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Apport du programme de français, langue d’enseignement,
au Programme de formation
Exploiter R
Art
Un
l’information entrepreneuriat
E
Santé et
DE
s
bien-être
LA
Structuration
CO
de l’identité Communiquer
Médias
MM
de façon
Construction
ÉLÈVE
UNICATION
appropriée
Développement d’une vision
du pouvoir du monde
d’action
Vivre-ensemble et Environnement et
Se donner des citoyenneté consommation
méthodes de
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Présentation de la discipline
Compétences
Lire et apprécier des textes variés Écrire des textes variés Communiquer oralement selon
des modalités variées
Bibliographie
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Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
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Présentation de la discipline
J’étais plus que simplement bouleversé par la grande qualité de l’écriture et le sens dramatique de l’auteur, j’étais pâmé,
reconnaissant de l’existence même d’une œuvre aussi forte écrite dans mon pays, dans mon fond de province, dans ma ville!
Michel Tremblay
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
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COMPÉTENCES À DÉVELOPPER
ÉLÈVE COMPÉTENT
EN FRANÇAIS
Communiquer oralement
selon des modalités
variées
Pour développer ses compétences en français, l’élève est placé dans des contextes riches où langue française et culture sont continuellement sollicitées. Les trois
compétences sont interreliées et plusieurs situations d’apprentissage font appel à plus d’une compétence. Par exemple, si les élèves d’une classe doivent établir
un consensus relativement au choix d’une sortie éducative, en sous-groupes, ils se documentent (Lire et apprécier des textes variés) sur les activités culturelles
offertes dans leur région. Puis chaque équipe présente à la classe l’activité qu’elle privilégie et défend son choix (Communiquer oralement selon des modalités
variées). Après avoir exploité l’information et exercé leur jugement critique (compétences transversales), les élèves conviennent d’une sortie et rédigent une
recommandation à l’intention du conseil d’établissement (Écrire des textes variés).
Peut-on apprendre sans essais et sans erreurs? En classe ver, seuls ou en équipe, de nouveaux défis et à se soucier tissage, appelés familles de situations, qui permettent à
de français, il doit régner un climat de confiance tel que de la qualité de leurs productions. Faire de la classe de l’élève de donner du sens à ses apprentissages en fran-
les risques pour apprendre sont bienvenus : confronter son français un lieu de questionnement et une communauté çais. Le tableau ci-après présente les familles privilégiées
interprétation d’un texte avec celle d’autrui, chercher à d’apprentissage, voilà le contexte essentiel à mettre en place. pour chaque compétence, et ce, pour chacune des années
employer des mots techniques dans un compte rendu, du cycle. Chaque famille comporte trois dimensions inter-
s’efforcer d’utiliser une langue soignée lorsqu’on agit Pour donner du sens aux apprentissages reliées qui donnent du sens aux activités proposées à
comme porte-parole, etc. Les élèves doivent pouvoir en français : des familles de situations l’élève : un agir (ex. informer), un objet d’apprentissage
compter sur les valeurs de respect et d’ouverture : ouver- La maîtrise de la langue s’acquiert à partir de pratiques propre à la classe de français (ex. descriptions) et des buts
ture aux particularités de chacun, mais aussi émerveille- variées et fréquentes. Pour développer ses compétences, (pour…). Tous ces éléments sont présentés dans le tableau
ment devant la richesse de la langue française et de la l’élève doit se trouver dans des situations significatives, synthèse des familles de situations de chaque compétence,
culture francophone. Par ailleurs, c’est en alliant rigueur diversifiées et de complexité variable. L’enseignant doit aux pages 102, 112 et 123.
et souplesse que l’enseignant encourage les élèves à rele- donc mettre en place des contextes spécifiques d’appren-
Familles de situations
Lire et apprécier S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des
des textes variés en ayant recours à des textes en appliquant des critères à des textes en explorant des textes narratifs repères culturels
courants littéraires et courants et poétiques en établissant des liens entre des
pour… pour… pour… œuvres littéraires
pour…
Écrire des Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues Expérimenter divers
textes variés en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits procédés d’écriture
pour… pour… pour… en élaborant des textes inspirés
de repères culturels
pour…
Informer
en prenant la parole
individuellement
pour…
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Chaque famille offre à l’enseignant la possibilité de créer tenir compte des champs d’intérêt et des besoins de cha- Comment reconnaître un élève compétent
un grand nombre de scénarios d’apprentissage par la cun, l’enseignant peut proposer à des groupes d’élèves en français?
variation de l’un ou l’autre des éléments de la communi- des tâches différenciées et accueillir leurs suggestions.
L’élève compétent sait agir dans une situation donnée en
cation (sujet traité, intention poursuivie, destinataire, point Ainsi, chaque élève a la possibilité de faire des apprentis-
mobilisant et en utilisant efficacement un ensemble de
de vue adopté, etc.) et des conditions de réalisation de la sages signifiants et de progresser en réalisant des projets
ressources. En français, il peut mettre en jeu simultané-
tâche ou du projet. D’autres facteurs favorisent la diver- à sa mesure.
ment plusieurs éléments appelés composantes :
sité en classe : le travail individuel ou en sous-groupe, le
Comment l’enseignant peut-il utiliser – il met en branle un savoir-faire lié à la lecture et à
mode de diffusion (ex. journal, affiche, présentation mul-
le programme? l’appréciation (Construire du sens), à l’écriture (Élabo-
timédia, émission de radio, site Internet, récital), l’obliga-
rer un texte cohérent) ou à la communication orale
tion ou la possibilité d’utiliser un ordinateur, le temps Pour planifier les situations d’apprentissage et orienter ses
(Construire du sens et Intervenir oralement), ce qui
alloué ou l’échéancier imposé, les outils de référence dis- actions auprès des élèves, l’enseignant se sert du pro-
l’amène à activer un processus et à faire appel à des
ponibles ou autorisés, l’accès à la bibliothèque. gramme comme d’un guide. Il s’inspire des familles de
stratégies;
situations pour proposer des expériences culturelles et des
Par ailleurs, le degré de complexité peut varier d’une situa- – il fait appel à des compétences transversales, particu-
tâches ou des projets variés, stimulants, complexes et liés
tion à l’autre. Plus la tâche est complexe, plus elle demande lièrement Exercer son jugement critique, Mettre en
aux domaines généraux de formation. Les composantes
à l’élève d’orchestrer de nombreuses ressources internes œuvre sa pensée créatrice et Communiquer de façon
des compétences, les critères d’évaluation, les attentes
et externes et de manier la langue avec précision et appropriée, afin d’orienter son savoir-faire;
de fin de cycle, les processus et stratégies ainsi que les
finesse. La tâche demandée doit laisser une certaine lati- – il mobilise les connaissances qu’il possède et il en cons-
notions et concepts lui fournissent de multiples pistes pour
tude à l’élève pour l’obliger à déterminer lui-même les truit de nouvelles dans l’action (Mettre à profit et
intervenir de façon différenciée auprès des élèves. Il se
étapes de sa démarche et à choisir des stratégies appro- acquérir des connaissances sur la langue, les textes et
réfère aux composantes des compétences pour structurer
priées. L’introduction de contraintes entraîne aussi des exi- la culture); ainsi, il comprend que les connaissances
des séquences d’apprentissage qui placent les élèves dans
gences particulières.Ainsi, l’enseignant peut inciter les élèves sont intimement liées à l’exercice de la compétence;
un réel contexte de développement de compétences dis-
à utiliser ou à transférer certains apprentissages spécifiques – il pose un regard distancié sur lui-même, sur une action
ciplinaires et transversales. Les critères d’évaluation et les
(ex. insérer un dialogue ou une citation dans un texte; uti- ou sur un ensemble d’actions (Réfléchir à sa pratique
attentes de fin de cycle constituent des balises pour inter-
liser le vouvoiement pour une entrevue avec un écrivain; de lecteur, de scripteur, d’auditeur, d’interlocuteur et
venir en évaluation. Les processus et stratégies lui offrent
jouer le rôle d’un lecteur de bulletin de nouvelles). de locuteur) afin d’acquérir de l’autonomie et de favo-
également des balises pour observer l’élève en action,
riser le transfert de ses apprentissages.
Pour favoriser l’interrelation des compétences et susciter l’amener à diversifier ses façons de faire et l’aider à savoir
davantage l’intérêt et l’engagement des élèves, des quand et comment utiliser ses connaissances. Les notions Par ailleurs, grâce à l’accompagnement de l’enseignant,
familles peuvent être combinées, par exemple s’informer et concepts précisent les éléments d’apprentissage pres- l’élève accroît son plaisir de lire, d’écrire et de communi-
et informer en lisant et en élaborant des descriptions. Elles crits pour le cycle et indispensables à la réalisation de quer oralement. Il développe une attitude positive à
peuvent aussi nécessiter le recours à des compétences tâches complexes. Il importe de rappeler que l’enseignant l’égard de la langue française et de la culture francophone
transversales particulières ou à des compétences dévelop- a toute la latitude voulue pour agencer les éléments du et se constitue graduellement des repères culturels variés.
pées dans les autres disciplines, ce qui favorise une programme de français de façon significative et les adap- De plus en plus conscient de ses compétences, il prend
meilleure intégration des apprentissages. De plus, pour ter aux besoins particuliers de ses élèves. une part active à la vie de sa classe et de sa communauté.
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Travail systématique sur la langue pour le journal de l’école. Le premier brouillon rédigé, elle reconnaître avec certitude grâce aux procédures stables
abordera… et systématiques que sont les manipulations syntaxiques
Lorsque des temps d’arrêt sont nécessaires pour aborder
(déplacement, effacement, addition, détachement, dédou-
un nombre limité d’éléments bien ciblés, l’enseignant pro- Dans cette classe de français, l’enseignante tient compte
blement, substitution, etc.). Il l’aide à acquérir des straté-
pose à l’élève des activités décontextualisées où certains simultanément des domaines généraux de formation, des
gies pour vérifier si ses phrases sont bien construites, bien
éléments d’apprentissage (stratégies, notions, concepts) compétences transversales et des compétences discipli-
ponctuées et si les accords orthographiques sont conformes
sont mis en relief. C’est l’occasion de construire de nou- naires, tout en accordant une place importante à l’étude
à la norme. L’utilisation d’une terminologie spécifique
veaux concepts, d’acquérir des stratégies, de développer de la grammaire et de l’orthographe. Dans cet esprit, faire
(métalangage) est essentielle pour communiquer efficace-
la capacité à analyser une phrase ou à appliquer une règle de la grammaire à l’école, c’est notamment :
ment en classe, pour réfléchir sur la langue, pour nommer
de grammaire, etc. L’enseignant veille à ce que l’élève per- – réfléchir sur l’organisation et le fonctionnement de la
les phénomènes linguistiques et textuels, pour décrire avec
çoive le lien étroit qui existe entre ces activités et les situa- phrase et du texte, sur l’organisation du lexique ainsi
précision les démarches de travail et pour consulter les
tions contextualisées. que sur l’orthographe grammaticale et l’orthographe
dictionnaires ainsi que les grammaires.
d’usage;
Imaginons la situation suivante.
– découvrir les grandes régularités du fonctionnement Le présent programme de français reconduit, à l’égard de
Après avoir assisté à une pièce de théâtre, les élèves de la langue et des textes; la grammaire, les orientations de celui de 1995 et privilé-
d’Hélène auront la possibilité de rencontrer le metteur en – comprendre que la langue est un système cohérent et gie la description de la langue que préconisent les gram-
scène, les comédiens et les autres artisans du spectacle qui non une série de règles sans liens entre elles; maires dites nouvelles. Cela signifie qu’une attention
ont accepté de leur accorder une entrevue. En prévision – se préoccuper des différences entre l’oral et l’écrit. particulière est accordée à la dimension syntaxique et que
de cette rencontre, qui se déroulera bientôt, les élèves ont la langue – abordée en allant du texte à la phrase, de la
En somme, faire de la grammaire, c’est accomplir un tra-
préparé des questions. Hélène fait un temps d’arrêt pour phrase aux groupes de mots, puis des groupes de mots
vail systématique sur la langue et les textes pour déve-
explorer les différentes structures de la phrase interro- aux mots – est vue comme un ensemble de systèmes (syn-
lopper ses compétences de lecteur, de scripteur, d’auditeur,
gative et faire ressortir leurs caractéristiques à l’oral et à taxe, morphologie, lexique, orthographe, phonétique, pho-
d’interlocuteur et de locuteur. C’est donc se doter d’outils
l’écrit. À la lumière des notions et des concepts abordés, nologie). L’élève est amené à analyser la langue et les
efficaces pour affiner sa compréhension et assurer la qua-
les élèves revoient la formulation de leurs questions et y textes des autres pour mieux les comprendre ainsi qu’à
lité de ses productions. Pour être efficace, un tel travail
apportent des ajustements. Après avoir examiné les tra- examiner ses textes pour les améliorer et les corriger.
doit être régulier, systématique et lié à une situation qui
vaux en cours, Hélène propose de s’intéresser au regrou-
lui donne tout son sens. L’élève doit non seulement Rôle de l’élève
pement des questions en fonction des aspects et des
connaître des notions et construire des concepts, mais
sous-aspects retenus. En équipe, les élèves comparent leurs Guidé, stimulé et encouragé par son enseignant, l’élève
aussi développer des stratégies pour savoir quand et
canevas d’entrevue pour vérifier s’ils peuvent les enrichir s’engage et est actif dans ses apprentissages : il se pose
comment utiliser ses connaissances.
ou les modifier. Comme le directeur de la troupe a des questions, fait des liens avec ce qu’il sait déjà,
demandé à recevoir les questions par courriel avant la ren- L’enseignant de français est sensible au fait que l’élève confronte ses représentations, etc. Il peut davantage
contre, les élèves révisent méticuleusement leurs textes en doit construire sa connaissance des règles pour être en accepter de relever des défis à sa mesure parce qu’il
portant attention aux tournures interrogatives, à la mesure d’y recourir adéquatement. Il l’amène à observer comprend l’importance d’acquérir des stratégies et des
variété de langue, à la ponctuation, à l’accord des verbes des phénomènes langagiers, à en découvrir les règles connaissances ainsi que de réfléchir à ses réussites et à ses
dans les inversions, à l’utilisation du trait d’union et à d’organisation et de fonctionnement de même qu’à éva- difficultés. Petit à petit, il diversifie et enrichit consciem-
l’orthographe d’usage. Une fois les entrevues réalisées, luer leur apport au sens de la phrase et du texte. Il lui ment le contenu de sa boîte à outils (repères culturels,
Hélène demande aux élèves d’écrire des comptes rendus apprend à identifier ces phénomènes, c’est-à-dire à les processus, stratégies, notions, concepts, etc.) et peut y faire
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Le Programme de formation préconise une plus grande compétences langagières. C’est notamment le cas dans les un film documentaire ou une publicité, par exemple, ainsi
ouverture aux réalités des jeunes d’aujourd’hui. On y traite, milieux de l’édition, de la communication, de la science, qu’à reconnaître le public visé. Pour ce faire, il porte atten-
entre autres, d’environnement, d’orientation et de citoyen- de la technologie, des relations publiques, de l’enseigne- tion à la variété de langue utilisée par les personnages,
neté. Toutefois, si l’on veut que l’école offre à l’élève de ment, du théâtre et de la chanson. Pour se familiariser aux clichés, etc. Il établit graduellement ses propres critères
multiples situations d’apprentissage à travers des problé- avec les exigences du monde du travail, il mène, seul ou et peut justifier ses critiques. Lorsqu’il produit lui-même
matiques qui le rejoignent, il faut s’assurer de traiter ces avec d’autres, des projets qui peuvent le conduire, par des messages, il est sensible à ses destinataires et il fait
réalités avec pertinence. Quel est l’apport spécifique du exemple, à publier un recueil de textes, à produire un jour- des choix en conséquence.
