des acteurs impliqués dans le fonctionnement de la
presse, les sanctions encourues en cas de non-respect des engagements pris et il doit
être évolutif ;
28
CIDR, Dossier technique, 1989.
28
- la première campagne de production doit faire l'objet d'une supervision rapprochée et
d'un suivi régulier de la part de l'assistance technique ;
- compte tenu des difficultés de maintenance et de rentabilisation de ce type de presse
sur des noix dura, il est nécessaire d'envisager la possibilité de construire des
matériels dépulpant les graines avant de les presser ce qui pourrait réduire la taille de
la presse et la puissance du moteur pour l'entraîner.
Le PGM-2 fait suite au PDR/GM initié par le Gouvernement en collaboration avec l'Union
européenne en 1988 et qui a pris fin en 199329.
La mise en œuvre de ce programme s'est faite avec un ensemble d'opérateurs spécialisés, pour
la plupart des ONG ou des associations professionnelles.
Dans son programme d'activité le PGM-2 a mis en place un projet dénommé Vallée de la
Mélikouré qui couvre les sous préfecture de Kalia, Farmoriah, Moussaya et Benty dans la
préfecture de Forécariah.
Ce projet qui a un volet palmiers compte dans ses réalisations 23 pépinières totalisant un peu
plus de 13 000 plants.
29
Comité de pilotage du PGM-2, Bilan 1997 et perspectives 1998, décembre 1997.
30
Nicolas Bricas, Bilan du projet d'appui scientifique et technique au programme technologie agro-alimentaire
de l'IRAG 1999-2002 et propositions pour le futur FSP, juin 2002
29
Le malaxeur motorisé a été expérimenté dans un village de Guinée maritime et les tests
continuent actuellement au CRA de Sérédou sur les variétés dura et tenera.
Le CRA de Sérédou.
2.5.8. Le PDRi-GF32.
Pour disposer de plants de palmiers nains de qualité les agriculteurs de Gouéké et de Lola ont
sollicité un appui de la Chambre Régionale d'Agriculture de Guinée forestière (CRA-GF)
La CRA-GF, dans le cadre de ses actions pilotes de renforcement des capacités, a initié, en
collaboration avec l'IRAG et le PDRi-GF, une opération d'approvisionnement en graines pré
germées certifiées de palmiers nains.
Cette opération qui a démarré en mai 2001 doit se poursuivre jusqu'en août 2003. Elle s'effectue en
plusieurs phases et développe trois axes d'intervention complémentaires qui sont :
L'IRAG s'occupe:
- du conseil scientifique et technique ;
- des achats des graines de palmier en Côte d'Ivoire ;
- de l'installation des pépinières pilote et de la formation des responsables techniques de
ces pépinières ;
- du suivi des pépinières et du conseil pour les sites de plantation.
31
Edmond VIRICELLE, Quelques remarques sur l'étude de la filière artisanale d'huile de palme en Guinée,
octobre 2002.
32
Bilan provisoire et résumé de l'opération pilote ''palmiers à huile'' initié en 2001, PDRi-GF, avril 2002.
30
Le PDRi-GF quant à lui se charge:
- 10 000 graines de palmiers ont été achetées par le projet et revendues à 140
agriculteurs répartis dans 29 villages. Pour faciliter l'accès des agriculteurs aux graines
sélectionnées, le projet a supporté une subvention de 700 FG par graine (le projet
achète la graine à 1450 FG et la revend aux agriculteurs à 750 FG). ;
- installation de plusieurs pépinières communautaires dont certaines ont servi de
pépinières de démonstration ;
- diffusion des itinéraires recommandés pour l'entretien des plants de pépinières ;
- à la fin du mois de mars 2002, 6333 plants ont été repiqués dont 95 % sont vivants et
90 % sont des plants normaux (qui peuvent être transplantés) ;
- identification par l'IRAG des sites de plantation ;
- introduction de 150 plants de palmiers chez 10 paysans ''pilotes'' dans la zone de
Gouéké. Ces jeunes palmiers ont été plantés en 2000 dans des parcelles qui pourront
servir de parcelles de démonstration pour les futures plantations.
Tant pour la plantation des plants de 2001 que pour la mise en pépinière de nouvelles graines,
le problème de l'approvisionnement en engrais reste entier, principalement dans la zone de
Macenta et Sérédou. Cet obstacle devra être levé pour favoriser le développement des
plantations familiales de palmiers à huile.
31
32
Carte des zones de production en Guinée forestière.
33
3. Principaux résultats de l'enquête sur les filières huile de palme et huile de
palmiste en Guinée.
Types de palmeraies.
- des plants de palmiers issus de la germination des graines du palmier Tenera vendues
par de nombreux anciens fonctionnaires du Ministère de l'agriculture aux petits
exploitants.
La variété Tenera produit en Guinée forestière jusqu'à 40 litres d'huile de palme par arbre et
par an.
D'une manière générale, aussi bien en Guinée maritime qu'en Guinée forestière, la période de
cueillette de régimes de palme se situe de février à juillet, soit en moyenne, 6 mois dans
l'année.
Mais l'enquête a identifié, en fonction de l'importance des quantités de régimes récoltés, trois
périodes de récolte au cours de l'année, qui varient légèrement d'une région à une autre.
En Guinée forestière, pour la majorité des exploitants enquêtés (73 %), le maximum de
transformation a lieu de mars à mai (3 mois dans l'année), suivi d'une période moins intensive
mais régulière de juin à juillet (2 mois) et enfin une période irrégulière pendant laquelle la
récolte se fait de temps en temps, de novembre en février (6 mois). Toutefois, 23 % des
34
exploitants enquêtés dans cette région ont une période d'activité intense de récolte plus
précoce et plus longue (de février à mai). Il s'agit des exploitants appartenant aux CRD de
Koyama (dans Macenta), de Womey (dans N'Zérékoré) et de Péla (dans Yomou).
Pour une même période de récolte, le nombre de régimes récolté par exploitant varie en
fonction de la zone, de l'importance de la palmeraie dont dispose l'exploitant, des
35
disponibilités financières pour payer les coupeurs, de l'importance du matériel de
transformation dont dispose la famille et des capacités de fidélisation des coupeurs d'une
année sur l’autre.
mars-avril-mai juin-juillet
Régions Préfectures Moy Mini Max Moy Mini Max
Macenta 129 40 250 95 20 250
GF N'Zérékoré 169 20 700 78 10 300
Lola 70 40 100 55 50 60
Yomou 84 30 200 41 15 65
Moyenne GF 133 20 700 74 10 300
Boké 119 20 320 96 20 320
GM Boffa 183 30 500 119 20 350
Moyenne GM 168 20 500 108 20 350
Moyenne Générale 151 20 700 92 10 350
Du tableau ci-dessus il ressort que dans toutes les préfectures visitées, il y a un grand écart
entre les petits producteurs d'huile et les gros. Comme il a été souligné plus haut, cette
variation s'explique, en partie, par l'inégalité dans le foncier et le fait que l'enquête a touché
aussi bien les grandes zones de production que celles qui ont une production moyenne ou
faible ;
Les résultats de l'enquête ont montré que les régimes produits en Guinée forestière sont plus
gros et fournissent en moyenne deux fois plus d'huile que ceux de Guinée maritime.
En effet, alors qu'en Guinée forestière pour remplir un fût en noix de palme pendant la
période intensive de production il faut en moyenne 20 régimes de palme, en Guinée maritime
il faut, pendant la même période, 30 à 40 régimes pour remplir le même fût en noix de palme.
De même, ce fût de noix de palme une fois transformé fournit 20 à 22 litres d'huile de palme
en Guinée forestière contre 19 à 20 litres en Guinée maritime.
Ces résultats confirment que la Guinée forestière qui a une saison sèche plus courte (environ
trois mois dans l'année) est plus favorable à la production d'huile de palme que la Guinée
maritime qui connaît une saison sèche plus longue (5 mois dans l'année).
Les résultats de l'enquête ont montré aussi que le rendement en huile de palme des régimes
diminue au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la période intensive de récolte.
36
Tableau 9 : rendement moyen des régimes de palme par période et par
préfecture (en litre/régime).
mars-avril-mai juin-juillet
Régions Préfectures NBRég Qhuile litre/rég NBRég Qhuile litre/rég
Macenta 129 138 1,11 95 90 0,83
GF N'Zérékoré 169 169 1,11 78 64 0,91
Lola 70 58 1,00 55 45 0,71
Yomou 84 85 1,00 41 33 1,00
Moyenne GF 133 135 1,00 74 64 0,77
Boké 119 68 0,56 96 52 0,48
GM Boffa 183 117 0,63 119 64 0,48
Forécariah 214 103 0,48 106 50 0,48
Moyenne GM 168 98 0,56 108 57 0,48
Moyenne Générale 151 116 0,71 92 61 0,59
NBRég = nombre moyen de régimes de palme transformés par transformation et par exploitant
Qhuile = quantité moyenne de litres d'huile de palme obtenue par transformation et par exploitant
litre/rég = Rendement d'un régime de palme par litre d'huile
Plus de 3/4 de la production d'huile (79 %) est réalisée pendant la période intensive de
production qui ne dure pourtant que trois mois (mars à mai), ce qui confère à la production
d'huile de palme son caractère saisonnier (production de saison sèche).
Sur l'ensemble de l'échantillon enquêté, une famille produit en moyenne 1,6 tonnes d'huile de
palme par an.
Mais cette moyenne masque une grande variation entre les préfectures et entre les exploitants
d'un même village. En effet, alors que certaines familles parviennent difficilement à produire
un bidon de 20 litres par semaine, même durant la période intensive de production, d'autres
produisent jusqu'à 7 fûts de 220 litres par semaine.
En termes de quantité moyenne d'huile de palme produite par famille et par an, N'Zérékoré
vient en tête avec 2,5 tonnes, suivi de Boffa, 1,7 tonnes, puis de Forécariah, 1,4 tonnes.
37
Tableau 10 : Production moyenne d'huile de palme par famille et par période
(en litres).
L'essentiel des charges de production d'huile de palme concerne les frais de coupe de régimes,
suivi des frais de transformation notamment le pilage et la location du matériel de
transformation.
Dans l'ensemble des villages visités 90 % des exploitants font appel à une main d'œuvre
salariée pour la cueillette des régimes. Ce pourcentage atteint les 100 % en Guinée maritime
contre 80 % en Guinée forestière.
En plus du prix payé en espèce et au comptant par régime coupé, les exploitants offrent
gratuitement à manger et le logement aux coupeurs venant de villages éloignés.
Les prix de coupe sont discutés avant la montée du coupeur sur le palmier avec comme
principe de base, '' ton enfant c'est ton enfant, qu'il soit grand ou petit tu ne peux le
rejeter''.
En d'autres termes, la fixation du prix de coupe ne tient pas compte du poids du régime encore
moins de sa maturité.
Pour l'ensemble des familles visitées, le prix moyen de coupe est de 175 FG par régime mais
avec des disparités très fortes selon les localités puisque ce prix varie de 138 FG à Boffa
jusqu'à 212 FG à N'Zérékoré.
38
Tableau 11 : Prix moyen de cueillette d'un régime de palme par préfecture
(FG par régime de palme).
Du tableau ci-dessus il ressort que la coupe des régimes de palme est plus chère en Guinée
forestière (199 FG/régime) qu'en Guinée maritime (157 FG/régime). Cette différence de prix
qui avoisine les 45 FG par régime coupé s'explique, en partie, par le fait que :
- en Guinée forestière, dans la majorité des cas, ce sont les exploitants qui se déplacent avec
des noix de cola pour faire venir les coupeurs contrairement à ce qui se passe en Guinée
maritime où, en plus des jeunes ressortissants de la localité, des peuls venus de la
préfecture de Télimélé sillonnent la zone à la recherche d'emploi durant toute la saison
sèche ;
- en Guinée forestière, dans un village donné, le prix de la coupe est le même quel que soit
le type de champ où a lieu la récolte alors qu'en Guinée maritime la coupe de régimes est
moins chère dans les tapades (100 FG/régime) que dans les champs extérieurs (150 à 200
FG/régime) ;
- la densité des palmiers étant plus importante en Guinée maritime qu'en Guinée forestière,
le coupeur fournit moins d'effort pour se déplacer d'un palmier à un autre ;
- les régimes de palme produisent deux fois moins d'huile en Guinée maritime qu'en Guinée
forestière.
Plus de la moitié des familles enquêtées (56 %) payent des frais de transformation.
Ces frais de transformation concernent principalement le pilage des noix de palme qui
constitue la plus importante contrainte pour cette activité.
Contrairement à ce qui se passe en Guinée forestière et dans certains villages de Forécariah
(qui ont subi l'influence des Téminés Léonais) où les pressoirs autorisent tous les membres de
la famille, y compris les hommes, à intervenir au pilage des noix de palme, en Guinée
maritime le pilage est réalisé exclusivement par les femmes et les enfants à l'aide de pilons et
de mortiers.
39
C'est pourquoi le pourcentage de familles qui font recours à la main d'œuvre extérieure pour
la transformation de l'huile de palme est plus élevé en Guinée maritime (80 %) qu'en Guinée
forestière (30 %).
