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Février 2023
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Résumé
Objectif – Ce rapport ambitionne de mettre en lumière Le second résultat, relatif à la Côte d’Ivoire, met, d’une
l’effet du développement des infrastructures sur la part, en lumière une amélioration de l’Indice du
croissance économique. Développement des Infrastructures (IDI) à partir de
l’année 2012. D’autre part, les résultats indiquent dans
Méthodologie/approche – A l'aide de données obtenues
le cas de la Côte d’Ivoire un effet multiplicateur des
à partir des indicateurs de développement de la
dépenses d’infrastructures sur la croissance
Banque mondiale, des statistiques internationales de la
économique.
Banque Africaine de Développement et du Ministère du
Budget et du Portefeuille de l'Etat. Deux approches ont Limitations de la recherche/implications – Une des
été utilisées. La première approche a porté sur limites de ce rapport est la taille de la série dans le cas
l’analyse des effets du développement des de l’étude de la relation développement des
infrastructures sur la croissance économique des Etats infrastructures et croissance économique en Côte
africains et a consisté a convoqué l’approche MIMIC et d’Ivoire. En effet, la série ne couvre que la période
l’estimateur des moments généralisés. Pour l’analyse 1999-2020. Cela n’a pas permis de vérifier l’existence
de l’impact des infrastructures sur l’économie en Côte de valeur seuil entre les variables d’intérêts. Les
d’Ivoire, une seconde approche a été utilisée : une différents résultats demandent aux Autorités africaines
analyse en composante principale couplée d’une d’analyser, sans se leurrer, les effets relatifs du
analyse statistique. développement des infrastructures sur la croissance
économique. En effet, selon les estimations
Résultats – deux types de résultats principaux sont à
économétriques, la relation entre développement des
retenir. Pour les pays africains et l’UEMOA, les
infrastructures et croissances économiques n’est pas
résultats indiquent l’existence d’une relation en U
monotone.
inversée entre les infrastructures sociales (eau et
électricité) et la croissance économique et une relation Originalité/valeur - Cet article représente, à notre
en U entre ces infrastructures et la croissance connaissance, la première tentative d'étude empirique
économie. La relation en U inversée implique de la relation entre le développement des
l’existence d’une valeur maximale au-dessus de infrastructures et la croissance économique en Côte
laquelle toute hausse des dépenses en infrastructures d’Ivoire. Une contribution clé à l'ensemble des
sociales pourraient négativement agit sur les connaissances existantes comprend des preuves
économies africaines. Quant à la relation en U, elle solides de l’existence d’une relation non linéaire entre
établit l’existence d’une valeur minimale au-dessus de le développement des infrastructures et la croissance
laquelle les dépenses en infrastructures économiques économique.
agissent positivement sur la croissance économique.
Mots clés – MIMIC, méthode des moments généralisés,
analyse en composante principale
1. Introduction
La relation entre le développement des infrastructures notamment dans les secteurs de l'énergie, des
et la croissance économique a fait l'objet de transports, des technologies de l'Internet et de la
nombreuses recherches et de débats passionnés. communication (TIC) et de la finance.
Depuis la dernière décennie (2010-2019), la croissance En Côte d’Ivoire, des investissements importants dans
économique en Afrique est en hausse, environ 3,72% plusieurs secteurs (énergie et l’électrification,
en moyenne annuelle. Dans le même temps, les développement de nouvelles routes, transport, eau
infrastructures se sont également développées. Environ potable, TIC…) dans le cadre de la mise en œuvre des
18% de la population mondiale réside en Afrique, et PND 2012-2015 et PND 2016-2020 ont été réalisés.
une grande partie de la population vit toujours sous le Ces réalisations ont eu des incidences positives sur la
seuil de pauvreté (34,1% en 2021 selon la Banque vie des populations à plusieurs niveaux. Ainsi, au
Africaine de Développement). De même, les inégalités niveau de l’incidence de la pauvreté, elle s’est
de revenus au sein de ces pays se sont accrues. Ainsi, améliorée passant de plus de 50% en 2011 à 39,4% en
l'indice de Gini, mesurant la répartition des revenus, 2018.
varie de 27,6% (Algérie) à 63,3% (Afrique du Sud), où
0% indique que tout le monde a le même revenu et La littérature existante manque d'une étude complète
100% implique qu'un ménage reçoit tous les revenus sur la contribution des infrastructures dans la
(CNUCED, 2021). Il est donc naturel de se demander si croissance. Les études précédentes se sont
le développement des infrastructures a stimulé la principalement concentrées sur un seul aspect des
croissance économique des pays africains en général infrastructures, comme le transport tout en ignorant les
et celle de la Côte d’Ivoire en particulier, ou si la autres aspects de l'infrastructure, ce qui peut ne pas
croissance économique élevée est en quelque sorte donner une image fidèle des préoccupations politiques.
