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ARCHITECTURE DES

ORDINATEURS : Algèbre de Boole

Jérôme VELO

Université de Toamasina

Mention : Mathématiques, Informatique et


Applications

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ALGÈBRE DE BOOLE
 Système algébrique constitué de l'ensemble
{ 0, 1 }
 Variable booléenne : variable qui prend une
valeur 0 ou 1
 Trois opérateurs de base
 NON / NOT ( )
 Inverse/complémente la valeur de la variable a
 ET / AND ( a.b ou ab )
 Retourne 1 si a et b sont à 1, sinon retourne 0
 OU / OR ( a + b )
 Retourne 1 si a ou b est à 1, sinon retourne 0
 Origine
 Mathématicien anglais Georges Boole, 1815–18642
PROPRIÉTÉS DE BASE
 Involution :ā=a
 Idempotence : a + a =a a.a=a
 Complémentarité : a.ā =0 a + ā =1
 Éléments neutres : a=a.1=1.a=a
a+0=0+a=a
 Absorbants : a+1=1 a.0=0

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PROPRIÉTÉS DE BASE
 Associativité :(a.b).c=a.(b.c)
(a+b)+c=a+(b+c)
 Distributivité : a.(b+c)=a.b+a.c
a+(b.c )=(a+b).(b+c)
 Règles de De Morgan : a+b=ā.b
a.b=a+b
 Optimisations : a + āb = a + b
a+bc = (a+b)(a+c)

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FONCTION LOGIQUE
 Fonction logique
 Prend en entrée une ou plusieurs variables
booléennes
 Retourne une valeur booléenne fonction des
variables d'entrée
 Définition d'une fonction logique : deux
méthodes
 Par son expression logique
 Combinaison des variables de la fonction via les
opérateurs de base de l'algèbre de Boole
 Exemple : fonction f de trois variables a, b et c

f(a, b, c) = ab+bc+ac
 Par sa table de vérité
 Table qui définit la valeur de la fonction pour chaque
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combinaison de valeurs possibles en entrée
TABLES DE VÉRITÉ
 Table de vérité pour une fonction à p
variables
 Pour chacune des combinaisons différentes de p
valeurs, préciser le résultat de la fonction
 Table de vérité des opérateurs de base

a|ā a b | a+b a b|a.b


--+-- -----+----- -----+------
0|1 0 0|0 0 0|0
1|0 0 1|1 0 1|0
1 0|1 1 0|0
1 1|1 1 1|1

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FONCTION LOGIQUE
 Équivalence/passage entre expression
logique et la table de vérité de la fonction
 On peut toujours déterminer l'une à partir de
l'autre
 Deux fonctions logiques sont identiques si
 On peut montrer via les propriétés de
l'algèbre de Boole que leurs expressions
logiques sont identiques
 Leurs tables de vérité sont identiques
 Note
 Quand on parle de fonction logique, on parle
souvent de la forme correspondant à
l'expression logique
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Formes canoniques d'une fonction
 Pour une fonction logique à x variables
 Un minterme : groupe des x variables (pouvant
être complémentées) liées par des ET
 Un maxterme : groupe des x variables
(pouvant être complémentées) liées par des OU
 Forme canonique d'une fonction logique
 Première forme : union (OU) de mintermes
 Second forme : intersection (ET) de maxtermes

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Exemples de formes canoniques
 Fonction à 3 variables a, b et c, exemples :
 Mintermes : abc,abc,abc,abc,...
 Maxtermes : a+b+c,a+b+c,a+b+c,a+b+c,...
 Première forme canonique :
f(a,b,c)=abc+abc+abc+abc
 Seconde forme canonique :
 g(a,b,c)=(a+b+c).(a+b+c).(a+b+c).(a+b+c)

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Passage aux formes canoniques
 Partir de la fonction et la transformer pour
faire apparaître des mintermes/maxtermes
complets
 Pour la transformation
 On s'appuie sur les propriétés de l'algèbre de
Boole, et notamment des invariants :
x.x = 0 et x + x = 1

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CIRCUIT LOGIQUE
 Circuit électronique réalisant une ou plusieurs
fonctions logiques
 Un circuit logique est composé
 D'un ensemble de portes logiques
 De circuits logiques

 Le tout interconnectés entre eux :

