Vous êtes sur la page 1sur 41

HYDROLOGIE DE SURFACE

(HYDROLOGIE DESCRIPTIVE)

Chargé du cours : Pr. Fatogoma BAMBA


Ecole Nationale d’Ingénieurs-Abderhamane » Baba Touré
(ENI-ABT)
OBJECTIF
A l’issu de ce cours, l’apprenant devra prendre connaissance avec les bases de
l’hydrologie de surface. Il devra pouvoir définir un bassin versant, le délimiter et
connaitre ses principales caractéristiques ainsi que le rôle de chacune de ses
caractéristiques. Il devra en outre comprendre le cycle de l’eau, la partie de
l’hydrologie descriptive et les différents phénomènes décrivant l’hydrologie de
surface. En outre, il devra prendre connaissance avec les phénomènes comme
l’écoulement.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 2


CHAPITRE I : INTRODUCTION

1.1 DEFINITIONS USUELLES

Hydrologie :

L'hydrologie de surface est la science de l’eau qui traite essentiellement les


problèmes qualitatifs et quantitatifs des écoulements à la surface des continents.
Ces problèmes se ramènent généralement à des prévisions ou des
prédéterminations de débits ou de volume en un point ou sur une surface.

De façon très générale, l'hydrologie peut se définir comme l'étude du cycle de


l'eau et l'estimation de ses différents flux.

L'hydrologie au sens large regroupe :


 la climatologie : précipitations, évaporation, etc. ;
 l'hydrologie de surface : le ruissellement, les phénomènes d’érosion, les
écoulements des cours d’eau et les inondations ;
 L’hydrologie urbaine : production et distribution de l’eau potable, collecte
et épuration des eaux usées et pluviales ;
 l'hydrodynamique des milieux non saturés : les échanges entre les eaux
de surface et les eaux souterraines (infiltration, retour à l'atmosphère à
partir des nappes, etc.) ;
 l'hydrodynamique souterraine : les écoulements en milieux saturés.

Hydrométrie : L’hydrométrie est la partie de l’hydrologie qui concerne les


mesures d’écoulement de l’eau.

Piézométrie : La piézométrie est la mesure des niveaux des eaux souterraines.

Pluviométrie : La pluviométrie est la mesure de la pluie.

Sécheresse : Une sécheresse est une longue période de temps pendant laquelle
les quantités de précipitations sont en dessous des statistiques dans une région.
La sécheresse n’est pas un phénomène strictement physique mais reflète plutôt
les différences entre la disponibilité naturelle de l’eau et la demande en eau pour
l’homme. Ainsi, on reconnait généralement trois types de sécheresses :
- la sécheresse météorologique quand il y a une période prolongée de
précipitations en dessous de la moyenne ;
- la sécheresse agricole quand il n’y a pas assez d’humidité pour les
cultures. Cette condition peut avoir lieu même si les précipitations sont
normales à cause des conditions du sol et des techniques agricoles ;

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 3


- la sécheresse hydrologique quand les réserves d’eau disponibles dans les
nappes aquifères, lacs et réservoirs descendent en dessous de la
moyenne. Cette condition peut arriver même si les précipitations sont
normales ou au-dessus de la moyenne lorsque qu’une consommation plus
élevée d’eau fait diminuer les réserves.
En général dans l’usage le plus fré quent, le mot sécheresse se réfère
généralement à la sècheresse météorologique.

Cours d’eau, fleuve, rivière, ruisseau


Au sens général du mot, rivière est synonyme de cours d'eau. C'est, du moins,
le langage de la navigation et du droit. Les géographes, au contraire, ont
coutume de distinguer les fleuves, qui se jettent dans la mer par une
embouchure en forme d'estuaire ou de delta, et les rivières, qui se jettent en un
point appelé confluent dans un fleuve ou dans une autre rivière, ou encore dans
un lac. En outre, lorsque le cours d'eau a une allure impétueuse, que sa pente
excède, en moyenne, 0,05 m à 0,06 m par mètre, on l'appelle plus spécialement
torrent. Si son lit est peu large et son débit minime, c'est un ruisseau ou un ru.

Le point où un cours d'eau a son origine est sa source. De cette source à son
confluent ou à son embouchure, il reçoit, de part et d'autre, directement ou par
l'intermédiaire d'affluents, toutes les eaux qui découlent des terrains plus élevés.

Endoréisme : En hydrologie, l’endoréisme d'un cours d'eau ou d'un bassin


versant est le fait qu'il ne se déverse pas dans une mer, mais est au contraire
clos, retenant ses eaux (superficielles ou non) dans une cuvette fermée. Les
pluies ou autre formes de précipitations qui l'alimentent ne peuvent quitter un
bassin endoréique autrement que par évaporation ou infiltration.

Des facteurs liés au sol (infiltration importante) et au climat (forte évaporation le


long des cours d'eau ou dans les lagunes) expliquent aussi que certains cours
d'eau ne parviennent pas à atteindre la mer. Il s'agit alors d'endoréisme
fonctionnel.

Quoique les bassins endoréiques puissent se trouver sous n'importe quel climat,
ils se trouvent le plus souvent dans les milieux désertiques. La mer Noire était
autrefois endoréique jusqu’à ce que la mer Méditerranée brise le terrain les
séparant.

A la différence des fleuves endoréiques, les fleuves exoréiques sont ceux qui se
jettent à la mer.

Un talweg (ou thalweg) correspond à la ligne formée par les points ayant la plus
basse altitude, soit dans une vallée, soit dans le lit d'un cours d'eau.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 4


Schéma d’un talweg

1.2 SCIENCES UTILISEES


L'hydrologie de surface en tant que science appliquée fait appel à des
connaissances dans des domaines très divers. Ces domaines sont :
 Météorologie et Climatologie : Etude des pluies et du retour à
l’atmosphère ;
 Géologie, Géographie et Pédologie : Analyse du comportement
hydrologique du bassin ;
 Hydraulique : Mesure et étude des écoulements à surface libre ;
 Statistique : Traitement des données, simulations….
 Calcul numérique : Propagation de crue, modélisations et
optimisations… ;
 Informatique : Instrument de travail pour les calculs numériques, le
stockage des données…

1.3 DOMAINES D'APPLICATIONS


Les différents domaines d'application de l'hydrologie de surface sont très variés.
Parmi les plus importants et les plus classiques, on note :
 l'agriculture : irrigation, drainage ;
 l'étude des ressources en eaux : eau potable, eau pour l'industrie ;
Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 5
 la lutte contre la pollution : étude des débits d'étiage évacuant les
effluents, les calories ;
 l'énergie hydraulique ;
 le transport solide (dépôt ou érosion) ;
 la navigation ;
 les loisirs (plans d'eau) ;
 la sécurité des biens et des personnes : protection contre les crues…

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 6


CHAPITRE II : LE CYCLE DE L'EAU
Le cycle de l'eau, appelé aussi cycle hydrologique, est l'ensemble des
cheminements que peut suivre une particule d'eau. Ces mouvements,
accompagnés de changements d'état, peuvent s'effectuer dans l'atmosphère, à
la surface du sol et dans le sous-sol. Ceci implique que les mécanismes
régissant le cycle hydrologique ne surviennent pas seulement les uns à la suite
des autres, mais sont aussi concomitants.
Chaque particule n'effectue qu'une partie de ce cycle et avec des durées très
variables : une goutte de pluie peut retourner à l'océan en quelques jours alors
que sous forme de neige, en montagne, elle pourra mettre des dizaines
d'années.

2.1 EAU : GENERALITES ET DIFFERENTS ETATS


L’eau est la source principale et originelle de toute vie. Elle se présente dans la
nature sous trois états :
- Gazeux : humidité atmosphérique, évaporation, nuages, brouillards,
évapotranspiration
- Liquide : océans, mers, lacs, pluie, cours d'eau, eaux souterraines,
circulations souterraines
- Solide : glaciers, manteaux neigeux, neige, grêle, calottes polaires,
écoulement des glaciers.