« exceptionnelle » compte tenu du développement des En outre, les dépenses d'investissement dans les
infrastructures. infrastructures sont considérées comme une
approximation de l'état des infrastructures dans les
Pour une catégorie d’économistes, le rôle des pays, ce qui peut ne pas donner une image exacte car
infrastructures dans le développement économique la faible qualité institutionnelle et la mauvaise utilisation
n’est plus à démontrer. Pour ces auteurs, des sommes allouées aux investissements peuvent ne
l'infrastructure peut renforcer le développement pas être utilisées de manière viable dans les pays en
économique et réduire la pauvreté de multiples façons développement. Ces pays connaissent une corruption
et par de multiples canaux. Parmi ces derniers, il endémique et une faible qualité institutionnelle, ce qui
convient de citer la facilitation de la production, peut affecter les investissements en infrastructures. En
l'amélioration de la compétitivité par la facilitation du outre, la plupart des publications antérieures ont ignoré
commerce, la réduction des coûts de transport, le problème de l'endogénéité et se sont basées sur des
l'amélioration du commerce et la création d'emplois études transversales ou des études de séries
(Estache et Mondiale, 2008 ; Calderón et Servén, chronologiques spécifiques à un pays pour de
2004 ; Canning et Pedroni, 2004 ; Röller et Waverman, nombreux pays. Ce faisant, les résultats sont biaisés.
2001). Cependant, le manque d'infrastructures peut
créer des obstacles à la croissance économique. De Pour remédier aux lacunes des recherches antérieures,
même, sans infrastructure appropriée, la pauvreté ne Lla présente étude prend en compte un indice
peut être réduite, la compétitivité des entreprises et d'infrastructure plus complet conçu par la Banque
l’attractivité des pays ne peuvent être accrues. Africaine de Développement, qui couvre quatre (04)
indicateurs comprenant les infrastructures de transport,
L'insuffisance et le manque de développement des de TIC, de l’eau et l’assainissement et de l’électricité.
infrastructures sont l'une des principales causes du De plus, l'étude applique l'estimateur des moments
ralentissement du développement économique et de la généralisés (s-GMM) pour mitiger le problème
pauvreté en Afrique. Par conséquent, pour être d’endogénéité récurrent à l’analyse des données de
compétitifs dans un monde globalisé, les pays africains panel (Baum et al., 2003).
doivent améliorer et investir dans les infrastructures,
2. Revue de littérature
Dans cette section, il est présenté de manière succincte comme un déplacement vers le haut de la fonction de
un examen des différentes théories économiques et la production, augmentant ainsi le niveau de production
revue empirique sur le rôle des infrastructures ainsi que le taux de croissance de l'économie lors de la
publiques, en particulier leur relation avec la production transition vers l'état stationnaire (Edward et al., 2006).
ou la croissance. Elle sert également de toile de fond à La théorie de la croissance endogène
l'élaboration du modèle économique et au choix des
approches empiriques à utiliser dans ce présent Les articles de Romer (1986), Lucas (1988) et Barro
rapport. (1990) ont ouvert la voie à l'émergence de toute une
classe de modèles de croissance endogène qui
Revue théorique cherchent à endogénéiser l'accumulation de capital
Théorie de la croissance humain et l'infrastructure comme deux des principaux
arguments de la fonction de production agrégée. Pour
Dans la théorie macroéconomique traditionnelle de la
le premier cité, plus la productivité de chaque travailleur
croissance néoclassique, la croissance en régime
dans la production du bien final est élevée, plus le
permanent (steady state) est déterminée par des
niveau moyen de capital humain est élevé. Chez le
facteurs exogènes, à savoir la dynamique de la
second, la connaissance est un facteur de production
population et du processus technologique. Cela ne
dont la productivité marginale est croissante. Pour le
permet pas une analyse suffisante de la manière dont
dernier, les services publics productifs (notamment les
le comportement des entreprises et les politiques
infrastructures) sont des intrants dans la production
publiques (par exemple, la fourniture d'infrastructures
privée, ce qui crée un lien positif avec la croissance
par le gouvernement) peuvent affecter la croissance à
économique.
long terme par le biais de l'impact sur le progrès
technologique. En conséquence, le rôle du La théorie de la croissance endogène fournit un
gouvernement dans le processus de croissance a été mécanisme endogène d’analyse de la croissance à
sous-estimé dans la théorie économique (Van & long terme. Cela se fait soit par l'élimination des
Roelandt, 1998). rendements décroissants du capital, soit par l'analyse
des actions spécifiques qui expliquent le changement
La théorie de la croissance néoclassique
technique. Par conséquent, les facteurs affectant la
Cette théorie permet de (mieux) comprendre les PTF comprennent les distorsions dues à une
facteurs qui sont associés à la croissance de la concurrence imparfaite, les externalités et les effets de
production. Solow (1956) fournit le cadre et la réaffectation.
méthodologie pour évaluer l'importance des différents
Au cœur des modèles de croissance endogène se
facteurs. Il se fonde sur l'hypothèse de marchés
trouve la proposition selon laquelle l'investissement en
concurrentiels. Dans ce cadre, la production est
capital (au sens large) et la production de nouveaux
formalisée comme suit :
produits sont importants pour la croissance, si celle-ci
doit se poursuivre sans être affectée par des
où est le niveau de production, rendements décroissants. La définition du capital est
est le stock de capital privé et représente le élargie pour inclure de nombreux facteurs de
travail. production reproductibles, tels que l'accumulation du
savoir-faire par la recherche et le développement, les
Le progrès technique, qui est équivalent au résidu de
dépenses en infrastructures publiques et autres biens.
