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Le Changement climatique et la production agricole

en France : Impacts, stratégies d’adaptation et


d’atténuation

Bellahcene Yasser et Remy Paul

Etudiants en Licence professionnelle "Protection de l'environnement" spécialité "Gestion des


eaux urbaines et rurales.

École nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg (ENGEES)

Janvier 2024

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Sommaire
Abstract : ................................................................................................................................................. 3
Résumé : .................................................................................................................................................. 3
Introduction : ........................................................................................................................................... 4
Impacts du changement climatique sur l’agriculture : ............................................................................ 5
Stratégies d'adaptation : ....................................................................................................................... 14
Stratégies d'atténuation : ...................................................................................................................... 16
Résultats et Conclusion: ........................................................................................................................ 22
Bibliographie / Webographie :............................................................................................................... 25

Tableau des figures :


Figure 1: Chaîne des impacts à attendre du changement climatique sur l'agriculture ........................... 5
Figure 2: Écarts àla normale 1961-1990 (°C) France métropolitaine source : carbone4.com ................ 6
Figure 3 : Évolution observée du cumul de précipitations estivales sur la période 1961-2012 source :
Carbone4.com ......................................................................................................................................... 8
Figure 4 : sources d’émissions de GES et pouvoir réchauffant; source : terresinovia.fr ....................... 11
Figure 5 :Impact des jours de chaleur sur les rendements maïs en Marne Source : Carbone4.com .... 13
Figure 6 : Cycle de la politique française d'adaptation au changement climatique source
:https://www.adaptation-changement-climatique.gouv.fr/ ................................................................. 14
Figure 7 :Répartition sectorielle des émissions de gaz à effet de serre en France en 2019 source
:https://www.notre-environnement.gouv.fr/ ....................................................................................... 16
Figure 8: Atténuation et adaptation : deux approches complémentaires © Chantal Fitoussi / Agence
française pour la biodiversité ................................................................................................................ 17

Abréviations :

PNACC-2 : Plan National d’Adaptation au Changement Climatique

INRAE : Institut National De Recherche Pour L'agriculture, L'alimentation Et


L'environnement

OCDE : Organisation De Coopération Et De Développement Economiques

GIEC : Groupe D'experts Intergouvernemental Sur L'évolution Du Climat

GES : Gaz A Effet De Serre

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Abstract :

Climate change poses a significant challenge to agricultural production in France, as evolving


weather patterns increasingly disrupt traditional farming practices. This scientific review
explores the intricate interplay between climate change and French agriculture, delving into
the current impacts and potential strategies for adaptation and mitigation. Analyzing recent
agricultural production data and observed trends, the study aims to unravel the complexities
of climate-induced disruptions. It investigates existing adaptive measures adopted by French
farmers and evaluates their efficacy in the face of changing climatic conditions. Furthermore,
the review explores potential mitigation strategies, including sustainable and environmentally
friendly agricultural practices, to reduce greenhouse gas emissions. Through a comprehensive
examination of the challenges and opportunities presented by climate change, the study aims
to contribute to the development of resilient and sustainable agricultural systems in France.

Keywords : Climate change, French agriculture, greenhouse gas emissions

Résumé :

Le changement climatique représente un défi majeur pour la production agricole en France,


avec des schémas météorologiques en évolution constante perturbant de plus en plus les
pratiques agricoles traditionnelles. Cette revue scientifique explore les liens complexes entre
le changement climatique et l'agriculture française, en examinant les impacts actuels et les
stratégies potentielles d'adaptation et d'atténuation. En analysant les données récentes sur la
production agricole et les tendances observées, l'étude vise à dévoiler les complexités des
perturbations induites par le climat. Elle enquête sur les mesures d'adaptation actuelles
adoptées par les agriculteurs français et évalue leur efficacité face aux conditions climatiques
changeantes. De plus, la revue explore des stratégies potentielles d'atténuation, y compris des
pratiques agricoles durables et respectueuses de l'environnement, pour réduire les émissions
de gaz à effet de serre. À travers un examen approfondi des défis et des opportunités présentés
par le changement climatique, l'étude vise à contribuer au développement de systèmes
agricoles résilients et durables en France.

Mot clés : changement climatique, production agricole, l'agriculture française

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Introduction :

Le changement climatique, phénomène mondial aux répercussions étendues, transcende les


frontières géographiques et sectorielles, touchant l'ensemble des activités humaines. Parmi ces
secteurs impactés, l'agriculture en France se trouve au cœur de ces changements, occupant
environ 17% du territoire et jouant un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire, la
préservation de l'environnement, et le développement économique et social du pays.
Cependant, l'ampleur de cette contribution rend également le secteur agricole vulnérable aux
manifestations concrètes du changement climatique.

Les signes tangibles de ces perturbations climatiques se manifestent par une augmentation des
températures, des modifications des régimes de précipitations, une fréquence croissante
d'événements climatiques extrêmes et une dégradation des sols. Ces altérations climatiques
ont des implications directes et négatives sur les rendements agricoles, la qualité des cultures,
la santé des écosystèmes, et la biodiversité. Les agriculteurs français, gardiens de la terre, se
trouvent ainsi confrontés à des défis de plus en plus complexes qui touchent non seulement
leur productivité mais également leurs revenus et leur bien-être.

Dans ce contexte, la nécessité d'élaborer des stratégies d'adaptation et d'atténuation devient


impérative. L'adaptation vise à réduire la vulnérabilité des systèmes agricoles face aux
changements climatiques, tandis que l'atténuation cherche à limiter les émissions de gaz à
effet de serre générées par le secteur agricole. Ces stratégies nécessitent des ajustements
techniques, organisationnels et institutionnels, mobilisant l'ensemble des acteurs impliqués
dans la chaîne alimentaire et agricole, des agriculteurs aux organisations professionnelles, des
pouvoirs publics aux chercheurs, des conseillers aux consommateurs.

