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I. Contexte
La mise en place d’un système de fonctionnement de l’administration publique est l’un
des principaux défis de développement en République Démocratique du Congo. À la suite
des progrès réalisés dans la stabilisation du pays et à la réalisation du point d’achèvement
de l'Initiative PPTE, le pays s’emploie à recentrer ses efforts pour l’accomplissement de
ses objectifs de développement ambitieux décrits dans le programme « Cinq Chantiers
» et inscrit dans son document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté
(DSCRP) dont la seconde génération est en ce moment en cours de finalisation. La
réalisation de tels objectifs exige tant au niveau central que provincial :
• des données disponibles à partir desquelles les politiques peuvent être formulées,
suivies et évaluées ;
• des capacités analytiques d’évaluer l’impact des politiques alternatives ;
• une priorisation des politiques et,
• des capacités de mise en œuvre des politiques.
Si le besoin en renforcement des capacités de mise en œuvre des politiques trouve son
début de réponse à travers un certain nombre d’interventions des bailleurs de fonds, dont
notamment la Banque mondiale dans le cadre des projets de renforcement des capacités
en gouvernance et de rajeunissement du secteur public, les données disponibles ainsi que
les capacités d’analyse et de priorisation des politiques existent dans une certaine mesure
au niveau national, mais difficilement au niveau provincial.
Au niveau national un cadre macroéconomique uniforme est établi avec l’assistance
technique du Fonds monétaire international (FMI) et est régulièrement mis à jour. Ses
projections sont discutées avec les missions du département Afrique de cette institution
sur au moins une base semestrielle. Au cours de ces discussions, les capacités techniques
suffisent pour discuter de l’impact éventuel des politiques alternatives.
Il apparaît donc que la situation de la gestion économique et financière en provinces
se caractérise par beaucoup de contraintes et faiblesses de capacités institutionnelles. Ces
faiblesses incluent une insuffisance d’alignement des dépenses publiques aux priorités de
développement exprimées notamment à travers le DSCRP, le faible degré de réalisme
et prévisibilité des ressources budgétaires qui compromettent la crédibilité du budget
provincial. Ces risques à la crédibilité du budget sont mis à surface par le niveau très
faible des taux d’exécution du budget et la déconnection entre les réalisations du budget
et les résultats en termes d’objectifs de développement. Une plus grande prévisibilité des
ressources du budget pourra également renforcer la décentralisation, étant donné que les
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sur la consommation intermédiaire, des informations disponibles sur les quantités et les
prix aux producteurs ont été recueillies pour permettre de calculer la production.4 Cette
production est convertie en valeur ajoutée, en appliquant des coefficients (ratio valeurs
ajoutées/productions) obtenus à partir des données de l’enquête 123 de l’Institut
National de la Statistique (2005/06).
PIB= et VAi = γi*Pi
où PIB : produit intérieur brut, VAi : Valeur ajoutée pour le secteur i, Pi : production
totale du secteur i et γi : le ratio production-valeur ajoutée pour le secteur i.
L’année 2006 a été utilisée comme année de base pour dégager le déflateur de la valeur
ajoutée. Quant aux services de façon générale, seules les valeurs de la production ont pu
être collectées et des taux de croissance des déflateurs relatifs à ces secteurs calculés au
niveau national ont été appliqués.
Une autre approche de l’estimation du PIB est basée sur son utilisation ou « approche
par la demande ». Les raisonnements en termes de demande se placent cette fois-ci du
côté des achats. Cette approche détermine la production en fonction de la demande
adressée à l’économie qui provient de :
• consommateurs locaux (consommation finale des ménages) ;
• entreprises à des fins d’investissement (formation brute de capital fixe) ;
• consommateurs internationaux à travers les échanges extérieurs (importations et
exportations) ;
• l’Etat à travers les dépenses publiques d’investissements et de consommation des
biens et services (consommation et investissements publics).