Solow ou à la productivité totale des facteurs (PTF), est
Cela rend l'hypothèse de rendements d'échelle
alors défini comme la différence entre la croissance de
constants (croissants) par rapport à la mesure générale
la production et la part des intrants traditionnels que
du capital tout à fait plausible et c'est par ce canal que
sont le capital et le travail. Dans ce cadre standard de
le rôle important que les infrastructures peuvent jouer
comptabilité de la croissance néoclassique avec
dans la croissance économique est mis en évidence
uniquement des intrants privés, tout effet de
(Barro, Op. Cit.).
l'infrastructure publique sera inclus dans la croissance
de la PTF. Dans le modèle de croissance néoclassique, Revue empirique
si l'infrastructure est considérée comme un bien public,
toute augmentation de son niveau peut être considérée
1
L’analyse du rôle productif des infrastructures sur la Cigu et al. (2019) ont examiné le lien entre
croissance économique remonte à l’étude l'infrastructure de transport et la croissance
fondamentale d'Aschauer (1989) démontrant une économique dans les pays de l'UE-28, sur la période
corrélation positive entre les infrastructures et la 2000-2014, en utilisant des méthodes de données de
croissance économique. En effet, il affirme que le stock panel. Il ressort de leur étude que les composantes de
de capital public est un déterminant important de la l'infrastructure de transport ont des effets significatifs
croissance et la diminution du capital public est la même après que les institutions et d'autres facteurs
raison majeure du ralentissement de la productivité aux sont contrôlés. À partir des résultats de l'analyse de la
Etats-Unis. Depuis cette étude, plusieurs travaux sont trajectoire, l'étude confirme l'hypothèse alternative, en
apparus par la suite cherchant à examiner le lien entre soulignant la relation de causalité unidirectionnelle à
les infrastructures et la croissance économique. long terme entre la croissance, les infrastructures de
Dans le même ordre d’idée, Serdaroğlu (2016) a étudié transport et les services publics.
la relation entre l'infrastructure publique et la croissance Béké (2019) a analysé l’effet des infrastructures
économique en Turquie en utilisant une approche économiques (transport, télécommunication, l’eau et
d'estimation de la fonction de production de Cobb assainissement) sur la performance productive du
Douglas pour la période 1980-2013. Les résultats secteur industriel des pays de la CEDEAO à partir de
obtenus indiquent clairement que les investissements l’estimation des données de panel des 15 pays
en capital dans l'infrastructure publique sont importants membres de la CEDEAO entre la période 2000- 2016. Il
pour stimuler la croissance économique en tenant ressort de son étude que le volume du stock
compte à la fois de l'infrastructure physique publique et d’infrastructures aussi bien que la qualité de ces
de l'infrastructure sociale publique. infrastructures ont un effet positif et significatif de long
Kpemoua (2016) a utilisé les données annuelles terme sur la performance du secteur industriel.
couvrant la période 1980-2014 avec un modèle Zergawu et al. (2020) ont examiné l'impact conjoint du
vectoriel autorégressifs à retards échelonnés (ARDL) capital infrastructurel et de la qualité institutionnelle sur
pour évaluer l’impact des infrastructures de transport la croissance économique en utilisant un large
sur la croissance économique au Togo. Ces résultats ensemble de données de panel dans couvrant 99 pays
révèlent une corrélation positive à long terme entre les et couvrant les années 1980-2015. Ils constatent que
infrastructures de transport et la croissance les termes d'interaction entre le capital d'infrastructure
économique et l’existence de causalité des et la qualité institutionnelle ont un impact positif et
infrastructures à la croissance économique. significatif sur la croissance économique.
