La monétique : élément de modernisation du système bancaire au Tchad

1. Contexte

De nos jours, tout processus de développement économique et social réserve une place
de plus en plus importante aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)
et du Savoir. L’influence des technologies de l’information et de la communication et en
particulier de réseaux dans le secteur bancaire se manifeste depuis les années 1970. Ces TIC
ont entrainé une double évolution au sein de banques. Elles ont été un support logistique au
traitement interne des informations et au développement des relations dans la profession au
sein des réseaux interbancaires d’une part. D’autre part, elles se sont constituées comme le
moyen excellent d’accès aux marchés de capitaux et elles ont facilité la création de marchés
électroniques globaux.

En effet, ces NTIC constituent des facteurs décisifs de transformation rapide

des modèles économiques et sociaux en raison de leurs effets transversaux sur tous les
secteurs (primaire, secondaire, tertiaire) notamment les effets des externalités qualifiées de
positives et culturels.

Au fil des années, ces nouvelles technologies ont acquis une importance conséquente
dans notre quotidien. Les concepts de temps et de distance ont perdu leur significativité, le
paiement électronique a changé drastiquement la relation entre acheteur et vendeur.
Incontestablement, un des secteurs les plus touché par ce phénomène est le secteur bancaire.

La qualité du système de paiements est un bon indicateur du fonctionnement d'une

économie. Les progrès en matière d'intermédiation bancaire, le développement des institutions
et la concurrence qui régit le marché bancaire ont permis l'évolution et la diversité des
instruments et moyens de paiement. Les nouvelles technologies de transmission de données et
les progrès en informatique sont à la base de l'amélioration des procédures de paiement et de
recouvrement dans les pays développés et les pays émergents.

Quant au réseau de télécommunications qui, lui contribue à faciliter le fonctionnement

des échanges et à traiter de bout en bout les opérations de paiements et les échanges de
données inter et intra bancaires. Cette modernisation dont la finalité est la mise en place d'un
système de paiements interbancaire moderne et efficace, aussi bien au niveau des paiements
de gros montants en temps réel que des paiements de masse, qui assurent des transferts de
fonds efficaces, sûrs, rapides et sécurisés.

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Durant les deux dernières décennies, la sphère financière internationale s’est

radicalement métamorphosée sous le double effet des mutations profondes liées à un
mouvement global de libéralisation des services financiers et du développement rapide de
l’innovation.

Dans ce cadre, une œuvre de modernisation du système s’est inscrite dans le

développement de la monétique qui a été également au centre des intérêts des autorités au
regard de l’importance dans la facilitation des transactions commerciales et le développement
de la bancarisation de l’économie, avec une grande rapidité et sécurité des services.

L’impact de la nouvelle technologie dans la métamorphose de la relation banque-client

notamment par la généralisation des nouveaux outils, distributeurs automatiques de billets et
d’autres services, ont favorisé des transformations internes du système bancaire tchadien.

La monétique caractérise les grandes mutations que traversent actuellement le monde

bancaire et financier. C’est en effet un système qui consiste à stocker un certains nombre
d’informations concernant les finances des usagers sur des cartes à puces. Elle permet de
modifier ainsi le comportement des particuliers vis-à-vis de l’argent.

Dans un environnement de plus en plus compétitif, l’usage de la monétique est devenu

une nécessité à la continuité de l’activité des banques. Elle rentre à présent dans le cadre de la
stratégie bancaire qui a pour principal objectif de rentabiliser les institutions financières.

C’est dans cette optique que le Groupement Interbancaire Monétique de l’Afrique

Centrale (GIMAC) vient de lancer dans l’ensemble des pays de la Communauté Economique
et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), la commercialisation de ses offres de services
de monétique intégrale. Il s’agit d’une plateforme baptisée GIMACPAY, qui intègre à la fois
le mobile, les cartes bancaires et le transfert d’argent.

Grâce à ce dispositif, les populations de la CEMAC peuvent désormais effectuer des

transferts d’argent, depuis un compte mobile vers un compte mobile d’un autre opérateur ou
d’un compte bancaire et vice-versa. Elles peuvent également effectuer des achats auprès des
commerçants affiliés, retirer de l’argent via les distributeurs automatiques de banques, et
recevoir des transferts internationaux dans leurs comptes mobiles ou bancaires.

