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Cour Grap 8
Cour Grap 8
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Département de Mathématiques
INTRODUCTION
COURS ET EXERCICES
Partie I
M. E. Charkani
www.fsdmfes.ac.ma/mcharkani
2002-2003
M. E. Charkani 1
Introduction
La théorie des graphes constitue un outil puissant pour schématiser les modèles des liens
et relations entre les objets. L’étude des graphes a commencé depuis le 18ième siècle par un
problème de curiosité mathématique lorsque Euler a posé le célèbre problème du pont de
Kø̈nigsberg (Kaliningrad). Ces deux dernières décennies la théorie des graphes a suscité un
intérêt exponentiel essentiellement grâce a son rôle comme des modèles d’optimisation et de
calculs explicites nécessitant la conception et l’analyse de plusieurs algorithmes. En outre de
son rôle éminent dans l’informatique, les mathématiques appliquées (analyse numérique ma-
tricielle), la biologie, la physique (circuits électriques), la chimie..., la théorie des graphes est
devenue l’un des instruments les plus efficaces pour résoudre de nombreux problèmes discrets
que pose de nombreux théories très utiles telles que la recherche opérationnelle et l’économie.
Autrement dit elle contribue à résoudre de nombreux problèmes concrets de la vie courante.
M. Elhassani Charkani
Département de Mathématiques,
Faculté des Sciences Dhar-Mahraz. B.P. 1796,
Fes - MAROC
mcharkani@gmail.com
M. E. Charkani 2
2 Arbres 17
2.1 EXERCICES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3 Graphes orientés 19
3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.2 Graphes orientés fortement connexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.3 Matrices associées à un graphe orienté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.4 Graphes orientés isomorphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.5 EXERCICES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4 Arborescences 24
4.1 Arborescences hétérogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
4.2 Arborescences isomorphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.3 EXERCICES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5 Calcul combinatoire 28
6 Indications 29
M. E. Charkani 3
1 Graphes simples
1.1 Généralités
Un graphe simple G = (V, E) est la donnée de deux ensembles V et E avec E est un
ensemble des paires des éléments de V , E ⊆ V (2) . Les éléments de V s’appellent les sommets
et les éléments de E s’appellent les arêtes. Une arête e est déterminée par deux sommets u et
v qui s’appellent les extrémités de l’arête e. Dans ce cas on écrit e = [u, v] ou tout simplement
e = uv.
Deux sommets u et v sont dits adjacents ou voisins s’ils sont les extrémités d’une même arête
e = [u, v] ∈ E. Deux arêtes sont dites adjacentes ils ont une extrémité commune.
Le nombre des sommets de G est appelé l’ordre de G. On le note par | G |. Le nombre des
arêtes de G est appelé la taille de G. On le note par t(G). Donc t(G) =| E |.
Le nombre de voisins d’un sommet x ∈ V s’appelle le degré de x et on le note d(x).
Un sommet v est dit initiale si d(v) = 1. Un sommet v est dit noeud si d(v) ≥ 2. Un sommet
de degré 0 est dit isolé. On appelle partie stable (ou indépendant) du graphe G = (V, E) toute
partie U de sommets de G qui sont deux à deux non voisins.
Un graphe simple G = (V, E) est dit nul si V et E sont vides. un graphe simple G est dit
trivial si il admet un seul sommet et aucune arête, on le note par T1 . On appelle graphe trivial
d’ordre n le graphe admettant n sommets et aucune arête, on le note par On ou Tn .
Exemples 1 1) On appelle graphe complet d’ordre n le graphe Kn = (V, E) où l’ensemble des
sommets est V = {1, ..., n} et l’ensemble des arêtes est E = V (2) . Il est clair alors que dans
ce cas t(Kn ) = n(n−1)
2
.
2) On appelle graphe ligne d’ordre n le graphe Ln = (V, E) où l’ensemble des sommets est
V = {1, ..., n} et l’ensemble des arêtes est E = {[1, 2]; ...; [n − 1, n]}.
3) On appelle graphe cyclique d’ordre n le graphe Cn = (V, E) où l’ensemble des sommets est
V = {1, ..., n} et l’ensemble des arêtes est E = {[1, 2]; ...; [n − 1, n]; [n, 1]}.
4) Le graphe Mn est le graphe obtenu du graphe cyclique C2n en reliant ses sommets op-
posés. Autrement dit l’ensemble des arêtes du graphe Mn est l’ensemble E = {[1, 2]; ...; [2n −
1, 2n]; [2n, 1]} ∪ {[i, n + i] | 1 ≤ i ≤ n}.
M. E. Charkani 4
5) On appelle graphe de Wheel le graphe Wn = (V, E) où l’ensemble des sommets est V =
{0, 1, ..., n} et l’ensemble des arêtes est
E = {[0, 1]; [0, 2]; ...; [0, n]; [1, 2]; [2, 3]; ...; [n − 1, n]; [n, 1]}.
6) On appelle graphe n-cube le graphe Qn = (V, E) où l’ensemble des sommets est l’ensemble
des mots de longueur n dans l’alphabet {0, 1} et dont les arêtes reliant des mots qui ne diffèrent
que d’une seule lettre.
7) On appelle graphe de Petersen le graphe Pn,k = (V, E) où l’ensemble des sommets est
V = {u0 , u1 , ..., un−1 , v0 , v1 , ..., vn−1 } et l’ensemble des arêtes est
E = {[ui , ui+1 ]; [ui , vi ]; [vi , vi+k ]; i = 0, ..., n}.
où les indices sont pris modulo n.
