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Thème 2 : « Corps naturel, corps artificiel

Quelles différences existent-elles entre un corps naturel et un corps


artificiel ?

Ces deux expressions sont différentes l’une de l’autre :

3.1. Le corps naturel

Il se définit comme un ensemble des membres et des organes qui constituent


la partie matérielle d’un être animé, spécialement d’un « être humain »
(Homme, femme et enfants). « Naturel » est emprunté du latin
« naturalis » qui signifie « de naissance ». C’est à dire qui est produit
par la nature sans intervention humaine », ce qui n’a pas subi
d’altération ou de modification. Le « naturel » est synonyme d’« inné » ou
de « natif » par opposition à ce qui est « acquis » ou « cultivé ».

Alors que le corps artificiel évoque l’idée de ce qui est façonné ou


produit par la technique. Une beauté de ce qui relève de l’apparence et
de la culte d’un corps parfait même si la perfection n’étant a priori pas
de ce monde. Elle signifie un corps naturel arrangé, modifié de ses
défauts, gommés par les transformations opérées par la chirurgie
esthétique, par le maquillage.

Exemple, en pratiquant la musculation ou bien les régimes alimentaires


amaigrissants, jusqu’aux opérations de chirurgie esthétique l’être humain
peut se métamorphoser le visage ou la silhouette.

Dès nos jours, l’actualité médicale et les technologies récentes


valorisent l’artificiel.

Par exemple, les imprimantes 3-D sont capables de reproduire les os ou


cartilages manquants qui seront ensuite transplantés sur des humains. La
technique est donc associée à l’idée de progrès, de modernisation ou de
correction.

La notion de « corps naturel » nous renvoi à ce qui nous est donné sans
avoir subi la moindre intervention, la moindre modification, cet état de
nature du corps ne se présente en réalité presque plus dans nos sociétés
contemporaines.

Le poète latin Juvénal a écrit une phrase célèbre, il y a plus de 2000


ans : « un esprit sain dans un corps sain ». Cette expression est restée
un idéal pour tous mais la santé publique depuis plusieurs décennies
relaye dans les médias l’idée selon laquelle, il est nécessaire de
maintenir notre corps en bonne santé.
Les activités sportives sont recommandées et présentées comme éléments-
clés de cette réussite. Elles participent à Lutter contre la maladie, la
vieillesse, la perte de vigueur… C’est ainsi que le corps peut se
maintenir « au top ». Les soins du corps sont aux quotidiens, la beauté
est omniprésente.

3.2. Le Corps Humain

Le corps est une machine qui se trouve au centre de nos existences, jamais
il n’a été autant montré, visualisé, photographié et contemplé. Il est
omniprésent dans toutes les publicités mais aussi sur toutes les antennes
de télévision et sur les médias ou multimédias. On sait que l’adolescence
est l’âge des premières amours ou l’âge d’entrée sur les réseaux sociaux
qu’on est le plus soumis à cette injonction de beauté. Or, ce moment est
aussi la période de l’existence la plus marquée par les transformations
physiques : sous la puissance des poussées de croissance et de la
maturation sexuelle, le corps et le visage se redessinent. Ces évolutions
peuvent certes s’accompagner au moins d’interrogations, souvent de remises
en question. Ce temps crucial du passage de l’enfance à l’âge adulte,
peut impliquer tour à tour la détestation de soi et centration sur soi.

Le « corps naturel », dès l’entrée dans l’existence nous place donc du bon
ou du mauvais côté d’une barrière. Chez la femme le modèle de référence
est souvent des mannequins, c’est-à-dire des femmes au corps parfait.

2.3. Quelque penseurs Féministes

Parmi les penseurs les plus sensibilisés à ces dérives, on trouve un


certain nombre de féministes qui décèlent dernière ces injonctions à
l’activité physique et à la beauté, les traces spécifiques d’une
oppression mortifère du corps féminin. Ainsi Mona Chollet par exemple
explique : « Le discours dominant invite à ne voir dans l’anorexie qu’une
pathologie individuelle et à n’en rechercher les causes que dans le
parcours personnel de celles qui en souffrent… De fait, toute
interprétation qui ose établir un lien avec la condition féminine
contemporaine est même frappée d’interdit… Cette réprobation, comme celle
qu’il est de bon ton de manifester à l’égard de ce qu’on qualifie de «
victimisation ». Quant à l’anthropologue Françoise Héritier, disciple de
Claude Lévi-Strauss et féministe convaincue, elle dénonce ainsi le
principal amalgame dont sont victimes les femmes : « De la douceur
objectivement repérable de la voix ou de la peau, on fait découler des
qualités féminines de passivité ou de soumission, ce qui ne va pas
vraiment de soi. Il s’agit bel et bien d’une construction intellectuelle.
Le physiologique sert ainsi à justifier la valence différentielle des
sexes.
Françoise Héritier prolonge son argumentation par l’idée que pour les
femmes, contrairement aux hommes, les rythmes du corps dictent non
seulement l’ordre social mais aussi la place sociale. Elle a montré, en
effet et, à quel point la femme nullipare est suspectée ou dévalorisée,
tandis que la femme ménopausée, qui n’est plus considérée comme une «
vraie femme », a davantage accès au pouvoir et encore que le soupçon de
stérilité pèse toujours prioritairement sur la femme et ce en dépit de
toutes les recherches récentes qui prouvent l’égale responsabilité des
deux sexes dans les problèmes de fertilité. On le voit, pour les femmes,
bien davantage que pour les hommes, le « corps naturel » est un facteur
majeur de conditionnement. Il est source d’entrave professionnelle,
d’ostracisme social et d’atteinte à la liberté.
4. Les transes humanistes

