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Chapitre 3

LES COMPTES BANCAIRES


(règles de fonctionnement)
Notions juridiques sur la clientèle
Pour répondre au mieux aux besoins de sa clientèle et lui offrir les produits et les services adéquats, la
banque cherche à bien connaître ses clients, non seulement du point de vue commercial mais aussi du point
de vue juridique.
1/Qualité des personnes:
1.1 - Personnes physiques
Les personnes physiques sont des êtres humains, à partir de leur naissance jusqu'à leur décès. Ils
possèdent un état civil et un patrimoine.
L'état civil d'une personne physique comporte sa date de naissance, son nom patronymique, ses prénoms
et son domicile, ainsi que son sexe et sa nationalité. Pour justifier de leurs états civils, les personnes
physiques doivent produire une pièce d'identité. Cette pièce d'identité peut être :
 la carte d'identité nationale pour les Tunisiens résidents ou non résidents
 le passeport pour les étrangers non résidents
 la carte de séjour pour les étrangers résidents.
1.2 – Personnes morales:
Les personnes morales sont des êtres fictifs, des groupements de personnes ou de capitaux. Il existe
deux catégories de personnes morales : les sociétés et les associations.
Les sociétés sont définies comme étant "un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
conviennent d'affecter en commun leurs apports, en vue de partager le bénéfice ou de profiter de
l'économie qui pourrait résulter de l'activité de la société".
Il est toutefois admis, selon le Code des Sociétés, de créer des SARL unipersonnelles constituées par un
associé unique.
Les associations sont au contraire définies comme étant "une convention par laquelle deux ou
plusieurs personnes mettent en commun leur connaissance ou leur activité dans un but autre que le
partage des bénéfices".
Comme pour les personnes physiques, les personnes morales possèdent un état civil et un patrimoine.
L'état civil d'une personne morale comporte :
• Le nom : raison sociale pour les sociétés et titre pour les associations,
• Le domicile : siège social,
• La nationalité : celle de l'Etat sur le territoire duquel est implanté le siège social.
Les personnes morales sont identifiées par leur immatriculation au Registre nationale des entreprises.
2 – Capacité juridique
La capacité juridique consiste en une aptitude à être titulaire de droits et à les exercer. Seules les personnes
capables et maîtresses de leurs droits peuvent se faire ouvrir un compte en banque.
Les principales difficultés susceptibles d'être rencontrées dans le domaine de la capacité des personnes
physiques ont trait à la minorité ou au régime des incapables majeurs.
Sont considérés comme incapables de contracter (articles 3 à 17 du COC) :
les mineurs jusqu’à l’âge de dix huit ans révolus ;
les majeurs atteints d’aliénation mentale les privant de leurs facultés.
Il est, toutefois, permis au mineur de procéder à l’ouverture de comptes et de les faire fonctionner seul, s’il
est émancipé. Il bénéficie ainsi d’une capacité égale à celle d'un majeur.
L'émancipation est prononcée, sur demande, par le juge des tutelles aux fins du mariage ou l'exercice du
commerce ; auquel cas, l'émancipé produira un acte juridique attestant son émancipation (article 158 du
Statut Personnel).
Le banquier s’assurera que l’intéressé à été régulièrement autorisé à exercer une activité commerciale par la
production d’un acte justifiant son affiliation au Registre nationale des entreprises/ registre nationale des
entreprises
Pour les personnes morales, c'est le gérant qui doit demander l'ouverture du compte et qui aura pour
mission d'effectuer les opérations devant y figurer et ce, dans les limite de ses pouvoirs.
Il convient à cet effet de :
s'assurer que ces sociétés possèdent la personnalité juridique sans laquelle elles n'ont ni droits ni obligations ;
déterminer le ou les représentants qui ont pouvoir de faire fonctionner les comptes, ainsi que les limites de
leurs pouvoirs.
D'une façon générale, la loi a soumis la constitution des sociétés à un ensemble de formalités qui comportent,
notamment, la rédaction puis l'enregistrement d'un acte constitutif (statuts), le dépôt de cet acte au greffe du
Tribunal (Registre nationale des entreprises) et sa publication dans le Bulletin Officiel du registre nationale des
entreprises afin que les tiers en soient informés.
L'acte constitutif indique, entre autres, les personnes appelées à représenter la société ou la façon dont elles
sont désignées, et précise les limites de leurs pouvoirs. Il est donc indispensable au banquier, appelé à ouvrir
un compte à une société, d'en prendre connaissance.

