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Français,

langue d’enseignement
84
Apport du programme de français, langue d’enseignement,
au Programme de formation

Français, langue d’enseignemen


t

Écrire des textes variés


Lire et apprécier
des textes variés
Langues
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Visées du Programme de formation Communiquer oralement
selon des modalités variées
Domaines généraux de formation
Compétences transversales
Domaines d’apprentissage
Compétences disciplinaires en français, langue d’enseignement

Programme de formation de l’école québécoise


Structure du programme de français, langue d’enseignement

Présentation de la discipline

– Langue et culture : deux dimensions essentielles de la classe de français


– Repères culturels
– Compétences à développer
– Contexte pédagogique
• Pour donner du sens aux apprentissages en français : des familles de situations
• Travail systématique sur la langue
• Rôle de l’élève
• Rôle de l’enseignant
– Relations entre le français, langue d’enseignement, et les autres éléments du Programme de formation
• Relations avec les domaines généraux de formation
• Relations avec les compétences transversales
• Relations avec d’autres disciplines
– Du primaire au secondaire

Compétences

Lire et apprécier des textes variés Écrire des textes variés Communiquer oralement selon
des modalités variées

– Sens de la compétence – Sens de la compétence – Sens de la compétence


– Des familles de situations variées – Des familles de situations variées – Des familles de situations variées
– Composantes de la compétence – Composantes de la compétence – Composantes de la compétence
– Critères d’évaluation – Critères d’évaluation – Critères d’évaluation
– Attentes de fin de cycle – Attentes de fin de cycle – Attentes de fin de cycle
– Tableau synthèse des familles de situations – Tableau synthèse des familles de situations – Tableau synthèse des familles de situations
– Processus et stratégies – Processus et stratégies – Processus et stratégies

Éléments d’apprentissage : notions et concepts

Grammaire du texte, grammaire de la phrase, lexique, variétés de langue, langue orale

Bibliographie

85
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
86

Présentation de la discipline
J’étais plus que simplement bouleversé par la grande qualité de l’écriture et le sens dramatique de l’auteur, j’étais pâmé,
reconnaissant de l’existence même d’une œuvre aussi forte écrite dans mon pays, dans mon fond de province, dans ma ville!
Michel Tremblay

Langue et culture : Est-il possible d’aimer lire, écrire et communiquer orale-


deux dimensions essentielles ment? Peut-on résister à la recommandation d’un lecteur
passionné, au désir d’émouvoir quelqu’un dans une lettre,
de la classe de français au besoin de prendre part à une discussion pour défendre
Facteur déterminant de la réussite scolaire, la maîtrise du ses idées? Le plaisir de l’élève croît s’il trouve de l’intérêt
français par tous les élèves représente un défi majeur pour dans ce que l’enseignant propose, si sa curiosité est
l’école québécoise. Tous les enseignants partagent la res- éveillée et si les défis offerts sont à sa mesure. L’élève dé-
ponsabilité d’amener chaque élève à utiliser les ressources veloppe sa confiance en lui parce qu’il saisit que son enga-
de la langue française. L’enseignant de français joue un gement et ses efforts contribuent à faire de lui quelqu’un
rôle particulier en ce sens, puisqu’il lui revient d’aider de plus en plus compétent en français. Il prend conscience
l’élève à acquérir une maîtrise de la langue lui permettant que les connaissances qu’il acquiert et les stratégies qu’il
de s’adapter à une grande diversité de situations. Cette développe le rendent apte à faire face à une variété de
maîtrise, indissociable de la fierté de parler et d’écrire en situations de plus en plus complexes. Il comprend qu’ap-
français, est à la source du pouvoir et de l’autonomie du prendre à lire, à écrire et à communiquer oralement, c’est
citoyen désireux de participer pleinement à la vie accroître son autonomie en développant un large éventail
démocratique. de ressources utiles, non seulement en classe de français
et à l’école, mais aussi pour toute la vie.
Comment comprendre ce qui est dit ou écrit? Comment
dire ce que l’on comprend? Comment exprimer ce que l’on Dans un contexte scolaire ouvert sur le monde, l’élève par-
ressent? Comment trouver les mots justes pour expliciter ticipe à des activités culturelles en français et lit des
sa pensée? Obligé de faire face à des réalités de plus en œuvres francophones d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujour-
plus complexes, l’élève du secondaire doit apprendre à d’hui. Il développe sa sensibilité à l’égard de la langue
manier avec adresse les mots et les structures de la langue et de la culture. Petit à petit, il prend conscience de son
française pour communiquer. Il poursuit l’apprentissage de appartenance sociale et culturelle. Il se donne des repères
la lecture, de l’écriture et de la communication orale et apprend à se respecter, à respecter les autres ainsi qu’à
amorcé au primaire. Ce faisant, il continue à structurer sa s’affirmer culturellement en tant que francophone et
pensée et à accroître sa rigueur intellectuelle. Québécois, quelle que soit son origine.

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Repères culturels
Se donner des repères culturels, c’est s’intéresser au passé et de l’édition contribuent à le guider à travers une culture
et s’ouvrir au présent; c’est concevoir la culture à la fois textuelle.
comme un héritage et comme un ensemble d’expériences
Pour bâtir ses propres repères culturels, l’élève a besoin
à vivre. Bien que les repères soient personnels et consti-
d’être placé dans un contexte de cheminement culturel.
tuent les pierres de gué de chacun, ils s’acquièrent majo-
Ce cheminement nécessite un accompagnement. Il ne peut
ritairement dans les contextes scolaire et communautaire.
se faire qu’avec le soutien de l’enseignant, qui joue un
Dans cette optique, la fréquentation guidée de lieux de
rôle de guide, de médiateur et de passeur culturel. Ainsi,
culture (théâtre, musée, galerie, bibliothèque, exposition
l’enseignant favorise l’exploration et la découverte d’uni-
scientifique ou artisanale, foire du livre, maison de la
vers narratifs et poétiques particuliers. Il fait en sorte que
culture, salle de presse, station de télévision communau-
l’élève s’inspire des façons de faire des écrivains pour se
taire, etc.) amène l’élève à se donner les clés nécessaires
familiariser avec un bon nombre de procédés d’écriture. Il
pour accéder à des œuvres diversifiées et découvrir les mul-
l’amène à créer des réseaux (différentes œuvres d’un
tiples facettes de l’univers culturel de sa région. En ren-
même auteur, d’une même collection, d’un même genre,
contrant des représentants de la culture vivante (écrivains,
etc.) et à déceler les effets de style (formules types, jeux
illustrateurs, conteurs, comédiens, journalistes, artisans de
de sonorités, particularités syntaxiques, stéréotypes, etc.).
la radio, etc.), il peut être sensibilisé à diverses pratiques
Il le sensibilise également aux différences de la langue par-
culturelles et développer progressivement une attitude
lée dans la francophonie, à l’évolution de la langue fran-
d’ouverture à leur égard.
çaise, au lien étroit qui existe au Québec entre langue et
Appelé à lire des textes littéraires, l’élève apprend à appré- histoire collective. Tout en développant ses compétences,
cier des œuvres significatives et découvre que la littéra- l’élève développe une attitude positive à l’égard de la
ture véhicule l’héritage culturel des différents peuples. À langue française et construit des connaissances sur la
travers les poèmes, les fables, les bandes dessinées, les langue, les textes et la culture.
nouvelles et les romans, il multiplie les expériences litté-
raires concluantes. Il est invité à se constituer un réper-
toire personnalisé qui inclut des réactions, des jugements
critiques, des commentaires d’appréciation ainsi que des
réflexions témoignant de sa compréhension et de son
interprétation. À ces traces de lecture s’ajoutent des réfé-
rences à d’autres textes narratifs et poétiques, de même
qu’à des transpositions d’œuvres à l’écran ou à la scène.
En conjuguant sa sensibilité et sa raison, l’élève apprivoise
des univers symboliques dans lesquels les mythes et les
légendes s’inscrivent en filigrane, ce qui lui permet d’inter-
préter et d’apprécier différemment les œuvres qu’il aborde.
Par ailleurs, les connaissances relatives au monde du livre
87
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
88

COMPÉTENCES À DÉVELOPPER

Lire et apprécier Écrire des


des textes variés textes variés

ÉLÈVE COMPÉTENT
EN FRANÇAIS

Communiquer oralement
selon des modalités
variées

Pour développer ses compétences en français, l’élève est placé dans des contextes riches où langue française et culture sont continuellement sollicitées. Les trois
compétences sont interreliées et plusieurs situations d’apprentissage font appel à plus d’une compétence. Par exemple, si les élèves d’une classe doivent établir
un consensus relativement au choix d’une sortie éducative, en sous-groupes, ils se documentent (Lire et apprécier des textes variés) sur les activités culturelles
offertes dans leur région. Puis chaque équipe présente à la classe l’activité qu’elle privilégie et défend son choix (Communiquer oralement selon des modalités
variées). Après avoir exploité l’information et exercé leur jugement critique (compétences transversales), les élèves conviennent d’une sortie et rédigent une
recommandation à l’intention du conseil d’établissement (Écrire des textes variés).

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Contexte pédagogique

Peut-on apprendre sans essais et sans erreurs? En classe ver, seuls ou en équipe, de nouveaux défis et à se soucier tissage, appelés familles de situations, qui permettent à
de français, il doit régner un climat de confiance tel que de la qualité de leurs productions. Faire de la classe de l’élève de donner du sens à ses apprentissages en fran-
les risques pour apprendre sont bienvenus : confronter son français un lieu de questionnement et une communauté çais. Le tableau ci-après présente les familles privilégiées
interprétation d’un texte avec celle d’autrui, chercher à d’apprentissage, voilà le contexte essentiel à mettre en place. pour chaque compétence, et ce, pour chacune des années
employer des mots techniques dans un compte rendu, du cycle. Chaque famille comporte trois dimensions inter-
s’efforcer d’utiliser une langue soignée lorsqu’on agit Pour donner du sens aux apprentissages reliées qui donnent du sens aux activités proposées à
comme porte-parole, etc. Les élèves doivent pouvoir en français : des familles de situations l’élève : un agir (ex. informer), un objet d’apprentissage
compter sur les valeurs de respect et d’ouverture : ouver- La maîtrise de la langue s’acquiert à partir de pratiques propre à la classe de français (ex. descriptions) et des buts
ture aux particularités de chacun, mais aussi émerveille- variées et fréquentes. Pour développer ses compétences, (pour…). Tous ces éléments sont présentés dans le tableau
ment devant la richesse de la langue française et de la l’élève doit se trouver dans des situations significatives, synthèse des familles de situations de chaque compétence,
culture francophone. Par ailleurs, c’est en alliant rigueur diversifiées et de complexité variable. L’enseignant doit aux pages 102, 112 et 123.
et souplesse que l’enseignant encourage les élèves à rele- donc mettre en place des contextes spécifiques d’appren-

Familles de situations

Lire et apprécier S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des
des textes variés en ayant recours à des textes en appliquant des critères à des textes en explorant des textes narratifs repères culturels
courants littéraires et courants et poétiques en établissant des liens entre des
pour… pour… pour… œuvres littéraires
pour…

Écrire des Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues Expérimenter divers
textes variés en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits procédés d’écriture
pour… pour… pour… en élaborant des textes inspirés
de repères culturels
pour…

Communiquer S’informer Défendre une idée


oralement selon en ayant recours à l’écoute en interagissant oralement
des modalités variées pour… pour…

Informer
en prenant la parole
individuellement
pour…

89
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
90

Chaque famille offre à l’enseignant la possibilité de créer tenir compte des champs d’intérêt et des besoins de cha- Comment reconnaître un élève compétent
un grand nombre de scénarios d’apprentissage par la cun, l’enseignant peut proposer à des groupes d’élèves en français?
variation de l’un ou l’autre des éléments de la communi- des tâches différenciées et accueillir leurs suggestions.
L’élève compétent sait agir dans une situation donnée en
cation (sujet traité, intention poursuivie, destinataire, point Ainsi, chaque élève a la possibilité de faire des apprentis-
mobilisant et en utilisant efficacement un ensemble de
de vue adopté, etc.) et des conditions de réalisation de la sages signifiants et de progresser en réalisant des projets
ressources. En français, il peut mettre en jeu simultané-
tâche ou du projet. D’autres facteurs favorisent la diver- à sa mesure.
ment plusieurs éléments appelés composantes :
sité en classe : le travail individuel ou en sous-groupe, le
Comment l’enseignant peut-il utiliser – il met en branle un savoir-faire lié à la lecture et à
mode de diffusion (ex. journal, affiche, présentation mul-
le programme? l’appréciation (Construire du sens), à l’écriture (Élabo-
timédia, émission de radio, site Internet, récital), l’obliga-
rer un texte cohérent) ou à la communication orale
tion ou la possibilité d’utiliser un ordinateur, le temps Pour planifier les situations d’apprentissage et orienter ses
(Construire du sens et Intervenir oralement), ce qui
alloué ou l’échéancier imposé, les outils de référence dis- actions auprès des élèves, l’enseignant se sert du pro-
l’amène à activer un processus et à faire appel à des
ponibles ou autorisés, l’accès à la bibliothèque. gramme comme d’un guide. Il s’inspire des familles de
stratégies;
situations pour proposer des expériences culturelles et des
Par ailleurs, le degré de complexité peut varier d’une situa- – il fait appel à des compétences transversales, particu-
tâches ou des projets variés, stimulants, complexes et liés
tion à l’autre. Plus la tâche est complexe, plus elle demande lièrement Exercer son jugement critique, Mettre en
aux domaines généraux de formation. Les composantes
à l’élève d’orchestrer de nombreuses ressources internes œuvre sa pensée créatrice et Communiquer de façon
des compétences, les critères d’évaluation, les attentes
et externes et de manier la langue avec précision et appropriée, afin d’orienter son savoir-faire;
de fin de cycle, les processus et stratégies ainsi que les
finesse. La tâche demandée doit laisser une certaine lati- – il mobilise les connaissances qu’il possède et il en cons-
notions et concepts lui fournissent de multiples pistes pour
tude à l’élève pour l’obliger à déterminer lui-même les truit de nouvelles dans l’action (Mettre à profit et
intervenir de façon différenciée auprès des élèves. Il se
étapes de sa démarche et à choisir des stratégies appro- acquérir des connaissances sur la langue, les textes et
réfère aux composantes des compétences pour structurer
priées. L’introduction de contraintes entraîne aussi des exi- la culture); ainsi, il comprend que les connaissances
des séquences d’apprentissage qui placent les élèves dans
gences particulières.Ainsi, l’enseignant peut inciter les élèves sont intimement liées à l’exercice de la compétence;
un réel contexte de développement de compétences dis-
à utiliser ou à transférer certains apprentissages spécifiques – il pose un regard distancié sur lui-même, sur une action
ciplinaires et transversales. Les critères d’évaluation et les
(ex. insérer un dialogue ou une citation dans un texte; uti- ou sur un ensemble d’actions (Réfléchir à sa pratique
attentes de fin de cycle constituent des balises pour inter-
liser le vouvoiement pour une entrevue avec un écrivain; de lecteur, de scripteur, d’auditeur, d’interlocuteur et
venir en évaluation. Les processus et stratégies lui offrent
jouer le rôle d’un lecteur de bulletin de nouvelles). de locuteur) afin d’acquérir de l’autonomie et de favo-
également des balises pour observer l’élève en action,
riser le transfert de ses apprentissages.
Pour favoriser l’interrelation des compétences et susciter l’amener à diversifier ses façons de faire et l’aider à savoir
davantage l’intérêt et l’engagement des élèves, des quand et comment utiliser ses connaissances. Les notions Par ailleurs, grâce à l’accompagnement de l’enseignant,
familles peuvent être combinées, par exemple s’informer et concepts précisent les éléments d’apprentissage pres- l’élève accroît son plaisir de lire, d’écrire et de communi-
et informer en lisant et en élaborant des descriptions. Elles crits pour le cycle et indispensables à la réalisation de quer oralement. Il développe une attitude positive à
peuvent aussi nécessiter le recours à des compétences tâches complexes. Il importe de rappeler que l’enseignant l’égard de la langue française et de la culture francophone
transversales particulières ou à des compétences dévelop- a toute la latitude voulue pour agencer les éléments du et se constitue graduellement des repères culturels variés.
pées dans les autres disciplines, ce qui favorise une programme de français de façon significative et les adap- De plus en plus conscient de ses compétences, il prend
meilleure intégration des apprentissages. De plus, pour ter aux besoins particuliers de ses élèves. une part active à la vie de sa classe et de sa communauté.

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RELATIONS ENTRE LES ÉLÉMENTS DU PROGRAMME DE FRANÇAIS

Les compétences en français se développent dans des


contextes spécifiques d’apprentissage appelés familles
de situations. Ces familles trouvent tout leur sens en
se greffant sur les domaines généraux de formation.

Chaque famille de situations présente des défis


ou des obstacles qui obligent l’élève à faire appel
à toutes les composantes d’une compétence. Ces
composantes amènent l’élève à activer simultanément
des processus et des stratégies appropriés ainsi que des
notions et concepts pertinents. Chaque famille est l’occa-
sion d’apprentissages communs et particuliers; elle est un
lieu privilégié de transfert.

91
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
92

Travail systématique sur la langue pour le journal de l’école. Le premier brouillon rédigé, elle reconnaître avec certitude grâce aux procédures stables
abordera… et systématiques que sont les manipulations syntaxiques
Lorsque des temps d’arrêt sont nécessaires pour aborder
(déplacement, effacement, addition, détachement, dédou-
un nombre limité d’éléments bien ciblés, l’enseignant pro- Dans cette classe de français, l’enseignante tient compte
blement, substitution, etc.). Il l’aide à acquérir des straté-
pose à l’élève des activités décontextualisées où certains simultanément des domaines généraux de formation, des
gies pour vérifier si ses phrases sont bien construites, bien
éléments d’apprentissage (stratégies, notions, concepts) compétences transversales et des compétences discipli-
ponctuées et si les accords orthographiques sont conformes
sont mis en relief. C’est l’occasion de construire de nou- naires, tout en accordant une place importante à l’étude
à la norme. L’utilisation d’une terminologie spécifique
veaux concepts, d’acquérir des stratégies, de développer de la grammaire et de l’orthographe. Dans cet esprit, faire
(métalangage) est essentielle pour communiquer efficace-
la capacité à analyser une phrase ou à appliquer une règle de la grammaire à l’école, c’est notamment :
ment en classe, pour réfléchir sur la langue, pour nommer
de grammaire, etc. L’enseignant veille à ce que l’élève per- – réfléchir sur l’organisation et le fonctionnement de la
les phénomènes linguistiques et textuels, pour décrire avec
çoive le lien étroit qui existe entre ces activités et les situa- phrase et du texte, sur l’organisation du lexique ainsi
précision les démarches de travail et pour consulter les
tions contextualisées. que sur l’orthographe grammaticale et l’orthographe
dictionnaires ainsi que les grammaires.
d’usage;
Imaginons la situation suivante.
– découvrir les grandes régularités du fonctionnement Le présent programme de français reconduit, à l’égard de
Après avoir assisté à une pièce de théâtre, les élèves de la langue et des textes; la grammaire, les orientations de celui de 1995 et privilé-
d’Hélène auront la possibilité de rencontrer le metteur en – comprendre que la langue est un système cohérent et gie la description de la langue que préconisent les gram-
scène, les comédiens et les autres artisans du spectacle qui non une série de règles sans liens entre elles; maires dites nouvelles. Cela signifie qu’une attention
ont accepté de leur accorder une entrevue. En prévision – se préoccuper des différences entre l’oral et l’écrit. particulière est accordée à la dimension syntaxique et que
de cette rencontre, qui se déroulera bientôt, les élèves ont la langue – abordée en allant du texte à la phrase, de la
En somme, faire de la grammaire, c’est accomplir un tra-
préparé des questions. Hélène fait un temps d’arrêt pour phrase aux groupes de mots, puis des groupes de mots
vail systématique sur la langue et les textes pour déve-
explorer les différentes structures de la phrase interro- aux mots – est vue comme un ensemble de systèmes (syn-
lopper ses compétences de lecteur, de scripteur, d’auditeur,
gative et faire ressortir leurs caractéristiques à l’oral et à taxe, morphologie, lexique, orthographe, phonétique, pho-
d’interlocuteur et de locuteur. C’est donc se doter d’outils
l’écrit. À la lumière des notions et des concepts abordés, nologie). L’élève est amené à analyser la langue et les
efficaces pour affiner sa compréhension et assurer la qua-
les élèves revoient la formulation de leurs questions et y textes des autres pour mieux les comprendre ainsi qu’à
lité de ses productions. Pour être efficace, un tel travail
apportent des ajustements. Après avoir examiné les tra- examiner ses textes pour les améliorer et les corriger.
doit être régulier, systématique et lié à une situation qui
vaux en cours, Hélène propose de s’intéresser au regrou-
lui donne tout son sens. L’élève doit non seulement Rôle de l’élève
pement des questions en fonction des aspects et des
connaître des notions et construire des concepts, mais
sous-aspects retenus. En équipe, les élèves comparent leurs Guidé, stimulé et encouragé par son enseignant, l’élève
aussi développer des stratégies pour savoir quand et
canevas d’entrevue pour vérifier s’ils peuvent les enrichir s’engage et est actif dans ses apprentissages : il se pose
comment utiliser ses connaissances.
ou les modifier. Comme le directeur de la troupe a des questions, fait des liens avec ce qu’il sait déjà,
demandé à recevoir les questions par courriel avant la ren- L’enseignant de français est sensible au fait que l’élève confronte ses représentations, etc. Il peut davantage
contre, les élèves révisent méticuleusement leurs textes en doit construire sa connaissance des règles pour être en accepter de relever des défis à sa mesure parce qu’il
portant attention aux tournures interrogatives, à la mesure d’y recourir adéquatement. Il l’amène à observer comprend l’importance d’acquérir des stratégies et des
variété de langue, à la ponctuation, à l’accord des verbes des phénomènes langagiers, à en découvrir les règles connaissances ainsi que de réfléchir à ses réussites et à ses
dans les inversions, à l’utilisation du trait d’union et à d’organisation et de fonctionnement de même qu’à éva- difficultés. Petit à petit, il diversifie et enrichit consciem-
l’orthographe d’usage. Une fois les entrevues réalisées, luer leur apport au sens de la phrase et du texte. Il lui ment le contenu de sa boîte à outils (repères culturels,
Hélène demande aux élèves d’écrire des comptes rendus apprend à identifier ces phénomènes, c’est-à-dire à les processus, stratégies, notions, concepts, etc.) et peut y faire

