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INTRODUCTION

Une bonne compréhension du comportement des circuits est atteinte par la


résolution de problème. On atteint de la sorte deux objectifs :

- L’analyse d’un circuit donné

Il consiste à calculer des grandeurs mises en jeu (intensité du courant,


tension, résistance, puissance, énergie…)

- La synthèse d’un circuit donné

Il consiste à concevoir un circuit à partir de grandeurs données.

Pour bien mener ces deux objectifs, il y a lieu de respecter certaines


démarches.

• Comprendre les données


• Saisir le problème c’est-à-dire les inconnues
• Déterminer les données qui se rapportent au problème
• Déterminer un diagramme schématique si le problème le permet
• Utiliser les symboles exacts et les termes exacts
• Utiliser les unités du système international (S.I)
• Représenter les schémas à l’aide des symboles exacts
• A chaque étape de la résolution, vérifier que le résultat obtenu
est raisonnable.
I. Courants

1. Définition

Un courant est un déplacement de charges électriques : l'intensité du


courant quantifie le déplacement de charges par seconde, que l'on mesure
plutôt en Coulombs par seconde qu'en charges électriques (électrons) par
seconde (de même que l'on mesure le débit d'un fleuve en m3 par seconde
plutôt qu'en gouttes d'eau par seconde !).

On écrit donc : i(t) = dq/dt

Un courant circule dans des fils ou des composants si le circuit est fermé, il
en sort autant qu'il en entre et si on ouvre le circuit, l'intensité est nulle
dans TOUTE la branche qui est en série avec l'interrupteur, même AVANT
l'interrupteur (c'est à dire plus près de la source de tension) !

Ne mélangez pas la présence d'électrons qui n'est pas un courant et le


déplacement d'électrons qui est un courant ! (De même que si vous fermez
un robinet il y a toujours de l'eau avant celui-ci mais elle ne se déplace pas :
le débit est bien nul avant le robinet comme après)

2. Unité

L’intensité s'exprime en Ampères (symbole : A). Une intensité de 1 A


correspond à un débit de 1 Coulomb par seconde.

3. Courant électrique

On appelle courant électrique une circulation de charges électriques. Ces


charges peuvent être :

• Des électrons

▪ Dans un solide conducteur (cuivre, aluminium, etc).

▪ Dans un liquide conducteur (mercure à la température de


20°C).

▪ Dans le vide (tube électronique ou tube cathodique d’écran


de télévision).

• Des trous (mais on se ramène à des électrons, voir cours


d’électronique).
• Des ions dans une solution (2H+ SO42-), par exemple dans l’électrolyte
d’un accumulateur au plomb.

Cette liste n’est pas exhaustive.

On définit alors l’intensité d’un courant électrique par la loi suivante :

Q dQ
I= ou i = avec t en secondes, Q en Coulomb (C) et i en Ampères1 (A).
t dt

L’intensité est le débit de charge électrique à travers la section d’un


conducteur.

4. Effets du courant électrique

Le courant électrique a trois effets :

• Calorifique : (Effet Joule) utilisé pour la transformation de l’énergie


électrique en chaleur. Il est voulu et bénéfique (radiateurs électriques)
ou bien nuisible et combattu (pertes Joule dans les machines
électriques).

• Magnétique : utilisé pour la transformation de l’énergie mécanique en


énergie électrique et vice-versa.

• Chimique : utilisé pour le stockage ou la production d’énergie


électrique continue (accumulateurs, piles).

5. Cause d’un courant électrique

Le courant électrique circule entre deux points parce que les charges mobiles
sont soumises à une différence de potentiel électrique (d.d.p. exprimée en
Volts) entre ces deux points. Ce n’est pas la seule façon de créer un courant
électrique, il existe des méthodes plus ‘’exotiques’’ (voir exercice à la fin de
ce chapitre). Néanmoins, dans toute la suite de ce cours, on ne s’intéresse
qu’à des courants électriques créés par des d.d.p. soit continues
(éventuellement variables mais toujours de même sens) ou alternatives (le
sens de la d.d.p. change au cours du temps).
Il est intéressant de disposer d’analogies pour mieux comprendre ces
phénomènes. On peut assimiler la différence de potentiel à la hauteur d'une
chute d'eau. L’eau qui coule est analogue au courant électrique et son débit
est, lui, analogue à l’intensité du courant électrique. Une meilleure analogie
consiste à comparer un générateur de tension à une pompe qui créé une
différence de pression entre deux points. Cette analogie hydraulique (Figure
1) peut aider à l’assimilation de nombreux phénomènes électriques.