3 – Notions de résidence et de non résidence


En application de la réglementation des changes en vigueur, la résidence (et la non résidence) sur le plan
change constitue un critère déterminant dans la relation du banquier avec son client au même titre que les
autres critères de classification de la clientèle tels que le statut juridique, le secteur d'activité, le statut socio-
économique …etc.
Les conditions d'ouverture et de fonctionnement des comptes en devises et en dinar convertible sont fixées
selon le statut de leurs titulaires en raison notamment des origines des fonds qui y sont logés et qui
varient selon que le client est résident ou non résident.
il nécessaire de signaler que la notion de résidence n'est pas liée au lieu géographique où se trouve la personne
physique ou morale. Elle est plutôt déterminée en fonction des éléments suivants :
• Le centre d'intérêt et la durée de séjour en Tunisie ou à l'étranger pour les personnes physiques.
• La structure du capital, la nature de l'activité exercée
Cette notion prise au sens de la réglementation des changes diffère de celle conçue au niveau des législations fiscales
et douanières.
la résidence est déterminée à partir des critères suivants :
Pour les personnes physiques :
- Lieu du domicile habituel.
- Durée de séjour en Tunisie pour les étrangers.
- Centre d'intérêt (lieu de travail).
Pour les personnes morales :
- Lieu du siège social.
- Lieu d'établissement stable pour les entreprises dont le siège social est à l'étranger (représentation).
- le statut de non résidence d'une entreprise est déterminé sur la base de la structure du capital (66% au
moins doivent être détenues par des non résidents au moyen d'une importation de devises) et du secteur
d'activité (orientée principalement à l'exportation : 70% au moins).
Personnes physiques ( avis de change n3)

Sont automatiquement considérées comme résidentes :


 Les personnes physiques de nationalité tunisienne.
 Les personnes physiques de nationalité étrangère, domiciliées en Tunisie depuis 2 ans au moins.
 Le conjoint d'un résident, ainsi que les enfants mineurs d'un résident qui sont à sa charge.
 Sont automatiquement considérés comme non-résidents :
 Les personnes physiques de nationalité étrangère domiciliées hors de Tunisie.
 Les personnes physiques de nationalité étrangère domiciliées en Tunisie depuis moins de 2 ans et pour
lesquelles la qualité de résident n'a pas été formellement reconnue par la BCT.
 Les personnes physiques de nationalité étrangère quelle que soit la durée de leur séjour en Tunisie,
fonctionnaires d'Etats en poste en Tunisie, personnel figurant sur les listes diplomatiques ou fonctionnaires
d'organismes internationaux en Tunisie ou exerçant un emploi en Tunisie dans le cadre d'une convention de
coopération.
 Les personnes physiques de nationalité tunisienne, domiciliées hors de la Tunisie depuis deux ans au moins
et qui y possèdent le centre normal et non provisoire de leur activité.
Tout autre cas nécessite obligatoirement l'autorisation de la Banque Centrale de Tunisie.
• Personnes morales (avis de change n3)

Sont considérées comme résidentes :


• Les personnes morales ayant leur siège en Tunisie et les personnes morales, quel que soit le lieu de leur
siège social, pour leurs établissements en Tunisie.
• Les personnes morales ayant une activité commerciale soumise à l'ouverture d'une patente, pour leurs
établissements en Tunisie.
• Les sociétés dont le capital social est détenu par des résidents dans une proportion
supérieure à 34%.
Sont considérés comme non-résidentes :
• Les établissements relevant de personnes morales dont le siège social est situé en dehors de la Tunisie
et ayant en Tunisie une activité provisoire afférente aux prestations de services au profit de résidents ou
à la réalisation de travaux de toutes natures, sauf décision contraire de la BCT.
• Les sociétés dont le capital social est détenu par des non-résidents tunisiens ou étrangers au moyen
d'une importation de devises égale au moins à 66% du capital.
Tout autre cas nécessite obligatoirement l'autorisation de la Banque Centrale de Tunisie.
Constitution du dossier juridique du client:
Pour l'ouverture d'un compte, la banque doit recueillir un certain nombre de documents renseignant sur la
personnalité juridique du requérant et, selon la nature du compte sollicité, justifiant de sa qualité :
résident ou non résident.