Il faut toutefois signaler que l’application de cette méthode aux provinces est souvent
butée à la difficulté d’estimer les flux d’importations et d’exportations entre une province
et le reste du pays. A cet effet, l’estimation du PIB par cette approche est obtenue d’après les
informations contenues dans le tableau ci-après :
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Source : Auteurs
Une troisième méthode de calcul du PIB consiste à additionner les revenus distribués
par les unités de production résidentes (établissements), notamment la rémunération du
travail, revenu net des entreprises individuelles et excédents bruts d’exploitation, auxquels
s’ajoutent les taxes, moins les subventions, sur la production et les importations. Compte
tenu des difficultés liées à l’appareil statistique national, seules les deux premières
méthodes ont été envisagées.
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La balance commerciale vis-à-vis de l’étranger a pu être estimée à partir des chiffres sur
les valeurs des importations et des exportations par produit fourni par l’Office congolais
de contrôle (OCC). Des clefs de partage par produit ont été établies pour dégager les
parts des différentes provinces du pays. La balance commerciale de la province vis-à-vis
des autres provinces, à ce stade, a été estimée en équilibrant les ressources et les emplois.
Ces derniers sont constitués de l’absorption interne (consommation + investissement)
et la «demande extérieure nette générale (balance commerciale générale)». La demande
extérieure nette vis-à-vis des autres provinces est égale à la différence entre cette «demande
extérieure nette générale» et la demande extérieure nette vis-à-vis de l’extérieur du pays.
Si l’on ajoute à ces chiffres les transferts courants nets (en fait, les dons courants tirés
du tableau des finances publiques), on obtient la balance courante provinciale (toutefois,
hors services nets et hors revenus extérieurs nets). Le seul poste de financement du déficit
de la balance courante est celui du financement par les bailleurs de fonds, en excluant les
dons courants, lesquels ont été repris dans les transferts courants nets.
III. Résultats-clés
L’exercice part des données et des estimations des indicateurs macroéconomiques 2006-
2010 compilées par province, notamment le PIB nominal et à prix constant, le tableau
des opérations financières de la province (TOFP), la Balance des paiements, les emplois
du PIB, et quelques éléments de la situation monétaire.
Même si la valeur de ces indicateur macroéconomiques connait beaucoup d’évolution
dans le temps, leur structure est restée la même au cours de ces cinq dernières années.
Les résultats obtenus pour l’année 2010 traduisent la composition et le comportement
de l’économie congolaise telle qu’elle se dégage de l’agrégation de la situation des onze
provinces.
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Secteur réel
Le produit intérieur brut de la province informe sur la participation de chacune de
onze provinces du pays à la production intérieure et présente des activités spécifiques de
production de chacune.
Deux provinces du pays produisent 46 % du PIB national. A elle seule, la province
de Katanga a réalisé la part la plus importante avec 26% en moyenne au cours de la
période 2006-10. Elle est suivie de Kinshasa (20%). Cinq provinces du pays (Equateur,
Bandundu, Kasaï Oriental et Province Orientale) produisent environ 39% du total et se
classent parmi les provinces moyennes avec chacune une production en valeur se situant
dans la fourchette de 7-9% du total. Avec une part moyenne de 2-5% du total, quatre
autres provinces ne produisent que 15 % du total.
Le graphique ci-dessus illustre la part de chaque province dans le total du PIB nominal.
Cependant, une meilleure manière d’évaluer la richesse d’une province est de rapporter
la valeur de son PIB à la taille de sa population. De ce point de vue, c’est bien la province
de Kinshasa qui détient le PIB par habitant le plus élevé du pays avec 630 dollars US
suivie par Katanga (570 dollars US). Ces deux provinces ont un PIB par tête de plus de
500 dollars US et peuvent être considérée comme les plus riches du pays du point de vue
économique. Kasaï Occidental et Maniema sont les plus pauvres avec un PIB par tête de
moins de 200 dollars US. Prenant en compte ce PIB par tête, trois premières provinces
du pays (Kinshasa, Katanga et Bas-Congo) génèrent plus de la moitié de la production
intérieure, soit près de 55%.
