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RÉDACTION ET ADMINISTRATION
: 19, Rue Saint-Georges, Paris (IXe)
ABONNEMENTS : France... Un an 18 fr.
— Colonies... Un an 22 ir. — Etranger... Un an 25 ir.
Beaucoup d'observateurs qui ont vécu au diocre. Il n'a pas ce fini méticuleux qui assure Les opérations préliminaires sont d'ailleurs
pays d'Annam écrivent dans leurs relations de la prépondérance aux productions du laqueur exécutées d'une façon qui laisse à désirer.
voyage que l'industrie en pays annamite est
presque absente ou insignifiante. Sans doute
on ne peut attendre d'un peuple agricole
comme le peuple annamite, une industrie
compliquée et perfectionnée. Cependant, après
une observation de deux années, après une
vie côte à côte avec les artisans annamites,
l'auteur de ces quelques lignes croit pouvoir
affirmer que la part de l'artisan indigène n'est
pas à dédaigner dans le mouvement écono-
mique que nous voulons imprimer au pays.
En effet, les observateurs précédents n'avaient
considéré que l'ouvrier des villes, mais il ne
faut pas oublier que très souvent une petite
industrie vient fournir au paysan le complé-
ment de ressources que la culture du riz, celle
surtout du riz indo-chinois, est impuissante à
lui procurer. Durant les longs loisirs que lui
laisse cette culture, le paysan devient un
ouvrier de fabrique collective. On se rappel-
lera la définition de la fabrique collective ; elle
est caractérisée par deux faits principaux :
existence d'un patron qui concentre les pro-
duits, existence d'ouvriers travaillant chez eux
pour ce patron. En ce moment, on semble se
préoccuper, enfin, du paysan annamite, la
classe la plus intéressante. On prépare de
vastes projets d'irrigation. Il serait aussi fort
utile de songer au paysan-ouvrier. Il est pro-
fondément digne de sympathie.
Le laqueur
Le pays d'Annam est un grand producteur
de laque. Chaque année, les gros négociants
de Canton font une importation considérable
de ce produit. La raison en est que la laque
tonkinoise est d'un bon marché extraordi-
naire. Malgré la consommation énorme que
les Annamites en font, la production laisse
un excédent appréciable pour l'exportation.
La plupart des objets d'usage. courant dont se
sert l'Annamite sont laqués. En ce pays où les
variations de température sont si brusques
d'un moment, à l'autre de la journée, où les
bois sont soumis à des causes de destruction
très rapides, on ne s'étonnera pas de voir que
la plus grande partie de l'ameublement d'une
maison indigène est laqué.' Ce qui frappe en
entrant dans ces maisons, c'est la lumière
douce qui semble tomber de partout. Les de-
meures des mandarins, où rayonnentles meu-
bles. laqués et les meubles en bois précieux
poli, produisent une impression profonde sur
l'œil européen.
PROCÉDÉS DU LAQUEUR
Le travail du laqueur annamite est mé-
Lorsque le porc arrive à la boucherie, on le ne consommer que des aliments dont la mas- On retrouve ici l'utilisation des « déchets so-
jette sur un support en bambou appelé cài tication est très facile et dont la digestibilité ciaux » qui caractérise l'industrie de ce peu-
chong che. On a eu soin de lui ligoter soli- est pour ainsi dire immédiate. On sait que le ple. En effet, la lutte pour la vie est si ardente
dement la gueule. Le boucher approche un riz se digère très facilement. Cuit à l'étuvée, dans ee delta surpeuplé, les prix de vente
bassin pour recueillir le sang. Puis il opère de comme le font les Annamites, il ne nécessite des produits sont si bas dans ce milieu où les