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économique et financière
Un contexte propice
La fin du système de Bretton Woods et le choix du
flottement
Fin du contrôle et du pilotage des changes
Le rejet d’ensemble de l’Etat interventionniste
En matière de financement, le système est accusé d’avoir
dissuadé l’investissement
Les facteurs de la croissance des années 50-60-70 semblent
être arrivés à épuisement
Des choix politiques d’importance
Quelques dates remarquables pour la France
1984 : loi bancaire sur l’activité et le contrôle des
établissements de crédit
C’est la fin de la spécialisation bancaire en France
Plus d’établissements ont alors accès à plus de formes de
financement
3.Une politique déterminante à partir des
années 1980, accentuée par le progrès
technologique
1985: Loi de modernisation de la place financière
de Paris
1987 : Suppression de l’encadrement du crédit
1988 : Plusieurs décisions
fin du contrôle des changes
fin du monopole des agents de change
création de la société des bourses françaises
1996: loi de modernisation des activités
financières (d’après une directive européenne)
2003 : Création de l’AMF, autorité des marchés
financiers à la place de la COB, commission des
opérations de bourse
2007 : Directive européenne sur les marchés
d’instruments financiers
3.Une politique déterminante à partir des
années 1980, accentuée par le progrès
technologique
Cette évolution a été impulsée par les pays anglo-saxons
Déréglementation de la bourse de New York en 1975
Fin du contrôle des changes au Royaume-Uni en 1979
« Big bang » britannique de 1986
Il fait partie des mesures emblématiques prises par le
gouvernement Thatcher
En particulier, il introduit la possibilité pour des étrangers
d’acquérir en totalité une entreprise britannique (fin du
contrôle international des capitaux)
Suppression des commissions fixes qui limitaient certains
échanges de titres
Suppression de certains cloisonnements des marchés
financiers
Cotation électronique
Du côté des Etats-Unis
Fin de la réglementation « Q » en 1980
…Puis en 1981 lors de l’arrivée de Reagan au pouvoir,
d’autres mesures similaires
3.Une politique déterminante à partir des
années 1980, accentuée par le progrès
technologique
Les autres pays développés suivent le
mouvement également
« Big Bang » japonais en 2001
Cette évolution est poursuivie également à
l’instigation des institutions internationales
Le « consensus de Washington » le prévoit
Référence pour cette expression critique : John
Williamson (1937-2021) (chapitre d’un ouvrage de
1990 ou article de 1989)
Mesures prévues
Suppression des barrières aux IDE
Déréglementation des marchés
Les mesures d’accompagnement du marché
unique pour les institutions européennes
également
Acte unique de 1986, accompagnement de la
monnaie unique en 1992
3.Une politique déterminante à partir des
années 1980, accentuée par le progrès
technologique
Ces mesures vont dans le sens…
D’un décloisonnement (unification) des marchés
À la fois « thématique »
Sur les produits (monnaie/titres)
Les échéances (court, moyen, long terme)
…et les acteurs (banques et autres investisseurs)
Et « géographique »
Accentué par l’effondrement du bloc de l’est
…Et l’émergence de certains pays du sud
…Jusqu’à la continuité des marchés financiers : en 24
heures, les marchés s’ouvrent en Extrême Orient puis en
Europe enfin en Amérique du nord
D’une déréglementation
Et donc de l’instauration d’une concurrence la plus
parfaite possible sur les marchés financiers
« les 3D » Henri Bourguinat, Finance internationale
(1992)
Une « dérégulation compétitive »? Eric Helleiner States
and the reemergence of the global finance (1994)
3.Une politique déterminante à partir des
années 1980, accentuée par le progrès
technologique
La révolution numérique accentue ce
phénomène à partir des années 1990 et en
particulier depuis le début des années 2000
1984: dématérialisation des titres en France
1986: mise en place de la cotation en continu en
France
Les transmissions d’information et donc les
transactions sont à la fois plus rapides et moins
coûteuses
Certaines opérations peuvent être aussi automatisées
Le trading « haute fréquence » (THF) en est l’exemple
30% des transactions boursières en Europe aujourd’hui
50% aux Etats-Unis
3.Une politique déterminante à partir
des années 1980, accentuée par le
progrès technologique
Dans les années 1990, l’échelle de temps pertinente
pour ces transactions est l’heure, aujourd’hui la
milliseconde
Depuis la crise des subprime, en moyenne de 1 à
3 millions d’ordres sont passés chaque minute sur
les marchés boursiers dans le monde
C’est depuis les années 2000 que cette
accroissement de la vitesse est particulièrement
remarquable
3.Une politique déterminante à partir des
années 1980, accentuée par le progrès
technologique
Certains changements structurels accentuent cette
internationalisation
De nouveaux pays sont intégrés aux échanges
Fin de la séparation du monde en deux blocs
Emergence de certains pays en même temps que
l’ouverture de leur marché des capitaux
Couverture de tous les fuseaux horaires
Il y a des changements dans la nature des échanges au
niveau international qui impliquent des capitaux
L’importance prise par la multinationalisation des firmes
La décomposition des processus productifs
Il y a une montée des déséquilibres courants qui
augmente le volume des transactions effectuées à
l’international
Déficits jumeaux
Il y a une modification de la pyramide des âges suivant
les pays, dans le monde
…Qui influe sur les comportements d’épargne
Le sud finance le nord, c’est le « paradoxe de Lucas »
Le paradoxe de Lucas
Why doesn't Capital Flow from Rich to Poor Countries?