Personne physique
 CIN/Passeport/Carte de séjour.
 Convention de compte et spécimen de signature.
 Patente pour les professionnels non commerçants.
 Registre de commerce pour les professionnels commerçants .
 Justificatif d’adresse/ justificatif de revenue
Société anonyme
• CIN/Passeport/Carte de séjour du 1er responsable.
• Statuts.
• PV de l’Assemblée Générale désignant le Conseil d'Administration.
• PV de la 1ère réunion du CA et pouvoir du 1er responsable.
• Registre de commerce/ RNE ( registre national des entreprises).
• Publication au JORT ( BORNE: bulletin officiel du registre national des entreprises)
• Convention de compte et spécimen de signature.
• Pour une société anonyme en formation, il y a lieu d'exiger en plus :
• Etat de souscription et de versement.
• Liste des souscripteurs.
• Déclaration de souscription et de versement.

Société à responsabilité limitée (SARL/SUARL)


• CIN/Passeport/Carte de séjour du gérant.
• Statuts.
• PV de l’AG pour la désignation du Gérant s'il n'est pas statutaire.
• Registre de commerce/RNE.
• Publication au JORT et dans deux quotidiens dans l'un en langue arabe.
• Convention de compte et spécimen de signature.

Association
• CIN/Passeport/Carte de séjour du 1er responsable.
• Statuts.
• PV de l’Assemblée Générale désignant le Bureau Directeur.
• Publication au JORT.
• Convention de compte et spécimen de signature
Office et Entreprise Publique
• CIN du 1er responsable.
• Publication au JORT.
• Convention de compte et spécimen de signature.
Typologie des comptes bancaires
Le compte bancaire est la représentation chiffrée des opérations réalisées entre la banque et le titulaire du
compte. Il y a deux catégories de comptes :
• les "comptes de dépôt" ou "comptes de chèques"
• les "comptes courants"
La distinction entre comptes de dépôt et comptes courants traduit une double réalité économique qui a trait
à l'origine et à la nature économique des fonds déposés.
Le compte ouvert à un client, qu'il soit commerçant ou non, pour la gestion de sa fortune personnelle est un
compte de dépôt.
Le compte courant, par contre, est ouvert aux professionnels, qu'ils soient commerçants ou non, pour les
besoins de leurs activités professionnelles.
1 – Le compte de dépôt (articles 670 à 677 du CSC)
Le compte de dépôt est un contrat par lequel la banque devient propriétaire des fonds déposés, à
charge de les restituer à la demande du déposant et de lui assurer un service de caisse.
Elle a, en outre, la charge de payer, à concurrence du solde, tous les ordres de paiement émanant du
titulaire du compte et de recevoir, pour les joindre aux dépôts, toutes sommes qu'elle aura à lui
encaisser.
Sauf stipulation contraire, le compte de dépôt est à vue, le titulaire ayant le droit de disposer à tout
moment d'une partie ou de la totalité du solde.
Le compte de dépôt ne comporte pas la faculté de découvert. Toutefois, si la banque a admis une ou
plusieurs opérations qui ont rendu le compte débiteur, elle doit en aviser, sans retard, le déposant
qui est tenu de régulariser aussitôt sa situation. Il en découle que le compte de dépôt ne
peut enregistrer un solde débiteur que d'une manière exceptionnelle.
Les comptes de dépôt sont parfois dénommés comptes de chèques parce que leurs titulaires procèdent
essentiellement à des règlements par chèques.
2 – Le compte courant (articles 728 à 739 du CC)
Classé parmi les comptes ouverts aux commerçants, aux professionnels et aux entreprises, le compte
courant est un contrat par lequel deux personnes (correspondants) conviennent de passer dans un
compte, par voie de remises réciproques et enchevêtrées, leurs créances et de substituer ainsi à
des règlements particuliers et successifs, un règlement unique portant sur le solde du compte à sa clôture.

