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Examen de suivie évaluation de projet

Sujet : plan Sénégal émergent

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) est une stratégie décennale sur la période 2014-2023, adossée
à une vision, celle d’un Sénégal émergent à l’horizon 2035 à travers trois axes stratégiques qui
sont (i) la transformation structurelle de l’économique et de la croissance, (ii) le capital humain,
protection sociale et développement durable et (iii) la gouvernance, institutions, paix et sécurité.
Le PSE est porté par un Plan d’Action Prioritaire (PAP), lui-même scindé en deux phases. La
phase 1 (2014-2018) a permis d’enregistrer des résultats satisfaisants dans l’ensemble des
secteurs et la phase 2 (2019-2023), qui se plaçait comme une continuité mais avec une
implication plus forte du secteur privé, a été revue et adaptée aux nouvelles priorités nées de la
crise sanitaire mondiale.

Sur la période 2008-2013, la moyenne annuelle du taux de croissance du Sénégal était


située autour des 2,5%, soit en-dessous de celle des pays de l’UEMOA et de la CEDEAO.
Le PSE a notamment pour objectif le décollage économique du Sénégal avec un taux
de croissance annuel dépassant les 7%. A plus long-terme, l’ambition est de parvenir
à l’émergence du Sénégal et à son expansion économique d’ici 2035.
La mise en œuvre du PSE s’articule autour de 3 axes stratégiques déclinés en objectifs
sectoriels dont les principaux sont (i) les infrastructures et services de transport, (ii)
les infrastructures et services énergétiques, (iii) l’agriculture et l’agro-alimentaire, (iv)
l’eau et l’assainissement, (v) l’éducation et la formation, (vi) la santé et la nutrition,
composant le PAP (Plan d’Actions Prioritaires). Ce dernier regroupe 27 projets
d’investissement majeurs et 17 réformes sur la période 2014-2018. Ce plan d’actions
prioritaires portait sur un montant de 9 686 Mds XOF (14,8 Mds EUR) sur la période
2014-2018.
L’évaluation de cette première phase a permis d’identifier un certain nombre de
performances dont l’atteinte globale des objectifs fixés. Sur le plan macroéconomique,
le Sénégal figure parmi les pays à croissance rapide d’Afrique subsaharienne
(moyenne annuelle de 6,6% sur la période 2014–2018) avec une faible inflation
(inférieure à 3%) et un déficit ramené de 5,4% du PIB en 2011 à 3% en 2018. Au niveau
des indicateurs sociaux, le Sénégal enregistre une amélioration de l’indice de
développement humain (0,49 en 2014 à 0,51 en 2017), un accès élargi à l’éducation de
base même si en termes d’efficience les résultats sont faibles, des efforts dans le
domaine de la santé avec une baisse du taux de mortalité maternelle et un recul de la
pauvreté à près de 38% (contre 45,5% en 2012). Sur le plan de la gouvernance, des
efforts considérables sont à noter dans le renforcement de la gouvernance
économique, politique et judiciaire (notamment dans le cadre de la lutte contre la
corruption, la transparence budgétaire, la création des tribunaux du commerce ou
encore l’approfondissement de la gouvernance territoriale). La relance de l’activité
économique, après la pandémie, entraine la révision de la phase II du Plan Sénégal
Emergent (PSE). Dans l’optique d’un développement plus endogène, le gouvernement
sénégalais a mis en place un Plan d’action prioritaire ajusté et accéléré sur la période
2021-2023. Ce plan s’appuie sur les effets du Programme de résilience économique
et sociale (PRES) présenté par le président Macky Sall en réponse à la crise sanitaire.
Il a pour principal objectif de stimuler l’investissement privé, de diversifier les moteurs
de croissance et de renforcer la résilience économique afin d’atteindre un taux
croissance moyen de 8,7% sur la période 2021-2023.
La crise a fait ressortir de nouveaux défis pour le pays, qui seraient : (i) la promotion
d’une agriculture intensive, abondante, de qualité et résiliente, (ii) une santé inclusive,
(iii) un système éducatif performant, (iv) le développement d’un secteur privé national
fort, (v) le renforcement de la protection sociale et (vi) la transformation industrielle et
numérique.
L’objectif globalement défini sur la période 2019-2023 était de « réaliser à travers la
transformation structurelle de l’économie, une croissance forte, inclusive et durable
pour le bien-être des populations ». Les nouveaux projets du PAP 2A seraient orientés
vers le développement endogène, porté par la quête des souverainetés alimentaires,
sanitaire et pharmaceutique, avec un secteur privé national plus dynamique. C’est
ainsi que pour faire face aux urgences induites par la crise de la covid-19, le Sénégal a
pris un ensemble de mesures, inscrit dans le Programme de Résilience Economique
et sociale du Sénégal (PRES), d’élevant à plus de 1 000 Mds FCFA (1,5 Md EUR)[1], soit
un peu plus de 7% du PIB.
En terme de développement humain, des performances seraient attendues en 2023
avec un IDH de 0,54 dans le scenario d’ajustement, dans la santé, une baisse de la
mortalité infantile (27%o en 2023) ou encore un taux d’électrification rural porté à
79,2% en 2023.
Estimé pour la période 2019-2023 à 14 714 Mds FCFA (22,4 Mds EUR), le coût global
du PAP 2A a connu une augmentation de 616 Mds FCFA (939 MEUR) soit une hausse
de 4% par rapport au PAP II. Ainsi, pour la période 2021-2023, le PAP 2A s’élève à
12 125 Mds FCFA (18,4 Mds EUR).

