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Chapitre 1

En route pour les Landes !

Le 2 août, à six heures du matin, le train qui vient de Paris


arrive à Biarritz. Le soleil se lève. Une jeune femme se penche à
la fenêtre du wagon. Elle voit aussitôt sa sœur Muriel et son
mari, Tim.
Le train s’arrête. La jeune femme descend avec une valise.
Muriel la prend dans ses bras.
— Manu, petite sœur, s’exclame-t-elle, quelle joie de te voir !
— Moi aussi, je suis contente d’être ici. Fini Paris, les études,
bonjour les vacances ! Salut Tim ! Tu vas bien ?
— En pleine forme. Tu veux prendre un café avant d’aller à la
maison ?
— Non, merci. Je préfère aller chez vous.
Dans la voiture, Manu et sa sœur parlent de tout: du bébé que
Muriel attend, des études de médecine de Manu, du travail de
Tim et de Muriel - ils sont tous les deux professeurs d’éducation
physique - de l’été, des vacances...
Après quelques kilomètres, ils traversent une longue forêt de
pins. Emmanuelle ouvre la vitre de la voiture : l’air sent la
résine. C’est merveilleux!
Puis ils traversent Vieux Boucau, passent un pont, roulent sur
un chemin de terre et arrivent enfin devant une petite maison en
bois. Muriel et Tim ont cette maison depuis six mois. C’est la
première fois qu’Emmanuelle vient ici.
— C’est joli ! s’exclame-t-elle.
Ils entrent. Dans le salon, il y a une grande cheminée et sur les
murs, des posters et des photos de surfeurs sur d’énormes
vagues.
Manu et Tim ont tous les deux la même passion : le surf.
— Tu préfères dormir en haut ou en bas? demande Muriel à sa
sœur.
— Là où il y a des photos de mer.
— Il y en a partout ! dit Tim.
— Alors, en haut.

Muriel conduit sa sœur à sa chambre. Tim monte sa valise. Sur


le mur, il y a une grande photo : un surfeur glisse sur une
magnifique vague.
— C’est toi ? demande Manu à Tim.
— Oui. À Hawaï, l’été dernier.
Manu regarde la photo, admirative.
— Je suis impatiente de voir la mer, dit-elle.
— Si tu veux, je te la montre maintenant, propose Tim. Elle est
à deux pas d’ici. C’est une bonne heure.
— D’accord. Tu viens, Muriel ?
— Non, je reste ici. Le matin, en ce moment, je ne me sens pas
très bien. L’après-midi, en général, je suis plus en forme.
***
Tim et Manu marchent un petit moment. Ils entendent enfin le
bruit des vagues.
— C’est formidable d’habiter près de la mer. Tu t’entraînes tous
les jours ?
— Normalement, oui. Moins maintenant... à cause des travaux
à faire à la maison... et puis j’aide Muriel: elle se fatigue un peu.
Emmanuelle voit enfin les dunes. Il est à peine neuf heures et il
y a un petit vent; c’est bien agréable.
La jeune fille monte sur une dune pour admirer la côte
sauvage. Elle pousse un petit cri de joie.
— J’attends ce moment depuis l’hiver !
— Premier jour, première sortie ! C’est une journée idéale pour
faire du surf, dit Tim. Regarde, les surfeurs arrivent !

En effet, deux garçons se dirigent vers la mer avec leur planche


sous le bras.
— Avec ce vent d’est, ce n’est pas dangereux ? demande
Emmanuelle.
— Pas le matin. Et ces deux garçons sont de bons surfeurs...
Bon, tu te sens capable de monter sur ta planche aujourd’hui ?
— Pourquoi pas ?
Sans perdre de temps, Emmanuelle et Tim retournent à la
maison. Ils prennent le petit-déjeuner avec Muriel et partent
avec les planches.
***
Après deux ou trois jours de pratique, Manu retrouve son
niveau. Elle progresse vite. Grâce au ski, qu’elle pratique en
hiver, elle a le sens de l’équilibre. Tomber, monter à nouveau sur
la planche, tomber une autre fois... Emmanuelle se souvient de
ses premières leçons avec sa sœur. Au début, c’est un peu
difficile mais après, c’est génial !
Manu passe ses journées à la mer. Une fois sur l’eau, elle pense
uniquement au surf. Elle oublie ainsi son dernier chagrin
d’amour : Serge. C’est fini, complètement fini depuis un mois !
« Muriel a de la chance : Tim est un homme bien et ils sont
vraiment heureux tous les deux! », se dit Manu.
Chapitre 2
Michaël