Caractéristiques et règles de fonctionnement


• Le compte courant peut être naturellement rendu débiteur.
• Le compte doit enregistrer des remises exprimées en unités monétaires.
• Les remises en compte doivent être réciproques.
• Les remises en compte doivent également être enchevêtrées (alternatives).
• les opérations débitrices et créditrices se confondent pour former un solde provisoire (position).
Effets du compte courant
Le compte courant produit deux effets à savoir la novation et l’inexigibilité de la position :
la novation signifie l'extinction d'une créance par son remplacement par une autre (devenir un simple
article en compte).
En matière d’exigibilité du solde provisoire, inversement au client qui peut demander le solde à tout
moment, la banque ne peut pas réclamer le paiement du solde provisoire avant la clôture du
compte sauf stipulation contraire.
3 – Les comptes collectifs
Un compte peut être ouvert au profit de plusieurs personnes qui en sont ensemble titulaires. Il existe deux
formes de comptes collectifs : les comptes collectifs avec solidarité active ou comptes joints et les comptes
collectifs sans solidarité active ou comptes indivis.
3.1 - Le compte joint (signatures séparées)
Le compte joint est régi par les articles 677 du CC et 164 du COC.
Il s'agit d'un compte collectif avec solidarité active doublée d'une solidarité passive.
Pour le compte joint, la banque s'engage à restituer la totalité du dépôt à l'un quelconque des titulaires du
compte. Autrement-dit, les divers titulaires deviennent créanciers solidaires du banquier (conséquence de la
solidarité active).
De même, le banquier peut poursuivre solidairement chacun des titulaires pour le montant du solde débiteur
(conséquence de la solidarité passive).
Le compte joint peut être ouvert à deux ou plusieurs personnes physiques. Le cas le plus rencontré des
comptes joints est celui des époux.
Fonctionnement du compte joint
Chacun des titulaires fait librement fonctionner le compte, sous sa seule signature et peut effectuer tous
retraits. Ce pouvoir lui appartient tant que dure la solidarité et tant qu'un autre titulaire n'a pas intenté de
poursuites contre le débiteur.
Décès de l'un des titulaires:
Le décès de l'un des titulaires n'a pas pour effet d'arrêter le compte joint qui, continuera de fonctionner sous
les signatures des survivants sauf opposition des héritiers.
3.2 - Le compte indivis (signatures conjointes)
Le compte indivis est régi par les articles 677 du CC et 193 du COC.
Il s'agit d'un compte collectif sans solidarité active.
Il est ouvert au nom de plusieurs personnes pour suivre les opérations relatives à la gestion de biens qui leur
appartiennent conjointement. Les titulaires ne possèdent, chacun sur ce compte, qu'un droit égal à une
quotité de l'ensemble. En conséquence, chacun des titulaires est en principe (sauf s'ils se sont donné
pouvoir) sans droit pour faire fonctionner seul le compte sans le recours des autres.
Fonctionnement du compte indivis
Si les titulaires n'avaient pas prévus de mandat, le compte indivis fonctionnerait sous les signatures de tous
les titulaires au même temps. Si par contre, mandat a été donné à l'un des titulaires, le compte fonctionnerait
sous la seule signature du mandataire.
Au cas où le compte deviendrait débiteur, la banque ne peut poursuivre, chacun des titulaires, que pour sa
part dans le compte (à parts égales si ça n'a pas été spécifié), en dépit du fait que le débit résulte du seul
mandataire.
Décès de l'un des titulaires
Au cas où l'un des titulaires du compte meurt, le mandat cesse et le compte est arrêté. Le banquier ne remettra le
solde du compte que sous la signature conjointe du survivant et des héritiers du défunt.
4- Ouverture des comptes bancaires
Lorsqu'une personne sollicite l'ouverture d'un compte en banque, celle-ci doit obtenir:
• Le consentement (matérialisé par la demande d’ouverture du compte)
• Le client jouit de la capacité juridique au sens du COC, acquise à l’âge de 18 ans révolus. A défaut, il doit être
assisté par son tuteur légal pour accomplir l’acte d’ouverture du compte.
• En droit tunisien, le mineur (incapable) est émancipé et devient majeure par le mariage s’il dépasse l’âge de 17
ans ou par l’exercice d’un commerce autorisé par décision du juge.