L'objectif de cet article est de mener une analyse approfondie des impacts spécifiques du
changement climatique sur la production agricole en France. Nous nous appuierons sur des
travaux de référence, notamment ceux du Plan National d’Adaptation au Changement
Climatique (PNACC-2), du ministère de l’Écologie, des Chambres d’agriculture, de
l’INRAE et de l’OCDE, ainsi que sur les résultats de la recherche scientifique et les
expériences de terrain. Notre examen se concentrera également sur les stratégies d'adaptation
et d'atténuation actuellement mises en œuvre ou envisagées par les différents acteurs du
secteur agricole français.

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En outre, nous examinerons les enjeux inhérents à ces stratégies, en mettant en lumière leurs
limites et en discutant des perspectives d'avenir. Cela se fera dans le contexte plus large d'une
transition agroécologique et de développement durable, soulignant la nécessité de repenser les
pratiques agricoles et les politiques publiques pour favoriser une agriculture résiliente et
respectueuse de l'environnement. En fin de compte, cet article aspire à contribuer à la
compréhension globale des implications du changement climatique sur l'agriculture française
et à fournir des perspectives éclairées pour guider les actions futures.

Impacts du changement climatique sur l’agriculture :

Figure 1: Chaîne des impacts à attendre du changement climatique sur l'agriculture

Le changement climatique exerce des impacts significatifs sur la production agricole en


France, remettant en question la stabilité des pratiques traditionnelles. Les variations des
schémas météorologiques induites par le réchauffement global génèrent des conséquences
directes sur les rendements agricoles et la qualité des cultures. Les événements climatiques
extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les inondations, et les périodes de sécheresse
prolongées, deviennent plus fréquents, perturbant les cycles de croissance des cultures et
compromettant la sécurité alimentaire. Tout cela est stipulé dans le rapport du GIEC «
Impacts, adaptation et vulnérabilité » de février 2022.

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Figure 2: Écarts àla normale 1961-1990 (°C) France métropolitaine source : carbone4.com

L'élévation des températures impacte également les cultures sensibles aux conditions
thermiques, avec des conséquences sur la productivité des terres agricoles. Selon le GIEC, les
pertes de récoltes liées aux sécheresses et aux canicules auraient triplé ces 50 dernières années
en Europe.

Les modifications des précipitations affectent la disponibilité de l'eau, essentielle à la


croissance des cultures, entraînant des ajustements nécessaires dans les méthodes d'irrigation.
Mais pas que, des fortes vagues de précipitations peuvent entraîner la destruction totale de
certaines cultures, tout comme les inondations qui dévastent les terres cultivables. Tous ces
phénomènes, nous pouvons les observer dans notre région et ils sont de plus en plus
récurrents ces dernières années.

Par ailleurs, l'émergence de nouveaux ravageurs et maladies liés aux changements climatiques
pose des défis supplémentaires pour les agriculteurs et les différents acteurs qui subissent le
phénomène.

L'élévation des températures, en tant que conséquence du changement climatique, exerce des
impacts importants sur les cultures, engendrant des modifications dans les processus
biologiques et physiologiques des plantes. Ces changements peuvent affecter la croissance, le
développement, la reproduction, et finalement, les rendements agricoles. rendements qui sont
vitaux pour les exploitants, qui dépendent en majeur partie de ces derniers. Plusieurs
phénomènes liés à l'élévation des températures méritent une attention particulière.

Le stress thermique, qui se traduit par des températures extrêmes, notamment par des vagues
de chaleur prolongées que l’on avait pas l’habitude d’observer dans certaines régions en
France, cela peut provoquer un stress thermique chez les plantes. Ce stress perturbe la

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photosynthèse, un processus vital pour la production de nutriments et de glucides,
compromettant ainsi la croissance et la qualité des cultures. Les cultures sensibles aux
températures élevées, telles que le blé et le maïs qu’on retrouve en masse sur notre secteur,
peuvent voir leurs rendements diminuer de manière conséquente en raison de ce stress.

Autre élément, les changements dans les cycles biologiques. Avec des températures plus
élevées, qui peuvent altérer les cycles de croissance des cultures. Par exemple, un
réchauffement précoce au printemps peut induire une floraison prématurée, exposant les fleurs
au risque de gel tardif, ce qui peut entraîner une perte massive et instantanée des récoltes pour
certaines cultures fruitières surtout comme les pommiers et les cerisiers.

L’expansion des plages thermiques favorables aux ravageurs fait aussi partie des
conséquences du changement climatique. L'élévation des températures peut favoriser la
prolifération de certains ravageurs agricoles. Des insectes et des pathogènes qui étaient
auparavant limités géographiquement en raison des conditions climatiques peuvent désormais
se propager dans des zones autrefois inhospitalières, augmentant ainsi les risques de nuisances
pour les cultures. En France, les régions viticoles peuvent être exposées à des températures
plus élevées, entraînant une maturation plus rapide des raisins et potentiellement modifiant la
qualité des vins. Un danger majeur pour les vignes françaises qui sont un véritable patrimoine
dans plusieurs régions et qui serait une catastrophe de perdre la qualité et l’authenticité de
certains vins incontournables de notre pays. De même pour les cultures céréalières, telles que
le blé, qui peuvent subir une diminution des rendements à mesure que les températures
dépassent les seuils optimaux de croissance.

