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SÉNÉGAL

21 au 25 mai 2023

Étude réalisée dans le cadre de la mission économique conjointe présidée par SAR la Princesse Astrid, représentante de SM le Roi
RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL
21 > 25 MAI 2023

PRÉFACE

Depuis plus de 50 ans, le Sénégal entretient des relations fortes avec la Belgique. Nos deux pays
partagent une langue et des valeurs communes.

Le Sénégal, pôle de stabilité, à la croisée des routes maritimes et porte d’entrée de choix en Afrique de
l’Ouest, investit massivement dans ses infrastructures et ses institutions afin d’attirer les investisseurs
nationaux et étrangers. L’esprit accueillant du Sénégal est inscrit dans ses traditions. Il est dit que le
mot Sénégal vient du mot wolof « sunuu gaal », « notre pirogue » en français, faisant ainsi référence à
son esprit de partage. L’expression « Sénégal, Pays de la Teranga », c’est-à-dire « Pays de l’hospitalité »,
est également bien connue.

Le Sénégal, comme la Belgique, n’a pas été épargné par les crises successives. Fort des réformes
entamées depuis 2012 avec le Plan Sénégal Emergent lancé par le Président Macky Sall, le pays a
développé des outils permettant d’en limiter l’impact. En effet, par les réformes et actions menées
en faveur de l’agriculture et de l’alimentation, des infrastructures et enfin de la gouvernance, le pays
engrange des résultats significatifs.

La participation du Sénégal à la CEDEAO, à l’UEMOA, à l’UA et enfin à la Francophonie est une


opportunité pour tout acteur économique souhaitant développer ses activités en Afrique et au-delà.
De nombreux acteurs belges sont déjà présents au Sénégal dans divers secteurs tels que la santé, la
logistique ou les télécommunications.

C’est dans ce contexte que l’Agence pour le Commerce extérieur, en coopération avec ses partenaires,
le SPF Affaires étrangères, l’Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers, hub.
brussels et Flanders Investment & Trade, organise cette mission économique conjointe au Sénégal,
que Son Altesse Royale la Princesse Astrid présidera du 21 au 25 mai 2023.

Au nom de l’Agence pour le Commerce extérieur et de ses partenaires, je vous souhaite beaucoup de
succès au cours de cette mission.

Fabienne L’Hoost
Directeur général
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EXECUTIVE SUMMARY

Selon le Fonds monétaire international (FMI), le Sénégal est la deuxième économie de l’Union éco-
nomique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En 2022, le PIB nominal du Sénégal dépassait 27,5
milliards USD. En 2021, après avoir enregistré une augmentation du PIB de plus de 6% notamment
expliquée par un rattrapage consécutif à la crise sanitaire, la croissance économique du Sénégal a
ralenti à nouveau en 2022, dans le contexte de l’invasion russe en Ukraine. En 2023, elle devrait avoi-
siner 8% et passer le cap de 10% en 2024.

Depuis 2014, le gouvernement met en œuvre son plan de développement, le Plan Sénégal Emergent
(PSE). En élaborant ce plan, le gouvernement sénégalais pris en compte les forces et faiblesses du
pays en vue de l’inscrire dans une croissance durable et inclusive à l’horizon 2035.

Situé au carrefour de l’Europe, de l’Amérique et de l’Afrique, et disposant d’une côte atlantique de


plus de 500 kilomètres, le Sénégal se positionne comme porte d’entrée de la CEDEAO. Afin de profiter
au mieux de cette situation géographique, le pays investit dans ses infrastructures au bénéfice de la
région, de son économie et de sa population. Ces dépenses se concentrent notamment sur la logis-
tique afin de soutenir la production, qu’elle soit agricole, minière ou industrielle.

Le pays entretient des relations fortes avec de nombreux pays et organisations multilatérales. Grâce
à sa stabilité politique et économique, le pays attire les investisseurs en quête de nouvelles opportu-
nités. Entre 2019 et 2020, tandis que le Sénégal connaissait une hausse des flux IDE de 39%, l’Afrique
enregistrait, elle, une baisse moyenne de 18%. Afin d’encourager les investisseurs, le gouvernement a
mis en place des réformes favorisant l’attractivité du pays (droits de douane, TVA…).

L’ouverture du Sénégal se traduit également dans ses échanges commerciaux (marchandises et ser-
vices) avec le reste du monde. L’Union européenne est son premier fournisseur et son deuxième client
derrière les pays d’Afrique de l’Ouest. Afin de remédier au déficit chronique de la balance commer-
ciale, l’Etat a mis en place des plans d’action. Il a notamment axé ses priorités sur les ressources
naturelles (agriculture, industrie minière), l’industrie et les services afin de favoriser une croissance
endogène. À la sortie de la pandémie, la croissance de ses exportations a été plus forte que celle de
ses importations : tandis que la première progressait de 28%, la deuxième a crû de 20%.

L’étude présente trois secteurs économiques sénégalais clés : (1) l’agroalimentaire, (2) l’énergie et les
ressources naturelles et enfin (3) les infrastructures et la logistique. Le Sénégal a, pour chacun de ces
secteurs, une vision stratégique nationale.
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Le premier secteur aborde l’agroalimentaire sénégalais. Celui-ci est intrinsèquement lié aux échanges
commerciaux du pays. La politique agricole du gouvernement est ambitieuse mais réaliste. Le
contexte post-covid et la baisse du trafic dans le Bosphore, notamment, ont engendré une hausse
spectaculaire du cours des matières premières. Cette réalité montre avec acuité la pertinence de la
politique menée par le gouvernement sénégalais visant à concilier et à intégrer les différents maillons
de la chaîne (du producteur au consommateur final sénégalais ou étranger).

Le deuxième secteur porte sur l’énergie et les ressources naturelles. Ce secteur est un important
moteur de croissance pour le pays. En effet, les ressources naturelles extraites sont variées et abon-
dantes. L’Etat mène une politique visant à encadrer le secteur tout en encourageant son dévelop-
pement. Cet engagement s’est matérialisé par la participation du Sénégal à plusieurs initiatives
régionales et internationales destinées à mieux réguler les secteurs précités. Au niveau énergétique,
le pays a adopté une stratégie de diversification au profit d’un mix énergétique intégrant l’ensemble
des sources énergétiques disponibles d’origine fossile (gaz et pétrole) et renouvelables (hydraulique,
solaire ou éolienne). Le Sénégal dispose également de la plus grande centrale solaire photovoltaïque
d’Afrique de l’Ouest. Ces sources d’énergie contribueront à réduire le coût de l’électricité nationale,
un des plus élevés d’Afrique.

Le troisième secteur porte sur les infrastructures et la logistique. Le gouvernement a engagé le pays
dans une politique de grands travaux avec le concours d’entreprises internationales renommées
(belges et étrangères). Le gouvernement a récemment agrandi le port principal à containers de Dakar,
lancé la construction d’un nouveau port en eau profonde, construit un nouvel aéroport international
et enfin amélioré les voies d’accès vers l’hinterland. Au niveau local, le TER de la région de Dakar est
opérationnel et contribue à désenclaver la capitale et à faciliter la mobilité des populations urbaines.

La liaison quotidienne aérienne entre Bruxelles et Dakar, offerte par Brussels Airlines et TuiFly
Belgium, confirme les liens forts unissant nos deux économies. De nombreuses entreprises belges
saisissent les opportunités offertes par le Sénégal et s’installent dans le pays. Dans le cadre de cette
étude, des entreprises belges activent dans la logistique, l’industrie ou les services témoignent de
l’histoire qui les lie au Sénégal et des opportunités qui se sont offertes à elles.
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TABLE DES MATIÈRES

Préface 1

Executive summary 2

1. Introduction 6
Interview de S.E. Baye Moctar Diop, Ambassadeur du Sénégal en Belgique 8

2. Données économiques 12
2.1 Indicateurs clés 14
2.1.1 PIB 14
2.1.2 Inflation 20
2.1.3. Monnaie, taux de change et taux d’intérêt 21
2.1.4 Dette publique 24
2.2 Investissements directs étrangers 28
2.3 Commerce extérieur 32
2.3.1 Accords commerciaux et partenariats du Sénégal 32
2.3.2 Commerce extérieur sénégalais 38
2.3.2.1 Commerce extérieur de marchandises 39
2.3.2.2 Commerce extérieur des services 44
2.3.3 Relations commerciales bilatérales avec la Belgique 45
2.4 Évaluation des risques 46
2.4.1 Évaluation des risques selon le groupe Credendo 46
2.4.2 Autres indicateurs de risque 47

3. Analyse sectorielle 48
3.1 Agro-alimentaire 50
3.2 Energie et Ressources naturelles 64
3.3 Infrastructure et logistique 78

4. Réussites récentes 82
4.1 Carmeuse 84
4.2 Nixxis 85
4.3 Sea Invest 86

5. Sources 88
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Liste des sigles, abréviations et acronymes


ACP Pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (UE) NEPAD New Partnership for Africa’s Development (ONU)
ADPIC Accord sur les aspects des droits de propriété intel- NFP Clause de la nation la plus favorisée (OMC)
lectuelle (OMC)
NRGI Natural Resource Governance Institute
ALG Autorité de développement intégré de la région du
OCDE Organisation de coopération et de développement
Liptako-Gourma
économiques
ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démogra-
OHADA Organisation pour l’harmonisation en Afrique du
phie (Sénégal)
droit des affaires
APD Aide publique au développement
OMC Organisation mondiale du commerce
APE Accord de Partenariat Economique
OMS Organisation mondiale de la Santé (ONU)
APIX Agence sénégalaise de promotion des investisse-
OMVG Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gam-
ments
bie
APPO Organisation des producteurs de pétrole africains
OMVS Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Séné-
BCE Banque centrale européenne gal
BCEAO Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ONU Organisation des Nations-Unies
(UEMOA)
OPA Observatoire des pratiques anormales (UEMOA)
BEI Banque européenne d’investissement
OUA Organisation de l’unité africaine
BM Banque Mondiale
PAP Plan d’Actions Prioritaires (Sénégal)
BOS Bureau Opérationnel du Suivi du PSE (Sénégal)
PAP2A Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (Séné-
CCJA Cour commune de justice et d’arbitrage (OHADA) gal)
CDC Africa Centres for Disease Control and Prevention PMA Pays le moins avancé
Africa (UA)
PRACAS Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agricul-
CDP Comité des politiques de développement (ONU) ture Sénégalaise
CEA Communauté économique africaine (UA) PRES Plan de résilience économique et sociale (Sénégal)
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de PRIA Plan Régional d’Investissement Agricole (Sénégal)
l’Ouest
PSE Plan Sénégal Emergent
CNUCED Conférence des Nations unies sur le commerce et le
RGI Indice de gouvernance des ressources (NRGI)
développement
SAED Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres
CNUDCI Commission des Nations unies pour le droit commer-
du Delta du Fleuve Sénégal
cial international
SPG Système de préférences généralisées (UE)
CPM Comité de politique monétaire (UEMOA)
SYSCOA Système comptable ouest-africain
CwA Compact with Africa (G20)
TEC Tarif Extérieur Commun
EIES Etudes d’impact environnemental et social
TSA Tous sauf armes (UE)
FAO Organisation pour l’alimentation et l’agriculture
(ONU) UA Union africaine
FIDA Fonds international de développement agricole UE Union européenne
(ONU)
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
FMI Fonds Monétaire International
UFM Union du fleuve Mano
GIE Groupement d’intérêt économique
UMOA Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
GOANA Grande offensive Agricole pour la Nourriture et
l’Abondance (Sénégal) VMA Vision du Régime Minier de l’Afrique (UA)

IDE Investissements directs étrangers ZES Zone économique spéciale


ZLECA Accord sur la zone de libre-échange continentale
ITIE Initiative pour la Transparence dans les Industries
africaine (UA)
Extractives
ZMOA Zone monétaire ouest-africaine (CEDEAO)
LPSD Lettre de politique sectorielle de développement
(Sénégal)
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INTRODUCTION
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Interview de
S.E. Baye Moctar Diop,
Ambassadeur du
Sénégal en Belgique
31/03/2023

Le Plan Sénégal Emergent a été lancé au début de la présidence du Président Macky Sall afin de
donner un nouveau cap à l’économie. Pourriez-vous nous expliquer la philosophie de ce plan ?

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) est un programme de développement économique et social, adossé
à la vision d’un Sénégal émergent à l’horizon 2035. Il est structuré autour des trois axes stratégiques :
1. la transformation structurelle de l’économie et de la croissance,
2. le capital humain, la protection sociale et le développement durable,
3. la gouvernance, institutions, paix et sécurité.

La mise en œuvre du PSE s’articule autour d’axes stratégiques déclinés en objectifs sectoriels. Les
principaux secteurs sont :
1. les infrastructures et services de transport ;
2. les infrastructures et services énergétiques ;
3. l’agriculture et l’agro-alimentaire ;
4. l’eau et l’assainissement ;
5. l’éducation et la formation, et enfin, la santé et la nutrition.

Le PSE est porté par un Plan d’Action Prioritaire (PAP), lui-même scindé en deux phases. La phase
1 (2014-2018) a permis d’enregistrer des résultats satisfaisants dans l’ensemble des secteurs straté-
giques. Le Sénégal figure ainsi parmi les pays à croissance rapide d’Afrique subsaharienne (moyenne
annuelle de 6,6% sur la période 2014–2018) avec une faible inflation (inférieure à 3%) et un déficit
ramené de 5,4% du PIB en 2011 à 3% en 2018. La phase 2 (2019-2023) se voulait une continuité avec
une implication plus forte du secteur privé. Elle a cependant été revue à mi-chemin et adaptée aux
nouvelles priorités nées de la crise sanitaire mondiale.
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Suite à la crise du coronavirus, le Plan a été adapté afin de répondre aux défis du moment. Quels
étaient les constats et les nouveaux objectifs à atteindre ?

La relance de l’activité économique, après la pandémie, a entrainé la révision de la phase II du Plan


Sénégal Emergent (PSE). Dans l’optique d’un développement plus endogène, le gouvernement séné-
galais a mis en place un Plan d’action prioritaire ajusté et accéléré (PAP2A) sur la période 2021-2023.
Il a pour principal objectif de stimuler l’investissement privé, de diversifier les moteurs de croissance
et de renforcer la résilience économique afin d’atteindre un taux de croissance moyen de 8,7% sur la
période 2021-2023.

La crise a fait ressortir de nouveaux défis pour le pays, tels que :


1. la promotion d’une agriculture intensive, abondante, de qualité et résiliente ;
2. la promotion d’une santé inclusive ;
3. la mise en place d’un système éducatif performant ;
4. le développement d’un secteur privé national fort ;
5. le renforcement de la protection sociale ;
6. la transformation industrielle et numérique.

L’objectif globalement défini sur la période 2019-2023 était de réaliser à travers la transformation
structurelle de l’économie, une croissance forte, inclusive et durable pour le bien-être des popula-
tions. Le développement endogène induit par le PAP2A vise à atteindre une souveraineté alimentaire,
sanitaire et pharmaceutique, avec un secteur privé national plus dynamique.

Quels secteurs économiques, ou même certaines niches, sont susceptibles de devenir straté-
giques au Sénégal ?

Les secteurs stratégiques sont ceux sur lesquels se concentre le PAP2A, à savoir :
1. la souveraineté alimentaire du pays qui vise à renforcer l’autonomie sur les produits de base (riz,
autres céréales, lait, poisson, viande…) et à stimuler le consommer local ;
2. la souveraineté sanitaire et pharmaceutique afin de rendre ces secteurs résilients et efficients ;
3. l’industrialisation de l’économie, notamment dans des secteurs clés tels que l’agro-industrie et la
pharmacie ;
4. la transformation digitale de l’économie, notamment dans des secteurs clés tels que l’éducation,
la santé et l’administration pour les rendre plus résilients face aux crises ;
5. le développement du Secteur Privé, notamment par la mise en œuvre de réformes phares (PPP,
fiscalité, formalisation) dans les secteurs moteurs de l’économie ;
6. le développement du tourisme local et régional ;
7. le renforcement de la protection sociale en élargissant l’accès aux mécanismes de protection
sociale pour venir en aide aux populations les plus vulnérables.

Quelles sont, selon vous, les principales raisons pour lesquelles les entreprises belges devraient
envisager de commercer avec le Sénégal ? Quels conseils leur prodigueriez-vous ?

Je dirais d’abord : un pays stable, démocratique et ouvert !


La position géographique privilégiée du Sénégal, à l’extrémité occidentale du continent africain,
ouvre l’accès à un marché commun de 300 millions de consommateurs. Sa position sert également
de passerelle importante vers les principaux marchés d’exportation d’Europe, d’Asie et d’Amérique.
Une économie saine et compétitive. En 2022, le taux de croissance a été établi à 4,8 %. En 2023, le taux
de croissance devrait atteindre un niveau sans précédent de 10%. Cette croissance sera notamment
portée par le début de l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières.
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Premier pays en Afrique de l’Ouest à avoir été noté « B+/B » par Standard & Poors, le Sénégal confirme
sa reconnaissance internationale avec la note Ba3 avec perspective stable, attribuée par Moody’s.
Cette reconnaissance s’explique par sa stabilité macroéconomique, un accès illimité aux devises, un
risque sur la dette modéré et un soutien de la communauté financière internationale.
Par ailleurs, la parité fixe entre l’euro et le franc CFA (1€=655CFA) garantit une stabilité du taux de
change dans les relations commerciales avec l’UE.

En outre, le Sénégal figure dans le top 10 sur l’indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique (9e)
en 2022. Pour rappel, la fondation Mo Ibrahim définit la gouvernance comme la fourniture de biens
publics dans les domaines politiques, social, économique et environnemental que chaque citoyen est
en droit d’attendre de l’Etat et que tout Etat est tenu d’offrir à ses citoyens.

Il convient également de souligner nos infrastructures modernes et structurantes. Pour vous donner
une idée, notre réseau routier est à ce jour long de 16.481 km. Nous investissons également dans le
ferroviaire, avec la ligne Dakar – Bamako longue de 1 286 km ou le Train Express Régional (TER) de
Dakar qui parcourt les 55 km reliant Dakar à l’aéroport AIBD. Concernant l’aérien, le Sénégal a mis en
service un aéroport international de dernière génération situé à une cinquantaine de km de Dakar.

Notre position stratégique nous amène à investir dans nos infrastructures portuaires. A la croisée de
plusieurs routes maritimes, le Port Autonome de Dakar jouit d’une situation géographique exception-
nelle. Situé au carrefour de trois routes commerciales clés entre l’Afrique et l’Amérique du Nord, l’Eu-
rope et l’Amérique du Sud, l’accès est direct, en toute période de l’année, sans restriction de marée
pouvant compter sur des opérations de navires et de manutention 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Le projet de Port du futur à Ndayane d’un montant de 837 millions de dollars dans sa première
phase, est le plus grand investissement privé de l’histoire du Sénégal, pour réaliser le plus grand port
multifonctionnel de l’Afrique de l’Ouest. En outre, la réalisation d’une Zone économique spéciale à
proximité du port et de l’Aéroport international Blaise Diagne est prévue.

Au niveau énergétique, le Sénégal compte doubler sa capacité de production électrique en misant


sur la stratégie gas-to-power et un mix énergétique performant (qui compte actuellement déjà 30%
d’énergie propre).

Au niveau des télécommunications, le Sénégal dispose d’un réseau de télécommunication efficace


et entièrement numérisé qui compte plus de 2200 km de fibres optiques. Le pays est relié à l’Europe,
l’Amérique, l’Asie et le Moyen Orient via des connections permanentes par câbles.

L’investissement est soutenu par une politique incitative et attrayante s’appuyant sur des dispositifs
légaux, fiscaux et douaniers régulièrement actualisés. Des mesures d’allégement fiscal, des garanties
et des avantages sont consentis aux investisseurs. Le Sénégal a adopté un nouveau code des investis-
sements, un régime d’entreprise franche d’exportation et la loi BOT.

Le nouveau code des investissements prévoit des incitants spécifiques pour stimuler l’investissement
dans des secteurs clés tels que, notamment, l’agriculture et l’agroalimentaire, la pêche, l’élevage et
les industries connexes, l’industrie manufacturière, le tourisme et les mines. Les incitants à l’investis-
sement comprennent, sans toutefois s’y limiter :
• des exemptions de droits de douane (sur 3 ans) ;
• une suspension de la TVA (sur 3 ans) ;
• des crédits d’impôt de 40% pour l’investissement admissible et déductibles dans les 5 ans ;
• un statut de société d’exportation gratuite pour les entreprises de l’agriculture, de l’industrie et
des télécommunications tirant au moins 8% de leur chiffre d’affaires de l’exportation.
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Enfin, je voudrais souligner les mesures importantes que le gouvernement a prises pour créer un cli-
mat d’affaires attractif. À la suite de la mise en œuvre des réformes sur l’environnement des affaires,
il est beaucoup plus facile de créer et d’exploiter une entreprise au Sénégal. Les investisseurs sont
maintenant en mesure de :
• enregistrer une entreprise en 24h ;
• faire une opération d’importation ou d’exportation en 10 jours ;
• faire un transfert de propriété en 50 jours ;
• obtenir un permis de construire en ligne en 40 jours ;
• faire une déclaration en ligne et un paiement d’impôt ;
• créer une SARL sans exigence de capital social ;
• bénéficier des services des tribunaux de commerce ;
• effectuer toutes les procédures liées à la vie de l’entreprise en ligne (e-tax, Teledac, etc).

Vous avez pris récemment vos fonctions à Bruxelles, quelles sont vos premières impressions ?

Mes impressions sont d’abord celles d’un Ambassadeur heureux de servir dans ce beau pays situé
au carrefour de l’Europe et dont la capitale abrite le siège d’importantes institutions multilatérales
européennes et internationales.

Elles sont ensuite celles d’un Ambassadeur qui se réjouit de voir son pays compter parmi les pays prio-
ritaires de la coopération belge avec des interventions pour la réalisation de projets structurants qui
impactent le développement économique et social du Sénégal.

Elles sont enfin celles d’un témoin privilégié de l’intérêt grandissant du secteur privé belge à investir au
Sénégal. L’organisation de la mission économique princière est d’autant plus réjouissante qu’elle est annon-
ciatrice d’un basculement vers une production de richesses à partager et la création d’emploi en faveur des
jeunes diplômés sénégalais, et non plus, un partenariat économique basé uniquement sur le binôme import/
export. A cet égard, nous apprécions le lancement en 2021, du « Project for Entrepreneurial Mobility » PEM–
WECCO’ (wecco signifie échange en wolof), ledit projet ayant pour ambition de soutenir l’écosystème
entrepreneurial sénégalais et belge, en mettant les petites et moyennes entreprises au cœur de celui-ci.

De plus en plus d’investisseurs belges de poids interviennent au Sénégal. Je pense notamment


à Sea Invest (modernisation et l’exploitation de l’opérateur, entre autres, du Terminal Pétrolier du
Port Autonome de Dakar) ou Carmeuse (producteur de chaux, un des plus importants investisseurs
belges au Sénégal). Cela dit, loin de moi l’idée de négliger l’exportation des services, comme ceux
de Tractebel (pour le 2e plus grand parc éolien d’Afrique à Taïba Ndiaye) ou de Brussels Airlines (vol
quotidien Bruxelles-Dakar). Il faut aussi saluer le partenariat entre le Port d’Anvers et le Port Autonome
de Dakar, de même que la réalisation des travaux de dragage du chenal d’accès du port autonome de
Dakar et du port Foundiougne par le groupement composé de Eiffage Sénégal/Jan De Nul. Enfin, il ne
faut pas négliger les nombreux investissements belges dans le secteur de l’hôtellerie/restauration
notamment sur la petite côte, les iles du Saloum et en basse Casamance.

Avez-vous un dernier mot pour les participants de la mission ?

Mon dernier mot est de dire aux participants de la mission que le Sénégal est ouvert aux affaires d’où
qu’elles viennent. Il n’y a ni exclusivité pour personne ni exclusion de personne.

