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La Rampe : revue des théâtres,

music-halls, concerts,
cinématographes

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts,
cinématographes. 1922-12-17.

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17 Décembre 1922 5e Année

lfr.25> N« 312

Photo G.-L. Manuel frères,


M,to REOINA CAMIER
est toujours chapeautée à. la ville et au théâtre par MADELEINE
LE BLOC-NOTES DE LA RAMPE
LES CONCERTS Une Exposition "'-.
"
MAGASINS DU PRINTEMPS
Gonnaît-on une seule personne qui^ se plai- L'assemblée a eu lieu sous là présidence de
Le lundi soir 4 décembre, a en lieu, à la gne d'avoir trop de bijoux ? Assurément non ! M. Le Sieur. Les actionnaires onl approuvé les
Salle des Agriculteurs» rue d'Athènes, le con- On regrette plutôt de n'en pas posséder da- comptes de l'exercice clos le 21 juillet dernier
cert donné par Berthe Eiv.a et J'ohnny Aubert. vantage. Mais les acheter beaux et surtout et fixé ainsi le dividende : pour les actions
Le public parisien a ratifié par ses applau- bien acheter est l'essentiel. privilégiées, de 17 r'r. 99 brut, soit 16 fr. 20 net
dissements les succès rapportés d'Amérique Une exposition et une vente spéciale d'un au nominatif et 1-i fr. 63 au porteur; pour les
par Mlle Erza. La belle artiste, à la Voix de lot de dix millions de bijoux a lieu chez Van actions ordinaires, 21 fr. 18 brut, soil 19 fr. 07
contralto très ample et très souore, aux aigus Cleef et Arpels. La réputation mondiale des net au nominatif et 16 fr. 98-net au porteur.
splendides, a été particulièrement goûtée dans grands joailliers de la place Vendôme est Ce dividende est actuellement mis en paie-
Nocturne et Dansons la Gigue, de Poldowski, une garantie que ce sont autant de merveil- ment.
et dans Kaddisch, mélodie hébraïque de Mau- les. Cette grande vente est unique dans l'an-
rice Rave], pour laquelle elle fut rappelée. née, et, comme celle de l'an dernier, elle se MAISON BERNOT FRERES
M. Johiuiy Aubert, excellent musicien au terminera le 30 décembre. Les articles faisant L'-s actionnaires réunis le 23 novembre ont
mécanisme impeccable, s'est fait notamment partie de cette vente spéciale, exclusivement Fixé le dividende 1921-22, à huit francs, net d'im-
remarquer dans Méphisto-Valse, de Liszt, et réservée à la clientèle particulière, sont tous pôts par action de cent francs. Un acompte de
dans Almeria, d'Albenitz. exposés dans les vitrines intérieures des ma- quatre francs ayant été versé le 15 mars 1922,
gasins et forment une organisation tout à fait le solde du dividende, soit quatre francs, sera
distincte des collections habituelles. Acheter mis en paiement au siège social, 160, rue La-
DE-CI, DE=LÂ un bijou en temps ordinaire chez Van Cleef l'ayelte, à partir du 15 décembre, contre re-
Touchante attention et Arpels est toujours une tentation. Tout in- mise du coupon n° 66.
Une somme de 10.000 francs vient d'être cite donc à profiter des occasions rares qu'ils
offrent aujourd'hui.
léguée à la Comédie-Française par II. Au-
guste Gérard, ambassadeur de France, grand
officier de la Légion d'honneur, décédé le La Vie Sportive
17 septembre.
Pans son testament en date du 28 mars
191G, M. A. Gérard s'exprime ainsi : « Une Avez-vous des pur sang ? Faites-vous cou-
somme de 10.000 francs sera remise en mon rir ? A ceux qui me répondront oui, je dirai
nom à la Société des 'artistes de la Comédie- que les propriétaires et entraîneurs viennent
de; décider;-que lorsque; eux et leurs amis;
Française; de Paris;, somme donnée en recoin
naissance des soirées et matinées passées en auront mis; leur argent sûr'le- cheval-'.de l'un
d'eux et que celui-ci aura couru en impos-
cet admirable théâtre et de l'accueil qui m'y teur; ils informeront; aussitôt la presse spér
a- toujours été fait. » claie que le «< gail » n'a .pas- donné satisfac-
Au théâtre de Bécon-Palace tion espérée; en ces. térmeS :
A, signaler cette semaine.. les heureux dé- « Mi X>,;,. propriétaire;, ou- l'entraîneur Y..,,
informe le: public qu'il considère la course
buts du ténor Léo Marty, dont la voix est de Fil de Soie trop mauvaise pour être
.chaude et bien timbrée et la diction impec- exacte. »
cable-, M est appelé à un gros succès au music- C'est dire qu'il ne faudra pas; l'oublier à- sa
hall! II chante avec goût et l'étendue de soir prochaine sortie* Si le pari au livre était ré-
bel organe lui permet d'aborder lés genres tabli,; tout de suite ses détracteurs diraient t
les plus divers : opéra; opéra-comique; chaii*. « Voilà du beau travail^ deux coups pour
son.à voix. Il a dû bisser Pair de La Tosca rien, le passé et. le futur; et le troisième, qui^
n'aura: plus a être excusé, pour de bon. .»
et .la fort populaire valse-chanson : Savoir Avec le pari mutuel, rien de tout cela; pas;
aimer, c'est chose rare, du compositeur Liaû- d'intermédiaire, disent partisans; -donc
taud-Belloc, éditée chez Marcel Labbé. ses:
pas de corruption possible* Il n'est pourtant
pas difficile à prouver qu'il est le complice
Les Livres muet et combien discret, de plus d'une com-
Dans l'Ombre du Passé, deux idéalistes se binaison.
retrouvent, des serments s'échangent, l'amour Ce n'est pas cela. Si vous faites courir,
refleurit, et c'est l'évocation de la jeunesse dis-je, n'oubliez pas de prévenir a temps le
par un beau soir de printemps, c'est le lumi- public, par la voie de la presse, que la course
neux souvenir qui palpite et frissonne, tan- mauvaise qu'il a vu faire à votre cheval ne
dis que la mélancolie berce de sa chanson compte pas; la prochaine sera de beaucoup
triste les coeurs de deux amants. meilleure. Cette fois, on pourra ponter sans
.danger. Attendez-vous, lorsque vous aurez
M. Edgard Paschali a. traité ce poétique su- suffisamment usé du procédé; de
vous voir
jet d'une façon des plus heureuses ; en criti- obligés, entraînés que vous serez par le cou-
que théâtral, il a pu étudier les « ficelles » rant, de faire connaître, lorsque votre che-
du métier : c'est la vie même qui se dégage val aura gagné et que vous ne l'aurez pas
de ce pastel, c'est en même temps la belle dit à personne, que sa prochaine course ne
aventure d'une heure de rêve. sera plus semblable à la précédente. Vous
M. René Spaeth, rédacteur en chef de La aurez ainsi donné satisfaction au public, en
Pensée française, qui, sous le pseudonyme le Les prévenant lorsque vous ne gagnerez pas.
moeurs des courses, comme tout le
de René d'Alsace, publia plusieurs livres de reste, d'ailleurs, subissent une sacrée évolu-
vers remarqués, a préfacé d'aimable et sou- tion.
riante façon : Dans l'Ombre du Passé. DICK.
August Strinberg et son Neveu au Quartier Latin
L'admirable ténacité doublée du sens artistique le plus et à son neveu. La découverte ou plutôt la révélation du
aigu guident depuis trente ans Lugné-Poë dans l'oeuvre qu'il Grand OEuvre (qui est, comme chacun sait, la transmutation
a entreprise de nous révéler les uns après les autres les plus des métaux en or) ne pouvait qu'allécher des esprits qui,
grands dramaturges étrangers. quoique purs esprits, n'en échappaient pas moins aux préoc-
Ce fui d'abord Isben, puis Bjorson, puis Hoppmann et cupations matérielles... Et combien le petit cénacle, qui
enfin August Strinberg, que le fondateur du Théâtre de brillait plus par l'éclat de sa pensée que par son luxe et sa
l'OEuvre présenta à l'élite intellectuelle qui fréquente ses somptuosité, eût été heureux de devenir riche 1

spectacles depuis 1894. August Strinberg, secondé par son neveu et par un peintre
En 1896, après nous avoir révélé August Strinberg avec hongrois du nom d'I-Ierinann, qui a disparu dans la tour-
Créanciers, Lugné-Poë nous donna Père, cette poignante mente, affirmait avec conviction qu'il avait trouvé le moyen
comédie dramatique — dans laquelle nous revoyons tou- de faire de l'or.
jours Louise France si angoissante, si pathétique, dans le Jugez quel émoi, quelle perturbation cette annonce jeta
rôle de la vieille bonne — cette poignante comédie drama- dans les cerveaux enflammés et les escarcelles vides, le jour
tique, qui vient d'être reprise avec un si éclatant succès. où le dramaturge-poète-thaumaturgeen émit la découverte !
N'est-ce pas le moment, puisqu'aussi bien l'actualité Cela se passait — nous y étions — dans une humble cré-
nous y convie, d'évoquer le souvenir de cet homme étrange merie du boulevard du Montparnasse où fréquentaient, par
et puissant que fut le grand dramaturge et critique danois, ailleurs, Alfred Jarry, l'auteur d' Ubu-Roi et un quarteron
dont l'existence bizarre et aventureuse ne peut être comparée de poêles de la Plume, et -Stuarl Merrill, et le très authen-
qu'à celle de Paul Verlaine? tique prince Karageorwich, modeste ornemaniste et cousin
y^Sa vie fut une perpétuelle errance. germain de l'actuel roi de Serbie, et encore ce pauvre Mon-
Ce pur esprit dramatique dont les malheurs conjugaux toyosi-Sanzo, fin lettré, chinois, qui vivait des subsides que
semblent avoir développé le génie, qui vécut tour à tour en lui faisait passer la bonne Séverine...
Allemagne, en Hollande, en Belgique, en Angleterre, en Ah, quelle curieuse assemblée c'était là 1