Yılmaz et Cetin (2018) ont étudié l'impact des De même, Diandy et Seck (2021) ont examiné le rôle
infrastructures sur la croissance dans les pays en des infrastructures physiques dans la croissance
développement en utilisant un ensemble de variables économique dans 14 pays d’Afrique de l’Ouest. Leurs
instrumentales comprenant 29 pays en développement résultats révèlent que les infrastructures physiques ont
entre 1990 et 2014 afin d'estimer les données de panel globalement un impact positif, mais faible, sur la
dynamiques. Leurs résultats affirment que les croissance économique.
infrastructures ont une incidence positive et significative Khider et al. (2021) ont étudié l’impact des
sur la croissance. infrastructures de transport sur la croissance
Babatunde (2018) a étudié la relation entre les économique au Maroc à travers le modèle autorégressif
dépenses publiques en matière d'infrastructures et à retards échelonnés (ARDL). Il ressort de leur étude
croissance économique au Nigeria en utilisant un que les infrastructures de transport ont des effets
modèle vectoriel à correction d'erreurs. Les résultats de positifs sur la croissance économique à court et à long
son étude indiquent que les dépenses publiques pour terme.
les infrastructures de transport et de communication, Canning et Pedroni (2008), quant à eux, soutiennent
d'éducation et de santé ont des effets importants sur la qu'il y a un niveau d'infrastructure qui maximise la
croissance économique ; les dépenses d’infrastructure croissance. Au-dessus de ce niveau de maximisation,
ont enregistré une inversion significative d’effet sur la le coût du détournement des ressources d'autres
croissance économique au Nigeria.
2
utilisations productives vers l'infrastructure l'emporte
sur le gain de l'infrastructure.
Devarajan et al. (1999), constatent une relation
négative entre les dépenses d'infrastructure et la
croissance économique pour 43 pays. Ils attribuent ce
résultat d'un surcroît de dépenses d'infrastructure.
3
3. Les infrastructures en Afrique représentait 2,2 points de pourcentage de la croissance
Etat des lieux du revenu par habitant par an. L'étude estimait que
Au cours des dernières décennies, plusieurs l'investissement nécessaire pour combler ce déficit
économies à revenu faible ou intermédiaire d'Afrique s'élèverait à environ 93 milliards de dollars par an de
ont cherché à stimuler la croissance en adoptant un 2010 à 2020, soit près de 1 000 milliards de dollars
modèle économique axé sur les exportations, fondé sur cumulés. Le déficit de financement des infrastructures
de lourds investissements dans les infrastructures. en Afrique s'est rapidement transformé en un appel au
Mais cette stratégie n'a souvent pas produit les gains financement ancré par la Banque Africaine de
économiques promis, et ce pour diverses raisons. Développement, un appel qui a donné naissance à
L'accent mis sur les investissements dans les plusieurs plateformes de mobilisation des ressources
infrastructures ne tient pas compte du fait que même telles que le Consortium pour les infrastructures en
les pays africains qui ont beaucoup investi dans les Afrique, Africa50, et le Programme pour le
infrastructures restent à la traîne par rapport à d'autres développement des infrastructures en Afrique, entre
pays d'Asie (comme le Bangladesh) dans des secteurs autres. L'estimation des besoins d'investissement du
manufacturiers clés comme le textile, quelle que soit la continent en matière d'infrastructures est également
qualité des infrastructures. En outre, cette approche devenue une cible mouvante. Les chiffres les plus
néglige le fait que les pays africains ne disposent pas récents situent le montant annuel entre 130 et 170
des mêmes avantages comparatifs que les tigres milliards de dollars, avec un déficit de financement
asiatiques qui ont perfectionné et popularisé le modèle d'environ 70 à plus de 100 milliards de dollars (African
de croissance tiré par les exportations : alors que ces Development Bank, 2018).
pays asiatiques disposaient d'une abondante main- Les largesses qui en ont résulté ont entraîné une
d'œuvre à bas salaire, les salaires en Afrique sont augmentation rapide de la dette publique de l'Afrique
généralement plus élevés que ceux d'autres pays à des subsaharienne en l'espace d'une décennie (Cf.
niveaux de développement comparables. graphique 1). Cette augmentation de la dette a annulé
L'expérience récente de l'Afrique remet en question le les gains obtenus grâce à l'Initiative en faveur des pays
paradigme de la croissance tirée par les infrastructures. pauvres très endettés, et le surendettement frappe à
L'Afrique s'est lancée dans la construction nouveau la sous-région.
d'infrastructures pendant près de deux décennies, une Graphique 1 : Evolution de la dette (%PIB) en Afrique
tendance politique fondée sur des recherches qui
semblaient suggérer que le coût économique du
manque d'infrastructures en Afrique était d'environ 2
points de pourcentage de croissance du produit
intérieur brut (PIB) par habitant par an. Des
mégaprojets d'infrastructure, notamment des chemins
de fer, des centrales électriques, des aéroports et des
ports maritimes ultramodernes, des autoroutes
impressionnantes et des ponts spectaculaires, ont été
et continuent d'être construits à un rythme sans
précédent. Pourtant, ces investissements n'ont pas
dopé la croissance. Au contraire, la trajectoire de
Source : Extrait de « Regional Economic Outlook » IMF
croissance robuste de deux décennies, du milieu des
années 1990 au milieu des années 2010, qui a permis Il convient de noter qu'au moment où l'appel à la
d'augmenter les revenus moyens de l'Afrique de 40% construction d'infrastructures a été lancé, l'Afrique
s'est essoufflée, et une grande partie du continent connaissait une expansion économique d'environ deux
montrait des signes de surendettement avant même décennies (1994-2014), annoncée comme « l'essor de
que la pandémie de coronavirus ne frappe. l'Afrique ». Le revenu par habitant a augmenté de près
de 40% après avoir chuté tout au long des années
Le mouvement en faveur d'une « croissance tirée par 1980 et au début des années 1990. Mais la croissance
les infrastructures » a été lancé par une étude de la a chuté depuis 2014, suivant à peine le rythme de la
Banque mondiale de 2010 qui estimait que le coût croissance démographique.
