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Hyperactivité/ Trouble

déficitaire de l’attention avec ou


sans Hyperactivité – TDA/H
Agitation primaire ou
secondaire ?
.
Hyperactivité réactionnelle
Troubles liés au
traumatisme et au stress
Dans un grand nombre de situations, le sujet réagit par une
hyperactivité physique à des troubles sous-jacents. On
considérera dès lors l’agitation comme la résultante de ces
troubles sous-jacents :
• troubles organiques
• troubles dans les capacités
• troubles du sommeil
• difficultés sociales, affectives
• troubles ou difficultés d’apprentissage
La prise en charge passe essentiellement par la prise en
charge des troubles sous-jacents. La résolution de ceux-
ci contribue à la diminution, voire la disparition des
comportements d’hyperactivité.
Syndrome d’hyperactivité .
(trouble déficitaire de
l’attention avec
hyperactivité)Troubles
TDAH. liés au
traumatisme et au stress
Ce diagnostic est posé dans des situations bien précises.
• Les troubles sont précoces, se manifestent
dans au moins deux endroits différents et
perturbent les activités sociales, familiales et
scolaires
• Les troubles sont présents au moins 6 mois
DSM 5
Un mode persistent d’inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité
qui interfère avec les fonctionnement ou le développement, et
caractérisé par (1) et/ou (2) :

• A1. Inattention
Six (ou plus) des symptômes suivants ont persisté pendant au moins 6 mois, à un degré qui ne correspond pas au niveau
de développement et qui a directement des conséquences négatives sur les activités sociales et
académiques/professionnelles :
Remarque : les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement d’opposition, d’une déficience, hostilité, ou de
l’incompréhension de tâches ou d’instructions. Pour les grands adolescents et les adultes (âgés de 17 ans et plus), au moins 5 symptômes sont
exigés.
• a) Souvent ne parvient pas à prêter attention aux détails ou fait des fautes d’étourderie dans les devoirs scolaires, le
travail ou d’autres activités (ex : néglige ou oubli des détails, le travail n’est pas précis).
• b) A souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux ( ex : a du mal à rester concentré durant un
cours, une conversation, la lecture d’un texte long).
• c) Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle personnellement (ex : leur esprit parait ailleurs, même en
l’absence d’une distraction manifeste).
• d) Souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas à mener à terme ses devoirs scolaires, ses tâches
domestiques ou ses obligations professionnelles (ex : commence le travail mais perd vite le fil et est facilement
distrait).
• e) A souvent du mal à organiser ses travaux ou ses activités (ex : difficultés à gérer des tâches séquentielles ;
difficultés à conserver ses outils et ses affaires personnelles en ordre ; complique et désorganise le travail ; gère mal le
temps ; ne respecte pas les délais fixés).
• f) Souvent évite, a en aversion, ou fait à contre-coeur les tâches qui
nécessitent un effort mental soutenu (ex : le travail scolaire ou les devoirs à
la maison ; pour les adolescents et les adultes, préparation de rapports,
formulaires à remplir, revoir un long article).
• g) Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités
(matériel scolaire, crayons, livres, outils, portefeuille, clés, papiers, lunettes,
téléphone mobile).
• h) Souvent se laisse facilement distraire par des stimuli externes (pour les
adolescents et les adultes, cela peut inclure passer du « coq à l’âne ».
• i) A des oublis fréquents dans la vie quotidienne (ex : faire les corvées, les
courses ; pour les adolescents et les adultes, répondre à ses appels, payer ses
factures, respecter ses rendez-vous).
• A2. Hyperactivité et impulsivité
• Six (ou plus) des symptômes suivants ont persisté pendant au moins 6 mois, à un degré qui ne
correspond pas au niveau de développement et qui a un retentissement négatif directe sur les
activités sociales et académiques/professionnelles :
Remarque : les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement d’opposition, d’une déficience,
hostilité, ou de l’incompréhension de tâches ou d’instructions. Pour les grands adolescents et les adultes (âgés de 17
ans et plus), au moins 5 symptômes sont exigés.
• a) Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège.
• b) Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis (ex : se lève de
sa place en classe, au bureau ou à son travail, ou dans d’autres situation qui nécessitent de rester
assis).
• c) Souvent, court ou grimpe partout, dans les situations où cela est inapproprié (remarque : chez
les adolescents ou les adultes, cela peut se limiter à un sentiment d’agitation).
• d) A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir.
• e) Est souvent "sur la brèche" ou agit souvent comme s’il était "monté sur ressorts"
(ex : incapable ou inconfortable de se tenir immobile pendant un long moment,
comme dans les restaurants, les réunions ; peut être perçu par les autres comme agité,
ou comme difficile à suivre).
• f) Souvent, parle trop.
• g) Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement
posée (ex : termine la phrase de leur interlocuteurs ; ne peut attendre son tour dans
une conversation).
• h) A souvent du mal à attendre son tour (ex : lorsque l’on fait la queue)
• i) Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (ex : fait irruption dans les
conversations, les jeux ou les activités ; peut commencer à utiliser les biens d’autrui,
sans demander ou recevoir leur autorisation ; pour les adolescents et les adultes, peut
s’immiscer ou s’imposer et reprendre ce que d’autres font).
Le diagnostic de TDAH comporte
trois traits cliniques

