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Blockchain: La révolution de la confiance

En lisant ce koob, vous découvrirez que la blockchain annonce une révolution


technologique et sociétale majeure.

Vous découvrirez aussi :

- ce qu’est précisément la blockchain ;

- le fonctionnement des principales blockchains, bitcoin et ethereum ;

- les cas d’usages et les dernières innovations blockchain ;

- les limites identifiées de cette technologie ;

- comment lancer votre projet blockchain en entreprise.

Le terme “blockchain” éveille l’intérêt du grand public fin 2015, après une
couverture de “The Economist” consacrée à cette nouvelle technologie. Derrière
l’engouement médiatique et les annonces qui suivront, peu de réalisations concrètes
semblent néanmoins voir le jour. L’apport de la blockchain est pourtant central :
elle peut réintégrer la confiance dans une société qui, de l’économie à la
démocratie, semble en manquer. La blockchain parviendra-t-elle à relever le défi
auquel Internet n’a pas su répondre, celui de placer l’humain au cœur de la
technologie pour plus de pouvoir et de liberté ?

La blockchain, un registre qui repose sur la


confiance partagée
Qu’est-ce que la blockchain, et surtout, qu’est-ce qui la constitue ?

Une blockchain est une base de données partagée qui permet de stocker des
données et de les transférer “via” Internet. Elle peut être assimilée à un grand
livre comptable distribué (“distributed ledger”). Elle repose sur plusieurs grands
piliers :

- ce registre est actif et s’enrichit au fil du temps. Il fonctionne de manière


chronologique ;
- il est décentralisé et partagé entre les membres (appelés nœuds) d’un réseau :
chacun d’entre eux dispose d’une copie identique du registre, qui est mise à jour en
temps réel. Aucun tiers de confiance — une autorité centrale comme une banque ou
un notaire, par exemple — n’intervient donc dans le système ;

- le système est transparent (chacun peut consulter l’ensemble des


informations), sécurisé (grâce à des algorithmes notamment) et autonome (il n’y
existe aucune autorité centrale de contrôle) ;

- ce registre est vérifiable. Le principe de confiance répartie le protège de toute


falsification, grâce à un système de consensus : pour chaque transaction, le rejet ou
la validation provient d’un consensus des participants plutôt que d’une institution
centralisée ;

- il est impossible de modifier ou d’effacer un élément inscrit dans la


blockchain (principe d’immutabilité).

Une blockchain est composée de plusieurs éléments :

- une chaîne de blocs, appelée registre ;

- un système de cryptographie et des clés associées, qui garantissent la sécurité


des transactions ;

- un algorithme (le consensus) en charge de l’approbation des transactions ;

- un réseau pair-à-pair (“peer-to-peer” ou P2P).

La blockchain permet de s’affranchir du tiers de


confiance
L’utilisation du singulier pour parler de cette technologie est un abus de langage :
en réalité, il existe plusieurs blockchains, comme Bitcoin ou Ethereum, par
exemple. Chacune dispose de spécificités propres à son champ d’application.

Quel est l’intérêt de la blockchain ?


Historiquement, lorsque vous souhaitiez par exemple acheter un bien, votre
banque jouait le rôle de tiers de confiance en garantissant au vendeur que vous
disposiez des fonds nécessaires, puis transférait cet argent.

La blockchain permet de s’affranchir de cet intermédiaire et d’automatiser la


transaction. Celle-ci propose donc un nouveau modèle, dans lequel le partage
prend le pas sur une autorité centrale. Ce modèle de confiance distribuée repose sur
un algorithme. La blockchain est enfin une infrastructure qui permet
d’authentifier et de vérifier des informations.

Il existe différents types de blockchain :

- les blockchains publiques sont caractérisées par une ouverture totale : chacun
peut effectuer des transactions et participer au processus de consensus ;

- une blockchain de consortium (ou hybride) est mise en place par un


regroupement d’institutions, des banques, par exemple. Le processus de
consensus est alors contrôlé par des nœuds présélectionnés, qui font partie de ce
consortium ;

- une blockchain privée est gérée par une institution, qui en définit ses règles.
Une organisation centralisée (une banque centrale, par exemple) donne alors des
accès d’écriture, souvent restreints, et des autorisations de lecture, publiques ou
limitées.