 2 types de circuits logiques


 Circuits combinatoires : S = f(E)
 Circuits séquentiels : notion d'état et de
mémoire

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CIRCUIT COMBINATOIRE
 Sj= f(Ei)
 Les sorties Sj sont fonctions uniquement de la
valeur des entrées Ei
 Un circuit combinatoire est défini par une ou
plusieurs fonctions logiques
 Définition de la valeur des sorties en fonction
des entrées du circuit
 Algèbre de Boole et les fonctions logiques sont
donc le support théorique des circuits
combinatoires
 Un circuit se représente par un logigramme

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PORTES LOGIQUES
 Une porte logique
 Circuit combinatoire de base
 Réalisant une opération logique de base

 Exemple : OU, ET, NON, correspondant aux


opérateurs de l'algèbre de Boole
 Une porte possède
 Une table de vérité et/ou une expression
logique définissant son résultat en fonction de
son/ses entrée(s)
 Un symbole graphique

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Porte NON
 Porte NON (NOT)
 1 entrée, 1 sortie
 NON a est noté ā

a|ā
----+----
0|1
1|0

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Porte ET
 Porte ET (AND)
 2 entrées, 1 sortie
 a ET b est noté a.b ou ab ou a^b

a b | ab
---------+------
0 0 | 0
0 1 | 0
1 0 | 0
1 1 | 1

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Porte OU
 Porte OU (OR)
 2 entrées, 1 sortie
 a OU b est noté a+b ou avb

a b | a+b
---------+------
0 0 | 0
0 1 | 1
1 0 | 1
1 1 | 1

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Porte OU exclusif
 Porte OU OU-exclusif (XOR)
 2 entrées, 1 sortie
 a OU-exclusif b est noté a b

a b | a b
---------+------
0 0 | 0
0 1 | 1
1 0 | 1
1 1 | 0

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Porte NON ET
 Porte NON ET (NAND)
 2 entrées, 1 sortie
 a NAND b est noté a.b

a b | a.b
---------+------
0 0 | 1
0 1 | 1
1 0 | 1
1 1 | 0

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Porte NON OU
 Porte NON OU (NOR)
 2 entrées, 1 sortie
 a NOR b est noté a+b

a b | a+b
---------+------
0 0 | 1
0 1 | 0
1 0 | 0
1 1 | 0

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AUTRES PORTES
 Pour chaque porte à 2 entrées
 Variantes à 3, 4, ... entrées (mais toujours une
seule sortie)
 Généralisation de la fonction logique de base à
plus de 2 variables en entrée
 Le symbole graphique utilisé est identique mais
avec plus de 2 entrées
 Exemple
 Porte ET à 3 entrées a, b et c a pour expression
logique : abc
 Porte NOR à 4 entrées a, b, c et d a pour
expression logique : a + b + c + d
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Synthèse d'un circuit logique
 A partir d'une fonction logique
 Trouver le logigramme correspondant à cette
fonction
 Principe
 Simplifier la fonction logique avec 2 méthodes
 La méthode algébrique (algèbre de Boole)
 La méthode des tableaux de Karnaugh

 En déduire le logigramme correspondant

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Analyse de circuit logique
 A partir du logigramme d'un circuit
 Trouver sa fonction logique
 Principe
 Donner l'expression des sorties de chaque
porte/composant en fonction des valeurs de ses
entrées
 En déduire au final la (ou les) fonction(s)
logique(s) du circuit
 On peut ensuite
 Déterminer la table de vérité du circuit
 Simplifier la fonction logique à l'aide des
propriétés de l'algèbre de Boole ou les tableaux
de Karnaugh. 22
Exemple d'analyse de circuit
 Exemple de circuit logique
 2 entrées, 1 sortie
 Composé uniquement de portes logiques

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Exemple d'analyse de circuit
 Quelle est la fonction logique de ce circuit ?
 A partir de son logigramme
 f(a,b,c)=(a+b).(b.c)
 Après simplification
 f(a,b,c) = a + b + c
 En nombre de portes minimales
 f(a,b,c)=(ac) + b

