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BREIZH

le livre bleu de la Bretagne

H istoire
abrégée
B
de la retagne

Charte pour une Bretagne


indépendante et souveraine
Louis MELENNEC
1
2
Le livre bleu de la Bretagne

HISTOIRE
ABREGEE DE
LA BRETAGNE

Charte pour une Bretagne


indépendante et souveraine

Edité par l’Association Bretonne de Culture,


2009 et 2013
B.P. n°3 (56770) PLOURAY

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MEMOIRE PRESENTE AU NOM DES
BRETONS A BRUXELLES,
au Congrès de la FUEN, en septembre 2009,
destiné aux Instances Internationales,
en vue de la reconnaissance d’un statut conforme
aux droits élémentaires des Peuples,
tels qu’ils sont reconnus par le Droit international.

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Coordinateur : Louis MELENNEC, docteur en droit
et en médecine, diplômé d'études supérieures de droit
public, de droit privé, de sciences criminelles, diplômé
d'études approfondies en histoire, Ex-Consultant près le
Médiateur de la république française.

COMMENT LA BRETAGNE
A ETE ENVAHIE, DETRUITE,
COLONISEE PAR LA FRANCE.

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6
QUELQUES CITATIONS INTRODUCTIVES
POUR BIEN COMPRENDRE L’HISTOIRE DE LA
BRETAGNE ET LE DESTIN QUE LES BRETONS
SOUHAITENT POUR LEUR NATION.

- Michel ROCARD, ancien premier ministre de


François MITTERRAND, confidence révélée par
WIKILEAKS, faite en 2005 à l’ambassadeur des Etats-Unis
en France, M. Craig STAPLETON :

« La France s’est construite sur la destruction de cinq cultures :


les cultures bretonne, occitane, alsacienne, corse, flamande ...
La France est une création militaire, faite de nations non
homogènes ».

- Arnaud LEPARMENTIER, journal le Monde,


15 novembre 2012, page 28 :

« Le temps n’est plus où l’on pouvait hispaniser la Catalogne,


comme la troisième république a francisé, avec son armée et ses
instituteurs, la Bretagne et le midi de la France ».

- Louis MELENNEC, docteur en droit, Ex-Consultant


près le Médiateur de la République française :

En droit international, la Bretagne n’est en aucun


cas une partie de la France, pas davantage une
« province » du pays autoproclamé « des droits de l’homme ».
Envahie, détruite, soumise, pillée de ses finances, de ses
hommes, des ses talents, la Bretagne est et reste, au regard
des Principes généraux du droit et du droit
international, une colonie, c’est à dire un

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pays occupé.
L’occupation d’un pays par la force, même de longs siècles
après son invasion, ne crée aucun droit au bénéfice de l’en-
vahisseur. L’ONU vient de le rappeler, sous la forme d’une
flagellation administrée à la France : ce pays est une puissance
coloniale dans les îles de Polynésie, son seul droit dans
ces territoires est de les évacuer. La prescription
n’existant pas en matière de crimes contre l’humanité, il ne
reste à sa charge que l’obligation de réparer les dégâts
colossaux commis. La présence de la France en Bre-
tagne relève des mêmes principes, car le droit est le même pour
tous, et la force est le contraire du droit.

- MORVAN LEBESQUE, Comment peut-on être bre-


ton ? Paris, 1970, éditions du Seuil, pages 43, 50, 51 :

« L’enfer est privation d’histoire... Extrava-


gante imposture : il faut qu’un Breton quitte l’école
pour apprendre l’histoire de son pays… Pour s’en infor-
mer, il devra l’étudier en marge, à ses frais, comme s’il
s’intéressait par goût personnel aux Indiens ou aux Hittites...
On m’a bêtement menti, on m’a traité comme un
enfant de l’Assistance publique. Lorsque, malgré tout, j’ai
su que ma nation avait existé, on me l’a dépeinte (comme)
une mégère arriérée et patoisante, dont je devais m’esti-
mer heureux d’avoir été séparé ».

- HAZO NETANEL, Président de l’Association


Bretagne-Israël, 2010 :

« Je suis toujours avide des leçons d’histoire du docteur


Mélennec. Que de régressions, de persécutions, de tueries
perpétrées à l’encontre de ce peuple qui veut légitimement
8
vivre sa culture, sa langue, dans son propre pays ! C’est
un miracle qu’il soit toujours debout. La pugna-
cité, l’opiniâtreté ne sont pas de vains mots pour désigner
les Bretons. Les Juifs ont les mêmes qualités. Vos écrits
rejoignent mes réflexions sur les peuples Juif et Breton...

Le peuple Breton sort de cette léthargie, de


ce confort d’esclave ou tout est mis à sa disposition
par la déesse raison, pour mieux l’étouffer. Le chemin
sera long encore jusqu’à l’indépendance mais c’est iné-
luctable. La France est en faillite morale, intel-
lectuelle, elle éclatera du fait des différentes
communautés qui la phagocytent... C’est une
chance pour les peuples premiers de France.
Les nouveaux médias changent la donne. Vos re-
cherches qui étaient mises au ban, sont main-
tenant publiées. »

- MARCEL TEXIER, ex-Président de l’OBE


(Bretons du Monde).

« Vous faites œuvre de salubrité publique, docteur Mé-


lennec.
La Bretagne a été incorporée à la France à la suite
d’une succession de crimes et d’opérations
frauduleuses, pires : crapuleuses. Les inva-
sions françaises de la fin du 15ème siècle ont
scandalisé les contemporains. Toute l’Europe
s’était alliée pour soutenir les Bretons dans leur lutte patrio-
tique pour défendre leur pays, tous les pays alliés envoyè-
rent des troupes en Bretagne : les Anglais, les Allemands,
les Castillans et les Aragonais, les Gascons étaient présents
aux côtés de nos soldats, sous les ordres de nos généraux…
9
L’invasion de la Bretagne par la France fut condamnée
dans des termes péremptoires par toute l’Europe, per-
sonne ne soutînt les Français.

Le texte connu sous le nom « d’Edit d’Union », publié uni-


latéralement par la France, en août 1532, présenté comme
un traité jusqu’à vos travaux de juriste et d’historien,
c’est- à-dire comme un accord bilatéral conclu par deux
puissances souveraines, ne fut rien d’autre qu’un
tour de passe-passe juridique, initié et perpétré
par la France seule : jamais les Bretons n’ont été consultés
sur leur sort, ils n’ont ni négocié, ni participé à la rédac-
tion de ce texte, ils ne l’ont pas paraphé, il a été publié
unilatéralement sans vote de leur part, par la France
seule. L’hostilité des Bretons à l’égard des Français, leurs
ennemis héréditaires, - leur haine plutôt, car la
France préparait ouvertement l’invasion de
la Bretagne depuis longtemps -, était millénaire,
remontant au VIème siècle. De nombreuses guerres ont op-
posé les deux pays ; la perspective pour les Bretons d’être
gouvernés par un roi Français, par un prince détesté, était
la catastrophe qu’ils redoutaient le plus.

En 1532, Bretagne a été annexée contre son gré : les


Bretons avaient le canon dans le dos, et, de-
puis les invasions de 1491, ne possédaient
plus d’armée pour chasser leur ennemi : voilà
toute la vérité. Merci de l’avoir dite, et de l’avoir dé-
montrée d’une manière irréfutable. (Personne n’a tenté de
réfuter vos recherches, d’ailleurs).

Pas davantage les Bretons n’ont accepté, en 1789, que leurs


institutions autonomes ni leurs lois particulières soient sup-
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primées, ni, durant tout le XIXème siècle, que leur langue et
leur culture soient persécutées, encore moins qu’ils soient
gouvernés par des étrangers, décorés du nom de « pré-
fets », gouverneurs exclusivement nommés par la France.
Si la France est toujours présente en Bretagne, c’est par
l’effet de la force, non du droit. Au regard du
droit international, le prétendu traité de 1532, ironique-
ment baptisé « d’union perpétuelle de la France et de la
Bretagne», étant nul de nullité absolue, la Bretagne est
juridiquement indépendante. L’ONU vient
de rappeler que la France n’est présente dans
les îles de Polynésie, que par le fait d’une co-
lonisation : la situation est la même en Bre-
tagne.

Vos publications établissent d’une manière aveuglante la


légitimité des revendications des Bretons, occultées jusqu’à
ce jour par un discours officiel inique. Ils nous confèrent
UNE FORCE MORALE CONSIDERABLE.

Vos travaux ont été insultés ? Laissez glisser les insultes


avec mépris. Attendiez vous autre chose après
tant de siècles de falsification de la vérité
historique ? Ils sont maintenant publiés et re-
connus. Pensez à Théodore HERZL, le père de
l’Etat juif, à qui on jetait des pierres ».

Marcel TEXIER, Agrégé de l’Université, ex-Président


de l’OBE (actuellement Bretons du monde).

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12
AVANT PROPOS, par Pierre LEMOINE,
Ex-Président de l’UFCE.

La Bretagne n’est pas la France.


Le temps est venu pour que notre pays
réapparaisse dans le concert
des nations souveraines.

Pour la célébration de son soixantième anniversaire,


l’Union Fédéraliste des Communautés Européennes
(UFCE, ou FUEN, ou FUEV), a décidé de tenir son
congrès à Bruxelles durant la session d’automne du
Parlement Européen.

Afin d’associer la Bretagne à cette importante manifes-


tation, qui sera un événement historique pour toutes les
nations sans Etat de notre continent, la Fondation de
Bretagne a décidé de publier un résumé des événements
qui ont conduit notre pays, l’un des plus puissants d’Eu-
rope au moment de son annexion par la France, à la fin
du XVème siècle, à devenir une nation sans Etat et sans gou-
vernement, colonisée par le pays envahisseur, en violation
des normes juridiques internationales du temps.

L’UFCE a été fondée par le Breton Joseph MARTRAY,


en 1949. Cet homme remarquable nous a quitté au mois
de mai 2009, à l’âge de 95 ans, après une longue vie
consacrée à la défense et à la promotion de la Bretagne, et
de toutes les communautés minoritaires d’Europe.

Forte d’environ 150 organisations membres, réparties dans


42 pays d’Europe, cette organisation non gouvernemen-
tale (ONG ou NGO), grâce à ses statuts parcipitatif ou
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consultatif près le Conseil de l’Europe, l’ONU et l’OSCE,
reste à l’avant-garde des revendications, résolutions, re-
commandations et directives européennes et mondiales
en faveur des langues et des cultures minorisées, souvent
menacées de mort.

Au moment ou de nombreux petits pays d’Europe, autre-


fois indépendants, ont retrouvé leur Liberté, demandé et
obtenu d’intégrer l’Union européenne, il est important de
poser ces deux questions, fondamentales pour la Bretagne :
Notre pays a-t-il les moyens de retrouver son statut d’Etat
souverain au sein de l’Union européenne ?

Si la réponse est positive, pourquoi ce retard dans l’acces-


sion au statut d’une puissance souveraine de plein droit ?

Les Bretons et les Européens qui liront les lignes qui sui-
vent jugeront librement et sereinement. Ce qu’ils n’ont pu
faire jusqu’à présent, tant il est vrai que la France, par la
maîtrise des carrières et des programmes scolaires et uni-
versitaires, par le discours unique qu’elle a pu imposer
jusqu’à une époque très récente, par la censure offcielle et
l’autocensure, par les dangers encourus par ceux qui se se-
raient opposés à l’Etat central, a réussi à occulter la vérité.
En substituant son histoire à celle des Bretons, en la tron-
quant et en la falsifant d’ailleurs largement, la France a
volé aux Bretons leur passé prestigieux. Comme
dans tous les pays acculturés par la force, cette amputation
laisse dans les esprits des blessures profondes.

A la lecture du texte qui suit, en dépit de son faible volume,


le lecteur saura enfin, d’une manière assez précise, ce qu’est
la Bretagne, et ce que fut le drame épouvantable que
14
les Bretons ont vécu, après les invasions françaises de la
fin du XVème siècle, surtout après la « révolution » de 1789,
cette dernière ayant constitué une véritable désastre pour
le pays et pour ses habitants, marquant le début d’une
autre phase coloniale, celle-ci impitoyable.

La Bretagne est une péninsule située à l’extrême


ouest du continent européen. Sa superficie, avec les cinq
départements dont elle est composée (le Finistère, le
Morbihan, les Côtes d’Armor, l’Ille et Vilaine, la Loire
Atlantique), est de 35000 km2 carrés environ.

Cela la situe, quant à son étendue, à peu de choses près,


au même niveau que le Danemark (43000 km2 carrés), les
Pays Bas (41500 km2 carrés), la Suisse (41000 km2 carrés),
la Belgique (30500 km2 carrés), tous pays qui se sont
illustrés dans l’histoire, malgré leur relative exiguïté, par
des destins exceptionnels, et qui restent, à l’heure actuelle,
des exemples enviés.

Au plan démographique, la population de la Bre-


tagne est de 4,5 millions d’habitants. Elle se compare, sur
ce point, au Danemark (5,5), à la Slovaquie (5,5), à la Fin-
lande (5,4), à la Norvège (4,9), à l’Irlande (4,5), à la Croatie
(4,3). Elle est plus peuplée que la Bosnie (3,8), l’Arménie
(3,2), la Lituanie (3), la Macédoine (2,9), la Lettonie (2),
l’Estonie (1,3)...
Les Bretons sont présents partout dans le monde. Ils
sont connus, identifés comme tels, rarement comme des
Français. Leur image est excellente. Avec sa diaspora, la
population bretonne dépasse, croît-on, 8 millions, peut-être
10 millions d’individus. La ville de Paris compte plus d’un
million de Bretons.
15
Par son étendue et sa population, la Bretagne est tout à fait
en mesure de reprendre sa place dans le concert des pays
souverains.

Au plan économique, contrairement à ce que l’on


croit, la Bretagne d’avant les invasions françaises, fut très
prospère, créative, commerçante. Au XVème siècle, elle
occupait en Europe une place de premier plan, derrière
la France, l’Angleterre, les Etats Bourguignons. Sa flotte
fut la deuxième d’Europe, derrière celle de l’Angleterre,
la France n’ayant alors qu’une marine embryonnaire. Ses
institutions - une monarchie représentative et parlemen-
taire -, étaient en avance de plusieurs siècles sur celles de
la France. Son prestige et son importance étaient telles,
que les princes de la dynastie ducale ne contractaient d’al-
liances matrimoniales qu’avec les autres puissantes familles
régnantes d’Europe, celles de France et d’Angleterre no-
tamment.

La Bretagne, qui n’a connu de régime absolutiste qu’après


son annexion, était un pays résolument pacifique. Elle n’a
été mêlée aux conflits sanglants de l’Europe qu’après son
invasion par la France, pays qui fut en guerre contre tout
et tous pendant une grande partie de son histoire, d’une
manière pathologique. Elle a perdu sur les champs
de bataille français, durant la guerre franco-allemande de
1914 à 1918, près de 200 000 morts, tous jeunes : cette
saignée est un drame dont elle ne s’est pas remise.

Nos historiens ont démontré par leurs recherches approfondies,


que le formidable recul, la ruine de la Bretagne, non seule-
ment ne sont en rien imputables à une quelconque déficience ou
insuffisance génétiques, comme on a tenté de le faire accroire,
16
mais qu’ils sont entièrement imputables à la France. Pendant
cinq siècles, la France a puisé sans mesure dans ce pays pros-
père des hommes pour ses armées, pour sa marine, pour ses
guerres, pour ses colonisations, pour son administration.. Au
XIXème siècle, la tonte du pays est telle qu’il est ruiné  : la
Bretagne, pauvre arriérée, est montrée du doigt : tondue comme
un œuf, sous le gouvernement incompétent de Paris et de ses
gouverneurs - dénommés « préfets » - elle est dépouillée de
sa langue, des ses coutumes : elle n’a plus de personnalité ni
de destin nationaux, les Bretons sont honteux d’eux-mêmes :
l’œuvre civilisatrice de la France est passée par là, la colonie
bretonne ressemble à un cadavre...

Aujourd’hui, en dépit du grand malheur


d’être incluse dans un pays en faillite financière depuis
de longues années, géré d’une manière désastreuse
par deux ou trois clans politiques qui se partagent le pou-
voir alternativement ou simultanément, selon des critères
clientélistes résolument non démocratiques, à la fiscalité
la plus lourde du monde, la Bretagne conserve une place
très honorable par sa créativité, le caractère travailleur de
ses habitants, l’exploitation rationnelle de ses richesses na-
turelles. Celles-ci, non inventoriées encore d’une manière
complète, sont susceptibles de générer dans le futur des
ressources importantes : son littoral atteint près de 3000
km - soit 42% des côtes de l’hexagone -, les sites portuaires
naturels sont nombreux, ses ressources potentielles en
énergie son considérables (les vents, les courants marins
et sous marins, le très vaste plateau continental, non en-
core exploré...). La créativité de sa population, largement
reconnue, est de nature à permettre au pays, dès lors qu’il
se gouvernera par son propre génie, de créer de nouveaux
secteurs d’activités, tels que l’informatique, la banque, la
17
gestion des actifs internationaux (comme la Suisse, Hong
Kong...), la pisciculture... Il sera loisible à la Bretagne, dans
le cadre de ses droits souverains, d’instituer une fisca-
lité transparente, mais modérée, simple, stable et ration-
nelle, exemplaire par sa rigueur.