D'après les femmes rencontrées lors de la mission en Guinée maritime, avec le pilon et le
mortier il faut au moins cinq femmes pour transformer un fût de noix de palme par jour.
Les frais de pilage qui sont généralement payés en nature, tournent autour d'un litre et demi
d'huile de palme pour 20 litres d'huile transformés.
Il est important de signaler que l'engouement des planteurs pour les variétés améliorées de
palmiers à huile a poussé de nombreux cadres deflatés de l'administration à installer des
pépinières dans les principales zones de production du pays. L'installation de ces pépinières
s'est faite sans contrôle préalable de l'origine du matériel végétal proposé aux planteurs par
l'administration encore moins d'une autorisation délivrée par cette dernière aux pépiniéristes
pour l'exercice de leur activité.
Cette situation est très préoccupante quant on sait que seules les variétés hybrides (F1),
disponibles auprès de la station de la Mé en Côte d'Ivoire (pour la sous-région), sont à même
d'exprimer le potentiel de production des hybrides Tenera33. Tout autre matériel végétal, et en
particulier les semences issues des hybrides eux mêmes, entrera en production beaucoup plus
tardivement et donnera des productions nettement plus faibles et cela pour plusieurs dizaines
d'années.
- le palmier naturel est haut (10 à 15 m) ce qui rend difficile et dangereuse la coupe des
régimes qui entraîne souvent des chutes mortelles.
33
Edmond VIRICELLE, Quelques remarques sur l'étude de la filière artisanale de l'huile de palme en Guinée,
octobre 2002.
40
- Par ailleurs la ceinture utilisée pour la montée provoque des douleurs dorsales pour le
grimpeur. Ce dernier est confronté parfois aussi aux serpents des cimes des palmiers ;
- le transport des régimes des lieux de cueillette aux lieux d'extraction34 constitue une
contrainte majeure à cause des difficultés d'accès aux sites de cueillette et de la grande
dispersion des palmiers en Guinée forestière;
Aussi bien en Guinée maritime qu'en Guinée forestière, la sous filière huile de palmiste, de la
production à l'utilisation de l'argent de la vente, est sous le contrôle exclusif des femmes.
Dans la majorité des cas, l'extraction d'huile de palme et d'huile de palmiste est menée de
façon parallèle par les producteurs. Cependant, cette dernière augmente d'intensité au fur et à
mesure que la cueillette de régimes diminue.
Dans l'échantillon enquêté plus de la moitié des familles (62 %) transforme une partie ou la
totalité de leurs noix de palmiste en huile de palmiste.
Aussi les enquêtés ont montré que moins la production d'huile de palme est importante dans la
famille plus la part des noix de palmiste transformée en huile de palmiste est grande.
La part des familles qui produisent de l'huile de palmiste est plus importante en Guinée
maritime (72 %) qu'en Guinée forestière (52 %) à cause dit-on de la pluri-activité des familles
forestières.
34
Il se fait à pieds et sur la tête, parfois, sur de longues distance allant jusqu'à 1 km
41
Tableau 13 : Part des familles qui transforment leurs noix de palmiste en
huile de palmiste sur le total des familles enquêtées par
préfecture.
mars-avril-mai juin-juillet
Régions Préfectures Régimes Litre/rég Régimes Litre/rég
Macenta 129 0,56 95 0,42
GF N'Zérékoré 169 0,56 78 0,45
Lola 70 0,50 55 0,36
Yomou 84 0,50 41 0,50
Moyenne GF 133 0,50 74 0,38
Boké 119 0,28 96 0,24
GM Boffa 183 0,31 119 0,24
Forécariah 214 0,24 106 0,24
Moyenne GM 168 0,28 108 0,24
Moyenne Générale 151 0,36 92 0,29
Régimes = Nombre moyen de régimes de palme par opération de transformation et par
exploitant.
Les résultats du tableau ci-dessous confirment l'importance de l'intérêt accordé à la
transformation de l'huile de palmiste en Guinée maritime par rapport à la Guinée forestière
Comme pour les rendements en huile de palme, les chiffres de ce tableau montrent que la
production d'huile de palmiste est plus favorable en Guinée forestière sud, qui présente des
conditions écologiques optimales pour la culture du palmier à huile.
42
Tableau 15 : Quantité moyenne d'huile de palmiste produite par an et par
famille
Rappelons que, l'essentiel de l'huile de palme et de l'huile de palmiste produite en Guinée est
extrait de façon traditionnelle avec du matériel rudimentaire.
D'une manière générale il existe deux grandes méthodes d'extraction d'huile de palme en
Guinée.
La méthode par chauffage des noix de palme avant pilage et la méthode par fermentation
pratiquée en région toma à Macenta.
Cependant en fonction du matériel utilisé pour l'extraction et de la disponibilité des régimes,
les techniques de transformation peuvent varier d'une zone à une autre et parfois d'une période
à une autre au sein d'une même famille36.
Largement dominante en Guinée, la méthode d'extraction par chauffage est une succession
longue et ordonnée d'étapes et d'opérations allant de la coupe, le ramassage et le transport des
régimes à l'extraction proprement dite en passant par l'égrappage, le séchage, le triage, le
vannage, le chauffage et le pilage.
35
Pour cette partie, la mission s'est inspirée du travail déjà réalisé en avril 2001 par Melle Natacha CALANDRE
en collaboration avec l'équipe de technologie agro-alimentaire du CRAF dans le cadre d'une convention de
collaboration avec le PASAL.
36
A Macenta, pendant la période de forte transformation les familles pratiquent la méthode de fermentation et
dès que les régimes deviennent rares elles changent de méthode.
37
Natacha CALANDRE, étude des systèmes techniques de production d'huile de palme en Guinée, avril 2001.
43
En Guinée maritime l'extraction a lieu dans les concessions alors qu'en Guinée forestière et
dans certains villages de Forécariah les lieux d'extraction sont situés en dehors des
habitations, près des marigots ou points d'eau.
- le battage: réalisée par les femmes à l'aide d'un bâton, cette opération consiste à
séparer les noix de palme des grappes ;
- le séchage, tri, vannage: l'opération consiste à étaler les noix de palmes au soleil
pendant 12 à 24 heures pour faciliter l'élimination, par vannage et tamisage, des
pellicules, des impuretés et des fruits pourris;
- la stérilisation: elle consiste à chauffer les noix de palme dans un fût ou une marmite
contenant de l'eau pour faciliter l'extraction et stopper l'acidification de l'huile de
palme.
La réalisation de cette opération varie selon les régions. En Guinée maritime les fruits mis
dans le fût contenant de l'eau sont chauffés à ébullition pendant deux heures alors qu'en
Guinée forestière le chauffage se fait à feux doux pendant 24 heures pour accélérer la
maturation des fruits ;
- le pilage : réalisé différemment selon les zones, il consiste à séparer la pulpe des noix.
Dans les préfectures de Boké, Boffa et la majorité des villages de Forécariah, les noix de
palme, après cuisson et refroidissement, sont passées dans les mortiers et pilées à l'aide de
pilons par les femmes et les enfants.
En Guinée forestière par contre, le pilage est réalisé aussi bien par les hommes que les dans
des pressoirs38 aménagés dans le sol ou dans de demi-fûts enfoncés dans le sol.
Certains villages de la préfecture de Forécariah, sous l'influence des réfugiés léonais, ont
adopté une autre technique de pilage dont la particularité principale par rapport à la méthode
de la Guinée forestière est le pilage des noix cuites par piétinement dans des pressoirs
rectangulaires aménagés dans le sol.
Le principal avantage de la technique de pilage dans des pressoirs par rapport aux mortiers est
la possibilité de piler de grandes quantités de noix de palme.
44
En Guinée maritime la masse broyée est versée dans des demi-fûts ou bassines submergés
d'eau froide. L'ensemble est brassé et malaxé énergiquement pour séparer fibres, noix de
palmiste et jus.
Dans les villages de la préfecture de Forécariah qui ont adopté la méthode Téminé de Sierra
Léone, après pilage on remplit le pressoir d'eau froide aux 2/3. Une fois la première huile
récupérée la suite des opérations de pressage se fait de la même manière que dans le reste de
la Guinée maritime.
- avant le pilage des noix de palme dans les pressoirs, les régimes de palme subissent
une première fermentation pendant une semaine sur les lieux de coupe ;
- une fois égrainées, nettoyées, transportées et versées dans les pressoirs, les noix de
palme subissent une deuxième fermentation (pendant trois jours) au cours de laquelle,
deux pilages sont effectués. Un pré-pilage le deuxième jour pour accélérer la
fermentation et le pilage proprement dit le troisième jour ;
39
Un trou est formé au milieu de la masse pilée dans lequel est déposée une pierre préalablement chauffée sur
laquelle on verse de l'eau froide pour produire de la vapeur. Après 24 à 72 heures de repos on récupère
l'écrémage d'huile qui s'est déposé dans le trou.
40
La masse pilée est ramenée sur un côté du pressoir et maintenue sous pression par des bois et la première huile
libérée sous la pression s'écoule de l'autre côté du pressoir. Elle est alors facilement récupérée après 24 heures de
repos.
41
La masse pilée est transvasée dans un second fût incliné sur lequel est placé un récipient de récupération dans
lequel s'infiltre l'huile.
42
la presse traditionnelle est constituée d'un demi-fût dont le fond percé est garni de branchages pour faire office
de filtre. La masse pilée est transvasée dans ces presses et le contenu est recouvert de feuilles de bananiers sur
lesquelles on dépose des pierres pour exercer la pression. Deux à trois heures après l'écoulement s'arrête et l'huile
est directement récupérée.
45
Après cette fermentation le reste des opérations se déroule de la même manière que pour la
méthode par chauffage en Guinée forestière.
Méthodes d'extraction Taux d'extraction par rapport Taux d'extraction par rapport
au poids de régime au poids des fruits
Par chauffage en GM 6,5 % 11 %
Par chauffage en GF 8,5 % 10,4%
Par chauffage Téminé 13 %
Par fermentation (Toma) 8% 10 %
Source: CRAF.
- dans la majorité des cas, les eaux utilisées pour l'extraction sont impropres à la
consommation alimentaire. Il s'agit le plus souvent des eaux de rivières
particulièrement sales en saison sèche ou de l'eau de puits non filtrée avant d'être
utilisée pour la cuisson;
- le triage des noix de palme se fait à la hâte et les noix non arrivées à maturité sont
rarement éliminées ;
- les récipients utilisés pour l'extraction sont rarement nettoyés au savon entre deux
extractions ;
- L'huile produite par la méthode de fermentation peut être dangereuse pour la
consommation alimentaire à cause du taux d'acidité élevé (supérieur à 4 %);
- les filtres utilisés par les producteurs d'huile laissent passer beaucoup de matières fines
impropres à la consommation ;
- les bidons de conditionnement sont rarement nettoyés avec du savon avant d'être
utilisés pour le stockage de l'huile.
46
Méthode d'extration d'huile de palme par chauffage
Régimes
Transport
Formantation 1 à 7 j
en pressoir
Égrappage Rafles
(Battage)
Égrainage
Nettoyage/Tri/Vannage Pellicules
Noix de palme
(Transport)
Stérilisation Incinération
Cuisson
Eau de cuisson Dissolution dans l'eau
Pilage en mortier, en fût ou en pressoir
Eau cendrée
Filtration
Pulpe + noix de palmiste
Pressage manuel
Source : CRAF
47
Méthode d'extration d'huile de palme en Guinée-Forestière Méthode Toma
Coupe de régimes
Transport
Réception
(Fermentation 1 semaine
en couvrant les régimes
Égrappage
Battage
Nettoyage/Tri/Vannage
Noix de palme
(Transport)
Eau chaude ou froide
Humectation
Fermentation en pressoir
1 à 3 jours
Eau chaude
Pilage léger en pressoir
Fermentation en pressoir
1 à 2 jours
Eau chaude
Pilage en pressoir
Repos 24 heures
Huile de palme pure
Transport de l'eau
Eau
Remplissage du pressoir
Écrémage
Boues
Huile + Eau de lavage
Mélange
(Filtration)
Conditionnement
48
3.2.5. Utilisation des sous produits de la transformation.
Aujourd'hui, les tourteaux de palmiste issus de la transformation des noix de palmiste en huile
de palmiste sont faiblement valorisés par les producteurs d'huile. Cependant en Guinée
forestière les tourteaux de palmiste sont utilisés pour nourrir les porcs et la volaille.
La principale source d'approvisionnement des éleveurs de porcs est la SOGUIPAH qui, pour
le moment, donne gratuitement ses tourteaux aux organisations d'éleveurs qui assurent le
transport et la distribution.
D'après les producteurs rencontrés sur le terrain, l'extraction d'huile de palme par les
méthodes traditionnelles est pénible et longue.
Les difficultés qu'ils rencontrent dans le processus de transformation sont nombreuses mais
les plus importantes sont:
- le pilage. C'est l'opération la plus pénible qui exige une importante mobilisation de
ressources humaines notamment les femmes et les enfants en Guinée maritime. La
majorité des familles font recours à la main d'œuvre extérieure (entraide ou salariée)
pour piler un à deux fûts de noix de palme par jour, l'équivalent de deux bidons de 20
litres.