Le processus de consensus, aussi appelé “mining”, consiste pour chaque nœud


du réseau à s’accorder avec les autres pour valider une transaction et mettre à
jour le registre partagé. Deux types de systèmes de consensus cohabitent, en
fonction de la blockchain considérée :

- “Proof of work” : les utilisateurs doivent exécuter des algorithmes pour valider
les transactions ;

- “Proof of stake” : un utilisateur doit posséder une quantité suffisante de


cryptomonnaie pour participer au mining.

La première application de la blockchain est


Bitcoin
Bitcoin est une technologie qui permet d’échanger des unités de compte, les
bitcoins (BTC). Chaque transaction est enregistrée dans une blockchain publique.

Bitcoin désigne :

- le protocole informatique et la blockchain liée ;

- l’unité de compte (le bitcoin) qui a cours dans ce système.

D’où vient le Bitcoin ?

Dans la lignée des avancées dans le domaine de la cryptographie et des


premières tentatives de monnaies électroniques et de plateformes pair-à-pair,
Satoshi Nakamoto — un individu ou un groupe de personnes dont l’identité n’est
pas connue — lance Bitcoin en 2008. Le premier bitcoin est créé et la première
transaction a lieu en janvier 2009. Depuis, Bitcoin connaît une expansion
permanente : fin 2016, 300 000 transactions y étaient réalisées chaque jour.

La valeur du bitcoin, à l’image des monnaies fiduciaires comme le dollar ou


l’euro, par exemple, est fixée par le marché. En novembre 2016, 1 bitcoin
s’échangeait contre environ 700 euros, pour une capitalisation totale de plus de 11
milliards d’euros. Par convention, le protocole informatique limite la masse
monétaire du système à 21 millions de bitcoins. Chaque bitcoin est divisible en
sous-unités : le satoshi est l’unité de base (10^-8 bitcoins).

Comment fonctionne concrètement Bitcoin ?

1. A et B se mettent d’accord sur une transaction.

2. Cette transaction est encryptée et intégrée à un bloc dans le réseau. Ce bloc est
transmis à chaque membre du réseau, qui vont valider la transaction par consensus.

3. Le bloc est alors ajouté au dernier bloc de la blockchain : la transaction est


désormais visible par tous. Cet enregistrement est irrémédiable et irréfutable.

4. La base de données est mise à jour chez chaque participant (nœud) du


réseau. La transaction est effectuée.

Comment se lancer et acquérir ses premiers bitcoins ?


La première étape consiste à vous connecter au réseau, en trouvant d’autres
ordinateurs qui en font partie, puis à télécharger la base de données commune
à tous les participants du réseau. Cette base de données contient un
enregistrement de chaque transaction effectuée depuis le début du projet.

Pour acquérir des bitcoins, deux possibilités existent :

- la solution la plus simple est de vendre un bien, des euros par exemple, ou un
service contre des bitcoins. Ouvrez un compte sur une plateforme, versez-y un
montant en euros et passez un ordre d’achat de bitcoins ;

- l’autre possibilité est de participer au processus de “minage”. Le minage


correspond à un décryptage de données qui permet la vérification des transactions
et garantit la sécurité du réseau. Chacun peut y participer en utilisant du matériel
spécialisé, et est récompensé par des bitcoins. Le logiciel auquel vous devrez faire
appel est toutefois difficile d’accès pour les néophytes, et le processus nécessite une
certaine puissance de calcul.

Étendre les usages de la blockchain grâce à


Ethereum
Ethereum est souvent appelé Bitcoin 2.0. L’ambition de son fondateur, qui a
publié Ethereum et a créé le bloc dit “genesis” en 2015, est d’aller plus loin avec la
blockchain et de dépasser la seule application des transferts financiers, pour
lesquels Bitcoin a été conçu.

Ethereum peut être assimilé à un ordinateur mondial, composé de milliers


d’ordinateurs en réseau, auquel particuliers et professionnels peuvent accéder
pour y stocker ce qu’ils souhaitent.