8) On appelle échelle cyclique d’ordre n le graphe CLn = (V, E) constitué par deux cercles
(graphes cycliques) d’ordre n concentrés, numérotés de 1 à n et dont les sommets de même
numéro sont reliés deux à deux. Noter que CLn = Pn,1 .
M. E. Charkani 5
9) On appelle graphe étoile d’ordre n le graphe Sn = (V, E) où l’ensemble des sommets est
V = {0, 1, ..., n} et l’ensemble des arêtes est E = {[0, n]; [1, n]; [2, n]; ...; [1, n − 1]; [1, n]}.
Remarque 1.1 Soit G = (V, E) un graphe simple d’ordre n. Il est clair alors que la taille de
G ne dépasse pas celle du graphe complet Kn et par suite t(G) ≤ n(n−1)
2
. Plus précisément si
(n−k)(n−k−1)
G admet k sommets isolés alors t(G) ≤ 2
.
Un sommet x est dit pair si d(x) est pair. Un sommet x est dit impair si d(x) est impair.
L’identité du théorème 1.1 ci-dessus permet de voir que :
M. E. Charkani 6
Un graphe simple G = (V, E) est dit engendré par un graphe simple H de G si H est un
sous-graphe de G tel que VH = V ).
Un sous-graphe H de G est dit graphe induit de G si les sommets de H qui sont adjacents
dans G ils le sont dans H.
Soit X un ensemble de sommet du graphe G = (V, E). On appelle graphe induit par X le
graphe G(X) = (X, EX ) défini par X et toutes les arêtes de E ayant ses extrémités dans X.
En particulier si G0 = (V 0 , E 0 ) est un sous-graphe induit de G = (V, E) alors G0 = G(V 0 ). Il
est clair que le graphe induit par X est le plus grand sous-graphe de G = (V, E) contenant X.
On appelle r-clique (ou r-ensemble complet) d’un graphe simple G = (V, E) toute partie
A de V d’ordre r et telle que le sous-graphe induit par A est G(A) = Kr (i.e., deux sommet
quelconques de A sont les extrémités d’une arête dans E.
Définition 1.1 1) Soit G un graphe simple. On appelle clique tout sous-graphe complet de G.
La taille de la plus grande clique de G est noté ω(G).
2) On appelle stable de G tout sous-graphe de G sans arête. La taille du plus grande stable de
G est noté α(G).
iii) Pour toute arête e ∈ E de G, on définit le graphe G − e comme étant le graphe obtenu
par la suppression de l’ arête e et en gardant les sommets aux extrémités de e.
Un parcours (resp. un chemin, chemin élémentaire) est dit trivial si il contient un seul
sommet et aucune arête.
Tout chemin contient un chemin élémentaire ayant les mêmes extrémités. Autrement dit
deux sommets reliés par un chemin peuvent être reliés par un chemin élémentaire.
Un chemin élémentaire C = (v0 , v1 , ..., vk ) de longueur k est dit un cycle de longueur k (ou
k-cycle) si v0 = vk . Noter que longueur k d’un parcours (resp. un chemin, chemin élémentaire,
cycle) est le nombre des arêtes.
Lemme 1.1 Si un graphe simple G admet deux chemins distincts ayant les mêmes extrémités
alors il contient au moins un cycle.
Définition 1.2 Un graphe simple G est dit connexe si deux sommets quelconques de G peuvent
être reliés par un parcours de G.
M. E. Charkani 8
(n−1)(n−2)
Corollaire 1.1 Soit G = (V, E) un graphe simple d’ordre n. Si t(G) ≥ 2
alors G est
connexe.
Preuve. Supposons que t(G) ≥ (n−1)(n−2)
2
. Si G est non connexe alors il possède k ≥ 2
composantes connexes et donc d’après la proposition précédente t(G) ≤ (n−k)(n−k+1)
2
. D’où
(n−1)(n−2) (n−k)(n−k+1)
2
≤ t(G) ≤ 2
et par suite 2n ≤ k + 1. Ce qui contredit le fait que
k ≤ n − 1.
Proposition 1.5 Soit G = (V, E) un graphe simple connexe. Alors pour tout sous-graphe H
de G le graphe G + H est connexe.
La longueur minimale des chemins élémentaires reliant deux sommets v et v’ est appelée
distance entre les sommets v et v’. On la note dG (v, v 0 ). La fonction dG ( , ) vérifie bien
les trois axiomes d’une distance. Autrement dit un graphe simple connexe G est un espace
métrique discret.
On appelle diamètre d’un graphe simple G = (V, E), la plus grande distance entre deux
sommets de G.
Définition 1.3 1) On appelle pont dans un graphe simple G = (V, E) toute arête e de G telle
que c(G − e) < c(G). En particulier si le graphe G est connexe alors toute arête e de G telle
que G − e n’est plus connexe est un pont.
2) On appelle point d’articulation dans un graphe simple G = (V, E) tout sommet v de G tel
que c(G − v) < c(G). En particulier si le graphe G est connexe alors toute arête v de G telle
que G − v n’est plus connexe est un point d’articulation.
3) Un graphe simple G connexe sans point d’articulation est appelé un bloc.
M. E. Charkani 9
Noter qu’un sommet initial v de G n’est pas un point d’articulation et que tout point
d’articulation est un noeud. Le résultat suivant est très simple.
Proposition 1.6 Soit G = (V, E) un graphe simple d’ordre n ≥ 3. Alors G est un bloc si et
seulement si toute paire de sommets de G appartiennent à un circuit de G.
Proposition 1.7 Soit G = (V, E) un graphe simple connexe. Une arête e de G est un pont si
et seulement si il existe deux sommets de G tels que tout chemin qui relie ces deux sommets
passe par e.