- le pressage Pour cette opération aussi, les femmes se courbent toute une journée sous
un soleil ardent avec souvent des blessures dans les paumes des mains occasionnées
par les fibres et des brûlures occasionnées par l'eau chaude;
49
- la consommation excessive de bois et d'eau pour le chauffage des noix, le lavage du
jus et la purification de l'huile. Par exemple, pour produire 20 litres d'huile de palme il
faut au moins 5 fagots de bois de 1000 FG chacun et 300 litres d'eau ;
La presse KIT/UNATA 4201 qui correspond au type de presse introduite en Guinée forestière
par les projet AFFCG et DERIK convient pour une transformation à petite échelle.
Il s'agit aussi d'une technologie simple qui est à la portée des artisans locaux
Des essais de ce type de presse effectués en Côte d'Ivoire ont donné les résultats techniques
suivants:
Des calculs de rentabilité économique effectués par l'équipe du CRAF avec les hypothèses
énumérées ci-dessus ont donné le résultat suivant :
Pour un prix d'achat de 750 000 FG, l'unité d'extraction présente un solde bénéficiaire de
4448000 FG soit plus de 5 fois le prix d'achat dès la première année de mise en service.
L'équipe du CRAF a conclu en disant que ce procédé amélioré présente des avantages
technologiques certains tout en restant proche du procédé traditionnel. Cependant la diffusion
de cette chaîne de production complète est onéreuse.
50
3.2.7.2. Les presses à vis motorisées de type Altech ou Caltech.
Ce type de presse a été développé par l'APICA au Cameroun. Il permet de traiter des noix
issues de plusieurs variétés de palmier à huile.
La capacité d'extraction varie entre 200 et 400 litres d'huile de palme par heure selon les
modèles.
Le modèle permet d'effectuer en une seule opération le dépulpage et le pressage des noix de
palme mais il n'est pas adapté aux variétés locales qui sont largement dominantes en Guinée.
En plus la presse coûte cher: 3 600 000 CFA pour le petit modèle et 5 250 000 CFA pour le
grand modèle.
51
3.3. Commercialisation de l'huile de palme et de l'huile de palmiste.
Actuellement, la filière huile de palme est financée, en grande partie, par les grossistes des
marchés de distribution (Conakry, Labé, Siguiri, Kankan, Dabola...).à travers un circuit
financier dont le principe de fonctionnement est le suivant:
Les grossistes assis des marchés de distribution avancent de l'argent aux grossistes assis des
marchés de regroupement qui distribuent cet argent aux collecteurs.
Ces derniers prêtent l'argent qu'ils ont reçu aux producteurs qui l'utilisent pour payer les frais
de coupe aux grimpeurs.
Une fois produite, l'huile de palme, suit le chemin inverse jusqu'aux grossistes des marchés de
distribution.
Contrairement à la majorité des filières vivrières en Guinée (fonio, maïs et manioc), la filière
huile de palme, principalement sur le circuit de la Guinée forestière, connaît un début
d'organisation et de structuration qui se manifeste par:
52
3.3.1.1. Les opérateurs dans la filière huile de palme.
Producteurs
G ro ssistes
assis en ZP
G ro ssistes
E xpéditeurs
G ro ssistes G ro ssistes
assis en ZD assis en ZD
C O N SO M M A T E U R S
53
Les principaux opérateurs de la filière artisanale d'huile de palme sont les producteurs, les
collecteurs simples, les collectrices expéditrices, les collecteurs détaillants, les grossistes assis
dans les marchés de regroupement, les grossistes assis dans les marchés de distribution, les
grossistes expéditeurs, les grossistes exportateurs, les détaillantes, les grimpeurs et les
transporteurs.
- La majorité des familles visitées (90 %) vendent leur production d'huile sur place,
dans leur village ou au marché hebdomadaire si le déplacement pour aller vendre ne
nécessite pas de frais de transport ;
- Les principaux clients pour l'achat d'huile de palme aux producteurs sont les
collecteurs simples, les collectrices expéditrices et les collectrices détaillantes.
- Presque la totalité des familles enquêtées (97 %) utilisent le bidon de 20 litres comme
unité de mesure pour la vente d'huile de palme.
Pour l'ensemble des familles enquêtées, 95 % de la production d'huile est destinée au marché.
Cette part commercialisée atteint les 100 % en Guinée maritime où, pour la consommation
domestique, les noix de palme sont directement pilées et mises dans la marmite pour préparer
la sauce traditionnelle de la région, le « bonté ».
Quelle que soit la période de l'année, l'huile de palme coûte moins cher en Guinée forestière
qu'en Guinée maritime.
Par exemple à N'Zérékoré, les producteurs d'huile vendaient le bidon de 20 litres à 17 000 FG
pendant la période intensive de production (mars-mai) contre 22 000 FG à Boké, soit une
différence de 5000 FG par bidon.
Pour une période donnée, les prix moyens à la production les plus bas ont été relevés à
Yomou et les plus élevés à Forécariah.
Pour l'échantillon de l'enquête, le revenu moyen issu de la production d'huile de palme est de
430000 FG par famille et par an.
Mais ce revenu est sous-estimé si on tient compte du fait que, même si l'essentiel de la
production d'huile de palme a lieu entre mars et juillet, l'activité d'extraction dure presque
toute l'année. Il est à signaler que l'autoconsommation n'a pas été valorisée et intégrée dans le
calcul de ce revenu.
55
L'activité de production d'huile de palme procure plus d'argent aux familles des producteurs
en Guinée maritime qu'en Guinée forestière.
En effet une famille de producteurs d'huile de palme gagne environ 450 000 FG par an en
Guinée maritime contre 390 000 FG en Guinée forestière, soit une différence de 50 000 FG
entre les deux régions. Ceci s'explique par le fait que :
- la part commercialisée ainsi que celle stockée pour être vendue quand les prix sont plus
intéressants est plus importante en Guinée maritime. En effet, contrairement à ce qui se
passe en Guinée forestière, les noix de palme destinées à l'autoconsommation sont
directement pilées et mises dans la marmite pour préparer la sauce traditionnelle, le bonté.
Par contre l'huile obtenue à partir du processus de transformation complète est destinée à
la commercialisation. D'autre part, le pourcentage de producteurs qui reçoivent des
avances en argent de la part des collecteurs pour la commercialisation de leur huile de
palme est plus élevé en Guinée forestière ;
- les prix à la production d'huile de palme sont plus rémunérateurs en Guinée maritime.
Le matériel utilisé pour la transformation de l'huile de palme est composé de bassines pour
le transport des régimes de palme, de bidons de 20 litres ou de seaux pour le transport de
l'eau, de hachettes pour l'égrappage, de binettes et de vans pour le battage, le nettoyage, le
triage et le vannage, de fûts ou de marmite pour la cuisson des noix de palme, de pressoirs
ou de mortiers et des pilons pour le pilage de noix de palme, des calebasse et de louches
pour la clarification et l'écrémage, de filets pour le pressage des tourteaux et de corbeilles
pour la purification et la filtration.
La main d'œuvre extérieure ainsi que celle de la famille ont été valorisées pour le calcul
économique.
56
Tableau 21 : Prix de revient d'un Kg d'huile de palme.
Les principales charges de production d'huile de palme sont les frais de coupe de régime, la
main d'œuvre pour le ramassage et le transport des régimes, le pilage, et le ramassage du bois
Plus de 3/4 (78 %) des charges de production d'huile de palme sont imputables à la coupe des
régimes (46 %) et à la main d'œuvre (32 %).
Le second poste des charges (22 %) revient à l'achat de bois et le reste (5 %) à la location du
matériel de transformation et au transport de l'eau.
En moyenne, les familles réalisent une marge de 300 FG par litre d'huile vendu, soit un taux
de marge par rapport au prix de vente de 35 %.
Les charges d'extraction d'huile palme par les méthodes traditionnelles sont plus élevées que
celles pratiquées par les propriétaires d'huileries améliorées en Guinée forestière. En effet, la
moyenne de frais de transformation dans cette région est de 277 FG par kg d'huile de palme
pour les méthodes traditionnelles contre 178 FG/kg43 (5 litres d'huile de palme pour 22 litres
d'huile extraite ) pour les mini-huileries Caltech dans la préfecture de Macenta. Ainsi, les
producteurs, en plus du gain de temps et de la réduction de leur charge de travail, gagnent 100
FG par kg d'huile en envoyant leur noix de palme dans les mini-huileries.
Plus que l'huile de palme la production d'huile de palmiste est destinée surtout au marché (99
% de la production).
Aussi, cette production d'huile de palmiste est destinée presque entièrement aux
saponificateurs qui fabriquent du savon local.
Les pratiques commerciales des familles pour l'huile de palmiste sont les mêmes que celles
concernant l'huile de palme.
En moyenne, une famille commercialise un bidon (20 litres) d'huile de palmiste par semaine
soit environ 5 fûts de 220 litres par an.
43
Natacha Calandre avril 2001.
57
Tableau 22 : Quantités d'huile de palmiste vendue par famille et par an.
mars-avril-mai juin-juillet
Régions Préfectures Moy Mini Max Moy Mini Max
Macenta 406 300 550 454 400 550
GF N'Zérékoré 520 500 600 500 400 600
Yomou 600 500 700 500 500 500
Moyenne GF 466 300 700 474 400 600
Boké 415 300 500 465 300 800
GM Boffa 467 350 600 493 300 700
Forécariah 683 600 800 758 700 850
Moyenne GM 485 300 800 529 300 850
Moyenne Générale 479 300 800 512 300 850
En moyenne, les prix à la production de l'huile de palmiste tournent autour de 500 FG par
litre. Mais ce prix varie fortement selon que l'exploitante vend sur place, dans le village, ou se
déplace pour vendre dans les marchés de regroupement.
Depuis la disparition des concasseuses au milieu des années 70, les productrices ne payent
plus de charges pour l'extraction d'huile de palmiste.
En moyenne, une famille gagne 125 000 FG par an en transformant une partie ou la totalité de
ses noix de palmiste en huile de palmiste. Le revenu annuel moyen de la production d'huile de
palmiste est environ de 160 000 FG par famille en Guinée maritime contre 74 000 FG en
Guinée forestière.
58
Tableau 24 : Compte d'exploitation de la production d'huile de palmiste.
Le matériel utilisé pour la transformation des noix de palmiste en huile de palmiste est
composé de marmites, de bassines, de calebasses de vans.
Au début des années 70, le gouvernement guinéen avait importé des concasseuses de noix
de palmiste chinoises qui ont été très appréciées par les producteurs à cause de leur
mobilité et de leur longévité. Après plus de 25 ans de loyaux service ce parc est hors d'usage
et aujourd'hui la principale contrainte à la production d'huile de palmiste est le manque de
ce type de matériel sur le marché guinéen.
Les collecteurs simples sont des opérateurs qui sont installés dans les zones de production et
qui font la collecte d'huile de palme auprès des producteurs au compte des grossistes assis
dans les marchés de regroupement qui leur avancent de l'argent.
En Guinée forestière les collecteurs simples sont surtout des femmes originaires des villages
de production qui ont des parents dans les grands centres de regroupement.
En Guinée maritime, ce type d'opérateurs est dominé par des allochtones peuls qui campent
dans les chefs lieux des sous préfectures (Tougnifili, Douprou, Kolaboui..).durant toute la
période de production et qui sillonnent les villages en vélo. Leur rayon d'action peut atteindre
20 km et le vélo sert aussi comme moyen de transport de l'huile de palme. Certains de ces
collecteurs se sont d'ailleurs sédentarisés à Tougnifili où ils ont construit des maisons en dur.
Une des caractéristiques communes à l'ensemble des collecteurs simples est la spécialisation
dans le commerce de l'huile de palme et de l'huile de palmiste. Seuls 10 % des opérateurs
dans cette catégorie commercialisent d'autres produits que l'huile de palme et l'huile de
palmiste.
Contrairement à la Guinée forestière, où la majorité des collecteurs simples sont des femmes
(environ 3/4), en Guinée maritime cette catégorie est dominée par les hommes.
59
Tableau 25 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois et par
personne par les collecteurs simples.
Collecteurs simples
Période Mars-avril-mai Juin-juillet
Unité Moy Min Max Moy Min Max
Taille de l'échantillon pers 27
Nombre moyen d'achat par mois nbre 7 2 30 5 1 30
Quantité moyenne achétée par mois kg 3 256 320 20 000 2 162 20 12 000
Nombre de mois de commercialisation mois 9
Unité Moyenne Minimum Maximum
Quantité d'huile achetée par an tonne 14 1 84
En moyenne un collecteur simple commercialise 14 tonnes d'huile de palme par an. Mais cette
moyenne générale masque une grande dispersion entre les opérateurs.
En effet, alors que certains collecteurs parviennent à peine à acheter 0,5 tonnes d'huile de
palme par mois pendant la bonne période de production, d'autres achètent jusqu'à 5,2 tonnes
par mois. Cette variation dans les quantités d'huile de palme achetées s'explique en partie par
l'existence dans l'échantillon, d'opérateurs qui fonctionnent sur fonds propres et d'autres qui
collectent pour des grossistes qui leur avancent de l'argent.
Installées aussi bien dans les grands centres de collecte que dans les marchés de distribution,
les collectrices expéditrices sont surtout présentes dans les marchés de collecte de la Guinée
maritime.