Le PIB (Produit intérieur brut) moyen de la Bretagne par


habitant est de quatre à dix fois plus important que ce-
lui des douze petits pays récemment admis dans l’Union
européenne. La balance commerciale de la Bretagne
est nettement positive, et présente chaque année des
excédents.

Au plan économique, si on la compare à des pays nette-


ment moins favorisés qu’elle, la Bretagne a une carte ma-
jeure à jouer.

En dépit des nombreux confits avec la France, la Bretagne


avait su conserver les mêmes limites territoriales depuis le
IXème siècle, sans guère de modification notable, jusqu’à la
dernière guerre mondiale. C’est un fait rare dans l’histoire
de l’Europe. Depuis un décret de 1941, publié alors que
la France est occupée par les Allemands, la Bretagne est
amputée d’un cinquième de son territoire et d’un quart
de sa population. Malgré le vœu de ses habitants, et les
demandes réitérées et unanimes de ses élus, la France - ce
pays qui se flatte d’avoir inventé les droits de l’homme,
pire : d’avoir apporté la liberté au monde, ce qu’elle ose
prétendre (!) -, refuse avec une obstination digne d’un
pays totalitaire, de réintégrer la Loire Atlantique dans
le territoire national des Bretons. Ce scandale est connu
du monde entier, comme d’ailleurs l’assassinat de la lan-
gue bretonne et le génocide brito-vendéen de 1793 et
18
1794. L’ONU, le Conseil de l’Europe, d’autres instances
internationales ont été saisis d’une manière répétitive. Le
droit international interdit d’une manière
péremptoire de tels agissements : la France conti-
nue à violer le droit en Bretagne, ce qu’elle n’a cessé de
faire depuis l’annexion dont elle est victime.

Les Anglais n’ont jamais cultivé l’absurdité


de considérer que les Ecossais, les Gallois, les
Irlandais appartiennent à la même nation
qu’eux. Les Français l’ont fait : à partir de
1789, les Bretons, peuple beaucoup plus an-
cien, identifié plusieurs siècles avant Jésus-
Christ, ont été incorporés par le terrorisme
intellectuel dans la nation française. Persé-
cutés, ils n’ont plus osé penser autre chose,
pendant plus d’un siècle et demi : les droits
de l’homme, revus et corrigés à Paris, interdi-
saient de revendiquer une autre identité que
celle des Français.

La vérité est aujourd’hui définitivement réta-


blie : La Bretagne n’est pas la France, elle ne
l’a jamais été, elle ne le sera JAMAIS.

La situation géographique exceptionnelle de notre Pays,


son patrimoine culturel et artistique, son héritage histo-
rique et intellectuel, sa civilisation originale, son fort po-
tentiel économique, son agriculture riche, largement ex-
portatrice, son vaste littoral, son territoire sous marin, ses
ressources humaines, constituent des atouts, et font de la
Bretagne un pays très original, non assimilable à au-
cun autre.
19
Afin que tous connaissent l’essentiel de notre véritable his-
toire, dont la découverte va certainement créer la stupeur
chez de nombreux lecteurs, tant sont graves les exac-
tions dont a été victime la Bretagne, il est temps
de laisser l’écriture au professeur Louis MELENNEC, qui
a accepté de diriger notre collectif. L’ouvrage qu’on va lire
est bref par son volume, majeur par son contenu. Nous
pensons qu’il va constituer un événement important et mo-
bilisateur dans l’histoire de notre Pays.

Architecte Pierre LEMOINE,


Ancien Président de l’UFCE

20
INTRODUCTION A LA REEDITION DE 2013,
par Louis MELENNEC

La version présentée à Bruxelles en 2009, était destinée


aux représentants des nations dites « minoritaires », qui se
réunissent chaque année en Congrès. Il importait qu’en
un minimum de temps (deux à trois heures), les congres-
sistes puissent connaître l’essentiel de notre histoire. A
la demande de Pierre LEMOINE, ex-président de la
FUEN, qui par son obstination, et le soutien moral qu’il
n’a cessé de m’apporter, dans un environnement hostile -
en Bretagne davantage qu’en France -, a rendu ce travail
possible. Les références et les renvois aux textes ont été
supprimés, afin de ne pas rendre la lecture de ce texte
trop aride. Les principales références seront réintroduites
dans une version future, afin que les lecteurs, sans les sur-
charger toutefois, puissent instantanément se reporter aux
preuves, et vérifier que nous n’exposons pas ici une ver-
sion ni une interprétation personnelles, mais une histoire
véridique, d’une manière stricte. Tout Breton intéressé par
l’histoire de son pays pourra donc s’y reporter, et s’assurer
que tout ce qui est écrit ici, si surprenant que cela puisse
encore paraître, est le reflet rigoureux de ce que nous
avons trouvé dans nos archives nationales, réinterprétées à
la lumière de l’étude de l’histoire des peuples, de l’histoire
des institutions, de l’histoire des idées, du droit médiéval,
des principes généraux du droit, et d’autres disciplines au-
jourd’hui indispensables, pour qui veut comprendre.
La présente version n’a pas été écrite à plume levée. Dix
versions ont été nécessaires pour aboutir à cette synthèse,
qui, en dépit de sa brièveté, est un condensé scientifique.

21
1 - La Bretagne, envahie et subjuguée en 1487, en 1488,
puis en 1491, par la France, qui fut son ennemi détesté pen-
dant mille ans - en raison des malfaisances qui continuent
à produire leurs effets au quotidien -, est toujours une na-
tion bafouée par le pays qui l’a colonisée. Détentrice de
la force, la France a tout mis en œuvre pour effacer les
traces de ses actes. La langue bretonne a été écrasée, et
continue de l’être. Les Bretons n’ont toujours pas accès à
leur histoire, ni à la connaissance de ce qu’a été leur pays
dans le passé. L’enseignement de l’histoire de la Bretagne
est toujours interdit dans les écoles ; la langue, persécutée
pendant un siècle et demi, non enseignée, si ce n’est d’une
manière très marginale, est quasi-morte ; le territoire natio-
nal, comme ceux de la Hongrie, du Tibet, de la Pologne...
est, depuis le régime de Vichy, amputé de sa partie la plus
riche et la plus prestigieuse, le comté de Nantes, absurde-
ment dénommé par la France «Loire-Atlantique», appella-
tion qui a remplacé celle de «Loire-inférieure»...
Le reste est à l’avenant. Malgré les engagements solennels
pris d’une manière répétitive, de surcroît par les plus hauts
magistrats politiques français, et en dépit des condamna-
tions internationales, la Charte dite des «langues minori-
taires», n’est toujours pas ratifiée par la France.

2 – Il n’y a guère de chances de voir les choses se mo-


difier, si l’Europe et les Institutions internationales n’in-
terviennent d’une manière ferme pour mettre fin à un
régime autocratique créé par les révolutionnaires de 1789,
lesquels, dès l’origine, ont décidé, par la violence et par
le crime, d’anéantir les libertés, les langues, les cultures
des différentes nations incluses dans l’espace hexagonal
dénommé, par abus de langage, «LA» France, et qui conti-
nue à être dirigé en permanence, en marché captif,
22
par quelques personnes, derrière un vernis démocratique
qui n’a aucune existence de fait, toutes les décisions im-
portantes étant prises à Paris, les prétendus agents de la
vie politique locale étant tout juste réduits au rôle
de figurants. C’est à juste titre que les Anglais affir-
ment que la France n’a jamais connu la démocratie. Nous
savons très bien, nous, Bretons, que la France n’a cette
qualité que par l’audace de s’auto-intituler telle. Ce pays
n’a jamais connu la démocratie directe, et n’envisage
pas de l’instaurer. Le but avéré des gouvernements qui
se succèdent est de ne jamais permettre aux citoyens de
choisir eux-mêmes les solutions qu’ils souhaitent pour leur
pays : tout leur est imposé d’en haut. Depuis cette année
2012 – 2013, le drame apparaît enfin au grand jour : la
France est chroniquement gouvernée par des
équipes incompétentes, à quoi s’ajoute une corrup-
tion effrayante. Le peuple français et le peuple breton ne
sont consultés périodiquement que pour envoyer au Par-
lement des clients du pouvoir, pré- sélectionnés
par lui, c’est à dire par les trois ou quatre clans qui se
succèdent ou alternent dans les fonctions principales de
l’Etat.
Alors que la Bretagne indépendante, avant les inva-
sions françaises, était une monarchie constitutionnelle,
possédant un gouvernement, un Premier ministre, un
Parlement, une Cour des comptes, elle est aujourd’hui,
amputée d’un cinquième de son territoire, réduite à l’état
de région croupion. Les Bretons n’ont jamais été
consultés par La France sur le sort qui leur
a été imposé, ni sur l’avenir de leur langue, et ni sur
le statut qu’ils souhaitent pour leur pays, soit à l’intérieur
de l’Europe, comme Etat fédéré ou associé, soit, mieux,
comme Etat souverain, ce qu’il était avant d’être envahi
23
militairement, puis annexé.

3 – Malgré les dispositions prises d’une manière répétitive


par les Instances les plus hautes de l’Union européenne,
malgré les décisions fermes des organisations interna-
tionales en faveur des nations dites «minoritaires» ou
«premières», la Bretagne reste administrée depuis Paris,
par des gouverneurs dénommés «préfets», sans qu’aucune
mesure significative soit prise pour assurer le transfert des
compétences, afin de lui permettre de se gouverner selon
ses intérêts et les aspirations légitimes de sa population. De
ce point de vue, compte tenu des progrès considérables
intervenus en matière de droits des nations minoritaires,
des nations Indiennes des Etats Unis, des Inuits du Ca-
nada, des Aborigènes d’Australie et de très nombreux
autres peuples, la France, considérée à l’aune des règles
démocratiques, est un pays arriéré, une authen-
tique caricature, dans le concert des pays industrialisés
modernes. L’Europe toute entière est au courant de cette
situation, comme elle le fut lors des invasions de la Bre-
tagne, en 1491, les puissances du temps ayant, toutes,
envoyé des troupes pour aider la Bretagne à défendre sa
Liberté contre l’impérialisme français. La France est
passible, non seulement des blâmes les plus
sévères, mais de sanctions très lourdes.

24
KENSKRID

Tri ugentvet deiz-ha-bloaz an UKBE (Unaniezh Kevreadel


Broadoù Europa) a zo bet lidet e Brusel e-pad bodadeg
trimiziek 2009 Parlamant Europa.
Fellout a rae deomp e vefe Breizh bezant e-pad ar pezh a
oa evidomp un darvoud istorel, hag aozet hon eus ul levrig
evit lavarout d’ar bed a-bezh penaos eo bet laeret ouzh
Breizh he frankizoù.
Dav eo deomp kregiñ o lavarout eo bet krouet an UKBE
gant ur Breizhad, Joseph Martray, aet d’an Anaon e 2009
d’an oad a 95 bloaz, goude ur vuhez labour evit Breizh hag
holl vroioù Europa bihanniverek.
An UKBE a zo deuet da vezañ ar framm pouezusañ gant
he fal kentañ a zo adc’hounid yezhoù hag hevelepted ar
broioù bihan, gant war-dro 150 kevredigezh eus 42 vro
enni, anavezet ha selaouet gant Kuzul Europa, an ABU
(Aozadur ar Broadoù Unanet), hag an ADKE (Aozadur
evit an Diogelroez hag ar Gevelerezh en Europa).
Hiziv an deiz, kalzik a vroioù bihan hag o doa kollet o fran-
kiz e-kerz ar c’hantvedoù tremenet, a zo dieub adarre, en
Europa Unanet (E.U.), hag ar mare gwellañ eo evidomp
da c’houlenn ma vefe mat pe nann evit hor Bro bezañ
dieub adarre.
Ar re a lenno ar pennadoù da heul o devo pep keloù evit
ober o soñj, ha se evit ar wech kentañ peogwir ne vez
desket, en holl skolioù, nemet un istor leun a c’hevier hag
a darvoudoù faos, o laerezh digant ar Vretoned un Istor
skedus ha pinvidik.
Ne fell ket deomp klevout ken tud o respont n’anavezont
ket Breizh, pe tud he c’hemmesk gant Bro-Saoz pe a soñj
ez eo un darn eus ar vro-se.
reizh, evel diskouezet war ar gartenn e deroù al levrig-mañ,
25
a zo er penn pellañ kuzh-heol Europa, gant ouzhpenn 35
000 km2 gorread ; bez ez eus er Vro dreist da 4,2 million
annezad, ha muioc’h eget 10 million Breizhad er bed.
Harzoù ar Vro a zo chomet, koulz lavarout, an hevelep re
e-pad 1 500 bloaz, rouantelezh, dugelezh pe rannoù eus
Bro-C’hall goude bezañ bet staget dre heg, hep ma vije bet
goulennet netra digant tud ar Vro.
Betek ma ve bet staget dre heg ouzh Bro-C’hall, Breizh
a zo bet e touez ar broioù pinvidikañ en Europa, an hini
gentañ war vor, gant an aodoù hirañ, tost evel Bro-Spagn
ha Bro-Skoz, met siwazh, tro-dro dezhi e oa broioù bra-
soc’h o doa c’hoant laerezh he madoù hag he aloubiñ.
Goude bloavezhioù brezel pe lazhadegoù, a vefe anave-
zet hiziv evel torfedoù mezhus, goude gwallerezh Dugez
Breizh Anna, daoust dezhi bezañ dimezet gant un Aus-
trian, Breizh a zo bet staget.
Met bremañ, hiziv an deiz, daoust dezhi bezañ staget ouzh
ur Vro e freuz- stal, peseurt pouezh a chom gant Breizh en
Europa ?
Ouzh goulenn ar c’helenner Kohr : « Daoust hag e c’hell
Breizh bevañ dieub ? » e c’hellomp respont, a dra sur, YA.
Pinvidigezh ar Vro, dre zen, a zo kalz uheloc’h eget hini an
holl re a zo degouezhet nevez ‘zo en U.E.
Breizh a werzh bep bloaz muioc’h eget na bren, ar pezh
a zo deuet rouez a-walc’h evit broioù Europa ezel eus an
U.E.
Gorread ar Vro a zo brasoc’h eget dek bro bennak, ezel
eus an U.E., hag emveliek.
Poblañs Breizh, daoust d’ar gouennlazhioù e-pad ar
brezelioù graet gant Bro-C’hall abaoe daou gantved, a
chom uheloc’h eget e Bosnia, Mongolia, Makedonia,
Iwerzhon, Estonia, Kosovo, Luksembourg, Lituania...
Hag a-benn ar fn, tu a vije da gomz diwar un nebeut
26
broioù paour raz hag a zo koulskoude dieub bremañ hag
ezel eus an U.E.
E-pad ar brezel bed diwezhañ an Alamaned, gant skoazell
Petain, Laval ha Darlan, o deus troc’het Breizh gant un De-
ved, o lakaat pennkêr ar Vro, Naoned, er maez eus Breizh.
Hag abaoe 65 bloaz ar « republik gall » a gendalc’h gant
an divizoù NAZI, mezh ganto.
Dav eo da Vreizh adpakañ, buan ha buan, ar pezh a zo
dezhi evit adkavout he fas en Europa.
Ha bez’ e vo bremañ un istorour anavezet ha brudet hag a
skrivo evidoc’h ar wirionezh.

Per Le Moine, tisavour, eus Urzh an Erminig, Ez-kadoriad


an UKBE, Kadoriad K.V. a S.

27
EINLEITUNG

Zu den Feierlichkeiten des sechzigjährigen Bestehens, hat


die Federalistische Union der Europaïschen Völker (UFCE
oder FUEN oder FUEV) beschlossen, ihren Kongress
während der Herbstsitzung des Europaparlaments abzu-
halten.

Damit die Bretagne sich an diesem wichtigen Kongress


beteiligen kann, der ausserdem für alle Minderheiten ein
historisches Ereignis sein wird, hat die « Fondation de Bre-
tagne » sich entschlossen, eine kurze Zusammenfassung
über unser Land zu veröffentlichen, eines der blühendsten
Europas, das, sobald annektiert, zu einer einfachen Min-
derheit wurde.