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Exemple d'analyse de circuit
 Table de vérité de l'exemple
 A partir de son logigramme
a b c | a+b=x | b | b.c=y | x.y | x.y |
------------+------------+----+----------+------+-------+
0 0 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | 1 |
0 0 1 | 0 | 1 | 1 | 0 | 1 |
0 1 0 | 1 | 0 | 0 | 0 | 1 |
0 1 1 | 1 | 0 | 0 | 0 | 1 |
1 0 0 | 1 | 1 | 0 | 0 | 1 |
1 0 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 0 |
1 1 0 | 1 | 0 | 0 | 0 | 1 |
1 1 1 | 1 | 0 | 0 | 0 | 1 |
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Exemple d'analyse de circuit
 Table de vérité de la fonction simplifiée
a b c | a | c | a+b+c |
-------------+-------+----+-------------+
0 0 0| 1 |1 | 1 |
0 0 1| 1 |0 | 1 |
0 1 0| 1 |1 | 1 |
0 1 1| 1 |0 | 1 |
1 0 0| 0 |1 | 1 |
1 0 1| 0 |0 | 0 |
1 1 0| 0 |1 | 1 |
1 1 1| 0 |0 | 1 |
 On trouve les mêmes valeurs dans les 2 tables
 Les fonctions sont bien égales 26
Exemple de synthèse de circuit
 Soit la fonction
f(a,b,c)=abc+abc+abc+abc
 Après simplification, on obtient
f(a,b,c) = ac + bc

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HISTORIQUE ET ARCHITECTURE
GÉNÉRALE DES ORDINATEURS
 Ordinateur : une définition (Hachette)
 Machine capable d'effectuer
automatiquement des opérations
arithmétiques et logiques (à des fins
scientifiques, administratives, comptables, .
. . ) à partir de programmes définissant la
séquence de ces opérations.
 But d'un ordinateur
 Définir et exécuter des séquences de calcul

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HISTORIQUE
 Apparition du calcul
 Dès la préhistoire on comptait avec des cailloux
et avec ses doigts
 Calcul vient du latin calculi signifiant caillou.

 Antiquité
 Chaque civilisation (Grecs, Romains, Chinois
...) avait développé des
 Systèmes et bases de numérotation
 Méthodes pour compter et calculer

 Ensuite sont apparus les outils pour aider


aux calculs.
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HISTORIQUE
 Outils de calcul
 Les premiers : boulier chinois, abaque
 17ème siècle : la science s'intéresse de plus
en plus aux outils de calcul
 1620 : règle à calcul (selon les principes de
Neper)
 1623, Shickard : première machine à calculer,
roues dentées et retenues
 1642, Pascal : machine faisant des additions et
soustractions de 6 chiffres (la Pascaline)
 1674, Leibniz : calculatrice avec 4 opérations
arithmétiques
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HISTORIQUE
 Automatisation des calculs
 1728, Falcon : planchette de bois trouée pour
commander un métier à tisser
 1805, Jacquard : utilise à la place des cartons
perforés, perfectionne le système
 1834, Babbage : utilise un système de
commande pour des machines à calculer
 On pouvait programmer des calculs
 Le « premier ordinateur »

 Notions de processeur, entrées/sorties, mémoire ...

 Mais trop complexe pour la technologie de l'époque

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HISTORIQUE
 Avancées théoriques
 1854, Boole : algèbre de Boole, logique
symbolique
 1938, Shannon : liens entre nombres binaires,
algèbre de Boole et les signaux électriques
 1936, Turing : machine de Turing

 Naissance de l'ordinateur
 Fin des années 30/début 40, plusieurs prototypes
fonctionnant en binaire et basés sur logique
booléenne
 Ex : 1941, Zuse : Z3, calculateur utilisant une
technologie électro-mécanique
 1945, Eckert & Mauchly : ENIAC (Electronical
Numerical Integrator And Calculator) 32
HISTORIQUE
 ENIAC
 Premier calculateur/ordinateur moderne
 Entièrement électronique
 Utilise des tubes à vide et des relais
 Machine universelle, programmable
 Utilise un système décimal
 Inconvénient : difficulté de passer d'un
programme à un autre (6000 commutateurs
connectables pour programmer)
 30 tonnes, forme de U de 6 mètres de large et
12 de long
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HISTORIQUE
 Avancée majeure : Von Neumann, 1945
 Idée : stocker le programme à exécuter dans la
mémoire de l'ordinateur
 Avant : suite séquentielle d'instructions
 Programme était généralement entré via des
cartes perforées
 Maintenant
 Le programme peut prendre des décisions selon
des résultats intermédiaires
 Changer de chemin dans la séquence d'instructions