Suisse et en Belgique, sans compter ses séjours ressemblant — Oui, affirma August Strinberg, j'ai trouvé le moyen de
à des fugues en Norvège et en Suède, était l'hôte de Paris en faire de l'or 1

l'année 1894. On se dévisagea curieusement mais on considéra avec


August Strinberg logeait alors tout près du Luxembourg, encore plus de curiosité August Strinberg dont la figure dût
dans la paisible rue de la Grande Chaumière, cette rue dont prendre alors, aux yeux de quelques-uns, des proportions
le nom évoque un bal fameusement désordonné sous le gigantesques. Nous demeurerons persuadé jusqu'à la fin de
règne de Louis-Philippe et sous l'Empire et qui, aujourd'hui, nos jours que le dieu Baal ne fut jamais envisagé avec plus
se présente comme la plus paisible des voies en ce coin de de respectueuse majesté 1

Paris-Province qui fut aussi cher à William Bougucreau, Une question était sur les lèvres de tous :
qu'à Charles Buet et à Barbey d'Aurevilly. — Parlez, maître 1... Comment allez-vous faire?
C'est là que nous le connûmes par l'intermédiaire de tout Personne pourtant n'osa la poser. Et la soirée se pour-
un groupe d'artistes peintres, sculpteurs, littérateurs et suivit, énigmatique, dans la fumée des pipes et les propos
musiciens Scandinaves qui composaient à August Strinberg swedenborgiens...
comme une petite cour.. A la sortie, pourtant, nous étions de ceux qui accompa-
L'art français traversait alors une crise de mysticisme gnèrent August Strinberg jusqu'à son habitacle — comme
suraigu et, les nerfs exacerbés, la jeunesse intellectuelle se on s'exprimait à cette époque mystico-symboliste.
ruait à la conquête de l'Au-Dclà avec toute la confiance Et comme nous marchions à la suite, en compagnie de
enthousiaste des chevaliers du Gréai partant à la conquête de son neveu et du peintre Hermann précité, nous interrogeâmes
la Toison d'Or. le parent du dramaturge.
Si Joséphin Péladan, promu sâr par ses soins, fondait — Ainsi, c'est bien vrai... Votre oncle a découvert le
l'ordre et les expositions artistiques des Roses-Croix, fait plus moyen de faire de l'or?
considérable, Joris Karl Huysmans venait d'écrire Là-bas et — C'est comme il vous l'a dit, me déclara le neveu.
de le publier. Son succès était considérable. La kabbale, — Et il en a déjà fabriqué?
à vrai répondre branchement. Mais
l'occultisme et toutes les sciences ésotériques étaient à — Non, dire, pour vous
l'ordre du jour. Chaque cénacle devenait une petite chapelle ce n'est qu'une question de détail... de pur détail..,
gnostique où l'on communiait selon Papus (alias le docteur — Peut-on savoir... hasardions-nous encore.
Gérard Encausse) ou Stanislas de Guaita lequel se procla- August Strinberg qui avait l'ouïe fine devait nous avoir
mait lui même « suppôt de Satan ». entendu, car il se retourne et nous lance un Regard triom-
Comment auriez-vou's voulu que le petit groupe mystique phateur en affirmant avec sa belle assurance :
et Scandinave que présidait August Strinberg échappât aux — Apportez-moi cent mille francs et je vous fabrique un
préoccupations à l'ordre du jour —- surtout que celles-ci gramme d'or l
étaient en si parfaite communauté d'idée avec le tempéra- Lasl toute notre belle illusion s'envola... Cent mille fifres
ment de tous ces nordiques? pour faire un gramme d'or alors qu'à l'époque ledit grathïne
1

August Strinberg prêchait donc-l'évangile nouveau: selon valait trois francs dix centimes,,,. Aurions-nous eu en-notre
Paracelse et le grand et le petit Albert, Et, avec cette figure possession cette somme que nous ne l'aurions pas'risquée
où les yeux fulguraient, fallait voir avec, quelle conviction: pour un si piètre résultat... Nous;..en- restâmes là= déférence
de. notre,
l'auteur de Père affirmait sa foi et ses espérances ! .
croyance en August Strinberg alchimiste, notre
Puis il y avait surtout la recherche du Grand OEuvre I allant toujours au dramaturge. Quelques semaines plustard,
Oh, cette recherche du grand OEuvre, que ne préoccupait- il quitta Paris et nous ne devions plus le revoir.;. Quant
elle pas l'esprit enflammé d'August Strinberg et de ses à son neveu, on apprit beaucoup plus tard qu'il était allé
disciples, de son neveu surtout, un grand diable qu'il nous trouver la mort, en ballon, dans les mers glaciales du Pôle...
semble revoir encore avec sa figure d'ascète et ses regards I Et voilà quels souvenirs nous remémorent la résurrection
de fakir illuminé 1 sur railiche de Père, le chef-d'oeuvre d'August Strinberg.
11 faut dire aussi que la question* monétaire se posait
souvent dans l'entourage du dramaturge et aussi à lui-même, MARC SANGATTE.
Dès qu'un acte est fini dé répéter; il lourds; surtoùtipar ce temps détestable de
n'est pas rare d'entendre Mme Sàfàlr vie chère; Aussiest-il bon trouver quelf-
NWÊR0 M MOÊL Bërnhàfdt dire à ses partenaires:
Si nous rëcommefleions, Vôuléz-vousj
quë expédient: pouf n'avoir pasrde Ifbps à
débourser dupàtit cette période fâcheuse;
—T
àntis? Cet acteur qui/se doublé d'uti écrivain
Ouèt exemple pour lès comédiens qui; çomique a, cbninïê taint d'autres, réuhiîûnë
Comme chaque année, la après' avoir travaille un acte demandent petite troupe pouf partir eh; tournée dans:
RAMPE publiera un numéro une demi-heure dë!repos! le Midi delà France; Cependant^ épifime il
Existe-t-il encore des àrjtistes de « racé » tient essentiellement de par son: tempéra-
spécial de Noël. Ilparaîtra jeudi
prochain. comme Mme Sâfhh-Bërnhàfdt et Lucien ment lin.peu avàfe; à lie pas entfëf dans
Guitry? trop dedépëhîleSet S'ëhtend'fe au pfëalà*-
H dura quarante pages et une ble avec; lés: gens déslbeâlités: qu'il doit
Olié lès' amateurs ainsi visiter pour avoir des prix;spéciaux
couverture en couleurs:
Il puisera tout son intérêt-dans Ce jeune âUteuf-âmàteùr est un type et doux, il fait tenir aux aubergistes et
.
étonnant, si étonnant que nous nous hôteliers-'' des lieux Une petite façon de
l'abondance de ses illustrations et lettre; dans laquelle il leur explique qu'il
dans la variété de ses articles étonnons qu'aucun auteur « sérieux » ne
se. sbit amusé à le silhouetter pour n'hésitera pas à faire Ibgef toute sa troupe
demandés spécialement à nos chez eux, pourvu qu'à lui il lui soit fait
principaux collaborateurs. nous,., étonner 11 quelques réductions.
L'autre nuit, il se trouvait parmi- les
C'est ainsi que vous y trouverez convives dîùri petit souper organisé: par II arrivé; ainsi; très souvent que les hô-
les voeux que forment pour vous des auteurs d'avant-garde. Gela se'pas^ teliers; tout heureux de loger des gens
sait sur les hauteurs, montmartroises: et exploitables, s?empressent dé répondre
' Dominique Bonnaud, une Revue le plus graçieuseme'ht au monde à notre
de fin d'année dont on parlera, c'était le digne maire de la Commune
Libre de Montmartre, le prince Jules imprésario de hasard, en assurant qu'il
tant elle sera spirituelle et rosse, Dépaquit en personne, qui présidait ces trouvera chez eux la: meilleure chambre
de MAI. Yves Mifande; Gustave pour un prix infiniment modique.
agapes. Le compère hôtelier se. réservant le
Quinson et Albert Willemetz, des On fit passer sur la table une soupe à
contes et nouvelles de Glaretie; la tortue; droit de se rattraper amplement sur les
René ;,. Wisner, ;. Gayot, . Lénékat Merci; fit l'auteur-amateur eri re- camarades de l'acteur.
-^- On n'est pasplus diplomate et soucieux
Bonardi, Davin de Çhàmpclos, poussant le potage;
Vous n'aimez pas la soupe à la tor- de sa bourse>
.
Simone Melville, Guy dé Montgai- -^- -
lhard, Maurice Duplan; Ottavi et tue, s'étonna le poète Maurice Halle;
-—
Pardon, mais je ne peux pas souf-
Jacques Chabannes. frir cette soupe qu'en: général on consi-
Des dessins et des caricatures de dère comme une chose excellente;.,
Bib, de Pazzî et de Bouet achèveront — C'est une idiosyncrasie, dit le prince
de faire de ce numéro, qu'il est Jules Dépaquit.
prudent de retenir dès aujour- L'àuteur-àmateur se leva tout pâle.
d'hui, chez votre marchandhabi- — Monsieur, déclara-t-il avec dignité, Un Humoriste
tuel, l'un des plus luxueux et des je tolère toutes les plaisanteries mais les
grossièretés, jamais ! Il pleuvait... il faisait froid... il faisait
plus complets qui n'ait jamais également sombre ; aussi, le directeur-
paru. d'un théâtre parisien; n'ay.int aucune
Prix du numéro 2 fr. 5o occupation;— sa maîtresse l'ayant quitté
et son antichambre étant vide de qué-
mandeurs, — décida, une après-midi der-
nière, d'employer ses loisirs à lire un ou
deux manuscrits.
Sarah-Bernb.ardt répète Il fut enthousiasmé à la lecture d'une
La grande tragédienne, dès son retour comédie en trois actes d'un auteur très
de tournée d'Italie, a commencé à répéter adroit, mais peu joué, — comédie qu'il dé-
non pas à son théâtre, mais à Edouard VII, tenait dans de poussiéreux carions, depuis
une pièce de M. Sacha Guitry. plus d'une année — si bien que le soir
Il ne s'agit pas « d'Adam et Eve », même i! expédia à cet auteur, loin de Pa-
qu'elle doit créer place du Châtelet, avec ris, un télégramme lui annonçant la
Lucien Guitry, mais d'une nouvelle comé- bonne nouvelle, c'est-à-dire que sa pièce
die dramatique moderne de Sacha. La vie chère... était reçue et serait créée au cours de
Mme Sarah-Bernhardt est, paraît-il, in- la saison.Le lendemain, le directeur reçut
fatigable et pleine d'un entrain exem- C'était la saison des tournées. Il n'est en réponse au télégramme, une dépêche
plaire. Pendant des heures, elle échange pas d'acteurs ou d'actrices qui ne se muent ainsi conçue : « Félicitations ».
des répliques avec Lucien Guitry, sans en imprésario et, enrôlant quelquescama- On peut déjà déduire san.» connaître
s'inquiéter de l'heure qui passe. rades moins hardis, n'aillent en province l'oeuvre dont il s'agit, que l'auteur est
Tous deux ne pensent qu'à leur travail porteries fastes du théâtre parisien. un grand humoriste.
et paraissent oublier toute fatigue. Tout ceci ne va pas sans quelques frais LE SOUFFLEUR.
LA RAMPE

