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Lycée Marcelin Berthelot – Année 2021-2022 – PCSI1

Tristan Fréjacques

Devoir surveillé n°10


Samedi 18 juin 2022
Durée : 2h

Les calculatrices sont autorisées.

Problème 1 : Montgolfière

Dans ce problème, on s’intéresse à la sustentation d’une montgolfière dans l’atmosphère. Le


champ de pesanteur, d’intensité supposée uniforme 𝑔 = 9,81 m.s-2, est dirigé suivant l’axe
vertical ascendant (𝑂𝑧), et de sens opposé. Tous les mouvements étudiés s’effectuent suivant
cet axe vertical. Tous les gaz seront assimilés à des gaz parfaits. La constante des gaz parfaits
est notée 𝑅 = 8,314 J.K-1.mol-1. La masse molaire moyenne de l’air est notée 𝑀𝑒 = 29 g.mol-1,
sa pression 𝑃, sa température 𝑇 et sa masse volumique 𝜌. On désigne par 𝑃0 , 𝑇0 et 𝜌0 les valeurs
de 𝑃, 𝑇 et 𝜌 au niveau du sol (où 𝑧 = 0).

Partie 1 : Équilibre de l’atmosphère

On s’intéresse à l’équilibre de l’atmosphère, dont on adopte dans un premier temps un modèle


isotherme, de température uniforme 𝑇0 . On prendra 𝑇0 = 288 K.

1. Exprimer la masse volumique de l’air en fonction de 𝑃, 𝑅, 𝑇0 et 𝑀𝑒 .


2. Écrire la condition d’équilibre statique de l’air. En déduire l’expression de la pression
𝑃(𝑧) en fonction de 𝑃0 , de la hauteur barométrique 𝐻 = 𝑅𝑇0 ⁄𝑀𝑒 𝑔 et de l’altitude 𝑧.
3. Calculer la valeur numérique de 𝐻. À quelle altitude 𝑧1/2 la pression est-elle égale à
𝑃0 ⁄2 ?

Le modèle d'atmosphère isotherme précédent n'est pas réaliste ; aussi s'intéresse-t-on à


l'équilibre polytropique : l'expérience montre que, jusqu'à une altitude d'environ 10 km, la
température de l'air vérifie une loi linéaire du type 𝑇 = 𝑇0 (1 − 𝛼𝑧), où 𝛼 = 1⁄𝑧0 est une
constante positive. Cette approximation linéaire est en fait le développement au premier ordre
en 𝑧/𝑧0 d'une expression plus précise. La valeur expérimentale 𝑧0 ≃ 33 km justifie ce
développement dans les dix premiers kilomètres de l'atmosphère.

4. Montrer que l'on peut écrire 𝑃(𝑧) = 𝑃0 (1 − 𝛼𝑧)𝛽 et 𝜌(𝑧) = 𝜌0 (1 − 𝛼𝑧)𝛽−1, où l'on
donnera l'expression de 𝛽 en fonction de 𝐻 et de 𝑧0 .
5. À quelle altitude 𝑧′1/2 la pression est-elle égale à 𝑃0 ⁄2 ? Comparer cette valeur à celle
obtenue à la question 3. Ce résultat était-il prévisible ?

Dans toute la suite du problème, on utilisera des valeurs numériques suivantes : 𝑇0 = 288 K,
𝑃0 = 1013 hPa, 𝛽 = 5 et 𝑧0 = 40 km, soit 𝛼 = 2,5 x 10-5 m-1.

Partie 2 – Équilibre de la montgolfière

Une montgolfière standard reste à des altitudes raisonnables pour des questions évidentes de
raréfaction en dioxygène. Le modèle polytropique des basses altitudes est donc bien adapté
pour décrire son environnement atmosphérique, nous l'utiliserons désormais.