Einleitend müssen wir erwähnen, dass die UFCE von ei-


nem Bretonen gegründet wurde und zwar von Josef Mar-
tray, der uns leider im Mai dieses Jahres im Alter von 95
Jahren verlassen hat. Sein langes Leben war der Vertei-
digung und dem Aufstieg der Bretagne gewidmet. Ihm
verdanken wir das Bestehen sowie die Entwicklung dieser
Organisation, deren Mitgliedsorganisationen in 42 euro-
païsche Länder vertreten ist. Diese « non-governmental or-
ganisation », dank ihrer Teilnahme am Europarat, an der
UNO und der OSCE, nimmt eine führende Rolle ein, was
Forderungen, Ratschläge und Direktiven zugunsten der
mehrmals zum Tod bedrohten Minderheitskulturen und
sprachen betreffen.
Wo viele kleine - früher unabhängige Völker Europas - ihre
Freiheit wieder erlangt haben und nun in die europäische
Gemeinschaft aufgenommen werden wollen, scheint es
wichtig, uns die Frage zu stellen, ob es nicht für die Bre-
28
tagne von Vorteil wäre, wieder ein souveräner Staat zu
werden. Den Bretonen sowie den Europäern, die diesen
Text lesen, steht es frei, darüber nachzudenken. Ihnen
wurde auf den französischen Schulen und Universitäten
nie die Gelegenheit gegeben, sich mit ihrer Geschichte,
die eher gefälscht oder verstümmelt vermittelt wurde, ob-
jektiv auseinander zu setzen. Ihnen wurde ihre Vergangen-
heit enthalten. Ausserdem kam noch «la pensée unique»
(die allgemein herrschende Meinung) in Frankreich und in
all seinen Besitzungen und Kolonien hinzu.

Wir wollen nicht mehr hören, weder in Europa oder sonst


auf der Welt «Die Bretagne, kenne ich nicht» oder dass
diese mit Grossbritannien verwechselt wird, weil beide kel-
tischer Herkunft sind.

Geographisch gesehen ist die Bretagne eine Halbinsel, die


am äussersten Ende von West-Europa liegt. Sie hat eine
Fläche von mehr als 35 000 km², mit einer Bevölkerung
von über 4,2 Millionen ; zählt man die Auswanderer dazu,
sind es sogar ca. 10 Millionen.

Seit dem 15. Jahrhundert sind die Grenzen dieselben ge-


blieben, sei es als freies vom König unabhängiges Herzog-
tum oder als nach der französischen Revolution im Jahre
1789 annektiertes Territorium, das in 5 Departements
aufgeteilt wurde.

Die Bretagne war bis Mitte des 16. Jahrhundert (1532) ein
sehr wohlhabendes Land, das einer der grössten Meeres-
flotten der Welt besass, und besonders von zwei weniger
reichen Nachbarn sehr begehrt wurde. Weiterhin muss
noch erwähnt werden, dass die Bretagne wie Schottland
29
und Spanien den längsten Meeresstrand Europas besitzt!

Nach mehrmaligem Machtmissbrauch, politischen Win-


kelzügen und Gemetzel der Bevölkerung, das man heute
als Völkermord bezeichnen und von einem internationa-
len Gericht bestrafen würde, wurde die Bretagne nach
dem Einmarsch einer zahlenmässig stärkeren Armee von
Frankreich annektiert.

Heute muss man sich ernsthaft fragen, was aus der eins-
tigen Stärke der Bretagne in Europa geworden ist ; die
erzwungene Annektierung an einen bankrotten Staat hat
ihr nur aufgedrückte, ungerechte Steuerabgaben einge-
bracht.

Für viele ist dies nicht leicht zu verstehen, doch sie steht
trotz allem noch gut da und die positive Antwort auf die
Frage des Oesterreichischen Philosophen und Ökono-
men Leopold Kohr, aus dem vergangenen Jahrhundert :
« Kann eine freie Bretagne lebensfähig sein ? » lässt uns
zuversichtlich sein.

Der Durchschnitt des Bruttoproduktes pro Kopf der Bre-


tagne ist 4 bis 10 mal so hoch wie der der einzelnen 12
Länder, die unlängst in die Europäische Union aufgenom-
men wurden. Die allgemeine Wirtschaftslage ist positiv
und weist jedes Jahr einen Überschuss auf.

Zum Vergleich hier einige europäische souveräne Staaten,


die kleiner sind als die Bretagne :
– Belgien, Slovenien, Luxemburg, Montenegro, Zypern,
Albanien, Moldavien, Lettland.
die weniger bevölkert sind :
30
– Bosnien, Mazedonien, Irland, Estland, Luxemburg, Li-
tauen.

oder wie die Bretagne sehr arm sind :

– Armenien, Kroatien, Mazedonien, Kosovo, Bosnien.

Infolge eines Dekrets vom letzten Weltkrieg während der


Besatzung Frankreichs (einziges Dekret, das von dem re-
publikanischen sogenannten « Land der Menschenrechte
» nicht abgeschafft wurde) ist die Bretagne immer noch
um ein Viertel seines historischen Gebiets und seiner Be-
völkerung gekürzt.

Um in die Gemeinschaft der Europäischen Union erho-


benen Hauptes eintreten zu können, besteht die Bretagne
auf die Abschaffung dieses ungerechten Dekrets.

Wir hoffen, dass diese Zusammenfassung dazu beiträgt,


Ihnen die wahre Geschichte von der Bretagne näher zu
bringen und möchten nun das Wort dem grossen Gelehr-
ten Prof. Dr Louis Mélennec geben, der akzeptiert hat,
unsere Kollektiv zu dirigieron.

Architecte Per Le Moine, Ordre de l’Hermine,


Ancien Président de l’UFCE

31
I - LES FRANCS ET LES BRETONS :
DEUX PEUPLES EN CONFLIT DES QU’ILS
SONT EN CONTACT (VIème siècle au IXème
siècle).

1 - ORIGINES ET IMMIGRATIONS DES


BRETONS EN ARMORIQUE (VIème au IXème
siècles).

ANTERIORITE DU PEUPLE BRETON.


Contrairement à ce que l’on peut croire, en lisant les ma-
nuels ou les ouvrages en circulation, l’histoire des Bretons
ne commence pas avec les émigrations en Armorique, la
Bretagne actuelle.

L’existence du peuple breton est attestée dès l’Antiquité.


Jules César, au premier siècle avant Jésus-Christ, consacre
à ces peuples de longs développements dans son ouvrage
«La guerre des Gaules». Ils vivent alors dans l’île de Bre-
tagne, dénommée aujourd’hui, « Grande Bretagne », de-
puis longtemps. Bien qu’ils ne possèdent pas un souverain
(ou un roi) unique, à plus forte raison ce que nous appe-
lons un Etat centralisé - ce qui est le sort commun à toute
l’Europe celte d’alors -, ils constituent une civilisation :
ils parlent la même langue (en tous cas plusieurs langues
voisines, appartenant au même groupe linguistique ), ont
des croyances religieuses, des mythes, des mœurs, des cou-
tumes et des lois communes... Les civilisations ne prenant
corps et consistance qu’au bout de longs siècles, les Bre-
tons existent donc de très longs siècles avant qu’il ne soit
question de la France et des Français, largement plus de
mille ans. Comme ils ont été peu romanisés (ils vivent aux
marges de l’Empire romain), on peut dire, sans crainte de
32
se tromper, qu’ils sont l’un des peuples les plus antiques
d’Europe.

EMIGRATIONS EN ARMORIQUE.
Les Bretons émigrent dans la péninsule armoricaine (au-
jourd’hui dénommée Bretagne), à partir du IIIème siècle,
par vagues successives, en partie en raison des invasions
de l’Angleterre par les Angles et par les Saxons, en partie
d’une manière spontanée, parce que ce vaste territoire est
peu peuplé, qu’il jouit d’un climat meilleur, que ses côtes
et ses terres sont poissonneuses, giboyeuses et fertiles.

Il existe des présomptions assez fortes pour penser que les


Armoricains et les Bretons se mélangent sans trop de vio-
lence : les deux peuples entretiennent des rapports com-
merciaux depuis plusieurs siècles ; ils appartiennent à la
même civilisation celte ; la Manche est une mer intérieure
à l’Empire romain jusqu’à la fin du Vème siècle ; l’Armo-
rique, enfin, peu peuplée, est en situation d’accueillir des
populations nouvelles, sans qu’il soit besoin de combattre.

On admet que les émigrations se poursuivent pendant plu-


sieurs siècles ( peut-être jusqu’au IXème siècle), et que les
Bretons d’Outre Manche et d’Armorique, ayant les mêmes
origines, parlant la même langue, se considèrent comme
proches parents depuis longtemps.

Au VIème siècle, en raison de leur nombre, les Bretons ar-


moricains imposent leur idiome, leur culture, leur religion
(ils ont été christianisés lentement à partir du IIIème siècle),
dans la partie ouest de la péninsule. Celle-ci change de
nom, et devient la Bretagne, selon le témoignage de
l’archevêque et métropolitain Grégoire de Tours.
33
2 - LES CONFLITS BRITO - FRANCS.

LES FRANCS, VENUS DE BELGIQUE, ne mi-


grent dans le nord de la Gaule qu’à la fin du Vème siècle,
après 475. Ils franchissent la Somme en 486, la Loire vers
491. Clovis, roi des Francs Saliens - qui a laissé un nom
célèbre dans l’histoire -, succède à son père décédé, à l’âge
de quinze ans. Ils n’arrivent donc en Gaule que bien après
les Bretons. Ils sont d’ailleurs très peu nombreux (on es-
time que leur nombre total n’excède pas 2% de la popu-
lation totale de la Gaule). Si les Bretons ne tirent aucune
gloire de cette antériorité, ce fait est pourtant important à
préciser : pendant plus de mille ans, les Francs, devenus
les Français, prétendent être arrivés en Armorique avant
les Bretons, et avoir « concédé » (sic !) un territoire qui
leur appartenait, à « ces mendiants venus sur des barques
de l’autre côté de la mer ». Ceci à seule fin de tenter de
rendre légitime les invasions de la Bretagne, puis l’an-
nexion du pays (1491), puis sa « digestion » totale, et sa
néantisation à partir de 1789, afin de le faire disparaître,
par dissolution dans le peuple envahisseur.

Les Francs n’adoptent la religion chrétienne, dans le sillage


de la conversion de Clovis, roi des Francs saliens, qu’à
partir de l’an 500. Ce fait ne confère pas davantage une
quelconque supériorité aux Bretons, mais ils le souligne-
ront avec force presque jusqu’à l’ère contemporaine, pour
se démarquer de leurs ennemis : adhérer à la religion
chrétienne d’un côté, être « païen » de l’autre, fera pen-
dant longtemps une différence, à une époque où le chris-
tianisme est la référence suprême.

DÈS QUE LES DEUX PEUPLES ARRIVENT


34
EN CONTACT, dans les zones frontières - de Rennes
et de Nantes, approximativement, en tous cas à l’ouest du
fleuve « Vilaine » -, les affrontements se multiplient.

Les archives et les commentateurs font état de conflits vio-


lents dès le VIème siècle. On a gardé la trace des différents
du roi franc Dagobert et du roi breton Judicaël, au VIIème
siècle, ce dernier étant désigné par les auteurs francs,
d’une manière répétitive et non ambiguë, comme le «Roi
(rex) des Bretons». A cette époque, la Bretagne est divisée,
en réalité, en plusieurs principautés, chacune ayant à sa
tête un roi (ou un prince, peu importe la terminologie
utilisée) distinct. Si les Bretons d’Armorique n’ont pas en-
core de roi unique, l’appartenance à un même peuple, en
revanche, est très marquée.

L’heureuse conservation, quasi miraculeuse, d’archives


plus nombreuses au IXème siècle, permet de jeter une
lumière crue sur ce que sont les relations, extrêmement
conflictuelles et violentes des Bretons et des
Francs.

Les Francs, notamment, tentent d’envahir la Bretagne à la


tête d’armées nombreuses, parfois conduites par leurs
rois et empereurs en personne (Pépin le Bref, Char-
lemagne, Louis le Pieux, Charles le Chauve...), en 753, 786,
799, 811, 818, 824. Les Bretons défendant avec férocité
leur territoire, les Francs ne parviennent à remporter que
quelques succès brefs et géographiquement limités. Les Bre-
tons sont désignés par leurs adversaires comme orgueilleux,
intraitables, obstinés, avec des qualificatifs très péjoratifs,
témoignant de la haine que se portent les deux
peuples, car ces sentiments sont partagés, et
35
normaux de la part de nations ennemies.

A PARTIR DE 840, DEVENUS OFFENSIFS ET


CONQUERANTS, les Bretons remportent victoire sur
victoire, causant de lourdes pertes à leurs ennemis, malgré
la supériorité numérique écrasante de ceux-ci.

En 851, le jeune roi Erispoé, fils du célèbre chef militaire le


« Dux » Nominoé, qui est parvenu à réunir les chefs bre-
tons sous son commandement unique pour combattre les
Francs, inflige à l’Empereur Charles le Chauve une défaite
retentissante à Beslé-Jengland (d’autres auteurs disent à
Ballon). A la faveur de cette victoire, les comtés de Rennes
et de Nantes, le Pays de Retz deviennent bretons. Ces ter-
ritoires, il convient de le souligner, ne sont pas francs, mais
peuplés de populations « romanes », dominées par les
Francs, envahisseurs de la Gaule, comme cela est précisé
ci-dessus. La Bretagne que nous connaissons va naître, pro-
gressivement, de la « réunion » des zones occupées par les
Bretons (grosso-modo, la moitié Ouest de la péninsule ar-
moricaine), et des zones perdues par les Francs, à la faveur
de la victoire bretonne de 851. Les frontières bretonnes,
malgré quelques modifications temporaires, se maintien-
nent dans ces limites « naturelles » jusqu’à aujourd’hui. La
Bretagne est donc l’une des principautés territoriales les plus
anciennes d’Europe.

UN FAUX DEBAT, ENTRETENU PAR LES


FRANÇAIS JUSQU’A AUJOURD’HUI : LES
BRETONS ONT EU DES ROIS, tout comme
les Français.

Comme toutes les nations de la terre, les Bretons


36
ont eu des chefs et des rois, de tous temps, en Grande
Bretagne comme en Armorique. Comme partout ailleurs
encore, ils ont porté des titres divers : s’ils n’ont arboré
le titre de «rex» qu’aux IXème et auXème siècles, s’ils ont
ensuite porté le titre de «Duc» (Dux, Duc, Duce signifient
«chef»), jusqu’aux invasions par les armées françaises de
la fin du XVème siècle, ils ont eu leurs rois, sous des ap-
pellations diverses, tout comme les Français - et d’ailleurs
presque toutes les nations de la terre.

37
II - LA CONSTITUTION DE L’ETAT BRETON.
LA SOUVERAINETE PLEINE ET ENTIERE
DE LA BRETAGNE au moyen âge.

1 - CONSTITUTION DE L’ETAT BRETON


(XIIème, XIIIème, XIVème, XVème siècles).
Contrairement à ce que les Français ont voulu faire ac-
croire, depuis qu’ils se sont emparés de tous les pouvoirs
en Bretagne (dans les faits, depuis la mort d’Anne de Bre-
tagne, en 1514), surtout depuis qu’ils ont accaparé, pour
eux seuls, la prérogative de faire les carrières, de peser
sur les consciences, et d’enseigner leur vérité, sans contra-
diction possible, la Bretagne n’a jamais été subordonnée
au royaume de France ; elle n’a jamais été un «fief» de la
France, concédé par le roi de France aux Bretons. Pas plus
que les Ecossais, les Irlandais, les Gallois, les Tibétains, les
Ouighours, les Sahraouis, et bien d’autres peuples, n’ont
dû ni leur territoire, ni leur langue, ni leur existence natio-
nale aux Anglais, aux Chinois, aux Marocains ; les Bretons
n’ont dû leur existence nationale qu’à eux mêmes, en au-
cun cas à leurs ennemis français. Ces contes pour enfants,
qui ont valeur de loi universelle lorsqu’il s’agit d’asservir
les nations les plus faibles, sont inventés par les agresseurs,
qui, ayant envahi par la force des territoires qui ne leur ap-
partiennent pas, deviennent ensuite des «occupants», et le
restent, lorsqu’ils n’ont pas réussi à éliminer physiquement
les populations qui, elles, peuplent d’une manière légitime
leur pays.

La Bretagne s’est constituée - comme les autres nations -,


par ses vertus propres, par ses chefs (les «Ducs »), par son
peuple, par les populations qui se sont agglutinées à elle au
cours des siècles, par les combats incessants que les Bre-
38
tons ont dû mener tout au long des siècles pour conserver
leur territoire et leur identité, contre les Anglais, contre les
Français surtout.

A partir du XIIIème siècle - comme les autres grandes


principautés Européennes, ni plus, ni moins - la Bretagne
se « centralise » politiquement peu à peu, c’est à dire consti-
tue un véritable Etat autour du chef suprême,
le «DUX», et de son gouvernement.

a - LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’AP-


PAREIL DE L’ETAT BRETON, lorsqu’il a pris
corps, sont les mêmes que ceux des royaumes et des Etats
souverains de l’époque :

- La Bretagne a une dynastie. Cette dynastie des-


cend du chef militaire Nominoé, et de son fils le roi Erispoé,
soit en ligne directe, soit en ligne collatérale ; elle est plus
ancienne que la monarchie française (dite «capétienne»),
de 150 ans environ (Hugues Capet est élu roi de France
en 987). La dernière Duchesse qui règne d’une manière ef-
fective sur la nation bretonne est Anne de Bretagne (1477-
1514), fille de François II (1435-1488).