Les Comédiennes cl le Féminisme


« Le Féminisme ? Je n'y comprends pas grand'chose «^ nous déclare avec ingénuité et franchise
Mlle Renée Pierny^ dé rOdéoïi

Si nous allions sur l'autre rive de la Seine? Car il y a Deux -— Pas encore! Quels rôles avez-vousjoué en Odéonie?
Rives, nous assurait jadis M. Pierre Valdagne, à moins que — Du classique et du moderne. Des rôles de grande co-
ce ne soit Fernand Vandérem ! Rien n'est sûr que la chose quette. La comtesse du Mariage de Figaro (je vous le disais,
incertaine depuis qu'il y a le Métro, le Nord-Sud et les sec- hein?) Bérénice, Moninie, de Mithridate, Son Altesse Rosine,
tions géométriques des autobus et des T. C. P. susceptibles, de Raymond Genty, Les Joyeuses Commères de Windsor, La
n'est-ce pas! de tournebouler l'entendement et, parlant, de Fleur Merveilleuse.
brouiller la mémoire.
Allons vers l'autre Rive, et montons vers l'Odéon, dont le
mur lui-même — ceci est une apparence de citation — semble Je n'insiste pas sur la qualité et la quantité des rôles. Le
toujours enrhumé du cerveau. Ne nous arrêtons pas aux bagage me suffit. II me faut savoir si Mlle Renée Pierny, li-
rayons des livres qui, sous les galeries — oh! les doux pèleri- mousine qui aime la poésie, qui préfère le moderne au clas-
nages d'autrefois! — illuminent tant de visages pensifs et heu- sique, parce que plus varié, peut-être, et plus vivant, est ou
reux! Entrons dans la loge du Cerbère aimable qui garde le n'est pas féministe. Je jette brusquement l'interrogation sans
second I heatre-f rançais. redouter la mouche assassine.

Mademoiselle Renée Pierny, s'il Non, je ne suis pas féministe.
vous plait? —
Et pourquoi, Mademoiselle?
Mademoiselle Pierny ne joue pas —
— Pourquoi ? Parce que j'ai un

aujourd'hui.
Diable! (Je l'ai pensé. Je l'ai peu horreur des femmes. (Ici, Renée
— ne Pierny pince ses lèvres couleur de
pas dit. Mais je l'ai pensé). Et puis-je
fraise et esquisse une moue). Oui, elles
savoir son adresse?
De l'autre côté de l'eau, Mon- sont méchantes. Ça y est. Je l'ai dit.
— Tant pis.
sieur; à Montmartre, rue Coysevox.
Et moi qui croyais, ce soir-là, de- — Mais cette misogynie doit-elle
meurer sur Ma rive. vous empêcher de constater la légi-
Me pardonne Martini,j'ai rêvé d'une timité des conquêtes et des revendi-
Citroën I cations féministes?
Et j'ai pris l'autobus. — Ecoutez, je vais vous faire un
Et j'ai vu Mlle Renée Pierny, loin aveu. Je ne comprends pas très bien
de tes murs, Odéonie, si chère pux le féminisme. Non, je ne le comprends
mânes de Ponsard et.un peu rajeunis pas très bien. À quoi les femmes
aujourd'hui. veulent-elles aboutir avec leur droit
N'allez pas croire que j'ai posé, de vote ?
comme ça, tout de go, la question — A améliorer la société.
rituelle- de mon enquête à la brune — Et vous croyez que le droit de
Renée Pierny. J'ai pris des détours vote donnera cette amélioration? Les
aussi longs que ceux que je venais de femmes doivent s'occuper d'art, de
suivre pour l'atteindre. La faute en est littérature, de leur intérieur. Il y a là
à la contrée limousine, où elle a vu Phot. Gilbert-René. champ d'activité suffisant pour
le jour, un jour, il n'y a pas très Mlle RENIÉE PIERNY un
elles. Et la maternité? Il y a beaucoup
longtemps, et dont pour des raisons de femmes intelligentes qui égalent
que je livre aux généalogistes, j'aime à entendre parler. Et certains hommes. Oui, il y en a et j'en pourrais citer.
puis, avouons notre faiblesse, la mouche assassine que Puisque vous reconnaissez qu'il y a une élite parmi vos
Mlle Renée Pierny portait à sa joue gauche attirait mon —
soeurs, peut-être votre anti-féminisme accepterait-il le droit de
regard; Je pensais « Ai-je, n'ai-je pas devant moi, la com-
'• vote pour celles-là ?
tesse du Mariage dé Figaro? • Oui; s'il n'y avait qurune élite féminine: qui pût voter,
Je ne croyais pas avoir si bien deviné! Ah! la fatuité mascu- une

élite seule, j'accepterais. Mais que toutes les; femmes
line!
_
votent, eh bien, non!
.Comment, Mademoiselle;
— vous est venue vd.tre vocation; Voilà déjà votre hostilité un peu atténuée; Et( vous admet-
pour le théâtre? . .

trez; sans doute,- que; pendant la guerre; les femmes,ont mon-
•—Héul.'(// me'semble que Renée Pierny a dit : Heu!) Ma tré de qualités qui leur donnent quelque droit,
vocation? Je n'en sais rien. Elle m*est robustes sem-
venue comme ça: ble-t-il; à trente ou trente-cinq ans, à réclamer une petite
Comme ça! La; réponse est charmante —. et si vraie, d'ail- place dans l'élaboration des lois? .
leurs, pour beaucoup — sait-on jamais le fond des choses?
Voilà, comme ça. Que sais-je ? — Vous êtes un «raisonneur. »
0 Montaigne, votre « doux et mol oreiller » ne me satisfait _ _
— Pas celui de L'Ecole dés Maris
pas complètement. J'ai la tête mal faite et je suis curieux. Mlle Renée Pierny se recueille un instant et me répond:
L'habitude des enquêtes vous donne ainsi quelques péchés — Je ne serai pas absolument
intransigeante. Les femmes
vraiment capitaux. peuvent être utiles dans les questions d'assistance. Mais là
— Comme ça, Mademoiselle, y pensez-vous? Il y a eu une seulement, du moins, je le crois, et une élite seule, une élite.
chiquenaude> un je ne sais quoi. Souvenez-vous. Voyons. Sou- Vous comprenez?
venëz-vous ! J'ai compris que Mlle Renée Pierny, dont la misogynie
— Je me souviens. J'aimais les vers. Je les aime toujours. constatée au début de notre conversation, me faisait redouter
J'en ai appris. J'en ai récité. Us étaient de Jean Richepin. Us de voir en elle* si gracieuse; si éclatante de vie; une soeur
ont plu. Et l'on m'a dit : Vous avez une voix pour faire du d'Alceste, ne détestait pas, au fond, toutes les femmes, pas
théâtre. J'ai fait du théâtre. ; plus que nous ne détestons tous les hommes; et qu"à côté de
Je suis convaincu qu'on a dû dire à la jeune Renée Pierny : leurs péchés, hélas! que nous aimons souvent, elles avaient
Votre voix est grave et profonde. Elle à de la grâce et de l'har- quelques qualités dignes d'être remarquées par les Législa-
monie. Une caresse. Le métal de qualité s'est changé en or teurs masculins.
pur. Que si l'on disait: ô brune et charmante Renée Pierny,.
Oui, j'ai dit des vers devant des amis et devant Siblot, n'êtes indulgente ni assez généreuse, je

qui a été mon premier professeur. Je suis entrée au Conser- vous pas encore assez
parie un-ticket d'autobus Odéon-Clichy, trois sections,, qu'elle
vatoire où j'ai suivi les cours de Raphaël Duflbs et de Denis répondrait en souriant de ses belles dents : « Que voulez-vous!
d'Inès. J'ai concouru, après six ans d'études, dans L'Aventurière L'Odéon est tout près du Sénat. Alors 1! ! »
et dans Andromaque. Après, l'Odéon, où je suis depuis six ANDRÉ GAYOT.
ans. Votre curiosité est-elle contentée?
LA RAMPÉ

LA SEMAINE; mAMMTïmJE
G6mé^ie*Françâisè : Mïùtèssè dïi Sage* —-] Théâtre ÂiïtôiïVe $ Li>cué MoJiïSr

