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Introduction à l’optique physiologique

I- Que recouvre l’optique physiologique :


L’optique physiologique a pour objet l’étude du fonctionnement de la rétine et des voies nerveuses qui lui font suite.
Cette étude relève donc :
a) De la photophysique et de la photochimie qui précisent les conditions et les mécanismes d’absorption de la
lumière par les groupes chromophores des pigments contenus dans les photorécepteurs de la rétine
b) De l’électrophysiologie cellulaire élémentaire qui a pour objet de mettre en évidence les processus biophysiques
qui conduisent de l’absorption des photons à la genèse de potentiels d’action
c) De la théorie du codage de l’information qui doit élucider comment l’information visuelle est « traitée » et
transmise, par les voies et centres nerveux optiques
II- Notions élémentaires sur la structure de la rétine :
➢ La rétine est un organe sensoriel + un centre nerveux :
➢ Les voies optiques ont une structure systématisée, composée de :
1- Organes récepteurs (cônes et bâtonnets)
2- Cellules polaires : équivalant au 1er neurone
3- 2ème neurone, dont le soma est appelé cellule ganglionnaire, et dont la fibre conduit l’influx au corps
géniculé externe après avoir subi la décussation au niveau du chiasma.
4- 3ème neurone : reliant le corps géniculé au cortex occipital
➢ Les organes récepteurs, les cellules bipolaires, et les somas des neurones ganglionnaires se trouvent tous situés
dans la rétine (centre nerveux)
➢ Les cellules horizontales et amacrines assurent la transmission du signal de façon latérale
➢ Cette double fonction de la rétine, à la fois organe sensoriel et centre nerveux, trouve son explication dans sa
double origine embryologique :
✓ Ébauche « optique » provenant de la gouttière nerveuse
✓ Ébauche cristallinienne d’origine ectodermique
➢ Les récepteurs, les bipolaires et les ganglionnaires sont disposés en 3 couches successives disposées dans cet
ordre, de la périphérie vers le centre de l’œil, c’est-à-dire de la choroïde vers le vitré. Il en résulte que pour
parvenir aux récepteurs, la lumière doit traverser les 2 couches de cellules nerveuses
➢ Cette disposition radiaire n’épuise pas la structure de la rétine

➢ On y trouve également des cellules de connexion latérales :


✓ Cellules horizontales : qui réunissent entre eux les corps cellulaires des récepteurs
✓ Cellules amacrines : situées au niveau des cellules bipolaires
✓ Cellules de soutien : de nature névroglique
III- Les 2 types de cellules réceptrices : cônes et bâtonnets
2 types d’éléments dans la couche des photorécepteurs, la plus externe des couches principales de la rétine
A- Les bâtonnets :
Ont une forme très caractérisée, et uniforme. Ils comprennent :
✓ Partie externe (segment externe) : représente la partie photosensible proprement dite. Allongé de 60μ et
épais de 2μ, le segment externe est perpendiculaire à la couche pigmentaire qu’il voisine immédiatement
✓ Partie interne : contient notamment le noyau du récepteur, et se termine par la sphérule qui assure la jonction
synaptique avec les cellules bipolaires
B- Les cônes :
➢ Sont dans l’ensemble beaucoup plus trapus que les bâtonnets, ressemblant à une bouteille, dont le col serait le
segment externe (partie photosensible) et le ventre serait le segment interne
➢ Mais les cônes sont beaucoup plus polymorphes que les bâtonnets : ceux de la fovea sont notamment aussi
allongés que des bâtonnets, et même davantage
➢ Les photorécepteurs établissent avec les bipolaires des liaisons synaptiques tout à fait classiques
IV- Les zones de la rétine :
A- Rétine centrale :
Fovea centralis (1200μ de diamètre)
➢ Petite dépression due au fait que la rétine est pratiquement réduite en cet endroit à la couche de photorécepteurs
➢ Les bipolaires et ganglionnaires sont en effet rejetées latéralement.
➢ Dans la partie la plus centrale de la fovea (300 à 400μ de diamètre), les photorécepteurs sont exclusivement des
cônes, dont le segment externe est particulièrement long (70μ) et étroit (1à2μ) ; ils y sont en nombre de 35000
➢ Dans la partie périphérique de la fovea, les bâtonnets viennent se mêler aux cônes et deviennent rapidement très
nombreux (à 300μ du centre de la fovea, ils sont déjà aussi denses que les cônes). Le diamètre apparent de la fovea
est inférieur à 5°, et celui de sa partie centrale de l’ordre de 1°
➢ Les régions parafovéale et périfovéale ont des rayons de l’ordre respectivement de 1250μ et de 2750μ. La densité
des cônes y décroit très vites
B- Rétine périphérique :
➢ Elle est caractérisée, par une prédominance considérable des bâtonnets, car la densité des cônes continue à
décroitre de façon accentuée

V- Nombre de photorécepteurs, convergence des voies optiques.