Les perspectives économiques y sont favorables et des réformes sont mises en place pour accompagner
l’investissement étranger et favoriser un développement porté par le secteur privé local. Je citerai, à ce
propos, la loi sur les PPP adoptée en 2021 ainsi qu’un écosystème financier favorable au développement
des PME/PMI qui intervient en complément du système bancaire classique : BNDE, FONGIP, DER/FJ.
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DONNÉES
ÉCONOMIQUES
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2.1 INDICATEURS CLÉS


2.1.1 PIB

Le produit intérieur brut (PIB) est la mesure la plus couramment utilisée de l’activité économique d’un
pays. Il représente la valeur totale à prix constants des biens et services produits dans un pays durant
une période donnée, généralement une année.

PIB NOMINAL

GRAPHIQUE 1 : EVOLUTION DU PIB EN MILLIARDS DE USD

120

100

80

60

40

20

0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2009
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
Sénégal Gambie Mali Côte d'Ivoire

Source: FMI, 2023

Selon le Fonds Monétaire International (FMI), le PIB nominal du Sénégal (à prix courants) représentait
plus de 27,5 milliards d’USD en 2022. Le Sénégal est la 111e économie mondiale et la deuxième éco-
nomie de l’Afrique de l’Ouest francophone derrière la Côte d’Ivoire (68,63 milliards d’USD). A titre de
comparaison, le PIB nominal de la Belgique était de 582,21 milliards d’USD à la même période.

Si120
l’on considère le PIB par habitant, sa valeur au Sénégal en 2022 s’élève à 1 560 USD, classant ainsi le Séné
pays
100
au 163e rang mondial. À la même période, la valeur du PIB par habitant en Côte d’Ivoire était de 2
Mali
420 USD tandis que pour la Gambie, il se montait à 830 USD.
80 Gam

60 Côte
RÉPARTITION DU PIB PAR SECTEUR
40

L’économie
20 du pays, selon les derniers chiffres de la Banque Mondiale, est majoritairement tertiaire
(50% du PIB). Les secteurs secondaire et tertiaire contribuent respectivement à 34% et à 15 % du PIB.
0
Ces chiffres n’incluent
200020012002 pas
200320042005 le2007
2006 secteur informel
20092009201020112012qui reste
201320142015très important
20162017 tout
201820192020 particulièrement
20212022 pour le
20232024202520262027

secteur tertiaire. La crise du covid a fortement impacté des secteurs comme la pêche, le tourisme ou
encore les télécommunications. Elle a également révélé l’importance pour le Sénégal de formaliser
l’ensemble de l’activité économique afin d’agir toujours plus efficacement et de façon inclusive.
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GRAPHIQUE 2 : IMPORTANCE DES SECTEURS PRIMAIRE, SECONDAIRE ET TERTIAIRE AU SÉNÉGAL


(EN % DU PIB)

60

50

40

30

20

10

0
2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2009

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021
Secteur tertiaire
Secteur secondaire
Secteur primaire

Source : Banque Mondiale, 2023

Le secteur primaire, selon la définition qu’en donne la Banque Mondiale, regroupe les activités d’ex-
ploitation des ressources naturelles telles que l’agriculture, la sylviculture, la pêche et la chasse. Selon
les données de la Banque Mondiale, le secteur primaire représente 15% du PIB sénégalais. A titre de
comparaison, au niveau mondial, le secteur primaire s’octroie 4,3% du PIB mondial (pour la Belgique,
ce chiffre s’élève à 0,7% du PIB national). Le secteur primaire sénégalais a connu une décroissance de
1%60en 2021 après avoir crû de 12,8% en 2020. L’agriculture sénégalaise est particulièrement sensible Secteur tertiaire
aux
50 cours des matières premières ainsi qu’aux aléas climatiques.
Secteur secondaire

40 Secteur primaire

GRAPHIQUE
30 3 : SECTEUR PRIMAIRE, CROISSANCE ANNUELLE (EN %)

20
25
20
10
15
0
10
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2009 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
5
0
-5
-10
-15
-20
-25
2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2009

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

Agriculture, forestry, and fishing, value added (annual % growth)

Source: Banque Mondiale, 2023


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En raison de son fort taux d’emploi, atteignant 65% de la population active, le secteur agricole joue
un rôle crucial dans l’économie sénégalaise bien que sa contribution au PIB national soit relativement
faible. L’agriculture du Sénégal est encore une agriculture de subsistance, familiale et peu productive.
Concernant le secteur de la pêche, celui-ci est un important pourvoyeur d’emplois et joue pour une
part importante dans les exportations du pays.

Le secteur agricole est un secteur prioritaire pour le Plan Sénégal Emergent (PSE). La politique
actuelle vise à renforcer ce secteur afin, d’une part, de réduire la vulnérabilité du pays aux cours des
denrées alimentaires, et, d’autre part, de pouvoir vendre davantage à ses partenaires des produits
agricoles et, en particulier, les arachides, les produits de la pêche ainsi que les fruits et légumes à forte
valeur ajoutée. Le projet de « corridors céréaliers » (riz, mil et maïs) est une réponse, parmi d’autres,
à l’objectif d’autosuffisance insufflée par le PRACAS. En visant l’autosuffisance, le Sénégal cherche
également à résorber le déficit commercial y afférent. Au regard des objectifs poursuivis, le Sénégal
est amené à poursuivre les réformes entamées tant pour favoriser la production locale que pour offrir
aux consommateurs locaux des prix compétitifs.

Un chapitre dédié à l’agriculture et l’agro-industrie est proposé infra (cf. 3.1 Secteur agro-alimentaire).

Le secteur secondaire comprend toutes les activités visant à transformer une matière première
en un produit fini. En 2021, le secteur secondaire représentait 34% du PIB national contre 44,6 % à
l’échelle mondiale. Pour le Sénégal, les sous-secteurs les plus importants sont ceux de la construction
et de l’agroalimentaire. Le secteur secondaire au Sénégal est dominé par les PME. Comme le sou-
ligne le PAP2A (2020), ce secteur demeure peu performant et ne parvient pas à percer tant sur le
marché domestique qu’à l’international. On note un manque de considération des Sénégalais pour le
« consommer local » (ibid., p.15). Etant donné que l’économie sénégalaise est intégrée dans la chaîne
de valeur mondiale, dans un contexte international de tensions sur celles-ci, le secteur secondaire
souffre des ruptures d’approvisionnement. Pour encourager ce secteur, le gouvernement a mis en
place un programme visant à viabiliser et à mieux connecter les zones économiques spéciales (ZES)
(ibid.).

Les ZES ont été encouragées par la Banque Mondiale (BM) afin de concentrer les efforts de dévelop-
pement sur certaines zones. Les conditions principales à la réussite du ZEP, selon la BM (Zeng, 2010),
sont principalement de quatre ordres :
• un cadre juridique et institutionnel favorable, équitable et stable ;
• un environnement commercial optimalisé ;
• une planification stratégique et monitorée ;
• un développement d’infrastructures performantes.

Au Sénégal, le gouvernement a mis en place 3 ZES, une dans la région de Dakar à Diamniadio et deux
dans la région de Thiès à Diass et à Sandiara.

Le secteur minier est quant à lui caractérisé par un dynamisme remarquable. Il est soutenu par :
• la découverte de nouvelles mines,
• l’amélioration de la production des sites déjà en exploitation,
• les investissements consentis.

Le Sénégal est tout particulièrement actif dans l’exploitation des mines d’or, de zircon et de phosphate.
L’ensemble du secteur a augmenté sa valeur de 128 % entre 2016 à 2020 (UMOA, 2022). Les activités
extractives ont contribué, selon le dernier rapport annuel (2021) de l’Initiative pour la Transparence
dans les Industries Extractives (ITIE), pour quasiment 5% du PIB en 2021 contre seulement 3,4% en
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2020. Les principales raisons invoquées pour expliquer cette hausse sont, d’une part, l’augmentation
de l’offre au niveau national, et d’autre part, l’augmentation de la demande mondiale. Cependant,
le rapport souligne la très faible part d’emploi de ce secteur avec seulement 0,23% de la population
active. En revanche, en matière d’exportations, ce secteur contribue pour 38% du total des ventes à
l’international.

Le secteur du ciment et du BTP est également porteur. Le ciment sénégalais est non seulement utilisé
au niveau national, mais aussi dans les pays voisins, en particulier au Mali. Le secteur du bâtiment et
des travaux publics (BTP) est stimulé par des investissements provenant à la fois du secteur privé et
du secteur public.

Le secteur secondaire est également un secteur fortement soutenu par le PSE. Il existe un fort poten-
tiel pour les industries pharmaceutiques, agroalimentaires, textiles ainsi que pour le secteur de
l’énergie.

Concernant le sous-secteur de l’énergie, celui-ci est également prioritaire afin d’assurer le dévelop-
pement du Sénégal sur l’ensemble du territoire. L’objectif est de doter le Sénégal d’un mix énergé-
tique varié reposant sur les énergies renouvelables, le thermique, l’hydroélectricité, le charbon et le
gaz naturel. Le plan vise également à augmenter les capacités de production et à faciliter l’accès au
réseau. Des investissements sont réalisés dans le secteur gazier et pétrolier notamment dans le cadre
de la stratégie Gas-to-Power. Comme l’indique le FMI, cette stratégie devrait permettre de réduire le
coût de l’électricité et de résorber les difficultés d’approvisionnement pour les entreprises et parti-
culiers. A l’heure actuelle, le prix de l’électricité (Graphique 4) reste un des plus élevés d’Afrique mais
aussi d’Europe.

GRAPHIQUE 4 : PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ EN CENTS PAR KWH

Rwanda 13,7

Maroc 12,4

Kenya 21,7

Ghana 23,6

France 13,6

Ethiopie 3,6

Côte d'Ivoire 12,6

Burkina Faso 23,8

Algérie 2,1

Sénégal 18,2

0 5 10 15 20 25

Source: FMI, 2023.

La crise du covid a révélé l’importance de la filière pharmaceutique comme outil permettant aux auto-
rités d’assurer
Rwanda une réponse efficace à toute pandémie. Le Sénégal a su se démarquer comme futur hub

de production
Maroc de vaccins en Afrique, et en particulier, en Afrique de l’Ouest. Depuis quelques années,
certaines organisations internationales, telles que l’OMS (et l’ONU), l’UE (et la BEI) ou encore CDC
Kenya

Ghana

France

Ethiopie
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Africa ont favorisé, avec les autorités sénégalaises, l’installation d’activités pharmaceutiques comme
des instituts et groupes industriels parmi lesquels l’Institut Pasteur et Univercells.

Enfin, comme évoqué précédemment, l’agriculture et sa corolaire l’agro-industrie sont importantes


pour l’économie du pays et sont considérées comme des secteurs prioritaires de son développement.
L’objectif du Sénégal est de disposer de l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière (en particulier en
travaillant sur l’établissement d’infrastructures de stockage de produits agricoles) afin d’atteindre en
priorité l’autosuffisance alimentaire.

Le secteur tertiaire est le secteur de l’économie qui produit et offre des services. Premier secteur
économique du Sénégal, il représentait, en 2021, 49,6% du PIB sénégalais. Par ordre décroissant, le
secteur du commerce est le premier sous-secteur (12,3%), suivi par les services immobiliers (7,6%) et
les services de l’administration publique (5,6%). Les télécommunications occupent une place impor-
tante également. Le secteur du numérique est particulièrement bien installé localement : les taux
de pénétration respectifs de l’internet et de la téléphonie mobile s’élevaient à 88,7% et à 114,2% en
2020 (Team Europe, 2021). En outre, afin de digitaliser l’économie, le Sénégal a lancé le programme
« Sénégal Numérique 2025 » afin de promouvoir notamment l’innovation et le développement des
services numériques ou encore de renforcer les infrastructures de haut débit que ce soit en milieu
urbain ou rural (PAP2A, 2020)

La construction du nouvel aéroport, de ports et de chemins de fer explique le dynamisme du sous-sec-


teur des transport. Un chapitre est consacré à la logistique (voir 3.3 Le secteur de la logistique et des
infrastructures)

CROISSANCE DU PIB

La croissance du PIB selon les données du FMI s’est établie à 4,7% en 2022 soit une décélération du PIB
comparativement à 2021 où l’économie avait crû de 6,1%. Ce ralentissement de la croissance en 2022
est avant tout lié au conflit entre la Russie et l’Ukraine.

GRAPHIQUE 5 : CROISSANCE DU PIB (EN %)

10

-2

-4

-6
2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2009

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

Sénégal
UEMOA
CEDEAO

Source: FMI, 2023


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La reprise économique du Sénégal se confirme avec un taux de croissance attendu de 8% en 2023 et


atteignant même 10% en 2024, soit un niveau de croissance supérieur aux années pré-covid. Avant
la crise sanitaire, le taux de croissance se situait autour de 6% dans la moyenne des autres Etats-
membres de l’UEMOA.

La croissance s’est contractée en 2022 suite à la crise russo-ukrainienne causant une forte hausse des
prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Selon les chiffres du rapport de l’UMOA, la croissance
a été portée par le secteur primaire (+5,3%) suivi par le secteur tertiaire (+5,2%) et enfin le secteur
secondaire (+4,9%).

Cette contraction a été limitée grâce aux mesures du gouvernement en faveur de l’économie et du
pouvoir d’achat des populations locales. En novembre 2022, le Président Macky Sall a annoncé 15
nouvelles mesures (plusieurs mesures avaient déjà été prises en 2021) afin de soulager les ménages
face aux conséquences de l’inflation. Il s’agit de l’augmentation des subsides sur les produits- alimen-
taires, les matériaux de construction et les frais de scolarité. Afin de ne pas impacter davantage le
budget du gouvernement, le Président Macky Sall a également demandé qu’un geste soit fait par les
propriétaires à l’égard de leurs locataires.

Le conflit russo-ukrainien a aggravé les difficultés du secteur agroalimentaire, engendrant une augmen-
tation du coût des denrées en 2022. En effet, après avoir été impacté, en 2021, par les aléas climatiques
(précipitations irrégulières), le secteur a été touché en 2022 par la hausse mondiale des prix des ferti-
lisants (la Russie et l’Ukraine en sont les principaux producteurs). Ainsi les prix des céréales (tels que
le blé et le riz) ont augmenté tout au long de l’année 2022 (FAO, 2022). Cependant, le secteur primaire
devrait retrouver le chemin de la croissance compte tenu de l’adaptation du marché, de la poursuite
de la mise en œuvre du PRACAS et de l’intervention ponctuelle du gouvernement sur les fertilisants et
engrais, sans oublier la baisse des prix du transport maritime ainsi que des conditions météorologiques
favorables en Afrique de l’Ouest tout au long de l’année 2022. En 2022, les récoltes de céréales ont aug-
menté par rapport à 2021 et ont même dépassé la moyenne des années précédentes. Selon le rapport
trimestriel de la FAO (2022) sur les récoltes et la situation alimentaire, le Sénégal a su tirer les fruits de la
politique engagée en la matière (PRACAS), notamment par l’expansion des semis, la garantie du prix du
riz paddy au producteur, la facilitation de crédits et la fourniture d’intrants agricoles.

En 2021, le secteur industriel sénégalais a contribué positivement à la croissance économique du


pays, et ce, en particulier grâce à l’industrie extractive. Cette dernière, avait particulièrement profité
de la relance post-covid avec une augmentation de 32% tirée par l’extraction aurifère (+66%) et l’ex-
traction du phosphate (+19%) (ITIE, 2022). Cependant, cette tendance a connu un arrêt brutal en 2022
avec une contraction de la production industrielle (FMI, 2023). La croissance du secteur secondaire est
estimée à 5% pour l’année 2022 contre 11% en 2021 (UMOA, 2022), le secteur secondaire ayant alors
retrouvé sa croissance après une année 2020 impactée par le covid et la fermeture des frontières.

En 2021, le secteur manufacturier avait également progressé de près de 13% grâce à l’industrie agroa-
limentaire, le secteur textile, le travail du cuir ou encore les produits électroniques (BM, 2022).

Enfin, le secteur des services a retrouvé son dynamisme en 2021 suite au relâchement des mesures
sanitaires et à la reprise économique. Les secteurs les plus dynamiques furent les activités commer-
ciales et immobilières avec un augmentation de plus de 4% (ibid.). Durant la crise du coronavirus, en
2020, les seuls secteurs en croissance pour le secteur tertiaire furent les services spécialisés, scienti-
fiques et techniques (+20%), le service des administrations publics (+3,6%) et enfin la santé et l’action
sociale (+2%) (UMOA, 2022). En 2022, force est de constater que le secteur de la construction et de
l’immobilier a été particulièrement impacté par la hausse des prix des matériaux de construction.
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2.1.2 Inflation

GRAPHIQUE 6 : TAUX D’INFLATION (EN %)

20
UME
15
CEDE

10 Sene

Belgi
5

-5
2004

2005

2006

2007

2009

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023
Sénégal
UEMOA
CEDEAO
Belgique

Source: FMI, 2023

Le taux d’inflation du Sénégal s’est établi à 7,5% pour 2022. Cette hausse est légèrement supérieure
aux autres pays de l’UMEOA. Il importe de noter les taux d’inflation particulièrement élevés de la
CEDEAO avec un pic à plus de 16% en 2022. Selon le FMI, le taux d’inflation du Sénégal devrait se sta-
biliser à 3,1% en 2023.
20
UME

15 CEDE
GRAPHIQUE 7 : DÉCOMPOSITION DE L’INFLATION GLOBALE, 07/2016 – 07/2022
Sene
10
Belgi
5

-5
2004 2005 2006 2007 2009 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023

Source: FMI, 2023


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L’inflation au Sénégal impacte le prix de l’alimentation locale (+19,5 % sur un an, FMI, 2023). Elle
n’épargne cependant pas les autres secteurs. La hausse de l’inflation provient principalement de
l’augmentation des prix des denrées alimentaires au niveau mondial et des fertilisants ainsi que de
la dépréciation de l’EUR face au USD (graphique 7). Comme le souligne d’ailleurs le PAP2A (2020), une
augmentation des prix entre 1,5 et 3% des prix peut entrainer une augmentation importante de la
pauvreté dans le pays.

Avant cette hausse importante due aux conséquences de l’invasion russe en Ukraine, le Sénégal main-
tenait une inflation en-dessous du maximum autorisé par la norme communautaire établie à 3%. La
Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à l’image de la Banque centrale euro-
péenne (BCE), a été amenée à augmenter ses taux directeurs afin de juguler l’inflation et de respecter
ses engagements vis-à-vis des Etats-Membres. Ainsi, en décembre, la Banque centrale a augmenté
ses taux directeurs de 25 points de base pour s’établir à 2,75% ; cette dernière mesure fait suite à une
augmentation de 25 points de base enregistrée en septembre. On s’attend à un maintien de cette
politique monétaire : en effet, la BCE, notamment, est constante dans son message de maintien de
pression sur les taux d’intérêt afin de juguler une inflation persistante.

2.1.3 Monnaie, taux de change et taux d’intérêt

Le franc CFA (XOF ou FCFA) a une parité fixe avec l’EUR. Le taux est actuellement fixé à 656 francs CFA
pour 1 EUR. Le franc CFA est utilisé dans deux zones économiques distinctes : le franc CFA d’Afrique de
l’Ouest (ou XOF) au sein de l’UEMOA et le franc CFA d’Afrique centrale (ou XAF). Le franc CFA d’Afrique
de l’Ouest est en circulation dans 8 pays d’Afrique de l’Ouest : Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Côte
d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger et Togo. Tandis que le franc CFA d’Afrique centrale est utilisé
dans 6 pays d’Afrique centrale : Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine,
République du Congo et le Tchad.

GRAPHIQUE 8 : CONVERSION 1 USD – GHS, NGN, XOF GRAPHIQUE 9 : CONVERSION 1 EUR – GHS, NGN, XOF

800 800

700 700

600 600
XOF
500 500

400 400

300 300
NGN
200 200

100 100

0 0
GHS
01/01/2004
01/01/2005
01/01/2006
01/01/2007
01/01/2008
01/01/2009
01/01/2010
01/01/2011
01/01/2012
01/01/2013
01/01/2014
01/01/2015
01/01/2016
01/01/2017
01/01/2018

01/01/2020
01/01/2021
01/01/2022
01/01/2023

01/01/2004
01/01/2005
01/01/2006
01/01/2007
01/01/2008
01/01/2009
01/01/2010
01/01/2011
01/01/2012
01/01/2013
01/01/2014
01/01/2015
01/01/2016
01/01/2017
01/01/2018
01/01/2019
01/01/2020
01/01/2021
01/01/2022
01/01/2023
01/01/2019

800 800
GHS GHS
700 700
NGN NGN
600 600

500 XOF 500 XOF


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Tandis que l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest mène la politique monétaire de
la région, la CEDEAO se concentre sur la politique commerciale régionale. Les membres de la CEDEAO
sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-
Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Sierra Leone et le Togo.

Au sein de l’UEMOA, le comité de politique monétaire (CPM) de la Banque Centrale des États de
l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) est chargé de la politique monétaire et de la stabilité financière.

Dans un contexte de forte inflation, provoquée par la reprise économique post-covid et la guerre
en Ukraine, la BCEAO, à l’image des autres banques centrales, doit maîtriser la hausse des prix.
Cependant, elle doit également assurer la valeur monétaire du XOF en tenant compte des autres poli-
tiques monétaires en vigueur au niveau mondial.

La crédibilité d’une banque centrale est évaluée à l’aune de sa capacité à respecter les règles qu’elle
s’est elle-même fixée au préalable mais également à la manière dont les règles préalablement établies
produisent leurs effets (Nubukpo, 2007). A ce titre, concernant le Sénégal mais aussi l’UEMOA, avant
la crise du covid, malgré un taux de croissance à plus de 6%, l’inflation maitrisée en dessous des 3% a
permis à la BCEAO d’assurer la stabilité de la monnaie.

Toutefois, cette cible d’inflation pour une zone nécessitant une croissance soutenue pour assurer son
développement, associée à une politique de rationnement des crédits, a souvent entravé la réalisation
des objectifs de croissance (Nubukpo, 2021). La politique de taux d’intérêt, au sein de l’UEMOA, tend
à perdre de son efficacité suite à un rationnement des crédits (Nubukpo, 2011). Le secteur bancaire en
zone UEMOA, étant assez concentré (73% des opérations bancaires sont opérées par 32 groupes ban-
caire dans la zone (FMI, 2022)) et doté de surliquidités, semble moins dépendre des politiques de taux
d’intérêt de la BCEAO (Nubukpo, 2021). En conséquence, les prêts accordés ne reflètent pas un soutien
suffisant à long terme de l’investissement dans le secteur privé. Comme l’indique le FMI (2022), le
portefeuille de prêts au sein de la zone se partage comme suit : 51,5 % de prêts à court terme, 39,2 %
de prêts à moyen terme et seulement 4,4 % de prêts à long terme. Afin de remédier, à cette situation,
l’UEMOA a pris plusieurs mesures. La principale fut de demander l’instauration d’un système national
de suivi d’endettement pour les particuliers et les entreprises (UMOA, 2022). Le Sénégal a, pour sa
part, déjà atteint cet objectif via la mise en place d’un bureau d’information sur le crédit (BIC).

La politique de la BCEAO repose sur quatre principes ; tout d’abord une parité fixe établit à 655,957
FCFA pour 1 EUR, une garantie de convertibilité illimitée du Trésor français de la monnaie de la Banque
centrale, un transfert illimité et gratuit des réserves au sein de la Zone et la centralisation des réserves
de changes des Etats Membres auprès de leurs Banques Centrales au sein de l’UEMOA. Ces deux der-
niers points ont été rendus possibles suite à une réforme des accords entre le Trésor français et la
BCEAO.