économique du déficit d'infrastructures de l'Afrique
L'affirmation selon laquelle la croissance économique reste du monde sur le plan économique en raison de la
est limitée par les infrastructures manque de fondement lenteur de la croissance de la productivité de ses
théorique ou de preuves empiriques. Des observations marchés. De ce fait, la faible productivité est un frein
même superficielles la remettent en question. Au cours pour l'ensemble de l'économie de ces pays. Il n'est pas
des trois dernières décennies, une troisième vague de évident que les infrastructures aient attiré les
pays asiatiques - dont le Bangladesh, le Cambodge et investissements productifs du secteur privé sur lesquels
le Vietnam - a dépassé les pays africains en termes de repose la capacité des gouvernements à rembourser
revenu par habitant grâce à une industrie les dettes. L'investissement est resté généralement
manufacturière axée sur l'exportation et à des stable pendant toute la durée du programme
infrastructures tout aussi déficientes. Alors même que d'investissement dans les infrastructures, alors même
le déficit d'infrastructures de l'Afrique faisait l'objet de que le ratio dette/PIB a augmenté rapidement, comme
discussions au début des années 2010, les indiqué plus haut. Cela suggère que, loin de favoriser
infrastructures du Bangladesh étaient classées 130 sur l'investissement, la campagne d'investissement dans
les 134 pays étudiés pour le classement des les infrastructures a peut-être évincé l'investissement
infrastructures dans le Global Competitiveness Report privé. Cela semble être le cas pour les flux
du Forum économique mondial (Cf. figure 3). d'investissements directs étrangers, qui ont connu une
L'Indonésie et le Vietnam étaient également classés au tendance à la baisse, passant de 3,1% du PIB en 2008
bas de l'échelle, à 90e et 123e position respectivement, à 1,7% en 2020.
soit nettement moins que des pays africains comme la Il n'est pas nécessaire d'insister sur le fait que l'activité
Gambie (53), l'Afrique du Sud (58), le Sénégal (81), la économique a besoin de services d'infrastructure. Les
Côte d'Ivoire (80) et le Kenya (88). Une électricité fiable économies ne peuvent pas fonctionner sans systèmes
et des ports maritimes efficaces semblent être des d'énergie, de transport, d'eau et d'assainissement. La
infrastructures importantes pour l'industrie proposition de croissance basée sur les infrastructures
manufacturière à forte intensité de main-d'œuvre qui a va au-delà de cette affirmation. L'étude de la Banque
stimulé la croissance dans ces pays asiatiques. Le mondiale citée plus haut affirme que le déficit
Bangladesh, qui était déjà en passe de devenir une d'infrastructures est le goulot d'étranglement qui
puissance exportatrice de vêtements, s'est classé bon empêche le décollage économique de l'Afrique. Cette
dernier pour l'électricité et bien en dessous de tous les proposition est étayée par des estimations
pays africains du tableau. économétriques attribuant au moins la moitié de la
Graphique 2 : Classement des infrastructures de certains croissance de l'Afrique entre 1990 et 1995 aux
pays d'Afrique et d'Asie infrastructures. Sur cette base, ses partisans calculent
qu'une accélération des investissements dans les
infrastructures permettrait d'augmenter la croissance du
revenu par habitant de l'Afrique de 2,6 points de
pourcentage par an (Foster et Briceño-Garmendia,
2010).
Evaluation empirique de la relation entre les
infrastructures et la croissance économique
par la méthode MIMIC
Pour analyser la relation entre le développement des
infrastructures et la croissance économique, la
méthode Multiple Indicateurs Multiple Causes (MIMIC)
a été éprouvée. Cette méthode est un cas particulier
des modèles d'équations structurelles (SEM1) qui
permet de spécifier les relations statistiques entre les
Il y a de bonnes raisons de penser que la thèse de la variables causales (observées) et les variables latentes
croissance tirée par les infrastructures est erronée.