471. Pour relancer la croissance économique, l’État va recourir à différents leviers.


D’abord, les efforts de rationalisation des dépenses courantes et d’amélioration de
l’efficacité des dépenses d’investissement seront poursuivis. Les concours
financiers des partenaires bilatéraux et multilatéraux viendront soutenir les efforts de
l’État. 472. L’État engagera une stratégie de promotion des investissements plus
active. L’objectif est de stimuler le développement des secteurs porteurs et favoriser
la réalisation des projets stratégiques à forte intensité de capital, à travers des fonds
privés ou des partenariats public/privé. 473. L’État mettra en œuvre une stratégie de
partenariat avec les grands groupes industriels et les entreprises leaders dans les
secteurs stratégiques et les fonds d’investissement. 474. Pour accompagner le
développement économique, l’État a mis en place un dispositif de soutien financier à
travers le Fonds souverain des Investissements stratégiques (FONSIS), la Banque
nationale de Développement économique (BNDE), et le Fonds national de Garantie et
d’Investissements prioritaires (FONGIP). La PME sénégalaise aura l’opportunité de
solliciter un crédit auprès de la BNDE, d’être accompagnée par le FONSIS et obtenir
des garanties du FONGIP. 475. La BNDE mobilisera toutes les potentialités offertes
par son dispositif institutionnel d’appui aux PME. Elle jouera un rôle de plateforme
d’intégration de services d’appui pour faciliter les démarches de ses clients, identifier
les services lesplus adaptés à leurs besoins et exploiter toutes les possibilités de
synergie avec les différentes structures d’appui. 476. Le FONSIS investit, en
partenariat avec d’autres investisseurs nationaux et/ou étrangers, dans la réalisation
de projets stratégiques, structurants, rentables et créateurs d’emplois. Il soutient les
PME/PMI sénégalaises par le biais d’un sous-fonds qui leur est dédié et qui investit
en fonds propres ou quasi fonds propres. 477. Le FONGIP intervient dans l'octroi de
garanties pour le financement des porteurs de projets et des groupements d'intérêt
économique, des PME et des groupements socioprofessionnels pour le
renforcement des secteurs prioritaires. Il a également pour mission de bonifier les
prêts des institutions financières en faveur des porteurs de projets. 478. Les
ressources de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) renforceront également
ce dispositif d’appui au financement des PME. Ces instruments qui développeront
des synergies avec les systèmes financiers décentralisés vont également soutenir de
jeunes porteurs de projets et opérateurs privés. Pour permettre au secteur financier
de contribuer pleinement à la réalisation des opportunités de croissance, un certain
nombre d’actions phares sont proposées : Renforcer la stabilité du secteur
financier : o veiller au capital minimum des établissements de crédits et à la
consolidation de leurs fonds propres ; o poursuivre la consolidation du secteur de la
micro finance en favorisant le regroupement d’institutions de petite taille dans
l’optique de la mutualisation de leurs charges de fonctionnement ; o contribuer au
renforcement de l’inclusion financière, d’une part, sur la base de la définition d’un
cadre réglementaire et du développement de nouveaux produits (finance islamique,
crédit-bail) et, d’autre part, par un refinancement des institutions de micro finance à
des taux préférentiels auprès des banques ; et o contribuer à une meilleure
communication financière (application des textes réglementaires relatifs aux
bureaux d’information sur le crédit et à la formation des acteurs judiciaires).
Élaborer un plan de développement du Low Income Banking (LIB) qui cible la
clientèle à revenus faibles, modestes ou irréguliers : o développement du LIB
périurbain et rural : concurrence, levée de contraintes légales et promotion ; o
accélération du développement et de la consolidation de la micro-finance:
professionnalisation, promotion ; et segmentation, facteurs de compétitivité et o
accompagnement intégré de l’économie rurale : élargissement de l’offre et
innovation (mobile banking), produits spécifiques et accompagnement de la
demande. Confectionner un plan PME/TPE portant sur l’amélioration des
conditions cadre, l’accompagnement innovant des acteurs et le renforcement des
capacités d’évaluation et de partage des risques ; Développer un plan de
financement de long terme pour stimuler l’épargne et encourager les financements à
moyen et long termes (cadre incitatif pour les banques, appui sur le FONSIS) ;
Renforcer le cadre institutionnel d’encadrement des services financiers décentralisés
; et Adopter un plan pour la finance responsable et la protection des usagers des
438. services financiers. retenus. 4.6. Amélioration de l’environnement des affaires
Quatre niveaux d’amélioration de l’environnement des affaires peuvent être Gestion
proactive des indices de compétitivité ; Création de poches d’excellence ;
Surveillance accrue de la notation attribuée par les agences de rating ; Refonte et
simplification des codes et des textes ; et Réforme en profondeur de
l’administration. 439. Les principales mesures requises pour la réalisation des
projets phares se déclinent comme suit : Tableau 12 : Principales mesures
