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OSMOSE INVERSE

1
I- INTRODUCTION

L’Abbé A. Nollet (1700 – 1770) fut le premier


physicien à avoir décelé le rôle des membranes en
décrivant l’osmose par la mise en évidence de la
pression osmotique entre une solution et l’eau séparées
par un morceau de vessie de porc.

2
En 1827 Dutrochet construit le premier osmomètre
pour mesurer les pressions osmotiques.

Il a fallu attendre plus de deux siècles pour trouver une


application industrielle à ce procédé grâce à l’osmose
inverse.

Dans les années 60, Sourirajan et Loeb, réalisent les


premières membranes asymétriques applicables au
dessalement des eaux.
3
II- Osmose Inverse
II-1 Osmose directe
Si une membrane comme celle qu’on vient de définir,
sépare deux solutions aqueuses de compositions
différentes, seule l’eau pure peut la traverser. Il y
aura transfert d’eau du milieu le plus dilué vers
le milieu concentré jusqu’à l’égalité des potentiels
chimiques des deux phases.

4
Le niveau de la solution va donc monter dans le
compartiment concentré et la pression va augmenter.

Quand le potentiel chimique dû à la pression égale


celui dû à la concentration, l’équilibre est établi, c’est
la pression osmotique.

5
Pression
hydrostatique
Sens du flux
M de l’eau

B : Solution saline A
B A : Eau pure (H2O)
Na Cl + H2O

M : Membrane
semi-perméable

Osmose directe
6
II-2 Pression osmotique p

La relation qui donne l’expression de la pression osmotique


est connue sous le nom de la loi de Van’t Hoff. Elle présente
une similitude avec la loi des gaz parfaits :

p = CRT
C concentration molaire, mol/m3, R cte des gaz parfaits, T
température en Kelvin. p en Pa (Pascal).

Il est important de noter que cette relation n’est valable que pour des
solutions diluées, donc pour des pressions osmotiques faibles.
7
Calcul de la pression osmotique pour une solution aqueuse de
saccharose (C12H22O11) contenant 1.75 kg de saccharose pour
150 dm3 de solution à 17°C. M (C12H22O11) = 0.342 Kg / mol

Concentration molaire de saccharose :

1.75
C  34.11 mol / m 3
0.342x0.150

Pression osmotique :

p  34.11 x 8.314 x 290  0.82 10 Pa 5


8
Pression osmotique des électrolytes :
Jusque là, nous avons ignoré les caractéristiques du
soluté, et on a supposé implicitement qu’il n’y avait
qu’une seule espèce. En réalité, si le soluté est dissocié
en « i » ions différents, la pression osmotique sera
« i » fois plus élevée :

p = i CRT Loi de Van’t Hoff


pour les électrolytes
9
Exemple
Calculer la pression osmotique obtenue avec une
solution de NaCl à 3% (en masse) à 25°C. M=58.45

Van’t Hoff pour les électrolytes : p = i CRT

Pour la solution de NaCl, i = 2,

30 103
p2 x x 8.314 x 298.2  2.54 106 Pa  25.5 bar
58.45

10
II-3 L’osmose inverse

Principe
Si du côté concentré, on applique une pression égale à
p, le phénomène d’osmose s’arrête.

Si l’on applique une pression supérieure, on inverse le


phénomène de l’osmose, et de l’eau pure va passer
du milieu concentré vers le milieu dilué, on produit
alors de l’eau dessalée : c’est l’osmose inverse.
11
Pression de
filtration
Sens du flux
de l’eau
M
B : Solution saline A : Eau pure (H2O)
Na Cl + H2O

M : Membrane
semi-perméable

Osmose inverse
12
Les premières réalisations industrielles datent des
années 70 pour le dessalement des eaux saumâtres.

Les années 80 connurent le développement de cette


technologie dans le dessalement de l’eau de mer.

