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}' art d e c h o i s i r
sa fiancée
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CLAUDE PRUDENCE

L'Art de choisir sa lancée : Le Fiancé chrétien.

L'Adolescent Chrétien. Guide moral.
L'Adolescente Chrétienne. Guide moral.
L'Amour Lumière.
Les Educateurs et l'Amour.
L'Art de choisir son fiancé. La Fiancée chré-
tienne.
Je te chéris encore (épuisé).
Amour Humain. Tendresse et don charnel.
Amour Humain. Lumière et Joie.

AUX ÉDITIONS DU LEVAIN

1, rue de l'Abbé-Grégoire, PARIS•VIe
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CLAUDE PRUDENCE

l ' a r t d e c h o i s i r

s a f i a n c é e

LE FIANCÉ CHRÉTIEN
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A mon frère bien-aimé Philibert,

mort déchiré par un obus reçu
de plein fouet je dédie très
affectueusement cet ouvrage en
témoignage de sa bravoure, de
sa noblesse et de l'exemple
qu'il m'a donné d'une jeunesse
toute vibrante et sacrifiée pour
l'honneur et Dieu.
c. p.
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AVANT-PROPOS

L'Adolescent chrétien, joyeux et pur, a poursuivi

sur la route lumineuse, la montée vers les hauteurs
qui n'éloignent pas de la terre, mais qui donnent une
vision plus grandiose de ses vastes panoramas et des
horizons sans fin, étourdissants delumière, de vapeurs
et de chants.
Son corps s'est fortifié aux nourritures très saines
et aux exercices virils de la marche et des sports ;
harmonieusement associé à une âme aspirée par les
appels de l'amour vrai, du don et du sacrifice, il res-
pire dans la lumière et la force, le goût de l'âpre
combat et de l'offrande définitive.
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Son amour pour le Christ n'est pas fait de vagues

réminiscences, de promesses du ciel, de souvenirs de
cantiques et d'encens; il a condamné les fausses atti-
tudes du chrétien médiocre et il a cruauxvertusposi-
tives del'amourdivin. Sonâmeéduquéeàla pratique
dessacrementsacquiescejoyeusementauxappels inté-
rieurs de Dieu dont les préceptes ne sont pas trans-
formés en des camisoles de force, mais lui ont indi-
qué la meilleure façon de se grandir et de se litJerer.
Lapureté l'a modelé comme une cire vivante et ses
convictions profondes, motivées par de mûres ré-
flexions, lui ont consacré une personnalité.
Il n'a que faire des stupides rafistolages d'une
morale sans Dieu et ses méthodes de perfection ne
sont autre chose que l'évangile vécu.
Certes, les difficultés de l'adolescence ont quelque-
fois ralenti sa marche ascensionnelle; cependant, ses
chutes n'ont jamais été des complaisances morbides,
mais des expressions regrettées de faiblesses momen-
tanées.
Il réalise maintenant toute la singulière beauté du
baptisé et du confirmé et le Maître qu'il sert, inau-
gure dans son cœur l'abandon définitif des laideurs
et des lâchetés pour s'attacher à un idéal très pur,
très net, et très riche d'amour et desainteté.
L'admirable prière bienfaisante qu'il adresse vers
le Dieu de la vitalité et de la lumière, lui indique
l'engagement qu'il doit contracter en toute liberté;
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celui qui sera en harmonie avecles conceptions de sa

nature combattante, avec les tendances viriles de son
cœur, afin que sa vie d'adulte soit vraiment un exer-
cice qui l'éloignera des désordres de la chair, de la
corruption, del'outrance del'égoïsme, des confusions
jansénisantes de l'amour humain, de la fausse ascèse
névrosée,pourle conduire, ruisselant delumière, toni-
fié, très humain et noble, auprès de la douce com-
pagne qu'il choisira pour former avec elle, le couple
chrétien, celui qui est à l'image de Dieu.
Cher ami, adolescent d'hier, dont l'âme et le corps
surabondent des sensations viriles, de sève très riche,
vous qui aimez l'enchantement du bien et la poésie
des connaissances dépouillées d'émotions illusoires,
vous croyez maintenant à la solidité del'amour chré-
tien, à sa beauté, à sa sainteté. Notre sollicitude très
humble vous entoure de tant d'amour que vous sen-
tirez notre cœur qui bat avec le vôtre; nous sommes
persuadé que votre foi invulnérable, votre sensibilité
équilibrée, l'allégresse étonnante devotre amourjuvé-
nile, vous écarteront de la médiocrité et des fausses
attitudes des concupiscences aveugles, pour vous con-
duire à la réalisation de fiançailles vraiment chré-
tiennes.
L'amour conjugal que vous découvrirez peut réa-
liser tous vos espoirs, car il est noble et beau; c'est
un état de sainteté.
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PREMIÈRE PARTIE