- Le Principal ministre (ou conseiller) du Prince porte


le nom de «Chancelier» (titre qui reste encore en usage
dans certains pays, comme l’Allemagne). En Bretagne, le
Chancelier joue un rôle central dans le gouvernement du
Pays, parfois plus important que celui du Duc.

- Le gouvernement breton porte le nom de «Conseil


ducal» ; il est composé de «Conseillers», qui sont les
ancêtres de nos ministres actuels.
39
- Le Parlement général de Bretagne (plus connu
sous le nom d’ «Etats de Bretagne»), représente la Nation
; il est composé de délégués des trois ordres (le clergé, les
nobles, les bourgeois); il se réunit fréquemment, tous les
deux ans environ ; il vote les lois, les impôts, et décide de
tout ce qui est important dans le Duché ; il détient le pou-
voir législatif ; il confirme la paix ou la guerre, approuve
les traités internationaux... Sa compétence est générale ;
son rôle est particulièrement important.

- Le pays a une chambre des comptes, distincte du


Parlement général. Il existe, certes d’une manière beau-
coup moins élaborée qu’aujourd’hui, ce que nous appe-
lons une « comptabilité nationale », un budget, dans le-
quel apparaissent clairement les recettes et les dépenses
de l’Etat.

- Le Duché possède sa justice, son administration,


son armée. Le Duc possède la prérogative de nommer
à tous les offices de judicature, de finance, ainsi qu’aux
offices militaires.

Les historiens français admettent que vers 1270, la


construction de l’Etat est déjà avancée. C’est aussi les cas
en Bretagne, qui est probablement d’ailleurs, sur ce point,
en avance sur le pays voisin, car son territoire existe en
tant que tel depuis le IXème siècle, pratiquement sans mo-
difications, alors que la France n’est proche de ses limites
actuelles qu’au XVIème siècle.

b - LE DUC DE BRETAGNE EST SOUVERAIN


DANS SON DUCHE, tout comme le roi d’Angleterre,
le roi d’ Ecosse, le roi d’Aragon, le roi de Navarre, le roi
40
de Naples, le roi de France :

- Il gouverne avec ses Conseillers et son Parlement


général, sans qu’aucun autre pays ait le moindre droit de
regard sur ses prérogatives gouvernementales.

- Le Duché est gouverné par ses propres lois et ses


propres coutumes, en aucun cas par celles applicables
en France ou ailleurs.

- La justice est rendue au nom du Duc, par les juridic-


tions bretonnes. Le chef de la justice au niveau national
porte le titre de «Président de Bretagne». Sauf exceptions
rarissimes, les Bretons ne peuvent faire appel devant le
Parlement de Paris. Le Duché veille jalousement à ce qu’il
n’y ait aucune ingérence étrangère dans le fonctionnement
de sa justice, et met obstacle à tout recours des Bretons au
parlement de Paris, sous peine de sanctions.

- Le Duc est le chef des armées nationales. Les


armées en campagne sont commandées par le Maréchal
de Bretagne ; la flotte obéit à l’Amiral de Bretagne.

- Le Duché bat ses propres monnaies d’or et


d’argent, décide du cours des monnaies. La livre bre-
tonne est distincte de la livre française. Le système fiscal
est strictement distinct de celui de la France. Les impôts,
notamment, ne portent pas les mêmes noms de chaque
côté des frontières (l’impôt principal est le « fouage » en
Bretagne, la « taille » en France).
- La diplomatie dépend du duché seul, qui
nomme ses ambassadeurs, décide des négociations à
conduire, négocie et signe ses traités, décide de la paix
41
et de la guerre. Le Duc entretient des relations directes,
par ses ambassadeurs, avec le Pape, qui rédige des bulles
distinctes de celles destinées à la Cour de France. L’Eglise
de Bretagne est distincte de l’église de France.

- Le Duc crée ses ordres de chevalerie, anoblit


les sujets qu’il distingue, possède le droit de grâce; le
crime de lèse-majesté fait partie du droit breton.

- Le Duc dispose du monopole de la contrainte.


Les fonctionnaires du roi de France ont l’interdiction stricte
d’officier dans le Duché, sous peine d’être éconduits,
maltraités, et même de mettre leur vie en péril : ils sont
des étrangers, seule la voie diplomatique, d’Etat à Etat,
peut régler les contentieux entre les deux pays.

42
2 - LA BRETAGNE, PAYS LIBRE, EST UNE
MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE.

La monarchie bretonne n’est ni absolue, ni


arbitraire, comme elle le devient en France à partir de
Louis XI (1461-1483), plus encore à partir de François Ier
(1515-1547). Fait notable, le Duc ne peut gouverner
qu’avec ses Conseillers et son Parlement : c’est un régime
«représentatif», et même une monarchie constitu-
tionnelle. En principe, le Duc ne peut décider seul des
choses importantes (il y a, bien sûr, des exceptions). De ce
point de vue, l’annexion du Duché, lorsqu’elle intervient,
après les invasions françaises, constitue pour le pays une
catastrophe irréparable, en raison de la perte d’un régime
politique assez remarquable pour l’époque, et qui fonc-
tionne bien ; c’est une régression de plusieurs
siècles, qui produit toujours ses effets à l’heure actuelle.
Ce vide politique n’a fait que s’accentuer sous les Français,
la Bretagne est toujours gouvernée depuis la capitale
d’un pays étranger, selon des méthodes de gouvernance
désastreuses.

Nul autre que le Duc de Bretagne ne détient la


moindre parcelle d’autorité ni de souveraineté dans le
pays, qui est en tous points distinct des autres. En parti-
culier, le roi de France n’y possède aucun gouverneur, aucun
intendant, aucun lieutenant-général, aucun fonctionnaire, au-
cun soldat, aucune place forte, ni même aucun ambas-
sadeur permanent. Le Duc, selon la maxime, « est roi
dans sa Duché, tout comme le roi l’est dans son royaume »; il
est « Duc par la grâce de Dieu », et « ne reconnaît au temporel
aucun instituteur, ni créateur, ni souverain, que Dieu lui
même ».
43
Les Français voyageant en Bretagne, sujets de leur roi, doi-
vent obtenir des « sauf- conduits ». Et réciproquement. La
« naturalité » bretonne n’est pas la « naturalité française » ;
elle n’est accordée qu’avec parcimonie par le gouverne-
ment ducal. Le Duc lui-même, lorsqu’il se rend en France,
doit en aviser le Parlement général de Bretagne – voire
être autorisé par lui à quitter le territoire national -, et être
muni des sauf-conduits à lui délivré pour se déplacer hors
de son pays.
On voit à quel point est absurde la prétention de la France
- et de certains historiens bretons - de vouloir soutenir que
la Bretagne a toujours été française, et de vouloir encore
entretenir cette légende. Cela reviendrait à dire que le Ti-
bet a toujours été chinois, que l’Ecosse est anglaise, etc.

44
III - LES INVASIONS DE LA BRETAGNE PAR
LA FRANCE ; L’ANNEXION DE 1491. IL N’Y
A JAMAIS EU DE TRAITE JURIDIQUEMENT
VALIDE DE REUNION DE LA BRETAGNE A
LA FRANCE.

1 - LA VERSION OFFICIELLE DE «L’UNION»


DE LA BRETAGNE A LA FRANCE.

La plupart des dictatures et tyrannies du monde,


lorsqu’elles prétendent annexer un pays qui leur est voi-
sin mais étranger, utilisent la même « ficelle » explicative,
grosse comme une corde : on affirme - il existe toujours
des complices pour donner crédit à ces fables -, que le
pays en cause, a été jadis « vassal », ou « dépendant »,
ou « subordonné », ou dans la « mouvance » de l’enva-
hisseur ; dès lors, lorsque l’annexion du pays conquis est
réalisée, on dit qu’il a été « réintégré » et qu’il ne fait, donc,
que reprendre sa place dans la « patrie » commune. C’est
ainsi que la Chine, le Maroc, l’Irak tentent ou ont tenté de
faire croire que le Tibet, l’ex-Sahara Espagnol, le Koweit
furent jadis, en des temps heureux, réunis sous la même
bannière de souverains bienveillants, et que la situation
actuelle n’est que le rétablissement du cours naturel des
choses. Lorsqu’on conquiert ces victimes par la force des
pays envahisseurs, ils ne font que rentrer au bercail (en
anglais : they only come back home !).

La version officielle de l’histoire bretonne -


celle imposée par la France -, que tous connaissent, est la
suivante :
- En 1491, Anne de Bretagne, Duchesse, se «fiance» volon-
tairement à Charles VIII. L’aimant d’amour, elle l’épouse,
45
apportant en dot (en « dot » (!)) la Bretagne à la France.

- En 1499, Charles VIII étant mort l’année précédente,


elle se marie avec son successeur sur le trône de France,
Louis XII : à preuve, dit-on, de son attachement à ce pays,
qu’elle a épousé aussi, en se mariant avec Charles VIII.

- En 1532, les Bretons, sollicitent « librement » leur


«Réunion» à la France, témoignant de «la bonne amour»
entre les deux peuples ( cet amour existait ; simplement,
ils ne le savaient pas, car ils se battaient par des guerres
meurtrières depuis mille ans - sûrement par ignorance de
leurs aspirations réelles, ou par plaisir -.

- Les Bretons adhèrent aux idéaux révolutionnaires univer-


sels, en 1789, librement aussi. Depuis lors, la Bretagne et
la France sont un seul et même peuple, battant à l’unisson
d’un même cœur. L’histoire de l’Union franco-bretonne est
donc... un roman d’amour !

Au même titre, en quelque sorte, que l’«Union» de la


Chine et du Tibet, de l’Ecosse et de l’Angleterre, de l’Ara-
gon et de la Castille... Et ainsi de suite.

46
2 - LA VERSION HISTORIQUE REELLE :
L’INVASION ET L’ANNEXION DE LA BRE-
TAGNE.

Cette version des faits est absurde. Le drame réel de la


Bretagne se noue à partir de Louis XI, roi de France, qui
règne de 1461 à 1483. Ce roi, que l’on a appelé «l’univer-
selle araignée», en raison de son aptitude à pousser des ten-
tacules partout, parvient, par des moyens divers – souvent
crapuleux -, à agrandir son royaume de plus d’un tiers,
en même temps qu’il constitue une armée considérable,
appuyée par un budget énorme.

La Bretagne, en réalité, n’a pas été «réunie»


à la France, mais a été envahie, conquise,
réduite, annexée.
L’histoire doit ici être résumée à ses éléments simples :
- Pendant mille ans, du VIème au XVème siècle, la
Bretagne est en confit quasi permanent avec la France. Des
guerres fréquentes les opposent. Sauf pendant de courtes
périodes, essuyant quelques échecs, la Bretagne sort tou-
jours victorieuse de ces guerres.

- Sous Louis XI (1461 à 1483), et sous son fils


Charles VIII (1483 à 1498), la France devient une
sorte de «superpuissance», de loin la plus importante d’Eu-
rope.

- En 1487 et1488, puis en 1491, les armées de


Charles VIII envahissent la Bretagne. Le rap-
port des forces étant disproportionné, la Bretagne est vain-
cue ; ses armées sont détruites le 28 juillet 1488, à Saint
Aubin-du-Cormier. Bien que mariée, d’une manière cano-
47
niquement valide avec Maximilien, roi des Romains (qui
deviendra Empereur du Saint Empire en 1508), Anne se
voit contrainte, sous l’effet des pressions auxquelles son
jeune âge ne lui permet pas de résister, d’épouser le roi de
France Charles VIII, qu’elle déteste, par un traité inégal et
irrégulier, conclu sous la contrainte.

- En 1499, Charles VIII étant décédé, Anne


épouse, de sa propre volonté cette fois, son successeur Louis
XII, celui-ci, son proche parent, acceptant de négocier
avec elle le nouveau statut de la Bretagne, sur un pied
d’égalité. Par ce mariage, en raison de l’intraitable volonté
de la Duchesse, le Duché redevient autonome. Le gouver-
nement est rétabli ; Anne gouverne d’une manière ferme.
A peu de choses près, tout fonctionne comme avant. Le
plus important de ce traité, signé le 7 janvier 1499, énonce
les dispositions prises par les deux souverains pour que la
Bretagne redevienne totalement indépendante après leur
décès. La couronne de Bretagne doit, par un traité non
ambigu, être attribuée à leur deuxième enfant, en tous cas
au légitime héritier du Duché, sans que les rois de France
aient rien à y redire. Par son deuxième mariage et par ce
traité, la Duchesse réussit donc à sauver l’indépendance
de son pays.

La puissance prédatrice va faire échec à ces dispositions


fermes et nettes.

Anne décède en janvier 1514, sa fille Claude lui


succède en qualité de Duchesse. Elle meurt en 1524.

- Par une manœuvre grossière, l’héritier légitime de


la couronne ducale, Henry, deuxième fils de la du-
48
chesse Claude - en vertu du traité du 7 janvier 1499 -, est
dépossédé de ses droits par le roi de France François Ier,
au bénéfice de son frère aîné, François, dauphin, et héritier
par ailleurs de la couronne de France.

- Par des manœuvres gravement irrégulières


(abolition du gouvernement breton, suppression des
fonctions de premier ministre - Chancelier, suppression
du gouvernement, mise en place, dans toutes les fonc-
tions importantes de Français, concussion et achat des
consciences, menaces exercées sur certaines familles de
les déposséder de leurs biens, attribution de vastes sei-
gneuries bretonnes à des Français, toutes manœuvres qui
sont prouvées par les archives bretonnes), les Français, qui
détiennent tous les pouvoirs en Bretagne après la mort de
la Duchesse Anne, passent aux actes en 1532. Ces faits,
méconnus ou dissimulés jusqu’à une époque très récente,
sont aujourd’hui parfaitement connus, par des archives
irréfutables.

49
3 - LE FAUX «TRAITE» DIT «D’UNION PER-
PETUELLE DE LA BRETAGNE ET DE LA
FRANCE».

Trente années d’occupation effective du


Duché par la France, annexée en fait, indépendante
en droit, trois mariages franco-bretons (la duchesse Anne
épouse deux rois de France, comme indiqué plus haut,
en 1491, puis en 1499 ; sa flle Claude épouse François
Ier, successeur de Louis XII, en 1515), n’ont guère avancé
les affaires de la France en Bretagne : le pays est toujours
souverain, en attente que le légitime héritier du trône soit
couronné en qualité de « seigneur naturel » de la Nation ;
les Français ne font que tenir les leviers de commande,
ce qui n’est pas la même chose. Les Bretons attendent
l’évènement qui va permettre de se débarrasser de cette
plaie : chasser les Français. A défaut d’avoir pu porter sur
le trône de Bretagne Renée de France, soeur de Claude,
deuxième enfant d’Anne de Bretagne et de Louis XII, les
Bretons réclament Henry pour Duc, par acte notarié, dès
la mort de sa mère la Duchesse Claude, car ils ne veu-
lent en aucun cas pour souverain un prince
étranger.

Les choses vont tourner autrement, à la grande colère


des Bretons, exceptés, les complices de l’opération, et de
ceux qui, pris dans les nasses françaises, ne peuvent s’en
dégager.

En 1532, avec le concours du corrompu cardinal Du-


prat, Premier ministre-Chancelier de France, un faux
«Traité» est censé être conclu entre les Bretons et le Roi
de France, à Vannes. C’est, en réalité, une imposture :
50
- Le roi François Ier de France se transporte en Bretagne, en
mai 1532, dans un apparat impressionnant et menaçant,
entouré de sa Cour (12000 personnes, 12000 chevaux),
avec plusieurs milliers de soldats. Le Parlement général
de Bretagne est convoqué à Vannes. Il se réunit le 4 août,
dans un climat de peur.

- Aucune négociation n’a lieu entre le roi de France et les


délégués Bretons. Ceux-ci ne sont pas admis à nommer
des ambassadeurs, ni à se mettre autour d’une table pour
discuter les termes d’un accord éventuel.

- Aucun texte commun n’est rédigé par les Bretons et les


Français.

- Les Bretons sont placés devant le fait accompli, sans au-


cun vote. Le 4 août, les députés, effrayés, sont réunis ; la
séance n’est pas dirigée par l’évêque de Vannes, président
de droit, mais par Montejean, haut militaire français, qui se
présente armé et botté. La séance est houleuse. On donne
lecture publiquement d’une déclaration, aux termes de la-
quelle les Bretons sont censés solliciter, humblement, la
réunion perpétuelle de la Bretagne avec ... son ennemi
millénaire, la France. C’est un scandale. Montejean, irrité
par l’opposition des délégués de Nantes, descend de sa
tribune, pour tenter de les rosser.