Le plus souvent elles achètent l'huile de palme dans leurs villages d'origine avec les
producteurs pour l'expédier dans les marchés de distribution.
Leur nombre d'achats par mois est inférieur à ceux des collecteurs simples (3 fois par mois
pour les premières contre 5 fois par mois pour les seconds)
Leurs principaux clients pour la vente d'huile de palme sont les grossistes assis dans les
marchés de distribution et dans certains cas les détaillantes auxquelles elles livrent l'huile à
crédit.
Elles sont moins spécialisées dans la commercialisation de l'huile de palme que les collecteurs
simples mais leur activité principale reste quand même la commercialisation de l'huile de
palme (65 % ne commercialisent que l'huile de palme) ;
60
Tableau 26 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois et par
personne par les Collectrices expéditrices.
Collectrices expéditrices
Période Mars-avril-mai Juin-juillet
Unité Moy Min Max Moy Min Max
Taille de l'échantillon pers 32
Nombre moyen d'achat par mois nbre 3 1 4 3 1 4
Quantité moyenne achétée par mois kg 5 569 480 24 000 3 942 320 14 400
Nombre de mois de commercialisation mois 7
Unité Moyenne Minimum Maximum
Quantité d'huile achetée par an tonne 25 2 101
Les collectrices détaillantes dont plus de 80 % sont des femmes assurent, en plus du rôle de
collecte, la fonction de détaillante en vendant directement leur huile de palme aux
consommateurs dans les marchés de distribution.
La moitié des collectrices détaillantes stockent une partie de l'huile achetée pendant la période
intensive de production pour la vendre plus tard quant les prix de vente sont plus
rémunérateurs.
En moyenne une collectrice détaillante commercialise 21 tonnes d'huile de palme par an.
Collectrices détailantes
Période Mars-avril-mai Juin-juillet
Unité Moy Min Max Moy Min Max
Taille de l'échantillon pers 6
Nombre moyen d'achat par mois nbre 3 1 4 3 1 4
Quantité moyenne achétée par mois kg 4 467 800 10 000 3 973 640 10 000
Nombre de mois de commercialisation mois 7
Unité Moyenne Minimum Maximum
Quantité d'huile achetée par an tonne 21 4 50
Il est important de signaler que les grossistes assis dans les marchés de regroupement n'ont été
trouvés que dans le marché de N'Zérékoré où ils sont représentatifs.
La majorité parmi eux avancent de l'argent aux collecteurs simples pour leur
approvisionnement en huile de palme.
61
Contrairement aux collecteurs, les grossistes assis dans les marchés de regroupement achètent
et vendent sur place et, dans la majorité des cas, ils gèrent un magasin de stockage.
En moyenne les grossistes assis dans les zones de production commercialisent 88 tonnes
d'huile de palme par personne et par an.
Mais, comme pour l'ensemble des opérateurs dans cette filière, cette moyenne générale
masque une grande dispersion entre les opérateurs. Cette grande dispersion est due au fait que
certains opérateurs de cette catégorie sont des représentants d'associations de grossistes assis
dans les marchés de distribution alors que d'autres fonctionnent sur fonds propres.
A la différence des grossistes assis, les grossistes expéditeurs se déplacent soit des marchés de
regroupement vers les marchés de distribution pour vendre leur huile, soit des marchés de
distribution vers les marchés de regroupement pour s'approvisionner.
Leurs principaux clients pour l'achat d'huile de palme sont principalement les grossistes assis
dans les marchés de regroupement. et leurs clients pour la vente sont les grossistes assis dans
les marchés de distribution et quelques détaillantes.
En moyenne ils commercialisent 77 tonnes d'huile de palme par personne et par an mais là
aussi la dispersion entre les opérateurs concernant les quantités d'huile commercialisées est
très grande.
62
Tableau 29 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois par et par
personne par les grossistes expéditeurs.
Grossistes expéditeurs
Période Mars-avril-mai Juin-juillet
Unité Moy Min Max Moy Min Max
Taille de l'échantillon pers 17
Nombre moyen d'achat par mois nbre 3 1 4 2 1 4
Quantité moyenne achétée par mois kg 16 953 1 600 80 000 10 847 1 400 40 000
Nombre de mois de commercialisation mois 8
Unité Moyenne Minimum Maximum
Quantité d'huile achetée par an tonne 73 8 320
Les grossistes assis dans les marchés de distribution sont au cœur du fonctionnement de la
filière huile de palme en Guinée.
En effet ce sont eux qui financent, en partie, cette filière de la cueillette des régimes à la
distribution de l'huile de palme en passant par la transformation.
Tout d'abord ils avancent de l'argent aux commerçants installés dans les marchés de
regroupement pour la collecte de l'huile dans les zones de production et ensuite ils livrent
cette huile à crédit aux détaillantes et aux exportateurs pour la distribution.
Comme pour les grossistes des marchés de regroupement plus de la moitié des opérateurs
dans cette catégorie sont des hommes qui disposent de magasins de stockage et qui payent la
taxe professionnelle unique (TPU).
Tableau 30 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois par les
grossistes assis dans les marchés de distribution.
A première vue ce constat contraste avec le fait que ce sont les premiers qui financent les
seconds. Mais, comme annoncé plus haut, un grossiste assis dans les marchés de
regroupement approvisionne en moyenne 7 grossistes installés dans les marchés de
distribution.
63
Contrairement aux grossistes assis dans les marchés de regroupement qui ont pour activité
principale la commercialisation de l'huile de palme, les grossistes des marchés de distribution
commercialisent en plus de l'huile de palme plusieurs autres types de produits notamment du
riz importé et de l'huile végétale.
Grossistes exportateurs
Période Mars-avril-mai Juin-juillet
Unité Moy Min Max Moy Min Max
Taille de l'échantillon pers 12
Nombre moyen d'achat par mois nbre 2 1 4 2 1 4
Quantité moyenne achétée par mois kg 8 200 1 600 24 000 7 700 2 400 16 000
Nombre de mois de commercialisation mois 5
Unité Moyenne Minimum Maximum
Quantité d'huile achetée par an tonne 40 10 104
En moyenne, ils se déplacent deux fois par mois durant la période de forte production d'huile
de palme et les quantités d'huile de palme commercialisées sont estimées à 40 tonnes par an et
par personne.
Constituées uniquement de femmes installées derrière leurs petites tables à différents endroits
des marchés de regroupement, les détaillantes ont pour fournisseurs en huile de palme les
grossistes et les collectrices expéditrices. Elles achètent souvent à crédit de courte durée (une
semaine au maximum).
Détaillantes
Période Mars-avril-mai Juin-juillet
Unité Moy Min Max Moy Min Max
Taille de l'échantillon pers 21
Nombre moyen d'achat par mois nbre 8 1 30 8 1 30
Quantité moyenne achétée par mois kg 1 119 60 8 000 822 40 3 200
Nombre de mois de commercialisation mois 30
Unité Moyenne Minimum Maximum
Quantité d'huile achetée par an tonne 5 0,26 30
64
Leur unité de mesure à l'achat est le bidon de 20 litres alors qu'à la vente elles utilisent
plusieurs unités allant de 1/6 de litre à 1 litre en passant par 1/4, 1/2 et 3/4 de litre.
En moyenne, une détaillante commercialise 5 tonnes d'huile de par an, mais là aussi il y a une
grande dispersion entre les opérateurs.
Premiers intervenants dans la filière, les grimpeurs sont constitués essentiellement de jeunes
dont l'âge est compris entre 12 et 27 ans.
Dans la majorité des cas ils fonctionnent comme des prestataires de service qui sont payés à la
tâche par les producteurs.
Leur activité dure en moyenne 5 mois dans l'année mais peut se prolonger plus en Guinée
forestière.
La cueillette des régimes de palme est la première source de revenu pour ces jeunes pendant
la saison sèche.
La productivité moyenne d'un grimpeur tourne au tour de 60 régimes par jour pendant la
période de forte production soit 9000 FG de salaire journalier. Avec trois chantiers par
semaine, il réalisent un revenu moyen de 180 000 FG par campagne.
Le moyen de transport varie en fonction des types de marché. Généralement, les camionnettes
de 5 tonnes (25 fûts) sont utilisées pour le transport de l'huile de palme des villages de
production aux marchés de collecte et les gros camions (6 à 10 roues) de 80 à 120 fûts des
marchés de regroupement vers les marchés de distribution.
Actuellement les tarifs pratiqués pour le transport de l'huile de palme sont les suivants :
- En moyenne 400 FG par bidon de 20 litres, soit 20 FG/kg pour la collecte primaire ;
- N'Zérékoré-Labé: 15 000 FG par fût de 200 litres, soit 75 FG/kg d'huileaux quels il
faut ajouter 3000 FG pour le transport du fût vide de Labé à N'Zérékoré ;
- N'Zérékoré-Kankan: 17 000 FG par fût de 200 litres, soit 85 FG/kg ;
- N'Zérékoré-Conakry: 16 000 FG/fût, soit 80 FG/kg ;
- Koyama-N'Zérékoré: 8000 FG/fût, soit 40FG/kg ;
- Boké-Gambie: 40 000 FG/fût, soit 200 FG/kg ;
- Kamsar-Gambie: 35 000 FG/fût, soit 175 FG/kg
- Boké-Conakry: 1300 FG par bidon de 20 litres, soit 65 FG/kg
65
3.3.1.2. Le stockage et la conservation de l'huile.
• En milieu Paysan.
En milieu paysan, l'huile de palme est généralement stockée dans des bidons en plastique de
20 litres.
Certains opérateurs prennent le soin de laver les fûts avant chaque remplissage. De plus en
plus on trouve des jeunes dans les grands marchés de regroupement qui ont pour principale
tâche le nettoyage des fûts. Les frais de nettoyage s'élèvent à 500 FG par fût.
D'après les commerçants rencontrés sur le terrain l'huile de palme qui ne contient pas
d'impuretés peut être conservée pendant une année. Mais de nos jours ils rencontrent souvent
de pertes d'huile de palme après 7 mois de stockage.
Même si l'huile de palme n'est produite qu'en Guinée forestière et en Guinée maritime elle est
commercialisée à grande échelle dans toutes les villes de la Guinée. Une partie importante est
exportée vers les pays limitrophes de la Guinée notamment la Gambie, le Sénégal et la Mali.
Situés dans les zones de production, les marchés de collecte ravitaillent principalement les
marchés de regroupement. Ils sont fréquentés par les producteurs, les collecteurs simples (les
plus nombreux), les collectrices expéditrices et les collectrices détaillantes (venues
directement des marchés de distribution).
En Guinée forestière, Il existe plusieurs marchés de collecte qui ravitaillent les principaux
marchés de regroupement de la région. Il s'agit:
66
- Les marchés de Bowé, de Samoé, de Bounouma, de Niampara, de Gouéké, de Koulé ;
- Les marchés de Koyama et de Fassankoni ;
- Les marchés de Lola, de Bangouéta, de Konéla,,de Guelemata ;
En Guinée maritime tous les villages de production sont transformés en marchés de collecte
d'huile de palme par de nombreux collecteurs venus du Foutah Diallon et de Touba auxquels
s'ajoutent les collectrices expéditrices et les collectrices détaillantes des marchés de la
capitale.
L'huile de palme qui arrive des marchés de collecte est regroupée dans les marchés de
regroupement avant d'être expédiée vers les marchés de distribution.
Les principaux opérateurs qui fréquentent ces marchés sont les collecteurs simples, les
grossistes assis dans les marchés de regroupement, les grossistes expéditeurs venus des
marchés de distribution et les producteurs d'huile des villages environnants.
- Le Marché de N'Zérékoré.
Créé en 1999 le marché de Momou est le plus grand marché de regroupement d'huile de
palme en Guinée. C'est en même temps l'unique marché du pays où il n'est vendu que de
67
l'huile de palme et où il existe un noyau structuré de grossistes qui organise la
commercialisation et défend les intérêts des opérateurs.
Le marché est géré par une association de commerçants d'huile palme structurée autour d'un
bureau de 4 membres appuyés par 4 chefs de secteurs.
Les rôles de ce bureau se résument à la gestion des litiges, la défense des intérêts des
commerçants, l'administration du marché et la recherche de financements pour
l'aménagement du marché.
Les quantités d'huile de palme commercialisées dans le marché sont estimées à 1800 fûts de
200 à 220 litres par semaine durant la période intensive de production (février, mars, avril et
mai), contre 950 fûts par semaine durant la période moins intensive de production mais
régulière (juin et juillet) et 500 fûts par semaine durant la période irrégulière de
transformation (nov-févr).
Ainsi, les quantités totales d'huile de palme commercialisées dans le marché de Momou
sont estimées à 18 120 tonnes par an.
- Le marché de Koulé.
Situé sur la route nationale N'Zérékoré-Macenta, le marché de Koulé est le quatrième marché
de regroupement de la Guinée forestière après N'Zérékoré, Macenta et Guékédou.
La mission a recensé, dans ce marché, 7 grossistes qui sont approvisionnés par environ 70
collecteurs.
Les quantités d'huile de palme commercialisées dans le marché sont estimées à 30 tonnes par
semaine pendant la période intensive de production contres 25 tonnes par semaine pendant
les autres périodes.
