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Titre Boursier Actions
Titre Boursier Actions
L'action
•
Moteurs… action !
26:1 L'action est un titre financier dont le remboursement n'est pas prévu (la « sortie » ne peut se faire
que par cession ou liquidation) et dont les flux de revenus sont incertains. En contrepartie, l'action
naire participe au contrôle de l'entreprise par le droit de vote attaché à l'action.
Ce chapitre a pour but de définir les paramètres clés utiles à l'étude d'une action, et de
présenter le fonctionnement institutionnel du marché action. Nous renvoyons notre lecteur au cha
pitre 35, consacré à l'évaluation de l'entreprise, pour l'étude de la valorisation de l'action, et au
chapitre 38 pour présenter l'action comme une option d'achat sur des actifs réels.
26:2 Ces notions sont fondamentales pour analyser la valeur d'une action, qu'elle soit cotée ou non.
Cependant certaines opérations financières, passées ou futures, peuvent affecter de façon artifi
cielle la valeur d'une action sans modifier la valeur totale des capitaux propres. Dans ce cas, il
convient de procéder, au préalable, à des ajustements techniques comme cela est expliqué en
section 6 de ce chapitre. Nous supposerons par la suite qu'ils ont été faits.
1 • Le droit de vote
26:3 En principe à chaque action est attaché un droit de vote. Il s'agit pour nous plus d'une contrepartie
du risque pris par l'actionnaire que d'une caractéristique de base du titre. En effet, certaines
actions peuvent être privées de droit de vote (action de préférence).
Gracieusement mis à disposition par Dalloz dans le cadre du MOOC "Evaluation Financière de l'entreprise" de Pascal Quiry et HEC Paris
Titre 3 • Les principaux titres financiers
Aux Pays-Bas, en Suède, aux États-Unis (et dans les SAS en France)…, certaines sociétés ont
plusieurs types d'actions (actions A, actions B…) qui disposent d'un nombre de droits de vote
différent. Ceci peut permettre de renforcer le contrôle d'une partie des actionnaires sur la société
comme nous le verrons au chapitre 43.
26:4 Il est égal au résultat net part du groupe divisé par le nombre total d'actions en circulation. Le BPA (en
anglais, EPS, Earnings Per Share) traduit l'enrichissement théorique pendant l'année de l'action
naire, rapporté à une action, puisque le bénéfice net revient en totalité aux actionnaires.
Il n'existe pas de règle absolue pour la présentation du BPA ; cependant, les analystes finan
ciers redressent généralement le bénéfice afin de présenter un BPA retraité. Ainsi, le résultat net de
référence pour calculer le BPA sera égal à :
Le BPA 2013 de Latécoère est estimé mi-2013 à 2,00 € contre 0,40 € en 2012.
S'il existe des instruments pouvant donner accès au capital (obligations convertibles, bons de
souscription, stock-options…), les analystes calculeront en plus du BPA standard, un BPA dilué (fully
diluted en anglais). Nous décrivons les méthodes de calcul du BPA dilué en section 6.
26:5 En général, les dividendes constituent une répartition du bénéfice net de l'exercice clos, mais ils
peuvent également être distribués par prélèvement sur les bénéfices passés mis en report à nouveau
ou en réserves. Un acompte sur le prochain dividende peut également être versé en fin d'année
(voir chapitre 41).
Tout comme l'année passée, Latécoère a décidé de ne pas verser de dividende au titre de
2012.
Certains types d'actions peuvent verser à leur détenteur un dividende plus important ou garanti
par rapport aux actions normales, on parlera d'action de préférence (voir chapitre 28). Ces actions
sont alors généralement privées du droit de vote.
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L'action • Chapitre 26
4 • Le rendement de l'action
26:6 Le rendement d'une action (dividend yield en anglais) est le rapport du dernier dividende versé au
cours de l'action :
Dividende DPA 0
Taux de rendement = =
Cours V0
Le rendement se calcule par rapport à une valeur financière (un cours), et en aucun cas par
rapport à une valeur comptable (les capitaux propres au bilan).
Actuellement, les rendements des actions cotées sur les Bourses occidentales sont de l'ordre de 4 %.
Institutions
financières
Immobilier
Biotechno
Télécoms
Services
Défense
Pétrole
publics
Chimie
Année
et gaz
logies
Agro
1990 3,1 % 2,4 % 1,1 % 4,0 % 6,6 % 3,3 % 2,7 % 4,6 % 4,7 % 4,4 %
1995 3,5 % 0,8 % 0,4 % 3,1 % 0,3 % 4,7 % 3,1 % 4,0 % 4,3 % 4,1 %
2000 2,7 % 2,4 % 0,1 % 2,6 % 2,7 % 2,8 % 2,1 % 2,5 % 2,8 % 1,0 %
2001 2,1 % 2,9 % 0,0 % 2,7 % 1,4 % 3,9 % 2,2 % 2,8 % 3,2 % 2,1 %
2002 2,6 % 3,3 % 0,0 % 3,5 % 2,5 % 4,2 % 3,1 % 3,2 % 3,9 % 2,3 %
2003 3,0 % 2,8 % 0,1 % 3,8 % 5,1 % 3,9 % 4,1 % 4,2 % 4,7 % 2,4 %
2004 3,2 % 3,0 % 0,0 % 3,5 % 4,4 % 4,6 % 3,3 % 3,8 % 4,1 % 1,7 %
2005 2,7 % 2,9 % 0,1 % 2,7 % 3,0 % 3,1 % 3,0 % 3,2 % 3,6 % 2,3 %
2006 2,5 % 2,5 % 0,1 % 2,2 % 2,3 % 2,6 % 2,8 % 3,0 % 2,8 % 3,8 %
2007 2,3 % 2,1 % 0,2 % 2,2 % 2,2 % 1,7 % 2,7 % 3,4 % 2,9 % 4,8 %
2008 2,3 % 2,0 % 0,3 % 2,0 % 2,2 % 3,2 % 3,6 % 3,3 % 2,6 % 4,4 %
2009 3,8 % 4,0 % 0,6 % 4,5 % 3,4 % 6,9 % 8,0 % 5,2 % 4,7 % 6,5 %
2010 2,9 % 2,2 % 0,8 % 3,2 % 3,6 % 4,5 % 2,9 % 4,9 % 5,2 % 6,1 %
2011 2,7 % 1,2 % 0,6 % 2,2 % 3,9 % 3,5 % 2,8 % 3,4 % 5,2 % 6,9 %
2012 3,0 % 2,9 % 0,4 % 3,0 % 5,3 % 4,4 % 4,1 % 3,8 % 6,1 % 10,0 %
2013 2,8 % 2,8 % 0,5 % 2,6 % 4,1 % 4,1 % 3,4 % 4,3 % 6,5 % 6,3 %
Source : Datastream.