Le FMI (2022) a déterminé que les politiques mises en place, tant par la BCEAO que par les différents
gouvernements nationaux au sein de la zone UEMOA, ont contribué à préserver une certaine stabi-
lité macroéconomique dans la région malgré l’impact de la crise sanitaire. Ainsi, selon l’Institution, le
maintien d’un taux de change fixe avec l’EUR, un effort accru sur la fiscalité et une plus grande maîtrise
de la dette publique ont contribué à ce résultat.
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GRAPHIQUE 10 : ÉVOLUTION DES TAUX D’INTÉRÊT SUR LE MARCHÉ MONÉTAIRE (2018-2023)

Source: BCEAO

Comme évoqué précédemment, l’objectif principal de la Banque Centrale est d’abord d’assurer la
stabilité des prix (objectif de 2% avec une marge de plus ou moins un point de pourcentage) tout en
assurant une stabilité des valeurs internes et externes de la monnaie. Afin d’atteindre ses objectifs, la
Banque centrale s’appuie sur des mécanismes de marché et des instruments indirects de régulation
de la liquidité (c’est-à-dire par le pilotage des taux d’intérêt et le monitoring indirect de la liquidité
bancaire).

Début mars 2023, le comité de Politique


Monétaire de la BCEAO a décidé d’augmenter GRAPHIQUE 11 : TAUX DIRECTEURS BCE ET FED DEPUIS JANVIER 1999
ses principaux taux directeurs de 25 points de
base. Ainsi le principal taux directeur est passé
de 2,75 à 3,00% tandis que le taux de pension
est passé de 4,75% à 5,00%.

La BCEAO a particulièrement été active durant


la crise du covid afin de préserver le système
financier régional. Elle a ainsi :
• assuré la fourniture de liquidités aux
banques,
• réduit jusqu’à 50 points de base ses taux
directeurs,
• élargi le dispositif de garantie des refinan-
cements et instauré un moratoire sur le
remboursement de prêts bancaires. Source: BCE et FED
RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL
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24

Dans le dernier rapport sur l’UEMOA, le FMI (2022) met en exergue l’efficacité des mesures mises en
place. L’accroissement des liquidités a tout d’abord permis au système bancaire de jouer son rôle
et d’assurer le fonctionnement de l’économie. Par ailleurs, la BCEAO a établi un mécanisme de sou-
tien aux entreprises en difficultés, notamment en demandant aux banques actives dans la zone de
différer l’échéance des crédits sans contrepartie. Ce dispositif était aussi adressé aux institutions de
microcrédit.

Le microcrédit dans la région, tout comme pour le Sénégal, reste un acteur important pour l’activité
économique des populations locales. En 2021, le Sénégal comptait 122 systèmes financiers décentra-
lisés. Le nombre de personnes faisant appel à ce service a augmenté de presque 20% entre 2020 et
2021 pour atteindre 3.743.584 clients en 2021 (UMOA, 2022). Ainsi durant la crise du covid, les popula-
tions locales ont continué à solliciter ce système.

En 2019, dans la perspective du lancement de l’Eco (projet de monnaie commune entre les membres
de la CEDEAO en remplacement du FCFA et autres monnaies du bloc), une convention monétaire a
été signée entre la France et les Etats-membres de l’Union. Le changement le plus significatif réside,
outre la fin de la centralisation des réserves de changes auprès du Trésor Français et le rapatriement
de celles-ci à la BCEAO, dans la suppression des sièges dédiés aux représentants du Trésor français
au sein des organes de la BCEAO. L’Eco sera l’union du Franc CFA (XOF) et des autres monnaies de la
CEDEAO telles que le Naira nigérian (ou NGN) ou le Cédi ghanéen (ou GHS) (cf.cfr graphique). Le plein
emploi de l’Eco, pour les pays respectant les critères de convergence, est prévu pour 2027. Le critère
principal de convergence est, comme pour la zone FCFA, le maintien d’un déficit budgétaire limité à
3% du PIB.

2.1.4 Dette publique

La dette publique du Sénégal représente 77,3% du PIB contre 108,1% pour la Belgique. Le Sénégal est
davantage endetté que la moyenne des pays d’Afrique Subsaharienne (58,2%).

GRAPHIQUE 12 : DETTE PUBLIQUE, EN POURCENTAGE DU PIB, 2000-2022

120
Afriq
100
Séné
80
Belg
60

40

20

0
2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2009

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

Belgique
Sénégal
Afrique subsaharienne

Source : FMI, 2023


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Tout comme la Belgique, le Sénégal a dû prendre des mesures durant la crise du coronavirus afin d’en
limiter les conséquences. Par la suite, le pays a particulièrement été touché par la guerre en Ukraine
dont une des conséquences fut la montée des prix des denrées alimentaires importées. Enfin, l’appré-
ciation récente de l’USD alourdit également le montant de la dette.

La dette publique du Sénégal a, selon les prévisions du FMI, atteint son pic en 2022. Entre 2019 et 2022,
le Sénégal est passé d’un endettement avoisinant 60% du PIB à plus de 77%. En 2019, l’exposition de
la dette du Sénégal est passé d’un risque faible à modéré de surendettement. Le dernier rapport du
FMI, datant de janvier 2023, confirme le maintien de l’exposition de la dette publique du Sénégal à un
risque modéré.

Durant la crise sanitaire, le gouvernement a adopté le Plan de résilience économique et sociale (PRES)
doté de 1000 milliards de FCFA. Ce plan (UMOA, 2022) était fondé sur 4 piliers :
1. investissement dans le secteur de la santé ;
2. soutien du tissu social ;
3. stabilité macroéconomique et financière ;
4. sécurisation des approvisionnements en denrées de première nécessité, en hydrocarbures ainsi
qu’en produits médicaux et pharmaceutiques.

Afin de préserver le tissu social et l’économie, les plans successifs ont alourdi négativement la dette
du Sénégal et incité le gouvernement à prendre des mesures pour limiter son déficit et rétablir sa tra-
jectoire budgétaire. Ainsi, par la sortie progressive des subsides aux hydrocarbures, l’élargissement
de l’assiette fiscale, une meilleure progressivité de l’impôt et une intégration accrue des activités
informelles, le Sénégal devrait limiter son déficit public à 3% du PIB d’ici 2025 (FMI, 2023) dans le res-
pect des règles communautaires. Par ailleurs, comme l’indique la Banque mondiale (2022), le resser-
rement de la politique monétaire des pays occidentaux attire les capitaux étrangers au détriment du
financement des pays émergents sur les marchés internationaux. Le Sénégal avait, en 2021, sollicité
le marché des eurobonds pour un montant total de 508 milliards de FCFA. Cette opération ne s’est pas
répétée depuis. Ayant recours principalement à un endettement concessionnel et semi-concession-
nel à l’égard de partenaires multilatéraux, le Sénégal limite son exposition au marché international.

Les revenus de l’exploitation pétrolière et gazière, qui devrait être entamée au plus tard en 2024,
devraient contribuer positivement aux comptes publics. Cette conjoncture soutiendrait ainsi les
pouvoirs publics dans leurs réformes afin notamment de réduire les politiques de subsides, ou du
moins, à mieux cibler les populations dans le besoin (FMI, 2023). En effet, durant les crises succes-
sives, le Sénégal a été amené à subventionner, en particulier, les prix de l’énergie et des denrées ali-
mentaires. Ces subventions ont représenté un coût estimé à 5% du PIB en 2022. Pour l’année 2023,
elles devraient se limiter à 3,2% du PIB. Les subsides relatifs aux produits énergétiques ne devraient,
eux, pas dépasser 2,7% du PIB en 2023 contre 4,4% en 2022 (FMI, 2023). Cette politique de subsides
serait abandonnée en 2025. Le taux d’emploi élevé dans le secteur public reste un poids important.
L’augmentation récente des salaires dans la fonction publique affecte le budget de l’Etat (6,7% de
PIB) et risque de s’alourdir encore avec la menace d’une inflation persistante. Enfin, le gouvernement,
ayant conscience des difficultés sociales, a réorienté une partie des investissements publics en faveur
des infrastructures vers des programmes sociaux d’intégration et de cohésion des populations.

Le gouvernement sénégalais avait présenté des réformes afin de percevoir davantage d’impôts tels
qu’un élargissement de l’assiette fiscale, une réduction des exonérations fiscales ou encore un élargis-
sement des droits de douanes (FMI, 2022). Selon le dernier rapport du FMI (2023), au-delà de l’élargisse-
ment de l’assiette fiscale, le gouvernement est invité à travailler à un rééquilibrage entre les différentes
sources de revenu (en particulier, entre les revenus du capital, du travail et de la consommation).
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Selon ‘Revenue Statistics in Africa 2022’, publié par l’OCDE (2022), la pression fiscale au Sénégal
est relativement faible avec un ratio sur le PIB de 18% (contre une moyenne pour l’OCDE de 33,5%).
Néanmoins, ce ratio se situe au-dessus de la moyenne africaine établie à 16%. La structure fiscale se
décompose comme suit :

GRAPHIQUE 13 : STRUCTURE FISCALE

Sénégal 32% 27% 14% 7% 14% 6%

OCDE 20% 12% 23% 9% 10% 26%

Cotisations sociales
Impôt sur les sociétés
Autres taxes
Impôt sur le revenu des personnes physiques
impôt biens et services (autres que la TVA)
TVA

Source : OCDE, 2022

Le Sénégal emprunte majoritairement (74%) auprès de créanciers étrangers (FMI, 2022). Cette dette
extérieure est principalement détenue par des créanciers multilatéraux (en particulier la Banque
Mondiale à hauteur de 15 %). Les créances bilatérales, souscrites en dehors du Club de Paris, repré-
sentent 12% de la dette extérieure contre 6% pour le Club de Paris et principalement la France avec
5% du total des créances. En dehors du Club de Paris, c’est la Chine qui en détient la plus grande
partie : 8%. La dette extérieure est libellée à 54,6% en EUR, à 32% en USD, à 5,5% en CNY, à 0,8% en
FCFA et 7% dans diverses devises (Ministère des Finances et du Budget, 2022). Ce mix réduit le risque
de change de la dette extérieure pour le Sénégal étant donné l’arrimage du FCFA à l’EUR. La dette
intérieure, soit 17 %, traduit la volonté du gouvernement à se financer sur le marché ouest-africain. Co
OCDE Im
Au
Im
im
Sénégal TV

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0


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TABLEAU 1 : CRÉANCIERS ET DÉCOMPOSITION DE LA DETTE PUBLIQUE EN 2021

(En Mio USD) (% dette totale)


Total 18094 100
Administration centrale 16518 91
Entreprises publiques 1576 9
Dette Extérieure 13395 74
Créanciers multilatéraux 5302 29
FMI 508 3
Banque Mondiale 2665 15
BAD/BAfD/BID 1063 6
Autres créanciers multilatéraux 1066 6
dont : Banque islamique de développement 496 3
dont : BEI 185 1
Créanciers bilatéraux 3243 18
Club de Paris 1042 6
dont : France 894 5
dont Espagne 51 0
Hors Club de Paris 2201 12
dont : EXIM Chine 1363 8
dont : EXIM Inde 234 1
Obligations (euro-obligations) 4193 23
Commerciaux/ Autres créanciers internationaux 657 4
Entreprises publiques 852 5
Dette Intérieure 3123 17

Source: FMI, cinquième revue du programme, 2022

A la demande du Sénégal, le FMI a octroyé, en janvier 2023, un prêt de 215,96 millions de USD afin de
faire face aux crises internationales successives. Selon l’Institution (2023), ce prêt fait suite aux bons
résultats enregistrés par le Sénégal en matière de gestion des comptes publics. En outre, le Sénégal a
émis des obligations sur le marché financier de l’UEMOA en décembre 2022 pour un montant total de
150 milliards de FCFA (FinancialAfrik, 2023).
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2.2 INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS


Le PSE phase II (2018) a réitéré son intention de faire appel au secteur privé (tant étranger que natio-
nal) afin d’atteindre un taux d’investissement moyen de 31,5% du PIB sur la période 2019-23. C’était
un objectif relativement ambitieux au regard de la période précédente : le taux d’investissement éta-
bli lors de la phase I du PSE s’élevait alors à 24,5% (PAP2A). Les principaux obstacles sont :
• le coût élevé de l’énergie,
• l’accès au foncier,
• le financement difficile des entreprises (ceci est notamment dû à une trop forte concentration des
prêts aux grandes entreprises au détriment des PME (BM, 2022)),
• le manque de main d’œuvre qualifiée,
• des infrastructures encore insuffisantes.

Le gouvernement, conscient de ces difficultés, travaille actuellement à la mise en place de réformes


visant à les corriger (notamment les réformes préconisées par le FMI).

Cependant le Sénégal peut compter, depuis plusieurs années, sur les investissements directs étran-
gers. Le Sénégal appartient aux quelques économies ayant connu une hausse des flux d’IDE (39%)
en 2020 par rapport à 2019. A la même période, comme l’APIX (Agence sénégalaise de promotion des
investissements) le souligne, l’Afrique connaissait une baisse de ces flux d’environ 18%. La hausse
enregistrée en faveur du Sénégal s’est poursuivie en 2021. Selon le rapport CNUCED 2022, l’augmen-
tation des IDE s’est chiffrée à 21% soit 2,2 milliards d’USD en 2021 contre 1,8 milliard d’USD en 2020.
Quant aux investissements greenfield, ils ont, pour leur part, augmenté de 27% entre 2020 et 2021.
La hausse des investissements réside principalement dans les projets gaziers et pétroliers et s’ex-
plique également par la reprise de l’activité économique dans son ensemble (BCEAO, 2023). En 2021,
le Sénégal est le 3e pays d’Afrique de l’Ouest en termes d’IDE entrants derrière le Nigéria (4 844 mil-
lions) et le Ghana (2 614 millions) mais devant la Côte d’Ivoire (1 382 millions). Enfin, il convient de
souligner qu’en 2020 et 2021, le flux d’IDE dépassait celui de l’Aide publique au développement (APD)
selon les données de l’OCDE.

GRAPHIQUE 14 : IDE EN VALEUR ABSOLUE ET EN % DU PIB NATIONAL

$2.500.000.000 0,09%
IDE
0,08%
$2.000.000.000 0,07%
0,06%
$1.500.000.000
0,05%
0,04%
$1.000.000.000
0,03%

$500.000.000 0,02%
0,01%
$0 0,00%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2009 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

IDE en USD IDE en % du PIB

Source: FMI et Banque Mondiale, 2023

0,09
IDE
0,08
0,07
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TABLEAU 2 : APPORTS FINANCIERS EXTÉRIEURS (MILLIONS USD)

2019 2020 2021 Croissance 20-21


Flux d’IDE entrants 1.065 1.846 2.232 20,9%
Stocks d’IDE 6.481 9.066 10.505 15,9%
Investissements greenfield 2.131 504 642 27,3%
Flux nets APD 1 438 1 611 1 380 - 14,34%

Source : CNUCED, Banque Mondiale & OCDE, 2022

Le gouvernement compte sur les investissements privés afin de financer d’autres postes de dépenses
et d’améliorer ainsi les comptes publics. Les réformes prioritaires devront, selon le gouvernement, se
concentrer sur l’accès aux crédits pour les entreprises et les entrepreneurs du pays (PAP2A) ainsi que
sur un renforcement du cadre juridique (notamment par la loi PPP). Plus largement, afin d’améliorer
la compétitivité du pays et attirer les investisseurs étrangers, le Sénégal souhaite mettre en œuvre les
engagements pris dans le cadre de l’initiative du G20 Compact with Africa (CwA). Il s’agit de réformes
(PAP2A) dans plusieurs domaines :
• droit du travail ;
• gestion du foncier ;
• accès au financement ;
• formation professionnelle ;
• énergies renouvelables.

Le dernier rapport du FMI (2023) souligne la volonté du gouvernement de poursuivre les réformes
(l’adoption d’un nouveau code des marchés publics, le code de l’investissement, la digitalisation du
registre foncier ou encore le plan d’urgence pour l’emploi des jeunes) afin d’améliorer l’environne-
ment des affaires et encourager une croissance poussée par le secteur privé. Le rapport précédent
(2022) soulignait, par ailleurs, une amélioration de la perception des recettes intérieures, notamment
par l’augmentation du nombre de contribuables imposables et la numérisation de certains processus
au niveau fiscal.

Enfin, au regard du poids futur de l’exploitation gazière et pétrolière, le Sénégal met en place un cadre
budgétaire afin de gérer les futurs revenus de ce secteur. L’objectif est de préparer l’économie à une
gestion saine afin d’en générer des dividendes et d’ainsi contribuer à une amélioration des comptes
publics. Par ailleurs, le FMI, suite à sa dernière visite au Sénégal en mars 2023, indique que l’économie
sénégalaise et, en particulier, le secteur privé devraient aussi bénéficier des réformes structurelles en
cours d’élaboration dans le cadre du nouveau plan PAP3 du PSE.

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) joue un rôle important dans le développement de l’économie du pays.
Il inscrit la stratégie de développement du Sénégal à l’horizon 2035 afin d’accéder au statut d’écono-
mie ‘émergente’. Pour ce faire, le plan concentre son action sur certains secteurs de l’économie tels
que l’agriculture, l’énergie ou les infrastructures. Plus généralement, l’objectif du plan est d’améliorer
l’environnement des affaires afin d’attirer les investissements privés.

Le PSE s’est traduit en un plan d’actions scindé en deux phases (PAP I et PAP II). La première phase
(PAP I) couvrait la période 2014-2018, tandis que le PAP II portait sur 2019-2023.
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Le PSE a pour objectif d’orienter les politiques publiques afin de favoriser une croissance inclusive et
durable. Le Sénégal a souhaité inscrire le plan dans le cadre des objectifs de développement durable
de l’ONU (Horizon 2030) et continental africain de l’UA (Agenda 2063).

Les trois axes stratégiques du PSE sont les suivants :


1. la transformation structurelle de l’économie et la croissance,
2. le développement du capital humain, la protection sociale et le développement durable,
3. la gouvernance, les institutions, la paix et la sécurité.

Le PAP I est décliné en 17 réformes et 27 projets d’investissements structurels pour un coût total de 9
686 milliards de FCFA répartis selon les trois axes stratégiques. Selon l’évaluation faite par le Bureau
Opérationnel du Suivi (BOS), la première étape a atteint globalement ses objectifs. La création du
tribunal du commerce a été une des réalisations majeures de cette première phase.

En 2018, fort des enseignements tirés du PAP I, le PAP II 2019-2023 fut lancé pour un budget total de
14 098 milliards de FCFA. Le PAP II priorisait 7 secteurs économiques : l’agriculture, les infrastructures,
les ressources naturelles, l’industrie, l’économie du numérique, la finance et le tourisme.

En 2020, face aux répercussions du coronavirus sur l’économie et la population, le gouvernement


sénégalais a suspendu le PAP II afin de répondre aux nouvelles priorités. Ceci s’est traduit par l’éla-
boration de deux plans distincts mais non moins complémentaires : le Programme de résilience éco-
nomique et sociale (PRES) et le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A). Tandis que le
PAP2A rentre dans le cadre du PSE, le PRES fut élaboré sui generis afin de répondre à la crise sociale
et économique.

Le PAP2A aura été doté d’un budget total de 12 125 milliards de FCFA sur la période 2021-2023. Ainsi,
le PAP2A cherche à diversifier les moteurs de la croissance, stimuler les investissements et renforcer
une résilience économique endogène.
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TABLEAU 3 : POSTES DE DÉPENSES (PAP2A)

Coût (en
Parts
milliards de
(En %)
FCFA)
Infrastructure et services de transports énergétiques 1 699 14
Infrastructure et services de transports routiers 1 069 8,8
Industrie 1 067 8,8
Santé et Nutrition 1 024 8,4
Agriculture 1 018 8,4
Urbanisme et Habitat 935 7,7
Administration publique 839 6,9
Infrastructure et services de transports maritimes 783 6,5
Hydraulique urbaine et assainissement 651 5,4
Développement communautaire, équité sociale et territoriale 569 4,7
Sécurité et souveraineté 550 4,5
Education et Formation 475 3,9
Tourisme 353 2,9
Infrastructure et services de transports ferroviaires 256 2,1
Culture, Jeunesse et Sport 176 1,5
Poste et Télécommunication (Economie numérique) 146 1,2
Infrastructure et services de transports aériens 117 1
Pêche 113 0,9
Environnement et développement durable 82 0,7
Commerce 70 0,6
Elevage 64 0,5
Hydraulique rurale et agricole 33 0,3
Justice 29 0,2
Mines 5 0
Artisanat 2 0
Total 12 125 100

Source : UMOA, 2022


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2.3 COMMERCE EXTÉRIEUR


2.3.1 Accords commerciaux et partenariats du Sénégal

INTRODUCTION

En Afrique de l’Ouest, de nombreuses organisations régionales coexistent et œuvrent en faveur de


l’économie subrégionale. Ceci a pu se traduire par la création de mécanismes communautaires tels
qu’un marché unique, l’élimination de barrières tarifaires et non tarifaires ainsi que la promotion d’une
coopération en matière réglementaire.

Le Sénégal, en tant que membre de l’OMC, a actuellement notifié formellement son adhésion à deux
accords commerciaux régionaux : la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le Sénégal a également rati-
fié l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) en 2019.

La CEDEAO, en tant qu’organisation régionale, regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte
d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le
Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

L’UEMOA compte, elle, huit membres : le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-
Bissau, le Mali, le Niger et le Togo.

En outre, le Sénégal est signataire de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine
(ZLECA), qui devrait à terme englober tous les États membres de l’Union africaine (UA).

Organisation mondiale du commerce (OMC)

Le Sénégal est devenu membre de l’OMC en 1995 en même temps que le Bénin, le Burkina Faso, la
Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger et le Togo. Depuis l’entrée du Sénégal à l’OMC, celui-ci
bénéficie toujours du statut de pays le moins avancé (PMA). Le Sénégal a consolidé ses tarifs douaniers
et autres droits sur une base individuelle et participe individuellement aux travaux de l’OMC, même
en ce qui concerne les notifications de l’OMC sur des questions communes, bien qu’il ait souscrit à
une politique commerciale commune en tant que membre de l’UEMOA et de la CEDEAO. Le Sénégal a
souscrit au protocole d’amendement de l’accord ADPIC sur les licences obligatoires et à l’accord sur
la facilitation des échanges. Le Sénégal participe à l’élaboration des positions du groupe africain, des
pays ACP et des pays en développement sur les questions liées aux engagements multilatéraux et au
renforcement des activités de coopération technique.

Comme évoqué infra, le Sénégal a réalisé d’importants progrès socio-économiques depuis qu’il a été
inclus dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA) en 2000. Lors de l’examen triennal du Comité
des politiques de développement (CDP) des Nations unies en 2021, le Sénégal a satisfait pour la pre-
mière fois aux critères de retrait en dépassant les seuils du revenu national brut (RNB) par habitant et
de l’indice du capital humain (ICH). Si le pays remplit les critères pour la deuxième fois lors du prochain
examen triennal du CDP en 2024, cette dernière peut recommander la sortie de la catégorie « PMA »
du Sénégal.
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33

Cependant, l’impact global de la fin du statut de PMA pour le Sénégal devrait être assez limité. En
effet, les avantages et obligations du Sénégal vis-à-vis de l’OMC resteront inchangés et continueront à
offrir au pays une certaine flexibilité politique. En outre, la contribution du Sénégal au budget de l’OMC
ne devrait pas non plus varier, puisqu’elle est basée sur la part du Sénégal dans le commerce mondial
et non le statut.

La suppression du statut de PMA du Sénégal n’aura guère d’impact vis-à-vis de ses partenaires régio-
naux. Les échanges entre le Sénégal et ces derniers se font dans le cadre d’accords commerciaux régio-
naux et la plupart des échéances spécifiques aux PMA pour la libéralisation tarifaire dans le cadre de la
ZLECA sont susceptibles d’expirer lorsque le Sénégal quittera la catégorie des PMA.

En attendant, l’accès du Sénégal au marché de l’Union européenne en franchise de droits et de quotas


sera maintenu pendant trois ans après la fin du statut de PMA. Par la suite, le Sénégal pourra envisager
d’appliquer le Système de préférences généralisées Plus (SPG +), au lieu de SPG, ou de ratifier l’Accord
de partenariat économique (APE) pour maintenir un accès au marché en franchise de droits et de quo-
tas, y compris pour l’une de ses principales exportations, les produits de la pêche.