Programme de formation de l’école québécoise


appel avec plus d’efficacité. Il saisit aussi que c’est en sances. Il est le médiateur qui les amène à devenir auto-
lisant qu’il apprend à lire, que c’est en écrivant qu’il nomes en prenant conscience de leurs démarches et en
apprend à écrire, que c’est en prenant la parole souvent posant un regard critique sur elles. Il est également le pas-
qu’il trouve plus aisément les mots pour exprimer ses seur culturel qui leur permet de découvrir des œuvres lit-
idées. Afin de prendre conscience de ses progrès et de se téraires variées, de vivre des expériences culturelles et de
représenter le chemin parcouru, il garde des traces de ce reconnaître l’apport de la culture dans leur propre vie. Il
qu’il a appris. En mettant à profit ses compétences à lire, est un modèle linguistique et culturel crédible à qui les
à écrire et à communiquer oralement dans des projets élèves se réfèrent et demandent conseil. Il est enfin l’ani-
interdisciplinaires et des activités parascolaires, il découvre mateur qui favorise le partage d’idées et le travail en
que le français est un atout indispensable pour réussir à coopération, soucieux que sa classe devienne une commu-
l’école et dans la vie. nauté d’apprentissage dont il est lui-même un membre
influent.
Rôle de l’enseignant
Tout au long du cycle, l’enseignant se préoccupe prioritai-
En tout temps, l’enseignant de français doit pouvoir rement de soutenir l’élève dans ses apprentissages. Il le
répondre aux questions de l’élève : « Pourquoi faut-il se questionne pour vérifier si sa représentation des concepts
documenter? À quoi sert le schéma narratif? Pourquoi est juste, s’il sait appliquer une règle et à quel moment il
faut-il souligner les verbes dans une phrase? » En tout doit recourir à une stratégie donnée. Il observe l’élève et
temps, l’élève doit pouvoir se dire : « Je rédige des ques-
lui demande d’expliquer sa démarche. Il commente ses
tions pour préparer une entrevue avec un auteur qui vient
productions orales et écrites en précisant ce qu’il devrait
nous rencontrer. Je fais un tableau qui permet de compa-
améliorer. Il guide l’élève pour que celui-ci insère des pièces
rer les informations tirées de deux textes pour avoir une significatives dans un portfolio ou se constitue un réper-
meilleure idée de la position que je veux défendre. Je toire diversifié d’œuvres littéraires. Il lui demande de faire
m’efforce de prendre la parole en classe parce que je veux une autoévaluation de ses productions et vérifie si elle
être capable d’intervenir en public. » L’enseignant a donc concorde avec sa propre évaluation. En outre, il discute
la responsabilité de faire ressortir des liens entre les dif- avec lui pour l’encourager à réfléchir à ses démarches et
férents apprentissages de la classe de français afin que à se donner des défis d’apprentissage. À la fin du cycle,
l’élève donne du sens à ce qu’on lui demande de faire. l’enseignant évalue les processus de même que les pro-
Tout un défi? C’est le prix à payer lorsqu’on veut faire ductions de l’élève et il porte un jugement sur le degré
apprendre pour la vie. de développement de ses compétences. Pour ce faire, il
Attentif aux besoins et aux champs d’intérêt des élèves, doit s’appuyer sur des productions effectuées dans diffé-
l’enseignant de français est l’entraîneur qui leur propose rents contextes ainsi que sur les critères d’évaluation et les
des situations stimulantes et exigeantes. Il est l’expert qui attentes de fin de cycle précisés pour chaque compétence.
cible les apprentissages à effectuer à l’égard de la langue
et des textes et qui en balise la progression. Il est le guide
qui apprend aux élèves à faire des liens avec ce qu’ils ont
appris au primaire et à systématiser de nouvelles connais-
93
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
94

Relations entre le français, langue d’enseignement,


et les autres éléments du Programme de formation

Le Programme de formation préconise une plus grande compétences langagières. C’est notamment le cas dans les un film documentaire ou une publicité, par exemple, ainsi
ouverture aux réalités des jeunes d’aujourd’hui. On y traite, milieux de l’édition, de la communication, de la science, qu’à reconnaître le public visé. Pour ce faire, il porte atten-
entre autres, d’environnement, d’orientation et de citoyen- de la technologie, des relations publiques, de l’enseigne- tion à la variété de langue utilisée par les personnages,
neté. Toutefois, si l’on veut que l’école offre à l’élève de ment, du théâtre et de la chanson. Pour se familiariser aux clichés, etc. Il établit graduellement ses propres critères
multiples situations d’apprentissage à travers des problé- avec les exigences du monde du travail, il mène, seul ou et peut justifier ses critiques. Lorsqu’il produit lui-même
matiques qui le rejoignent, il faut s’assurer de traiter ces avec d’autres, des projets qui peuvent le conduire, par des messages, il est sensible à ses destinataires et il fait
réalités avec pertinence. Quel est l’apport spécifique du exemple, à publier un recueil de textes, à produire un jour- des choix en conséquence.
cours de français lorsque l’élève a un problème à résoudre nal, à concevoir une campagne publicitaire, à créer une
Vivre-ensemble et citoyenneté
ou une activité à organiser? Quelle peut être la contribu- page Web, à accueillir des invités dans sa classe, à animer
tion de la langue et de la culture? Comment peuvent-elles une émission de radio ou un spectacle à l’école. Il peut L’exercice de la démocratie est indissociable d’une prise
orienter sa façon d’aborder une réalité? Et réciproque- aussi choisir de faire du bénévolat à la bibliothèque sco- de parole réfléchie et respectueuse. L’élève découvre qu’un
ment, comment les apprentissages en langue peuvent-ils laire ou d’animer l’heure du conte, destinée à de jeunes des devoirs du citoyen est de s’informer afin de pouvoir
bénéficier de l’apport de démarches amorcées dans le enfants. soutenir sa position sur un sujet. S’il veut que sa pensée
cadre d’autres apprentissages disciplinaires? soit bien comprise par tous, il doit organiser ses propos
Environnement et consommation
et employer des mots justes et précis. Invité à prendre sou-
Relations avec les domaines Avec quelles productions culturelles est-on en contact? vent la parole en classe ou dans un groupe de travail, il
généraux de formation Des livres, des disques, des films, des spectacles, des cédé- apprend à écouter les autres et à respecter leurs opinions,
Santé et bien-être roms? En français ou en anglais? L’usage de l’ordinateur à trouver le ton approprié et à contrôler son impulsivité.
entraîne-t-il vraiment une économie de papier? Voilà Il apprend ainsi à user à bon escient du pouvoir de la
S’interroger sur le rôle de la lecture, de l’écriture et de la
autant de questions que la classe de français peut traiter parole et à prendre sa place dans des débats qui l’inté-
communication orale dans sa vie, c’est notamment réflé-
pour aborder la consommation et l’environnement. ressent. L’enseignant de français l’encourage à donner son
chir à ce qui contribue à l’équilibre de l’être humain. La
Comme ces sujets suscitent de vifs débats, l’élève apprend opinion dans le journal scolaire, à participer à des comi-
lecture est-elle uniquement source de détente? Quels béné-
à confronter des points de vue diversifiés avant de prendre tés consultatifs, à intervenir dans des assemblées et à
fices retire-t-on de la rédaction d’un journal personnel?
position. Par la suite, il peut choisir de rédiger, à l’inten- réfléchir aux effets de ses interventions sur les autres.
Pourquoi certains personnages de romans et de films
tion des adolescents, des conseils en matière d’achat, un
donnent-ils l’impression d’être des personnes équilibrées et Relations avec
code d’éthique relatif à l’utilisation de jeux électroniques,
d’autres, non? Est-on d’accord avec leurs comportements? les compétences transversales
un récit de science-fiction qui se déroule dans une contrée
Le fait d’apprendre à reconnaître les sentiments de person-
où il n’y a plus d’automobiles, etc. Compétences d’ordre intellectuel
nages et à trouver les mots justes pour nommer ce qu’on
ressent soi-même favorise une meilleure connaissance de Médias Quel est l’apport des compétences transversales dans le
soi et une communication plus efficace avec les autres. développement des compétences en français? Comme les
Par ailleurs, l’observation de la variété des usages de la
Orientation et entrepreneuriat langue dans le domaine des médias contribue au déve- compétences transversales sont présentes dans toutes les
loppement du jugement critique. L’adolescent apprend à disciplines, l’élève a l’occasion de les développer dans des
L’élève découvre peu à peu que de nombreux métiers et
comparer les façons de traiter un sujet dans une revue, contextes divers. Il peut se rendre compte, par exemple,
professions présentent des attentes élevées à l’égard des
des ressemblances et des différences entre le fait de mettre faire au regard de la discussion ou de l’écriture. On ne dis- les illustrations en arts plastiques, les récits bibliques en
en œuvre sa pensée créatrice pour rédiger un poème, pour cute pas seulement pour le plaisir d’échanger, mais aussi enseignement moral et religieux.
inventer un objet ou pour créer une chorégraphie. L’inté- pour résoudre un problème ou prendre collectivement une
Il est essentiel d’envisager l’écriture comme un moyen pri-
gration d’une compétence transversale à une compétence position. On peut aussi coopérer pour produire un texte
vilégié pour aider l’élève à organiser et à préciser sa pen-
en français donne une impulsion supplémentaire à cette collectif de plus grande envergure.
sée. Aussi les enseignants de toutes les disciplines
dernière. Par exemple, on ne se limite pas à lire un seul
Compétence de l’ordre de la communication demandent-ils régulièrement aux élèves, par exemple, de
texte, mais on consulte des sources variées et on traite
rédiger une définition, de créer un réseau de concepts, de
l’information; on explore et confronte plusieurs idées avant Si la communication est au cœur des apprentissages en
décrire un phénomène, d’exprimer leurs réactions, de don-
de proposer par écrit une solution pour résoudre un pro- français, la compétence transversale Communiquer de
ner et de justifier leur opinion. Les productions courtes et
blème complexe; on écoute plusieurs points de vue avant façon appropriée attire l’attention sur la complémentarité
régulières qui en découlent, où l’on exige l’emploi du voca-
de porter un jugement critique sur un film qu’on a vu. des langues et des langages. Conscient de son profil de
bulaire propre à la discipline et celui de structures linguis-
lecteur, de scripteur, d’auditeur, d’interlocuteur et de locu-
Compétences d’ordre méthodologique tiques correctes, permettent aux élèves de constater que
teur, l’élève dispose de plus en plus de ressources qu’il
l’écriture les aide à apprendre.
Les compétences transversales d’ordre méthodologique peut mettre au service de la communication, qu’elle soit
amènent l’élève à réfléchir plus systématiquement à ses orale ou écrite. Il peut comparer les codes et les usages La communication orale joue un rôle similaire. Être capable
démarches de travail et à l’efficacité des moyens choisis. sociaux propres à la langue française avec ceux d’autres de décrire un territoire, de discuter d’un enjeu moral,
En français, il apprend à analyser rigoureusement une langages. Il découvre petit à petit que la mathématique d’expliquer des changements sociaux ou sa démarche
situation et il développe une démarche à la fois souple et ou la musique, par exemple, sont régies par des règles, demande à l’élève d’analyser la situation afin de bien sai-
rigoureuse pour lire, écrire et communiquer oralement. Les comme le français, et que la qualité de sa communication sir ce qui est attendu dans chaque discipline et de plani-
technologies numériques lui offrent des outils puissants sera enrichie s’il sait les harmoniser. fier son intervention en conséquence. La prise de parole
lui permettant de planifier, de faire une recherche docu- dans un groupe, pour poser une question ou pour agir
mentaire, de mettre en forme des idées, d’améliorer et de
Relations avec les autres disciplines comme porte-parole d’une équipe, représente une expé-
corriger des textes. De plus, elles ouvrent des voies nou- C’est à l’élève qu’il revient de mobiliser, dans toutes les rience enrichissante dans toutes les disciplines si l’on
velles pour la diffusion des productions orales et écrites autres disciplines, les apprentissages qu’il effectue en fran- accorde à l’élève le temps de structurer ses idées et de
(ex. site Internet, forum de discussion, courriel, radio). çais, notamment en ce qui a trait à la lecture, dont le rôle trouver les mots justes pour les exprimer. L’enseignant doit
est capital. L’élève lit pour s’informer, pour comprendre et être attentif à l’élève qui expérimente de nouvelles struc-
Compétences d’ordre personnel et social
effectuer une tâche. Il devient de plus en plus sensible aux tures ou qui emploie des mots techniques, car ce dernier
Être compétent, c’est aussi actualiser son potentiel, pou- différents sens que les mots peuvent avoir selon les est en train d’apprendre à communiquer oralement. Il a
voir expliciter sa démarche pour reconstituer un univers contextes. Par exemple, le mot fonction n’a pas le même besoin, dans toutes les disciplines comme dans le cours
littéraire, pour identifier ses forces et ses faiblesses en écri- sens dans une grammaire que dans un texte en histoire, de français, de bénéficier du soutien de l’adulte ainsi que
ture, pour expliquer les regroupements de son répertoire dans un problème en mathématique ou dans la concep- de ses pairs et d’être encouragé à faire des essais.
d’œuvres littéraires, pour savoir quand prendre la parole. tion d’une machine en technologie. Les disciplines autres
En classe de français, l’élève apprend à se définir comme que le français donnent aussi à l’élève des outils pour
membre d’une communauté d’apprentissage et à se situer comprendre et interpréter les textes : la ligne du temps en
par rapport à la culture francophone. Par ailleurs, l’inté- histoire, les cartes en géographie, les graphiques en
gration de la compétence Coopérer apporte une dimen- mathématique, les schémas et procédures en science et
sion supplémentaire aux apprentissages que l’élève doit technologie ainsi qu’en éducation physique et à la santé,
95
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
96

Du primaire au secondaire

Lire des textes variés les règles de communication établies et utilise quelques-
Apprécier des œuvres littéraires unes des stratégies qu’il a apprises.

À la fin du primaire, l’élève peut lire avec une certaine Au secondaire, l’élève doit réinvestir les apprentissages
efficacité une grande diversité de textes courants et litté- effectués au primaire. Graduellement, il élargit son bagage
raires. Il parvient à en dégager les éléments d’information de stratégies et y recourt de façon plus autonome. Il
tant implicites qu’explicites en ayant recours à des stra- apprend à analyser des situations de communication plus
tégies variées. De plus, il réagit sommairement à différents complexes et à tenir compte des différents paramètres qui
aspects des textes. Il peut également se référer à un grand les caractérisent. En lecture et en écriture, il fait des
nombre d’œuvres de qualité tirées de la littérature jeu- apprentissages systématiques relatifs à la cohérence, au
nesse, principalement des albums et de courts romans, et contenu et à l’organisation des textes. Il lit et apprécie
se prononcer avec une certaine assurance à propos de ces simultanément des textes variés et développe cette compé-
œuvres. tence en faisant appel à sa pensée critique. Il approfon-
dit également sa compréhension du système de la langue
Écrire des textes variés en mettant en relation les notions et concepts liés à la
En outre, l’élève a appris à rédiger des textes variés avec grammaire du texte et à la grammaire de la phrase. En
une certaine efficacité dans différents contextes et en recou- communication orale, tant dans des situations d’écoute
rant à des stratégies appropriées. Ses écrits comportent que de prise de parole individuelle ou interactive, il aborde
souvent plusieurs paragraphes et ses phrases sont habi- de manière systématique les particularités des usages de
tuellement claires et ponctuées correctement. Il utilise un la langue orale.
vocabulaire assez varié, sait orthographier les mots appris
(au nombre d’environ 3000) et est en mesure d’effectuer,
la plupart du temps, pour les cas les plus simples, les
accords du verbe, de l’adjectif attribut, du participe passé
avec être et les accords dans le groupe du nom.

Communiquer oralement
En communication orale, l’élève a acquis une certaine
aisance dans l’exploration de nombreux sujets, et cela, en
interaction avec ses pairs. Lorsqu’il partage ses propos, il
s’exprime généralement avec clarté dans divers contextes
reliés à la vie de la classe ou de l’école. Il sait employer
des formes du français standard adaptées à la situation
de communication. Au cours de ses discussions, il respecte

Programme de formation de l’école québécoise


COMPÉTENCE 1 Lire et apprécier des textes variés
On ne sait jamais quand un livre, un mot, une phrase peut tomber au bon moment
dans la tête de quelqu’un et l’aider à changer, à vivre.
Abla Farhoud