Preuve. Si toute paire de sommets de G peuvent être reliés par un chemin qui passe par
l’arête e de G alors G − e reste connexe et e n’est pas un pont. Inversement si il existe une
paire de sommets de G telle que tout chemin qui les relient passe nécessairement par l’arête e
de G alors G − e n’est plus connexe et donc e est un pont.
Proposition 1.8 Soit G = (V, E) un graphe simple connexe. Une arête de G est un pont si
et seulement si elle n’appartient à aucun circuit.
Proposition 1.9 Soit G = (V, E) un graphe simple. Un noeud v de G est un point d’articu-
lation si G ne contient aucun cycle qui passe par v. En particulier tout graphe Hamiltonien
est un bloc.
On appelle indice chromatique du graphe G = (V, E) le plus petit entier k tel il existe une
coloration de V dans un ensemble K (dit ensemble de couleurs) ayant k éléments.
M. E. Charkani 11
Proposition 1.15 Soit G = (V, E) un graphe simple. Alors G est bipartie si et seulement si
χ(G) = 2.
Preuve. Soit G = (V1 ∪ V2 , E) un graphe simple bipartie. Alors on peut colorer les éléments
de V1 par une couleur et ceux de V2 par une autre. Inversement si χ(G) = 2 alors on aura
V = V1 ∪ V2 avec V1 est l’ensemble des sommets ayant la première couleur et V2 est celui de la
deuxième couleur. En plus deux sommets de Vi ne sont pas voisins par définition même d’une
coloration. Donc G = (V1 ∪ V2 , E) est un graphe simple bipartie.
La proposition suivante donne un critère pratique pour reconnaı̂tre les graphes biparties.
Proposition 1.16 Soit G = (V, E) un graphe simple. Alors G est bipartie si et seulement si
G n’admet aucun circuit impaire.
Preuve. Soit v un sommet de G. On considère V1 = {x ∈ V | d(v, x) est impaire} et
V2 = {x ∈ V | d(v, x) est paire}. Alors V = V1 ∪ V2 (réunion disjointe). Si deux sommets de
Vi sont adjacents alors ils appartiennent nécessairement à un circuit impaire de G.
Preuve. En effet chaque arête admet une seule extrémité dans V1 et une seule extrémité
dans V2 .
Preuve. En effet chaque extrémité de l’arête e admet r − 1 voisins autre que l’autre
extrémité de e.
Exemple 1.2 Le graphe échelle cyclique CLn (isomorphe au graphe de Petersen P5,1 ) est le
complémentaire du graphe ligne du graphe complet K5 .
1.15 EXERCICES
Exercice 1.1 Dessiner - s’il existe - un graphe simple ayant pour suite de degré l’une des
suites suivantes :
1) (0,0,1,2,2) 2) (1,1,2,2,4) 3) (1,2,3,3,5)
4) (2,2,2,3,3) 5) (0,1,2,2,3) 6) (0,1,2,3,4).
Exercice 1.2 Existe-il un graphe simple ayant pour suite de degré l’une des suites suivantes :
1) (2,2,2,3,3) 2) (1,2,3,3,5) 3) (1,2,2,3,4)
4) (1,3,3,4,4) 5) (0,0,2,3,3) 6) (1,2,3,4,4) ?
Exercice 1.3 * Existe -il un graphe simple ayant pour suite de degré l’une des suites sui-
vantes :
1) (1,1,1,2,2) 2) (1,2,3,4,4) 3) (1,2,2,3,4)
4) (1,3,3,3,4) 5) (0,1,2,3,4) 6) (1,2,4,4,5) ?
Exercice 1.4 *i) Soit G un graphe simple ayant pour suite de degré la suite (2,2,2,3,3). Quel
est la taille de G ?
ii) Combien de suites de degrés peut on réaliser par un graphe d’ordre 4 et de taille 4 ?
iii) Combien de suites de degrés peut on réaliser par un graphe d’ordre 5 et de taille 6 ?
Exercice 1.5 *1) Dans chacune des suites suivantes, trouver un entier x, pour que la suite
soit une suite de degré d’un graphe simple connexe G :
i) (1,2,2,x,4) ii) (1,2,x,3,3) iii) (1,2,2,2,x).
2) Quel est la taille de G dans chaque cas ?
Exercice 1.6 *Considérons le graphe G dont la matrice adjacente est la matrice suivante :
0 1 0 0 0
1 0 1 1 1
MG =
0 1 0 0 1 .
0 1 0 0 1
0 1 1 1 0
Exercice 1.7 * Soit G = (V, E) un graphe simple connexe d’ordre 9 et de taille 12 dont les
sommets sont de degré 2 ou 3.
1) Montrer que si G ademet x sommets de degré 2 et y sommets de degré 3 alors 2x + 3y = 24.
2) Combien G a-t-il de sommets de degré 3.
M. E. Charkani 13
Exercice 1.8 * Soit G = (V, E) un graphe simple connexe d’ordre 6 et de taille 6 dont les
sommets sont de degré 1 ou 3.
1) Montrer que si G admet x sommets de degré 1 et y sommets de degré 3 alors x + 3y = 12.
2) Combien G a-t-il de sommets de degré 3.
3) Dessiner un graphe simple G de ce type.
Exercice 1.9 * Trouver la suite de degré du graphe de Wheel Wn . Même question pour les
graphes Mn , CLn et Pn,k .
Exercice 1.10 * Soit (d1 , d2 , ..., dn ) une suite décroissante d’entiers positifs. Montrer que si
il existe un graphe simpleG = (V, E) dont la suite des degrés est (dn , ..., d2 , d1 ), alors pour tout
1 ≤ k ≤ n on a
n
X
d1 + d2 + ... + dk ≤ k(k − 1) + inf (k, di )
i=k+1
Exercice 1.11 *Montrer que les seuls sous-graphes induits de Kn sont les graphes Ki avec
i ≤ n.