L'Afrique converge à peine, voire pas du tout, avec le
1
Structural Equation Modeling en anglais
1
(non observées), qui à leur tour affectent indirectement
un ensemble d’indicateurs observés. ] et les variables latentes. Précisons que et
sont des indicateurs des infrastructures « Sociales » et
Selon la disponibilité des données, le développement
désignent respectivement l’indice composite de
des infrastructures sera saisi à partir de deux (02)
transport et l’indice composite des TIC (cf. Encadré 1
variables : infrastructures sociales et économiques. Et,
pour plus de détails).
ces deux variables sont considérées comme des
variables latentes (non observées) reliées, d'une part, à Les différents scores des variables latentes obtenus par
un certain nombre d'indicateurs observables qui l’estimation des équations (1) et (2) seront utilisés pour
reflètent les changements dans ces variables latentes étudier la relation entre l’environnement des affaires et
et, d'autre part, à un ensemble de variables causales la croissance économique en contrôlant les autres
observables qui sont considérées comme les causes variables. Cela revient à estimer l’équation suivante,
les plus importantes des deux variables (3)
susmentionnées.
Méthodologie
Avec représente le taux de croissance du PIB par
Le modèle MIMIC contient deux parties : l’équation
structurelle (cf. Equation1) et le système de mesure (cf. habitant, est le logarithme du PIB par habitant du
Equation2).
pays à la période 2
(mesuré en PPA3 constant),
3
Graphique 3 : MIMIC Model 6-2-4 b) CEDEAO
55
20
PoRu WSSCI ε3 97
382 -.19 84
15
1.8
2.4 R² = 0.828802813989555
Demo
-21 1.1 -9.5
Sociales ε1 192
10
.64
-1.8 -.27 5
4.5
-.85
-190
IDE -.37
-.041 ECI ε4 160
-9.1
64
26 0
-47
2.7 -4.6
.083 -30 -20 -10 0 10 20 30 40
1.3 161
TxPIBH
1.5
.21
-.094 -5
39
TCI ε5 81
2.9 18 -.13 20
-10
74 1
TxOuv
6.8 .045
1776 Economiques
77
.66 c) UEMOA
19 .061
EpBr ε2 35 ICTCI ε6 67
171
13 6
4
Source : Auteur
R² = 0.762915382627971
2
Graphique 4 : Relation entre les valeurs prédites des variables latentes Infrastructures
sociales et économiques 0
a) Afrique -25 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15
-2
30
-4
25
-6
20
R² = 0.863922958083872
15 -8
10 d) Côte d’Ivoire
5
5
0 4
-30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70
-5 3
R² = 0.904782229567318
-10 2
1
-15
0
-4 -2 0 2 4 6 8
-1
-2
-3
Tableau 1 : Statistique descriptive 2005-2021
Tableau 2 : Développement des infrastructures sociales et économiques
Variables Moyenne Ecart- Minimum Maximum
Type Coefficients p-value
Indicateurs utilisés pour construire des
scores latents pour le développement des Développement des infrastructures sociales
Infrastructures
Infrastructures sociales Indicateurs
Indice composite de l’eau et 59,599 Accès à une source d’eau améliorée 1 -
l’assainissement 21,014 4,867 99,793 Production nette d’électricité 0,661 (0,039) 0,000
Indice d’électricité 9,698 17,630 0,000 100,000 Variables causales
Infrastructures économiques Population rurale (% population totale) -0,194 (0,030) 0,000
Indice composite de transport 10,774 12,178 0,000 56,511 Taux de croissance de la population -9,514 (0,587) 0,000
Indice composite des TIC 7,238 9,809 0,000 58,904 Investissement Direct Etranger entrant -0,267 (0,088) 0,002
Variables causales dans le modèle MIMIC Taux de croissance du PIB par habitant -0,373 (0,096) 0,000
Population rurale (% population Taux d’ouverture 0,083 (0,017) 0,000
totale) 55,107 19,549 0,000 90,625 Epargne brute 0,211 (0,053) 0,000
Taux de croissance de la Développement des infrastructures économiques
population (%) 2,361 1,046 5,280 5,627
Investissement Direct Etranger
entrant (% PIB) 4,530 8,026 18,918 103,337 Indicateurs
Taux de croissance du PIB par Routes bitumées (km,10 000 hbts) 1 -
habitant (%) 1,430 6,259 48,393 96,956 Abonnement à la téléphonie (100 hbts) 0,664 (0,071) 0,000
Taux d’ouverture 72,983 39,830 0,757 347,997
Epargne brute (% PIB) 19,112 12,931 -19,903 69,808 Variables causales
Source : Auteur Population rurale (% population totale) -0,041 (0,019) 0,032
Taux de croissance de la population -4,649 (0,372) 0,000
Investissement Direct Etranger entrant -0,094 (0,048) 0,050
Taux de croissance du PIB par habitant -0,129 (0,055) 0,020
Taux d’ouverture 0,045 (0,011) 0,000
Epargne brute 0,061 (0,030) 0,042
Diagnostiques (Statistiques)
Likelihood ratio
H0 : model vs. saturated chi2_ms(14) = p > chi2 = 0,000
1000.250
H0 : baseline vs. saturated chi2_bs(30) = p > chi2 = 0,000
2223.481
Note : () écart-type
stats(chi2) reports the model versus saturated test and the baseline versus saturated test. The saturated
Source : Auteur model is the model that fits the covariances perfectl
1
Score du développement des infrastructures domaine pourrait avoir un effet négatif sur l’économie.