(1990)
Lucas compare géographie des flux de capitaux dans
les faits et prévisions de la théorie orthodoxe
Les flux de capitaux devraient se diriger vers les pays dans
lesquels le rendement du capital est le plus élevé
Associé à une rareté relative du capital
Ce qui est le cas dans les pays pauvres
Pourtant ils se dirigent massivement vers ceux caractérisés
Par des ressources naturelles et humaines élevées
Par des institutions stables
Encore en 2019, les 47 PMA ont reçu seulement 1,4%
des IDE mondiaux (1 milliard d’habitants)
3.Une politique déterminante à partir des
années 1980, accentuée par le progrès
technologique
3.Une politique déterminante à partir des
années 1980, accentuée par le progrès
technologique
Un petit symptôme de cette globalisation :la fusion
progressive des entreprises organisatrices des marchés
financiers
La société des bourses françaises fondée en 1988, fusionne
avec MONEP et MATIF (1999)
…intègre ensuite les bourses d’Amsterdam, Bruxelles
(2000) Elle devient Euronext-Paris SA
…puis Lisbonne (2002)
En 2007, elle devient NYSE-Euronext suite au
regroupement avec la bourse de New York (autonomisation
d’Euronext en 2014)
Depuis 2013, un rapprochement de l’ensemble a été réalisé
avec l’américain ICE, Intercontinental Exchange
2017: acquisition de la bourse de Dublin par Euronext
2019: acquisition de la bourse d’Oslo
2021: acquisition de la bourse de Milan en avril
Euronext devient la première bourse européenne avec
1900 sociétés cotées et 12 milliards d’euros d’échanges
quotidiens cash sur les actions
4.Les indicateurs d’un approfondissement
de la mondialisation depuis les années
récentes
Des indicateurs : la croissance des
mouvements de capitaux plus forte que
celle des marchandises
Données du premier graphe: commerce
mondial/PIB comparé à entrées de capitaux/PIB
Au delà de 2000, voir la croissance plus forte
Voir également la rupture constituée par la crise
récente (subprime)
Données du second graphe: positions
extérieures nettes(avoirs ou actifs et
engagements)/PIB
Voir l’inflexion après 1995
Et aussi la rupture de 2008
2007: 20%:
un pic
1994:
environ 5%
Flux d’IDE mondiaux 2004-2012, projections 2013-2015,
puis 2015-2020, et projections 2020-2022
(en milliards de dollars)
Titres
de
créance
(risque
Société, véhicule +)
d’investissement B
5.L’émergence de nouveaux produits et de
nouveaux acteurs avec l’ouverture des
marchés de capitaux
De nouveaux acteurs du financement ou des acteurs
anciens dont le rôle se modifie
Les métiers de l’ingénierie financière
…Qui ont pour rôle de créer de nouveaux produits
financiers
… produisent de nouveaux profils rendements-
risques
Ils ont aussi un rôle d’évaluation et de prévision
Les rôles des banques se modifient
La place des fonds d’investissement
Un nouveau rôle d’intermédiation de marché pour
les investisseurs institutionnels
Banques, sociétés d’assurance
À côté de la montée de fonds de « private
equity »
5.L’émergence de nouveaux produits et de
nouveaux acteurs avec l’ouverture des
marchés de capitaux
Ils ont en commun la gestion collective de
l’épargne
Destinée au départ à se prémunir contre le
risque (diversification)
… mais propre à développer des
comportements moutonniers déstabilisateurs, à
l’origine de bulles spéculatives
La « gestion alternative » est souvent accusée
de « court termisme », à la recherche d’
« hyper rendements »
Son exploitation des failles réglementaires,
fiscales est aussi montrée du doigt
5.L’émergence de nouveaux produits et de
nouveaux acteurs avec l’ouverture des
marchés de capitaux
Un contexte géopolitique et institutionnel très différent de
celui de la « petite globalisation »
Une régulation financière existe
Protection des dépôts
Encadrement de l’activité des banques
En particulier au niveau international
Le pouvoir des banques centrales s’est modifié
Les puissances financières ne sont plus les mêmes
Les déséquilibres ont « changé de camp »
…leur origine s’est modifiée (place et cause de la dette publique)
Le rôle des institutions financières et monétaires internationales
s’est transformé
Modification également du poids du secteur financier dans
l’économie
Décloisonnement
Plan
3.2.3.Constitution et fonctionnement du marché mondial
des capitaux
Introduction: définitions et indicateurs
3.2.3.1.Un processus aux racines anciennes, mais qui
connaît une accélération à partir des années 1980
3.2.3.2.Des bénéfices attendus à cette ouverture
1.Les apports de la théorie orthodoxe
2.L’apport de la théorie des choix de portefeuille
3.Des marchés financiers « parfaits » ou presque
3.2.3.3.Des risques accrus à prévoir
3.2.3.4.Des crises qui se multiplient
3.2.3.5.Les difficultés de la régulation
hier/aujourd’hui
3.2.3.2.Des bénéfices attendus à de cette
ouverture
1.Les apports de la « théorie orthodoxe »
une équivalence entre concurrence pure et parfaite et
optimum au sens de Pareto
quel que soit le marché considéré
Cela signifie que les conditions de CPP seraient donc
les meilleures au plan collectif
une dérogation pourrait améliorer le sort d’un, mais en
dégradant celui d’un autre davantage
La concurrence permettrait l’échange des meilleurs