Le changement de phase de l'eau dépend essentiellement de la température et


de la pression mais aussi du degré de pollution de l'atmosphère. La figure
suivante donne les différentes conditions de pression et de température pour les
trois états de l'eau, ainsi que les transformations de phase.

Diagramme de phase de l'eau (Tiré de Musy)

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 7


L'eau se retrouve, sous ses trois formes dans l'atmosphère terrestre. Les eaux
sont en constante circulation sur la terre et subissent des changements d'état.
L'importance de ces modifications fait de l'eau le principal agent de transport
d'éléments physiques, chimiques et biologiques. L'ensemble des processus de
transformation et de transfert de l'eau forme le cycle hydrologique.
Les mécanismes des mouvements de l'eau dans la nature sont déterminés par
l'énergie thermique solaire, la gravité, l'attraction solaire, l'attraction lunaire, la
pression atmosphérique, les forces intermoléculaires, les réactions chimiques,
nucléaires et les activités biologiques, et enfin les activités humaines. L'énergie
thermique du soleil produit une circulation de l'air dans l'atmosphère, en raison
du fait que la surface terrestre est réchauffée de façon inégale. La force de
gravité est responsable des phénomènes de précipitations, de ruissellement,
d'infiltration et de courant de convection. L'attraction solaire et lunaire est à
l'origine des marées et des courants marins. Les différences de pression
atmosphérique occasionnent les déplacements horizontaux de l'air. Les vents
sont eux-mêmes responsables du mouvement des couches superficielles dans
les lacs et les océans. Les forces intermoléculaires dans le sol provoquent les
phénomènes capillaires ainsi que la viscosité et influencent donc la vitesse
d'écoulement. L'eau est une des composantes de plusieurs réactions chimiques
organiques ou inorganiques. Un autre type de transformation de l'eau est le
processus physiologique qui se produit dans l'organisme animal. Finalement,
l'homme intervient directement sur les processus de mouvement et de
transformation de l'eau. Son action peut conduire à une meilleure gestion de sa
plus précieuse ressource naturelle, mais elle peut aussi causer de nombreux
problèmes, notamment en perturbant le cycle hydrologique, tant au niveau
quantitatif que qualitatif.

2.2 SCHEMA DU CYCLE DE L’EAU


Classiquement, on schématise les états et les situations de l'eau dans le cycle de
la façon suivante :
- Sous l’effet du rayonnement solaire, l’eau s’évapore à partir, des Océans,
des Lacs, des rivières, des Sources, des Sols et des Végétaux.
- Cette eau évaporée va entrer dans l’atmosphère sous forme de vapeurs,
se condense dans des masses nuageuses.
- Par le phénomène de neiges ou des précipitations liquides (pluies), cette
eau sera restituée aux Continents et aux Océans.
- Une partie des eaux précipitées va être interceptée par les végétaux et
une autre gagnera la surface des Sols, où elle pourra soit : être évaporée,
soit s’écouler en surface jusqu’aux Cours d’eau, c’est le ruissellement
de surface, ou encore, s’infiltrer dans le Sol. Ce dernier peut
emmagasiner l’eau infiltrée sous forme d’humidité, que peuvent utiliser les
végétaux.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 8


- Il peut y avoir aussi une infiltration profonde pour contribuer à la recharge
au renouvellement des réserves de la nappe souterraine. Un écoulement
à partir de cette nappe peut rejoindre la surface au niveau des Sources ou
des Cours d’eau; c’est l’écoulement souterrain.
- L’évaporation à partir du Sol et de ces Cours d’eau combinée à la
transpiration des plantes réinitialisent le Cycle hydrologique.

Schéma du cycle de l’eau

2.3 PROPORTION DES EAUX SUR LA PLANETE TERRE

La terre, vue de l'espace, apparaît comme une planète recouverte en grande


partie d'eau (planète bleue). Les océans occupent en effet une superficie à peu
près égale à 70% de la surface du globe et représentent 97% de la masse totale
d'eau dans la biosphère.
Cette disparité entre océans et terres est beaucoup plus accentuée entre eaux
douces et eaux salées. En effet, le volume total des eaux douces est d'environ
36 106 km3, soit 2,5 % des réserves totales en eau.
Par ailleurs, les eaux douces se répartissent sur le globe terrestre comme suit :
 Les glaciers et neige permanente : 68,6972% (1,7362% des réserves
totales en eau) ;
 Les eaux souterraines : 30,1077% (0,7609% des réserves totales en
eau) ;
 Les lacs : 0,2598% (0,0066% des réserves totales en eau) ;

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 9


 Les eaux atmosphériques : 0,0368% (0,0009% des réserves totales en
eau) ;
 Les mares : 0,0327% (0,0008% des réserves totales en eau)
 Les rivières : 0,0061% (0,0002% des réserves totales en eau) ;
 Les eaux biologiques : 0,0032% (0,0001% des réserves totales en eau).

Répartition de l’eau de la planète (GIEC- 2007)

N.B : le GIEC, c’est le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du


Climat (GIEC)

On remarque que les eaux souterraines occupent le 2ème rang des réserves
mondiales en eau douce après les eaux contenues dans les glaciers. Elles
devancent largement les eaux continentales de surface. Leur apport est d'autant
plus important que, dans certaines parties du globe, les populations s'alimentent
presque exclusivement en eau souterraine par l'intermédiaire de puits, comme
c'est le cas dans la majorité des zones semi-arides et arides. Cependant, il faut
savoir que plus de la moitié de l'eau souterraine se trouve à plus de 800 mètres
de profondeur et que son captage demeure en conséquence difficile. En outre,
son exploitation abusive entraîne souvent un abaissement irréversible des
Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 10
nappes phréatiques et parfois leur remplacement graduel par de l'eau salée
(problème rencontré en zone maritime telle qu'en Libye, Sénégal, Egypte, etc.).
Les eaux continentales de surface (lacs d'eau douce, rivières, fleuves, etc.) sont,
à l'inverse des eaux souterraines, très accessibles. Par contre, elles sont
quantitativement infimes et sont susceptibles d'être plus facilement polluées.
Quant aux eaux météoriques, elles semblent quantitativement très modestes
surtout dans certaines régions. Néanmoins, elles constituent une étape
essentielle du cycle de l'eau. Le pourcentage d'eau disponible pour l'homme est
certes très faible, mais suffisant grâce à la circulation ou au recyclage de cette
eau.

A l’échelle des continents, les principaux éléments des eaux du globe sont
répartis en moyenne comme suit :
 Précipitations : 790 mm (pour l’Europe) ; 740 (pour l’Afrique et l’Asie), 756
(pour l’Amérique du Nord), 1600 (pour l’Amérique du Sud), 791 (pour
l’Australie et l’Océanie) 165 (pour l’Antarctique) ;
 Evaporation : 507 mm (pour l’Europe) ; 587 (pour l’Afrique) ; 416 (pour
l’Asie), 418 (pour l’Amérique du Nord), 910 (pour l’Amérique du Sud), 511
(pour l’Australie et l’Océanie), 0 mm (pour l’Antarctique).

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 11


CHAPITRE III : NOTION DE BASSIN VERSANT

3.1 Définition

Le bassin versant ou bassin hydrographique est une portion de territoire


délimitée par un contour passant par des lignes de crête à l’intérieur desquelles
les eaux précipitées se dirigent vers un point commun appelé exutoire.

On peut aussi le définir comme la région, délimitée par une ligne de faite ou
ceinture, dont il reçoit ainsi les eaux. Tout cours d'eau, si faible soit-il, a un
bassin. On appelle plus particulièrement bassin fluvial celui qui embrasse les
bassins d'un fleuve et de ses divers affluents.

Si la limite du bassin versant est le lieu géométrique des points les plus élevés
qui définissent la ligne de partage des eaux, on parle ainsi donc d’un bassin
versant topographique.