h a r m o n i e i n t é r i e u r e
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LE BONHEUR

acL
cuembuolnésh.eur est lait de petits bonheurs

Le jeune chrétien, libéré des obligations despo-

tiques de l'égoïsme, des influences d'une imagina-
tion rétrécie et vagabonde, des passions recroque-
villées sur des sujets banals et insupportables, n'est
pas de ceux qui ressemblent déjà à une eau morte
et croupissante dont la surface épaissie de moisis-
sures et d'herbes putréfiées ne peut plus refléter
la lumière.
Il voit surgir soudain, substituée à ses espoirs
sereins, la femme sincère et joyeuse, visiblement
promise à la réalisation vivante d'une existence qui
progressera dans l'amitié de Dieu et dans la gran-
deur ; il épuise toutes ses belles aspirations dans
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celle dont la vocation épanouie la transformera en

épousevigoureuseet aimante, unie dansunamour-
sacrement, source d'épanouissement physique et
spirituel, générateur d'êtres neufs promis au bap-
tême et à la Cité de Dieu, dans un amour berceau
de la procréation prolongée : l'éducation.
Le choix n'est pas soumis à un accident attaché
à l'effet du hasard, ni à l'attirance du plaisir exclu-
sif. Il procède de la sincérité, de la lucidité et de
la sagesse. Distingué, intelligent et avisé, le vrai
choix est libre et toujours définitif ; il est enthou-
siaste, mais il se méfie de l'exaltation. Equilibré,
réfléchi, solidement étayé des valeurs qui construi-
sent un vrai foyer chrétien, le choix est la pierre
fondamentale de tout l'édifice.
Le mariage est une vocation très sévère qu'il
convient depréparer en mobilisanttoutes les facul-
tés pour un exercice de purification et de connais-
sance ; la lutte, imposée par les instincts aveugles
et les appelsmultiples d'un mondelicencieux, exige
l'élan ducœur, le goûtdel'effort, le sensdel'amour
humain ; le frémissement de l'âme dans la prière
fervente convoque tout le composé humain à une
union intense qui harmonise toute la personne en
elle-même. Seul l'homme qui réalise d'abord l'har-
monie dans sa personne, peut choisir ; car le choix
est l'exercice de la liberté. Or, la liberté ne peut
pas s'exprimer chez un homme qui s'est laissé
enchaîner par des habitudes tyranniques et par la
lâcheté accentuée d'une vie passée dans l'état de
péché constant.
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La démolition progressive de la volonté, l'obs-

curcissement de l'intelligence, l'abâtardissementdu
courage frappent le jeune homme de vieillisse-
ment précoce ; ses prétentions à l'amour agonisent
dans les entreprises avilissantes des sensualités et
des plaisirs ineptes.
Il ne peut plus exercer un libre choix mais doit
subir les mauvaises tendances des passions et l'es-
clavage d'une femme faite à son image avec qui
il tentera en vain de réaliser l'union ; le couple
inapte à l'amour vrai est voué à la faillite du ma-
riage.

Un nombre important d'hommes mariés attri-

buent l'échec de leur amour à leur épouse inédu-
quée, dont le caractère et les conceptions s'oppo-
sent à l'accord mutuel ; mais ils se trompent dans
la plupart des cas. Ils ont tenté en vain de condi-
tionner la formation du couple aux incertitudes
de leur ignorance, aux courtes vues de leur
égoïsme, et le sacrifice qui est l'essence même de
l'amour leur a paru un suicide, une abdication.
Ils s'étonnent que l'amour leur est demeuré in-
terdit et ne pensent pas un seul instant à recher-
cher les causes de leur échec dans la multiplicité
des crises intérieures morales et psychologiques,
dans les influences impures des résonances du
monde séparé de Dieu, dans le déséquilibre et
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l'instabilité de leur personne, sans cesse ébranlée