Sens de la compétence
Dans une société marquée par la profusion des informa- dans leur complémentarité que se définit au quotidien la de lecteur. Quant à ses réactions, elles sont personnelles
tions et des connaissances disponibles, par l’abondance compétence et que s’effectuent les apprentissages qui lui et proviennent de l’effet que le texte produit sur lui. L’élève
de la production littéraire ainsi que par l’omniprésence des sont associés. est non seulement attentif au texte, mais également à sa
médias, l’élève doit devenir un lecteur efficace, critique et démarche de lecteur : il lui faut évaluer l’efficacité des stra-
Construire du sens
autonome. À l’école comme à la maison, il est constam- tégies auxquelles il recourt et la pertinence des connais-
ment appelé à lire des textes de toutes sortes. Dans les Que la lecture soit intégrale ou partielle, individuelle ou sances qu’il mobilise.
bibliothèques scolaires et publiques qu’il est invité à fré- en sous-groupe, elle doit être planifiée. Lire pour comprendre
Porter un jugement critique
quenter régulièrement, il doit tirer profit d’une grande une réalité, préparer la critique d’un livre, saisir l’univers
diversité d’écrits. Il développe sa capacité à s’engager dans d’un auteur ou participer à un groupe de discussion, voilà L’élève a besoin d’être étroitement guidé par l’enseignant
des lectures de plus en plus exigeantes, allant de l’article qui donne lieu à des situations assez différentes pour que pour accéder à une lecture distanciée et apprécier des textes
d’encyclopédie au roman, en passant par l’article de jour- l’élève réfléchisse à la façon d’aborder les textes et aux littéraires et des textes courants. Il lui faut apprendre à poser
nal, le dossier de revue spécialisée ou le texte provenant moyens à utiliser afin de retenir les informations pertinentes sur le texte un regard éclairé et à porter sur celui-ci un
d’Internet. Médiateur, l’enseignant lui présente des textes pour la tâche à réaliser. Le texte mérite qu’on s’y attarde jugement critique à l’aide de critères qui varieront selon
résistants qui offrent des défis de compréhension ou vraiment, qu’on fasse ressortir ce qu’il a à dire et qu’on le genre du texte, la tâche ou le projet à réaliser et son
d’interprétation; il lui propose des tâches complexes afin s’intéresse à sa construction. Il revient toutefois à l’ensei- propre niveau de développement. Cet apprentissage se fait
qu’il puisse affiner ses stratégies de lecture et en déve- gnant d’amener l’élève à délaisser la perspective du sens par un travail fréquent de mise en relation de plusieurs
lopper de nouvelles. unique et absolu. En effet, un texte littéraire comporte textes. Il peut s’agir, par exemple, de livres d’une même
souvent plus d’une signification, ce qui peut aussi être le série, de textes qui adoptent des formes stéréotypées ou
La lecture de textes courants et littéraires se conjugue
cas de divers textes courants. Différentes interprétations qui s’en éloignent. Le développement du regard critique
étroitement avec l’appréciation de ces textes. Ainsi, la
peuvent être proposées par les élèves. Bien que plusieurs s’accompagne de la confrontation de ses appréciations
compétence Lire et apprécier des textes variés repose sur
d’entre elles puissent être acceptables et coexister, il arrive avec celles de ses pairs et avec des commentaires
la qualité de la compréhension, la justesse de l’interpré-
que certaines s’avèrent mieux fondées. Dans tous les cas, d’experts.
tation et la justification des réactions. Elle permet à l’élève
il importe que les interprétations suggérées soient soute-
de découvrir le monde et la langue sous divers angles, de Mettre à profit et acquérir des connaissances
nues par le texte et ne soient contredites par aucun de
réaliser une grande diversité de tâches ou de projets en sur la langue, les textes et la culture
ses éléments : pour construire du sens, l’élève doit conci-
classe de français et dans toutes les autres disciplines. La En lisant fréquemment des textes riches et variés, l’élève
lier les droits du texte et les droits du lecteur. Il apprend
compétence peut être cernée par les composantes présen- acquiert de nouvelles connaissances sur un grand nombre
progressivement à aborder les textes de façon autonome
tées ci-après et explicitées dans le schéma de la page 101. de sujets, mais aussi sur la langue, sur les textes et sur
et à établir des liens entre des éléments d’un ou de plu-
Ces composantes sont intrinsèquement liées et ne doivent sa propre culture. Il devient de plus en plus conscient du
sieurs textes, ainsi qu’entre ces éléments et ses expériences
être abordées qu’en relation les unes avec les autres. C’est
97
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
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fait qu’il doit recourir à de nombreuses connaissances et exemples sont fournis dans le tableau synthèse des roman ou d’un documentaire dans un journal, il importe
stratégies pour comprendre et interpréter les textes lus et familles de situations présenté à la suite des attentes de que l’élève apprenne à se donner des critères et à les appli-
que, ce faisant, il accroît son bagage personnel. Au fil de fin de cycle à la page 102. quer à divers textes qu’il met en relation. Il établit alors
ses lectures de textes littéraires et courants, l’élève se cons- des liens entre différentes œuvres littéraires ainsi qu’entre
S’informer en ayant recours à des textes courants
titue des repères culturels qui l’aident à situer leur contexte ces œuvres et des textes courants, des extraits, des trans-
linguistique, littéraire, géographique ou historique. Il décou- En classe de français, comme dans toutes les autres dis- positions ou adaptations destinées à la scène ou à l’écran.
vre ainsi que la lecture d’un texte courant peut servir à la ciplines, les occasions qui motivent l’accès à l’information L’enseignant suscite le recours à la prise de notes, à l’écri-
compréhension et à l’interprétation d’un texte littéraire et sont nombreuses. L’élève doit apprendre à utiliser l’infor- ture et à la discussion pour favoriser la confrontation des
que la lecture de textes d’un même genre ou d’un même mation de façon économique et efficace. Ainsi, il apprend appréciations.
auteur permet de dégager progressivement les caractéris- à s’interroger sur les textes, à évaluer la crédibilité des
La formulation de jugements critiques étayés est objet
tiques de ce genre ou la manière d’écrire de cet auteur. sources, à prendre des notes de diverses manières et à
d’apprentissage. Pour faire cet apprentissage, l’élève est
trier, regrouper et synthétiser les éléments pertinents. De
Réfléchir à sa pratique de lecteur incité à s’appuyer sur des critères. En quoi peut-on dire
plus, il doit développer des façons adéquates de travailler
que le texte est réussi? Est-ce par rapport aux règles du
L’élève qui arrive au secondaire a déjà un bagage appré- et recourir systématiquement à des outils de référence.
genre, au traitement des personnages ou à l’enchaînement
ciable de lectures à son actif. Il est capable de parler de Aussi l’enseignant fait-il en sorte que l’élève se familia-
des événements? L’attention est portée sur l’esthétique du
lui-même comme lecteur; il peut, par exemple, expliquer rise avec les mots-clés, les banques de données, les dic-
texte, sur la façon de dire, sur la manière de créer des
pourquoi il préfère certains personnages ou genres de tionnaires, les index, les tables des matières et les outils
effets. L’élève s’interroge, par exemple sur ce qui rend un
textes. En présence d’un nouveau texte, il sait qu’il doit de recherche informatisés et qu’il les utilise avec profit.
récit si émouvant ou si drôle ou encore sur ce qui fait qu’un
tenir compte de ses caractéristiques de lecteur. Il apprend
Lire pour apprendre, cela s’apprend. De plus, comme la documentaire est si captivant. Les jugements peuvent
à mettre en branle une démarche appropriée et à adop-
description est fréquemment utilisée dans les textes aussi porter sur les valeurs véhiculées par le texte ou
ter des stratégies afin de comprendre et d’interpréter ce
d’information, une attention particulière est accordée à ce prônées par les personnages.
qu’il lit, quelles que soient ses réactions initiales au texte.
type de texte au cours du cycle. L’enseignant amène gra-
La lecture de textes diversifiés, l’expérience de textes plus Découvrir des univers littéraires en
duellement l’élève à discerner l’information principale et
exigeants et le recours à la lecture dans les autres disci- explorant des textes narratifs et poétiques
l’information secondaire, et à utiliser des stratégies effi-
plines lui permettent de constater ses progrès et de se
caces pour comprendre les textes et établir des comparai- Le lecteur prend plaisir à lire lorsqu’il s’identifie à des per-
donner des défis de lecture à sa portée.
sons. Au début du cycle, le travail sur le sens du texte sonnages, partage leurs aventures, vit par procuration des
Des familles de situations variées bénéficie de l’apprentissage systématique des groupes événements, se propulse dans des univers plus ou moins
nominal et adjectival puis, progressivement, de celui des apparentés au sien. Les textes résistants nécessitent un
Pour que l’élève développe la compétence Lire et appré- groupes prépositionnel, verbal et adverbial. accompagnement soutenu de la part de l’enseignant,
cier des textes variés, l’enseignant le place dans des comme c’est le cas pour ceux qui visent à piéger délibé-
contextes stimulants liés à quatre familles de situations, Fonder une appréciation critique en appliquant
rément le lecteur ou à produire des effets de surprise et
chacune d’elles permettant à l’élève d’activer toutes les des critères à des textes littéraires et courants
ceux qui comportent des ambiguïtés voulues ou de fausses
composantes de la compétence à des degrés divers et de Inviter l’élève à adopter une distance critique, c’est l’obli- pistes. Ces textes conduisent à diverses interprétations et
faire des apprentissages spécifiques. Par l’exploitation des ger à se dégager du texte. Cette posture est exigeante et nécessitent parfois des relectures partielles. Ils requièrent
domaines généraux de formation, l’élève a accès à des requiert la médiation de l’enseignant. Que ce soit pour aussi des clés spécifiques à l’égard de la langue, des textes
projets et à des tâches favorisant des utilisations perti- recommander ou non des livres dans la communauté ou et de la culture pour permettre de saisir certains enjeux
nentes et intéressantes de ses lectures. À cet égard, des le cyberespace ou pour communiquer sa critique d’un et de dégager certaines caractéristiques de genre.
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Au cours d’une lecture minutieuse, l’enseignant amène par son témoignage personnel en tant que lecteur, par les
l’élève à tisser, dans le texte, divers réseaux de significa- réflexions qu’il provoque chez l’élève et par l’aide qu’il lui
tion et à s’intéresser non seulement à l’histoire racontée, apporte pour diversifier et enrichir ses lectures. Il encou-
mais aussi au point de vue adopté, aux marques de sub- rage l’élève à conserver des traces nombreuses et variées
jectivité, aux phénomènes de reprise, aux modes d’inser- de ses lectures. Ces traces prennent la forme, entre autres,
tion des discours rapportés, aux jeux de langage, aux liens de critiques, d’extraits, de fiches bibliographiques, de com-
avec d’autres textes, etc. Il favorise les échanges à propos paraisons entre des œuvres, de comptes rendus d’activi-
des textes littéraires, autant à l’oral qu’à l’écrit, pour que tés réalisées à partir de livres.
l’élève prenne conscience qu’il existe plusieurs lectures
Quelles œuvres l’élève lit-il? Qui en fait le choix? Aucune
possibles d’un même texte, que certaines sont plus inté-
liste d’œuvres obligatoires n’est proposée. L’enseignant
ressantes que d’autres, que toute lecture bénéficie des lec-
joue donc un rôle de guide. Il peut consulter des publica-
tures antérieures et que ses connaissances sur la langue,
tions ou des palmarès établis par divers organismes.
les textes et la culture lui permettent d’affiner sa compré-
Comme il doit tenir compte de ses élèves, de ses propres
hension et son interprétation.
champs d’intérêt sur le plan littéraire et des livres dispo-
Se construire des repères culturels en établissant nibles à l’école, il est préférable qu’il établisse, de concert
des liens entre des œuvres littéraires avec son équipe-cycle et la bibliothécaire, une liste de
livres afin d’accompagner les élèves dans leurs choix. Les
Même si la lecture accompagnée peut s’avérer nécessaire
enseignants des autres disciplines peuvent aussi jouer un
pour des œuvres plus exigeantes, il n’est pas souhaitable
rôle de passeurs culturels en profitant pleinement du fait
que tous les élèves lisent uniquement les mêmes livres. Le
que les œuvres littéraires puisent dans tous les domaines du
fait de leur proposer une grande variété d’œuvres favo-
savoir humain.
rise la diversification et l’enrichissement des repères qu’ils
se construisent, que ce soit des genres de textes, des L’objectif visé par l’élaboration d’un répertoire est que
œuvres d’hier et d’aujourd’hui, des auteurs du Québec, de l’élève se constitue un bagage personnel d’œuvres à par-
la France ou de la francophonie, des univers particuliers, tir desquelles il construira ses propres repères culturels. La
des procédés d’écriture et même des transpositions diversité et la qualité des œuvres sont alors recherchées.
d’œuvres au théâtre, au cinéma, etc. L’enseignant crée un Par exemple, un répertoire qui ne contiendrait que des
climat d’ouverture propice au partage du plaisir de lire et œuvres d’un même auteur, que des traductions ou que
de la sensibilité esthétique ainsi qu’à l’expression de juge- des œuvres québécoises ne présenterait pas cette diver-
ments critiques et à l’établissement de liens multiples sité. Le tableau qui suit fournit quelques caractéristiques
entre les œuvres lues. qui devraient guider cette recherche de diversité.
C’est grâce à de nombreux contacts avec les textes litté-
raires que l’élève parviendra progressivement à se
construire des repères littéraires et culturels. La constitu-
tion d’un répertoire personnalisé devient alors un outil
indispensable. L’enseignant joue un rôle de mentor, et ce,

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Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
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Caractéristiques du répertoire personnalisé de l’élève

Nombre d’œuvres littéraires – Au moins cinq œuvres par année, minimum de dix pour le cycle
narratives complètes
Genres – Romans
– Recueils de nouvelles, de contes, de légendes
Univers – Récits policiers, historiques, fantastiques, d’amour, d’anticipation,
d’apprentissage, d’aventures, de science-fiction
Qualité des œuvres – Qualité reconnue sur le plan de la construction narrative, de la
langue, du traitement thématique, de la créativité
Diversité des univers – Au moins trois univers différents par année
Diversité des auteurs – Au moins trois auteurs différents par année, en recherchant un équi-
libre entre les auteurs masculins et féminins
Provenance des œuvres Pour le cycle :
– œuvres majoritairement contemporaines
– quelques œuvres issues du passé
– cinq œuvres du Québec
– cinq œuvres provenant de la francophonie (France, Belgique, Antilles,
Afrique, etc.) et du patrimoine mondial (œuvres traduites)
Catégories des œuvres – Littérature pour les jeunes
– Littérature pour le grand public
Œuvres complémentaires permettant – Chansons, poèmes, monologues
de se constituer des repères culturels – Transpositions d’œuvres littéraires au cinéma, à la télévision ou à la
scène
– Romans et recueils d’un même auteur, d’un même genre, d’une
même époque
– Autres œuvres diverses y compris des œuvres illustrées
– Environ dix œuvres complémentaires durant le cycle

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Compétence 1 et ses composantes Attentes de fin de cycle
À la fin du premier cycle du secondaire, l’élève lit et apprécie
différents genres de textes de complexité moyenne1 et
Porter un jugement critique traitant de sujets abordés en français ainsi que dans d’autres
disciplines. Il est notamment en mesure de s’informer à
Évaluer la crédibilité des sources et la véracité partir de textes courants, de fonder une appréciation
Construire du sens du contenu • Se situer par rapport aux valeurs, critique, de découvrir des univers littéraires et de se
Planifier sa lecture • Comprendre et inter- au traitement thématique et aux procédés tex- construire des repères culturels.
préter un texte • Y réagir • Évaluer l’efficacité tuels et linguistiques • Se donner des critères
de sa démarche • Quand l’élève s’informe sur un sujet donné, il lit des textes
pour faire ressortir la différence, la ressem- courants provenant de sources variées en relation avec
blance ou la nouveauté d’un texte par rapport le sujet traité. Il sélectionne l’information pertinente en
à un ou plusieurs autres textes • Confronter s’assurant de sa crédibilité et il peut la synthétiser. Il orga-
son appréciation avec celle de pairs et d'experts nise de façon claire l’information tirée d’une ou de plu-
sieurs sources.
Lire et apprécier • Quand l’élève apprécie des textes littéraires et courants,
il porte un jugement critique ou esthétique à partir
des textes variés Mettre à profit et acquérir des de quelques critères choisis avec le soutien de l’ensei-
gnant. Il fonde son jugement sur des extraits ou des
connaissances sur la langue, les exemples pertinents. Il compare un texte avec d’autres
textes, littéraires ou non.
textes et la culture
• Quand l’élève découvre des univers littéraires en lisant
S’appuyer sur ses connaissances relatives
Réfléchir à sa pratique de lecteur des textes narratifs et poétiques, il cerne les principaux
aux régularités de la langue et des textes éléments des textes (personnages, lieux, époque, etc.). Il
Se donner une démarche de lecture adaptée à pour en développer de nouvelles • Se réfé- reconnaît le point de vue adopté par le narrateur ou par
la situation de communication • Déterminer les rer à des repères culturels d’ordre linguis- certains personnages.
stratégies de lecture et d’appréciation appropriées tique, littéraire, géographique ou historique
Dans tous les textes qu’il lit, l’élève comprend et interprète
• Prendre en considération ses champs d’intérêt, et s’en constituer de nouveaux les informations explicites et implicites en dégageant les
ses habitudes et ses attitudes • Faire le bilan de ses éléments significatifs et en s’appuyant sur le contexte. Il
acquis, de ses progrès et des points à améliorer réagit aux choix culturels, textuels et linguistiques les plus
évidents. Avec des textes plus complexes, il adopte des
stratégies appropriées pour surmonter les difficultés lexicales
et syntaxiques. Il fonde son interprétation des textes et sa
Critères d’évaluation réaction sur des extraits ou des exemples. Après avoir lu une
diversité d’œuvres de qualité du Québec, de la francophonie
– Compréhension des éléments significatifs d’un ou de plusieurs textes et d’ailleurs, l’élève peut utiliser son répertoire personnalisé
– Interprétation fondée d’un ou de plusieurs textes pour établir des liens entre des œuvres.
– Justification pertinente des réactions à un ou à plusieurs textes 1. Ces textes traitent habituellement de sujets à la portée des élèves du
premier cycle du secondaire. Le vocabulaire utilisé est généralement
– Jugement critique et fondé sur divers textes ou œuvres à partir de critères accessible et ne comporte pas trop d’ambiguïtés ni d’abstractions. De plus,
– Recours à des stratégies de lecture appropriées ces textes sont de longueur raisonnable.

101
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
102

Lire et apprécier des textes variés : tableau synthèse des familles de situations

S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères culturels

en ayant recours en appliquant des critères en explorant des textes narratifs en établissant des liens entre
à des textes courants à des textes littéraires et courants et poétiques des œuvres littéraires
pour… pour… pour… pour…
– se représenter une réalité, un concept, – préparer un article critique, un commen- – se sensibiliser à diverses façons de – se constituer un répertoire personnalisé
une question, un problème, une taire, des suggestions raconter, s’inspirer en tant que scripteur d’œuvres littéraires
problématique – agir à titre d’expert, conseiller autrui – entrevoir différentes facettes de l’être – se donner progressivement une repré-
– considérer le monde sous différents – orienter ses choix, faire valoir ses humain à travers les personnages et sentation du monde du livre
angles préférences leurs comportements – cerner ses goûts, ses préférences, ses
– créer, élaborer un projet – animer une discussion – participer à un cercle de lecture, dialo- habitudes, orienter ses explorations
– rédiger un récit – mettre des textes en perspective guer par écrit avec un autre lecteur – se situer par rapport à soi-même et au
– arrêter et justifier un choix ou une – baliser ses défis de lecture – préparer une rencontre avec un auteur monde
opinion – affiner son jugement – nourrir et stimuler son imaginaire – participer à un club de lecture, à une
– valider des renseignements – répondre à divers autres besoins ou – développer ses goûts, ses champs discussion
– contextualiser une œuvre intentions d’intérêt, son plaisir de lire – établir des liens avec des repères
– préparer une discussion, une entrevue – répondre à divers autres besoins ou construits dans d’autres disciplines
ou un jeu-questionnaire intentions – répondre à divers autres besoins ou
– satisfaire sa curiosité intentions
– répondre à divers autres besoins ou
intentions

Textes variés Textes variés Textes variés Textes variés

Article de journal, de revue ou de site Textes d’un même auteur; textes d’auteurs Romans de différents genres; recueils Œuvres marquantes de la littérature du
Internet; article de dictionnaire ou d’ency- différents touchant un même thème ou un de poèmes, de récits, de nouvelles ou de Québec, de la francophonie et du patri-
clopédie; monographie; dépliant promo- même sujet; textes d’un même genre ou de contes; etc. moine mondial; œuvres contemporaines
tionnel; consignes et règles; etc. genres différents; textes originaux ou trans- et du passé; œuvres transposées ou adap-
posés; textes présentés sur différents sup- tées; etc.
ports; etc.

Programme de formation de l’école québécoise


LIRE ET APPRÉCIER DES TEXTES VARIÉS : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES
Pour construire du sens en exerçant son jugement critique, l’élève adopte un processus non linéaire (planifier sa lecture; comprendre et interpréter un texte; réagir au
texte; évaluer l’efficacité de sa démarche) dont la mise en œuvre fait appel à des stratégies applicables à toutes les familles de situations ou particulières à certaines
d’entre elles. Compte tenu de son bagage de connaissances et de son style d’apprentissage, l’élève, avec le soutien de l’enseignant, est amené à élargir l’éventail de ses
stratégies et à choisir celles qui lui sont les plus utiles dans une situation donnée.

S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères
en ayant recours à en appliquant des critères à des en explorant des textes narratifs culturels
textes littéraires et courants et poétiques en établissant des liens entre
des textes courants
des œuvres littéraires

Orienter sa lecture en fonction d’intentions et de besoins


...liés à l’information ...liés à l’appréciation critique ...liés à l’imaginaire et à l’esthétique ...liés au développement culturel

Déterminer sa manière de lire


(survol, lecture sélective ou intégrale, etc.) en tenant compte des exigences et des conditions de réalisation de la tâche ou du projet
ainsi que de ses caractéristiques de lecteur

Prévoir une ou plusieurs façons de noter des éléments significatifs


PLANIFIER SA LECTURE

(réactions, questions, associations, sources consultées, citations, concepts unificateurs)

Activer ses connaissances générales et spécifiques


…sur les textes courants, les médias, …sur les textes courants et littéraires, …sur les textes littéraires, le type et …sur les œuvres littéraires ainsi que
le sujet, le type et le genre de texte le type et le genre de texte ainsi que le genre de texte, l’auteur, la maison ses expériences culturelles en langue
les moyens linguistiques permettant d’édition et la collection, s’il y a lieu française
de créer des effets particuliers

Déterminer les éléments à considérer :


sujet (question, problème, probléma- critères d’appréciation liés à la diversité sens global du texte, éléments de genre de texte, univers particulier,
tique), sources à consulter (personnes, et à la spécificité des textes (conformité l’univers créé, plan du texte, auteur, œuvre nouvellement parue,
sites, documents, etc.), hypothèse de avec le genre, choix des procédés stylis- marques d’énonciation collection, adaptation d’une œuvre
recherche tiques, manière d’aborder l’infor- connue, etc.
mation, crédibilité des sources, etc.)

Anticiper le contenu à partir d’indices


(quatrième de couverture, intitulés, table des matières, genre de texte, etc.)
103
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
104

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S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères
en ayant recours à des textes en appliquant des critères à des en explorant des textes narratifs culturels
et poétiques en établissant des liens entre
courants textes littéraires et courants
des œuvres littéraires

Au fil de la lecture, dégager


…l’information nouvelle …ce qui donne un aspect de …l’ajout d’éléments nouveaux …les dimensions marquantes de
nouveauté, d’originalité au texte l’œuvre

Relier au texte les éléments non verbaux


(schéma, graphique, photographie, etc.)