Cependant, lorsqu’un sol perméable recouvre le substratum imperméable, la


division des eaux selon la topographie ne correspond pas toujours à la ligne de
partage des eaux, mais plutôt à celle définie par les plus hautes élévations de
la nappe. On obtient donc, un bassin réel ou bassin hydrogéologique. Cette
limite profonde étant difficilement repérable, dans la pratique, on considère alors,
comme bassin celui déterminé par la ligne de partage des eaux superficielles.

Le bassin versant fonctionne comme un collecteur chargé de recueillir les pluies


et de les transformer en écoulement à l’exutoire. Cette transformation
s’accompagne généralement avec des pertes dépendant des conditions
climatiques du bassin et aussi des caractéristiques physiques de ce dernier.

La connaissance du bassin versant est fondamentale dans toute étude


hydrologique : hydraulique urbaine, analyse de la qualité des eaux, prospections
de captages, plans de prévention des risques d'inondation etc...

Le bassin versant se caractérise par différents paramètres géométriques


(surface, pente), pédologiques (nature et capacité d'infiltration des sols),
urbanistiques (présence de bâti) mais aussi biologiques (type et répartition de la
couverture végétale).

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 12


Bassin versant schématisé

3.2 Caractéristiques d’un bassin versant

1)- Superficie

L’influence de la superficie d’un bassin versant se fait sentir surtout sur la forme
d’un Hydrogramme, c'est-à-dire, dans la nature de la relation entre le débit et le
temps :

* Un petit bassin versant réagit très vite à une averse. En effet, les eaux se
rassemblent rapidement ;

* Un grand bassin versant réagit très lentement à une averse : En effet, l’effet se
ressenti très lentement à l’exutoire.

2)- Ordre et Chevelu hydrographiques

Le réseau hydrographique est composé d’un cours d’eau principal et d’une série
de tributaires dont les ramifications s’étendent vers les parties les plus hautes du
bassin versant.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 13


Le chevelu est la représentation complète du réseau hydrographique superficiel
d’un bassin hydrologique qui évoque une chevelure pour les bassins bien
drainés.

Un tributaire qui ne reçoit l’apport d’aucun cours d’eau, si petit soit-il, s’appelle «
Vecteur d’ordre 1 ». Les tributaires dont les apports sont exclusivement des
Vecteurs d’ordre 1 sont des cours d’eau de deuxième ordre ou « Vecteurs
d’ordre 2 », et ainsi de suite. De cette façon, s’appelle « bassin d’ordre n », celui
dont l’ordre maximal de ses cours d’eau est n.

Bassin versant d’ordre 4

Un (1) vecteur d’ordre 4


Deux (2) vecteurs d’ordre 3
Quatre (4) vecteurs d’ordre 2
Neuf (9) vecteurs d’ordre 1

3)- Forme d’un bassin versant.


L’hydrogramme à l’exutoire dépend étroitement de la forme du bassin. Un bassin
étroit et allongé réagit moins rapidement qu’un bassin de forme plus circulaire,
car, les régions éloignées tardent à faire ressentir leur influence sur l’écoulement
à l’exutoire.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 14


La forme du bassin versant se caractérise par le coefficient de compacité de
Graveluis qui s’inscrit comme suit :
Kc = 0,28 x P / √
Où : P = périmètre du bassin versant (Km), S = Surface du bassin versant (Km2).

4)- Hypsométrie d’un bassin versant.

Du fait que la plupart des facteurs météorologiques et hydrologiques sont


fonction de l’altitude, il s’avère ainsi donc intéressant d’étudier l’hypsométrie du
bassin versant par tranche d’altitude.

Courbe hypsométrique

C’est une courbe qui est construite de sorte qu’en abscisses, sont reportées les
surfaces cumulées qui se trouvent au-dessus des côtes d’altitudes portées en
ordonnées comme suit la figure ci-après.
La courbe hypsométrique traduit la répartition des altitudes à l’intérieur du bassin
versant et permet, en outre de déterminer les altitudes caractéristiques
suivantes :

* Altitude moyenne : c’est l’abscisse moyenne de la courbe hypsométrique.


Alt.moy = (alt.max + alt.min)/2.

* Altitude médiane (altitude de fréquence ½) : c’est l’altitude correspondant au


point d’ordonnée 50% de la courbe hypsométrique.

* Dénivelée du bassin : c’est la différence entre l’altitude correspondant au point


d’ordonnée 5% et celle de 95% de la courbe hypsométrique.
D = Altitude (5%) – Altitude (95%).

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 15


Exemple de courbe hypsométrique d’un bassin versant

On peut aussi calculer la dénivelée en déterminant sur la carte la cote du point le


plus haut (Hmax) et cellle du plus bas, à l’exutoire (Hmin) de la manière
suivante :

D = Hmax – Hmin

5)- Réseau hydrographique.

Le réseau hydrographique d’un bassin versant est l’ensemble de tous les cours
d’eau naturels d’un bassin versant : fleuve, ruisseau, ruisselet, peu importe qu’ils
soient pérennes ou temporaires.
La densité de drainage est définie pour un bassin donné de superficie A comme
la longueur moyenne du réseau par km2 et est déterminée par l’expression
suivante :

Dd = ∑ /A
Avec Li – la longueur de chaque affluent d’ordre quelconque.

6)- Pente moyenne d’un cours d’eau

La pente est également une caractéristique intéressante, voire très importante,


car, elle renseigne, graphiquement, sur la topographie du bassin. De plus, elle
influence le débit de pointe lors d’une averse.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 16


La pente moyenne (Imoy) d’un bassin versant se détermine par la relation
suivante :

Imoy = ∑Dj / A = D/A


Avec ∑Dj = D – dénivelée totale du bassin versant ; Dj – dénivelé entre 2
courbes consécutives.

7- ) Pente globale du bassin :


La pente moyenne du cours d’eau parfois ne permet pas d’indiquer la valeur de
la pente globale du bassin. Ces conditions apparaissent lorsque le bassin
versant est drainé par plusieurs cours d’eau de longueurs équivalente ou lorsque
les pentes transversales sont plus élevées que celle du cours d’eau principal
(cas des bassins de montagne).

De ce fait, l’ORSTOM (actuel IRD) a proposé la notion de rectangle équivalent


qui a la même surface et le même périmètre que le bassin versant dont la
longueur L et la largeur l sont telle que :

= 2( + )
=
La longueur L d’un tel rectangle se calcule par la relation :

Les courbes hypsométriques qui donnent le pourcentage de la superficie du


bassin versant au-dessus d’une altitude donnée permettent d’obtenir la dénivelée
entre les points correspondant à 5% et 95%.

Avec cette dénivelé Δh on détermine une pente (Ig) appelée indice global de
pente qui n’est autre paramètre que le rapport entre la dénivelé ainsi définie et la
longueur du rectangle équivalente telle que :

Cet indice, sert de base à une des classifications O.R.S.T.O.M. pour des bassins
versants dont la surface est de l'ordre de 25 km2 :

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 17


Classes de relief Type de relief Valeurs de Ig
R1 Relief très faible Ig < 0,002
R2 Relief faible 0,002 < Ig < 0,005
R3 Relief assez faible 0,005 < Ig < 0,01
R4 Relief modéré 0,01 < Ig < 0,02
R5 Relief assez fort 0,02 < Ig < 0,05
R6 Relief fort 0,05 < Ig < 0,1
R7 Relief très fort 0,1 <Ig

Par ailleurs, il existe un autre indice, appelé indice de pente de Roche qui est
étroitement corrélé avec l’Indice global de (Ig = 0,8 Ip2) avec un coefficient de
corrélation de l'ordre de 0,99.

8)- Etat de surface du Sol

a)- La couverture végétale :


L’activité végétative et le type de Sol sont intimement liés, et leurs actions
combinées influencent singulièrement l’écoulement en surface.
Le couvert végétal retient, selon sa densité, sa nature et l’importance de la
précipitation, une proportion variable de l’eau météorique.
La forêt, par exemple, en interceptant une partie de l’averse, régularise le débit
des cours d’eau et amortit les crues de faible et moyenne amplitudes.
A l’inverse, le Sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement
très rapide. L’érosion de la terre va généralement de pair avec l’absence de
couverture végétale.

b)- Les plans d’eau.