Les quantités totales d'huile de palme commercialisées dans le marché de Koulé sont
estimées à 1 280 tonnes par an.
- Le marché de Gouéké.
Le marché de Gouéké compte 10 Collectrices expéditrices d'huile de palme vers les marchés
de distribution de la Haute Guinée et de nombreux producteurs qui viennent chaque jour de
marché pour commercialiser leur huile de palme.
Les quantités commercialisées sont estimées à 150 fûts par semaine durant la période
intensive de production contre 16 tonnes par semaine durant les autres périodes de l'année,
soit. 1 092 tonnes par an.
68
• Le Marché de Macenta.
Près de 70 tonnes d'huile de palme sont débarquées par semaine pendant la période de forte
production dans ce marché contre 49 tonnes par semaine durant le reste de l'année, soit un
total de 7 266 tonnes par an.
En Guinée maritime.
- Le marché de Boké.
Contrairement à ce qui se passe en Guinée forestière où la majorité des opérateurs de
commercialisation d'huile de palme ne commercialisent que de l'huile de palme ou de l'huile
de palmiste, à Boké les grossistes pour l'huile de palme sont en même temps grossistes pour le
riz.
Les principaux opérateurs présents dans ce marché sont des grossistes exportateurs, des
collectrices expéditrices et des détaillantes.
En moyenne il y a trois débarquements d'huile de palme par semaine dans le marché de Boké.
A chaque débarquement, on compte 3 camions de 80 à 100 fûts chacun, soit 270 fûts par
semaine.
Les quantités totales d'huile de palme commercialisées dans ce marché sont estimées à
2160 tonnes par an.
- Le marché de Kamsar.
La mission a recensé dans le marché de Kamsar 4 magasins de stockage d'huile de palme, 6
grossistes exportateurs et environ 30 collecteurs simples. En moyenne, les magasiniers
stockent 60 fûts d'huile de palme par semaine et par magasin.
Le transport de l'huile de Kamsar à la Gambie se fait par voie maritime dans des barques de
fortune transportant jusqu'à 80 fûts par voyage.
Le voyage dure 3 jours et les naufrages sont fréquents.
Malgré les risques de ce moyen de transport, les grossistes exportateurs le préfèrent au
transport terrestre à cause de son coût de transport plus bas (30 000 FG le fût contre 40.000
FG par voie terrestre).
Les quantités totales d'huile de palme commercialisées dans ce marché sont estimées à
1500 tonnes par an.
69
3.3.1.3.3.Les marchés de distribution.
Les principaux marchés qui reçoivent directement l'huile de palme produite dans les
principales zones de production du pays sont par ordre d'importance:
- Les marchés de la Capitale Conakry notamment les marchés Aviation, Anta, Matoto,
Taouya, Bonfi et Madina.
Les quantités d'huile de palme commercialisées dans ces marchés sont estimées à
environ 15 000 tonnes par an.
- Le marché de Labé.
Le marché de Labé compte 4 lieux de dépôt d'huile de palme autour desquels se sont
organisés 4 groupements de commerçants totalisant chacun environ une vingtaine de
membres.
Les quantités débarquées sont estimées à 1 260 fûts par semaine durant la période intensive de
production contre 720 fûts par semaine durant les mois de juin et juillet et 540 fûts par
semaine pour le reste de l'année.
Ainsi, les quantités totales d'huile de palme commercialisées dans ce marché sont
estimées à 8 530 tonnes par an.
- Le marché de Kankan.
Comme pour Labé, le marché de Kankan est ravitaillé principalement par Guékédou et la
SOGUIPAH.
70
Toutes les deux semaines on note la présence des deux citernes de la SOGUIPAH qui
débarquent 400 fûts et 4 camions DAF qui débarquent 320 fûts d'huile de palme achetée aux
producteurs de Guékédou, de Gouéké et de Koulé par semaine.
Les quantités totales d'huile de palme commercialisées par an dans ce marché sont
estimées à 5 000 tonnes.
- Le marché de Siguiri.
Les quantités totales d'huile de palme commercialisées dans le marché de Siguiri sont
estimées à 1770 tonnes par an.
71
(Carte des marchés)
72
3.3.1.4. Identification des circuits de commercialisation de l'huile de palme.
• La collecte.
La collecte a lieu dans les zones de production et les principaux échanges se font entre les
collecteurs simples et les producteurs et entre les collectrices expéditrices et les producteurs.
Le circuit est essentiellement intra-préfectoral.
• Le regroupement.
- L'expédition.
Les principaux opérateurs impliqués dans ce circuit sont les grossistes expéditeurs des
marchés de distribution qui achètent avec les grossistes assis des marchés de regroupement.
Ce circuit de commercialisation est un circuit national.
- L'exportation.
Dans les marchés de distribution de Labé, Boké, Kamar, Siguiri et Mandiana, nombreux sont
les grossistes qui exportent l'huile de palme vers la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie et le
Mali.
Egalement, certains commerçants d'huile de palme de Conakry exportent des quantités d'huile
de palme assez faibles vers les USA, la France, et l’Arabie Saoudite pour la clientèle africaine
de ces pays.
Les sources d'information qui ont permis d'estimer les quantités d'huile de palme
commercialisées dans les principaux marchés de collecte, de regroupement et de distribution
sont les services déconcentrés du conditionnement, les responsables des marchés, les agents
du PASAL et du SIPAG, le syndicat des transporteurs et certains opérateurs de
commercialisation de l'huile de palme.
73
3.3.1.5.1. Flux de commercialisation de l'huile de palme dans les marchés de collecte et de
regroupement de la Guinée forestière.
74
Tableau 33 : Destinations de l'huile de palme (quantités en tonnes)
commercialisée en Guinée forestière.
En Guinée maritime, tous les villages de production d'huile de palme sont transformés en
marchés de collecte et l'huile passe directement de ces villages vers les marchés de
distribution. Il est donc difficile d'estimer les flux de commercialisation à partir uniquement
des marchés traditionnels de commercialisation de produits agricoles de la région
Les quantités d'huile de palme commercialisées dans cette région sont estimées à 15 160
tonnes par an.
75
Tableau 34 : Destination de l'huile de palme commercialisée (quantités en
tonne) en Guinée maritime.
Les quantités totales d'huile de palme commercialisées en Guinée sont estimées à 45 000
tonnes par an soit 90 % de la production nationale.
76
Environ 80 % de cette huile est destinée à la consommation locale et 20 % (soit 9 000 tonnes)
à l'exportation.
77
Carte des flux
78
79
3.3.1.6. Les chaînes de vente des opérateurs.
Les collectrices détaillantes achètent l’huile de palme aux producteurs, assurent son transport des marchés de collecte vers les marchés de distribution et le
vendent directement au consommateurs.
Producteurs Extraction
1- Collectrices Transport Consommateurs Circuit court
et ventes Détaillantes et vente
Circuit moyen
2- Producteurs Extraction Collecteurs Transport Grossistes Vente Grossistes
Et ventes Expéditeurs Et vente en ZD exportateurs
Les Collectrices expéditrices achètent l’huile de palme aux producteurs, assurent son transport des marchés de collecte vers les marchés de
distribution et la vendent aux détaillants. Ces derniers vendent l’huile qu’elles ont achetée aux consommateurs.
Transport
4- Producteurs Extraction Collecteur Transport Grossistes Vente Grossistes Détaillantes Vente Consommateur Circuit long
marchandise
s
et ventes Simples et vente Expéditeurs assis en ZD et vente
81
3.3.1.7. Etablissement des comptes d'exploitation et analyse des performances des agents.
Cependant, d'une manière générale, ce solde bénéficiaire diminue au fur et à mesure que l'on
s'éloigne de la période de forte production d'huile de palme. Cette réduction du bénéfice
mensuel est due essentiellement à la diminution des quantités commercialisées entre les deux
période de commercialisation.
Le solde bénéficiaire des collecteurs simples diminue de 33 % entre les deux périodes en
passant de 246 000 FG pendant la période de forte production à 164 000 FG durant la période
moins intensive de transformation.
Pour un prix d'achat de 16 000 FG par bidon de 20 litres dans les marchés de collecte en
Guinée forestière pendant la bonne période d'extraction, les collecteurs simples dégagent un
bénéfice de 75 FG par kg d'huile de palme, soit un taux de marge de 8 % par rapport au prix
de vente de l'huile.
Les coûts de commercialisation dont le principal poste est le transport (70 % du total des frais
de commercialisation) représentent environ 8 à 9 % de la marge bénéficiaire selon les
périodes de commercialisation.
Simples Collecteurs
Unité mars-avril-mai juin-juillet
Taille de l'échantillon pers 27
Quantité vendue par mois Kg 3 256 2 162
Prix d'achat FG/Kg 800 825
Frais d'achat FG 2 604 800 1 783 650
Transport personne FG 22 000 13 500
Transport marchandise FG 206 150 142 860
Stockage FG 0 0
Manutention FG 14 544 4 048
Droit et taxe FG 0 0
Conditionnement FG 0 0
Totales Charges FG 2 847 494 1 944 058
Prix de vente FG/Kg 950 975
Produit FG 3 093 200 2 107 950
Bénéfice mansuel FG 245 706 163 892
Bénéfice par litre d'huile FG/Kg 75 76
82
Tableau 37 : Prix de revient moyen du kilo d'huile réalisé par les collecteurs
simples.
Les collectrices expéditrices réalisent un bénéfice mensuel de 870 000 FG par mois pendant la
période intensive de production contre 624 000 FG pendant la période moins intensive de
transformation. Ramené au kilo d'huile de palme vendu, ce bénéfice est de 156 FG pendant la
bonne période contre 158 FG pendant la période moins intensive.
Pour un prix d'achat de 850 FG par kilo d'huile pendant la bonne période les collectrices
expéditrices dégagent une marge de 14 % par rapport au prix de vente.
83
Tableau 38 : Compte d'exploitation mensuel des collectrices expéditrices par
période.
Collecteurs expiditeurs
Unité mars-avril-mai juin-juillet
Taille de l'échantillon pers 32
Quantité vendue par mois Kg 5 569 3 941
Prix d'achat FG/Kg 850 900
Frais d'achat FG 4 733 650 3 546 900
Transport personne FG 63 856 60 864
Transport marchandise FG 494 271 360 469
Stockage FG 26 000 18 000
Manutention FG 28 324 20 030
Droit et taxe FG 0 0
Conditionnement FG 55 690 39 410
Totales Charges FG 5 401 791 4 045 673
Prix de vente FG/Kg 1 126 1 185
Produit FG 6 272 309 4 670 085
Bénéfice mansuel FG 870 518 624 412
Bénéfice par litre d'huile FG/Kg 156 158
Les frais de conditionnement sont les prélèvements effectués par le service de contrôle de la
qualité. Ils sont sanctionnés par la remise d'un certificat de qualité sans lequel les opérateurs
ont du mal à franchir les différents barrages routiers. Ces frais tournent au tour de 5000 FG
par fût d'huile de palme, soit 10 FG par kg d'huile.
84
Tableau 39 : Prix de revient moyen du kg d'huile réalisé par les collectrices
expéditrices
Collecteurs expiditeurs
Période mars-avril-mai juin-juillet
Unité Montant % Montant %
Prix d'achat FG/Kg 850 900
Transport personne FG/Kg 11 10 15 12
Transport marchandise FG/Kg 89 74 91 72
Stockage FG/Kg 5 4 5 4
Manutention FG/Kg 5 4 5 4
Droit et taxe FG/Kg 0 0 0 0
Conditionnement FG/Kg 10 8 10 8
Coûts de commercialisation FG/Kg 120 11 127 11
Totales Charges FG/Kg 970 1 027
Prix de vente FG/Kg 1 126 1 185
Bénéfice FG/Kg 156 158
Taux de marge % 14 13
Collectrices détaillantes
Unité mars-avril-mai juin-juillet
Taille de l'échantillon pers 6
Quantité vendue par mois Kg 4 467 3 973
Prix d'achat FG/Kg 875 950
Frais d'achat FG 3 908 625 3 774 350
Transport personne FG 44 800 44 800
Transport marchandise FG 320 000 295 167
Stockage FG 25 000 25 000
Manutention FG 9 547 8 111
Droit et taxe FG 4 000 4 000
Conditionnement FG 44 670 39 730
Totales Charges FG 4 356 642 4 191 158
Prix de vente FG/Kg 1 263 1 258
Produit FG 5 639 588 4 999 345
Bénéfice mansuel FG 1 282 946 808 187
Bénéfice par litre d'huile FG/Kg 287 203
85
Les collectrices détaillantes réalisent un solde bénéficiaire mensuel de 1 300 000 FG par mois
pendant la bonne période de transformation d'huile de palme contre 800 000 FG pendant la
période moins intensive.
Le bénéfice par kilo d'huile de palme vendu pendant la bonne période est de 280 FG contre
203 FG pendant la période moins intensive mais régulière de transformation.
Tableau 41 : Prix de revient moyen du kilo d'huile réalisé par les collectrices
détaillantes.