Tb attention
concentration
Motrice
TDAH Hyperactivité
Intellectuelle
Impulsivité
Troubles de l’attention-concentration

Il s'agit d'une tendance excessive à la distraction qui


se manifeste souvent de manière insidieuse,
déroutante, voire sélective et occasionnelle.
Le patient rencontre des difficultés à trier et à
hiérarchiser les diverses informations qui atteignent
son cerveau.
Il a plus de mal que les autres à donner la priorité aux
informations utiles à la tâche ou à l’activité en cours.
Il a donc du mal à détourner son attention de stimuli
dits « perturbateurs », qui sont le plus souvent liés à
l’environnement extérieur (bruits divers, animation,
mouvement, etc.), mais parfois aussi d’origine interne
(émotions,…).
Ces troubles de l'attention se divisent en trois
catégories :

Trouble de l'attention sélective (aussi appelée


attention dirigée ou focalisée) : difficultés à choisir
l'information à traiter.
Trouble de l'attention divisée (aussi appelée
attention partagée): difficultés à traiter plusieurs
informations en même temps.
Trouble de l'attention soutenue (aussi appelée
attention maintenue) : difficultés à maintenir son
attention sur une longue période.
On peut observer différentes conduites typiques de ces troubles
d’attention :
L’enfant atteint de TDAH
- ne parvient pas à prêter attention aux détails ou fait des fautes
d’inattention dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres
activités (ex : néglige ou oublie des détails, le travail n’est pas
précis, lit mal unbe question, oublie certaines questions dans un
test,…)
- A des difficultés pour soutenir son attention sur des tâches ou
dans des activités de jeux (ex : a du mal à rester concentré
durant les cours, les conversations, ou la lecture d’un long texte
- Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle
personnellement (ex. : l'esprit parait ailleurs, on l’interpelle
car « il est dans la lune », même en l’absence d’une
distraction manifeste).
- Souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne parvient
pas à mener à terme ses devoirs scolaires, ses tâches
domestiques ou ses obligations professionnelles (ex :
commence le travail mais perd vite le focus et est
facilement distrait, arrête un travail en cours de route, ne
suit pas ce qui lui est demandé,…).
- A souvent du mal à organiser ses travaux et ses
activités (ex. : difficultés à gérer des tâches
séquentielles ; difficultés à conserver son matériel et
ses effets personnels en ordre ; travail en désordre et
désorganisé ; a une mauvaise gestion du temps ; ne
parvient pas à respecter les délais).
- Souvent essaie d’éviter ou est réticent à s'engager dans
des tâches qui nécessitent un effort mental soutenu
(procrastine, trouve des excuses pour ne pas
s’engager dans un travail,…)
- Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à
ses activités (matériel scolaire, crayons, livres, outils,
portefeuille, clés, travaux écrits, lunettes, téléphone
mobile).
- Est souvent facilement distrait par des stimuli
externes (bruits, musique, réseaux sociaux,…).
- A des oublis fréquents dans la vie quotidienne
(devoirs, tâches, matériels,…).
Hyperactivité

Motrice :
L’activité motrice est augmentée et désordonnée par
rapport aux enfants du même âge.
Elle est le plus souvent désorganisée et non
constructive.
L’enfant
- Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur
son siège.
- Quitte souvent son siège dans des situations où il est
supposé rester assis (ex : se lève de sa place en classe,
au bureau ou à son travail, ou dans d’autres situations
qui nécessitent de rester en place).
- Souvent, court ou grimpe partout, dans les situations
où cela est inapproprié (ou présente un sentiment
d’agitation).
- A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou
les activités de loisir.
- Est souvent « sur la brèche », agissant comme s’il était
mu par un moteur qu’il ne peut arrêter
Intellectuelle :
Fuite des idées constituée d’une pensée superficielle passant d’un
sujet à l’autre sans lien évident pour l'entourage, jouant avec les
mots, se distrayant très facilement.
Fixation de l’attention brève sur sujet précis
- parle énormément, même lorsqu’il devrait se taire
Impulsivité