Parmi les éléments de la couverture du Sol qui influencent le comportement
hydrographique d’un bassin versant, on doit prendre en compte la présence de
surface d’eau libre, telles que les Lacs qui jouent un rôle très important du fait de
leur capacité de stockage temporaire d’un certain volume d’eau.
Ce stockage temporaire a ainsi pour effet de laminer les crues, c'est-à-dire, de
réduire le débit de pointe de la crue.

9)- La Nature du Sol.

La nature du sol intervient dans la rapidité de montée des Crues et sur leur
volume. En effet, le taux d’infiltration, la capacité de rétention, les pertes initiales,
le coefficient de ruissellement (Cr) sont des fonctions du type de Sol et de son
épaisseur.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 18


10)- La Géologie.
La connaissance de la géologie d’un bassin versant s’avère importante et
incontournable pour bien gérer les caractéristiques physiographiques.
La géologie du Substratum influe directement sur les ruissellements de surface
et sur écoulements souterrains, c’est la mécanique des fluides combinée à
l’hydrochimie et à la perméabilité des terrains traversés. La géologie gouverne
aussi les fluctuations piézométriques des nappes phréatiques et profondes.

11)- La topographie.

La topographie est un paramètre très influent dans l’hydrologie, en particulier sur


le temps que mettent des gouttes d’eau non évaporées et non infiltrées dans le
Sol de descendre du sommet du bassin versant jusqu’à l’exutoire appelé (temps
de concentration). Quand ce temps de concentration est atteint, ceci signifie
que toutes les régions du bassin versant participent au débit. Plus la topographie
est accentuée, moins le temps de concentration est long.

12)- Le coefficient de ruissellement.

Pour caractériser la capacité d’un bassin versant à ruisseler, un indice est utilisé
en hydrologie de surface : le coefficient de ruissellement (Cr ). Son calcul et son
emploi sont simples, mais, notons qu’il peut conduire à commettre de grosses
erreurs. Ce coefficient exprimé en % est défini comme suit :

é ( )
Cr = é é ( )
x 100

3.3 Principaux bassins versants hydrologiques du Mali

Le Mali, est doté d’un réseau hydrographique dont la densité et l’intensité sont
inégalement réparties dans le pays. S’il est peu développé dans la partie nord du
pays, il l’est beaucoup plus au sud.
Ainsi au Mali, il existe quatre bassins qui sont :
- Le bassin du fleuve Niger et ses affluents qui sont : le Bani, le Baoulé, la
Bagoé, le Sankarani, les différents Bafing, etc. ;
- Le bassin du fleuve Sénégal et ses affluents qui sont : la Falémé, le
Baoulé, le Bafing ;
- Le bassin du fleuve Volta, représenté par le Sourou
- Une partie du bassin du fleuve Comoé.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 19


CHAPITRE IV : MESURE DE QUELQUES PARAMETRES
METEOROLOGIQUES

4.1 PRECIPITATIONS

1) Définition

Sont dénommées précipitations, toutes les eaux météoriques qui tombent sur la
surface de la terre, tant sous forme liquide (pluie, averse) que sous forme solide
(neige, grêle) et les précipitations déposées ou occultes (rosée,...). Elles sont
provoquées par un changement de température ou de pression. Les
précipitations constituent l’unique «entrée» des principaux systèmes
hydrologiques continentaux que sont les bassins versants.

2) Mesures des précipitations

a) Mesures de la hauteur d'eau précipitée

Quelle que soit la forme de la précipitation, liquide ou solide, on mesure la


quantité d'eau tombée durant un certain laps de temps. On l'exprime
généralement en hauteur de précipitation ou lame d'eau précipitée par unité de
surface horizontale (mm).

Les différents instruments permettant la mesure des précipitations se divisent en


deux classes d’appareils qui sont :

 Le pluviomètre : instrument de base de la mesure des précipitations


liquides ou solides. Il indique la quantité d'eau totale précipitée et recueillie
à l'intérieur d'une surface calibrée dans un intervalle de temps séparant
deux relevés.
 Le pluviographe : instrument captant la précipitation de la même manière
que le pluviomètre mais avec un dispositif permettant de connaître, outre
la hauteur d'eau totale, leur répartition dans le temps, autrement dit les
intensités.

Les pluviomètres

Le pluviomètre est l'instrument de base de la mesure des précipitations liquides


ou solides. Il indique la pluie globale précipitée dans l'intervalle de temps
séparant deux relevés. Le pluviomètre est généralement relevé une fois par jour.
Si la station pluviométrique est éloignée ou difficile d'accès, il est recommandé
de recourir au pluviomètre totalisateur. Cet appareil reçoit les précipitations sur

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 20


une longue période et la lecture se fait par mesure de la hauteur d'eau recueillie
ou par pesée.

Chaque pays a son type de pluviomètre, dont les caractéristiques sont toutefois
peu différentes. En France et dans beaucoup de pays francophones, c'est le type
SPIEA qui est utilisé (surface réceptrice de 400 cm 2). Dans d’autres pays comme
la Suisse, on utilise le pluviomètre de type Hellmann, d'une surface de 200 cm2
(Figure ci-dessous)

Pluviomètre de Hellman

La hauteur au-dessus du sol de la bague du pluviomètre est généralement située


à 1,00 - 1,50 m au-dessus du sol.

Les pluviographes

Le pluviographe est cet appareil de mesure de la pluviométrie qui se distingue du


pluviomètre en ce sens que, la précipitation, au lieu de s'écouler directement
dans un récipient collecteur, passe d'abord dans un dispositif particulier
(réservoir à flotteur, augets, etc.) qui permet l'enregistrement automatique de la
hauteur instantanée de précipitation. L'enregistrement est permanent et continu,
et permet de déterminer non seulement la hauteur de précipitation, mais aussi sa
répartition dans le temps donc son intensité.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 21


Exemple de pluviographe à augets basculeurs

Les pluviographes fournissent des diagrammes de hauteurs de précipitations


cumulées en fonction du temps, appelés pluviogrammes.

A partir des pluviogrammes, on peut déterminer les intensités de la pluie qui sont
les quantités de pluie tombée en unité de temps. Ces intensités, représentées
graphiquement donnent le graphique des intensités de la pluie appelé
hyétogramme.

500
140
400 120
Intensité, mm/h
Pluie, mm

300 100
80
200
60
100 40
0 20
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 0
Temps, Heures

Intervalles de temps, Heures


Figure : Exemple de pluviogramme Figure : Exemple d’hyétogramme

b) Conditions d’installation des appareils de mesure de la


pluviométrie

Pour l’installation des appareils de mesure de la pluviométrie, il est nécessaire


que les conditions suivantes soient remplies :

- Accessibilité : il est préférable que le site d’implantation de l’appareil soit


accessible pour les lectures à faire par un lecteur ;

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 22


- La bague du pluviomètre doit être à une hauteur égale à 1,0 à 1,5 m au-
dessus du sol ;
- Positionnement dans le plan : la surface de réception doit être horizontale.
En plus, l’appareil doit être éloigné d’un obstacle d’une longueur supérieure à
2 fois la hauteur de cet obstacle.

D > 2h
1,5 m 1,5 m

Exemple d’installation des appareils de mesure de la pluviométrie

3) Analyse ponctuelle

Les mesures ponctuelles acquises au niveau des pluviomètres ou des


pluviographes sont analysées et soumises à différents traitements.

Notion d'averses et d'intensités

On désigne en général par "averse" un ensemble de pluies associé à une


perturbation météorologique bien définie. La durée d'une averse peut donc varier
de quelques minutes à une centaine d'heures et intéresser une superficie allant
de quelques kilomètres carrés (orages) à quelques milliers (pluies cycloniques).
On définit finalement une averse comme un épisode pluvieux continu, pouvant
avoir plusieurs pointes d'intensité.