Collectrices détaillantes
Période mars-avril-mai juin-juillet
Unité Montant % Montant %
Prix d'achat FG/Kg 875 950
Transport personne FG/Kg 10 10 11 11
Transport marchandise FG/Kg 72 69 74 71
Stockage FG/Kg 6 5 6 6
Manutention FG/Kg 2 2 2 2
Droit et taxe FG/Kg 5 4 1 0
Conditionnement FG/Kg 10 10 10 10
Coûts de commercialisation FG/Kg 104 8 105 8
Totales Charges FG/Kg 979 1 055
Prix de vente FG/Kg 1 263 1 258
Bénéfice FG/Kg 284 203
Taux de marge % 22 16
La marge des collectrices détaillantes est de 22 % par rapport au prix de vente pendant la
bonne période contre 16 % en période de transformation moins intensive.
Les prélèvements opérés par les services de contrôle qualité sur l'huile vendue par ce
type d'opérateurs constituent le deuxième poste de dépense de commercialisation après
celui du transport.
Les grossistes des marchés de regroupement réalisent un bénéfice mensuel de 1 800 000 FG
par mois. Contrairement à ce qui a été observé pour les trois premiers opérateurs, le bénéfice
des grossistes augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la période de transformation
intensive. Cette augmentation est due principalement à la hausse des prix d'huile pendant cette
période
Ce type d'opérateur est caractérisé aussi par la faiblesse des charges de commercialisation
(3% du prix de vente contre 8 % pour les collectrices expéditrices) qui se résument à la
location du magasin de stockage et au paiement de la taxe professionnelle unique (TPU)
Ils réalisent une marge bénéficiaire de 10 % par rapport au prix de vente pendant la bonne
période de production
86
Tableau 42 : Compte d'exploitation mensuel des grossistes assis dans les
marchés de regroupement par période.
Tableau 43 : Prix de revient moyen du kilo d'huile réalisé par les grossistes
assis dans les marchés de regroupement.
87
3.3.1.7.5. Les grossistes expéditeurs.
Le bénéfice mensuel obtenu par ce type d'opérateurs passe de 1 700 000 FG pendant la période
intensive de production à 1 500 000 FG pendant la période moins intensive mais régulière de
transformation.
Grossistes expéditeurs
Unité mars-avril-mai juin-juillet
Taille de l'échantillon pers 17
Quantité vendue par mois Kg 16 953 10 847
Prix d'achat FG/Kg 950 1 000
Frais d'achat FG 16 105 350 10 847 000
Transport personne FG 79 000 50 546
Transport marchandise FG 817 857 523 288
Stockage FG 15 000 9 597
Manutention FG 45 720 23 789
Droit et taxe FG 10 000 6 398
Conditionnement FG 169 530 100 000
Totales Charges FG 17 242 457 11 560 619
Prix de vente FG/Kg 1 120 1 200
Produit FG 18 987 360 13 016 400
Bénéfice mansuel FG 1 744 903 1 455 781
Bénéfice par litre d'huile FG/Kg 103 134
Le bénéfice réalisé par kilo d'huile de palme vendu augmente de 30 FG entre les deux périodes de
commercialisation. Il passe de 100 FG pendant la saison sèche à 134 FG au début de l'hivernage.
Les grossistes expéditeurs réalisent une marge bénéficiaire de 9 % par rapport au prix de vente
pendant la première période de commercialisation et de 11 % en juin.
Tableau 45 : Prix de revient moyen du kilo d'huile réalisé par les grossistes
expéditeurs.
Grossistes expéditeurs
Période mars-avril-mai juin-juillet
Unité Montant % Montant %
Prix d'achat FG/Kg 950 1 000
Transport personne FG/Kg 5 7 5 7
Transport marchandise FG/Kg 48 72 48 73
Stockage FG/Kg 1 1 1 1
Manutention FG/Kg 3 4 2 3
Droit et taxe FG/Kg 1 1 1 1
Conditionnement FG/Kg 10 15 9 14
Coûts de commercialisation FG/Kg 67 6 66 5
Totales Charges FG/Kg 1 017 1 066
Prix de vente FG/Kg 1 120 1 200
Bénéfice FG/Kg 103 134 88
Taux de marge % 9 11
Les charges de commercialisation qui représentent environ 6 % du bénéfice réalisé sont
constituées essentiellement par les frais de transport (80 % du total des frais de
commercialisation) et les prélèvements opérés par le service de contrôle qualité sur les achats
d'huile de palme qui sont importants pour cette catégorie d'opérateurs (15 % du total des frais de
commercialisation).
Parmi les types de grossistes, les grossistes assis dans les marchés de distribution réalisent le
bénéfice mensuel de commercialisation d'huile de palme le plus faible, environ 800 000 FG par
mois contre plus d'un million cinq cent mille pour les autres.
La faiblesse du revenu mensuel des grossistes assis dans les marchés de regroupement par rapport
aux autres types de grossistes est due au fait que la commercialisation de l'huile de palme est une
activité secondaire pour les premiers alors qu'elle constitue l'unique activité pour les seconds.
89
Tableau 47 : Prix de revient moyen du kilo d'huile réalisé par les grossistes assis
dans les marchés de distribution.
Grossistes assis en zone de distribution
Période mars-avril-mai juin-juillet
Unité Montant % Montant %
Prix d'achat FG/Kg 1 025 1 100
Transport personne FG/Kg 0 0 0
Transport marchandise FG/Kg 0 0 0 0
Stockage FG/Kg 2 21 4 50
Manutention FG/Kg 8 69 2 25
Droit et taxe FG/Kg 1 10 2 25
Conditionnement FG/Kg 0 0 0 0
Coûts de commercialisation FG/Kg 11 12 7 5
Totales Charges FG/Kg 1 036 1 107
Prix de vente FG/Kg 1 128 1 250
Bénéfice FG/Kg 92 143
Taux de marge % 8 11
Ce type d'opérateur réalise une marge bénéficiaire de 100 FG par kg, soit 8 % du prix de vente de
l'huile de palme.
3.3.1.7.7. Les grossistes exportateurs.
Tableau 48 : Compte d'exploitation mensuel des grossistes exportateurs.
Grossistes exportateurs
Unité mars-avril-mai juin-juillet
Taille de l'échantillon pers 12
Quantité vendue par mois Kg 8 200 7 700
Prix d'achat FG/Kg 1 128 1 250
Frais d'achat FG 9 249 600 9 625 000
Transport personne FG 85 000 75 416
Transport marchandise FG 2 189 166 1 613 667
Stockage FG 155 700 97 857
Manutention FG 43 426 19 083
Droit et taxe FG 0 0
Conditionnement FG 82 000 77 000
Totales Charges FG 11 804 892 11 508 023
Prix de vente FG/Kg 1 788 1 788
Produit FG 14 657 500 13 767 600
Bénéfice mansuel FG 2 852 608 2 259 577
Bénéfice par litre d'huile FG/Kg 348 293
Les grossistes exportateurs réalisent un bénéfice de 2 800 000 FG par mois pendant la bonne
période et d’environ 2 300 000 FG par mois pendant la période moins intensive de
transformation.
Aussi, ils dégagent une marge de plus de 300 FG par kg d'huile de palme, soit un taux de marge
de 19 % par rapport au prix de vente.
90
Tableau 49 : Prix de revient moyen du kilo d'huile réalisé par les grossistes
exportateurs.
Grossistes exportateurs
Période mars-avril-mai juin-juillet
Unité Montant % Montant %
Prix d'achat FG/Kg 1 128 1 250
Transport personne FG/Kg 10 3 10 4
Transport marchandise FG/Kg 267 86 210 86
Stockage FG/Kg 19 6 13 5
Manutention FG/Kg 5 2 2 1
Droit et taxe FG/Kg 0 0 0 0
Conditionnement FG/Kg 10 3 10 4
Coûts de commercialisation FG/Kg 312 17 245 14
Totales Charges FG/Kg 1 440 1 495
Prix de vente FG/Kg 1 788 1 788
Bénéfice FG/Kg 348 293
Taux de marge % 19 16
Détaillantes
Unité mars-avril-mai juin-juillet
Taille de l'échantillon pers 21
Quantité vendue par mois Kg 1 119 1 250
Prix d'achat FG/Kg 1 128 1 250
Frais d'achat FG 1 262 232 1 562 500
Transport personne FG 0 0
Transport marchandise FG 1 429 1 429
Stockage FG 9 331 4 260
Manutention FG 0 0
Droit et taxe FG 5 000 5 000
Conditionnement FG 0 0
Totales Charges FG 1 277 992 1 573 189
Prix de vente FG/Kg 1 250 1 375
Produit FG 1 398 750 1 718 750
Bénéfice mansuel FG 120 758 145 561
Bénéfice par litre d'huile FG/Kg 108 116
Les détaillantes qui sont au bout de la chaîne de commercialisation réalisent un bénéfice mensuel
variant entre 121 000 et 145 000 FG selon les périodes.
Elles obtiennent environ 110 FG par kilogramme d'huile de palme vendu, soit 9 % de marge par
rapport au prix de vente du litre d'huile.
91
Tableau 51 : Prix de revient moyen du kilo d'huile réalisé par les détaillantes.
Détaillantes
Période mars-avril-mai juin-juillet
Unité Montant % Montant %
Prix d'achat FG/Kg 1 128 1 250
Transport personne FG/Kg 0 0 0 0
Transport marchandise FG/Kg 1 9 1 13
Stockage FG/Kg 8 59 3 40
Manutention FG/Kg 0 0 0 0
Droit et taxe FG/Kg 4 32 4 47
Conditionnement FG/Kg 0 0 0 0
Coûts de commercialisation FG/Kg 14 1 9 1
Totales Charges FG/Kg 1 142 1 259
Prix de vente FG/Kg 1 250 1 375
Bénéfice FG/Kg 108 116
Taux de marge % 9 8
- Avec les rotations actuelles, l'ensemble des opérateurs amortissent leurs fonds de
roulement en mois de 5 mois ;
- Malgré la faiblesse de la marge par kilo d'huile de palme vendu réalisée par les collecteurs
simples, ils amortissent leur fonds de roulement en deux mois grâce à la vitesse de
rotation de leur capital (6 rotations par mois) ;
- Les détaillantes et les collectrices détaillantes amortissent leur fonds de roulement plus
vite que tous les autres types d'opérateurs (en moins de deux mois).
92
Les grossistes exportateurs réalisent plus de bénéfice que les autres types d'opérateurs.
Cependant, en terme de marges de commercialisation, les collectrices détaillantes viennent en
tête grâce aux trois types de marges qu'elles additionnent (collecte, expédition et détail).
Les détaillantes réalisent le bénéfice mensuel le plus faible mais dégagent, quand même, un
taux de marge comparable à celle de la majorité des opérateurs.
Les opérateurs les plus fragiles sont les collecteurs simples qui ne survivent que grâce à la
vitesse de rotation de leur capital (en moyenne 6 rotations par mois).
Rappelons que l'échantillon des opérateurs de commercialisation d'huile de palme est le même
que celui de la commercialisation d'huile de palmiste.
Les données du tableau ci-dessous montrent que les types d'opérateurs qui s'intéressent le plus
à la commercialisation de l'huile de palmiste sont les collectrices expéditrices et les grossistes
expéditeurs. Ce qui confirme la concentration de la demande en huile de palmiste dans les
grandes villes du pays où sont installées les unités de fabrication de savon local.
Les principaux utilisateurs d'huile de palmiste sont par ordre d'importance les saponificatrices
installées dans les principales villes du pays et les consommateurs principalement localisés
dans les villages de production en Guinée forestière.
93
3.3.2.1. Quantités d'huile de palmiste achetées par les opérateurs.
Les unités de mesure utilisées à l'achat et à la vente ainsi que le nombre d'achats et de ventes
par mois d’huile de palmiste sont les mêmes que ceux intéressant l’huile de palme.
Comparée à la filière huile de palme, les quantités moyennes d'huile de palmiste achetées par
les différents types d'opérateurs sont faibles.
3.3.3. Etablissement des comptes d'exploitation et analyse des performances des agents.
L'ensemble des opérateurs de la sous filière huile de palmiste réalisent un solde bénéficiaire
pour toutes les périodes de commercialisation retenues pour cette étude.
Les grossistes expéditeurs réalisent le bénéfice mensuel le plus important mais ce sont eux
également qui brassent les plus importants volumes commercialisés. Par contre, comme pour
la commercialisation de l'huile de palme, ce sont les collectrices détaillantes qui réalisent la
meilleure marge bénéficiaire par kilogramme d'huile de palmiste vendu.
Pour cette sous filière aussi, les collectrices simples réalisent le bénéfice de commercialisation
le plus faible.
94
Tableau 55 : Distribution du bilan économique de la commercialisation
d’huile de palmiste par type d'opérateur.
Les principales difficultés évoquées par les opérateurs de commercialisation d'huile de palme
sont liées à l'approvisionnement et rarement à l'écoulement. Ces difficultés sont liées à des
problèmes financiers, organisationnels et au manque d’infrastructures.
Le mauvais état des routes en général et des pistes qui desservent les zones de production en
particulier entraîne des coûts élevés de transport qui représentent plus de 80 % des frais de
commercialisation. Aussi, certains villages producteurs d'huile de palme sont inaccessibles en
hivernage ce qui accentue la pénurie d'huile durant cette période.