Exercice 1.12 * Soit G un graphe simple d’ordre n ayant pour suite des degrés la suite
(d1 , d2 , ..., dn ).
1) Montrer la suite des degrés du graphe Ḡ complémentaire du graphe G est la suite Sd(G) =
(d1 , d2 , ..., dn ).
2) Montrer que C̄4 = K2 + K2 .
3) Trouver le graphe complémentaire des graphes simples suivants : L5 , C6 et C3 ∪ C3 .
Exercice 1.13 Montrer que le graphe de Petersen P5,1 est le complémentaire du graphe ligne
du graphe complet K5 .
Exercice 1.14 Soient G un graphe simple d’ordre 6 et Ḡ son complémentaire. Montrer que
G ou Ḡ contient K3 .
Exercice 1.17 * i) Trouver un graphe simple G d’ordre 5 tel que G + v admet exactement
cinq ponts.
ii) Trouver le nombre des ponts des graphes suivants : Wn , Q3 .
Exercice 1.18 Trouver le nombre les points d’articulations des graphes suivants : W4 , Q3 et
C5 ∪ e.
Exercice 1.19 Soient G = (V, E) un graphe simple et Ḡ son complémentaire. Comparer les
points d’articulations des graphes G et Ḡ.
Exercice 1.20 Soit G un graphe simple. On note cyc(G) le nombres des cycles de G. Trouver
le nombre cyc(G) des graphes W3 , Q3 et K4 . Trouver le nombre des 3-cycles dans Kn .
M. E. Charkani 14
Exercice 1.21 Soit G un graphe simple. On appelle tour de taille de G la longueur du plus
petit cycle de G. Trouver la tour de taille des graphes Cn , Kn , CLn , Qn , Mn et Wn .
Exercice 1.22 Soit G = (V, E) un graphe simpleà 2m sommets et n’ayant aucun cycle de
longueur 3. Montrer que | E | ≤ m2 .
Exercice 1.23 Soit G = (V, E) un graphe simple connexe. Soit cyc(G) le nombres des cycles
de G. Montrer que cyc(G)+ | V |≥ | E | +1. Quand est ce on a l’égalité ?
Exercice 1.26 * Soit G = (V, E) un graphe simple d’ordre n ≥ 2 et tel que 2δ(G) ≥ n − 1.
Montrer que G est connexe.
Exercice 1.27 * Soit G un graphe simple connexe. Montrer que G + v est un bloc.
Exercice 1.28 Soient G un graphe simple et Ḡ son complémentaire. Montrer que G ou Ḡ est
connexe.
Exercice 1.29 Soit G = (V, E) un graphe simple d’ordre n ≥ 3 et tel que 2δ(G) ≥ n.
Montrer que G contient un cycle hamiltonien.
Exercice 1.30 Trouver deux graphes G et G0 non isomorphes mais leurs lignes graphique
L(G) et L(G0 ) le sont.
Exercice 1.31 Soient G un graphe simple et Ḡ son complémentaire. On dit que G est auto-
complémentaire si G et Ḡ sont isomorphes. Trouver les graphes simples auto-complémentaires
d’ordre 5.
Exercice 1.32 *Quel est le nombre de type des graphes d’ordre 5 et ayant pour suite de degré
la suite suivante (2,2,2,3,3).
Exercice 1.33 *i) Quel est le nombre des types de graphes d’ordre 5 et de taille 3 ?
ii) Quel est le nombre de types de graphes d’ordre 5 et de taille 4 ?
Exercice 1.37 * Quel est le nombre de types des graphes connexes d’ordre n et de taille n,
pour n ≤ 5 ?
Exercice 1.38 * Quel est le nombre de types des graphes connexes d’ordre n et de taille n+1,
pour n ≤ 5 ?
Exercice 1.39 i) Trouver les automorphismes laissant invariants le graphe C6 (resp. Q3 ,
W3 ).
ii) Trouver le nombre des graphes isomorphes à W4
iii) Trouver le nombre des graphes isomorphes à K5 .
Exercice 1.40 Soit G un graphe simple r-régulier d’ordre n. Trouver les sous-graphes induits
de G.
Exercice 1.41 Soit G un graphe simple r-régulier d’ordre n. Montrer que t(G) = nr 2
. En
déduire qu’il n’y a aucun graphe simple 3-régulier d’ordre impair.
Exercice 1.42 i) Montrer que tout graphe régulier d’ordre impair est de degré pair.
ii) Montrer que tout graphe 2-régulier connexe d’ordre n est isomorphe à Cn .
iii) Montrer que l’ordre d’un graphe simple r-régulier G est supérieur à r + 1. En déduire que
le plus petit graphe r-régulier est Kr+1 .
Exercice 1.43 i) Montrer que l’ordre n d’un graphe r-régulier de taille t vérifie 2t = nr.
ii) Trouver les types de graphes réguliers connexes de taille 6.
iii) Trouver les types de graphes 3-réguliers connexes d’ordre 6.
Exercice 1.44 i) Construire tous les types de graphes connexes 4-réguliers d’ordre 7.
ii) Construire cinq types de graphes connexes 3-réguliers d’ordre 8.
Exercice 1.45 Dessiner - s’il existe - les graphes suivants :
1) un graphe simple connexe d’ordre 6, de taille 7 et ayant exactement trois cycles.
2) un graphe simple d’ordre 6, de taille 11 et ayant deux composantes connexes.
3) un graphe simple d’ordre 7, de taille 10 et ayant trois composantes connexes.