Ces exemples mettent en lumière la nécessité pour les agriculteurs d'adopter des pratiques
agricoles adaptées au changement climatique, notamment la sélection de variétés résilientes,
la modification des calendriers de semis, et l'exploration de techniques d'irrigation innovantes
pour faire face aux défis posés par l'élévation des températures. En revanche, si sur le papier
ces solutions sont existantes et faisables. La réalité est souvent tout autre, avec des exploitants
qui ont du mal à mettre en place ces différentes stratégies et solutions par faute de temps, de
place, de connaissance, de moyen, ou d'accompagnement.

Les phénomènes climatiques extrêmes, exacerbés par le changement climatique, représentent


une menace croissante pour l'agriculture en France, mettant en péril la stabilité des pratiques
agricoles. Ces événements météorologiques exceptionnels comprennent des inondations, des
tempêtes, des cyclones, des incendies de forêt et d'autres perturbations graves du climat. Leurs

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impacts sur l'agriculture sont divers et souvent dévastateurs. A cela s'ajoutent encore les
impacts dans d'autres domaines que l’agriculture.

Figure 3 : Évolution observée du cumul de précipitations estivales sur la période 1961-2012 source : Carbone4.com

On retrouve les inondations. D’origine causée par des précipitations excessives, accentuées
par des variations climatiques, qui peuvent provoquer donc des inondations, submergeant les
terres agricoles et compromettant la santé des cultures. Cela entraînera la perte des récoltes,
endommagerait potentiellement les infrastructures agricoles, et perturbera les systèmes
d'irrigation.

Les inondations dans les régions agricoles du sud de la France peuvent submerger les champs
de cultures telles que le riz, entraînant des pertes économiques significatives pour les
agriculteurs.

Les tempêtes et les cyclones. Des vents violents, rares mais qui peuvent causer des dommages
structuraux aux cultures, déraciner les arbres fruitiers, et détruire les serres agricoles. Ces
phénomènes peuvent également affecter la qualité des sols en érodant les couches arables.

Les tempêtes fréquentes dans les régions côtières peuvent endommager les cultures
maraîchères et les vergers, affectant la disponibilité des produits locaux. Ces derniers étant
recommandés à la consommation plutôt que les produits de grande surface.

Concernant les incendies de forêts, ils sont causés par des périodes de sécheresse prolongée,
associées à des températures élevées, cela augmente le risque d'incendies. Ces incendies

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peuvent détruire des terres agricoles mais pas uniquement, Les bâtiments des exploitants
peuvent être touchés et c’est toute une exploitation qui peut être mise en péril. Cela va aussi
altérer la fertilité du sol, et entraîner la perte de cultures.

Les incendies de forêt dans le sud de la France peuvent menacer les cultures méditerranéennes
telles que les oliviers, avec des impacts durables sur la production d'huile d'olive, par ailleurs
importante pour les exploitants dans cette région de France.

Face à ces phénomènes climatiques extrêmes, les agriculteurs doivent mettre en œuvre des
mesures d'adaptation robustes pour renforcer la résilience du secteur agricole face aux défis
du changement climatique.

Voici quelques chiffres issus d’un document de reseauactionclimat.org concernant les effets
du réchauffement climatique :

L’augmentation du niveau des océans comprise entre 26 et 82 cm en 2100, et plus si


l’accélération récente de la fonte des glaciers, mesurée mais non intégrée par les modèles
actuels, se poursuit;

L’inondation de certaines zones côtières, comme les deltas où vivent des centaines de millions
de personnes;

La fonte des glaciers de montagne, du Groenland, de l’Antarctique et de la banquise arctique,


la diminution de la couverture neigeuse ;

La multiplication d’événements climatiques extrêmes (canicules, précipitations intenses,


sécheresses, hausse du niveau des eaux qui accompagne les tempêtes, etc.);

la diminution des ressources en eau douce et la baisse des rendements agricoles dans certaines
régions d’Afrique et d’Asie parmi les plus vulnérables, ce qui risque d’engendrer des crises
alimentaires et une aggravation de la pauvreté ;

L’augmentation de certaines maladies allergiques et à vecteur (paludisme, fièvre jaune,


dengue, etc.);

La diminution de la production mondiale de denrées alimentaires, la baisse des rendements


agricoles mondiaux de 2% par décennie en moyenne au cours du XXIe siècle ;

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Si la température augmente de 2,5°C, les pertes économiques seraient de l’ordre de 0,2 à 2%
des revenus mondiaux tous secteurs confondus; ces valeurs devraient augmenter
progressivement en fonction de la hausse des températures.

Une augmentation de la température quotidienne moyenne de 2 à 4,1 °C;

Une variation de la précipitation quotidienne moyenne de 0,2 à -0,6 mm/jour, avec une
variation de la précipitation en été de +0,1 à -1,1 mm/jour et +0,6 à – 0,7 mm/jour en hiver;

Une hausse du nombre annuel de jours consécutifs de sécheresse (correspondant à moins de 1


mm de précipitation par jour), augmentation beaucoup plus marquée dans le sud-ouest de la
France ;

Une augmentation du nombre de jours de l’année pour lesquels la température maximale est
supérieure de 5°C à la référence climatologique : de 36 jours en 1990 à un nombre de jours
compris entre 50 et 118 en 2090.

Modification des sols :

Les changements climatiques ont un impact significatif sur la structure et la composition des
sols, ce qui a des conséquences directes sur la fertilité et la qualité des sols agricoles. Voici
quelques façons dont ces changements se manifestent et les ajustements nécessaires dans les
pratiques de gestion des terres :

Les événements météorologiques extrêmes, tels que les pluies torrentielles ou les tempêtes,
peuvent intensifier l'érosion du sol. Cette érosion peut emporter les couches fertiles du sol,
réduisant ainsi sa productivité. Les agriculteurs doivent mettre en œuvre des mesures de
conservation des sols, telles que la plantation de bandes de végétation le long des pentes ou
l'utilisation de techniques de labour minimal, pour prévenir cette érosion.