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Titre 3 • Les principaux titres financiers
Au-delà de 100 %, une entreprise distribue plus que son bénéfice, elle puise donc le solde dans
ses réserves. Au contraire, un taux de distribution proche de 0 % indique que l'entreprise réinvestit
l'ensemble de ses bénéfices pour assurer son autofinancement. En 2011, le taux moyen de distri
bution des sociétés européennes cotées a été de l'ordre de 42 % (voir paragraphe 41.2).
Plus le taux de distribution des bénéfices est élevé, plus la croissance future des résultats sera
faible. En effet, l'entreprise a alors moins de fonds pour investir. Ainsi les sociétés en forte croissance
distribuent peu, voire pas du tout (c'est le cas de Google), alors qu'une société qui arrive à maturité
distribuera une fraction de plus en plus importante de ses bénéfices. Elle passe ainsi du statut de valeur
de croissance à celui de valeur de rendement (comme Telefónica qui distribue l'essentiel de son résultat
net en dividendes) 1.
Le dividende versé par un groupe est juridiquement prélevé sur le bénéfice social. Cependant, il
est à rapprocher du bénéfice net consolidé (part du groupe), seul significatif de la réalité économique
du groupe car le résultat social dépend généralement de la politique de remontée des dividendes des
filiales (voir chapitre 45).
Le taux de distribution de Latécoère est de 0 %.
26:10 Sur une année, l'actionnaire obtient concrètement son taux de rentabilité grâce au dividende (taux de
rendement) et grâce à la progression de la valeur de l'action (plus-value rapportée au cours initial) :
1 Certaines sociétés immobilières du fait de leur statut SIIC, sont tenues de distribuer au moins 85 % de leur résultat net en contrepartie
d'exonérations fiscales et sont donc des valeurs de rendement
2 Parfois appelés l'actif net par action
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L'action • Chapitre 26
V1 - V0 DPA1
þ
V0 V0
Sur une plus longue période, on calcule de la même façon le Total Shareholder Return (TSR) qui est
le taux d'actualisation qui égalise la valeur actuelle de l'action à la valeur capitalisée pendant
n années des dividendes perçus et de la valeur initiale de l'action (voir paragraphe 31.14). C'est le
TRI de l'action.
9 • La liquidité
26:11 On dit qu'un titre est liquide s'il est possible d'acquérir ou de céder sur le marché un nombre
important d'actions sans influer sur le cours de Bourse. La liquidité d'un titre sera utile pour détermi
ner la pertinence d'un cours de Bourse. En effet, analyser le cours de Bourse d'une action qui ne
donne lieu qu'à un échange par semaine n'aura pas beaucoup de sens !
La liquidité d'un titre s'apprécie notamment au travers du flottant, des volumes échangés, de la
qualité du suivi par les analystes financiers (nombre d'analystes suivant la valeur, fréquence de
publication des notes…) ; mais aussi par l'écart entre le prix à l'achat et à la vente des faiseurs de
marché (market makers) quand le marché est organisé ainsi (USA mais pas Paris.)
a) Le flottant
26:12 C'est la part des actions qui appartient à des investisseurs obéissant à une pure logique financière :
acheter quand le cours paraît bas, vendre quand il semble élevé. N'appartiennent pas au flottant
les actions d'investisseurs qui les gardent pour des raisons autres que financières : contrôle, atta
chement familial et qui ont tendance ni à vendre, ni à acheter, mais à conserver.
Mais que notre lecteur ne se méprenne pas, la fidélité n'est (malheureusement) pas une notion
financière ! Un cours qui s'envole va donner des idées à des actionnaires fidèles ; certains d'entre
eux vendront, élargissant ainsi le flottant.
b) Les volumes
26:13 Les volumes de titres échangés quotidiennement définissent également la liquidité d'un titre. Les
volumes doivent là encore s'analyser en valeur absolue. En effet un investisseur institutionnel impor
tant étudiera avant de devenir actionnaire d'une société, le temps qu'il lui faudra pour investir et
désinvestir la somme qu'il souhaite placer. Mais les volumes doivent également être exprimés en
pourcentage du nombre total de titres ; voire en pourcentage des titres composant le flottant.
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Titre 3 • Les principaux titres financiers
10 • La capitalisation boursière
26:14 C'est la valeur boursière des capitaux propres d'une entreprise. Elle résulte de la multiplication du
nombre total d'actions en circulation par le cours de Bourse. À ce prix, il est cependant rare de
pouvoir acheter d'un seul coup la majorité des actions de telle sorte à en détenir le contrôle et à
choisir l'équipe de direction. Il est le plus souvent nécessaire de payer une prime de contrôle (voir
chapitres 35 et 48).