L'intensité moyenne d'une averse s'exprime par le rapport entre la hauteur de


pluie observée et la durée t de l'averse :

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 23


Où : im - intensité moyenne de la pluie [mm/h, mm/min] ou ramenée à la surface
[l/s.ha], h - hauteur de pluie de l'averse [mm], t - durée de l'averse [h ou min].

L'intensité des précipitations varie à chaque instant au cours d'une même averse
suivant les caractéristiques météorologiques de celle-ci. Plutôt que de considérer
l'averse entière et son intensité moyenne, on peut s'intéresser aux intensités
observées sur des intervalles de temps au cours desquels on aura enregistré la
plus grande hauteur de pluie. On parle alors d'intensité maximale.

4.2 EVAPORATION, TRANSPIRATION ET EVAPOTRANSPIRATION

4.2.1 Définitions

Les termes évaporation et évapotranspiration désignent tous deux des pertes en


eau par retour direct à l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. Ces pertes
comportent : l’évaporation des nappes d’eau libres, des lacs, des cours d’eau, du
stockage de surface dans les cavités naturelles du sol, de l’eau contenue dans le
sol et la transpiration des végétaux.

En hydrologie, on appelle évaporation, les pertes en eau subies sous forme de


vapeur par les nappes d’eau libre. Quant à l’évapotranspiration, ce sont les
pertes complexes provenant de l’évaporation des eaux du sol, de celles
interceptées par les feuilles des arbres et autres obstacles de la partie des
précipitations qui n’atteint jamais le sol et de celles consommées par les
végétaux et rejetées par transpiration.

Dans les pays chauds, l’évapotranspiration est après la précipitation le terme le


plus important du bilan hydrologique. Par contre, une très grande importance se
révèle la connaissance de l’évaporation des nappes d’eau libre quand il s’agit de
la réalisation d’un projet de construction de retenue d’eau.

Les facteurs conditionnels de l'évaporation sont nombreux. Les plus importants


sont : la température de l'air et de l'eau ; l'humidité de l'air ; le rayonnement
solaire ; le vent et la pression atmosphérique. Ces facteurs sont beaucoup plus
nombreux pour l’évapotranspiration. C’est ainsi qu’en plus de ces facteurs, on
peut ajouter la température du sol et de sa capacité calorifique ainsi que les
nombreuses caractéristiques de la couverture végétale. Certains de ces
paramètres sont facilement mesurables par des instruments de mesures
météorologiques.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 24


4.2.2 Appareils de mesure de l'évaporation

Il existe différents types d’appareil permettant de mesurer l’évaporation parmi


lesquels on peut citer :

1) Les atmomètres

Les atmomètres sont des appareils destinés à mesurer le pouvoir évaporateur de


l’air, appelé évaporation latente qui est définie comme l’évaporation maximale
d’une surface suturée en eau, plane, horizontale, noire et exposée aux
conditions météorologiques de l’énergie solaire et céleste, du vent, de la
température et de la pression atmosphérique de vapeur telles qu’elles existent
dans le milieu écologique végétal ou animal étudié.

Un atmomètre parfait doit répondre aux conditions suivantes :

- Ne présenter aucune inertie thermique ;


- Evaporer à travers une surface plate, horizontale et noire ;
- Ne modifier en rien le champ des vitesses du vent naturel ;
- Ne pas affecter la tension de vapeur dans l’atmosphère environnante.

L’atmomètre répondant le mieux à ces conditions est appelé « Black Bellani ».


Cet appareil est composé essentiellement d’un plateau de porcelaine poreux et
noire de 7,5 cm de diamètre surmontant une cuvette en porcelaine imperméable.
L’humidité du plateau est entretenue par l’eau contenue dans un réservoir qui est
gradué et qui sert en même temps à la mesure de la quantité d’eau évaporée. La
surface évaporante est placée au soleil horizontalement. Une valve empêche
l’eau provenant des précipitations d’entrer dans l’appareil à travers la surface
poreuse. Cet appareil est suffisamment petit et c’est pourquoi, la température de
l’ensemble suit d’assez près les fluctuations de la température de l’air. Grâce aux
dimensions réduites de la surface évaporante, il ne se produit pas de
modification sensible du taux d’humidité de l’atmosphère environnante.
Il existe de par le monde en utilisation quelques atmomètres ou évaporimètres
parmi lesquels, on peut citer :

- Le Piche, à disque de papier. Il est utilisé dans les abris météorologiques ;


- L’évaporimètre de Levingstone ;
- L’évaporimètre de Wright ;
- L’évaporimètre de Summerland.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 25


2) Les balances d'évaporation

Les balances d'évaporation mesurent l'évaporation en continu par diminution du


poids de l'eau placée dans un plateau sous abri. Elles ne sont pas très
représentatives de l'évaporation naturelle en raison de leur faible surface libre.
De plus, le faible volume de l'eau favorise le rôle thermique des parois.

3) Les bacs évaporatoires

Contrairement à ce qui se passe pour les atmomètres, on cherche dans la


conception des bacs évaporatoires à augmenter le plus possible l’inertie
thermique. Ceci se fait en augmentant la surface évaporatrice du bac. Ainsi
donc, leur but principal est de se rapprocher le plus possible des conditions qui
existent à l’évaporation provenant des étendues d’eau naturelles. Ceci fait que
l’état d’humidité de l’atmosphère environnante se trouve modifié de la même
manière que dans la nature et avec l’effet du vent respecté. Autrement dit, plus la
surface évaporatrice du bac est grande, mieux les conditions d’équivalence sont
remplies. Pour des problèmes d’économie, on ne peut sans limite augmenter
cette surface. C’est pourquoi, on impose des limites et on détermine un
coefficient permettant le passage des résultats sur bac à l’estimation de
l’évaporation des étendues d’eau naturelles.

L’un des bacs qui a été le plus utilisé de par le monde est celui du Weather
Bureau dit de classe A. C’est un bac circulaire de 4 pieds (121,92 cm) de
diamètre et de 10 pouces (24,5 cm) de profondeur. Il faut noter qu’avec cette
profondeur insuffisante, l’inertie thermique est trop grande pour un atmomètre et
trop faible pour un bac.

L’un des bacs le plus utilisé comme étalon est le bac Colorado. Il a 3 pieds
carrés (0,925 m de côté, 0,855 m2 de section) et d’une profondeur de 1,5 à 3
pieds (45,72 à 91,44 cm).

Actuellement, le service hydrologique de l’ORSTOM (actuel IRD) utilise une


version modifiée du bac Colorado. Ce dernier a 1 m 2 de section sur 60 cm de
profondeur. Il est enterré de façon à ce que le niveau de l’eau et celui du sol
soient à 10 cm du rebord. Les mesures sont volumétriques.

En cas de précipitations entre 2 mesures, l’évaluation de la hauteur précipitée se


fait au moyen d’un bac identique au bac évaporatoire et installé à proximité dans
les mêmes conditions mais lequel a son eau recouverte d’une couche d’huile

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 26


empêchant l’évaporation, soit au moyen d’un pluviomètre au sol installé dans
une fosse à côté du bac évaporatoire.

Exemple de bac évaporatoire

4) Les nappes d’eau naturelles

L’étude directe des nappes d’eau naturelles est délicate, mais indispensable
surtout dans l’obtention des coefficients de passage mesurée sur les bacs à celle
des réservoirs naturels. Le problème se résout en établissant le bilan
hydrologique complet de la retenue d’eau à étudier. Les termes de ce bilan,
effectué sur une période de durée déterminée sont :

- Le volume d’eau reçu par le réservoir comme apports Va ;


- Le volume d’eau évacué par l’exutoire Ve ;
- Les pertes par infiltration Vi ;
- Les apports dus aux précipitations tombées directement sur la retenue
durant la période Vp ;
- Le stockage ou le destockage subit par la retenue durant la période Vs et
- Le volume évaporé E.