sociales et économiques Quant au carré de la variable latente construite
mesurant le développement des infrastructures
Les résultats des scores du développement des
1
4. Les infrastructures en Côte d’Ivoire de 6 600 km de routes revêtues, de l’indépendance à
Etat des lieux 2020, d’une liaison ferroviaire de 1 100 km reliant la
Cette section se propose d’examiner l’évolution des Côte d’Ivoire au Burkina Faso et enfin d’un aéroport
infrastructures des différents secteurs : le transport, International qui ouvre le pays sur le reste du monde.
l’énergie, les télécommunications, l’eau et Transport terrestre
l’assainissement, l’éducation et la santé en Côte
Le transport routier ivoirien assure plus de 90% des
d’Ivoire. Pour chacun de ces secteurs, et dans la limite
déplacements des personnes et des biens, en interne
des données disponibles, sont examinées les
et avec les pays voisins. Pour soutenir le
dimensions liées à la quantité et à la qualité.
développement économique, et tirer profit de son poids
Secteur des transports dans la sous-région ouest africaine, la Côte d’Ivoire
Le transport se trouve au cœur des politiques de s’est dotée de l’un des réseaux routiers les plus
développement économique de la Côte d’Ivoire, car il a performants. Toutefois, selon les résultats du Schéma
contribué significativement au développement socio- Directeur Routier réalisé en 2015, environ 30% de la
économique du pays au cours des trente dernières population répartie sur près de 50 % de la surface
années. En effet, l’économie nationale bénéficie de globale du pays, n’est pas directement connectée au
l’ensemble des quatre modes de transport (routier, réseau routier bitumé.
ferroviaire, maritime et aérien). Elle dispose d’une Les tableaux ci-dessous retracent l’évolution du réseau
façade maritime de 500 km et de deux ports (Abidjan et routier ivoirien et de sa répartition en fonction de sa
San Pedro), d’un réseau routier interurbain Ivoirien classification (Km).
passant de 25000 Km à 82 000 Km de routes dont plus
Avec un patrimoine routier relativement faible, portant réalisation des liaisons des capitales régionales ; (iii) de
sur 25 000 km de routes dont 700 km revêtues en la mise en place des chainons manquants des routes
1960, la Côte d’Ivoire a développé une vigoureuse classées ; (iv) de la Construction d’autoroutes, de
politique de construction de routes, avec le concours routes interurbaines et voiries urbaines et renforcement
des bailleurs de fonds, qui fera doter ce pays de l’un des routes existantes et (v) du développement des
des réseaux les plus denses en Afrique subsaharienne infrastructures du Grand Abidjan.
avec un linéaire cumulé en 2000 d’environ 82 000 km Au titre du Grand Abidjan ; le linéaire de travaux prévu
de routes dont 6 514 km de routes bitumées. est 1480 Km et 15 ouvrages d’art (ponts échangeurs)
Le programme de développement routier transcrit dans sont attendus. Ces projections se réalisent à travers
le PND 2021-2025 se structure autour (i) du divers grands projets visant à améliorer le trafic urbain
développement des routes sécuritaires ; (ii) de la
de la ville dont le Métro d’Abidjan et les lignes de BRT du démarrage des activités de la nouvelle compagnie
(Bus Rapid Tansit). aérienne nationale, Air Côte d’Ivoire, l’Etat a décidé de
réhabiliter et de renforcer le dispositif technique de neuf
Transport ferroviaire
(9) villes, il s’agit de : Yamoussoukro, Daloa, Man, San-
La Côte d’Ivoire est desservie par une seule ligne de Pedro, Bondoukou, Bouna, Bouaké, Korhogo et
chemin de fer construite entre 1905 et 1954 reliant Odienné.
Abidjan à Kaya au Burkina Faso. Cette ligne, longue de
1 238 km dont 776 se trouvent en Côte d’Ivoire est Le secteur des TIC
généralement à une seule voie, à l’exception de 17 km La Côte d’Ivoire, à travers le Ministère de l’Économie
à double voie à Abidjan. Le chemin de fer est jalonné Numérique et des Postes, a mis en place depuis
par 35 gares et 18 haltes permettant un rapport plusieurs années un programme de développement des
d’échanges de marchandises et de passagers. infrastructures Très Haut Débit national en misant sur la
construction d’un réseau Backbone National en fibre
Transport maritime et fluviaux-lagunaire
optique en plusieurs phases. L’Agence Nationale du
Avec une surface maritime de 207 000 km² (soit Service Universel des Télécommunications (ANSUT),
l’équivalent de deux tiers de la surface terrestre) sous sous la tutelle du Ministère, a été créée par l’article 157
sa juridiction ivoirienne, les échanges maritimes de la de l’ordonnance 2012-293 du 21 mars 2012 pour le
Côte d’Ivoire se font grâce à l’existence de deux ports à pilotage et l’exploitation du Backbone National en fibre
Abidjan et à San-Pedro. optique.