Différence de pression
Différence de potentiel

Fluide
i, courant
débit

Résistance = charge
Charge : sable par exemple

Figure 1

Comparé à la vitesse de la lumière, la vitesse de déplacement des charges


mobiles dans les conducteurs est extrêmement faible. Les électrons d’un fil
de cuivre se déplacent à une vitesse moyenne de 1 mm/s. En fait, les
électrons du fil se déplacent très rapidement entre deux changements de
direction, entre deux chocs. Mais ils zigzaguent dans tous les sens ce qui
rend leur vitesse moyenne le long du fil si faible. La vitesse des ions dans un
électrolyte est encore plus faible. La vitesse des électrons dans un tube
cathodique avoisine 10000 km/s. C’est l’onde d’établissement de la
différence de potentiel électrique qui voyage à 300000 km/s et pas les
charges mobiles. L’impression d’instantanéité que nous avons, lorsque nous
allumons la lumière électrique dans une pièce par exemple, vient de ce que
le fil électrique est plein d’électrons et que l’onde de tension les met en
mouvement presque instantanément.

Reprenons l’analogie hydraulique pour mieux comprendre. Imaginons un


jardin de trente mètres de long. A une extrémité se trouve un robinet d’eau
qui alimente un tuyau déroulé le long du jardin. Si le tuyau est rempli d'eau,
dès que l’on ouvre le robinet, l’eau sort presque tout de suite au bout du
tuyau. Mais l’eau qui sort est celle qui était tout près de la sortie, ce n’est
pas celle vient de sortir du robinet, cette eau-là arrivera bien plus tard.
Si le tuyau est vide, il faut du temps pour que l’eau sorte une fois le robinet
ouvert.

Il faut encore souligner que c’est bien la vitesse moyenne de dérive du


nuage d’électrons mobiles dans un fil de cuivre qui est très faible (1 mm/s)
et non la vitesse individuelle de chaque électron. Les électrons se déplacent
très rapidement dans la maille cristalline du cuivre (10000 km/s) entre deux
chocs sur des atomes. Mais la multiplicité de ces chocs fait que la vitesse de
dérive dans la direction du courant est aussi faible que 1 mm/s. Les
électrons libres dans un conducteur au repos sont semblable à un nuage de
mouches : les mouches s’agitent et zigzaguent dans tous les sens et le
nuage reste immobile. Lorsque le conducteur est traversé par un courant
électrique, le nuage de mouches dérive lentement en sens inverse du sens
du courant.

L’unité SI de différence de potentiel électrique (tension) est le Volt (V), tiré


du nom du physicien italien Volta qui inventa la pile électrique en 1800. La
d.d.p. se note souvent u, e ou U, E pour des grandeurs indépendantes du
temps.

Il est important de comprendre que seul la d.d.p. est importante et qu’il n’y
a pas de potentiel absolu pouvant servir de référence, comme pour les
températures, par exemple, pour lesquelles il existe un zéro absolu. En
électronique, on référence souvent les tensions par rapport à la masse
(concrètement un châssis métallique s’il y en a un), masse à laquelle on
attribue le potentiel 0 parce que c’est plus simple. On pourrait attribuer
n’importe quelle valeur de potentiel à la masse. Le pôle – des générateurs
de tension est très souvent considéré comme relié à la masse dans les
schémas d’électronique ou d’électrotechnique.

Il est également important de noter qu’en électrotechnique, la masse ne


recouvre pas la même notion que la masse « électronique » utilisée sur les
schémas. En effet, en électrotechnique, la masse est la ou les partie
métallique d’un récepteur (si le récepteur en possède une) susceptible
d’entrer en contact avec un utilisateur. La carcasse métallique d’un
réfrigérateur par exemple est une masse au sens électrotechnique du terme.

En électrotechnique, les masses des récepteurs peuvent être reliées à la


terre, on utilise le symbole de la Figure 2 pour représenter cette dernière.

On utilise les symboles suivants :

Masse « électronique » synonyme de terre


potentiel nul
Figure 2

6. Polarité, sens du courant électrique

En électrotechnique ‘’ordinaire’’, les charges mobiles sont les électrons des


fils et câbles de cuivre ou d’aluminium. Des deux bornes d’un générateur, la
borne qui présente un excès d’électrons est identifiée par un signe ( - ) par
rapport à celle qui, comparativement, comportant un manque d’électrons est
repérée par un signe ( + ). Ces deux bornes sont nommées respectivement
borne négative et borne positive. Elles possèdent respectivement une
polarité négative et une polarité positive.