par des entourages malicieux, soumis à la folie
d'une vie opposée à l'intimité de la réflexion, à la
purification du sacrifice et à toutes les lumières.
Désorganisé, déséquilibré, en sa propre personne,
l'homme ne peut en aucun cas réussir la fusion
prodigieuse de son être avec une femme. D'une
inconcevable inconstance doublée d'aspirations
paresseuses et serviles, il s'imagine recueillir les
fruits de l'amour sur des plantes sauvages de-
mande à son égoïsme, à son impureté, aux ruines
de son âme écroulée dans les gravats d'un corps
immobilisé dans des œuvres de mort, les douceurs
issues des vertus vitales de l'amour humain. D'un
matérialisme nourri d'émoi impersonnel de la
chair, d'une sexualité primaire, il a tenté d'extraire
les joies suprêmes et les détentes supérieures réser-
vées aux hommes généreux et purs, dont l'harmo-
nie personnelle s'est intégrée par donation récipro-
que dans un autre être harmonieux.
L'âme et le corps, aiguillonnés dans un duel fra-
tricide, ne sauraient répondre aux exigences qu'im-
pose impérieusement l'amour. Ledésaccord intense
s'accentue dangereusement lorsquel'homme, désor-
ganisé en lui-même, s'associe avec une femme à
son image. Les éléments instables et incertains
qu'apporte l'attirance des sexes, ne résistent pas à
l'épreuve de la vie commune. Le faux amour ago-
nise dans un berceau et les serments du mariage
prennent un accent macabre dans un foyer mort-
né.
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Des millions de couples ne s'unissent que dans

l'anarchie de leurs passions ; mais sous la pression
impérative de leurs habituels caprices et de leur
double égoïsme, ils s'acheminent dans un temps
plus ou moins rapproché vers un état qui existait
déjà en puissance : la rupture.
« Le bonheur est simple », affirme-t-on. Sans
doute, mais la simplicité est une vertu difficile qui
exige une grande ouverture d'âme et le rejet de
l'impureté.
Le bonheur se réalise en soi, lorsque les règles
qui régissent le comportement de l'âme et du
corps sont scrupuleusement respectées et cons-
truisent l'harmonie intérieure. Si l'amour est la
donation réciproque, il faut au préalable s'être
formé, construit, pour pouvoir se donner. La tâche
première, imposée au jeune homme appelé à la
vocation du mariage, doit unifier la personne, la
distinguer des autres, l'harmoniser.
Il faut que le jeune homme prenne conscience
de ses possibilités et qu'il mûrisse dans les clartés
des vertus de charité et de pureté. Méfiant à l'égard
d'un monde qui tente de contaminer les vaillants,
il veillera assidûment à exploiter et à faire fruc-
tifier toutes ses facultés ; il se forgera, dans la médi-
tation, une âme religieuse, attachée à Dieu et la
fierté de Lui appartenir lui donnera l'air martial
et conquérant de l'homme qui sait méditer et qui
sait aimer.
Le corps n'est pas un animal suant sous le har-
nais, écarté, méprisé sous prétexte que ses ten-
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dances humiliantes tirent toujours vers le bas, mais

il est du composé humain qui doit être sauvé avec
l'homme. La maladie et les infirmités ne sont pas
imputables au Créateur, mais à l'homme lui-même
désordonné et désobéissant. D'ailleurs, nous savons
bien que certains maladies corporelles ne peuvent
pas se guérir si l'âme est malade.
Le fiancé chrétien entraîné à la domination de
ses intincts, au commandement de ses réflexes,
exercé à la pratique du sacrifice et du don, se libère
progressivement de l'obscurité qui égare ; avide
de connaissances et de lumière, il saura discerner,
parmi les femmes, celle qui, aspirée par son âme,
est déjà toute disposée à s'intégrer dans une nou-
velle unité en donnant son corps et son âme dans
le mariage.
Le bonheur est simple mais il est pur ; il est
difficile et saint. Quiconque veut l'acquérir doit se
faire violence et se sanctifier ; le bonheur n'existe
pas détaché ; il est en Dieu. Concevons donc que
l'amour, qui donne le bonheur, prend sa source en
Dieu. On ne saurait jamais vivre heureux séparé
de Lui.
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L'IDÉAL

"L'idéal de la vie, ce n'est pas l'espoir

de devenir parfait, c'est la volonté d'être
toujours meilleurs."(Dr PAUCHET).

L'âme est intimement unie au corps et la mort

n'est que la séparation temporaire entre eux ; le
corps ressuscitera au dernier jour pour rejoindre
l'âme dans son éternité.
L'esprit entraîne le corps dans ses ascensions
vers le bien, il le maîtrise, le domine pour l'associer
à ses actions constructives et sanctifiantes ; mais il
peut aussi s'acoquiner avec le corps pour s'abâtar-
dir dans une vie terreste toute matérielle et même
s'associer avec lui dans des perversions complices.
L'un et l'autre, unis harmonieusement dans les
vertus positives, doivent construire l'être humain
équilibré, enthousiaste, bien portant, relié par le fil
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ACHEVÉ D'IMPRIMER
LE 15 MAI 1 9 5 5
SUR LES PRESSES DE
"LA COOTYPOGRAPHIE"
11, RUE DE METZ
COURBEVOIE (SEINE)

Dépôt légal n° 55
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