Ethereum est une blockchain publique dont la spécificité est de permettre aux
utilisateurs de créer des contrats intelligents ou “smart contracts”. Ces contrats
sont des programmes informatiques qui permettent d’enregistrer, de vérifier
et de mettre en application automatiquement les termes d’un contrat lorsque
les critères définis au préalable sont réunis.

Par exemple, un agriculteur pourrait recevoir automatiquement un


dédommagement de la part de son assurance lorsque certains paramètres
météorologiques, une sécheresse par exemple, sont constatés. Ces contrats sont
déployés et consultables publiquement dans la blockchain.

Les smart contracts servent par ailleurs de base aux DAO (“decentralized
autonomous organizations”), des organisations autonomes et décentralisées au
sein d’Ethereum qui garantissent à la communauté des règles transparentes et
immuables. Ces organisations sont l’un des piliers de la sécurité du système.

Ethereum recourt à l’“ether”, l’unité de compte qui sert de moyen de


paiement pour les contrats. Vous pouvez acheter des ethers par carte bancaire sur
une plateforme, ou les échanger contre d’autres crypto-monnaies. Comme pour
Bitcoin, des mineurs contribuent au fonctionnement du système en vérifiant, en
ajoutant des données, en exécutant les contrats, en échange de “gaz”, convertible en
ethers. La capitalisation d’Ethereum était estimée à 680 millions d’euros fin
2016.

La blockchain trouve des applications dans tous


les secteurs
Avec l’émergence des technologies blockchain, nous sommes à l’aube d’une
révolution que d’aucuns assimilent à la période qui a suivi la naissance
d’Internet. Le secteur bancaire, qui a pressenti tout à la fois les opportunités
(réduction des coûts, notamment) et le risque de disruption, est le premier à
s’emparer du sujet. Ainsi, chez Goldman Sachs, un tiers des profils sont
aujourd’hui des ingénieurs et des data scientists, prouvant l’ampleur des
transformations en cours.

La promesse de la blockchain, c’est l’émergence de réseaux horizontaux,


décentralisés et ouverts reposant sur un système de confiance répartie. Cette
infrastructure pourrait permettre à chacun, particulier ou professionnel, de
créer et de déployer ses propres applications de manière sécurisée, intangible
et infalsifiable.

De la traçabilité alimentaire à celle des œuvres d’art, de la gestion des données de


santé à celle du cadastre dans les pays qui en sont dépourvus, de la fiabilisation des
protocoles dans les essais cliniques à la lutte contre la fraude électorale grâce au
vote électronique, les possibilités d’application sont infinies.
Des initiatives déjà avancées permettent de percevoir le potentiel d’innovation
qu’offre la blockchain.

Dans le domaine de l’énergie

Une initiative a été lancée à Brooklyn en 2016. Au sein d’une communauté de


citoyens micro-producteurs d’énergie, la blockchain permet d’enregistrer la
production d’électricité de chacun et de régir les règles de son utilisation sur un
marché organisé par des smart contracts.

Développement d’applications

Lisk est une plateforme qui permet le développement et la distribution


d’applications de manière décentralisée. Elle donne à chacun la possibilité de
déployer une application à moindre coût sur une blockchain et offre une flexibilité
nouvelle, puisque l’utilisation de CPU et la capacité de stockage s’adapte en
fonction du besoin ;

Transactions

Ripple est un réseau qui permet des transactions sécurisées et instantanées


partout dans le monde via la blockchain, pour un coût presque nul. Ripple
prend en charge à la fois les monnaies fiduciaires, les cryptomonnaies, mais aussi
des commodités ou d’autres unités de valeur, comme les miles aériens. Le système
est déjà utilisé par plusieurs grandes banques dans le monde.

Adaptation de la blockchain dans l’entreprise

Hyperledger est un projet open source né en 2015 sous l’impulsion d’industriels


(Airbus, IBM, JPMorgan, etc.), et géré par la Linux Foundation. L’objectif est de
fédérer les initiatives qui visent à créer une technologie de registres distribués
adaptée aux besoins des entreprises.
Avec Hyperledger, le but n’est pas de mettre à disposition un registre partagé
directement utilisable, mais plutôt de fournir les piliers fondateurs qui permettront à
chaque entreprise de construire des blockchains qui correspondent à ses cas
d’usage. Certaines fonctionnalités, comme la confidentialité, la
personnalisation de l’algorithme de consensus ou la scalabilité, sont en effet
des exigences partagées par tous les industriels.