Exercice 1.46 Dessiner - s’il existe - les graphes suivants :
1) un graphe simple d’ordre 8, de taille 9 et ayant deux composantes connexes et trois cycles.
2) un graphe simple d’ordre 8, de taille 10 et ayant deux composantes connexes et trois cycles.
3) un graphe simple connexe d’ordre 9, de taille 12 et ayant deux cycles.
4) un graphe simple connexe d’ordre 9, de taille 12 et ayant trois cycles.
5) un graphe simple d’ordre 9, de taille 10 et ayant deux composantes connexes et deux cycles.
6) un graphe simple connexe d’ordre 11, de taille 14 et ayant cinq cycles à arêtes disjointes.
Exercice 1.47 Trouver le diamètre, le rayon et la tour de taille des graphes Ln , Cn , Kn ,
Kn,m , Sn , CLn , Qn , Mn et Wn . Compléter le tableau suivant :
Exercice 1.49 Soit le graphe n-cube Qn = (V, E). Montrer que Qn est régulier de degré n.
Montrer que Qn est bipartie.
Exercice 1.50 Construire le plus petit graphe qui n’est pas bipartie.
Exercice 1.51 i) Trouver pour quels entiers n le graphe Cn est un graphe bipartie.
ii) Trouver pour quels entiers n le graphe Kn est un graphe bipartie.
iii) Trouver pour quels entiers n le graphe Mn est un graphe bipartie.
Exercice 1.52 Soit G un graphe bipartie d’ordre impaire. Montrer que G ne contient aucun
cycle hamiltonien.
n2
Exercice 1.53 Soit G un graphe bipartie d’ordre n ≥ 2. Montrer que t(G) ≤ 4
.
Exercice 1.54 Soit G = (V, E) un graphe simple. Trouver la ligne graphique des graphes Ln ,
Cn , K2,3 , Sn , CL3 , K4 , M5 . Comparer χ(G) et χ(L(G))
Exercice 1.55 Soit H un sous-graphe du graphe G = (V, E). Montrer que χ(H) ≤ χ(G).
En déduire que si G contient un cycle de longueur impaire alors χ(G) ≥ 3.
Exercice 1.56 Soit G un graphe simple k-régulier et d’ordre n. Montrer que l’indice chroma-
n
tique χ(G) ≥ n−k .
2 Arbres
Définition 2.1 On appelle arbre tout graphe connexe T = (V, E) n’ayant aucun circuit.
Il suffit d’appliquer les théorèmes 1.1 et 2.1 à T pour conclure que ni=1 d(xi ) =
P
Preuve.
2(n − 1). Donc ni=1 (d(xi ) − 1) = n − 2. C’est à dire la somme de n entiers non négatives est
P
Le résultat suivant donne un critère de la connexité d’un graphe très important dans la
pratique.
Théorème 2.3 Soit G = (V, E) un graphe d’ordre n. Alors G est engendré par un arbre T
(i.e., T est un sous-graphe de G tel que VT = V ) si et seulement si G est connexe.
Preuve. Si G est connexe alors il existe un sous-graphe maximal connexe H tel que
VH = V (G est engendré par H). Vu que H est connexe maximal alors H est acyclique et par
suit c’est un arbre.
Corollaire 2.1 Soit G = (V, E) un graphe simple d’ordre n. Si G est connexe alors t(G) ≥
n − 1.
M. E. Charkani 18
2.1 EXERCICES
Exercice 2.1 1) Trouver deux entiers x et y pour que la suite (1,1, x,2,y) soit la suite de
degré d’un arbre T .
2) Soit G = (V, E) un graphe simple connexe d’ordre 5 et de taille 7. Montrer que G admet
au moins un cycle.
Exercice 2.3 Montrer que tout arbre d’ordre 4 est isomorphe à (L3 ∪ v) + e.
Exercice 2.4 Quel est le nombre de types des graphes d’ordre 5 et n’ayant aucun cycle ?
Exercice 2.5 Soit G = (V, E) un graphe simple d’ordre n ≥ 2. Montrer que si δ(G) ≥ 2
alors G contient au moins un cycle.
Exercice 2.6 Soit G = (V, E) un graphe simple d’ordre n ≥ 2. Montrer que si G contient k
composantes connexes alors t(G) ≥ n − k.
Exercice 2.8 Construire une forêt d’ordre 10 constituée de trois arbres de tailles distincts
deux à deux.
Exercice 2.9 On appelle forêt tout graphe F = (V, E) ne contenant aucun cycle. Montrer
que tout forêt à n sommets et k composantes connexes possède n - k arêtes. Quel est l’indice
chromatique de F ?
Exercice 2.10 On appelle étoile d’ordre n tout arbre Sn = (V, E) d’ordre n + 1 contenant un
sommet v qui est voisin à tous les autres sommets de S. Montrer que toute étoile d’ordre n est
un arbre qui possède n arêtes. Montrer que toute étoile est bipartie. Trouver la suite de degré
de Sn . Quel est l’indice chromatique de Sn ?
Exercice 2.11 Soit G = (V, E) un graphe simple d’ordre n ≥ 2. Montrer que si G contient
une étoile d’ordre n alors G n’admet aucun pont.
Exercice 2.12 Soient G = (V, E) graphe simple et L(G) la ligne graphique de G. Chercher
quand est ce le graphe L(G) est un arbre ?
Exercice 2.14 1) Dessiner - s’il existe - une forêt d’ordre 10 et de taille 12.
2) Dessiner - s’il existe - une forêt d’ordre 10, de taille 6 et ayant deux composantes connexes.
