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Les châteaux

forts du Moyen-
Âge
Atelier 1 : Les premiers châteaux forts

Les premiers châteaux forts :


Ce sont les châteaux à motte. Ils se composent d’une tour en bois
dressée sur une motte de terre entourée d’un fossé. Toutes les
constructions sont en bois et le château est encore vulnérable : une
simple torche peut l’embraser et une forte pluie peut effondrer la
motte.
Dès la fin du Xe siècle, les fortifications se multiplient. Ils sont alors
souvent bâtis en bois, entourés de palissades et de buissons épineux,
ou perchés sur des mottes et entourés d'un fossé en eau. Pour parer
aux risques d’incendie et d’écroulement, le bois est remplacé par la
pierre à partir du 11e siècle.
Le seigneur fait appel à des ouvriers spécialisés, maçons, tailleurs de
pierre et charpentiers pour construire une grosse tour rectangulaire : le
donjon. Cette tour abrite la famille du chatelain. Pour être mieux
protégé, on remplace l’ancienne palissade en bois par une muraille
crénelée percée de fentes, les archères, derrière laquelle la garnison
peut se retrancher et tirer sur les assaillants. Peu à peu, le château
devient plus grand, le donjon plus haut, les tours plus nombreuses.
La construction des châteaux forts

Un chantier pouvait durer entre 20 et 40 ans. Il


pouvait coûter l'équivalent de plusieurs centaines
de milliers d’euros d'aujourd'hui. Jusqu'au Xe
siècle, on a construit des châteaux en bois. Puis
on a utilisé la pierre, beaucoup plus solide et
surtout ininflammable. Il fallait engager des
maçons et des équipes d'ouvriers. Le travail
s'effectuait à la force des bras. Le château était
construit sur le point le plus haut de la seigneurie.

Légende
1 - ECHAFAUDAGES 2 - BOULINS 3 - MORTIER 4 - MAÎTRE MAÇON
7 - APPAREIL DE
5 - TAILLEUR DE PIERRE 6 - MANOEUVRES 8 - CAGE D'ÉCUREUIL
LEVAGE
Atelier 2 : Les bâtisseurs

Le maçon
Le plan et la construction d'un château étaient
confiés au maître maçon. Il engageait des
compagnons pour tailler et sculpter la pierre et
des manoeuvres pour monter les murs. Sur un
chantier, on pouvait dénombrer 400 maçons et
2000 manoeuvres.
Chaque maçon signait les pierres qu'il avait
taillées, en les gravant d'une marque dite
"marque de tâcheron". Ces marques servaient à
calculer son salaire. D'autres marques dites "de
position" indiquaient l'endroit où la pierre
devait être placée.
Le charpentier
Les charpentiers pouvaient exercer le métier de bûcheron. Ils séchaient, découpaient les troncs d'arbres. Comme pour la
viande, ils les fumaient et les séchaient, ce qui les conservait longtemps. Ils ajustaient les poutres, creusaient des trous,
façonnaient puis, une fois le bois posé, ils installaient les ardoises ou les tuiles en terre cuite suivant les régions. Le
forgeron. Les forgerons (30 environ) fabriquaient des outils et les réparaient. Des apprentis étaient chargés de garder le feu
allumé.

Un charpentier utilisait une hache (1),


un vilebrequin (2), une égoïne (3) et une scie (4).

Un maçon se servait d'une hache de maçon (5), d'un


ciseau (6) et d'un maillet (7).
Les parties du château-fort
Atelier 3 : Le château fort, un lieu de protection

• Lors des attaques, tout le monde se


réfugiait dans le château car les ennemis
commençaient par brûler les maisons des
paysans. C'est pour cela que les paysans
payaient de grosses taxes au seigneur en
échange de leur protection.
• En général, si l'attaque n'avait pas
fonctionné, la méthode utilisée était le
siège. Les ennemis restaient autour du
château et empêchaient tous les convois
de ravitaillement de s'en approcher, et ce
jusqu'à ce que les habitants du château
aient épuisé leurs réserves de nourriture
et d'eau. Ils étaient alors obligés de se
rendre.
A) L'attaque

A partir du XI° siècle, la pierre remplace progressivement le bois dans la construction des châteaux. Ils deviennent par
conséquent moins vulnérables au feu. Aussi les attaquants doivent-ils utiliser d'autres moyens pour prendre la forteresse. En
voici quelques-uns :
Le beffroi : tour en bois montée sur roues, pour l'attaque des remparts

Le trébuchet : machine de guerre servant à lancer des pierres pour abattre les murailles

Le bélier : machine de guerre constituée d'une poutre de bois armée à une extrémité d'une tête
de bélier en métal ou en bois servant à défoncer la porte du château. Les soldats qui
manoeuvraient le bélier se protégeaient sous un toit de peaux de bêtes mouillées.