UNION AFRICAINE (UA)

L’Union africaine (UA) a été officiellement lancée en juillet 2002 à Durban, en Afrique du Sud, à la suite
d’une décision prise en septembre 1999 par son prédécesseur, l’Organisation de l’unité africaine
(OUA), première institution continentale africaine après les indépendances. La décision de relancer la
première organisation panafricaine était le résultat d’un consensus parmi les dirigeants africains sur
le fait que l’accent devait être mis non plus sur la lutte pour la décolonisation et la fin de l’apartheid,
mais sur une coopération et une intégration accrues des États africains afin de stimuler la croissance
et le développement économique de l’Afrique. L’UA compte actuellement 55 membres.

La Communauté économique africaine (CEA), établie par le traité d’Abuja, vise à créer une union doua-
nière, ainsi qu’une zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et une union monétaire et
économique à l’échelle du continent d’ici 2034. La zone de libre-échange continentale africaine a été
intégrée à l’Agenda 2063 (cadre de développement de l’UA). Elle vise à créer un marché unique pour
les biens et les services ainsi qu’une union douanière continentale. Ce processus devrait favoriser la
consolidation des principales communautés économiques régionales, et in fine, leur intégration. La
communauté économique régionale choisie pour l’Afrique de l’Ouest est la Communauté économique
des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cependant son intégration est moins avancée que l’UE-
MOA. En effet, l’UEMOA est dotée d’une union douanière et d’une union monétaire contrairement à
la CEDEAO.

Le traité de la ZLECA est entré en vigueur le 30 mai 2019 après l’assentiment de 24 pays et le dépôt
de leurs instruments de ratification. En 2023, 46 pays ont déposé leurs instruments de ratification
sur les 54 signataires (soit 85%). Le Sénégal a notifié son dépôt de ratification en 2019. Ce quorum
permet la poursuite du travail de la ZLECA dans l’établissement du cadre commun où des normes
et des mesures d’harmonisation sont établies. Ce travail renforcera la coopération et l’efficacité des
relations commerciales entre les pays membres. La Zone représente un marché potentiel de plus d’un
milliard de consommateurs.
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34

UNION ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE OUEST-AFRICAINE (UEMOA)

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) (ci-après dénommée l’Union) complète


l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) par un volet économique. Le traité de l’UEMOA a été signé le
11 janvier 1994 par tous les États membres, à l’exception de la République de Guinée-Bissau, laquelle
a adhéré le 5 mars 1997.

L’UEMOA a harmonisé les régimes fiscaux sur le territoire douanier et développe également une
approche régionale de normalisation, de reconnaissance et de certification. Des directives commu-
nautaires ont été émises dans plusieurs secteurs économiques, notamment l’agriculture, la pêche,
l’énergie, les mines, le transport aérien, les télécommunications, les services financiers et les ser-
vices professionnels. Depuis 2010, des progrès ont été réalisés dans la transposition des dispositions
communautaires dans la législation nationale, mais la mise en œuvre reste un défi. Néanmoins, depuis
l’adoption en 2013 d’une décision additionnelle établissant un examen annuel des réformes poli-
tiques, programmes et projets communautaires, la Commission a constaté une nette augmentation
de la transposition et de l’application des actes communautaires par les États membres.

Une cause persistante du faible volume des échanges intracommunautaires réside dans les nom-
breuses barrières au commerce intra-zone. En effet, l’absence de marché unique (libre circulation)
entraîne un grand nombre de taxes et prive l’Union du système de point d’entrée unique pour les
marchandises, lequel devrait constituer l’un des atouts de tout espace douanier communautaire.

Depuis 2005, la Commission de l’UEMOA (ci-après dénommée «la Commission») et les États membres,
avec l’aide du West African Trade Hub, ont poursuivi leurs efforts pour identifier les obstacles au com-
merce intra-UEMOA en vue de les éliminer (OMC, 2017). Il s’agit notamment de la taxation illicite ou
illégale, des tentatives de rééquilibrage tarifaire pour certains produits originaires de l’Union, des bar-
rières techniques ou administratives pour les produits communautaires, des formalités d’inspection
illégales, des quantités minimales d’importation pour bénéficier de l’accès en franchise, des impor-
tations de produits originaires conditionnées à l’achat de produits nationaux, de l’exigence d’un cer-
tificat d’origine pour les produits locaux, de la rétention des déclarations préalables d’importation et
des mesures d’extorsion de pots-de-vin sur les principaux axes routiers de l’Union. Depuis 2005, l’Ob-
servatoire des pratiques irrégulières (OPA) permet à la Commission de suivre les efforts déployés par
les États membres pour réduire le nombre de barrages routiers sur les principaux corridors routiers
interétatiques afin de diminuer les prélèvements sur le commerce illégal.

Compte tenu du rôle crucial des infrastructures dans la création d’un véritable marché commun et du
développement des échanges intracommunautaires, le programme économique régional de l’UEMOA
vise à moderniser et à réhabiliter les infrastructures économiques de l’Union.

Les États membres ont confié à la Commission l’autorité exclusive sur leurs politiques commerciales
communes vis-à-vis des pays tiers. Cependant, avec la coexistence de l’UEMOA et de la CEDEAO,
cette autorité est de plus en plus partagée entre les Commissions des deux communautés, comme
en témoigne le remplacement du Tarif Extérieur Commun (TEC) de l’UEMOA par le TEC de la CEDEAO
en janvier 2015. La Commission est de plus en plus contrariée par le retard pris par la CEDEAO. Le fait
que l’intégration commerciale de la CEDEAO accuse encore un retard important par rapport à celle de
l’UEMOA a contribué à ralentir les efforts d’intégration de l’UEMOA.
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21 > 25 MAI 2023

35

COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE DES ÉTATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST (CEDEAO)

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, abrégée en français et en portugais


CEDEAO, et ECOWAS en anglais, compte actuellement 15 membres. Créée en 1975, cette coopéra-
tion régionale, essentiellement politique et économique, est la plus importante organisation régionale
d’Afrique de l’Ouest. Quatorze de ces quinze membres sont aussi affiliés à des organisations d’inté-
gration régionale économique autre que la CEDEAO. A côté de l’UEMOA (Communauté économique et
monétaire ouest-africaine), on retrouve l’UFM (Union du fleuve Mano), l’ALG (Autorité de développe-
ment intégré de la région du Liptako-Gourma) et la ZMOA (Zone monétaire ouest-africaine).

En vertu de la Convention révisée de juillet 1993, la CEDEAO sera à terme la seule communauté
économique de la région en vue de l’intégration économique et de la réalisation des objectifs de la
Communauté économique africaine.

Le protocole de la CEDEAO de 1979 sur la libre circulation des personnes, le séjour et l’établissement
a notamment conduit à la suppression de l’obligation de visa pour les ressortissants communautaires
voyageant entre les États membres, suivie de l’introduction du passeport de la CEDEAO et, depuis
décembre 2014, de la carte d’identité biométrique qui a remplacé la carte de résident. La CEDEAO a
également mis en place une assurance responsabilité civile automobile régionale, connue sous le nom
de système de la carte brune, et a lancé un programme de coopération monétaire en vue de l’intro-
duction d’une monnaie unique.

En décembre 2001, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement a autorisé la CEDEAO, en coopé-
ration avec la Commission (UEMOA), à engager des négociations avec l’UE en vue de la conclusion d’un
Accord de Partenariat Economique (APE). Les négociations sont toujours en cours.

Le tarif extérieur commun (TEC) est l’un des principaux outils permettant d’harmoniser la politique
de cohésion des États membres de la CEDEAO et de renforcer leur marché intérieur. En adoptant un
TEC et une politique commerciale commune à l’égard des pays tiers, les États membres de la CEDEAO
visent à réaliser une union économique. De plus, le TEC, établi en 2015, a constitué le tremplin vers la
conclusion d’un APE avec l’UE (voir infra).

Le succès relatif de la CEDEAO est dû au fait qu’elle a été créée à un stade plus tardif que d’autres pro-
cessus d’intégration régionaux africains et qu’elle s’est fixé des objectifs plus modérés et réalisables
dans le cadre d’une intégration plus souple. Malgré d’importantes différences qu’elles soient démo-
graphiques, culturelles ou économiques, une forme de coopération relativement efficace a vu le jour.
La CEDEAO a pu jouer un rôle moteur dans les efforts d’intégration panafricains en restant ouverte à
une coopération approfondie avec d’autres organes d’intégration régionales.
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36

RELATIONS AVEC L’UNION EUROPÉENNE

Les États membres de l’UEMOA font partie des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) avec
lesquels l’Union européenne a conclu l’accord de Cotonou (qui remplace la convention de Lomé).

L’accord de Cotonou, signé en 2000, est l’accord de partenariat le plus complet entre l’UE et les pays
en développement. Devant initialement expirer le 29 février 2020, l’Accord de Cotonou est prorogé
jusqu’au 30 juin 2023, à moins que le nouvel accord (appelé «Accord post-Cotonou») n’entre en vigueur
ou ne soit appliqué à titre provisoire avant cette date. L’Accord de Cotonou permet à l’UE et aux pays
ACP de négocier des accords de libre-échange axés sur le développement, connus sous le nom d’ac-
cords de partenariat économique (APE).

Les APE sont fermement ancrés dans les objectifs de développement durable, de droits de l’homme et
de coopération au développement qui sont au cœur de l’accord de Cotonou.

L’UE négocie l’APE avec la CEDEAO et l’UEMOA. Pour entrer en vigueur, l’APE doit être signé par les 16
États d’Afrique de l’Ouest et par les trois Commissions (CEDEAO, UEMOA et UE), ainsi que par tous les
États membres de l’UE. Il doit être ratifié par les deux tiers des États membres de l’Afrique de l’Ouest.
En attendant l’adoption de l’APE régional complet avec l’Afrique de l’Ouest, les APE « d’étape » avec la
Côte d’Ivoire et le Ghana sont provisoirement entrés en vigueur respectivement le 3 septembre 2016 et le
15 décembre 2016.

Tous les États membres (à l’exception de la Côte d’Ivoire) sont des pays les moins avancés (PMA) et
sont donc éligibles à l’initiative «Tout sauf les armes» (TSA) de l’UE, qui prévoit un accès en franchise
de droits pour tous les produits originaires des PMA, à l’exception des armes et des munitions. Dans
l’ensemble, les avantages du régime TSA sont relativement marginaux, car la plupart des exportations
des PMA vers l’UE concernent des produits qui bénéficient déjà d’un accès en franchise de droits sur le
territoire de l’UE dans le cadre du régime NFP - Nation la plus favorisée.

ORGANISATION POUR L’HARMONISATION EN AFRIQUE DU DROIT COMMERCIAL (OHADA)

Les pays de l’UEMOA font tous partie des 17 États membres de l’Organisation pour l’harmonisation en
Afrique du droit des affaires (OHADA), dont le siège se situe à Yaoundé. Depuis 2002, ils ont harmonisé
leurs cadres juridiques relatifs à la vie des entreprises et aux activités commerciales en appliquant les
«Actes uniformes» de l’OHADA. La Convention OHADA vise à harmoniser le droit des affaires dans les
17 Etats membres par l’élaboration et l’adoption de règles simples, modernes et communes adaptées
à la situation des économies concernées, par la mise en place de procédures judiciaires appropriées et
par la promotion du recours à l’arbitrage comme mode de règlement des litiges contractuels.

Les dispositions de l’OHADA relatives au droit commercial général définissent le statut des commer-
çants et des intermédiaires tels que les agents en douane et les courtiers, et contiennent des règles
communes applicables aux ventes commerciales. Le droit des sociétés est également harmonisé, ce
qui a une incidence sur la présence commerciale. Ainsi, les sociétés étrangères qui souhaitent opérer
dans les États membres de l’UEMOA sont tenues d’y établir leur siège et d’y tenir leur comptabilité.
Toutefois, les dispositions de l’OHADA permettent aux entreprises d’établir dans un premier temps
une succursale, pour une durée maximale de deux ans, à l’issue de laquelle la succursale doit être
rattachée à une société établie dans l’un des États membres de l’OHADA. Une loi uniforme s’applique
spécifiquement aux contrats de transport de marchandises par route à travers le territoire d’un État
membre de l’OHADA. La législation OHADA va de pair avec le cadre de référence du Système comp-
table ouest-africain (SYSCOA), dont l’utilisation est obligatoire dans les États membres.
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Le droit commercial commun couvre également les sûretés (garanties) et l’arbitrage. Cela a permis de
promouvoir l’arbitrage comme moyen judiciaire de règlement des litiges commerciaux et a conduit à
la création d’un centre d’arbitrage auprès de la Chambre de commerce dans certains pays.

Toutes les lois uniformes sont directement applicables. La Cour commune de justice et d’arbitrage
(CCJA) connaît de tous les litiges relatifs à la loi uniforme, qui peuvent lui être soumis en appel par les
Cours d’appel des États membres.

Le champ d’action de l’OHADA est assez proche de celui de la Commission des Nations unies pour le
droit commercial international (CNUDCI), l’organe des Nations unies spécialisé dans la réforme du droit
commercial par la modernisation et l’harmonisation des règles du commerce international. L’OHADA
et la CNUDCI ont signé en 2016 un accord visant à promouvoir la coopération sur des questions d’inté-
rêt commun, l’échange d’informations et des activités conjointes, dans le but de stimuler le commerce
international.
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2.3.2 Commerce extérieur sénégalais

GRAPHIQUE 15 : BALANCE COMMERCIALE DES BIENS ET SERVICES, 2000-2021 (EN MILLIARDS USD)

12

10

-2

-4

-6

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2009 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Importations
Exportations
Balance commerciale

Source : FMI, 2023

Le commerce extérieur du Sénégal est relativement diversifié entre plusieurs partenaires internatio-
naux. Les derniers chiffres disponibles couvrent l’année 2021 et sont comparés à l’année 2020. Ces
chiffres sont à mettre en perspective avec le contexte de la crise du coronavirus.

Comme évoqué supra, le commerce entre le Sénégal (pays membre de la CEDEAO et de l’UEMOA) et
l’Union européenne est régi par un accord de Partenariat Economique et par l’accord de Cotonou
10000000000
(EU-ACP). Cet accord donne accès au marché européen sans délai aux pays ACP (Pays d’Afrique, Ba
8000000000
Caraïbes et Pacifique) tandis que la réciprocité pour les Européens est différée et progressive. L’accord Im
6000000000
vise également à éliminer les quotas d’importation des pays ACP.
4000000000 Exp

2000000000
Les exportations du Sénégal se sont bien portées sur la période 2014-18 avec une augmentation
annuelle
0 de 9%. Selon le PAP2A (2020), ceci est principalement dû à la diversification accrue des
produits à l’exportation. Malgré cette diversification, les exportations restent assez dépendantes de
-2000000000

certains produits bruts tels que l’or, le pétrole ou encore l’acide phosphorique. Entre 2020 et 2021,
-4000000000

selon le dernier rapport annuel du commerce extérieur produit par l’ANSD (Agence Nationale de la
-6000000000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2009 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Statistique et de la Démographie), la valeur des exportations du Sénégal a connu une augmenta-
tion de plus de 27% tandis que les importations se sont accrues de 18%. Sur la période précédente,
entre 2019 et 2020, tandis que les exportations du pays avaient chuté de près de 8%, les importations
étaient, elles, restées stables.

Avec la reprise économique, en 2021, les importations ont progressé, notamment en ce qui concerne
les produits alimentaires et pétroliers ainsi que les biens d’équipements.

Les exportations sénégalaises sont principalement destinées à l’Afrique tandis que ses importations
proviennent surtout d’Europe. Depuis plusieurs années, la région est touchée par des crises succes-
sives qui impactent et entravent les échanges au sein de la CEDEAO. Sur la décennie précédente, la
région a dû faire face à la crise sanitaire, à la crise Ebola, au terrorisme et enfin plus généralement à
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l’instabilité politique. Jusqu’en juillet 2022, la crise la plus récente dans la région fut l’embargo mis en
place par la CEDEAO à l’égard du Mali. Depuis 2020, la détérioration des échanges entre la CEDEAO et
le Mali se fait au profit de la Mauritanie et de la Guinée, non-membres de cette communauté.

Au niveau domestique, le rapport du PAP II (2018) identifiait certains défis afin de renforcer la place du
pays sur la chaine de valeur internationale. Il cite ainsi la moindre pénétration des marchés mondiaux,
la faible transformation et sophistication des produits exportés, ainsi que l’insuffisance de la chaine
logistique due aux carences du réseau d’infrastructures et de transports. Afin de remédier à cette
situation, le Port Autonome de Dakar en partenariat avec Dubaï Port World construit le port en eau
profonde de Ndayane et modernise le port de Dakar.

2.3.2.1. Commerce extérieur de marchandises

Exportations

GRAPHIQUE 16 : EXPORTATIONS SÉNÉGALAISES DE MARCHANDISES PAR CONTINENT (EN MILLIONS FCFA)

1.200.000

1.000.000

800.000

600.000

400.000

200.000

0
2019 2020 2021 2019 2020 2021 2019 2020 2021 2019 2020 2021 2019 2020 2021 2019 2020 2021

■ Belgique-Luxembourg
■ Turquie ■ France
■ Russie ■ Pays-Bas
■ Nigeria ■ Emirats Arabes Unis ■ Ukraine ■ Italie
■ Côte d’Ivoire ■ Chine ■ Royaume Uni ■ Espagne
■ Mali ■ Etats-Unis ■ Inde ■ Suisse ■ Australie ■ Allemagne
■ Autres ■ Autres ■ Autres ■ Autres ■ Autres ■ Autres

Afrique Amériques Asie Europe (Hors UE) Pacifique Sud UE

Source : ANSD, 2022


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TABLEAU 4 : PRODUITS EXPORTATION

Valeur
Produits
(en Mio de FCFA)
Or 539.778
Produits pétroliers 436.885
Produits halieutiques 312.981
Acide phosphorique 265.348
Produits arachidiers 168.571
Titane et zircon 150.304
Ciment hydraulique 86.231
Préparations pour soupes, potages et bouillons 84.285
Engrais minéraux 33.057
Phosphates 22.050
Cotons et tissus en coton 9.005
Autres produits 776.306
Total 2.884.801

Source : ANSD, 2022

Selon le dernier rapport annuel sur le commerce extérieur du Sénégal produit par l’ANSD (2022), en
matière de ventes, le marché africain reste le premier client (avec 40% en 2021 contre 43% en 2020)
suivi de l’Europe (29% contre 24% en 2020) et de l’Asie (20% contre 18% en 2020). En 2021, les princi-
paux clients du Sénégal étaient le Mali (20%), la Suisse (14%), l’Union Européenne (11%), l’Inde (10%)
et la Chine (7%) (OMC, 2022).

Les produits les plus exportés par le Sénégal, en 2021, sont l’or industriel (540 milliards FCFA), les
produits pétroliers (437 milliards FCFA), les produits de la pêche (313 milliards FCFA), l’acide phospho-
rique (265 milliards FCFA) et les produits arachidiers (169 milliards FCFA).

Au regard des chiffres, la balance commerciale du Sénégal est impactée par le cours international
des matières premières assez fluctuant les années précédentes. Ceci est particulièrement vrai pour
l’or, le phosphate, le titane et le zircon ou encore le coton. Il importe de distinguer la quantité de la
valeur exportée ; l’acide phosphorique en constitue un bon exemple. Entre 2020 et 2021, alors que les
quantités exportées d’acide phosphorique avait légèrement diminué de 1% (478.435 tonnes), la valeur
exportée en FCFA avait, elle, augmenté de 75%. Si l’on considère le titane et zircon, leurs exporta-
tions avait crû de 14% (679,377 tonnes)- en quantité alors qu’en valeur exprimée en FCFA cette hausse
s’était élevée à 29%. A contrario, d’autres produits sont moins soumis à de telles fluctuations comme
le ciment hydraulique.
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41

Importations

GRAPHIQUE 17 : IMPORTATIONS SÉNÉGALAISES DE MARCHANDISES PAR CONTINENT (EN MILLIONS FCFA)

2.500.000

2.000.000

1.500.000

1.000.000

500.000

0
2019 2020 2021 2019 2020 2021 2019 2020 2021 2019 2020 2021 2019 2020 2021 2019 2020 2021
■ Italie
■ Suisse ■ Allemagne
■ Royaume Uni ■ Espagne
■ Mali ■ Emirats Arabes Unis ■ Ukraine ■ Pays-Bas
■ Côte d’Ivoire ■ Inde ■ Turquie ■ Belgique-Luxembourg
■ Nigeria ■ Etats-Unis ■ Chine ■ Russie ■ Australie ■ France
■ Autres ■ Autres ■ Autres ■ Autres ■ Autres ■ Autres

Afrique Amériques Asie Europe (Hors UE) Pacifique Sud UE

Source : ANSD, 2022

Selon les données de l’ANSD et de l’OMC, les fournisseurs du Sénégal sont principalement issus de
l’Union Européenne. Celle-ci fournit 34% de ses produits importés ; la part de la Belgique et du
Luxembourg, selon l’ASDN, s’élève à 12% du total importé. Sur le continent européen, la Russie s’oc-
troie 6% de celui-ci. Après l’Europe, l’Asie est le deuxième fournisseur (29,4%), avec en tête la Chine et
l’Inde (respectivement 9,7% et 7,1%) suivie de l’Afrique (13,4%) avec le Nigeria en tête (5,3%), l’Amé-
rique (7,4%) et enfin le Pacifique Sud (0,3%).

Entre 2020 et 2021, l’augmentation des importations par le Sénégal, est imputable à l’accroisse-
ment des achats de produits pétroliers finis (+36%), de métaux communs et ouvrages en ces métaux
communs (+34,5%), de matières plastiques et artificielles (+32%), de produits céréaliers (+21%) et de
machines et appareils (+13%).

Les principaux produits importés par le Sénégal, en 2021, ont été les produits pétroliers finis (1.023
milliards FCFA), les machines et appareils (634 milliards FCFA), les céréales (485 milliards FCFA) et les
métaux communs et ouvrages en ces métaux communs (409 milliards FCFA).
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Les produits pétroliers finis comprennent le gasoil, les huiles lubrifiantes, le supercarburant et le car-
burant d’aviation. Il est intéressant de noter que c’est l’augmentation du cours du pétrole qui explique
la croissance en valeur de 36% de ces mêmes importations en 2021 : les quantités achetées à l’inter-
national ont, elles, diminuées de 0,9% sur la même période. En 2021, les produits pétroliers finis ont
représenté 19% des importations totales et sont fournis essentiellement par les Pays Bas (16,5%), la
Russie (15%), la Belgique et le Luxembourg (15%), l’Espagne (12%), les Emirats Arabes Unis (6,5%) et
le Royaume Uni (4%).

Les importations de machines et appareils, soit 634 milliards FCFA en 2021, ont connu une hausse de
16,2% sur un an. Cette augmentation est le signe d’un rattrapage de la demande après une baisse de
près de 10% sur la période précédente. Plus généralement, la hausse des importations de ces pro-
duits résulte de la demande soutenue de l’industrie et de l’agriculture. A contrario, les importations
de machines et appareils pour l’industrie alimentaire se sont réduites de 6%. Les importations d’ap-
pareils proviennent essentiellement de Chine (21%), de France (17%), de Turquie (5%) et d’Italie (4%).

TABLEAU 5 : PRODUITS IMPORTATION

Valeur
Produits
(en Mio FCFA)
Machines et Appareils 633.930
Produits Céréaliers 484.919
Matériels de Transports et Pièces détachées 389.358
Huiles brutes de pétrole 284.625
Produits pétroliers finis 1.023.104
Métaux communs et ouvrages en métaux communs 408.603
Matières plastiques et artificielles 173.074
Produits pharmaceutiques 189.008
Huiles et graisses 123.804
Produits des industries parachimiques 103.961
Autres produits 1.564.109
Total 5.378.495

Source : ANSD, 2022

Les produits céréaliers représentent 9% des importations du pays. Il s’agit essentiellement d’achats
de blé (froment et méteil) qui se sont accrus de 35% ces cinq dernières années passant de 89 milliards
en 2017 à 149 milliards FCFA en 2021. Parallèlement, le volume des importations a également évolué
positivement mais dans une moindre mesure (+9%) en 2021 pour atteindre 753,8 milliers de tonnes
contre 694 milliers de tonnes en 2020. En 2021, le blé provenait essentiellement de Russie (57%), de
France (23%), d’Argentine (12%) et de Lituanie (3%).