Le Port Autonome d’Abidjan poursuit sa dynamique de Le réseau Backbone National en fibre optique,
croissance. En 2019, le Canal de Vridi a été élargi et communément appelé Réseau National Haut Débit
approfondi, ce qui permet au Port d’accueillir désormais (RNHD), est constitué à date de 7 000 Km de Fibre
des navires de plus grandes tailles. On enregistre Optique et a pour vocation de servir de support de
également la construction du deuxième terminal à transmission aux opérateurs privés de
conteneurs avec la réalisation de 1250 mètres linéaires télécommunications (Orange, MTN, Moov) pour la 4G
de quai et aussi d’un terminal céréalier dont les travaux et surtout les futurs besoins dans le cadre de la 5G, aux
ont été lancé en 2020. FAI et à l’ensemble des services publics. Ce réseau
Cependant, la zone portuaire d’Abidjan fait partie des permettra également de favoriser le désenclavement
zones les plus congestionnées du pays. Selon une numérique des zones rurales et des grandes localités
étude réalisée par la Banque Mondiale en 2018, les du pays et les interconnexions aux frontières avec
congestions routières coûteraient jusqu’à 4% de PIB, l’ensemble des pays frontaliers.
soit 1,4 milliard d’Euros par an à la Côte d’Ivoire. Ainsi, Ainsi, le déploiement du RNHD s’est déroulé en 3
cette zone portuaire d’Abidjan, de par son poids phases :
économique contribue fortement à la production de ces
coûts de congestion nationaux. Phase 1 : Déployée sur une distance de 1 400 Km,
elle fait un arc en partant du Centre plus précisément
Transport aérien de Bouaké pour aller au Nord-Est à Bouna en passant
La Côte d’Ivoire compte trois aéroports à caractère par l’Ouest (Man, Touba) jusqu’à Odienné, avant de
international (Abidjan, Yamoussoukro et Bouaké) ainsi traverser tout le Nord du pays (Boundiali, Korhogo,
que 24 aérodromes ouverts à la circulation aérienne Varale). Cette partie est achevée et en phase
publique. On dénombre 13 stations synoptiques et d’exploitation.
aéronautiques. Depuis juillet 1996, l’exploitation de Phase 2 : Déployée sur un linéaire de 622 Km allant
l’aéroport Félix Houphouët-Boigny (FHB) d’Abidjan a de Bouna à Abidjan, elle traverse le pays du Nord au
été concédée à un opérateur privé (AERIA) et celle des Sud en interconnectant les localités de l’Est. Elle est
aéroports de l’intérieur confiée à la SODEXAM. achevée et est en phase d’exploitation.
Dans la perspective de la relance économique et pour Phase 3 : Elle est constituée de trois lots d’un
atteindre son objectif de devenir un pays émergent, linéaire global de près de 5 000 km.
l’Etat de Côte d’Ivoire a repris les vols domestiques
arrêté pendant plus de dix ans. De ce fait et à la faveur A date, 5 141 Km de réseau Fibre Optique ont été
déployés sur les 6 584 Km du projet. Un linéaire
1
d’environ 1 000 km est opéré par les opérateurs locaux Le gouvernement et les partenaires de développement
pour leurs besoins en transmission. sont engagés dans un programme de réhabilitation
En plus des infrastructures Fibre Optique du RNHD, la massive des infrastructures de santé. En termes
Côte d’Ivoire dispose d’un important réseau Fibre d’infrastructures44, entre 2012 et 2019, 10 hôpitaux
Optique appartenant aux opérateurs de généraux ont été construits, 22 hôpitaux d’État (CHR)
télécommunications. Ce dernier a la particularité d’avoir ont été réhabilités, 78 hôpitaux généraux et 233 centres
une forte capillarité et un maillage très intéressant à de santé urbains et ruraux ont été réhabilités. Le
l’échelle nationale. Ces infrastructures sont secourues nombre total d’Etablissements Sanitaires de Premier
ou complétées par un très grand réseau de collecte en Contact (ESPC) est passé de 2 023 en 2016 à 2 252 en
faisceaux hertziens. 2017 et à 2 705 en 2019.
4
4 12
10
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8
6
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1 2
0
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99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
19 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20
-4
-1
-6
-2 Phase de turbulence économique Phase de relance économique -8
Source : Auteur
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10
f(x) = 2.09741242090659 x + 3.51637829217287
R² = 0.517575909156874
8
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0
-2 -1 0 1 2 3 4
-2
-4
-6
-8
Source : Auteur
5
Conclusion
Et si finalement, la relation développement des infrastructures et croissance économique était uniquement une affaire de
seuil ? cela devrait interpeller les Dirigeants sur