Établir des liens


COMPRENDRE ET INTERPRÉTER UN TEXTE

entre des éléments du texte et d’autres éléments tirés de textes complémentaires ou de son bagage de lecteur, d’auditeur ou de spectateur

Soutenir la progression de sa compréhension


en prenant des notes, en les triant, en les hiérarchisant et en les organisant (schéma, tableau, plan)

Diversifier ses façons de résoudre les difficultés d’ordre lexical ou syntaxique :


analyser la phrase, chercher les référents des pronoms de la 3e personne et des autres substituts, vérifier, en contexte, la signification des marqueurs de relation et
des organisateurs textuels, analyser la morphologie du mot (dérivation, composition, etc.), émettre une hypothèse sur un terme équivalent, cerner la partie de la
définition du dictionnaire qui est appropriée au contexte, utiliser des outils de recherche

S’interroger sur la possibilité d'autres significations


Comparer son interprétation avec celle d’autrui
Cerner le contenu
• …en dégageant le sujet avec • …en comparant des textes pour en • …en reconnaissant, dans le récit, les • …en mettant en évidence des
précision dégager les éléments caractéristiques indices de lieu et de temps (époque, éléments caractéristiques de l’œuvre
• …en reconnaissant les idées princi- (traitement du sujet, du thème, façon durée) • …en reconnaissant des similitudes
pales et secondaires ainsi que les de caractériser l’univers, etc.) • …en reconnaissant, dans le récit, la (intrigue, univers, thème, narrateur, etc.)
aspects et les sous-aspects du sujet • …en appliquant des critères pour quête d’équilibre (l’intrigue), les enjeux, entre l’œuvre considérée et d’autres
décrit : propriétés, qualités ou parties faire ressortir les ressemblances et les les personnages (rôles, caractéristiques, œuvres, particulièrement celles rete-
(composantes, phases, étapes) différences de contenu entre les etc.) et le milieu particulier évoqué par nues dans son répertoire personnalisé
textes comparés le lexique (régionalismes, termes
techniques, etc.)
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S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères
en ayant recours à des textes en appliquant des critères à des en explorant des textes narratifs
culturels
courants en établissant des liens entre
textes littéraires et courants et poétiques
des œuvres littéraires

Cerner le contenu (Suite)


• …en reconnaissant le lien établi, à • …en situant tout extrait dans son • …en reconnaissant, dans le texte • …en confrontant sa perception du
l’aide d’une comparaison ou d’une contexte poétique, les éléments désignés et caractère marquant ou non de l’œuvre
métaphore, entre le sujet décrit et un ceux évoqués par des associations avec celle d’autres lecteurs
autre élément • …en s’appuyant sur des sources d’idées, d’images, de mots et de
documentaires pour valider l’informa- sonorités • …en observant la conformité et
• …en sélectionnant les idées impor- tion l’écart existant entre deux œuvres
COMPRENDRE ET INTERPRÉTER UN TEXTE (SUITE)

tantes ou l’information utile à la tâche • …en reconnaissant l’importance littéraires ou plusieurs


ou au projet relative des lieux, de l’époque et des
personnages • …en observant la conformité et
l’écart existant entre une œuvre litté-
• …en se référant à sa connaissance raire et sa version transposée
du monde pour départager le réel et
l’imaginaire (réalisme, science-fiction,
merveilleux, etc.)

Relier des idées entre elles


en recourant aux organisateurs textuels, aux marqueurs de relation, aux diverses formes de reprise (termes génériques, spécifiques, etc.)

Déterminer à qui le discours rapporté doit être attribué


Dégager l’information véhiculée par le discours rapporté
(trait de personnalité, appartenance sociale, etc.)

Dégager ce qui confère une unité au texte


(champs lexicaux, sujet, thème, énonciation, procédés typographiques ou stylistiques, choix syntaxiques, variété de langue, etc.)

Dégager l’organisation générale de l’ouvrage ou du texte


(mise en pages, intitulés, illustrations, marques de genre, de type, d’énonciation, etc.)
105
Chapitre 5

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106

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Découvrir des univers littéraires Se construire des repères


S’informer Fonder une appréciation critique culturels
en ayant recours à des textes en appliquant des critères à des en explorant des textes narratifs
en établissant des liens entre
courants textes littéraires et courants et poétiques
des œuvres littéraires

Cerner l’organisation du texte


• …en dégageant l’ordre de présen- • …en le comparant avec d’autres • …en reconnaissant, dans le récit, la • …en mettant en évidence des
tation du sujet (évolution dans textes pour en dégager les éléments situation initiale d’équilibre, l’élément éléments caractérisant la structure
l’espace, le temps, etc.) d’organisation (genre, plan, point de perturbateur, le déroulement d’actions de l’œuvre
vue, etc.) ou d’événements constituant une
• …en dégageant le fil conducteur à quête d’équilibre, ainsi que le • …en observant la conformité et
l’aide, notamment, de l’énumération, • …en appliquant des critères pour dénouement l’écart existant entre deux œuvres
COMPRENDRE ET INTERPRÉTER UN TEXTE (SUITE)

des organisateurs textuels, des mar- faire ressortir les ressemblances et littéraires ou plusieurs
queurs de relation et des formes de les différences d’organisation entre • …en reconnaissant, s’il y a lieu, la
reprise de l’information les textes comparés situation finale • …en observant la conformité et
l’écart existant entre une œuvre
• …en reconnaissant la mention • …en comparant le déroulement du littéraire et sa version transposée
différée ou non du sujet récit à la chronologie de l’histoire à
l’aide des indices de temps

• …en dégageant les procédés


textuels, linguistiques ou graphiques
qui structurent le texte poétique et en
marquent le rythme

Retracer la continuité assurée par les formes de reprise de l’information


Dégager la progression assurée par l’ajout de nouvelles informations
Déterminer si le point de vue adopté est plutôt objectif ou plutôt subjectif et s’il est maintenu;
dans le cas du narrateur, déterminer si ce point de vue est externe ou interne
Reconnaître l’insertion d’un discours rapporté direct ou indirect

Reconnaître, dans une séquence textuelle d’un autre type, l’insertion d’un dialogue, d’un passage
descriptif ou narratif ainsi que leur intérêt
(appuyer des propos, créer une atmosphère, accroître la vraisemblance d’un personnage, etc.)
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S’informer Fonder une appréciation critique Découvrir des univers littéraires Se construire des repères
en ayant recours à des textes en appliquant des critères à des en explorant des textes narratifs
culturels
courants textes littéraires et courants en établissant des liens entre
et poétiques
des œuvres littéraires

Être attentif aux effets du texte ou de l’œuvre sur soi


en établissant des liens entre la vision du monde proposée dans le texte ou l’œuvre et sa propre expérience du monde
Établir un lien entre les procédés d’écriture observés et l’effet produit par le texte ou l’œuvre
RÉAGIR À UN TEXTE

Se référer à ses goûts, à ses champs d’intérêt, à ses connaissances et à sa sensibilité esthétique à l’égard des textes
et de la langue pour situer ses réactions au texte ou à l’œuvre
Expliciter ses réactions en s’appuyant sur le texte ou l’œuvre
Comparer ses réactions avec celles suscitées par divers textes ou productions artistiques
Établir des liens entre ses lectures et ses propres écrits
(préférences, habitudes, etc.)

Partager ses réactions avec d’autres lecteurs de manière à nuancer, à renforcer ou à réviser ses perceptions
ÉVALUER L’EFFICACITÉ DE SA DÉMARCHE

Expliciter sa démarche et les stratégies utilisées en activant ses mécanismes de questionnement et d’autocontrôle
Dégager sa capacité d’adaptation à des situations variées de lecture

Évaluer l’efficacité de ses stratégies (planification, compréhension, interprétation et réaction) en fonction de la nature
et du degré de difficulté des textes ainsi que de la tâche ou du projet à réaliser

Noter ses progrès et ses besoins d’amélioration en tenant compte du développement de son autonomie
Situer l’apport du texte ou de l’œuvre à ses connaissances générales et à ses connaissances spécifiques sur la langue,
les textes et la culture
Situer sa lecture du texte ou de l’œuvre dans son profil de lecteur afin de se fixer de nouveaux défis
107
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
108

COMPÉTENCE 2 Écrire des textes variés


Il suffit aujourd’hui d’un mot, d’un geste, d’un regard, d’une odeur, d’une émotion, d’un paysage, du chant
d’un oiseau, d’une larme, pour que d’autres mots jaillissent, que se construisent des paragraphes, des chapitres,
et que, petit à petit, s’écrive l’histoire d’une vie.
Michel Noël

Sens de la compétence
En français et dans toutes les autres disciplines, l’élève Comment l’élève devient-il compétent en écriture? En renseigne sur le processus suivi et les difficultés éprou-
écrit pour structurer sa pensée, apprendre, créer, interagir. apprenant à faire appel à toutes les composantes de la vées. À cet égard, les manuscrits d’écrivains offrent un
Il a donc souvent l’occasion et l’obligation de rédiger des compétence. Ces composantes sont présentées ci-dessous témoignage éloquent.
textes courts. Qu’il s’agisse de réactions, de suggestions, et explicitées dans le schéma de la page 111. Elles sont
Faire appel à sa créativité
de justifications, d’autoévaluations, de questions ou de intrinsèquement liées et ne doivent être abordées qu’en
réponses, ces textes remplissent des fonctions précises et relation les unes avec les autres. C’est dans leur complé- L’écriture se dissocie difficilement de la lecture et les textes
souvent utilitaires. Ils permettent au scripteur de clarifier mentarité que se définit au quotidien la compétence Écrire lus constituent des guides de même que des sources pos-
sa pensée, de conserver des traces de ses expériences, de des textes variés et que s’effectuent les apprentissages qui sibles d’inspiration. Sensibilisé, en lecture, aux effets pro-
planifier des projets, de témoigner de sa compréhension lui sont associés. duits par des textes courants et littéraires, l’élève devient
et de l’intégration de ses connaissances ou de situer l’état attentif aux façons de faire privilégiées par des auteurs. Il
Élaborer un texte cohérent
de sa réflexion. peut alors se constituer une banque de procédés d’écri-
Préoccupé de construire un texte de qualité, significatif et ture afin de pouvoir s’y référer lorsqu’il voudra à son tour
L’enseignant doit faire en sorte que l’élève planifie et
cohérent, l’élève développe un processus d’écriture qui surprendre son destinataire, le convaincre, le faire rire ou
révise ses textes, seul et avec d’autres. Il doit l’amener à
l’amène à planifier, à rédiger, à réviser, à améliorer, à cor- l’émouvoir. Au moment de planifier son texte ou en cours
écrire régulièrement, sur différents supports, des textes
riger son texte et à se prononcer sur l’efficacité de sa de rédaction, il sollicite sa pensée créatrice et fait des
diversifiés et de longueur variable. À ce titre, l’utilisation
démarche. À l’instar des rédacteurs professionnels, il essais afin d’explorer, par exemple, différentes façons
de la technologie et des logiciels de traitement de texte
apprend à explorer et à choisir des idées, à utiliser un voca- de présenter un sujet, de caractériser des personnages, de
comportant un correcteur d’orthographe apparaît désor-
bulaire précis ou évocateur, à organiser son texte et à en dénouer une intrigue, d’agencer les mots d’un poème. De
mais incontournable. La rédaction de textes courts est non
marquer les articulations, de même qu’à assurer la conti- plus, il découvre l’avantage du recours à différents types
seulement avantageuse, mais indispensable. L’enseignant
nuité et la progression de l’information qu’il contient. Il et genres de textes dont il se sert comme ressource pour
propose fréquemment à l’élève de rédiger des textes pou-
s’efforce d’employer une orthographe, une ponctuation et la création. Ainsi, il peut faire d’un sujet tel que l’environ-
vant être produits, cernés et traités rapidement. Ces der-
une syntaxe correctes. Le retour réflexif sur ce qu’il a écrit nement le moteur d’un récit, le thème d’une chanson,
niers favorisent le travail sur un nombre restreint
l’amène à expliciter ses propos et à ajuster son texte à la l’objet d’un article de journal ou d’un plan d’aménage-
d’éléments d’apprentissage, par exemple la continuité,
suite de relectures ciblées ou de suggestions d’autrui. Il ment. Selon son analyse de la situation, il sélectionne ce
certains accords, la ponctuation ou la détection d’erreurs,
prend ainsi conscience de l’importance de la révision au qu’il juge le plus susceptible d’intéresser ou d’étonner ses
ce qui permet plus facilement à l’élève de réviser et de
cours et à la fin de la rédaction. Écrire, c’est aussi réécrire. destinataires, ou encore ce qui traduit le mieux les idées
corriger ses écrits ainsi que de constater ses progrès. Il y
En effet, la présence de notes, de ratures ou de renvois ou les sentiments qu’il veut partager.
a là un facteur de motivation à la fois évident et propice
au réinvestissement dans des productions plus longues.

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Mettre à profit et acquérir des connaissances ses interventions à partir de quatre familles de situations l’espace et le temps. Le point de vue qu’il adopte, plutôt
sur la langue, les textes et la culture qui activent simultanément, mais à des degrés divers, neutre ou plutôt expressif, oriente sa sélection d’éléments
toutes les composantes de la compétence. Les textes sont d’information. Au moment d’ordonner ces derniers, il est
Toute langue est un système régi par des normes, marqué
parfois rédigés de manière spontanée, alors qu’à d’autres sensibilisé au fait qu’il peut exister un ordre obligé, comme
par des usages sociaux et qui se déploie dans une large
moments ils constituent l’aboutissement d’une planifica- c’est le cas dans une procédure ou un mode d’emploi, ou
variété de textes. Au secondaire, l’élève enrichit sa compré-
tion. Il peut s’agir tout autant d’écrits personnels (notes qu’il lui appartient de déterminer cet ordre. L’énumération
hension des concepts associés à la langue et étend les
de lecture, aide-mémoire, journal, etc.) que d’écrits sociaux est certes un procédé privilégié dans la description, mais
liens qu’il établit entre eux. Il augmente sa capacité à ana-
(affiche, titre et notice descriptive pour une exposition, for- l’élève est aussi invité à utiliser des analogies, des méta-
lyser des textes ou des phrases, à appliquer des règles dans
mulaire à remplir, lettre, etc.) ou encore d’écrits scolaires phores et des comparaisons.
des contextes plus complexes. Toutefois, son principal défi
(protocole en science, synthèse en histoire, sondage en
est d’apprendre à tirer profit de processus et de stratégies Appuyer ses propos en élaborant des justifications
mathématique, etc.). La variation des paramètres des
pour écrire correctement et être compris par ses destina-
situations (intention, destinataire, temps alloué, environ- Que ce soit en classe de français ou dans les autres dis-
taires. Chaque situation d’écriture lui offre l’occasion de
nement, etc.) permet d’explorer un large éventail de pos- ciplines, l’élève est souvent appelé à donner son opinion,
mobiliser ses connaissances et d’en développer de nou-
sibilités linguistiques et textuelles. Elle permet également à orienter une décision, à prendre position sur un sujet, à
velles. Actif dans ses apprentissages, il prend conscience
de baliser le niveau de difficulté et de complexité des réagir, à juger, à apprécier ou à privilégier une façon de
du fait que les connaissances sur la langue, les textes et
tâches ou des projets pour marquer la progression de faire. Dans tous les cas, il doit appuyer ses propos et non
la culture se développent grâce à une pratique réflexive.
l’apprentissage et circonscrire les attentes propres au pre- se contenter d’émettre des idées. Il lui faut donc apprendre
Il est encouragé à confronter ses représentations avec
mier cycle du secondaire. à rédiger des justifications3 à l’intention d’un destinataire
celles des autres, à rendre explicites les liens qu’il établit
particulier et à les soutenir, dans la mesure du possible, à
entre des concepts et des notions, de même qu’à parta- Informer en élaborant des descriptions
l’aide de faits vérifiables, d’exemples probants ou de don-
ger ses repères culturels et ses découvertes concernant la
L’élève est placé dans des situations où il doit donner de nées précises. À cet égard, l’élève doit porter un jugement
richesse de la langue française.
l’information à des destinataires particuliers. À cet égard, critique sur les ressources consultées afin de s’assurer de
Réfléchir à sa pratique de scripteur au premier cycle du secondaire, il fait des apprentissages leur crédibilité.
systématiques, relatifs à la description2, qu’il applique
L’élève apprend à réfléchir sur ses écrits afin de dégager Pour élaborer une justification, la recherche de liens entre
d’abord à des réalités statiques ou immobiles puis à des
son profil de scripteur. Aime-t-il écrire? Préfère-t-il inventer les énoncés s’avère fondamentale pour l’élève. Il lui faut
réalités dynamiques. Parce que la description est utile
des récits ou composer des poèmes? A-t-il de la facilité à réfléchir et explorer diverses possibilités afin de sélection-
dans toutes les disciplines, l’enseignant accorde une atten-
découper des paragraphes? Éprouve-t-il des difficultés avec ner des éléments pertinents et les marqueurs de relation
tion particulière à la grande variété de ses formes et il
certains accords? Accepte-t-il aisément les commentaires permettant de les enchaîner de manière appropriée. L’arti-
veille à ce que l’élève établisse le plus de liens possible
de ses pairs? Attentif à ses caractéristiques de scripteur, il culation des idées va donc de pair avec la structuration
entre les descriptions qu’il rencontre en lecture et celles
est amené à faire l’analyse d’une situation de communi- de la pensée. L’élève apprend à circonscrire et à mettre en
qu’il produit en écriture.
cation afin d’adopter une démarche adaptée à ses besoins évidence les raisons qui orientent ou fondent une posi-
et de choisir les stratégies qu’il juge les plus appropriées. La description est un mode d’organisation du texte qui tion. Il expérimente différents procédés tels que la compa-
contribue à faire voir et, dans certains cas, à faire agir. raison, la définition, l’accumulation et la citation. Il
Des familles de situations variées Aussi l’élève apprend-il à identifier les aspects et les sous-
2. Au cycle suivant, il ajoutera l’explication à son répertoire de ressources.
Pour que l’élève développe sa compétence à écrire des aspects d’objets ou de réalités, à en nommer les proprié- 3. La rédaction de justifications constitue une sensibilisation à l’argumen-
textes de genres et de types variés, l’enseignant organise tés avec précision, à les qualifier et à les situer dans tation, laquelle fera l’objet d’un apprentissage systématique au cycle
suivant.
109
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
110

découvre aussi l’avantage d’échanger avec ses pairs et de Expérimenter divers procédés d’écriture en
confronter ses idées avec les leurs afin de mieux évaluer élaborant des textes inspirés de repères culturels
la pertinence des éléments qu’il a retenus.
Dans cette famille de situations, l’accent est mis sur
Inventer des intrigues en élaborant des récits l’acquisition et l’intégration de procédés d’écriture parti-
culiers inspirés des façons de faire des écrivains, des jour-
Écrire pour inventer permet à l’élève d’exprimer et de par-
nalistes et autres professionnels de l’écriture. À l’intérieur
tager sa vision du monde. Même si plusieurs genres de
d’ateliers d’écriture, l’élève apprend à s’intéresser à la
récits ont été abordés au primaire, le travail systématique
façon dont les textes sont construits : il lit pour apprendre
sur le texte narratif est nouveau en écriture. La construc-
à écrire. Dans cette optique, l’enseignant l’invite à trans-
tion de récits met en branle des procédés d’écriture obser-
former des textes de départ de même qu’à générer de nou-
vés en lecture et mis en évidence par la réflexion sur la
veaux textes à partir de règles ou de contraintes d’écriture.
grammaire du texte et de la phrase. Au premier cycle du
L’exploration de procédés d’écriture lui permet de tra-
secondaire, on privilégie la rédaction de récits comportant
vailler, par exemple, les transpositions de genres, les jeux
un déroulement chronologique. L’élève doit orchestrer les
de sonorités, la création de mots nouveaux ou la produc-
éléments de son récit de façon à créer une mise en intrigue
tion d’images fortes.
comportant une quête d’équilibre. En outre, il apprend à
y insérer des passages descriptifs et des dialogues. Tout peut servir l’inspiration : phrase de départ, fragment
de texte, slogan, proverbe, liste de mots, expression figée,
Quel que soit l’univers créé, les événements, les actions
illustration, schéma, pièce musicale, photographie, pein-
et les rebondissements nécessitent toujours une recherche
ture, etc. Même les dictionnaires usuels – électroniques
de cohérence. C’est pourquoi l’enseignant amène l’élève
ou autres – et les dictionnaires de rimes, de synonymes,
à se préoccuper de pertinence, de continuité et de non-
de proverbes, etc., peuvent être utilisés comme des outils
contradiction. Il l’invite à planifier son récit de diverses
de création pour écrire aussi bien des définitions fantai-
manières, à recourir à des stratégies de mise en texte et
sistes que des poèmes, des chansons, des monologues ou
de révision. La fréquentation assidue et guidée d’œuvres
des pastiches (À la manière de…). Cette famille de situa-
littéraires de qualité permet à l’élève de découvrir de nou-
tions vise à accroître la sensibilité de l’élève à l’égard des
velles façons de raconter des intrigues, par exemple en
façons particulières d’utiliser la langue pour susciter l’inté-
variant la caractérisation des personnages, leurs rapports
rêt de ses destinataires et améliorer la qualité de tous
ou le point de vue narratif.
ses écrits.