Se caractérise par des difficultés à inhiber les actions


verbales, motrices, cognitives ou émotionnelles.
La personne atteinte agit ou parle sans réfléchir aux
conséquences de ses actes ou de ses paroles.
L’enfant
- Lance souvent une réponse avant d’avoir écouté la fin
de la question
- Éprouve des difficultés à attendre son tour
- Interrompt les autres ou fait intrusion dans leurs
activités
Autres conséquences du trouble chez
l’enfant
Le TDA/H est une affection évolutive, persistante et complexe qui a des
répercussions sur le fonctionnement social et les performances scolaires et
professionnelles, de l'enfance à l'âge adulte.
Si le TDA/H n'est pas traité, de multiples conséquences peuvent survenir :
• Troubles des fonctions exécutives
• Troubles de l’apprentissage sur le plan scolaire (dyslexie, dyscalculie,…)
• Perturbations de la scolarité (résultats inférieurs aux compétences,
remarques, temps excessif passé à faire les devoirs, …)
• Troubles du traitement de l’information
• Troubles de mémoire
• Troubles moteurs
• Troubles du sommeil : difficultés d’endormissement,
réveil précoce.
• Troubles relationnels et affectifs avec la famille, les
amis, les professeurs
• Rejet et isolement social potentiel
• Difficultés dans l’estime de soi, dévalorisation,
sentiment dépressif
• Déficit des fonctions exécutives: autocontrôle,
planification/organisation, flexibilité de la pensée,
mémoire de travail
• Nombreuses blessures accidentelles
Evolution.

• Dans environ un tiers des cas, les soucis s’estompent


voire disparaissent à l’adolescence
• Dans les autres cas, la personne sera un adolescent
puis un adulte hyperactif
- L’agitation est moins manifeste
- Les difficultés d’organisation, l’éparpillement, la
recherche de stimulations nouvelles, la grande
distraction et l’impulsivité persistent
Les conséquences chez l’adolescent
peuvent être multiples
- difficultés scolaires allant de résultats médiocres à un
décrochage scolaire
- phobie scolaire
- difficultés dans les relations sociales avec la famille,
les amis, les enseignants.
- chez certains, recherche de comportements à risques,
difficulté avec les figures d’autorité
- Comportements addictifs potentiels
- Faible estime de soi, repli dépressif,…

Prendre le trouble en charge est donc essentiel afin


d’éviter des conséquences très invalidantes et sources de
souffrance durant la période adolescentaire.
Conséquences potentielles chez
l’adulte
• difficultés dans les relations sociales, de couple.
Moins de relations stables
• difficultés professionnelles ; difficulté à trouver un
emploi, à se poser, rendement et accomplissement
faible au travail
• difficultés de planification
• risque de conduites addictives
• difficulté dans l’estime de soi, repli dépressif, …
Conséquences familiales

- difficultés relationnelles intrafamiliales, tensions


- difficultés relationnelles sociales, risque de repli
- découragement, sentiment d'incompétence
- augmentation du degré d'inquiétude tant pour les
situations vécues au présent que pour l'avenir
scolaire, professionnel et social de l'enfant atteint,
stress, anxiété
- fatigue
Difficultés du diagnostic