➢ On estime qu’il y a dans l’ensemble de la rétine humaine 7 millions de cônes, et de 75 à 150 millions de bâtonnets
➢ Les fibres du « nerf » optique sont environ de 100 à 150 fois moins nombreuses (800000 à 1000000). On voit
ainsi apparaitre la notion de convergence : chaque cellule ganglionnaire est reliée à un nombre plus ou moins
grand de récepteurs
➢ On appelle champ réceptif ou territoire indépendant l’aire rétinienne correspondante
➢ Les bâtonnets sont toujours groupés en batteries nombreuses : ces bâtonnets sont connectés à un nombre moindre
de cellules bipolaires, qui convergent elles-mêmes sur une seule ganglionnaire. Cette disposition est la règle dans
la périphérie rétinienne
➢ Au contraire, les cônes d’un même territoire indépendant peuvent être réduits à quelques unités, voire à une seule,
comme c’est le cas dans la fovea (assure l’acuité visuelle)
Ces variations topographiques dans le « câblage » des récepteurs permettent de comprendre les variations de l’acuité
visuelle :
✓ Les variations de l’acuité visuelle, maximale dans la fovea, où le « grain » de la rétine est petit.
✓ La plus grande sensibilité de la rétine périphérique, où les bâtonnets agissent de façon coopérative
Transferts d’information au niveau de la couche plexiforme externe
➢ Photorécepteurs dépolarisés par l’obscurité et hyperpolarisés par la lumière → en réponse à l'obscurité, les
photorécepteurs se dépolarise et libère un neurotransmetteur (glutamate)
➢ Dans la couche plexiforme externe, chaque photorécepteur est en contact avec bipolaires et horizontales
✓ Bipolaires = voie la plus directe vers les ganglionnaires
✓ Horizontales = transmission d’info latéralement, aux bipolaires
Champs récepteurs des cellules bipolaires
2 types de cellule bipolaire, classifiés selon leur réaction face au neurotransmetteur (glutamate) libéré par les
photorécepteurs :
1. Type Off : en réponse à l’absence de lumière (OFF → plus de glutamate → dépolarisation)
2. Type On : en réponse à la lumière (ON → moins de glutamate → hyperpolarisation)
➢ OFF et ON signifient que les cellules se dépolarisent ou pas
➢ Chaque cellule bipolaire reçoit des afférences synaptiques directes d’un groupe de photorécepteurs de nombre
variable : moins d’une demi-douzaine au niveau de la fovéa et des milliers dans la rétine périphérique
➢ En plus des connexions directes, il y a des connexions latérales indirectes avec les photorécepteurs par le biais des
horizontales
Champ récepteur : région de la rétine où, en réponse à une stimulation lumineuse, le potentiel membranaire de la
cellule (bipolaire dans ce cas-ci) se modifie
Champ récepteur comprend 2 parties :
1. Central : partie de la rétine qui reçoit directement l’info des photorécepteurs
2. Périphérique : reçoit info passant par cellules horizontales
➢ Les champs récepteurs des bipolaires est beaucoup plus grand à la périphérie de la rétine qu’au centre
➢ Les champs récepteurs du type centre-périphérie sont dits antagonistes
✓ Centre OFF-Périphérie ON
✓ Centre ON-Périphérie OFF
➢ Réponse inverse du centre à la périphérie et vice et versa
VI- Sources lumineuses :
A- Sources primaires : 2 mécanismes peuvent donner naissance à de la lumière :
1- Emission thermique (étoiles, lampes à incandescence) :
➢ Est liée à l’agitation thermique des électrons et se caractérise par un spectre continu (polychromatique). La
position de ce spectre sur l’axe des fréquences, et la quantité de radiations émises dépendent essentiellement de la
température du corps qui rayonne.
➢ Un corps chauffé est d’abord invisible, malgré une forte émission infra-rouge, puis tend vers le blanc (par
adjonction au rouge d’autre radiations visibles)
2- Emission quantique :
Due aux transitions électroniques entre les niveaux d’énergie des atomes et molécules. Cette émission donne naissance
à un spectre de raies. Elle peut se produire à basse température : c’est pourquoi on l’appelle parfois émission froide
3- Principales sources primaires :
Soleil :
➢ Sa température de couleur est située entre 5300 et 5800°K
➢ Rayonnement thermique, le rayonnement solaire n’est pas purement situé dans le domaine des radiations visibles :
59% de son énergie se trouve dans l’infrarouge, 40% dans le visible, 1% dans l’ultraviolet
Lampes à incandescence :
La lumière est émise par un filament incandescent, dont on montre, en vertu de la loi de Plank, qu’il faut porter la
température le plus haut possible pour obtenir le meilleur rendement lumineux. Toutefois pour les lampes ordinaires
dont la température de couleur est de l’ordre de 2600° à 2800°K, la fraction d’énergie dissipée dans le domaine visible
ne dépasse pas 2,5% (facteur d’efficacité)
Tubes fluorescents :
Ils sont remplis de vapeur de mercure. La décharge électrique née entre les électrodes chauffées excite le mercure. Les
radiations caractéristiques du mercure viennent frapper l ’enduit fluorescent qui revêt l’intérieur du tube. Si celui-ci est
judicieusement choisi, il émet dans le visible, de façon quasi- continue. Le facteur d’efficacité peut atteindre 5 à 7%
Lumière blanche et ses étalons :
Elle est toujours une lumière complexe, associant des radiations de longueur d’onde variée. Mais des associations très
nombreuses peuvent donner une même impression visuelle de blanc
B- Sources secondaires :
➢ On appelle ainsi les objets éclairés qui renvoient une partie de la lumière qu’ils reçoivent. Tous les objets qui nous
entourent sont des sources secondaires, ce qui leur permet d’être perçus par l’œil. Pour caractériser les sources
secondaires, il faut être à même de préciser leur comportement vis- à-vis des photons incidents.
➢ Considérons un photon lumineux hν, de fréquence bien déterminée, et qui vient frapper un objet. 2 destinées sont
à priori possibles pour ce photon : ou bien il est absorbé par l’objet, ou bien il est diffusé
➢ Ces 2 destinées, exclusives et exhaustives, peuvent être affectées de probabilité Pa (absorption) et Pd (diffusion)
respectivement, telle que Pa + Pd = 1
➢ Si l’on connait la probabilité Pa pour toute valeur de λ comprise entre 800 et 400nm (intervalle de vision de l’œil).
On peut prédire le comportement de l’objet vis-à-vis de toute lumière qu’il reçoit
➢ Considérons un objet recevant une lumière blanche. Pour simplifier, nous allons supposer que ce faisceau de
lumière blanche contient photons rouges NR, photons verts NG, photons bleus NB. Selon les propriétés optiques
de l’objet, on peut envisager plusieurs types de comportements qui diffèrent entre eux sur le plan qualitatif et
quantitatif
1- Plan qualitatif :
➢ Si l’objet diffuse les photons rouges, verts et bleus en proportions comparables aux portions incidentes, c’est-à-
dire qu’il n’opère aucune sélection entre eux. Par exemple, il renvoie NR/4, NG/4, NB/4 photons de chaque
espèce
➢ La lumière ainsi diffusée, de même répartition spectrale que la lumière incidente est encore de la lumière blanche.
➢ Cet objet, dont on peut dire qu’il est non sélectif, ne donnera aucune impression colorée : il apparaitra blanc ou
gris
➢ S’il absorbe sélectivement certains des photons : il apparaitra coloré. Par exemple, s’il absorbe complètement les
photons verts et bleus, mais pas complètement les photons rouges, il diffusera de la lumière rouge et apparaitra tel
à la vue.
➢ De même, s’il absorbe totalement les photons bleus, il ne diffuse qu’un mélange de vert et de rouge, qui donne à
l’œil une impression de jaune.
2- Plan quantitatif :
➢ Si l’objet diffuse une proportion appréciable de photons incidents, par exemple 70% : il apparait lumineux ; ou
bien, au contraire, il n’en renvoie que très peu, par exemple 10%, il apparait sombre
➢ A la limite, s’il absorbe tout (ou presque) le rayonnement incident, il est noir
➢ On appelle coefficient de réflexion diffuse P : le rapport de la radiance énergétique de l’objet à son éclairement
énergétique. Il va de 0.85 à 0.01 (noir)
On voit que, pour rendre compte de la réalité dans toute sa complexité on ne peut dissocier les points de vue qualitatif
et quantitatif.
➢ Un objet non sélectif, c’est-à-dire dont le coefficient de réflexion diffuse P est indépendant de λ, éclairé en
lumière blanche, apparaitra blanc, gris ou noir, selon la valeur de P. Ce même corps, éclairé en lumière colorée ne
peut que renvoyer la même lumière : un objet blanc (propriété physique) apparait rouge en lumière rouge
➢ Soit maintenant un objet très sélectif (c’est-à-dire dont le coefficient de réflexion diffuse P varie beaucoup avec
λ, absorbant par exemple tout le bleu (PB = 0), tout le vert (PV = 0), mais pas complètement le rouge (PR # 0), et
éclairé en lumière blanche. S’il diffuse presque tout le rouge incident, il donne l’impression d’un rouge très
lumineux ; au contraire, s’il n’en renvoie qu’une faible partie, il apparait rouge sombre. Ainsi, selon la valeur de
son coefficient de réflexion diffuse pour le rouge, la couleur de cet objet peut varier dans toute la gamme allant du
rouge intense au rouge foncé et au noir
VII- Introduction à l’étude des sensations lumineuses
Trivariance visuelle
➢ L’étude des relations qui existent entre d’une part la quantité et la composition spectrale de la lumière qui frappe
notre œil, et d’autre part par les sensations lumineuses qui en résultent, implique que l’on fasse préalablement
l’inventaire de ces sensations lumineuses. Cette première approche va nous conduire à distinguer 3 qualités à toute
sensation visuelle élémentaire
➢ Il est bien connu qu’on peut distinguer dans le spectre 6 couleurs fondamentales qui se distinguent par le domaine
de longueur d’onde considérée, conformément au tableau :
λ en nm Sensation de couleur
380 – 436 Violet
436 – 495 Bleu
495 – 566 Vert
566 – 589 Jeune
589 – 627 Orangé
627 – 780 Rouge
➢ Les limites indiquées sont relativement arbitraires : en fait on passe d’une couleur à la suivante par toute une série
de transitions graduelle
➢ De plus, on peut aussi individualiser les couleurs intermédiaires entre le violet et le rouge : ce sont les différents
pourpes
➢ Ainsi se trouve constituée toute une série fermée de sensations colorées qu’on peut distinguer selon leur teinte ou
tonalité
➢ Une donnée expérimentale fondamentale est que la même teinte peut être obtenue avec des lumières de
compositions spectrales très différentes. Par exemple, la lumière jaune émise par les phares des autos est obtenue
grâce à l’effet filtrant du verre dont est constituée l’ampoule, qui absorbe toutes les radiations de longueur d’onde
inférieure à 500nm. Cette lumière dont le spectre est continu donne la même sensation de teinte qu’une lumière
monochromatique de 576nm. Des résultats de ce type permettent de penser que le nombre d’impressions colorées
est sensiblement plus faible que le nombre de compositions spectrales possibles
➢ Mais il existe d’autre couleurs : en effet, à partir de chaque couleur spectrale, ou de chaque pourpre, on peut, en
passant par des couleurs de plus en plus pales, arriver jusqu’au blanc. Au cours de ce passage, la teinte est
conservée. Par exemple, à partir d’un rouge donné, on peut passer au blanc par toute une série de roses de même
tonalité. Tous les termes d’une telle série se distinguent par leur saturation (quantité du blanc dans la teinte), c’est-
à-dire leur propriété d’être plus ou moins lavés de blanc. Plus une sensation colorée est proche du blanc, moins
elle est saturée
➢ On n’a toutefois pas épuisé l’ensemble des sensations visuelles possibles. En effet, on peut encore faire varier la
quantité de lumière pénétrant dans l’œil et pas seulement sa composition spectrale (qualité). Si on diminue la
quantité de lumière irradiant un objet, l’impression de brillance de cet objet diminuera (quantité de lumière)
Vision des couleurs
La rétine est un détecteur qui va transformer les grandeurs radiométriques en photométriques (physiologiques)
Grandeurs radiométriques GR Grandeurs photométriques GP
Flux énergétique φ Watt Flux lumineux F Lumen
Intensité énergétique 𝒅𝛗 W.sd-1 Intensité lumineuse I Candela (cd)
𝑱=
𝒅𝜴
Eclairement énergétique 𝒅𝛗 W.m-2 Eclairement lumineux E Lumen.m-2 = lux
𝑬=
𝒅𝑺
Brillance énergétique 𝒅𝑰 W.m-2.sd-1 Luminance L cd.m-2 = 10 nits
𝜷=
𝒅𝝈 . 𝒄𝒐𝒔𝜶
Transformation rétinienne
1-Proportionnalité entre perception et signal : Sensation lumineuse (GP) = interprétation du signal (GR) par des
détecteurs rétiens (Rt) cônes et bâtonnets
GP = KRt × GR / K : sensibilité de la rétine
2-Etalonnage du KRt : une Rt moyenne (œil de référence) éclairée par une source de brillance énergétique β perçoit
une quantité de lumière L (luminance) : 𝑳 = 𝑲𝑹𝒕 × 𝜷
3-Loi d’Abney :
➢ Abney formulait un principe expérimental qui est à la base de la colorimétrie théorique
➢ La superposition de flux lumineux monochromatique, ∀ λ donne un rayonnement monochromatique dont le flux
lumineux est égal à la somme des flux lumineux des radiations composantes
4-Application à la mesure de la luminance :
➢ Si 2 éclairements de brillance énergétique différente mais variable alternent sur la rétine (v : fréquence de 6 à
10Hz) ; le papillotement provoqué disparait à égalité de luminances ; même pour 2 couleurs différentes
➢ On constate alors que les luminances ; quantités de lumière perçues sont additives (loi d’abney) : L1 + L2 = L3
✓ Si v (fréquence) est trop basse = les couleurs restent séparées
✓ Si v (fréquence) est trop élevée = on ne distingue plus l’alternance des luminances (fusion cinétique)
Coefficient d’efficacité lumineuse V λ
➢ E λ (efficacité) est maximum (70% de rendement) pour λ = λm
➢ Mais le coefficient d’efficacité lumineuse de la Rt à λ, défini par V λ vaut 100% pour λ = λm et seulement 28,6%
pour λ = λi