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Compétence 2 et ses composantes Attentes de fin de cycle
À la fin du premier cycle du secondaire, l’élève rédige différents
Faire appel à sa créativité genres de textes courts ainsi que des textes de longueur moyenne lui
Explorer différentes façons d’aborder permettant de communiquer aisément dans le cours de français
Élaborer un texte cohérent un sujet • S’inspirer de ses lectures comme dans d’autres disciplines. Il est notamment en mesure de
Planifier l’écriture de son texte • Rédiger pour créer des univers • Recourir aux donner de l’information de façon claire au moyen de descriptions,
son texte • Le réviser, l’améliorer et le ressources de la langue pour produire d’appuyer ses propos par de courtes justifications et de créer des
corriger • Évaluer l’efficacité de sa des effets visant à susciter l’intérêt de mises en intrigue en rédigeant des récits. Par ses écrits, il manifeste
démarche différents destinataires
sa capacité à choisir le genre de texte approprié pour répondre à la
tâche demandée en tenant compte du destinataire, de l’intention de
communication et des conditions de réalisation.
• Quand l’élève rédige des descriptions, il organise l’information
Mettre à profit et acquérir des selon un ordre évident et il situe de façon claire les éléments
Écrire des connaissances sur la langue, décrits dans l’espace et le temps. Selon la situation, il adopte un
les textes et la culture point de vue qu’il tend à maintenir tout au long de son texte. Il
textes variés S’appuyer sur ses connaissances relatives aux
décrit les éléments de façon détaillée, les nomme et les qualifie au
moyen d’un vocabulaire précis.
régularités de la langue et des textes pour
en développer de nouvelles • Utiliser une • Quand l’élève fournit de courtes justifications, il s’appuie sur des
démarche d’analyse pour rédiger des phrases faits, des exemples ou des données pertinentes et peut en nommer
correctes et appropriées • Tenir compte de la les sources. Il présente ses idées de façon généralement claire en
norme et des usages sociaux • Se référer à évitant la contradiction.
Réfléchir à sa pratique de scripteur des repères culturels d’ordre linguistique,
• Quand l’élève rédige des récits, il crée des univers qui se rapprochent
littéraire, géographique ou historique et s’en
Se donner une démarche d’écriture adaptée à la situation de la réalité ou qui sont totalement imaginaires, dans lesquels il
constituer de nouveaux
de communication • Déterminer les stratégies d’écriture développe une mise en intrigue. Il le fait aussi bien au présent
appropriées • Prendre en considération ses champs qu’au passé, à la 1re qu’à la 3e personne. Il structure ses récits de
d’intérêt, ses habitudes et ses attitudes • Faire le bilan de
façon claire. Il organise les événements selon un ordre chronologique
ses acquis, de ses progrès et des points à améliorer
facile à suivre. Il utilise un vocabulaire approprié et parfois évocateur.
Dans ses différents écrits, l’élève assure la continuité au moyen de
substituts et évite la répétition abusive. Il fait progresser ses idées en
établissant des liens entre elles, notamment au moyen de marqueurs
Critères d’évaluation de relation et d’organisateurs textuels appropriés. Il utilise un système
verbal généralement cohérent. Il a recours à quelques procédés
– Adaptation à la situation d’écriture d’écriture dans le but de susciter l’intérêt du destinataire. Il construit et
– Cohérence du texte ponctue convenablement ses phrases. Il orthographie correctement les
– Construction des phrases et ponctuation appropriées termes courants et effectue adéquatement les accords usuels dans le
– Justesse du vocabulaire utilisé groupe du nom et le groupe du verbe. Il fait appel à des stratégies
– Respect des normes relatives à l’orthographe d’usage et à l’orthographe grammaticale liées à la planification, à la rédaction, à la révision et à la correction
– Recours à des stratégies d’écriture appropriées pour améliorer ses écrits.

111
Chapitre 5

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112

Écrire des textes variés : tableau synthèse des familles de situations

Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues Expérimenter divers procédés d’écriture

en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés de
repères culturels
pour… pour… pour… pour…
– rendre compte d’expériences, d’obser- – soutenir une interprétation, une – raconter des aventures, des histoires – stimuler sa créativité
vations, d’événements réaction fantaisistes ou vraisemblables – générer des images
– diffuser des renseignements demandés – fonder une opinion, une appréciation, – tenir en haleine, étonner, faire rire, – se familiariser avec des usages diversi-
– présenter une personne, un objet, une un jugement émouvoir fiés de la langue écrite
idée, un lieu, un paysage, une époque, – confronter des prises de position – faire rêver, faire réfléchir – étendre le registre de ses façons de
etc. – étoffer une demande, une requête – transposer la réalité dans d’autres s’exprimer
– accompagner un graphique, une photo- – partager des perceptions, des représen- univers – répondre à divers autres besoins ou
graphie, une illustration tations liées à des repères culturels – illustrer des comportements, des valeurs intentions
– formuler des interrogations – répondre à divers autres besoins ou – réinvestir certains procédés expérimentés
– préciser des sentiments, des émotions intentions – participer à des publications, à des
– guider l’action, expliciter une démarche concours
– répondre à divers autres besoins ou – répondre à divers autres besoins ou
intentions intentions

Textes variés Textes variés Textes variés Textes variés


Capsule d’information dans un journal ou Commentaire critique; recommandation de Récit d’aventures, récit de science-fiction ou Poème; chanson; monologue; slogan, texte
une revue; rapport de laboratoire; portrait lectures et d’activités culturelles; défense de récit fantastique; conte; bande dessinée; publicitaire; pastiche; parodie; etc.
d’une personne ou d’un personnage; ses choix ou de ses prises de position; pré- fable; etc.
vignette, légende, notice, définition, intitulé; sentation du bien-fondé d’une démarche,
préparation d’un sondage ou d’une entre- d’une évaluation ou d’une autoévaluation;
vue; réaction, commentaire; procédure, pro- lettre de sollicitation; texte de mise en can-
tocole; consignes et règles, etc. didature aux élections scolaires; etc.

Programme de formation de l’école québécoise


ÉCRIRE DES TEXTES VARIÉS : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES
Pour élaborer un texte cohérent, conforme à son intention de communication et tenant compte de son destinataire, l’élève adopte un processus non linéaire (planifier l’écriture de
son texte; le rédiger; le réviser, l’améliorer et le corriger; évaluer l’efficacité de sa démarche) dont la mise en œuvre fait appel à des stratégies applicables à toutes les familles de
situations ou particulières à certaines d’entre elles. En outre, il doit s’appuyer sur les observations qu’il a faites en lecture. Compte tenu de son bagage de connaissances et de son
style d’apprentissage, l’élève, avec le soutien de l’enseignant, est amené à élargir l’éventail de ses stratégies et à choisir celles qui lui sont les plus utiles dans une situation donnée.

Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels

Cerner ses intentions et ses besoins


Déterminer les caractéristiques à privilégier chez son destinataire
pour choisir ses idées et la manière de les présenter

Tenir compte des conditions de réalisation de la tâche ou du projet ainsi que de ses caractéristiques de scripteur
pour déterminer sa manière d’écrire (exploration des idées, plan, modalités de révision, etc.) et se donner un défi personnel
PLANIFIER L’ÉCRITURE DE SON TEXTE

Choisir le point de vue


…d’un énonciateur plutôt neutre ou plutôt expressif …d’un narrateur omniscient, témoin …d’un énonciateur plutôt neutre ou
ou participant, racontant à la 1re ou à plutôt expressif
la 3e personne, au présent ou au
passé

Déterminer le contenu de son texte en faisant appel à diverses ressources


(documentation, notes de lecture ou d’écoute, techniques de créativité, logiciels d’idéation, connaissances générales,
expériences, sentiments, émotions, imagination, etc.)

Anticiper le genre du texte

113
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
114

ÉCRIRE DES TEXTES VARIÉS : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES

Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels

Se référer à des textes dans lesquels on a observé des façons intéressantes


…de décrire : …de justifier : …de raconter : …d’écrire :
concision, agencement des aspects et comparaison, choix d’exemples, pré- suspense, relations entre les person- transposition de genre, jeux de sono-
des sous-aspects, point de vue, etc. cision, point de vue, etc. nages, humour, point de vue, etc. rités, découpage en vers, images,
allusions, etc.

Se représenter le sujet et choisir les éléments appropriés


PLANIFIER L’ÉCRITURE DE SON TEXTE (SUITE)

…pour décrire à la manière d’un …pour justifier ses propos en anti- …pour créer un univers vraisemblable …pour expérimenter les procédés
observateur cipant les réactions du destinataire ou non et en déterminer les principaux qu’on souhaite explorer (répétition de
éléments (narrateur, intrigue, person- sons, de mots ou de structures, compa-
nages, lieux, temps) raison, métaphore, inversion, etc.)

Sélectionner des éléments


…relatifs aux aspects et aux sous- …relatifs aux faits, aux exemples ou …relatifs aux caractéristiques ima- …relatifs aux possibilités d’expres-
aspects (propriétés, qualités ou par- aux données susceptibles de fournir ginées en ce qui concerne les per- sion les plus intéressantes à partir de
ties) à privilégier et, au besoin, des le meilleur appui sonnages, les lieux, l’époque ou la procédés imposés ou choisis
éléments non verbaux complémen- durée pour alimenter au mieux
taires (schémas, photographies, etc.) l’intrigue

Ordonner les éléments choisis et se donner un principe d’organisation


…pour décrire : évolution selon …pour justifier : ordre croissant ou …pour se donner un fil conducteur …pour soutenir l’effet que l’on
l’espace, le temps, le degré d’impor- décroissant d’importance, allant du permettant de faire progresser souhaite créer
tance, de précision, de sensibilité, etc. général au particulier ou vice versa, l’intrigue et de tirer profit, notamment,
etc. du schéma narratif

Prévoir d’introduire, de conclure, de marquer ou de faire progresser ses propos


en explorant différentes façons de faire
ÉCRIRE DES TEXTES VARIÉS : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES

Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels

Faire un brouillon
en se référant à ses notes personnelles et l’annoter pour retracer les retouches à effectuer

Utiliser, si possible, un traitement de texte


pour faciliter l’ajout, l’effacement, le remplacement et le déplacement d’éléments

Se relire régulièrement au cours de la rédaction


pour enchaîner ses idées, vérifier la cohérence de ses propos et rectifier les erreurs syntaxiques, orthographiques et lexicales évidentes

Établir des liens


…entre le sujet de la description et la …entre une réaction et une appré- …entre une situation initiale d’équi- …entre le sens général du texte, les
façon de nommer, de situer, de qualifier ciation, une question et une réponse, libre, un élément perturbateur, des images, les mises en relief, le rythme,
et de détailler les éléments retenus en un jugement et des faits, des données actions visant le rétablissement de etc.
RÉDIGER SON TEXTE

utilisant divers procédés stylistiques ou des exemples, etc. l’équilibre et un dénouement mettant
(énumération, comparaison, etc.) et fin à la quête d’équilibre (la situation
diverses ressources syntaxiques (com- finale sera travaillée au cycle suivant)
pléments du nom et du verbe, types et
formes de phrases, etc.)

Privilégier un mode d’organisation

…permettant de présenter le sujet … permettant de présenter ses justi- …permettant de présenter l’histoire …permettant de présenter le texte
décrit et de marquer la progression fications sous une forme appropriée selon un ordre chronologique et en harmonisant les procédés retenus
des aspects et des sous-aspects par (texte suivi, tableau comparatif, liste, d’insérer, au besoin, des descriptions et
l’emploi d’organisateurs textuels, de graphique accompagné d’une légende, des dialogues pour mettre en valeur
repères spatiaux, temporels ou hié- etc.) un élément, créer une impression de
rarchiques, de codes numériques ou vraisemblance ou une atmosphère, etc.
alphabétiques, etc. (les ruptures chronologiques seront
travaillées au cycle suivant)

115
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
116

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Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels

Utiliser, en plus d’un vocabulaire précis et nuancé,


Utiliser un vocabulaire et une variété de langue adaptés
une syntaxe et un vocabulaire appropriés au point de vue
à l’univers créé et au genre adopté
et respectant la variété de langue standard

Assurer la cohérence du texte


par la pertinence des éléments choisis, l’absence de contradiction, la reprise de l’information, l’adoption et le maintien d’un
point de vue, l’ajout et l’enchaînement d’éléments nouveaux
RÉDIGER SON TEXTE (SUITE)

Assurer l’unité du texte


par le point de vue, les champs
lexicaux, les procédés stylistiques,
les choix syntaxiques, etc.
Utiliser des paragraphes
pour regrouper des éléments en unités de sens et assurer la transition à l’aide de mots, de groupes de mots ou de phrases
qui révèlent les articulations du texte en indiquant l’ordre ou la progression

Au besoin, donner au texte un titre explicite ou évocateur Donner au texte un titre évocateur
et insérer des intertitres
ÉCRIRE DES TEXTES VARIÉS : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES

Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels

Relire son texte en le considérant sous des angles différents


(ses intentions, les caractéristiques du destinataire, les exigences liées à la tâche, ses forces et ses difficultés en tant que scripteur, etc.)

Lire des textes produits par ses pairs


pour observer différentes façons de réaliser la tâche ou le projet et pour fournir une rétroaction

Soumettre son texte à la critique


afin de vérifier l’intérêt qu’il suscite et l’effet qu’il produit
RÉVISER, AMÉLIORER ET CORRIGER SON TEXTE

Reconsidérer la pertinence
…et le degré de précision des …et le degré de précision des faits, …des éléments de l’univers retenus …des éléments retenus
aspects et des sous-aspects des données et des exemples retenus
pour assurer la clarté et l’intérêt de la pour assurer la clarté et l’intérêt de la pour assurer la clarté et l’intérêt de pour assurer l’accessibilité et l’intérêt
représentation du sujet justification l’intrigue, pour caractériser les des images ainsi que des évocations
personnages et l’action ainsi que pour
situer le récit dans le temps et l’espace

Reconsidérer le déroulement
Reconsidérer l’harmonisation
et la progression du récit,
Reconsidérer l’ordre et la progression des éléments de la structure d’ensemble du
l’insertion de descriptions et de
retenus de même que la justesse des substituts texte
discours rapportés ainsi que la
en fonction des procédés privilégiés
justesse des substituts

Reconsidérer le point de vue, le maintien du point de vue et, s’il y a lieu, justifier les changements
Améliorer son texte
(ajouter des précisions, éliminer les redondances, les digressions et les doubles négations, reformuler avec précision les éléments vagues, établir explicitement des liens
entre des idées simplement accumulées, faire des mises en évidence, varier le vocabulaire et la syntaxe, etc.)

Dans le cas d’éléments transposés de l’oral à l’écrit ou d’un genre de texte à un autre, vérifier si la rédaction respecte
les exigences linguistiques de la transposition
117
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
118

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Expérimenter divers
Informer Appuyer ses propos Inventer des intrigues procédés d’écriture
en élaborant des descriptions en élaborant des justifications en élaborant des récits en élaborant des textes inspirés
de repères culturels
RÉVISER, AMÉLIORER ET CORRIGER SON TEXTE (SUITE)

Vérifier si le vocabulaire et la variété de langue sont adaptés


…à l’univers créé et au genre choisi, …à l’univers créé, au genre choisi et
…à la situation, si les mots utilisés appartiennent à la langue française
si les mots utilisés appartiennent à la à l’effet escompté
et si leur sens est juste dans le contexte
langue française et si leur sens est
juste dans le contexte

Vérifier si les structures des phrases et la ponctuation sont appropriées


en utilisant au besoin des outils de référence

Vérifier l’application des règles de l’orthographe grammaticale et le respect des contraintes de l’orthographe d’usage
en utilisant au besoin des outils de référence
Corriger son texte
en recourant à une démarche d’autocorrection, en consultant des dictionnaires, une grammaire ou toute autre source d’information, en mettant
à profit les manipulations syntaxiques et, si possible, les fonctions d’un logiciel de traitement de texte
Rédiger une version finale qui intègre les éléments révisés, améliorés et corrigés

Expliciter sa démarche et les stratégies utilisées


en activant ses mécanismes de questionnement et d’autocontrôle
ÉVALUER L’EFFICACITÉ DE SA DÉMARCHE

Évaluer dans quelle mesure ses stratégies d’écriture ont facilité l’élaboration de son texte
Cerner ses points forts et ses difficultés
Noter ses progrès et les points à améliorer
Évaluer dans quelle mesure les défis fixés ont été relevés et reconnaître ce qui peut être fait avec de l’aide et
ce qui peut l’être de manière autonome
Dégager ce que la rédaction de son texte a permis d’ajouter à ses connaissances
sur le sujet, le type ou le genre de texte et la langue
Dégager sa capacité d’adaptation à des situations variées d’écriture
COMPÉTENCE 3 Communiquer oralement selon des modalités variées
Les mots sont des grains de nourriture pour l’esprit… Et c’est l’esprit qui donne au corps
le sens de la vie et l’envie de vivre… […] Vous avez droit à la parole. Vous avez droit aux mots. […]
Et vous avez le droit de dire et d’écrire ce que vous pensez. Prenez ces droits.
Gilles Vigneault

Sens de la compétence
Comment l’élève peut-il développer sa compétence à La compétence Communiquer oralement selon des moda- après l’écoute. Pour comprendre et interpréter des propos,
communiquer oralement? Comment l’amener à utiliser lités variées peut être cernée par les composantes pré- il s’appuie sur les marques de l’oral, notamment celles qui
une langue orale de qualité? Il n’est pas suffisant de faire sentées ci-dessous et explicitées dans le schéma de la permettent la nuance et le renforcement. Il ne réagit pas
en sorte que les élèves parlent entre eux pour qu’ils déve- page 122. Ces composantes sont intrinsèquement liées et seulement au contenu du discours, mais aussi à la façon
loppent leur compétence à communiquer oralement. Ce ne doivent être abordées qu’en relation les unes avec les dont les locuteurs prennent la parole. Sensibilisé à la
n’est pas non plus parce que l’élève réussit à se faire autres. C’est dans leur complémentarité que se définit au variété des situations d’écoute, il apprend à évaluer l’effi-
comprendre par ses pairs qu’il dispose des ressources quotidien la compétence et que s’effectuent les appren- cacité de sa démarche afin de pouvoir l’ajuster dans une
nécessaires pour y parvenir auprès d’un plus large audi- tissages qui lui sont associés. Par ailleurs, les acquis situation semblable ou différente.
toire. Il lui faut apprendre à s’exprimer avec confiance et réalisés ne se limitent pas à cette compétence : ils sont
Intervenir oralement
efficacité, dans le respect de la parole de l’autre, et à transférables d’un contexte d’apprentissage à un autre,
acquérir une langue standard afin d’interagir et de commu- quelle que soit la discipline. En classe, l’élève prend la parole pour informer ses pairs,
niquer efficacement dans un grand nombre de situations soit individuellement comme porte-parole d’un groupe ou
Construire du sens
scolaires et sociales. Le défi majeur de la classe de fran- à titre d’expert, soit en interaction comme membre d’une
çais, en ce qui a trait à la communication orale, consiste Pour tirer pleinement profit d’une situation d’écoute, équipe ou comme participant à des échanges collectifs.
à outiller l’élève pour qu’il devienne un auditeur avisé et l’élève doit apprendre à être attentif à ce qu’il est, aussi L’analyse de la situation de communication orale apparaît
qu’il prenne la parole avec assurance et de manière réflé- bien qu’à tous les paramètres de la situation. Son inten- alors comme indispensable pour la planification de la
chie dans une grande diversité de situations. tion de même que les conditions de réalisation de la tâche démarche à adopter et le choix de stratégies appropriées.
ou du projet constituent des balises dont il se sert pour Lorsqu’il prend la parole, l’élève fournit à ses destinataires
Pour l’élève, l’enseignant est à la fois un modèle et un
planifier son écoute. Il établit des liens entre sa capacité des indices verbaux et non verbaux qui signalent l’enchaî-
médiateur qui fait preuve d’un usage soigné de la langue,
de concentration et les sources possibles de distraction. nement de ses propos et il évite les digressions ainsi que
non seulement sur le plan de la prononciation, mais aussi
Obligé de tenir compte des limites de sa mémoire, il se les contradictions. Il développe les ressources nécessaires
sur celui du choix du vocabulaire et des tournures syn-
donne des moyens pour organiser et retenir l’information. pour répondre à des demandes de reformulation, d’expli-
taxiques. Soucieux du développement de la compétence
Par exemple, il prend des notes à l’aide de mots-clés ou citation ou d’exemplification. Il tient donc compte des
à communiquer oralement, il intervient de façon dynamique
d’organisateurs graphiques. Il développe des comporte- réactions de ses auditeurs ou interlocuteurs et prend soin
et crée les conditions nécessaires pour que l’élève acquière
ments différents selon qu’il a ou non la possibilité de ré- de vérifier régulièrement s’il est compris. Il apprend à s’ajus-
de nouvelles stratégies et s’en serve adéquatement dans
écouter un enregistrement ou de questionner la personne ter, que la situation permette l’interaction pendant la prise
différentes situations.
qui parle ou selon que sa réaction est sollicitée ou non