Les importations de riz ont été évaluées à 264,4 milliards de FCFA en 2021 contre 246,4 milliards de
FCFA en 2020, soit une hausse de 6,6%. Pour la même période de référence, les achats à l’international
de riz ont augmenté en volume de 6% en 2021 pour atteindre 1.194 tonnes contre 1.127 tonnes en
2020. Le riz provient essentiellement d’Inde (71%), de Thaïlande (12%), du Brésil (8%) et du Pakistan
(3%).
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Les importations de matériels de transports et de pièces détachées se sont chiffrées à 389 milliards de
FCFA en 2021 contre 342 milliards de FCFA en 2020. Ils provenaient essentiellement de la France (15%),
de la Chine (13%), des Etats Unis (10%) et de l’Inde (7,5%).

En 2021, les importations des métaux communs et des ouvrages en métaux communs ont enregistré
un rattrapage de 35% après avoir connu une baisse de 11% en 2020.

Balance commerciale sénégalaise des marchandises

La balance commerciale s’est dégradée en 2021 affichant un déficit de 2.5 milliards de FCFA contre
2.2 milliards de FCFA en 2020. Cette dégradation s’explique par l’augmentation de la demande en pro-
duits alimentaires, en produits pétroliers ainsi qu’en machines et appareils. La bonne performance
des exportations d’or, des produits halieutiques ainsi que de d’acide phosphorique n’a pas suffi à
compenser ce déficit.

Selon les données de l’OMC (2022), la géoéconomie du Sénégal, tout comme pour la Belgique, impacte
le transport de marchandises en termes d’import/export. Le tableau ci-dessous présente le moyen de
transport des marchandises, selon qu’elles soient importées ou exportées :

Sénégal Belgique
Export Import Export Import
Terrestre 67% 14% 51 % 58%
Aérien 19% 3,5% 13 % 12%
Maritime 14% 93,5% 32 % 28,5%

Source: World Trade Profile, OMC, 2022


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2.3.2.2. Commerce extérieur des services

La balance commerciale des services du Sénégal, selon les chiffres de la BCEAO (2023), est chroni-
quement déficitaire. Le déficit pour l’année 2021 s’est établi à 1,4 Mds FCFA contre un déficit en 2020
de 1,02 Mds FCFA, soit une détérioration de 36%. Celle-ci est relativement limitée par rapport à 2020
où le déficit s’était accru de près de 300%.

En 2021, la balance des services a continué à être impactée par la crise du coronavirus. Le Sénégal a
cependant pu compter sur un retour prudent des voyageurs étrangers (professionnels et privés com-
binés : +189%), un rattrapage important des services des télécommunications (+383%) et une pour-
suite de l’augmentation de l’activité des administrations publiques (+13%).

A contrario, la balance des services a été impactée négativement par le transport et le développement
des projets gaziers et pétroliers. Surtout que ces derniers sont des consommateurs importants de
services dans le domaine de la construction et des assurances.

Etant donné que les marchandises à destination du Sénégal sont essentiellement acheminées par
voie maritime, le transport, et plus particulièrement les tensions sur le fret, a également concouru à la
dégradation de la balance globale des services. En effet, le Sénégal n’a pas été épargné par l’augmen-
tation spectaculaire des prix du transport maritime en 2021. En parallèle, l’augmentation importante
des importations de biens a encore aggravé le phénomène.

GRAPHIQUE 18 BALANCE COMMERCIALE DES SERVICES DU SÉNÉGAL (EN MILLIONS DE FCFA)

Transports

Voyage

travaux de construction

Service d'assurances

Service des télécommunications

Autres services aux entreprises


(essentiellement gaz et pétrole)

Biens et services des administrations

-800000 -700000 -600000 -500000 -400000 -300000 -200000 -100000 0 100000 200000

2021
2020

Source : BCEAO, 2023

Transports
20
Voyage 20
travaux de construction

Service d'assurances

Service des télécommunications

Autres services aux entreprises (essentiellement gaz et pétrole)

Biens et services des administrations


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45

2.3.3. Relations commerciales bilatérales avec la Belgique


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46

2.4 ÉVALUATION DES RISQUES


2.4.1 ÉVALUATION DES RISQUES SELON LE GROUPE CREDENDO

Credendo - Export Credit Agency, l’assureur-crédit public belge a pour mission de promouvoir les
relations commerciales internationales. Credendo fournit des solutions personnalisées en matière
d’assurance, réassurance, garanties, cautionnement et financement se rapportant à des transactions
commerciales domestiques et internationales ou à des investissements à l’étranger. Credendo pro-
tège les entreprises, les banques et les compagnies d’assurance contre les risques de crédit et les
risques politiques, et facilite le financement des transactions qui y sont associées.

Credendo effectue une analyse de crédit spécialisée et une évaluation des risques des marchés et
des entreprises. Cette évaluation consiste en une évaluation des risques politiques, tant à court qu’à
moyen qu’à long terme, tenant compte de la probabilité de conflits extérieurs, du risque d’expropria-
tion et d’arbitraire politique mais aussi de la santé financière et de la diversification de l’économie du
pays. Il évalue également les risques commerciaux et prend en compte la qualité du cadre juridique et
institutionnel des pays ciblés.

Opérations d’exportation

Les risques politiques et connexes au Sénégal existent, tant à court terme (4 sur une échelle de 1 à 7) qu’à
moyen et long terme (5 sur une échelle de 1 à 7). La classification des risques politiques à court terme
évalue la probabilité d’un risque causé par des événements politiques et connexes liés à des transactions
internationales d’une durée de risque allant jusqu’à 1 an, en surveillant l’évolution de la position de liqui-
dité des pays débiteurs/débiteurs. L’objectif est de déterminer dans quelle mesure un pays a la capacité
d’honorer ses obligations de paiement à court terme. Enfin, les situations politiques risquées (par exemple,
guerre ou embargo) ou d’autres facteurs pertinents à court terme sont également pris en compte. La nota-
tion du risque politique à moyen/long terme évalue la probabilité d’un risque causé par des événements
politiques et connexes liés à des transactions internationales d’une durée de risque supérieure à 1 an.

Le risque commercial, également connu sous le nom de risque lié à l’environnement des affaires, est
noté E sur une échelle allant de A (risque le plus faible) à G (risque le plus élevé), ce qui indique encore
une fois un risque existant. Il s’agit de la probabilité de défaillance du débiteur privé, c’est-à-dire le
risque que le débiteur privé ne soit pas en mesure de faire face à ses obligations ou fasse défaut sans
base légale. Le risque commercial est déterminé non seulement par la situation personnelle du débi-
teur, mais aussi par des facteurs macroéconomiques systémiques affectant la capacité de paiement
de tous les débiteurs dans un pays.

Investissements directs étrangers

Credendo assure les investissements directs au Sénégal contre les risques de violence politique, le
risque d’expropriation et d’inconvertibilité en devise ainsi que de restriction de transfert. Ces risques
peuvent être assurés séparément, mais aussi selon toutes les combinaisons possibles. Chaque
demande est traitée au cas par cas sur base d’une analyse détaillée.

Le risque de violences politiques comprend aussi bien le risque d’un conflit externe que le risque
de violence politique interne. La violence politique intérieure inclut, à son tour, le cas extrême de la
guerre civile, mais aussi les risques de terrorisme, de troubles civils, de conflits socio-économiques et
de tensions raciales et ethniques. À cet égard, le Sénégal a un score de 3 sur 7.
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21 > 25 MAI 2023

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Le risque d’expropriation ne concerne pas seulement les risques associés à l’expropriation en soi,
mais comprend aussi les risques liés au (mauvais) fonctionnement des institutions juridiques et le
risque potentiel de changement d’attitude négatif envers les investissements étrangers. Sur ce point,
le Sénégal obtient à nouveau un score de 3 sur 7.

Le risque d’inconvertibilité en devise et de restriction de transfert concerne l’incapacité de convertir


et transférer hors du pays hôte les fonds liés à l’investissement. Avec une note de 5 sur 7, le Sénégal
obtient un moins bon résultat sur ce point par rapport aux deux catégories précédentes.

Le site www.credendo.com offre de plus amples informations à ce sujet.

Dernière date de mise à jour : 20/04/2023

2.4.2 AUTRES INDICATEURS DE RISQUE

De nombreuses institutions évaluent les risques associés à la conduite des affaires dans un pays. Une
sélection des plus connues est proposée ci-dessous :

• Selon le « KOF Indice de la mondialisation » du KOF Swiss Economic Institute, le Sénégal occupe
la 95e place sur 196 pays et territoires. Cela le place parmi les meilleurs pays du continent afri-
cain. En termes de mondialisation économique, le Sénégal se classe 126e, 145e pour la dimension
sociale et 46e pour la mondialisation politique.
• Selon l’indice de l’état de droit du World Justice Project, le Sénégal se classe 56e sur 140. Dans sa
région, le Sénégal est dans le haut du classement (6e sur 34 pays), et parmi les pays à niveau de revenu
équivalent, le Sénégal est même 1er sur 38 pays. Les scores les plus élevés sont obtenus dans la lutte
contre la corruption, la protection des droits fondamentaux et des réglementations, où le Sénégal
obtient invariablement le meilleur score du groupe à revenu équivalent. Le Sénégal a une marge de
progression concernant le critère « gouvernement ouvert » où il atteint la 93e place sur 140 pays.
• Selon l’OCDE, le « risque pays » du Sénégal est de 5 sur une échelle de 1 à 7, soit un risque
important. Cette classification de l’OCDE prend en compte le risque de transfert et de conver-
tibilité (à savoir le risque qu’un gouvernement impose des contrôles sur les capitaux ou des
contrôles de changes qui empêchent une entité de convertir ses devises locales en devises
étrangères et/ou de transférer des fonds à des créanciers situés à l’extérieur du pays) et les cas
de force majeure (par ex. une guerre, une expropriation, des révolutions, des troubles civils,
des inondations, des séismes).
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48

3
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ANALYSE
SECTORIELLE
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50

3.1 SECTEUR AGRO-ALIMENTAIRE


Évolution des exportations et importations de produits alimentaires

GRAPHIQUE 1 : EXPORTATIONS ALIMENTAIRES, EN TONNES, GRAPHIQUE 2 : EXPORTATIONS ALIMENTAIRES EN VALEUR,


2017-2021 EN MILLIONS DE FCFA, 2017-2021

500.000 250.000

Prép
400.000 200.000
Crus

300.000 150.000 Pois

Prod
200.000 100.000

Frui
100.000 50.000

0 0

2017 2018 2019 2020 2021 2017 2018 2019 2020 2021

Fruits et légumes Crustacés Fruits et légumes Crustacés


Produits arachidiers Préparations pour soupes, Produits arachidiers Préparations pour soupes,
Poisson frais de mer potages et bouillons Poisson frais de mer potages et bouillons

Source : ASND, 2022 Source : ASND, 2022

Les arachides représentent, selon les données de l’ASND, le principal produit exporté du Sénégal en
volume et le deuxième en valeur. Plus de 92% des ventes d’arachides sont réalisées auprès de la Chine,
ce qui en fait le principal client. En 2014, le Sénégal a signé un protocole d’accord avec la Chine pour
250000
500000
l’exportation de ses produits arachidiers. Cet accord a eu un
Préparations impact
pour sur lapotages
soupes, filière arachidière du pays,
et bouillons Prép
en particulier sur les huileries locales. La Suisse représente, elle, 7% des ventes et occupe le deuxième
400000 rang. 200000Crustacés Crus

Poisson frais de mer Pois


300000 Les poissons et crustacés représentent le deuxième produit d’exportation du Sénégal. Tandis que le
150000
poisson s’adresse au marché intracommunautaire, les arachidiers
Produits crustacés sont vendus aux marchés extra-com- Prod
munautaires et en particulier à l’UE. Les principaux clients de poissons sont la Côte d’Ivoire (44%), la
200000 100000
Guinée (8%), la Corée du Sud (6,5%) et la France (5%).
Fruits Tandis que pour les crustacés, on liste par ordre
et légumes Frui
décroissant l’Espagne (41%), l’Italie (36%), le Japon (4%), la Grèce (3%) et la Chine (2%). La valeur des
100000 50000
crustacés exportés a plus que doublé alors que la hausse des prix sur le marché des crustacés s’élevait
à 36,5% ; il y a donc une augmentation des quantités exportées
0 0
2017 2018 2019 que la
Tandis 2020 2021 représente près de
filière horticole 2017
5% de la2018 2019 alors2020
valeur exportée 2021
que les quantités
s’élèvent à 3 % du total. À l’inverse, la valeur importée des fruits et légumes se chiffre à 1% du total,
tandis que les quantités s’élèvent à 2,5%. La filière horticole a vu ses volumes exportés augmenter
de 134% entre 2017 et 2021. A titre de comparaison, l’augmentation des exportations sur la période
précédente (2012-2017) s’était limitée à 31,5% (LPSDA, 2018).
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Les préparations de soupes, potages et bouillons sont des produits transformés. Il s’agit du principal
produit alimentaire transformé exporté. En 2021, cette catégorie de produits figure à la 9e place des
produits exportés soit 3% du total des ventes à l’international. Les principaux destinataires de ces
produits sont tous situés en Afrique de l’Ouest : le Mali (34%), la République de Guinée (12%), le Niger
(9%), la Gambie (9%) et le Nigéria (6%).

GRAPHIQUE 3 : IMPORTATIONS ALIMENTAIRES, EN TONNES, GRAPHIQUE 4 : IMPORTATIONS ALIMENTAIRES EN VALEUR,


2017-2021 EN MILLIONS DE FCFA, 2017-2021

1.500.000 300.000

250.000
1.200.000

200.000
900.000

150.000

600.000
100.000

300.000
50.000

0 0
2017 2018 2019 2020 2021 2017 2018 2019 2020 2021

Fruits et légumes Maïs Fruits et légumes Maïs


Froment et méteil Riz Froment et méteil Riz

Source : ASND, 2022 Source : ASND, 2022

Le riz est le principal produit alimentaire importé par le Sénégal et représente 5% des importations en
2021. Il provient essentiellement d’Inde (71%), de Thaïlande (12%), du Brésil (8%) et du Pakistan (3%).
1500000 300000
Bien que le Sénégal soit un importateur net de riz, il en est aussi un producteur.
Riz Le riz, paddy essen-
tiellement, est majoritairement produit dans la vallée du fleuve Sénégal. La priorité du gouvernement
250000
est de maximiser la production afin d’assurer l’autosuffisance.
1200000 Maïs

200000
Le blé est aussi un produit important d’importation. Avant la fermeture duFroment
900000
etla
Bosphore, méteil
valeur des
importations avait déjà crû de 35% entre 2020 et 2021 alors que la hausse en volume s’était limitée à
150000Fruits et légumes comestibles
9%. En 2021, le blé provenait majoritairement de Russie (56%), de France (23,5%), d’Argentine (12%)
600000
et de Lituanie (3%).
100000
Le riz, le mil (blé) et le maïs font tous trois partie du programme de « corridors céréaliers » lancé en
300000 50000
2014 et visant à limiter l’importation de céréales. Le Sénégal cherche à résorber ce déficit en soute-
nant cette filière.
0 0
2017 2018 2019 2020 2021 2017 2018 2019 2020 2021
Les produits horticoles, tels que les fruits et légumes, sont massivement importés. Ils servent autant
à remplir les étales qu’à être utilisés pour la production de produits transformés.
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Espaces agricoles du Sénégal

L’agriculture bénéficie d’espaces agroécologiques variés permettant la diversification des cultures au


bénéfice de la consommation domestique et des exportations.

CARTE 1 : ESPACES AGRICOLES DU SÉNÉGAL

Source : IDE, PRACAS, 2017

Les 6 zones agroécologiques présentent des caractéristiques propres que ce soit au niveau du sol ou
du climat notamment ainsi que des opportunités et défis singuliers. Ces caractéristiques permettent
le développement de cultures spécifiques (FIDA, 2021).
• Le bassin arachidier : région située dans les régions de Kaolack, Diourbel, Thiès et enfin Louga. Ce
bassin concentre la production de l’arachide mais aussi du maïs et du niébé. Les élevages pasto-
raux et agro-pastoraux coexistent (FIDA, 2021). Pluviométrie variable.
• Les Niayes : Située entre Dakar, Thiès, Louga et Saint Louis, cette zone concentre les produits de
l’horticulture maraichers et fruitiers ; ils sont caractéristiques d’exportations à haute valeur ajou-
tée. Les principales zones urbaines de la région regroupent aussi, dans leur périphérie, les exploi-
tations intensive ou semi-intensive (FIDA, 2021). La région bénéficie de conditions bioclimatiques
favorables (FAO, 2022).
• La zone sylvopastorale : région de Louga et Matam (nord) : 25% environ du cheptel national.
L’élevage se caractérise par des troupeaux relativement importants avec une méthode extensive.
La zone est caractérisée par un climat aride (FAO, 2022).
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• La vallée du fleuve Sénégal : riziculture irriguée, maraichage et maïs grâce à la construction de


systèmes d’irrigation complétés par des barrages le long du fleuve. L’irrigation et les aménage-
ments hydro-agricoles sont assurés par la Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation
des Terres du Delta du fleuve Sénégal et des vallées du Fleuve Sénégal ainsi que de la Falémé
(SAED) (LPSDA, 2018). Au niveau de l’élevage, le secteur concentre principalement des troupeaux
de petites tailles. La zone est caractérisée par une faible pluviométrie.
• Dans les régions du Sénégal oriental et de la Haute Casamance se développent l’agriculture plu-
viale de coton, l’élevage et l’exploitation forestière.
• Basse et moyenne Casamance : élevage, exploitation forestière, riziculture de bas-fond, produc-
tion de blé et de maïs ainsi que l’arachide. Cette zone bénéficie d’une position optimale et d’un
climat favorable pour une agriculture pluviale (FAO, 2022).

Les principaux défis (FAO, UE et Cirad, 2022) au niveau agroécologique pour les différentes zones sont :
• l’érosion éolienne et hydriques (pluviométrie irrégulière, évapotranspiration, sécheresses),
• l’appauvrissement et la dégradation des sols (notamment par l’ensablement, la salinisation des
sols mais aussi l’acidification des sols),
• l’érosion côtière – y compris dans la vallée du Fleuve Sénégal,
• et l’avancée des dunes.

Au niveau pluviométrique, le défi consiste tant à gérer le déficit pluviométrique que la pluviométrie
irrégulière. En effet, selon le dernier rapport de Africa RiskView (2021), la région du fleuve Sénégal,
tout comme la région de Dakar, ne bénéficient que d’une faible pluviométrie. Cependant le fleuve
Sénégal, doté de barrages, tempère cette faible pluviométrie. Ainsi les rizicultures dans la vallée du
fleuve Sénégal ont profité de ces conditions. Cette évolution a contribué à envisager l’autosuffisance
du pays en riz d’ici à 2025 (AfricaRice, 2018). A l’inverse, les régions au sud du Sénégal ont enregistré
un excédent pluviométrique.

CARTE 2 : PLUVIOMÉTRIE CUMULÉE (EN MM), CARTE 3 : PLUVIOMÉTRIE CUMULÉE EN % DE LA MOYENNE 2001-2020,
11 MAI-31 JUILLET 2021, SÉNÉGAL (RFE2) 11 MAI-31 JUILLET 2021, SÉNÉGAL (AR2)

Source : Africa RiskView, 2021 Source : Africa RiskView, 2021


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Historique des réformes et orientations du secteur agricole

Le tournant de la politique agricole au Sénégal remonte aux années 2000 avec le lancement d’un cycle
de réformes. L’Etat cherchait alors à organiser la transition d’une agriculture paysanne et familiale
vers une agriculture industrielle, commerciale et compétitive (Barborska, 2021)). Selon Barborska,
l’intégration régionale en cours encourageait tout particulièrement ce développement. Il y eut
d’abord la Grande offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA) en 2007. Ce plan avait
été établi dans le contexte de la crise alimentaire mondiale lors duquel le prix des denrées agricoles
mondiales avait flambé.

Suite au lancement du PSE, le Programme d’Accélération de la cadence de l’Agriculture Sénégalaise


(PRACAS) fut établi en 2014. Celui-ci répondait au Plan Régional d’Investissement Agricole (PRIA) de
la CEDEAO matérialisant le New Partnership for Africa’s Development (NEPAD) et l’Agenda 2063 de
l’Union Africaine (FIDA, 2021). En 2018, la Lettre de Politique Sectorielle de Développement de l’Agri-
culture (LPSDA) pour la période 2019-2023 a été élaborée afin de continuer à accompagner le secteur.
Plus récemment, le PAP2A a repris l’agriculture comme secteur prioritaire afin de notamment assurer
la souveraineté alimentaire. Ces derniers s’inscrivent dans le sillage du PRACAS.

Alors que le GOANA orientait des politiques générales en faveur de l’agriculture afin de viser l’autosuf-
fisance alimentaire et la réduction des importations dans le contexte de crise alimentaire mondiale,
le PRACAS penche davantage sur une approche plus sectorielle par filière. Les filières retenues sont
le riz, l’arachide (filière absente du GOANA), l’oignon et les fruits et légumes de contre-saison. Pour
chacune des filières, un objectif chiffré a été établi.

Le PRACAS s’articule autour de 5 axes:


1. Intensification de la production agricole : reconstitution du capital semencier, mise à disposition
d’engrais, traitement phytosanitaire intégré et renouvellement du parc agricole.
2. Maîtrise accrue de l’eau, par le lancement d’une série de projets d’infrastructures hydro-agricoles.
3. Renforcement de la recherche, de la formation et du conseil en milieu agricole et rural.
4. Valorisation et mise sur le marché des produits agricoles:
a. développement d’infrastructures post-récoltes (stockage et conditionnement),
b. réhabilitation des grands axes et des pistes rurales,
c. encouragement du recours à la contractualisation (producteurs, industriels et commerçants).
5. Gestion de la qualité : infrastructures et services visant à garantir la conformité des produits
locaux aux normes commerciales, sanitaires et phytosanitaires régionales et internationales.

Le financement du PRACAS a participé à l’engagement pris par le Sénégal lors de la déclaration de


Maputo, en 2002 (renouvelé en 2014, avec la déclaration de Malabo), de consacrer 10% de son PIB au
soutien de son secteur agricole. Dans la continuité et dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne,
le Sénégal a, début 2023, été, à l’initiative de la Déclaration de Dakar sur la souveraineté alimentaire
et la résilience.

Les producteurs ont été les principaux bénéficiaires des investissements de l’Etat (voir infra). L’effort
s’est particulièrement fait sentir en matière d’approvisionnement en intrants suivi de décaissement
en faveur des producteurs. Cette politique a aussi bénéficié, en amont aux fournisseurs d’intrants (cfr.
supra). Sans surprise, comme le relèvent les chiffres du FMI (cfr. infra), en 2022, dans le contexte de la
guerre en Ukraine, le poids des intrants a pesé sur le budget de l’Etat. Le rapport de l’Agence régionale
pour l’agriculture et l’alimentation de la CEDEAO (2022) souligne la dépendance du Sénégal et des
autres Etats-membres à l’égard de la Russie dans ce domaine. Cette dépendance se traduit notam-
ment sur le prix des engrais azotés et potassiques ou encore l’urée (+93%). En 2021, elle avait importé
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55

GRAPHIQUE 4 : DÉCOMPOSITION DE LA CATÉGORIE DE PAIEMENTS AUX PRODUCTEURS AU SÉNÉGAL

120

100

80

60

40

20

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Autres paiements aux producteurs


Soutien au revenu des producteurs
Services à la ferme
Capital à la ferme
Intrants variables

Source: FAO, 2020.