produits (innovation incluse) aux meilleurs prix
sur les marchés de financement comme de placement
Allocation optimale des ressources
En particulier, les fonds s’orienteraient
…vers les formes d’investissement les plus sures et les
plus rentables
…vers les destinations (géographiques), elles-aussi les
meilleures
3.2.3.2.Des bénéfices attendus à de cette
ouverture
2.L’apport de la théorie des choix de portefeuille
Référence
Harry Markowitz (1927-) (Nobel 1990)
Portfolio Selection (1952)
les choix des agents économiques rationnels et
adverses au risque s’orientent nécessairement vers
une optimisation du rapport rendement/risque de
leur portefeuille
Cela les conduit à des choix d’actifs diversifiés et
cohérents, à l’image de ceux disponibles sur les
marchés
Il parle de diversification efficiente des portefeuilles
d’actifs financiers
conséquences
pas d’effet de bulle
un rendement anticipé des actifs conforme à celui
moyen des marchés
3.2.3.2.Des bénéfices attendus à de cette
ouverture
3.Des marchés financiers parfaits…ou presque
Référence
Eugène Fama (1939-) (Nobel 2013)
The theory of finance (1972)
les marchés financiers parfaits sont efficients
Aux conditions de concurrence pure et parfaite…
Marchés atomistiques, information disponible et gratuite…
…les prix des produits financiers sont, à tout instant
le reflet des informations disponibles
…respectant ses fondamentaux
Autrement dit :les arbitrages des agents
économiques entre les différents produits…
…assurent la stabilisation du cours des titres à un niveau
correspondant à celui de leurs fondamentaux
3.2.3.2.Des bénéfices attendus à de cette
ouverture
3 types
d’efficienc
e
Efficience informationnelle:
Efficience opérationnelle: toute l’information disponible
les transactions est bien exploitée par les
s’effectuent à moindre coût opérateurs pour effectuer leurs
choix
3.2.3.2.Des bénéfices attendus à de cette
ouverture
En 1998, cet auteur nuance ces premiers
propos en établissant une distinction entre
efficience faible
semi-forte
Forte
…montrant ainsi que les marchés ne
correspondent pas tous à son cas d’école
3.2.3.2.Des bénéfices
attendus à de cette ouverture
Ces bénéfices attendus ont-ils été réalisés?
Anton Brender et François Pisani parlent « d’économie
mondiale sans système financier international » jusqu’aux
années 1990
Les déséquilibres financiers internationaux (2007)
La finance internationale est très encadrée (secteurs fermées,
autorisations multiples à demander…)
Les flux financiers à l’international sont essentiellement publics
La déréglementation et le décloisonnement ont bien
permis l’ouverture des opportunités
Ce système financier constitué multiplie les relations possibles
Les institutions financières mises en concurrence fournissent
des produits moins coûteux et plus innovants
baisse des taux d’intérêt en particulier, c’est le cas dans les années
2000
Les marchés plus larges et plus profonds améliorent la gestion
des risques
3.2.3.2.Des bénéfices attendus à
de cette ouverture
Les déséquilibres à l’international sont plus
facilement/mieux résorbés, à moindre coût
Financement des déficits courants à moindre coût
Déficit pétrolier
Déficit associé au vieillissement…
Opportunités de placement plus larges des excès
d’épargne
Certains chocs sont ainsi évités
Par exemple une partie des répercussions des chocs pétroliers
(1970s)
…ou encore une partie des conséquences de l’excès de
l’épargne chinoise, déflationiste (2000s)
Il y a aussi un gain institutionnel associé à la
concurrence entre pays pour l’attraction des capitaux
La meilleure régulation doit se propager
3.2.3.3.Des risques accrus
1.A minima des doutes émis sur son caractère
nécessairement avantageux
Kenneth Rogoff (1953-)(rapport FMI de 2003)
Il y a des difficultés à soutenir que la
mondialisation financière permet des taux de
croissance plus élevés
En 2009, il souligne également que les périodes de
libéralisation financière
…correspondent aux périodes de plus haute
fréquence des crises
Selon un autre rapport de la Banque Mondiale en
2005, les risques de la mondialisation financière
ont été sous-estimés et les gains surestimés
Maurice Obstfeld (1952-) également en 2008
Il y a des difficultés à faire la démonstration
concrète des gains de la mondialisation financière
3.2.3.3.Des risques accrus
Raghuram Rajan (1963-)(rapport du FMI de 2006)
Les pays en développement qui ont recours relativement
plus aux capitaux étrangers
….n’ont pas crû plus vite sur le long terme que les autres
…Ont sans doute crû moins vite
Les pays qui en ont le plus besoin pour leur
développement ne sont pas les 1ers destinataires des
fonds
La banque mondiale montre dans une étude de 2008
que les capitaux étrangers ne sont pas les plus
appropriés pour le financement du développement
Une étude réalisée sur 13 pays émergents au fort taux
de croissance durant les 25 années qui ont précédé
Il y a même une corrélation positive entre croissance
économique et excédent courant
3.2.3.3.Des risques accrus
2.Incertitude radicale et asymétries
d’information: leurs implications
John Maynard Keynes (1883-1946)
La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et
de la monnaie (1936)