13
L’importance de la pression osmotique dans les
techniques membranaires

La pression osmotique joue un rôle important en


Osmose Inverse et en Nanofiltration, plus faible en
Ultrafiltration et elle n’intervient pas en
Microfiltration.

14
L’exemple de calcul suivant va illustrer les propos
précédents concernant l’importance de la pression
osmotique.

Calculer à 25°C les pressions osmotiques des


solutions aqueuses suivantes :

1- 3% (en masse) de NaCl (M= 58.45).


2- 3% (en masse) d’albumine (M = 65000)
3- 30Kg/m3 de particules solides d’environ 1ng (10-9g)

15
Pour NaCl 3%

3
30 10
π2 x x 8.314 x 298.2  2.54 10 Pa  25.5 bar
6

58.45

Pour l’albumine

30 103
p x 8.314 x 298.2  1.14 103 Pa  0.01 bar
65000

La suspension de particules
30 1012
p x 8.314 x 298.2  1.23 10  7 Pa  1.23 10 12 bar
6.02 10 23 16
III- Grandeurs et Définitions

Osmose inverse
Pompe HP
Alimentation
Qp
Q0
Perméat

Concentrât
(Rejet)
Qc
17
III-1 Taux de conversion, Y

Par définition : Y(en %) = (Qp/Q0).100


Qp : débit perméat , Q0 débit alimentation.

Avec Y égal à 75%, le volume du concentrât est le


quart du volume de l’alimentation, cela veut dire que
la matière dissoute (membrane idéalement sélective)
serait 4 fois plus concentrée dans le concentrât que
dans l’alimentation. C’est ce qu’on appelle le Facteur
de Concentration (ou de Réduction) Volumique,
FRV ou FCV. 18
Facteur de Concentration (ou de Réduction)
Volumique

Par définition : FRV = Q0 /Qc


Q0 débit alimentation, Qc débit concentrât.

Si Q0 = 100 et Qc = 50 FRV = 2
Cela veut dire que nous avons concentré deux fois.

Si Q0 = 100 et Qc = 10 FRV = 10
19
FRV = 1/1-Y

20
Pourquoi on cherche à avoir un taux de conversion
élevé ?

Pour disposer d’un minimum de rejet.

Mais qui dit taux de conversion élevé, dit aussi une


qualité de perméat médiocre, c’est-à-dire un perméat
moins pur.

21
2 ppm 4 ppm 8 ppm
Concentration
de perméat

R = 98 %

Concentration
de l’alimentation 100 ppm 200 ppm 400 ppm

Y 0% 50% 75%

FRV 0 2 4
C’est le concepteur du système OI qui fixe Y. Y n’est pas une donnée propre à la membrane.

Le concepteur doit considérer le compromis entre un Y élevé (pour un minimum de rejets)


22
et une bonne qualité (pureté) du perméat.
III.2 Taux de rétention ou «taux de rejet», R

Par définition : R(en %) = (C0 – Cp / C0).100

C0 et Cp concentration alimentation et perméat pour


une espèce donnée.
Ex :
un R de silice de 98% veut dire que la membrane
retient 98% de silice dans l’alimentation et que seul
2% passe à travers la membrane et se retrouve dans le
perméat.
23
Le taux de passage P :

% P = 100 – % R

Ou bien : % P = (Cp / C0).100

Dans l’exemple précédent de la silice avec R = 98%,


P = 2%.
Parfois, il est plus facile d’analyser les performances
de la membrane en utilisant le P au lieu de R.
24
Quelques taux de rétention de quelques espèces ioniques
pour des membrane OI en polyamide composite à
température ambiante

25
La charge ionique de l’espèce joue un rôle important
dans sa rétention. On voit que les espèces
multivalentes sont mieux retenues que les espèces
monovalentes.

En plus de la charge ionique, la rétention des espèces


particulières est basée sur les caractéristiques
suivantes :

26
-Le degré de dissociation : plus la dissociation est
importante mieux est la rétention.
Ex : les acides faibles sont mieux retenus à pH élevé.