120
Autres paiements aux producteurs

plus de 50% de la potasse et plus de 35% de ses fertilisants de Russie. Cependant, le Sénégal, selon le
100
graphique 5, a réussi, en 2022, à mieux maîtriser le déficit d’approvisionnement en fertilisants (- 38% Soutien au revenu des producteurs

contre une moyenne de - 48,8 %).


80 Services à la ferme

GRAPHIQUE
60 5 : BESOINS EN FERTILISANTS NON COUVERTS, EN POURCENTAGE, AVRIL 2022 Capital à la ferme

40 Intrants variables

Bénin Burkina Faso Côte d'Ivoire Ghana Mali Niger Nigeria Sénégal Togo
20
0%
-5%

0
-20% -21%
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
-33%
-40% -38%
-47%

-60% -57%

-69%
-80% -76%
-88%

-100%

Source : Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation de la CEDEAO, p. 10, 2022


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56

Au niveau des filières, les dépenses publiques se partagent comme suit :


Selon les données de la FAO, et analysées par Barborska (2021), la répartition des subsides est en
cohérence avec les objectifs poursuivis ; ainsi sur la période sous revue (2010 - 2017), le riz a bénéficié
le plus de soutien avec 425 milliards de FCFA (73%), suivi de l’arachide avec 92 milliards de FCFA (16%)
et enfin les fruits et légumes soit 43,5 milliards de FCFA (7%).

GRAPHIQUE 6 : ÉVOLUTION DES DÉPENSES PUBLIQUES VERS L’AGRICULTURE ET L’ALIMENTATION PAR


PRODUITS SPÉCIFIQUES AU SÉNÉGAL, EN MILLIARDS DE FCFA, 2010-2017

30
Milliards de FCFA

Cot
25

Fru

20
Riz

15
Ara

10

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Arachide
Riz
Fruits et légumes
Coton

Source: FAO, 2020.

30
Evolution des cultures liées au PRACAS Cot

25
GRAPHIQUE 7 : PRODUCTION AGRICOLE, EN TONNE, 2012-2021 Fru

20
3.500.000 Riz

3.000.000
15 Ara
2.500.000

2.000.000
10
1.500.000

5
1.000.000

500.000
0
0 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Horticulture Méteil et sorgho Maïs


Arachides Riz

Source : FAO, 2023

Arachide
Riz
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Les chiffres de production publiés par la FAO indiquent que la production horticole augmente signifi-
cativement plus que les autres productions reprises ci-dessus. Pour les autres cultures de référence,
celles-ci connaissent une croissance certaine mais plus faible et plus fluctuante.

La filière horticole, et en particulier les fruits et légumes de contre-saison, a fait partie des filières priori-
taires du PRACAS. Comme d’autres produits du programme, la bonne performance de ce secteur, selon
le LPSDA 2019-23, s’explique par une production variée et répété tout au long de l’année ainsi que par
des investissements consentis et un aiguillage du secteur. A nouveau, le secteur a bénéficié des mesures
telles que le subventionnement aux intrants, le gel des importations, l’appui et le conseil au secteur et
enfin la promotion des exportations. Le secteur a aussi bénéficié des projets d’infrastructure facilitant
ainsi le transit et la conservation des produits concernés. Enfin, la filière est également reconnue dans
sa capacité à répondre aux standards d’importations de marchés à fort pouvoir d’achat, comme l’UE,
qu’il s’agisse des normes de commercialisation, des mesures sanitaires et phytosanitaires ou encore des
règles de traçabilité (Ilie et Kelly, 2022).

Le riz est le principal produit agricole importé ; alors que le Sénégal importe principalement du riz
blanc, le riz produit localement est dit « paddy ». Comme l’indique le graphique 6, le riz était la première
filière soutenue pour la période sous revue (Barborska, 2021). Entre 2012 et 2021, la production de riz a
augmenté de 194%, passant de 469.649 à 1.382.120 de tonnes. En ce qui concerne les autres céréales,
malgré certaines fluctuations sur la période sous revue, la culture du sorgho et du méteil est passée
de 800.188 à 1.392.334 tonnes, soit une progression de 74%, tandis que le maïs a progressé de 230%,
passant de 228.423 à 754.621 tonnes entre 2012 et 2021.

Enfin l’arachide, deuxième plus importante filière récipiendaire de subsides sous le PRACAS (et pour-
suivi avec la LPSA), a progressé de 142% malgré une fluctuation des cours mondiaux et de la politique
gouvernementale. Cette progression s’explique d’abord par les investissements consentis par l’Etat
afin de soutenir la filière : reconstitution du capital semencier, mécanisation agricole et responsabi-
lisation des industriels (ibid.). Cependant la filière arachidière est soumise à de fortes tensions entre
la demande intérieure (principalement en provenance des huileries locales) et la demande chinoise
(principalement exportation du produit brut). Début 2023, face à la hausse de la demande chinoise et
au maintien du prix d’achat des huileries locales, les producteurs ont préféré vendre directement au
négociant chinois au détriment des huileries locales et de leurs filières de transformation (RFI, 2023).

Acteurs du système alimentaire sénégalais

Après avoir étudié l’importance de l’agriculture dans le commerce international sénégalais et les
dépenses par filière, il est intéressant de se pencher sur les acteurs du système alimentaire. Il se carac-
térise par une variété d’acteurs et de structures.

Producteurs
Le profil des producteurs agricoles sénégalais peut être décliné en fonction de leur niveau de produc-
tion, de leur mode de production ou encore de leur organisation.

Les moyens et petits producteurs, sous la forme d’exploitations agricoles familiales (Fall, 2015), repré-
sentent la majorité du paysage sénégalais (FIDA, 2021). Les petits producteurs disposent de terres
de petite taille (2 hectares) et utilisent souvent des méthodes de production traditionnelles (Fall,
2015). Tandis que les exploitations de taille moyenne possèdent jusqu’à 20 hectares de terres et sont
équipées de matériel agricole (ibid). Les petits et moyens producteurs sont encouragés à se regrou-
per (Ilie et Kelly, 2022), et selon la dernière enquête du paysage agricole (2022), c’est le groupe d’in-
térêt économique (ci-après abrégé ‘GIE’) qui est le plus plébiscité. Le GIE est un statut d’entreprise
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58

délivré par les autorités, qui permet, notamment d’obtenir des aides et incitants afin d’exporter ou
d’importer. En outre, afin de bénéficier des subsides de la Banque Agricole (banque publique dédiée
à l’agriculture), l’agriculteur doit faire partie d’un GIE. Selon cette enquête, les GIE regroupent près
de 54% des personnes sondées. Les autres organisations plébiscitées sont les associations à but
non lucratif (23%), les coopératives de production (22%) et les coopératives commerciales (5%). Les
coopératives agricoles (de productions ou commerciales) regroupent les producteurs pour faciliter
la commercialisation de leurs produits, assurer leur approvisionnement en intrants agricoles et pro-
mouvoir la formation et la technologie agricoles.
Les grands producteurs possèdent, eux, d’importantes exploitations agricoles (plus de 100 hectares)
et utilisent des méthodes de production modernes et mécanisées. Ils peuvent également disposer
d’unités de transformation propres (Fall, 2015).

Le lien entre petits et grands producteurs peut se matérialiser davantage avec l’intégration ver-
ticale du premier par le deuxième par contractualisation. L’exploitation contractuelle a longtemps
été plébiscitée car elle atténuait les risques au niveau de la quantité et de la qualité et favorisait une
rétribution plus équitable (Ilie et Kelly, 2022). Cette pratique est assez répandue dans les filières du riz et
de l’oignon notamment. Ces dispositifs de contractualisation se traduisent en amont et en aval. D’une
part, pour les petits producteurs, cela constitue l’assurance de la fourniture d’intrants et d’achat des
récoltes, et d’autre part, pour les grands producteurs, c’est la garantie accrue d’un maintien des stan-
dards et des normes de qualité des produits ainsi que la certitude d’obtenir les quantités désirées. Ce
phénomène est notamment observé pour les filières rizicole et horticole.

En outre, les filières à forte valeur ajoutée, telles que les filières horticoles, connaissent des stratégies
d’alliance d’entreprises reposant sur des mécanismes de coordination afin de notamment exporter
leurs productions (FIDA, 2021). Cette stratégie amène à plus de concentration dans le secteur. A titre
d’exemple, SENEGINDIA assure près de la moitié de la production nationale de pommes de terre et ce,
localement (LPSDA, 2018).

Outre la diversité d’acteurs et d’affiliations possibles, les exploitants agricoles, à hauteur de 60%,
restent attachés aux organisations paysannes (Ilie et Kelly, 2022). Elles assurent également un soutien
aux différentes filières.

GRAPHIQUE 8 : COMPOSITION RELATIVE DES PAIEMENTS AUX AGENTS DU SECTEUR AGRICOLE AU


SÉNÉGAL, EN POURCENTAGE, ENTRE 2010 ET 2017

100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Consommateurs Transformateurs Commerçants


Producteurs Fournisseurs d'intrants Transportateurs

Source: FAO, 2020.


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59

Ces structures soutenant les filières peuvent concourir à répondre aux défis – identifiés par le LPSDA
(2018)- adressés aux producteurs (mais aussi les transformateurs et les autres acteurs de la chaîne)
tels que le non étalement de la production (6 mois sur 12) et les faibles infrastructures, en particulier
en matière de conditionnement et de conservation. En effet, la production, qui afflue sur une période
courte et en grande quantité, ne peut être entièrement absorbée par la faible capacité de stockage du
pays ce qui engendre de fortes pertes (Barborska, 2021).

Les défis adressés aux producteurs jouissent d’une attention toute particulière des autorités, comme
en témoigne les données de la FAO compilées par Barborska (2021). Pour la période sous revue, les
producteurs ont reçu en moyenne 77% des dépenses. Les chiffres de 2012 s’expliquent par une cam-
pagne d’arachide désastreuse et donc, par la nécessité de renflouer les caisses des producteurs. A
partir de 2015, un rééquilibrage s’opère au profit des transformateurs et des fournisseurs d’intrants.
Malgré le poids relativement faible du soutien aux transformateurs, ceci ne préjuge pas de leur impor-
tance dans l’économie du pays.

Les premiers enseignements de cette étude font


écho au rapport « Améliorer le climat des affaires GRAPHIQUE 9 : EBA 2019: SÉNÉGAL ET CÔTE D’IVOIRE
dans l’agriculture 2019 » (abrégé en anglais EBA)
publié par la Banque mondiale. Il regroupe certains
Approvisionnement en semences Côte d’Ivoire
indicateurs permettant une comparaison entre les 100 Sénégal
pays afin d’encourager les bonnes pratiques.
Accès au 75 Enregistrement
financement des engrais
Le Sénégal, pour l’EBA 2019, a obtenu un score glo- 50
bal de 43.98 sur 100, soit un score au-dessus de la
moyenne des pays d’Afrique subsaharienne ou 2255

encore du groupe des pays à faible revenu. Avec ce


0
résultat, le Sénégal est proche de la Côte d’Ivoire
Import/export
(45,87/100), pays à revenu intermédiaire. des produits Sécurisation
alimentaires de l’eau

Il met en exergue les forces du secteur sénégalais,


à savoir :
• l’enregistrement des machines facilité. En
outre, l’Etat a mis en place l’exemption de
taxes à l’importation d’équipements non-dis- Protection Enregistrement
ponibles au Sénégal sur une période de 3 ans des végétaux des machines

(FAO, 2022).
• l’approvisionnement en eau régulé et la protec- Soutien au bétail

tion des végétaux (mieux assurée au Sénégal


qu’en Côte d’Ivoire). Source : EBA 2019, Banque mondiale

Cependant, les faiblesses de l’agriculture sénégalaise restent :


• l’approvisionnement en semences,
• l’enregistrement des engrais,
• l’accès au financement. Ceci peut s’expliquer par la difficulté de constituer des garanties immobi-
lières et par la volatilité du prix des denrées alimentaires (Nubukpo, 2021).

Enfin, en matière d’exportations et d’importations de produits alimentaires et agricoles, le Sénégal


engrange de bons résultats.
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60

De la ferme à l’assiette: la logistique et le transformateur

Près de 80% des entreprises formelles de transformation industrielle se trouvant à Dakar (Osinski et
Sylla, 2018) et le port et les aéroports de Dakar étant les principales portes de sortie des exportations
agricoles, la logistique et les opérations de transformation sont d’importants maillons de la chaîne.
La logistique, principalement assurée par les transporteurs, est assurée grâce à des infrastructures
performantes permettant d’assurer le transit rapide de denrées alimentaires périssables. Les trans-
porteurs jouent un rôle crucial dans le transport des produits agricoles des zones de production vers
les marchés locaux et internationaux. Les services de logistique peuvent également fournir des ser-
vices de stockage et de conditionnement pour ces produits agricoles à l’occasion de leurs transports,
afin de garantir la qualité et la fraîcheur des produits. La gestion des zones de stockage, dans un envi-
ronnement chaud, de surcroît, est aussi un point d’attention. Les transporteurs sont amenés à travail-
ler en collaboration avec les producteurs, les transformateurs et les commerçants pour assurer une
chaîne d’approvisionnement efficace et fiable. Elle doit aussi pouvoir assurer le respect des normes
afin d’exporter les produits confiés.

GRAPHIQUE 10 : COMPOSITION RELATIVE DES DÉPENSES EN SOUTIEN GÉNÉRAL AU SECTEUR AGRICOLE


AU SÉNÉGAL, ENTRE 2010 ET 2017

100%

80%

60%

40%

20%

0%
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Inspection (végétale/animale) Stockage Autre soutien général au secteur


Recherche et dissémination des connaissances Infrastructures agricoles Commercialisation

Source: FAO, 2020.

Le graphique 10 témoigne des dépenses effectuées en fonction des choix pris par le PRACAS mais aussi
du soutien général du secteur. Comme Barborska le souligne, les investissements se sont d’abord
adressés aux biens collectifs avec le développement de grands projets tels que les pistes de desserte,
l’irrigation hors-ferme (pour la riziculture) ou encore l’aménagement de zones de stockage suivi par
Consommateurs Transformateurs Commerçants
le soutien aux agents actifs dans le secteur agricole. Figurent également dans les plans l’importance
Producteurs Fournisseurs d'intrants Transportateurs
de la recherche et la dissémination des connaissances afin d’encourager les bonnes pratiques dans le
monde agricole et de lutter contre les parasites et espèces nuisibles (comme la mouche du fruit). Cette
politique d’investissement dans les infrastructures agricoles et la recherche s’est également traduite
100%
par l’établissement de 5 agropoles (dont le projet l’Agropole centre, mené par Enabel entre autres). Autre

80% Comm
La logistique assure notamment le lien entre le producteur et les transformateurs (aussi appelés
Stock
entreprises
60% agroalimentaires). Ces derniers transforment les matières premières agricoles en pro-
duits finis, tels que les préparations de potages et bouillons ou les huiles destinés au marché domes- Infras
40%
tique ou international. Le profil des transformateur est également varié, et peut être divisé, (FIDA, Inspe
2021) en 3 grandes catégories:
20% Rech

0%
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
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1. Entreprises agroalimentaires de taille industrielle à statut formel. Elles sont détenues par des
investisseurs nationaux publics ou privés et par des étrangers. Elles adressent leurs produits à
une classe locale aisée. Selon les données de Ilie et Kelly (2022), l’agro-industrie représente 41%
de la production industrielle totale. Par ailleurs, les processus industriels relatifs à la nourriture
et aux boissons totalisent plus de 70% de la valeur-ajoutée de l’agro-industrie. L’agro-industrie
importe 70% de ses besoins industriels (ibid.) soit une source importante d’opportunités pour les
entreprises belges.
2. Petites entreprises semi-industrielles de taille moyenne ayant encore recours principalement aux
opérations manuelles. Leurs moyens sont faibles et traduisent un niveau bas d’investissement et
une capacité de production limitée.
3. Microentreprises artisanales et informelles familiales alimentant une économie de réseau. Elle
permet de produire localement et à bas prix pour les populations locales à faible revenu vivant sur
place.

Les transformateurs sont, comme les producteurs, touchés par des défis communs tout d’abord, en
matière d’énergie avec le pétrole et l’électricité. En effet, outre l’accès à l’électricité, son prix est aussi
une composante qui peut poser problème (cfr infra FMI, 2023). Tandis que l’électricité sert à conserver
ou refroidir les denrées, le pétrole les sèche ou les chauffe (Ilie et Kelly, 2022). Selon les données récol-
tées par Ilie et Kelly (ibid.), les coupures d’électricité, tous secteurs confondus, réduisent les probabi-
lités d’employer du personnel supplémentaire de 35%. L’accès difficile aux financements est aussi un
sujet de mobilisation. Ceci est un élément capital pour l’ensemble de la chaîne afin d’assurer les inves-
tissements nécessaires au développement du secteur. Les industries locales, faiblement capitalisée,
n’arrivent pas à accéder à un financement optimal et ce, au détriment de leur développement et de leur
gestion., Il est de surcroit difficile pour les entreprises agricoles de passer à une agriculture d’exporta-
tion moderne et compétitive (surtout au regard de la compétitivité mondiale sur le marché des denrées
alimentaires). Les exportations sont limitées par la faiblesse des infrastructures post-récoltes et de la
logistique qui impactent la fluidité des opérations et le maintien de la qualité (Barborska (2021), Ilie et
Kelly (2022)).

La disponibilité des terres productives et la gestion du foncier pourraient également être améliorées.
Bien que les réformes (en particulier la nouvelle loi de décentralisation) soient en cours, les insécurités
persistent.

Les toutes petites exploitations sont souvent informelles que ce soit au niveau de la production ou de
la transformation. Bien que des réformes aient été entreprises afin d’encourager leur formalisation
(notamment en permettant de créer une entreprise en seulement 6 jours contre une moyenne de 9 jours
dans l’OCDE et de 23 jours pour l’Afrique de l’ouest (Ilie et Kelly, 2022)), celles-ci perçoivent ce processus
comme négatif car il impliquerait un paiement de taxes trop élevées et des procédures administratives
trop lourdes (ibid).

Les commerçants, quant à eux, achètent et vendent des produits agricoles sur les marchés locaux et
internationaux. Ils peuvent être des grossistes ou des détaillants et travailler en collaboration avec
les producteurs, les transformateurs et les transporteurs pour acheter des produits agricoles et les
vendre sur les marchés. Les commerçants jouent un rôle important dans la fixation des prix des den-
rées alimentaires et influencent les revenus des producteurs en fonction de la demande et de l’offre
sur les marchés. Les commerçants fournissent également des services de conditionnement et de
transformation pour les produits agricoles, afin d’augmenter leur valeur et leur qualité.
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Marchés des consommateurs domestiques et extérieurs

Les consommateurs, qui achètent et consomment les produits agricoles auprès des commerçants,
sont des acteurs importants. Ils sont particulièrement pris en compte dans les politiques agroalimen-
taires et ceci se répercute sur les acteurs du commerce (graphique 8). L’intervention de l’Etat sénéga-
lais sur l’économie avoisinant 42%, via un contrôle des prix et une politique réglementaire active, et
50% des besoins alimentaires étant assurés par leurs importations (Ilie et Kelly, 2022), les acteurs du
commerce sont particulièrement attentifs à plusieurs facteurs dont les principaux sont :
• les fluctuations internationales,
• les politiques menées,
• les demandes des consommateurs locaux et internationaux,
• et enfin, l’offre de production locale disponible.

Le consommateur urbain tient une place importante parmi les acteurs du commerce. Outre la question
du prix et du respect des normes, la question de la qualité et du goût intervient de manière conséquente.
En effet, il existe pour certains produits une dichotomie entre les produits proposés et consommés ce
qui génère des opportunités pour les exportateurs et un défi pour les producteurs locaux. Les autori-
tés cherchent également à répondre à ce défi. L’oignon en constitue une bonne illustration : avec une
production établie à 460.000 tonnes en 2018, dépassant l’objectif de production (350.000 tonnes) et
répondant aux besoins internes de consommation, le pays a cependant dû en importer 132.000 tonnes.

Quant aux exportations, le secteur bénéficie d’une logistique et de dispositifs reconnus qui lui per-
mettent d’exporter notamment vers des marchés à haute-valeur ajoutée (graphique 1). Ce sont princi-
palement les grandes entreprises détenus par des étrangers qui exportent (seules 15% des entreprises
sénégalaises vendent à l’étranger (Ilie et Kelly, 2022, p.15)). Enfin, les sociétés exportatrices, outre les
dispositions du Code des investissements, peuvent bénéficier du statut avantageux d’exportateur.

Conclusion

Le Sénégal bénéficie d’espaces agroécologiques variés lui assurant une production diversifiée pou-
vant s’adresser tant aux consommateurs domestiques qu’étrangers.

La hausse substantielle de la production agricole, outre des conditions climatiques plus favorables,
peut être expliquée par les investissements dans les infrastructures en ferme et hors ferme, par un
engagement à l’égard des producteurs (via les subventions aux intrants de production) et une poli-
tique d’accompagnement de ces derniers. Par une approche inclusive des politiques agroalimentaires,
l’Etat sénégalais est amené à concilier différents maillons de la chaîne (le producteur, l’opérateur et
la logistique, le transformateur et enfin le consommateur) sans faire abstraction d’intérêts propres
parfois divergents.

L’import-export de denrées alimentaires a été facilité tant par le développement des infrastructures sur
l’ensemble de la chaîne que par des mesures fiscales incitatives. La montée en puissance du secteur
agroalimentaire sénégalais s’avère être une opportunité pour les investisseurs et les exportateurs.
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63
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64

3.2 ENERGIE ET RESSOURCES NATURELLES

GRAPHIQUE 11 : EXPORTATIONS RESSOURCES NATURELLES GRAPHIQUE 12 : EXPORTATIONS RESSOURCES NATURELLES


EN VALEUR, EN MILLIARDS DE FCFA, 2017-2021 EN POIDS, EN MILLIERS DE TONNES, 2017-2021

600.000 2.500.000

500.000
2.000.000

400.000
1.500.000

300.000

1.000.000
200.000

500.000
100.000

0 0
2017 2018 2019 2020 2021 2017 2018 2019 2020 2021

Or Industriel Titane et zircon Or Industriel Titane et zircon


Produits pétroliers Fonte, fer et acier Produits pétroliers Fonte, fer et acier
Acide phosphorique Phosphates Acide phosphorique Phosphates
Matières premières minérales Cuivre Matières premières minérales Cuivre

Source : ANSD, 2022 Source : ANSD, 2022

Acide phosphorique

Après une diminution, en valeur, des exportations d’acide phosphorique de 22,5% entre 2019 et 2020,
600000 2500000
celle-ci a progressé de 75%, entre 2020 et 2021, passant de 152 milliards de FCFA à 265 milliards de
Cuivre Cu
FCFA. En outre, cette hausse est corrélée à une croissance spectaculaire du cours à la même période
500000
(cfr supra) qui s’explique par une demande
2000000accrue
Fonte,enferprovenance
et acier d’Inde comparativement à l’année Fo
précédente (+58%), premier client du Sénégal d’acide phosphorique (90% des exportations), et par
400000 Titane et(9%
zircon Tit
l’acquisition de nouveaux clients comme le Mexique des exportations) ou le Brésil (1%). En 2021,
1500000
l’acide phosphorique fut le troisième produit le plus exporté du Sénégal représentant 9% du total.
300000 Or Industriel Or
Or 1000000
Phosphates
200000 Ph

L’or est, en valeur, le premier produit au seinAcide


500000des matières premières minérales, le plus exporté. Il a vu
phosphorique Ac
100000
croître ses exportations de 28% entre 2020 et 2021, passant de 423 milliards de FCFA à 540 milliards
de FCFA. Cette augmentation, en 2021, permet Produits pétroliers
à l’or de devenir le premier produit d’exportation du Pro
0 0
2017 2018 pays,
2019représentant
2020 19%2021 du total. 2017 2018 2019 2020 2021
Matières premières minérales Ma
Cette croissance s’explique tant par une demande internationale accrue que par l’exploitation de nou-
velles mines. Le cours de l’or a également enregistré une hausse pour cette période, autre élément
explicatif de l’augmentation en valeur des exportations aurifères. Durant la crise sanitaire, le cours
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65

de l’or en 2020 a connu un record absolu à 2.075 USD, suivi en mars 2022 par un nouveau pic mais de
moindre amplitude à 2.070 USD. L’or étant une valeur refuge, le cours de l’or bénéficie des crises.
Les principaux clients du Sénégal pour l’or en 2021 furent la Suisse (72%), l’Australie (22%) et les
Emirats Arabes Unis (6%).