La métaphore du concours de beauté et les
conventions entre les acteurs
L’avenir économique est imprévisible de façon
radicale, non probabilisable
Cette incertitude développe les comportements
mimétiques et instinctifs sur les marchés
financiers
3.2.3.3.Des risques accrus
Joseph Stiglitz (1943-) (Nobel 2001)
La grande désillusion (2002)
il revient sur la crise financière de ces dernières années
dans Le triomphe de la cupidité en 2010
Comme sur le marché du travail ou celui des assurances, il
montre que les opérateurs sur les marchés financiers
peinent à évaluer les prix des actifs financiers
Ainsi, l’allocation optimale des ressources est rendue
difficile
Car les fonds ne sont pas toujours orientés là où ils
devraient l’être, les signaux ne sont pas toujours
efficaces
Même lorsque l’information est disponible, elle est souvent
coûteuse et informations « vraies » et « fausses » se
mélangent
Il existe des asymétries d’information ex ante
qui provoquent des phénomènes de sélection adverse :
les « bons risques » sont chassés du marché
Il existe des asymétries ex post
Qui provoquent de l’aléa moral: les comportements à
risque sont encouragés
3.2.3.3.Des risques accrus
3.Il peut exister une « irrationalité substantive » ou une
quasi rationalité destabilisatrice
Michel Aglietta (1938-)
Macroéconomie financière (1995 1ère édition)
Le comportement des banques et des agents
financiers obéit à une forme d’irrationalité
Cela peut conduire à un aveuglement au désastre
Les nouveaux macro économistes classiques
évoquent la quasi rationalité des acteurs qui peut
conduire à ces crises
De petits chocs au départ peuvent conduire à une
grande variation de la production agrégée
Il s’agit des effets pervers des effets de surprise
3.2.3.3.Des risques accrus
3.Des changements structurels qui
aggravent ces risques
La montée des déséquilibres entraine des
transferts d’épargne importants
En particulier associés au vieillissement au nord
Les banques centrales des pays émergents
détiennent aujourd’hui environ 2/3 des réserves
de change mondiales
Une proportion inverse par rapport aux années 1990
Les pays émergents offrent à la fois
…des opportunités d’épargne nouvelles
…et une régulation souvent plus faible
3.2.3.3.Des risques accrus
4.Des risques qui deviennent
« systémiques »
Michel Aglietta (1938-)
Macroéconomie financière (1995, 1ère édition)
Il s’agit de la possibilité d’apparition d’états
économiques
….dans lesquels les réponses même rationnelles
des agents aux risques qu’ils perçoivent
…élèvent l’insécurité générale
Et ne la réduisent pas par diversification
3.2.3.3.Des risques accrus
5.Le cas des crypto actifs ou « cryptomonnaies »
Définition (AMF): actifs numériques virtuels qui reposent sur la
technologie de la blockchain (chaine de bloc)
Cette technologie permet de créer pour les utilisateurs un moyen
d’échange crypté et donc sécurisé, spécifique du réseau concerné
Un crypto-actif n’est pas une monnaie car elle n’en possède pas les
fonctions traditionnelles, même si il est un moyen d’échange et de
réserve de valeur
Sa valeur se détermine uniquement en fonction de l’offre et de la
demande
Il existe à ce jour plus de 1 300 crypto-actifs (bitcoin, ripple, ethereum,
litecoin, nem, dash…)
Pourquoi ces cryptoactifs sont-ils en particulier porteurs de risque
« systémique »?
Les crypto-actifs ne reposent pas sur un tiers de confiance, comme une
banque centrale pour une monnaie
Il ne sont pas le fait de crédits émis par des banques, contrôlées,
réglementées
Il sont donc endogène à la chaine d’échange et internes à cette chaîne
3.2.3.3.Des risques accrus
La montée de l’usage de ces crypto actifs
Quelques chiffres qui en montrent l’importance et
l’instabilité
En novembre 2020 le volume de crypto actifs en
circulation représentait 500 milliards de dollars
Janvier 2021: 1000 milliards/2000 milliards en avril/plus
de 3000 milliards en novembre 2021 (dont 1000 milliards
de dollars pour le bitcoin)
En juin 2022: 800 milliards de dollars
Les investisseurs institutionnels sont aujourd’hui
demandeurs de ces produits spéculatifs
Autre indicateur: Depuis septembre 2021 le bitcoin a
cours légal (aux côtés du dollar) au Salvador (loi de
juin 2021)
…qui a aussi décidé de faire un grand emprunt dans cet
étalon
3.2.3.3.Des risques accrus
6. Le risque porté par le shadow banking/market
définition banque de France: « banque de l’ombre »,
ou système bancaire «parallèle »
Entités ou activités qui participent au financement de
l’économie, mais agissent en dehors du système
bancaire traditionnel ou encore ensemble de
l’intermédiation non bancaire
Intérêt: développer des sources alternatives ou
complémentaires au financement bancaire
Peut donc être favorable à l’innovation et à la
croissance
=/= finance occulte ou illégale: Ses composantes
peuvent être régulées, mais quand elles le sont, la
réglementation appliquée diffère de celle des
banques alors que leurs activités sont proches
3.2.3.3.Des risques accrus
Ce secteur est donc difficile à cerner car il recouvre
des structures complexes et échappe parfois au
contrôle du superviseur
Ce qui pose question: rôle exact? Risques?
Notamment systémique?