Renaissance : LëS €këtekeutis <3pô*% ':^* Odéôn : UJkut&ritaîrè

M. François de Curel qui est le plus divers des hom- penseurs sont des manières d'eunuques que les femmes
mes nous a présenté, au Théâtre-Français, trois huma- doivent fuir comme la peste.
nités qui sont des tranches de lui-même. Etant père, Autre thèse: Seuls les producteurs ont droit à la recon-
fils et Saint-Esprit, notre grand auteur dramatique a naissance des humains et à l'amour des femmes. Leurs
campé la Trinité que voilà : pensées aussi saines que leurs muscles sont inspirées
M. Sautercau, industriel d'une aussi grande richesse par la nature et plus belles que les pensées des philoso-
que M. ds Curel : Le père. phes de tour d'ivoire, ou bien : les producteurs sont de
M. Parmetin, philosophe aussi puissant que M. de bas sensuels et c'est pourquoi l'animal inférieur qu'est
Ciifelï LëSaint- là femme ne
Èsprit. mérite pas d'au-
M, Hqofert dis tres maîtres.
Piolet, grand; J'avoue que
çhassieuf de- je ne saurai
vant l'Ëtëfnél choisir avec
comme M; de certiludeet que
Curèl : Le fils, je n'useraipoint
M, Sauterëau de désinvolture
ayant une nièce: pour choisir à
à rnà rier,s%mu- l'aveuglette.
sërà pehdiaiht Peut-être que
trois à et es à M, de Curel
voir; là savante nous donnera
MoiFtense oscil- quelque j our,
ler entre: le;- fils
1
desexplications
et le Saint-Es- précises. Qu'il
prit entité lés: soit remercié
joies de rame toutefois
,
pour
et les volup- les bonnes heu-
tés charnelles. res que nous
Si elle hésite, lui devons.
c'est parce que Ses trois actes
le philosophe PhpU Guberir-nenè. bourrés d'anec-
fut pendant dés M. HERVÉ; Mlle PIÉRAÏ et M, ALEXANDRE dotes, parlés
années son maî- dans L'Ivresse du Sagei, à; la Comédie^Française avec une. lan-
tre, et qu'elle a gue sonore et
cru l'aimer. Son hésitation dure tout juste 24 heures, plastique; sont un enchantement... c'est à la sortie que
après quoi, elle délaisse le philosophe pour le gentil' le charme cesse; que la réflexion commence et qite la
hoinme campagnard. perplexité saisit le spectateur.
Etonnez-vous si L'Ivresse du Sage nous a laissés un
peu perplexes?
La Trinité se tient affectueusement groupée, comme
on imagine, et l'on a de la peine à croire qjie M. de Les auteurs dés Chercheurs d'or sont deux. L'un, est
Curel a voulu ridiculiser son philosophe. Est-ce donc poète, l'autre aussi ;; celui-ci encore influencé par le ro-
la femme qu'il a voulu moquer? Je le croirais sans mantisme, celui-là déjà dégagé du symbolisme. Le pre-
peine. Parmelin, s'il accepte une épouse, ne la conçoit mier est directeur de théâtre, Je second est un dés
que comme une collaboratrice disciplinée, point gê- jeunes maîtres du roman et de la critique d'art.
nante et planant au-dessus de la ehair. Hortense est Voilà bien des qualités réunies pour faire une bonne
une bonne petite pouliche qui aime la philosophie mais pièce. La langue du poète, la science du professionnel
pas au point de lui sacrifier l'amour de son corps et les de la scène, l'oeil du critique, cela doit faire présager la
plaisirs qu'elle en pourrait tirer avec un digne parte- plus éclatante réussite.
naire. On a l'impression que si Jacques Richepin et Francis
Thèse : Les penseurs sont des êtres qu'il ne faut pas Carco avaient décidé de produire quelque drame de
distraire de leurs pensées; ils ne doivent pas gaspiller l'adultère, ils eussent commis la mieux, bâtie la plus
leurs calories dans des étreintes d'amour, ou bien : Les adroite des pièces,mais sansdoute la plus attendue...Us
LA RAMPE

Pazzi à la Renaissance

M. HARRY-BAUR M. COLIN Mme CORA LAPARCERIE


clans Les Chercheurs d'Or, de Jacques Richepin et Francis Carco.
LA RAMPE

ont eu d'autres ambitions et ont cherché à recréer une assassin du père de la bién-aimée Dolly, encore que
lointaine atmosphère, celle du Klondyke où les cher- Jimiriy n'ait tué qu'en cas de légitime défense. Ce mé-
cheurs d'or peinent sur la Terre qui paye. chant Toiti (ô Wisner, permettez-moi de dire comme
Miss Nelly Harrisson a été élevée à la manière dé Harry Baur y fut savoureux) veut par surcroît enle-
cette jeune fille qui ne manquait de rien sinon de ren- ver Néllyjet tuer Jimmy. Nelly qui a le coup de revol-
seignements sur la profession de ver aussi facile que le coup de cra-
Mme Warren, sa mère. Nelly Har- vache abat Tom.
risson sait officiellement que son Jusque-là, la pièce d'aventures
père était chercheur d'or, mais elle nous avait tenus émus, palpitants,
pressent vaguement, par introspec- aussi anxieux du sort des person-
tion et psychanalyse qu'elle n'est nages, qu'intéressés par la partie
pas la fille d'un homme ordinaire. documentaire et littéraire de l'ou-
Cette spéculation intellectuelle dans vrage. C'est du bon travail solide.
une telle pièce nous a rappelé l'effort Du cousu main et qui promet de ne
que H.-R. Lenormand avait tenté point s'user en quelques semaines...
dans La Dent Rouge. A l'Odéon, surtout si l'on modifie un peu. le
essai de rénovation du mélodrame, 4e acte.
à la Renaissance, essai de rénovation Le voilà. Cinq ans après, Nelly
de la pièce d'aventures. C'est-là ce veuve à nouveau et encore d'un mil-
qu'il convient de signaler et d'ap- lionnaire revoit Jimmy enrichi.
plaudir. L'effort est louable de la L'exemple de Rodrigue lui fait es-
part de deux auteurs qui pouvaient pérer que Nelly-Chimène sera isa
de l'antiquité grecque au moder- femme quelque jour. Quelque jour,
nisme, montmartrois: chercher un « beaucoup plus tard... » peut-être
sujet dé tout repos. soupire-t-elle. Rideau. C'est trop ou
Donc, Nelly Harrisson voudrait trop peu.
connaître la profession de son pièfé, Nous aurions pu partir après le
qui lui a laissé une .fortune bien 3e acte, enchantés, nous avons atten-
grossëpoUrun chercheur d or. Cette du, tout frémissants, et Jacques Ri-
fortuné est d'ailleurs à DawSon-City chepin et Francis Carconousofïrent
où il faut aller la réclamer. un bon dénoûment à l'Alexandre
Elle a eu la chance d'être épousée Dumas fils, bien fait au demeurant,
par un comte italien et le malheur mais qui se soude aux premiers ac-
d'en être veuve. Après avoir traîné tes comme unecoiffure de soirée sur
sur tous les coins du globe, poussée un costume d'amazone.
par une bougeotte héréditaire, elle Je sens bien qu'il y a eu de la part
décide à aller à Dawson-Cityrécla- de nos auteurs un souci de retrouver
se
l'héritage paternel, d'autant le dialogue séduisant du salon après
mer
mieux qu'elle est à peu près ruinée. les cris désordonnés du bar-saloon
Dans sa course aux cinq cent des chercheurs dror. Gela ne s'impo-
mille, dollars, les pièges les plus sait pas. Les auteurs sont poètes et
dangereux lui sont tendus. Elle en ils l'ont été tout le long de leur pièce.
réchappe grâce à un brave prospec- Le 4° acte n'ajoute rien à leurs mé-
teur, Jimmy, et apprend rites. J'ai vu autour de moi que
par son
sauveur qu'Harrisson, voleur, assas- chacun prenait à suivre l'aventure
sin, chef de la bande des Black-birds, un grand plaisir et j'ai là certitude
été tué d'une de opé- que le public, moins blasé que les
a au cours ses
rations criminelles. Après quoi forçats du spectacle obligatoire, va
Jimmy, manifeste un trouble pro- adopter Nelly et Jimmy avec au-
fond et s'en va. tant d'enthousiasme qu'il adopta
Il lui arrive la même aventure Mon Homme.
qu'au Cid. Il se prend à aimer Nelly
Harrisson, alors que c'est lui quia
M. SIGNORKT dans Locus Soins Locus Solus, au Théâtre Antoine,
tué le père infâme. Stances muettes,
est un divertissement de riche.
.
si j'ose dire, pendant que Nelly ar-
rive à Dawson et subjugue tous les J'imagine que nous devons l'oeuvre
anciens compagnons de son père et en devient la dramatique et littéraire de M. Roussel, à un com-
séduisante captain ! merce trop intime avec le Nouveau Testament.
Un seul bandit, Tom NVouverman, successeur Il sera plus facile à un chameau de passer par le
d'Harrisson comme chef de bande résiste non pas au chas d'une aiguille, qu'à un riche de franchir le seuil
charme de la jeune femme, mais à son autorité. Il se ré- du Paradis.
volte et Jimmy arrivant, Tom le dénonce comme Ouais ! Je ne trouverai pas grâce devant St-Pierre,

10
LA RAMPÉ

s'est dit notre millionnaire, et il Commençait à déses- trat avec M. Roussel et que ce contrat fixait une date.
pérer, lorsque les Saintes Ecritures (cherchez et vous Possible! Et que pouvait faire M^ .Frondaie sinon y
trouverez!) lui "apportèrent Un moyen de se concilier souscrire pour que sa pièce soit reçue? Quoi qu'il en
.
les bonnes grâces du Ciel. soit, il y avait succès certain d'une part, succès con-
— Heureux les pauvres d'esprit car le royaume des firmé et d?autrë part résultat problématique ; il me
pa-
deux leur appartient. raît donc que;M. Pierre Fronoaje a été laidement pipé,
— Sauvé, cria M. Roussel, j'Opposerai à nia richesse ' fjuîiï; devrait bien; s'ëtv plaindre; et; «qu'il ne serait
pas
temporelle, une seul à donner
faiblesse spiri- la voix.
tuelle. J'userai
de mes millions
pour prouver Nous devons
que je puis être au Théâtre des
selon la plus Champs - Ely-
vulgaire accep- sées, théâtre
tion, un pauvre artistique de
d'esprit. Moscou, deux
Une bonne magnifiques
musique, une soirées. La salle
mise en scène du Théâtre des
de nouveau ri- Champs - Kly-
che dada, les sées était bon-
meilleurs ac- dée. L'élément
teurs comiques, russe dominait
'des ballets pres- très largement.
que supporta- Les répétitions
bles et tout cela générales fu-
pour des éclats rent surtout très
de rire dont Russie et même
vous trouverez très réussies.
la source drue, Certes, nous
généreuse, n'avons pas
abondante, compris le texte
dans Mark même delà tra-
Twain ou Mac gédie « Le tsar
Orlan. Féodor Zanno-
J'ai ri et je vitchrt du comte
n'ai pas joint Alexis Tolstoï
mes clameurs — mais l'am-
à celles dés pleur des artis-
protestataires. tes, leurs atti-
Même j'applaU- tudes, leur sai-
Signoret
.di's sissante vérité
lorsqu'il cria -~ et le compte
gentiment rendu dû pro-
«Vous êtes "in- gramme aidè-
vités, veuillez rent largement
écouter ! » à notre compré-
Je vais donc hension.
inviter l'excel- Phot. Gilben-Itenè:
Admirons: les
lent Signoret M. GKMIER dans L'Autoritaire artistes qui ont
à prendre une su composer
tasse de thé, que je sucrerai au sulfate de soude, et, d'aussi nobles figures et qui évoluent dans des décors
s'il fait la grimace, je lui dirai: «Vous êtes invité,' somptueux et parfaitement réalisés. MM. Stanislavsky,
veuillez boire ! » 'Moskyine, Viehnewsky et tous ont été acclamés.
Une seule chose me navre, et je voudrais bien que
mes confrères et la Société des auteurs interviennent
rigoureusement à propos de cette affaire pour défendre A l'Odéon, Gémier a monté une pièce de M. Henri
lès dramaturges. Clerc, qui avait fait le tour du monde. Est:ce pour cela
L'Insoumise, de M, Frondaie, était un grand succès. que la Presse né fut pas convoquée? Quoi qu'il en soit,
On a brisé l'essor de XInsoumise, pour donner Locus le public a accueilli L'Autoritaire avec la plus grande
Solus. C'est exagéré On objecte qu'il y avait con- faveur. PIERRE BONARDÏ.