Distribution de la brillance par


rapport à la longueur d’onde λ

Courbes d’efficacité lumineuse


➢ Vλ signifie que la sensibilité de l’œil à la lumière dépend de λ
➢ L’œil est insensible aux IR et UV et plus sensible au bleu qu’au rouge
➢ Sensibilité max dans le jaune (λmd = 555nm) en vision diurne (photopique) et dans le vert (λmd =510nm) en
vision nocturne (scotopique)
➢ En fait les courbes de Vλ en fonction de λ trahissent l’existence de 2 types des photorécepteurs rétiniens :
1. Les cônes pour la vision diurne (photopique)
2. Les bâtonnets pour la vision nocturne (scotopique)
➢ Elles montrent en outre que les cônes sont sensibles au jaune (nous sommes nés sous l’étoile soleil qui est jaune)
et les bâtonnets insensibles au rouge
Il y a 2 courbes de sensibilités pour la rétine
1. Vision photopique (diurne) : en présence du soleil (jour) : le seuil de sensibilité maximale ; elle est pour la
couleur jaune
2. Vision scotopique : pendant la nuit : le seuil de sensibilité maximale, elle est pour la couleur verte
Adaptation à l’obscurité
➢ Les courbes d’efficacité lumineuse montrent que les luminances (quantités de lumière perçues) dépendent de la
longueur d’onde et de l’éclairement ambiant
➢ Ce dernier aspect est illustré par l’effet Purkjinje : la nuit (E ˂ 10‐3 nits) : le bleu parait plus lumineux que le rouge
➢ Vision nocturne scotopique (bâtonnets insensibles au rouge) diffère de la vision diurne photopique due aux cônes
➢ On peut donc s’attendre à ce que le passage d’un fort éclairement à l’obscurité (éclairement très faible) nécessite
un temps d’adaptation ± long selon le différentiel ; ce que montrent les courbes de Hoecht (luminance d’une
source éclairant la rétine (Rt) au seuil de détection en fonction du temps passé dans l’obscurité)