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La pression, la masse volumique et la température de l'atmosphère à l'altitude 𝑧 seront notées


respectivement 𝑃𝑒 , 𝜌𝑒 et 𝑇𝑒 . La montgolfière est constituée d'une enveloppe ouverte de volume
intérieur 𝑉0 = 2000 m3 et d'une nacelle. La masse totale de l'enveloppe, de la nacelle et des
passagers est notée 𝑚. On prendra 𝑚 = 500 kg ; le volume propre de ces différents éléments est
négligeable. Le volume intérieur à l'enveloppe est constant, mais la masse 𝑚𝑖 de l'air chaud
emprisonné à l'intérieur de cette enveloppe est variable. La masse de l'ensemble, variable, est
donc 𝑚 + 𝑚𝑖 . On suppose qu'à l'intérieur de l'enveloppe, la température 𝑇𝑖 et la pression 𝑃𝑖 sont
uniformes. L'ouverture inférieure de l'enveloppe permet de réaliser en permanence l'équilibre
de pression entre l'air froid extérieur et l'air chaud intérieur. On suppose enfin que les gaz de
combustion n'affectent pas la masse molaire 𝑀𝑒 .

1. Exprimer la masse 𝑚𝑖 de l'air chaud dans l'enveloppe en fonction de 𝑃𝑒 , 𝑉0, 𝑀𝑒 , 𝑅 et 𝑇𝑖


puis en fonction de 𝜌𝑒 , 𝑉0, 𝑇𝑒 , et 𝑇𝑖 .
2. À l'équilibre mécanique, la poussée d'Archimède compense le poids de la montgolfière
et de l'air chaud qu'elle contient. Trouver la relation qui permet alors d'exprimer 𝑚 en
fonction de 𝑚𝑖 , 𝑇𝑒 et 𝑇𝑖 .
3. On note 𝑇𝑑 la valeur minimale de la température 𝑇𝑖 permettant le décollage de la
montgolfière. Etablir la relation, très simple, liant 𝑚⁄𝜌0 𝑉0 à 1 − 𝑇0 ⁄𝑇𝑑 . Calculer la
valeur numérique de 𝑇𝑑 .
4. Déterminer la température 𝑇𝑖 (𝑧) permettant que la montgolfière soit à l’équilibre
mécanique à l’altitude 𝑧, en fonction de 𝑇0 , 𝑚, 𝜌0 , 𝑉0, 𝛼 et 𝛽.

Le tracé de 𝑇𝑖 (𝑧) est fourni ci-dessous :

5. Expliquer quelle action doit effectuer le pilote pour prendre de l’altitude.

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Problème 2 : Imagerie par résonance magnétique


L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique d’imagerie médicale qui permet
d’obtenir des images en deux ou trois dimensions de certaines parties du corps (figure 1).

Figure 1 : appareil IRM (à gauche) et image IRM d’un genou (à droite)

Pour obtenir des images IRM, on doit produire des champs magnétiques uniformes très
intenses. Dans les appareils IRM, le patient est placé dans un tunnel autour duquel sont
enroulées un ensemble de spires circulaires traversées par un courant d’intensité constante.

1. Représenter l’allure des lignes de champ magnétique pour une spire parcourue par un
courant 𝐼, en précisant l’orientation relative du courant dans la spire et celle des lignes
de champ.

2. L’ensemble des spires circulaires sont placées les unes à côté des autres de telle sorte
qu’elles forment une bobine longue. Le champ magnétique créé par un tel dispositif à
l’intérieur de la bobine longue est de 1 T. En traçant l’allure des lignes de champ
magnétique pour une bobine longue, expliquer pourquoi on peut considérer que le
champ magnétique dans lequel se trouve le patient peut être considéré comme uniforme.