11
IÏ FRANÇOIS i>É CUREL. ^- 2; JEAN; BERNA*»;
3; AiiExANpRE; -- 4. JEAN HIERVÉ,

Photos) GiIBeri-Rçiici

G'oMté^ié'^:. M. Léon Bernard est un bourgeois qui sourit à son château,


Française; ^— à sa fortune, à son bonheur et à sa nièce. 11 a une ronde
L'Ivresse du aisance, et ses yeux malicieux brillent dans son visage en
Sagéi- par' Mi, forme de lune. M. Hervé, en poussant à la-caricature le pro-
Frâ'itçoi'Si d!e fesseur qu'il est chargé d'incarner, se montre cncoi-e un tragé-
Cùrei, dien. Selivre-t-il à une charge d'atelier, ou va-t-il dire le récit
de Théramène? Il s'écoute chanter, et fausse intrépidement le
Un salon don-
sens de la pièce de M. François de Cure). La tête ridicule
ne sur un pàrç qu'il s'est composée est déjà une erreur. J'ai vu des profes-
dbnt les fleurs,
sont recouver- seurs de l'enseignement supérieur, ennuyeux, pédants, pion-
tes-avec des at- nesques, je n'en ai jamais rencontré de grotesques au point
tentions sou- de ressembler à un rapin en délire. Quand M. Hervé s'est
riantes; par le présenté à la répétition des couturières, il ne s'est donc
ciel. Celui-ci est très Comédie-Française : il ne fait pas un trouvé personne à la Comédie pour lui dire t « Puisque vous
pli. Si un nuage s'y promenait, le ministre de l'Instruction ne pouvezmodifier votre manière: de jouer, du moins changez
publique l'inviterait, à prendre sa retraite. Ainsi est le décor votre tête. »
1

établi en l'honneur d'un sage qui, en revenant de passer en M. Alexandre a l'allure du gentleman-éleveur dont M. Fran-
.
çois de Curel a fait le type de la beauté, de la force, dé là
revue les habituées d'une maison publique, s'enivra de lec- santé. Quand il cause avec une femme, il la déshabille d'un
tures. Mais,-dè l'orchestre, on ne voit qu'un divan, aussi grand,
qu'une voiture de déménagements, sur lequel sont jetés des coup d'oeil scrutateur, et semble en prendre possession
coussins gris, verts, marrons et surtout, rouges, d'un rouge comme d'un achat de pouliche fait au dernier marché ['du
si déplorable que, comme la lanterne sous laquelle se glissa chef-lieu de canton.
un soir le savant Parmelin, ils attirent toute l'attention visuelle. Mlle Andrée de Chauveron est une paysanne toute proche
Mlle Piérat fait son éntré.e. Elle est toujours égale à elle- de la nature. Elle sait marquer, et non sans charme, tout en
même, elle est toujours aussi sûre d'être impeccable. Peut- restant dans la vérité; ce qui est un véritable tour de force,
être souhaiterions-nous qu'elle consentît à commettre ce que cette femme des champs est la soeur à peine supé-
crime : ne plus être Mlle Piérat; L'intonation qu'elle va don- rieure des bêtes parmi lesquelles elle vit. Mlle Catherine Fon-
ner, nous la devinons, et nous ne cessons de prévoir même la teney a bien l'allure d'une institutrice paraissant toujours
grâce de ses attitudes. Et c'est pourquoi, plus que le person- donner une leçon de maintien, et surveiller quelqu'un ou
nage représenté par Mlle Piérat, elle est Mlle Piérat, ce qui quelque chose; et surtout les mots qui ne s'échappent de sa
est délicieux, mais d'un délice que nous voudrions plus divers. bouche que comme si elle ne consentait à s'en séparer qu'avec
LÀ RAMPE

regret. Mlles Barjac, Ëven et Dàmaury dans l'Amérique du Nord. M. Belières


représentent trois grâces, revenues de est un révérend qui se sacrifie, non à
l'amour, et dont le hasard fit qu'une seule Dieu, mais à son rôle. Dans un coin, des
d'entre elles embellit les nuits du riche malles-bibliothèques, des malles-armoi-
industriel chez qui elles villégiaturent. res, des malles à chapeaux, à fourrures,
à chaussures, se reposent de leurs longs
voyages, car bien qu'elles soient toutes
Théâtre Antoine. — Locus Solus, neuves, les étiquettes dont elles sont
pièce en trois actes, de M. Raymond revêtues prouvent qu'elles ont beaucoup
Roussel. servi. Il en est des malles comme de la
A un texte où régnait la folie, il fallait jeunesse : les voyages ne les déforment
des décors menant dans le pays de la pas. Un peu avant que le rideau baisse,
démence. C'est pourquoi nous eussions il nous semble que la lumière de là rampe
désiré que ceux de Locus Solus fussent -
s'accroît. C'est une erreur, un effet de
moins sages. Des cubes et encore des blanc sur blanc se produit : Mme Cora
cubes, n'est-ce point un manque d'imagi- Laparcerie passe à son cou un collier de
nation? C'est du cucubisme. perles.
M. Signoret a joué un peu comme s'il Puis nous sommes dans les neiges de
se fût trouvé dans un music-hall où l'on l'Alaska. Mme Cora Laparcerie apparaît
eût' donné une revue. Mais comment dajis.un traîneau conduit pat des chiens
1

eût-il dû interpréter cette froide bouf- du Jardin d'Acclimatation, lequel a déjà


fonnerie? Je ne sais, et personne ne peut rendu tant de services à l'art dramatique.
le savoir. Je ne lui reprocherai donc que M. Fàvière représente Un Indien. Or; un
d'avoir manqué d'un peu de sang-froid acteur qui représente un Indien, res-
en interpellant les spectateurs. semble toujours à un gros bâton de i é-
En acceptantles bénéfices d'une pareille glisse. Mme Marcelle Frappa joue avec
aventure, ne s'était-il donc pas rendu Pkot. Gilbert-René.
force et sobriété.
compte qu'elle comportait des risques.' Mlles ANDRÉE I>E CHAUVERON et PIÉRAT Au troisième acte, un bar est installé
M. Galipaux n'a guère qu'à «écouter » le sur la scène de la Renaissance.
texte de M. Raymond Roussel. Il le fait avec beaucoup de Toutes les liqueurs connues y reluisent. Des boîtes de
tristesse. M. Saturnin-Fabre, tout de rouge habillé, le ventre cigares attendent qu'on les convertisse en fumée. Une dan-
tout aussi gonflé que celui d'une femme enceinte, prend avec seuse, un homme serpent et un boxeur entourent ce bar.
bonne humeur le paiti de cette folle promenade. Une dame porte mélancoliquement un chalumeau à ses
M. Morton est aussi long qu'un acte de Locus Solus. Sur son lèvres. Elle le prend pour la croix de sa mère. M Géb Flandre
corps flexible, sa tête blanche et noire comme un catafalque, tape du poing sur une table. M'. Ribert essuie des verres;
dénonce son ennui. Il quitte la scène avec piécipitation, en M. Harry-Baur se montre en chercheur d'or. Il est coiffé d'un
ayant l'air de dire: « Ouf! enfin, c'est fini t », M. Flateau est sombrero gris, habillé d'une chemise rouge, et porte de
assez mal partagé. Mlle Capazza, qui fut une comédienne, se grandes bottes. Chacun de ses gestes tend à prouver que sa
révèle danseuse ) Mlle Lysana danse aussi, et avec beaucoup solidité n'a d'égale que celle de M. Colin.
d'humour, et Mlle Une bataille en
Jasmine danse éga- règle et fort bien
letnent, et avec réglée se livre entre
beaucoup de grâce. ces deux costauds.
Mme Cora Lapar-
cerie pousse de
Théâtre de la beaux cris...
Renaissance. —
4t *
Les Chercheurs Odéon. — L'Au-
d'or, quatre actes, toritaire, par M.
par MM. Jacques Henry Clerc.
Richepinet Francis Un beau drame
Carco. familial, un type
Mme Çora La- d'homme courbant
parcerie raconte, sous son joug, fem-
dans un salon, à, me,,enfant, domes-
M. Gray, là vie de tique, une atmos-

V Nelly Harrisson, phère provinciale


' • Mmes de Beaumont où l'on sent que les
;et Lise Berthier jours s'écoulent,
entrent, et disent

monotones, inter-
'' discrètement quel- minables, tel est
quesmots.M. Pierre V Autoritaire.
Bressol joue au pe- Nil Gémier y est
tit Japonais de la parfait, et Mme Su-
rue de Bondy. zanne Théray et
M. Pierre Juvenet M.Jacquin y sont
expose avec feu le excellents;,.
M. BRESSOL. bonheur dej geler RENÉ WISNER. Mlle FRAPPA
LA RAMPE

