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PROJET POUR ADMISSION AU PROGRAMME DE THESE EN

GOUVERNANCE ET INTEGRATION REGIONALE A


L’UNIVERSITE PANAFRICAINE

Sujet Proposé

PROBLEMATIQUE SUR LA DIGITALISATION DES PRODUITS FINANCIERS :


BLOCKCHAIN ŒIL DES INSTITUTIONS DE REGULATION EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE

Option : Gouvernance et Intégration Régionale.

Rédigé Par :
KOMBO-KOMBO Tite Paterne

Sous la direction de :

Pr. NGUENA Lambert Christian


MAITRE DES CONFERENCES, UDS

Année académique
2023-2024
1. Proposition de sujet

La première étude sur les chaînes de blocs cryptographiquement sécurisées a été décrite
en 1991 par Stuart Haber et W. Scott Stornetta1. Ils voulaient mettre en application un
système où les documents horodatés ne pourraient pas être falsifiés ou antidatés. En 1992,
Bayer, Haber et Stornetta ont incorporé le concept d'arbre de Merkle au système, ce qui a
amélioré son efficacité en permettant à plusieurs documents d'être assemblés en un seul bloc 2.
Selon le chercheur Ittai Abraham, le premier système de certification décentralisé est celui
de la société Surety, qui publie chaque semaine depuis 1995 un certificat cryptographique de
sa base de données dans la rubrique « Annonces et objets trouvés » de The New York Times 3.
La première chaîne de blocs appliquée à une crypto-monnaie a été conceptualisée par une
personne (ou une équipe) connue sous le nom de Satoshi Nakamoto en 2008. Elle a été
implémentée l'année suivante par Nakamoto en tant que composant principal du bitcoin, où
elle sert de registre public à toutes les transactions sur le réseau 4. Depuis lors, beaucoup de
monnaies virtuelles et de cryptomonnaies utilisent les chaînes de blocs pour leur sécurité.

Après 2008, la blockchain et les cryptomonnaies qui en dépendent ont souvent été
présentées comme une solution-miracle, mathématique et informatique, qui est génératrice
de confiance5 et qui, mise au service de divers systèmes socio-techniques, a de fortes
potentialités de transformation socialement utiles, comme la traçabilité dans les chaînes
d'approvisionnement, le e-procurement et le commerce des arts ou la gestion des données de
santé6 ; « contrat intelligent » (dont les impacts sociaux sont encore discutés) ; outils de
soutenabilité (qui en 2019 n'avait pas encore pu faire ses preuves, faute de données fiables et
accessibles) 7. Toutefois, ses usages (pour les actifs financiers notamment) ne sont pas encore

1
Stuart Haber & W.Scott Stornetta, « How to time-stamp a digital document », Journal of
Cryptology, vol. 3, no 2, 1991.
2
Dave Bayer, Stuart Haber et W. Scott Stornetta, « Improving the Efficiency and Reliability of
Digital Time-Stamping », dans Sequences II, Springer New York, 1993.
3
« La première blockchain de l’histoire date de 1995, et elle est imprimée sur papier », Le Monde.fr,
1er septembre 2018.
4
« The great chain of being sure about things » [archive], sur The Economist.
5
Kevin Werbach, The Blockchain and the New Architecture of Trust, 2018.
6
Xue Zheng Lv & Pei Wang, « Heavy cycles in 2-connected triangle-free weighted graphs », Acta
Mathematica Sinica, English Series, vol. 31, no 10, septembre 2015.
7
Stacia L. Chamberlain, « Assessing the Merits of Blockchain Technology for Global Sustainable
Development Initiatives » (Doctoral dissertation, 2019)
régulés8, et sa consommation rapidement croissante d'énergie, ainsi que sa contribution aux
émissions mondiales de CO2, via plusieurs types d'usages interrogent quant à sa soutenabilité
socio environnementale.

En finance, la technologie peut être utilisée pour réaliser des échanges de


cybermonnaies de titres financiers, enregistrer des droits de vote associés à des actions, lever
des fonds par une ICO (initial coin offering) en créant des titres de participation associés à
des jetons (tokens) échangeables contre des cybermonnaies, programmer l’exécution de
contrats intelligents (smart contracts). Dans un système financier, les banques et les
institutions financières assument le rôle de tiers de confiance pour les transactions financières
(paiements, échanges de titres financiers, enregistrements de garanties). Elles créent de la
valeur sur les marchés en collectant de l’information de façon sécurisée, confidentielle et
organisée. En contrepartie, elles disposent d’un pouvoir de marché et d’un accès privilégié
aux données de leurs clients. Elles ont aussi la capacité de restreindre l’accès de certains
participants au système financier. Selon Harvey (2016), l’usage de la cryptographie pour
sécuriser les échanges financiers sans tiers de confiance va donner naissance à un nouveau
champ de recherche, la « cryptofinance»9 Cette discipline s’intéresse notamment aux
mécanismes permettant de conclure des contrats financiers sans tiers de confiance et à
l’impact de la technologie sur l’organisation des systèmes financiers. La digitalisation des
produits financiers notamment l’utilisation de la technologie blockchain, suscite des
questions et des préoccupations de la part des institutions de régulations financières en
Afrique Subsaharienne. En avril 2022, la Centrafrique a officiellement autorisé l’utilisation
du bitcoin, mais sans consulter les autres membres de la Communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale 10. Après la 15e session ordinaire de la Conférence des chefs
de l’État de la CEMAC, qui s’est tenue à Yaoundé le 17 mars 2023 après avoir suivi l’analyse
et la présentation des perspectives de la cryptomonnaie sur les économies de la sous-région,
faite par le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), Abbas Mahamat
Tolli, opposant assumé contre l’adoption du Bitcoin comme monnaie ayant cours légal en
Centrafrique et la création par le pays de sa propre cryptomonnaie (Sango Coin) . Du côté
des institutions internationales, le FMI appelle à ne pas voir le bitcoin comme « une panacée