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2. Problématique

La monétique est un secteur qui demande du temps pour se généraliser car il obéit à
des critères d'organisation des banques, d'évolution et d'adaptation des réseaux et à un effort
culturel pour son adoption définitive.

En dépit du fait que la monétique au Tchad ait connu un démarrage acceptable, les
banques manifestent ce dernier temps une motivation, dans l’optique d’une mise à niveau de
ce nouveau service. Cette motivation s’est concrétisée par le lancement de la plateforme
GIMACPAY qui est utilisé auprès de 14 institutions financières et opérateurs des paiements
mobiles.

Sous l’impulsion de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), le GIMAC a

mis en œuvre un écosystème convergent carte, mobile et transfert d’argent, GIMACPAY,
désormais opérationnel dans la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée
Equatoriale, Tchad). La commercialisation de ce service monétique est rendu effective depuis
le 10 juillet 2020.

Il convient de préciser que le réseau monétique intégrale compte 54 participants,

800 000 cartes GIMAC et internationales (Visa, Mastercard, UPI), 18 millions de comptes
mobiles, plus de 1 300 GAB et 1000 TPE. Le GIMAC ambitionne d’étendre ses services en
intégrant à brève échéance tous les acteurs de la chaîne de paiement de la CEMAC, ceci dans
le cadre de l’exécution de ses missions d’inclusion financière.

Sur ce plan, le Tchad a enregistré d’importants retards comparativement aux autres

pays dans le processus de la monétisation et la maîtrise des nouvelles technologies de
paiement et ce, malgré l’entrée de nouvelles technologies qui ont bouleversé la relation
client-banque comme les Distributeurs Automatiques de Billets (DAB), les Guichets
Automatiques de Billets (GAB) et les Terminaux de Paiement Electroniques (TPE).

Compte tenu de ce qui a été présenté précédemment, nous avons choisi de travailler
sur le thème relatif à la mise en place de la monnaie électronique par les institutions bancaire
à savoir : « la monétique : élément de modernisation du secteur bancaire au Tchad ». La
question centrale qui a retenue notre attention est la suivante : quelle est l’importance de la
monétique dans le développement du secteur bancaire tchadien ? De cette question
principale découle les questions spécifiques suivantes :

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- qu’est ce que la monétique et quelles sont ces fonctionnalités ?

- quels sont les facteurs qui peuvent freiner le développement de la monétique ?

C’est dans ce contexte que vient s’inscrire notre présente recherche qui vise à étudier
le processus monétique, son rôle dans le développement et la modernisation du secteur
financier ainsi que les facteurs qui peuvent freiner son développement.

3. Objectifs de la recherche

Le présent thème de recherche tire son importance du fait de la tendance constatée en

ces deux dernières décennies pour la réforme des moyens de paiement à travers plusieurs pays
dans le monde.

L’objectif principal visé par ce présent travail de recherche est d’analyser l’importance
de la monétique dans le développement du secteur bancaire tchadien. Cet objectif sera atteint
à travers un certain nombre d’objectifs opérationnels.

De façon plus spécifique, l’objectif général se décline en deux objectifs opérationnels :

- définir la monétique et identifier ces fonctionnalités ;

- analyser les facteurs qui peuvent freiner le développement de la monétique.
4. Intérêt du sujet

Les raisons qui sous-tendent le choix de notre sujet sont multiples :

- le sujet s’inscrit dans le cadre général de notre formation ;

- l’intérêt de connaitre les apports et les avantages de l’utilisation de la monétique soit
pour les détenteurs de la carte interbancaire, soit pour les commerçants en utilisant le
TPE ou pour les banques ;
- l’intérêt de développer la culture de la monétique et son rôle dans le développement du
secteur financier.
5. Propositions de recherche

La monétique représente donc un secteur très large et assez complexe à borner. Ce

n'est pas une science en soi, mais une application pleinement intégrée au sein des sciences et
technologies de l'information et de la communication. Ce domaine fait toutefois appel à des
compétences spécifiques et toujours plus pointues pour répondre aux exigences croissantes de
sécurité des réseaux et de protection des données comme la cryptographie (calculs et

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algorithmes) ou la biométrie (identification et reconnaissance des personnes par un caractère

biologique) sans oublier les sciences humaines, notamment dans l'étude des interfaces
homme/machine.

