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NOTE A L’ATTENTION DE MONSIEUR LE DIRECTEUR

GENERALSUR
L’IMPACT DE LA CRYPTOMONNAIE DEL’INDUSTRIE
L’ECONOMIE FINANCIERE MONDIALE

Objet : Appel à communication portant sur le thème : « l’impact de la cryptomonnaie sur l’industrie
financière mondiale » au cours de la septième édition du DNER DEBAT DECIDEUR, du 06 mai 2023
au Pam Club Hôtel
I. SESSION 01 : LES CRYPTOMONNAIES
Sous-thème 1 : Définition, concepts et état des lieux
Une cryptomonnaie est un système de paiement numérique qui ne s'appuie pas sur les banques pour
vérifier les transactions. Il s'agit d'un système de partage P2P (peer-to-peer) permettant à tout le monde
d'envoyer et de recevoir des paiements n'importe où. Il ne s'agit pas d'argent physique transporté ni
échangé dans le monde réel : les paiements en cryptomonnaies sont des saisies purement virtuelles
réalisées dans une base de données en ligne et correspondant à certaines transactions particulières.
Lorsque vous transférez des fonds en cryptomonnaies, les transactions sont enregistrées dans un
registre public. Les cryptomonnaies sont stockées dans des portefeuilles numériques.
Ces cryptomonnaies ont été désignées ainsi parce qu'elles utilisent le chiffrement pour vérifier les
transactions. Autrement dit, elles intègrent un codage complexe pour stocker et transférer des données
de cryptomonnaie à partir de portefeuilles vers des registres publics. Le chiffrement vise à assurer la
sécurité.
L'intérêt pour les cryptomonnaies réside en grande partie dans la recherche de profits, les spéculateurs
faisant parfois grimper les prix en flèche. Il existe des milliers de cryptomonnaies mais les deux
crypto-monnaies largement dominantes sur le marché sont le bitcoin et l’ethereum. Elles
représentaient 63,25% de la capitalisation totale des crypto-monnaies, soit 47,81% pour le bitcoin et
15,44% pour l’ethereum. 
Bitcoin : Fondée en 2009, le Bitcoin a été la première cryptomonnaie et reste la plus échangée. La
monnaie a été mise au point par Satoshi Nakamoto, qui serait le pseudonyme d'une personne ou d'un
groupe de personnes dont l'identité précise reste inconnue.
Ethereum : Développée en 2015, l’Ethereum est une plateforme blockchain dotée de sa propre
cryptomonnaie, appelée Ether (ETH) ou Ethereum. Il s'agit de la cryptomonnaie la plus populaire
après Bitcoin.
Litecoin : Cette monnaie ressemble le plus à Bitcoin, mais a évolué plus rapidement pour développer
des innovations, notamment des paiements plus rapides ainsi que des processus permettant un plus
grand nombre de transactions.
Ripple : Ripple est un système de registre distribué qui a été fondé en 2012. Ripple peut être utilisé
pour suivre différents types de transactions, et pas seulement les cryptomonnaies. L'entreprise qui en
est à l'origine a travaillé avec diverses banques et institutions financières.
Les cryptomonnaies autres que Bitcoin sont communément appelées « altcoins » pour les distinguer de
la monnaie originale.
Plus une semaine ne passe sans que les « cryptomonnaies » ne s’invitent dans l’actualité.
Dernièrement, c’est leur utilisation dans le cadre de la guerre en Ukraine qui a fait les gros titres. Il
faut dire que l’essor de ces monnaies particulières a été fulgurant ces dernières années. Aujourd’hui,
plus de 9.600 différentes crypto-monnaies ont été recensées sur le site specialise CoinMarketCap pour