Les variations de température et d'humidité peuvent altérer la structure du sol. Par exemple,
des températures plus élevées peuvent provoquer la dégradation des agrégats du sol, affectant
la porosité et la capacité du sol à retenir l'eau. Un facteur important pour le développement
d’une plante. On peut retrouver aussi une formation appelée croute de battance à la surface du
sol, ce qui va rendre les terres très imperméables et va considérablement réduire l’infiltration

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de l’eau dans le sol qui est très importante aussi pour le développement d’une plante. Cela
nécessite des pratiques de gestion des sols axées sur l'amélioration de la structure, telles que
l'ajout de matière organique.

Les changements climatiques peuvent influencer la diversité des micro-organismes dans le


sol, y compris les bactéries et les champignons. Ces organismes jouent un rôle crucial dans la
décomposition de la matière organique et la libération de nutriments pour les plantes. Des
ajustements dans les pratiques agricoles, comme la promotion de la biodiversité des cultures
ou l'utilisation de pratiques agroécologiques, peuvent aider à maintenir un équilibre
biologique sain dans le sol. Ils peuvent aussi influencer les cycles biogéochimiques, tels que
le cycle de l'azote et du carbone. Des températures plus élevées peuvent accélérer la
décomposition de la matière organique, entraînant une libération plus rapide de nutriments,
mais aussi de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone et le protoxyde d'azote. Les
pratiques agricoles durables, telles que la gestion précise des engrais, peuvent contribuer à
minimiser ces émissions tout en optimisant l'utilisation des nutriments.

Figure 4 : sources d’émissions de GES et pouvoir réchauffant; source : terresinovia.fr

Un facteur capital, la gestion de l'eau. Les changements climatiques peuvent entraîner des
modifications dans les régimes de précipitations, avec des périodes de sécheresse plus
fréquentes ou des pluies plus ou moins intenses. Les agriculteurs doivent ajuster leurs
pratiques d'irrigation si leur localisation le permet pour faire face à ces variations, en adoptant
des systèmes d'irrigation plus efficaces et en encourageant la rétention d'eau dans le sol par

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des techniques de gestion de l'eau. On appelle cela une gestion alternative, qui propose des
solutions innovantes.

En résumé, les ajustements dans les pratiques de gestion des terres sont essentiels pour
atténuer les impacts du changement climatique sur la fertilité et la qualité des sols agricoles.
Les approches durables et alternatives, axées sur la conservation des sols, la promotion de la
biodiversité et la gestion prudente des ressources, sont cruciales pour garantir la durabilité à
long terme de l'agriculture face à ces défis environnementaux qui prennent de plus en plus de
place dans notre quotidien à tous.

La diminution des rendements agricoles et l'instabilité des conditions climatiques ont des
répercussions directes sur les prix alimentaires, entraînant une augmentation des coûts pour
les consommateurs. A cela s'ajoutent encore les derniers évènements que l’on à pu vivre ces
dernières années avec les conflits ou encore la crise sanitaire. Ces pressions économiques
supplémentaires sont particulièrement préoccupantes pour les populations vulnérables qui
représentent tout de même une partie non négligeable de la population. Voici comment ces
éléments sont liés et les conséquences qu'ils peuvent avoir :

Une diminution des rendements agricoles, résultant du changement climatique, signifie


généralement une réduction de l'offre alimentaire. Si la production de cultures de base, telles
que le blé, le maïs ou le riz, est touchée, l'approvisionnement sur le marché peut devenir
insuffisant pour répondre à la demande croissante de la population. La fluctuation des prix,
l'instabilité des conditions climatiques, y compris les événements météorologiques extrêmes,
peut entraîner des fluctuations imprévisibles sur le marché des produits alimentaires. Les
perturbations dans la production et la distribution peuvent provoquer des variations soudaines
des prix, créant ainsi un environnement économique incertain pour les consommateurs. On
note aussi les coûts de production accrus. Les agriculteurs doivent souvent faire face à des
coûts de production plus élevés en raison des mesures nécessaires pour s'adapter aux
conditions climatiques changeantes. Ces coûts supplémentaires, qu'il s'agisse de l'achat de
semences résistantes aux changements climatiques, de l'irrigation améliorée ou d'autres
pratiques d'adaptation, peuvent se répercuter sur les prix finaux des produits alimentaires. En
plus de réduire les marges des exploitants qui ont de plus en plus de mal à sortir la tête de
l’eau.

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Figure 5 :Impact des jours de chaleur sur les rendements maïs en Marne Source : Carbone4.com

Les changements climatiques peuvent perturber les chaînes d'approvisionnement alimentaire


en affectant la production, le stockage, le transport et la distribution des denrées alimentaires.
Ces perturbations peuvent entraîner des retards, des pertes et des coûts logistiques
supplémentaires, contribuant ainsi à une augmentation, encore une fois, des prix des produits
finaux. On note aussi une pression économique sur les ménages vulnérables. Les populations
vulnérables, souvent dépendantes des revenus modestes et consacrant une part importante de
leur budget à l'alimentation, sont particulièrement touchées. Une augmentation des prix
alimentaires crée une pression économique supplémentaire, limitant l'accès à une alimentation
adéquate et entraînant parfois une insécurité alimentaire. Ces derniers n’auront pas accès à de
la nourriture de qualité ou alors devront faire un compromis sur la quantité de leurs repas.

Par ailleurs, les conséquences sociales sont importantes. Les pressions économiques liées à
l'augmentation des prix alimentaires peuvent avoir des conséquences sociales, y compris
l'aggravation des inégalités économiques. Les ménages à faible revenu sont souvent contraints
de réduire leurs dépenses dans d'autres domaines essentiels, tels que la santé et l'éducation,
pour faire face à la hausse des coûts alimentaires. La conjonction de ces facteurs crée des
défis pour la sécurité alimentaire, en particulier dans les régions où la dépendance à
l'agriculture est élevée. La volatilité des prix alimentaires peut également entraîner des crises
alimentaires dans certaines régions, contribuant à l'instabilité sociale et politique.