Ce matin, Manu est assise sur le sable de la plage et écrit des


cartes postales.
— Comment ça va, Manu ?
C’est Michaël, un ami d’enfance de Tim, qui pose cette question
à Emmanuelle. Il a sa planche et est prêt à entrer dans la mer.
Michaël est un garçon athlétique, au physique agréable, avec de
magnifiques yeux bleus. C’est un surfeur professionnel qui
participe à de nombreuses compétitions et qui remporte des prix.
Manu le connaît bien.
— Ça va, je fais des progrès, dit Manu.
— Je te regarde parfois quand tu es à l’eau. Tu es bonne pour...
— Pour une fille?
— Non. Pour une Parisienne ! C’est vrai... tu ne viens pas
souvent ici, mais tu apprends vite.
— Merci.
— Et... tu restes combien de temps chez ta sœur ?
— Tout le mois d’août.
Michaël paraît content.
— Ça, c’est une bonne nouvelle !
— Pourquoi ?
— Parce que nous allons nous voir...
Manu regarde Michaël et, d’un ton un peu sec, elle répond :
— Peut-être. Pourquoi pas ? Excuse-moi, Michaël, mais je dois
écrire mes cartes postales. À bientôt.
— À bientôt, Manu !
Depuis sa rupture avec Serge, Manu est un peu froide avec les
garçons.
***
Une fois son courrier écrit, Manu se lève. La plage est
quasiment déserte. Soudain, une silhouette apparaît au loin.
C’est Muriel.
— Muriel, ça va ?
— Oui. Tu ne fais pas de surf, aujourd’hui ?
— Non, j’attends Tim. Il va venir quand ?
— Il parle avec les gardes-côtes ; il est secouriste, tu le sais, et
il collabore avec eux. Il y a des méduses au large. Avec la marée,
elles vont arriver jusqu’à la plage. Ce n’est pas bon !
Les piqûres de méduses sont douloureuses et provoquent
parfois des allergies graves... Une vraie calamité ! Je vais au
village. Tu m’accompagnes ?
— Bonne idée !
Sur le chemin, Muriel et sa sœur voient de nombreuses voitures
d’estivants qui avancent, les unes derrière les autres, en
direction des plages.

Elles arrivent à Vieux Boucau. En hiver, c’est un village


tranquille; mais en été, c’est une vraie petite ville touristique
avec ses marchands ambulants, ses agences, ses boutiques de
vêtements...
— Je n’aime pas l’été ici, à cause de tout ce monde, dit Muriel.
Tous ces gens qui ne regardent pas où ils marchent, qui jettent
des papiers partout, qui font du bruit... C’est vraiment
désagréable ! Regarde ce touriste, là, qui s’arrête au milieu de la
rue pour bavarder!
Manu éclate de rire.
— C’est les vacances !
Les deux sœurs arrivent à la terrasse d’un café.
— Tu veux prendre quelque chose?
— Un café, répond Manu.
— Un café et un chocolat, dit Muriel au serveur.
— D’accord, madame. Je vous sers sur la terrasse ?
— Oui, merci !
***
Manu et Muriel restent une heure au café à parler de choses et
d’autres. Manu raconte à sa sœur son histoire avec Serge. Muriel
dit à Manu qu’il y a d’autres hommes sympas et quelle doit
oublier. Elles aiment bien être ensemble et parler d’elles, des
amis communs ou non, de la vie en général.
À onze heures, elles décident de faire des courses pour le
déjeuner puis de rentrer.
Soudain, la voiture de Tim apparaît dans la rue. Muriel fait un
signe de la main. Tim s’arrête devant les deux sœurs, ouvre la
vitre de sa voiture et dit :
— Vous connaissez la nouvelle ?
— Non. Qu’est-ce qui se passe ? demande Muriel.
— Miki est à l’hôpital ! Un accident en mer...
— Oh, non ! dit Muriel. C’est grave ?
— Je ne sais pas. On rentre vite ? Je veux aller à l’hôpital

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