Les premiers savants qui ont étudiés l’électricité ont imaginé que le courant
électrique se déplaçait à l’extérieur du générateur de la borne + à la borne -.
Malheureusement, ce sens conventionnel du courant, qui a été choisi
arbitrairement, est l’inverse du sens de déplacement des électrons. Ces
derniers se dirigent vers la borne positive du générateur lorsqu’ils se
déplacent à l’extérieur du générateur.

Le sens conventionnel de circulation du courant, universellement adopté,


considère le courant formé de charges positives et circulant de la borne + à
la borne -.

+ +
Sens conventionnel du Sens de circulation des
courant électrons

- -

Circulation du courant et des électrons dans une pile électrique

Figure 3
7. Nature du courant électrique.

a. Dans un métal.

Un métal est constitué d’atomes; certains électrons de ces atomes


subissent moins l’attraction de leur noyau et peuvent se déplacer au sein
du métal: ces électrons sont appelés électrons libres.

Lorsque le métal n’est pas parcouru par un courant ces électrons sont
animés de mouvements incessants et désordonnés.

Métal non inséré dans le circuit électrique

Lorsque le circuit est fermé, une onde électromagnétique se propage à


la vitesse de la lumière provoquant un déplacement d’ensemble d’électrons
libres du pôle moins vers le pôle plus du générateur à l’extérieur de celui-ci.

P N

I
A B

La vitesse de déplacement des électrons est très faible (de l’ordre du mm


par seconde).

Le générateur joue le rôle d’une pompe à


électrons.

b. Dans un électrolyte.

Il n’y a jamais de déplacement d’électrons dans une solution mais


déplacement d’ions: déplacement des cations (chargés positivement) dans
un sens et des anions (chargés négativement) dans l’autre.

II. Tensions

1. Définition

Une tension est une différence de potentiel entre 2 points d'un circuit : elle
est proportionnelle au travail qu'il faut effectuer pour amener des électrons
du 1er point au 2ème. Elle est analogue à la différence de pression qui existe
entre le haut et le bas d'un barrage hydroélectrique et qui permet de fournir
du courant donc de l'énergie.

On parle parfois de la tension en un point : c'est à proprement parler un


abus de langage que l'on s'autorise pourtant quand le point de référence (le
niveau 0 V) par rapport auquel on définit tous les potentiels, est évident. De
même, si vous dites que le sommet du Mont Blanc culmine à 4807 m, c'est
implicitement par rapport au niveau de la mer, pris comme référence
évidente.

2. Unité

La tension U s'exprime en Volts (symbole : V) : U = 1 V si la force s'exerçant


sur une charge de 1 Coulomb effectue un travail de 1 Joule lorsque cette
charge se déplace du 1er point au 2ème.

A retenir : ne mélangez pas tension et courant :

Une tension est une quantité statique : on peut dire qu'une source de
tension est une réserve d'énergie (pensez à une simple pile électrique),
prète à fournir du courant si on referme le circuit sur un récepteur, mais
il peut y avoir une tension non nulle entre 2 points même si le circuit
est coupé : si vous tenez une pile dans la main, il y a bien une
différence de potentiel (= tension) entre ses bornes et pourtant aucun
courant n'en sort !

Un courant est une quantité dynamique : il correspond au mouvement des


électrons. Il n'apparaît entre 2 points (séparés par un composant) que
s'il existe entre eux une différence de potentiel.

III. Différentes formes de courants et de tensions

1. Courants et tensions continus

a) Définition

Une tension ou un courant sont dits continus s'ils sont invariables dans le
temps (leurs valeurs sont constantes quelque soit l'instant où on les
mesure)).

b) Notation

Les grandeurs continues sont représentées par des lettres majuscules. Ainsi
une tension continue sera notée V, U ou E (pour une source de tension) et
un courant continu sera noté I (pour Intensité)

2. Courants et tensions variables

a) Définition

Une tension ou un courant sont dits variables si leurs valeurs sont des
fonctions quelconques du temps.

b) Notation

Les grandeurs variables sont représentées par des lettres minuscules.


Ainsi une tension variable sera notée v(t) ou u(t), et un courant variable
sera noté i(t).