- Quelques jours plus tard, le roi de France promulgue un Edit,


décrétant que le roi français a accepté la « prière » des Bre-
tons, et que désormais, la Bretagne et la France sont unies
indissolublement. Les Bretons n’ont rien sollicité, rien
demandé, rien voté. Leur vœu le plus sûr - hors quelques
seigneurs et autres collaborateurs -, est que les Français
51
quittent le pays. Fait capital, le texte censé instrumentaliser
ce prétendu Traité, est un édit, c’est à dire, non un acte
bilatéral rédigé en commun par les deux parties, authen-
tifié par leurs signatures, mais un acte unilatéral, rédigé et
proclamé par la France seule : en d’autre termes, c’est
une loi française, sans effet juridique pos-
sible en Bretagne, pays souverain.

L’imposture du mois d’août 1532, longtemps considérée


comme un accord entre deux puissances souveraines, est
aujourd’hui analysée clairement comme ce qu’elle est : un
montage imposé par la France, sous la menace, dont la
seule évocation indigne toute la Bretagne cinq siècles plus
tard.

Il est clair aujourd’hui, que les faits qui se sont déroulés à


Vannes en 1532 ne sont ni de près ni de loin un «traité»;
les documents qui proclament cette prétendue «union»
sont des chiffons de papier.

La conséquence juridique de cette analyse est capi-


tale. En droit, lorsque qu’un traité liant deux pays se révèle être
nul, ces deux pays se trouvent remis dans la situation antérieure
au traité nul ou annulé. Le prétendu traité de 1532 étant nul de
nullité absolue, le texte qui régit les relations juridiques entre la
Bretagne et la France est et reste le traité régulièrement conclu le
le 7 janvier 1499 par Anne de Bretagne et Louis XII, lors de leur
mariage à Nantes. Ce texte consacrant la totale indépendance de
la Bretagne, les Bretons n’ayant ni traité, ni discuté, ni accepté un
quelconque « traité de réunion » en 1532, la Bretagne RESTE,
EN DROIT INTERNATIONAL, UNE PUISSANCE
SOUVERAINE ET INDEPENDANTE : la France est un
PAYS OCCUPANT, rien d’autre.
52
IV - LA BRETAGNE ET LA FRANCE DE 1532
A 1789 : UNE COEXISTENCE NON CONSEN-
TIE ET NON PACIFIQUE.

De 1532 à 1789 inclusivement, la Bretagne est simple-


ment « réunie », par ce que l’on appelle une « Union per-
sonnelle » à la France. Elle est censée avoir conclu un
« contrat » avec le pays envahisseur, aux termes duquel,
elle partage avec ce pays le même roi, mais conserve une
large autonomie, puisqu’elle vote ses impôts, possède la
prérogative de ne pas approuver les lois françaises, peut
présenter au roi unique qu’elle partage à son corps dé-
fendant avec les Français, toutes les observations utiles,
sous la forme de remontrances. Le moins qu’on puisse dire,
est qu’ils ne s’en privent pas, et qu’ils témoignent, dans le
choix des termes crus qu’ils choisissent avec soin en rédi-
geant ces remontrances, d’une forte agressivité à l’égard de
ce roi censé être leur souverain.

Cette « coexistence » des deux peuples sous la même


couronne, est loin d’être calme : les confits sont perma-
nents. Il serait trop long et trop obscur de vouloir résumer
tous les différents qui ont opposé les deux peuples enne-
mis : qu’on sache ici, simplement, qu’aucun pays du monde
n’a jamais accepté d’être soumis par son adversaire haï, encore
moins les Bretons, qui n’ont cessé de « ruer dans les bran-
cards », d’une manière aussi violente et répétitive qu’ils
l’ont pu, de 1514 à 1789, inclusivement.

L’épisode le plus dramatique est le soulèvement des


Bretons en 1675, motivé par des impositions illégales,
dépensées de surcroît par les Français pour envahir la Hol-
lande. Les armées de Louis XIV, ramenées du Palatinat,
53
où elles se sont illustrées par des actes abominables, exer-
cent une répression sans pitié, dans laquelle périssent des
milliers de personnes. Il ne suffit pas de dire cela pour tout
exprimer. Mais, à défaut de place pour être complet, ce
n’est pas rien.
L’histoire des relations Brito-Françaises a été exposée dans
un très long article, sous le titre « La colonisation de
la Bretagne de 1532 à 2012 », que l’on trouvera ai-
sément sur la toile, en le faisant précéder du nom de son
auteur (Mélennec).

54
V - LA BRETAGNE ASSERVIE, DETRUITE
ET DECERVELEE PAR LA FRANCE (1789 à
2008).

1 - LE DESASTRE DE 1789. LA REPRES-


SION EXERCEE SUR LA BRETAGNE ET LA
VENDEE.

En 1789, quelques philosophes, des hommes de lettres,


des politiques, rédigent un texte devenu célèbre, sous le
nom de « Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme et du Citoyen ». En quelques pages
concises, ces hommes, résumant les idées de leurs
prédécesseurs - qu’ils n’ont certes pas inventées -, énoncent
et définissent ce que doivent être les droits de tous les êtres
humains, sans exception. C’est de ce texte, dont personne
ne met en question le contenu, en particulier les auteurs
de la constitution des Etats Unis de 1776, qui dit exac-
tement la même chose, que va naître l’imposture
française.

Après la mise à mort du roi Louis XVI, en 1793, une


répression terrible s’abat sur la partie Ouest de la France,
particulièrement la Vendée « militaire », au sud de la
Loire, et sur les Bretons appelés « Chouans » au nord. Le
Comté de Nantes a été rebaptisé «Loire inférieure»
par les révolutionnaires. Ces populations, habituellement
pacifiques et accueillantes, sont coupables de se révolter
contre les massacres commandités par Paris, de défendre
leurs convictions religieuses, de rester attachées au régime
monarchique, et, pour les Bretons, de rester attachés
aux Libertés et privilèges de leur Pays, - ce dont ils ont
témoigné avec force dans leurs cahiers de doléances, en
55
1788 et en 1789 -, dont ils ont été sauvagement privés,
d’une manière humiliante, par les doctrinaires qui se sont
emparés du pouvoir à Paris...

Des crimes sans nombre sont commis par les soldats


français, sur les ordres réitérés de Paris. Les abominations
commises dépassent, de loin, par leur caractère mons-
trueux, celles causées par les nazis en Europe.

Des hommes sont émasculés ; d’autres sont coupés vivants en


morceaux ; d’autres sont jetés dans des fours, dans des bra-
siers, ou dans des chaudrons d’huile bouillante; la graisse
humaine est récupérée pour lubrifier les canons, les roues
des charrettes, les fusils. Ceux qui cherchent à s’enfuir,
ont les bras et les jambes coupés. On introduit des charges
explosives dans le corps des individus, et on y met le feu ;
les femmes sont violées en série, si possible collectivement,
devant leurs familles; on les embroche avec des fourches,
alors qu’elles sont vivantes ; mieux : pour empêcher cette
vermine de se reproduire, on éclate avec des fusils leurs or-
ganes génitaux... Des femmes enceintes sont écrasées sous
des pressoirs. Le ventre d’autres femmes enceintes est ou-
vert, on y met de l’avoine, et on y fait manger les chevaux.
Les enfants sont des proies de choix : on les tue, sans pitié,
souvent devant leur mère, parfois en les écrasant, comme
des insectes (on rapporte un cas atroce : celui d’un enfant
au sein, transpercé par la même baïonnette que sa mère,
sous les applaudissements du commandant). La peau
des hommes est utilisée comme le cuir des animaux : après
dépeçage des « brigands » (ainsi les dénomme-t-on, ce
qui économise le temps de toute procédure judiciaire), on
tanne, on traite, on se sert du cuir obtenu pour différents
usages, notamment pour fabriquer des culottes aux offi-
56
ciers français (le musée Dobrée, à Nantes, a conservé l’une
de ces reliques).
Nantes, métropole économique de la Bretagne, qui fut
la capitale politique brillante du Duché, en même temps
qu’un centre important de la diplomatie européenne, est
particulièrement visée. Les agissements du sinistre Carrier,
en Loire Inférieure - département éminemment breton -,
sont restés célèbres : outre les traitements ci-dessus, pour
gagner en efficacité, on met au point une technique spéciale
de noyade, adaptée à la vermine bretonne : on enferme
une centaine de malheureux sous le pont d’un bateau, on
condamne les sorties, on coule le navire dans la rivière;
on perfectionne le procédé : on jette par centaines des
habitants, non sans les avoir brutalisés avec une cruauté
inhumaine, dans des barges qui s’ouvrent par le fond ; la
méthode est rapide, le bateau est récupéré intact, et sert
à d’autres exercices ; des hommes et des femmes sont liés
ensemble, avant d’être jetés à l’eau, dans des positions sou-
vent impudiques, le père avec la fille, la mère avec le fils :
c’est la technique dite du « mariage révolutionnaire »; des
noyades pour enfants sont organisées. La Loire est baptisée
« baignoire nationale ». Carrier commente, admiratif : « Ah!
La Loire ! Quel beau fleuve révolutionnaire ! ».

Au total, en Vendée, sur une population de 815 000 ha-


bitants, 117 000 sont tués : les éléments du crime de
génocide, tels que définis par la Convention de l’ONU
de 1948, sont réunis (Golnadel, Sécher et Courtois). L’in-
tention prouvée des révolutionnaires de Paris est bien
d’exterminer totalement les populations de l’Ouest.

En Bretagne, il est malheureusement impossible, pour le


moment, d’établir un bilan des disparus, tués, torturés.
57
A Nantes, on parle de 4000 à 5000 noyades ; le total des
victimes dépasse sûrement plusieurs dizaines de milliers
pour tout le pays.

Voici maintenant qui constitue pour les Bretons de 2008,


une révélation effrayante : le génocide des Bretons
est programmé par Robespierre, malade mental avéré,
dont le nom orne encore de nombreuses rues, places et di-
vers lieux (travaux de Reynald Secher, communiqués aux
auteurs, aujourd’hui rendus publics). Les Bretons d’au-
jourd’hui doivent peut-être d’exister grâce à l’exécution de
Robespierre.

Parmi les centaines de phrases prononcées par ces


dérangés mentaux, on cite volontiers celle de Carrier :
« Nous ferons de la France un cimetière, plutôt que de ne pas
la régénérer à notre façon ».
Et celle du général Westermann, passée à la postérité
par l’horreur qu’elle suscite, qui commande les armées à
Savenay, en Bretagne, en 1793 :
« Il n’y a plus de Vendée; elle est morte sous notre sabre libre,
avec ses femmes et ses enfants Je viens de l’enterrer dans les
marais de Savenay. J’ai écrasé les enfants sous les
pieds de mes chevaux, massacré les femmes,
qui n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas
un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé... Les routes
sont semées de cadavres ; il y en a tant qu’en plusieurs points,
ils font des pyramides ».

On est saisi d’incrédulité lorsqu’on apprend que les crimi-


nels nazis, que les criminels cambodgiens, n’exprimèrent,
lorsqu’ils furent jugés, aucun remord, aucun regret. Ce qui
s’est passé sous l’Allemagne nazie s’est passé en Bretagne
58
et en Vendée : les monstres Robespierre, Carrier, Wester-
mann, mis à mort à leur tour dans la folie meurtrière créée
par la révolution, n’ont exprimé que le sentiment d’avoir
fait leur devoir. Ces réactions incompréhensibles pour les
humains « normaux », sont fréquents chez les criminels : à
Nuremberg, les nazis essayèrent de sauver leur peau, mais
n’exprimèrent aucun regret.

Tous ces faits sont ignorés en Bretagne, ils sont encore


occultés, en 2009, et valent encore à ceux qui les dénoncent
des injures. Il y a en Bretagne comme en Vendée, un
crime de mémoricide, par la volonté affirmée de la
France d’empêcher que la vérité soit dite. Les députés de
France doivent d’urgence voter un texte de condamnation
sans appel, comme ils l’ont pour les Juifs, les Arméniens,
l’esclavage.

Cette fois, il s’agit de condamner la Révolution française,


sans aucune pitié.

c - LE NOMBRE DES VICTIMES AU NIVEAU


DE LA FRANCE.

Les désastres causés par la révolution française, en France


et en Europe, sont considérables.

On a le plus grand mal à trouver dans la littérature ces


chiffres. De nombreux travaux ont été effectués par des
historiens, parmi lesquels Hyppolite Taine, dans son
remarquable ouvrage «Les origines de la France contem-
poraine». Nous retenons ses chiffres comme étant les plus
plausibles. Cet auteur estime :
- A 600 000 ou 800 000 le nombre de personnes tuées ou
59
assassinées pendant la révolution;
- A un million les victimes des famines, de la misère, de
la malnutrition, des maladies de toutes nature engendrées
par la désorganisation de l’économie, des soins, du système
sanitaire, des secours, des transport et de transmission des
vivres, par la totale incompétence des révolutionnaires à
rien gérer du tout, mais aussi de la volonté réfléchie de
faire mourir de faim certaines populations.

- A un million les victimes des guerres engendrées par la


Révolution tant sur le sol de la France que sur celui des
pays voisins.

60
2 - L’IMPOSTURE FRANÇAISE : LA FRANCE
NIE ET DISSIMULE SES CRIMES.
LE NÉGATIONNISME FRANÇAIS

La France ayant retrouvé un calme relatif après les dégâts


révolutionnaires, sous des régimes d’ailleurs monarchiques
(Napoléon Ier, Louis XVIII, Charles X...), des hommes se
mettent à réinventer l’histoire de ce peuple très hétérogène,
proclamé « Nation française ».

Un autre crime – le mémoricide – commence dès 1830.


On ne se contente pas de nier, on perd la mémoire, on
empêche de la retrouver, on cultive cette forme particulière
de maladie d’Alzheimer, centrée sur un « effacement vo-
lontaire » des atrocités commises, qui se met progressive-
ment en place, par la mécanique que voici :

LA NÉGATION DES CRIMES COMMIS.


La comptabilité des crimes ci-dessus est inconnue en
France. On ne trouve les chiffre nulle part, pas même sur
Internet. On se contente de dire que les statistiques sont
impossibles dans ce domaine, alors que ceux de la Shoah,
des traites négrières, du génocide Arménien, de la colo-
nisation des Amériques par les Espagnols sont connus,
au moins d’une manière approximative. Les crimes de la
révolution sont donc escamotés, scotomisés, niés, passés
en pertes et profits. De Gaulle a dit qu’on ne fait pas
d’omelette sans casser des œufs. Les trois millions de vic-
times mortes des œuvres de la révolution universelle, sont
la coque des œufs de l’omelette des droits de l’homme.
Laisser la presse et les chercheurs révéler l’ampleur de
l’horreur, aboutirait à déshonorer d’une manière définitive
un pays qui a hissé au rang de religion la contemplation de
61
son nombril pendant plus d’un siècle.
La France a été parmi les moralisateurs pour condamner
les crimes Allemands, Turcs, Japonais... Ces pays, même
s’il était légitime de les condamner, agiraient sagement en
ordonnant à leurs Parlements respectifs d’en faire autant :
le pays des droits de l’homme a fait pire que ces pays.

- LA SANCTIFICATION DE LA DÉCLARATION
UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME.
Ce texte, d’inspiration noble, rédigé par des idéalistes, n’a
jamais été appliqué, ni par les révolutionnaires, ni par leurs
successeurs, pendant au moins un siècle. C’est seulement
sous la troisième république que les droits déclarés comme
étant universels sont, très timidement mis en application,
par degrés, d’une manière extrêmement imparfaite.

- L’AUTO-ATTRIBUTION DE L’INVENTION
DES DROITS DE L’HOMME PAR LA FRANCE
À ELLE-MÊME.
Le plus invraisemblable se situe ici. On organise le men-
songe, la manipulation des cerveaux sur une grande
échelle. Non seulement la France réussit à scotomiser
les crimes commis pendant la révolution, à les faire pas-
ser pour négligeables, mais elle entreprend de faire ac-
croire que c’est elle qui a inventé les Droits de
l’Homme.

Par quelle aberration parvient-on à convaincre une par-


tie du monde que cette imposture est la vérité ? Tous sa-
vent que les droits de l’homme n’ont pas été créés par un
coup de baguette magique, ex nihilo, encore moins par des
mains tâchées de sang : elles sont le fruit d’une très longue
évolution de l’humanité.
62
Les premières traces écrites se trouvent dans le Code
d’Hammourabi, probablement avant, qui condamne les
puissants qui abusent les faibles. Les philosophes Grecs
traitent largement de la dignité de l’homme dans leurs
œuvres. La phase majeure de l’évolution des
droits de l’homme est le message délivré au
monde par le Christianisme, qui enseigne, pour la
première fois, que les hommes sont frères, que l’humanité
est une, que les hommes doivent s’aimer et se respecter,
qu’ils ne doivent pas distinguer entre les nations, car toutes
doivent obéir aux mêmes principes (« Il n’y a plus de Juifs,
il n’y a plus de Romains, il n’y a plus de Gentils ; tous les
hommes sont frères », disent en substance Saint Paul et les
pères de l’Église).