LA RAMPE AU CABARET

Aux Deux-Ânes.,«* Au Perchoir —


À La Chaumière
cette femme qui va de Victor à
Margueritte, comme dit Thérèse
Dorny, il y a une admirable orai-
son funèbre, à la manière de
Bossuet, sur Georges Carpentier;
il y a une merveilleuse imitation
de Raquel Mèller; il y a encore
la scèiiedu Modern's bar qui est
peut-être la plus osée de toutes
les scènes que nous uvons applau-
dies depuis longtemps mais qui
est aussi l'une des plus gaies et
des plus neuves. Voilà de la sa-
tire et de la vraie! cette scène
fera à elle seule courir tout Paris
aux Deux-Anes. Le finale sur
Judith est également très réussi.
J'ai passé pour la fin, une légère
réserve. II s'agit de la scène sur
\Usine Quinson. Rip qui a- plus
que du talent, et qui n'est pas à
une idée amusante près, asac;i-
fié, cette fois, son amitié pour
Yves Mirande et quelques cama-
rades à un facile succès de gé-
nérale. C'est dommage. Une satire
lorsqu'elle est outrancière ne por-
te plus ; c'est le cas. On ne saurait
nier le Jgrand talent d'Yves Mi-
LENA. BRUZE; HIERONIMUS, JANE PIËRI.V, MÀIID HVRIEM dans Ton Bec, au- Perchoir r.inde, il l'a prouvé, et le prouve
encore chaque jour. Sa collabo-
Le nouveau spectacle dés Deux Anes est réussi; en ration avec M. Quinson ne soulève la critique que
tous points. La première partie (les ehansOnniers) est parce qu'elle est heureuse. C'est une querelle un peu
desl plus divertissantes; la deuxième, partie (la re- mesquine,: qui n'intéresse pas le gros public et qui ne
vue) est un véritable petit çhef-d-oeuvre. On attendait justifie pas une scène de revue, si ingénieuse soit-elle.
depuis longtemps une revue de Rip au cabaret, per-
suadé que l'on était qu'il pourrait y donner libre cours
à toute sa rosserie, toute sa fantaisie et tout son esprit
satirique. L'acte qu'il vient de donner aux Deux-Ânes
est l'un des meilleurs qu'if ait jamais écrit, et Rip est
décidément le maître incontesté de ce genre aristopha-
nèsque; if est véritablement Je seul auquel on puisse .

appliquer ce qualificatif en toute sincérité.


Dès le prologue,; il a su montrer sa supériorité en
utilisant de la façon la plus ingénieuse, un sujet terri-
blement usé : La Pin du monde: Le serpent tente Eve
pour la seconde fois, en lui proposant, non plus la
pomme, cette fois, mais des poires pour commanditer
la terre sur le point de faire faillite. Adam et Eve quit-
teront donc le ciel pour aller diriger la. terre, et c'est
ainsi que, commençant leur tour du monde par Paris,
ils feront.défjlér les actualités : Ils rencontrent tout
d'abord un « Farciste », c'est ainsi que Rip appelle les
fascistes qui ne sont pour lui que les pantins'dë la. poli-
tique et de la révolution et dont les bruyantes manifes-
tations ne sont que jeux d'enfants.
Voici Wagram\ une admirable parodie de VAiglon
(chronologiquement nous en avions déjà vu une tout
d'abord aux QuatVArts puis à la Pie qui Chante ; elles
sont décidément très à la mode). Cette fois, ce sont les
encombrements de Paris et les accidents quotidiens qui
l'ont justifiée. II y aussi une scène sur La Garçonne, CI.AUDIIÎ I>E SIVRY et P. WEIIX, à La Chaumière
LA RAMPE

Thérèse D.orny est une fantaisiste remarqua- n'est que prétexte pour lancer un fox-trott
ble. Sa force comique s'accentue de iours en jour, nouveau : Chérie, tu es toute ma vie! dont M.
et chacune de ses compositions Bussy aécritlés paroles. Ce sera cer-
marque un nouveau; progrès; Elle tainement un gros.succès d'édition. :
fut -une paysanne charmante, une Paimi les scènes dialoguées de Cour-
Raquel Meller étonnante de vérité, teline, il faut signaler le tableau du
et une Judith très amusante. Gaby Gora et l'Honneur des Brossarebourg,
Benda détaille merveilleusement les deux petits chefs-d'oeuvre d'humour et
couplets et joue avec une rare intel- de gaîté.
ligence. Elle figure à juste titre par- Polin, déjà nommé, est un inter-
mi lés rares vedettes du cabaret. prète idéal. S'il est un des maîtres
Kovat est un granu acteur, il sait marquer cnaque incontestables dans l'art de détailler les couplets
silhouette nouvelle d'une empreinte bien person- — et toute sa carrièie le prouve'— il est aussi un
nelle.- H sait forcer le rire par des moyens naturels comédien habile. Jane Pierly est une grande
et sans outrance. Ferréol a été supérieur dans la vedette au talent divers. Bile sait plaire dans des
scène du Modern's bar et dans le rôle de Bossuet-; scènes d'allure et de charme. Elle a de plus une
quelle mesure, quel tact, quelle diversité dans le voix qui s'amplifie chaque jour et qui lui permet
talent. Clerouc a fait du «speaker espagnol » une d'aspirer à mieux qu'à la chansonnette. M. Hiero-
création' remarquable. 11 fut étonnant de vérité ; nimus a su se tailler un gros succès personnel.
M. Colline et Mlle Nilda furent les consciencieux M. Bussy a été absolument étourdissant de vé-
compère et commère de ce joli spectacle. rité et de comique. Mlle Janine Hello estune petite
M. CHEPKER artiste dont la carrière se dessine abondante
Au Perchoir. — Une revue de La Fouchardière en lauriers, après des débuts prometteurs, elle
dans laquelle furent intercalées trois saynètes clialo- vient, cette fois, de se révéler comédienne parfaite,
guées de Georges Courteline, ne sautait constituer d'une ingénuité charmante, et au jeu sûr et naturel.
qu'un excellent programme. Voilà un début bien pro- Victor Launay est l'artiste consciencieux par excel-
metteur, de la nouvelle direction de M. Bussy. lence et Mlle Doryans la commère rêvée, grâce à une
Ton Bec, réunit plusieurs scènes de qualités diver- inexpérience qui ne paraît nullement affectée. Il y,a
ses. La scène du Trône est, par exemple, d'une puis- encore Ailles Maud Yriem et Natacha qui sont toutes
sance et d'une profondeur qui dépasse de beaucoup le deux fort agréables à regarder.
niveau ordinaire de la revue. C'est là que l'on constate >:^-t'
une fois de plus que La Fouchardière est un grand La Chaumière vient également de renouveler son
journaliste et un grand pamphlétaire. Le finale des re-
frains de Polin estune heureusetrouvaille,d'uncharme affiche. Je parlerai, en détail la semaine prochaine, de la
exceptionnel. Deux scènes de Jane Pierly sont assez revue de C.-A. Carpentier et R. Dieudbnné qui est très
bien venues, c'est d'une part la dame des w.-c. de chez réussie, et des chansons nouvelles de Ghepfer, Ferny,
Maxim's qui, mieux que quiconque, connaît les petits Paul Weill, Léonce Paco, Noël-Noël, etc.
potins de Paris, et la dame qui pleure au cinéma, qui GEORGES SCHMITT.

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LA RAMPE

La question des entr'actes trop longs continue à par une rangée de toiles et cabanes peintes, ou Maii*
agiter l'opinion. Ce n'est pas la scène tournante qui sions, portant dés écritéaux : Ronié, Capitôlê, Jérusa-
suffira à la résoudre. Mais pourquoi ne jette-t-on pas lem,, Nazareth, Bethléem; Egypte; etc.
un coup d'oeil sur le passé de notre théâtre? Il peut Lés personnages sortaient par une dé ces'portes, et
fournir des idées utiles à reprendre. venaient jouer à L'âyânt'-scène; apportant pour ainsi
A propos de cette scène tournante de Lyon et des
récents essais de mise en scène au Vieux-Colombier, à
l'Atelier, au Théâtre des' Champs-Elysées, je vous ai
parlé ici du théâtre grec antique. Revenons en France.
Le passé de la scène y est curieux et édifiant.
La mise en scène actuelle n'est pas fort vieille. Elle
date du temps où Voltaire, le comte de Lauraguais et
Lekain.ont supprimé les fauteuils des spectateurs sur
théâtre. Aux xvir3 et xvnic siècles, aucun décor. Les
acteurs jouaient dans le vide laissé par les banquettes
réservées sur scène aux cavaliers et nobles seigneurs
venus, non pour voir, mais pour se faire voir. De là
mille incidents. Arbate 6u Céphise disait : « Mais le
voici qui vient. » On croyait voir entrer Agàmemnon Lés; spectateurs; Sur là scène au; xyiir? siècle
ou Arboguste et c'était un gros financier qui gagnait sa dire-ayèé eux le décor idéal? et imaginaire' détermine
place, s'asseyait, s'épongeait, s'endormait avec son pg*' eejfe dès Mànsiohs d;Ou oit lés* avait vus sortir. Le
chien caniche sur les genoux, et comme il faisait très CVrf à; été Joué de Cette façon avec trois M'ahsioh's: le
chaud, tout en dormant, il ôtait sa perruque et en coif- Palais, la chambre dé Chimèhe, là rue de Sévillë.
fait le chien, qui restait assis sur son derrière, sérieux Les voyages dés; acteurs et leurs: déplacemehtsY s'àc-
comme un pape. Allez donc jouer de la tragédie sé- cOmplissaient sOUs les yeux du public, Le voyageur
rieuse dans de pareilles conditions. sortait de là maisonnette figurant la ville de Rotne. Il
Cet abus avait commencé vers l65o. Auparavant, la faisait plusieurstoUrs et retours sur lé plateau, contour-
scène portait un décor selon la vieille formule qui re- nait un tapis vert sûr lequel était planf&un éçriteaui %
montait au xve siècle et aux mistères : Le décor à Man- Mer Intérieure,, et; un autre qui portait t LàG;Tibériàdé>
sions. et il arrivait à bon port à Jérusalem.
Aujourd'hui, un mouvement continu change le décor Notez que cette juxtaposition préalable de plusieurs
d'acte en acte. Les lieux les plus divers viennent se lieuxfigurés n?à pas; tout-:'â fait disparu dé notre théâtre»
succéder dérfièrfe la rairipé : un bouge, puis là place où l'on voit souvent deux chambres séparées par lin
déSéyîlle, puis tin salon, puis un pare, etc, A mesuré palier d'escalier. Mais-aujourd'hui ce sont toujours dès
que .l'action se déplace, le machiniste attentif lui locaux voisins et attenants.
apporte le décor dont il à besoin; et remporte Celui qui Sur le côté; à droite, une tour grillée contenait des
à serviietdonton; n'a plus bèsloih, Les pays marchent et hommes nus : c'étaient les âmes iehf#fhées au Purga-
viennent Vers les acteurs. toire, Au-dessous, une gueule en toile verte et rouge
Avant i65o, c'était le contraire. Les acteurs allaient représentait l'entrée de l'Enfen Quand elle sfouvra.fr>,.
vers le$ pays et ceux-ci étaient d?àvance tout préparés une bombarde tonnait, et il s'échappait quatre diables
sous la,scène; il n'y avait jamais de baisser de rideau. verts qui faisaient le diable à quatre, en poussant des
L'un près de l'autre, étaient préparés à l'avance les cris et en faisant noise et tempêté.
Au centre, sur un fauteuil exhaussé, siégeait Dieu le
Père entouré'd'anges. Quand un juste mourait en scène;
Dieu tirait â lui, par un fil, une silhouette blanche dé-
coupée, qui était sensée figurer l'âme pieuse appelée au
Paradis, et alors chantaient les anges et soufflaient lés
orgues à gros tuyaux.
La question des entractes avait ainsi, du xv" au xvnH
siècle, reçu une solution élégante et radicale. Il ne
s'agissait même pas de tourner un plateau pour faire
apparaître immédiatement le décor suivant.
Tous les décors étaient prêts d'avance pour encadrer
les scènes qu'on pouvait sans inconvénient faire nom-
La scène au moyen-âge : Les Mansions
breuses et courtes.
Quelle aimable liberté était ainsi laissée à l'auteur,
lieux à travers lesquels l'action allait errer, Allez voir qui ne connaissait pas le carcan des trois ou quatre
dans îe vestibule de la Bibliothèque de l'Opéra, la ma- actes, dans lequel il emprisonne son sujet. Cette obli-
quette exécutée d'après la fameuse miniature de Valen- gation est absurde. Jadis l'action voltigeait libre et
ciennes, et vous comprendrez ce qu'était la scène légère comme papillon : on l'a épinglée par le dos sur le
équipée et disposée à l'avance pour jouer un mistère carton du plan en 3 actes. Quel dramaturge aura la libre
qui durait six à sept jours de suite. initiative de nous présenter, d'après une esthétique
Cette scène était profonde et très large. Elle était nouvelle, une pièce à Mansions ?
adossée à un parvis de cathédrale. Le fond était garni LEO CLARETiE.