On distingue 2 types de grandeurs variables :

les grandeurs périodiques et les grandeurs non périodiques.


c) Grandeurs non périodiques

Ce sont des grandeurs dont l'amplitude n'a pas une forme répétitive dans le
temps.
Les notions de période et de fréquence n'ont pas de sens.

d) Grandeurs périodiques

Ce sont des grandeurs dont l'amplitude a une forme répétitive dans le


temps.
Dans ce cas là, il est intéressant de définir certaines caractéristiques :

Période : Pour toute grandeur périodique v(t) on peut définir sa période


comme suit :
v(t) sera périodique de période T si T est la plus petite durée telle
que
v(t) = v(t + kT) ;  k  Z. T s'exprime bien sur en secondes.
Pendant une période, v(t) effectue une oscillation.

Fréquence : En électronique, il est plus courant de parler de la fréquence f


d'une grandeur périodique. C'est le nombre d'oscillations par
seconde.
On définit donc f comme suit : f = 1/T
Elle s'exprime en Hertz (symbole Hz) . Elle est homogène à
l'inverse d'un temps.
ex : si T = 1 ms, il y a 1000 oscillations par seconde et f = 1000
Hz = 1 kHz.

3. Courants et tensions sinusoïdaux

a) Définition

Un courant ou une tension sont dits sinusoïdaux si leurs amplitudes sont


variables selon une loi … sinusoïdale.

b) Notation

v(t) = VMAX sin (t + ) ou i(t) = IMAX sin (t + )


v(t) : c'est la valeur instantanée : elle varie dans le temps et elle est
notée en minuscules.
VMAX : c'est la valeur absolue des limites de v(t) : comme un sinus varie
entre - 1 et + 1,
v(t) varie entre - VMAX et + VMAX. C'est une valeur constante, positive ou
nulle, et elle est notée en majuscules.

 : c'est la vitesse angulaire ou pulsation et elle s'exprime en radians


par seconde (rd/s).
Comme le radian est sans unité (c'est un quotient de 2 longueurs), 
est homogène à l'inverse d'un temps exactement comme la fréquence
f. Ces 2 grandeurs expriment la même idée de vitesse angulaire,  en
nombre de radians par seconde et f en nombre de "tours" par
seconde. Elles sont donc proportionnelles et si le vecteur relatif à une
grandeur électrique tourne à raison de 1 tour par seconde, soit f = 1
Hz, il parcourt un angle de 360° (ou 2 en radians) par seconde, d'où
:  = 2 rd/s.
On a donc forcément :

 = 2f ou f = /(2)

 : C’est la phase à l'origine, c'est à dire pour t = 0. Elle s'exprime en


radians (ou degrés).
Mais il faut bien comprendre un point important : le régime sinusoïdal
est un régime dit "établi" : les grandeurs sont sinusoïdales depuis un
temps théoriquement infini.
Sur un graphique représentant une grandeur sinusoïdale, on pourrait
ne pas présenter l'origine des temps ; si on le fait quand même c'est
pour que le dessin soit plus lisible.
Si on positionne l'origine des temps (l'axe vertical) à un instant où v(t)
= 0, il suffira d'écrire v(t) = VMAX sin t (car sin t = 0 si t = 0)
v(t)

VMAX

t
O O'

Si on positionne l'origine des temps (l'axe vertical) à un instant où v(t) =


VMAX, il suffira d'écrire v(t) = VMAX cos t (car cos t = 1 si t = 0)
On voit sur ce graphique que la même sinusoïde peut se noter VMAX sin
t si on prend l'origine en O et VMAX cos t si on prend l'origine en O'.

En régime sinusoïdal, ce que l'on cherche à apprécier, c'est le retard ou


l'avance d'une grandeur par rapport à une autre, prise arbitrairement
comme origine des déphasages et pour laquelle  est nul par définition.

Analogie : 3 voitures A, B, C tournent sur une piste circulaire, à la même


vitesse depuis un temps indéfini. Si on choisit A comme référence,
on peut dire que B est en retard de 20° par rapport à A et que C est
en avance de 45° toujours par rapport à A. Mais on peut aussi bien
choisir B comme référence et dire que A est en avance de 20° par
rapport à B et que C est en avance de 65° par rapport à B.