La blockchain des données permet de donner à tout document numérique la même


valeur que celle accordée à un document papier, en y intégrant des preuves
d’intégrité grâce à des modèles cryptographiques.

La Blockchain, une technologie qui a des limites


La technologie blockchain, encore récente, doit relever plusieurs défis, pour
lesquels certaines réponses émergent déjà.

La blockchain et ses processus de consensus sont gourmands en


énergie. Bitcoin, par exemple, consomme autant d’électricité que l’Irlande ! Pour
certains, la blockchain n’est toutefois pas plus énergivore que la monnaie papier sur
l’ensemble de son cycle de vie (impression, transport en camion, fonctionnement
des distributeurs, etc.).

La blockchain fait face à des enjeux de fiabilité de plusieurs ordres. Il s’agit


d’abord de créer de la confiance entre des individus qui ne se connaissent pas. Il
faut ensuite que le système tolère des pannes éventuelles. Des résolutions
mathématiques sont proposées à ces problèmes avec les algorithmes dits “des
généraux byzantins”.

Par ailleurs, l’anonymat en principe garanti par la blockchain pourrait être la


porte ouverte à des activités illicites — qui existent déjà aujourd’hui et sont
réalisées grâce à l’argent papier, un système totalement opaque. Pour autant, la
transparence et la traçabilité du système permet dans une certaine mesure de lier un
pseudonyme à une adresse bitcoin et à un historique d’actions.

La blockchain doit également encore faire les preuves de sa scalabilité, c’est-à-


dire de sa capacité à maintenir ses fonctionnalités et son niveau de performance
même sous une forte demande.
Aujourd’hui, Bitcoin traite au maximum 7 transactions par seconde, contre 56 000
pour le réseau de paiement Visa. Améliorer le délai de réponse et accepter une
multitude de micro-paiements permettrait d’imaginer de nouveaux cas d’usages.

Plusieurs pistes de solution sont explorées, soit en modifiant certaines


caractéristiques (la taille des blocs), soit en ayant recours à des alternatives
aux grandes blockchains.

Par exemple, l’une des 700 crypto-monnaies disponibles sur le marché ou les
“sidechains”, qui répondent à l’enjeu de l’interopérabilité des différents réseaux et
permettent de lier plusieurs blockchains, pourraient apporter des solutions.

Par ailleurs, le cadre juridique qui entoure les technologies encore récentes de
blockchain est encore flou.

Le premier enjeu est celui de la gouvernance : dans une blockchain privée,


l’organisme qui gère le système en est propriétaire. En revanche, qui est ce
propriétaire dans le cas d’une blockchain publique ?

Le second enjeu est celui de la valeur juridique des opérations effectuées grâce
à une blockchain. Deux situations se présentent :

- Les opérations réalisées dans la blockchain reflètent des transactions hors


blockchain (la vente d’un terrain, par exemple). Comment relier alors les “contrats
crypto” et les “contrats fiat” traditionnels ?

- Ces opérations sont elles-mêmes des transactions (bitcoin, par exemple). Dès lors,
quelle est leur force juridique ? En l’état, d’après le droit français, un smart contract
n’est pas un contrat. Il n’a d’autre valeur que la confiance que chaque partie veut
bien lui accorder : il faut alors faire rédiger un contrat traditionnel pour lui donner
une force juridique.

Ne manquez pas la vague blockchain : lancez vos


premiers projets blockchain dans votre entreprise
Avec le numérique, l’environnement dans lequel les entreprises évoluent
change à un rythme toujours plus soutenu. La révolution d’Internet, l’émergence
du e-commerce, l’arrivée des smartphones ou le développement des réseaux
sociaux ont été autant de défis à relever. Microsoft n’a pas su prendre le virage du
mobile, Kodak n’a pas survécu au tournant du numérique : ces exemples prouvent
combien il est critique de bien appréhender les transformations en cours.