Désormais, examinons de manière plus détaillée la différence entre les stratégies d'adaptation
et d'atténuation dans le contexte du changement climatique.

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Stratégies d'adaptation :

Figure 6 : Cycle de la politique française d'adaptation au changement climatique source :https://www.adaptation-


changement-climatique.gouv.fr/

Les stratégies d'adaptation reposent sur l'analyse des risques et des opportunités liés au
changement climatique, en tenant compte des spécificités des territoires, des secteurs et des
acteurs concernés. Elles impliquent une planification, une mise en œuvre, un suivi et une
évaluation des actions d'adaptation, ainsi qu'une communication et une sensibilisation des
parties prenantes. De plus, elles nécessitent une coordination et une coopération entre les
différents niveaux de gouvernance, du local au global, et entre les différents domaines
d'intervention, tels que l'environnement, l'économie, la santé, la sécurité, etc…

Ces stratégies se déclinent en plusieurs types de mesures, selon le degré et le moment de


l'intervention. On distingue les mesures préventives, anticipant les impacts du changement
climatique pour les éviter ou les réduire, des mesures réactives, répondant aux impacts du
changement climatique pour les gérer ou les compenser. De même, on distingue les mesures
autonomes, résultant des décisions individuelles des acteurs en fonction de leurs intérêts et
capacités, des mesures planifiées, résultant des décisions collectives des acteurs en fonction
des objectifs et politiques publiques.

Ces stratégies peuvent avoir des effets positifs ou négatifs, selon les critères d'évaluation. On
distingue les effets directs, concernant les impacts du changement climatique sur les systèmes
exposés, des effets indirects, concernant les impacts du changement climatique sur les

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systèmes non exposés. On distingue également les effets attendus, correspondant aux objectifs
des stratégies d'adaptation, des effets non attendus, correspondant aux conséquences
imprévues des stratégies d'adaptation. Ces effets peuvent être de nature économique, sociale,
environnementale, ou institutionnelle. Certains effets se constatent déjà à court terme, ce sont
eux qui sont le plus facile à analyser. En revanche, il est plus difficile d’avoir des retours sur
les effets que l’on peut observer uniquement à plus long terme. Néanmoins, ces stratégies font
face à des défis et des limites, en fonction des contextes et des contraintes.

Pour illustrer ces éléments, voici quelques exemples de stratégies d'adaptation au changement
climatique pour la production agricole en France, issus de résultats de recherche web :

• Le Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-2) constitue un


exemple de stratégie d'adaptation planifiée et proactive. Il vise à adapter les
territoires à une hausse des températures de 2°C au niveau mondial par rapport au
climat préindustriel. Ce plan couvre six domaines d'action, dont les filières
économiques, et implique les acteurs du secteur agricole. Il propose des mesures
comme la promotion des solutions fondées sur la nature, la mise en place de
réseaux de surveillance climatique, ou la révision des normes et des règles.

• Les Chambres d'agriculture accompagnent les exploitants agricoles dans la mise en


œuvre de pratiques pour faire face au changement climatique, telles que
l'agroforesterie, les couverts végétaux, ou les prairies. Ces pratiques illustrent des
stratégies d'adaptation autonomes et proactives, visant à améliorer la résilience des
sols, la biodiversité, et la qualité des produits, avec des effets positifs directs
comme la réduction du stress hydrique, la séquestration du carbone, ou la
diversification des revenus.

• Le centre de ressources pour l'adaptation au changement climatique propose des


outils et des exemples de projets pour aider les acteurs des territoires à comprendre
et à agir. Ces outils et projets représentent des stratégies d'adaptation planifiées et
réactives, visant à réduire les impacts des événements climatiques extrêmes,
comme les sécheresses, les inondations, ou les canicules. Ils peuvent avoir des
effets positifs attendus, comme la prévention des risques, la gestion des crises, ou
la compensation des pertes, et des effets non attendus, comme la création de
synergies, l'innovation, ou l'apprentissage.

15 | P a g e
Malgré ces exemples, les obstacles et les limites à l'adaptation au changement climatique dans
le secteur agricole sont nombreux et variés. Ils peuvent être liés au manque de connaissances,
de données, de moyens, de capacités, de coordination, de participation, ou de reconnaissance
des acteurs. De plus, ils peuvent être liés aux incertitudes, aux controverses, aux conflits, aux
inégalités, ou aux dilemmes éthiques qui entourent le changement climatique. Ces défis et
limites nécessitent d'être identifiés, analysés, et surmontés, pour assurer une adaptation
efficace, équitable, et durable du secteur agricole au changement climatique.

Stratégies d'atténuation :

Figure 7 :Répartition sectorielle des émissions de gaz à effet de serre en France en 2019 source :https://www.notre-
environnement.gouv.fr/

L'atténuation du changement climatique est une approche qui vise à réduire les émissions de
gaz à effet de serre (GES) afin de limiter le réchauffement climatique. Cette stratégie s'attaque
aux causes fondamentales du changement climatique en cherchant à minimiser l'impact des
activités humaines sur le climat.

On retrouvera comme exemple les stratégies d'atténuation qui incluent l'adoption de sources
d'énergie renouvelable qui peuvent être solaire, éolienne, hydroélectrique. L'amélioration de
l'efficacité énergétique dans les secteurs industriels et domestiques, la reforestation pour
absorber le dioxyde de carbone, et la promotion de pratiques agricoles durables pour réduire
les émissions de gaz à effet de serre, notamment et principalement le méthane.