Ainsi, l’équation de ce bilan s’inscrit :

Va + Vp – Ve – Vi – E ± Vs = 0. Ainsi, on a donc :

E = Va + Vp – Ve – Vi ± Vs.

Si les mesures sont bien menées, Vp, Ve et Vs sont estimés avec une bonne
approximation. La bonne détermination de Va dépend de la manière dont le
réservoir est alimenté. Très généralement, Vi ≪ E, si bien que Vi est négligéable.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 27


4.2.3 Formules de détermination de l'évaporation et de
l’évapotranspiration

Il existe une multitude de formules relatives à la détermination de l’évaporation et


de l’évapotranspiration. Ces formules se divisent en trois (3) grands groupes :
empiriques, semi-empiriques et physiques. Le mode d’approche de chaque
groupe est nettement différent et dépend non seulement de la formation du
chercheur, mais surtout de ses goûts personnels et aussi du but final recherché.

1) Loi de Dalton

Dalton a établi que le transfert des masses d’eau dans le phénomène de


l’évaporation est conditionné par la différence des pressions partielles de vapeur
existant au voisinage de la surface et dans l’atmosphère libre. Cette loi s’exprime
par la relation suivante :

E=a[ ( )− ]

Où E – l’évaporation durant la période donnée, en mm/jour ; ew(Te) – Tension


de vapeur saturante de l’eau à la température de la surface évaporante Te
(moyenne pour la période), en millibars ; e – Tension de vapeur existant dans
l’atmosphère (moyenne pour la période), en millibars.

Sachant que le vent a un impact sur l’évaporation, les chercheurs ont cherché à
introduire mais d’une manière empirique ce paramètre dans la formule de Dalton.
Ainsi, il existe de nombreuses formes analytiques de cette formule. L’une des
plus simples est :

E=a[ ( ) − ] (1 + bV)

Les paramètres a et b sont ajustés par l’expérience ; V – vitesse du vent, en m/s.

L’un des inconvénients de cette formule est la détermination de la tension de


vapeur à la température superficielle de l’eau d’une retenue qui n’existe pas
encore avec aussi une température qui n’existe non plus pas. Par contre, à partir
des stations météorologiques, on a les données sur le déficit par saturation de
l’air, à savoir :

D = ew – e, en millibars

Où ew – la tension de vapeur saturante à la température de l’air.

A partir des résultats aux bacs Colarodo, l’ORSTOM (actuel IRD) a obtenu la
relation suivante :

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 28


E = 0,358(1 + 0,580V)D

Sachant aussi que la pression atmosphérique influence l’évaporation, Rohwer a


cherché à tenir compte de ce paramètre et est arrivé au résultat suivant :

E = 0,484(1 – 0,000376P)(1 + 0,6V)D

Où P – la pression atmosphérique.

2) Bilan énergétique

L’évaporation peut se déterminer à partir de l’équation du bilan thermique se


rapportant à la surface évaporante sous la forme suivante :

R = LE + H + G, où :

R – rayonnement net sur la surface évaporante ;

L – Chaleur latente d’évaporation de l’eau ;

E – évaporation ;

H – taux de chaleur emmagasinée au-dessous de la surface évaporante.

Tous les termes de l’équation représentent des flux énergétiques exprimés en


calories par cm2 par minute ou en calories par cm2 par jour.

Il existe diverses méthodes de calcul de R, dont la plus connue est celle de


Brunt, à savoir :

R = Rc(1 – r) – б Ta4(O,56 – 0,08√ )(1 – 0,09m), où

Rc – rayonnement global mesuré au pyranomètre (en cal/cm2/mn) ;

r – albédo de la surface évaporante correspondant à Rc (petites longueurs


d’ondes) mesuré à l’albédomètre ;

б - Constante de Stephan ;

Ta – température absolue de l’air en degrés Kelvin (prise sous abri) ;

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 29


e – tension de vapeur d’eau dans l’atmosphère (en millibars) prise aussi sous
abri ;

m – nébulosité, en 1/10 de ciel ouvert.

La détermination de G se fait à partir des profils thermiques exécutés dans le sol


(évaporation du sol) ou dans l’eau à différentes profondeurs et de la capacité
calorifique du sol ou de l’eau. Si le bilan se fait sur une période assez longue, le
terme G est négligeable.

En ce qui concerne H, sa détermination n’est pas facile. Néanmoins, les études


de Bowen sur le transfert turbulent de la vapeur d’eau l’ont conduit à déterminer
le rapport , dit rapport de Bowen comme suit :

b = H/LE = 0,665 ( ( )
)=A( ( )
)

P – pression atmosphérique en millibars ;

Te – température absolue de la surface évaporante en degrés Kelvin ;

Ta – température absolue de l’air en degrés Kelvin ;

ew(Te) – tension de vapeur saturante à la température Te en millibars ;

e - tension de vapeur dans l’air en millibars.

Ainsi, on obtient la formule de Bowen pour la détermination de l’évaporation


d’une surface évaporante naturelle quelconque sous la forme suivante :

= −
E= avec
= ( )

– coefficient tenant compte du métabolisme des végétaux.

3) Formule de Penman

Pour l’évaporation sur nappe d’eau libre, Penman a combiné la méthode du bilan
énergétique (formule de Bowen) avec la formule de Dalton dans le but de
l’élimination de la température de la surface évaporante, généralement inconnue
dans les problèmes d’application. Il donne ainsi à la loi de Dalton la forme
suivante :
Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 30
E = f(u) [ ( )− ]

Ensuite, il considère une évaporation fictive, à savoir :

Ea = f(u) (ew – e)

ew – tension de vapeur saturante à la température de l’air ; ew – e = ∆e – déficit


de saturation ;

f(u) – fonction du vent qui se détermine empiriquement ;

= 0 du fait du manque de végétation ; G – négligeable par la faible conductivité


de l’eau.

( )
En posant d = : pente de la courbe de tension de vapeurs maximales
en fonction de la température pour l’intervalle Te – T. Si cet intervalle est petit, d
peut être confondu avec la pente de la tangente au point (ew,T). Ainsi, la formule
de Bowen devient :

E=

Ea = f(u) ∆e

d=( )T

,
A=

P – pression atmosphérique, en millibars.

4) Détermination de l’évapotranspiration

La méthode du bilan d’énergie s’applique aussi bien à l’évaporation sur nappe


d’eau libre qu’à l’évapotranspiration. C’est ainsi que des chercheurs
(climatologues et agronomes) ont par empirisme cherché à rattacher
l’évapotranspiration à des facteurs climatiques simples et mesurables.

Les études de Thornthwaite portent sur ce qu’il appelle l’évapotranspiration


potentielle qui est définie comme l’évapotranspiration d’une surface
suffisamment approvisionnée en eau pour évaporer la quantité d’eau maximale
Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 31
permise dans les conditions climatiques. Celle – ci est différente de la
l’évapotranspiration réelle qui est l’évaporation d’une surface compte tenu de son
état d’humidité qui à son tour diffère de l’évaporation latente en ce qu’elle fait
intervenir la nature du réservoir.

Thornwaite donne ainsi la relation suivante :

e = cta
e – l’évapotranspiration potentielle, mensuelle en cm ; t- température moyenne
mensuelle en °c ; le mois est considéré égal à 30 jours de chacun 12 heures
d’ensoleillement maximal possible.

Le paramètre « a » se calcule par l’expression suivante :

a = 675.10-9I3 – 771.10-7I2 + 1792.10-5I + 0,49239

Où I – un indice annuel qui est la somme des 12 indices mensuels ainsi calculés
pour chaque mois :

I=∑ j

i – indice mensuel qui est :

i=( )1,514

le paramètre « c » varie en fonction inverse de I, de telle sorte que la relation


peut s’écrire :

e = 1,6(10 )a

Pour le calcul de l’évapotranspiration réelle d’une surface, Turc a proposé la


formule suivante :

E= avec L = 300 + 25t + 0,05t3


,

E – évapotranspiration annuelle moyenne (en mm) ; P – pluviométrie annuelle


moyenne (en mm) ; t- température moyenne au-dessus de la surface (en °c).