Dans l’histoire de l’Europe, l’Angleterre est l’un des pre-


miers pays, à avoir accordé d’une manière solennelle, par
des textes de lois, des garanties politiques et judiciaires
à ses citoyens (la Grande Charte date de 1215 ; l’habeas
corpus de 1679 ; le bill of rights de 1689 ...). Tandis que les
libertés de pensée, de croyance et de parole sont interdites
en France, les protestants, sous Louis XIV, vont exprimer
la liberté de pratiquer leur religion aux Pays-Bas et dans
les Principautés allemandes ; les écrivains et philosophes
publient leurs ouvrages à la Haye...

La déclaration d’indépendance des Etats-Unis, texte fon-


damental, publiée en 1776, treize ans avant la révolution
française, énonce précisément les principes que la France
prétend avoir inventés. Le fameux article premier de la
déclaration française, entre autres est un copier-coller de
la déclaration américaine de 1776, qui énonce : « tous les
hommes sont créés égaux... les gouvernements sont établis par
63
les hommes pour garantir ces droits, et leur juste gouvernement
émane du consentement des gouvernés ».

L’égalité des citoyens devant la loi, la souveraineté du


peuple ne sont donc en rien une invention de la France.

Plus important, pour nous Bretons, qui avons été si


malmenés par la France... nos juristes, éminents, dans
leurs remontrances aux rois de France, puis dans leurs ca-
hiers de doléances ont exprimé, bien avant la déclaration
de 1789, ce que sont les droits des êtres humains, d’une
manière fort claire.

En réalité, lorsqu’il s’agit de consacrer dans les lois les


libertés fondamentales, davantage encore lorsqu’il s’agit de
les appliquer, la France est largement en retard
sur les autres pays. Il est aisé de dresser la liste compa-
rative du vote des lois consacrant juridiquement les droits de
l’homme dans les différents pays d’Europe et d’Amérique.
La Hollande abolit l’esclavage en 1792, la France en 1853 ;
le droit de vote est accordé aux femmes en 1917 au Canada,
1918 en Allemagne, 1920 en Islande, 1930 en Turquie ; en
France les femmes acquièrent ce droit... en 1944 ! Il en est
de même pour toutes les autres libertés (de s’associer, de
former des syndicats, de publier ou de diffuser librement,
etc.). Dans tous les cas, à de rares exceptions
près, la «patrie des droits de l’homme» est lar-
gement devancée par au moins plusieurs pays :
l’imposture est manifeste.

On invente des slogans : l’œuvre de la révolution en faveur


des libertés est tellement importante, qu’il est normal de
passer sous silence ces « bavures » de la révolution, qui
64
ne sont que bagatelles. «La révolution est un bloc»,
affirme Clémenceau : le passif doit être négligé,
compte tenu de l’immensité de l’actif. L’actif prétendu :
l’héritage de la France est un enrichissement incommensu-
rable pour l’univers : la France «a enseigné la Liberté
aux Nations» (!) ; en jetant à bas l’arbitraire des rois,
elle a apporté le message universel des lumières, et a sorti
l’humanité de l’ombre et de l’obscurité : voilà pourquoi
elle a le droit de se proclamer le phare du monde.

LA NOUVELLE RELIGION DE L’ÉTAT


FRANÇAIS.

Quelques postulats simplistes couronnent l’édifice : la


France, non seulement a inventé les libertés universelles,
elle est la première en tout ; elle a tout inventé,
tout découvert, elle est un modèle pour tous, elle est digne
d’être la lumière de l’Univers :

- La langue française est la plus belle, la plus mu-


sicale, la plus mélodique, la plus suave, la plus riche, la
plus subtile, la plus fine pour exprimer les nuances de la
pensée. Voltaire, inconscient de l’absurdité de son propos,
dit qu’elle est la plus propre à la conversation : de sa part,
ce n’est pas étonnant : c’est la seule langue qu’il parle !
Rivarol écrit : « La syntaxe française est incorruptible ; de
là résulte cette admirable clarté, base éternelle de notre
langue ; ce qui n’est pas clair n’est pas français ». « La
langue française a gagné toute l’Europe ; chaque jour,
elle répand ses bienfaits sur le Monde ; elle est digne
d’être parlée par tous les humains ». « Un peuple
libre ne peut parler que la même langue » ; pire : « le
français est la langue de la liberté ».
65
- La littérature française est la plus riche, la plus in-
ventive, la plus subtile, la plus variée, la plus expressive...
Que sont Shakespeare, Cervantes, Goethe, Dante... à côté
des Molière, des Racine, des Malherbe, des Boileau, des
Bossuet et autres ? Des nains !

- La peinture, la sculpture, l’architecture aussi


sont dignes des plus vifs éloges. On ne nie pas que l’Ita-
lie ait produit quelques chefs-d’œuvres. Mais Raphael,
Léonard de Vinci, Fra Angelico peuvent-ils se comparer
aux Lebrun, Philippe de Champaigne, Poussin, Mansart ?

- La cuisine, cela est admis universellement, les vins


français, le Champagne, si souvent imités, jamais égalés,
sont les meilleurs du monde.

- Il n’est pas jusqu’à la haute couture qui ne soit


exaltée, comme la première du monde : les Italiens, les
Anglais ne savent pas dessiner des modèles, couper,
tailler, comme les couturiers français... Le monde entier
vient prendre des cours d’élégance et de maintien à Paris,
capitale de la mode, du raffinement des mœurs, et de la
distinction.

- L’histoire est « revisitée », sur le fondement de manuels


officiels – dont celui de Lavisse -, qui enseignent aux en-
fants des choses étonnantes. L’ancêtre de la France... était
la Gaule (« En ce temps-là, la France s’appelait la Gaule »,
apprend-on dans les écoles primaires, jusqu’en... 1960).
Certains pensent que la France n’a pas de commencement,
qu’elle a toujours existé, y compris avant les débuts de l’his-
toire ; on connaît la phrase célèbre du général de Gaulle,
lui aussi élevé dans cette philosophie : « La France vient du
66
fond des âges ». La naissance de la France, pour d’autres,
est le baptême de Clovis, vers l’an 500, près de mille ans
avant qu’il soit véritablement question de la France et des
Français !

Ces vérités officielles, qu’il n’est impossible de contes-


ter, font l’objet d’un enseignement systématique dans
les écoles, ou les jeunes élèves, dociles, s’imprègnent de
la supériorité éminente de la France dans tous les do-
maines. Leurs jeunes cerveaux sont friables et fragiles, ils
croient ce qu’on leur dit, sans avoir l’idée que tout cela
est un catéchisme conçu pour les endoctriner, un tissu
d’inexactitudes. C’est un authentique lavage
des cerveaux.

Dès lors, la France est investie d’une mission universelle :


diffuser son message partout. Cela va devient un leitmo-
tive. La langue française est « la langue de la liberté » !
Elle doit devenir la langue de l’humanité toute entière !
L’«historien» Michelet, qui a beaucoup œuvré pour
accréditer ces fables, écrit la phrase que voici, dans le jour-
nal Le Peuple, en 1846 :

« Le jour où, se souvenant qu’elle fut et qu’elle doit être


le salut du genre humain, la France s’entourera de
ses enfants, et leur enseignera la France comme foi et re-
ligion ».

Les Français ont perdu la tête ! Le roman national


français, enseigné dans les écoles – surtout à
partir de la troisième république, est une im-
posture grossière.

67
68
3 - L’ASSASSINAT DE LA BRETAGNE ET SES
CONSÉQUENCES.

Dès 1789, la France s’emploie à détruire la Bretagne, de


toutes les manières possibles.

LA BRETAGNE EST DÉTRUITE EN TANT


QU’ENTITÉ POLITIQUE.

Civilisation antique, pourvue d’une culture spécifique, avec


un sentiment d’appartenance très fort, bien qu’annexée
par le royaume de France depuis 1491, bien qu’ayant
souffert des rois français, la Bretagne avait réussi, après
le règne sanglant de Louis XIV, mort en 1715, à retrou-
ver le droit de s’administrer elle-même, cela jusqu’à 1789
inclusivement. Elle gérait ses finances avec économie ;
son opposition acharnée à l’oppression de la Cour de
France lui avait permis de maintenir un niveau d’imposi-
tion de moitié inférieur à celui appliqué dans le royaume
des Français.

En 1789, divisée en départements, la Bretagne disparaît de


la carte politique. Son antique parlement - les « États de
Bretagne » - est supprimé. Elle perd tout droit de regard sur
la législation appliquée sur son territoire, le droit de voter
ses impôts, de gérer ses recettes fiscales et son économie,
ainsi que de s’administrer elle-même. Dirigée par les fonc-
tionnaires français chroniquement incompétents, nommés
par les ministères centraux, tous les postes importants
sont attribués à des Français. Privée de toute initiative, de
rien décider par elle-même, elle s’étiole et s’enlise. Elle
avait commencé à dépérir à partir du moment ou les bu-
reaux de Colbert et de Louis XIV s’étaient emparés de
69
son économie, l’avait pressurée d’impôts illégaux, avaient
saboté son économie en l’empêchant de commercer libre-
ment avec ses alliés commerciaux traditionnels, en parti-
culier l’Angleterre. Les gouvernements français du XXème
siècle la transforment, par leur incompétence, en Plou-
kistan occidental de l’Europe. Les préfets jouent
à la fois le rôle de courroies de transmission - toutes les
décisions sont prises à Paris -, d’espions qui surveillent et
dénoncent, et de pères fouettards. Les écoles et le clergé
font l’objet d’une surveillance attentive. (Rien n’a changé :
aujourd’hui, toutes les fonctions électives (celles de députés
et des sénateurs, en particulier), sont « pré-sélectionnées »
par les états-majors parisiens, les postes sont distribués par
les clans politiques qui se partagent le pouvoir à Paris ; ce
système suscite la risée : cette pré-sélection, qui ne tient
aucun compte des compétences, est empoisonnée par la
soumission quasi-aveugle de tous ceux qui veulent accéder
à une fonction politique).

LA BRETAGNE EST DETRUITE EN TANT


QUE NATION.

Les « révolutionnaires » de Paris ont décrété qu’il n’y a, dans


le territoire qu’on va dénommer « l’hexagone », qu’une
nation : cette nation est unique, exemplaire, elle doit de-
venir le moule unique et universel, et servir d’exemple au
monde entier. C’est une création idéologique, entièrement
artificielle. Les nations périphériques, plus anciennes que
la nation française pour plusieurs d’entre elles, sont niées,
néantisées, interdites d’exister : les Basques, les Flamands,
les Béarnais, les Corses, les Savoyards. Les Français, par
l’effet d’une bouffissure qui se développe à la faveur de
l’enseignement du complexe de supériorité qu’on leur
70
inculque dans les écoles, se transforment en nationa-
listes furieux, imbus d’un sentiment de mépris qui, au-
jourd’hui, juste retour des choses, fait rire à leurs dépens.

La Nation bretonne, la plus antique avec celle des


Basques, parce qu’elle est la plus puissante de ces nations
périphériques qui jouxtent la France, parce qu’elle a été
en guerre contre ce pays étranger qu’est le royaume de
France pendant plusieurs siècles, parce qu’elle a résisté
de toutes ses forces depuis son annexion en 1532 jusqu’à
la prétendue révolution de 1789, parce que sa culture
la distingue d’une manière irréductible d’avec celle de
la France, est particulièrement persécutée, stigmatisée :
pour assimiler ce vieux pays, il n’existe qu’un moyen : en
détruire toutes les composantes.

Le pays autoproclamé des droits de l’homme se livre donc


sur cette nation, à des actes qui dépassent l’abomination.

Là où le nationalisme français est une éminente vertu, le na-


tionalisme breton devient un crime, ce mot étant utilisé
ici sans exagération. Au nom du nationalisme français,
la France s’autorise à conquérir de très vastes territoires,
souvent à dépouiller les indigènes de leurs terres, ou à
les acheter, sous contrainte, pour des prix absurdement
faibles (en Algérie, 300 000 hectares changent de mains
sous l’effet de cette politique). Même si l’œuvre coloniale
comporte des éléments positifs par ailleurs – ce qui est
indéniable -, elle est à base de sentiment de supériorité
du colonisateur, et de mépris des indigènes. Le culte du
nationalisme français a été enseigné officiellement dans les
écoles françaises, jusqu’à une période très récente, ce que
les signataires du présent mémoire ont du supporter, en
71
même temps que la honte d’eux-mêmes.

L’un des auteurs du présent rapport, avait, dans sa jeu-


nesse, été endoctriné avec tant de répulsion et de dégoût
contre ceux qu’on nommait les « nationalistes bretons »,
qu’il disait : « Qu’on m’en montre seulement un : je le
fusillerai ». Il est aujourd’hui mieux que Furet, mieux
qu’ Ozouf, et bien d’autres, qui ont fait leur mea culpa. Sur
sa carte de visite, il a écrit « M. L., nationaliste breton ».
Aujourd’hui encore, taxer les Bretons de nationalistes est
une injure : telle est la situation que la France a créée.

LA LANGUE ET LA CULTURE SONT L’OB-


JET D’UN ASSASSINAT ORGANISÉ.

La langue bretonne, très subtile, beaucoup plus ancienne


que le français, est non seulement dévalorisée d’une
manière outrancière, elle est insultée.
Ce n’est pas une langue : c’est un jargon, un idiome, un
patois, un dialecte corrompu, un baragouin, un charabia,
un instrument de dommage et d’erreur. Ceux qui l’utilisent
ne parlent pas, ils « patoisent », ils « baragouinent », ils
« déblatèrent », ils « parlent vicieusement ».

Cet idiome est un reste des cavernes de Cro-magnon,


une séquelle de la préhistoire, un « dernier reste de la
féodalité », un langage de sorciers, une « relique bar-
bare et arriérée d’un autre âge ». Il obscurcit et en-
gourdit la pensée, prolonge l’enfance de la raison et la
vieillesse des préjugés, empêche de raisonner, de com-
prendre, d’assimiler les idées nouvelles, en particulier les
« idéaux » révolutionnaires, la démocratie, la République.
C’est, dit Hugo, « une tombe pour la pensée ». Il est
72
d’ailleurs, à l’oreille, hideux, inélégant, grossier, guttural,
imprononçable, et ne peut l’être qu’au prix de grimaces,
et de contorsions du visage et du corps. Cette «grande
vaincue de l’histoire» (sic), selon les « savants » français
qui n’en comprennent pas le premier mot, décrète qu’elle
n’a produit aucune poésie, aucune littérature, aucune
œuvre littéraire de valeur. Il serait impossible que cela soit,
puisqu’il n’y a pas de grammaire bretonne (!). Les prêtres,
qui continuent à l’utiliser pour prêcher (c’est la seule lan-
gue parlée et comprise dans les diocèses de l’Ouest), sont
particulièrement visés. Ils se servent de ce jargon infâme
pour maintenir les Bretons dans leurs « superstitions re-
ligieuses », pour les asservir, pour faire entrer dans leurs
pauvres crânes de demeurés des idées perverses, pour
« les fanatiser », pour « chasser des têtes bretonnes les
idées de liberté ». etc. Ils deviennent des « sorciers », des
« ratichons », des « calotins bretons ensoutanés ».

Ces insultes se prolongent jusqu’à la veille de la Seconde


Guerre mondiale.

Dans l’administration, dans les écoles, la langue antique


est péremptoirement interdite. La France met en place un
système médiéval de persécutions, digne de
l’Inquisition, et de sanctions à l’encontre de tous ceux
qui entendent perpétuer la culture qui, jusqu’alors, avait
été, pour les lettrés, un sujet de fierté. Des escouades d’ins-
tituteurs français sont envoyés dans les écoles bretonnes,
avec des directives précises réitérées par les préfets et les
sous-préfets : « assassiner la langue bretonne », « éradiquer
totalement l’idiome local », (de nombreux textes et direc-
tives ministérielles accablantes sont conservés, cette poli-
tique étant initiée, surveillée, amplifiée depuis Paris) ; « la
73
corrompre, afin qu’on ne le comprenne plus » (sic), interdire,
manu militari au besoin, de parler breton (des gendarmes
rendent parfois visites aux parents dans les fermes, pour
les intimider), infliger des punitions aussi vexantes que
possibles aux enfants, sinon aux parents, qu’on culpabilise
chaque fois que cela est jugé nécessaire.

Les prêtres, curés et religieux, qui prêchent dans la lan-


gue nationale bretonne, la seule qui soit comprise, sont
privés de leur salaire (la séparation de l’église et de l’État
n’intervient qu’en 1905). Dans les écoles, les enfants sont
terrorisés. On les montre du doigt, on rit d’eux lorsqu’ils
confondent un terme français avec un terme breton ; on
les entraîne à se moquer des autres ; on les isole au piquet,
on leur donne des coups de règle sur les doigts, des gifles,
voire coups de pied ; on les punit lorsqu’on les surprend à
parler breton dans la cour ; on accroche à leur cou un ob-
jet infamant tel qu’un sabot, une corne de vache, ou tout
autre objet ridicule. Dans certaines écoles, fait criminel
pour ceux qui s’en sont rendus coupables, on accroche au
cou de ces malheureux l’ardoise d’infamie : « Breton =
cochon ». (Cette dernière pratique a marqué les esprits,
d’une manière définitive, les Bretons ne l’oublieront pas,
et ne la pardonneront jamais).

