MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE Université Virtuelle du Sénégal

SUPPORT DE COURS UVS 2015 LICENCE 2 Socio

LICENCE 2

SOCIOLOGIE

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Introduction générale I. Les étapes de la démarche
scientifique de recherche en
La sociologie est l’étude de la réalité sociale. La socio-
sciences sociales
logie naît en tant que science à partir du moment où
A l’entame de cette démarche, il est important de pré-
les faits sociaux sont observés en dehors de tout juge-
ciser obstacles épistémologiques :
ment de valeur.
C’est pourquoi la première démarche de la sociologie
- 1er obstacle : tout le monde se pense sociologue.
contemporaine est l’étude en profondeur de la réalité
Difficulté de se positionner dans le champ des sciences
sociale. Cette étude est avant tout pluridimension-
pour le sociologue. Il va falloir chercher l’objectivité
nelle. A en croire Gurvitch, la mission du sociologue
entre le chercheur et l’objet de recherche et puis entre
« se reconnaît d’abord à sa capacité de dévoiler les anti-
l’expérience du terrain et l’objet de recherche.
nomies et les tensions latentes propres à une réalité so-
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ciale donnée, envisagée comme phénomène social».

- 2ème obstacle : passer du social au sociologique.
La sociologie est récente et est au carrefour des
La sociologie explique le social par le social, on attend
sciences sociales ; elle est de plus victime d’un succès
que le sociologue donne des explications sur le social
car elle parait relativement accessible à tous. La par-
: problème, le sociologue doit avoir un objet « la socié-
ticularité de la sociologie est que c’est un individu (le
té » c’est-à-dire un projet mais sa démarche doit être
sociologue) qui s’intéresse à d’autres individus, déjà ici
sociale c’est-à-dire qu’elle doit répondre à des attentes
un problème se pose, le chercheur doit faire des choix,
scientifiques.
donc doit se positionner par rapport à des théories qui
Par exemple : si le sociologue s’intéresse au dopage,
existent et aussi par rapport à sa façon d’appréhender
il doit définir les dopés et les non dopés et pour défi-
le réel (comment il va s’intéresser à la réalité, com-
nir cela, il va avoir plusieurs définitions sur cette clas-
ment retranscrire ce qu’il voit maintenant), c’est pour
sification dans des articles par exemple ; il va devoir
cela qu’il adopte une démarche scientifique.
déconstruire les prénotions et forger des concepts.
Un des moyens pour réussir ses études scientifiques et
notamment sociologiques réside dans le fait de bien
Pour tout chercheur, la démarche se fait en 3 temps :
s’organiser et de savoir établir des priorités, au lieu de
➢ Le temps de rupture : moment où le chercheur se dé-
fonctionner dans l’urgence. De bonnes méthodes de
tache de tous ses préjugés, ses prénotions, tous ce qui
travail impliquent entre autres de savoir chercher de
pourrait orienter dans le mauvais sens sa recherche.
l’information (décoder, traiter, utiliser, intégrer l’in-
➢ Le temps de construction : il rassemble le maximum
formation), de savoir prendre des notes, de bien gérer
d’informations théoriques sur son thème, à partir
son temps et ses activités, de travailler en équipe har-
d’autres travaux et va se construire un point de vue
monieusement et efficacement.
par rapport à une théorie existante.
Cette méthodologie du travail universitaire offre aux
➢ Le temps de constatation : c’est le temps qu’il va pas-
étudiantes et étudiants les règles les plus communes à
ser sur le terrain. Le temps de constatation va être la
respecter lors de la préparation d’un travail universi-
confrontation avec les données du terrain.
taire et plus spécifiquement la démarche scientifique
de la recherche en sciences sociales.
1ère étape : la construction de la question de départ
(temps de rupture)
C’est ainsi que la première partie de ce document tente
Pour commencer sa recherche, le sociologue cherche
de présenter, de façon claire mais succincte, les étapes
sur quoi il va enquêter, c’est le temps le plus long de la
de la démarche scientifique de recherche en sciences
recherche → le chercheur exprime le plus exactement
sociales dans un premier temps et dans un second
possible ce qu’il cherche, ce qu’il souhaite savoir → ce
temps la rédaction d’un travail scientifique.
qu’il souhaite le mieux comprendre.
3 grandes qualités pour la question de départ :
➢ Qualité de clarté : il faut que la question de
départ soit la plus précise, la plus concise possible.