…Alors que ces entités collectent des fonds non
« dépôts » et donc non garantis, non
refinançables par la banque centrale
…et qu’elles sont en étroite collaboration avec le
système bancaire « classique »
Rappel du plan
3.2.3.4.Une multiplication des crises financières
1.Crises et constitution du système financier
2.Des crises financières anciennes, précoces
3.Une diversité des crises financières; les crises
de la globalisation ont des spécificités
4.Des mécanismes clefs communs à ces crises
Financement Ponzi, bulles, jeu des esprits
animaux, surendettement et déflation
5.Des étapes communes
Déplacement, boom, euphorie, détresse
6.Déroulement de quelques crises importantes
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
1.Crises et constitution du système financier
Charles Kindleberger Histoire mondiale de la
spéculation financière de 1700 à nos jours (1994)
les crises financières vont de pair avec
l’organisation du système financier dans le monde
Puisque le système financier commence à s’instituer en
Hollande, Grande-Bretagne, Allemagne et France au
XVIIème et XVIIIème siècle
…les premières crises s’y déroulent, comme celle sur les
bulbes de tulipes à Amsterdam (1636-1637)
Paul Krugman (1953-) (Nobel 2008) Pourquoi les
crises reviennent toujours (2009)
Il y a une menace sans cesse renouvelée de ces
crises
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
2.Des crises financières anciennes, précoces
On considère en général que la première crise
spéculative est la tulipomania (1637)
Au départ, il y a un engouement pour l’horticulture
dans les provinces-Unies du nord de l’Europe
En particulier il existe un attrait pour les tulipes, alors
originaires de Turquie
Elles deviennent article de luxe, de consommation
ostentatoire, notamment des espèces rares atteintes
d’un virus
Du fait de la saisonnalité de la Tulipe, un marché à
terme des bulbes est créé
Prix d’un bulbe-2 maisons au plus fort de la bulle
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
Des crises récurrentes sont contemporaines de la
« petite globalisation »
1873: krach des bourses de Vienne et de Berlin
1884: 400 faillites de banques
1893: 500 faillites de banques
1907: crises bancaires aux Etats-Unis
Plusieurs pays sont alors touchés
En particulier les pays partenaires des Etats-Unis
…Royaume-Uni, Canada, Mexique
Crise de la « nouvelle économie » de l’époque
le chemin de fer en particulier
Ces crises de solvabilité à l’échelle microéconomique
se traduisent de plus en plus par de l’illiquidité à
l’échelle macroéconomique
Suspension du crédit par les banques, généralisation de
l’incapacité à se financer
Des conséquences réelles importantes, en particulier
en 1894
Illiquidité et insolvabilité
On parle d’illiquidité à l’échelle d’une entreprise
lorsque celle-ci n’est pas en mesure de faire face
à ses paiements nécessaires à court terme
À coût abordable
Dans un délai acceptable
A l’échelle macroéconomique, cette difficulté peut se
poser lorsqu’il n’y a pas assez de crédits pour faire
fonctionner une économie, par exemple en cas de crise
bancaire
On parle d’insolvabilité d’une entreprise lorsque
celle-ci ne peut faire face, même à moyen ou long
terme à ses créances
L’exemple de la crise de 1907
aux Etats-Unis: les causes
Un besoin ponctuel et
à plus long terme de
L’augmentation du
financement à
coût du financement
l’automne 1907 Une récession
avec la hausse du
(tremblement de économique
taux d’escompte de la
terre de San
banque d’Angleterre
Francisco de
1906+cycle agricole)
L’exemple de la crise de 1907 aux
Etats-Unis: déclenchement et
enchainement
Crises bancaires en
particulier: Paniques
Krach boursier Crises de change
bancaires, ruées aux
guichets
Multiplication des
innovations Déréglementation
financières: nouveaux croissante, perte de
marchés, produits, contrôle des Etats
acteurs
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
Exemples de crises financières
Crises bancaires
Crises au Royaume-Uni dans les années 1970
Crise des caisses d’épargne aux Etats-Unis dans les
années 1980
Crise des banques au Japon dans les années 1990
Crise asiatique de 1997
Crise russe de 1998
Crise de la banque Herstatt en Allemagne en 1974
ou du crédit lyonnais en 1993 pour citer deux
exemples de crise bancaire plus ponctuelle
Crises de marché
Krach boursier de 1987
Crise du SME en 1992-1993
Crise mexicaine en 1994
Crise asiatique en 1997 puis crise russe
e-krach en 2000 qui touche les pays industrialisés
Crise des subprime en (2007-)2008
Crise de la dette souveraine en Europe en 2010
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
4.Quelques mécanismes clefs communs à ces crises
Le financement Ponzi se multiplie
Référence: Hyman Minsky (1919-1996)
John Maynard Keynes (1975)
Il existe trois types de financement
Prudent
Les emprunts sont couverts à chaque période par les
recettes
Spéculatif
Lorsque les emprunts ne sont couverts qu’à long terme
Dès que ce financement se développe, il y a un pari sur
l’avenir
Ponzi
Lorsque seule la dette assure la capacité à rembourser
Ce dernier type se développe en particulier lors des crises
financières
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
L’existence de bulles spéculatives
On parle de bulle lorsque le prix d’un actif s’écarte
du prix d’équilibre déterminé par ses
fondamentaux
Il existe différents types de bulles
Des bulles rationnelles
Lorsque les gains espérés en capital excèdent
les pertes potentielles à l’éclatement
Des bulles mimétiques