Carte A1 : Revenu par tête et croissance par province Graphique A2 : PIB courant et par tête par province
Concernant la structure des économies des provinces, l’on peut observer qu’à l’exception
de Kinshasa et du Nord-Kivu ainsi que dans une certaine mesure les deux Kasaï,
l’économie congolaise reste fortement dominée par le secteur primaire, soit plus de 50%
en moyenne. En 2010, la contribution globale du secteur agricole s’est établi dans une
fourchette comprise entre 81,6% et 8,2%, respectivement pour Bandundu et Kinshasa ;
ce qui situe la contribution globale du secteur agricole autour d’une moyenne de 47,6%.
Avec Bandundu en tête, six provinces peuvent être classées au rang des provinces les
plus agricoles du pays (avec un PIB nominal composé de plus de la moitié des activités
agricoles). Il s’agit de Bandundu, de l’Equateur, Sud-Kivu, Maniema, Bas-congo et
Province orientale, comme le graphique ci-dessous l’illustre.
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Le secteur secondaire est celui pour lequel aucune province ne semble se retrouver
dans une position dominante pour les activités productives. Ceci serait expliqué par
l’état de délabrement des infrastructures dans les provinces du pays. Dans ce secteur, la
province de Kinshasa est celle qui semble être plus en avance que les autres. Ce qui fait
d’elle la province la plus industrialisée du pays avec environ près de 18% des activités
de production ; alors que pour les provinces de Bandundu et de l’Equateur, le secteur
secondaire représente moins de 5% des activités productives.
De la même façon, la province de Kinshasa enregistre une surreprésentation du secteur
tertiaire qui demeure une spécificité de ladite province, soit 72,3% du PIB provincial. En
2010, la part du secteur des services dans le PIB s’est établie en moyenne pour toutes les
provinces à 31%. Ce secteur caractérise également les activités dans le Nord-Kivu (soit
53,7% du PIB). Les services marchands constituent la branche la plus importante de cette
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En pourcentage du PIB
En terme nominal, la ville-province de Kinshasa est celle qui dispose de plus de ressources
que les autres, suivie de Katanga. Les disparités dans les recettes sont expliquées par le
type d’activités dominantes dans les provinces. Kinshasa et Katanga ont mobilisé plus
des recettes dans les activités minières, de services et industrielles. Les activités agricoles
étant essentiellement artisanales, elles n’ont pas permis aux provinces de générer plus
des recettes. Lorsqu’on rapporte les recettes non affectées sur le total des recettes, il se
dégage le niveau d’effort fourni par chaque province pour mobiliser plus des ressources
susceptibles de permettre de faire face au besoin du développement.
De manière générale, les ressources des provinces ont représenté entre 3-7% du
PIB des provinces. Ceci ne constitue peut-être pas le taux de prélèvement effectif des
provinces quand on sait que plus de 60% des recettes mobilisées sont dépensées par le
gouvernement central. La province de Kinshasa a un taux de prélèvement le plus élevé
avec 7% du PIB. Elle est suivie par la province de Kasaï Occidental en dépit du fait
qu’elle a un PIB nominal plus faible.
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Une analyse des allocations de la dépense publique provinciale au cours de récentes années
(2006-2009) montre clairement une structure inappropriée de la dépense publique en
provinces. En moyenne annuelle sur cette période, la souveraineté a consommé 75% des
ressources «non pré-allouées, les secteurs prioritaires (Santé, Education, Agriculture et
Développement rural) ont reçu 15% et les autres secteurs ont bénéficié 10%.