➢ En réalité il y’a pas un éclairement Fovéal ou un éclairement périphérique seulement mais l’éclairement se fait de
façon générale au niveau de la rétine de façon centrale et périphérique : Premièrement l’adaptation se fait par les
cônes (limite) puis se fait par des bâtonnets mais qui prends un peu de temps

Eclairement avec de longueur d’onde monochromatique (rouge/jaune/bleu/vert)

➢ Courbe 1 : pendant l’éclairement avec le rouge ; elle est superposée à la courbe des cônes = l’œil est insensible au
rouge pendant la nuit
➢ Courbe 2 : pendant l’éclairement a la couleur verte ; elle est superposée à la courbe des bâtonnets = l’œil est
sensible à la couleur verte pendant la nuit. L’œil est aussi sensible à la couleur jaune et bleu et vert pendant la
vision photopique
Interprétation photochimique de la vision scotopique et de l’adaptation à l’obscurité
A- Pourpre rétinien :
➢ Il est admis depuis longtemps que l’étage initiale de la vision est une étape photochimique. Le problème est
d’identifier les substances chromophores. Or l’existence d’un pigment rétinien est connu de longue date ; la rétine
a une couleur pourpre, et dès 1877, il a été possible d’extraire la substance responsable de cette coloration qu’on
appelle pourpre rétinien ou rhodopsine, puis de reconnaitre qu’exposée à la lumière, elle jaunit, puis blanchit
➢ L’observation récente des bâtonnets au microscope électronique a révélé que les segments externes, spécialisés
dans la photoréception, avaient une structure striée transversalement. Chaque strie consiste en une sorte de sac
aplati formé d’une membrane de lipoprotéine. Ces saccules empilés sont le résultat probable d’une invagination de
la membrane cellulaire
➢ Une étude en lumière polarisée suggère que les molécules de rhodopsine sont disposées à la surface des saccules
et que les groupes chromophores de la molécule sont étalés dans le plan des sacs, c’est-à-dire à angle droit par
rapport à la lumière incidente, qui circule parallèlement à l’axe des bâtonnets
➢ On a montré que cette organisation très régulière du pigment est indispensable à la vision. Si elle n’existe pas, le
potentiel de récepteur n’apparait pas. L’irradiation lumineuse a d’ailleurs un effet mécanique sur le segment
externe : elle en accroit la longueur sans changement de diamètre (de 40μ à l’obscurité, elle passe à 65μ)
B- Photochimie de la Rhodopsine :
➢ Rhodopsine est une chromoprotéine de poids moléculaire 270000 composée d’une protéine l’Opsine et d’un
groupe prosthétique le rétinal qui n’est autre que l’aldéhyde de la vitamine A (laquelle est un alcool)
➢ La réaction fondamentale est la suivante :

➢ Cette réaction est réversible : la recomposition se fait spontanément à l’obscurité. Si on soumet la rhodopsine a
une illumination beaucoup plus forte, le jaune visuel se transforme en blanc visuel, qui n’est autre qu’un mélange
de vitamine A (rétinol) et d’opsine

Toutefois, par une réaction assez lente le pourpre rétinien peut être reformé à partir du blanc visuel. La régénération du
pourpre rétinien peut donc se faire par 2 routes : une route rapide à partir du rétinal et une plus lente à partir du rétinol
Ceci explique certaines particularités de la récupération de l’adaptation à l’obscurité après une illumination :
✓ Si la rétine complètement adaptée à l’obscurité et exposée à un éclair bref et intense la récupération est rapide,
car la régénération se fait à partir du rétinal, presque exclusivement formé
✓ Au contraire, une exposition à une lumière plus faible mais prolongée et suivie d’une récupération beaucoup
plus lente, car la décomposition a été beaucoup plus complète jusqu’au blanc visuel.
C-Héméralopie (Cécité nocturne) :
➢ Cette affection est connue depuis longtemps. On la trouve décrite dans des documents de l’Egypte ancienne. Ces
papyrus indiquent d’ailleurs également le traitement : la consommation de foie cru. Le facteur hépatique est la
vitamine A
➢ La carence en vitamine A empêche la synthèse de rhodopsine et entraine la cécité nocturne
➢ Après épuisement des réserves hépatiques, le taux sanguin de la vitamine A chute brusquement bientôt suivi de la
chute de la concentration en rhodopsine puis en opsine.
➢ La guérison de la cécité nocturne est très rapide et complète. Parfois cependant, elle est tardive et incomplète
Vision des couleurs
➢ L’œil normal perçoit ≈ 1700 nuances colorées
➢ On admet que par rapport au spectre visible (380 nm – 780 nm), l’essentiel de la perception colorée se situe entre
450 et 750 nm
➢ La rétine est sensible aux UV jusqu’à 350nm : les alphake (absence du cristallin) perçoivent les UV comme du
bleu-violet.
➢ Les IR intenses sont perçus jusqu’à 1050 nm comme orangé
Seuil différentiel de sensibilité colorée :
➢ La rétine humaine peut identifier entre 490 et 590 nm, des couleurs ne différant entre elles que d'un seul
nanomètre
➢ Seuil différentiel de sensibilité colorée est élevé dans la fraction bleu-orangé du spectre visible mais se dégrade
fortement en-deçà et au-delà, en particulier la sensation colorée est uniforme pour tous les rouges de 680 à 750 nm
➢ Vision scotopique (bâtonnets) est achromatique (nuit)
➢ Vision des couleurs est photopique (cônes) indissociable de la perception lumineuse et nécessite un éclairement
suffisant (jour)
Il existe 3 types de cônes permettant la vision des couleurs :
1. À pigment bleu (cynolabe) (λmax=410 nm) : moins nombreux lié au chromosome X ; si absents ou inactif ;
daltonisme
2. À pigment vert (chlorolabe) (λmax =530 nm)
3. À pigment rouge (érythrolabe) (λmax =560 nm)
Sensation lumineuse est :
✓ Unique pour un mélange de λ, comme pour λ unique
✓ Totalement caractérisée par 3 variables indépendantes seulement (trivariance visuelle ; 3 types des cônes)
Il suffit de 3 qualités physiologiques pour décrire tout message sensoriel lumineux (mélange trichrome)