Une autre ignominie est inventée : la culture de la


délation. L’enfant surpris à parler le breton, conserve
le « symbole » infamant au cou, jusqu’au moment où il
réussit à dénoncer à l’instituteur un autre délinquant. Cer-
tains n’osant rentrer chez eux, attendent la nuit, et contour-
nent le village. Les parents, conditionnés, infligent de nou-
velles punitions à l’enfant, après le coucher du soleil. Ces
faits sont attestés par des témoignages accablants.
74
Les prêtres sont l’objet de sanctions graves : avertisse-
ments, suspensions, blâmes, privations de salaire (la
loi de séparation de l’église et de l’État n’est votée qu’en
1905). Le ministère Combes invente le concept « d’usage
abusif du breton », pour empêcher qu’il ne soit utilisé dans
les églises : c’est un abus, punis de sanctions sévères, pour
un breton, de parler la langue que ses ancêtres utilisent
comme seule langue depuis 2000 ans.

Le pire, sans doute, dans ce pays traditionnellement très re-


ligieux : on prive les enfants de confirmation, et
même de communion, s’ils ne connaissent pas suffisam-
ment le Français. La langue du colonisateur, dénommée «
langue nationale » dans un pays qui en possède une, bien
avant les français, autorise les plus zélés à traiter le breton
de « langue étrangère », sur leur propre territoire (!).

Des journalistes, des hommes politiques connus, que l’on


avait cru sains d’esprits, préconisent des mesures extrêmes :
« Il faut frapper les curés » ; « tapons dessus, de toute
la rigueur des lois, de tous les poings des gendarmes » (La Lan-
terne) ; « il faut prendre des mesures énergiques, sans hésiter » ;
« il faut utiliser des commissaires de police courageux, des
préfets, des magistrats, des fonctionnaires républicains pour
entreprendre la colonisation de la Bretagne » (!);
« il faut faire totalement disparaître la lan-
gue bretonne » (de Monzie, ministre, 1925) ; « la seule
réponse, c’est d’emprisonner tous ceux qui formulent les
revendications linguistiques bretonnes » (Albert Dalimier, mi-
nistre du travail, 1932).
Détail abominable : la « Déclaration Universelle des droits
de l’Homme », pendant qu’on procède à un véritable la-
75
vage des cerveaux, est enseignée par « la » république, qui
détient tous les pouvoirs, dans les écoles. Les enfants n’ont
d’autre solution que de croire ce qu’on leur enseigne. On
les a tellement infériorisés, tellement convaincus qu’ils ap-
partiennent à une race de sous-débiles, qu’ils regardent la
lumière française comme étant leur planche de salut. Le
drame qu’ils vivent est affreux.

Les résultats de cette politique sont spectaculaires. En


1850, à l’exception des villes, toute la moitié ouest de la
Bretagne est encore bretonnante. En 1850, 160 communes
du Finistère sur 160 parlent le breton. On dénombre à
l’époque 1,6 million de locuteurs. En 1940, la langue de
communication, dans les campagnes bretonnes, chez les
marins, chez les artisans, les commerçants des villages
et des petites villes, est le breton. En 2000, ce chiffre est
tombé à zéro.

En 2008, les efforts de la France ont abouti à un résultat


inespéré pour un colonisateur : il reste 200 000 locuteurs
bretons, tous âgés. Pour entretenir l’illusion, et perpétuer
l’hypocrisie, la France a « autorisé » la création de
quelques classes bilingues, mais freine de toutes ses forces
en s’opposant à toute progression de la langue nationale.
Après un simulacre de débat au Parlement, elle a fait sem-
blant d’autoriser les langues régionales, ce qui est ferme-
ment démenti sur le terrain. La politique de la France est
l’éradication totale du breton.

L’HOMME BRETON EST RÉDUIT AU RANG


D’UN ANIMAL
Ce qui se produit ici est insupportable. Les pires adjectifs,
les pires formules sont utilisés pour décrire l’homme bre-
76
ton, y compris par ceux que l’on dénomme aujourd’hui
les « grands écrivains » : Victor Hugo ; Honoré de Balzac,
Gustave Flaubert, Posper Mérimée, Émile Zola et d’autres,
traînent ce peuple de ploucs et de bouseux dans la boue.

Les Bretons sont une race inférieure. Ils sont, par nature, pa-
resseux, sales et puants ; dans les villages, les enfants jouent
dans la fange avec les cochons ; une mère n’y reconnaît
pas ses petits : il n’y a pas de différence entre eux ; cer-
tains Français se demandent s’ils sont des êtres humains ;
d’autres consentent à les situer quelque part entre les ani-
maux et les hommes ; le paysan breton, dit Hugo, « vénère
d’abord sa charrue, sa grand-mère ensuite ; il aime ses poux »
(citation littérale).

L’intellect du Breton celui des animaux ; il devient le pro-


totype de l’arriéré mental, de l’idiot congénital. Il a un âge
mental infantile, cela est dû à la dégénérescence de cette
race. « On se demande, précise encore Hugo, si cet aveugle peut
accepter la clarté ».

Les hommes qui profèrent ces horreurs - inscrites d’une


manière indélébile dans la conscience des Bretons -, in-
cultes, ignorent que ce pays, qui a ensemencé toute l’Eu-
rope au moyen âge par sa mythologie et sa spiritualité,
tant religieuse que profane a toujours produit des hommes
de lettres, des poètes, des juristes, de grands écrivains.
Parmi ceux que la France s’est appropriée, comme fai-
sant parti de leurs écrivains, alors qu’ils ne sont pas
Français, qui ont conquis une audience internationale : le
théologien Abélard, l’un des plus grands de son temps ;
Chateaubriand, Victor Hugo (breton par sa mère), Renan,
Lamennais, et tant d’autres.
77
L’HISTOIRE DE LA BRETAGNE EST TOTA-
LEMENT SUPPRIMÉE, SCOTOMISÉE.

Les animaux n’ont pas d’histoire, les sauvages non plus.


Selon les criminels de Paris - et les programmes scolaires
qu’ils imposent -, la Bretagne n’a jamais existé, elle
n’a jamais eu de souverains indépendants. De tout temps,
elle fut, dit-on, une « région » française, mais rebelle.

Les jeunes Bretons sont tenus strictement à l’abri de savoir


ou d’imaginer que le peuple auquel ils appartiennent a
eu son histoire nationale. La seule chose qui filtre dans
l’enseignement des lycées et collèges – il est difficile de
croire ce que nous écrivons ici - tient en quelques phrases :
« les Bretons eurent autrefois une Duchesse, dénommée
Anne de Bretagne ; elle portait des sabots de bois (d’où
la célèbre chanson, un “tube” en France : Anne, Duchesse
en sabots) ; elle épousa le roi de France, dont elle tomba
amoureuse (!), Charles VIII ; en conséquence, elle apporta
en dot la Bretagne à la France ».

Aucun autre élément n’est fourni, pendant


toutes leurs études, aux élèves des lycées et collèges. Les
Bretons ignorent donc, par la volonté délibérée de
l’État colonisateur, qui ils sont, qui furent leurs ancêtres, ce
que sont leurs racines, encore moins qu’ils eurent un passé
national prestigieux, sûrement pas que la Bretagne est de-
venue française par invasion, par violation du droit, et par
destruction. Les signataires du présent rapport
sont tous dans cette situation. Ils n’ont appris leur
passé qu’une fois sortis de l’école, parce qu’un jour, le
hasard a mis entre leurs mains l’une des rares histoires
publiées sur la Bretagne, diffusée d’une manière confiden-
78
tielle dans de rares librairies. Les grands héros de l’histoire
bretonne sont « gommés », rayés des cadres ; Nominoé,
le roi Salomon, Anne de Bretagne ? Pierre Landais, le
Richelieu breton ? Comment les Bretons connaîtraient-ils
ces personnages auxquels le pays occupant ne recon-
nait aucune existence ? La Bretagne était française
de tous temps ; province crottée, elle a été élevée
à la civilisation parce que la France a daigné
la ramasser dans le ruisseau : c’est à peu près tout
ce que les Bretons savent de leur passé lorsqu’ils sortent
du lycée.

LA NÉVROSE BRETONNE D’ACCULTURA-


TION.

L’étude des névroses collectives a été induite, en particu-


lier, par les sociologues et les historiens qui se sont penchés
sur les dégâts mentaux induits par l’acculturation forcée
des populations Amérindiennes par les Espagnols. Cette
pathologie concerne un grand nombre de nations, jadis
libres.

Sous l’effet de la pression colossale qui est exercée par


l’entourage, l’école, les livres, la radio, les instituteurs, les
professeurs, les parents eux-mêmes, tant par le non dit que
par ce qui est suggéré ou explicitement exprimé, l’enfant
se met à détester tout ce qui lui rappelle l’infériorité de
sa condition : ce patois hideux que parlent ses parents et
son entourage, ces costumes de ploucs et ces coiffes d’un
autre âge, ces mœurs résolument non distinguées, les tour-
nures bretonnantes qui infectent le beau langage
français, qu’on lui présente comme étant le modèle uni-
versel. Il n’est rien, il le sait, il intériorise le modèle mau-
79
vais forgé de toutes pièces par le colonisateur. La névrose
d’acculturation est à base de honte de soi.

Le phénomène diffuse, et gagne l’entourage. Les grands-


parents, qui ne parlent ni ne comprennent le français -
dans les campagnes en tout cas -, sont mis à l’écart, on
ne leur adresse pas la parole : ce sont des ploucs, on se
gausse de leur maladresse et de leur timidité, on ne vou-
drait certes pas leur ressembler. Un fossé culturel se crée
entre les générations : les jeunes, élevés dans la civilisation
qu’on croit belle du colonisateur ; les vieux, qui paraissent
pitoyables et arriérés. Cela peut aller très loin : on a vu,
dans les lycées et collèges, des enfants avoir
honte de rencontrer au parloir leur propre
mère, à cause de son accent rocailleux, de sa coiffe en
dentelles, de son habitus de femme plouque, et prétexter
l’étude ou le travail pour ne pas montrer ce spectacle à ses
camarades.

Au niveau individuel, les dégâts sont considérables. Les


Bretons de ces générations sont à l’image de ce qu’ont
été les Juifs pendant des millénaires, les colonisés, les
esclaves : timides, honteux d’eux-mêmes, des
êtres convaincus de leur infériorité native. Au
niveau de la nation, c’est pire : celle-ci, jadis conquérante
et glorieuse, est désormais honteuse d’elle-même. Elle va
jusqu’à collaborer – en toute bonne foi – avec l’occupant
pour « désincruster » ce qui reste des mœurs dont elle a
été convaincue qu’elles sont préhistoriques. La créativité
s’étiole au niveau collectif, la nation ne produit plus rien :
la « ploukisation » devient effective ; les natifs, guère en
situation de comprendre ni d’analyser ce qui leur arrive,
comme les esclaves élevés dans une situation qu’on leur a
80
appris à accepter, accompagnent ou précèdent le mouve-
ment sans le critiquer.

La guérison est au bout du chemin : c’est de renouer avec


ses racines, accepter son histoire, critiquer et prendre ses
distances avec ce qui s’est passé, et repartir dans une autre
direction. La Bretagne est entrée dans cette phase.

L’AMPUTATION DU TERRITOIRE NATIO-


NAL.

La France a été, au sens le plus vulgaire du terme, un


pays nationaliste totalitaire. Elle a exalté son ego na-
tional d’une manière honteuse. Elle a transporté
ses armées dans les cinq continents, envahi des peuples
nombreux, conquis un empire colonial de dix millions
de kilomètres carrés, soit vingt fois sa propre superficie.
Elle a eu pour prétention d’apporter « la » civilisation - la
sienne, bien sûr -, au monde, et de se considérer comme
le critère de l’Univers.

En 1941, estimant n’en avoir pas assez fait, le régime


collaborationniste de Vichy décide, à la faveur d’un
« redécoupage administratif », de créer une région artifi-
cielle, incluant la Loire Atlantique, qui est ainsi détachée
du territoire historique national des Bretons.

Les noyades de Carrier, les colonnes infernales de Turreau,


les crimes de Westermann n’ont donc pas suffi. La France,
poursuivant par un processus interne sa colonisation, a cru
pouvoir détacher de la Bretagne historique son joyau, pour
l’intégrer dans une région fantoche, dénommée « Pays de
la Loire ». La cause de ce qui a été présenté comme un
81
« redécoupage » du territoire français : alors que la France
a pactisé et collaboré avec l’ennemi pendant plusieurs
années, alors que son chef s’est rendu à Montoire pour
serrer la main de Hitler, a réalisé tout d’un coup, quelques
dizaines – quelques centaines de Bretons s’étant tournés
vers les Allemands, par l’espoir illusoire de retrouver leur
liberté – a puni toute la Bretagne, ayant découvert que,
malgré les siècles écoulés, malgré les persécutions et les
crimes accomplis dans ce pays, les Bretons n’étaient
pas devenus des Français. Les atrocités com-
mises par la France en Bretagne dépassent de
loin, en abomination, les atrocités nazies.

La Loire, donc, continue à être la baignoire nationale de


la sottise française, le fleuve révolutionnaire des inepties
de sa philosophie archaïque et anachronique. La Loire-
Atlantique, ainsi, est pour les Bretons, au sens le plus fort,
le Tibet de la France.

82
CHARTE POUR
LA BRETAGNE SOUVERAINE

CE QUE LES BRETONS ATTENDENT


DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES.

Les Bretons sont venus à Bruxelles, au cours de ce Congrès,


au mois de septembre 2009, exprimer leur colère et leur in-
dignation. C’est sûrement la première fois que vous entendez
ces sentiments exprimés sous cette forme, et d’une manière
aussi solidement motivée. Leurs propos ne concernent plus,
vous l’avez compris, leur langue, qui est virtuellement morte
d’assassinat, mais la totalité de leur souffrance, créée par la
France.
De ce pays là, les Bretons n’attendent plus rien, sauf de s’en
séparer, d’une manière radicale... Le monde entier a adopté
des Chartes, des Déclarations Universelles, des Conventions
Internationales, qui sont devenus les Codes du respect dû
aux êtres humains, les codes des pays civilisés. Plusieurs pays
– notamment la Grande Bretagne, les Etats-Unis, les Pays
Bas, l’Allemagne – appliquent ces règles, même si c’est d’une
manière imparfaite.

En Bretagne, la France s’étant rendue maîtresse de


tout – notamment des carrières administratives, judiciaires,
politiques, de la presse – tout le monde a peur de parler clai-
rement. L’aplatissement des cerveaux, dans ce pays, a failli
réussir : la plupart des habitants sont esclaves de l’idéologie
introduite dans leur crâne par un lavage des cerveaux im-
placable, poursuivi sans relâche après 1789. Mais un mouve-
ment se lève qui vise à faire cesser cette oppression qui dure
depuis 1491, date à laquelle le pays, envahi par les armées
françaises, a perdu sa Liberté.
83
1- CONDAMNATIONS DEJA PRONONCEES
A L’ENCONTRE DE LA FRANCE.

La France a le déshonneur de paraître en plus que mau-


vaise position parmi les pays répétitivement condamnés
pour violation des droits de la personne humaine. La
presse a fait état de nombreuses condamnations de ce pays,
en raison des dysfonctionnements graves qui affectent la
justice, la police, l’administration. Des faits de torture ont
même été relevés. Une grande partie des élus locaux et
nationaux sont poursuivis en justice – sans espoir de les
voir un jour condamnés. La corruption est non seulement
extrêmement fréquente, mais étalée partout.

Les violations graves et répétés des droits des minorités ont


été relevées, stigmatisées, et condamnées dans des termes
sévères par les organisations internationales, l’Onu, le
Conseil de l’Europe, l’Unesco, la Fuen..., en par-
ticulier, dans des termes très fermes, a exigé, à plusieurs re-
prises, que soit mis un terme aux mesures prises par l’Etat
français, dont le but n’est que trop clair : éradiquer to-
talement la langue bretonne. Chaque année, les
tribunaux internationaux prononcent contre la France des
condamnations sévères.

Le Pays des Droits de l’Homme, celui qui ose se présenter


sous ce nom, continue imperturbablement son chemin de
violateur des Libertés publiques.

84
2 - CE QUE LES BRETONS EXIGENT :
L’APPLICATION DES VALEURS ET DU
DROIT UNIVERSEL EN BRETAGNE, COMME
AILLEURS.

- La France doit être condamnée à appliquer


les valeurs universelles, celles qu’elle prétend
avoir inventées, et qu’elle n’a cessé de bafouer. Les
Bretons demandent que soit prononcée une condam-
nation solennelle de la France, afin qu’elle cesse de se
prétendre l’inventrice des droits de l’homme, dans l’appli-
cation desquels elle se maintient à une place si médiocre.
Ils demandent qu’elle soit sommée de respecter les va-
leurs universelles, non sans avoir reconnu qu’elle n’est
pour rien dans leur invention, mais au contraire, qu’elle
a trompé les populations dont elle s’est emparée dans les
conditions décrites ci-dessus.