3. Le champ au centre de la bobine longue s’exprime en fonction de l’intensité 𝐼 dans les


spires par la relation 𝐵 = 𝜇0 𝑛𝐼 où 𝑛 est le nombre de spires par unité de longueur, et
𝜇0 = 4𝜋. 10−7 𝐻. 𝑚−1 la perméabilité magnétique du vide.

a. Dans un appareil IRM, on a de l’ordre de 4.103 spires sur une longueur de 1,8 m.
Calculer l’intensité nécessaire pour obtenir le champ magnétique de 1 T.
b. Supposons qu’on utilise des spires en cuivre pour produire le champ magnétique
de 1 T. La résistance totale de l’ensemble des spires est de l’ordre de 10 .
Calculer la puissance dissipée par effet Joule.
c. La masse totale de cuivre des spires est de près de 4 tonnes. Sachant que la
capacité thermique massique du cuivre est de 380 J.kg-1.K-1 et que sa
température de fusion est de 1085 °C, estimer le temps nécessaire pour atteindre
la fusion du cuivre. On négligera les transferts thermiques du cuivre vers
l’extérieur.
d. En déduire les raisons pour lesquelles les appareils IRM utilisent des matériaux
supraconducteurs, dont la résistance est rigoureusement nulle.

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Le champ intense étudié dans les questions précédentes est appelé champ magnétique principal.
Des champs secondaires plus faibles sont générés par d’autres bobines selon les trois directions
de l’espace X, Y et Z. Leur objectif est de produire un champ magnétique non stationnaire et
non uniforme en complément du champ magnétique principal. Ce champ secondaire est
nécessaire pour susciter le phénomène de résonance magnétique nucléaire (RMN) sur lequel
repose la technique d’imagerie. Le phénomène de RMN ne sera pas étudié dans ce problème.

Figure 2 : représentation de toutes les bobines dans le tunnel

Le positionnement des différentes bobines est représenté figure 2. L’ensemble de ces bobines
est inclus à l’intérieur du tunnel de l’IRM, dans lequel règne le champ magnétique principal,
orienté selon la direction Z. Pour s’adapter à la géométrie cylindrique du tunnel, les bobines X
et Y ont des formes de « selles de cheval ».

4. Les bobines Z sont deux bobines contenant chacune 𝑁 spires de rayon 𝑅, et parcourues
par un courant 𝐼. Le sens d’orientation du courant 𝐼 est indiqué sur la figure 2.

a. Exprimer la norme du moment magnétique 𝜇 de l’une des bobines en fonction


de 𝑁, 𝑅 et 𝐼.
b. Dessiner ces deux bobines sur votre copie et représenter pour chacune le vecteur
moment magnétique 𝜇⃗.

Les lignes de champ produites par ces deux


bobines ont été simulées par ordinateur. Le
résultat de la simulation est représenté ci-
contre.

5. Reproduire l’allure de ces lignes de


champ sur votre copie. Orienter les
lignes de champ, puis préciser les
zones où le champ est le plus
intense.
6. Justifier par des arguments de
symétrie que le champ est nul à
l’origine du repère.

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On s’intéresse maintenant aux bobines X et Y. Elles ont pour objectif de créer un champ
magnétique variable au cours du temps dans le tunnel. On assimilera ces bobines à des boucles
planes rectangulaires de côtés 𝑎 et 𝑏 parcourues par un courant 𝑖(𝑡) (figure 3).

Figure 3 : modélisation des bobines X et Y

⃗⃗ = 𝐵0 ⃗⃗⃗⃗⃗
7. Les bobines Z produisent un champ 𝐵 𝑢𝑧 supposé uniforme à l’échelle des
bobines X et Y.

a. Déterminer les forces de Laplace s’exerçant sur chaque portion de cadre de la


bobine X, notée 𝐴𝐵𝐶𝐷 sur la figure 3.
b. Montrer que ces forces de Laplace forment un couple vis-à-vis d’un axe orienté
𝑢𝑦 et passant par le milieu des segments [𝐵𝐶] et [𝐷𝐴]. Préciser l’expression
par ⃗⃗⃗⃗⃗
de ce couple.
c. Montrer que ce couple est équivalent au couple magnétique s’exerçant sur le
moment magnétique associé à la bobine X.
d. Les appareils IRM génèrent un bruit important, à cause des vibrations des
bobines X et Y qui se propagent dans la structure rigide du tunnel. À l’aide des
réponses aux questions précédentes, expliquer l’origine de ces vibrations.