119
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
120

de parole ou après. Pour prendre conscience des straté- Réfléchir à sa pratique d’auditeur, d’interlocuteur S’informer en ayant recours à l’écoute
gies qu’il utilise, il recourt à des enregistrements qui lui et de locuteur
Inscrite à l’intérieur de véritables situations de communi-
permettent de s’observer en action et d’évaluer l’effica-
L’élève doit apprendre à réfléchir aux différentes façons cation, l’écoute conduit l’élève à faire des apprentissages
cité de sa démarche.
d’utiliser la langue orale en contexte. Qu’est-ce qui diffé- sur le monde, sur lui-même et sur la langue orale. Ainsi,
Mettre à profit et acquérir des connaissances rencie sa prise de parole en tant que participant à une l’enseignant peut lui proposer un rôle de recherchiste,
sur la langue, les textes et la culture discussion en classe de celle d’un délégué auprès de la d’observateur ou de critique. Il diversifie les conditions et
direction de l’école ou d’un animateur à la radio scolaire? les objets d’écoute. Celle-ci peut, par exemple, s’effectuer
L’écoute de documents oraux de différents genres et pré-
Sa façon de s’exprimer suscite-t-elle la confrontation ou en direct ou en différé, impliquer ou non le recours aux
sentant des usages diversifiés de la langue française
la collaboration? Se propose-t-il parfois comme porte- technologies numériques, être centrée sur le traitement
constitue le point de départ pour le travail à faire relati-
parole? Une même attitude convient-elle à l’écoute d’un d’un sujet dans un documentaire ou encore sur les carac-
vement à la langue orale. L’élève apprend à découvrir les
conférencier invité et au visionnement d’un documentaire téristiques des personnages d’un film ou d’une pièce de
caractéristiques de l’oralité et à porter attention, entre
ou de la transposition cinématographique d’un roman? théâtre.
autres, à la redondance, à la répétition, à l’ellipse, à l’hési-
Graduellement, il prend conscience de son comportement
tation, au débit, à l’intonation ainsi qu’à la prononciation. Grâce à une écoute guidée, l’élève développe sa sensibi-
d’auditeur et de l’effet de sa prise de parole sur ses inter-
Il est amené à établir des liens entre la langue orale et la lité à la richesse des variations et des traits distinctifs de
locuteurs. Il reconnaît les situations où il se sent à l’aise,
langue écrite de manière à en dégager des similitudes et la langue orale. Il est amené à observer que la langue fran-
celles qui génèrent chez lui un inconfort et celles qui
des différences. Il peut alors constater que certains appren- çaise évolue et que son usage est diversifié à travers le
nécessitent l’acquisition de nouvelles stratégies.
tissages faits à l’écrit sont également utiles à l’oral, notam- Québec et la francophonie. La télévision, la radio et
ment ceux reliés au genre, au nombre, aux accords, à Des familles de situations variées Internet lui offrent un riche matériel permettant de sou-
la morphologie des temps verbaux, à la construction de tenir une réflexion relative aux accents ainsi qu’aux expres-
l’interrogation et au choix du pronom relatif. Au cours Soucieux de favoriser le développement de la compétence sions, aux formules, aux mots utilisés dans différentes
d’expériences diversifiées de communication orale, il à communiquer oralement, l’enseignant crée un climat régions et différents contextes. Il profite donc de toutes
découvre l’existence des variétés de langue et constate d’ouverture et de respect mutuel. Il intervient de façon les occasions possibles (jumelage de classes et correspon-
dans quelles situations la langue standard et la langue dynamique et crée les conditions nécessaires pour que dance sonore, présence d’invités en classe, films interna-
familière paraissent appropriées. Compte tenu des situa- l’élève acquière de nouvelles stratégies et s’en serve adé- tionaux en français, etc.) pour accroître sa capacité à
tions proposées par l’enseignant, l’élève est invité à quatement dans différentes situations. Il place l’élève dans comprendre des interlocuteurs francophones de toute
s’exprimer en respectant le français standard en usage au des contextes stimulants liés à trois familles de situations origine.
Québec. Ses efforts de correction linguistique se situent où il sera tour à tour auditeur, interlocuteur et locuteur.
En faisant varier les paramètres de la communication Défendre une idée en interagissant oralement
clairement dans une perspective de développement et non
de correction excessive. L’aisance qu’il acquiert progressi- (intention, auditeurs et interlocuteurs, communication en Chaque fois que cela est possible, l’enseignant fait en sorte
vement pour ce qui est de manier la langue orale est ren- direct ou en différé, etc.) et le rôle de l’élève, l’enseignant que l’élève perçoive des liens entre l’écoute et la prise de
forcée par l’utilisation de repères d’ordre linguistique, peut générer de nombreux scénarios d’apprentissage. Ces parole. Dans les cercles de lecture ou dans les discussions
littéraire, géographique ou historique qui lui permettent situations permettent à l’élève d’activer, à des degrés visant la résolution de problèmes, par exemple, il importe
d’accroître la qualité de son écoute et de sa prise de parole. divers, les composantes de la compétence. qu’il puisse s’exprimer, certes, mais également que les

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autres manifestent une écoute attentive à son endroit. Dans toutes les situations, l’enseignant insiste sur la prise
Ainsi, l’enseignant l’amène à comprendre que l’écoute se en compte des destinataires ou des auditeurs afin que les
traduit aussi bien par la position physique adoptée en tant élèves sélectionnent et ajustent leurs propos. Dans cette
qu’auditeur que par la façon de réagir verbalement aux famille de situations, l’élève expérimente et acquiert des
paroles entendues. Il insiste tout autant sur la qualité de stratégies efficaces sur les plans verbal et non verbal, de
l’écoute que sur ce qui est dit et sur la manière de le dire même que des connaissances relatives à la variété stan-
pour convaincre des pairs. Il n’hésite pas à proposer des dard de la langue orale. L’assurance qu’il acquiert lui sera
jeux de rôles ou des simulations pour bien faire ressortir utile s’il veut agir comme délégué de sa classe ou s’il doit
la variété de langue appropriée. prendre la parole dans les autres disciplines pour poser
une question, rendre compte d’un travail, présenter sa
En favorisant les situations de communication centrées sur
démarche, donner son opinion, etc.
des pratiques interactives, l’enseignant amène l’élève
à tenir en alternance les rôles d’émetteur et de récepteur.
Il voit au bon fonctionnement des échanges entre élèves,
à deux ou à plusieurs, en veillant à ce qu’ils développent,
dès le départ, des stratégies d’interaction. Chacun y
apprend notamment à prendre, garder et passer la parole,
à enchaîner des idées, à exprimer verbalement et non ver-
balement son accord ou son opposition, à poser des ques-
tions, à reformuler et valoriser les propos d’autrui ainsi
qu’à utiliser judicieusement des formules de politesse.
L’enseignant s’assure donc que les stratégies d’interaction
s’apprennent en complément des stratégies d’écoute et
de prise de parole.
Informer en prenant la parole individuellement
La prise de parole individuelle se manifeste sous différentes
formes et principalement dans un cadre collectif. Elle peut
servir notamment à rapporter les propos d’un groupe de
discussion, à remplir un mandat de délégué ou de repré-
sentant, à préciser une façon de faire, à présenter des
informations à la radio scolaire. Étant donné que la prise
de parole s’effectue à l’intérieur de véritables situations
de communication, elle se déroule généralement en direct,
en présence d’un ou de nombreux auditeurs. Elle peut tou-
tefois avoir lieu en différé, comme dans le cas d’une vidéo
destinée à des correspondants étrangers ou d’un audio-
guide conçu pour une exposition.
121
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
122

Compétence 3 et ses composantes Attentes de fin de cycle


À la fin du premier cycle du secondaire, l’élève écoute diverses produc-
Construire du sens tions de complexité moyenne4 et traitant de sujets abordés en français
Planifier son écoute • Comprendre et
interpréter des productions orales en
Intervenir oralement ainsi que dans d’autres disciplines. Il prend aussi la parole, en interaction
Planifier sa prise de parole • Prendre la et individuellement, en se faisant bien comprendre de ses interlocuteurs
direct et en différé • Y réagir • Évaluer
l’efficacité de sa démarche parole individuellement et en interaction ou de son auditoire. Il est notamment en mesure de s’informer, d’informer
• Ajuster sa prise de parole • Évaluer d’autres personnes et de défendre une idée en tenant compte du desti-
l’efficacité de sa démarche nataire, de l’intention de communication et des conditions de réalisation.
• Quand l’élève fait l’écoute de diverses productions, il en dégage les
Communiquer éléments significatifs et cerne plusieurs des aspects traités. Il organise
et résume de façon claire l’information tirée d’une ou de plusieurs pro-
oralement selon des ductions. Il fait également ressortir des caractéristiques évidentes de la
Mettre à profit et acquérir des langue utilisée de même que certains effets produits par celle-ci et il
modalités variées les justifie à l’aide d’exemples. Il peut porter un jugement sur le contenu
connaissances sur la langue, et l’organisation de la production ainsi que sur la langue utilisée.
les textes et la culture • Quand l’élève interagit oralement pour défendre une idée, il exprime
S’appuyer sur ses connaissances relatives à la clairement sa position et la justifie. Il intervient généralement au moment
Réfléchir à sa pratique d’auditeur, langue orale pour en acquérir de nouvelles opportun, en respectant les tours de parole, et enchaîne ses idées avec
• Se familiariser avec les variétés du français à-propos. Il fait progresser l’échange en ajoutant des informations nou-
d’interlocuteur et de locuteur parlé au Québec et dans la francophonie velles liées au sujet. Il pose des questions ou répond de façon appropriée
• Se donner une démarche adaptée à la situation de • Tenir compte du français standard en usage aux demandes d’information qui lui sont faites au cours de l’échange.
communication • Déterminer les stratégies d’écoute au Québec • Se référer à des repères culturels
et de prise de parole appropriées • Prendre en d’ordre linguistique, littéraire, géographique • Quand l’élève prend la parole individuellement, il transmet de l’infor-
considération ses champs d’intérêt, ses habitudes et ou historique et s’en constituer de nouveaux mation de façon claire et structurée et ajuste ses propos en fonction
ses attitudes • Faire le bilan de ses acquis, de ses de son interlocuteur ou de ses auditeurs. Il utilise des procédés lin-
progrès et des points à améliorer guistiques appropriés pour mettre en valeur certains de ses propos. Il
apporte des précisions au moyen d’exemples ou de matériel
complémentaire pertinents.
À partir des différentes situations d’écoute et de prise de parole
Critères d’évaluation
auxquelles il participe, l’élève fait, avec le soutien de l’enseignant, des
En situation d’écoute observations pertinentes sur certaines caractéristiques de la langue
En situation de prise de parole
standard ainsi que sur les différences et les similitudes entre la langue
– Compréhension des éléments significatifs – Adaptation des propos à la situation
orale et la langue écrite. Dans les situations qui le justifient, l’élève tend
– Interprétation critique et fondée – Cohérence des propos
à utiliser une variété de langue standard et il s’autocorrige au besoin
– Pertinence des observations faites sur les choix – Clarté de l’expression pour améliorer la qualité de son expression.
linguistiques et culturels – Utilisation d’éléments prosodiques appropriés 4. Ces productions traitent habituellement de sujets à la portée des élèves du
– Recours à des stratégies d’écoute appropriées – Respect de la norme standard et correction appropriée premier cycle du secondaire. Le vocabulaire utilisé est généralement accessible et
– Recours à des stratégies de prise de parole appropriées ne comporte pas trop d’ambiguïtés ni d’abstractions. De plus, ces productions sont
de longueur raisonnable.

Programme de formation de l’école québécoise


Communiquer oralement selon des modalités variées : tableau synthèse des familles de situations

S’informer Défendre une idée Informer


en ayant recours à l’écoute en interagissant oralement en prenant la parole individuellement
pour… pour… pour…
– se représenter une réalité, une question, un problème, – répondre à une question – donner accès à des renseignements
une problématique – résoudre un problème – rendre compte d’observations ou d’expérimentations
– répondre à ses questions, satisfaire sa curiosité – élargir une problématique – faire connaître des expériences vécues
– valider des renseignements – valider des renseignements – présenter une personne, un objet, un lieu, etc.
– arrêter et justifier un choix ou une opinion – justifier une opinion, une appréciation, un état de fait, – susciter un questionnement sur un sujet ou une
– préparer une discussion, une entrevue ou un jeu- une façon de faire, un choix linguistique problématique
questionnaire – susciter des réactions chez ses interlocuteurs – préciser des sentiments, des émotions
– agir à partir de consignes, de directives – confronter des prises de position – guider l’action, proposer une démarche
– apprécier des transpositions d’œuvres littéraires – se concerter, négocier, établir un consensus, produire – décrire une démarche, une procédure, un règlement
– se construire des repères culturels et linguistiques une œuvre collective – inciter à agir, influencer quelqu’un
– se familiariser avec des usages diversifiés de la langue – partager des perceptions, des représentations liées à – agir à titre d’animateur, de porte-parole, etc.
orale des repères culturels – agir à titre d’expert, de critique, etc.
– observer diverses formes de communication orale et – explorer l’efficacité de certaines stratégies ou de cer- – mettre en relief des usages diversifiés de la langue
différentes façons de prendre la parole tains procédés orale, des façons particulières de prendre la parole
– cerner des procédés, des conduites langagières, des – répondre à divers autres besoins ou intentions – illustrer des procédés, des stratégies, des caractéristiques
stratégies de la langue orale
– répondre à divers autres besoins ou intentions – répondre à divers autres besoins ou intentions
Textes oraux variés Textes oraux variés Textes oraux variés
Émission de radio, de télévision; film de fiction ou docu- Discussion en sous-groupe, échange en grand groupe; table Présentation; démonstration; compte rendu d’une lecture,
mentaire; pièce de théâtre; monologue; récital de poésie ronde; cercle de lecture; entretien critique; dialogue; jeu de d’un projet, d’un événement, etc.; capsule pour la radio ou
ou de chant; conférence; présentation; etc. rôles; jeu de confrontation; etc. un site Internet; monologue; audioguide; commentaire cri-
tique; etc.

123
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
124

COMMUNIQUER ORALEMENT SELON DES MODALITÉS VARIÉES : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES
Pour agir en tant qu’auditeur, interlocuteur et locuteur, l’élève adopte un processus non linéaire (planifier son écoute ou sa prise de parole; comprendre et interpréter des
productions orales; y réagir; prendre la parole individuellement ou en interaction; ajuster sa prise de parole; évaluer l’efficacité de sa démarche) dont la mise en œuvre fait appel à des
stratégies applicables à toutes les familles de situations ou particulières à certaines d’entre elles. Compte tenu de son bagage de connaissances et de son style d’apprentissage,
l’élève, avec le soutien de l’enseignant, est amené à élargir l’éventail de ses stratégies et à choisir celles qui lui sont les plus utiles dans une situation donnée.

S’informer Défendre une idée Informer


en interagissant oralement en prenant la parole
en ayant recours à l’écoute
individuellement

Cerner ses intentions et ses besoins


Tenir compte des conditions de réalisation de la tâche ou du projet ainsi que de ses caractéristiques d’auditeur,
d’interlocuteur et de locuteur
pour déterminer sa manière d’écouter ou de prendre la parole
PLANIFIER SON ÉCOUTE ET SA PRISE DE PAROLE

Se donner un environnement propice à la communication


en détectant et en limitant les sources d’interférence (bruit, disposition du lieu, position par rapport à l’auditoire ou aux interlocuteurs, etc.) ainsi
qu’en prévoyant les risques de contretemps (bris d’appareil, absence d’un partenaire, etc.) et la façon d’y remédier

Déterminer les caractéristiques à privilégier chez ses interlocuteurs ou son auditoire


pour choisir ses idées et la manière de les exprimer

Choisir un rôle ou une posture


en cernant les exigences qui s’y rattachent :

élaboration d’une grille d’observation, attribution du droit de parole, contrôle du temps, vulgarisation d’un savoir expert, mise en contexte,
établissement de critères d’appréciation, possibilité prise de notes, etc. mention des sources, etc.
ou impossibilité de reprendre l’écoute, etc.

Choisir le point de vue


d’un énonciateur plutôt neutre ou plutôt expressif
COMMUNIQUER ORALEMENT SELON DES MODALITÉS VARIÉES : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES

S’informer Défendre une idée Informer


en interagissant oralement en prenant la parole
en ayant recours à l’écoute
individuellement

Activer ses connaissances sur le sujet, sur le genre de communication orale et, s’il y a lieu, sur le ou les locuteurs
pour anticiper

…le contenu et l’organisation des propos …le déroulement de la communication et la …les réactions de l’auditoire et la manière d’en
manière appropriée d’agir et de réagir (règles de tenir compte (répétition, reformulation, question,
fonctionnement, commentaire, question, objection, pause, etc.)
etc.)
PLANIFIER SON ÉCOUTE ET SA PRISE DE PAROLE (SUITE)

Cibler les éléments à privilégier

...soit les aspects particuliers, le traitement du …en recourant à une documentation spécifique ou à son expérience personnelle
sujet, les marques de l’oralité, les marques des
variétés de langue, les marques d’appartenance
géographique, etc.

Prévoir une ou plusieurs façons de noter des éléments significatifs Préparer un aide-mémoire schématique
(carte sémantique, schéma, tableau, mots-clés, etc.) en se donnant des critères pour trier et hiérarchiser et, au besoin, un support visuel
l’information pour soutenir sa prise de parole (fiche, affiche,
transparent, objet, logiciel de présentation, etc.)

Solliciter la collaboration d’une ou de plusieurs personnes ou prévoir


un matériel d’enregistrement
pour travailler certains aspects de sa prise de parole (portée de la voix, interaction avec l’auditeur,
débit, etc.) et pour obtenir une rétroaction

S’appuyer sur des communications orales dans lesquelles ont été observées des
façons intéressantes de prendre la parole
(variété de l’expression, mise en relief, contact avec le destinataire, etc.)

125
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
126

COMMUNIQUER ORALEMENT SELON DES MODALITÉS VARIÉES : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES

S’informer Défendre une idée Informer


en interagissant oralement en prenant la parole
en ayant recours à l’écoute
individuellement
COMPRENDRE ET INTERPRÉTER DES PRODUCTIONS ORALES; PRENDRE LA PAROLE INDIVIDUELLEMENT ET EN INTERACTION

Établir le contact et maintenir la communication


en portant attention à la position de son corps et à la direction de son regard; en manifestant, verbalement ou non selon le cas, son intérêt,
sa compréhension ou son opinion

S’appuyer sur son bagage culturel


…pour interpréter les informations implicites …pour établir une connivence avec ses interlocuteurs ou son auditoire

Reconnaître ou faire ressortir les éléments importants ou utiles

…en distinguant les faits des hypothèses et des opinions, les questions des commentaires, les répétitions …en se référant, au besoin, à son aide-mémoire
inutiles de celles qui font progresser les propos schématique

Relier des idées entre elles


à l’aide des temps verbaux, de diverses formes de reprise (pronoms, termes génériques et spécifiques, etc.), d’organisateurs textuels, de marqueurs de relation, etc.

Reconnaître ou utiliser des procédés de mise en relief


(phrase exclamative ou interrogative, geste d’insistance, changement de variété de langue, d’intonation, de débit, de volume, de mimique, etc.)

Être attentif aux variétés de langue et


Utiliser une variété de langue standard
aux différents usages du français

Distinguer diverses modalités Adapter ses propos, sa façon de les présenter et de les soutenir
d’énonciation en tenant compte de ses interlocuteurs ou auditeurs
COMMUNIQUER ORALEMENT SELON DES MODALITÉS VARIÉES : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES

S’informer Défendre une idée Informer


en interagissant oralement en prenant la parole
en ayant recours à l’écoute
individuellement

S’appuyer sur des marques d’organisation


PRENDRE LA PAROLE INDIVIDUELLEMENT ET EN INTERACTION (SUITE)

(plan, pauses, énoncés explicites, organisateurs textuels, marqueurs de relation, indices gestuels, sonores ou visuels, etc.)
COMPRENDRE ET INTERPRÉTER DES PRODUCTIONS ORALES;

…pour cerner l’apport d’information nouvelle …pour établir un fil conducteur et baliser la progression de ses propos

S’intéresser aux modalités d’enchaînement


…en observant les stratégies de prise de parole et …en expérimentant diverses façons de rappeler le
de transition en situation d’interaction sujet ou la tâche, de céder ou de prendre la parole
(enchaînement avec le contenu de ce qui a été dit
ou avec la manière dont cela a été dit)

Se situer par rapport aux propos entendus Offrir à son auditoire la possibilité
…en comparant, à la suite de l’écoute, sa …en clarifiant sa compréhension ou son
d’intervenir
...en posant des questions, en formulant des
compréhension et son interprétation avec celles interprétation à l’aide de questions, de
commentaires, en complétant l’information, etc.
d’autres auditeurs ou spectateurs reformulations ou de commentaires explicites

Constater les effets produits par les propos entendus, par la manière dont ils ont été dits, Ajuster ses propos ainsi que sa façon de
par la variété de langue utilisée et par la présence d’éléments non verbaux les aborder et de les soutenir
RÉAGIR À L’ÉCOUTE; AJUSTER SA PRISE DE PAROLE

en tenant compte des réactions de l’auditoire

Expliciter ses réactions à l’écoute ou à l’échange verbal Recourir consciemment aux marques du
en se référant à ses goûts, à ses champs d’intérêt, à ses valeurs, à ses connaissances et à sa sensibilité français standard
esthétique à l’égard de la langue orale pour s’autocorriger

Partager ses réactions avec celles d’autres auditeurs ou locuteurs Solliciter la rétroaction d’une ou de
de manière à nuancer, à renforcer ou à réviser ses perceptions plusieurs personnes
Justifier ses réactions
en s’appuyant sur les propos entendus ou la façon dont ils ont été présentés

Fournir une rétroaction, la justifier et, si possible, proposer des pistes d’amélioration
127
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
128

COMMUNIQUER ORALEMENT SELON DES MODALITÉS VARIÉES : FAMILLES DE SITUATIONS, PROCESSUS ET STRATÉGIES

S’informer Défendre une idée Informer


en interagissant oralement en prenant la parole
en ayant recours à l’écoute
individuellement

Expliciter sa démarche et ses stratégies


en activant ses mécanismes de questionnement et d’autocontrôle

Juger de la pertinence des stratégies utilisées


…pour préparer son écoute, prendre des notes, tenir …pour assurer la continuité, l’unité, la clarté et l’intérêt de ses propos
compte du contexte et des ressources disponibles

Reconsidérer son choix de posture de même que sa façon de remplir le rôle adopté et de respecter les règles établies
en s’appuyant sur les commentaires d’observateurs, en écoutant ou en visionnant l’enregistrement de sa prise de parole
ÉVALUER L’EFFICACITÉ DE SA DÉMARCHE

S’interroger sur le point de vue adopté et sur l’avantage de l’avoir maintenu ou modifié

Évaluer son aisance pour ce qui est de choisir la variété de langue appropriée et
d’utiliser les marques du français standard

Préciser sa contribution à la progression Reconsidérer l’organisation et la


de l’échange progression de ses propos
(idées, incitation à la participation, etc.) à l’aide des éléments lexicaux et syntaxiques,
prosodiques, vocaux et non verbaux

Situer l’apport de la communication orale


Vérifier la clarté et l’intérêt de ses
…à ses connaissances générales et spécifiques sur …à la précision ou à l’évolution de sa pensée sur propos auprès de son auditoire
la langue, les textes et la culture un sujet, une question, une problématique, etc.