• Le diagnostic est parfois posé tardivement car


certains enfants se sentent souvent agités mais ne
sont pas trop hyperactifs. Il semble qu’ils
compensent leurs difficultés d’apprentissage et
d’attention grâce à leur intelligence et leur grande
volonté.
• L’apparition du problème est alors repoussée jusqu’à
ce que les exigences scolaires ne puissent plus être
appréhendées.
Aide au diagnostic : questionnaires
- Questionnaire de CK Conners
- Echelle ADHD Rating scale
Ex : Weiss Symptom Record
Prise en charge.
Importance d’une prise en charge
pluridisciplinaire
• Médication : Il s’agit de la prise de molécules qui agissent
sur les neurotransmetteurs comme la dopamine et la
noradrénaline, substance psychostimulante (ex : Rilatine).
• Cela ne soigne pas le trouble mais en diminue
temporairement certaines manifestations : amélioration du
contrôle de l’attention, de l’agitation, du niveau d’activité
et de l’impulsivité.
• La durée d’action de la médication est limitée dans le
temps
• Effets secondaires : diminution de l’appétit,
difficultés de sommeil, céphalées, effet rebond,..
• Prise en charge neuropsychologique : rééducation
des fonctions cognitives (attention, mémoire,
fonctions exécutives, etc.) qui vise une prise de
conscience des difficultés, la stimulation des
fonctions déficitaires et la mise en place de stratégies
de compensation adéquates.
• Prise en charge psychomotrice dont le but
principal est de développer les compétences
d’autocontrôle.
• Cette prise en charge améliore également les
compétences motrices, visuo-spatiales, le graphisme.
- Travail de l’inhibition et de la capacité à attendre
ex : Jeu « écoute, stop » durant lequel l’enfant écoute
de la musique et s’arrête dès que celle-ci stoppe.
- Travail de la perception du temps et du rythme
- Ex : jeu sur la durée : souffler dans une paille le plus
longtemps possible
- Travail sur la motricité :
Motricité fine, contrôle postural, équilibre, contrôle
d’objet, …
- Activité physique : exercices physiques de type aérobie
(courir, faire du vélo, nager,…), 2 à 3 fois par semaine
en séance d’environ une heure
Psychoéducation : consiste en l’information sur le
trouble et la modification de l’environnement, du mode
de vie, d’éducation, d’enseignement ou l’adaptation de
ceux-ci au patient et à ses symptômes.
Elle s’adresse tant au patient qu’à sa famille ainsi qu’à
tout autre personne de son entourage qui désire
s’investir pour l’aider.
Elle peut être proposée tant individuellement qu’en
groupe
• Pour le sujet atteint de TDAH : elle vise
principalement à améliorer la compréhension du
trouble (symptômes, conséquences dans la vie
quotidienne, etc.) et de ses traitements ; à
promouvoir l’apprentissage de mécanismes de
compensation positifs, à apporter des stratégies, des
conseils, pour mieux vivre au quotidien ; à apprendre
à maîtriser le stress engendré par le TDA/H
• Pour les parents : les aider à trouver des stratégies
efficaces, cohérentes et adaptées au comportement
de leur enfant.
Les thèmes fréquemment abordés sont : comment
compenser les déficits, comment gérer le travail
scolaire, améliorer l’estime de soi, les habiletés
sociales, ….
Neurofeedback : vise à améliorer l’ attention, la concentration et la gestion de
l'impulsivité.
Avant de commencer le traitement par neurofeedback, une évaluation
initiale est réalisée pour déterminer la sévérité des symptômes du TDAH
et pour établir une ligne de base de l'activité cérébrale du patient. Cela peut
inclure des entretiens cliniques, des questionnaires, des évaluations
comportementales et, dans certains cas, des mesures neurophysiologiques,
telles que l'électroencéphalographie (EEG).
Sur la base de l'évaluation, le thérapeute identifie les cibles neurologiques
spécifiques qui nécessitent une régulation. Dans le cas du TDAH, il peut
s'agir d'une activité cérébrale excessive ou insuffisante dans certaines zones
du cerveau.
Lors de séances de neurofeedback, des électrodes sont
placées pour mesurer l'activité cérébrale en temps réel à l'aide
de l'EEG. Le patient est généralement assis devant un écran
d'ordinateur où il suit des jeux ou des activités qui sont liés à
son activité cérébrale. Lorsque l'activité cérébrale atteint des
objectifs prédéfinis (par exemple, une augmentation de
l'activité dans une zone du cerveau associée à l'attention), le
patient est récompensé par des signaux visuels ou auditifs.
Cela peut aider à renforcer les schémas d'activité cérébrale
souhaités.
Pleine conscience
Modifications alimentaires
Eléments à considérer dans la prise en charge
d’une patient TDAH pour une autre pathologie

• Bien choisir le moment et le cadre : minimiser le risque de


distraction (minimiser les objets visibles, placement plutôt dos à
une fenêtre que face à elle,…)
Si possible placer les séances à un moment opportun lorsque
l’enfant ne sort pas d’un long moment de concentration
• Bien planifier les séances :
- Varier les exercices, importance de l’alternance entre exercices
nécessitant la concentration et exercices plus cools, exercices
statiques et exercices dynamiques,…
- Respecter le rythme de l’enfant (importance des pauses)
• Donner des consignes brèves et claires, éviter d’en donner
trop en même temps
• Avoir des moyens de rappel des consignes (ex :
planification des exercices avec des supports visuels, avoir
mes « mots-clefs » pour chaque étape d’un exercice)
• Fournir des feedbacks fréquents
• Renforcer les comportements adéquats en les faisant
suivre d’éléments positifs (félicitations, pouce levé,…)

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