8
Pierre Coudurier, « Cryptomonnaies : la ruée vers le bitcoin attire l'œil des régulateurs » Marianne,
février 2021
9
Babbitt et Dietz (2015) pour une définition de la cryptoéconomie.
10
https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/le-bitcoin-devient-une-monnaie
officielle-en-centrafrique-1403358
» et souligne l'importance de bien encadrer l'utilisation du bitcoin. La Banque mondiale, qui
assure ne pas avoir été consultée, reste également prudente. « Nous avons des inquiétudes
concernant la transparence et les implications au niveau de l'inclusion financière, le secteur
financier et la finance publique en général », poursuit Han Fraeters, qui s'inquiète par ailleurs
de l'impact environnemental des cryptomonnaies 11.

Les services financiers digitaux offrent des avantages en termes d'accessibilité, de coût, de
commodité et de flexibilité, ce qui peut permettre à des populations qui n'ont pas accès aux
services financiers traditionnels de participer à l'économie formelle. Toutefois, il existe des
défis à relever notamment, les problèmes de réglementation, les questions de sécurité et de
protection des données personnelles, (Terfas Djamel E. et al.., 2023)12. La blockchain offre
des avantages potentiels tels que la transparence, la sécurité et l'efficacité des transactions
financières. Cependant, son adoption soulève des problématiques liées à la réglementation.
C’est donc dans ce contexte de nécessité réguler les blockchaine facteur de développement
en Afrique Subsaharienne, que la réflexion de ce travail va porter sur : Problématique sur la
digitalisation des produits financiers : blockchain œil des institutions de régulation des pays
de l’Afrique Subsaharienne.

2. Questions de recherche

A la lumière de ce qui précède, une question se pose : Quel est l'impact de la


technologie de la blockchain sur la régulation des produits financiers et comment les
institutions de régulation peuvent-elles s'adapter à cette nouvelle ère numérique ?

Cela nous amène trois questions spécifiques :

 Quels sont les risques associés à la blockchain ?


 Quel est l'impact potentiel de l'utilisation généralisée de la blockchain sur la stabilité
du système financier africain ?
 Quels défis les régulateurs financiers doivent-ils relever pour superviser efficacement
les transactions effectuées via la technologie de la blockchain ?

11
https://www.investiraucameroun.com/finance/2003-19148-cryptomonnaie-touadera-contraint-
par-ses-pairs-de-la-cemac-a-reviser-son-projet-sur-le-bitcoin
12
Les Services Financiers Digitaux et les enjeux de l’inclusion financière.
3. Les objectifs de l’étude

Pour mener à bien cette étude, nous fixerons un certain nombre d’objectifs afin de ne
pas perdre de vue sur le but visé de ladite recherche. En effet, l’objectif principal de l’étude
est de proposer un cadre règlementaire légal de la blockchain dans le secteur financier
en Afrique Subsaharienne

Plus spécifiquement, il s’agira :

 D’analyser les risques associés à la blockchain


 D’examiner l'impact potentiel de l'utilisation généralisée de la blockchain sur la
stabilité du système financier sous régional
 De comprendre comment les régulateurs financiers peuvent adapter leur cadre
réglementaire pour garantir la protection des investisseurs tout en favorisant
l’innovation dans l’utilisation de la technologie de la blockchain.

4. Les hypothèses de la recherche


Il est question ici, d’émettre des hypothèses sur notre sujet de réflexion. Ces dernières
seront vérifiées à travers une analyse empirique. Il s’agit :

Hypothèse1 : Les services financiers digitaux sont une condition préalable pour le
développement financier et économique des pays de l’Afrique Subsaharienne.

Hypothèse2 : Institutions de régulation décidée de tester la blockchain afin d’être en


mesure de juger par elle-même des potentialités de cette technologie sur le système financier
traditionnel.

5. Enjeu de l’étude

La recherche sur ce sujet à double implication : elle entend d’une part, à contribuer à
la littérature existante sur la problématique d’encadrement des produits financiers :
blockchain par l’autorité de régulation dans le secteur financier. D’autre part, nous permettre
de mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les individus lorsqu'ils cherchent à
accéder aux services financiers digitaux, notamment en termes de coûts, de sécurité,
d'accessibilité et de compréhension. Mais également dans sa capacité à aider les institutions
africaines à élaborer des politiques, des programmes efficaces pour réguler et favoriser le
développent financière grâce aux services financiers digitaux.

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