-Le poids moléculaire : Plus il est élevé, mieux est la


rétention.
Ex : le calcium est mieux retenu que le Mg.

-Polarité : Plus elle est importante, moins bonne est la


rétention.
Ex: Les molécules organiques sont mieux retenues que
l’eau. 27
-Le degré d’hydratation : Plus l’espèce est hydratée
mieux elle est retenue.
Ex : Les chlorures sont mieux retenus que les nitrates.

-Le degré de ramification moléculaire : Plus la


molécule présente des ramifications, mieux elle sera
retenue.
Ex : L’isopropanol est mieux retenu que le propanol
normal.
28
-Les gaz ne sont pas retenus. Leur concentration serait
la même dans l’alimentation, dans le perméat et dans
le concentrât.

-Parmi ces gaz :


- Cl2, (utilisé dans la désinfection),

- CO2,

-NH3,
29
Si le pH de l’alimentation est inférieur à 9, le CO2
passe à travers la membrane OI alors que le
bicarbonate est retenu. Ce qui est à l’origine de la
modification du rapport (CO2/Bicarbonate) dans le
perméat et dans le concentrât.
Dans le perméat le rapport (CO2/Bicarbonate) serait
plus grand que dans l’alimentation.

Dans le concentrât c’est le rapport (Bicarbonate /CO2)


qui serait plus grand.
D’où le pH du perméat serait plus bas que celui de
l’alimentation et celui du concentrât serait plus élevé
que celui de l’alimentation.
30
III.3 Flux
La quantité (le flux) d’eau douce produite sera
proportionnelle à la pression appliquée moins la
pression osmotique :

Jp = A (DP – Dp)

Si DP > Dp, on produit de l’eau dessalée;


Si DP < Dp, on perd de l’eau douce;
Si DP = Dp, le flux est nul.
A est la perméabilité de la membrane. 31
Débit (Q)

Osmose
inverse
Pression
Osmotique
p Pression (P)

Osmose
«directe»
Osmose directe et osmose inverse : production
32
d’eau purifiée en fonction de la pression
Pour obtenir un flux suffisant, on opère en général à
une pression environ deux fois supérieure à celle de
la pression osmotique.

S’il s’agit de traiter une eau de mer par exemple, la


pression appliquée doit être de l’ordre de 50 à 60
bar.

33
Flux recommandés en fonction de la nature de l’eau de
l’alimentation en OI
g : galion (3,78541 L)
1gfd = 1.7 / L / h / m2 F: feet (0,3048 m)
D : day

34
Flux Spécifique :

Flux spécifique = Flux / Pression appliquée

Cette grandeur est introduite pour comparer les


performances d’une membrane par rapport à d’autres
puisque les memmbranes ne sont pas testées à la
même pression.

35
III.4 Polarisation de Concentration

L’eau qui arrive sur une membrane d’osmose inverse


peut être assimilée à une eau dans une conduite ou un
tuyau. Au milieu du canal le régime est turbulent
(convectif ) alors que sur les bords le régime est
laminaire (diffusif).

36
Couche au repos

C Membrane

Régime turbulent Clim = Cm

C0

Convection

Diffusion

x d 0
Couche de 37
polarisation
Conséquences de la polarisation de concentration

La polarisation de concentration a des conséquences


négatives sur les performances des membranes
d’osmose inverse :
1- Elle introduit une résistance hydraulique au
transport d’eau à travers la membrane;

2- L’élevation de la concentration des espèces retenues


entraîne une augmentation de la pression osmotique,
ce qui affaiblit la pression efficace appliquée;
38
3- L’augmentation de la concentration des espèces à la
surface de la membrane conduit à un passage plus
important de ces espèces dans le perméat.

Le rejet-passage réel des sels exhibé par la membrane


ne change pas, mais le rejet-passage apparent, lui, il
change.