« L’homme, dit Nietzsche, la lignée humaine (Homo) n’a cessé


d’évoluer et de se dépasser. Devenant exclusivement bipède, voyant
sa taille augmenter, se mettant à consommer de la viande, fabriquant
des outils, au fil du temps, l’homme s’éloigne de son origine.
Aujourd’hui, le courant de penser qu’on appelle transe humaniste,
estime que l’homme actuel va connaître dans le futur une
transformation décisive.
Les transes humanistes sont les partisans d’une transmutation
de l’homme grâce à la technologie. Cette transformation radicale
doit amener le remplacement de l’homme naturel par un homme
amélioré. Ils évoquent un surpassement de l’espèce humaine qui
laisserait la place à une nouvelle race. Celle ci deviendra
maîtresse de son évolution au lieu de subir le hasard génétique et
l’influence du milieu. Ce courant de pensée est très développé en
Amérique du Nord il est massivement subventionné par Google, il fait
l’objet d’un très grand nombre de travaux et d’échanges
d’universitaires et de philosophes. Il soutien que, l’homme nouveau
possédera des aptitudes physiques et mentales bien supérieures. Mais
il jouira aussi d’une longévité accrue jusqu’à atteindre peut-être
l’immortalité. En outre, selon le philosophe David Pearce
connaîtra un bonheur constant ».Un être heureux qui aurait rompu
avec les défauts de l’humanité et qui semblerait aux yeux des
derniers hommes baigner dans une béatitude édénique. Les moyens de
cette transformation de l’humanité seront, d’après eux de la
technologie et, en particulier, de la biotechnologie, de la
médecine, de la cybernétique et de l’intelligence artificielle.

Cette affirmation comporte deux dangers majeurs. Tout d’abord,


il mettra à mal le principe de l’égalité qui est, dit-il, au centre
du libéralisme et qu’une longue lutte a permis finalement d’établir
dans nos sociétés. Elle menace également l’égalité de deux façons
d’une part en instaurant une inégalité de fait entre humains et
humains améliorés, d’autre part en aggravant l’inégalité entre les
pays riches et les pauvres. De plus, la supériorité de l’être
nouveau poserait un problème de droit dans la mesure où ils
pourraient revendiquer des droits supérieurs à ceux des humains.
Cette manière de penser est une phase ultime d’un mouvement qui a
débuté au commencement de notre espèce, un effort continu de
dépassement et de progrès, qui pourra vaincre la misère de la
condition humaine frappée par la mort, la maladie, mais également
avilie par la violence, la méchanceté et la dureté.
2.4. Les transes humanistes

« L’homme, dit Nietzsche, la lignée humaine (Homo) n’a cessé d’évoluer et


de se dépasser. Devenant exclusivement bipède, voyant sa taille augmenter,
se mettant à consommer de la viande, fabriquant des outils, au fil du
temps, l’homme s’éloigne de son origine. Aujourd’hui, le courant de penser
qu’on appelle transe humaniste, estime que l’homme actuel va connaître
dans le futur une transformation décisive.

Les transes humanistes sont les partisans d’une transmutation de


l’homme grâce à la technologie. Cette transformation radicale doit amener
le remplacement de l’homme naturel par un homme amélioré. Ils évoquent un
surpassement de l’espèce humaine qui laisserait la place à une nouvelle
race. Celle ci deviendra maîtresse de son évolution au lieu de subir le
hasard génétique et l’influence du milieu. Ce courant de pensée est très
développé en Amérique du Nord il est massivement subventionné par Google,
il fait l’objet d’un très grand nombre de travaux et d’échanges
d’universitaires et de philosophes. Il soutien que, l’homme nouveau
possédera des aptitudes physiques et mentales bien supérieures. Mais il
jouira aussi d’une longévité accrue jusqu’à atteindre peut-être
l’immortalité. En outre, selon le philosophe David Pearce : « il connaîtra
un bonheur constant ».Un être heureux qui aurait rompu avec les défauts de
l’humanité et qui semblerait aux yeux des derniers hommes baigner dans une
béatitude édénique. Les moyens de cette transformation de l’humanité
seront, d’après eux de la technologie et, en particulier, de la
biotechnologie, de la médecine, de la cybernétique et de l’intelligence
artificielle.