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un marché global évalué, fin 2021, à environ 2,21 trillions de dollars (dont 40% pour le seul marché »
du bitcoin).
Plusieurs facteurs seraient à la base de l’émergence des crypto-monnaies. Ceux-ci concernent
notamment le recours croissant aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
(NTIC) et l’expression d’une vision de décentralisation de la monnaie.
Le développement récent des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
(NTIC) a favorisé l’essor de nouveaux modes de paiement dématérialisés. La création des crypto-
monnaies constitue une des innovations opérées à l’aide notamment des équipements informatiques et
de l’internet, s’inscrivant dans la dynamique de dématérialisation des modes de paiement en ligne.
En outre, l’émergence des crypto-monnaies résulte de l’expression d’une vision de la société reposant
sur la décentralisation de la monnaie. Cette vision est défendue par l’idéologie néolibérale de l’école
autrichienne (Hayek, 1976), allant dans le sens de « la dénationalisation de la monnaie ». Ce concept
se réfère à « l’abolition du monopole de l’Etat sur la monnaie » pour laisser la place à « une
concurrence entre des émetteurs privés de la monnaie ». En effet, pour Hayek (1976), le remplacement
du monopole de l’Etat sur la monnaie résulte du fait que la concurrence entre les émetteurs privés les
conduirait à mieux calibrer leurs émissions, afin de maintenir la valeur de la monnaie et préserver la
confiance du public. Aussi, cette abolition freinerait les dépenses publiques non maîtrisées des Etats.
Cette vision de la société est soutenue par la communauté des « cypherpunks ». Il s’agit d’un
mouvement libertarien né à la fin des années 1980 aux Etats-Unis, qui promeut les valeurs de liberté
d’expression, de liberté d’échanges et d’anonymat et qui utilise la cryptographie comme moyen
d’abolir le modèle de société fondée sur un système de pouvoir centralisé. Mais contrairement à ce
mouvement, Hayek (1976) reconnaît la légitimité de l’Etat dans de nombreux domaines, excepté celui
de la monnaie, notamment la protection sociale et l’éducation.
S’inscrivant ainsi dans ces deux approches idéologiques, les défenseurs des cryptomonnaies
soutiennent l’approche d’une décentralisation de la monnaie, par le biais des innovations
technologiques ne nécessitant aucunement la présence d’un pouvoir central pour gérer l’émission de la
monnaie, sa circulation et la préservation de sa valeur. Cette logique était exprimée par l’initiateur du
bitcoin (Nakamoto (2008)) qui indiquait alors que son objectif était de parvenir à la création d’une
monnaie électronique gérée par un réseau de pairs privés (“peer to peer network”) et permettant
d’effectuer directement des paiements en ligne sans recourir à une institution financière.
l’Afrique est aujourd’hui « le marché des crypto-monnaies qui connaît la croissance la plus rapide
parmi les économies en développement, ainsi que le troisième marché le plus dynamique au monde »,
avec des pays comme l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigéria parmi les dix principaux utilisateurs
mondiaux de cryptomonnaies, essentiellement dans le segment des paiements peer-to-peer.
Sous-thème 2 : Fonctionnement, fondement technique, réglementation
Les cryptomonnaies fonctionnent selon un registre public distribué appelé blockchain, un registre où
toutes les transactions sont mises à jour et détenu par les détenteurs d'une monnaie.
Une chaîne de blocs (blockchain) est une technologie de registres partagés (encore appelés registres
distribués ou registres décentralisés), accessibles et consultables par tous ceux qui se connectent à son
réseau. Un registre est un grand livre de compte électronique stockant l’ensemble des données
relatives aux transactions effectuées par les utilisateurs du réseau.
Ces transactions sont regroupées par blocs, ensuite les blocs font l’objet de validation spécifique avant
d’être rattachés (chaînés) les uns aux autres. En fait, chaque bloc validé est rattaché au précédent. Les
activités de regroupement des transactions, de validation et de rattachement des blocs sont réalisées