Les canons : ils étaient installés sur un gros madrier en bois et servaient à projeter des boulets.

Les assaillants pouvaient aussi lancer des blocs de pierre et des projectiles enflammés.
Avant que les châteaux soient entourés de fossés, ou lorsque les fossés étaient asséchés, les ennemis creusaient un passage sous les murs
appelé sape. Ils y installaient des poutres qu'ils enflammaient. En s'écroulant, elles entraînaient les pierres avec elles.
B) La défense

• En cas d'attaque, une fois que tous les paysans s'étaient réfugiés dans le
château, la herse était baissée et le pont-levis remonté. Pour que l'ennemi
puisse rentrer dans le château, il devait franchir la palissade puis les douves.
• Les sentinelles qui montaient la garde sur le chemin de ronde
regagnaient alors rapidement leur poste de combat.
• Les archers et les arbalétriers du château tiraient leurs flèches à travers
les meurtrières mais aussi à travers les créneaux. Ils se protégeaient des
attaques derrière les hourds. Les premières armes à feu n'étaient pas
beaucoup plus puissantes que les arcs et les arbalètes, mais le projectile
qu'elles lancaient permettait de percer les armures.
• Pour repousser les hommes qui essayaient d'envahir le château,
plusieurs soldats jetaient toutes sortes de matériaux : de l'huile, du plomb
fondu, de la poix, des pierres et même des meubles ou des détritus. S'ils
n'avaient plus de matériaux à jeter sur leurs ennemis, ils tentaient de
pousser les échelles à l'aide de bâtons.
Atelier 4: La vie et les habitants du château fort

A l'intérieur du château vivaient le seigneur et sa famille, des chevaliers et des soldats, certains membres
du clergé, des ouvriers et des servants. Dans les premiers châteaux forts, la vie n'était pas très confortable.
Les volets de bois laissaient passer les courants d'air et la plupart des gens dormaient par terre ou sur des
bancs.
A partir du XIII° siècle apparut un certain confort : des chambres chauffées par de vastes cheminées, des
pièces éclairées aux chandelles, des murs couverts de belles tapisseries, des fenêtres vitrées pour éviter le
froid…

A) Les enfants
Dès l'âge de six ou sept ans, les enfants étaient souvent envoyés dans un autre château. Là, tandis que les
garçons devenaient pages et apprenaient à se battre, les filles apprenaient à tenir une maison. Dans les
familles nobles, leur mariage était généralement arrangé dès la naissance. La plupart des garçons et des
filles se mariaient très tôt, vers l'âge de quatorze ans. Sur le plan de l'éducation, les garçons étaient
favorisés par rapport aux filles. Il y eut tout de même des femmes célèbres comme l'écrivain Christine de
Pisan, au XIV° siècle.
B) Les fêtes et les loisirs

1 - Les fêtes
• Les seigneurs organisaient régulièrement des fêtes, au moins cent jours dans
l'année. Chaque évènement dans la famille du seigneur (baptême, naissance,
fiançailles, mariage et même décès) était une bonne occasion pour préparer une
fête. On invitait toute la parenté et quelques vassaux ou amis. Ces jours-là, on se
plaçait tous autour d'un grand banquet et on mettait ses plus beaux vêtements.
Après le repas, les hommes invitaient les femmes pour un pas de danse pendant
que les musiciens jouaient de leur instrument favori. Pendant l'été, il n'y avait
pratiquement pas de fêtes car tous étaient occupés soit aux travaux des champs,
soit à la guerre ou à l'entraînement militaire. Au contraire, pendant l'hiver, ils
essayaient de faire durer les fêtes comme celle de Noël qu'on pouvait célébrer
pendant douze jours.

2 - Les loisirs

La chasse
• Pour le seigneur, la chasse n'était pas un jeu mais une nécessité. Il ne chassait
pas que pour la nourriture, mais aussi pour se débarrasser des bêtes sauvages qui
venaient ravager les cultures et les poulaillers. Mais en même temps, elle faisait
office de loisir ou d'entraînement au combat.
Les jeux
Les échecs étaient le seul jeu que le seigneur ne trouvait pas frivole. Ce loisir
lui évoquait un champ de bataille sur lequel il était le chef.
Les habitants du château, quand il faisait beau, jouaient aussi à "Colin au
Maillet" appelé aussi "Colin Maillard". Certains jours, comme le dimanche,
ils pratiquaient les jeux de balle et de palet.