Notre lecteur sera assez alerte pour ne pas tomber dans l'erreur consistant à limiter le nombre
d'actions aux actions constituant le flottant ! Il faut bien prendre le nombre total d'actions, la
capitalisation boursière représentant la valeur de marché des capitaux propres et non celle du
flottant.
À titre d'illustration, vous trouverez en annexe à cet ouvrage les vingt premières capitalisations
boursières des principales économies mondiales.
Le 3 mai 2013, la capitalisation boursière de Latécoère était de 75 M€.
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L'action • Chapitre 26
a) Le principe
26:16 Notre lecteur voulant évaluer l'actif économique d'une entreprise trouvera une ou plusieurs entre
prises comparables pour lesquelles il constatera que le marché valorise l'actif économique de ces
entreprises sur la base, par exemple, de 8 fois leur résultat d'exploitation.
Avec beaucoup de bon sens, il décidera d'appliquer ce même ratio de 8 au résultat d'exploi
tation dégagé par l'actif économique qu'il cherche à évaluer. Nous appelons ce ratio le multiple
du résultat d'exploitation :
Valeur de l'actif économique
Multiple de résultat d'exploitation =
Résultat d'exploitation
Dans la pratique, on retient généralement dans le calcul du multiple du résultat d'exploitation une
estimation du résultat d'exploitation de l'exercice en cours ou de l'exercice à venir.
d'exploitation par la fiabilité de cette prévision afin de déterminer le multiple du résultat d'exploi
tation qu'ils souhaitent utiliser.
Toutes choses égales par ailleurs, plus le risque économique est important, plus le multiple du
résultat d'exploitation est faible ; plus le risque est faible, plus le multiple du résultat d'exploita
tion est fort.
Cette constatation est tout à fait normale : des taux d'intérêt élevés augmentent le taux de
rentabilité exigé par l'investisseur comme nous l'avons vu lors de l'étude de la droite de marché
(voir paragraphe 23.5) et, par là, diminuent la valeur de l'actif économique.
De façon globale et à un moment donné, le niveau moyen du multiple du résultat d'exploitation
est principalement expliqué par le niveau des taux d'intérêt dans l'économie. Plus spécifique
ment, le multiple du résultat d'exploitation d'une entreprise sera plus ou moins fort en fonction
de ses perspectives de croissance et de son risque par rapport à ceux d'autres sociétés compa
rables (même secteur d'activité).
2 • Le PER
a) Le principe
26:21 Même si le multiple du résultat d'exploitation est très populaire auprès des investisseurs et des
analystes, un ratio plus simple à calculer est utilisé depuis des dizaines d'années pour apprécier la
valeur d'une action. C'est le PER (Price Earning Ratio), coefficient multiplicateur qui, multiplié par le
bénéfice net par action (BPA), donne une estimation de la valeur de l'action.
Le PER est donc égal à :
Valeur ou cours de l’action
PER =
Bénéfice net par action
mais aussi en raisonnant, non plus pour une action, mais globalement à :
Il est également appelé coefficient de capitalisation (des bénéfices), P/E (« pi-i », prononciation
en anglais). Le bénéfice par action traduit l'enrichissement théorique de l'actionnaire pendant
l'année rapporté à une action.
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Titre 3 � Les principaux titres financiers
À titre d'illustration, voici les PER moyens européens depuis 1990. On y observe, en particu
lier, l'impact de la bulle en 2000 sur les PER des sociétés de télécoms et celui de la crise écono
mique de 2010 en particulier sur l'automobile et l'immobilier dont les résultats ont très fortement
chuté.
Automobile
alimentaire
Institutions
financières
Immobilier
Biotechno
Télécoms
Services
Défense
Pétrole
publics
Chimie
Année
et gaz
logies
Agro
1990 14,1 6,7 21,7 8,3 6,9 24,8 16,1 11,2 11,1 12,8
1995 12,9 13,4 30,4 13,5 14,3 20,4 14,1 17,3 13,4 12,7
2000 17,1 13,2 180,5 18,4 19,0 21,2 19,3 38,5 17,3 51,7
2001 20,1 11,0 164,8 16,2 20,6 20,4 17,9 15,1 18,2 30,5
2002 18,2 13,5 1197,8 13,5 27,5 18,7 14,8 13,7 17,3 30,2
2003 14,9 7,4 21,9 10,0 8,6 16,2 10,6 13,8 15,1 18,8
2004 17,0 9,9 47,5 14,9 14,9 21,1 13,7 14,4 14,2 14,4
2005 15,1 10,1 66,3 15,7 15,9 22,8 13,5 13,1 14,6 15,4
2006 17,7 10,7 321,8 14,5 15,9 24,4 14,7 12,3 17,2 16,1
2007 17,3 14,0 40,7 13,4 15,0 20,4 13,9 10,4 20,7 15,2
2008 19,5 12,7 68,6 15,5 15,4 6,7 9,5 11,9 18,5 19,0
2009 8,4 6,5 36,7 9,9 10,5 9,8 5,8 6,4 10,4 9,8
2010 16,0 52,5 37,4 32,1 11,7 43,8 16,0 19,3 12,4 12,9
2011 16,0 17,5 43,3 19,3 10,8 19,5 11,8 15,8 10,8 7,5
2012 16,0 3,9 44,1 12,0 11,7 8,1 8,4 8,9 11,4 11,8
2013 16,7 4,9 37,2 17,6 9,2 21,0 13,0 9,3 11,3 9,3
Source : Datastream.