16 | P a g e
L'objectif principal de l'atténuation est de lutter contre les causes sous-jacentes du changement
climatique en réduisant les émissions de GES. En contribuant à stabiliser le climat mondial,
l'atténuation vise à limiter les conséquences négatives du changement climatique à long
terme.

En synthèse, bien que les stratégies d'adaptation et d'atténuation aient des objectifs distincts,
elles sont souvent interconnectées dans les efforts mondiaux pour faire face au changement
climatique. Un plan global et efficace pour lutter contre les changements climatiques intègre
généralement des éléments des deux approches, reconnaissant la nécessité de s'adapter aux
changements inévitables tout en travaillant à atténuer les causes profondes du problème.

D’autres exemples plus précis concernant les deux différentes stratégies

Figure 8: Atténuation et adaptation : deux approches complémentaires © Chantal Fitoussi / Agence française pour la
biodiversité

- Stratégies d'Adaptation au Changement Climatique :

• Adopter des variétés de cultures résistantes aux conditions climatiques changeantes.

• Utiliser des pratiques agricoles durables, telles que la rotation des cultures et la
conservation des sols.

17 | P a g e
• Mettre en place des systèmes d'irrigation efficaces pour faire face à des régimes de
précipitations variables.

• Promouvoir la collecte et le stockage des eaux de pluie pour une utilisation ultérieure.

• Construire des infrastructures résistantes aux catastrophes naturelles, comme des


digues et des systèmes de protection côtière.

• Améliorer la résilience des bâtiments aux événements météorologiques extrêmes.

• Opter pour la diversification des cultures pour réduire les risques liés à la dépendance
envers une seule culture.

• Introduire des cultures adaptées aux conditions climatiques changeantes.

• Sensibiliser les communautés aux risques liés au changement climatique.

• Fournir une éducation sur les meilleures pratiques pour s'adapter aux nouvelles réalités
climatiques.

- Stratégies d'Atténuation du Changement Climatique :

• Promouvoir l'utilisation d'énergies renouvelables telles que le solaire, l'éolien et


l'hydroélectricité.

• Investir dans la recherche et le développement de technologies énergétiques propres.

• Mettre en œuvre des pratiques et des technologies visant à améliorer l'efficacité


énergétique dans les industries, les transports et les bâtiments.

• Encourager la réduction de la consommation d'énergie par le biais de normes et de


réglementations. Encourager la reforestation pour absorber le dioxyde de carbone.

• Promouvoir une gestion forestière durable pour maintenir les puits de carbone
naturels.

• Adopter des pratiques agricoles durables pour réduire les émissions de gaz à effet de
serre, telles que la gestion précise des engrais.

• Encourager l'agroforesterie pour lier le carbone dans les sols.

18 | P a g e
• Mettre en place des systèmes de gestion des déchets visant à réduire les émissions de
méthane provenant des décharges.

• Favoriser le recyclage et la réutilisation pour minimiser l'empreinte carbone des


déchets.

Ces stratégies, lorsqu'elles sont mises en œuvre de manière cohérente et intégrée, contribuent
à la fois à l'adaptation aux impacts actuels et futurs du changement climatique et à
l'atténuation des causes profondes de ce phénomène.

Pression sur le système d’élevage :

Les variations des conditions climatiques exercent une influence profonde sur les systèmes
d'élevage, engendrant des changements substantiels dans la disponibilité des pâturages, la
qualité de l'alimentation animale et la santé des animaux. Ces impacts complexes présentent
des défis significatifs pour les exploitations d'élevage, affectant leur productivité et leur
rentabilité.

La disponibilité des pâturages est une composante essentielle des systèmes d'élevage
extensifs, où le bétail dépend directement des ressources naturelles pour leur alimentation.
Les variations des conditions climatiques, telles que les changements de précipitations, les
périodes de sécheresse prolongée ou les épisodes de pluies excessives, peuvent entraîner des
altérations significatives dans la croissance des pâturages. La sécheresse, par exemple, peut
réduire la biomasse disponible, conduisant à une diminution de la qualité nutritionnelle des
pâturages. En revanche, des pluies excessives peuvent provoquer des inondations, limitant
l'accès des animaux aux zones de pâturage.

La qualité de l'alimentation animale est également influencée par les changements


climatiques. Les variations dans la disponibilité des pâturages affectent la composition
nutritionnelle de l'alimentation des animaux. Une réduction de la qualité nutritionnelle peut
conduire à des carences alimentaires, impactant la croissance, la reproduction et la santé
globale du bétail. Les éleveurs sont souvent contraints de recourir à des alternatives
alimentaires, telles que des aliments concentrés, mais ces ajustements peuvent accroître les
coûts de production, affectant ainsi la rentabilité des exploitations.

La santé des animaux est une préoccupation majeure dans les systèmes d'élevage confrontés
aux défis du changement climatique. Les variations de température, les périodes de chaleur

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extrême ou les événements météorologiques extrêmes peuvent augmenter le stress thermique
chez les animaux, compromettant leur bien-être et leur productivité. Les conditions
environnementales modifiées peuvent également favoriser la propagation de maladies
infectieuses et parasitaires. Les éleveurs doivent faire face à des défis accrus pour maintenir la
santé du troupeau, nécessitant souvent des investissements supplémentaires dans des mesures
préventives et curatives.

Ces changements dans la disponibilité des pâturages, la qualité de l'alimentation animale et la


santé des animaux ont des répercussions directes sur la productivité des exploitations
d'élevage. La baisse de la qualité nutritionnelle des pâturages peut entraîner une diminution de
la croissance du bétail, une reproduction moins efficace et une production laitière réduite. Les
éleveurs peuvent être confrontés à des taux de mortalité plus élevés, nécessitant des efforts
supplémentaires pour maintenir des troupeaux sains et viables.