• Conditions de forme
• L’identification du client,
• Remplir le formulaire KYC
• Le dépôt par le client auprès de la banque d’un spécimen de signature,
• La conclusion avec le client d’une convention de gestion d’un compte de dépôts (les conditions de clôture, la
nature du compte, les conditions de fonctionnement du compte collectif, les services bancaires de base…..).
Pour le banquier, le droit de refuser l'ouverture d'un compte découle du principe de la liberté
contractuelle.
Toutefois, cette liberté a été contestée par l'article 410 du Code de Commerce (loi N° 96/28) qui oblige les
banques à ouvrir un compte de chèque à tous ceux qui le demandent. Néanmoins, la liberté de refuser
l'ouverture d'un compte subsiste pour les comptes courants.
Cette liberté de refuser l'ouverture d'un compte peut se déduire du droit discrétionnaire, reconnu au
banquier, de rompre la "convention du compte".
La banque est donc libre de refuser l'ouverture d'un compte ; son refus ne peut être considéré comme une
faute engageant sa responsabilité, et elle n'aurait pas besoin d'exposer les raisons qui motivent son refus.

5 – Clôture des comptes


Cas prévus par la loi
La cessation des rapports d'affaires entre le banquier et son client entraîne la clôture et la liquidation du compte.
Les causes de la clôture du compte sont :
• Arrivée à terme du compte
• Volonté de l'une des parties
• Cessation forcée.
- Arrivée à terme du compte
Cette situation est le plus souvent rencontrée dans les comptes à terme, dont la durée est fixée d'avance.
Aucune des parties ne pourra, entre temps, se désister unilatéralement du contrat conclu avant le terme
convenu.
- Volonté unilatérale des parties
Le banquier ne consent à ouvrir un compte sur ses livres qu'à certains clients choisis par lui. Inversement, le
client ne donne sa confiance qu'à un banquier bien déterminé.
Par conséquent, la volonté unilatérale de l'une des parties peut mettre fin aux opérations du compte.
La cessation d'affaires prend effet immédiatement, sans qu'il ait à attendre le prochain arrêté trimestriel.
Dans ce cas, le banquier s'efforcera de récupérer les chéquiers non épuisés.
En pratique, le client ne signifie pas à son banquier sa décision de clôturer son compte, mais se borne à
laisser son compte inactif. Ainsi, la volonté de faire cesser le compte n'a pas besoin d'être exprimée
formellement et peut résulter des circonstances.
- Cessation forcée
Le compte est automatiquement clos lorsque se produit un événement qui modifie gravement la situation de
son titulaire : survenance d'une incapacité, faillite, décès ou dissolution de la société.
La faillite du client entraîne la clôture automatique du compte, et un autre compte est ouvert au nom du failli
qui sera mouvementé par le syndic (liquidateur nommé par jugement).
Le décès du titulaire entraîne la clôture du compte. Une difficulté survient alors dans ce cas. Celle-ci a trait à la
liquidation du titcompte et la banque veillera à ce que le retrait des sommes déposées soit effectué par les
ayants droits.
Néanmoins, la règle de clôture de compte, suite au décès, n'est pas applicable aux comptes joints.
Il est à noter, par ailleurs, que la saisie-arrêt ne peut en aucun cas être une cause de clôture du compte. Elle
peut tout au plus interrompre momentanément le fonctionnement du compte.
– Autres cas
La banque a la totale liberté de procéder à la clôture du compte de son client, en prenant soin de respecter les
délais de préavis.
Parmi les différentes raisons de clôture, nous distinguerons :
 Le gel du compte et la décision de poursuites à l'encontre du client.
 L'absence de mouvements sur le compte et pour éviter le débit ou l'aggravation du débit par les agios
bancaires
6 – Les comptes réglementés:
A - Comptes pour non résidents
Les comptes pour non résidents sont : le compte étranger en devises, le compte étranger en
dinar convertible, le compte spécial en dinar et le compte intérieur non résident.
A.1 - Compte Etranger en Devises
Le compte étranger en devises "CED" est un compte ouvert aux non-résidents, personnes
physiques ou morales quelque soient leurs nationalités, pour loger leurs avoirs transférables.
Fonctionnement:
a - Opérations au crédit :
Les comptes étrangers en devises peuvent être crédités, sans autorisation préalable de la BCT :
-des versements en devises, au vu d'une déclaration d'importation visée par la Douane
-du montant de l'encaissement de chèques, de chèques de voyage ou d'effets libellés en
devises ou en dinars convertibles tirés par un non-résident à l'ordre du titulaire du compte
-des sommes en devises provenant d'un compte étranger en dinar convertible ou pour
l'exécution de règlements autorisés dans les conditions fixées par avis de change
-des intérêts produits par les sommes déposées dans le compte si elles font l'objet d'un
placement.
b - Opérations au débit :
Les comptes étrangers en devises peuvent être débités, sans autorisation préalable de la BCT, pour :
• tout transfert à l'étranger
• la remise de devises au titulaire du compte ou à tout autre bénéficiaire non-résident