Titane

Les exportations de titane ont augmenté, en valeur, de 18% entre 2017 et 2021 pour atteindre 88 mil-
liards de FCFA en 2021 devenant ainsi le 7e produit le plus exporté. Entre 2020 et 2021, le volume d’ex-
portation a enregistré une hausse de 41,2% tandis que leur valeur avait crû de manière plus limitée,
soit 15%.

En 2021, les principaux clients pour le titane étaient la Norvège (32%), la Chine (21%), les Etats-Unis
(19%), le Mexique (4%) et la Corée du Sud (2,5%). Entre 2020 et 2021, on note une augmentation, signi-
ficative des exportations de titane vers les Etats-Unis (+291%), la Chine (+124,5%), les Pays-Bas (+63%)
et la Norvège (+32%) contrairement au Mexique (-70%) ou à l’Inde (-10%).

Produits pétroliers

En 2021, les produits pétroliers représentaient 15% du total des exportations et se classaient à la deu-
xième place des ventes à l’international.

Après la crise du Covid-19, les exportations se sont rétablies à 437 milliards de FCFA après une chute
des ventes de 25% entre 2019 et 2020. Cette augmentation des exportations résulte de la demande
accrue de la Guinée (+192%), des Pays-Bas (+138%), du Burkina Faso (+86%), du Togo (+74%) et du Mali
(+23%). Ce dernier, malgré une hausse relativement moindre, est resté le principal client du pays avec
65% des parts de marché. Les provisions de bord (navires et aéronefs) ont conservé leur deuxième
position au sein des produits pétroliers (19%) malgré un repli de 3% en 2021 par rapport à 2020.
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66

GRAPHIQUE 13 : IMPORTATIONS DE RESSOURCES NATURELLES GRAPHIQUE 14 : IMPORTATIONS DE RESSOURCES NATURELLES


EN VALEUR, EN MILLIARDS DE FCFA, 2017-2021 EN POIDS, EN MILLIERS DE TONNES, 2017-2021

1.200.000 3.500.000

3.000.000
1.000.000

2.500.000
800.000

2.000.000
600.000
1.500.000

400.000
1.000.000

200.000
500.000

0 0

2017 2018 2019 2020 2021 2017 2018 2019 2020 2021

Métaux communs et ouvrages en métaux communs Métaux communs et ouvrages en métaux communs
Huiles brutes de pétrole Huiles brutes de pétrole
Produits pétroliers finis Produits pétroliers finis
Matières premières minérales Matières premières minérales

Source : ANSD, 2022 Source : ANSD, 2022

Pétrole, huile brute de pétrole et métaux communs

1200000 3500000
Le Sénégal, étant un importateur net de pétrole, dépend des fluctuations du cours de ce dernier. Suite
Métaux communs et ouvrages en métaux communs Méta
à la reprise économique, le cours du baril de pétrole est passé de 42 USD en 2020 à 71 USD à 2021, soit
1000000 3000000
une augmentation de près de 70%. En juillet Huiles
2022, lebrutes
baril de
deBrent a atteint 133 USD (cfr. graphique
pétrole Huile

infra).
800000 2500000
Produits pétroliers finis Prod

Entre 2020 et 2021, le volume et la valeur importés d’huile brute de pétrole ont augmenté conjointe-
600000 2000000 Matières premières minérales
ment de 12%. Avec 99% du total des achats, le Nigéria était presque l’unique fournisseur.
Matiè

400000 1500000
Les produits pétroliers finis comprennent le carburant d’aviation, le supercarburant, le gasoil et les
huiles lubrifiantes. , Leurs importations ont doublé, en valeur, entre 2017 et 2021, passant de 524 mil-
200000 1000000
liards à 1.023 milliards de FCFA. Pour la période 2020- 2021, ce chiffre a même progressé de 36% alors
qu’en volume, il a légèrement diminué de -0,9%.
0 500000
2017 2018 2019 2020 2021 2017 2018 2019 2020 2021

En 2021, ce produit représentait 19% des importations totales. Les principaux fournisseurs sont les
Pays-Bas (16,5%), la Russie (15,5%), la Belgique et le Luxembourg (15%), l’Espagne (12%), les Emirats
Arabes Unis (6,5%), et enfin, le Royaume-Uni (4%).

En 2021, les importations de métaux communs et d’ouvrages en métaux communs se sont relevées,
en valeur, de 35,5% après une baisse de 11% pour la période précédente. Les métaux communs et
ouvrages en métaux communs représentent 7,6% du total des importations du pays en 2021 contre
6,7% en 2020.
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67

Cartographie géologique du Sénégal

CARTE 4 : RESSOURCES MINIÈRES ET HYDROCARBURES

Source : ITIE, 2022

Le développement prometteur du secteur minier sénégalais repose sur un sol riche pour l’ensemble
du territoire. En effet, le Sénégal regorge de diverses ressources minières: métaux précieux (or et pla-
tinoïdes), métaux de base (fer, cuivre, chrome, nickel), minéraux industriels (phosphates, calcaires
industriels, barytine,...), minéraux lourds (zircon et titane), pierres ornementales ou encore de maté-
riaux de construction. Les données du Catalogue des Ressources Minérales, édité par le Ministère des
mines et de la géologie (2018), expliquent que leur extraction répond à une logique géologique et
économique :
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21 > 25 MAI 2023

68

GRAPHIQUE 15 : OR (USD/TROY OZ) L’or provient essentiellement des plaines aurifères situées dans le sud-est du pays (région
2.000 de Kédougou). Dans le cadre du PSE, l’Etat a misé sur la montée en puissance du secteur
aurifère afin de développer cette région. En 2021, la production d’or s’était établie à 18,8
1.500
tonnes (British Geological Survey, 2023) ; l’objectif (18 tonnes) établi par le PSE en 2014 a
1.000 ainsi été atteint. La production d’or, entre 2017 et 2021, est passée de 11.7 à 18.8 tonnes,
500
soit une hausse de 60%. En outre, l’Etat ne peut faire fi de l’orpaillage bien présent dans
la région qui représente plus de 4 tonnes de production (Ressources naturelles Canada,
2020). Plutôt que de combattre cette pratique, l’Etat a mis en place des zones qui leur
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
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2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022

étaient réservées afin d’encadrer les mines artisanales. Le prix de l’or a fluctué tout au
long de 2022. D’abord dopée par l’invasion russe en Ukraine, il a connu un recul face à la
GRAPHIQUE 16 : ARGENT (USD/TROY OZ)
politique monétaire des banques centrales. La production de minerai d’argent, entre 2017
40

2000 et 2021, a, elle, augmentée de 871,5%, passant de 0,7 à 6,8 tonnes.


30

1500

20

1000

10

500

0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
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2008
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2011
2012
2013
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2017
2018
2019
2020
2021
2022

2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022

Source : Banque Mondiale

40
Le phosphate a contribué au développement d’une filière importante pour l’économie du
GRAPHIQUE 17 : PHOSPHATE NATUREL (USD/
MT)
30
pays. Le minerai est présent en très grande quantité dans la région de Thiès (réserves esti-
300
20
mées jusqu’à 70 millions de tonnes). Le phosphate extrait est ensuite transformé en acide
250 phosphorique par les entreprises locales en vue d’être exporté. Le phosphate présent, à
Thiès (en particulier d’alumine) ou à Matam, peut aussi servir de fertilisant aux agricul-
10
200

150
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
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2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
teurs locauxc e qui a, en partie, permis de répondre aux besoins nationaux non rencontrés
100
suite à l’invasion russe en Ukraine. Au premier semestre 2022, le cours du phosphate a aug-
menté de plus de 66%. En 2021, selon les données de la British Geological Survey (2023),
50

0
le Sénégal a produit 3.802.469 tonnes de phosphate. Cette production rencontre l’objectif
2001
2002
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2022

de production annuelle de 3.600.000 tonnes établi par le PSE. Cette réalisation classe le
Source : Banque Mondiale
pays à la 2e place des producteurs africains de phosphate. Entre 2017 et 2021, la production
a augmenté de 2.385.000 à 3.802.469 tonnes, soit une hausse de 60%. Les réserves sont
300 estimées entre 500 millions et 1 milliard de tonnes (LPSD Mines, 2016).
250

200

150
Le titane (ilménite inclus) et le zircon sont présents, en grande quantité, essentielle-
GRAPHIQUE 18 : TITANE INDEX (1982=100)
ment dans le sable du littoral sénégalais. L’exploitation se concentre principalement sur
100

400
50
350
la Grande Côte, Mbour et en Casamance. Selon les estimations, la Grande côte détiendrait
0
300 2000
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2022
le 4e plus grand gisement de zircon au monde (Ministère des mines et de la géologie, 2018).
Le cours du zircon a augmenté de 56% en 2022 (ITIE, 2023). En 2021, selon les données de
250

200

150 la British Geological Survey (2023), le Sénégal a produit 64.000 tonnes de zircon et 740.000
100
tonnes de titane (3e producteur d’Afrique). Les productions de ces deux minerais, entre
50

0 2017 et 2021, ont respectivement progressé de 47% et 4%.


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Source: Federal Reserve Bank of St. Louis

400

350

300

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50

0
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69

Uranium : en 2007, Areva relança les recherches d’uranium dans le département de Saraya GRAPHIQUE 19 : URANIUM, USD PAR POUND
(est de la région de Kédougou) suite à la montée du cours. La zone d’exploration est main- 150

tenant détenue par l’australien Haranga. 120

90

60

30
Lithium : métal indispensable aux batteries, ce produit est également présent dans la
région de Saraya. Les réserves du Sénégal sont estimées à 5.000 tonnes.
0

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Source: Federal Reserve Bank of St. Louis

Fer : ce minerai se retrouve essentiellement dans la Région de Kédougou près du fleuve de GRAPHIQUE
150
20 : MINERAI DE FER (USD/DMTU)
la Falémé, à la frontière avec la Guinée. Les réserves de minerais de fer sont estimées à plus 120
200

de 750 millions de tonnes. 90


150

60
100
30

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0
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Source : Banque Mondiale

200
GRAPHIQUE 21 : GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ (GNL)
Les champs gaziers offshore du projet Sangomar, de la Grande Tortue (ou GTA, frontière (USD/MMBTU)
150
maritime avec la Mauritanie) et Yakaar-Terranga totaliseraient une réserve de plus de 1130 20

milliards de mètres cubes de gaz naturel (FMI,2023). Cette estimation placerait le Sénégal 100
15
au 7e rang mondial (APIX, 2023). La pleine exploitation de la GTA est prévue pour 2023 afin 50

d’alimenter prioritairement le marché domestique. Les champs pétroliers offshores sont 10

également situés dans la zone de Sangomar. Les réserves estimées de pétrole s’établissent 0
5
2000
2001
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à 400 millions barils de pétrole (FMI,2023). En 2022, le Sénégal est devenu membre de l’Or-
ganisation des producteurs de pétrole africains (APPO) basée à Brazzaville. 0
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Source : Banque Mondiale

GRAPHIQUE
20
22 : PÉTROLE BRUT, BRENT (USD/
BBL)
15
400

350
10
300
L’ensemble du secteur (minier (92%) et hydrocarbure (8%)) a généré un revenu de 223,15 2505

milliards de FCFA en 2021 (ITIE, 2023a), soit une augmentation de près de 22%. 92% des 200

1500
bénéfices issus de ce secteur sont reversés dans les caisses de l’État. Le secteur a repré- 100
2000
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2022

senté près de 5% du PIB et 38% des exportations, mais seulement 0,23% des emplois 50

(ibid.). En outre, comme évoqué supra, le secteur des hydrocarbures sénégalais est un
0
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important consommateur de services provenant de l’étranger.


Source : Banque Mondiale
Le secteur minier industriel développé au Sénégal n’a que trente ans d’existence
(Ressources naturelles Canada, 2020). En 2022, des cadastres minier et pétrolier ont été 400

mis en ligne afin de les rendre publics. 350

300

250

200

150

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Les défis du secteur minier au Sénégal ne diffèrent pas de ceux identifiés dans d’autres pays riches en
ressources minières, à savoir : un taux de réussite faible pour tous projets de prospection et d’explo-
ration (- de 1/10.000 deviendra une mine), l’incertitude inhérente aux fluctuations des cours, la durée
écoulée entre la découverte d’un gisement et son exploitation effective (entre 7 à 10 ans), les coûts
dans la réalisation des études en vue de l’obtention des permis (entre 10 et 100 millions USD), la lour-
deur des investissements dans les différentes phases, le manque d’assurance de viabilité économique
de tout projet minier et enfin l’impact socio-économico-environnemental desdits projets (LPSD, 2016
& Ressources naturelles Canada, 2020).

Régulation du secteur minier

Le secteur des mines sénégalais est régulé par un cadre juridique stable en phase avec la Vision du
Régime Minier de l’Afrique (VMA) adoptée par l’UA. Des dispositions règlementaires ont aussi été
prises au niveau régional par l’UEMOA et la CEDEAO. En outre, le Sénégal a adhéré à Initiative pour la
Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Au niveau national, les réglementations concer-
nées sont :

Le code minier de 2016 (et décret d’application) : lors de la rédaction de cette dernière édition, l’ob-
jectif fut tant de préserver l’environnement dans toutes ses dimensions que d’attirer les investisseurs
dans un contexte de concurrence accrue entre pays miniers émergents. Il a une approche holistique
et adaptée à chaque filière. Fiscalement, le secteur fait l’objet d’une imposition dès le permis de
recherche ; le taux est différencié selon le minerai et se base sur le cours plutôt que sur la quantité
extraite (Coderre et Campbell, 2020). En outre, un taux plus avantageux est proposé aux acteurs fai-
sant transformer leurs matières premières localement (ibid.).
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TABLEAU 1 : RÉGIME FISCAL DU SECTEUR MINIER AU SÉNÉGAL ISSU DES CODES MINIERS DE 2003 ET 2016

Titulaires de permis de Titulaires de permis Titulaires de


recherche d’exploitation concessions minières
Durée 4 à 10 ans 5 à 20 ans 5 à 25 ans
Impôt sur les sociétés (%
30% 30% 30%
du bénéfice imposable)

Impôt sur les 0,5% du chiffre d’affaires HT


bénéfices (min.500.000 à max. 5.000.000 FCFA)
Impôt minimum 500.000 à 1.000.000 FCFA 0,5% du chiffre d’affaires HT (min.
Exonération pendant les 3
forfaitaire 500.000 à max 5.000.000 FCFA)
premières années à compter de la
date délivrance du titre.
Entre 1% et 5% de la valeur
Redevance minière N/A marchande (…) et selon la 3% par carreau mine
substance
Redevances
et droits Droits d’entrée fixes variable variable 7.500.000 FCFA/acte
spécifiques
Entre 5.000 et 50.000 FCFA
Taxes superficiaires
par km2 par année, selon 250 000 FCFA par km2 par année N/a
le type de permis
Taxes sur les
exportations de N/A Exonéré Exonéré
produits miniers
Exonéré pendant la période
d’investissement et de démarrage Exonération pendant les 7
Taxes sur les
de production d’une nouvelle premières années d’exploitation
importations Exonéré
exploitation ou l’extension de Exonération jusqu’à 15 ans pour les
Droits de
capacité de production d’une grands projets miniers
douane
exploitation déjà existante.
1% redevance
1% redevance
1% Prélèvement
Prélèvements 1% Prélèvement Communautaire 1% redevance
Communautaire de
et redevances de Solidarité 1% Prélèvement Communautaire de
Solidarité
communautaires 0,5% Prélèvement Communautaire Solidarité
0,5% Prélèvement
CEDEAO
Communautaire CEDEAO
Exonéré pendant les 3 premières
Patentes Taxe applicable Applicable
années d’exploitation
5% de la valeur locative
5% de la valeur locative pour
pour les immeubles Exonéré pendant la phase de
les immeubles autres qu’usines
autres qu’usines et 7,5% réalisation des investissements
Contribution foncière et 7,5% pour les usines et les
Autres taxes pour les usines et les Exonéré pendant les 3 premières
établissements industriels
établissements industriels années d’exploitation
assimilés.
assimilés.
3% des traitements et salaires.
Contribution forfaitaire à 3% des traitements et
3% des traitements et salaires Exonéré pendant les 3 premières
la charge de l’employeur salaires
années d’exploitation

Le code minier de 2016 a établi certains mécanismes de redistribution au niveau local (Coderre et
Campbell, 2020) tels que le fonds d’appui au développement local (0,5% chiffre d’affaires annuel des
exploitants miniers hors taxes) ainsi que le fonds d’appui et de péréquation (20% des recettes de l’État
provenant des opérations minières) destiné aux communes et départements (Ressources naturelles
Canada, 2020). Au niveau national, le Fonds d’Appui au Secteur Minier contribue à renforcer le rôle de
l’Etat dans la gestion et la promotion du secteur.
RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL
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72

En outre, en matière d’emploi, le Code minier de 2016 prévoit que les titulaires de titres et leurs
sous-traitants doivent :
1) accorder la préférence, à qualification égale, au personnel sénégalais,
2) établir un plan de formation et de promotion,
3) promouvoir l’égalité des chances et l’équité salariale entre hommes et femmes.

La durabilité n’est pas délaissée. Ainsi, le code minier prévoit notamment que les études d’impact
environnemental et social (EIES) sont aux frais de l’exploitant minier.

Enfin, des conventions minières sont conclues entre l’Etat et les compagnies minières afin de régler
certains détails pratiques ou spécifiques tels que la durée de l’exploitation, le régime fiscal ou doua-
nier. Dans les limites du droit des affaires, celles-ci sont rendues publiques et accessibles sur le site
internet du Ministère.

La lettre de politique sectorielle de développement (LPSD) pour le secteur minier, établie en 2016,
traduit les objectifs formulés par le PSE. Cet outil de planification (couvrant initialement la période
2017-23) a été révisé en 2021. La nouvelle lettre couvre la période 2021-2025. Ces lettres retiennent
comme filières prioritaires  : le phosphate (-fertilisants), le zircon, l’or et le fer. Pour l’ensemble des
filières, l’enjeu prioritaire est de valoriser ces ressources localement par l’intervention accrue des
filières industrielles nationales. Les défis identifiés sont notamment :
• la valorisation des ressources minérales et ses retombées au niveau local,
• la capacité d’investissement et de participation du secteur privé national,
• le faible financement public pour les projets de recherche,
• l’encadrement de l’orpaillage,
• la gestion transparente et responsable du secteur,
• la protection de l’environnement,
• l’éloignement ou l’enclavement de certaines régions minières dû à des infrastructures peu développées,
• l’offre d’énergie.

Le gouvernement a axé ses efforts sur les défis suivants : la valorisation des ressources et l’améliora-
tion de l’infrastructure géologique, le renforcement de la contribution du secteur à l’économie, l’enca-
drement des mines artisanales, et enfin, le renforcement de la gouvernance du secteur minier.

Régulation du secteur des hydrocarbures

Etant attendue pour 2023, l’exploitation, en grande quantité du gaz et du pétrole, ne peut encore réel-
lement être évaluée. Le gouvernement a pris certaines dispositions pour encadrer ce secteur définies
dans le nouveau Code Pétrolier de 2019. Les principales dispositions sont :
• l’octroi de blocs par appels d’offres ou manifestation directe d’intérêt,
• l’obligation d’être une entreprise de droit sénégalais,
• l’obligation de prise de participation de PETROSEN (entreprise nationale public de pétrole), 10%
durant l’exploration, 10 à 30 % durant le développement et l’exploitation,
• une durée d’exploitation limitée à 20 ans maximum.

Les titres de propriété sont octroyés avec une durée variable en fonction du droit conféré :
• autorisation d’exploration : 4 ans renouvelable deux fois 3 ans,
• autorisation d’exploitation exclusive : 20 ans renouvelable deux fois 3 ans.

Des dispositions sont prévues en cas de renouvellement, de transfert ou de cession desdits titres de
propriété.
RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL
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73

Le code pétrolier de 2019 a également prévu des dispositions en matière de dépenses sociales, de
dépenses en faveur des populations locales (par ex. en matière d’emploi et de collaboration entre
entreprises locales, nationales et internationales) ou encore en faveur de l’environnement.

Enfin, en 2022, en prévision des nouvelles recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures, l’Etat a
établi un cadre afin de répartir de façon équitable ces nouveaux revenus. Le budget général de l’Etat
en sera le premier bénéficiaire (max. 90% des recettes projetées) suivi par le Fonds intergénération-
nel (min. 10%) et enfin un Fonds de stabilisation en cas de surplus (celui-ci servira à compenser la
volatilité des recettes). Le nouveau projet de loi des finances a intégré ces nouvelles dispositions.
Contrairement au secteur minier, aucune disposition n’est prévue en matière de redistribution infra-
nationale à destination du niveau local. La principale raison justifiant cette absence est le caractère
offshore de ces gisements.

Resource Governance Index (RGI) – 2021 – Mines et hydrocarbures

L’indice de gouvernance des ressources (« Ressource Gouvernance Index » en anglais, abrégé RGI) a
été développé par la Natural Resource Governance Institute, organisation à but non lucratif basée à
New York. Cette dernière vise à améliorer la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles.

Cet indice analyse distinctement les secteurs minier et des hydrocarbures. En 2021, une première étude
a été menée pour chacun de ces deux secteurs au Sénégal. Pour le secteur minier, l’indice sélectionne
une entreprise nationale publique (MIFERSO pour le Sénégal) et un secteur précis (l’or pour le Sénégal
et le Ghana, le bauxite (aluminium) pour la Guinée). Pour le secteur des hydrocarbures, l’indice retient le
pétrole et le gaz sans distinction ainsi qu’une entreprise nationale publique (PETROSEN pour le Sénégal).

ILLUSTRATION 1 : SECTEUR MINIER, SCORE SUR 100, 2021

Source : Indice de gouvernance des ressources, Natural Resource Governance Institute, 2021

ILLUSTRATION 2 : SECTEUR DES HYDROCARBURES, SCORE SUR 100, 2021

Source : Indice de gouvernance des ressources, Natural Resource Governance Institute, 2021
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74

Les réformes entreprises ont permis au Sénégal d’accompagner le secteur et d’assurer une gestion
saine de ses ressources. Le Sénégal, avec un score de 75/100 pour les mines et de 82/100 pour les
hydrocarbures, se démarque positivement des autres pays de la CEDEAO. Cependant, concernant les
hydrocarbures, son bon score doit être relativisé au regard de sa faible implantation et de ses activités
encore embryonnaires. Ainsi, la question de la redistribution des revenus n’a pu être évaluée.

Le rapport souligne l’engagement pris par l’Etat dans l’établissement de mécanismes de collecte
(imposition) et de gestion des revenus (budgétisation) provenant de l’exploitation des ressources.
Plus généralement, les secteurs étudiés bénéficient d’une bonne gouvernance et d’un environne-
ment sociopolitique stable. En effet, pour cet indicateur, le pays obtient une note globale de 75 contre
71 pour le Ghana, 36 pour le Nigéria et 35 pour la Guinée. Cependant, selon le rapport, les secteurs
miniers et des hydrocarbures sénégalais devraient être plus transparents ; l’accès aux contrats devrait
être facilité, les études d’impacts ainsi que les plans de gestion en matière environnementale et
sociale devraient être rendus publics. Cependant, l’évaluation faite n’a pu intégrer les cadastres d’ex-
ploitation et d’exploration pour le secteur des mines et des hydrocarbures rendus publics récemment
via internet ce qui aurait pu impacter positivement les rankings précités.