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par des personnes affiliées au réseau, appelées les mineurs ou encore les nœuds du réseau. En effet,
chaque mineur perçoit, pour chaque bloc validé, une récompense en bitcoins générée par les
algorithmes. C’est cette récompense qui constitue, à chaque fois, la création d’une quantité donnée de
bitcoins. Le mineur a l’obligation d’assurer l’authenticité, la sécurité et l’intégrité des transactions.
Parallèlement, Nakamoto (2008) a fait l’option de limiter le nombre total de création de bitcoins dans
la programmation. Ce nombre qui constitue l’offre totale de bitcoins a été limité à 21 millions de coins
(pièces) et devrait être atteint d’ici 2140 environ. Il explique que cette offre prévisible et limitée
résulterait d’une approche de calibration de l’émission du bitcoin afin d’éviter un excès et permettre à
la monnaie de traverser des périodes sans favoriser l’inflation, même lorsqu’une autorité monétaire
aurait son contrôle.
Tout utilisateur du réseau dispose d’une adresse électronique qui lui est créée par les fournisseurs
d’infrastructures de cryptomonnaies, en contrepartie de la monnaie conventionnelle. Cette adresse est
stockée dans un compte virtuel appelé « portefeuille » ou « Wallet », sur des plateformes d’échange ou
sur un support électronique (clé USB, ordinateur, smartphone, etc.…).
Par exemple, si vous possédez des cryptomonnaies, vous ne possédez rien de tangible. Ce que vous
possédez, c'est une clé qui vous permet de déplacer un enregistrement ou une unité de mesure d'une
personne à une autre sans passer par un tiers de confiance.
Plusieurs facteurs seraient à la base de l’émergence des crypto-monnaies. Ceux-ci concernent
notamment le recours croissant aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
(NTIC) et l’expression d’une vision de décentralisation de la monnaie.
Le développement récent des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
(NTIC) a favorisé l’essor de nouveaux modes de paiement dématérialisés. La création des crypto-
monnaies constitue une des innovations opérées à l’aide notamment des équipements informatiques et
de l’internet, s’inscrivant dans la dynamique de dématérialisation des modes de paiement en ligne.
En outre, l’émergence des crypto-monnaies résulte de l’expression d’une vision de la société reposant
sur la décentralisation de la monnaie. Cette vision est défendue par l’idéologie néolibérale de l’école
autrichienne (Hayek, 1976), allant dans le sens de « la dénationalisation de la monnaie ». Ce concept
se réfère à « l’abolition du monopole de l’Etat sur la monnaie » pour laisser la place à « une
concurrence entre des émetteurs privés de la monnaie ». En effet, pour Hayek (1976), le remplacement
du monopole de l’Etat sur la monnaie résulte du fait que la concurrence entre les émetteurs privés les
conduirait à mieux calibrer leurs émissions, afin de maintenir la valeur de la monnaie et préserver la
confiance du public. Aussi, cette abolition freinerait les dépenses publiques non maîtrisées des Etats.
Cette vision de la société est soutenue par la communauté des « cypherpunks ». Il s’agit d’un
mouvement libertarien né à la fin des années 1980 aux Etats-Unis, qui promeut les valeurs de liberté
d’expression, de liberté d’échanges et d’anonymat et qui utilise la cryptographie comme moyen
d’abolir le modèle de société fondée sur un système de pouvoir centralisé. Mais contrairement à ce
mouvement, Hayek (1976) reconnaît la légitimité de l’Etat dans de nombreux domaines, excepté celui
de la monnaie, notamment la protection sociale et l’éducation.
S’inscrivant ainsi dans ces deux approches idéologiques, les défenseurs des cryptomonnaies
soutiennent l’approche d’une décentralisation de la monnaie, par le biais des innovations
technologiques ne nécessitant aucunement la présence d’un pouvoir central pour gérer l’émission de la
monnaie, sa circulation et la préservation de sa valeur. Cette logique était exprimée par l’initiateur du
bitcoin (Nakamoto (2008)) qui indiquait alors que son objectif était de parvenir à la création d’une
monnaie électronique gérée par un réseau de pairs privés (“peer to peer network”) et permettant
d’effectuer directement des paiements en ligne sans recourir à une institution financière.

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L’adoption des crypto-monnaies telles que le bitcoin sans une règlementation visant à les encadrer
constitue un problème pour les banques centrales, car elles ne peuvent pas les contrôler ou les
influencer de quelque manière que ce soit afin de limiter les risques associes. En outre, il leur serait
très difficile de suivre l’évolution de l’économie et affiner leurs décisions de politique monétaire. En
effet, l’absence de visibilité sur les opérations effectuées avec les cryptomonnaies induit des
informations manquantes dans la collecte des statistiques sur les transactions monétaires globales. A
cet égard, une réglementation des crypto-monnaies est cruciale pour leur développement et leur
adoption massive dans le futur. Cette réglementation devrait établir les degrés de liberté et les
avantages que les cryptomonnaies pourraient conserver, tout en bénéficiant de l’encadrement des
banques centrales.