cours de français lorsque l’élève a un problème à résoudre nal, à concevoir une campagne publicitaire, à créer une
Vivre-ensemble et citoyenneté
ou une activité à organiser? Quelle peut être la contribu- page Web, à accueillir des invités dans sa classe, à animer
tion de la langue et de la culture? Comment peuvent-elles une émission de radio ou un spectacle à l’école. Il peut L’exercice de la démocratie est indissociable d’une prise
orienter sa façon d’aborder une réalité? Et réciproque- aussi choisir de faire du bénévolat à la bibliothèque sco- de parole réfléchie et respectueuse. L’élève découvre qu’un
ment, comment les apprentissages en langue peuvent-ils laire ou d’animer l’heure du conte, destinée à de jeunes des devoirs du citoyen est de s’informer afin de pouvoir
bénéficier de l’apport de démarches amorcées dans le enfants. soutenir sa position sur un sujet. S’il veut que sa pensée
cadre d’autres apprentissages disciplinaires? soit bien comprise par tous, il doit organiser ses propos
Environnement et consommation
et employer des mots justes et précis. Invité à prendre sou-
Relations avec les domaines Avec quelles productions culturelles est-on en contact? vent la parole en classe ou dans un groupe de travail, il
généraux de formation Des livres, des disques, des films, des spectacles, des cédé- apprend à écouter les autres et à respecter leurs opinions,
Santé et bien-être roms? En français ou en anglais? L’usage de l’ordinateur à trouver le ton approprié et à contrôler son impulsivité.
entraîne-t-il vraiment une économie de papier? Voilà Il apprend ainsi à user à bon escient du pouvoir de la
S’interroger sur le rôle de la lecture, de l’écriture et de la
autant de questions que la classe de français peut traiter parole et à prendre sa place dans des débats qui l’inté-
communication orale dans sa vie, c’est notamment réflé-
pour aborder la consommation et l’environnement. ressent. L’enseignant de français l’encourage à donner son
chir à ce qui contribue à l’équilibre de l’être humain. La
Comme ces sujets suscitent de vifs débats, l’élève apprend opinion dans le journal scolaire, à participer à des comi-
lecture est-elle uniquement source de détente? Quels béné-
à confronter des points de vue diversifiés avant de prendre tés consultatifs, à intervenir dans des assemblées et à
fices retire-t-on de la rédaction d’un journal personnel?
position. Par la suite, il peut choisir de rédiger, à l’inten- réfléchir aux effets de ses interventions sur les autres.
Pourquoi certains personnages de romans et de films
tion des adolescents, des conseils en matière d’achat, un
donnent-ils l’impression d’être des personnes équilibrées et Relations avec
code d’éthique relatif à l’utilisation de jeux électroniques,
d’autres, non? Est-on d’accord avec leurs comportements? les compétences transversales
un récit de science-fiction qui se déroule dans une contrée
Le fait d’apprendre à reconnaître les sentiments de person-
où il n’y a plus d’automobiles, etc. Compétences d’ordre intellectuel
nages et à trouver les mots justes pour nommer ce qu’on
ressent soi-même favorise une meilleure connaissance de Médias Quel est l’apport des compétences transversales dans le
soi et une communication plus efficace avec les autres. développement des compétences en français? Comme les
Par ailleurs, l’observation de la variété des usages de la
Orientation et entrepreneuriat langue dans le domaine des médias contribue au déve- compétences transversales sont présentes dans toutes les
loppement du jugement critique. L’adolescent apprend à disciplines, l’élève a l’occasion de les développer dans des
L’élève découvre peu à peu que de nombreux métiers et
comparer les façons de traiter un sujet dans une revue, contextes divers. Il peut se rendre compte, par exemple,
professions présentent des attentes élevées à l’égard des
des ressemblances et des différences entre le fait de mettre faire au regard de la discussion ou de l’écriture. On ne dis- les illustrations en arts plastiques, les récits bibliques en
en œuvre sa pensée créatrice pour rédiger un poème, pour cute pas seulement pour le plaisir d’échanger, mais aussi enseignement moral et religieux.
inventer un objet ou pour créer une chorégraphie. L’inté- pour résoudre un problème ou prendre collectivement une
Il est essentiel d’envisager l’écriture comme un moyen pri-
gration d’une compétence transversale à une compétence position. On peut aussi coopérer pour produire un texte
vilégié pour aider l’élève à organiser et à préciser sa pen-
en français donne une impulsion supplémentaire à cette collectif de plus grande envergure.
sée. Aussi les enseignants de toutes les disciplines
dernière. Par exemple, on ne se limite pas à lire un seul
Compétence de l’ordre de la communication demandent-ils régulièrement aux élèves, par exemple, de
texte, mais on consulte des sources variées et on traite
rédiger une définition, de créer un réseau de concepts, de
l’information; on explore et confronte plusieurs idées avant Si la communication est au cœur des apprentissages en
décrire un phénomène, d’exprimer leurs réactions, de don-
de proposer par écrit une solution pour résoudre un pro- français, la compétence transversale Communiquer de
ner et de justifier leur opinion. Les productions courtes et
blème complexe; on écoute plusieurs points de vue avant façon appropriée attire l’attention sur la complémentarité
régulières qui en découlent, où l’on exige l’emploi du voca-
de porter un jugement critique sur un film qu’on a vu. des langues et des langages. Conscient de son profil de
bulaire propre à la discipline et celui de structures linguis-
lecteur, de scripteur, d’auditeur, d’interlocuteur et de locu-
Compétences d’ordre méthodologique tiques correctes, permettent aux élèves de constater que
teur, l’élève dispose de plus en plus de ressources qu’il
l’écriture les aide à apprendre.
Les compétences transversales d’ordre méthodologique peut mettre au service de la communication, qu’elle soit
amènent l’élève à réfléchir plus systématiquement à ses orale ou écrite. Il peut comparer les codes et les usages La communication orale joue un rôle similaire. Être capable
démarches de travail et à l’efficacité des moyens choisis. sociaux propres à la langue française avec ceux d’autres de décrire un territoire, de discuter d’un enjeu moral,
En français, il apprend à analyser rigoureusement une langages. Il découvre petit à petit que la mathématique d’expliquer des changements sociaux ou sa démarche
situation et il développe une démarche à la fois souple et ou la musique, par exemple, sont régies par des règles, demande à l’élève d’analyser la situation afin de bien sai-
rigoureuse pour lire, écrire et communiquer oralement. Les comme le français, et que la qualité de sa communication sir ce qui est attendu dans chaque discipline et de plani-
technologies numériques lui offrent des outils puissants sera enrichie s’il sait les harmoniser. fier son intervention en conséquence. La prise de parole
lui permettant de planifier, de faire une recherche docu- dans un groupe, pour poser une question ou pour agir
mentaire, de mettre en forme des idées, d’améliorer et de
Relations avec les autres disciplines comme porte-parole d’une équipe, représente une expé-
corriger des textes. De plus, elles ouvrent des voies nou- C’est à l’élève qu’il revient de mobiliser, dans toutes les rience enrichissante dans toutes les disciplines si l’on
velles pour la diffusion des productions orales et écrites autres disciplines, les apprentissages qu’il effectue en fran- accorde à l’élève le temps de structurer ses idées et de
(ex. site Internet, forum de discussion, courriel, radio). çais, notamment en ce qui a trait à la lecture, dont le rôle trouver les mots justes pour les exprimer. L’enseignant doit
est capital. L’élève lit pour s’informer, pour comprendre et être attentif à l’élève qui expérimente de nouvelles struc-
Compétences d’ordre personnel et social
effectuer une tâche. Il devient de plus en plus sensible aux tures ou qui emploie des mots techniques, car ce dernier
Être compétent, c’est aussi actualiser son potentiel, pou- différents sens que les mots peuvent avoir selon les est en train d’apprendre à communiquer oralement. Il a
voir expliciter sa démarche pour reconstituer un univers contextes. Par exemple, le mot fonction n’a pas le même besoin, dans toutes les disciplines comme dans le cours
littéraire, pour identifier ses forces et ses faiblesses en écri- sens dans une grammaire que dans un texte en histoire, de français, de bénéficier du soutien de l’adulte ainsi que
ture, pour expliquer les regroupements de son répertoire dans un problème en mathématique ou dans la concep- de ses pairs et d’être encouragé à faire des essais.
d’œuvres littéraires, pour savoir quand prendre la parole. tion d’une machine en technologie. Les disciplines autres
En classe de français, l’élève apprend à se définir comme que le français donnent aussi à l’élève des outils pour
membre d’une communauté d’apprentissage et à se situer comprendre et interpréter les textes : la ligne du temps en
par rapport à la culture francophone. Par ailleurs, l’inté- histoire, les cartes en géographie, les graphiques en
gration de la compétence Coopérer apporte une dimen- mathématique, les schémas et procédures en science et
sion supplémentaire aux apprentissages que l’élève doit technologie ainsi qu’en éducation physique et à la santé,
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Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
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Du primaire au secondaire
Lire des textes variés les règles de communication établies et utilise quelques-
Apprécier des œuvres littéraires unes des stratégies qu’il a apprises.
À la fin du primaire, l’élève peut lire avec une certaine Au secondaire, l’élève doit réinvestir les apprentissages
efficacité une grande diversité de textes courants et litté- effectués au primaire. Graduellement, il élargit son bagage
raires. Il parvient à en dégager les éléments d’information de stratégies et y recourt de façon plus autonome. Il
tant implicites qu’explicites en ayant recours à des stra- apprend à analyser des situations de communication plus
tégies variées. De plus, il réagit sommairement à différents complexes et à tenir compte des différents paramètres qui
aspects des textes. Il peut également se référer à un grand les caractérisent. En lecture et en écriture, il fait des
nombre d’œuvres de qualité tirées de la littérature jeu- apprentissages systématiques relatifs à la cohérence, au
nesse, principalement des albums et de courts romans, et contenu et à l’organisation des textes. Il lit et apprécie
se prononcer avec une certaine assurance à propos de ces simultanément des textes variés et développe cette compé-
œuvres. tence en faisant appel à sa pensée critique. Il approfon-
dit également sa compréhension du système de la langue
Écrire des textes variés en mettant en relation les notions et concepts liés à la
En outre, l’élève a appris à rédiger des textes variés avec grammaire du texte et à la grammaire de la phrase. En
une certaine efficacité dans différents contextes et en recou- communication orale, tant dans des situations d’écoute
rant à des stratégies appropriées. Ses écrits comportent que de prise de parole individuelle ou interactive, il aborde
souvent plusieurs paragraphes et ses phrases sont habi- de manière systématique les particularités des usages de
tuellement claires et ponctuées correctement. Il utilise un la langue orale.
vocabulaire assez varié, sait orthographier les mots appris
(au nombre d’environ 3000) et est en mesure d’effectuer,
la plupart du temps, pour les cas les plus simples, les
accords du verbe, de l’adjectif attribut, du participe passé
avec être et les accords dans le groupe du nom.
Communiquer oralement
En communication orale, l’élève a acquis une certaine
aisance dans l’exploration de nombreux sujets, et cela, en
interaction avec ses pairs. Lorsqu’il partage ses propos, il
s’exprime généralement avec clarté dans divers contextes
reliés à la vie de la classe ou de l’école. Il sait employer
des formes du français standard adaptées à la situation
de communication. Au cours de ses discussions, il respecte
Sens de la compétence
Dans une société marquée par la profusion des informa- dans leur complémentarité que se définit au quotidien la de lecteur. Quant à ses réactions, elles sont personnelles
tions et des connaissances disponibles, par l’abondance compétence et que s’effectuent les apprentissages qui lui et proviennent de l’effet que le texte produit sur lui. L’élève
de la production littéraire ainsi que par l’omniprésence des sont associés. est non seulement attentif au texte, mais également à sa
médias, l’élève doit devenir un lecteur efficace, critique et démarche de lecteur : il lui faut évaluer l’efficacité des stra-
Construire du sens
autonome. À l’école comme à la maison, il est constam- tégies auxquelles il recourt et la pertinence des connais-
ment appelé à lire des textes de toutes sortes. Dans les Que la lecture soit intégrale ou partielle, individuelle ou sances qu’il mobilise.
bibliothèques scolaires et publiques qu’il est invité à fré- en sous-groupe, elle doit être planifiée. Lire pour comprendre
Porter un jugement critique
quenter régulièrement, il doit tirer profit d’une grande une réalité, préparer la critique d’un livre, saisir l’univers
diversité d’écrits. Il développe sa capacité à s’engager dans d’un auteur ou participer à un groupe de discussion, voilà L’élève a besoin d’être étroitement guidé par l’enseignant
des lectures de plus en plus exigeantes, allant de l’article qui donne lieu à des situations assez différentes pour que pour accéder à une lecture distanciée et apprécier des textes
d’encyclopédie au roman, en passant par l’article de jour- l’élève réfléchisse à la façon d’aborder les textes et aux littéraires et des textes courants. Il lui faut apprendre à poser
nal, le dossier de revue spécialisée ou le texte provenant moyens à utiliser afin de retenir les informations pertinentes sur le texte un regard éclairé et à porter sur celui-ci un
d’Internet. Médiateur, l’enseignant lui présente des textes pour la tâche à réaliser. Le texte mérite qu’on s’y attarde jugement critique à l’aide de critères qui varieront selon
résistants qui offrent des défis de compréhension ou vraiment, qu’on fasse ressortir ce qu’il a à dire et qu’on le genre du texte, la tâche ou le projet à réaliser et son
d’interprétation; il lui propose des tâches complexes afin s’intéresse à sa construction. Il revient toutefois à l’ensei- propre niveau de développement. Cet apprentissage se fait
qu’il puisse affiner ses stratégies de lecture et en déve- gnant d’amener l’élève à délaisser la perspective du sens par un travail fréquent de mise en relation de plusieurs
lopper de nouvelles. unique et absolu. En effet, un texte littéraire comporte textes. Il peut s’agir, par exemple, de livres d’une même
souvent plus d’une signification, ce qui peut aussi être le série, de textes qui adoptent des formes stéréotypées ou
La lecture de textes courants et littéraires se conjugue
cas de divers textes courants. Différentes interprétations qui s’en éloignent. Le développement du regard critique
étroitement avec l’appréciation de ces textes. Ainsi, la
peuvent être proposées par les élèves. Bien que plusieurs s’accompagne de la confrontation de ses appréciations
compétence Lire et apprécier des textes variés repose sur
d’entre elles puissent être acceptables et coexister, il arrive avec celles de ses pairs et avec des commentaires
la qualité de la compréhension, la justesse de l’interpré-
que certaines s’avèrent mieux fondées. Dans tous les cas, d’experts.