L’introduction d’un CDMT et d’un cadre budgétaire pluriannuel en RDC devrait
permettre plus de visibilité dans la réalisation des objectifs sectoriels prioritaires de
développement et favoriser l’amélioration de la disponibilité des services publics de
bonne qualité offerte à la population. Avec plus de prévisibilité de ressources telles
que préfigurées en fonction de l’évolution anticipée de l’activité économique réelle,
les ministères sectoriels seront mieux armés à s’attaquer aux contraintes et à faire des
progrès dans la réalisation des objectifs sectoriels prioritaires.
Solde Epargne-investissement
En % du PIB prov.
Bal inter-provinciale
Investissement
Solde courant
Provinces
Epargne
Kinshasa -4,7 Bal ext
-80,1 -69,2 13,8 -83,0
Kinshasa bénéficie des transferts internationaux et des taxes qui sont administrés par le
gouvernement central au nom des provinces. Sa balance commerciale à 84% de son PIB
souligne donc sa forte dépendance du reste du monde. Les importations de Kinshasa
représente presque la moitié des importations nationales de marchandises, mais génère
moins d’un pourcent des exportations. Les revenus des exportations des ressources
naturelles, produites par le reste des provinces, sont absorbés par les importations
considérables consommées par Kinshasa.
Les provinces frontalières bénéficient des possibilités de commerce transfrontalier
avec les pays voisins, lesquelles se traduisent par certaines taxes et redevances qui sont
prélevées tant à l’entrée qu’à la sortie du territoire. Il s’agit des provinces de Kivus,
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Katanga et du Bas-congo. Au Katanga, ce commerce est lié au secteur minier. Dans les
provinces du Kivu, les petits commerçants qui traversent la frontière plus d’une fois par
jour sont largement responsables de ces échanges.
Quant au compte financier, celui-ci retrace les échanges de capitaux entre un pays et
l’étranger, il faut relever que les transferts en provenance des provinces plus riches ont été
pratiquement inexistants.
IV. Léçons
L’exercice de cadrage macroéconomique en provinces démontre aujourd’hui qu’il
est possible de partir d’une approche provinciale. Pour un pays à la dimension d’un
continent, une approche plutôt provinciale permettrait de définir plus facilement des
politiques plus réalistes qui tiennent compte des conditions spécifiques de chacune.
Avec l’assistance de la Banque mondiale et le soutien financier du Fonds de partenariat
belge pour la réduction de la pauvreté (BPRP), les autorités ont développé au cours de
2009-10 une base de données de l’évolution économique à l’échelle provinciale pour les
années 2006-10. Cette base de données a permis de définir un cadre macroéconomique
suivant les méthodes développées au sein du FMI, couvrant les 4 secteurs standards
(secteur réel, la balance des paiements, le secteur public et monétaires). Comme on peut
le constater, le mode d’estimation et de calcul des paramètres et variables liés au cadre
macroéconomique en province répond aux mêmes exigences scientifiques que celui à la
base de définition du cadre macroéconomique au niveau national. Un ancien cadre du
FMI (M. Michel Dessart, ancien chef de la Division du Département Afrique du FMI et
de la tête de l’Institut du FMI) a appliqué ce cadre d’abord aux deux provinces (Sud-Kivu
et du Katanga). Par la suite, la même méthode a été appliquée aux provinces restantes
par une équipe nationale, appuyé par des consultants nationaux et internationaux. Après
l’établissement de la base de données des années récentes, les autorités ont procédé à
préparer des projections économiques qui servent de base à l’élaboration du budget
provincial et du DSCRP II en cours de préparation.
Comme souligné plus haut, l’équipe de travail s’est attachée à développer une
méthodologie simple, évolutive, et facile à appliquer en prenant en considération
l’environnement de travail des provinces. Ces instruments sont définis de façon à se
développer graduellement au fil du temps, en fonction des améliorations progressives en
matière de capacités techniques, de bonne gouvernance à tous les niveaux, ainsi que des
progrès dans la mise en œuvre des autres volets du programme de réforme des finances
publiques.