Exercice 2.16 * Soient Ti = (V, Ei ) deux arbres (i=1, 2) ayant le même ensemble de sommets
V . Montrer que pour toute arête e de T1 il existe une arête f de T2 telle que T1 − e + f et
T2 − f + e soient deux arbres.
Exercice 2.17 Trouver tous les types d’arbres engendrant les graphes K4 , K5 , Q3 .
M. E. Charkani 19
3 Graphes orientés
3.1 Généralités
Un digraphe ou graphe orienté G = (V, E) est la donnée de deux ensembles V et E avec E
est un ensemble des couples des éléments de V , E ⊆ V × V . Les éléments de V s’appellent les
sommets et les éléments de E s’appellent les arcs. Un graphe orienté G = (V, E) est dit simple
si G n’a aucun boucle et si deux sommets de G sont reliés par un seul arc au plus. Dans le cas
contraire on dit que G est multigraphe simple ou hypergraphe.
A chaque graphe orienté simple G = (V, E) on associe un graphe simple (non orienté)
G = (V, E ∗ ) dont les arcs sont les arcs de G omis de leurs orientations (on peut -en omettant
∗
les orientations- associer à tout graphe orienté G = (V, E) un graphe non orienté G∗ = (V, E ∗ )
non nécessairement simple.).
Dans toute la suite tous les graphes orientés sont simples. Soit G = (V, E) un graphe
orienté. On appelle opposé de G le graphe orienté G−1 = (V, E 0 ) où E’ est l’opposé de E dans
l’ensemble des couples de V × V (autrement dit, dans G−1 on inverse le sens des arcs de G).
Noter que (G−1 )−1 = G.
De même on dit qu’un sommet x est un prédécesseur de y s’il existe un arc e = (x, y) ∈ E
(ayant son origine en x et son sommet en y). L’ensemble des prédécesseurs de x se note Γ−1
G (x).
Un sommet x est dit source (ou initiale, entré du graphe) si d− (x) est nul. Un sommet x est
dit terminale (ou sortie du graphe) si d+ (x) est nul. Un sommet x est dit noeud si d(x) ≥ 2.
Proposition 3.1 Soit G = (V, E) un graphe orienté. Alors
d+ (x) = d− (x) =| E | .
X X
x∈ V x∈ V
Preuve. En effet chaque arc admet une seule extrémité terminale et une seule l’extrémité
initiale.
Exemples 4 1) On appelle graphe orienté complet d’ordre n le graphe Kn = (V, E) où l’en-
semble des sommets est V = {1, ..., n} et l’ensemble des arcs est E = V × V . Il est clair alors
que dans ce cas t(G) = n2 .
2) On appelle graphe orienté cyclique le graphe Cn+ = (V, E) où l’ensemble des sommets est
V = {, 1, ..., n} et l’ensemble des arcs est E = {(1, 2), ..., (n − 1, n), (n, 1)}.
a1 , a2 , .., ak
tels que ai+1 soit un successeur de ai , pour tout 0 ≤ i < k. On écrit C = (a1 , a2 , ..., ak ). Si
les arcs sont distincts deux à deux le parcourt est dit chemin. Si ai = (vi , vi+1 ) alors on peut
représenter C par les sommets et on dit alors que v0 et vk sont reliés par le chemin orienté
C = (v0 , v1 , ..., vk ). Un chemin orienté est dit élémentaire si tous les sommets vi sont distincts.
Un chemin orienté élémentaire C = (v0 , v1 , ..., vk ) de longueur k est dit un cycle orienté
de longueur k (ou k-cycle orienté) si v0 = vk . Un parcourt orienté (resp. un chemin, chemin
élémentaire) est dit trivial si il contient un seul sommet et aucun arc.
Tout chemin orienté contient un chemin orienté élémentaire. Autrement dit deux sommets
reliés par un chemin orienté peuvent être reliés par un chemin orienté élémentaire.
Définition 3.1 Un graphe orienté G est dit connexe si le graphe simple G∗ associé à G est
connexe. Un graphe orienté G est dit fortement connexe si deux sommets quelconques x et y
de G peuvent être reliés par un chemin orienté de G allant de x à y.
Proposition 3.2 Soit G = (V, E) un graphe orienté. Alors G admet une décomposition
unique en graphes fortement connexes qui sont les composantes fortement connexes de G.
Proposition 3.3 Soit G = (V, E) un graphe orienté. Alors le coefficient bij de la matrice
(MG )k est égal au nombre de chemins de longueur k allant de i à j.
Proposition 3.4 Deux graphes orientés isomorphes admettent le même ordre, la même taille,
la même suite des successeurs, la même suite des prédécesseurs, le même nombre de compo-
santes fortement connexes et les mêmes sous-graphe orientés et sous-graphe orientés induits.
3.5 EXERCICES
Exercice 3.1 Soient G = (V, E) un graphe orienté et G−1 sont graphe orienté opposé. Com-
parer les matrices adjacentes de G et G−1 . Quand est ce G et G−1 sont isomorphes.
Exercice 3.2 Un graphe orienté G est appelé tournoi d’ordre n si le graphe non orienté G∗
associé à G est Kn . Trouver tous les types de tournois d’ordre 3, 4 et 5.
Exercice 3.3 Soit G = (V, E) le graphe orienté d’ordre 5 tel que V = {a, b, c, d, e} et Γ+ (a) =
{c, d}, Γ+ (b) = {a, d}, Γ+ (c) = {a, d, e}, Γ+ (d) = {a, b, c, e}, Γ+ (e) = {c, d}. crire la matrice
adjacente de G. Trouver les sous-graphes induits de G. Trouver cyc(G) le nombres des cycle
orientés de G. Montrer que cyc(G)+ | V |≥ | E | +1. Quand est ce on a l’égalité ?