La musique et la danse

La vie était parfois longue au château. Les seigneurs et leurs dames


accueillaient avec plaisir les ménestrels, qui étaient des musiciens de village,
aussi bien jongleurs et montreurs d'ours que chanteurs et danseurs. Mais
bientôt les "trouvères" du Nord et les "troubadours" du Midi apportèrent des
distractions plus raffinées. Ils récitaient des poèmes d'amour, ou de longs
récits de chevalerie, dont certains sont parvenus jusqu'à nous, comme La
Chanson de Roland.
Au Moyen Age, les instruments de musique étaient multiples et variés. Les musiciens disposaient par exemple de ceux
dont le nom figure ci-dessous :

- la guitare - le rebec, un ancêtre du violon


- le luth - la viole
- la vielle - les tambourins
- la flûte - l'orgue, la harpe
Atelier 5: Quelques lieux
de vie dans le château
• Le château fort est constitué de plusieurs pièces très froides ayant de petites
fenêtres pour empêcher les attaques.
• Le donjon
• Le plus souvent, il est rond. Il constitue la demeure seigneuriale et comprend
chambres, salles communes, bibliothèque et salle de travail. Aucun mur ne mesure moins
de 2.80 m d'épaisseur, les plus massifs dépassant 5 m, et même 7.50 m à la base.

• La chapelle
• Une petite chapelle était souvent placée à côté de la chambre du seigneur. Elle était
décorée de fresques, de vitraux et d'une croix d'or posée sur l'autel. Chaque matin, le
seigneur et son épouse venaient y prier et assister à un office. Les autres personnes se
rendaient dans une chapelle plus grande située dans la cour du château .
La cuisine
En l'absence du seigneur, la cuisine était très calme. C'était une immense
pièce où la cheminée occupait une grande place. Les cuisiniers disposaient de
différents ustensiles : le mortier (1) qui servait à écraser les herbes et les
épices, l'agitateur (2), un pilon (3) pour la viande, une écumoire (4) en métal
et différents couteaux (5) pour découper la viande et les légumes.

La grande cheminée en était le seul moyen de chauffage.Le cuisinier donnait


des ordres à ses aides qui coupaient les légumes, plumaient les volailles et
frappaient la viande pour l'attendrir. Un jeune marmiton, "le tournebroche",
devait tourner la grande tige sur laquelle cuisait la viande. Le pauvre devait
rester à côté de l'âtre qui dégageait une chaleur insupportable. Pour cuire le
pain, un four en coupole était aménagé dans le coin de la cheminée. Une
grande table occupait tout le milieu de la salle. Dessus, toutes les aides
préparaient le repas.
L'hygiène

Les latrines (WC) se trouvaient à chaque étage, les unes au-dessus des autres. Les plus hautes
débouchaient à l'air libre. Elles étaient composées d'un siège en pierre recouvert d'une bande
de feutrine verte pour protéger du froid. Les excréments tombaient soit dans les douves, soit
dans une fosse prévue à cet effet. Le seigneur disposait parfois de toilettes privées, appelées
aussi garde-robe. Des bandes de toile faisaient office de papier et, afin d'empêcher les
mauvaises odeurs, des herbes odorantes étaient jetées sur le sol.
latrines

Seuls les gens les plus riches pouvaient s'offrir le plaisir d'un bain chaud et
parfumé car cela coûtait extrêmement cher. Pour en prendre un, le seigneur
dépensait l'équivalent du salaire hebdomadaire d'un manoeuvre. Le savon à
l'huile d'olives parfumé aux herbes fut utilisé dans le sud de l'Europe dès le
VIII° siècle. Dans le nord, où l'on se servait d'un produit local fait à base de
graisse animale, de cendre et de soude, le savon ne fut introduit que
beaucoup plus tard. Les vêtements sales étaient placés dans un tonneau où on
les imprégnait de savon liquide, puis on les battait avec un battoir en bois.
La grande salle et les repas

Les jours de fête, le seigneur organisait de


grands banquets. Plusieurs tables étaient
donc installées dans la grande salle. La famille
du seigneur et les hôtes de marque
mangeaient sur la table d'honneur plus haute
que celles des autres convives. L'arrivée des
serviteurs était toujours précédée d'une
sonnerie de trompettes. Les invités de
marque étaient alors servis dans des assiettes
d'or ou d'argent, tandis que les autres
mettaient leurs aliments sur de grandes
tranches de pain rassis. Chacun possédait un
couteau mais mangeait avec les doigts. Tout
comme aujourd'hui, il était fort mal élevé de
faire du bruit en mangeant, mais certains
seigneurs se moquaient pas mal du savoir-
vivre. Les restes du festin étaient distribués
aux pauvres qui attendaient à la porte du
château.
Lexique