Si en termes nominaux ces résultats peuvent donner lieu à des différences avec le cadre
macroéconomique national, cependant en termes réels, leur comportement présente
une réalité qui laisse transparaître la structure de l’économie congolaise. Contrairement
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aux statistiques nationales, il s’observe que les activités agricoles ont été plus importantes
dans la détermination du PIB de beaucoup de provinces. Cet exercice a démontré que les
activités agricoles ont connu une plus rapide accélération au cours de ces cinq dernières
années que les informations disponibles au niveau national.
Dans l’ensemble, cette approche a permis de suivre l’évolution économique dans les
provinces, et à développer les capacités d’analyse pour évaluer les options stratégiques
des politiques au niveau provincial. Toutefois, les progrès sont fragiles. Similaire au cadre
macroéconomique qui est généralement mis à jour au cours de missions du FMI, la mise
à jour du cadre macroéconomique au niveau des provinces dépend typiquement encore
des visites des missions de la Banque mondiale en provinces, en étroite collaboration
avec les autorités nationales.
Pour assurer la pérennisation et l’appropriation de ce processus, l’appui des partenaires
au développement s’avère indispensable en vue de permettre aux autorités nationales
de prendre en charge ce processus et de considérer les résultats de cet exercice dans les
évaluations des effets de leurs politiques sur la situation économique et sociale. Le seul le
défi auquel il faut faire face aujourd’hui est celui d’assurer la disponibilité des données
sur les activités économiques du point de leur origine et de leur destination.
Note :
1. Les résultats de cet exercice seront disponibles sur un site web (en cours de préparation) qui aura un lien avec
le site web de la Banque mondiale.
Tableau A6 : Croissance du PIB réel par province et pour quelques secteurs
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Croissance du PIB réel (en %) Croissance du secteur agricole (en %) Croissance du secteur minier (en %)
Provinces
2007 2008 2009 2010 Moy 2007 2008 2009 2010 Moy 2007 2008 2009 2010 Moy
Kinshasa 5,7 5,4 5,6 8,1 6,2 66,4 17,2 14,8 12,0 27,6 74,4 26,7 0,3 13,0 28,6
Katanga 22,0 13,3 3,5 25,0 16,0 -22,7 12,8 5,7 5,9 0,4 67,0 74,3 1,3 55,3 49,5
Bas-Congo 6,9 10,1 6,7 7,9 7,9 14,0 17,2 8,3 10,1 12,4 6,6 -5,1 2,4 8,7 3,1
Equateur 8,4 2,1 14,7 4,4 7,4 5,6 5,0 18,4 5,0 8,5 14,6 528,7 822,3 0,5 341,5
Kasaï
1,8 7,1 10,8 10,1 7,4 6,6 8,2 1,7 13,6 7,5 -24,8 -23,1 -33,3 25,3 -14,0
Oriental
Bandundu 0,0 3,9 1,0 1,0 1,5 9,4 3,9 0,2 1,3 3,7 315,8 1,8 180,1 -9,7 122,0
Sud-Kivu 84,2 59,1 55,0 45,3 60,9 54,4 36,8 30,4 27,2 37,2 1,6 1,1 0,8 0,3 0,9
Prov.
2,5 5,7 9,1 9,6 6,7 2,0 4,8 8,3 6,8 5,5 -31,6 -16,0 5,9 -2,1 -11,0
Orient.
Nord-Kivu 17,0 12,5 3,4 4,9 9,5 -3,9 -1,8 3,2 8,2 1,4 47,8 14,0 -32,6 -42,1 -3,2
Maniema 3,4 6,2 14,0 8,5 8,0 0,3 3,9 18,2 13,6 9,0 232,3 21,9 -67,1 17,5 51,1
Kasaï
7,0 8,1 15,1 10,1 10,1 14,5 8,0 9,6 6,7 9,7 3,4 -4,3 -21,9 43,6 5,2
Occidental
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