Exercice 3.4 i) Construire tous les types de graphes orientés d’ordre 3 et de taille 3.
ii) Construire tous les types de graphes orientés fortement connexes d’ordre 4 et de taille 4.
iii) Construire tous les types de graphes orientés fortements connexes d’ordre inférieur à 5.
iv) Construire tous les types de graphes orientés d’ordre 4 et sans cycle orienté.
v) Construire deux types de graphes orientés d’ordre 5 et dont les graphes associés sont iso-
morphes.
Exercice 3.5 Quel est le nombre des types de graphes orientés d’ordre 5 et de taille 3 ?
Quel est le nombre de types de graphes orientés d’ordre 5 et de taille 4 ?
Exercice 3.6 Quel est le nombre des graphes orientés G dont le graphe non orienté G∗ associé
est isomorphe à C5 , K3 , M3 ?
Exercice 3.7 Soit G = (V, E) un graphe orienté d’ordre 6 où l’ensemble des sommets est V =
{a, b, c, d, e, f } et l’ensemble des arcs est E = {(a, b), (b, c), (c, a), (c, e), (d, c), (e, d), (f, e), (d, f )}.
M. E. Charkani 22
Exercice 3.8 Soient G = (V, E) un graphe orienté et G−1 sont graphe orienté opposé. Mon-
trer que si G est fortement connexe alors il en est de même G−1 .
Exercice 3.9 Trouver les composantes fortements connexes du graphe orienté G = (V, E)
obtenu à partir de celui de l’exercice précédents 3.7 en changeant (d, f ) par (f, d).
M. E. Charkani 23
Exercice 3.10 Trouver les composantes fortements connexes du graphe orienté G = (V, E)
d’ordre 7 dont l’ensemble des sommets est V = {a, b, c, d, e, f, g} et l’ensemble des arcs est
E = {(a, b), (b, g), (g, c), (c, d), (d, e), (b, f ), (e, g), (f, e), (f, a)}.
Exercice 3.11 Trouver G−1 pour les graphes des exercices 3.3, 3.7, 3.8, 3.9. Vérifier si G et
G−1 sont isomorphes.
Exercice 3.12 Quel est le nombre de type de graphes orientés fortements connexes d’ordre n
et de taille n-1 ?
M. E. Charkani 24
4 Arborescences
On appelle arbre orienté tout graphe orienté A = (V, E) dont le graphe non orienté A∗
associé à A est un arbre. Noter qu’un arbre orienté est un graphe orienté connexe (i.e., le
graphe simple A∗ associé à A est connexe) n’ayant aucun cycle. Par contre un graphe orienté
connexe n’ayant aucun cycle orienté n’est pas forcement un arbre orienté. Noter aussi qu’un
arbre orienté n’ est pas un graphe orienté fortement connexe. Vu la définition d’un arbre
orienté, on voit qu’on a :
Corollaire 4.1 Soit G = (V, E) un graphe orienté. Alors G est un arbre orienté si et seule-
ment si G−1 l’est.
Définition 4.1 Soit G = (V, E) un graphe orienté. On appelle racine dans G un sommet r
tel que tous les autres sommets sont liés à r par un chemin orienté partant de r. On appelle
arborescence tout arbre orienté A = (V, E) ayant une racine (une racine si il existe il est
unique vu l’absence de cycle).
Un sommet v est dit le parent d’un sommet u si v est un prédécesseur de u. Dans ce cas
u est dit le fils de v. Un sommet v ayant au moins un fils est dit père. Un sommet v n’ayant
aucun fils est dit feuille. Deux sommets ayant le même parent sont dits frères. Tout sommet
v ayant un fils au moins est dit interne. On appelle descendants d’un parents v tous les fils et
leurs ”descendants”.
Définition 4.2 Soit A = (V, E) une arborescence d’ordre n et de racine r. On appelle profon-
deur ou niveau d’un sommet x de l’arborescence A la longueur minimal d’un chemin allant de
r à x. On appelle hauteur de l’arborescence A la longueur maximale d’un chemin séparant une
feuille de r, autrement dit P f (x) = d(r, x) et ht(A) = Sup{d(r, x) | x ∈ V } = Sup{P f (x) |
x ∈ V }.
Exemple 4.1 Considérons l’arborescence binaire équilibrée de hauteur 2 (ayant deux niveaux)
ci-dessous :
M. E. Charkani 25
Exemple 4.2
Les arborescence ci-dessus sont binaires équilibrée. La premiere est complete tandis la seconde
M. E. Charkani 26
ne l’est pas
Remarques 4.1 1) Chaque arborescence m-aires de hauteur h et d’ordre n contient une sous-
arborescence m-aires équilibrée de hauteur h0 ≤ h.
2) Chaque arborescence m-aires de hauteur h et d’ordre n contient une sous-arborescence m-
aires équilibrée de hauteur h et d’ordre n
Proposition 4.2 Une arborescence binaire équilibré ayant 2n + 1 sommets possède n pères
et n + 1 feuilles.
Preuve. Par récurrence sur le nombre des pères n. Si une arborescence binaire équilibré
admet un seul père alors elle admet nécessairement deux feuilles car elle est équilibré. Suppo-
sons que c’est vrai pour n. Soit A une arborescence binaire équilibré ayant n + 1 pères. Alors
A peut être obtenue en ajoutant deux feuilles à une arborescence binaire équilibré A0 ayant n
pères (on obtient l’arborescence binaire équilibré A0 en supprimant deux feuilles frères de A).
Donc d’après l’hypothèse de recurrence l’arborescence binaire équilibré A0 admet n + 1 feuilles
et par suie A admet n + 2 feuilles car une feuille de A0 devient un père dans A.