Dès lors, les entreprises se doivent d’anticiper les nouveaux usages liés à
l’émergence de la blockchain. Pour elles, l’adoption de ces technologies pourrait
être synonyme de réduction des coûts, d’amélioration du niveau de sécurité des
bases de données, d’optimisation des flux, d’amélioration globale des processus
internes et externes, et devrait permettre d’imaginer de nouvelles offres.

Comment mener cette analyse prospective ?

Plusieurs questions permettront de préparer le lancement d’expérimentations


blockchain dans votre organisation :

- Quels seront les impacts de l’émergence de la blockchain sur votre métier ?

- Quels risques et quelles opportunités la blockchain représente-t-elle pour votre


business model ?

- Si vous lanciez un projet blockchain, quels en seraient les participants (les


nœuds), quel modèle de consensus et quels types d’autorisations seraient retenus ?

- Comment organiserez-vous le déploiement d’une première preuve de concept


(PoC) dans votre organisation ? Avec quels coûts, quelles contraintes, quels délais,
quelles ressources devrez-vous composer ?

- Des travaux sont-ils déjà en cours sur ce thème dans votre environnement ?

Une approche agile est la clé pour votre premier projet blockchain : pensez à
adopter la démarche Lean Startup pour déterminer les cas d’usages à
explorer. Ils doivent répondre à huit critères principaux, qui permettront de
déterminer si le recours à la blockchain s’impose, face à une base de données
partagée classique :

- besoin d’un stockage de données ;

- plusieurs participants doivent avoir un droit d’écriture ;

- ces participants n’ont pas les mêmes intérêts, ou aucun lien de confiance n’est
établi entre eux ;
- vous ne souhaitez pas ou ne pouvez pas faire appel à un tiers de confiance ;

- des règles doivent régir les transactions ;

- vous êtes en mesure de choisir qui aura le rôle de validation dans le réseau ;

- des transactions sont réalisées entre les participants ;

- vous disposez d’une garantie à apporter en contrepoint de l’actif modélisé dans


la blockchain.

La blockchain, une révolution sociétale majeure


La blockchain pourrait porter une révolution majeure. Dans les années 1970,
les supercalculateurs ont ouvert la voie au PC, qui se répand dans les années 1980.
Le Web, qui naît dans les années 1990, évolue et devient social dans les années
2000.

La blockchain, qui apparaît dans les années 2000, s’inscrit dans cet historique : elle
constitue une révolution de la manière de penser la transaction, de même
qu’Internet a été une révolution dans notre manière d’envisager l’information.

La révolution blockchain s’inscrit dans un mouvement plus large


d’horizontalisation de la société. Nous assistons à un changement de paradigme
et au fait que la monnaie papier, traditionnellement accordée aux institutions,
se tourne désormais vers des communautés d’utilisateurs.

C’est alors un nouveau modèle d’organisation qui apparaît. Trois étapes ont permis
ce changement :

- d’une organisation centralisée (une plateforme de e-commerce comme Amazon,


par exemple)…

- … à une organisation décentralisée (une plateforme d’échange comme eBay),


dans laquelle la plateforme joue le rôle de tiers de confiance…

- … à une organisation distribuée (une plateforme blockchain), dans laquelle


aucune autorité centrale n’est présente : ce principe de désintermédiation est au
cœur de la technologie blockchain.
Dans ce nouveau modèle, la sécurité du système vient de ce que les
informations ne sont pas stockées en un point unique, mais diffusées à
l’ensemble du réseau. Du fait des principes de transparence et d’immutabilité de la
blockchain, les écritures sont irrévocables et infalsifiables.

L’arrivée de la blockchain pourrait ouvrir la porte à d’autres révolutions qui


la dépassent :

- Aboutira-t-elle à la fin de l’utilisation de la monnaie physique, prônée par certains


?

- La révolution Internet n’a finalement abouti qu’à plus de concentration de la


valeur dans les mains de quelques-uns, les GAFA. La blockchain, une technologie
par essence démocratique, malgré ses risques de dérives, parviendra-t-elle à devenir
synonyme de plus de partage de la valeur et de libertés individuelles pour chacun ?

- Le sujet de la blockchain questionne des enjeux majeurs de notre société comme


la notion de valeur, la monnaie, le travail, l’être-individu et la démocratie. Quelles
réponses va-t-elle leur apporter ?