Luminance et trivariance visuelle


➢ On a vu que la luminance exprime la perception du message sensoriel en tant que sensation lumineuse de la seule
brillance énergétique d’une source
➢ La loi d’Abney exprime en outre ce fait remarquable que les luminances sont algébriquement additives
➢ Or l’existence de 3 types de cônes et l’expérience montrent que la perception visuelle peut être totalement
caractérisée par 3 variables indépendantes : on parle de trivariance viseulle
Système monochromatique de trivariance visuelle : les variables de ce système (LTS) rendent en compte de 3
qualités physiologiques, mais seule la λ dominante suffit, bien que ces variables rendent compte de 3 qualités
physiologiques. Ces qualités sont perçues comme immédiates et traduisent l'intensité et la couleur :
➢ Luminance L : intensité perçue indépendamment de la couleur ; liée à la quantité et l'énergie des photons, c'est
une grandeur mesurable
➢ Tonalité : traduisant la teinte perçue non mesurable, cette impression colorée est repérée par rapport à une λ
connue produisant la même sensation, on peut avoir la même tonalité pour 2 faisceaux lumineux l’un
monochromatique et l’autre polychromatique
➢ Saturation : traduisant le % de lumière blanche "délavant" la teinte : un rose est un rouge désaturé
1-Qualité chromatique (perceptions des couleurs) :
➢ Est caractérisée par le couple tonalité/saturation
➢ Toute sensation lumineuse est alors la superposition de 2 quantités complémentaires :
1. Une de lumière monochromatique Lλ (intensité de la teinte)
2. L'autre de blanc LW : 𝑳 = 𝑳𝛌 + 𝑳𝑾𝒉𝒊𝒕𝒆 Exemple : rose = rouge + blanc
2-Facteur de pureté (p) :
𝑳𝛌
Mesure le degré de saturation, il vaut 0 pour le blanc et 1 pour une couleur spectrale pure (non délavée) : 𝒑 = 𝑳𝛌 + 𝑳𝑾

Luminance et trivariance visuelle trichromatique


Selon la norme NF X 08-000, le principe de la trivariance visuelle s’énonce : un rayonnement de couleur quelconque
mais réel peut être produit visuellement à l’identique dans des conditions d’observation déterminés par le mélange
algébrique en proportions définies de manière unique, des flux lumineux de 3 rayonnements de couleur réels qui
peuvent être arbitrairement choisis sous la seule réserve qu’aucun d’eux ne puissent être reproduit par un mélange
approprié des 2 autres
Système trichrome de trivariance visuelle (RVB) :
Les variables RVB utilisées sont moins physiologiques mais physiquement mesurables :
1-Couleurs primaires : constituées de 3 teintes spectrales (judicieusement) choisies, ici le rouge, le vert et le bleu
-Toute sensation lumineuse peut être reproduite par la superposition, en mélange convenable de ces 3 primaires
2-Luminance L : reste la première sensation intuitive (intensité lumineuse plus ou moins intense) avec les primaires
choisis : 𝑳∀ = 𝑳𝑹𝒐𝒖𝒈𝒆 + 𝑳𝑽𝒆𝒓𝒕 + 𝑳𝑩𝒍𝒆𝒖

Ce système fait en fait directement allusion aux 3 types des cônes : toute sensation colorée peut être générée par un
mélange convenable de 3 teintes (λ, couleurs) primaires :
1. Un rouge à 700 nm
2. Un vert à 546 nm
3. Un bleu à 436 nm
➢ On perçoit en fait une teinte unique plus ou moins délavée : 𝑳 = 𝑳𝛌 + 𝑳𝑾
➢ Il existe un seul mélange particulier et unique qui donne du blanc : 𝑳𝑾 = 𝑳𝑹𝒘 + 𝑳𝑽𝒘 + 𝑳𝑩𝒘
➢ Ce système est représentable par triangle iso luminance des couleurs, où tout mélange de couleur appartient au
triangle
➢ 2 couleurs sont complémentaires quand leurs mélange additif donne du blanc càd la ligne qui les joint passe par le
blanc : Lw = J + B

Le triangle des couleurs est incomplet et en réalité il y a plusieurs triangles des couleurs selon la variation de la
luminance
Couleurs spectrales
Ligne des pourpres :
➢ Les pourpres formés par le mélange additif des λ des extrêmes du spectre visible (violet et rouge)
➢ Selon les proportions respectives de violet et de rouge on compte environ 100 nuances colorées que l’on ne peut
caractériser autrement que par la λ de leur complémentaire.
➢ Le facteur de pureté ne peut pas donc qu’être p=1, ∀ pourpre
➢ Ces couleurs n’existent pas en tant que REM (rayonnements électromagnétiques) ce ne sont que des impressions
colorées construites par le cerveau humain

Lois de Grassman
La synthèse trichrome considère les luminances comme grandeurs algébriques. Grassman donc utilise des lois
arithmétiques classiques pour décrire les sensations physiologiques de vision des couleurs :
Si L1 = L2 alors k.L1 = k.L2 et L1 + L3 = L2 + L3
➢ Une combinaison de sensations visuelles est perçue comme une sensation unique : tonalité +/- désaturée
(combinaison algébrique des sensations mélangées)
➢ Si un blanc qui compose une tonalité désaturée est issu d’une synthèse trichrome, cette tonalité désaturée Lλ +Lw
fournira par déduction algébrique la tonalité saturée Lλ :
𝑳𝛌 = 𝑳𝑹 + 𝑳𝑽 + 𝑳𝑩 − 𝑳𝑾 ou 𝑳𝛌 = (𝑳𝑹 − 𝑳′𝑹 ) + (𝑳𝑽 − 𝑳′𝑽 ) + (𝑳𝑩 − 𝑳′𝑩 )
Sensation lumineuse unique pour un mélange de λ
Mélange additif : Mélange soustractif :
➢ L’addition au noir de 2 λ proches donne l’impression ➢ Oter une λ au blanc, laisse la λ complémentaire, ex :
colorée d’une λ intermédiaire, ex : on peut reproduire Oter du rouge, laisse du cyan / du vert laisse du magenta
le jaune par mélange de rouge et de vert / du bleu laisse du jaune
➢ Le mélange de 3 λ choisis (couleurs fondamentales) ➢ Oter les 3 du blanc, il ne reste que tu noir (peintures)
donne du blanc ➢ 2 couleurs complémentaires restent opposés mais % noir
➢ 2 couleurs opposées % blanc sont complémentaires