 Effectuer des tests, des boucles, des sauts


conditionnels ...
 VonNeumann définit également une
Architecture générale : naissance de l'ordinateur
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Machine de Von Neumann
 Machine de Von Neumann = ordinateur
 Machine universelle contrôlée par un
Programme
 Les instructions du programme sont stockées
en mémoires et codées en binaire
 Les instructions sont exécutées en séquence
par défaut
 Mais le programme peut en modifier l'ordre
d'exécution
 Création d'instructions pour ruptures de séquences

 Le programme peut se modifier

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Machine de Von Neumann
 Von Neumann a également défini
l'architecture générale d'un ordinateur
 5 éléments principaux :
 Unité arithmétique et logique (UAL ou ALU)
 Unité de commande
 Unité d'entrées
 Unité de sorties
 Mémoire centrale
 Cette architecture est toujours en vigueur de
nos jours.
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Architecture de Von Neumann

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Avancées technologiques
 Génération 0 : 17ème siècle à 1945
 Calculateurs mécaniques
 Première génération : 1945 – 1955
 Tubes à vide
 Premiers calculateurs électroniques
 Ex: ENIAC
 Seconde génération : 1955 – 1965
 Transistors remplacent les tubes à vides
 Premières séries commerciales d'ordinateurs

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Avancées technologiques
 Troisième génération : 1965 – 1980
 Circuits intégrés : permettent de placer un
nombre important de transistors sur une même
puce de silicium
 Début de la montée en puissance et de la
miniaturisation
 1971 : Intel 4004
 Première unité de calcul (sur 4 bits) intégrée
entièrement sur une seule puce
 Premier micro-processeur

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Avancées technologiques
 Quatrième génération : 1980 à aujourd'hui
 VLSI : Very Large Scale Integration
 Intégration de millions de transistors sur une
même puce
 Toujours plus de puissance et de
miniaturisation à un coût toujours moindre
 Cinquième génération : ??
 ??

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Éléments principaux d'un ordinateur
 UAL : réalise des opérations élémentaires
 Arithmétique : addition, soustraction,
multiplication ...
 Logique : ET, OU, comparaison …
 Unité de commande
 Coordinateur général
 Lit les instructions du programme en mémoire
 Commande l'UAL pour exécuter ces
instructions

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Éléments principaux d'un ordinateur
 Mémoire centrale
 Stocke les programmes et les données
 Enregistre les résultats intermédiaires et/ou
finaux
 Unités d'entrées et de sorties, pour
communication avec
 En entrée : clavier, souris, disque dur, ...
 En sortie : carte graphique, disque dur, …

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Éléments principaux d'un ordinateur
 Processeur central
 Contient
 UAL
 Unité de commande

 Mémoire cache

 Mémoire intermédiaire pour optimiser les


performances
 Aussi appelé CPU (Central Processing Unit)
 CPU communique avec
 La mémoire, les entrées, les sorties ...
 ... via des bus

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BUS
 Les systèmes/éléments sont reliés par
 Un ensemble de câbles faisant transiter les
informations (signaux Électriques)
 Besoin de communication entre tous les
éléments
 Maillage complet : chaque élément relié à tous
les autres éléments
 Autre solution : partage des câbles via bus...

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BUS
 Bus
 Relie plusieurs systèmes via le même câblage
électrique : canal partagé (multiplexage)
 Seuls 2 éléments communiquent
simultanément

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BUS
 Dans un PC, bus rapides
 Bus système (FSB ou Front Side Bus)
 Bus de communication avec le CPU
 Bus mémoire : communication avec la mémoire
 Bus AGP (ou PCI-X) : communication avec la
carte graphique
 Dans un PC, bus plus lents
 PCI : cartes réseaux, son ...
 Connexion périphérique de stockage (DD, CD,
DVD...)
 ATA, SATA, SCSI ...
 Connexion de périphériques extérieurs
 USB, FireWire …
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BUS
 Chipset : dispositif interconnectant tous ces
bus
 Chipset : coordonner les échanges de données
entre le processeur et les divers périphériques.
 Composé de 2 éléments
 Pont nord (NorthBridge) : pour les bus rapides
 Pont sud (SouthBridge) : pour les bus lents

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Carte mère PC
AGP

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