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Problème 3 : Charge et décharge d’un bateau

On modélise un bateau par une coque en forme de demi-cylindre creux de rayon 𝑅 et de


longueur 𝐿, de masse 𝑚𝑣 (figure 1). Cette coque est posée à la surface de l’eau, de masse
volumique constante 𝜌0 .

À vide, elle émerge d’une hauteur ℎ par rapport à la surface de l’eau (figure 2). On la charge
progressivement jusqu’à ce que celle-ci soit à la limite de couler : la coque affleure tout juste
de la surface de l’eau (figure 3) sans pour autant que l’eau ne pénètre à l’intérieur de la coque.
La masse de la charge introduite pour atteindre cette situation est notée 𝑚𝑙𝑖𝑚 . On note 𝑔
l’accélération de la pesanteur et 𝑃0 la pression de l’atmosphère. On note 𝑧 la profondeur de
l’eau à partir de sa surface et ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑧 le vecteur unitaire selon la verticale descendante.

Figure 1 : Vue de la coque en perspective

Figure 2 : Coque vide à la surface de l’eau, vue de côté.

Figure 3 : Coque chargée, à la limite de couler

1. Exprimer la poussée d’Archimède s’exerçant sur la coque, en fonction de 𝜌0 , 𝑅, 𝑔, 𝐿 et


𝑢𝑧
⃗⃗⃗⃗⃗.
2. En déduire l’expression de 𝑚𝑙𝑖𝑚 en fonction de 𝑚𝑣 , 𝜌0 , 𝑅 et 𝐿.
3. Établir l’expression de la pression 𝑃(𝑧) dans l’eau en fonction de 𝑃0 , 𝜌0 , 𝑔 et 𝑧.
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On souhaite déterminer la résultante des forces de pression 𝐹⃗𝑒𝑎𝑢 de l’eau sur la coque.

4. Justifier sans calculs que la résultante des forces de pression 𝐹⃗𝑑 sur les deux demi-
disques aux extrémités de la coque est nulle.

Pour calculer la résultante des forces de pression 𝐹⃗𝑐 sur la surface demi-cylindrique de la coque,
on repère un point 𝑀 de cette surface par ses coordonnées cylindriques (𝑅, 𝜃, 𝑥), avec (𝑂𝑥)
l’axe du demi-cylindre (figure 4).

Figure 4 : repérage d’un point de la surface demi-cylindrique en coordonnées cylindriques

5. Exprimer la force de pression élémentaire 𝑑𝐹⃗𝑐 que l’eau exerce sur la coque au point
𝑀, en fonction de 𝑅, 𝜌0 , 𝑔, 𝑃0 , 𝜃, 𝑑𝜃, 𝑑𝑥 et un vecteur unitaire.
6. Justifier par des arguments de symétrie que la résultante des forces sur la surface demi-
cylindrique est orientée par ⃗⃗⃗⃗⃗.
𝑢𝑧
7. Montrer par intégration que :

𝜋𝑅 2 𝐿𝜌0 𝑔
𝐹⃗𝑐 = − (2𝑅𝐿𝑃0 + ) ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑧
2

En déduire 𝐹⃗𝑒𝑎𝑢 .
8. En utilisant les résultats des questions 1 et 7, déterminer la résultante des forces de
pression 𝐹⃗𝑎𝑖𝑟 qu’exerce l’air sur la coque. Celle-ci dépend-elle de la façon dont est
répartie la charge dans le bateau ?
9. On décharge le bateau qui retrouve sa masse à vide 𝑚𝑣 (figure 2). En supposant que la
coque est peu enfoncée dans l’eau, montrer que :

𝑚𝑣 = 𝜌0 𝐿(𝑅 − ℎ)√𝑅 2 − ℎ2

On rappelle que l’aire d’une portion de cercle de rayon 𝑅 et d’angle 𝛼 a pour expression :

𝑅2𝛼
𝒜=
2

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