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 32


CHAPITRE V : COURS D’EAU ET ECOULEMENTS

COURS D’EAU :

Un cours d'eau est un écoulement terrestre d'eau liquide entre une source et une
embouchure ou une confluence avec un débit à module supérieur à zéro. Ce flux
d'eau est souvent continu mais il peut être temporaire sur une assez longue
durée. Le lieu de cet écoulement est un chenal, généralement naturel.

Les cours d'eau jouent un rôle essentiel dans le cycle hydrologique. Ils sont à la
fois des canaux versants pour l'eau de surface, des habitats pour un très grand
nombre d'organismes, une source de nourriture et des corridors de migration.

ECOULEMENTS :

5.1 Définition de l’écoulement

L'écoulement désigne n'importe quel mode de circulation des eaux terrestres


sous l'effet de la pesanteur et le flux résultant de cette circulation.

Le terme " écoulement " se rapporte toujours à la circulation gravitaire de l'eau ; il


recouvre plusieurs réalités selon la profondeur à laquelle on se situe dans le sol :

a) À la surface du sol : En hydrologie de surface, le terme " d'écoulement "


concerne exclusivement la circulation de l'eau dans le réseau
hydrographique. Il s'agit d'un phénomène qui peut se quantifier par des
mesures directes de débits. En dehors du réseau hydrographique, on
parle de ruissellement, pour qualifier un écoulement de surface se
produisant exclusivement sur les versants.
b) Dans l'épaisseur du sol : Dans certaines conditions favorables, un
écoulement latéral peut apparaître dans la zone non saturée du sol, au-
dessus du niveau phréatique principal. Ce type d'écoulement résulte de la
diminution souvent rapide de la conductivité hydraulique avec la
profondeur, ce qui fait que la conductivité hydraulique horizontale est alors
beaucoup plus grande que la conductivité verticale. Lorsque des épisodes
pluvieux prolongés se produisent et que l'eau arrive dans le profil par le
haut plus vite qu'il n'en sorte par le bas, ceci provoque la formation d'un
niveau saturé dont l'eau s'écoule latéralement, dans le sens de la
conductivité hydraulique la plus forte. On parle ainsi donc d'écoulement
hypodermique, ou latéral pour cet écoulement qui se produit au-dessus du
niveau de la nappe permanente, sous formes de micro-nappes très
localisées et éphémères.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 33


c) Dans la zone saturée : Lorsqu'on se situe au niveau de la nappe,
l'écoulement se fait par gravité en fonction du gradient hydraulique : il
s'agit alors d'un écoulement de nappe.

5.2 Différents types d’écoulement

Selon les définitions données sur l’écoulement, il se dégage les types suivants
d’écoulement :

 Ecoulement de surface ou ruissellement de surface. La notion de


"ruissellement" traduit assez mal les processus physiques de génération
de l’écoulement. C’est pourquoi, ce terme est de plus en plus souvent
abandonné au profit de la notion "d'écoulement".
 Ecoulement de subsurface ou écoulement rapide interne".
 Ecoulement souterrain.

L’écoulement de surface que l’on appelle très généralement « Ecoulement » peut


être décomposé par rapport aux modalités (ou causes) de l'écoulement en :

 Ecoulement par dépassement de la capacité d’infiltration.


 Ecoulement par saturation constitué par l'écoulement en surface des
précipitations directes tombées sur les surfaces saturées.

1) Les écoulements de surface

a) Ecoulement par dépassement de la capacité d'infiltration

L'écoulement par dépassement de la capacité d'infiltration est un écoulement de


surface. Il apparaît lorsque l'intensité de la pluie dépasse la capacité maximale
du sol à absorber l'eau. Cette capacité, caractérisée par l'infiltrabilité du sol, est
supposée décroissante dans le temps jusqu'à une valeur constante.
L'écoulement de surface se produit donc lorsque la capacité d'infiltration
devient inférieure à l'intensité des précipitations. En cas d'averse, le processus
d'écoulement se développe en deux phases :

 Au début de l'averse, la capacité d'infiltration est en général supérieure à


l'intensité de la pluie et celle-ci s'infiltre intégralement. La teneur en eau et
la charge hydraulique en surface croissent jusqu'à ce que la teneur en eau
à saturation et la pression atmosphérique soient atteintes. On définit alors
le seuil de submersion ou temps de submersion (ts) comme la durée
entre le début de la précipitation et le moment où la surface du sol est
saturée. Le temps de submersion marque ainsi le début de l'écoulement.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 34


Pour un sol donné, le temps de submersion est d'autant plus court que
l'intensité de la pluie est grande et que l'humidité initiale du sol est
importante.
 Par la suite, l'intensité de la pluie devient plus importante que la capacité
d'infiltration. L'écoulement de surface est alors constitué par la différence
entre ces deux termes.

b) Ecoulement sur surfaces saturées

L'écoulement sur surfaces saturées se produit lorsque la capacité du sol à


stocker l'eau est épuisée et lorsque la capacité à transmettre latéralement le flux
d'eau est dépassée. Par conséquent, l'eau ne pourra plus s'infiltrer et va
s'écouler en surface.

Le développement de conditions saturées à la surface du sol peut résulter de


l'écoulement latéral d'une nappe profonde ou perchée. La remontée de la nappe
à partir d'un horizon peu perméable ou à partir d'une nappe préexistante peut
aussi être à l'origine de ce développement. Dans ces trois cas, il s'agit donc
d'une saturation « par dessous ». La convergence des lignes de courant
(concavité des lignes d'écoulement vers l'aval), les pentes faibles et les sols
minces favorisent la saturation « par dessous ».Cette forme de saturation est à
opposer à la saturation « par-dessus », qui est quant à elle favorisée par les
conditions évoquées dans la partie précédente ainsi que par la présence d'un
horizon peu perméable à faible profondeur et de fortes précipitations.

2) Les écoulements de subsurface

La condition essentielle pour voir apparaître des écoulements de subsurface est


que la conductivité hydraulique latérale du milieu doit être nettement supérieure
à la conductivité verticale. Dans ce cas l'eau, s'écoule latéralement.

Des conditions particulièrement favorables existent là où une couche de sol,


mince et perméable, couvre un substratum quasi imperméable.

3) Les écoulements souterrains

L'eau souterraine joue un rôle aussi important dans la génération des


écoulements et notamment dans la composante ‘’débits de base’’ de
l'hydrogramme.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 35


5.3 Les facteurs de l'écoulement fluvial

Le mode d'écoulement des eaux continentales dépend donc, au premier chef, de


facteurs climatiques. Le déficit d'écoulement, fraction de l'eau précipitée qui ne
parvient pas aux fleuves, augmente, en valeur absolue, avec les quantités
précipitées et la température, jusqu'à une valeur plafond qui correspond au
pouvoir évaporant de l'atmosphère, lequel est une fonction croissante de la
température. Le déficit d'écoulement est particulièrement important dans les
régions les moins arrosées, ainsi que dans les zones climatiques les plus
chaudes. Dans ces dernières, toutefois, l'écoulement devient considérable dès
que les précipitations excèdent la valeur du déficit plafond.

Lorsqu'une partie notable des précipitations tombe sous forme de neige, dans les
montagnes de la zone tempérée ou dans les plaines boréales à hiver froid, le
déficit d'écoulement se trouve fortement réduit et le débit est réglé au long de
l'année par l'évolution de la température moyenne, tout autant que par le rythme
saisonnier des précipitations.

Dans le cas où les conditions climatiques ont amené la formation d'un glacier, en
très haute montagne ou à des latitudes élevées, l'écoulement de la rivière
alimentée par la fonte du glacier est déterminé par la seule évolution de la
température.