Dans la pratique boursière, on retient généralement dans le calcul du PER une estimation du
bénéfice par action de l'exercice en cours (l'année N). On calcule cependant parfois le PER N+1 qui
rapporte à la valeur d'aujourd'hui de l'action le bénéfice par action de l'année N + 1 tel qu'il est
estimé à ce jour. Pour les sociétés en très forte croissance ou actuellement en perte, on calcule
parfois le PER N+2 ou même PER N+3. On veut ainsi, soit afficher un chiffre plus normatif et pertinent
que le PERN (et éviter ainsi de se faire peur !), soit rendre possible un calcul, l'entreprise étant en
pertes l'année N.
L'utilisation intensive du PER pour évaluer les capitaux propres d'une société a conduit au mythe
du bénéfice par action comme critère financier pour juger la politique financière de l'entreprise.
Telle décision sera ou ne sera pas prise selon qu'elle a une influence positive ou négative sur le
bénéfice par action (voir troisième partie). De là son importance, mais nous en montrerons égale
ment les limites (voir chapitre 30).
Le PER est conceptuellement proche du multiple du résultat d'exploitation. Cependant, alors
que le multiple du résultat d'exploitation résulte de la division de la valeur de l'actif économique
par le montant du résultat d'exploitation, le PER résulte de la division de la valeur des capitaux
propres par le bénéfice net.
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L'action • Chapitre 26
26:22 En conséquence, bon nombre de remarques que nous avions faites pour le multiple du résultat
d'exploitation sont aussi applicables au PER :
▪ une autre manière de comprendre le PER est de souligner qu'il exprime la valeur des capitaux
propres sur la base du nombre d'années de bénéfices achetés. Ainsi, les capitaux propres qui
valent 120 et avec un bénéfice de 12 seront achetés 10 fois ces bénéfices. On dira que le PER est
de 10. Cela implique que, si le BPA reste constant, l'investisseur devra attendre 10 ans pour
récupérer son investissement, ceci en négligeant la valeur résiduelle de cet investissement au bout
de 10 ans, en omettant d'actualiser et en supposant que le BPA est intégralement touché par
l'investisseur. Si le BPA de cette société augmente (diminue), l'investisseur devra attendre moins
(plus) de 10 ans ;
▪ le PER est d'autant plus élevé que le taux de croissance des bénéfices par action est élevé, a
contrario plus celui-ci est faible, plus le PER est faible ;
▪ le PER est d'autant plus faible que le risque perçu est fort ; moins le risque est fort, plus le PER est
élevé ;
▪ le PER varie en sens inverse des taux d'intérêt : toutes choses égales par ailleurs, des taux
d'intérêt hauts correspondent à des faibles PER, des taux d'intérêt bas à des PER élevés.
Le mode d'utilisation du PER est le même que celui du multiple du résultat d'exploitation. Notre
lecteur qui doit évaluer une société donnée essayera de trouver une ou plusieurs entreprises aussi
comparables que possible en termes d'activités, de croissance, de risque. Il appliquera alors leur
PER au BPA de l'action qu'il doit évaluer.
Le PER dépend des mêmes paramètres que le multiple du résultat d'exploitation (risque, crois
sance, taux d'intérêt) mais il tient compte en plus du risque de la structure financière alors que le
multiple du résultat d'exploitation n'intégrait que le risque de l'actif économique.
Le PER ne peut être utilisé comme méthode de valorisation que si les sociétés comparables
affichent les mêmes taux de croissance de leur BPA et présentent les mêmes risques aussi bien
sur l'actif économique que sur la structure financière.
alors :
V 1 1
PER ¼ ¼ et donc ¼ kCP
BPA kCP PER
Dans le cas le plus fréquent d'une société en croissance, l'inverse du PER est inférieur au taux
de rentabilité exigé. Utiliser l'inverse du PER comme une approximation du taux de rentabilité
exigé par l'actionnaire conduit à sous-évaluer ce taux. C'est donc une erreur grave.
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Titre 3 • Les principaux titres financiers
Considérons ainsi une société avec un BPA de 12. La valeur de son action est, mettons, de
240. Son PER est alors de :
240
¼ 20
12
L'inverse de son PER n'est que de 5 % alors que l'actionnaire demande probablement de nos
jours un taux de rentabilité de l'ordre de 10 %.
Enfin, pour une société en décroissance, l'inverse du PER est supérieur au taux de rentabilité
exigé par l'actionnaire. Utiliser l'inverse du PER comme une approximation du taux de renta
bilité exigé par l'actionnaire conduit à surévaluer ce taux. C'est aussi une grave erreur.
En définitive, l'inverse du PER ne correspond qu'à une rentabilité comptable immédiate pour le
nouvel actionnaire qui a acheté l'action pour V et à qui revient le BPA :
BPA 1
Taux de rentabilité immédiate ¼ ¼
V PER
▪ si ce taux est très faible, c'est que l'actionnaire attend une forte croissance du BPA afin d'obtenir
un taux de rentabilité sur son investissement qui correspond au taux de rentabilité qu'il exige ;
▪ si ce taux est très fort, c'est que cette rentabilité immédiate est éphémère et que l'actionnaire
s'attend à une baisse du BPA pour ramener, sur la durée, la rentabilité comptable à des niveaux
plus en rapport avec son exigence de rentabilité ;
▪ si ce taux est normal et correspondant au taux de rentabilité exigé, c'est que la croissance future
du BPA devrait être nulle (« la rente perpétuelle »).
Outre le multiple du résultat d'exploitation (ou du résultat d'exploitation après impôt) et le PER, il est
parfois fait usage :
Bien sûr, le multiple par rapport au chiffre d'affaires est d'autant plus fort que le sont les
marges d'exploitation de l'activité considérée.