• la remise de devises à un résident pour effectuer un voyage à l'étranger s'il a la qualité de représentant
permanent ou d'employé salarié du titulaire du compte
• le crédit d'un autre compte étranger
• tout paiement en dinars effectué en Tunisie.
N.B : Tout découvert en Compte Etranger en Devises ainsi que toute avance consentie à un
non-résident sont subordonnés à l'autorisation de la BCT.
A.2 - Compte Etranger en Dinar Convertible
Définition :
Le compte étranger en dinar convertible "CEDC" est un compte ouvert aux non-résidents, personnes
physiques ou morales quelque soient leurs nationalités, pour loger leurs avoirs transférables.
Fonctionnement :
a - Opérations au crédit :
Les comptes étrangers en dinars convertibles peuvent être crédités, sans autorisation préalable de la BCT:
-le produit de la cession de devises, au vu d'une déclaration d'importation visée par la Douane
-le produit de l'encaissement de chèques, de chèques de voyage ou d'effets libellés en devises ou en
dinars convertibles tirés par un non-résident à l'ordre du titulaire du compte
-les sommes en devises provenant d'un compte CED (produit de la cession) ou CEDC ou pour
l'exécution de règlements autorisés dans les conditions fixées par avis de change
-les intérêts produits par les sommes déposées dans le compte.
b - Opérations au débit :
Les comptes étrangers en dinars convertibles peuvent être débités, sans autorisation préalable de la BCT, pour :
-tout transfert à l'étranger ;
-la remise de devises au titulaire du compte ou à tout autre bénéficiaire non-résident
-la remise de devises à un résident pour effectuer un voyage à l'étranger s'il a la qualité de représentant
permanent ou d'employé salarié du titulaire du compte
-le crédit d'un autre compte CED ou CEDC
-tout paiement en dinars effectué en Tunisie.
A.3 - Compte Spécial en Dinar
Définition:
Le compte spécial en dinar est un compte, tenu en dinars tunisiens, ouvert aux entreprises étrangères
non-résidentes titulaires de marchés en Tunisie et destiné à recevoir la partie non transférable du prix de ce
marché servant à couvrir les dépenses locales y afférentes.
Il ne peut être ouvert qu'un seul compte spécial en dinar par marché. L'ouverture du compte donne lieu à
information de la Banque Centrale.
Fonctionnement
a - Opérations au crédit : Le compte peut être crédité :
- de la partie non transférable du prix du marché
- par le débit d'un compte étranger en dinars convertibles
- de la contre valeur de devises prélevées sur un compte étranger en devises convertibles
- de la contre valeur de tout virement en devises convertibles en provenance de l'étranger
- des intérêts produits par les sommes déposées dans le compte, calculés selon un taux fixé par
circulaire de la BCT.
b - Opérations au débit : Il peut être débité librement pour les dépenses à effectuer par l'entreprise en Tunisie
dans le cadre du marché et conformément à ses stipulations.
A.4 - Compte Intérieur Non Résident
Définition :
C'est un compte tenu en dinars intérieurs ouvert aux personnes physiques étrangères non-résidentes
établies temporairement en Tunisie et y percevant un revenu en dinars. On y distingue :
 Le coopérant : lié à un employeur étatique dans le cadre d'une convention de coopération (culturelle,
scientifique ou technique).
 Le contractuel : lié à un employeur tunisien privé par un contrat de travail visé par le Ministère des Affaires
Sociales.
-Pour justifier leur situation, il y a lieu d'exiger une photocopie du contrat de travail ou de toute autre pièce certifiant que
le demandeur perçoit un salaire en Tunisie :
- Pour les Coopérants : contrat d'engagement dûment signé par le Département employeur et une attestation de salaire
indiquant la rémunération nette perçue en Tunisie ainsi que la quotité transférable sur le salaire,
- Pour les Contractuels : contrat de travail visé par le Ministère des affaires Sociales. Les ressortissants d'Algérie, du
Maroc et de Libye sont dispensés du visa du Ministère,
B - Comptes pour les résidents
Les banques sont habilités à ouvrir un seul compte P.P.R en devises ou en dinar convertibles au profit des personnes
physiques résidentes suivantes :
les tunisiens transférant leur résidence habituelle de l'étranger en Tunisie ou/et ayant des avoirs acquis régulièrement à
l’étranger ;
les étrangers résidents en Tunisie ;
les personnes ayant des participations au capital de personnes morales résidentes exportatrices de biens ou de services ;
les personnes ayant la qualité de sous-délégataire de change ou des participations au capital de personnes morales
résidentes ayant la qualité de sous-délégataire de change ;
les prestataires de services fournis à des non- résidents établis hors de la Tunisie;
les diplomates et agents du secteur public détachés en poste à l’étranger ;
Les personnes engagées par des employeurs résidents, pour l’exécution de missions, d’une durée minimale de 6 mois,
dans le cadre de marchés réalisables à l’étranger.
B.1 - Compte personnes physiques résidentes
B.1.1 - Les comptes PPR
Opérations au crédit :

