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Première Partie
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position dominante
1
Traité de Droit Européen de la concurrence, Tome I, Richard BLASSELLE.
Paragraphe 1 : Absence d'une définition juridique
Le traité de Rome ne définit pas la notion d’entreprise, mais il fait référence aux
entreprises dans divers contextes.
Selon une jurisprudence « la notion d'entreprise comprend toute entité
exerçant une activité économique, indépendamment du statut juridique de
cette entité et de son mode de financement » 2, Une entité qui apparaît sur
le marché comme un opérateur indépendant. Peu importe qu'il s'agisse
d'une personne physique ou morale, d'une personne de droit public ou de
droit privé, d'une personne poursuivant ou non un but lucratif ou d'un
groupement ne disposant pas de la personnalité juridique. En fait, le critère
retenu de l'entreprise n'est pas organique mais matériel. Aucune forme
juridique n'exclut a priori la qualification d'entreprise l'essentiel étant le
caractère économique de l'activité concernée.
Paragraphe 2 : Critères de l'entreprise
Il n’existe pas de définition juridique unitaire ou générale de l’entreprise. De
nombreux textes utilisent le vocable d’entreprise sans en donner le sens.
C’est donc au juge qu’il revient de définir l’entreprise pour chaque règle
juridique mentionnant cette notion. Il en résulte des interprétations
différentes selon le texte en cause. L’étude du droit positif permet
cependant de dégager quelques critères permettant de mieux cerner la
notion d’entreprise.
A- L’absence de personnalité juridique
Traditionnellement, l’entreprise n’a pas accès à la vie juridique car elle n’a pas la
personnalité juridique. Elle n’est ni une personne physique, ni une personne
morale. Or, seules les personnes physiques ou morales sont reconnues comme des
personnes juridiques. L’entreprise n’est donc pas un sujet de droit, même si elle se
voit parfois reconnaître certains attributs de la personnalité juridique. À titre
d’exemple, une entreprise peut avoir un domicile (pour les sociétés, il s’agit du
siège social).
Faute de personnalité juridique, l’entreprise n’a pas de patrimoine propre et ne
peut donc être titulaire de droits réels, de créances ou de dettes. Le droit ne connaît
que son propriétaire, l’entrepreneur, qui peut être une personne physique ou une
personne morale. Par conséquent, chaque fois que la loi attribue des droits à
l’entreprise ou lui impose des obligations, ces droits et obligations ne
2
CJCE. 23 avr. 1991, Höfner et E
lser : Rec.CJCE 1991, I, p.1979
peuvent bénéficier ou être supportés que par l’entrepreneur qui, seul, est sujet de
droit.
L’entreprise, en revanche, peut être considérée comme un objet de droit, une
sorte de bien corporel que l’on peut acheter et vendre. Par exemple, l’article 831 du
Code civil relatif à l’attribution préférentielle de l’entreprise en cas de succession
dispose que celle-ci peut être considérée, au sein du patrimoine d’une personne,
comme un bien distinct auquel s’applique un régime spécifique.
B- Critères de l'entreprise :
Le deuxième critère pour une entreprise est l'exercice d'activités remplissant les
trois conditions suivantes :
L’activité doit être exercée de façon autonome. L’activité doit être exercée
de façon autonome. Pour qu’une entreprise existe, Il faut que ses dirigeants
aient une autonomie décisionnelle pour agir dans l’intérêt général de
l’entreprise et pas seulement dans l’intérêt de ses membres. L’activité doit
être exercée pour le compte et pour le profit de cette même organisation.
Cela suppose notamment qu’aucune autre entreprise ne possède de
participation de plus de 25 % du capital ou des droits de vote de l’entreprise.
On notera que si l’entreprise fonctionne sous forme sociétaire, l’intérêt de
l’entreprise ne se confond pas avec l’intérêt des associés ou l’intérêt social.
L’activité doit consister en une répétition d’actes déterminés correspondant à
un programme. Ce qui fait un acte isolé, même s’il s’agit d’un acte de
commerce (par exemple, l’achat d’un bien pour le revendre) ne crée pas
d’entreprise. Une entreprise suppose une répétition d’actes déterminés.