La réglementation pourrait couvrir trois axes tels que définis par les spécialistes dans les études sur
l’impact de la réglementation des cryptomonnaies sur la réaction des marchés :
i) La réglementation des fournisseurs d’infrastructures de crypto-monnaies pour lutter
contre l’utilisation des fonds dans le cadre d’activités illicites. En effet, pour effectuer
les transactions, la plupart des consommateurs et des investisseurs ont recours à des
portefeuilles de cryptomonnaies et a d’autres intermédiaires qui les détiennent en leur
nom. Dans ce cadre, les règlementations sur le blanchiment de capitaux et le financement
du terrorisme déjà en vigueur ainsi que celles en matière de protection des consommateurs
et des investisseurs pourraient être élargies aux entreprises des cryptomonnaies ;
ii) La réglementation relative à l’interopérabilité des cryptomonnaies avec les activités
des institutions financières réglementées (les banques commerciales et la bourse par
exemple). Elle concerne notamment le système de conversion des monnaies nationales en
cryptomonnaies, et inversement, l’admissibilité des cryptomonnaies et de leurs produits
dérivés sur les marchés réglementés et la négociation par les institutions financières des
actifs liés aux cryptomonnaies pour le compte de leurs clients ou pour leur propre
compte ;
iii) La clarification du statut juridique des cryptomonnaies, en précisant si elles devraient
être considérées comme des monnaies ou des valeurs mobilières (actifs financiers) et les
conditions de leur utilisation par les différentes catégories d’agents économiques.
L’Union européenne souhaite imposer un cadre légal plus strict. À ce titre, la Commission européenne
a par exemple déposé, en 2020, une proposition de règlement en ce sens.
Cependant, pour que les cyptomonnaies aient le potentiel d’être un moyen de développement en
Afrique, des investissements en termes d’internet et d’autres services sont nécessaires. Aussi, il faudra
une législation moins contraignante facilitant l’usage des crypto-monnaies et une règlementation
adaptée permettant d’éviter l’évasion fiscale, le blanchissement d’argent, le commerce de
marchandises illicites ainsi que le financement du terrorisme.
II. SESSION 2 : IMPACT SUR L’ECONOMIE MONDIALE

Sous- thème 1 : De nouvelles opportunités pour les pays peu bancarisés

Les cryptomonnaies offrent, des opportunités à travers la technologie sous-jacente à leur utilisation.
En effet, la technologie des registres partagés, support des cryptomonnaies, permet la réalisation des
transactions entre opérateurs très distants, sans l’intervention d’une institution financière et l’unité de
transaction est potentiellement plus divisible.

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En outre, contrairement aux transferts bancaires, la compensation et le règlement des transactions sont
rapides et sans intermédiaire, ce qui est particulièrement intéressant pour les paiements internationaux,
qui sont relativement coûteux, compliqués.

En contournant les réseaux de correspondants bancaires, les nouveaux services utilisant la technologie
des registres distribués ont fortement raccourci les délais : les paiements transfrontaliers arrivent à
destination en quelques secondes au lieu de quelques jours. A cet égard, les cryptomonnaies s’avèrent
utiles pour les paiements transfrontaliers en facilitant les transferts de fonds internationaux. Dans ce
sens, elles peuvent constituer un vecteur additionnel d’amélioration de l’inclusion financière, à l’instar
des systèmes de paiement par téléphonie mobile qui ont fait leur preuve.

La technologie des registres partagés pourrait diminuer le coût des transferts internationaux,
notamment les envois de fonds, et favoriser l’inclusion financière.

Les systèmes bancaires dans la plupart des pays africains sont caractérisés par l’instabilité des marchés
financiers causant un faible taux de bancarisation. Par conséquent, l’adoption, l’utilisation ou encore
l’intermédiation de la cryptomonnaie peut offrir une alternative à l’insuffisance de leur système
financier national.