Un exemple pour illustrer ce phénomène :


39
Espèce : silice,
R= 98%, C = 10 ppm, on suppose qu’à la surface de la
membrane C = 11.5 ppm, Cp = 0.2 ppm

Mais, en vérité, la membrane est au contact de 11.5


ppm de silice et non pas de 10 ppm.
Le passage réel de la silice est donc 2% de 11.5 ppm et
non pas de 10 ppm, ce qui fait une concentration de
dans le perméat de 0.23 au lieu de 0.2.

La rétention réelle est de 98% mais la rétention


apparente est alors de 97.7%. 40
III.5 Facteur de polarisation béta b

b est défini comme étant le rapport entre la


concentration de l’espèce retenue à la surface de la
membrane et sa concentration dans la solution (bulk).
C’est un moyen pour quantifier la
polarisation de concentration.
Plus b augmente, plus la polarisation est sévère, plus
les risques de colmatage et d’entartrage sont élevés.

Pour minimiser les risques de précipitation, ce facteur


doit être dans l’intervalle [1.0 – 1.2]. 41
III.6 Colmatage (Fouling)

Le colmatage résulte du dépôt à la surface de la


membrane de la MES, des composés organiques, des
microbes, ….
Parmi les espèces colmatantes :
- Colloïdes comme les silicates d’alumine ou les
silicates de fer peuvent précipiter avant la saturation
en présence de métaux comme Ca, Al, Fer formant des
colloïdes;
- Matière organique (nutriment pour les microbes),
- Microbes (bio-colmatage); 42
- La couleur, elle s’adsorbe irréversiblement sur les
matériaux polymériques des membranes;

- Métaux comme le Fer et la manganèse qui


précipitent quand ils sont oxydés.

43
Sens de l’écoulement Sens de l’écoulement

Schéma d’une membrane composite colmatée


44
Quelques valeurs de paramètres à respecter pour minimiser
les risques de colmatage en osmose inverse

UFC : Unité faisant colonie, mesure de la concentration de mycoplasmes dans un prélèvement. 45


III.7 Entartrage (Scaling)

Il résulte de la précipitation des sels à la surface de la


membrane. Généralement il y a quelques normes à
respecter pour minimiser l’entartrage des membranes
OI.

LSI : indice de saturation de Langelier 46


LSI = pH – pHs
pHs = (9.30 + A + B) – (C + D)

A = (Log10[TDS] – 1) /10 , TDS en ppm


B = -13.2 x Log10(°C + 273) + 34.55
C = Log10[Ca2+] – 0.4 , Ca2+ en ppm de CaCO3
D = Log10[Alcalinité] , alcalinité en ppm de CaCO3
-Si LSI > 0, l’eau aura une forte tendance à former du carbonate
de calcium (entartrante);
-Si LSI = 0, l’eau est en équilibre chimique;
-Si LSI < 0, l’eau est corrosive.
Ce calcul de LSI est valable pour uneTDS < 4 ppm.
47
Si la TDS est > 4 ppm, on utilise un autre indice :
Indice de saturation de Stiff-Davis :

SDSI = pH – pCa – pAlc – K

pCa = - Log10[Ca2+]
pAlc = - Log10[Alcalinité Totale], alcalinité en ppm
K = pK2’- pKs’
pK2’ : deuxième constante de dissociation de l’acide
carbonique (H2CO3), pK’s : produit de solubilité du carbonate
de calcium.
Une valeur négative du SDI se traduit par la non
précipitation du carbonate de calcium. 48
Indice de Langelier

49
Le colmatage est favorisé par un flux important et une
faible vitesse de circulation, ces deux conditions
favorisent également la PC.
-Un flux important entraîne une accumulation rapide
des espèces arrêtées dans la couche de polarisation à la
surface de la membrane, d’où une possibilité de
précipiation et de dépôt.
-L’épaisseur de la couche de polarisation est
inversement proportionnelle à la vitesse de circulation.
Si l’épaisseur est importante, l’accumulation des
solides dans cette couche serait importante, ce qui
augmente le pouvoir colmatant. 50
Pour une membrane colmatée :

-La pression de travail devient supérieure à la pression


normale (il faut vaincre la nouvelle barrière au
transfert introduite par le colmatage);

-La perte de charge devient importante.