Différentes couleurs perçues


Les différents blancs :
Blancs thermiques :
➢ Induits par les spectres d’émission continue (étoiles, lampes à incandescence).
➢ La température d’émission génère une λmax (jaune-bleu pour le soleil – 5500°K ou jaune-rougeâtre pour une
ampoule au tungstène – 2700°K), ce qui confère à ces blancs une dominante colorée, ignorée par notre cerveau.
Blancs trichromes : mélange d’un choix judicieux de couleurs primaires donne une impression de blanc. Selon :
𝑳′𝒘 = 𝑳′𝑹 + 𝑳′𝑽 + 𝑳′𝑩
Blanc de complémentarité : addition de 2 couleurs spectrales de λ moyennement éloignées dans le spectre, dites
complémentaire : 𝑳𝒘 = 𝑳𝛌 + 𝑳𝛌′
Par ex : bleu 485 nm et jaune 586,6 nm / Vert et pourpre / cyan et rouge / vert-jaune et violet…
Les couleurs désaturées :
➢ Fournissent les 1400 nuances restantes
➢ Addition de 2 λ peu éloignées dans le spectre visible : produit la même sensation (teinte perçue) que celle d’une λ
𝑳𝛌
intermédiaire désaturée : 𝐿 = 𝑳𝛌𝟏 + 𝑳𝛌𝟐 = 𝑳𝛌 + 𝑳𝐰 avec 𝒑 = <𝟏
𝑳
Vert + rouge = jaune délavé / jaune + bleu = vert délavé
➢ Selon la teinte de départ le nombre d’échelons de saturation : possibles varie entre la couleur pure et le blanc. Il est
minimum pour le jaune et augmente aux extrémités du spectre
➢ Tout mélange trichrome ne donne pas du blanc produit le même effet : 𝑳 = 𝑳𝑹 + 𝑳𝑽 + 𝑳𝑩 = 𝑳𝛌 + 𝑳𝑾
➢ Les autres tonalités décrites dans le langage courant : (marron, vert olive, gris…) ne sont que des teintes «
rabattues » càd des tonalités appartenant aux gammes précédemment décrite, mais avec une luminance réduite par
rapport à notre environnement visuel
Dyschromatopsies : Anomalies de la vision des couleurs
➢ L’homme normal voit les couleurs grâce à 3 types de cônes différents
➢ Les dyschromatopsies sont assez fréquentes (8% population) mais peu gênantes
➢ Diagnostic souvent tardif, mais il n’existe pas de traitement ou correction
1. Trichromatopsies anormales :
➢ Le sujet perçoit bien les 3 couleurs primaires, mais en proportion différente du sujet normal
➢ Dépistage : reproduire le jaune (Na 589nm) en mélangent du rouge et du vert
✓ Protanormaux utilisent trop de rouge (% normal)
✓ Deutéranormaux utilisent trop de vert
2- Dichromatopsies : Une des primaires n’est pas perçue => vision divariante ; une des 3 catégories de cônes est
absente
✓ Protanopes ne perçoivent pas le rouge : c’est le daltonisme vrai (confusion gris, rouge et bleu vert)
✓ Deutéranopes ne perçoivent pas le vert : c’est le type Nagel
✓ Tritanopes ne perçoivent pas le bleu : c’est exceptionnel (1%)
3. Monochromatopsies : Les sujets, dits achromates, n’ont aucune vision colorée (univariants)
Laser
LASER = Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation = Amplification de la lumière par émission
stimulée de rayonnement
1) Propriétés de la lumière laser : Le faisceau laser est :
Strictement monochromatique : une seule longueur d’onde, les photons qui
sortant sont identiques : on peut fabriquer une lumière monochromatique à
partir d’une lumière polychromatique (lumière blanche) par interposition
d’un filtre (ex : filtre rouge on aura une lumière rouge)
La lumière émise par une torche électrique est polychromatique et non
cohérente : la lumière blanche est constituée de plusieurs radiations colorées
visibles. Un filtre rouge permet de sélectionner les longueurs d’onde situées
dans le rouge (ex : 600 à 650 nm). En revanche, la lumière émise par un
pointeur laser est naturellement monochromatique. De plus, la lumière est
cohérente : les trains d’onde émis entre eux sont « en phase »
Cohérent : la vibration dans un point du faisceau est en corrélation avec la vibration dans un autre point, cette lumière
peut interférer
➢ Cohérence spatiale de la source traduit le fait que les différents points de la source laser situés dans un plan
perpendiculaire à la direction de propagation sont dans le même état de phase (la différence de phase est nulle). La
cohérence temporelle implique que cette différence de phase est constante dans le temps
➢ Cohérence temporelle de la lumière laser n’est pas infinie, mais est beaucoup plus longue que celle de la lumière
émise par une source de lumière non cohérente. La durée moyenne de cohérence des trains d’onde émis par une
source est de 10 – 11 secondes pour une source classique et 10 – 8 seconde pour un laser hélium néon. La
cohérence temporelle de la lumière laser est liée à sa pureté spectrale

Directif : le faisceau est cylindrique, toujours de même épaisseur, il ne diverge pas

De haute puissance :
l’énergie lumineuse est concentrée sur une surface très petite : L’énergie est proportionnelle au carré de l’amplitude :
✓ En cas de phase aléatoire entre les photons, l’amplitude de l’onde totale tend vers la racine carrée du nombre
de photons présents
✓ En cas de phase identique (lumière laser), l’amplitude de l’onde totale est logiquement égale à la somme des
amplitudes respectives de chaque photon

2) Principe de fonctionnement
Construction du laser
1. Milieu excitable (gaz ou cristal)
2. Energie de pompage (décharge électrique)
3. Miroir totalement réfléchissant
4. Miroir semi-réfléchissant
5. Faisceau laser
Remarque : Emission spontanée de la lumière
➢ Un atome émet de la lumière (un photon) quand il passe d’un niveau énergétique excité E’ à un niveau
énergétique inférieur E
➢ L’énergie du photon émis : hv = E’ – E
Niveaux d’énergie du laser He-Ne

Principe de fonctionnement
1-Pompage optique
➢ Normalement, la plupart des atomes sont dans le niveau énergétique fondamental
➢ Grâce à la décharge électrique dans le milieu actif, on excite des atomes
➢ On réalise ainsi une inversion de population (la plupart des atomes sont dans le niveau
excité méta-stable)
2-Émission spontanée
➢ Un électron, dans un niveau excité, peut revenir spontanément dans un état énergétique inférieur
➢ Ce phénomène est aléatoire et imprévisible
➢ La transition engendre un photon infrarouge (invisible)
3-Émission stimulée
La désexcitation stimulée de l’atome est :
➢ Déclenchée par un photon incident d‘énergie hn = E‘ – E
➢ Le photon émis est identique au photon incident (même fréquence v et direction et même énergie)
➢ Les 2 photons représentent des ondes qui vibrent en phase → la lumière laser est cohérente
4-Amplification
➢ Un photon passe plusieurs fois par le milieu actif du résonateur
➢ Il engendre une avalanche de photons identiques et un faisceau de lumière cohérent
➢ Après il y a la sortie du laser à partir du miroir partiellement réfléchissant