De son côté, le relief joue un rôle en modifiant les facteurs climatiques : il


augmente les précipitations et, en abaissant la température, provoque
l'accumulation d'une fraction croissante des pluies sous forme de neige, puis de
glace. De plus, il amplifie l'écoulement par suite de la baisse des températures et
d'une circulation des eaux.

5.4 Coefficient d’écoulement

Le coefficient d'écoulement représente le ratio entre la quantité d'eau écoulée et


la quantité d'eau précipitée pendant une période donnée et un bassin donné.
Cette notion n'implique pas que toute l'eau écoulée provienne des précipitations
considérées. Une partie peut provenir de précipitations antérieures ou tombées
hors du bassin (s'il existe des transferts, de surface ou souterrains), ni
réciproquement que toutes les précipitations non évapotranspirées se soient
écoulées (différences de stock et sorties souterraines).

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 36


Le coefficient de ruissellement représente, lors d'une crue, la part de l'eau qui a
exclusivement circulé en surface. Historiquement, il a été confondu avec le
coefficient d'écoulement rapide et demeure parfois abusivement utilisé dans ce
sens ; or le coefficient d'écoulement rapide représente le ratio entre le volume
d'écoulement rapide, c'est-à-dire celui qui provoque le gonflement de
l'hydrogramme - et qui inclut le plus souvent une part d'eau souterraine "
poussée " par l'eau de la pluie considérée - et la pluie à l'origine de la crue. Le
terme de coefficient de ruissellement fait référence à des processus de transfert,
et celui de coefficient d'écoulement rapide à des volumes transférés.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 37


CHAPITRE VI : REGIME HYDROLOGIQUE DES COURS D’EAU

La connaissance des débits des rivières et de leurs variations (régime


hydrologique) est nécessaire pour divers objectifs qui peuvent être :

 La connaissance générale des ressources en eau de surface ;


 Le dimensionnement des ouvrages de franchissement (ponts) ;
 La protection (avec ses limites) des lieux habités ;
 Les réponses à des demandes de prélèvement ou de rejet ;
 Le suivi et la gestion des prélèvements (irrigation, par exemple).

Ainsi, à partir des données de hauteurs d’eau instantanées relevées par un


lecteur ou par un enregistreur automatique (limnigraphe) et utilisant pour cela la
courbe de tarage, on peut en traduire les débits instantanés d’un cours d’eau
dans une section bien définie. De ces débits instantanés, on peut en faire les
traitements spécifiques suivants : calculs des débits moyens journaliers,
mensuels, annuels, interannuels et ceux spécifiques.

6.1 Calcul du débit moyen mensuel (QMM)

Le débit moyen mensuel se calcule en effectuant une moyenne arithmétique


des débits journaliers (QJ) par l’expression suivante :

QMM = ∑QJ/NJM

Avec NJM – le nombre de jours dans le mois.

6.2 Calcul du débit moyen annuel (QMA)

On obtient le débit moyen annuel en effectuant une moyenne arithmétique et


pondérée des débits moyens mensuels (QMM).

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 38


6.3 Calcul du débit moyen interannuel

En hydrologie, le module correspond au débit moyen inter annuel, c'est une


synthèse des débits moyens annuels (QMA) d'un cours d'eau sur une période
de référence (au moins 30 ans de mesures consécutives). Il est calculé, en un
point du cours d'eau, sur une durée suffisamment longue (annuelle ou pluri-
annuelle) pour ne pas être influencé par les variations journalières ou
saisonnières du débit (crues exceptionnelles, fontes de neige extraordinaires,
etc.). Le fait que ce soit un coefficient annuel, il permet de connaître l'importance
relative du cours d'eau.

6.4 Calcul du débit spécifique

Le débit spécifique (Qsp,) est une mesure de l'écoulement moyen des


précipitations au sein d'un bassin versant de cours d'eau. Il se définit comme
étant le volume d’eau qui s'écoule en moyenne chaque unité de temps par
kilomètre carré du bassin.

Il se définie donc comme la valeur du débit Q (L/s ou m³/s) rapportée à la surface


A du bassin versant (km²). Sa formule est donc :

Qsp = Q / A

Le débit spécifique est souvent utilisé pour exprimer les débits de pointe lors des
crues. Il faut noter que d'une manière générale, le débit de pointe (Q sp) lors des
crues décroît lorsque la taille du bassin versant augmente.

A partir du module (débit moyen interannuel) d’un cours d’eau, on peut en


déduire son module spécifique qui est le module rapporté à la surface du
bassin versant, aussi exprimé comme le débit spécifique en l/s/km 2 ou
m3/s/km2. Il permet d'étudier et de comparer l'hydrologie de bassins versants de
dimensions différentes.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 39


CHAPITRE VII : CRUES

7.1 Définition
La crue est l’augmentation plus ou moins brutale du débit et par conséquent de
la hauteur d’un cours d’eau.

C’est donc la période pendant laquelle le cours d’eau présente des débits très
supérieurs aux valeurs moyennes. Au-delà du débit de « plein bord », la rivière
déborde de son lit mineur et occupe sa plaine d’inondation, ce qui est un
événement naturel et nécessaire.

L’intensité d’une crue est déterminée statistiquement par sa période de retour


(crue décennale, vingtennale, cinquantennale, centennale, millénaire).

7.2 Genèse des crues


La nature et l'origine des crues ou hautes eaux sont liées aux régimes
hydrologiques et à la taille du bassin versant.

Les crues auront ainsi pour origine les averses (liquides et /ou solides) et/ou la
fonte de neige. Les crues peuvent être groupées, selon les causes qui les
engendrent en :

- Crues d'averses (fortes pluies de plusieurs jours ou averses orageuses


localisées),

- Crues de fonte de neige (dues à une augmentation de la température


accompagnée ou pas de précipitations),

- les crues d'embâcle de glace (lorsque des blocs de glace d'un cours d'eau
gelé emportés lors du dégel s'accumulent et forment des barrages à
l'amont desquels les plaines s'inondent). La débâcle résulte de la brusque
rupture de ces barrages, provoquant ainsi des crues violentes mais
brèves.

7.3 Différents types de crues


En général, on distingue deux types de crues : les crues fluviales et les crues
torrentielles.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 40


Les crues fluviales, souvent saisonnières, affectent les cours d’eau importants
aux vastes bassins versants ; en général la montée des eaux y est lente.

Les crues torrentielles ou rapides, subites, brutales, soudaines ou encore éclair


affectent n’importe quel partie du réseau hydrographique ; elles sont souvent
dues à des pluies très violentes et localisées ; elles sont caractérisées par une
évolution très rapide, la montée des eaux étant très brutale.

Les crues dans les plaines sont plus lentes et donc plus faciles à prévoir,
certaines crues sont dues aux nappes phréatiques gorgées d’eau quand le sol
est plein. Ainsi, l’eau ne pourra plus s’infiltrer et va donc ruisseler.

7.4 Causes de la crue pluviale

La crue pluviale est due à des précipitations en forte quantité, auxquelles peut
s’ajouter un sol imperméable ou devenu imperméable suite à une sécheresse
importante. Ainsi, le sol n’absorbe plus la quantité d’eau qui lui parvient.

Le phénomène de crue peut également être accentué par des causes :

- humaines directes (drainage, imperméabilisation des sols …),


- humaines indirectes (changement climatique).

Phénomène naturel, les crues sont importantes pour l’écosystème aquatique. En


effet, elles occasionnent :

- le transport de sédiments, le curage du lit du cours d’eau,


- la diversification des espèces animales et végétales,
- l’enrichissement du terrain en matières organiques qu’elles déplacent et
déposent,
- la réalimentation, la réactivation de zones humides,
- l’inondation des frayères (importantes car zones de reproduction pour les
poissons),
- la recharge des nappes alluviales.

L’une des conséquences de la crue est l’inondation qui est définie comme la
submersion temporaire par l’eau de terres qui ne sont pas submergées en temps
normal.

Pr. F. BAMBA (ENI-ABT) Page 41

Vous aimerez peut-être aussi