A l'exception du marché Momou de N'Zérékoré qui est partiellement aménagé44, tous les
autres marchés souffrent d'un manque de structures appropriées pour le débarquement et le
stockage de l'huile de palme Par exemple au marché de Labé les fûts d'huile de palme sont
stockés en plein air dans des dépôts et à Kamsar se sont des magasins construits pour la
commercialisation de produits manufacturés qui sont recyclés pour le stockage d'huile de
palme
95
d’huile pélé ) est non seulement coagulant et donc difficile à sortir des les fûts mais laisse
aussi un arrière goût après la consommation. Ce qui pose un problème de qualité et donc de
prix pour sa commercialisation.
A l'exception des commerçants des marché de Momou à N'Zérékoré et de Labé qui ont
commencé à s'organiser autour de problèmes communs tels que l'administration du marché, la
constitution de groupes solidaires de crédit et les achats groupés d'huile de palme, rares sont
les opérateurs de commercialisation d'huile de palme qui appartiennent à des organisations de
commerçants.
96
3.4. Consommation d'huile de palme et d'huile de palmiste en Guinée.
L'enquête consommation effectuée dans les principaux villages de production montre que, à
l'exception de la préfecture de Yomou et le sud de Macenta où l'huile de palmiste est
faiblement consommée, l'huile de palme n'a pas de substituts pour la consommation des huiles
alimentaires dans les ménages.
En effet, dans l'échantillon enquêté, seuls 10 % des ménages consomment d'autres types
d'huiles que l'huile de palme et 90 % de ces familles sont localisées en Basse Guinée où l'huile
végétale importée est consommée par 50 % des ménages enquêtés à Boké et 9 % des ménages
à Boffa.
La principale raison avancée pour justifier la faible consommation d'huile végétale en Guinée
forestière est son prix élevé qui tourne autour de 2000 FG le litre (l'équivalent de 3 litres
d'huile de palme dans les villages) contre 1500 FG le litre à Kamsar et à Boké qui bénéficient
des importations de la CBG.
Préparation culinaire
Comme souligné plus haut, l'huile de palme accompagne le majorité des plats guinéens.
97
• Calendrier de consommation des huiles alimentaires dans les villages de production.
Type d'huiles janv fév mars avril mai juin juil août sept oct Nov déc
huile de palme
huile de palme
Pâte d'arachide
huile de palmiste
huile de Karité
huile de coco
D'une manière générale, l'huile de palme est consommée toute l'année mais il y a des périodes
pendant lesquelles cette consommation est plus importante.
Dans les villages de production, l'huile de palme est consommée presque tous les jours de la
semaine. Cependant, la fréquence de consommation diminue légèrement durant la période de
faible production d'huile (août-décembre).
En moyenne, la consommation journalière est de 1/2 litre par famille réparti en trois repas.
La plus forte consommation en huile de palme est observée en hivernage où la sauce feuille
qui demande plus d'huile pour sa préparation est fréquemment préparée dans les familles.
Pour l'ensemble des villages enquêtés, une famille consomme en moyenne 172 litres d'huile
de palme par an, soit 18 litres par personne et par an.
Les plus fortes consommations d'huile de palme sont observées à Forécariah (26 litres par
personnes et par an) et à Boké (19 litres par personne et par an).
98
Tableau 56 : Distribution de la quantité d'huile de palme consommée par
personne et par an dans les zones de production.
Dans l'ensemble des villages enquêtés, l'huile de palmiste n'est consommée qu'à Macenta
dans 57 % des ménages et à Yomou où la moitié des ménages la consomme en l'utilisant pour
préparer les soupes poisson ou viande. Mais, même dans ces deux préfectures, la
consommation dépasse rarement deux jours par semaine et la ration journalière est de 1/6
litre par famille et par jour durant la période de faible production d'huile de palme.
Cependant, l'huile de palmiste est très utilisée pour préparer les beignets pour les enfants.
3.4.2. Consommation d'huile de palme et d'huile de palmiste dans les villes enquêtées.
Les huiles alimentaires consommées dans les villes enquêtées, par ordre d'importance, sont
l'huile de palme, l'huile végétale importée, l'huile de karité, l'huile de palmiste et l'huile de
coco.
L'importance de la consommation de ces différents types d'huile dans les ménages dépend
surtout des habitudes alimentaires.
Quelle que soit la région, l'huile de palme se place largement en tête dans la consommation en
huiles alimentaires des ménages.
Elle est suivie par l'huile végétale importée qui est consommée par 87 % des ménages
enquêtés dans les villes et l'huile de karité qui est consommée principalement par les
originaires de la Haute et de la Moyenne Guinée (respectivement 62 et 48 % des ménages
enquêtés). Par contre l'huile de palmiste et l'huile de coco sont très peu consommées en
Guinée.
L'huile végétale est utilisée pour préparer les grillades, la salade, le riz gras et quelques sauces
de soupe viande et poulet.
99
L'huile de karité est un substitut de l'huile végétale en Haute Guinée et en Moyenne Guinée
durant la saison sèche (janvier-mai). Mais, d'après les ménagères rencontrées sur le terrain,
elle est plus difficile à préparer et provoque souvent des incendies ou des brûlures quand la
personne qui la prépare n'est pas expérimentée.
Toutes les personnes enquêtées dans les villes apprécient l'huile de coco mais elle est devenue
très rare sur les marchés guinéens car peu de personnes savent l'extraire de nos jours.
A la question de savoir pour le même prix quel type d'huile alimentaire préférez-vous? plus de
90 % des ménages enquêtés ont marqué leur préférence pour l'huile de palme par rapport aux
autres huiles alimentaires.
En milieu urbain, une famille consomme en moyenne 140 litres d'huile de palme par an
(l'équivalent de 7 bidons de 20 litres). La consommation moyenne d'huile de palme par
personne et par an est quant à elle égale à 12 kg.
100
Contrairement aux ménages des zones de production, la fréquence de consommation d'huile
de palme est en moyenne de 5 jours par semaine. Par contre les quantités préparées par
famille et par jour sont proches de celles observées en milieu rural (environ 1/2 litre par jour).
La consommation d'huile de palme est plus faible chez les commerçants et les fonctionnaires
qui ont une alimentation plus variée que les autres. Pour ces catégories socioprofessionnelles,
c'est surtout l'huile végétale qui est utilisée pour préparer les petits plats et les sauces poulet
ou viande pendant les week-ends.
Avec un budget annuel moyen de 150 000 FG et une consommation moyenne en huile de
palme de 12 kg par mois et par ménage, les ménages urbains affectent environ 8 % de leur
budget de consommation alimentaire à l'achat de l'huile de palme.
Le relevé des prix d'huile de palme à la consommation dans les principaux marchés visités
montre d'importantes variations, d'une part, entre les marchés et d'autre part entre la période
de forte production et la période de pénurie pour un même marché.
101
Tableau 59 : Evolution des prix à la consommation de l'huile de palme par
marché (notre propre enquête)
Contrairement aux marchés de l'intérieur où les prix de l'huile de palme augmentent au fur et à
mesure que l'on s'éloigne de la période de forte production, dans les principaux marchés de la
capitale, il a été constaté une baisse des prix entre la première et la deuxième période de
commercialisation d'huile de palme.
Cette particularité des marchés de la capitale est due au décalage de la période de forte
production entre la Guinée maritime (avril-mai-juin) 47et la Guinée forestière (mars-avril-mai)
qui approvisionnent les marchés de distribution à l'intérieur du pays.
47
qui est la principale zone d'approvisionnement de ces marchés.
102
4. Diagnostic de la filière.
La consolidation des comptes d'exploitation des différentes chaînes de vente d'huile de palme
montre que, quel que soit le circuit et quelle que soit la période considérée, les producteurs
créent plus de la moitié de la valeur ajoutée totale alors qu'ils n'obtiennent que 30 % du
bénéfice.
103
4.1.1 Le circuit long d'expédition d'huile de palme de la Guinée forestière vers
les marchés de distribution.
Dans ce circuit où interviennent les producteurs, les collecteurs simples, les grossistes assis
dans les marchés de regroupement et de distribution, les grossistes expéditeurs et les
détaillantes, les producteurs non seulement créent plus de la moitié de la valeur ajoutée totale
(56 %) mais n'obtiennent que 41 % du bénéfice total réalisé par l'ensemble des opérateurs de
la filière.
Cependant, la part de la richesse créée ainsi que celle du bénéfice dégagé par les producteurs
diminuent au profit des grossistes expéditeurs au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la
période intensive de production d'huile de palme.
Les opérateurs qui versent le plus d'argent au service de contrôle qualité sont les grossistes
expéditeurs qui ont besoin de papiers pour échapper au rackett des services de sécurité aux
niveau des barrages routiers. Ces charges qui représentent 1 % du prix d'huile de palme à la
consommation (17 FG par kg d'huile vendu) grèvent considérablement la marge des grossistes
expéditeurs.
Répartition de la VA entre les opérateurs Producteur Répartition du Bénéfice total entre les
opérateurs
Simples
collecteurs 34% 31%
8% 11% Grossistes
assis aux MR
9% Grossistes
9% 10% 7%
expéditeurs 9%
55%
8% Grossistes
9% Producteur Simples collecteurs
assis aux MD
Grossistes assis aux MR Grossistes expéditeurs
Détaillantes Grossistes assis aux MD Grossistes exportateurs
104
Tableau 60 : La formation du prix pour le circuit long d'expédition d'huile de
palme.
105
Selon les périodes de commercialisation, le circuit long d'expédition d'huile de palme
dégage :
- des valeurs ajoutées consolidées de 85 à 87 % du prix à la consommation
- des taux de marge consolidés de 57 à 59 % du prix à la consommation
- et des consommations intermédiaires de 15 à 18 % du prix à la consommation.
Le circuit court d'expédition d'huile de palme de la Guinée maritime crée plus de valeur
ajoutée pendant la période de forte production que le circuit long d'expédition de la Guinée
forestière.
Plus le circuit est court, plus la part de la valeur ajoutée des producteurs sur la valeur ajoutée
totale est importante. En effet, dans ce circuit, cette part atteint les 80 % du prix de vente à la
consommation contre 56 % pour le circuit long.
Contrairement au circuit long, les parts respectives de la valeur ajoutée et du bénéfice des
agriculteurs augmentent au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la période de forte production
d'huile de palme.
17%
43%
57%
83%
106
Tableau 61 : La formation du prix pour le circuit court d'expédition d'huile
de palme de la Guinée maritime.
Dans le circuit d'exportation d'huile de palme vers la Gambie on note l'apparition des
grossistes exportateurs et la disparition des détaillantes. Le calcul des comptes consolidés
donne les résultats suivants:
9%
9% 7%
10% 9%
11% 10% 13%
Produc teur Simples c ollec teurs
Producteur Simples collecteurs Gros s is tes as s is aux MR Gros s is tes ex péditeurs
Grossistes assis aux MR Grossistes expéditeurs Gros s is tes as s is aux MD Gros s is tes ex portateurs
Grossistes assis aux MD Grossistes exportateurs
107
Tableau 62 : La formation du prix pour le circuit d'exportation d'huile de
palme vers la Gambie.
108
4.2. Diagnostic technique.
• En matière de production.
Les variétés dura qui représentent plus de 90 % des palmiers à huile sont peu productives pour
satisfaire la demande en huile de palme de plus en plus croissante.
L'augmentation de la demande en huile de palme a provoqué un important engouement des
planteurs pour le palmier nain. Malheureusement, ils sont souvent victimes d'escroqueries de
la part des pépiniéristes locaux qui leur proposent des plants issus de la germination des noix
de palmier nain qui dans la majorité des cas rentrent en production très tardivement avec des
rendements parfois pires que ceux des variétés dura.
En effet la mission a visité des plantations d'une dizaine d'hectares qui après plus de 7 ans
d'entretien et d'utilisation d'engrais n'ont encore rien produit. La seule solution est aujourd'hui
d'arracher les palmiers.
Cette situation résulte du manque de contrôle par les services techniques compétents de
l'origine du matériel végétal proposé aux planteurs et des difficultés d'accès à la variété
hybride (F1) qui n’est disponible qu'auprès de la station de la Mé en Côte d'Ivoire.
• En matière de récolte.
La récolte traditionnelle des palmiers dura est une opération difficile et dangereuse qu'il
convient d'alléger en modifiant la technique.
En Côte d'Ivoire par exemple, en plantation, il n'y a plus de grimpeurs.48 L'élagage (opération
indispensable en plantation ''intensive'' pour favoriser la production de régimes) et la récolte
sont réalisées en utilisant des perches auxquelles est fixé ce que l'on appelle ''le ciseau
malais''.
Cet outil, qui s'est substitué à la faucille, fixé dans le prolongement de la perche, avec un
tranchant à son extrémité, permet de couper l'attache du régime sur le tronc jusqu'à une
hauteur de 20-22 mètres pour des coupeurs expérimentés.
Cette technique, par sa facilité, au moins jusqu'à une hauteur raisonnable, permettrait de ne
plus faire appel à une main d'œuvre spécialisée, extérieure à l'unité familiale.