Celles associées à John Maynard Keynes
Imitation des autres ou suivi de la convention
Autoréférence: indépendance du prix par
rapport aux conditions réelles
Des bulles irrationnelles lorsqu’il y a aveuglement
des acteurs
Anticipations ou prophéties
autoréalisatrices
Baisse du cours de
Anticipation d’une ce titre ou de cette
baisse du cours d’un L’anticipation monnaie, son geste
titre ou d’une s’est bien est ainsi justifié et
monnaie par un « auto- encouragé
agent qui en réalisée »
possède
Ce propriétaire vend
Cet agent risque de son titre ou sa
perdre de l’argent monnaie, le plus vite
sur ce titre ou cette possible, avant les
monnaie autres
Plus le prix baisse, du
Plus le prix fait des ventes, plus
Bulles spéculatives
augmente, du fait l’incitation à vendre est
des achats, plus importante
l’incitation à
acheter est
Prix grande
de
l’actif Tendance
Bulle d’évolution du
prix d’un actif
(prix
Comment une d’équilibre)
bulle se forme
puis éclate…
La bulle éclate: Un agent, suivi d’autres,
réalise que la valeur atteinte est excessive
par rapport aux fondamentaux
temps
La bulle se forme: Achats
nombreux de l’actif du fait de
l’anticipation de la hausse de son
prix (rumeur, résultats plus
importants que prévus)
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
Le jeu des esprits animaux et le paradoxe de la
liquidité
Référence: John Maynard Keynes (1883-1946)
Théorie générale de l’emploi,de l’intérêt et de la
monnaie (1936)
Pendant le temps de l’illusion ou phase
d’euphorie, formation de la bulle, les esprits
animaux sont à l’oeuvre
qui se traduit par une surestimation de
l’efficacité marginale du capital
l’investissement s’accroît très vite
Pendant le temps de la déception, éclatement de
la bulle, les comportements moutonniers se
développent
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
La liquidité est à la fois indispensable
individuellement et problématique collectivement
Nécessité de pouvoir disposer de ses fonds
individuellement
Mais l’investissement réclame la stabilité du
financement
La polarisation de l’opinion sur les motifs de
détention de la monnaie précipitent la crise
Motif de transaction pendant l’euphorie
Motif de précaution lorsque le pessimisme
l’emporte
Motif de spéculation lors du tourbillon
spéculatif: généralisation de la demande de
liquidité
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
le surendettement et la déflation, l’effet de levier
Référence: Irving Fisher (1867-1947)
The Debt-Deflation Theory of Great Depressions
(1933)
Le surendettement va apparaître suite à une
période pendant laquelle l’effet de levier est
possible
… car l’effet de levier génère une course à
l’endettement
Chaque euro engagé comme fonds propres rapporte
davantage si le bénéfice résulte aussi d’une
investissement porté par de la dette
Le principe de l’effet de levier
Les bénéfices
constituent la
Résultat rémunération de
net la propriété du
capital
Le taux de
rentabilité =
des fonds
propres
Fonds
propres
2 types de ressources pour l’entreprise:
*Les fonds propres (apportés par les
propriétaires)
*La dette
Si les fonds propres sont faibles, pour un
même résultat net, le taux de rentabilité
des fonds propres est élevé
3.2.3.4.Des crises qui se
multiplient
La dépression s’installe dès que le doute naît sur
les capacités de remboursement de la dette
Vente massive d’actifs pour se désendetter de la
part des emprunteurs
Effet de
Les producteurs produisent pour vendre plus, à
cercle
ou
cause de la baisse des prix, mais à perte
spirale Les prix baissent encore davantage
vicieuse La déflation accroît le poids de la dette
car le pouvoir d’achat de ce qu’il y a à
rembourser s’accroît
3.2.3.4.Des crises qui se multiplient
5.Quatre phases, étapes communes, identifiées
dans les crises selon Kindleberger
Référence : Charles Kindleberger (1910-
2003)
Manias, Panics and crashes (traduction
française 1994)
Quatre phases dans les crises
financières
Déplacement
de nouvelles sources de profits apparaissent
récoltes record, nouvelles activités, fin ou début de guerre…
-> Les capitaux se déplacent vers ces nouvelles sources de profit
Boom
• lorsque le volume des nouvelles activités décolle
• expansion du crédit, accroissement de l’offre de crédit, innovations
financières
• C’est « le paradoxe de la tranquillité » car les affaires tournent très bien
Euphorie
• spéculation, surestimation des rendements montée de l’endettement,
bulles spéculatives
• hausse des prix, des taux d’intérêt et de la vitesse de circulation de la
monnaie
Détresse financière
• les spéculateurs les plus avertis commencent à vendre
• la bulle éclate, course à la liquidité, paniques et faillites
6.Focus sur 4 crises: La crise
des années 1930
« La crise naît de la prospérité » selon Clément Juglar, c’est
le cas de cette crise en particulier
Des crises commerciales et de leur retour périodique en France,
en Angleterre et aux Etats-Unis (1862)
Production en croissance dans les années 1920 (1922-1929 TCAM
4,7%)
Croissance de l’offre par la productivité associée à la diffusion de l’OST
Naissance de la société de consommation, avec l’accès à
l’électroménager, les biens durables, automobile
Les profits des entreprises s’accroissent dans ce cercle vertueux
de croissance
Cette croissance est aussi associée à une balance courante
excédentaire car les entreprises américaines assurent la
reconstruction en Europe
Cela ce traduit également par un développement de la bourse car