Dégager sa capacité d’adaptation à des situations variées et, en particulier, à différents interlocuteurs

Noter ses progrès et les points à améliorer


pour se fixer de nouveaux défis
Éléments d’apprentissage : notions et concepts

Pour exercer et développer ses compétences en français, d’apprentissage particuliers au premier cycle du secon-
l’élève fait appel à des connaissances sur la langue, les daire. La colonne de droite fournit des précisions complé-
textes et la culture. À cet égard, les notions et concepts mentaires relatives à certains aspects auxquels l’élève
constituent des ressources au service de la communica- devrait être sensibilisé. La correspondance entre les élé-
tion. Pour mettre en œuvre de façon efficace ses straté- ments de la colonne du centre et ceux de la colonne de
gies, l’élève doit non seulement acquérir une représentation droite est établie globalement par section et non de terme
juste des notions et concepts propres au premier cycle du à terme. Par ailleurs, les tableaux font parfois référence à
secondaire, mais aussi apprendre quand et comment les des repères culturels que l’enseignant est invité à complé-
utiliser. Par conséquent, il lui faut apprendre à construire ter à l’aide d’autres repères pour susciter l’intérêt de ses
et à mobiliser des connaissances en fonction des situa- élèves.
tions dans lesquelles il est placé. Il doit en outre recourir
à une terminologie précise pour expliciter ses démarches Comment utiliser la présente section
ainsi que son travail sur la langue et les textes, pour dési- Cette section est en étroite relation avec les autres élé-
gner les objets de ses appréciations et pour consulter des ments du programme de français : familles de situations,
ouvrages de référence. composantes de la compétence, critères d’évaluation,
attentes de fin de cycle, processus et stratégies. Il ne s’agit
Les notions et concepts sont présentés dans des tableaux
et classés en cinq sections : ni d’un mode d’emploi ni d’une liste d’éléments que l’élève
– grammaire du texte, doit apprendre en dehors de tout contexte signifiant.
– grammaire de la phrase, Lorsque l’enseignant planifie des séquences d’apprentis-
– lexique, sage, il lui appartient de cibler, dans cet ensemble, les
– variétés de langue, notions et concepts pertinents pour les tâches demandées.
– langue orale. Les indications pédagogiques mettent en évidence les
actions que l’élève doit être en mesure de poser pour exer-
Dans la colonne de gauche, chaque tableau présente les cer ses compétences. Elles constituent des pistes qui lui
éléments d’apprentissage généraux et spécifiques. Les élé- permettent de donner du sens à ses apprentissages.
ments abordés au primaire sont marqués d’un astérisque.
Cela signifie que les élèves qui arrivent au secondaire ont
fait des apprentissages relatifs à ces notions et concepts,
même s’ils n’en maîtrisent pas nécessairement l’usage
dans toutes les situations. Il est donc nécessaire de les
aider à poursuivre la construction de leurs représentations
de même que de veiller à la consolidation et au transfert
des notions et concepts. La colonne du centre présente
des indications pédagogiques qui cernent les éléments
129
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
130

Grammaire du texte

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Énonciation – Adopter différents points de vue et s’adresser à différents desti- – Le fait de considérer des textes dans la perspective de leur pro-
nataires dans ses écrits et ses prises de parole duction amène à s’intéresser à l’acte (l’énonciation) par lequel une
– Tenir compte des marques désignant le lieu et le moment réel ou personne (l’énonciateur) énonce un message à l’intention d’un
Point de vue fictif de l’énonciation ainsi que des marques de personne désignant récepteur réel, potentiel ou virtuel (destinataire).
l’énonciateur – La variation des paramètres de la situation de communication
Discours rapporté – Distinguer l’auteur de l’énonciateur, en particulier du narrateur d’un (intention, destinataire, environnement, etc.) requiert une adapta-
récit tion de la part de l’énonciateur (scripteur, locuteur).
– Déterminer le caractère plutôt objectif ou plutôt subjectif du point – L’énonciateur qui prend en charge un message peut faire place à
de vue en s’appuyant particulièrement sur le lexique et la syntaxe d’autres énonciateurs en rapportant directement ou indirectement
– Attribuer les propos énoncés à l’énonciateur approprié leurs paroles.
– Distinguer l’usage des marques des discours rapportés (discours – On constate aujourd’hui une certaine latitude dans le domaine de
direct et indirect) l’édition quant à l’utilisation des guillemets pour marquer le dis-
– Reconnaître et utiliser les marques de ponctuation liées au dis- cours rapporté direct.
cours rapporté
– Reconnaître et utiliser le point pour marquer la fin de l’interroga-
tion indirecte (ex. Je me demande comment elles vont réussir.)
*Textes courants et littéraires – Discerner les éléments permettant de concevoir un texte comme – Les textes sont situés par rapport à des genres qui se sont histo-
un tout cohérent et significatif dépassant la simple accumulation riquement constitués, dans le domaine littéraire et dans les autres
de phrases sphères sociales, à partir de formes conventionnelles où domine
Sujet/Univers – Utiliser diverses ressources lexicales et syntaxiques ainsi que divers un type en particulier. Le portrait et l’annonce classée, par exemple,
procédés stylistiques pour mettre en relation les éléments du sujet constituent des genres dominés par le type descriptif; la pièce de
Type ou de l’univers créé théâtre et l’entrevue, par le type dialogal.
– Explorer les divers éléments permettant d’organiser le texte : – La frontière entre les textes littéraires et les textes courants n’est
Genre procédés graphiques et typographiques, intitulés, découpage en pas étanche et les emprunts mutuels sont fréquents. Ainsi serait-
paragraphes, organisateurs textuels, marqueurs de relation, choix il vraisemblable qu’un astrophysicien émaille ses propos d’images
syntaxiques, procédés stylistiques, champs lexicaux, système ver- poétiques et qu’un personnage de roman s’exprime avec la préci-
bal, point de vue sion technique d’un chirurgien.
– Exploiter les schémas du texte narratif et du texte descriptif pour
anticiper, interpréter, apprécier et concevoir des textes entiers ou
des séquences secondaires

* Élément abordé au primaire.

Programme de formation de l’école québécoise


Grammaire du texte

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

*Textes courants – Tirer profit de textes de tous les types et de genres variés pour – Les textes sont situés par rapport à des types dominants (narratif,
et littéraires (Suite) mettre en relief les particularités des types narratif et descriptif descriptif, explicatif, dialogal, argumentatif), c’est-à-dire des
– Reconnaître et rédiger des justifications ainsi que des dialogues constructions théoriques représentant, sous forme de schémas, les
qui prépareront l’apprentissage explicite, au cycle suivant, de grandes régularités des séquences qui structurent les textes. La
notions relatives aux types explicatif, argumentatif et dialogal composition d’un texte est rarement homogène : des séquences de
divers types sont habituellement interreliées et enchâssées dans
la séquence dominante. Cependant, certains textes courts – une
description d’itinéraire, par exemple – peuvent être constitués
d’une séquence d’un seul type.
– Dès son jeune âge, l’enfant utilise certaines structures explicatives
et argumentatives. Il n’en va pas autrement au premier cycle du
secondaire où, dans l’ensemble des disciplines, l’élève est invité à
recourir à ce savoir d’expérience.

Cohérence textuelle – Juger de l’à-propos et de la justesse des éléments d’information – Le choix d’une information pertinente est déterminé par l’énoncia-
en fonction de la situation (la création d’un univers fantastique ne teur en fonction de ses intentions et des caractéristiques qu’il pri-
*Pertinence de l’information répond pas aux mêmes exigences de vérité et de vérifiabilité que vilégie chez son destinataire dans une situation donnée.
la présentation de données à l’appui d’une prise de position) – Le point de vue (modalité énonciative neutre, rôle d’expert, narra-
Non-contradiction – Dans un récit, harmoniser les caractéristiques, les actions et les tion à la 1re personne, etc.) adopté pour énoncer les propos contri-
façons de s’exprimer des personnages bue à donner de l’unité au texte; aussi son maintien est-il attendu
– Reconnaître le point de vue adopté dans un texte; adopter et main- et tout changement doit-il paraître justifié.
tenir un point de vue en portant attention au choix des formes de – C’est sur des éléments de continuité que se greffe l’information
reprise et au vocabulaire qui constitue les champs lexicaux nouvelle. Un texte cohérent doit donc répondre simultanément à
Progression textuelle – Départager la répétition inutile et la nécessaire reprise de l’infor- l’exigence de rappeler ce dont il est question et à celle d’assurer
mation, de même que la répétition utilisée pour créer un effet la progression de l’information. Ainsi, les différentes formes de
particulier reprise de l’information fournissent au lecteur ou à l’auditeur un
Reprise de l’information – Reconnaître et utiliser différentes formes de reprise (répétition, fil conducteur lui permettant de suivre la progression des propos.
substitution par un groupe du nom synonyme, un pronom, un terme – Dans l’ensemble du texte, l’emploi des temps verbaux doit être
générique ou spécifique, une périphrase, etc.) pour aider à ne pas orchestré de manière à contribuer à la cohérence du texte en
perdre le fil du texte marquant la chronologie (antériorité, simultanéité, postériorité) et
– Choisir le déterminant (défini, possessif, démonstratif, etc.) appro- la durée.
prié en se référant au contexte
* Élément abordé au primaire.

131
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
132

Grammaire du texte

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Cohérence textuelle (Suite) – Reconnaître et utiliser, dès le début du cycle, les marques de temps
fournies par le lexique, les organisateurs textuels et les marqueurs
de relation; y ajouter graduellement celles relevant du système
verbal et accorder une attention particulière à l’harmonisation des
temps verbaux dans les récits au passé
– Observer et utiliser différentes façons d’intégrer de l’information
nouvelle dans le texte (marqueurs de relation, organisateurs tex-
tuels, substituts, etc.) et accorder une attention particulière à la
coordination ainsi qu’à la juxtaposition

Grammaire de la phrase

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Construction de la phrase – Utiliser le modèle de la phrase de base5 (ou phrase P) comme outil – L’étude de la grammaire qui met d’abord en évidence les grandes
d’analyse pour comprendre et interpréter des phrases et pour régularités linguistiques favorise la représentation de la langue
Phrase de base (ou phrase P) construire, formuler autrement, ponctuer et réviser ses propres française comme un système cohérent et organisé.
phrases – Les types, les formes de phrases et chacun des groupes de mots
Constituants de la phrase – Identifier les constituants de la phrase en ayant recours aux mani- de la phrase contribuent à la construction du sens du texte. Leur
*Constituants obligatoires pulations syntaxiques apport au sens doit être observé en lecture, en écriture et en
*Un ou plusieurs constituants – Mettre en relation les formes d’interrogation utilisées dans la langue communication orale.
facultatifs et mobiles parlée et la langue écrite – La construction de la phrase peut varier en fonction du mode
*Fonctions syntaxiques – En lecture, établir un lien entre l’utilisation de la phrase imperson- d’énonciation et de la variété de langue adoptée. Par exemple, dans
nelle et l’expression d’un point de vue plutôt objectif la langue standard, qu’est-ce que est utilisé pour marquer une
– Observer l’usage fréquent de la phrase non verbale dans les interrogation directe, alors que, dans la langue familière, on le
intitulés trouve parfois dans l’interrogation indirecte.
Phrases transformées – Se familiariser progressivement avec l’emploi de du et de, personne – Les interrogations directe et indirecte, totale et partielle renvoient
*Types de phrases et rien de même que ne… que, on n’ et en n’ dans les phrases à des modalités d’énonciation et à des réponses différentes.
*Formes de phrases négatives et en systématiser l’apprentissage vers la fin du cycle – Les préoccupations d’ordre sociohistorique offrent une emprise à
la quête d’information relative au pourquoi de la grammaire et de
* Élément abordé au primaire. la norme.
5. Une phrase déclarative, positive, active et neutre dans laquelle les constituants sont placés dans l’ordre suivant : groupe nominal sujet + groupe du verbe prédicat + un ou plusieurs groupes facultatifs et mobiles, compléments de phrase.

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Grammaire de la phrase

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Construction des – Effectuer des manipulations (addition, effacement, déplacement, – Pour reconnaître et caractériser les groupes, on les considère à la
groupes syntaxiques remplacement, etc.) pour délimiter les groupes, déterminer l’ordre fois de l’extérieur et de l’intérieur. De l’extérieur, on s’intéresse à
des mots dans les groupes et reconnaître les classes de mots la place qu’ils peuvent occuper dans la structure hiérarchique de
– Reconnaître et utiliser la ponctuation permettant le détachement la phrase et aux fonctions qu’ils peuvent y remplir; de l’intérieur,
Constituants des groupes de groupes de mots (groupe adverbial, groupe prépositionnel, on s’intéresse à leurs particularités sur le plan de la construction
Groupes etc.), de phrases subordonnées déplacées et de phrases incises et aux éléments qui les constituent.
*nominal, adjectival, – Entreprendre l’apprentissage explicite et systématique des élé- – Les relations que les mots entretiennent entre eux, à l’intérieur
prépositionnel, ments relatifs aux groupes nominal et adjectival dès le début du d’un groupe et d’un groupe à l’autre, conditionnent l’accord, donc
*verbal et adverbial cycle; le compléter progressivement en y ajoutant l’apprentissage l’orthographe grammaticale.
des éléments relatifs aux groupes prépositionnel, verbal et – Le pronom de la 3e personne se distingue des pronoms de la
Fonctions dans les groupes adverbial communication (1re et 2e personnes) par son rôle de substitut.
Complément du nom, du verbe – Dans un groupe verbal, reconnaître et utiliser les compléments – Les formes des pronoms des trois personnes du singulier (ex. le,
et de l’adjectif direct et indirect avant de s’intéresser au complément du verbe lui), de la 3e personne du pluriel (ex. les, leur) et des pronoms rela-
*Attribut du sujet impersonnel tifs (ex. qui, que, quoi, dont) changent selon la fonction que ces
Modificateur du verbe, pronoms remplissent dans la phrase. La singularité de ce
de l’adjectif et de l’adverbe changement, unique en français, constitue en quelque sorte un
repère qui s’ajoute à d’autres repères pour rappeler les origines
Classes de mots – Déterminer l’appartenance à une classe de mots en s’appuyant sur de la langue française. En effet, ce changement correspond direc-
Déterminant, nom, pronom, le contexte syntaxique du mot dans le groupe et, au besoin, sur tement à la distinction des mêmes pronoms en latin il y a plus de
adjectif, verbe, adverbe, des critères de forme et de sens deux mille ans.
préposition, conjonction

Liens dans la phrase – Reconnaître et utiliser, au début du cycle, les subordonnées relatives – Les relations entre les idées ne sont pas marquées de façon iden-
et entre les phrases introduites par qui et que; poursuivre cet apprentissage en abor- tique d’une langue à l’autre. La comparaison de certaines construc-
dant progressivement celles introduites par dont et où tions syntaxiques propres au français et à l’anglais permet de
Subordination – Comparer l’utilisation de qui, qu’il, qu’ils, que et dont de manière mettre en évidence des repères dont on se sert, en français, pour
Fonction de la subordonnée : à clarifier leur spécificité et à distinguer les subordonnées relatives dire d’une construction qu’elle constitue un anglicisme.
complément de phrase; des complétives – Parallèlement à la subordination, le lexique offre la possibilité
complément du nom, du verbe – Vers la fin du cycle, reconnaître et utiliser la subordonnée complé- d’exprimer le temps, le lieu, le but et la cause dans les divers
et de l’adjectif tive complément de l’adjectif et faire coïncider l’apprentissage groupes syntaxiques.
explicite de la complétive complément du verbe avec l’étude du
groupe verbal
* Élément abordé au primaire.

133
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
134

Grammaire de la phrase

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Liens dans la phrase – Établir des relations de temps et de but à l’aide d’une subordonnée
et entre les phrases (Suite) – Établir des relations de cause à l’aide de la subordonnée introduite
par parce que (les autres formes de la subordonnée de cause seront
traitées au cycle suivant)
– Vérifier la concordance des temps dans les subordonnées à l’étude

Juxtaposition – S’assurer, par l’analyse de la phrase, que les groupes de mots coor- – En plus de leur rôle syntaxique, les coordonnants fournissent des
Coordination donnés et les groupes de mots juxtaposés dans une énumération indications sur le sens (addition, cause, opposition, etc.) à donner
remplissent une même fonction à la relation établie entre les groupes de mots ou les phrases.
– Dès le début du cycle, reconnaître et utiliser la ponctuation dans – La ponctuation contribue de différentes manières à l’organisation
les cas de coordination où l’homogénéité des éléments ou l’équi- du texte. Elle peut fournir des indications prosodiques (pause,
valence syntaxique (deux groupes sujets, par exemple) est aisée à rythme, intonation), marquer des rapports syntaxiques (délimita-
percevoir (la ponctuation dans les cas plus difficiles de coordina- tion des groupes, types de phrases, etc.) ou véhiculer une informa-
tion sera travaillée au cycle suivant [coordination de phrases avec tion sémantique (changement de variété de langue ou de point de
effacement, coordination de subordonnées, etc.]) vue, valeur expressive d’une phrase déclarative).
– Utiliser la virgule et les coordonnants ou ainsi que et dans une – Dans les textes poétiques et les tableaux, l’usage de la ponctua-
énumération comportant plus de deux éléments tion est particulièrement flexible et souvent compensé par l’orga-
– Reconnaître et utiliser la virgule pour marquer le détachement, le nisation graphique.
déplacement ou l’insertion de groupes syntaxiques ou de phrases – L’usage de la ponctuation, tel qu’on le connaît aujourd’hui en fran-
incises çais, n’a pas toujours existé et n’est pas commun à toutes les
– Reconnaître et utiliser l’effacement des éléments identiques dans langues.
des groupes syntaxiques coordonnés ou juxtaposés (ex. Vous avez
beaucoup de documents visuels et beaucoup de documents
sonores. La liste a été affichée sur les babillards, sur les tableaux
et sur les portes.); compléter ensuite cet apprentissage par le rem-
placement des éléments identiques au moyen d’un adverbe comme
aussi, non ou pas (ex. Vous aimez écrire, nous aussi.)

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Grammaire de la phrase

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Accords et conjugaison – Se familiariser avec les correcteurs informatiques – Sur le plan grammatical, l’efficacité des correcteurs orthographiques
– Établir des liens entre la structure de la phrase, les classes de mots informatisés demeure encore relative. Leur utilisation exige la vigi-
*Accord dans le groupe du nom et l’orthographe grammaticale lance du scripteur.
– Se représenter le concept de nom de façon opératoire (un donneur – L’orthographe grammaticale s’appuie sur la syntaxe de la phrase
d’accord), le reconnaître sous toutes ses formes et l’orthographier et la reconnaissance des classes de mots.
correctement – En français, les accords sont une source fréquente d’erreurs.
– Se représenter le concept de déterminant de façon opératoire (un Toutefois, l’apprentissage conjoint de la syntaxe, d’une démarche
receveur d’accord), le reconnaître sous toutes ses formes, simples stable d’analyse, de règles d’accord et de stratégies de révision
et complexes (ex. beaucoup de, tellement de), et l’orthographier accroît l’efficacité de la détection et de la correction des erreurs.
correctement – L’accord dans le groupe du nom, l’accord du verbe et la cohérence
– Orthographier les noms précédés des déterminants peu de et textuelle devraient constituer des préoccupations majeures de
beaucoup de l’élève du premier cycle dans toutes les disciplines.
– Se représenter le concept d’adjectif de façon opératoire (un rece- – Le déterminant, comme le pronom, peut contribuer à assurer la
veur d’accord), le reconnaître quels que soient sa fonction, sa place, continuité de l’information lorsqu’il réfère à une réalité mention-
sa forme (y compris l’adjectif participe, soit le participe passé née auparavant dans le texte.
employé sans auxiliaire) ou son degré (superlatif, comparatif) et
l’accorder de manière appropriée
– Se représenter le concept d’adverbe, en reconnaître le caractère
invariable et le distinguer de l’adjectif (ex. Nous avons lu des textes
fort intéressants.)
– Se représenter le concept de pronom de façon opératoire (un don- – Le pronom est un des éléments permettant d’assurer la continuité
neur d’accord), le distinguer du déterminant (en particulier dans de l’information d’une phrase à l’autre. Ses marques de genre, de
le cas de leur), le reconnaître sous toutes ses formes et l’orthogra- nombre et de personne ont un rôle à jouer à l’égard de la cohé-
phier correctement en se référant, s’il y a lieu, à son antécédent rence du texte.
*Accord du verbe – Reconnaître le sujet quelles que soient sa construction ainsi que – La notion de verbe attributif désigne tous les verbes qui se cons-
*Accord de l’adjectif attribut sa place dans la phrase et accorder le verbe de même que l’adjec- truisent avec un attribut (ex. Il a vécu heureux. Elle allait confiante
tif attribut en utilisant la phrase de base (ou phrase P) et en effec- et déterminée. Ils paraissent confiants.). Au premier cycle du secon-
tuant des manipulations syntaxiques daire, seul l’attribut du sujet est pris en considération.
– Se représenter le concept de verbe de façon opératoire (un rece-
veur d’accord) et le reconnaître sous toutes ses formes (conjugué,
à l’infinitif, à un temps simple ou composé) et quelle que soit sa
place dans la phrase
* Élément abordé au primaire.
135
Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
136

Grammaire de la phrase

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Accord des participes passés – Marquer l’accord du verbe de manière appropriée en s’appuyant
employés avec avoir et *être sur la conjugaison
– Identifier le complément direct et accorder le participe passé – Au cours du cycle, on vise la maîtrise de la règle générale d’accord
Conjugaison employé avec avoir en recourant aux manipulations syntaxiques du participe passé employé avec avoir et être.
Radical et terminaison – Dégager les règles de formation des temps ainsi que les régulari- – Dans la phrase, le choix des temps verbaux peut être conditionné
Verbes réguliers et irréguliers tés (radical, terminaison) et se donner des repères permettant de par des règles de concordance et, dans le texte, par des principes
Formation des temps simples se représenter la conjugaison en tant que système en observant d’harmonisation.
Formation des temps composés des verbes modèles – L’emploi de certains temps verbaux (ex. plus-que-parfait du sub-
– Dégager des constantes orthographiques pour les verbes en cer, jonctif, temps surcomposés) peut constituer un point de repère pour
ger, eler, eter, yer ainsi que pour ceux comportant un e muet et aider à situer l’époque à laquelle un texte a été rédigé.
un é à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif (ex. mener, céder, créer) – La terminaison verbale er est utilisée aujourd’hui presque en exclu-
– Dégager les spécificités orthographiques de verbes fréquents tels sivité pour créer de nouveaux verbes, souvent à partir de noms.
que aller, avoir, boire, devoir, dire, être, faire, falloir, haïr, pouvoir, – Des réflexions ont actuellement cours à travers la francophonie au
prendre, savoir, tenir, venir, voir ou vouloir, de verbes en ir et appa- sujet de l’adoption de certaines rectifications orthographiques ou
rentés tels que couvrir, cueillir, offrir, ouvrir ou souffrir et de verbes de la tolérance à privilégier à leur égard.
en ir qui se terminent par issant au participe présent – Comparativement à la langue orale, la langue écrite fait habituel-
– Accorder les verbes réguliers et irréguliers usuels aux temps simples lement un usage plus étendu des temps verbaux et des personnes
suivants en recourant au système de conjugaison : indicatif présent, de la conjugaison, comme on peut le constater pour l’emploi du
imparfait, passé simple, futur, conditionnel présent, subjonctif pré- passé simple et de la 1re personne du pluriel.
sent, impératif présent – La maîtrise des régularités qui organisent le système de la conju-
– Utiliser la terminaison verbale appropriée : er, ai, ez, é, ée, és, ées gaison favorise le recours systématique, voire automatique, à des
– Utiliser l’auxiliaire approprié dans les temps composés suivants des connaissances intégrées pour orthographier les verbes et diminue
verbes réguliers et irréguliers usuels : passé composé, plus-que- la dépendance à l’égard des ouvrages traitant de conjugaison.
parfait, passé antérieur, futur antérieur, conditionnel passé, sub-
jonctif passé, impératif passé, participe passé et infinitif passé
* Élément abordé au primaire.