Adoubement : cérémonie au cours de laquelle, un écuyer était armé chevalier et recevait son équipement et ses armes.
Agitateur : instrument servant à remuer des mélanges liquides.
Aire : surface plane préparée pour battre les récoltes afin de détacher les grains de l'épi.
Alleux : terres appartenant à des paysans, et pour lesquelles ils ne payent aucune redevance.
Araire : instrument en bois servant à travailler le sol de façon superficielle.
Assolement : action d'alterner les cultures d'un champ chaque année pour éviter l'épuisement de la terre.
Banalités : droits payés pour utiliser le moulin, le pressoir et le four à pain que le seigneur a fait construire et que lui seul a les moyens d'entretenir.
Boulin : trou dans un mur permettant de fixer un échafaudage.
Cage d'écureuil : Appareil de levage permettant de hisser les grosses pierres.
Chapiteau : pierre taillée et sculptée située au sommet d'une colonne.
Chaume : paille de blé ou de seigle, ou encore tiges de roseaux, servant à couvrir le toit des maisons.
Colée (de col) : le coup donné sur l'épaule ou sur la nuque du futur chevalier lors de la cérémonie de l'adoubement.
Convives : personnes participant à un repas.
Courtil : jardin clos où l'on fait pousser les légumes.
Dîme : redevance en nature payée au clergé. Elle correspond à un dixième de la récolte.
Ecumoire : ustensile de cuisine formé d’un disque mince légèrement incurvé, percé de trous et muni d’un long manche, servant à écumer.
Ecuyer : futur chevalier qui accompagne son parrain en lui portant son bouclier (ou écu).
Égoïne : scie à main sans monture, munie d’une poignée.
Eperon : pièce de métal, fixée au talon du cavalier et terminé par une roue à pointes, pour piquer les flancs du cheval.
Feutrine : tissu de laine feutré, léger mais de bonne tenue.
Haubert : large tunique de mailles et de fer portée au Moyen Age par les hommes d’armes.
Heaume : casque cylindrique ou pointu, couvrant la tête et le visage, et muni d’une ouverture pour les yeux. Il était porté par les hommes d’armes au Moyen Age.
Hérétique : celui qui soutient une doctrine contraire à l'enseignement de l'Eglise et condamnée par elle.
Herse : grille armée de pointes, à l'entrée d'un château, qui pouvait être abaissée pour en défendre l'accès.
Hourd : construction en bois des fortifications médiévales, élevée au sommet d'une tour pour surplomber l'assaillant et protéger les défenseurs.
Inquisition : tribunal créé par le pape pour juger les hérétiques.
Jachère : terre au repos, non cultivée pour qu'elle reconstitue ses éléments fertilisants.
Latrines : lieux d’aisances (ancêtre de nos toilettes).
Luth : instrument de musique à cordes pincées, à caisse bombée, dont le haut du manche forme un angle droit.
Manoeuvres : les aides travaillant sur un chantier.
Mortier (1) : mélange de ciment et de chaux, de sable et d’eau, utilisé en construction comme matériau de liaison.
Mortier (2) : récipient aux parois épaisses utiliser pour broyer, au moyen d’un pilon, les épices ou les grains.
Natte : tissu de paille ou de joncs entrelacés.Page : jeune noble placé auprès d’un souverain, d’un seigneur, pour faire le service d’honneur et apprendre le métier des armes.
Paillasse : grand sac rembourré de paille et servant de matelas.
Pilon : instrument servant à tasser ou à écraser.
Poix : mélange mou et visqueux fabriqué à base de résine.
Rebec : instrument médiéval à trois cordes et à archet.
Reconquista : la reconquête de l'Espagne musulmane par les chrétiens.
Redevances : ensemble des taxes que le paysan doit au seigneur.
Relique : un morceau du corps d'un saint ou un objet lui ayant appartenu.
Sape : boyau, galerie creusée sous une construction, une fortification, pour la faire s’écrouler.
Soude : plante des terrains côtiers dont on tirait autrefois le carbonate de sodium.
Taille : la taille apparaît après 1050. C'est une redevance en argent due au seigneur en échange de sa protection.
Tournebroche : jeune garçon qui devait tourner la broche sur laquelle cuisait la viande ; on l'appelait aussi jeune marmiton.
Vilebrequin : outil à main pour le perçage du bois, constitué d’une pièce métallique quatre fois coudée munie d’un mandrin.
Vielle : instrument de musique ancien et populaire, à touches et cordes frottées par une roue.
Viole : instrument de musique à archet, monté de trois ou quatre cordes (viole de bras) ou de six ou sept cordes (viole de gambe, tenue entre les genoux). Ancêtre du violon et du
violoncelle.

Source:
http://college.saintebarbe.ecole.pagespro-orange.fr/moyenage/sommaire.htm

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