les profits des entreprises attirent y compris des plus petits
épargnants
La crise des années 1930
Mais cette croissance est basée sur de l’endettement
et nourrit de la spéculation
La modernisation agricole et industrielle s’est fait par la
dette
L’achat des actions se fait par endettement
Les courtiers (brokers) peuvent prêter à leurs clients pour
acheter des actions (jusque 90% prêté/10%)
…eux-mêmes se financent en empruntant aux banques
La distribution des revenus est inégale
5% des ménages perçoivent 1/3 des revenus
Entre 1921 et 1929, les salaires augmentent de 13%
Les dividendes augmentent de 45% pendant cette même
période
Ces dividendes sont largement épargnés et nourrissent la
spéculation
Le cours des actions est multiplié par 2 entre 1926 et 1929
La crise des années 1930
Le déclenchement de la crise
La surproduction n’est pas loin
Notamment du fait du redressement des capacités de
production en Europe
Et du fait de l’inégale distribution des revenus
Les propriétaires d’actions sont très sensibles à cette
augmentation des coûts de la dette
Car la hausse des cours réduit la profitabilité des actions
(profitabilité =dividende/prix de l’action)
C’est la plus value qu’ils espèrent donc
Grande sensibilité à tout frémissement boursier
Des épisodes de baisse en septembre créent le doute
Il y a une augmentation du taux d’escompte de la banque
d’Angleterre le 20 septembre 1929
Elle enchérit le coût de la dette
Elle attire les capitaux vers la Grande-Bretagne
L’enchainement de la crise des
années 1930
• 24 octobre: panique sur les titres boursiers, c’est le jeudi noir (28-29 lundi mardi noirs)
• 1ères ventes massives 18-19 et 23 octobre
Krach boursier • La valeur des actions est divisée par 2 en 1 mois
• Faillite des entreprises (ne peuvent retirer leurs avoirs des banques)/licenciements
• Baisse de 53% de la production industrielle aux Etats-Unis de 1929 à 1932
Crise réelle • Baisse se 30% des prix entre 1929 et 1932/Chômage 24,7% en 1933
Baisse de la
Licenciements Faillites
demande
Surproduction
L’importance de la crise réelle
dans la crise des années 1930
Taux de Indice de la Taux de
variation des production chômage en
prix de 1929 industrielle 1933 (en
à 1933 en 1932 proportion de
(base 100 en la population
1929) active)
Etats-Unis -30% 53 24,7%
Allemagne -16,10% 53 17,2%
France -11% 72 4,2%
(données
jusqu’en 1936)
Royaume-Uni -5,80% 84 13,1%
L’exemple de la crise de la fin des
années 1990 « crise asiatique »
Naissance en Thaïlande
Contexte d’euphorie suite à une période de croissance
particulière : déplacement et boom
Contexte de croissance économique rapide des
« dragons », puis des « tigres » à partir des années
1960-1970
taux de croissance voisin de 10% pour la
Thaïlande
Industrialisation par substitution des importations
avec remontée en gamme, exportations de faible
valeur ajoutée
Protectionnisme
Forte intervention de l’Etat (coûteuse) en termes
d’énergies, transports, formation
…en même temps que moindres perspectives dans les
PDEM
L’exemple de la crise de la fin des
années 1990 « crise asiatique »
Mais en même temps, des faiblesses
croissantes: Euphorie
Balance courante déficitaire, dette externe
croissante notamment pour financer le déficit
public
Concentration des capitaux dans quelques
secteurs
risques de surcapacités
Régime de parité fixe du baht par rapport au
dollar
risque sur la compétitivité prix
Des faiblesses structurelles aussi
De la gouvernance d’entreprise
de la circulation de l’information et de la surveillance
des risques, absence ou faiblesse de la réglementation
En 1997, les agences de rating émettent des doutes
sur la solidité financière du pays
L’exemple de la crise de la fin des
années 1990 « crise asiatique »
La crise éclate à l’été 1997: Krach et crise de
change
Fuite de capitaux de la Thaïlande
crise du baht que les autorités tentent de défendre
… jusqu’à adoption du flottement du baht, ce qui
accentue la méfiance des investisseurs
La transmission de la crise: De la fuite des capitaux
étrangers de Thaïlande à la contagion dans les pays
émergents
Le doute atteint d’abord les pays de la zone, en
commençant par une crise de change
Peso philippin, ringgit malais, roupie indonésienne
Puis fin 1997, won coréen, dollar de Hong Kong, de
Taïwan, de Singapour, roupie indienne
A chaque fois, la crise est aggravée par le flottement
assimilé à un risque de dévaluation/dépréciation de la
monnaie
L’exemple de la crise de la fin des
années 1990 « crise asiatique »
La crise se transmet aux bourses d’actifs
Les investisseurs récupèrent leurs avoirs dans
ces devises
La crise devient réelle avec la contraction du
marché du crédit au printemps 1998
Qui est en particulier touché?
Une « décennie perdue » pour certains
analystes, du fait de l’ampleur des
conséquences économiques et sociales
C’est l’Indonésie qui est la plus touchée,
avec un Etat et des entreprises souffrant de
la corruption
L’exemple de la crise de la fin des
années 1990 « crise asiatique »
En Corée du sud: le taux de chômage passe
de 2.6 à 7.6% en 2 ans (de 1997 à 1999)
en Indonésie de le taux de chômage passe
de 4 à 12% (1997-1999)
La pauvreté s’accroît très fortement,
d’autant plus que la protection sociale est
limitée dans ces pays
En Corée : une croissance forte du taux de
suicide
en Indonésie : des émeutes et des pillages,
notamment contre la diaspora chinoise
jugée responsable de la crise
L’exemple de la crise de la fin des
années 1990 « crise asiatique »
Qui est plutôt épargné?