▪ le chiffre d'affaires est une donnée beaucoup plus fiable que le bénéfice déclaré…
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L'action • Chapitre 26
Appliquée aux moyennes et grandes entreprises, cette méthode nous paraît complètement stu
pide. En effet, avec ces méthodes, que l'entreprise soit bien ou mal gérée, peu importe, la valeur est
la même. Ce type de méthode prospère dans des climats d'euphorie boursière et stratégique : elle fut
souvent utilisée pour valoriser des sociétés Internet, pour lesquelles le chiffre d'affaires était le seul
solde positif… Nous déconseillons vigoureusement son emploi.
Il en est de même pour des multiples encore en amont des multiples de chiffre d'affaires comme
les multiples du nombre d'abonnés (téléphonie mobile, câble, télévision par satellite…), du nombre
de visiteurs pour les sociétés Internet. Ces multiples fondés sur des volumes ou des nombres de clients
sont encore plus imprécis que les multiples de chiffres d'affaires. Ils supposent non seulement une
rentabilité normative, mais aussi des chiffres d'affaires unitaires (ARPU, average revenue per user
dans le jargon des télécoms) identiques entre les sociétés comparables.
Nous pensons que cette particularité propre à certains secteurs ne doit pas être généralisée. En
effet, l'utilisation du multiple d'EBE (EV/EBITDA) aura tendance à survaloriser les entreprises à
faible marge (voir paragraphe 35.25).
Autrement dit, ce ratio n'a de sens que pour des groupes arrivés à maturité, dont les investisse
ments sont stables, ce qui rend très significatifs les flux de trésorerie disponibles. L'inverse de ce
ratio est appelé Free Cash Flow Yield.
Le PBR peut se calculer soit au niveau d'une action, soit globalement, ce qui conduit bien
sûr au même résultat 1.
Le lecteur pourra s'étonner du rapprochement entre le montant comptable des capitaux
propres et leur valeur.
Il n'y a pas de lien direct entre le montant des capitaux propres comptables et leur valeur.
Le montant des capitaux propres comptables est le fruit de la gestion et des résultats passés. La
valeur des capitaux propres dépend des anticipations de flux de trésorerie futurs.
Il y a pourtant un lien économique entre ces deux grandeurs pourvu que les capitaux propres
comptables reflètent bien les valeurs de marché des actifs et passifs.
Une action aura un PBR supérieur à 1, la valeur financière des capitaux propres étant supé
rieure à leur montant comptable, lorsque la rentabilité des capitaux propres (RCP) est supérieure à
la rentabilité exigée par les actionnaires (kCP). En effet, si une entreprise dégage perpétuellement
un taux de rentabilité de ses capitaux propres de 13 % alors que les actionnaires demandent du
10 %, les capitaux propres d'un montant comptable de 100 vaudront alors en finance 130.
L'actionnaire aura alors le taux de rentabilité qu'il souhaite :
13 % x 100
¼ 10 %; et le PBR sera de 1;3:
130
Au contraire, le PBR sera inférieur à 1 si la rentabilité des capitaux propres (RCP) est inférieure
à la rentabilité exigée (kCP). Nous aurons l'occasion de revenir sur ce thème au chapitre 30.
Un secteur ne peut durablement avoir une valeur de ses capitaux propres inférieure au montant
comptable de ses capitaux propres : en effet, des restructurations interviendront rétablissant ainsi
l'équilibre des marchés. De même un secteur ne peut durablement avoir une valeur de ses capitaux
propres supérieure au montant comptable de ses capitaux propres. En effet de nouveaux entrants
seront attirés qui feront chuter ces rentabilités anormalement élevées, et l'équilibre des marchés sera
ainsi rétabli.
1 C'est un concept proche du Q de Tobin qui se calcule comme valeur de marché des actifs / valeur de remplacement des actifs (souvent
assimilée à la valeur nette comptable)
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L'action • Chapitre 26
À titre d'illustration, voici les PBR constatés par secteur en Europe depuis 1990.
Automobile
alimentaire
Institutions
financières
Immobilier
Biotechno
Télécoms
Services
Défense
Pétrole
publics
Chimie
Année
et gaz
logies
Agro
1990 2,7 1,3 NA 1,5 0,9 1,1 1,6 1,0 1,3 1,5
1995 2,3 1,2 NA 1,5 1,3 1,1 1,1 1,3 1,5 1,7
2000 3,4 1,8 5,1 2,2 2,2 0,8 2,0 2,6 2,2 4,3
2001 4,1 1,2 6,7 2,1 2,4 0,9 2,2 2,3 2,2 2,9
2002 3,9 1,2 4,6 1,8 2,1 0,8 2,0 2,5 1,9 4,8
2003 3,6 0,8 1,5 1,5 1,1 0,8 1,3 2,1 1,6 2,3
2004 3,3 1,0 2,8 1,6 1,4 0,9 1,5 2,2 1,6 2,7
2005 1,2 0,9 3,3 1,7 2,2 1,1 1,4 2,0 1,8 2,8
2006 1,2 1,1 3,8 1,9 2,4 1,0 1,5 2,6 2,1 2,8
2007 2,7 1,2 4,2 1,8 2,2 1,4 1,6 2,4 2,6 2,8
2008 3,0 1,6 4,4 2,4 2,3 1,2 1,7 2,2 3,1 3,2
2009 1,9 1,1 3,0 1,4 1,8 0,8 0,8 1,5 1,7 2,2
2010 2,1 0,8 3,0 1,7 1,7 1,0 0,9 1,9 1,5 2,2
2011 2,3 1,1 2,8 2,0 1,8 0,9 0,9 1,5 1,4 2,2
2012 2,4 0,8 2,8 1,8 1,4 0,7 0,7 1,4 1,1 1,9
2013 2,9 1,1 3,9 2,3 1,6 0,9 0,9 1,3 1,0 1,5
Source : Datastream.