Les comptes P.P.R en devises ou en dinar convertibles peuvent être librement crédités par:
- les revenus ou produits des avoirs acquis régulièrement à l'étranger ou les sommes provenant de la clôture
d'un compte étranger en devise ou en dinar convertibles du titulaire du compte ;
- vingt pour cent (20%) du montant des bénéfices distribués au titre de l’exercice précédent et payés en
dinar au profit de la personne détenant des participations au capital de personnes morales résidentes
exportatrices de biens ou de services; l’alimentation du compte se fait au prorata de la participation du
titulaire au capital de ladite société ;
- cinq pour cent (5%) du montant des devises cédées au titre de l’année précédente dans le cadre de
l’activité de sous délégation de change exercée par le titulaire du compte ou par une société au capital de
laquelle il participe ; dans ce cas, l’alimentation du compte se fait au prorata de la participation du titulaire
au capital de ladite société ;
- les rémunérations des prestataires de services, au titre de leurs prestations de services réalisées en faveur
de non-résidents établis hors de Tunisie;
- les économies sur salaires des diplomates et agents du secteur public détachés en poste à l’étranger ;
- la rémunération servie en dinar au profit des personnes engagées par les employeurs résidents, dans le
cadre d’un marché réalisable à l’étranger au titre d’indemnité d’expatriation ;
- les montants provenant du produit de cession et/ou des revenus des avoirs acquis à l’étranger par le débit
de ce compte ;
B.1.2 Compte Allocation Touristique en Dinar Convertible