Plus précisément, les spécialistes notent en outre que la cryptomonnaie fournit non seulement une
solution aux personnes non bancarisées, mais est également un moyen permettant aux populations
subjuguées économiquement et politiquement de contrôler leur richesse.

De plus, l'intermédiation financière utilisant la cryptomonnaie sous la forme de services de transfert ou


d’envoi de fonds a été établie en Afrique comme une alternative aux structures comme Western
Union, MoneyGram et bien d'autres, à cause de son faible coût. Ces services facilitent également les
transactions liées à la cryptomonnaie et dans certains cas fournissent le stockage de cryptomonnaie à
leurs utilisateurs. Ils permettent aux utilisateurs africains d'échanger des espèces grâce à un transfert
vers un point de transfert local sans avoir à faire face à des méthodes complexes de retrait et de dépôt
impliquant la banque, les comptes et les cartes de crédit, qui sont difficiles et longs à obtenir. Par
exemple, nous pouvons citer BTCGhana au Ghana ; BitPesa au Kenya et Belfrics au Nigeria.

Par ailleurs, les Banques centrales pourraient rechercher l’équilibre consistant à tirer avantages de
l’innovation technologique tout en veillant à ce que les risques inhérents soient bien maîtrisés. Ainsi,
l’accent doit être mis sur les initiatives en faveur de la création des monnaies digitales des Banques
centrales (MDBC), dans l’optique de tirer profit des opportunités offertes par la technologie sous-
jacente aux cryptomonnaies. En effet, la création des MDBC permettrait d’améliorer l’efficacité des
paiements et l’inclusion financière ainsi que l’efficacité de la politique monétaire.

Plus d'un tiers de la population mondiale n'a pas accès aux services bancaires de base, qui sont
pourtant plus que nécessaires pour prévenir les crises financières personnelles et permettre la
réalisation de projets aussi bien professionnels que personnels.

Ces personnes qui, dans la plupart des cas, souffrent déjà d’exclusion financière, sont donc contraintes
d’avoir recours à des pratiques d’emprunt douteuses et très peu sécurisées ou encadrées par leur
gouvernement. Les taux d'intérêt pratiqués par ces usuriers sont injustes et arbitraires, ce qui augmente
leur instabilité économique.

La bonne nouvelle est que les cryptomonnaies, notamment en raison de leur forte volatilité et de leur
simplicité d’utilisation, peuvent remédier, en partie, à ce constat. De nombreuses applications ont en
effet vu le jour afin de faciliter leur accès et de les rapprocher du grand public. Ce système financier
décentralisé permet également de s’affranchir des frontières et de connecter virtuellement les

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diasporas, particulièrement importantes pour ces pays et sur qui reposent, dans une certaine mesure,
les économies locales.