tation et la justification des réactions. Elle permet à l’élève
il importe que les interprétations suggérées soient soute-
de découvrir le monde et la langue sous divers angles, de Mettre à profit et acquérir des connaissances
nues par le texte et ne soient contredites par aucun de
réaliser une grande diversité de tâches ou de projets en sur la langue, les textes et la culture
ses éléments : pour construire du sens, l’élève doit conci-
classe de français et dans toutes les autres disciplines. La En lisant fréquemment des textes riches et variés, l’élève
lier les droits du texte et les droits du lecteur. Il apprend
compétence peut être cernée par les composantes présen- acquiert de nouvelles connaissances sur un grand nombre
progressivement à aborder les textes de façon autonome
tées ci-après et explicitées dans le schéma de la page 101. de sujets, mais aussi sur la langue, sur les textes et sur
et à établir des liens entre des éléments d’un ou de plu-
Ces composantes sont intrinsèquement liées et ne doivent sa propre culture. Il devient de plus en plus conscient du
sieurs textes, ainsi qu’entre ces éléments et ses expériences
être abordées qu’en relation les unes avec les autres. C’est
97
Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
98
fait qu’il doit recourir à de nombreuses connaissances et exemples sont fournis dans le tableau synthèse des roman ou d’un documentaire dans un journal, il importe
stratégies pour comprendre et interpréter les textes lus et familles de situations présenté à la suite des attentes de que l’élève apprenne à se donner des critères et à les appli-
que, ce faisant, il accroît son bagage personnel. Au fil de fin de cycle à la page 102. quer à divers textes qu’il met en relation. Il établit alors
ses lectures de textes littéraires et courants, l’élève se cons- des liens entre différentes œuvres littéraires ainsi qu’entre
S’informer en ayant recours à des textes courants
titue des repères culturels qui l’aident à situer leur contexte ces œuvres et des textes courants, des extraits, des trans-
linguistique, littéraire, géographique ou historique. Il décou- En classe de français, comme dans toutes les autres dis- positions ou adaptations destinées à la scène ou à l’écran.
vre ainsi que la lecture d’un texte courant peut servir à la ciplines, les occasions qui motivent l’accès à l’information L’enseignant suscite le recours à la prise de notes, à l’écri-
compréhension et à l’interprétation d’un texte littéraire et sont nombreuses. L’élève doit apprendre à utiliser l’infor- ture et à la discussion pour favoriser la confrontation des
que la lecture de textes d’un même genre ou d’un même mation de façon économique et efficace. Ainsi, il apprend appréciations.
auteur permet de dégager progressivement les caractéris- à s’interroger sur les textes, à évaluer la crédibilité des
La formulation de jugements critiques étayés est objet
tiques de ce genre ou la manière d’écrire de cet auteur. sources, à prendre des notes de diverses manières et à
d’apprentissage. Pour faire cet apprentissage, l’élève est
trier, regrouper et synthétiser les éléments pertinents. De
Réfléchir à sa pratique de lecteur incité à s’appuyer sur des critères. En quoi peut-on dire
plus, il doit développer des façons adéquates de travailler
que le texte est réussi? Est-ce par rapport aux règles du
L’élève qui arrive au secondaire a déjà un bagage appré- et recourir systématiquement à des outils de référence.
genre, au traitement des personnages ou à l’enchaînement
ciable de lectures à son actif. Il est capable de parler de Aussi l’enseignant fait-il en sorte que l’élève se familia-
des événements? L’attention est portée sur l’esthétique du
lui-même comme lecteur; il peut, par exemple, expliquer rise avec les mots-clés, les banques de données, les dic-
texte, sur la façon de dire, sur la manière de créer des
pourquoi il préfère certains personnages ou genres de tionnaires, les index, les tables des matières et les outils
effets. L’élève s’interroge, par exemple sur ce qui rend un
textes. En présence d’un nouveau texte, il sait qu’il doit de recherche informatisés et qu’il les utilise avec profit.
récit si émouvant ou si drôle ou encore sur ce qui fait qu’un
tenir compte de ses caractéristiques de lecteur. Il apprend
Lire pour apprendre, cela s’apprend. De plus, comme la documentaire est si captivant. Les jugements peuvent
à mettre en branle une démarche appropriée et à adop-
description est fréquemment utilisée dans les textes aussi porter sur les valeurs véhiculées par le texte ou
ter des stratégies afin de comprendre et d’interpréter ce
d’information, une attention particulière est accordée à ce prônées par les personnages.
qu’il lit, quelles que soient ses réactions initiales au texte.
type de texte au cours du cycle. L’enseignant amène gra-
La lecture de textes diversifiés, l’expérience de textes plus Découvrir des univers littéraires en
duellement l’élève à discerner l’information principale et
exigeants et le recours à la lecture dans les autres disci- explorant des textes narratifs et poétiques
l’information secondaire, et à utiliser des stratégies effi-
plines lui permettent de constater ses progrès et de se
caces pour comprendre les textes et établir des comparai- Le lecteur prend plaisir à lire lorsqu’il s’identifie à des per-
donner des défis de lecture à sa portée.
sons. Au début du cycle, le travail sur le sens du texte sonnages, partage leurs aventures, vit par procuration des
Des familles de situations variées bénéficie de l’apprentissage systématique des groupes événements, se propulse dans des univers plus ou moins
nominal et adjectival puis, progressivement, de celui des apparentés au sien. Les textes résistants nécessitent un
Pour que l’élève développe la compétence Lire et appré- groupes prépositionnel, verbal et adverbial. accompagnement soutenu de la part de l’enseignant,
cier des textes variés, l’enseignant le place dans des comme c’est le cas pour ceux qui visent à piéger délibé-
contextes stimulants liés à quatre familles de situations, Fonder une appréciation critique en appliquant
rément le lecteur ou à produire des effets de surprise et
chacune d’elles permettant à l’élève d’activer toutes les des critères à des textes littéraires et courants
ceux qui comportent des ambiguïtés voulues ou de fausses
composantes de la compétence à des degrés divers et de Inviter l’élève à adopter une distance critique, c’est l’obli- pistes. Ces textes conduisent à diverses interprétations et
faire des apprentissages spécifiques. Par l’exploitation des ger à se dégager du texte. Cette posture est exigeante et nécessitent parfois des relectures partielles. Ils requièrent
domaines généraux de formation, l’élève a accès à des requiert la médiation de l’enseignant. Que ce soit pour aussi des clés spécifiques à l’égard de la langue, des textes
projets et à des tâches favorisant des utilisations perti- recommander ou non des livres dans la communauté ou et de la culture pour permettre de saisir certains enjeux
nentes et intéressantes de ses lectures. À cet égard, des le cyberespace ou pour communiquer sa critique d’un et de dégager certaines caractéristiques de genre.
Programme de formation de l’école québécoise
Au cours d’une lecture minutieuse, l’enseignant amène par son témoignage personnel en tant que lecteur, par les
l’élève à tisser, dans le texte, divers réseaux de significa- réflexions qu’il provoque chez l’élève et par l’aide qu’il lui
tion et à s’intéresser non seulement à l’histoire racontée, apporte pour diversifier et enrichir ses lectures. Il encou-
mais aussi au point de vue adopté, aux marques de sub- rage l’élève à conserver des traces nombreuses et variées
jectivité, aux phénomènes de reprise, aux modes d’inser- de ses lectures. Ces traces prennent la forme, entre autres,
tion des discours rapportés, aux jeux de langage, aux liens de critiques, d’extraits, de fiches bibliographiques, de com-
avec d’autres textes, etc. Il favorise les échanges à propos paraisons entre des œuvres, de comptes rendus d’activi-
des textes littéraires, autant à l’oral qu’à l’écrit, pour que tés réalisées à partir de livres.
l’élève prenne conscience qu’il existe plusieurs lectures
Quelles œuvres l’élève lit-il? Qui en fait le choix? Aucune
possibles d’un même texte, que certaines sont plus inté-
liste d’œuvres obligatoires n’est proposée. L’enseignant
ressantes que d’autres, que toute lecture bénéficie des lec-
joue donc un rôle de guide. Il peut consulter des publica-
tures antérieures et que ses connaissances sur la langue,
tions ou des palmarès établis par divers organismes.
les textes et la culture lui permettent d’affiner sa compré-
Comme il doit tenir compte de ses élèves, de ses propres
hension et son interprétation.
champs d’intérêt sur le plan littéraire et des livres dispo-
Se construire des repères culturels en établissant nibles à l’école, il est préférable qu’il établisse, de concert
des liens entre des œuvres littéraires avec son équipe-cycle et la bibliothécaire, une liste de
livres afin d’accompagner les élèves dans leurs choix. Les
Même si la lecture accompagnée peut s’avérer nécessaire
enseignants des autres disciplines peuvent aussi jouer un
pour des œuvres plus exigeantes, il n’est pas souhaitable
rôle de passeurs culturels en profitant pleinement du fait
que tous les élèves lisent uniquement les mêmes livres. Le
que les œuvres littéraires puisent dans tous les domaines du
fait de leur proposer une grande variété d’œuvres favo-
savoir humain.
rise la diversification et l’enrichissement des repères qu’ils
se construisent, que ce soit des genres de textes, des L’objectif visé par l’élaboration d’un répertoire est que
œuvres d’hier et d’aujourd’hui, des auteurs du Québec, de l’élève se constitue un bagage personnel d’œuvres à par-
la France ou de la francophonie, des univers particuliers, tir desquelles il construira ses propres repères culturels. La
des procédés d’écriture et même des transpositions diversité et la qualité des œuvres sont alors recherchées.
d’œuvres au théâtre, au cinéma, etc. L’enseignant crée un Par exemple, un répertoire qui ne contiendrait que des
climat d’ouverture propice au partage du plaisir de lire et œuvres d’un même auteur, que des traductions ou que
de la sensibilité esthétique ainsi qu’à l’expression de juge- des œuvres québécoises ne présenterait pas cette diver-
ments critiques et à l’établissement de liens multiples sité. Le tableau qui suit fournit quelques caractéristiques
entre les œuvres lues. qui devraient guider cette recherche de diversité.
C’est grâce à de nombreux contacts avec les textes litté-
raires que l’élève parviendra progressivement à se
construire des repères littéraires et culturels. La constitu-
tion d’un répertoire personnalisé devient alors un outil
indispensable. L’enseignant joue un rôle de mentor, et ce,
99
Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
100
Nombre d’œuvres littéraires – Au moins cinq œuvres par année, minimum de dix pour le cycle
narratives complètes
Genres – Romans
– Recueils de nouvelles, de contes, de légendes
Univers – Récits policiers, historiques, fantastiques, d’amour, d’anticipation,
d’apprentissage, d’aventures, de science-fiction
Qualité des œuvres – Qualité reconnue sur le plan de la construction narrative, de la
langue, du traitement thématique, de la créativité
Diversité des univers – Au moins trois univers différents par année
Diversité des auteurs – Au moins trois auteurs différents par année, en recherchant un équi-
libre entre les auteurs masculins et féminins
Provenance des œuvres Pour le cycle :
– œuvres majoritairement contemporaines
– quelques œuvres issues du passé
– cinq œuvres du Québec
– cinq œuvres provenant de la francophonie (France, Belgique, Antilles,
Afrique, etc.) et du patrimoine mondial (œuvres traduites)
Catégories des œuvres – Littérature pour les jeunes
– Littérature pour le grand public
Œuvres complémentaires permettant – Chansons, poèmes, monologues
de se constituer des repères culturels – Transpositions d’œuvres littéraires au cinéma, à la télévision ou à la
scène
– Romans et recueils d’un même auteur, d’un même genre, d’une
même époque
– Autres œuvres diverses y compris des œuvres illustrées
– Environ dix œuvres complémentaires durant le cycle
101
Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
102
Lire et apprécier des textes variés : tableau synthèse des familles de situations
S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères culturels
en ayant recours en appliquant des critères en explorant des textes narratifs en établissant des liens entre
à des textes courants à des textes littéraires et courants et poétiques des œuvres littéraires
pour… pour… pour… pour…
– se représenter une réalité, un concept, – préparer un article critique, un commen- – se sensibiliser à diverses façons de – se constituer un répertoire personnalisé
une question, un problème, une taire, des suggestions raconter, s’inspirer en tant que scripteur d’œuvres littéraires
problématique – agir à titre d’expert, conseiller autrui – entrevoir différentes facettes de l’être – se donner progressivement une repré-
– considérer le monde sous différents – orienter ses choix, faire valoir ses humain à travers les personnages et sentation du monde du livre
angles préférences leurs comportements – cerner ses goûts, ses préférences, ses
– créer, élaborer un projet – animer une discussion – participer à un cercle de lecture, dialo- habitudes, orienter ses explorations
– rédiger un récit – mettre des textes en perspective guer par écrit avec un autre lecteur – se situer par rapport à soi-même et au
– arrêter et justifier un choix ou une – baliser ses défis de lecture – préparer une rencontre avec un auteur monde
opinion – affiner son jugement – nourrir et stimuler son imaginaire – participer à un club de lecture, à une
– valider des renseignements – répondre à divers autres besoins ou – développer ses goûts, ses champs discussion
– contextualiser une œuvre intentions d’intérêt, son plaisir de lire – établir des liens avec des repères
– préparer une discussion, une entrevue – répondre à divers autres besoins ou construits dans d’autres disciplines
ou un jeu-questionnaire intentions – répondre à divers autres besoins ou
– satisfaire sa curiosité intentions
– répondre à divers autres besoins ou
intentions
Article de journal, de revue ou de site Textes d’un même auteur; textes d’auteurs Romans de différents genres; recueils Œuvres marquantes de la littérature du
Internet; article de dictionnaire ou d’ency- différents touchant un même thème ou un de poèmes, de récits, de nouvelles ou de Québec, de la francophonie et du patri-
clopédie; monographie; dépliant promo- même sujet; textes d’un même genre ou de contes; etc. moine mondial; œuvres contemporaines
tionnel; consignes et règles; etc. genres différents; textes originaux ou trans- et du passé; œuvres transposées ou adap-
posés; textes présentés sur différents sup- tées; etc.
ports; etc.