16
us Mmrnmwmm u RAMPE
Petites Nouvelles sincèrement humain, fut l'objet de deux cha-
leureux rappels.
Décentralisation
Mlle Suzanne Gonnel se montra, à son ha-
— Mriies Jeanne Pi'ovbst, Jane Çlieirell, bitude, une belle et émouvante Sylvia, et Une initiative intéressante et qui nous pa-
Ellen Andrée,: Blanche Monter- et M. Victor Mlle Isa Boilel un Zanetto juvénil et bien di-
Boucher 'seront au Gymnase les créateurs sant. A quand l'entrée à l'Odéon de Zanetio, raît devoir être suivie attentivement, si,
des Vùmes du Seigneur, la nouvelle pièce de cette jolie suite au Passant ? Nous nous rap- comme nous le pensons, elle est continuée, a
MM. Robert de Fiers cl Francis de Croisset. pelons tjue lors de la création de Zanetio, été tentée, le mardi 28 novembre, au cinéma
il y a deux ans, nombre de critiques avaient Ménil-Palace, rue de Ménilmonlant.
— M. Denis d'Inès jouera ce soir, pour la fait appel à MM. Emile Fabre et Paul Gavault Les spectateurs ont d'ailleurs bien montré,
première fois, à la Comédie-Française, le rôle par leurs applaudissements, tout le goût qu'ils
de l'Esclave de Laïus dans OEdipe lioi. pour que cet acte si bien venu prît sa .place au prenaient à cette manifestation.
répertoire de l'un de ces théâtres; Nous nous
— Mme Kerwich serait engagée prochaine- joignons à nos confrères, après celte nouvelle Durant que se déroulait le film tourné
ment a la Comédie-Française. et heureuse audition, et nous signalons Za-
d'après L'Arlésiennc, d'Alphonse Daudet,
1' « Orchestre Moderne
— M. Maurice de Féraudy est allé à Mar- netio, surtout à M. Gémier, dont le théâtre », exclusivement com-
seille 'donner une- représentation de Les Af- posé d'auteurs "et dirigé par M. Louis Per-
nous: semble plus désigné; à l'Heure actuelle, tus, a commenté la bande cinématographique,
faires sont les Affaires. pour présenter dans son véritable cadre cette et les morceaux choisis de l'oeuvre de Bizet,
— La Cigale donnera pour les fêtes de oeuvre toute vibrante de jeunesse. qu'il nous a été donné d'entendre, ont été
Noël une opérette sportive intitulée : Knock- Après Zanetio, le Théâtre Parisien nous' a rendus de façon à peu près parfaite. Déjà, à
oiit. présenté Le Souvenir, deux actes intéressants l'entr'acte précédent, ces mêmes musiciens
inédits, de Mme Juliette Lermina-Flandre,
— M. Alfred Savoir vient de terminer La qui furent très sympathiquement accueillis. nous avaient donné TaiïditiOn de ht célèbre
Couturière de Lunéoille, 'dont un. rôle est ré- La matinée s'est terminée par un éclat de
ouverture d'Egmoiit, de Beethoven. Cela eût '
servé à Victor Boucher. été un vrai régal sans les quelques dissoiiiin-
rire sur l'acte spirituel, La Bête parte, d'Er- nances entendues parmi les cuivres vers la
nest Depré et Le Hérel, admirablement in- fin de cette oeuvre.
terprété par Mme Eveline .Tanney, l'artiste
Les concerts de " l'Atelier " bien connue, que nous avons été ravis de re-
Cette légère critique passée, il n'en reste
voir et par M. Bouchard. pas moins que des félicitations sont dues a
tous les exécutants dont la bonne volonté est
Continuant son oeuvre de propagande artis- Bref, un excellent début, qui fait bien au- indiscutable et le brio certain.
tique, l'Atelier vient d'inaugurer la série de gurer de l'avenir du Théâtre Parisien, que Plus particulièrement, louerons-nous tl:
vient de créer Gabriel Desmart, en collabo- Louis Pertus, le jeune et actif chef de l'Or-
ses matinées musicales. Charles Dulliii, l'ani- ration artistique avec Mlle Suzanne Gonnel
mateur parfait de ce groupe, s'est associé avec chestre Moderne qui, malgré les difficultés
les concerts Chaigneau pour une série d'audi- et notre confrère A. Sawely. de tout ordre, a réussi avec des non-profes-
' CH. DE LAGRILLE. siounels cette chose énorme : de faire répéter
tions qui permettront aux amateurs de belle
musique de venir passer deux heures agréa- ensemble une fois par semaine, hélas I une
bles dans la jolie salle du théâtre Montmar- seule, des exécutants demeurant aux quatre
tre. LES REPRISES coins de Paris, et de leur faire exécuter, non
La: première matinée a eu lieu samedi der- pas seulement de façon correcte, niais bien
nier; avjBc Un -programme intéressant : Qua- avec une véritable virtuosité des morceaux de
rtier en sot mineur, de Mozart;:.-.Sonate à iliùsjtnié: classique tout .hérissés d'hiltérntions.
/rois; de Ji-M. Leclair; plusieurs lieder; an- Mi Pertus. dirige son; orchestre depuis bien
ciens et modernes; et plusieurs pièces pour avant 1014'.' Prisonnier en Allemagne durant
piano. Il faut louer le jeu sûr et volontaire la guerre; il fonda, au camp de Schneidemuhl;
de Mmes; S; Joachim-Ghaigneau et Marguerite un orchestre et un; théâtre.
Chaigneau; la douceur précise de l'artiste Applaudissons: donc ce bon ouvrier.
de la
Maurice Vieux; le chant si intelligemment musique; qui;; par sh for et sa constance dans
sensible de Mlle Doris Dettelbach. Enfin, Mme l'effort, va' permettre au public; trop peu fa-
Karriu-Dayas s'est taillé, aussi, un vif suer vorisé; des cinémas de la périphérie d'élever
ces, notamment dans le difficile Islamey, de
quelque peu son. niveau intellectuel. — José
Bnlakirew, redoutable épreuve pour des doigts SIAZA.
féminins.
Le prochain concert aura lieu samedi 23
décembre. Au programme : Noëls anciens et PROVINCE
chants populaires français, russes, grecs, per-
.

sans, géorgiens, provençaux, italiens et japo- Bèziers


nais. Succédant à l'Apollo-Dancing, M. Dray vient
Le succès viendra à ces concerts comme il d'installer son théâtre de famille dans la co-
est, enfin, venu aux spectacles de l'Atelier. quette salle de la rue Solférino. Les familles
s'y rendent nombreuses, pour applaudir^ une
troupe qui travaille de son mieux pour diver-
Le Théâtre parisien tir sainement les amateurs du vieux réper-
toire de comédie.
On y joue aussi du Labiche et pas mal d'ou-
Ce nouveau groupement théâtral, dont nous vrages de réputés- contemporains.
avons parlé, vient de donner, avec un très vif Après Le Flibustier, voilà que.cette troupe
et très légitime succès sa première matinée, obtient l'autorisation de jouer Le Chemineau.
au théâtre des Ternes, que M. Ténot, l'actif Félicitons M. Dray de son ingénieuse idée
et heureux directeur avait mis à la disposi- Pholo Henri Manuel. de doter notre ville d'un spectacle de fa-
tion du Théâtre Parisien. Le spectacle était mille,
des mieux composés. Le théâtre de la Gnîté-Lyriquc vient de Personnellement, je le remercie de son ama-
Ce fut Zanello, d'André Lénêka, qui ou- donner une agréable reprise dii Grand Alogol, bilité pour me convier à ses soirées.
vrit le feu des applaudissements. Ce petit avec Renée Camia, Renée Dcstaiigcs; MM; De- Je donnerai prochainement le compte rendu
acte charmant, délicieusement versifié et si laquerrièrc, Détours, etc. d'une d'elles.