En électronique, on peut dire que la tension aux bornes d'un condensateur


est en retard de 90° par rapport au courant qui le traverse si on choisit le
courant comme origine des déphasages mais on peut aussi bien dire que le
courant dans un condensateur est en avance de 90° par rapport à la tension
à ses bornes si on choisit la tension comme origine des déphasages.

La règle c'est donc d'utiliser toujours la même fonction trigonométrique (soit


sinus soit cosinus), de ne jamais mélanger les 2 notations, et de choisir
arbitrairement une grandeur comme origine des déphasages : les valeurs de
 des autres grandeurs indiqueront bien leur déphasage par rapport à celle
prise comme origine et c'est tout ce qui nous importe !

Remarque : mathématiquement VMAX sin (t + 180°) = - VMAX sin (t) mais
physiquement on préfère la 1ère notation qui laisse le terme VMAX positif
et fait explicitement apparaître le déphasage.

la notation t + 180° est incorrecte car  est en radians par seconde et


180 en degrés mais on s'autorise cette écriture car le degré est une
unité plus habituelle en électronique (les phasemètres qui mesurent des
déphasages sont gradués en degrés), et de plus on ne met quasiment
jamais la valeur numérique de .
IV. Valeurs moyennes et efficaces

1. Valeur moyenne

a) Définition physique

La valeur moyenne d'un courant variable i(t) est la valeur du courant continu
I qui transporterait la même quantité d'électricité que i(t) (le même nombre
de Coulombs) pendant la même durée.

b) Calcul

Entre 2 instants t1 et t2, un courant continu I transporte une quantité


d'électricité Qc = I(t2 – t1)

Entre 2 instants t1 et t2, un courant variable i(t) transporte une quantité


d'électricité
t2 t2
Qv = t1
dq =  i( t )dt
t1

La valeur moyenne de i(t) se calcule donc en appliquant la définition


t2
physique ci-dessus, c'est à dire en posant Qv = Qc soit I( t 2 − t 1 ) = 
t1
i( t )dt

d'où la définition mathématique :

1 t2

t 2 − t 1 t1
I moy = i( t )dt

t2
Graphiquement l'intégrale 
t1
i( t )dt correspond à une aire et la valeur moyenne

correspond à la hauteur du rectangle qui aurait la même aire (les 2 zones


grisées).

i(t) i(t)

Imoy

t1 t2 t t1 t2 t

Les définitions seront les mêmes pour une tension


c) Courant périodique

Il suffira de calculer sa valeur moyenne sur une période T, soit :


1 T
T 0
I moy = i( t )dt

d) Courant sinusoïdal

Si i(t) = IMAX sin (t + ), l'application de la formule ci-dessus donne


Imoy = 0,

Remarque : la notion de valeur moyenne est assez intuitive : elle renseigne


sur : "autour de combien varie une grandeur ? " mais elle ne
renseigne pas sur " de combien varie-t-elle autour de la valeur
moyenne ? "
Par exemple une tension sinusoïdale variant de - 1 V à + 1 V a la
même valeur moyenne (nulle) qu'une tension variant de -100 V +
100V et pourtant …

C'est (entre autres) pour cela qu'on introduit la notion de …

2. Valeur efficace

a) Définition physique

la valeur efficace d'un courant variable i(t) est la valeur du courant continu I
qui dissiperait, dans la même résistance R, la même énergie (le même
nombre de Joules) que i(t), pendant la même durée.

b) Calcul

Entre 2 instants t1 et t2, un courant continu I dissipe dans R une énergie Ec


= RI2(t2 – t1)
Entre 2 instants t1 et t2, un courant variable i(t) dissipe dans R une énergie
t2 t2
Ev = 
t1
Ri 2 ( t )dt = R  i 2 ( t )dt
t1

La valeur efficace de i(t) se calcule donc en appliquant la définition physique


ci-dessus, c'est à dire
t2 1 t2
en posant Ev = Ec soit RI 2 ( t 2 − t 1 ) = R  i 2 ( t )dt soit I 2 =
t1 t 2 − t1 t 1
i 2 ( t )dt

1 t2
D'où la définition mathématique : I eff = 
t 2 − t 1 t1
i 2 ( t )dt
c) Courant périodique

Il suffira de calculer sa valeur efficace sur une période T, soit :


1 T 2
T 0
I eff = i ( t )dt

d) Courant sinusoïdal

Si i(t) = IMAX sin (t + ), l'application de la formule ci-dessus donne :


I
I eff = MAX
2

Les définitions seront les mêmes pour une tension

Ex : la tension du secteur a pour valeur efficace 220 V et pour fréquence


50 Hz : un radiateur électrique chaufferait pareil si on lui appliquait une
tension continue de valeur 220 V, alors que la tension du secteur est
sinusoïdale et varie de – 311 V à + 311 V ( = 220.2).