51
Pour une membrane entartrée :

-La pression de travail devient supérieure à la pression


normale fixée par le concepteur;

- Une perte de charge importante;

-Une baisse de rétention.

52
IV- Membranes
Besoin de savoir le mode de transport des
solutés et de l’eau à travers les membranes ?

Ces connaissances permettent de savoir les


modifications à apporter sur les membranes
(synthèse) pour améliorer les performances de
flux et de rétention.
53
IV-1 Modèles de transport

L’objet de ces modèles est de relier


mathématiquement les performances (flux) du
solvant et du soluté aux conditions opératoires
(aux forces de transfert de pression et de
concentration).
Pourquoi ?
Pour pouvoir prévoir le comportement de la
membrane sous d’autres conditions.
54
IV-1.1 Modèle solubilisation-diffusion

Dans ce modèle la membrane est non poreuse


(dense), sans imperfections.
Toute espèce (eau ou soluté) est solubilisée dans
la membrane, diffuse ensuite dans cette dernière
pour se retrouver dans le perméat.

Dans ce modèle, le transport de l’eau et du


soluté sont indépendants.
55
Le flux du solvant à travers la membrane est
linéairement proportionnel à la différence de
pression efficace de part et d’autre de la
membrane :
J1 = A (DP – Dp)

J1 : flux de solvant, l’eau,


A : perméabilité de la membrane à l’eau,
DP : Pression appliquée,
Dp : Pression osmotique.
56
Indice 1 pour le solvant , indice 2 pour le soluté.
Le flux du soluté est proportionnel à sa
différence de concentration de part et d’autre de
la membrane :
J2 = B (C2* – C2)

J2 : flux de soluté,
B : perméabilité de la membrane au soluté,
C2* : Concentration du soluté à la surface de la
membrane (couche limite),
C2 : Concentration du soluté dans le perméat.
57
Pression , psi
1 psi = 0,0689476 bar 58
psi : pound-force per square inch
59
IV-1.2 Modèle solubilisation-diffusion
imparfait (Modèle poreux)

En général, les membranes possèdent des


imperfections provenant de leur mode de
fabrication.

Il faut tenir compte de ces imperfections dans


les modèles pour prévoir le comportement des
membranes et leurs performances.
60
Le flux du solvant à travers la membrane est
celui prévu par le modèle solubilisation-
diffusion, plus un terme qui tient compte de
l’imperfection de la membrane :

N1 = J1+ K DP C1
N1 = A (DP – Dp) + K DP C1
N1 : flux total de l’eau,
K : Coefficient de partage,
C1 : Concentration de l’eau côté alimentation,
DP : Pression appliquée,
61
Le flux du soluté à travers la membrane est celui
prévu par le modèle solubilisation-diffusion,
plus un terme qui tient compte de l’imperfection
de la membrane :

N2 = J2+ K DPC2
N2= B (C2* – C2) + K DPC2
N2 : flux total de soluté,
K : Coefficient de partage,
C2 : Concentration du soluté côté alimentation,
DP : Pression appliquée,
62
IV-2 Matériaux Membranaires

Il existe deux principales familles de membranes


d’osmose inverse (polymère) celles à base de
l’acétate de cellulose et l’autre de base
polyamide.