S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères
en ayant recours à en appliquant des critères à des en explorant des textes narratifs culturels
textes littéraires et courants et poétiques en établissant des liens entre
des textes courants
des œuvres littéraires
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
104
S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères
en ayant recours à des textes en appliquant des critères à des en explorant des textes narratifs culturels
et poétiques en établissant des liens entre
courants textes littéraires et courants
des œuvres littéraires
entre des éléments du texte et d’autres éléments tirés de textes complémentaires ou de son bagage de lecteur, d’auditeur ou de spectateur
S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères
en ayant recours à des textes en appliquant des critères à des en explorant des textes narratifs
culturels
courants en établissant des liens entre
textes littéraires et courants et poétiques
des œuvres littéraires
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
106
des organisateurs textuels, des mar- faire ressortir les ressemblances et littéraires ou plusieurs
queurs de relation et des formes de les différences d’organisation entre • …en reconnaissant, s’il y a lieu, la
reprise de l’information les textes comparés situation finale • …en observant la conformité et
l’écart existant entre une œuvre
• …en reconnaissant la mention • …en comparant le déroulement du littéraire et sa version transposée
différée ou non du sujet récit à la chronologie de l’histoire à
l’aide des indices de temps
Reconnaître, dans une séquence textuelle d’un autre type, l’insertion d’un dialogue, d’un passage
descriptif ou narratif ainsi que leur intérêt
(appuyer des propos, créer une atmosphère, accroître la vraisemblance d’un personnage, etc.)
LIRE ET APPRÉCIER DES TEXTES VARIÉS : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES
S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères
en ayant recours à des textes en appliquant des critères à des en explorant des textes narratifs
culturels
courants textes littéraires et courants en établissant des liens entre
et poétiques
des œuvres littéraires
Se référer à ses goûts, à ses champs d’intérêt, à ses connaissances et à sa sensibilité esthétique à l’égard des textes
et de la langue pour situer ses réactions au texte ou à l’œuvre
Expliciter ses réactions en s’appuyant sur le texte ou l’œuvre
Comparer ses réactions avec celles suscitées par divers textes ou productions artistiques
Établir des liens entre ses lectures et ses propres écrits
(préférences, habitudes, etc.)
Partager ses réactions avec d’autres lecteurs de manière à nuancer, à renforcer ou à réviser ses perceptions
ÉVALUER L’EFFICACITÉ DE SA DÉMARCHE
Expliciter sa démarche et les stratégies utilisées en activant ses mécanismes de questionnement et d’autocontrôle
Dégager sa capacité d’adaptation à des situations variées de lecture
Évaluer l’efficacité de ses stratégies (planification, compréhension, interprétation et réaction) en fonction de la nature
et du degré de difficulté des textes ainsi que de la tâche ou du projet à réaliser
Noter ses progrès et ses besoins d’amélioration en tenant compte du développement de son autonomie
Situer l’apport du texte ou de l’œuvre à ses connaissances générales et à ses connaissances spécifiques sur la langue,
les textes et la culture
Situer sa lecture du texte ou de l’œuvre dans son profil de lecteur afin de se fixer de nouveaux défis
107
Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
108
Sens de la compétence
En français et dans toutes les autres disciplines, l’élève Comment l’élève devient-il compétent en écriture? En renseigne sur le processus suivi et les difficultés éprou-
écrit pour structurer sa pensée, apprendre, créer, interagir. apprenant à faire appel à toutes les composantes de la vées. À cet égard, les manuscrits d’écrivains offrent un
Il a donc souvent l’occasion et l’obligation de rédiger des compétence. Ces composantes sont présentées ci-dessous témoignage éloquent.
textes courts. Qu’il s’agisse de réactions, de suggestions, et explicitées dans le schéma de la page 111. Elles sont
Faire appel à sa créativité
de justifications, d’autoévaluations, de questions ou de intrinsèquement liées et ne doivent être abordées qu’en
réponses, ces textes remplissent des fonctions précises et relation les unes avec les autres. C’est dans leur complé- L’écriture se dissocie difficilement de la lecture et les textes
souvent utilitaires. Ils permettent au scripteur de clarifier mentarité que se définit au quotidien la compétence Écrire lus constituent des guides de même que des sources pos-
sa pensée, de conserver des traces de ses expériences, de des textes variés et que s’effectuent les apprentissages qui sibles d’inspiration. Sensibilisé, en lecture, aux effets pro-
planifier des projets, de témoigner de sa compréhension lui sont associés. duits par des textes courants et littéraires, l’élève devient
et de l’intégration de ses connaissances ou de situer l’état attentif aux façons de faire privilégiées par des auteurs. Il
Élaborer un texte cohérent
de sa réflexion. peut alors se constituer une banque de procédés d’écri-
Préoccupé de construire un texte de qualité, significatif et ture afin de pouvoir s’y référer lorsqu’il voudra à son tour
L’enseignant doit faire en sorte que l’élève planifie et
cohérent, l’élève développe un processus d’écriture qui surprendre son destinataire, le convaincre, le faire rire ou
révise ses textes, seul et avec d’autres. Il doit l’amener à
l’amène à planifier, à rédiger, à réviser, à améliorer, à cor- l’émouvoir. Au moment de planifier son texte ou en cours
écrire régulièrement, sur différents supports, des textes
riger son texte et à se prononcer sur l’efficacité de sa de rédaction, il sollicite sa pensée créatrice et fait des
diversifiés et de longueur variable. À ce titre, l’utilisation
démarche. À l’instar des rédacteurs professionnels, il essais afin d’explorer, par exemple, différentes façons
de la technologie et des logiciels de traitement de texte
apprend à explorer et à choisir des idées, à utiliser un voca- de présenter un sujet, de caractériser des personnages, de
comportant un correcteur d’orthographe apparaît désor-
bulaire précis ou évocateur, à organiser son texte et à en dénouer une intrigue, d’agencer les mots d’un poème. De
mais incontournable. La rédaction de textes courts est non
marquer les articulations, de même qu’à assurer la conti- plus, il découvre l’avantage du recours à différents types
seulement avantageuse, mais indispensable. L’enseignant
nuité et la progression de l’information qu’il contient. Il et genres de textes dont il se sert comme ressource pour
propose fréquemment à l’élève de rédiger des textes pou-
s’efforce d’employer une orthographe, une ponctuation et la création. Ainsi, il peut faire d’un sujet tel que l’environ-
vant être produits, cernés et traités rapidement. Ces der-
une syntaxe correctes. Le retour réflexif sur ce qu’il a écrit nement le moteur d’un récit, le thème d’une chanson,
niers favorisent le travail sur un nombre restreint
l’amène à expliciter ses propos et à ajuster son texte à la l’objet d’un article de journal ou d’un plan d’aménage-
d’éléments d’apprentissage, par exemple la continuité,
suite de relectures ciblées ou de suggestions d’autrui. Il ment. Selon son analyse de la situation, il sélectionne ce
certains accords, la ponctuation ou la détection d’erreurs,
prend ainsi conscience de l’importance de la révision au qu’il juge le plus susceptible d’intéresser ou d’étonner ses
ce qui permet plus facilement à l’élève de réviser et de
cours et à la fin de la rédaction. Écrire, c’est aussi réécrire. destinataires, ou encore ce qui traduit le mieux les idées
corriger ses écrits ainsi que de constater ses progrès. Il y
En effet, la présence de notes, de ratures ou de renvois ou les sentiments qu’il veut partager.
a là un facteur de motivation à la fois évident et propice
au réinvestissement dans des productions plus longues.
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
110
découvre aussi l’avantage d’échanger avec ses pairs et de Expérimenter divers procédés d’écriture en
confronter ses idées avec les leurs afin de mieux évaluer élaborant des textes inspirés de repères culturels
la pertinence des éléments qu’il a retenus.
Dans cette famille de situations, l’accent est mis sur
Inventer des intrigues en élaborant des récits l’acquisition et l’intégration de procédés d’écriture parti-
culiers inspirés des façons de faire des écrivains, des jour-
Écrire pour inventer permet à l’élève d’exprimer et de par-
nalistes et autres professionnels de l’écriture. À l’intérieur
tager sa vision du monde. Même si plusieurs genres de
d’ateliers d’écriture, l’élève apprend à s’intéresser à la
récits ont été abordés au primaire, le travail systématique
façon dont les textes sont construits : il lit pour apprendre
sur le texte narratif est nouveau en écriture. La construc-
à écrire. Dans cette optique, l’enseignant l’invite à trans-
tion de récits met en branle des procédés d’écriture obser-
former des textes de départ de même qu’à générer de nou-
vés en lecture et mis en évidence par la réflexion sur la
veaux textes à partir de règles ou de contraintes d’écriture.
grammaire du texte et de la phrase. Au premier cycle du
L’exploration de procédés d’écriture lui permet de tra-
secondaire, on privilégie la rédaction de récits comportant
vailler, par exemple, les transpositions de genres, les jeux
un déroulement chronologique. L’élève doit orchestrer les
de sonorités, la création de mots nouveaux ou la produc-
éléments de son récit de façon à créer une mise en intrigue
tion d’images fortes.
comportant une quête d’équilibre. En outre, il apprend à
y insérer des passages descriptifs et des dialogues. Tout peut servir l’inspiration : phrase de départ, fragment
de texte, slogan, proverbe, liste de mots, expression figée,
Quel que soit l’univers créé, les événements, les actions
illustration, schéma, pièce musicale, photographie, pein-
et les rebondissements nécessitent toujours une recherche
ture, etc. Même les dictionnaires usuels – électroniques
de cohérence. C’est pourquoi l’enseignant amène l’élève
ou autres – et les dictionnaires de rimes, de synonymes,
à se préoccuper de pertinence, de continuité et de non-
de proverbes, etc., peuvent être utilisés comme des outils
contradiction. Il l’invite à planifier son récit de diverses
de création pour écrire aussi bien des définitions fantai-
manières, à recourir à des stratégies de mise en texte et
sistes que des poèmes, des chansons, des monologues ou
de révision. La fréquentation assidue et guidée d’œuvres
des pastiches (À la manière de…). Cette famille de situa-
littéraires de qualité permet à l’élève de découvrir de nou-
tions vise à accroître la sensibilité de l’élève à l’égard des
velles façons de raconter des intrigues, par exemple en
façons particulières d’utiliser la langue pour susciter l’inté-
variant la caractérisation des personnages, leurs rapports
rêt de ses destinataires et améliorer la qualité de tous
ou le point de vue narratif.
ses écrits.
111
Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
112
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues Expérimenter divers procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés de
repères culturels
pour… pour… pour… pour…
– rendre compte d’expériences, d’obser- – soutenir une interprétation, une – raconter des aventures, des histoires – stimuler sa créativité
vations, d’événements réaction fantaisistes ou vraisemblables – générer des images
– diffuser des renseignements demandés – fonder une opinion, une appréciation, – tenir en haleine, étonner, faire rire, – se familiariser avec des usages diversi-
– présenter une personne, un objet, une un jugement émouvoir fiés de la langue écrite
idée, un lieu, un paysage, une époque, – confronter des prises de position – faire rêver, faire réfléchir – étendre le registre de ses façons de
etc. – étoffer une demande, une requête – transposer la réalité dans d’autres s’exprimer
– accompagner un graphique, une photo- – partager des perceptions, des représen- univers – répondre à divers autres besoins ou
graphie, une illustration tations liées à des repères culturels – illustrer des comportements, des valeurs intentions
– formuler des interrogations – répondre à divers autres besoins ou – réinvestir certains procédés expérimentés
– préciser des sentiments, des émotions intentions – participer à des publications, à des
– guider l’action, expliciter une démarche concours
– répondre à divers autres besoins ou – répondre à divers autres besoins ou
intentions intentions
Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels
Tenir compte des conditions de réalisation de la tâche ou du projet ainsi que de ses caractéristiques de scripteur
pour déterminer sa manière d’écrire (exploration des idées, plan, modalités de révision, etc.) et se donner un défi personnel
PLANIFIER L’ÉCRITURE DE SON TEXTE
113
Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
114
Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels
…pour décrire à la manière d’un …pour justifier ses propos en anti- …pour créer un univers vraisemblable …pour expérimenter les procédés
observateur cipant les réactions du destinataire ou non et en déterminer les principaux qu’on souhaite explorer (répétition de
éléments (narrateur, intrigue, person- sons, de mots ou de structures, compa-
nages, lieux, temps) raison, métaphore, inversion, etc.)
Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels
Faire un brouillon
en se référant à ses notes personnelles et l’annoter pour retracer les retouches à effectuer
utilisant divers procédés stylistiques ou des exemples, etc. l’équilibre et un dénouement mettant
(énumération, comparaison, etc.) et fin à la quête d’équilibre (la situation
diverses ressources syntaxiques (com- finale sera travaillée au cycle suivant)
pléments du nom et du verbe, types et
formes de phrases, etc.)
…permettant de présenter le sujet … permettant de présenter ses justi- …permettant de présenter l’histoire …permettant de présenter le texte
décrit et de marquer la progression fications sous une forme appropriée selon un ordre chronologique et en harmonisant les procédés retenus
des aspects et des sous-aspects par (texte suivi, tableau comparatif, liste, d’insérer, au besoin, des descriptions et
l’emploi d’organisateurs textuels, de graphique accompagné d’une légende, des dialogues pour mettre en valeur
repères spatiaux, temporels ou hié- etc.) un élément, créer une impression de
rarchiques, de codes numériques ou vraisemblance ou une atmosphère, etc.
alphabétiques, etc. (les ruptures chronologiques seront
travaillées au cycle suivant)
115
Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
116
Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels
Au besoin, donner au texte un titre explicite ou évocateur Donner au texte un titre évocateur
et insérer des intertitres
ÉCRIRE DES TEXTES VARIÉS : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES
Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels
Reconsidérer la pertinence
…et le degré de précision des …et le degré de précision des faits, …des éléments de l’univers retenus …des éléments retenus
aspects et des sous-aspects des données et des exemples retenus
pour assurer la clarté et l’intérêt de la pour assurer la clarté et l’intérêt de la pour assurer la clarté et l’intérêt de pour assurer l’accessibilité et l’intérêt
représentation du sujet justification l’intrigue, pour caractériser les des images ainsi que des évocations
personnages et l’action ainsi que pour
situer le récit dans le temps et l’espace
Reconsidérer le déroulement
Reconsidérer l’harmonisation
et la progression du récit,
Reconsidérer l’ordre et la progression des éléments de la structure d’ensemble du
l’insertion de descriptions et de
retenus de même que la justesse des substituts texte
discours rapportés ainsi que la
en fonction des procédés privilégiés
justesse des substituts
Reconsidérer le point de vue, le maintien du point de vue et, s’il y a lieu, justifier les changements
Améliorer son texte
(ajouter des précisions, éliminer les redondances, les digressions et les doubles négations, reformuler avec précision les éléments vagues, établir explicitement des liens
entre des idées simplement accumulées, faire des mises en évidence, varier le vocabulaire et la syntaxe, etc.)