d’amélioration des affaires requises pour la réalisation des projets Agriculture,
produits de la mer, agroalimentaire Habitat social et construction Modernisation de
l’économie sociale Mines et fertilisants Hub multiservices régional Hub logistique et
industriel régional Changement de cap dans l’énergie o o tourisme o o phares
Libération/ aménagement de foncier (environ 170 hectares pour les dix prochaines
années) et meilleure gestion du foncier public (création d’un opérateur en charge de
la gestion des titres publics et de l’attribution des nouvelles zones) o Développement
de zones économiques spéciales pour les agropoles et les pôles halieutiques, y
compris la mise en place de paquets investisseurs Mise en place d’un code
sectoriel rénové, notamment : Facilitation de l’accès à la propriété : réduction du délai
et du coût lié à l’enregistrement du titre de propriété o o o Simplification des
démarches préalables à la construction : exemple : délai nécessaire pour les permis
de construire o Introduction d’un cadre locatif équilibré entre le propriétaire et le
locataire Mise en place d’un code de la promotion immobilière Adoption d’une
fiscalité incitative pour attirer de nouveaux constructeurs et les investissements des
particuliers Libération/aménagement de foncier : ~2000 hectares pour les 10
prochaines années Simplification des obligations de déclaration et de la fiscalité sur
les micro-entreprises Création d’un fonds d’impulsion afin de faciliter les prêts pour
le micro-Mise à jour du code minier garantissant à la fois un cadre fiscal attractif et
une meilleure prise en compte des intérêts stratégiques de l’État sénégalais
(exemple : hausse des redevances) o o Mise en place d’un fond pour consolider les
parts de l’État dans les concessions minières Création d’un acteur national en charge
de la gestion des gisements et de la gestion du phosphate (option) o o Revue de la
politique de développement des services aériens (renforcement de la libéralisation,
fin des accords "50-50") Mise en place d’accords de mobilités : exemple : pour les
médecins et les étudiants Offre de « paquets investisseurs » spécifiques aux zones
dédiées pour les services et le tourisme : subventions à l’installation, fiscalité et droit
du travail adaptés, charges et régime administratif allégés o Offre de « paquets
investisseurs » sur les plateformes : adaptation de la fiscalité, des charges sociales
et régime administratif allégé (guichet unique, simplifications administratives,
support à l’international - visas -) o o Participation de l’État au financement des
investissements dans les plateformes, au travers de subventions Création d’un code
de l’énergie (électricité) performant ; élaboration d’un cadre PPP spécifique (p.p. ex.,
encadrement des contrats d’achat d’énergie, définition des conditions d’arbitrage,
libération du foncier) o Renforcement de la gouvernance du secteur (exemple :
conditions de supervision de l’opérateur principal) 99Dans le cadre du Programme de
réformes de l’environnement des affaires et de la compétitivité (PREAC 2013-2015),
le Sénégal a décidé de lever les contraintes liées au développement de l’entreprise,
d’améliorer la productivité des facteurs, la qualité des services de l’Administration et
d’attirer l’investissement à fort impact social. 441. 442. 443. sur :
D’ici à fin 2014, des réformes à impact immédiat seront réalisées. Il s’agit de:
l’achèvement de la base de données sur les suretés et de l’application informatique «
infos-greffe » ; la fixation d’un tarif forfaitaire pour le branchement à l’électricité des
PME, en réduisant au moins de moitié les coûts actuels pour la tranche
professionnelle mesurée par Doing Business (< 200 Kva) et en rationalisant les
procédures (délais avec les prestataires pour l’installation du transformateur) ; la
fixation à 1 FCFA symbolique du capital minimum pour la création d’une SARL ; la
promulgation et l’application de la loi uniforme 2014-02 du 6 janvier 2014, portant
réglementation des Bureaux d’informations sur le crédit dans les pays membres de
l’Union monétaire Ouest africaine (UMOA) ; la fixation d'un barème des Bureaux de
Contrôle pour baisser le coût des inspections des entrepôts à 700 000 FCFA au
maximum ; les analyses coûts-bénéfices réalisées sur les cinq (05) plus gros projets
d’investissement inscrits dans le budget 2015 ; le renforcement de la mise en place
de la télé-déclaration et du télépaiement pour tous les contribuables de la région de
Dakar ; et l’audit de la mise en œuvre du contrat de performance de la SENELEC. D’ici
à 2015, d’autres réformes interviendront pour améliorer le score du Sénégal au
classement Doing Business et créer un environnement plus favorable pour le secteur
privé. Il s’agit de : automatiser au moins cinq procédures administratives liées à
l’investissement privé, notamment le permis de construire, l’import-export, le
paiement des impôts, le transfert de propriété et la création d’entreprises; mettre en
place un dispositif fiscal et juridique incitatif et simplifié, avec la rénovation et la
mise en cohérence des codes des douanes, des mines, des investissements, de
l’environnement et des impôts, etc.

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