Exemple 4.3
Les arborescences A et A0 ci-dessous sont isomorphes.
4.3 EXERCICES
Exercice 4.1 Quel est le nombre des types d’arborescences d’ordre 3, 4, 5 ?
Exercice 4.2 Construire si il existe un arbre orienté d’ordre 7 qui n’est pas une arborescence.
Exercice 4.3 On appelle une étoile orientée tout graphe G ayant un sommet qui est un
prédécesseur à tous les autre sommets de G. Soit S = (V, E) une étoile orientée. Montrer
que toute étoile orientée est une arborescence dont le S ∗ est une étoile.
Exercice 4.5 Construire deux types d’arborescences d’ordre 12 de hauteur 4 et ayant 6 ni-
veaux.
5 Calcul combinatoire
Théorème 5.1 On note [m] l’ensemble {1, 2, ..., m}. Alors le nombre des injections de [m]
dans [n] est
n!
(n − m)!
m
Cn+m
Pm
2) Le nombre des applications v de [m] dans {0, 1, 2, ..., n} telles que i=1 v(i) = n est
m−1
Cn+m−1
Soit i une injection de [m] dans {x1 , x2 , ..., xn }. Les éléments i(1), i(2), ..., i(m) étant rangés
dans cet ordre, s’appelle un arrangement (sans répétition) de n objets x1 , x2 , ..., xn , m à m.
Deux arrangements sont distincts si les objets sont distincts ou si leurs ordres sont distincts.
Le nombre de ces arrangements est désigné par Am n . C’est le nombre des injections de [m] dans
[n]. Donc
n!
Am n =
(n − m)!
Ainsi on peut résumer les résultats précedents dans le tableau suivant :
6 Indications
Exercice 1.1
1) (0,0,1,2,2) Non 2) (1,1,2,2,4) ** 3) (1,2,3,3,5) Non
4) (2,2,2,3,3)Non 5) (0,1,2,2,3)** 6) (0,1,2,3,4) Non.
Exercice 1.3
1) (1,1,1,2,2) Non 2) (1,2,3,4,4) Non 3) (1,2,2,3,4) Oui
4) (1,3,3,3,4) Oui 5) (0,1,2,3,4) Non 6) (1,2,4,4,5) Non.
Exercice 1.5
1) i) Trois valeurs possibles de x : 2, 3 ou 4. Comme le nombre des sommets impairs doit être
un nombre pair alors x=3.
ii) Deux valeurs possibles de x : 2 ou 3. Comme le nombre des sommets impairs doit être un
nombre pair alors x=3.
iii) Trois valeurs possibles de x : 2, 3 ou 4. Comme le nombre des sommets impairs doit être
un nombre pair alors x=3.
2) La taille de G dans le cas i) est 21 (1 + 2 + 2 + 3 + 4) = 6.
La taille de G dans le cas ii) est 12 (1 + 2 + 3 + 3 + 3) = 6.
La taille de G dans le cas iii) est 21 (1 + 2 + 2 + 2 + 3) = 5.
Exercice 1.6
1) L’ordre du graphe G est 5. La taille du graphe G est 6.
2) La suite de degré du graphe simple G est (1,2,2,3,4).La representation ci-dessous du
graphe G :
Exercice 1.7
1) Le graphe simple G admet x sommets de degré 2 et y sommets de degré 3 alors le théorème
d’Euler affirme que 2x + 3y = 2 t(G) = 24.
2) Comme x + y = 9 alors y = 6 et x = 3.
Exercice 1.16 i) Le même raisonnement que celui de de l’exercice 1.15. ii) Il suffit de
prendre le graphe C5 .
Exercice 1.26 Par absurde. Supposons que G est non connexe et alors G = G1 ∪ G2 avec
G1 et G2 sont séparés. Comme | G |= n alors il existe i=1, 2 tel que | Gi |≤ n2 . Supposons
que | G1 |≤ n2 . Comme δ(G) ≤ δ(G1 ) alors n−1
2
≤ δ(G) ≤ | G1 | −1 ≤ n2 − 1 et par suite
n − 1 ≤ n − 2. Ce qui est impossible.
Exercice 1.27 En effet deux sommets quelconques sont toujours dans un circuit passant
par v.
Exercice 1.33 D’après le corollaire 1.1 tout graphe d’ordre 5 et de taille 3 est non
M. E. Charkani 31
connexe. Donc le problème revient à chercher le nombre des types de graphes connexes d’ordre
n ≤ 4 et de taille 3. Ainsi il y a exactement cinq types.
Exercice 2.1
1) Pour que la suite (1,1,x,2,2,3) soit la suite de degré d’un arbre il faut que 1 + 1 + x + 2 + y =
2 × 4 = 8. Donc x + y = 4 et par suite x=2 et y=2, ou x=1 et y=3.
2) Le graphe simple connexe G admet au moins un cycle car sinon il sera un arbre ce qui est
impossible car G est d’ordre 5 et de taille 7.
Exercice 2.7
Le graphe Kn,m étant connexe, donc le graphe Kn,m est un arbre si et seulement si | Kn,m |=
t(Kn,m ) si et seulement si mn=m+n si et seulement si m=1 ou n=1.
Exercice 2.10 En effet S = K1,m et donc une étoile S est bipartie et par suite son
indice chromatique est 2.
Exercice 2.14 Il suffit d’appliquer l’exercice 2.9 pour voir que 1) et 2) sont impossibles.
Exercice 4.1 Il y a exactement deux types d’arborescences d’ordre 3, quatre types d’ar-
borescences d’ordre 4 et huit types d’arborescences d’ordre 5.
M. E. Charkani 32
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