Dans le cas d’éléments transposés de l’oral à l’écrit ou d’un genre de texte à un autre, vérifier si la rédaction respecte
les exigences linguistiques de la transposition
117
Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
118
Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels
RÉVISER, AMÉLIORER ET CORRIGER SON TEXTE (SUITE)
Vérifier l’application des règles de l’orthographe grammaticale et le respect des contraintes de l’orthographe d’usage
en utilisant au besoin des outils de référence
Corriger son texte
en recourant à une démarche d’autocorrection, en consultant des dictionnaires, une grammaire ou toute autre source d’information, en mettant
à profit les manipulations syntaxiques et, si possible, les fonctions d’un logiciel de traitement de texte
Rédiger une version finale qui intègre les éléments révisés, améliorés et corrigés
Évaluer dans quelle mesure ses stratégies d’écriture ont facilité l’élaboration de son texte
Cerner ses points forts et ses difficultés
Noter ses progrès et les points à améliorer
Évaluer dans quelle mesure les défis fixés ont été relevés et reconnaître ce qui peut être fait avec de l’aide et
ce qui peut l’être de manière autonome
Dégager ce que la rédaction de son texte a permis d’ajouter à ses connaissances
sur le sujet, le type ou le genre de texte et la langue
Dégager sa capacité d’adaptation à des situations variées d’écriture
COMPÉTENCE 3 Communiquer oralement selon des modalités variées
Les mots sont des grains de nourriture pour l’esprit… Et c’est l’esprit qui donne au corps
le sens de la vie et l’envie de vivre… […] Vous avez droit à la parole. Vous avez droit aux mots. […]
Et vous avez le droit de dire et d’écrire ce que vous pensez. Prenez ces droits.
Gilles Vigneault
Sens de la compétence
Comment l’élève peut-il développer sa compétence à La compétence Communiquer oralement selon des moda- après l’écoute. Pour comprendre et interpréter des propos,
communiquer oralement? Comment l’amener à utiliser lités variées peut être cernée par les composantes pré- il s’appuie sur les marques de l’oral, notamment celles qui
une langue orale de qualité? Il n’est pas suffisant de faire sentées ci-dessous et explicitées dans le schéma de la permettent la nuance et le renforcement. Il ne réagit pas
en sorte que les élèves parlent entre eux pour qu’ils déve- page 122. Ces composantes sont intrinsèquement liées et seulement au contenu du discours, mais aussi à la façon
loppent leur compétence à communiquer oralement. Ce ne doivent être abordées qu’en relation les unes avec les dont les locuteurs prennent la parole. Sensibilisé à la
n’est pas non plus parce que l’élève réussit à se faire autres. C’est dans leur complémentarité que se définit au variété des situations d’écoute, il apprend à évaluer l’effi-
comprendre par ses pairs qu’il dispose des ressources quotidien la compétence et que s’effectuent les appren- cacité de sa démarche afin de pouvoir l’ajuster dans une
nécessaires pour y parvenir auprès d’un plus large audi- tissages qui lui sont associés. Par ailleurs, les acquis situation semblable ou différente.
toire. Il lui faut apprendre à s’exprimer avec confiance et réalisés ne se limitent pas à cette compétence : ils sont
Intervenir oralement
efficacité, dans le respect de la parole de l’autre, et à transférables d’un contexte d’apprentissage à un autre,
acquérir une langue standard afin d’interagir et de commu- quelle que soit la discipline. En classe, l’élève prend la parole pour informer ses pairs,
niquer efficacement dans un grand nombre de situations soit individuellement comme porte-parole d’un groupe ou
Construire du sens
scolaires et sociales. Le défi majeur de la classe de fran- à titre d’expert, soit en interaction comme membre d’une
çais, en ce qui a trait à la communication orale, consiste Pour tirer pleinement profit d’une situation d’écoute, équipe ou comme participant à des échanges collectifs.
à outiller l’élève pour qu’il devienne un auditeur avisé et l’élève doit apprendre à être attentif à ce qu’il est, aussi L’analyse de la situation de communication orale apparaît
qu’il prenne la parole avec assurance et de manière réflé- bien qu’à tous les paramètres de la situation. Son inten- alors comme indispensable pour la planification de la
chie dans une grande diversité de situations. tion de même que les conditions de réalisation de la tâche démarche à adopter et le choix de stratégies appropriées.
ou du projet constituent des balises dont il se sert pour Lorsqu’il prend la parole, l’élève fournit à ses destinataires
Pour l’élève, l’enseignant est à la fois un modèle et un
planifier son écoute. Il établit des liens entre sa capacité des indices verbaux et non verbaux qui signalent l’enchaî-
médiateur qui fait preuve d’un usage soigné de la langue,
de concentration et les sources possibles de distraction. nement de ses propos et il évite les digressions ainsi que
non seulement sur le plan de la prononciation, mais aussi
Obligé de tenir compte des limites de sa mémoire, il se les contradictions. Il développe les ressources nécessaires
sur celui du choix du vocabulaire et des tournures syn-
donne des moyens pour organiser et retenir l’information. pour répondre à des demandes de reformulation, d’expli-
taxiques. Soucieux du développement de la compétence
Par exemple, il prend des notes à l’aide de mots-clés ou citation ou d’exemplification. Il tient donc compte des
à communiquer oralement, il intervient de façon dynamique
d’organisateurs graphiques. Il développe des comporte- réactions de ses auditeurs ou interlocuteurs et prend soin
et crée les conditions nécessaires pour que l’élève acquière
ments différents selon qu’il a ou non la possibilité de ré- de vérifier régulièrement s’il est compris. Il apprend à s’ajus-
de nouvelles stratégies et s’en serve adéquatement dans
écouter un enregistrement ou de questionner la personne ter, que la situation permette l’interaction pendant la prise
différentes situations.
qui parle ou selon que sa réaction est sollicitée ou non
119
Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
120
de parole ou après. Pour prendre conscience des straté- Réfléchir à sa pratique d’auditeur, d’interlocuteur S’informer en ayant recours à l’écoute
gies qu’il utilise, il recourt à des enregistrements qui lui et de locuteur
Inscrite à l’intérieur de véritables situations de communi-
permettent de s’observer en action et d’évaluer l’effica-
L’élève doit apprendre à réfléchir aux différentes façons cation, l’écoute conduit l’élève à faire des apprentissages
cité de sa démarche.
d’utiliser la langue orale en contexte. Qu’est-ce qui diffé- sur le monde, sur lui-même et sur la langue orale. Ainsi,
Mettre à profit et acquérir des connaissances rencie sa prise de parole en tant que participant à une l’enseignant peut lui proposer un rôle de recherchiste,
sur la langue, les textes et la culture discussion en classe de celle d’un délégué auprès de la d’observateur ou de critique. Il diversifie les conditions et
direction de l’école ou d’un animateur à la radio scolaire? les objets d’écoute. Celle-ci peut, par exemple, s’effectuer
L’écoute de documents oraux de différents genres et pré-
Sa façon de s’exprimer suscite-t-elle la confrontation ou en direct ou en différé, impliquer ou non le recours aux
sentant des usages diversifiés de la langue française
la collaboration? Se propose-t-il parfois comme porte- technologies numériques, être centrée sur le traitement
constitue le point de départ pour le travail à faire relati-
parole? Une même attitude convient-elle à l’écoute d’un d’un sujet dans un documentaire ou encore sur les carac-
vement à la langue orale. L’élève apprend à découvrir les
conférencier invité et au visionnement d’un documentaire téristiques des personnages d’un film ou d’une pièce de
caractéristiques de l’oralité et à porter attention, entre
ou de la transposition cinématographique d’un roman? théâtre.
autres, à la redondance, à la répétition, à l’ellipse, à l’hési-
Graduellement, il prend conscience de son comportement
tation, au débit, à l’intonation ainsi qu’à la prononciation. Grâce à une écoute guidée, l’élève développe sa sensibi-
d’auditeur et de l’effet de sa prise de parole sur ses inter-
Il est amené à établir des liens entre la langue orale et la lité à la richesse des variations et des traits distinctifs de
locuteurs. Il reconnaît les situations où il se sent à l’aise,
langue écrite de manière à en dégager des similitudes et la langue orale. Il est amené à observer que la langue fran-
celles qui génèrent chez lui un inconfort et celles qui
des différences. Il peut alors constater que certains appren- çaise évolue et que son usage est diversifié à travers le
nécessitent l’acquisition de nouvelles stratégies.
tissages faits à l’écrit sont également utiles à l’oral, notam- Québec et la francophonie. La télévision, la radio et
ment ceux reliés au genre, au nombre, aux accords, à Des familles de situations variées Internet lui offrent un riche matériel permettant de sou-
la morphologie des temps verbaux, à la construction de tenir une réflexion relative aux accents ainsi qu’aux expres-
l’interrogation et au choix du pronom relatif. Au cours Soucieux de favoriser le développement de la compétence sions, aux formules, aux mots utilisés dans différentes
d’expériences diversifiées de communication orale, il à communiquer oralement, l’enseignant crée un climat régions et différents contextes. Il profite donc de toutes
découvre l’existence des variétés de langue et constate d’ouverture et de respect mutuel. Il intervient de façon les occasions possibles (jumelage de classes et correspon-
dans quelles situations la langue standard et la langue dynamique et crée les conditions nécessaires pour que dance sonore, présence d’invités en classe, films interna-
familière paraissent appropriées. Compte tenu des situa- l’élève acquière de nouvelles stratégies et s’en serve adé- tionaux en français, etc.) pour accroître sa capacité à
tions proposées par l’enseignant, l’élève est invité à quatement dans différentes situations. Il place l’élève dans comprendre des interlocuteurs francophones de toute
s’exprimer en respectant le français standard en usage au des contextes stimulants liés à trois familles de situations origine.
Québec. Ses efforts de correction linguistique se situent où il sera tour à tour auditeur, interlocuteur et locuteur.
En faisant varier les paramètres de la communication Défendre une idée en interagissant oralement
clairement dans une perspective de développement et non
de correction excessive. L’aisance qu’il acquiert progressi- (intention, auditeurs et interlocuteurs, communication en Chaque fois que cela est possible, l’enseignant fait en sorte
vement pour ce qui est de manier la langue orale est ren- direct ou en différé, etc.) et le rôle de l’élève, l’enseignant que l’élève perçoive des liens entre l’écoute et la prise de
forcée par l’utilisation de repères d’ordre linguistique, peut générer de nombreux scénarios d’apprentissage. Ces parole. Dans les cercles de lecture ou dans les discussions
littéraire, géographique ou historique qui lui permettent situations permettent à l’élève d’activer, à des degrés visant la résolution de problèmes, par exemple, il importe
d’accroître la qualité de son écoute et de sa prise de parole. divers, les composantes de la compétence. qu’il puisse s’exprimer, certes, mais également que les
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COMMUNIQUER ORALEMENT SELON DES MODALITÉS VARIÉES : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES
Pour agir en tant qu’auditeur, interlocuteur et locuteur, l’élève adopte un processus non linéaire (planifier son écoute ou sa prise de parole; comprendre et interpréter des
productions orales; y réagir; prendre la parole individuellement ou en interaction; ajuster sa prise de parole; évaluer l’efficacité de sa démarche) dont la mise en œuvre fait appel à des
stratégies applicables à toutes les familles de situations ou particulières à certaines d’entre elles. Compte tenu de son bagage de connaissances et de son style d’apprentissage,
l’élève, avec le soutien de l’enseignant, est amené à élargir l’éventail de ses stratégies et à choisir celles qui lui sont les plus utiles dans une situation donnée.
élaboration d’une grille d’observation, attribution du droit de parole, contrôle du temps, vulgarisation d’un savoir expert, mise en contexte,
établissement de critères d’appréciation, possibilité prise de notes, etc. mention des sources, etc.
ou impossibilité de reprendre l’écoute, etc.
Activer ses connaissances sur le sujet, sur le genre de communication orale et, s’il y a lieu, sur le ou les locuteurs
pour anticiper
…le contenu et l’organisation des propos …le déroulement de la communication et la …les réactions de l’auditoire et la manière d’en
manière appropriée d’agir et de réagir (règles de tenir compte (répétition, reformulation, question,
fonctionnement, commentaire, question, objection, pause, etc.)
etc.)
PLANIFIER SON ÉCOUTE ET SA PRISE DE PAROLE (SUITE)
...soit les aspects particuliers, le traitement du …en recourant à une documentation spécifique ou à son expérience personnelle
sujet, les marques de l’oralité, les marques des
variétés de langue, les marques d’appartenance
géographique, etc.
Prévoir une ou plusieurs façons de noter des éléments significatifs Préparer un aide-mémoire schématique
(carte sémantique, schéma, tableau, mots-clés, etc.) en se donnant des critères pour trier et hiérarchiser et, au besoin, un support visuel
l’information pour soutenir sa prise de parole (fiche, affiche,
transparent, objet, logiciel de présentation, etc.)
S’appuyer sur des communications orales dans lesquelles ont été observées des
façons intéressantes de prendre la parole
(variété de l’expression, mise en relief, contact avec le destinataire, etc.)
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COMMUNIQUER ORALEMENT SELON DES MODALITÉS VARIÉES : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES
…en distinguant les faits des hypothèses et des opinions, les questions des commentaires, les répétitions …en se référant, au besoin, à son aide-mémoire
inutiles de celles qui font progresser les propos schématique
Distinguer diverses modalités Adapter ses propos, sa façon de les présenter et de les soutenir
d’énonciation en tenant compte de ses interlocuteurs ou auditeurs
COMMUNIQUER ORALEMENT SELON DES MODALITÉS VARIÉES : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES
(plan, pauses, énoncés explicites, organisateurs textuels, marqueurs de relation, indices gestuels, sonores ou visuels, etc.)