Sur le plan économique, ces impacts climatiques peuvent compromettre la rentabilité des
exploitations d'élevage. Les coûts supplémentaires liés à l'achat d'aliments concentrés, à la
mise en place de systèmes d'irrigation ou à la gestion des problèmes de santé animale peuvent
générer une pression financière importante. Les éleveurs doivent souvent repenser leurs
pratiques et investir dans des infrastructures et des technologies adaptées pour atténuer les
effets du changement climatique.

En conclusion à ce sujet, les variations des conditions climatiques exercent une pression
significative sur les systèmes d'élevage, impactant la disponibilité des pâturages, la qualité de
l'alimentation animale, la santé des animaux, la productivité et la rentabilité des exploitations.
La mise en œuvre de stratégies d'adaptation et d'atténuation est cruciale pour renforcer la
résilience des exploitations d'élevage face aux défis croissants du changement climatique.

Un autre impact est aussi le déplacement des zones de culture optimale. C’est un phénomène
inévitable résultant des changements climatiques observés à l'échelle mondiale. Les régions
qui étaient autrefois propices à certaines cultures voient leurs conditions climatiques évoluer,
obligeant les agriculteurs à reconsidérer leurs choix de cultures et à ajuster leurs pratiques
agricoles pour s'adapter à ces nouvelles réalités.

Historiquement, les agriculteurs ont développé leurs pratiques en fonction des conditions
climatiques spécifiques de leur région, tenant compte de facteurs tels que les températures
moyennes, les précipitations, et les saisons de croissance. Cependant, avec le changement

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climatique, ces paramètres clés subissent des modifications significatives, créant des défis
pour maintenir les rendements agricoles et la productivité.

L'une des conséquences les plus évidentes est le déplacement des zones de culture optimale
pour certaines cultures. Les variations de température, les changements de régimes de
précipitations, et les événements climatiques extrêmes contribuent à la redéfinition des
conditions climatiques favorables à la croissance des cultures. Des cultures qui prospéraient
autrefois dans une région donnée peuvent désormais être confrontées à des conditions moins
favorables, tandis que d'autres cultures peuvent trouver un environnement plus propice dans
des régions qui étaient auparavant moins adaptées.

Par exemple, dans certaines régions, des températures plus élevées et des saisons de
croissance prolongées peuvent créer un environnement plus favorable pour des cultures qui
avaient du mal à atteindre leur plein potentiel dans un climat plus frais. À l'inverse, des zones
qui bénéficiaient d'un climat propice à certaines cultures peuvent voir ces conditions se
détériorer en raison d'une augmentation des températures ou de modifications des régimes de
précipitations.

Face à ces changements, les agriculteurs sont contraints d'ajuster les types de cultures qu'ils
cultivent. Cela peut impliquer le remplacement de cultures traditionnelles par des variétés plus
résistantes à la chaleur ou adaptées à des saisons de croissance différentes. Les agriculteurs
peuvent également explorer de nouvelles cultures qui étaient autrefois difficiles à cultiver
dans la région, mais qui sont désormais viables en raison des changements climatiques.

Les ajustements dans le choix des cultures ne sont pas seulement une nécessité, mais aussi
une stratégie d'adaptation pour maintenir la durabilité de l'agriculture. Les agriculteurs doivent
être attentifs aux indicateurs de changement climatique, tels que les variations de température,
les schémas de précipitations, et les événements météorologiques extrêmes, afin de prendre
des décisions éclairées sur les cultures les mieux adaptées à leur environnement changeant.

En plus du choix des cultures, les agriculteurs doivent également envisager d'adopter des
pratiques agricoles plus résilientes au climat. Cela peut inclure l'utilisation de variétés de
cultures génétiquement modifiées pour résister à des conditions climatiques extrêmes, la mise
en œuvre de techniques d'irrigation efficaces pour faire face à la sécheresse, et l'application de
pratiques de conservation des sols pour contrer l'érosion accrue.

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Les gouvernements, les organismes de recherche agricole et les organisations non
gouvernementales jouent un rôle crucial en fournissant aux agriculteurs des informations, des
ressources et des technologies pour les aider à faire face à ces défis. Les programmes de
recherche visant à développer des variétés de cultures résilientes au climat, les conseils sur les
meilleures pratiques agricoles adaptées aux nouvelles conditions, et les incitations à l'adoption
de technologies durables sont essentiels pour soutenir l'adaptation de l'agriculture au
changement climatique.

Le déplacement des zones de culture optimale est un aspect significatif du changement


climatique qui affecte directement les pratiques agricoles. Les agriculteurs doivent être
flexibles et proactifs pour ajuster leurs activités en réponse à ces changements. Cela nécessite
non seulement des adaptations dans le choix des cultures, mais également l'adoption de
pratiques agricoles innovantes et résilientes pour garantir la durabilité de l'agriculture dans un
climat en évolution constante.

Résultats et Conclusion:

Les stratégies d'adaptation visent à réduire la vulnérabilité des systèmes agricoles face aux
impacts du changement climatique, en modifiant les pratiques culturales et les systèmes de
production. Ces stratégies peuvent avoir des effets positifs sur la résilience, la stabilité et la
rentabilité des cultures, en fonction des conditions climatiques locales et des caractéristiques
des exploitations. Par exemple, l'utilisation de variétés de cultures résistantes aux
changements climatiques peut permettre de maintenir ou d'augmenter les rendements, en dépit
des variations de température, de précipitation, ou de la durée du cycle végétatif. La mise en
place de systèmes d'irrigation améliorés peut permettre de réduire le stress hydrique des
plantes, en optimisant l'utilisation de l'eau et en évitant les gaspillages. L'ajustement des
calendriers de plantation en fonction des prévisions météorologiques peut permettre de
profiter des périodes les plus favorables pour la croissance des cultures, en évitant les risques
de gel, de sécheresse, ou d'inondation. Ces stratégies peuvent également réduire les pertes
liées aux événements météorologiques extrêmes, comme les tempêtes, les grêles, ou les
incendies, en protégeant les cultures ou en les assurant.

Les stratégies d'atténuation visent à limiter les émissions de gaz à effet de serre du secteur
agricole, en adoptant des pratiques agricoles durables. Ces stratégies peuvent avoir des effets
positifs sur l'atténuation des causes profondes du changement climatique, en réduisant
l'empreinte carbone de l'agriculture. Par exemple, la gestion précise des engrais peut permettre

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de réduire les émissions de protoxyde d'azote, un Gaz A Effet De Serre puissant, en appliquant
la bonne dose, au bon moment, et au bon endroit. La rotation des cultures peut permettre de
réduire les émissions de dioxyde de carbone, en favorisant la séquestration du carbone dans
les sols et en évitant l'érosion. L'utilisation d'énergies renouvelables pour alimenter les
opérations agricoles peut permettre de réduire les émissions de dioxyde de carbone, en
remplaçant les combustibles fossiles par des sources d'énergie propres, comme le solaire,
l'éolien, ou la biomasse. Ces stratégies peuvent également avoir des effets positifs sur la
durabilité, la diversité, et la valeur ajoutée de l'agriculture, en améliorant la qualité des sols, la
biodiversité, et la compétitivité des produits.

Les stratégies d'adaptation visent à réduire la vulnérabilité des territoires face aux impacts du
changement climatique, en modifiant la planification urbaine et les infrastructures. Ces
stratégies peuvent avoir des effets positifs sur la préparation, la réduction et la gestion des
risques climatiques, en fonction des caractéristiques des zones urbaines et rurales. Par
exemple, la planification urbaine résiliente au climat peut permettre de réduire l'exposition et
la sensibilité des populations et des biens aux aléas climatiques, en intégrant des critères de
durabilité, de diversité, et de cohésion sociale. La construction d'infrastructures de gestion des
eaux pluviales peut permettre de réduire les impacts des inondations, en régulant le
ruissellement, le stockage, et l'évacuation de l'eau. L'éducation de la population sur les risques
climatiques peut permettre de réduire les dommages humains et matériels, en sensibilisant les
citoyens aux gestes de prévention, de protection, et de secours. Ces stratégies peuvent
également réduire les coûts associés aux interventions d'urgence, en limitant les besoins de
réparation, de reconstruction, ou de compensation.

Les stratégies d'atténuation visent à limiter les émissions de gaz à effet de serre des territoires,
en adoptant des pratiques de mobilité et d'énergie durables. Ces stratégies peuvent avoir des
effets positifs sur l'atténuation des causes profondes du changement climatique, en réduisant
l'empreinte carbone des zones urbaines et rurales. Par exemple, la promotion des transports en
commun peut permettre de réduire les émissions de dioxyde de carbone, en diminuant la
dépendance à la voiture individuelle et en favorisant des modes de transport plus efficaces,
comme le bus, le tramway, ou le train. La création de zones piétonnes et cyclables peut
permettre de réduire les émissions de dioxyde de carbone, en encourageant des modes de
transport plus actifs, comme la marche ou le vélo. L'utilisation d'énergies renouvelables pour
alimenter les installations municipales peut permettre de réduire les émissions de dioxyde de
carbone, en remplaçant les combustibles fossiles par des sources d'énergie propres, comme le

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solaire, l'éolien, ou l'hydroélectrique. Ces stratégies peuvent également avoir des effets
positifs sur la qualité de l'air, la santé publique, et la résilience de la communauté face au
changement climatique, en améliorant le bien-être, la sécurité, et la participation des citoyens.

Les résultats des stratégies d'adaptation et d'atténuation du changement climatique dépendent


évidemment des mesures spécifiques que l’on prend ou envisage de prendre. Avec
d’avantages de mesures prises en amont, les résultats seront encore meilleurs et d’avantage
significatif. Toutefois, ces stratégies ne sont pas sans difficultés, ni sans limites. Elles
nécessitent des connaissances, des données, des moyens, des capacités, des coordinations, des
participations, et des reconnaissances, qui ne sont pas toujours disponibles ou suffisants. Elles
impliquent également des changements de comportements, de mentalités, de valeurs, et de
normes, qui ne sont pas toujours faciles ou acceptés. Elles requièrent enfin une vision à long
terme, une cohérence, une équité, et une durabilité, qui ne sont pas toujours garanties ou
respectées. Il est donc indispensable de renforcer, d'améliorer, de compléter, et d'articuler ces
stratégies, en impliquant tous les acteurs concernés, à tous les niveaux, et à toutes les étapes.

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Bibliographie / Webographie :

• Agriculture et changement climatique


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• https://chambres-agriculture.fr/cles-de-lagriculture/agriculture-changement-climatique/
Adapter les exploitations agricoles pour faire face au changement climatique
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Budget 2024 : Axe n°2 - La planification écologique
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5 clés pour des politiques efficaces d’adaptation de l’agriculture
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Quels impacts du changement climatique sur l'agriculture ?

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Recueil d'expériences territoriales

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• https://www.eaufrance.fr/agir-pour-lutter-contre-le-changement-climatique

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• https://chambres-agriculture.fr/actualites/toutes-les-actualites/detail-de-
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Mesurer l’impact du changement climatique sur l’agriculture

Chambre d’agriculture France

• https://www.inrae.fr/actualites/lagriculture-face-au-changement-climatique-quels-impacts-
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L’agriculture face au changement climatique. Quels impacts et quelles solutions ?

INRAE

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