Remarques
La valeur efficace se calcule en élevant la grandeur au carré puis en
calculant la valeur moyenne de ce carré et enfin en prenant la racine
carrée de la valeur moyenne du carré !
En anglais on la note RMS pour Root Mean Square c'est à dire
justement : racine carrée de la valeur moyenne du carré.

Comme on élève la grandeur au carré, les variations positives et


négatives autour de la valeur moyenne ne s'annulent plus et la valeur
efficace nous renseigne bien sur "de combien varie en moyenne la
grandeur autour de sa valeur moyenne ? "

On peut faire une analogie intéressante avec … les statistiques en


remarquant que la valeur efficace se calcule exactement comme l'écart
type : c'est la racine carrée de la variance qui est bien la valeur
moyenne de l'écart quadratique entre la grandeur et sa valeur moyenne
: elle nous renseigne sur l'ordre de grandeur des variations autour de
la valeur moyenne.
(Cette analogie n'est valable que si la grandeur dont on calcule la valeur
efficace a une valeur moyenne nulle)
3. Intégration par changement de variable : t →  (cas
du sinusoïdal)

Soit à calculer la valeur moyenne de v(t) = VM sin t. Sans changement de


variable, on aurait :
T
V  1 
VM sin t.dt = M − cos t  = − M (cos T − cos 0) = − M (cos 2 − cos 0) = − M (1 − 1) = 0
1 T V V V

T 0 T   0 T. 2 2

On peut poser : (t) = t, d'où (T) = T = 2 et d'autre part : d = .dt


d'où dt = d/.

L'intégrale devient :
d
VM sin .d =  VM sin .d = M − cos 0 = − M (1 − 1) = 0
1 2 1 2 1 2 V V
 
2
VM sin . =
T 0  T. 0 2 0 2 2

Avec ce changement de variable (on a remplacé les bornes en temps par


leur valeur en radians, t par  et dt par d), on fait disparaître le terme  :
il est donc plus simple d'intégrer sin  que sin t et de plus, la variable étant
en radians, il est élémentaire de calculer son sinus ou son cosinus.

Remarque : ce changement de variable est évidemment utilisable pour tous


les calculs nécessitant une intégration (valeur moyenne ou efficace)
dès lors qu'on travaille en régime sinusoïdal.

Application :

V. Le Dipôle
Un dipôle est un élément possédant 2 bornes : le courant sortant par une
borne est bien sur le même que celui qui entre par l'autre. Il existe 2 sortes
de dipôles.
1. Dipôle récepteur

a) Définition

Un dipôle récepteur est un dipôle qui consomme (ou pas) de la puissance


active (des watts) mais qui n'en génère pas en moyenne.

Il se représente par un simple rectangle qui peut correspondre soit à une


résistance pure soit à un ensemble de composants, les condensateurs et
bobines étant représentés par des symboles spécifiques que nous verrons
plus loin.

b) Convention Récepteur

IAB
A B
UAB

On flèche le courant dans un sens arbitraire par exemple de A vers B et on


l'appelle IAB.
Cela ne veut pas dire que le courant circule de A vers B mais que, si le
résultat du calcul donne une valeur numérique positive, alors le courant
circule bien de A vers B, sinon il circule en sens inverse.
On flèche la tension en sens inverse du courant : la tension UAB correspond à
la différence de potentiel UA - UB (pointe de la flèche – origine de la flèche).

Si IAB est positif, UAB le sera aussi. Cela veut dire que UA > UB : dans un
récepteur, le courant circule du point de potentiel le plus élevé vers le point
de potentiel le plus bas de même que l'eau coule du haut vers le bas (si, si
…) !

2. Dipôle Générateur

a. Définition

Dipôle pouvant convertir en énergie électrique une autre forme d’énergie :

- Chimique : piles électrochimiques (Piles en chimie)

- Rayonnante : cellules photovoltaïques des panneaux solaires

- Mécanique : dynamo de vélo


b. Convention Générateur

Comme on le voit sur les schémas précédents, les 2 flèches sont dans le
même sens : le courant sort par la borne de potentiel le plus élevé.