Types du laser
Laser à rubis (milieu actif = cristal de rubis) Laser helium – néon (milieu actif = mélange de He +
Ne gazeux)
Observation du faisceau laser

Méthode :
Par un écran ou une feuille de papier blanc (fig.1) ou Par des particules solides (fig.2 et 3)

Dans l’air ou Par une lentille cylindrique

Sécurité : Attention à vos yeux : il y a danger à placer son œil sur le trajet du faisceau laser
Mécanisme d’interaction des lasers avec la matière vivante
➢ L’interaction de la lumière avec les tissus biologiques se fait selon 4 processus qui dépendent des propriétés de
l’impulsion laser
➢ La figure ci-dessous. Montre la répartition de ces processus en fonction de la durée d’impulsion (s) et de la densité
de puissance du faisceau lumineux (watt/mm2)

1-Effet photochimique :
Entraine la rupture des liaisons chimiques détruisant la molécule, exemple : thérapie photo dynamique : On utilise
des réactions chimiques provoquées par l’absorption de la lumière à des longueurs d’onde spécifique pour tuer des
cellules. Cette technique a été appliquée initialement en oncologie mais est applicable à d’autres maladies telles que la
dégénération maculaire provoquée par la prolifération de nouveaux vaisseaux sanguins dans la rétine.
2-Effet thermique :
➢ Dans ce processus, l’effet du laser dépend de l’énergie lumineuse absorbée dans un volume de tissu pendant une
période de temps
➢ L’échauffement du tissu biologique dépend de ses propriétés optiques (coefficient d’absorption et coefficient de
diffusion qui dévie la lumière en dehors du trajet du rayon laser), et de ses paramètres thermiques (chaleurs
spécifiques, conductivité thermiques…)
➢ Il peut être réversible ou irréversible
➢ C’est le domaine d’application des lasers Cartilex où l'absorption de la lumière laser est provoquée par un colorant
➢ Les paramètres dépendent de la nature du tissu, du colorant et de la longueur d’onde de la lumière

3-Effet photo-ablatif :
➢ Domaine des impulsions de très courte durée, donc de très grande puissance qui provoquent l’abrasion de la
matière organique
➢ Absorption initiale par des molécules spécifiques. Il y rupture des liaisons chimiques, ce qui détruit la molécule,
lorsque l’énergie des photons est suffisamment élevée
4-Effet photo-mécanique :
➢ Domaine des densités de puissances très élevées ; avec propagation d’ondes mécaniques
➢ Lorsqu’on a affaire à des densités de puissances très élevées, des ondes de choc sont générées dans les tissus par
des mécanismes tels que l’expansion / la contraction des bulles de vapeur ou la formation de plasma
➢ La propagation de ces ondes mécaniques, ainsi que les effets biologiques sont définis par les propriétés
mécaniques des tissus et de l’eau.
➢ La matière vivante est ablatée par arrachement, torsion…. ou pour les corps friables, par rupture
Absorption par des molécules spécifiques
➢ Pour de faible fluence, il peut y avoir des réactions photochimiques lorsque la lumière est absorbée par des
molécules spécifiques. Lorsque l’énergie des photons est suffisamment élevée (lumière UV des lasers excimer par
exemple), il peut y avoir rupture des liaisons chimiques détruisant la molécule
➢ D’autre part, les molécules peuvent être mises dans un état excité à partir duquel une grande variété de réactions
chimiques sont possibles, telles que la génération de radicaux libres ou des oxydations spécifiques. Les laser
excimer sont basés sur des halogénures de gaz rares et émettent de très courtes impulsions dans l’ultraviolet.
➢ On trouve maintenant des diodes laser UV de faible puissance
Tomographie par cohérence optique
I- Tomographie par cohérence optique (Optical Coherence Tomography [OCT])
➢ Est une méthode d'imagerie non invasive et utilisable in vivo, fondée sur l'interférométrie à faible cohérence.
➢ Une onde électromagnétique d'une longueur d'onde située dans le proche infrarouge est envoyée dans le tissu à
étudier, et la réflexion du faisceau par les différentes interfaces optiques est analysée de façon à réaliser une image
en coupe du tissu
➢ Comparé aux autres techniques d'imagerie utilisées en ophtalmologie, notamment l'échographie, l'OCT est
caractérisé par une résolution spatiale élevée (de l'ordre de quelques micromètres), mais une profondeur de
pénétration souvent limitée par la diffusion de l'onde électromagnétique (dans la sclère en particulier) ou son
absorption (pas les structures pigmentées de l'uvée contenant de la mélanine)
Interférométrie
➢ Méthode de mesure fondée sur l'étude des interférences formées par l'interaction de plusieurs ondes
électromagnétiques
➢ En OCT, c'est l'étude des interférences entre une onde réfléchie par les interfaces des tissus et une onde de
référence qui permet de connaître la position des interfaces le long du chemin optique parcouru dans les tissus.
➢ La formation d'une interférence constructive signe la présence d'une interface à une distance égale à celle de la
longueur du chemin optique parcouru par l'onde de référence
Interféromètre de Michelson

Définitions
Largeur de bande (largeur spectrale) : plage de longueurs d'onde du faisceau utilisé pour réaliser l'imagerie des
tissus. La résolution axiale augmente lorsque la largeur de bande de la source lumineuse est élevée
Vitesse d'acquisition : nombre de profils de réflectivité des tissus réalisés par unité de temps (exprimée en nombre de
A-scans par seconde). Une vitesse d'acquisition élevée permet de répéter les mesures d'une même structure et, en
moyennant les acquisitions, d'augmenter la qualité du signal et la résolution spatiale
Résolution spatiale : dimension du plus petit détail observable en OCT. En OCT, on distingue la :
✓ Résolution spatiale axiale : qui dépend essentiellement des caractéristiques de la source lumineuse
(inversement proportionnelle à la longueur d'onde et proportionnelle à la largeur de bande)
✓ Résolution transverse : qui dépend essentiellement du système optique (inversement proportionnelle à
l'ouverture numérique du système optique)
Profondeur de pénétration : trajet maximal parcouru par l'onde électromagnétique dans les tissus avant son
atténuation complète. En OCT, la profondeur de pénétration limitée est essentiellement due à l'absorption de l'onde par
les structures pigmentées (c'est-à-dire contenant de la mélanine, comme l'épithélium pigmenté irien ou les autres
couches pigmentées de l'uvée) ou à la diffusion de l'onde par les structures diffusantes (c'est-à-dire entraînant un
éparpillement des photons, mais sans les absorber, comme la sclère)