63
IV-2.1 Membranes à base Acétate de cellulose
-Membrane asymétriques

Ce sont les premières membranes commercialisées


d’OI (high flux , extreme thickness of membranes).
Membranes mises au point en 1965 par Sourirajan et
Loeb (méthode « inversion de phase »)

64
65
Quelques caractéristiques principales de ces
membranes

66
Membrane polyamide composite

On les appelle aussi les TFC (Thin Film composite)


membrane.
Elle sont composées essentiellement de deux
polymères et d’un support.
De nos jours, les plus utilisées en OI sont réticulées, et
entièrement en polyamide aromatique. Elles sont
fabriquées par polymérisation interfaciale (voir figure
suivante).
67
Polymérisation interfaciale utilisant le polyethyleneimine (PEI) réticulé avec
le di-isocyanate de toluène (DIT) pour former la membrane NS-100, brevetée
par Cadotte (US Patent 4039440, August 2, 1977
68
Section transversale d’une membrane d’osmose inverse
composite en polyamide
69
Quelques caractéristiques principales de ces
membranes

70
IV-3 Membranes d’osmose inverse et
configurations
- Toutes les membranes d’osmose inverse sont des
membranes organiques.
- Les premières membranes étaient en polyacétate de
cellulose (CPA) ou triacétate de cellulose (TCA).
- Les membranes de seconde génération sont des
membranes TFC (Thin Film Composite) pour la
plupart en polyamide aromatique.
- Ces dernières membranes TFC sont seules utilisées
à ce jour pour les nouvelles installations d’ OI. 71
72
73
74
(
Configurations géométriques

IV.3.1 Membranes planes


Facile à mettre en œuvre, mais elles ne permettent pas
de développer des surfaces élevées pour traiter des
débits élevés. Leur mise en œuvre est sous forme
d’empilements alternés de membranes et
d’espaceurs.
Ces membranes trouvent leurs applications
principalement dans le secteur agroalimentaire.
75
IV.3.2 Membranes tubulaires
Ces membranes ont permis de constituer des
ensembles modulaires où pour obtenir une surface
donnée, il était possible d’installer en parallèle
plusieurs membranes.

Elles n’ont pas eu beaucoup d’application dans le


domaine de l’eau. Seules quelques procédés
agroalimentaires ou « effluents » mettent en œuvre
ce type de configuration.
76
IV.3.3 Membranes à fines fibres creuses
Ces membranes sont des faisceaux de capillaires qui
sont empotées dans un tube de pression. Ce sont des
fibres très fines avec un diamètre extérieur compris
entre 80 et 120 µm.

La partie active de la membrane se situe à la surface


extérieure du capillaire, la circulation de transfert de
l’eau traitée s’opère de l’extérieur vers l’intérieur.

77
IV.3.4 Membranes spiralées
Les premières membranes en acétate de cellulose
fabriquées en 1958 aux USA (Californie) par Loeb
et Sourirajan étaient de type spiralé. Elles connurent
un succès mitigé compte tenu du succès obtenu par
les membranes fibres creuses en polyamide de
Dupont de Nemours. Dans les années 80, avec
l’arrivée des membranes TFC en polyamide, la
membrane spiralée a repris le dessus sur les fibres
creuses. À ce jour, les membranes spirales TFC
constituent un « standard de fait » en OI. 78
79
IV.3.4 Mise en œuvre des membranes
Les membranes ou modules spiralés doivent être installés dans
des tubes de pression pour résister aux pressions requises.

Flasques d’extrémité Tampon d’extrémité


Tube de pression

Segment de
fermeture
Perméat
Alimentation
Concentrat

Connecteur de
Joints de perméat avec
concentrat joints toriques
80
La figure précédente montre un assemblage de trois
membranes dans un tube de pression.
Les membranes sont accouplées les unes aux autres
par un coupleur équipé de joints toriques. Chaque
membrane est livrée avec un coupleur.
Les deux extrémités sont toujours connectées par le
tube de perméat central aux deux flasques du tube de
pression, ces connecteurs d’extrémité sont fournis
par le constructeur du tube de pression.

81
L’étanchéité côté « alimentation – concentrât » est
assurée sur chaque membrane par un joint à lèvre
qui évite leur court-circuit, forçant ainsi le fluide à
dessaler à circuler dans l’espace interstitiel.