Sous-thème 2 : Un impact bénéfique sur les activités économiques au niveau mondial
L’avènement des cryptomonnaies permettrait d’attirer de nouveaux investisseurs, en plus d’offrir une
alternative aux secteurs privés d’accès aux services financiers traditionnels, tout en permettant à ceux
qui vivent à l’étranger d’envoyer plus facilement de l’argent à leur famille.
En outre les cryptomonnaies offrent l’opportunité de gain de temps dans les transactions par la rapidité
des transactions et l’accès à des services financiers basiques depuis un smartphone. Elles facilitent les
échanges entre particuliers sans besoin de tiers de confiance.
Un autre avantage des cryptomonnaies par rapport aux banques est que leur marché est toujours
ouvert. Avec le minage des cryptomonnaies et l’enregistrement des transactions 24h/24, l’on n’a pas
besoin d’attendre l’ouverture des places boursières pour commencer à acheter, vendre ou échanger des
cryptomonnaies. Cela a eu un tel impact que les places boursières traditionnelles cherchent à leur tour
des moyens de réaliser des transactions boursières en dehors des heures d’ouverture des banques mais
l’on est sans doute encore loin. Pour les investisseurs qui sont attentifs 24h/24, la cryptomonnaie
pourrait ainsi être le meilleur moyen de générer des revenus hors des heures normales de travail.
Les cryptomonnaies pourraient permettre aux investisseurs de contrer l’inflation. Les cryptomonnaies
ne sont pas liées à une seule monnaie ou une seule économie, donc leur prix est le reflet de la demande
mondiale plutôt que de l’inflation nationale, par exemple. Le nombre d’actifs est plafonné, donc la
quantité disponible ne peut pas devenir incontrôlable, et donc, pas de risque d’inflation. Certaines
monnaies (comme le Bitcoin) ont un plafond global et d’autres (comme l’Ethereum) ont un plafond
annuel. Mais dans tous les cas, cette approche évite les problèmes d’inflation.
Le prix d’une cryptomonnaie peut connaître une hausse soudaine et vertigineuse (avec les bénéfices
associés pour les investisseurs), puis retomber aussi vite à des taux ridiculement bas. Le marché de la
cryptomonnaie se développe fondamentalement sur la spéculation et sa taille relativement petite le
rend plus vulnérable aux fluctuations de prix. Cela peut avoir des répercussions sur la valeur des actifs,
ce qui constitue l’un des inconvénients majeurs de la cryoptomonnaie.
Ces cryptomonnaies seraient notamment porteuses de croissance économique mondiale, et d’une plus
grande inclusion financière. Des millions de personnes auront en effet la possibilité d'investir,
d'envoyer de l'argent, d’emprunter ou même d’épargner grâce aux cryptomonnaies.
Si l’application de la blockchain est loin de se limiter au domaine financier, les cryptomonnaies ne
sont, elles non plus, pas restreintes à une seule industrie. Des jeux d’argent aux transferts d’argent
internationaux, ses usages sont multiples et toujours plus complexes.
Le rythme auquel l'industrie de la cryptomonnaie se développe est lui aussi de plus en plus rapide,
offrant à ses détenteurs d’incroyables opportunités de croissance financière. Le Bitcoin, la plus célèbre
de ces cryptomonnaies, a déjà permis à de nombreuses personnes et entreprises de se développer et de
prospérer, comptant notamment sur son échange comme principale source de revenus.
Sous- thème 3 : Réduire les coûts de transaction
Le développement récent des Nouvelles Technologies de l’Information et de la
Communication (NTIC) a favorisé l’essor de nouveaux modes de paiement dématérialisés. La
création des cryptomonnaies constitue une des innovations opérées à l’aide notamment des
équipements informatiques et de l’internet, s’inscrivant dans la dynamique de
dématérialisation des modes de paiement en ligne.
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Les cryptomonnaies offrent la possibilité de réduction des coûts de transaction par leur efficience et
leur rapidité.

L’efficience en termes de coûts de transfert : les frais de transfert sont parfois nuls et inférieurs à
ceux des établissements de paiement ou à ceux des sociétés de transfert de fonds (type Paypal,
Western Union). En effet, étant donné que les cryptomonnaies et la blockchain ne reposent pas sur des
institutions bancaires disposant de sièges sociaux et d’agences locales, les coûts qui lui sont associés
sont bien moindres que ceux des banques traditionnelles. La technologie de la blockchain permet donc
de transférer des fonds en imposant aux utilisateurs des frais peu élevés et beaucoup plus rapidement
que pour les transferts bancaires classiques.

La rapidité des transactions : les transactions sont rapides étant donné qu’elles ne dépendent pas de
Banques centrales et sont effectuées directement sur Internet. Une innovation qui intéresse de
nombreux opérateurs économiques, notamment les casinos en ligne, qui sont de plus en plus nombreux
à autoriser leurs joueurs à alimenter leur compte, et même à retirer leur gain en utilisant une
cryptomonnaie comme le Bitcoin, par exemple. Certaines plateformes ont même développé leur
propre token pour offrir une expérience fluide et simplifiée à leurs utilisateurs.

Les contraintes liées à la disponibilité et l’accessibilité de l’énergie et de la connexion internet à coûts


réduits pourraient constituer des barrières freinant le bon fonctionnement d’une cryptomonnaie en
Afrique. Il serait donc nécessaire d’investir dans l’infrastructures numériques, de l’énergie et de
réduire le coût de l’électricité afin de réduire les coûts de transaction des cryptomonnaies.