Technologies disponibles
Time domain optical coherence tomography (TD-OCT) :
➢ Technologie utilisée dans les premières générations d'OCT et appelée « temporelle» ou «time domain», réalisant
la division de la lumière en 2 faisceaux, envoyés dans l'échantillon à analyser et sur un bras de référence se
terminant par un miroir
➢ La combinaison des 2 faisceaux produit une interférence constructive lorsque la lumière a parcouru exactement la
même distance dans les 2 bras. Le balayage du miroir du bras de référence permet ainsi de réaliser un profil de
réflectivité de l'échantillon, appelé A-scan. La combinaison de plusieurs A-scans réalisés en déplaçant
latéralement le faisceau permet de construire une image en coupe de l'échantillon (B-scan)
Spectral domain optical coherence tomography (SD-OCT) :
➢ Technologie utilisée dans la plupart des OCT actuels employés en ophtalmologie. Les OCT dans le domaine de
Fourier ou OCT fréquentiel reposent sur l'analyse des différentes longueurs d'onde du spectre de la lumière
infrarouge utilisée grâce à la transformée de Fourier, et permettent d'obtenir le même profil de réflectivité des
tissus analysés sans avoir à déplacer le miroir dans le bras de référence
➢ La vitesse d'acquisition a de ce fait été largement augmentée, autorisant la réalisation d'acquisitions multiples de la
même structure, et améliorant ainsi le rapport signal/bruit et la résolution spatiale
Optical coherence tomography-angiography (OCT-A) :
➢ Méthode d'analyse des images B-scans fondée sur la comparaison de coupes
➢ B-scans répétées de la même structure permettant de rechercher des variations de signal qui reflètent le
mouvement des érythrocytes dans les tissus
➢ Plusieurs algorithmes mathématiques ont été développés par les fabricants pour analyser les variations de signal et
étudier le flux sanguin dans les tissus.
➢ 2 types de paramètres sont généralement présentés, la densité des vaisseaux (vessel density), proportionnelle à la
surface de l'image présentant des variations de signal, et le flux dans les vaisseaux (vessel flow), proportionnel à
l'intensité des variations de signal
Réalisation d'un examen OCT
➢ L'image OCT en 2 dimensions est obtenue par le déplacement rapide du faisceau laser selon une ligne droite ou
circulaire. La juxtaposition de plusieurs centaines de mesures (512 en TD-OCT et jusqu'à 4 000 scans en SD-
OCT) permet de reconstituer une coupe linéaire comparable à une échographie en mode B. La latitude de mesure
en profondeur, lorsque le faisceau est mis au point sur la rétine, est en moyenne de 2 mm, ce qui, en pratique
courante, est suffisant pour l'examen d'épaississements rétiniens ou de décollements de hyaloïde postérieure de
moins de 1 000 μm. Au-delà de cette épaisseur, une mise au point plus antérieure est possible.
➢ L'opérateur peut aussi modifier la longueur de coupe qui peut varier de 3 à plus de 10 mm environ. Cependant,
l'utilisation de coupes longues diminue la résolution transversale et ne permet pas une analyse fine des structures
rétiniennes. L'examen de la rétine extra-maculaire et même au-delà du pôle postérieur est possible grâce au
déplacement du point de fixation interne ou externe. Comme en angiographie, des montages peuvent être réalisés
par la juxtaposition de plusieurs coupes de même longueur.
➢ L'examen se fait avec ou sans dilatation pupillaire. Si la dilatation n'est pas indispensable pour l'examen rapide de
la macula, elle peut se révéler très utile pour le repérage de lésions extra-maculaires sur le moniteur vidéo. Ce
dernier permet de contrôler en temps réel la position de la coupe optique dans le fond d'œil.
➢ Le patient doit être installé confortablement, le menton bien posé sur la mentonnière et le front appuyé en avant. Il
est important de bien régler la hauteur de la table d'examen et de la chaise du patient pour éviter les mouvements
de la tête (un recul de 1 cm suffit pour faire disparaître l'image OCT de la fenêtre d'acquisition).
➢ Plusieurs protocoles de coupes peuvent être utilisés (coupes linéaires isolées, horizontales ou verticales, radiaires
simples ou multiples, circulaires, balayage 3D, etc.)
➢ Le choix des coupes varie en fonction de la pathologie suspectée. Si quelques coupes linéaires peuvent suffire
pour établir un diagnostic, la réalisation d'une cartographie de la région maculaire (par des coupes étagées ou
radiaires) est souvent utile pour pouvoir suivre l'évolution spontanée ou traiter une maculopathie, comme dans le
cas des œdèmes maculaires (diabétique, occlusion veineuse, etc.) ou des membranes épimaculaires
OCT est qualifiée de la biopsie de la rétine
Limites de l'examen
➢ La réalisation de l'examen OCT nécessite la présence de milieux intra-oculaires relativement clairs. Il est possible
d'obtenir des coupes de la rétine
➢ en cas de cataracte nucléaire modérée. Cependant, l'existence d'une opacité cristallinienne sous-capsulaire dense
peut empêcher la réalisation de l'examen. Il en est de même en cas d'hémorragie intravitréenne importante, de gaz
intravitréen ou d'opacité cornéenne. En revanche, la présence de silicone dans la cavité vitréenne n'empêche pas la
réalisation de l'examen.
➢ En outre, les renseignements apportés par l'OCT concernant la choroïde sont limités : en effet, l'essentiel du
faisceau lumineux incident est réfléchi par le complexe hyper-réflectif épithélium pigmentaire-choriocapillaire.
➢ Enfin, la mesure de l'épaisseur rétinienne peut être artéfactée par certaines structures intrarétiniennes : ainsi, les
exsudats lipidiques intrarétiniens ou les hémorragies rétiniennes apparaissent comme des structures hyper-
réflectives, masquant la réflectivité du complexe épithélium pigmentaire-choriocapillaire sous-jacent. Il en résulte
un défect dans la ligne de profil postérieur de la rétine. Le logiciel de mesure de l'épaisseur rétinienne corrige
automatiquement cette anomalie par interpolation linéaire. Cependant, si les exsudats sont de très grande taille, la
correction par interpolation linéaire fonctionne partiellement et la mesure de l'épaisseur rétinienne peut être alors
erronée.
Conclusions
➢ La technique OCT a connu depuis 20 ans un formidable développement passant d'un examen expérimental à
l'examen de référence pour l'analyse des segments antérieur et postérieur de l'œil
➢ Cette technique offre une multitude d'avantages : non-contact, sans danger, fiable, reproductible, et indolore, etc.
Il s'agit de l'examen ophtalmologique complémentaire le plus répandu et le plus largement utilisé.
➢ Ses évolutions ont permis de gagner en rapidité, en résolution et en pénétration dans les tissus oculaires. Il
demeure néanmoins encore quelques limites liées notamment aux troubles des milieux transparents. Les
évolutions récentes sont sur le plan de l'acquisition rapide du signal mais également sur le traitement de l'image
permettant de faire une OCT-A ou de visualiser les différents plans vasculaires sans injection de produit de
contraste. Il reste encore beaucoup de descriptions sémiologiques à faire en OCT dans les différentes pathologies
rétiniennes. Mais inéluctablement, c'est devenu la technique de référence de l'imagerie oculaire.

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