Aussi, dans la majorité des cas, les eaux utilisées pour l'extraction sont impropres à la
consommation alimentaire, le triage des noix de palme se fait à la hâte et les noix non arrivées
à maturité sont rarement éliminées. Les récipients utilisés pour l'extraction sont rarement
nettoyés au savon entre deux extractions. Il y a une fermentation d'au moins de 48 heures
avant l'extraction, ce qui augmente le taux d'acidité de l'huile. Les filtres utilisés par les
producteurs d'huile laissent passer beaucoup de matières fines impropres à la consommation
et les bidons de conditionnement sont rarement nettoyés avec du savon avant d'être utilisés
pour le stockage de l'huile.
48
Edmond VIRICELLE, CIRAD, octobre 2002, Conakry.
109
Aujourd'hui la qualité des huiles en matière de santé publique doit être une préoccupation des
autorités vu l'importance des quantités consommées par personne et par an. Le respect des
normes en matière de qualité devrait certainement passer par une rationalisation, avec une
législation des modalités de stockage de ce produit qui se fait actuellement dans des fûts de
récupération dont certains ont servi à transporter de la soude caustique.
4.3. Intérêt de la filière huile de palme et de la sous filière huile de palmiste pour
l'économie nationale.
Rappelons que:
- la production nationale d'huile de palme et d'huile de palmiste est estimée
respectivement à 50 000 tonnes et 5 000 tonnes en 2001 ;
- plus de 90 % de cette production est destinée à la commercialisation ;
- environ 9000 tonnes sont destinées à l'exportation ;
- La filière huile de palme crée en moyenne 1200 FG de valeur ajoutée par kg d'huile de
palme commercialisé ;
- La filière rapporte en moyenne à l'Etat 17 FG par kg vendu dans le circuit long
d'expédition d'huile de palme.
La filière huile de palme rapporte un peu plus de 5 milliards de francs CFA de recettes
chaque année grâce aux exportations vers la Gambie, le Sénégal; le Mali, la Mauritanie et les
pays occidentaux.
L'huile de palme crée des emplois aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain où une main
d'œuvre contractuelle importante est utilisée pour le nettoyage des fûts, la manutention et le
transport de l'huile.
Les taxes et impôts versés par les opérateurs de la filière à l'Etat sont estimés à environ 500
millions de FG par an.
Au-delà de ces intérêts économiques et financiers, le palmier à huile revêt une importance
particulière en Guinée maritime où il représente la principale espèce ligneuse.
110
4.4 Perspectives d'évolution de la filière huile de palme.
Aujourd'hui, en plus des commerçants et des hauts fonctionnaires de l'Etat qui installent des
plantations familiales de palmiers améliorés un peu partout à travers les régions de
production, nombreux sont les exploitants agricoles qui disposent de quelques pieds de
palmiers nains autour des habitations.
En d'autres termes, on assiste à un remplacement lent mais progressif des palmiers naturels
peu productifs par les variétés Tenera plus productives.
Dans quelques années, la majorité de ces plantations vont rentrer en production ce qui présage
une augmentation sensible de la production d'huile dans le futur
Les résultats obtenus par les principaux projets qui ont initié des actions en faveur du transfert
de technologies améliorées d'extraction d'huile de palme sont très modestes comparés aux
objectifs de départ et aux besoins des populations en matière de transformation d'huile de
palme et d'huile de palmiste.
Pour le moment, l'offre d'huile de palme est soutenue par une demande forte aussi bien à
l'intérieur qu'à l'extérieur du pays et une évolution croissante des prix ces dix dernières
années.
Aussi, les enquêtes ont montré que l'ensemble des opérateurs impliqués dans la
commercialisation de l'huile de palme et de l'huile de palmiste réalisent des marges
bénéficiaires intéressantes et n'ont pas de problèmes réels d'écoulement.
111
5. Conclusions et Recommandations.
Les résultats de cette étude ont montré qu'au-delà des intérêts économiques et financiers pour
l'économie nationale en général et sur le revenu de nombreuses familles guinéennes en
particulier la filière huile de palme connaît un réel dynamisme aussi bien en termes
d'amélioration de la productivité des palmiers à huile par l'introduction de variétés améliorées
qu'en terme de structuration et d'organisation des opérateurs de commercialisation. Ces efforts
demandent cependant à être appuyés et étendus.
De plus, d'importantes difficultés ont été identifiées au niveau de toutes les maillons de la
filière qu'il convient de résoudre pour améliorer la productivité des opérateurs.
Pour résoudre les principales difficultés auxquelles font face les producteurs d'huile de palme
il nous semble opportun:
- la mise en œuvre par les services compétents, d'un dispositif performant de contrôle
de l'origine du matériel végétal proposé aux futurs planteurs et d'une réglementation
du métier de pépiniériste;
112
Pour résoudre le problème de pénibilité de travail d’extraction d'huile de palme par les méthodes
traditionnelles et améliorer la qualité sanitaire des huiles produites il faut:
Ainsi pour améliorer les conditions de travail des opérateurs de commercialisation d'huile
de palme il semble opportun :
113
- de lutter contre les abus des services de l'administration notamment les entraves à la
circulation des produits agricoles et les prélèvements indus opérés par les services de
contrôle qualité.
• d'appuyer le désenclavement des zones de production d'huile de palme par la construction
de pistes rurales ;
Il faut rendre plus opérationnels les services de contrôle qualité par le renforcement des
capacités et de l'équipement des agents en région.
114
INDEX DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des producteurs d'huile par sous préfecture et par village.................................................................................... 13
Tableau 2 : Distribution des opérateurs par type d'opérateur et par marché. ............................................................................................ 15
Tableau 3 : Distribution des ménages par groupe socioprofessionnel........................................................................................................ 16
Tableau 4 : importations d'huile alimentaire raffinée. ................................................................................................................................ 21
Tableau 5 : Prélèvement douanier sur l'huile raffinée importée (en %)...................................................................................................... 22
Tableau 6 : Répartition des exploitants par période intensive de récolte et par préfecture. ....................................................................... 35
Tableau 7 : Nombre moyen de transformations par période, par exploitant et par mois............................................................................ 35
Tableau 8 : Nombre moyen de régimes transformés par opération transformation, par période de récolte et par exploitant.................... 36
Tableau 9 : rendement moyen des régimes de palme par période et par préfecture (en litre/régime). ....................................................... 37
Tableau 10 : Production moyenne d'huile de palme par famille et par période (en litres). ........................................................................ 38
Tableau 11 : Prix moyen de cueillette d'un régime de palme par préfecture (FG par régime de palme).................................................... 39
Tableau 12 : Frais moyens de pilage d'un bidon de 20 litres d'huile de palme par préfecture (en FG)..................................................... 40
Tableau 13 : Part des familles qui transforment leurs noix de palmiste en huile de palmiste sur le total des familles enquêtées par
préfecture. .............................................................................................................................................................................. 42
Tableau 14 : Rendement d'un régime de palme en huile de palmiste (en litre par régime). ........................................................................ 42
Tableau 15 : Quantité moyenne d'huile de palmiste produite par an et par famille.................................................................................... 43
Tableau 16 : Taux d'extraction en huile selon les méthodes utilisées.......................................................................................................... 46
Tableau 17: Part de la production d'huile de palme commercialisée sur le total Produit (en %)............................................................... 54
Tableau 18 : Quantités moyennes d'huile de palme vendues par exploitant et par période (en litre). ........................................................ 55
Tableau 19 : Prix moyens à la production d'huile de palme par préfecture et par Période (en FG/litre)................................................... 55
Tableau 20 : Compte d'exploitation de la production artisanale d'huile de palme ..................................................................................... 56
Tableau 21 : Prix de revient d'un Kg d'huile de palme. .............................................................................................................................. 57
Tableau 22 : Quantités d'huile de palmiste vendue par famille et par an.................................................................................................... 58
Tableau 23 : Prix moyens à la production d'huile de palmiste par période ................................................................................................ 58
Tableau 24 : Compte d'exploitation de la production d'huile de palmiste................................................................................................... 59
Tableau 25 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois et par personne par les simples collecteurs....................................... 60
Tableau 26 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois et par personne par les Collectrices expéditrices.............................. 61
Tableau 27 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois et par personne par les collectrices détaillantes. .............................. 61
Tableau 28 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois et par personne par les grossistes assis dans les marchés de
regroupement. ........................................................................................................................................................................ 62
Tableau 29 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois par et par personne par les grossistes expéditeurs............................ 63
Tableau 30 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois par les grossistes assis dans les marchés de distribution. ................. 63
Tableau 31 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois et par personne par les grossistes exportateurs. ............................... 64
Tableau 32 : Quantité moyenne d'huile de palme achetée par mois et par personne par les détaillantes................................................... 64
Tableau 33 : Destinations de l'huile de palme (quantité en tonnes) commercialisée en Guinée forestière. ................................................ 75
Tableau 34 : Destination de l'huile de palme commercialisée (Quantité en tonne) en Guinée maritime. ................................................... 76
Tableau 35 : Destination de l'huile de palme commercialisée dans les marchés de distribution. ............................................................... 77
Tableau 36 : Compte d'exploitation mensuel des simples collecteurs par période...................................................................................... 82
Tableau 37 : Prix de revient moyen du kg d'huile réalisé par les simples collecteurs................................................................................. 83
Tableau 38 : Compte d'exploitation mensuel des Collectrices expéditrices par période............................................................................. 84
Tableau 39 : Prix de revient moyen du kg d'huile réalisé par les Collectrices expéditrices........................................................................ 85
Tableau 40 : Compte d'exploitation mensuel des collectrices détaillantes par période. ............................................................................. 85
Tableau 41 : Prix de revient moyen du kg d'huile réalisé par les collectrices détaillantes. ........................................................................ 86
Tableau 42 : Compte d'exploitation mensuel des grossistes assis dans les marchés de regroupement par période.................................... 87
Tableau 43 : Prix de revient moyen du kg d'huile réalisé par les grossistes assis dans les marchés de regroupement. ............................. 87
Tableau 44 : Compte d'exploitation mensuel des grossistes expéditeurs. ................................................................................................... 88
Tableau 45 : Prix de revient moyen du kg d'huile réalisé par les grossistes expéditeurs. ........................................................................... 88
Tableau 46 : Compte d'exploitation mensuel des grossistes assis dans les marchés de distribution par période. ...................................... 89
Tableau 47 : Prix de revient moyen du kg d'huile réalisé par les grossistes assis dans les marchés de distribution. ................................. 90
Tableau 48 : Compte d'exploitation mensuel des grossistes exportateurs................................................................................................... 90
Tableau 49 : Prix de revient moyen du kg d'huile réalisé par les grossistes exportateurs. ......................................................................... 91
Tableau 50 : Compte d'exploitation mensuel des détaillantes..................................................................................................................... 91
Tableau 51 : Prix de revient moyen du kg d'huile réalisé par les détaillantes. ........................................................................................... 92
Tableau 52 : Distribution du bilan économique de la commercialisation de l'huile de palme par type d'opérateur. ................................. 92
Tableau 53 : Distribution du nombre d'opérateurs de commercialisation d'huile de palmiste par types de commerçants. ........................ 93
Tableau 54 : Quantité moyenne d'huile de palmiste achetée par personne et par type d'opérateurs. ......................................................... 94
Tableau 55 : Distribution du bilan économique de la commercialisation de l'huile de palmiste par type d'opérateur............................... 95
Tableau 56 : Distribution de quantité d'huile de palme consommée par personne et par an dans les zones de production. ...................... 99
Tableau 57 : Distribution des ménages par types d'huiles alimentaires consommées et par origine géographique dans les villes
enquêtées. ............................................................................................................................................................................. 100
Tableau 58 : Distribution de quantité d'huile de palme consommée par personne et par an par catégorie socioprofessionnelle dans les
villes enquêtées..................................................................................................................................................................... 101
Tableau 59 : Evolution des prix à la consommation de l'huile de palme par Marché.(notre propre enquête).......................................... 102
Tableau 60 : La formation du prix pour le circuit long d'expédition d'huile de palme. ............................................................................ 105
Tableau 61 : La formation du prix pour le circuit court d'expédition d'huile de Palme de la Guinée maritime. ...................................... 107
Tableau 62 : La formation du prix pour le circuit d'exportation d'huile de Palme vers la Gambie. ......................................................... 108
115
LISTE BIBLIOGRAPHIQUE.
3 Bilan provisoire et résumé de l'opération pilote ''palmier à huile'' initiée en 2001, PDRi-
GF, avril 2002 .
4 Robert HIRSCH, les filières oléagineuses d'Afrique de l'Ouest: quelles perspectives face à
l'intégration et la mondialisation, AFD, avril 2002.
10 Bruno Roux, Lansana Bayo, Thierno Abdoul Diallo, bilan des importations de riz et des
principales denrées alimentaires en 1994, mai 1995.
11 Bosio GAELLE, bilan du crédit au stockage huile de palme, campagne 1992, PDR
Gaoual-Koundara, déc 1992
13 PGM2, Bilan 1997 et perspectives 1998, troisième comité de pilotage, décembre 1997.
116
Liste des personnes rencontrées.
1. Conakry
2. N'Zérékoré.
3. Macenta.
4. Lola.
5. Yomou
6. Kankan.
117
7. Siguiri.
8. Labé.
9 Boké.
10 Boffa
11 Forécariah.
12 Kindia.
118