Sous-thème 4 : Une plus grande liberté pour les entreprises


Les recherches actuelles exploitent le principal atout de la blockchain, la suppression de
l’intermédiaire et donc allègent le coût de contrôle. Associée à une gestion d’entreprise qui tente de
transformer tous les services d’une même société en autant de fournisseurs et de clients, cette
technologie permettrait de créer un système d’échanges entièrement automatisé. Cette technologie,
associée à celle des objets connectés, permet en outre la réalisation de « contrats intelligents » (Smart
Contracts,). Ces contrats possèdent la particularité que leur contrepartie financière ou autre, ait
débloquée automatiquement dès la réalisation de l’engagement du fournisseur, sans qu’aucune
intervention humaine ne soit nécessaire (par exemple, dès que la marchandise ou le voyageur est arrivé
à bon port).
La technologie blockchain et les cryptomonnaies permettent également aux entrepreneurs, où qu’ils se
trouvent dans le monde, de recevoir des monnaies et des paiements de leurs clients dans la devise de
leur choix. De nombreux services cryptographiques ont ainsi émergé afin de faciliter les propriétaires
d’entreprises à effectuer leurs transactions financières, notamment avec des partenaires internationaux.
Leur objectif est d'aider les petites et moyennes entreprises du monde entier à obtenir une meilleure
couverture financière et une connexion financière plus flexible. Grâce aux nouveaux portefeuilles
numériques, ces derniers sont capables de convertir rapidement leurs cryptomonnaies en monnaies
fiduciaires et ainsi réinvestir leurs bénéfices pour développer leur entreprise.
III. SESSION 03 : LES RISQUES ET EFFETS
Sous-thème 1 : Les différents types de risques
 Les cryptomonnaies sont vulnérables aux cyber-attaques
Les cyber-attaques peuvent déstabiliser l’ensemble de la plate-forme technologique de transaction et
conduire à son effondrement. Par ailleurs, les médias ont récemment fait cas du plus grand vol de
cryptomonnaies par des pirates informatiques, estimé à près de 600 millions de dollars américains.