Cette affirmation comporte deux dangers : majeurs. Tout d’abord, il


mettra à mal le principe de l’égalité qui est, dit-il, au centre du
libéralisme et qu’une longue lutte a permis finalement d’établir dans nos
sociétés. Elle menace également l’égalité de deux façons : d’une part en
instaurant une inégalité de fait entre humains et humains améliorés,
d’autre part en aggravant l’inégalité entre les pays riches et les
pauvres. De plus, la supériorité de l’être nouveau poserait un problème de
droit dans la mesure où ils pourraient revendiquer des droits supérieurs à
ceux des humains. Cette manière de penser est une phase ultime d’un
mouvement qui a débuté au commencement de notre espèce, un effort continu
de dépassement et de progrès, qui pourra vaincre la misère de la condition
humaine frappée par la mort, la maladie, mais également avilie par la
violence, la méchanceté et la dureté.

On voit donc que l’avènement d’un homme supérieur, même s’il n’est
pas pour tout de suite, est pris très au sérieux et qu’il suscite
certaines controverses. Il semble, en effet que les progrès de la
biogénétique, de la médecine et de toutes les techniques permettant
d’hybrider plus ou moins l’homme et la machine rendent probable, sinon
inévitable, une mutation volontaire de notre espèce.
3.5. Exercices

Comment les textes suivants illustrent-ils les définitions ci-dessus ?

Texte 1 : Jean de Léry,

Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, VIII, 1578. Mais ce que
j’ai dit de ces sauvages est, pour montrer qu’en les condamnant si
austèrement, de ce que sans nulle vergogne ils vont ainsi le corps
entièrement découvert, nous excédant en l’autre extrémité, c’est-à-dire en
nos bombances, superfluités et excès en habits, ne sommes guères plus
louables. Et plût à Dieu, pour mettre fin à ce point, qu’un chacun de
nous, plus pour l’honnêteté et nécessité, que pour la gloire et mondanité,
s’habillât modestement.

Texte 2 : La Bruyère, Les Caractères, « De la Cour », 74, 1688.

Les femmes du pays précipitent le déclin de leur beauté par des artifices
qu'elles croient servir à les rendre belles : leur coutume est de peindre
leurs lèvres, leurs joues, leurs sourcils et leurs épaules, qu'elles
étalent avec leur gorge, leurs bras et leurs oreilles, comme si elles
craignaient de cacher l'endroit par où elles pourraient plaire, ou de ne
pas se montrer assez. Ceux qui habitent cette contrée ont une physionomie
qui n'est pas nette, mais confuse, embarrassée dans une épaisseur de
cheveux étrangers, qu'ils préfèrent aux naturels et dont ils font un long
tissu pour couvrir leur tête : il descend à la moitié du corps, change les
traits, et empêche qu'on ne connaisse les hommes à leur visage

Texte 3 : Michel Serres Variations sur le corps, 2002.

Tendez vos bras et jambes : vos vingt doigts atteignent dans l'espace un
grand cadre rectangulaire ou un cercle, votre emprise maximale d'étoile de
mer, de pieuvre ou de gibbon, sur le monde. Aux points extrêmes de cette
figure rayonne votre force active et votre sensibilité. Que ces rivets
tiennent et vous n’avez plus besoin de lit ni de foyer ; vous habitez ce
carré : lieu, demeure, niche. Remuez les membres, maintenant, et sentez se
forme autour de vous et à partir de cadre à plat un parallélépipède
invisible et mobile, cube, prisme, ou gros pavé, muni de ses faces, arêtes
et sommets, une boule même ou peut-être une sphère dont les éléments […]
construisent la maison natale de l’animal, son refuge premier,
l’architecture originaire de sa bâtisse primitive. […] Comment avons-nous
pu oublier ce rapport élémentaire et animal au monde ?

Texte 4 : Emmanuelle Richard, La légèreté, 2014.

Je regarde les femmes que je croise, une à une. Je les détaille pour
capter leurs vêtements, leurs bijoux, leur maquillage. Quand elles sont
belles je me demande à quoi tient le résultat de leur apparence – quelle
est la part de beauté naturelle, la part d’arrangement ? Leur attirail y
est-il pour grand-chose ? de chacune je voudrais savoir le secret, à
chacune poser la question.

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