➢ Qualité de Faisabilité : il faut que ce soit une ques-
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tion réaliste → il faut que le chercheur tienne compte
du temps, du matériel ainsi que du financement qui
lui est donné.
➢ Qualité de pertinence : il faut qu’en fonction de l’ac-
tualité, en fonction de ce qui se fait en sociologie, le
chercheur doit se caler sur des thèmes d’actualité et
qui intéresse beaucoup de personnes et avoir des réfé-
rences.
2ème étape : Exploration (temps de rupture).
Une fois que le chercheur sait sur quoi il va travailler,
il va donc rassembler un maximum d’informations
sur le sujet traité ; cela lui permet de se détacher des
derniers préjugés qu’il peut avoir.
Cette étape se fait en 2 temps :
- Celui des lectures préparatoires (ce qui a été fait sur
le sujet : ouvrage, articles, revues...) ; progressivement
par rapport aux lectures, il va construire le sujet par
rapport à son regard. Il fonctionne par thème, il éta-
blit des grilles de lecture et travaille sur des résumés.
- Celui des entretiens : pour éclaircir ou apprendre
certains points en allant rencontrer des personnes :
soit spécialistes sur le thème soit actrices de son sujet.
En fonction de ses lectures et entretiens, le chercheur
va peut-être reformuler sa question de départ car il
s’est peut être trompé sur sa formulation.
3ème étape : la problématique (la construction de
la problématique va être à cheval avec le temps de
rupture et le temps de construction)
La question de départ ne tenait pas complètement
compte des lectures, des entretiens et c’est seulement
grâce à cette problématique que le chercheur va défi-
nir la façon dont il va traiter le sujet → fil directeur de
la recherche.
Il y a 2 temps dans la définition de la problématique :
- Répertorier toutes les problématiques possibles par
rapport à son thème ; il les compare pour voir quelles
sont les plus intéressantes...
- Il choisit et explicite sa propre problématique et lui
donne une forme définitive → on retrouve la question
de départ mais cette fois elle a les orientations théo-
riques par rapport à la question de départ qui devient
la question centrale de sa recherche.
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4ème étape : La construction du modèle d’analyse
(temps de construction)
Le modèle d’analyse se situe dans le prolongement de
la problématique. C’est le support théorique qui per-
met de rendre compte du thème étudié. Il est composé
des hypothèses et de la conceptualisation des concepts
de l’étude.
➢ Les hypothèses : ce sont des réponses provisoires aux
questions soulevées dans la problématique. Mais elles
sont aussi une mise en relation de deux ou plusieurs
variables. Elles sont également une mise en relation de
deux ou plusieurs concepts.
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➢ A partir de ces hypothèses : On explique les princi-
paux concepts de l’étude, les dimensions du concept et
les indicateurs.
5ème étape : l’observation (temps de constatation)
Il ne faut pas confondre l’observation « je vais sur le
terrain et j’observe » avec « l’observation qui est la
technique ».
Maintenant que le chercheur a tout ce qui est dit
précédemment, il va devoir aller sur le terrain pour
confronter ce qu’il a construit à la réalité. Et pour cette
étape, il va se poser 3 questions :
- Quoi ? Il observe les données pertinentes pour véri-
fier ces hypothèses.
- Sur qui ? Est-ce que ça va être sur une région, un
département → chercher ces limites (sur le temps, sur
le type population etc.)
- Comment ? Etape d’observation : 2 grandes mé-
thodes :
o Méthode quantitative (1).
o Méthode qualitative (2).
A ce niveau, il est important de préciser qu’une fois
que le chercheur aura trouvé son thème, il va aller
directement aux informations nouvelles (interviews
de personnes) pour tester ses hypothèses. Il confronte
ces hypothèses à la réalité.
Enquêter : ce n’est pas contempler car il a des idées,
des questions qui orientent son regard. L’enquête vise
à tendre vers une généralisation, elle repère une re-
cherche de sens grâce à une problématique.
→ Le sociologue a un questionnaire en main (fait à
partir d’un point de vue particulier qui permet de
vérifier sa problématique → grandes hypothèses c’est-
à-dire le fil directeur de sa recherche).
A partir de ces éléments, on a deux approches :
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- Avec toutes les informations recueillies au moment
- Approche Durkheimienne (1) de l’observation :
- Approche Wébérienne (2). (1) on décrit les données ;