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 Les cryptomonnaies accroissent les risques d’évasion fiscale, de blanchiment de capitaux
et de financement du terrorisme, en l’absence d’intermédiaire pour vérifier la nature des
transactions ou l’identité de leurs auteurs.
Les transactions sur les cryptomonnaies échappent au contrôle des autorités fiscales, donc elles
empêchent les opérations de prélèvements fiscaux sur les différents transferts effectués par les
utilisateurs du réseau.
En outre, l’impossibilité d’intervention des autorités publiques pour vérifier le caractère licite des
transactions effectuées dans un cadre strictement privé pourrait favoriser le transfert facile des gains
monétaires issus d’activités illégales ou le financement des activités liées au terrorisme via les plates-
formes des cryptomonnaies.
Par ailleurs, le bitcoin est qualifié de « système de Ponzi ». Un système de Ponzi est une fraude à
l’investissement qui implique le paiement de prétendus rendements à des investisseurs déjà adhérents
au système à partir des fonds apportés par de nouveaux investisseurs, sans véritablement engager ces
fonds dans une activité d’investissement rentable. Dans ces conditions, le système s’effondre dès lors
que la majorité ou l’ensemble des investisseurs tentent de récupérer leurs avoirs puisqu’il devient
impossible d’utiliser les fonds des uns pour payer les autres et vice-versa.
Concernant le bitcoin, les utilisateurs entrent dans le système en achetant des bitcoins contre de la
monnaie conventionnelle, mais ne peuvent quitter et récupérer leurs fonds en monnaie conventionnelle
que si d’autres utilisateurs souhaitent acheter leurs bitcoins, c’est-à-dire si de nouveaux participants
souhaitent rejoindre le système. Dans un tel cas, le système du bitcoin demeure à haut risque pour ses
utilisateurs d’un point de vue financier et pourrait s’effondrer si ceux-ci essaient de sortir du système
mais n’y parviennent pas, en raison de difficultés à récupérer leurs fonds en monnaie conventionnelle.
 La volatilité des prix des cryptomonnaies constitue une préoccupation
Selon les analystes, la volatilité des prix des cryptomonnaies apparaît comme une préoccupation
cruciale. D’une part, cette forte volatilité des prix expose les utilisateurs des cryptomonnaies à des
risques de pertes financières en cas de chute brutale des cours et d’autre part, la volatilité des prix des
cryptomonnaies pourrait compliquer la conduite de la politique monétaire des Banques centrales en
affectant la gestion de la masse monétaire. Ainsi, la volatilité des prix des crypto-monnaies pourrait
engendrer une instabilité du système monétaire et par ricochet une instabilité macroéconomique
globale en ayant un effet défavorable sur les agrégats monétaires.
 La complexité des calculs nécessaires pour valider les transactions des cryptomonnaies,
afin d’éviter toute falsification du grand livre, est consommatrice d’énergie et représente
un gaspillage de ressources importantes ainsi qu’un risque environnemental.
Selon les experts, la production de Bitcoins a des effets négatifs tant d'un point de vue sanitaire,
économique qu'environnemental. En effet, le coût d'une tonne de CO2 varie entre 50 et 185 dollars. En
moyenne bitcoin produit en 2021 a généré 11,314 dollars de dommages climatiques. À noter que le
total des dommages mondiaux dépasse 12 milliards de dollars depuis 2016, soit 25% de la valeur
totale du marché de cette cryptomonnaie.
Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), l’exécution d’une transaction par un mineur,
pourrait nécessiter l’exploitation des équipements informatiques sophistiqués avec une puissance
équivalente à des millions d’ordinateurs personnels, ce qui représente un risque environnemental. En
outre, l’électricité utilisée dans le processus de dénouement des transactions des bitcoins est
excessivement considérable. Les estimations globales indiquent que l’électricité utilisée pour les

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transactions de bitcoins dépasse la consommation des pays tels que la Hollande et la République-
Tchèque.
Sous- thème 2 : Les effets sur le court et long terme
A la marge de sa dimension spéculative, la monnaie cryptée produit directement des effets
économiques réels. Outre le personnel mobilisé pour gérer le parc d’ordinateurs, le système consomme
de grosses quantités d’électricité. Ce qui constitue un désastre écologique, selon les experts. Car la
validation de chaque bloc qui entre dans la chaîne mobilise une énorme puissance de calcul mise en
œuvre par les « mineurs ».
Cependant, le principal effet économique des cryptomonnaies est indirect : c’est le développement
technologique qu’elles engendrent. Depuis sa mise au jour en 2008, la technologie de la blockchain a
été améliorée : d’abord, pour produire de nouvelles cryptomonnaies, mais aussi des structures fermées
qui, contrairement au système du bitcoin, ne sont pas en accès libre ; du coup, n’ayant pas besoin du
même niveau de sécurité, cette technologie demande de moindres capacités de calcul et est moins
gourmande en électricité. Les technologies issues de la blockchain offrent en outre de nouvelles
fonctionnalités qui peuvent intéresser entrepreneurs, banquiers et administrations.
Les Banques centrales ont notamment pour mission de garantir la stabilité des prix, le niveau de
l’inflation ou encore les taux d’intérêt. La généralisation des cryptoactifs pourrait limiter cette capacité
d’action des Banques centrales et poser de sérieux risques pour l’économie, particulièrement dans les
pays émergents où ils se sont fortement développés.
Les transactions réalisées en cryptomonnaies étant automatisées et entièrement numérisées, elles
peuvent être inscrites et suivies dans un registre attribué et accessible à tous les utilisateurs. Cette
technologie a donc pour principal effet de rendre le système d’échange nettement moins opaque et au
contraire d’offrir plus de transparence et de sécurité, puisque ce registre ne peut pas non plus être
manipulé. Les risques de fraude, qui ont énormément augmenté pendant le confinement, sont donc
bien moins importants avec une cryptomonnaie qu’en payant en ligne avec sa carte bancaire.

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