Le Compte Allocation Touristique (CAT) en dinar convertible est un compte ouvert sans autorisation de la BCT aux
personnes physiques résidentes ayant bénéficié d’une allocation touristique qui n’a pas été utilisée totalement lors
d’un voyage à l’étranger.
L’ouverture du CAT doit se faire dans les quinze jours qui suivent la date de retour en Tunisie et ce, au vu d’une
déclaration d’importation de devises établie au nom du bénéficiaire et visée par la Douane.
Fonctionnement
- Opérations au crédit :
Le compte allocation touristique en dinar convertible peut être librement crédité, dans un délai maximum de
quinze jours ouvrables qui suivent la date du retour en Tunisie :
 des montants non utilisés, suite à un voyage à l’étranger, de l’allocation touristique délivrée conformément à la
réglementation
 des intérêts produits par les sommes déposées dans le compte
- Opérations au débit :
Les comptes allocation touristique en dinars convertibles peuvent être librement débités pour :
• tout règlement en Tunisie en dinars ;
• couverture des dépenses de voyage à l’étranger du titulaire du compte au moyen de remise de billets de
banque étrangers ou par utilisation d’une carte de paiement internationale délivrée dans le cadre de ce compte
• règlement à partir de la Tunisie, de dépenses de réservation dans des hôtels à l’étranger pour le compte du
titulaire au moyen de la carte de paiement internationale.
B.2 - Comptes pour les personnes morales résidentes:
B.2.1 - Compte Professionnel en Devises:
 Le compte professionnel en devises "CPD" est un compte ouvert aux personnes morales résidents
ayant des ressources en devises et ce, pour les besoins de leur activité. Ce compte permet
essentiellement à son titulaire de se prémunir contre les risques de change.
Fonctionnement
a - Opérations au crédit : Les comptes professionnels en devises peuvent être crédités, sans autorisation
préalable de la BCT :
 des devises provenant des exportations de l'entreprise résidente titulaire du compte ainsi que des
emprunts en devises contractés par ladite entreprise conformément à la réglementation des changes
en vigueur.
 des virements d'un autre compte professionnel du même titulaire, tenu dans la même devise que le
compte professionnel à créditer ;
 des virements d'un autre compte professionnel du même titulaire tenu en une autre devise. Le mouvement des
devises entre les deux comptes ne peut s'effectuer que pour le règlement d'une importation ;
 les intérêts produits par les sommes déposées dans le compte.
- Opérations au débit : Les comptes professionnels en devises peuvent être débités, sans autorisation préalable de la
BCT, pour :
 le règlement partiel ou total, selon les conditions et modalités prévues par la réglementation des changes et du
commerce extérieur en vigueur, des opérations courantes afférentes à l'activité au titre de laquelle le compte à débiter
est ouvert ainsi que le règlement de toute autre opération autorisée à titre particulier ou général ;
 le crédit d'un autre compte professionnel du même titulaire tenu dans la même devise que le compte professionnel à
débiter ;
B.2.2 Compte Négoce International en Devises
Le Compte Négoce International est un compte ouvert en devises, sans autorisation de la BCT, aux sociétés résidentes
de négoce international ainsi que de courtage international, pour les besoins de leur activité. Ce compte est destiné à
couvrir les frais et le règlement de leurs opérations de négoce international ainsi que de courtage international.
Fonctionnement
- Opérations au crédit : Ces comptes peuvent être librement alimentés :
du produit de la vente de marchandises à l'étranger ;
des bénéfices et/ou de commissions réalisés dans le cadre d'opérations de négoce international ou de courtage
international ;
du montant des emprunts contractés en devises
- Opérations au débit : Les Comptes Négoce International peuvent être débités sans autorisation préalable pour :
• le règlement des achats dans le cadre des opérations de négoce international et des dépenses y afférentes ;
• le règlement des dépenses nécessitées par des opérations de courtage international ;
• le remboursement des emprunts contractés en devises ;
• le règlement de toute opération courante engagée par le titulaire du compte conformément à la réglementation
des changes et du commerce extérieur en vigueur
• la cession des devises sur le marché des changes

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