26:28 Notre lecteur est maintenant tout à fait équipé pour dresser le tableau de bord suivant, qui n'a de
sens que s'il a préalablement établi un diagnostic stratégique et financier de l'entreprise étudiée, à
l'instar de celui développé au chapitre 9.
À titre d'exemple, nous l'avons bâti pour le groupe Latécoère. Latécoère dégage une rentabilité sur
ses capitaux propres (1 %) sensiblement inférieure à l'exigence de ses actionnaires (environ 12 %
à mi-2012) ce qui explique que les capitaux propres valent (75 M€), moins que leur montant comptable
(170 M€), d'où un PBR inférieur à l'unité.
Le fort risque de la société explique le niveau faible du PER. La société était en situation financière
difficile, il est logique qu'elle ne verse pas de dividendes.
Le flottant de Latécoère est important (75 %) et les volumes moyen échangés (0,2 % du capital
en moyenne quotidienne) ne sont pas négligeables mais le titre est peu suivi par les analystes. Les
commentaires de cette section semblent donc relativement pertinents.
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517
Titre 3 • Les principaux titres financiers
72 % 63 %
Le flottant
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518
L'action • Chapitre 26
i
… doit permettre de retracer un historique boursier…
Évolution cours ou capitalisation boursière :
n en absolu (amplitude des variations ; cycles éventuels)
n en relatif (par rapport à des indices boursiers ; par rapport à des valeurs comparables)
i
… cohérent avec l'évolution financière de l'entreprise…
n Évolution BPA et autres agrégats pertinents (EBE, résultat d'exploitation…)
n Évolution des multiples correspondants :
o PER
o VAE / résultat d'exploitation, VAE / EBE, PBR
n Cohérence évolution boursière / multiples boursiers avec l'analyse financière (évolution
rentabilité / structure financière)
i
… et sa politique de distribution aux actionnaires…
Évolution de :
n DPA
n taux de distribution
n taux de rendement
i
… permettant de « qualifier » le type de valeur boursière concernée…
n Volatilité (bêta) ; corrélation aux indices
n Typologie éventuelle de valeur boursière :
o valeur de croissance ?
o valeur de rendement / défensive ?
o valeur cyclique ?
i
… et d'apprécier sa valorisation actuelle en fonction
des perspectives futures de l'entreprise
n Prévisions BPA ; EBE ; résultat d'exploitation… (par exemple consensus analystes financiers)
n Positionnement / signification des multiples actuels par rapport à ces prévisions
n Relation rentabilité attendue par le marché (kCP) / rentabilité des capitaux propres et
impact sur PBR actuel
n Éventuellement, valorisation boursière plus complète (DCF, comparables…)
Nous conseillons au lecteur qui ne découvre pas pour la première fois la finance d'entreprise
de poursuivre la lecture de ce chapitre par celle du chapitre 35 qui en est la suite logique.
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519
Titre 3 • Les principaux titres financiers
26:30 La Bourse française est organisée par Euronext Paris SA filiale de NYSE-Euronext, groupe qui
organise également le New York Stock Exchange (principale Bourse américaine), la Bourse aux
Pays-Bas, en Belgique et au Portugal. À ce titre, la société Euronext Paris SA :
▪ établit les règles du marché et les soumet à l'approbation de l'Autorité des marchés financiers
(AMF) ;
▪ prononce l'admission des valeurs à la cote ;
▪ assure la publicité des négociations et la diffusion des cours ;
▪ enregistre les négociations entre les membres du marché grâce à la chambre de compensation
LCH Clearnet SA ;
▪ offre aux émetteurs les services du marché pour la cotation de leurs titres et la réalisation de leurs
opérations financières.
Le marché boursier français étant un marché réglementé 1, il se caractérise par des règles
d'admission, un contrôle des autorités de tutelle — en France principalement l'AMF — sur le
fonctionnement du marché et sur les intervenants, et un suivi de l'information communiquée au
marché.
26:31 Le collège de l'AMF (renouvelé par moitié tous les 30 mois) est composé de 16 membres
désignés pour 5 ans tous nommés par des autorités publiques (ministère de l'Économie et des
Finances, Conseil d'État, Cour de cassation, Cour des comptes, Banque de France, Autorité des
normes comptables…). Le président est nommé par le président de la République. Ses compétences
s'étendent à toutes les opérations, qu'elles soient effectuées sur un marché réglementé ou de gré à
gré. Ses principales attributions sont :
▪ l'adoption du règlement général de l'AMF qui définit des principes généraux d'organisation et
de fonctionnement des marchés réglementés et notamment les règles (voir chapitre 48) régissant les
offres publiques d'achat (OPA) ou d'échange (OPE) ;
▪ le contrôle de la régularité des opérations effectuées sur un marché réglementé (en donnant pour
les opérations qui le requièrent un avis de conformité et un visa sur les notes d'information) ;
▪ l'agrément des intermédiaires ;
▪ l'initiation des procédures de sanction (transmise alors à la commission des sanctions) ;
▪ le fonctionnement interne de l'AMF (budget, règlement intérieur…).
La Commission des sanctions de l'AMF, qui comprend 12 membres, est totalement distincte du
Collège et joue le rôle de gendarme de la Bourse et peut sanctionner les opérateurs ou transmettre
les rapports de contrôle et d'enquête au procureur de la République.
1 Pour être plus précis, Eurolist est un marché réglementé, Alternext est un marché régulé, aux exigences réglementaires assouplies, mais non
réglementé et le Marché libre n'est pas réglementé et est faiblement régulé (voir chapitre 46)
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520
L'action • Chapitre 26
26:32 Les ordres de Bourse sont en général transmis par des prestataires de services d'investissement
(PSI) qui peuvent ou pas être membres du marché. Les ordres sont définis par les caractéristiques
suivantes :
▪ le nom du titre à traiter et son code (que l'on appelle code ISIN) ;
▪ le nombre de titres à traiter ;
▪ le sens de l'opération à réaliser (achat ou vente) ;
▪ la durée de validité de l'ordre ;
▪ le prix ;
▪ éventuellement la modalité de règlement si l'ordre est passé pour les titres éligibles au service
règlement différé (SRD).