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Lexique

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Formation des mots – Se référer à la signification des préfixes et des suffixes usuels ainsi – L’observation de la formation des mots permet de prendre conscience
qu’aux principaux éléments grecs et latins (ex. hydro, astro) entrant du caractère évolutif de la langue française, d’en situer les origines
Dérivation
dans la composition des mots pour leur donner du sens et pour et d’établir certains liens de parenté avec d’autres langues.
Préfixes
alléger, condenser ou varier l’expression – Le remplacement d’un mot par un autre de même famille peut
Suffixes
– Passer d’une classe grammaticale à une autre pour assurer la conti- impliquer un changement syntaxique, alors que le sens de la phrase
Composition nuité de l’information (ex. La cinéaste a observé la variation des peut rester sensiblement le même.
marées. Cette observation lui a été profitable.) ou pour alléger, – Certains dictionnaires usuels appliquent désormais aux néologismes
Étymologie
condenser ou varier l’expression (ex. On s’intéresse à l’eau qui ruis- la tendance actuelle qui consiste à écrire les mots composés en
Famille de mots selle. au ruissellement de l’eau.) un mot plutôt que de mettre le trait d’union.
– Reconnaître les diverses constructions des mots composés (sou- – La connaissance des mécanismes de formation des mots constitue
dure, trait d’union, termes séparés) un atout pour la production de néologismes, notamment en poé-
sie et en science-fiction.
– Les dictionnaires usuels fournissent des renseignements de base
sur l’origine des mots. Ces renseignements peuvent être avanta-
geusement complétés par la consultation de dictionnaires
étymologiques.
Sens des mots – Attribuer aux mots un sens approprié en se référant au contexte – Dans l’ensemble, les choix lexicaux dépendent de l’intention de
et à un dictionnaire l’énonciateur (point de vue, recherche d’effet, etc.) et sont liés à
Polysémie et sens contextuel – Reconnaître les divers types de renseignements fournis par les la situation de communication (destinataire, genre de texte, etc.).
dictionnaires usuels, en accordant une attention particulière à la – La distance prise par l’énonciateur par rapport au sens particulier
distinction des définitions et des exemples donné à un mot ou à un groupe de mots peut être marquée par
Homonymie – Se référer au contexte pour donner un sens approprié aux mar- le recours aux guillemets ou à l’italique, comme cela se fait habi-
Homophonie queurs de relation ainsi qu’aux homonymes, notamment à ceux tuellement pour marquer un emprunt à une autre langue ou à une
Paronymie utilisés dans plusieurs disciplines (ex. valeur, solution, accord) autre variété de langue.
– Se référer au contexte pour reconnaître et utiliser des mots pré- – L’efficacité d’utilisation d’un dictionnaire est liée à la connaissance
sentant des possibilités de confusion homophonique (ex. ver, verre, des particularités de cet outil et à une aisance de consultation
vers, vert et vair) ou paronymique (ex. éminent et imminent) développée grâce à un usage fréquent.
Sens propre et sens figuré – Reconnaître et utiliser les sens propre et figuré des mots en tenant – Les procédés stylistiques (comparaison, métaphore, etc.) sont des
compte de l’effet produit ou à produire ressources qui s’ajoutent aux ressources syntaxiques (expansions
Comparaison, métaphore – Établir une relation entre la valeur expressive (connotative) ou du groupe du nom et du groupe du verbe, types et formes de phra-
neutre (dénotative) des mots et le point de vue adopté ses, etc.) pour permettre de varier et de nuancer l’expression de
la pensée.

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Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
138
Lexique

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Sens des mots (Suite) – Reconnaître et utiliser un vocabulaire permettant l’expression du – Toutes les comparaisons ne font pas image et ne constituent pas
temps, du lieu, du but, de la cause et de la comparaison des procédés stylistiques (ex. Camille parle comme un expert, par
opposition à Camille parle comme un livre).
Relations entre les mots – Reconnaître et utiliser des mots génériques ou spécifiques pour – Le sens générique ou spécifique d’un mot peut varier selon la
classer, hiérarchiser et préciser l’information, de même que pour perspective adoptée. Par exemple, on peut considérer que
Inclusion
assurer la continuité et la progression dans le texte instrument à cordes est spécifique par rapport à instrument de
Mots génériques
– Utiliser un dictionnaire analogique et un dictionnaire des synonymes musique, mais générique par rapport à violon.
Mots spécifiques
en distinguant les nuances ou les connotations particulières aux – Les synonymes, comme les antonymes, appartiennent à une même
Analogie synonymes et aux autres substituts classe grammaticale.
– Assurer la continuité entre les phrases de son texte et éliminer les – Les mots qui constituent un champ lexical peuvent appartenir à
Synonymie
répétitions abusives en recourant à des synonymes différentes classes (noms, adjectifs, verbes, adverbes).
Antonymie – Reconnaître et utiliser des antonymes en accordant une attention – Un même texte peut comporter plusieurs champs lexicaux.
particulière au contexte (ex. possibilité d’utiliser lever ou augmen-
ter comme antonyme de baisser)
Champs lexicaux – Reconnaître et utiliser les champs lexicaux pour mettre en évidence
les liens existant entre des éléments du texte et établir des repères
d’interprétation ou d’appréciation (ex. vocabulaire militaire appli-
qué à un jeu – tactique, stratégie, etc.)
Combinaison de mots – Observer en contexte certaines expressions courantes que l’usage
Expressions figées a figées (locutions, clichés, dictons, proverbes) et qui font partie
de la mémoire collective des francophones
Orthographe d’usage – Se familiariser progressivement avec l’utilisation d’un dictionnaire – Le recours aux lexiques spécialisés des différentes disciplines est une
des difficultés de la langue source importante d’accroissement du vocabulaire. L’utilisation de
Accentuation de la voyelle e – Passer d’une classe grammaticale à une autre pour stabiliser des stratégies telles l’observation, la mémorisation et la consultation
connaissances orthographiques (ex. accentuation différente des noms d’ouvrages de référence favorise le développement d’automatismes
mètre et hygromètre et des adjectifs métrique et hygrométrique) en orthographe d’usage.
Consonnes c, g, m et s – Se référer à une règle d’usage pour utiliser de manière appropriée – La connaissance de la formation des mots, de leur signification et
les consonnes c et g devant une voyelle, m devant b et p ainsi que des relations sémantiques est souvent utile non seulement à la
s entre deux voyelles compréhension et au développement du vocabulaire, mais égale-
Verbes particuliers en er – Accentuer la voyelle e de manière appropriée (ex. sécher, sèche) ment à la vérification de l’orthographe d’usage.
dans les verbes particuliers en er – L’usage de la majuscule est variable d’une langue à l’autre. L’obser-
Adverbes en ment – Orthographier les adverbes usuels formés à l’aide du suffixe ment vation du traitement que le français et l’anglais accordent à la
(ex. facilement, énormément, fréquemment, savamment) majuscule initiale dans les titres et les raisons sociales illustre cette
différence.
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Lexique

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Orthographe d’usage (Suite) – Utiliser l’apostrophe pour marquer l’élision de la voyelle finale de – L’usage différencié de la majuscule et de la minuscule pour l’initiale
si devant il et ils, et de la voyelle finale de lorsque, jusque et parce des noms de peuples et des adjectifs s’y référant devrait s’avérer
Apostrophe marquant l’élision
que devant un mot commençant par une voyelle particulièrement utile à l’élève dans les disciplines du domaine de
– Utiliser la majuscule pour l’initiale des noms propres de personnes, l’univers social.
de peuples et de lieux en se référant au contexte et en recourant
Majuscule initiale
à des manipulations syntaxiques pour distinguer le nom de l’adjec-
tif apparenté
– Utiliser le trait d’union dans les nombres composés inférieurs à
cent, entre le verbe et le ou les pronoms personnels qui le suivent,
Trait d’union
entre le pronom personnel et même, avant ou après ci et là entrant
dans la composition d’un mot (ex. ce livre-ci, ci-dessus, celle-là,
là-haut)
– Utiliser le trait d’union pour marquer les divisions autorisées en
fin de ligne en accordant une attention particulière aux coupures
générées par les traitements de texte

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Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
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Variétés de langue

Les marques des variétés de langue peuvent être lexicales, syntaxiques, morphologiques et, à l’oral, relever de la prononciation.

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Variation linguistique – Observer l’existence d’une diversité d’usages linguistiques (formules – La conscience des enjeux communicationnels et la maîtrise de la
de contact, accents régionaux, etc.) au Québec ou ailleurs dans la langue conditionnent la possibilité de choisir délibérément d’adop-
Langue standard (soignée)
francophonie ter ou non une variété de langue déterminée.
Langue familière – Distinguer les principales caractéristiques de la langue standard – La perception de la pertinence d’utiliser une langue standard (soi-
(soignée) et de la langue familière en observant différentes situa- gnée) ou familière est relative à l’expérience de chacun. Il est donc
tions de communication écrite et orale en usage au Québec opportun que l’enseignant clarifie ses attentes en salle de classe.
– Établir des liens comparatifs entre la syntaxe de l’oral et celle de – Les données relatives aux variétés de langue et aux régionalismes
l’écrit pour une même variété de langue varient selon les dictionnaires.
– Observer l’effet produit chez les lecteurs ou les auditeurs par l’uti- – Dans les jeux de rôles, la posture d’expert favorise souvent l’utili-
lisation de la langue standard (soignée) et de la langue familière sation d’un vocabulaire spécialisé.
dans diverses situations de communication écrite ou orale
– Tendre à l’utilisation d’une langue standard (soignée) dans
l’ensemble de ses communications écrites et orales en visant la
compréhension par le plus grand nombre possible de lecteurs,
d’auditeurs ou d’interlocuteurs
– S’interroger sur la variété de langue à privilégier au moment d’inté-
grer, dans ses propos, des discours rapportés (ex. insérer un dia-
logue en langue familière dans un récit en langue standard de
manière à ajouter à la vraisemblance d’un personnage ou, par
égard pour un destinataire, rapporter indirectement et en langue
standard des propos tenus dans une autre variété de langue)

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Langue orale

On se référera aux sections précédentes pour les éléments d’apprentissage convenant à la fois à la langue écrite et à la langue orale. Dans la présente section, les indications
fournies spécifient des éléments auxquels une attention particulière doit être accordée dans l’apprentissage de la communication orale.

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Pertinence du message verbal – Circonscrire les paramètres de la situation de communication orale – L’écoute et la prise de parole individuelles ou en interaction sont
qui influencent directement le traitement du sujet et la manière abordées dans une perspective de communication. Par conséquent,
de s’exprimer leur efficacité doit être établie en fonction d’une dynamique locu-
– Limiter la durée de sa prise de parole pour favoriser l’interaction teur-auditeur ou locuteur-interlocuteur.
et l’écoute, compte tenu de la situation et, en particulier, des carac- – Les connaissances générales et linguistiques de l’auditeur ou de
téristiques de l’auditoire ou de l’interlocuteur l’interlocuteur peuvent influencer les choix lexicaux et nécessiter
– Reconnaître et éviter les digressions et les coq-à-l’âne le recours à divers procédés d’explicitation (mise en contexte,
exemple, paraphrase, etc.).
– La prise de parole dans un temps limité oblige le locuteur à tenir
compte de l’importance relative des divers éléments d’information
afin de choisir et d’organiser ceux qui sont pertinents.
Organisation, clarté et – Utiliser un plan, des procédés de mise en relief ou de synthèse, – La communication orale est un tout : les formules de contact, les
continuité du message verbal voire un support visuel pour aider l’auditeur ou l’interlocuteur à gestes, les mimiques, les intonations, le débit, le volume de la voix
dégager de son discours les propos importants et à rester attentif sont utiles pour manifester ou interpréter des réactions, orienter
– Reconnaître et utiliser les formules d’ouverture et de clôture et assurer le maintien de la communication.
(annonce, présentation, salutation, remerciement) appropriées à la – La façon d’amorcer et de terminer une communication orale consti-
situation de communication tue une sorte de rituel qui peut varier considérablement selon les
– Reconnaître et utiliser diverses modalités de demande et d’attri- situations et les milieux culturels.
bution du droit de parole (ex. main levée, tour de table, principe – L’auditeur et l’interlocuteur ont besoin de repères clairs pour suivre
d’alternance) le fil des propos et, au besoin, y enchaîner les leurs.
– Reconnaître et utiliser diverses formes de reprise, des organisa- – Le rôle d’animateur d’un groupe de discussion favorise la pratique
teurs textuels et des marqueurs de relation pour établir des liens de la reformulation.
entre ses propos – Le rôle de porte-parole d’un groupe favorise l’écoute attentive et
– Organiser sa pensée avant de répondre à un interlocuteur, en tirant la pratique de la synthèse.
avantage d’un silence, d’une parole en écho, d’une reformulation – Certains éléments, tels allo ou euh, sont utilisés spécifiquement
et d’un questionnement pour établir et maintenir la communication, sans apport d’infor-
– Reconnaître et utiliser des formules de contact pour assurer le mation. Ils ont une fonction que l’on qualifie de phatique.
maintien de la communication

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Chapitre 5

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Langue orale

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Éléments paraverbaux – Reconnaître et utiliser une intonation neutre ou expressive en fonc- – Les éléments paraverbaux sont perçus par le canal auditif.
(prosodiques et vocaux) tion du point de vue adopté – En communication orale, l’observation et le retour réflexif sur les
– Reconnaître l’influence des pauses et de la respiration sur le carac- pratiques nécessitent le recours à des enregistrements sonores ou
Intonation
tère régulier ou irrégulier du rythme audiovisuels.
Rythme – Utiliser un volume, une prononciation et un débit adaptés à la – L’intonation montante qui caractérise l’interrogation à l’oral peut
situation (ex. débit lent et prononciation nette en présence d’inter- être utilisée pour donner une tournure interrogative à des phrases
Débit
locuteurs peu familiers avec la langue française) qui ne sont pas de type interrogatif (ex. Vous venez?).
Intensité articulatoire/Volume – Reconnaître les particularités de prononciation que sont la diph- – Le maintien d’une certaine tension dans l’articulation et le recours
Prononciation tongaison, l’escamotage et les liaisons, en accordant une atten- à une vitesse d’élocution modérée peuvent contribuer grandement
tion particulière aux mots commençant par h à l’écrit à la compréhension du message.
Voix – Observer qu’on peut reconnaître un locuteur à partir d’un ensemble – La lecture à voix haute et le jeu dramatique peuvent s’avérer ponc-
Supports sonores d’éléments paraverbaux (prononciation, intonation, rythme, débit) tuellement utiles pour travailler spécifiquement certains éléments
et de certaines caractéristiques de sa voix, comme la hauteur, la prosodiques ou vocaux.
portée et le timbre
– Reconnaître l’intérêt des supports sonores utilisés
– Recourir à des supports sonores pertinents pour favoriser la
compréhension d’un message ou susciter l’intérêt de l’auditoire ou
de l’interlocuteur
– Reconnaître et utiliser, au besoin, les indications relatives à la pro-
nonciation des mots incluses dans la plupart des dictionnaires usuels
Éléments non verbaux – Déterminer la position et la distance favorisant une bonne commu- – Les éléments non verbaux sont perçus par le canal visuel.
nication avec le locuteur, l’auditoire ou l’interlocuteur – L’apprentissage de la communication orale étant centré sur les élé-
Position
– Observer le rôle du regard, des gestes et de la mimique pour ments verbaux et paraverbaux, les éléments non verbaux sont donc
Regard, gestes, mimique soutenir des propos et maintenir l’intérêt de l’auditoire ou de considérés comme complémentaires.
Supports visuels l’interlocuteur
– Discerner l’intérêt des supports visuels (affiche, programme, logi-
ciel de présentation, éclairage, décor, etc.) utilisés dans une
présentation, une pièce de théâtre ou un récital
– Recourir à des supports visuels pertinents pour favoriser la compré-
hension d’un message

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Langue orale

Notions et concepts Indications pédagogiques Précisions complémentaires

Marques de l’oralité – Observer et comparer les usages de la langue orale et de la langue – L’observation est une condition essentielle de la prise de conscience
écrite pour en dégager les phénomènes caractéristiques de la des spécificités de la langue orale.
Redondance
langue orale à l’égard du lexique, de la syntaxe, de la morphologie – Au premier cycle du secondaire, l’élève est invité à prendre la
Hésitation et de la prononciation parole fréquemment à titre individuel et en interaction avec ses
– Observer et comparer les usages de la langue standard (soignée) pairs. Par conséquent, les occasions abondent pour faire un travail
Ellipse
et de la langue familière pour dégager leurs caractéristiques et ciblé et suivi au regard de la langue orale.
Répétition reconnaître les marques d’écart – Les apprentissages oraux doivent être contextualisés et tenir
Mots de remplissage – Utiliser les liaisons de manière appropriée pour marquer le nombre compte des besoins fort variables des élèves.
et le genre, en faisant preuve de vigilance à l’égard des liaisons – La comparaison des modalités de révision propres à la langue orale
Marques du genre, du nombre abusives les plus fréquentes et à la langue écrite permet de mettre en évidence le caractère
Transitions – Accorder une attention particulière à la précision lexicale, au choix irréversible et immédiat de la communication orale : ce qui a été
des pronoms relatifs et des marqueurs de relation, à la construc- dit ne peut être effacé et l’ajustement des propos doit souvent se
tion de l’interrogation, de la négation et de l’hypothèse débutant faire dans l’instant.
par si de même qu’à la conjugaison des verbes
– Accorder une attention particulière aux omissions (ex. t’à l’heure),
aux ajouts de sons (ex. ergarde), à l’usage de mots de remplis-
sage (ex. t’sais), aux marques erronées de genre et de nombre
(ex. une autobus, le monde sont) ainsi qu’aux anglicismes lexicaux
et sémantiques les plus fréquents
– Observer la variation des mots, expressions et procédés utilisés
pour enchaîner des propos dans des situations de prise de parole
individuelle et dans des situations d’interaction verbale

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Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement
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Bibliographie

Communication orale Langue et grammaire


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DUFAYS, Jean-Louis, Louis GEMENNE et Dominique LEDUR. Pour une lecture littéraire,
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FOURTANIER, Marie-José et Gérard LANGLADE. Enseigner la littérature, Toulouse,
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TERWAGNE, Serge, Sabine VANHULLE et Annette LAFONTAINE. Les cercles de lecture :
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2001, 205 p.
VANDENDORPE, Christian. Du papyrus à l’hypertexte, Cap-Saint-Ignace, Boréal, 1999, 271 p.
ZAKHARTCHOUK, Jean-Michel. L’enseignant, un passeur culturel, Paris, ESF, 1999, 126 p.

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Chapitre 5

Programme de formation de l’école québécoise Domaine des langues Français, langue d’enseignement

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