Remarque : pour être précis il faudrait préciser qu'on parle du sens


conventionnel du courant qui est le sens inverse de celui des électrons.

R
E1 E2

Attention : dans le schéma ci-contre, on ne peut pas respecter la convention


générateur en même temps pour E1 et pour E2 : il faut donc choisir
un sens arbitraire pour faire les calculs et si le résultat numérique est
positif, cela prouvera que le courant circule bien dans le sens choisi
mais un résultat négatif n'est pas faux pour autant. Il prouverait
seulement que le courant circule en sens inverse !
(ex : une batterie que l'on recharge "voit" le courant entrer par sa
borne +)

Si un circuit ne comporte qu'un seul générateur, respecter la convention


générateur donnera forcément une valeur positive au courant.

VI. Le conducteur ohmique ou le Résistor


1. Définitions

C’est un composant électronique qui a pour but de présenter des


difficultés aux

mouvements des électrons, donc d’ajuster la valeur du courant dans le


circuit.
NB : En réalité il existe une différence entre « résistor » et «
résistance », car le résistor représente le composant lui-même en
français comme en anglais, par contre la résistance représente sa
valeur en Ohm (Ω).

Aujourd’hui par abus de langage l’on désigne le composant et sa


valeur par le terme

« Résistance »

Nous avons les résistances fixes et les résistances variables.

2. Symboles

3. La caractéristique courant-tension

u (V)

o i(A)

La caractéristique de la résistance est une droite oblique qui passe par l’origine o
(0,0).

Elle a pour équation 𝒚 = 𝒂𝒙. A l’aide des éléments électriques, on écrira 𝒖 = 𝑹𝒊.
C’est la valeur qui quantifie la difficulté que cet élément présente aux
mouvements des

électrons. Elle est notée R.

On a

R : est la résistance exprimée en Ohm (Ω);

U : est la tension exprimée en Volt (V)

I : est l’intensité du courant qui circule dans l’élément exprimée en Ampère


(A)

Pour les résistances fixes, 𝑹 est une constante.

Pour les résistances variables, 𝑹 varie.

La notation de la résistance est R ou r. elle s’exprime en Ohm (Ω).

4. Résistance d’un conducteur filiforme

La résistance filiforme est fonction de la résistivité, de la longueur et de la section


du fil.

La résistivité est la résistance intrinsèque du composant dans le sol.

𝑳
𝑹=𝝆
𝑺
𝝆 = résistivité du matériau composant le conducteur ohmique en ohm-
mètre (Ωm).

𝑺 = section du conducteur en mètre carré (m²)


𝑳 = longueur du conducteur en mètre (m)
La résistivité est fonction de la température. Elle s’exprime en Ohm
mètre

𝝆𝒕 = 𝝆𝟎 (𝟏 + 𝒂𝒕)

𝝆𝒕 est la résistivité à la température t°C.


𝝆𝟎 est la résistivité à la température 0°C.
𝒂 est le coefficient de température.
Application 1 :

Démontrer que la résistance R peut s’écrire en fonction de la température.

Exemples de résistivités et de cœfficients de température à 0°C

METAUX PURS

Cœfficient de
Résistivité à 0°C (Ωm)
température (°C) -1
TYPE

Argent 1,5.10-8 4.10-3


Cuivre 1,6.10-8 4,1.10-3
Aluminium 2,6.10-8 3,9.10-3
Zinc 6,1.10-8 5,2.10-3
Plomb 20.10-8 5,6.10-3
Mercure 95.10-8 0,9.10-3

5. Conductance et conductivité

L’inverse de la résistance est la conductance. Elle est notée G ou g et


s’exprime en Mho, Siemens (Ʊ ou S ou (Ω)-1).

𝟏 𝟏
𝑮= ou 𝒈 =
𝑹 𝒓

L’inverse de la résistivité est la conductivité. Elle est notée γ et s’exprime en


Mho/mètre ou en Siemens/mètre (Ʊ/m ou S/m ou (Ωm)-1).
𝟏
𝛄=
𝝆

6. Puissance et énergie

La puissance est notée P ou p s’exprime en Watt (W).

L’énergie est notée W ou E et s’exprime en Joule (J).

𝑼²
𝑷 = 𝑼 ∗ 𝑰 = 𝑹 ∗ 𝑰𝟐 =
𝑹
𝑬=𝑼∗𝑰∗𝒕

Application 2 :

Soit à utiliser un fer à repasser dont la résistance est de 100Ω. Ce fer à


repasser est alimenté par un générateur à courant continu qui délivre à ses
bornes une tension de 220V.

