Dans le but d’échapper aux contrôles et contraintes des intermédiaires
ainsi que de permettre le stockage, la transmission et vérifications des informations sans organismes de confiance, la blockchain, mode de stockage et de transmission des données sous forme de blocs liés les uns aux autres et protégée contre modification fut créée en 2008. Après Internet c’est désormais la blockchain qui concentre l’attention avec son lot de louanges et de réserves. Elle est le moteur technologique des cryptomonnaies, du Web Décentralisé et de son corollaire, la finance décentralisée. Une blockchain peut donc être assimilée à un grand livre comptable public, anonyme et infalsifiable. Comme l’écrit le mathématicien Jean-Paul Delahaye, il faut s’imaginer « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible. »
II. CIRCONSTANCES ET CREATION DE LA BLOCKCHAIN
La première étude sur les chaînes de blocs cryptographiquement sécurisées a
été décrite en 1991 par Stuart Haber et W. Scott Stornetta. Ils voulaient mettre en application un système où les documents horodatés ne pourraient pas être falsifiés ou antidatés. En 1992, Bayer, Haber et Stornetta ont incorporé le concept d'arbre de Merkle au système, ce qui a amélioré son efficacité en permettant à plusieurs documents d'être assemblés en un seul bloc. Selon le chercheur Ittai Abraham, le premier système de certification décentralisé est celui de la société Surety, qui publie chaque semaine depuis 1995 un certificat cryptographique de sa base de données dans la rubrique « Annonces et objets trouvés » du New York Times11. La première chaîne de blocs a été conceptualisée par une personne (ou une équipe) connue sous le nom de Satoshi Nakamoto en 2008. Elle a été implémentée l'année suivante par Nakamoto en tant que composant principal du bitcoin, où elle sert de registre public à toutes les transactions sur le réseau