COMPRENDRE ET INTERPRÉTER DES PRODUCTIONS ORALES;
…pour cerner l’apport d’information nouvelle …pour établir un fil conducteur et baliser la progression de ses propos
Se situer par rapport aux propos entendus Offrir à son auditoire la possibilité
…en comparant, à la suite de l’écoute, sa …en clarifiant sa compréhension ou son
d’intervenir
...en posant des questions, en formulant des
compréhension et son interprétation avec celles interprétation à l’aide de questions, de
commentaires, en complétant l’information, etc.
d’autres auditeurs ou spectateurs reformulations ou de commentaires explicites
Constater les effets produits par les propos entendus, par la manière dont ils ont été dits, Ajuster ses propos ainsi que sa façon de
par la variété de langue utilisée et par la présence d’éléments non verbaux les aborder et de les soutenir
RÉAGIR À L’ÉCOUTE; AJUSTER SA PRISE DE PAROLE
Expliciter ses réactions à l’écoute ou à l’échange verbal Recourir consciemment aux marques du
en se référant à ses goûts, à ses champs d’intérêt, à ses valeurs, à ses connaissances et à sa sensibilité français standard
esthétique à l’égard de la langue orale pour s’autocorriger
Partager ses réactions avec celles d’autres auditeurs ou locuteurs Solliciter la rétroaction d’une ou de
de manière à nuancer, à renforcer ou à réviser ses perceptions plusieurs personnes
Justifier ses réactions
en s’appuyant sur les propos entendus ou la façon dont ils ont été présentés
Fournir une rétroaction, la justifier et, si possible, proposer des pistes d’amélioration
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Chapitre 5
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COMMUNIQUER ORALEMENT SELON DES MODALITÉS VARIÉES : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES
Reconsidérer son choix de posture de même que sa façon de remplir le rôle adopté et de respecter les règles établies
en s’appuyant sur les commentaires d’observateurs, en écoutant ou en visionnant l’enregistrement de sa prise de parole
ÉVALUER L’EFFICACITÉ DE SA DÉMARCHE
S’interroger sur le point de vue adopté et sur l’avantage de l’avoir maintenu ou modifié
Évaluer son aisance pour ce qui est de choisir la variété de langue appropriée et
d’utiliser les marques du français standard
Dégager sa capacité d’adaptation à des situations variées et, en particulier, à différents interlocuteurs
Pour exercer et développer ses compétences en français, d’apprentissage particuliers au premier cycle du secon-
l’élève fait appel à des connaissances sur la langue, les daire. La colonne de droite fournit des précisions complé-
textes et la culture. À cet égard, les notions et concepts mentaires relatives à certains aspects auxquels l’élève
constituent des ressources au service de la communica- devrait être sensibilisé. La correspondance entre les élé-
tion. Pour mettre en œuvre de façon efficace ses straté- ments de la colonne du centre et ceux de la colonne de
gies, l’élève doit non seulement acquérir une représentation droite est établie globalement par section et non de terme
juste des notions et concepts propres au premier cycle du à terme. Par ailleurs, les tableaux font parfois référence à
secondaire, mais aussi apprendre quand et comment les des repères culturels que l’enseignant est invité à complé-
utiliser. Par conséquent, il lui faut apprendre à construire ter à l’aide d’autres repères pour susciter l’intérêt de ses
et à mobiliser des connaissances en fonction des situa- élèves.
tions dans lesquelles il est placé. Il doit en outre recourir
à une terminologie précise pour expliciter ses démarches Comment utiliser la présente section
ainsi que son travail sur la langue et les textes, pour dési- Cette section est en étroite relation avec les autres élé-
gner les objets de ses appréciations et pour consulter des ments du programme de français : familles de situations,
ouvrages de référence. composantes de la compétence, critères d’évaluation,
attentes de fin de cycle, processus et stratégies. Il ne s’agit
Les notions et concepts sont présentés dans des tableaux
et classés en cinq sections : ni d’un mode d’emploi ni d’une liste d’éléments que l’élève
– grammaire du texte, doit apprendre en dehors de tout contexte signifiant.
– grammaire de la phrase, Lorsque l’enseignant planifie des séquences d’apprentis-
– lexique, sage, il lui appartient de cibler, dans cet ensemble, les
– variétés de langue, notions et concepts pertinents pour les tâches demandées.
– langue orale. Les indications pédagogiques mettent en évidence les
actions que l’élève doit être en mesure de poser pour exer-
Dans la colonne de gauche, chaque tableau présente les cer ses compétences. Elles constituent des pistes qui lui
éléments d’apprentissage généraux et spécifiques. Les élé- permettent de donner du sens à ses apprentissages.
ments abordés au primaire sont marqués d’un astérisque.
Cela signifie que les élèves qui arrivent au secondaire ont
fait des apprentissages relatifs à ces notions et concepts,
même s’ils n’en maîtrisent pas nécessairement l’usage
dans toutes les situations. Il est donc nécessaire de les
aider à poursuivre la construction de leurs représentations
de même que de veiller à la consolidation et au transfert
des notions et concepts. La colonne du centre présente
des indications pédagogiques qui cernent les éléments
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Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
130
Grammaire du texte
Énonciation – Adopter différents points de vue et s’adresser à différents desti- – Le fait de considérer des textes dans la perspective de leur pro-
nataires dans ses écrits et ses prises de parole duction amène à s’intéresser à l’acte (l’énonciation) par lequel une
– Tenir compte des marques désignant le lieu et le moment réel ou personne (l’énonciateur) énonce un message à l’intention d’un
Point de vue fictif de l’énonciation ainsi que des marques de personne désignant récepteur réel, potentiel ou virtuel (destinataire).
l’énonciateur – La variation des paramètres de la situation de communication
Discours rapporté – Distinguer l’auteur de l’énonciateur, en particulier du narrateur d’un (intention, destinataire, environnement, etc.) requiert une adapta-
récit tion de la part de l’énonciateur (scripteur, locuteur).
– Déterminer le caractère plutôt objectif ou plutôt subjectif du point – L’énonciateur qui prend en charge un message peut faire place à
de vue en s’appuyant particulièrement sur le lexique et la syntaxe d’autres énonciateurs en rapportant directement ou indirectement
– Attribuer les propos énoncés à l’énonciateur approprié leurs paroles.
– Distinguer l’usage des marques des discours rapportés (discours – On constate aujourd’hui une certaine latitude dans le domaine de
direct et indirect) l’édition quant à l’utilisation des guillemets pour marquer le dis-
– Reconnaître et utiliser les marques de ponctuation liées au dis- cours rapporté direct.
cours rapporté
– Reconnaître et utiliser le point pour marquer la fin de l’interroga-
tion indirecte (ex. Je me demande comment elles vont réussir.)
*Textes courants et littéraires – Discerner les éléments permettant de concevoir un texte comme – Les textes sont situés par rapport à des genres qui se sont histo-
un tout cohérent et significatif dépassant la simple accumulation riquement constitués, dans le domaine littéraire et dans les autres
de phrases sphères sociales, à partir de formes conventionnelles où domine
Sujet/Univers – Utiliser diverses ressources lexicales et syntaxiques ainsi que divers un type en particulier. Le portrait et l’annonce classée, par exemple,
procédés stylistiques pour mettre en relation les éléments du sujet constituent des genres dominés par le type descriptif; la pièce de
Type ou de l’univers créé théâtre et l’entrevue, par le type dialogal.
– Explorer les divers éléments permettant d’organiser le texte : – La frontière entre les textes littéraires et les textes courants n’est
Genre procédés graphiques et typographiques, intitulés, découpage en pas étanche et les emprunts mutuels sont fréquents. Ainsi serait-
paragraphes, organisateurs textuels, marqueurs de relation, choix il vraisemblable qu’un astrophysicien émaille ses propos d’images
syntaxiques, procédés stylistiques, champs lexicaux, système ver- poétiques et qu’un personnage de roman s’exprime avec la préci-
bal, point de vue sion technique d’un chirurgien.
– Exploiter les schémas du texte narratif et du texte descriptif pour
anticiper, interpréter, apprécier et concevoir des textes entiers ou
des séquences secondaires
*Textes courants – Tirer profit de textes de tous les types et de genres variés pour – Les textes sont situés par rapport à des types dominants (narratif,
et littéraires (Suite) mettre en relief les particularités des types narratif et descriptif descriptif, explicatif, dialogal, argumentatif), c’est-à-dire des
– Reconnaître et rédiger des justifications ainsi que des dialogues constructions théoriques représentant, sous forme de schémas, les
qui prépareront l’apprentissage explicite, au cycle suivant, de grandes régularités des séquences qui structurent les textes. La
notions relatives aux types explicatif, argumentatif et dialogal composition d’un texte est rarement homogène : des séquences de
divers types sont habituellement interreliées et enchâssées dans
la séquence dominante. Cependant, certains textes courts – une
description d’itinéraire, par exemple – peuvent être constitués
d’une séquence d’un seul type.
– Dès son jeune âge, l’enfant utilise certaines structures explicatives
et argumentatives. Il n’en va pas autrement au premier cycle du
secondaire où, dans l’ensemble des disciplines, l’élève est invité à
recourir à ce savoir d’expérience.
Cohérence textuelle – Juger de l’à-propos et de la justesse des éléments d’information – Le choix d’une information pertinente est déterminé par l’énoncia-
en fonction de la situation (la création d’un univers fantastique ne teur en fonction de ses intentions et des caractéristiques qu’il pri-
*Pertinence de l’information répond pas aux mêmes exigences de vérité et de vérifiabilité que vilégie chez son destinataire dans une situation donnée.
la présentation de données à l’appui d’une prise de position) – Le point de vue (modalité énonciative neutre, rôle d’expert, narra-
Non-contradiction – Dans un récit, harmoniser les caractéristiques, les actions et les tion à la 1re personne, etc.) adopté pour énoncer les propos contri-
façons de s’exprimer des personnages bue à donner de l’unité au texte; aussi son maintien est-il attendu
– Reconnaître le point de vue adopté dans un texte; adopter et main- et tout changement doit-il paraître justifié.
tenir un point de vue en portant attention au choix des formes de – C’est sur des éléments de continuité que se greffe l’information
reprise et au vocabulaire qui constitue les champs lexicaux nouvelle. Un texte cohérent doit donc répondre simultanément à
Progression textuelle – Départager la répétition inutile et la nécessaire reprise de l’infor- l’exigence de rappeler ce dont il est question et à celle d’assurer
mation, de même que la répétition utilisée pour créer un effet la progression de l’information. Ainsi, les différentes formes de
particulier reprise de l’information fournissent au lecteur ou à l’auditeur un
Reprise de l’information – Reconnaître et utiliser différentes formes de reprise (répétition, fil conducteur lui permettant de suivre la progression des propos.
substitution par un groupe du nom synonyme, un pronom, un terme – Dans l’ensemble du texte, l’emploi des temps verbaux doit être
générique ou spécifique, une périphrase, etc.) pour aider à ne pas orchestré de manière à contribuer à la cohérence du texte en
perdre le fil du texte marquant la chronologie (antériorité, simultanéité, postériorité) et
– Choisir le déterminant (défini, possessif, démonstratif, etc.) appro- la durée.
prié en se référant au contexte
* Élément abordé au primaire.
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Chapitre 5
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Grammaire du texte
Cohérence textuelle (Suite) – Reconnaître et utiliser, dès le début du cycle, les marques de temps
fournies par le lexique, les organisateurs textuels et les marqueurs
de relation; y ajouter graduellement celles relevant du système
verbal et accorder une attention particulière à l’harmonisation des
temps verbaux dans les récits au passé
– Observer et utiliser différentes façons d’intégrer de l’information
nouvelle dans le texte (marqueurs de relation, organisateurs tex-
tuels, substituts, etc.) et accorder une attention particulière à la
coordination ainsi qu’à la juxtaposition
Grammaire de la phrase
Construction de la phrase – Utiliser le modèle de la phrase de base5 (ou phrase P) comme outil – L’étude de la grammaire qui met d’abord en évidence les grandes
d’analyse pour comprendre et interpréter des phrases et pour régularités linguistiques favorise la représentation de la langue
Phrase de base (ou phrase P) construire, formuler autrement, ponctuer et réviser ses propres française comme un système cohérent et organisé.
phrases – Les types, les formes de phrases et chacun des groupes de mots
Constituants de la phrase – Identifier les constituants de la phrase en ayant recours aux mani- de la phrase contribuent à la construction du sens du texte. Leur
*Constituants obligatoires pulations syntaxiques apport au sens doit être observé en lecture, en écriture et en
*Un ou plusieurs constituants – Mettre en relation les formes d’interrogation utilisées dans la langue communication orale.
facultatifs et mobiles parlée et la langue écrite – La construction de la phrase peut varier en fonction du mode
*Fonctions syntaxiques – En lecture, établir un lien entre l’utilisation de la phrase imperson- d’énonciation et de la variété de langue adoptée. Par exemple, dans
nelle et l’expression d’un point de vue plutôt objectif la langue standard, qu’est-ce que est utilisé pour marquer une
– Observer l’usage fréquent de la phrase non verbale dans les interrogation directe, alors que, dans la langue familière, on le
intitulés trouve parfois dans l’interrogation indirecte.
Phrases transformées – Se familiariser progressivement avec l’emploi de du et de, personne – Les interrogations directe et indirecte, totale et partielle renvoient
*Types de phrases et rien de même que ne… que, on n’ et en n’ dans les phrases à des modalités d’énonciation et à des réponses différentes.
*Formes de phrases négatives et en systématiser l’apprentissage vers la fin du cycle – Les préoccupations d’ordre sociohistorique offrent une emprise à
la quête d’information relative au pourquoi de la grammaire et de
* Élément abordé au primaire. la norme.
5. Une phrase déclarative, positive, active et neutre dans laquelle les constituants sont placés dans l’ordre suivant : groupe nominal sujet + groupe du verbe prédicat + un ou plusieurs groupes facultatifs et mobiles, compléments de phrase.
Construction des – Effectuer des manipulations (addition, effacement, déplacement, – Pour reconnaître et caractériser les groupes, on les considère à la
groupes syntaxiques remplacement, etc.) pour délimiter les groupes, déterminer l’ordre fois de l’extérieur et de l’intérieur. De l’extérieur, on s’intéresse à
des mots dans les groupes et reconnaître les classes de mots la place qu’ils peuvent occuper dans la structure hiérarchique de
– Reconnaître et utiliser la ponctuation permettant le détachement la phrase et aux fonctions qu’ils peuvent y remplir; de l’intérieur,
Constituants des groupes de groupes de mots (groupe adverbial, groupe prépositionnel, on s’intéresse à leurs particularités sur le plan de la construction
Groupes etc.), de phrases subordonnées déplacées et de phrases incises et aux éléments qui les constituent.