Si les trois premières caractéristiques sont évidentes, l'investisseur pourra choisir différentes
options pour la durée de validité de son ordre et le prix auquel son ordre pourra être exécuté.
Lorsqu'un investisseur donne un ordre de Bourse, il doit préciser si son ordre est valable :
▪ « jour » : soit uniquement durant la journée de Bourse au cours de laquelle il est passé ;
▪ « à date déterminée » : autrement dit l'investisseur fixe une durée de vie pour son ordre (générale
ment quelques jours). Si l'ordre n'a pas pu être exécuté durant cette période, il sera annulé ;
▪ « à révocation » : l'ordre (sauf contre-ordre de l'investisseur) restera valable pendant toute la
durée du mois (mois boursier 1 pour les actions négociées avec le Service de règlement différé,
mois calendaire pour les autres actions).
26:33 Suivant que l'investisseur veuille vendre ou acheter immédiatement et à n'importe quel prix, ou
se soit fixé des objectifs de prix minimum ou maximum, il utilisera différents types d'ordre de Bourse :
▪ « l'ordre à cours limité » : un ordre de vente limité à 100 € ne pourra être exécuté que si le cours
de l'action dépasse 100 €. Il pourra n'être exécuté que partiellement (si les quantités dans le livre
d'ordre sont insuffisantes) ;
▪ « l'ordre à la meilleure limite » : l'ordre se transforme immédiatement en cours limité au prix actuel
de l'action (ou au prix d'ouverture s'il est passé avant l'ouverture de marché). Si la liquidité est faible
ou la quantité à traiter importante, cet ordre peut ne pas être exécuté totalement (si peu de personnes
souhaitent traiter au prix actuel) ;
▪ « l'ordre au marché » est un ordre prioritaire, il est exécuté à n'importe quel prix. Ainsi, si l'in
vestisseur souhaite acquérir 100 titres et que le carnet d'ordres fait apparaître un vendeur à 50 €
pour 50 titres, un vendeur à 51 € pour 20 titres et un vendeur à 52 € pour 30 titres, l'investisseur
va se porter contrepartie pour tous et obtiendra un prix moyen de 50,80 € pour ses 100 titres ;
1 Les transactions boursières qui doivent être liquidées en fin de mois le sont en réalité 5 jours avant la fin du mois calendaire
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521
Titre 3 • Les principaux titres financiers
▪ « l'ordre à seuil de déclenchement » ne commence à être valable que si le cours de l'action franchit
à la hausse ou à la baisse (« stop loss ») un certain seuil, il devient alors un ordre au marché. Il permet
notamment aux investisseurs de se protéger contre un krach ;
▪ « l'ordre à plage de déclenchement » (« stop limit ») ne s'active, tout comme le précédent, qu'à
partir d'un certain seuil, mais il devient alors un ordre limite. Il permet donc de fixer une fourchette
de prix pour l'exécution ;
▪ depuis l'ouverture à la concurrence en matière d'exécution d'ordre de bourse (conséquence de la
directive « Marchés d'instruments financiers », MIF), un nouveau type d'ordre est apparu : « ordre
meilleure place », qui doit permettre de diriger l'ordre vers la place de négociation offrant le meilleur
prix.
26:34 L'application à partir de novembre 2007 de la directive MIF a singulièrement changé les possibili
tés d'exécution des ordres de bourse. En effet, jusqu'à cette date, tous les ordres de bourse devaient
transiter par Euronext qui disposait d'un monopole. Désormais la concurrence est ouverte, un ordre
de bourse peut donc être exécuté :
▪ par Euronext ;
▪ par une plate-forme électronique alternative (Chi-X, Turquoise, Equiduct, Smartpool, Trade
gate…) ;
▪ par un « internalisateur systématique », terme barbare pour désigner un établissement financier
qui se porte contrepartie directement des ordres de ses clients. L'internalisateur systématique est
soumis à des contraintes fortes en termes de solvabilité et d'engagement d'information et doit
d'offrir une certaine liquidité sur les titres traités. C'est l'équivalent d'un teneur de marché ou
market maker que l'on trouvait déjà sur le Nasdaq par exemple.
L'ouverture à la concurrence vise à rendre plus flexible le fonctionnement des marchés (exten
sion des horaires) et à baisser les coûts d'intermédiation. Néanmoins la dispersion des ordres
pourrait également réduire l'efficience des marchés, en particulier pour les investisseurs les moins
sophistiqués.
Malgré la concurrence, Euronext est resté dominant pour l'exécution des ordres en France. Le
système de négociation d'Euronext est celui d'un marché centralisé gouverné par les ordres. Les
transactions sont effectuées à partir des terminaux installés chez les PSI et reliés aux ordinateurs
centraux d'Euronext.