ILLUSTRATION 3 : COMPARAISON ENTRE LE SECTEUR MINIER ET LE SECTEUR DES HYDROCARBURES DU


SÉNÉGAL - INDICE DE GOUVERNANCE DES RESSOURCES NATURELLES 2021

100 50 0 50 100

2021 RGI SCORE GLOBAL 75 82

RÉALISATION DE LA VALEUR 70 76

Procédures d’attribution des titres 56 63

Imposition 89 90

Impact local 67 75

Entreprises publiques 68 76

GESTION DES REVENUS 80 95

Budgétisation nationale 95 95
Partage infranational des revenus 65
des ressources naturelles
Fonds souverains

Secteur minier Pétrole et gaz

Source : Indice de gouvernance des ressources, Natural Resource Governance Institute, 2021
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Mix énergétique du XXIe siècle

L’énergie renouvelable dans le mix énergétique national devrait passer de 17% en 2017 à 29% d’ici fin
2023 (UMOA, 2022). Sur la même période, l’accès à l’électricité doit évoluer de 69% à 86% en 2023.
En zone rurale, le taux d’électrification doit augmenter de 54% en 2019 à 85% en 2023. La stratégie
énergétique repose sur un mix énergétique varié : outre les énergies fossiles, le Sénégal se concentre
également sur les énergies renouvelables telles que l’éolien, le solaire et l’hydraulique. L’ensemble
des sources d’énergie participe à la réalisation du « plan de relance intégré de l’électricité » établi par
le PSE et ayant pour objectif un accès universel à l’électricité d’ici à 2035, c’est-à-dire une électricité
en quantité suffisante, fiable et à bas coût.

GRAPHIQUE 19 : STRATÉGIE GAS-TO-POWER

Source : Rapport ITIE, 2022

La stratégie Gas-to-power a pour objectif de remplacer les centrales au fioul, plus polluantes, par des
centrales au gaz, tout en construisant de nouvelles centrales au gaz. Ainsi, le gouvernement a lancé un
plan ambitieux en 2018 pour exploiter pleinement les champs gaziers offshore et fournir en énergie les
centrales au gaz réparties sur le territoire. Les centrales converties viendront s’ajouter aux nouvelles
centrales à gaz prochainement construites. L’ensemble de ces installations sera connecté au moyen
de gazoducs.

Champs éoliens, centrales solaires et barrages hydroélectriques

En 2021, les énergies renouvelables représentaient près de 21% du mix énergétique (7 % pour de la
production électrique nationale pour le solaire, situé entre l’hydraulique (6%) et l’éolien (8%)) derrière
les énergies fossiles soit 79% (Senelec, 2023). La production solaire a progressé de 36,5% et l’éolien de
124% sur un an. A la même époque en Belgique, le mix énergétique était dominé par le nucléaire (52%)
suivi du gaz (27%) et des énergies renouvelables (21%) (Elia, 2023).

Le plus grand parc éolien d’Afrique de l’Ouest est situé à Taïba Ndiaye dans la région de Thiès. Il fournit
environ 158 mégawatts, soit 10% de la production nationale d’électricité. Cette production permet
d’alimenter 2 millions de consommateurs. Ce parc est géré par la société hollandaise Lekela Power (à
capitaux britanniques).

Les barrages hydrauliques, sur le Fleuve Sénégal et sur le Fleuve Gambie, respectent le cadre des orga-
nisations régionales de gestion des bassins versants, à savoir l’Organisation pour la Mise en Valeur du
Fleuve Sénégal (OMVS) et l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie (OMVG). Il permet,
entre autres, une gestion durable et pacifique des ressources (énergétiques ou autres). L’OMVS est
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21 > 25 MAI 2023

76

reconnue comme un modèle de gestion transnationale de bassins versants. En 2021, les centrales
hydrauliques sénégalaises ont produit 315,5 GWh, en baisse de 11% sur un an. Le dernier chantier
lancé fut celui du barrage de Sambangalou près de Kédougou sur le fleuve Gambie.

Le taux d’ensoleillement de Dakar étant près de deux fois plus élevé que celui de Bruxelles, le potentiel
est important. En 2021, la production d’électricité solaire s’est établie à 369,50 Gwh, en hausse de
36,5% sur un an (Senelec, 2023).

Conclusion

Le Sénégal, conscient du potentiel qu’offre ses ressources naturelles (i. e minières, pétrolières ou
gazières), a développé des politiques et des stratégies sur le plan économique, social et environne-
mental pour garantir une gestion responsable et durable de celles-ci. La transparence est un aspect
clé pour les autorités afin d’assurer une gouvernance efficace et contribuer à un développement
national inclusif.

La stratégie nationale d’accès universel à l’électrification peut compter sur une diversification accrue
des sources d’énergie. Celle-ci ne se limite pas à une approche exclusive, mais intègre toutes les
sources d’énergie disponibles, telles que les centrales à gaz ou les énergies renouvelables.

Reconnaissant l’intégration étroite du secteur national aux chaînes de valeur mondiales, le Sénégal
travaille à son développement endogène avec le soutien de partenaires étrangers et d’entreprises
internationalement reconnues.
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3.3 INFRASTRUCTURE & LOGISTIQUE

Le Plan Sénégal Émergent, qui a orienté l’économie de 2014 à aujourd’hui, démontre l’importance
du secteur pour l’économie du pays. L’une des priorités absolues du gouvernement sénégalais est
de positionner le pays comme un hub logistique régional. Pour cela, il voit quelques motifs majeurs,
notamment:
• Renforcer la position du Sénégal en tant que pays privilégié pour la poursuite du transit vers la
sous-région;
• Soutenir les dynamiques industrielles;
• Favoriser le désenclavement des territoires et assurer une accessibilité optimale des centres
économiques.

Un budget a été prévu pour atteindre ces objectifs. Selon le PAP2A (2019 – 2023), environ un tiers de
l’ensemble des fonds prévus dans ce cadre ira aux infrastructures et services logistiques, soit 4.609
milliards de FCFA.

Ports

Le Port Autonome de Dakar est le cœur logistique du Sénégal depuis des temps immémoriaux. Elle
gère près de 95% du commerce extérieur du pays, représentant plus de 90% des recettes douanières.

Le port a été construit au milieu du 19e siècle bénéficiant d’une situation géographique favorable à la
jonction de trois routes maritimes entre l’Europe et l’Afrique australe ou l’Amérique du Sud et entre
l’Amérique du Nord et l’Afrique. Selon les autorités portuaires, les navires venant du nord ont un gain
de navigation de deux à trois jours par rapport aux autres ports de la côte ouest-africaine.

Le Port Autonome de Dakar a manutentionné près de 22 millions de tonnes de marchandises en 2021,


dont 6,6 millions de tonnes de marchandises sèches en vrac, 5,8 millions de tonnes de marchandises
liquides en vrac, 5,6 millions de tonnes de conteneurs et 3,1 millions de tonnes de marchandises
diverses. En outre, plus de 115.000 véhicules ont été chargés et déchargés. Avec ces chiffres, c’est le
3e port de la sous-région, après les ports d’Abidjan et de Lagos.

Le port de Dakar, qui a un partenariat avec le port d’Anvers, est divisé en 2 zones commerciales : une
au nord et une au sud.
• La zone Nord comprend un terminal à conteneurs, des installations pour les marchandises liq-
uides en vrac (produits pétroliers raffinés, pétrole et vin) et pour les marchandises sèches en vrac
(phosphates, métaux rares, charbon, blé, riz...). Le terminal pétrolier, qui dispose de deux postes
d’amarrage d’une longueur respective de 235 mètres et 267 mètres, est actuellement exploité
pour une durée de 25 ans par l’opérateur Terminal Petrolier de Dakar filiale de la société belge
SEA INVEST.
• La zone sud se compose de 3 quais et reçoit principalement diverses marchandises et une partie
du trafic de conteneurs.

Soutenu par les autorités, le « Plan stratégique 2019 – 2023 pour le Port Autonome de Dakar » a été
lancé en 2018. Entre autres, il s’est attaqué à la congestion du port afin de mieux gérer le flux des
camions. En effet, ceux-ci pouvaient parfois prendre jusqu’à 2 jours avant d’entrer et sortir du port.
La mise en place du « système de réservation de véhicules », qui nécessite un rendez-vous à l’avance,
a rendu l’approvisionnement et l’enlèvement par les camions plus efficaces dans l’intervalle. Ce qui a
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également aidé, c’est une reconstruction de toutes les routes du port, ce qui n’avait pas eu lieu depuis
près de trente ans.

Un autre élément justifiant la modernisation du port de Dakar est son raccordement à l’hinterland. Ce
raccordement sera facilité aussi avec le rétablissement de la liaison ferroviaire avec les pays voisins
comme le Mali, avec l’aéroport international Blaise Diagne et avec le nouveau port (en eau profonde)
de Ndayane attendu pour 2026.

Ce port de Ndayane, situé à environ quatre-vingts kilomètres de Dakar, sera un atout majeur qui
renforcera le secteur logistique du pays. Afin de pouvoir jouer pleinement sa carte de hub de transit
pour les pays d’Afrique de l’Ouest avec le Mali et le Burkina Faso notamment, le Sénégal a travaillé
à augmenter ses capacités portuaires. Compte tenu de la localisation du port de Dakar, cela était
impossible à réaliser dans le port de la capitale même. En outre, le port de Dakar n’est pas accessible
aux porte-conteneurs les plus modernes. Avec le développement d’un port flambant neuf, le Sénégal
veut donc concurrencer les ports de Accra, Lomé et Abidjan. Le Ghana, le Togo et la Côte d’Ivoire
revendiquent également un rôle de leader en tant que hub logistique en Afrique de l’Ouest.

La conception du nouveau projet portuaire de Ndayane a été conçu en partenariat avec l’opérateur
portuaire DP World. La construction du port en eau profonde a commencé en 2022 pour un investisse-
ment initialement de DP World prévu de plus de 800 millions USD, le plus grand investissement privé
jamais réalisé au Sénégal. La valeur totale du projet est estimée à 1,13 milliard de dollars si on inclut
le soutien de British International Investment (BII), filiale du gouvernement britannique. Selon BBI,
la livraison du port aura un impact énorme sur le secteur logistique du Sénégal. Il est prévu que le
port de Ndayane permettra un commerce supplémentaire équivalent à 3% du PIB national d’ici 2035
impactant positivement plus de la moitié de la population sénégalaise ainsi que la population des
pays voisins à l’instar du Mali (British International Investment, 2023).

Dans la première phase de construction, un terminal à conteneurs de 300 hectares sera construit,
ainsi qu’un chenal de navigation de 5 km et un quai de 840 mètres avec une profondeur de 18 mètres.
Dans un deuxième temps, le port multifonctionnel de Ndayane disposera d’un deuxième quai de 410
mètres, d’un terminal cargo, d’un port de pêche et d’un terminal de réparation des navires. En outre,
une Zone économique spéciale sera aménagée à côté du port de Ndayane afin d’attirer les nombreux
investisseurs internationaux. Cette ZES sera à la jonction du futur port de Ndayane, de la ville nouvel-
lement aménagée de Diamniadio et du tout nouvel aéroport international Blaise Diagne.
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Aviation

L’aéroport international Blaise Diagne est l’une des pièces maîtresses du plan d’action sénégalais.
Après la pose de la première pierre en 2007, le projet a dû faire face à quelques défis budgétaires, mais
sous l’influence du plan d’action sénégalais, le projet a été relancé en 2014. Fin 2017, l’inauguration de
l’aéroport international a eu lieu. Grâce à une infrastructure modulaire, jusqu’à 3 millions de passag-
ers peuvent être accueillis par an. À terme, il sera possible d’accueillir 10 millions de passagers par an.
En 2022, 45 destinations, dont Bruxelles, ont été desservies par près de 30 compagnies aériennes au
départ de cet aéroport.

Par ailleurs, le développement de l’aéroport international n’est pas isolé, mais s’inscrit dans une
stratégie visant à faire du Sénégal un hub aérien régional. Six mois après la mise en service de l’aéro-
port international, un programme de rénovation et de modernisation de cinq aéroports régionaux a
été lancé : Saint-Louis, Matam/Ourossogui, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou.

Un troisième et dernier aspect pour faire du Sénégal un hub régional de l’aviation concerne la création
d’Air Sénégal. Le Sénégal ambitionne d’en faire une compagnie aérienne de référence, à l’image de
ce qu’Ethiopian Airlines est pour la Corne de l’Afrique. Air Sénégal est née au premier semestre 2018
et a pour base l’aéroport international Blaise Diagne. De là, elle assure également la liaison avec les
aéroports régionaux du pays.
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Routes et chemins de fer

En outre, le Plan d’action sénégalais a également soutenu la restauration et la modernisation des


chemins de fer du pays. En particulier, la ligne Dakar et Bamako (1.286 km), en cours de rénovation
et de modernisation, ou le Train Express Régional (TER). L’investissement dans le TER, qui s’élèvera à
terme à environ 800 milliards de francs CFA, est destiné à soulager le trafic à Dakar et à garantir une
liaison sécurisée entre la capitale, la nouvelle ville de Diamniadio et, à terme, l’aéroport international.
La construction du TER s’est déroulée en deux phases. Dans la phase 1, qui a duré environ cinq ans,
le chemin de fer de Dakar a été relié à Diamniadio (environ 36 km). En 2020, 95% des travaux de la
première phase avaient été réalisés. Sur cette ligne, desservie par 15 trains et passant par 13 gares,
environ 17 millions de passagers ont été transportés en un an, selon l’opérateur SETER. La capacité
est d’environ 115 000 passagers par jour (BOS, 2021).

La phase 2 des travaux, débuté en mars 2022, consiste en une extension de la ligne de 19 km jusqu’à
l’aéroport international. Une fois la ligne achevée (fin des travaux prévu pour fin 2023), le temps de tra-
jet du centre-ville à l’aéroport devrait être de seulement 45 minutes. D’autres extensions ultérieures
du TER vers Thiès et Mbour sont également prévues. Pour offrir une solution intégrée, le TER est
également connecté aux bus DDD (Dakar Dem Dikk) et au BRT (Bus Rapid Transit).

Ces bus devraient également fonctionner plus facilement grâce aux nombreuses routes rénovées
dans le cadre du PSE et du PAP2A. Un rapport gouvernemental datant de 2021 qui analyse l’avance-
ment des travaux dans le cadre du PSE, entre 2014 et 2020, a mentionné l’achèvement de plusieurs
autoroutes, telles que celles reliant Diamniadio et l’aéroport international Blaise Diagne à Sindia (36
km), de Sindia à Mbour (20 km) et de l’aéroport international à Thiès-Touba (131 km). Le réseau routier
sénégalais total est actuellement long de 16.481km. Le Sénégal est d’ailleurs repris dans le top 10 des
meilleurs réseaux routiers d’Afrique selon le Global Competitiveness Report 2019.
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RÉUSSITES
RÉCENTES
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4.1. CARMEUSE OVERSEAS

SECTEUR : CALCAIRE & CHAUX / INDUSTRIE ET AGRICULTURE

Fondée en 1860, Carmeuse est l’un des princi- Cette division Overseas gère en particulier le
paux fabricants de chaux, de calcaire et de pro- négoce international et les opérations indus-
65 Bd de Lauzelle duits à base de minéraux au monde. Les produits trielles en Afrique sub-saharienne. Les opéra-
1348 Louvain-la-Neuve de la société sont utilisés dans presque tous tions dans cette région se sont développées
Belgium les procédés industriels, de la sidérurgie à la fortement ces dernières années. L’expansion du
T +32 10 48 16 00 construction, du traitement de l’eau potable à la réseau africain a démarré avec le Ghana en 1995
F +32 10 48 16 66 fertilisation des cultures, de la chimie à la métal- et s’est poursuivie avec la Mauritanie en 2014,
www.carmeuseoverseas.com lurgie des non-ferreux et, plus récemment, des « la Zambie en 2017, la Côte d’Ivoire en 2020, la
battery metals ». Tunisie en 2021 et le Sénégal en 2022.

Carmeuse et ses filiales proposent également Si l’usine du groupe au Sénégal est la der-
des équipements et des services pour optimi- nière-née, Carmeuse y est active depuis plus de
ser les processus de ses clients, améliorer la 20 ans, d’abord par des missions commerciales,
sécurité, assurer un approvisionnement fiable puis par des livraisons en transit pour le Mali et
et réduire les émissions de CO2. Le groupe enfin par l’implantation de bureaux commer-
Carmeuse emploie environ 4 500 personnes et ciaux lorsque l’activité aurifère s’est amorcée au
sert plus de 12 700 clients par an dans le monde Sénégal.
grâce à un réseau international de 90 usines et
60 carrières. En Afrique, Carmeuse entend contribuer au
développement durable de l’activité industrielle
L’Amérique du Nord génère plus de la moitié au vu de la polyvalence de ses produits. De plus,
de l’activité – la société y est d’ailleurs leader. le groupe entend également, par l’extraction de
Suivent l’Europe, le Moyen-Orient/Asie et la divi- substances minérales sources de nutriments
sion Overseas. indispensables à la fertilité des sols tels que le
calcium ou le magnésium, soutenir la croissance
agricole.
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4.2. NIXXIS

SECTEUR : IT TÉLÉCOM - SOFTWARE

Nixxis est l’éditeur bruxellois du logiciel Nixxis trafic « offshore », le trafic « onshore » africain se
Contact Suite fourni aux centres d’appels (vocal) développe très rapidement grâce à l’équipement 54 Avenue Louise
et aux centres de contacts (digital). Depuis 2005, de plus en plus massif en smartphones des uti- 1050 Bruxelles
ses solutions sont non seulement utilisées pour lisateurs africains et à la digitalisation avancée Belgique
gérer les interactions clients par des entre- des administrations et des entreprises. Dans la T +32 2 307 00 00
prises internationales comme Europ Assistance, plupart des pays africains, les utilisateurs ont www.nixxis.com
Axa Assistance, Worldline, Shurgard, Monaco déjà sauté le pas et le trafic « digital » est plus
Télécom ou encore en Belgique, par les cliniques important que le trafic « vocal » contrairement à
de l’IRIS, les CPAS de Schaerbeek et d’Anderlecht la situation en Europe ou aux Etats-Unis.
ou encore les Taxis Verts.
Le Sénégal constitue à ce titre une plaque tour-
Les interactions clients ont progressivement nante dans le domaine des centres d’appels
migrés du téléphone vers les médias numériques francophones avec plus de 30.000 emplois
comme les emails, les SMS, les formulaires en dans ce domaine grâce à la qualité de sa main
ligne, les messageries (Messenger, WhatsApp, d’œuvre, à son développement économique, à
Telegram) ou encore les réseaux sociaux sa stabilité politique mais aussi à la performance
(Facebook, Instagram, Twitter, LinkedIn). Le mar- de la connectivité en fibre optique directement
ché génère 30 millions d’emplois dans le monde depuis les côtes du pays et reliées aux meilleurs
et traditionnellement, 20 à 25% de ceux-ci sont datacenters européens.
basés « offshore » dans des zones à haut niveau
d’éducation mais à bas revenus (Maghreb, Nixxis a déjà signé un certain nombre de parte-
Afrique de l’Ouest, Madagascar, Maurice pour le nariats locaux notamment avec l’opérateur télé-
français et Philippines, Afrique du Sud, Amérique phonique gambien Gamcel/Gamtel, et a pour
latine pour l’anglais et l’espagnol). projet d’établir un bureau permanant à Dakar
avec pour objectif de desservir non seulement
Nixxis génère 90% de son chiffre d’affaires à l’ex- le Sénégal mais également l’Afrique de l’Ouest
portation dont environ 25% en Afrique. Cette en plein développement (Côte d’Ivoire, Togo,
proportion tend à augmenter fortement dans Nigeria, Cameroun et Bénin) et ensuite, le reste de
les années à venir car en plus de la croissance du l’Afrique centrale (RDC, Rwanda, jusqu’au Kenya).
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4.3. SEA-INVEST

Le groupe SEA-invest est un opérateur internatio- lages, etc.) mais aussi, lorsque nécessaire, dans
nal de terminaux pour le vrac sec, le vrac liquide, l’infrastructure elle-même. A ce jour, les investisse-
et les fruits et autres denrées alimentaires, en ments s’élèvent déjà à 65 millions d’euros, avec en
SEA INVEST SENEGAL AGENCY conventionnel et en conteneurs. point d’orgue la rénovation et l’approfondissement
Avenue Abdoulaye Fadiga du quai du terminal de vrac sec TVS.
Immeuble Lahad Mbacke Présent depuis 2012 au Sénégal et, entre autres,
5e Etage via un Partenariat Public Privé concessif avec le SEA-invest réalise actuellement un investisse-
DAKAR Port Autonome de Dakar, le groupe y jouit d’une ment stratégique dans un terminal de soutage au
SENEGAL excellente réputation pour la manutention et sein de TPD qui sera opérationnel au deuxième
sea-invest.com l’entreposage de marchandises, ainsi que pour trimestre 2023. Ce terminal, refait à neuf, garan-
le transport et d’autres activités portuaires telles tira la sécurité des opérations et de manipulation
que les agences de consignation maritime. d’hydrocarbures, et sécurisera une activité sen-
sible et indispensable pour l’industrie de la pêche
Le Sénégal est un des 8 pays (dont trois en Afrique notamment.
: le Sénégal, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud)
où le groupe opère. A Dakar, le groupe traite plus L’agence maritime SEA-invest Senegal Agency
d’un tiers des volumes à travers ses différents traite pas moins de 180 escales par an au port
terminaux: de Dakar. L’agence a développé un relationnel
•  Par le biais des Terminaux Vraquiers du fort avec ses clients de divers secteurs allant des
Sénégal (TVS), SEA-invest traite annuellement pétroliers aux exportateurs de produits miniers
4 millions de tonnes de marchandises sèches en passant par les agro-industriels.
en vrac telles que le clinker ou le charbon à
l’import, et l’ilménite ou le minerais de fer à Avec 850 ETP au Sénégal, SEA-invest est un
l’export. employeur majeur pour le pays, créant de la
• En outre, 3 millions de tonnes de marchan- valeur non seulement pour le port de Dakar et le
dises liquides sont déchargées chaque année Sénégal par extension, mais aussi pour les com-
par le Terminal Pétrolier de Dakar (TPD). Une munautés locales.
grande partie de ces marchandises est expor-
tée après déchargement vers des pays voisins Le groupe a par ailleurs choisi de s’associer avec
comme le Mali. des partenaires locaux dans chacun de ses termi-
naux portuaires, étant convaincu que le partage
En tant qu’opérateur des terminaux TVS et TPD, le de la valeur avec les industriels sénégalais est la
groupe a la charge d’investir dans les superstruc- garantie d’une meilleure implantation territoriale
tures portuaires (matériel roulant, magasins, outil- et d’une aventure sénégalaise pérenne.
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SOURCES
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NOS PARTENAIRES

SPF Affaires Étrangères


www.diplomatie.belgium.be/fr

Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers


www.awex.be

hub.brussels
www.hub.brussels

Flanders Investment and Trade


www.flandersinvestmentandtrade.com
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AUTORITÉS SÉNÉGALAISES

Présidence du Sénégal
https://www.presidence.sn/en/

Gouvernement du Sénégal
https://www.sec.gouv.sn/

Ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur


https://diplomatie.gouv.sn/

Ministère de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire


https://agriculture.gouv.sn/

Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal


https://www.economie.gouv.sn/

Ministère de l’Economie Numérique et des Télécommunications


http://www.numerique.gouv.sn/

Ministère des Mines et de la Géologie


https://www.minesgeologie.gouv.sn/

Ministère du Pétrole et des Energies


https://energie.gouv.sn/

Direction générale de la comptabilité publique et du trésor


https://www.sentresor.org/

Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie


https://www.ansd.sn/

Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) – Sénégal


https://itie.sn/
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T +32 2 504 87 11
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ÉDITEUR RESPONSABLE
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CONCEPTION ET
EXÉCUTION GRAPHIQUE
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Date de publication : mai 2023


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