n
LÀ RAMPE

C'est encore à M. Berlran que iious devons ment gracîeusee. M, iChardy(Gérald) a de la Le Mans
d'avoir' applaudi une pléiade d'artistes de sincérité et de l'élégance; MM. Blancard, V. Depuis les dernières nouvelles que j'ai
grand talent. Jane Delvaiï, Marcel Soarez et du Pond, Pliimér, Duverger, Duvivier, Royait- données concernant le théâtre' du MàiiS; uil
toute une troupe de premier ordre sôiit venus lier et Mmes GheVrel; Dardignac, Merey et de heureux événement s'est produit : la. munici-
jouer L'Etrangère et Polyeiicte. Ter, méritent d'être citésj ainsi que Mlles palité, . faisant le geste nécessaire, a voté une
Comme toujours, salle comble. Nous ne OguJnsky et de Vicenzi, du corps de ballet. subvention qui, qUoitpi'enCore assez, faible,
saurions trop féliciter M. Bertran du goût_ M, Félix Hesse dirigeait l'orchestre avec a- déjà permis de renforcer l'orchestrp et de
vraiment louable avec lequel il: monte ses maestria. Un bon point aussi: au: parfait met- réunir, pour lés représentations d'ppéïà'co-
tournées; -^- Victor BÈUIUËR» teur eu scène, M. Gaston Dupuis, et à M. Ce- mique, vingt-quatre exécutants, qui comptent
fail, maître de ballet. — Emile -DEÀNÀV. parmi lés meilleurs éléments ÎOcàUX;-
Nice Les tournées Merville ont donné, att cours
Comme préambule au compte- rendu de la-, Pau - du mois écoulé, Mignon, le toujours populaire
soirée dé réouverture de l'Opéra, nous ferons Brillante ouverture-' de saison àtl Pillais ouvrage d'Ambl'bise Thomas^, avec lé con-
remarquer que le recrutement du personnel d'Hiver et. âtf Théâtre Municipal Sàiilt*LoûiS;
" 1
cours du; tenpr eiiardp dont là voiix, révèle
artistique de nos deux principaux théâtres, aux destinées desquels préside cette année quelque usure; niais; dont l'habileté demeure
et la composition de leur programmé; pouf
la saison, se font dans les- conditions les
moins favorables. Les directions: de l'Opéra,
: que:-.. - :-: ." ; '' ..'
M, A. Sàugèy, en -qualité de difecteur artisti=- grande; -<?-
Une bonne
. .
;-
troupe
Au Palais^ là rèpréséiitation- de Màitoit, fut un comique de la bonne école; M. Jean-Raisin,
.
-'_ .-'-"''
d'bpérette; conduite par
et du Casino voient renouveler. leur, privilège a traduit avec la plus: louable correction Ve.t
directorial, et I'àutprisàtibn des jeux, si tar- ciilè; et scèniqite lès; Mousquetaires: aii coW-
divement, qu'elles ont bïerii. du mal à consti- NOS ARTISTES véilti- la Cocarde dé Mïmi^Pinèohr le Grand'
tuer des équipes convenables pour les; mener Mogpï, là Màscoilé. '*::-;L '.
àù succès. -
...... '
Quoique unis eu partie. adminislrativénient
.
"-. Les tournées JJàret coiitihUéijt; à. assufèf le
succès: de certaines; oeuvres d'Une vogue jus-
et financièrement, ces deux établissements se tifiée; .avec des interprétations très homogè-
concurrencent maladroitement. Non. seule- 1

nes et d'un mérite incontestable ; là; réprésçir-


ment le Casino s'est assure un répertoire ly- tàtioii d'AVoùl... coeur, là délicieuse pièce île
rique dés; mieux choisis, mais il lui arrive; Ganderà, avec Andrée Divonne en tête de la
par exemple, dé donner Manon en même distribution, a été particulièrement. femiir- '
'temps" que l'Opéra donne La ï'oscai Consé- quablè.;li; serait à souhaiter; toutefois, que
quence fatale : une demi-salle à peine pour l'eno-ft judicieux do M, Andréas, le très: sym-
-chacun des deux théâtres ! Fâcheux procé- pathique directeur de notre scène muiiici-
dés. ! pille; fût récompensé" par un empressement
Grâce à la cagnotte, le Casino s'eii tire allè- plus m'arque- de la part d'un certain public
grement. Il n'en est pas- de même de l'Opéra, dit d'élite surtout quand on joue des
pour qui la recette est une nécessité vitale comédie» d'Un—caractère psychologique plus

Imposée par une subvention parcimonieuse. profond. — Paul HAI-LAIS,
Ces réserves faites, constatons que M. Bruni
a fait de louables efforts pour donner satis-
faction à la clientèle élégante qui; fréquente;., ÉTRANGER
ou devrait fréquenter l'Opéra. Adepte de no-
tre ami F. Gémièr; qui préfère une troupe
homogène à une troupe formée de deux ou Nèw-^York
trois étoiles entourées d'infimes satellites, il
nous a présenté une troupe...pIausiblë 1 Mlle Cécile Sorel et sa troupe; où se distin-
La soirée d'ouverture eut lieu avec Aida, guent MM; Albert Lambert et liavet; sont ve-
le vocable de Verdi. nus chez nous pour combler' lé vide laissé par
sous
Mlle Gellaz, parfaitement â Taise dans le M* Jacques Copeau et ses artistes du théâtre
rôle d'Aïda, dont elle a; les qualités physi- du Vieux-Colombier;
ques et vocales, a été l'objet de fréquents et La belle comédienne, et ses camarades
chaleureux rappels. Mlle Allant (rôle d'Am- furent admirablement accueillis par le public
iieris), a fait apprécier une voix de mezzo RENÉE ll.iy
et la presse.
généreuse et bien timbrée. La venue d'une troupe française est chaque
Avec un très bel organe, M. Tlïaraud n'est l'exquise comédienne, qui vient de remporter fois exploitée comme une propagande de no-
cepenclaiii pas un fort ténor. M. 'Carrié, ex- un éclatant succès, en Amérique du Sud, jjus- tre pays. En vérité; c'est un .moyen fort adroit
cellent baryton, s'est donné pleinement dans tiilé par sou talent et sa beauté, et que nous de rappeler l'attention des Américains sur lu
le rôle parfois sacrifie d'Ainouasrn. Tous nos applaudirons prochainement sur une grande valeur de nos éléments artistiques; malheu-
compliments, à M. Aumônier, ibasse noble, scène parisienne. reusement, le public ne peut jamais profiter de
que nous avons revu avec plaisir; â M. Las- ces visites exceptionnelles, car les financiers,
serre, basse chantante, et à Mlle SaVigny, la commerçants et les soi-disant âniis de la
grande prêtresse. en tous points réussie. Mme Mary Tissier et France ont toujours acquis d'avance une telle
Ballets et choeurs bien composés; orchestre M. Albert Paillard, doués tous deux d'une quantité de 'billets qu'ils privent ainsi les vrais
magistralement conduit par M. Bovy. A l'en- voix très pure, montrèrent dans les rôles de amateurs de théâtre de participer à ces belles
trée du théâtre, accueillant et courtois, le Manon et de Des Grieux un naturel et une manifestations. Je ne crois pas que Mlle Cé-
contrôleur général, M. Pierre Fighicra. aisance remarquables. Ils étaient fort bien cile Sorel ait été comprise par un public qui
Dans La Tosca, M. Carrié fut un Searpia entourés par MM. Vazelli et Mouchez et par n'est pas familiarisé avec la langue française.
parfait de tous points. M. Angel fit sa rentrée Mmes Myse Weber et Marna. Et la brillante artiste ne tardera pas à être ou-
avec succès. Mlle Arcos débutait. La Tosca Au Théâtre Saint-Louis, Hérodiade rem- bliée, et pour cause. Les critiques, par suite
qu'elle nous présenta fut appréciée vocalc- porta un grand succès avec Mme Hiribcrry, de cette même ignorance de la langue se mon-
inent parlant, mais laissa à désirer pour le dont le contralto possède beaucoup de puis- trèrent favorables à la belle artiste.
jeu. sance et de charme, Mme di Gaslardi, à la Albert Lambert et ÏRavet, et les autres comé-
Au Casino Municipal. — Manon et Lakiné. voix limpide et cristalline, qui chanta d'ex- diens, ont ainsi triomphé pendant deux se-
Un délicieux ténor, M. Jean Marny (des cellente façon le rôle de Salomé, et 'MM. Re- maines au théâtre de la 39° rue.
Gricux), charma le public qui assistait à cette don el Salles, qui montrèrent 'des qualités A la demande générale, la troupe retour-
solennité qu'est toujours la réouverture de d'intelligence, d'autorité et de force. na au New Cenlury Théâtre, où quatre ma-
la saison lyrique au Casino. Public clair- Les ballets dont nous avions été privés la tinées spéciales furent données avec un suc-
semé, nous- avons dil pourquoi plus haut, saison 'dernière ont réapparu celte année et cès considérable.
mais de choix: le public des grands soirs! ont permis d'apprécier la virtuosité et le brio Le répertoire de Mlle Cécile Sorel compre-
MM. Parmenlier (Lescaut), et Blancurd (le de Mine Colombo, maîtresse de'ballet; de Mlle nait : L'Aventurière, La Mégère apprivoisée.
comte des Grieux), eurent leur bonne'part Tournemire et la classe des souples danseu- Tartuffe, Le Demi-Monde, Le Duel et Le Mi-
du succès, ainsi que Mines Piirnodc (Manon), ses composant le corps de ballet. santhrope. Tout le .inonde a beaucoup admiré
Dardignac, Mercedes et Mérey. Au pupitre : Sous la baguette experte de M. Albert Torfs, les- jolis costumes de notre somptueuse socié-
le maestro Mirannc. l'orchestre, très homogène, contribua large- taire, el la modo parisienne régna en souve-
U'olle représentation île hahmé. Mme Mary ment au succès de ces représentations. — Fer- raine maîtresse pendant cette trop brève sai-
Germain est une Lakmé émouvante el infini- ii.rind GAUTHIER. son.— Joseph 'de VAtnon.

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