*nominal, adjectival, – Entreprendre l’apprentissage explicite et systématique des élé- – Les relations que les mots entretiennent entre eux, à l’intérieur
prépositionnel, ments relatifs aux groupes nominal et adjectival dès le début du d’un groupe et d’un groupe à l’autre, conditionnent l’accord, donc
*verbal et adverbial cycle; le compléter progressivement en y ajoutant l’apprentissage l’orthographe grammaticale.
des éléments relatifs aux groupes prépositionnel, verbal et – Le pronom de la 3e personne se distingue des pronoms de la
Fonctions dans les groupes adverbial communication (1re et 2e personnes) par son rôle de substitut.
Complément du nom, du verbe – Dans un groupe verbal, reconnaître et utiliser les compléments – Les formes des pronoms des trois personnes du singulier (ex. le,
et de l’adjectif direct et indirect avant de s’intéresser au complément du verbe lui), de la 3e personne du pluriel (ex. les, leur) et des pronoms rela-
*Attribut du sujet impersonnel tifs (ex. qui, que, quoi, dont) changent selon la fonction que ces
Modificateur du verbe, pronoms remplissent dans la phrase. La singularité de ce
de l’adjectif et de l’adverbe changement, unique en français, constitue en quelque sorte un
repère qui s’ajoute à d’autres repères pour rappeler les origines
Classes de mots – Déterminer l’appartenance à une classe de mots en s’appuyant sur de la langue française. En effet, ce changement correspond direc-
Déterminant, nom, pronom, le contexte syntaxique du mot dans le groupe et, au besoin, sur tement à la distinction des mêmes pronoms en latin il y a plus de
adjectif, verbe, adverbe, des critères de forme et de sens deux mille ans.
préposition, conjonction
Liens dans la phrase – Reconnaître et utiliser, au début du cycle, les subordonnées relatives – Les relations entre les idées ne sont pas marquées de façon iden-
et entre les phrases introduites par qui et que; poursuivre cet apprentissage en abor- tique d’une langue à l’autre. La comparaison de certaines construc-
dant progressivement celles introduites par dont et où tions syntaxiques propres au français et à l’anglais permet de
Subordination – Comparer l’utilisation de qui, qu’il, qu’ils, que et dont de manière mettre en évidence des repères dont on se sert, en français, pour
Fonction de la subordonnée : à clarifier leur spécificité et à distinguer les subordonnées relatives dire d’une construction qu’elle constitue un anglicisme.
complément de phrase; des complétives – Parallèlement à la subordination, le lexique offre la possibilité
complément du nom, du verbe – Vers la fin du cycle, reconnaître et utiliser la subordonnée complé- d’exprimer le temps, le lieu, le but et la cause dans les divers
et de l’adjectif tive complément de l’adjectif et faire coïncider l’apprentissage groupes syntaxiques.
explicite de la complétive complément du verbe avec l’étude du
groupe verbal
* Élément abordé au primaire.
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Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
134
Grammaire de la phrase
Liens dans la phrase – Établir des relations de temps et de but à l’aide d’une subordonnée
et entre les phrases (Suite) – Établir des relations de cause à l’aide de la subordonnée introduite
par parce que (les autres formes de la subordonnée de cause seront
traitées au cycle suivant)
– Vérifier la concordance des temps dans les subordonnées à l’étude
Juxtaposition – S’assurer, par l’analyse de la phrase, que les groupes de mots coor- – En plus de leur rôle syntaxique, les coordonnants fournissent des
Coordination donnés et les groupes de mots juxtaposés dans une énumération indications sur le sens (addition, cause, opposition, etc.) à donner
remplissent une même fonction à la relation établie entre les groupes de mots ou les phrases.
– Dès le début du cycle, reconnaître et utiliser la ponctuation dans – La ponctuation contribue de différentes manières à l’organisation
les cas de coordination où l’homogénéité des éléments ou l’équi- du texte. Elle peut fournir des indications prosodiques (pause,
valence syntaxique (deux groupes sujets, par exemple) est aisée à rythme, intonation), marquer des rapports syntaxiques (délimita-
percevoir (la ponctuation dans les cas plus difficiles de coordina- tion des groupes, types de phrases, etc.) ou véhiculer une informa-
tion sera travaillée au cycle suivant [coordination de phrases avec tion sémantique (changement de variété de langue ou de point de
effacement, coordination de subordonnées, etc.]) vue, valeur expressive d’une phrase déclarative).
– Utiliser la virgule et les coordonnants ou ainsi que et dans une – Dans les textes poétiques et les tableaux, l’usage de la ponctua-
énumération comportant plus de deux éléments tion est particulièrement flexible et souvent compensé par l’orga-
– Reconnaître et utiliser la virgule pour marquer le détachement, le nisation graphique.
déplacement ou l’insertion de groupes syntaxiques ou de phrases – L’usage de la ponctuation, tel qu’on le connaît aujourd’hui en fran-
incises çais, n’a pas toujours existé et n’est pas commun à toutes les
– Reconnaître et utiliser l’effacement des éléments identiques dans langues.
des groupes syntaxiques coordonnés ou juxtaposés (ex. Vous avez
beaucoup de documents visuels et beaucoup de documents
sonores. La liste a été affichée sur les babillards, sur les tableaux
et sur les portes.); compléter ensuite cet apprentissage par le rem-
placement des éléments identiques au moyen d’un adverbe comme
aussi, non ou pas (ex. Vous aimez écrire, nous aussi.)
Accords et conjugaison – Se familiariser avec les correcteurs informatiques – Sur le plan grammatical, l’efficacité des correcteurs orthographiques
– Établir des liens entre la structure de la phrase, les classes de mots informatisés demeure encore relative. Leur utilisation exige la vigi-
*Accord dans le groupe du nom et l’orthographe grammaticale lance du scripteur.
– Se représenter le concept de nom de façon opératoire (un donneur – L’orthographe grammaticale s’appuie sur la syntaxe de la phrase
d’accord), le reconnaître sous toutes ses formes et l’orthographier et la reconnaissance des classes de mots.
correctement – En français, les accords sont une source fréquente d’erreurs.
– Se représenter le concept de déterminant de façon opératoire (un Toutefois, l’apprentissage conjoint de la syntaxe, d’une démarche
receveur d’accord), le reconnaître sous toutes ses formes, simples stable d’analyse, de règles d’accord et de stratégies de révision
et complexes (ex. beaucoup de, tellement de), et l’orthographier accroît l’efficacité de la détection et de la correction des erreurs.
correctement – L’accord dans le groupe du nom, l’accord du verbe et la cohérence
– Orthographier les noms précédés des déterminants peu de et textuelle devraient constituer des préoccupations majeures de
beaucoup de l’élève du premier cycle dans toutes les disciplines.
– Se représenter le concept d’adjectif de façon opératoire (un rece- – Le déterminant, comme le pronom, peut contribuer à assurer la
veur d’accord), le reconnaître quels que soient sa fonction, sa place, continuité de l’information lorsqu’il réfère à une réalité mention-
sa forme (y compris l’adjectif participe, soit le participe passé née auparavant dans le texte.
employé sans auxiliaire) ou son degré (superlatif, comparatif) et
l’accorder de manière appropriée
– Se représenter le concept d’adverbe, en reconnaître le caractère
invariable et le distinguer de l’adjectif (ex. Nous avons lu des textes
fort intéressants.)
– Se représenter le concept de pronom de façon opératoire (un don- – Le pronom est un des éléments permettant d’assurer la continuité
neur d’accord), le distinguer du déterminant (en particulier dans de l’information d’une phrase à l’autre. Ses marques de genre, de
le cas de leur), le reconnaître sous toutes ses formes et l’orthogra- nombre et de personne ont un rôle à jouer à l’égard de la cohé-
phier correctement en se référant, s’il y a lieu, à son antécédent rence du texte.
*Accord du verbe – Reconnaître le sujet quelles que soient sa construction ainsi que – La notion de verbe attributif désigne tous les verbes qui se cons-
*Accord de l’adjectif attribut sa place dans la phrase et accorder le verbe de même que l’adjec- truisent avec un attribut (ex. Il a vécu heureux. Elle allait confiante
tif attribut en utilisant la phrase de base (ou phrase P) et en effec- et déterminée. Ils paraissent confiants.). Au premier cycle du secon-
tuant des manipulations syntaxiques daire, seul l’attribut du sujet est pris en considération.
– Se représenter le concept de verbe de façon opératoire (un rece-
veur d’accord) et le reconnaître sous toutes ses formes (conjugué,
à l’infinitif, à un temps simple ou composé) et quelle que soit sa
place dans la phrase
* Élément abordé au primaire.
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Chapitre 5
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136
Grammaire de la phrase
Accord des participes passés – Marquer l’accord du verbe de manière appropriée en s’appuyant
employés avec avoir et *être sur la conjugaison
– Identifier le complément direct et accorder le participe passé – Au cours du cycle, on vise la maîtrise de la règle générale d’accord
Conjugaison employé avec avoir en recourant aux manipulations syntaxiques du participe passé employé avec avoir et être.
Radical et terminaison – Dégager les règles de formation des temps ainsi que les régulari- – Dans la phrase, le choix des temps verbaux peut être conditionné
Verbes réguliers et irréguliers tés (radical, terminaison) et se donner des repères permettant de par des règles de concordance et, dans le texte, par des principes
Formation des temps simples se représenter la conjugaison en tant que système en observant d’harmonisation.
Formation des temps composés des verbes modèles – L’emploi de certains temps verbaux (ex. plus-que-parfait du sub-
– Dégager des constantes orthographiques pour les verbes en cer, jonctif, temps surcomposés) peut constituer un point de repère pour
ger, eler, eter, yer ainsi que pour ceux comportant un e muet et aider à situer l’époque à laquelle un texte a été rédigé.
un é à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif (ex. mener, céder, créer) – La terminaison verbale er est utilisée aujourd’hui presque en exclu-
– Dégager les spécificités orthographiques de verbes fréquents tels sivité pour créer de nouveaux verbes, souvent à partir de noms.
que aller, avoir, boire, devoir, dire, être, faire, falloir, haïr, pouvoir, – Des réflexions ont actuellement cours à travers la francophonie au
prendre, savoir, tenir, venir, voir ou vouloir, de verbes en ir et appa- sujet de l’adoption de certaines rectifications orthographiques ou
rentés tels que couvrir, cueillir, offrir, ouvrir ou souffrir et de verbes de la tolérance à privilégier à leur égard.
en ir qui se terminent par issant au participe présent – Comparativement à la langue orale, la langue écrite fait habituel-
– Accorder les verbes réguliers et irréguliers usuels aux temps simples lement un usage plus étendu des temps verbaux et des personnes
suivants en recourant au système de conjugaison : indicatif présent, de la conjugaison, comme on peut le constater pour l’emploi du
imparfait, passé simple, futur, conditionnel présent, subjonctif pré- passé simple et de la 1re personne du pluriel.
sent, impératif présent – La maîtrise des régularités qui organisent le système de la conju-
– Utiliser la terminaison verbale appropriée : er, ai, ez, é, ée, és, ées gaison favorise le recours systématique, voire automatique, à des
– Utiliser l’auxiliaire approprié dans les temps composés suivants des connaissances intégrées pour orthographier les verbes et diminue
verbes réguliers et irréguliers usuels : passé composé, plus-que- la dépendance à l’égard des ouvrages traitant de conjugaison.
parfait, passé antérieur, futur antérieur, conditionnel passé, sub-
jonctif passé, impératif passé, participe passé et infinitif passé
* Élément abordé au primaire.
Formation des mots – Se référer à la signification des préfixes et des suffixes usuels ainsi – L’observation de la formation des mots permet de prendre conscience
qu’aux principaux éléments grecs et latins (ex. hydro, astro) entrant du caractère évolutif de la langue française, d’en situer les origines
Dérivation
dans la composition des mots pour leur donner du sens et pour et d’établir certains liens de parenté avec d’autres langues.
Préfixes
alléger, condenser ou varier l’expression – Le remplacement d’un mot par un autre de même famille peut
Suffixes
– Passer d’une classe grammaticale à une autre pour assurer la conti- impliquer un changement syntaxique, alors que le sens de la phrase
Composition nuité de l’information (ex. La cinéaste a observé la variation des peut rester sensiblement le même.
marées. Cette observation lui a été profitable.) ou pour alléger, – Certains dictionnaires usuels appliquent désormais aux néologismes
Étymologie
condenser ou varier l’expression (ex. On s’intéresse à l’eau qui ruis- la tendance actuelle qui consiste à écrire les mots composés en
Famille de mots selle. au ruissellement de l’eau.) un mot plutôt que de mettre le trait d’union.
– Reconnaître les diverses constructions des mots composés (sou- – La connaissance des mécanismes de formation des mots constitue
dure, trait d’union, termes séparés) un atout pour la production de néologismes, notamment en poé-
sie et en science-fiction.
– Les dictionnaires usuels fournissent des renseignements de base
sur l’origine des mots. Ces renseignements peuvent être avanta-
geusement complétés par la consultation de dictionnaires
étymologiques.
Sens des mots – Attribuer aux mots un sens approprié en se référant au contexte – Dans l’ensemble, les choix lexicaux dépendent de l’intention de
et à un dictionnaire l’énonciateur (point de vue, recherche d’effet, etc.) et sont liés à
Polysémie et sens contextuel – Reconnaître les divers types de renseignements fournis par les la situation de communication (destinataire, genre de texte, etc.).
dictionnaires usuels, en accordant une attention particulière à la – La distance prise par l’énonciateur par rapport au sens particulier
distinction des définitions et des exemples donné à un mot ou à un groupe de mots peut être marquée par
Homonymie – Se référer au contexte pour donner un sens approprié aux mar- le recours aux guillemets ou à l’italique, comme cela se fait habi-
Homophonie queurs de relation ainsi qu’aux homonymes, notamment à ceux tuellement pour marquer un emprunt à une autre langue ou à une
Paronymie utilisés dans plusieurs disciplines (ex. valeur, solution, accord) autre variété de langue.
– Se référer au contexte pour reconnaître et utiliser des mots pré- – L’efficacité d’utilisation d’un dictionnaire est liée à la connaissance
sentant des possibilités de confusion homophonique (ex. ver, verre, des particularités de cet outil et à une aisance de consultation
vers, vert et vair) ou paronymique (ex. éminent et imminent) développée grâce à un usage fréquent.
Sens propre et sens figuré – Reconnaître et utiliser les sens propre et figuré des mots en tenant – Les procédés stylistiques (comparaison, métaphore, etc.) sont des
compte de l’effet produit ou à produire ressources qui s’ajoutent aux ressources syntaxiques (expansions
Comparaison, métaphore – Établir une relation entre la valeur expressive (connotative) ou du groupe du nom et du groupe du verbe, types et formes de phra-
neutre (dénotative) des mots et le point de vue adopté ses, etc.) pour permettre de varier et de nuancer l’expression de
la pensée.