26:35 Une séance de Bourse se déroule par étapes :
▪ de 7 h 15 à 9 heures les ordres s'accumulent sur la feuille de marché ;
▪ à 9 heures le système calcule le prix d'ouverture du titre à partir des ordres recensés qui permet
l'échange du plus grand nombre de titres (fixing) ;
▪ de 9 heures à 17 h 30, le marché fonctionne en continu et l'introduction d'un nouvel ordre
provoque immédiatement une ou plusieurs transactions dès lors qu'il existe un ou plusieurs ordres
en sens contraires en carnet sur la feuille de marché ;
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522
L'action • Chapitre 26
Demande Offre
Cumul Quantité Prix en € Prix en € Quantité Cumul
300 300 À tout prix À tout prix 400 400
1 400 1 100 57,95 57,75 200 600
2 100 700 57,90 57,80 250 850
3 100 1 000 57,85 57,85 500 1 350
4 000 900 57,80 57,90 850 2 200
6 000 2 000 57,75 57,95 2 000 4 200
Le cours d'équilibre sera de 57,90 €, c'est en effet le niveau de prix qui maximise le nombre de
transactions : à 57,90 € il y a 2 200 actions offertes à ce prix au moins et 2 100 demandées au plus
à ce prix. 100 actions offertes à 57,90 € ne trouveront donc pas preneur, ce seront les dernières
arrivées sur le marché.
Pour les titres les moins liquides (c'est-à-dire pour lesquels il y a moins de 2 500 transactions
par an), la cotation n'est pas réalisée en continu, mais 2 fixings sont réalisés par jour : à 10 h 30
et 16 h 00 (15 h 00 pour le Marché libre).
On peut noter que la division du nominal représente la même opération que l'émission d'actions
gratuites. Ainsi, si le nominal est divisé par 2, chaque actionnaire verra le nombre d'actions qu'il
détient multiplié par 2 comme s'il avait reçu une action gratuite pour une action détenue.
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524
L'action • Chapitre 26
D'une manière plus générale, le coefficient d'ajustement est égal au rapport de la valeur après
détachement du droit (d'attribution ou de souscription) sur la valeur avant détachement de ce
même droit. Cette règle s'appliquera par exemple à l'attribution gratuite de BSA.
Pour réaliser cet ajustement, il suffit alors de multiplier par ce coefficient tous les paramètres de
l'action (cours, bénéfice, dividende, capitaux propres par action) avant l'opération.
Le lecteur aura sans problème compris que l'ajustement consiste à modifier le passé pour le
comparer à aujourd'hui et à demain et non pas l'inverse.
Dorénavant, nous raisonnerons toujours sur des valeurs ajustées.
26:39 Les émissions de valeurs mobilières composées donnant accès au capital (obligations convertibles
en actions, obligations remboursables en actions, obligations à bons de souscription d'actions,
stock-options…) obligent le financier à tenir compte de ce potentiel d'actions futures dans le calcul
des données par action. Il faut là encore ajuster pour obtenir un nombre moyen d'actions en
circulation.
Puisqu'il y a dilution, au moins potentielle, il est nécessaire de calculer les paramètres de
l'entreprise (bénéfice net par action, capitaux propres par action), après émission de toutes les
actions qui pourraient l'être, en anglais fully diluted.
Pour les obligations convertibles, la méthode est simple, elle suppose que les obligations sont
converties. Le nombre d'actions est alors accru, mais en contrepartie, les frais financiers sont
diminués des intérêts comptabilisés 1 sur ces obligations convertibles.
Pour le traitement des bons de souscription (ou des stock-options), deux méthodes peuvent être
utilisées par l'analyste financier.
La première méthode, couramment utilisée, suppose que les investisseurs exercent leurs bons
lorsqu'ils sont dans la monnaie et que l'entreprise utilise les fonds ainsi recueillis pour racheter sur le
marché une partie de ses propres actions. L'entreprise annule ainsi une partie de la création
d'actions due à l'exercice des bons. C'est la méthode recommandée par l'ANC et l'IASB et que
les Anglo-Saxons appellent treasury method.
L'exemple suivant l'illustrera. Le 1er septembre 2010, l'entreprise Loch Lomond avait émis
100 000 bons de souscription d'actions, exerçables du 1er janvier 2011 au 1er janvier 2015 et
permettant d'acquérir chacun une action nouvelle au prix de 240 €.
Le BPA 2013 est de 10 M€ (bénéfice net 2013) divisé par 1 000 000 (nombre d'actions avant
dilution), soit 10 €.
Puisqu'au 31 décembre 2013, le cours de l'action Loch Lomond est de 300 €, la totalité des bons
est supposée, pour le calcul, être exercée : 100 000 nouvelles actions sont donc créées. L'exercice des
bons apporte à l'entreprise la somme de : 100 000 × 240 € = 24 000 000 €.
1 En normes IFRS le montant d'intérêts comptabilisés est supérieur au montant payé, voir chapitre 8
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525
Titre 3 • Les principaux titres financiers
Avec cette somme, Loch Lomond pourra racheter 80 000 de ses propres actions au cours
de 300 €. Le BPA fully diluted sera de :
BPA 2013 = 10 000 000/(1 000 000 + 100 000 – 80 000) = 9,80 €
Seuls les instruments dilutifs dans la monnaie sont ainsi retraités dans cette méthode. Ceux qui
sont en dehors de la monnaie ne sont pas pris en compte.
26:40 La seconde méthode, dite de « placement des fonds », suppose que tous les investisseurs
exercent leurs bons et que les fonds générés par cette opération sont placés par l'entreprise.
Reprenons l'exemple précédent en appliquant cette méthode.
Dans cette méthode on suppose que tous les bons sont exercés d'un coup et que l'argent ainsi
levé est placé à 2 % après impôt dans l'attente d'investissements industriels. Le BPA fully diluted est
alors le suivant :
100 000 x 240 x 2 % þ 10 000 000
BPA 2013 ¼ ¼ 9; 27 euros
1 000 000 þ 100 000
On observe que ces deux méthodes donnent des résultats différents ce qui est logique puisque
l'utilisation des fonds levés grâce à l'exercice des bons l'est aussi.
On peut remarquer que la méthode du rachat d'actions est plus proche des marchés financiers
car la donnée principale nécessaire pour l'utiliser est le cours de Bourse de l'entreprise.
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