La Chine (contrôle des capitaux, excédent
de la balance courante)
…Taïwan (maîtrise de la dette, répartition
des risques et ouverture financière plus
limitée)
…Hong Kong (pas de dévaluation et de
dérapage monétaire)
…et le Viet Nam
L’exemple de la crise de la fin des
années 1990 « crise asiatique »
En août 1998: la transmission à la Russie: le risque
devient systémique
Il y a alors un doute sur la capacité du gouvernement
russe à honorer sa dette
Difficultés à collecter l’impôt
Chute du prix des matières premières
Qui sont d’importantes sources de recettes en devises
Baisse des recettes attendues des privatisations
Instabilité politique
Dette externe très importante
Crise sur le rouble
Flambée des taux d’intérêt en réponse à cette crise
monétaire
aggravation du poids de la dette: cercle vicieux, effet boule
de neige
Moratoire sur les bons du trésor russe en 1998
La crise de la fin des années 1990
« crise asiatique »
La transmission au Brésil
Des problèmes budgétaires mettent en doute la
capacité des autorités à soutenir l’ancrage du
réal
Sorties de capitaux associées aux crises
asiatiques et russes
Rigueur politique locale, plan de sauvetage du
FMI
désancrage du réal en 1999
…ce désancrage a malgré tout empêché la
contagion dans les autres pays d’Amérique du
sud
La « bulle internet »
Quelques chiffres et dates clefs
En 1995, l’entrée en bourse de Netscape fait monter
le cours de l’action de 28 à 75$ en un jour
C’est le début de la période d’euphorie qui se
poursuit par un boom connaissant son apogée en
mars 2000
Indice NASDAQ de 1000 au début de 1995, atteint
plus de 5000, 5 ans après
Les circonstances d’émergence d’une bulle sur les
valeurs technologiques: déplacement et boom
Un excédent mondial d’épargne (vieillissement) face
en particulier au déficit courant américain
Une politique monétaire « accommodante », facilitant
un crédit facile et bon marché
aux Etats-Unis et au Japon en particulier
Des perspectives de financement du risque
favorables
La « bulle internet »
Une ouverture à la concurrence des marchés des
services de télécommunications
Sous l’impulsion des institutions européennes
…mais aussi de l’OMC avec l’accord sur la libéralisation
des services de télécommunications
Investissements massifs des opérateurs
Opérations de fusions et acquisitions (OPA de British
Telecom sur MCI, contre OPA de Worldcom)
…ou alliances dans le secteur (France Telecom et
Deutsche Telekom)
Passage à l’an 2000 et passage à l’euro
Investissements technologiques favorables aussi pour
les entreprises du secteur
Popularisation rapide du réseau internet
Nécessité d’ « autoroutes de l’information » pour
assurer la croissance forte du trafic
cf aussi coût marginal faible de l’abonné supplémentaire
L’éclatement de la bulle internet en 2001:
déplacement et boom à compter de la fin des
années 1990
Les services de télécom
(ouverture à la concurrence des
Indice
services de télécom, passage à NASDAQ:
l’an 2000 et à l’euro, diffusion 1000 en
d’internet (Cm=0…) 1995, 5000
en 2000
Des entreprises « de
secteurs Les
Le boom atteint
traditionnels », surs au total un grand
équipementiers
mais en faible nombre télécom dans une
croissance se lancent d’entreprises, et logique de
sur ce créneau pas seulement diversification
(Compagnie technologiques (Lucent, Nortel,
générale des eaux Alcatel, Cisco)
qui deviendra VU)
Crise réelle
Internationalisation de la crise
A partir d’août 2007 action
conjointe des banques centrales
pour faire face au manque de
liquidités
La crise de liquidité: les
banques touchées
Passif d’une Actif d’une
banque banque
commerciale commerciale
Fonds propres
(capital social): la
Crédits consentis
crise boursière les
faits « fondre »
Détention d’actifs
Dépôts des clients financiers et non
financiers (titres)
Dette, en particulier
vis-à-vis des autres
banques (là aussi
défiance) ou de la
banque centrale
La crise des subprime
La détresse financière
Tout le système bancaire y compris
européen est atteint
Septembre 2007 Northern Rock est nationalisée
par le gouvernement britannique pour éviter la
faillite
banque britannique spécialisée dans l’immobilier
Mars 2008 Bear Sterns est rachetée en
catastrophe par JP Morgan
Juillet 2008 Fannie Mae et Freddie Mac sont
nationalisées en septembre pour éviter la
faillite
Ce sont des Governement sponsored entreprises
ou GSE
La crise financière
La détresse financière
Ces GSE
Elles ont été créées par l’Etat
Mais possèdent un actionnariat privé, sont
cotées en bourse
Organismes destinés à porter les crédits
immobiliers par leur transformation en
obligations
Elles titrisent habituellement les crédits
« prime »
Septembre 2008 Lehman Brothers fait faillite
La crise devient systémique/réelle
à partir du moment où les banques limitent leurs
prêts à l’économie toute entière
Extrait du plan
3.2.3.Constitution et fonctionnement du marché mondial des capitaux
3.2.3.1.Un processus aux racines anciennes, mais qui connaît une
accélération à partir des années 1980
3.2.3.2.Des bénéfices attendus à cette ouverture
3.2.3.3.Des risques accrus
3.2.3.4.Une multiplication des crises financières
3.2.3.5.Les difficultés de la régulation, hier, aujourd’hui
1.Premières crises, premières régulations
La crise de 1907 et ses réformes, Glass-Owen Act ,
réformes de 1933-35
2.La régulation aujourd’hui encore en chantier
Mesures concernant l’information
Mesures pour empêcher la prise de risques excessifs
Mesures prises dans le cadre européen
Mesures de contrôle ou de taxation de certains
mouvements de capitaux
L’existence d’un prêteur en dernier ressort
3.2.3.5.Les difficultés de la régulation
Définition de la régulation financière
et typologie
La régulation pour les activités
financières peut être entendu de deux
manières
Fixer des « règles » qui encadrent les
pratiques financières
« Lisser » la conjoncture, lutter contres
ses irrégularités, les crises financières
Notamment par le biais des politiques
conjoncturelles
3.2.3.5.Les difficultés de la régulation
Définition de la régulation financière
et typologie
Au total
La mise en place de solutions d’urgence et du
système de federal reserve n’a pas suffit
Il a fallu lui combiner toute une régulation du
système bancaire
Cette régulation n’a pu se faire tout de suite et
a nécessité une période de maturation
…Ainsi que d’autres crises
Quoi qu’il en soit, l’excès d’endettement est
difficilement appréciable a priori
Ce système a résisté jusqu’au années 1980
2.Crises contemporaines, régulation en chantier
Degré
d’intégration