- Crimes contre l’humanité. Des crimes ont


été commis en Bretagne, non pas seulement par les
révolutionnaires, mais par leurs successeurs et, nous
l’avons vu, par les deux dernières républiques françaises.
Ces crimes entrent dans la catégorie des crimes contre
l’humanité. Les Juifs étaient qualifiés pour faire condam-
ner la Shoah ; ils l’ont obtenu ; les Arméniens étaient qua-
lifiés pour faire condamner leur génocide ; ils l’ont obtenu
; les Chinois seraient qualifiés pour exiger des Japonais des
excuses solennelles pour les crimes commis, notamment
lors des tueries de Nankin ; ils ne seront dignes de les rece-
voir que lorsqu’ils cesseront les atrocités qu’ils commettent
quotidiennement au Tibet, et lorsqu’ils auront présenté au
peuple tibétain leurs propres excuses, et évacué totale-
ment le territoire national de ce peuple ; les Tibétains
85
sont qualifiés pour exiger que les monstruosités commises
par la Chine cessent immédiatement comme étant une
des horreurs du monde actuel. Christiane Taubira était
sûrement qualifiée pour lancer un large débat sur l’escla-
vage, mais certainement pas pour limiter ce débat à ceux
de sa race, comme s’il lui était permis d’ignorer
que toute l’humanité, depuis toujours, a été
victime de ce crime, y compris la race blanche, en-
core moins d’en exempter les traites inter-africaines, qui
existent depuis des milliers d’années.

- Langue nationale des Bretons. Les Bretons ne


tolèrent plus que l’enseignement de leur langue nationale
soit défni à Paris, par un pays étranger, n’ayant plus le
moindre doute sur le fait que la politique des Français ne
vise rien d’autre sa destruction totale.

Ils exigent que leur langue soit enseignée d’une manière


obligatoire dans les écoles, que leur langue et leur littérature
nationales deviennent obligatoires dans tous les lycées,
collèges, établissements d’enseignement supérieur, ainsi
que dans l’administration, au moins dans l’ex-Bretagne
bretonnante. La Bretagne entend décider seule,
sans tolérer aucune ingérence extérieure, des
modalités selon lesquelles la langue sera rétablie et utilisée.

- Histoire. Les Bretons exigent que leur histoire natio-


nale leur soit confiée, à eux exclusivement, à l’exception
de tout autre pays. Ils sauront l’enseigner eux-mêmes, ils
n’ont besoin de personne d’autre pour cela, certainement
pas de ceux qui l’ont dissimulée, déformée, falsifiée.

- Intégrité du territoire national. Avant toute


86
autre évolution, les Bretons exigent que l’intégrité de leur
territoire soit rétablie, et que les autorités administratives
françaises se retirent chez elles. Les Bretons décideront,
seuls, si les fonctionnaires en poste à Nantes et dans sa
région doivent ou non être maintenus dans leurs fonctions.

- Statut d’Etat Fédéré au sein de l’Europe. Les


Bretons, soulignant qu’ils sont profondément européens -
l’ayant toujours été au cours de l’Histoire, sachant que leur
salut est l’Europe, et non la France, qu’ils ne sont pas
français et ne l’ont jamais été, pas plus que
les Ecossais ou les Gallois ne sont Anglais, qu’ils
ont été envahis, annexés, soumis contre leur volonté, exi-
gent, au sein de l’Europe, un statut de nation
fédérée libre. Les Bretons veulent décider eux- mêmes
de leur politique économique, au même titre que les
grandes régions européennes, telles l’Ecosse, la Bavière,
la Catalogne... La France est totalement incapable de se
gouverner elle-même ; à plus forte raison est-elle incapable
de rien comprendre aux affaires bretonnes, encore moins
de les gérer.

– Génocide culturel et linguistique. Les faits étant


établis par les archives d’une manière indiscutable, quels
qu’aient été les efforts pour les dissimuler, les Bretons exi-
gent que la France soit péremptoirement condamnée,
comme cela a été fait pour le peuple Juif, pour le peuple
Arménien, pour les victimes de l’esclavage, - et comme
cela ne manquera pas d’être fait pour les crimes du com-
munisme. Ils exigent que la France soit condamnée pour
génocide politique et pour génocide culturel, et que cette
condamnation soit ferme, claire, non ambiguë, exemplaire
pour l’Europe et pour le Monde.
87
POUR LE COMITE DE REDACTION, à Bruxelles, sep-
tembre 2009, le docteur Louis MELENNEC, docteur en
droit et en médecine, historien, ex-consultant auprès du
Médiateur de la République Française.

La biographie de Louis Mélennec est publiée dans


Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_M%C3%A9lennec
88
CHAPITRE ANNEXE.

LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE PLUS


GROSSE QUE LE BŒUF, et qui va éclater, non de
son embonpoint, mais de son ridicule.

(Ce texte a été publié, par France Inter. Voir : L’invention


de la France Mélennec, dans Google).

Envisagé du côté breton, le sentiment de suffisance et de


supériorité affiché par les Français, la croyance d’incar-
ner à eux seuls toutes les cultures, toutes les sensibilités
incluses dans ce qu’on dénomme «l’hexagone», paraît
non pas seulement stupide, mais grotesque. Plus invrai-
semblable encore est l’idée, fortement ancrée dans leurs
cerveaux, que la Bretagne est française, que le contraire
est inimaginable, et que les Bretons considèrent comme un
honneur cette situation, eux qui ont été persécutés pendant
plusieurs siècles, qui ont perdu leur langue par assassinat,
et des centaines de milliers des leurs pour satisfaire aux
exigences du nationalisme français agressif et destructeur,
enseigné comme une merveille de l’histoire de l’humanité
jusqu’à une période toute récente (l’immense tache rose
des cartes murales des écoles et des lycées, répartie sur les
cinq continents, figurant «l’Empire» conquis par les armes
françaises), tandis que le timide nationalisme breton était
stigmatisé comme un crime.

Les temps, par bonheur pour le peuple martyr breton, ont


bien changé. Voici quelques extraits de l’introduction d’un
livre fort intéressant, écrit par Guy Hermet, spécialiste en
sciences politiques (Histoire des nations et du nationalisme
en Europe, Paris, 1996, éditions du Seuil, pages 9 et 10) :
89
«En 1990, un historien britannique croyait voir poindre les
derniers instants d’une passion moribonde... Le nationa-
lisme, tout comme le sentiment national ou le patriotisme
semblaient bien passés de mode. Les auteurs qui persis-
taient à s’intéresser au processus fondateur des nations de
l’Europe ne bénéficiaient plus guère que de la révérence
polie rendue à l’abnégation érudite de ceux qui se consa-
crent encore à des sujets tombés en désuétude.

«Mais tout a changé en un rien de temps, depuis que le


nationalisme s’est incarné soudain dans le combat féroce
des «clans bosniaques»... Ce n’était pas que les réflexes na-
tionaux eussent disparu des démocraties occidentales. Ils
subsistaient ... Mais comme le bon ton obligeait à (les)
condamner avec horreur, l’horreur réveillée fournissait
à point nommé l’objet commode de sa détestation ..; le
rejet de ces petits nationalistes perturbateurs
s’est donc exprimé sans inventaire préalable .... comme au
siècle dernier, lorsque les grandes puissances du moment
HONNISSAIENT CHEZ LES AUTRES CE QU’ELLES
AVAIENT ACQUIS POUR ELLES MÊMES».

Pauvre France ! Après avoir écrasé avec une fureur san-


guinaire tout ce qui ne ressemblait pas au modèle absurde
fabriqué de toutes pièces par ses théoriciens fanfarons -
Michelet, Jules Ferry, Lavisse et autres -, la voilà qui part
en débris, incapable qu’elle est, même, de mettre sur pied
un débat national sur son Identité, obligée de renoncer à
son éphémère ministère de l’identité nationale, et tournée
en ridicule au nom de ce qu’on dénomme l’universalisme,
par lequel on veut la dissoudre, comme un corps jeté dans
l’acide chlorhydrique : la France a honte de s’assu-
mer comme Nation.
90
Dans le même temps, les Bretons, que l’on croyait étouffés
à jamais, renaissent : ils redécouvrent leur histoire, qui avait
été falsifiée, ils renouent avec leurs origines par delà les
débuts de notre ère, découvrent l’antiquité de leur culture,
sa continuité dans le temps, tandis que les jeunes de Bre-
tagne arborent avec fierté, désormais, leur identité re-
trouvée, en même temps que leurs symboles nationaux :
LA BRETAGNE EST FIERE DE S’ASSUMER COMME
UN PEUPLE, COMME UNE NATION, COMME UNE
CIVILISATION.

Nous n’avons aucune raison de plaindre la France : mais


nous considérons aujourd’hui ses interrogations identi-
taires avec compassion et pitié. Le débat initié il y a très
peu d’années par l’Etat français était aussi respectable que
le nôtre, pourtant. Une coalition de semi-insuffisants intel-
lectuels, l’a fait échouer. Puissions nous nous dégager à
temps de ce pays en train de couler sous nos yeux, par la
faute et l’incompétence de ses dirigeants, en même temps
que de celles de ce qu’elle accepte de considérer comme
des « intellectuels », ce qu’ils ne sont pas, relevant seule-
ment d’une secte aussi bête que méchante. Relevons une
perle de ces pauvres gens, qui ont fait reculer ce qu’il y a
de plus fondamental pour l’être humain : ce qu’il est, d’où
il vient, où il va, l’avenir qu’il souhaite pour le peuple au-
quel il appartient :
« Il est temps de réaffirmer publiquement, contre ce rapt
nationaliste de l’idée de nation, les idéaux universalistes,
qui sont le fondement de notre république .... il met en
danger la démocratie » (!!!).
Disons le tout net : littérairement c’est très mauvais, politi-
quement, c’est ridicule !
Nous, Bretons, affirmons notre droit à être ce que nous
91
sommes, nous disons que nous sommes plus respectueux
que beaucoup d’autres des valeurs universelles, que nous
considérons comme consubstantielles à l’espèce humaine
les cultures et les civilisations dans leur diversité, enri-
chissante pour tous. Tout individu a le droit d’avoir une
identité nationale, et de connaître son histoire, comme il
a le droit de se connaître lui-même, et les composantes de
sa personnalité. L’histoire de son peuple, même approxi-
mative et inexacte, est l’une des composantes principales
de sa personnalité, ce par quoi il existe et tient debout, à
la manière d’une plante, qui ne peut croître et prospérer
sans un tuteur qui lui permet de grimper et d’exister. Uni-
versalistes ? Oui, messieurs, nous en connaissons qui vous
ressemblent : le seul résultat tangible dont ils peuvent
s’enorgueillir, est d’avoir sur la conscience cent millions
de victimes innocentes : donc, passez votre chemin. Il est
regrettable que la France, quel que soit le contentieux
qui nous oppose depuis tant de siècles, ait baissé pavillon
devant vous, et que le gouvernement français ait si mal
conduit ce noble débat, celui du droit inaliénable de s’in-
terroger, comme tous les autres peuples du monde, sur
son identité, et de vouloir la sauvegarder, ce qui est non
pas son droit strict, mais son devoir pour les populations
qui l’ont construite et faite ce qu’elle est.

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TABLE DES MATIÈRES
CITATIONS INTRODUCTIVES P. 7
AVANT PROPOS P. 13
INTRODUCTION A LA REEDITION DE 2013 P. 21
KENSKRID P. 25
EINLEITUNG P. 28

I - LES FRANCS ET LES BRETONS


1 - ORIGINES ET IMMIGRATIONS DES BRETONS
EN ARMORIQUE. P. 32
2 - LES CONFLITS BRITO – FRANCS. P. 34

II - LA CONSTITUTION DE L’ETAT BRETON.


LA SOUVERAINETE PLEINE ET ENTIERE DE LA BRETAGNE
AU MOYEN ÂGE.
1 - CONSTITUTION DE L’ETAT BRETON. P. 38
2 - LA BRETAGNE, PAYS LIBRE, EST UNE MONARCHIE
CONSTITUTIONNELLE. P. 43

III - LES INVASIONS DE LA BRETAGNE


PAR LA FRANCE ; L’ANNEXION DE 1491.
1 - LA VERSION OFFICIELLE DE «L’UNION» DE LA BRETAGNE
A LA FRANCE. P. 45
2 - LA VERSION HISTORIQUE REELLE :
L’INVASION ET L’ANNEXION DE LA BRETAGNE. P. 47
3 - LE FAUX «TRAITE» DIT «D’UNION PERPETUELLE
DE LA BRETAGNE ET DE LA FRANCE». P. 50

IV - LA BRETAGNE ET LA FRANCE DE 1532 A 1789 :


UNE COEXISTENCE NON CONSENTIE
ET NON PACIFIQUE. P. 53

V - LA BRETAGNE ASSERVIE, DETRUITE


ET DECERVELEE PAR LA FRANCE (1789 À 2008).

1 - LE DESASTRE DE 1789. LA REPRESSION EXERCEE


SUR LA BRETAGNE ET LA VENDEE. P. 55

93
2 - L’IMPOSTURE FRANÇAISE :
LA FRANCE NIE ET DISSIMULE SES CRIMES.
LE NÉGATIONNISME FRANÇAIS. P. 61

3 - L’ASSASSINAT DE LA BRETAGNE
ET SES CONSÉQUENCES. P. 69

CHARTE POUR LA BRETAGNE SOUVERAINE P. 83

1 - CONDAMNATIONS DEJA PRONONCEES


A L’ENCONTRE DE LA FRANCE. P. 84
2 - CE QUE LES BRETONS EXIGENT :
L’APPLICATION DES VALEURS ET DU DROIT UNIVERSEL
EN BRETAGNE, COMME AILLEURS. P. 85

CHAPITRE ANNEXE.
LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE PLUS GROSSE
QUE LE BŒUF. P. 89

© 2013 - Louis MELENNEC

la loi du 11 mars 1957 n’autorise, aux termes des alinéas 2 et 3 de


l’article 41, que « les copies ou reproductions strictement réservées
à l’usage privé du copiste et non destinées à utilisation collective »
et « les analyses et courtes citations, sous réserve que soient indiqués
clairement le nom de l’auteur et la source ».

N° ISBN : 978-2-9506923-2-0
94
Impression : Impri’Plast
56110 Gourin
02 97 23 60 17

Dépôt légal : Novembre 2013


95
96
Le présent ouvrage a été rédigé par un
comité constitué de personnalités bre-
tonnes. La coordination a été assurée par
Louis Mélennec.
Louis Mélennec est né au Guilvinec,
en Pays Bigouden, en 1941. C’est
l’époque où le breton est la seule
langue parlée dans la rue. Le français est réservé à l’école, à l’ad-
ministration… et aux malheureux parents qui s’efforcent, très ma-
ladroitement, de communiquer des rudiments de l’idiome du
colonisateur à leurs enfants, convaincus que la langue de leurs ancêtres
est un honteux vestige préhistorique, qui doit disparaître de la terre,
comme un tare, une salissure.
La civilisation bretonne, qui vient de fort loin, vit ses derniers moments :
la France, depuis 1789, a procédé à un lavage des cerveaux si efficace,
que les Bretons, honteux de leur langue, de leurs coutumes, de leurs
costumes, les abandonnent, pour singer le modèle colonial, présenté
comme Admirable, Remarquable, Unique, Universel, seul digne d’être
admiré.
Une rencontre décisive se produit, très tard, avec Yann Brékilien, magis-
trat, homme de lettres, qui lui dédicace son Histoire de Bretagne. À l’in-
crédulité succède la stupeur : la Bretagne existe, elle a existé, elle a été
l’une des principales puissances européennes au Moyen Âge. Jusqu’aux
invasions françaises de 1487 et de 1491, dates à partir desquelles, par
un « moulinage » infernal, elle est progressivement broyée par l’en-
vahisseur.
La lamentable classe politique bretonne, soumise, à partir du XIXe
siècle, a, non seulement accompagné cette œuvre de destruction, mais
l’a précédée.
Suivent quarante années de réflexions, puis quinze années de recherches
pointues dans les archives bretonnes. Un parcours intellectuellement
étonnant, à la recherche des racines, enfin trouvées. Les plus grandes dif-
ficultés, dans cette démarche, ont été créées par les Bretons eux-mêmes ;
et pas seulement ceux qui sont définitivement lobotomisés.

Mouladurioù Kevredigezh Vreizhat a Sevenadurezh


Édité par l’Association Bretonne de Culture
Les membres de l’UFCE recevront sur demande gratuitement et dès parution
un exemplaire de ce texte en anglais, en allemand ou en russe.
Une aide, suivant leurs possibilités, est toutefois souhaitée pour couvrir les frais.

Commander à l’Asssociation Bretonne de Culture,


Boite postale N° 3, (56770) PLOURAY.
Prix : 6 euros + 2 timbres pour le port.

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