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Lexique
Sens des mots (Suite) – Reconnaître et utiliser un vocabulaire permettant l’expression du – Toutes les comparaisons ne font pas image et ne constituent pas
temps, du lieu, du but, de la cause et de la comparaison des procédés stylistiques (ex. Camille parle comme un expert, par
opposition à Camille parle comme un livre).
Relations entre les mots – Reconnaître et utiliser des mots génériques ou spécifiques pour – Le sens générique ou spécifique d’un mot peut varier selon la
classer, hiérarchiser et préciser l’information, de même que pour perspective adoptée. Par exemple, on peut considérer que
Inclusion
assurer la continuité et la progression dans le texte instrument à cordes est spécifique par rapport à instrument de
Mots génériques
– Utiliser un dictionnaire analogique et un dictionnaire des synonymes musique, mais générique par rapport à violon.
Mots spécifiques
en distinguant les nuances ou les connotations particulières aux – Les synonymes, comme les antonymes, appartiennent à une même
Analogie synonymes et aux autres substituts classe grammaticale.
– Assurer la continuité entre les phrases de son texte et éliminer les – Les mots qui constituent un champ lexical peuvent appartenir à
Synonymie
répétitions abusives en recourant à des synonymes différentes classes (noms, adjectifs, verbes, adverbes).
Antonymie – Reconnaître et utiliser des antonymes en accordant une attention – Un même texte peut comporter plusieurs champs lexicaux.
particulière au contexte (ex. possibilité d’utiliser lever ou augmen-
ter comme antonyme de baisser)
Champs lexicaux – Reconnaître et utiliser les champs lexicaux pour mettre en évidence
les liens existant entre des éléments du texte et établir des repères
d’interprétation ou d’appréciation (ex. vocabulaire militaire appli-
qué à un jeu – tactique, stratégie, etc.)
Combinaison de mots – Observer en contexte certaines expressions courantes que l’usage
Expressions figées a figées (locutions, clichés, dictons, proverbes) et qui font partie
de la mémoire collective des francophones
Orthographe d’usage – Se familiariser progressivement avec l’utilisation d’un dictionnaire – Le recours aux lexiques spécialisés des différentes disciplines est une
des difficultés de la langue source importante d’accroissement du vocabulaire. L’utilisation de
Accentuation de la voyelle e – Passer d’une classe grammaticale à une autre pour stabiliser des stratégies telles l’observation, la mémorisation et la consultation
connaissances orthographiques (ex. accentuation différente des noms d’ouvrages de référence favorise le développement d’automatismes
mètre et hygromètre et des adjectifs métrique et hygrométrique) en orthographe d’usage.
Consonnes c, g, m et s – Se référer à une règle d’usage pour utiliser de manière appropriée – La connaissance de la formation des mots, de leur signification et
les consonnes c et g devant une voyelle, m devant b et p ainsi que des relations sémantiques est souvent utile non seulement à la
s entre deux voyelles compréhension et au développement du vocabulaire, mais égale-
Verbes particuliers en er – Accentuer la voyelle e de manière appropriée (ex. sécher, sèche) ment à la vérification de l’orthographe d’usage.
dans les verbes particuliers en er – L’usage de la majuscule est variable d’une langue à l’autre. L’obser-
Adverbes en ment – Orthographier les adverbes usuels formés à l’aide du suffixe ment vation du traitement que le français et l’anglais accordent à la
(ex. facilement, énormément, fréquemment, savamment) majuscule initiale dans les titres et les raisons sociales illustre cette
différence.
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Lexique
Orthographe d’usage (Suite) – Utiliser l’apostrophe pour marquer l’élision de la voyelle finale de – L’usage différencié de la majuscule et de la minuscule pour l’initiale
si devant il et ils, et de la voyelle finale de lorsque, jusque et parce des noms de peuples et des adjectifs s’y référant devrait s’avérer
Apostrophe marquant l’élision
que devant un mot commençant par une voyelle particulièrement utile à l’élève dans les disciplines du domaine de
– Utiliser la majuscule pour l’initiale des noms propres de personnes, l’univers social.
de peuples et de lieux en se référant au contexte et en recourant
Majuscule initiale
à des manipulations syntaxiques pour distinguer le nom de l’adjec-
tif apparenté
– Utiliser le trait d’union dans les nombres composés inférieurs à
cent, entre le verbe et le ou les pronoms personnels qui le suivent,
Trait d’union
entre le pronom personnel et même, avant ou après ci et là entrant
dans la composition d’un mot (ex. ce livre-ci, ci-dessus, celle-là,
là-haut)
– Utiliser le trait d’union pour marquer les divisions autorisées en
fin de ligne en accordant une attention particulière aux coupures
générées par les traitements de texte
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Variétés de langue
Les marques des variétés de langue peuvent être lexicales, syntaxiques, morphologiques et, à l’oral, relever de la prononciation.
Variation linguistique – Observer l’existence d’une diversité d’usages linguistiques (formules – La conscience des enjeux communicationnels et la maîtrise de la
de contact, accents régionaux, etc.) au Québec ou ailleurs dans la langue conditionnent la possibilité de choisir délibérément d’adop-
Langue standard (soignée)
francophonie ter ou non une variété de langue déterminée.
Langue familière – Distinguer les principales caractéristiques de la langue standard – La perception de la pertinence d’utiliser une langue standard (soi-
(soignée) et de la langue familière en observant différentes situa- gnée) ou familière est relative à l’expérience de chacun. Il est donc
tions de communication écrite et orale en usage au Québec opportun que l’enseignant clarifie ses attentes en salle de classe.
– Établir des liens comparatifs entre la syntaxe de l’oral et celle de – Les données relatives aux variétés de langue et aux régionalismes
l’écrit pour une même variété de langue varient selon les dictionnaires.
– Observer l’effet produit chez les lecteurs ou les auditeurs par l’uti- – Dans les jeux de rôles, la posture d’expert favorise souvent l’utili-
lisation de la langue standard (soignée) et de la langue familière sation d’un vocabulaire spécialisé.
dans diverses situations de communication écrite ou orale
– Tendre à l’utilisation d’une langue standard (soignée) dans
l’ensemble de ses communications écrites et orales en visant la
compréhension par le plus grand nombre possible de lecteurs,
d’auditeurs ou d’interlocuteurs
– S’interroger sur la variété de langue à privilégier au moment d’inté-
grer, dans ses propos, des discours rapportés (ex. insérer un dia-
logue en langue familière dans un récit en langue standard de
manière à ajouter à la vraisemblance d’un personnage ou, par
égard pour un destinataire, rapporter indirectement et en langue
standard des propos tenus dans une autre variété de langue)
On se référera aux sections précédentes pour les éléments d’apprentissage convenant à la fois à la langue écrite et à la langue orale. Dans la présente section, les indications
fournies spécifient des éléments auxquels une attention particulière doit être accordée dans l’apprentissage de la communication orale.
Pertinence du message verbal – Circonscrire les paramètres de la situation de communication orale – L’écoute et la prise de parole individuelles ou en interaction sont
qui influencent directement le traitement du sujet et la manière abordées dans une perspective de communication. Par conséquent,
de s’exprimer leur efficacité doit être établie en fonction d’une dynamique locu-
– Limiter la durée de sa prise de parole pour favoriser l’interaction teur-auditeur ou locuteur-interlocuteur.
et l’écoute, compte tenu de la situation et, en particulier, des carac- – Les connaissances générales et linguistiques de l’auditeur ou de
téristiques de l’auditoire ou de l’interlocuteur l’interlocuteur peuvent influencer les choix lexicaux et nécessiter
– Reconnaître et éviter les digressions et les coq-à-l’âne le recours à divers procédés d’explicitation (mise en contexte,
exemple, paraphrase, etc.).
– La prise de parole dans un temps limité oblige le locuteur à tenir
compte de l’importance relative des divers éléments d’information
afin de choisir et d’organiser ceux qui sont pertinents.
Organisation, clarté et – Utiliser un plan, des procédés de mise en relief ou de synthèse, – La communication orale est un tout : les formules de contact, les
continuité du message verbal voire un support visuel pour aider l’auditeur ou l’interlocuteur à gestes, les mimiques, les intonations, le débit, le volume de la voix
dégager de son discours les propos importants et à rester attentif sont utiles pour manifester ou interpréter des réactions, orienter
– Reconnaître et utiliser les formules d’ouverture et de clôture et assurer le maintien de la communication.
(annonce, présentation, salutation, remerciement) appropriées à la – La façon d’amorcer et de terminer une communication orale consti-
situation de communication tue une sorte de rituel qui peut varier considérablement selon les
– Reconnaître et utiliser diverses modalités de demande et d’attri- situations et les milieux culturels.
bution du droit de parole (ex. main levée, tour de table, principe – L’auditeur et l’interlocuteur ont besoin de repères clairs pour suivre
d’alternance) le fil des propos et, au besoin, y enchaîner les leurs.
– Reconnaître et utiliser diverses formes de reprise, des organisa- – Le rôle d’animateur d’un groupe de discussion favorise la pratique
teurs textuels et des marqueurs de relation pour établir des liens de la reformulation.
entre ses propos – Le rôle de porte-parole d’un groupe favorise l’écoute attentive et
– Organiser sa pensée avant de répondre à un interlocuteur, en tirant la pratique de la synthèse.
avantage d’un silence, d’une parole en écho, d’une reformulation – Certains éléments, tels allo ou euh, sont utilisés spécifiquement
et d’un questionnement pour établir et maintenir la communication, sans apport d’infor-
– Reconnaître et utiliser des formules de contact pour assurer le mation. Ils ont une fonction que l’on qualifie de phatique.
maintien de la communication
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Langue orale
Éléments paraverbaux – Reconnaître et utiliser une intonation neutre ou expressive en fonc- – Les éléments paraverbaux sont perçus par le canal auditif.
(prosodiques et vocaux) tion du point de vue adopté – En communication orale, l’observation et le retour réflexif sur les
– Reconnaître l’influence des pauses et de la respiration sur le carac- pratiques nécessitent le recours à des enregistrements sonores ou
Intonation
tère régulier ou irrégulier du rythme audiovisuels.
Rythme – Utiliser un volume, une prononciation et un débit adaptés à la – L’intonation montante qui caractérise l’interrogation à l’oral peut
situation (ex. débit lent et prononciation nette en présence d’inter- être utilisée pour donner une tournure interrogative à des phrases
Débit
locuteurs peu familiers avec la langue française) qui ne sont pas de type interrogatif (ex. Vous venez?).
Intensité articulatoire/Volume – Reconnaître les particularités de prononciation que sont la diph- – Le maintien d’une certaine tension dans l’articulation et le recours
Prononciation tongaison, l’escamotage et les liaisons, en accordant une atten- à une vitesse d’élocution modérée peuvent contribuer grandement
tion particulière aux mots commençant par h à l’écrit à la compréhension du message.
Voix – Observer qu’on peut reconnaître un locuteur à partir d’un ensemble – La lecture à voix haute et le jeu dramatique peuvent s’avérer ponc-
Supports sonores d’éléments paraverbaux (prononciation, intonation, rythme, débit) tuellement utiles pour travailler spécifiquement certains éléments
et de certaines caractéristiques de sa voix, comme la hauteur, la prosodiques ou vocaux.
portée et le timbre
– Reconnaître l’intérêt des supports sonores utilisés
– Recourir à des supports sonores pertinents pour favoriser la
compréhension d’un message ou susciter l’intérêt de l’auditoire ou
de l’interlocuteur
– Reconnaître et utiliser, au besoin, les indications relatives à la pro-
nonciation des mots incluses dans la plupart des dictionnaires usuels
Éléments non verbaux – Déterminer la position et la distance favorisant une bonne commu- – Les éléments non verbaux sont perçus par le canal visuel.
nication avec le locuteur, l’auditoire ou l’interlocuteur – L’apprentissage de la communication orale étant centré sur les élé-
Position
– Observer le rôle du regard, des gestes et de la mimique pour ments verbaux et paraverbaux, les éléments non verbaux sont donc
Regard, gestes, mimique soutenir des propos et maintenir l’intérêt de l’auditoire ou de considérés comme complémentaires.
Supports visuels l’interlocuteur
– Discerner l’intérêt des supports visuels (affiche, programme, logi-
ciel de présentation, éclairage, décor, etc.) utilisés dans une
présentation, une pièce de théâtre ou un récital
– Recourir à des supports visuels pertinents pour favoriser la compré-
hension d’un message
Marques de l’oralité – Observer et comparer les usages de la langue orale et de la langue – L’observation est une condition essentielle de la prise de conscience
écrite pour en dégager les phénomènes caractéristiques de la des spécificités de la langue orale.
Redondance
langue orale à l’égard du lexique, de la syntaxe, de la morphologie – Au premier cycle du secondaire, l’élève est invité à prendre la
Hésitation et de la prononciation parole fréquemment à titre individuel et en interaction avec ses
– Observer et comparer les usages de la langue standard (soignée) pairs. Par conséquent, les occasions abondent pour faire un travail
Ellipse
et de la langue familière pour dégager leurs caractéristiques et ciblé et suivi au regard de la langue orale.
Répétition reconnaître les marques d’écart – Les apprentissages oraux doivent être contextualisés et tenir
Mots de remplissage – Utiliser les liaisons de manière appropriée pour marquer le nombre compte des besoins fort variables des élèves.
et le genre, en faisant preuve de vigilance à l’égard des liaisons – La comparaison des modalités de révision propres à la langue orale
Marques du genre, du nombre abusives les plus fréquentes et à la langue écrite permet de mettre en évidence le caractère
Transitions – Accorder une attention particulière à la précision lexicale, au choix irréversible et immédiat de la communication orale : ce qui a été
des pronoms relatifs et des marqueurs de relation, à la construc- dit ne peut être effacé et l’ajustement des propos doit souvent se
tion de l’interrogation, de la négation et de l’hypothèse débutant faire dans l’instant.
par si de même qu’à la conjugaison des verbes
– Accorder une attention particulière aux omissions (ex. t’à l’heure),
aux ajouts de sons (ex. ergarde), à l’usage de mots de remplis-
sage (ex. t’sais), aux marques erronées de genre et de nombre
(ex. une autobus, le monde sont) ainsi qu’aux anglicismes lexicaux
et sémantiques les plus fréquents
– Observer la variation des mots, expressions et procédés utilisés
pour enchaîner des propos dans des situations de prise de parole
individuelle et dans des situations d’interaction verbale
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Chapitre 5
Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement