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Niveau : 1M-RE Support de Cours A. U.

: 2017-2018/S2
Unité pédagogique : UEF1.2.1 Matière : Production Centralisée et Décentralisée

PRODUCTION HYDRAULIQUE

I- Introduction
Définition : L'énergie hydroélectrique, ou hydroélectricité, est une énergie électrique
renouvelable obtenue par conversion de l'énergie hydraulique, des différents flux d'eau naturels
(fleuve, rivière, barrage, mer,...etc.), en électricité. L'énergie cinétique du mouvement d'eau est
transformée en énergie mécanique par une turbine, puis en énergie électrique par un alternateur.
L'hydroélectricité est produite dans des usines appelées centrales hydrauliques, qui
fonctionnent le plus souvent en association avec un barrage ou un fleuve, en dérivant
l'écoulement naturel de l'eau. La force motrice de l'eau (énergie potentielle) est d'autant plus
grande que la hauteur de chute et le débit de l'eau seront importants :
Ep = f(Q,H) (1)
Une centrale hydraulique produit de l'électricité à partir d’une chute d'eau, entre deux
niveaux de hauteurs différentes, qui met en mouvement une turbine reliée à un alternateur.

II- Constitution :
L’aménagement hydraulique est constitué des éléments principaux suivants
(figue 1, suivante):
1) La retenue de l'eau : Le barrage retient l'écoulement naturel de l'eau. De grandes
quantités d'eau s'accumulent et forment un lac de retenue.
2) La conduite forcée de l'eau : Une fois l'eau stockée, des vannes sont ouvertes pour
que l’eau pénètre rapidement ou en masse dans de longs tuyaux métalliques appelés
conduites forcées. Ces tuyaux conduisent l'eau vers la centrale hydraulique.
3) La production de l’électricité : À la sortie de la conduite, dans la centrale, la force de
l'eau fait tourner un groupe tournant « turbine-alternateur » et grâce à l'énergie fournie
par la turbine, l'alternateur produit un courant électrique alternatif.
4) L’adaptation de la tension : Un transformateur élévateur élève la tension produite au
niveau convenable pour la transportée dans le réseau de transport.

III- Principe de fonctionnement :


Lorsque l’eau est stockée, il suffit d’ouvrir des vannes pour démarrer le cycle de
production d’électricité. Suivant l’installation, l’eau pénètre dans une conduite forcée ou dans
une galerie creusée dans la roche, et se dirige vers la centrale hydraulique en contrebas.
A la sortie de la conduite, la force de l’eau assure la rotation de la turbine (figure 1). La
turbine entraîne l’alternateur qui produit de l’électricité. L'eau utilisée rejoint la rivière par le
canal de fuite. Un transformateur élève alors la tension du courant produit par l’alternateur pour
qu’il puisse être plus facilement transporté sur les lignes à haute et très haute tension.

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Figure 1 : Schéma du principe de fonctionnement d’une centrale hydroélectrique.


La plupart des centrales hydrauliques sont automatisées. Chaque centrale se met en marche
selon un programme prédéfini en fonction des besoins d'électricité.

IV- Puissance produite par une centrale hydraulique :


La puissance générée vaut : P = Ep / t (W) (2)
avec : t [s] est le temps
Ep : énergie potentielle de l’eau de poids « m.g » (la constante g = 9.8 N/kg) à
une hauteur h [m] tel que : Ep = m.g.h donc P[W]= m.g.h / t

Puisque on a:
• m reliée au volume V par : m = ρ.V. ; La masse volumique de l’eau vaut ρ = 1000 kg/m3
• Le débit Q [m3/s] (volume qui passe par unité de temps) est reliée au volume V par: Q = V/t
Donc P dépend de 2 facteurs principaux: la hauteur de chute h et le débit de l’eau Q :
P = 9,8 . Q . h (kW) (3)
 La puissance de la centrale dépend de la hauteur de la chute (H) et du débit (Q) de
l'eau. Plus H et Q sont importants, plus la puissance sera élevée.

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V- Formes de production d'énergie hydroélectrique :


Il existe trois formes principales de production d'énergie hydroélectrique :
 les centrales gravitaires : pour lesquelles les alimentations en eau dans la réserve sont
uniquement gravitaires (naturelles).
 les Stations de Transfert d'Energie par Pompage (STEP), pour lesquelles l'eau est
pompée artificiellement d'un bassin inférieur vers un bassin supérieur.
 les usines marémotrices qui utilisent l'énergie du mouvement des mers, qu'il s'agisse
du flux alterné des marées (marémotrice), des courants marins permanents (hydroliennes)
ou du mouvement des vagues.
V-1. Les centrales gravitaires (Petite centrale hydroélectrique).
Les centrales gravitaires sont celles qui exploitent l'écoulement de l'eau au long d'une
dénivellation (h1 - h2) du sol. On peut les classer selon trois types de fonctionnement. Le
classement se fait en fonction de la constante de vidage qui correspond au temps théorique
nécessaire pour vider la réserve en turbinant à la puissance maximale.
V-1.1. Classement par type de fonctionnement
On distingue :
 Les centrales "au fil de l'eau" : la constante de vidage est inférieure à 2 heures ;
 Les centrales "éclusées : la constante de vidage est comprise entre 2 et 200 heures ;
 Les "lacs" (ou réservoirs) : la constante de vidage est supérieure à 200 heures.
1) Les centrales au fil de l'eau, principalement installées dans des zones de plaines présentent
des retenues de faible hauteur. Elles utilisent le débit du fleuve tel qu'il se présente, sans capacité
de stockage. Elles fournissent une énergie de base très peu coûteuse. Elles sont typiques des
aménagements réalisés sur les fleuves importants. Les centrales au fil de l'eau ont en général des
caractéristiques de remplissage quotidienne avec des apports réguliers, et de faible hauteur de
chute ;
2) Les centrales éclusées, présentent des lacs plus importants, permettant une modulation dans
la journée ou la semaine. Leur gestion permet de suivre la variation de la consommation
journalière ou par semaine (pics de consommation du matin et du soir, différence entre jours
ouvrés et week end...). Elles sont typiques des aménagements réalisés en moyenne montagne.
Les éclusées ont des caractéristiques de remplissage quotidienne ou hebdomadaires influencées
par la saison (saison de crues) et des hauteurs de chute moyenne, plus rarement haute ;
3) Les centrales-lacs : ouvrages avec réservoirs plus importants. Ceux-ci permettent un
stockage saisonnier de l'eau, et une modulation de la production pour couvrir les pics de charge
de consommation électrique : l'été pour les pays où la pointe de consommation est déterminée
par la climatisation, l'hiver pour ceux où elle est déterminée par le chauffage. Ces centrales sont
typiques des aménagements réalisés en moyenne et haute montagne. Les lacs ont des
remplissages en général saisonniers (fonte des neiges ou saison des pluies) et des hauteurs de
chutes importantes.

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V-1.2. Classement par type de remplissage


On peut classer les centrales en fonction des caractéristiques de remplissage de leur
réservoir. On distingue par exemple, les réservoirs dont le remplissage peut être hebdomadaire,
saisonnier, ou pluri-saisonnier.
V-1.3. Classement par hauteur de chute
On peut également classer les ouvrages en fonction de leur hauteur de chute (différence
d'altitude entre le miroir théorique du réservoir plein et la turbine). Cette hauteur de chute
détermine notablement les types de turbines utilisées.
On distingue ainsi :
 les hautes chutes ( > 200 m )
 les moyennes chutes ( entre 30 et 200 m )
 les basses chutes ( < 30 m )
V-2. Les Station de Transfert d'Énergie par Pompage: STEP
 Ces centrales, en plus de produire de l'énergie à partir de l'écoulement naturel,
comportent un mode de pompage permettant de stocker l'énergie produite par
d'autres types de centrales lorsque la consommation est basse, par exemple la nuit,
pour la redistribuer, en mode turbinage, lors des pics de consommation.
 Ces centrales possèdent deux bassins, un bassin supérieur et un bassin inférieur entre
lesquels est placée une machine hydroélectrique réversible : la partie hydraulique
peut fonctionner en pompe, ou en turbine et la partie électrique peut fonctionner en
moteur ou en alternateur. En mode accumulation la machine utilise le courant fourni
pour remonter l'eau du bassin inférieur vers le bassin supérieur et en mode
production la machine convertit l'énergie potentielle gravitationnelle de l'eau en
électricité.
 Le rendement (rapport entre électricité consommée et électricité produite) est de
l'ordre de 82 %.
 Elles permettent en effet de stocker de l'énergie gravitaire, dans les périodes où ces
coûts sont bas, pour en disposer dans les périodes où ils sont élevés.
 La STEP la plus ancienne conçue, dans les années 1930, pour réguler la production
du barrage au fil de l'eau.

VI- Choix du type de turbine :


Le choix du type de turbine le plus adapté ce fait par le calcul de la vitesse spécifique notée
ns. Il existe 4 types de turbines, citées ci-dessous.
VI-1. La turbine Pelton, adaptée aux hautes chutes, avec une roue à augets, inventée par
Lester Allan Pelton.
VI-2. La turbine Francis, plutôt montée pour des chutes moyennes, voire hautes, avec une
roue à aubes simple ou double. Conçue par James B. Francis.
VI-3. La turbine Kaplan, parfaitement adaptée aux basses chutes et forts débits, avec une
roue de type hélice, comme celle d'un bateau. Viktor Kaplan a mis au point une roue à hélice
dont les pales peuvent s'orienter en fonction des débits utilisables.

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VI-4. La turbine Wells, assez peu connue, utilise le mouvement de l'air provoqué par le
mouvement des vagues à travers un tube vertical. Principe développé par Alan Wells.

VII- Types d'aménagements hydroélectriques :


Il existe trois (3) grands types d'aménagements hydroélectriques selon le type du cours
d'eau, ou de la hauteur de la chute.
VIII-1. Centrales de hautes chutes (H > 200 m), elles sont implantées loin du barrage.
Elles utilisent une turbine Pelton équipée d’une roue à augets qui tourne à l’air libre sous la
force d’un jet à très grande énergie dirigé par un injecteur. Un pointeau de réglage permet de
maintenir constante la vitesse de rotation de la turbine (figures 2.a et b).

Figure 2.a : Chute d’eau importante h > 200 m.

Figure 2.b : Principe de la turbine Pelton.

VIII-2. Centrales de moyenne chute (30 à 200 m), elles sont construites sur le barrage
(figures 3.a et b, suivantes). Elles utilisent des turbines Francis qui tournent dans l’eau sous
l’effet de l’eau qui arrive sous pression (par la périphérie) et ressort détendue (par le centre).

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Figure 3.a : Chute d’eau modérée h = [30m…200 m]

Figure 3.b : Principe de la turbine Francis.

VIII-3. Centrales au fil de l’eau (chute < 30m), elles sont construites sur un canal de
dérivation ou sur le lit d’une rivière ou d’un fleuve. Elles utilisent des turbines Kaplan en forme
d’hélice (figures 4.a et b suivantes). Les pales mobiles de cette hélice ont une inclinaison que
l’on ajuste en fonction du débit et du niveau de la rivière (fonctions des saisons) pour améliorer
le rendement de la centrale.

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Figure 4.a : Centrales au fil de l’eau (sur les fleuves)

Figure 4.b : Schéma de la turbine Kaplan

Les centrales hydroélectriques présentent l’avantage d’utiliser une énergie renouvelable.


Elles ont un excellent rendement (~ 90 %) et ne produisent pas de déchets.
Leur inconvénient principal est que les sites potentiels sont en nombre limité et se situent
généralement en montagne entraînant des sur coûts importants de construction, et impose parfois
de noyer des vallées entières de terre cultivable qui sont utilisées depuis des générations.
Par ailleurs, on ne peut jamais garantir le risque zéro de rupture des barrages, surtout lors
de conditions météorologique exceptionnelles.

VIII- Autres types de centrales hydrauliques


VIII-1. Les mini/micro/pico centrales hydrauliques permettent de produire de l’électricité
à petite échelle, à partir de la force de l’eau.
Le mini/micro/pico hydraulique fait partie de ce que l'on appelle :
la Petite Hydroélectricité PHE, correspondant à des installations dont la puissance est

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inférieure à 10 MW et se répartissant entre plusieurs types de dénominations, en fonction de la


puissance.

Puissance
Petite centrale 2 000 kW < P < 1000 kW
Mini-centrale 500 kW < P < 2 000 kW
Micro-centrale 20 kW < P < 500 kW
Pico-centrale P < 20 kW

Figure 5 : Micro centrale hydraulique

 Utilisation : Le mini/micro/pico hydraulique est utilisé pour alimenter des sites isolés
(une ou deux habitations, un atelier d’artisan, une grange…) ou produire de l’électricité,
vendue à plus petite échelle.
 Production : Les mini/micro/pico centrales sont presque essentiellement des ouvrages au
fil de l’eau : la turbine est positionnée dans le lit de la rivière ou en bas de la chute d’eau et
la production d’électricité varie avec le débit de la rivière. Elles sont donc très tributaires
du régime hydrologique de la rivière sur laquelle elles se trouvent.
 Adaptation de la tension : Un transformateur élève la tension du courant électrique
produit par l'alternateur pour qu'il puisse être plus facilement transporté dans les lignes à
très haute et haute tension.
L'eau turbinée qui a perdu de sa puissance rejoint la rivière par un canal spécial appelé
canal de fuite.
Les centrales hydroélectriques produisent environ le quart de l'électricité consommée dans
le monde. La production de l’électricité à partir de l'eau contribue à réduire les émissions de gaz
à effet de serre.

VIII-2. La STEP (Station de Transfert d'Energie par Pompage)

Figure 6 : Vue d’une STEP

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- Elle fonctionne en circuit fermé à partir de deux bassins.


- Aux heures de forte consommation, l'eau du bassin en amont est turbinée puis
recueillie dans une retenue en aval.
- Aux heures de faible consommation, l'eau est pompée et remontée dans la
retenue en amont.
- Le stock d'énergie potentielle est ainsi reconstitué indéfiniment.

IX- Les différentes formes de barrages (Figures 7.a , b et c)


- Le barrage - poids
En béton ou en pierre, c'est le plus
simple et le plus lourd. Il est vertical par
rapport à la retenue et incliné par rapport
à la vallée.
Il s'appuie uniquement sur le sol. Ainsi, il
oppose toute sa masse à la pression de l'eau.

Figure 7.a

- Le barrage - voûte

En béton, il s'appuie en partie sur des


parois rocheuses. Grâce à sa forme
courbe, il reporte la pression de l'eau sur
les rives. Il peut aussi être soutenu par des
contreforts. Il est incliné par rapport à la
retenue et vertical par rapport à la vallée.

- Il est souvent utilisé dans des vallées


étroites.
Figure 7.b :

- Le barrage à contreforts

Ses contreforts triangulaires en béton lui


permettent de reporter la pression de
l'eau vers le sol.

 Il est très léger car son poids se réduit


seulement à celui des contreforts.

Figure 7.c

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