En effet, ce secteur en perpétuelle mutation fait donc appel à de multiples spécialités et

intéresse un champ assez vaste d'entreprises dont l'activité concerne les cartes, les terminaux
de paiement ou de retrait, les réseaux, les systèmes et logiciels de traitement (front office,
back office).

Ainsi, la monétique est-elle une discipline à part entière ou simplement la convergence

de plusieurs technologies ? Les avis des experts et industriels rencontrés au cours de cette
étude sont partagés mais pour beaucoup, la monétique repose non pas tant sur la recherche
fondamentale mais essentiellement sur le développement d'applications spécifiques, rendu
aujourd'hui possible grâce aux apports de sciences comme l'informatique, l'électronique et, de
manière plus détaillée, la cryptologie, la biométrie, l'imagerie, etc.

Ce qui précède nous conduit à formuler une première hypothèse : « la monétique est
l’ensemble des techniques électroniques, informatiques et télématiques permettant
d’effectuer des transactions, des transferts de fonds ou toute autre opération qui relie un
utilisateur final équipé d’une carte avec un ensemble de services ».

Certains experts précisent que les toutes prochaines années vont être décisives dans le
secteur de la monétique et des transactions électroniques. En premier lieu, la généralisation de
la norme EMV apparaît comme un enjeu majeur et plus particulièrement dans les applications
non liées au secteur bancaire pour lesquelles la transition vers le nouveau standard est en
cours au niveau européen.

D'autres événements comme l'intégration des pays de l'Est de l'Europe à l'Union

Européenne, le développement et l'essor économique de pays au potentiel considérable
comme la Chine ou l'Inde ou encore le passage au réseau de téléphonie mobile de troisième
génération représentent également des enjeux économiques vitaux pour la monétique. On
notera à ce propos que des programmes européens comme l'initiative e-Europe, plan d'action
visant à faciliter l'accès des citoyens de l'Union Européenne aux Technologies de
l'Information et de la Communication, comportent des dispositions pour promouvoir la carte à
puce sur l'ensemble de l'Union, par le biais d'une accélération des travaux sur la sécurité et les
techniques d'identification et d'authentification.

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La France, pays où les technologies de pointe dans le domaine de la monétique

ont été inventées et développées, conserve une certaine avance mais pour combien
de temps encore ? Ce qui conduit à formuler une deuxième proposition de recherche :
« la mauvaise utilisation des NTIC a un impact négatif sur le développement de la
monétique ».

6. Méthodologie
6.1. La méthode objective

Elle consiste à décrire de façon neutre et méthodique une réalité ou un phénomène

indépendamment des intérêts, des goûts et des préjugés de celui qui effectue la description.

6.2. La méthode analytique

Elle consiste à décomposer une œuvre, un phénomène ou un fait en ces éléments

essentiels afin d’en saisir les rapports et de donner un schéma général de l’ensemble. Avec
ces méthodes, nous avons utilisé un certain nombre de techniques. On peut citer entre
autres :

- la technique documentaire qui nous a permis de consulter et de procéder à une

analyse critique des différents documents officiels et administratifs en rapport avec le
travail ;
- l’entretien libre avec les administrateurs de la SGT sur la monétique ;
- la consultation des mémoires et des manuels dans les bibliothèques Universitaires et
les recherches sur internet.
7. Organisation du mémoire

Cette étude se fera en deux parties dont chacune des parties contiendra deux chapitres.
La première partie porte sur les concepts théoriques de la monétique. Le premier chapitre de
cette partie revêt l’aspect introductif, initialise les notions de base relative à l’évolution de la
monétique. Le second fait intervenir le concept de la carte bancaire qui est le principal produit
de la monétique ainsi que ses modalités et son mode d’utilisation.

La seconde partie de cette étude porte sur une étude empirique sur la monétique au
sein de la Société Générale Tchad. Le premier chapitre de cette seconde partie sera consacré à
l’expérience monétique au Tchad. Et le second chapitre portera sur la monétique au sein de la
Société Générale Tchad.

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