Les tubes de pression peuvent recevoir une à sept


membranes.

82
V- Différents modes d’association des tubes de
pression dans la configuration série-rejet
V-1 Un seul étage

Pompe HP (tube de pression)


Alimentation Concentrât
Membrane (Rejet)

Perméat

Association parallèle un seul étage


(un ou plusieurs tubes) 83
V-2 Deux étages
tube de pression 1er
Pompe HP étage

Membrane Concentrât 1 renvoyé


vers le 2ème étage
Alimentation
Perméat 1

Tube de pression 2ème étage


Concentrât
(Rejet) Membrane
Perméat
Perméat 2 total

Association série rejet à deux étages


(un ou plusieurs tubes par étage) 84
V-3 Trois étages
Pompe HP tube de pression 1er étage
Concentrât 1 renvoyé
Membrane
vers le 2ème étage
Alimentation
Perméat 1

Tube de pression 2ème étage


Membrane
Perméat
Concentrât 2 Perméat 2
renvoyé vers le total
3ème étage
Tube de pression 3ème étage
Membrane Concentrât
rejet
85
Perméat 3
Les taux de conversion théoriques atteints sont
fonction du nombre d’étages, les valeurs moyennes
sont :

- 60% à 80% en deux étages


- 75 à 85% en trois étages
- 50% avec un seul étage

86
VI. Bilan hydraulique d’un tube de pression

Perméat : 1m3/h 1.9 m3/h 2.7 m3/h 3.4 m3/h 4.1 m3/h 4.7 m3/h

10 m3/h

Concentrât : 9 m3/h 8.1 m3/h 7.3 m3/h 6.6 m3/h 5.9 m3/h 5.3 m3/h

Taux de conversion / module = 10%


Taux de conversion résultant du tube de 6 modules = 47%
87
VII. Bilan hydraulique d’un système
Taux de conversion du tube de pression = 47%

Concentrât
5.3 x 4 = 21.2 m3/h 11.2 m3/h 6 m3/h
1er étage 2ème étage 3ème étage
Tube de pression
Tube de pression
Tube de pression

4.7 x 4 =18.8 m3/h 10 m3/h 5.2 m3/h

Entrée :40 m3/h Perméat : 34 m3/h


Performances d’un système

Hypothèse de performance d’un module


Y= 10% et R = 80%
Entrée 100 m3/h
TDS = 100 ppm

Débit perméat 10 m3/h Débit perméat 19 m3/h Débit perméat 27 m3/h


TDS = 20 ppm TDS = 21 ppm (p1 + p2) TDS = 22 ppm (p1+p2+p3)

Débit concentrât Débit concentrât Débit concentrât


90 m3/h 81 m3/h 73 m3/h
TDS = 109 ppm TDS = 116 ppm 89
TDS = 121 ppm
En partant de l’hypothèse de performances d’un
module avec Y/module = 10% et un taux de rejet en
sel de 80% on obtient les performances suivantes pour
le système :

Taux de conversion = 27%


Taux de rejet = 78%

90
En conclusion, ce qu’il faut retenir de la
configuration série-rejet, c’est que lorsque le taux
de conversion augmente, le débit produit augmente
et la qualité d’eau délivrée diminue.

91
Notion de « Pass »

On parle de « Pass » lorsque le perméat du premier


module est renvoyé à l’entrée du deuxième module.
On parle alors dans ce cas d’un double pass.

Le double pass est requis lorsque la salinité de l’eau à


produire est très faible

92
Exemple de double pass Concentrât

Pompe HP Pompe HP
Eau
produite
Module 1 Module 2

Alimentation : 40 g/l Le perméat 1 constitue

Pression 1er module 60 bar l’alimentation du 2ème module

TDS perméat 1 : 400 mg/l Pression 2ème module 20 bar

R=? TDS perméat 2 : 20 à 50 mg/l


R=?

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