1. Faire le montage de l’alimentation du fer à repasser.


2. Calculer l’intensité du courant qui traverse le fer à repasser.
3. Calculer la puissance dissipée par le fer à repasser.
4. Calculer l’énergie consommée par le fer à repasser en 15h pendant une
journée.
5. Calculer le prix de la consommation du fer s’il est utilisé 15h par jour
pendant 2 mois de 30 jours. Le prix du kWh est 70francs CFA
VII. Les générateurs et les récepteurs à courant continu
A. Les générateurs

Il existe deux types de générateurs :

- Le générateur de tension qui existe sur le marché.


- Le générateur de courant qui n’existe pas physiquement mais qui est utilisé à
des fins de calcul.

1. Les générateurs de tension

a. Le générateur de tension réel

Un générateur de tension est constitué d’une Force Electromotrice (f.e.m) et d’une


résistance interne (rin).

La f.é.m. E est la tension entre les pôles d'un générateur si celui-ci n'est
pas parcouru par un courant électrique.

I
G I

UG

𝐔𝐆 = 𝐄 − 𝐫𝐢𝐧 𝐈
b. Le générateur de tension idéal

Un générateur idéal de tension (pile, accu, secteur) fournit une tension


indépendante du circuit dans lequel il débite.

Un générateur de tension idéal est constitué de sa f.e.m qui existe mais la


résistance interne est nulle.

G

2. Les générateurs de courant

En réalité, ils n’existent pas. Ils ont été découverts pour faciliter les calculs.

a. Générateur de courant réel

I’

r’ I
b. Les générateurs de courant idéal

Un générateur idéal de courant (chargeur de batterie) fournit un courant


indépendant du circuit dans lequel il débite.

3. Bilan énergétique

Un accumulateur transforme de l'énergie chimique en énergie électrique et


énergie thermique. Multiplions l'expression de la loi d'Ohm à droite et à
gauche par I:

𝐔. 𝐈 = (𝐄 − 𝐫𝐈). 𝐈

𝐔. 𝐈 = 𝐄. 𝐈 − 𝐫𝐈²

Cette équation traduit la conservation de l'énergie (énergie reçue = énergie


fournie):

o EI = puissance chimique reçue et transformée par l'accumulateur


o UI = puissance électrique fournie par l'accumulateur (aux
charges, c. à d. au courant, et finalement au reste du circuit)
o rI2 = puissance thermique fournie par l'accumulateur (effet Joule
dans la résistance r)
puissances mises en jeu

𝐏𝐮 = 𝐏𝐭 − 𝐏𝐝

𝐏𝐟 = 𝐏𝐫 − 𝐏𝐝

Le rendement

𝐏𝐮 𝐔
𝛈𝒈 = =
𝐏𝐭 𝐄

Les équations U = E - rI et EI = UI + rI2 sont valables pour de nombreux


générateurs:

* alternateurs, dynamos, génératrices : EI = puissance mécanique

* piles, accumulateurs : EI = puissance chimique

* cellule photoélectrique : EI = puissance lumineuse


B. Les récepteurs

1. Symbole

A I E’ r’ B
A I B
E’,r’
UAB UAB

2. Loi d’Ohm pour un récepteur

𝑼 = 𝑼𝑨𝑩 = 𝑬′ + 𝒓′𝑰

3. Bilan énergétique pour le récepteur

La puissance absorbée par le récepteur idéal et transformée (en énergie


mécanique, par exemple, si l’on modélise un moteur à courant continu) est

𝐏𝐫 = 𝐄𝐈.

Les pertes par effet Joule dans la résistance interne sont : 𝐏𝐣 = 𝐫′𝐈²

La puissance totale absorbée par le récepteur réel est :

𝐏𝐚 = (𝐕𝐀 – 𝐕𝐁)𝐈 = (𝐄 + 𝐫𝐈)𝐈 = 𝐄𝐈 + 𝐫𝐈².

Les puissances mises en jeu

𝐏𝐭 = 𝐏𝐮 + 𝐏𝐝

𝐏𝐚 = 𝐏𝐫 + 𝐏𝐝

Le rendement

𝐏𝐮 𝐄′
𝛈𝒓 = =
𝐏𝐭 𝐔
C. Bilans énergétiques :
7
0 •r.'

=s ""

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