L'activité doit avoir un caractère économique. L’entreprise est une entité
économique dont l'objet est de produire ou d'échanger des biens et/ou des
services sur le marché. L'entreprise (au sens juridique) n'est pas seulement
une activité commerciale et industrielle, mais aussi de l'artisanat, de
l'agriculture et même de l'activité libre. Peu importe aussi le statut juridique
sous lequel est exercée l’activité. La notion d’entreprise est plus large que la
notion de société. Elle englobe différents types de groupements dont le seul
point commun est qu’ils visent tous à se développer ou du moins à perdurer.
Section2 : Le comportement de l’entreprise et ses agents
commerciaux
Il est important de noter que toutes les positions dominantes ne sont pas
illégales en soi. Certaines entreprises peuvent acquérir une position
dominante grâce à leur efficacité, à leur innovation ou à d'autres facteurs
légitimes. Cependant, l'abus de position dominante est généralement
considéré comme contraire aux lois de la concurrence et peut faire l'objet
de sanctions et de mesures correctives de la part des autorités
compétentes.
1- Détermination de l'entrave :
a- Identification de l'entrave :
La distinction classique est établie entre les accords verticaux et les accords
horizontaux. Son utilité est certaine car leurs effets sont bien différents, si les
premiers sont souvent tenus pour plus dangereux que les seconds, tous sont
susceptible de tomber dans le champ d'application de l'article 81,
paragraphe1. De plus, les accords verticaux peuvent provoquer à la fois des
entraves verticales et des entraves horizontales. Tel est le cas du système de
distribution, établi par un producteur de balles de tennis qui instaure une
protection territoriale absolue
b- Localisation de l'entrave :
Les parts du marché détenues par les membres de l'entente et par leurs
concurrents sur le marché de référence seront également pris en
considération. En revanche, le stade de l'évolution du marché constitue une
autre caractéristique essentielle. Il est en effet important de déterminer s'il
s'agit d'un marché nouveau dont l'entrée exige des investissements
importants qui peuvent se justifier par des perspectives substantielles de
développement ou sur un marché déjà constitué en cours d'expansion
a) imposer aux entreprises intéressées des restrictions qui ne sont pas indispensables pour
atteindre ces objectifs;
b) donner à des entreprises la possibilité, pour une partie substantielle des produits en cause,
d'éliminer la concurrence.
Pour que l'exemption individuelle d'une entente puisse être prononcée par la
commission, deux conditions relatives à son efficacité doivent être réunies. La
commission rappelle, en effet, qu'on ne saurait « parler d'une contribution au
progrès économique au sens de l'article 81, paragraphe3, du Traité que dans
le cas où exceptionnellement, la concurrence ne permet pas d'aboutir au
résultat économique le plus favorable » (50), la coopération entre ententes
doit produire un avantage suffisant section 1, qui sera équitablement
réparti section2.
En vertu de l'article 81, paragraphe3, pour que l'entente soit exemptée, elle
doit permettre d'obtenir des avantages substantiels qui contribuent à un
meilleur fonctionnement du marché (a), ou à l'assainissement de celui-ci (b).
b- Assainissement du marché :
La coopération entre ententes peut également être utilisée en vue de
l'assainissement d'un marché en favorisant les restructurations et les
diminutions de capacité.
L'utilité effective de chaque entente doit être fondée sur des données
prouvées (a), dont la portée exacte est évaluée par la commission (b).
Il importe, en effet, de ne pas confondre «le souci des intérêts spécifiques des
partenaires avec les améliorations objectives visées par le Traité ». La
commission a pour mission « d'apprécier aussi objectivement que possible le
projet qui lui est soumis, en faisant abstraction de toute appréciation de
l'opportunité de ce projet, par référence à d'autres choix techniques possibles
ou économiquement variables ».
(64)- Christian Gavalda, Gilbert Parleani, Droit des affaires de U.E, Litec,
p.318