Conclusion
L’arrivée d’Internet a été une révolution majeure pour l’économie et la société.
Internet a échoué à remettre l’humain au cœur du système en lui offrant plus de
confort, de pouvoir et de liberté, mais a ouvert la voie à plus de partage et de
transparence. La crise de 2008 a aussi été une crise de la confiance dans les
institutions financières, puis envers la politique et l’État. La confiance est
désormais dans les mains de communautés. Dans cette recherche de nouvelles
formes de gouvernance, la blockchain propose un outil qui va amplifier ce que le
Web a initié, et que les entreprises et le grand public vont progressivement
s’approprier.

Ce qu’il faut retenir de ce koob :

- une blockchain est une base de données distribuée qui permet de stocker et de
transférer des données ;
- en se reposant sur un processus de consensus, la blockchain permet de s’affranchir
d’un tiers de confiance ;

- Bitcoin, lancé en 2008, permet des échanges financiers sécurisés via la blockchain
;

- la blockchain va se répandre dans tous les secteurs : nous ne percevons encore que
les premiers usages possibles ;

- une démarche agile et une réflexion structurée en amont vous permettra de lancer
de premiers projets blockchain avec succès dans votre entreprise.

Le monde change #AvecCeKoob


Le changement, c’est demain matin ! Koober vous donne la méthode pour
utiliser et mettre en action ce koob de manière concrète. Un kickoff immédiat
pour changer dès demain matin.

La technologie blockchain passionne autant qu’elle inspire la défiance. Où en


sommes-nous en 2018 ? Alors que le grand public commence à être informé, et
que les gouvernements essaient de légiférer, voici un état des lieux pour
appréhender cette innovation.

Un lieu pour démystifier les cryptomonnaies

Au cœur de Paris, la Maison du Bitcoin (désormais Coinhouse) est un lieu dédié


aux cryptomonnaies. Sur son site internet, vous pouvez vous informer sur les taux
de change des cryptoactifs. L’avantage : un accompagnement qui permet de
comprendre avant d’agir.

Avec la pop culture, appréhendez la blockchain en riant aux éclats

Aux États-Unis, John Oliver est une superstar des talk-shows. L’animateur a une
manière unique de commenter avec malice l’évolution de la société (il a interviewé
Edward Snowden, par exemple). Lors de l’émission consacrée aux cryptomonnaies,
il analyse la manière dont certaines entreprises peu scrupuleuses attirent les
spéculateurs — souvent sur des messages promotionnels bien sentis.

Si vous cherchez un dossier aussi didactique, mais sans les blagues, voici 5
articles de la série “Blockchain my heart” initiée par le site 20minutes.fr.

Mt. Gox : de héros à zéro

Mt. Gox était la plateforme d’échange de bitcoins la plus vaste au monde. Un


Français était alors à la tête de l’entreprise : Mark Karpelès. Or, en 2014, au moins
850 000 bitcoins ont disparu de la circulation. Motif invoqué : le piratage. La
thèse n’a pas convaincu les autorités et a mené le dirigeant en détention provisoire.
En décembre 2018, la justice japonaise réclamait dix ans de prison à l’encontre de
Mark Karpelès.

Sécurité informatique : l’humain, là où le bât blesse

Ce type d’affaires porte un discrédit sur la sécurité de ces nouvelles formes


d’échange qui sortent des modalités de contrôle habituelles (les fameux tiers de
confiance…). Paradoxalement, la blockchain est considérée comme une
avancée en matière de sécurité informatique.

Il faut en effet faire le parallèle avec les nombreuses fuites de données qui touchent
la plupart des sites web. En la matière, l’humain est encore et toujours la faille...

Quelques koobs pour comprendre les mutations technologiques

– “Bitcoin, la monnaie acéphale” de Jacques Favier ;

– “Blockchain Revolution” de Don Tapscott et Alex Tapscott ;

– “Sur la ligne de faille” de Geoffrey Moore ;


– “La transformation digitale des entreprises” de David Autissier et Emily Metais-
Wiersch ;

– “The Art of Invisibility” de Kevin Mitnick.

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