(2) on mesure les relations entre les variables ;
(1) Durkheim a une vision holiste de la sociologie, (3) comparaison (observé/attendu) → entre résultats
c’est-à-dire que la société est indivisible et que chaque et hypothèses
individu est façonné, déterminé et conditionné
par la société. C’est une approche quantitative qu’a Exemple : on fait 2 entretiens.
Durkheim c’est-à-dire qu’il va utiliser des sondages - 2 types d’analyse : soit on les analyse par rapport au
sur un nombre de personne très important. Il recourt contenu soit par rapport à la forme.
aux données statistiques pour étudier le fait social. - analyse par entretien
(2) Weber lui a une vision individualiste de la socio- Contenu
logie, il s’intéresse aux motivations de l’individu par - analyse thématique : après lecture de tous les entre-
rapport à l’action sociale ; il a une approche qualitative tiens, on relie des grands
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car il recherche la compréhension de l’action sociale, thèmes et on voit comment ils sont exprimés, et repré-
donc il va observer, interviewer l’individu pour voir sentés chez les différents acteurs.
comment fonctionne les choses de l’intérieur.
→ Le chercheur doit choisir entre ces deux approches - 2 techniques :
ou bien allier les deux. • Analyse propositionnelle du discours.
• Analyse des relations par opposition.
L’entretien est une démarche compréhensive où l’on
recueille des informations de 2 types : Pour le questionnaire, on analyse les données, pour
➢ cognitifs : on recueille des informations sur les per- chaque type de question, on a un certain nombre de
sonnes sur la manière dont elles perçoivent les choses, réponses → il faut les encoder, les organiser pour pou-
quels avis ont-elles ? voir faire un tableau et ainsi faire des calculs pour me-
➢ affectives : on recueille des informations sur la ma- surer les rapports entre les variables.
nière dont elles ressentent les choses. Par rapport à cette analyse, un point important, il faut
savoir que les résultats ne parlent pas d’eux-mêmes, →
- Pendant l’entretien, on va chercher des données de il faut prendre les tendances centrales, c’est-à-dire les
3 types : données les plus significatives pour pouvoir faire une
➢ Données de base : données sociodémographiques conclusion.
(lieu d’habitation, âge, niveau de diplôme) → on cible
les données.
➢ Données de trajectoire : parcours d’une personne 6ème étape : L’analyse des informations
dans une entreprise, une pratique sportive. L’analyse des informations consiste à classer les don-
➢ Données ajustées au sujet de recherche. nées obtenues sur le terrain. Il faut dans ce cas prendre
les données le plus pertinentes et c’est au moment de
- 3 objectifs du questionnaire qui est le principal ins- la conception du formulaire-questionnaire qu’il faut
trument de recueil de données quantitatives et qui est prendre une décision sur ce plan. Ensuite, il faut dé-
un support avec des questions précises à remplir par crire les résultats. Il faut montrer comment ils sont
les enquêtés : et comment ils se présentent. Puis il faut analyser la
• Il faut d’abord identifier la population cible. relation entre les variables. On peut ainsi analyser la
• Ensuite, il faut définir l’échantillonnage. relation entre la variable « âge » et la variable appar-
• Puis, il faut bien consigner les questions à poser dans tenance à une confrérie. L’utilisation des logiciels de
le questionnaire. traitement de données statistiques facilite la corréla-
• Puis il faut faire un pré-test. tion entre les variables. Puis on compare les résultats
• Puis il faut administrer le questionnaire. obtenus sur le terrain avec les résultats attendus par
• Enfin il faut analyser les données pertinentes. hypothèse et l’examen des écarts. On sera alors obligé
d’interpréter les résultats.

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7ème étape : Les conclusions.

Trois points :
➢ Les résultats : qu’est-ce que la recherche à apporter à
ma connaissance → il faut faire des résumés des résul-
tats obtenus, ce qui permet de décrire.
➢ Les nouvelles connaissances.
➢ Les perspectives : qu’est-ce que la recherche peut
amener comme nouvelle hypothèse.
En définitive, c’est très fastidieux de suivre correcte-
ment cette démarche de recherche mais c’est la plus
complète car il ne faut pas passer à côté des étapes car

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chacune à son importance dans la recherche, on peut
se perdre si on ne suit pas les étapes.

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